Paragraphe 4 : approche de demande.
L'approche demande montre comment la richesse
créée a été utilisée. Le calcul du
produit intérieur brut qui lui correspond peut se déduire
du compte de biens et services. Celui -ci se présente sous la
forme suivante :
Production
Impôts sur les produits
- Subventions sur les produits
Importations
|
Consommation intermédiaire
Consommation finale
Formation brute de capital fixe
Variation des stocks
Acquisitions moins cessions d'objets de valeur
Exportations
|
Il suffit de faire passer les importations dans la
colonne de droite et la consommation intermédiaire dans la colonne
de gauche pour faire apparaître dans la colonne de gauche le PIB selon
l'approche production. Ainsi, le calcul du produit intérieur brut selon
l'approche demande se présente ainsi :
Produit intérieur brut = Consommation finale + Formation
brute de capital fixe + Variation des stocks
+ Acquisitions moins cessions
d'objets de valeur+ Exportations
- Importations
|
D'une manière synthétique, on peut dire que le
produit intérieur brut est égal à la somme des emplois
finals, c'est-à-dire des emplois excluant la consommation
intermédiaire. Il faut comprendre dans cette formulation que les
importations sont associées négativement aux exportations.
Les trois approches du PIB peuvent être comparées
dans le schéma suivant :
Approche production Approche demande
Approche revenu
L'approche demande est, en fait, celle qui permet de
présenter le plus simplement le calcul du produit intérieur
brut et elle peut, de ce point de vue, être
considérée comme l'approche de référence. En
effet, il n'est pas facile de justifier la présence des
impôts et droits sur les importations dans les deux autres approches
et tout particulièrement dans l'approche production. Les impôts
et droits sur les importations sont l'une des composantes des
impôts sur les produits qui comprennent également la TVA et les
autres impôts sur les produits (par exemple les taxes sur le tabac ou
l'alcool). Une partie de ces impôts frappe des produits
destinés à la consommation intermédiaire et constitue,
de ce fait, un élément de la valeur de la consommation
intermédiaire des entreprises qui vient en déduction de la valeur
ajoutée. Il semble donc naturel de les ajouter à la valeur
ajoutée lorsque l'on considère que les consommations
intermédiaires importées devraient être valorisées
au prix payé au reste du monde, c'est-à-dire à un prix
excluant les impôts et droits sur importations. Mais il est
difficile, dans cette approche, de justifier d'ajouter à la valeur
ajoutée les droits et taxes sur importations frappant les produits
destinés à la consommation finale et la formation brute de
capital fixe. Dans l'approche revenu, les impôts et droits sur
les importations apparaissent comme un revenu dans le compte des
administrations publiques mais ils ne viennent en déduction du revenu
d'aucun autre agent résident car ils sont inclus dans la valeur des
dépenses en biens et services. Il est donc justifié de les
ajouter aux revenus provenant directement de la répartition de la valeur
ajoutée.
L'existence des impôts et droits sur les importations conduit
cependant à des résultats peu intuitifs. En effet, les
importations sont évaluées à un prix qui exclut
les impôts et droits sur importations car elles doivent correspondre
au prix payé au reste du monde. Aussi, si un pays n'a aucune
activité de production et vit uniquement d'importations, le
compte de biens et services devient :
Impôts sur les importations
- Subventions sur les importations
Importations
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Consommation finale
Formation brute de capital fixe
Variation des stocks
Acquisitions moins cessions d'objets de valeur
Exportations
|
C'est-à-dire :
Impôts sur les importations
- Subventions sur les importations
|
Consommation finale
Formation brute de capital fixe
Variation des stocks
Acquisitions moins cessions d'objets de valeur
Exportations
- Importations
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On retrouve dans la colonne de droite le produit intérieur
brut. Ainsi, un pays qui n'a aucune activité productive peut cependant
avoir un produit intérieur brut non nul égal aux impôts
nets des subventions sur les importations. Cette anomalie s'explique par la
priorité donnée, de fait, à l'approche demande dans le
calcul du produit intérieur brut.
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