Chapitre 2 : PIB au Maroc.
Paragraphe 1 : dernières statistiques de
l'HCP.
Sur le portail internet du Haut Commissariat au Plan (HCP) qui
constitue le moyen de communication de cette institution avec son milieu les
seules statistiques disponible à ce jour sont ceux du troisième
trimestre de 2013.
« L'arrêté des comptes
nationaux du troisième trimestre 2013 montre que la croissance
économique nationale continue à être soutenue par
l'important rebondissement de l'activité agricole, avec
des activités non agricoles en net ralentissement. Il fait ressortir,
également, un allégement du besoin de financement de
l'économie nationale. » Rapport de troisième trimestre
de l'HCP 2013.
Au total, le Produit Intérieur Brut
(PIB) s'est accru de 4% en volume au lieu de 2,9% la même
période de l'année 2012. Aux prix courants, l'accroissement a
été de 4,7% dégageant ainsi une hausse du prix implicite
du PIB de 0,7%.
Au niveau des emplois du PIB en volume, les
dépenses de consommation finale des ménages se sont accrues de
3,7% au lieu de 2,8% la même période de l'année
précédente, contribuant ainsi pour 2,2 points à la
croissance au lieu de 1,6 point. La consommation finale des administrations
publiques, en revanche, a connu une progression moins forte que l'année
dernière, de l'ordre de 4,3% au lieu de 8,1%. Sa contribution à
la croissance s'est maintenue à 0,7 point. Par ailleurs,
l'investissement brut (formation brute de capital fixe et variation de stocks)
a enregistré un ralentissement de sa croissance, avec une hausse de 0,5%
au lieu de 2,6%. Globalement, la demande intérieure a contribué
de 3 points à la croissance au lieu de 2 points une année
auparavant.
Les
échanges extérieurs de biens et services, de leur
côté, ont maintenu leur contribution positive d'un point à
la croissance. Les exportations ont, en effet, amélioré leur
performance, réalisant 5,6% de croissance au lieu de 4% durant
le troisième trimestre de l'année précédente alors
que les importations se sont accrues de 2% au lieu de 0,6%. Dans ces
conditions, avec une hausse du PIB aux prix courants de 4,7% et une
amélioration de 59% des revenus nets reçus du reste de monde, le
revenu national brut disponible s'est accru de 6,6% au lieu de 1,5% une
année auparavant. L'amélioration de la consommation finale
à prix courants se situant à 5,4%, l'épargne nationale a
atteint 26,4% du PIB au lieu de 24,7% durant le troisième trimestre de
l'année précédente. Par ailleurs,
l'investissement brut a atteint 35,1% du PIB au lieu de 34,6% et le besoin de
financement de l'économie nationale s'est allégé, en
conséquence, pour représenter 8,7% du PIB au lieu de 9,9% le
même trimestre de l'année précédente.
Tableau 1-Principaux emplois du PIB en volume (aux
prix de l'année précédente chaînés base
1998)
|
3er trimestre 2012
|
3er trimestre 2013
|
glissement
|
|
annuel en %
|
Dépenses de consommation finale des
ménages
|
101 762
|
105 527
|
3,7
|
Dépenses de consommation finale des
APU
|
28 316
|
29 519
|
4,3
|
Formation brute de capital
|
55 156
|
55 452
|
0,5
|
Exportations de biens et services
|
52 374
|
55 303
|
5,6
|
Importations de biens et services
|
- 62 321
|
- 63 591
|
2,0
|
*NB : chiffres en millions de DH. Source HCP
Note d'information sur la situation économique au troisième
trimestre 2013
Tableau 2- Revenu national brut disponible et
épargne nationale brute (en millions de DH)
|
3er trimestre 2012
|
3er trimestre 2013
|
glissement annuel en %
|
Revenu national brut disponible
|
215 174
|
229 420
|
6,6
|
Epargne nationale brute
|
51 369
|
57 239
|
11,4
|
Formation brute de capital
|
71 846
|
76 213
|
6,1
|
*NB : chiffres en millions de DH. Source HCP
Note d'information sur la situation économique au troisième
trimestre 2013
Paragraphe 2 : Maroc : Analyse
rétrospective du PIB et vue sur les régions du
pays.
l'économie marocaine s'est inscrite dans une phase
de croissance conforme à son potentiel d'environ 4,6% en moyenne
par an sur la période 2006-2012 contre 3,8% entre 1999 et 2005.
En 2012 et selon le rapport économique et financier de
la loi de finance 2014, malgré le prolongement du ralentissement de la
conjoncture internationale et le net repli de l'activité agricole,
l'économie nationale est restée sur une trajectoire
positive e n enregistrant une croissance, aux prix constants, de 1,7%
après 5% en 1022. Cette décélération est le
résultat de l'effet conjugué de la baisse, en volume, de
la valeur ajoutée agricole de 8,9% après +5,6% en 2011,
de la progression soutenue de l'activité non agricole de 4,4%
après 5,2% un an auparavant et de la hausse des impôts nets des
subventions affectant les produits de 5,2% après 2,7% en 2011.
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L'accélération du rythme d'évolution du PIB
national au cours de la période 2006-2012 est attribuable à la
contribution significative du secteur tertiaire, située à 2,7
points de croissance en moyenne sur cette période. Ce secteur, dont la
part dans la valeur ajoutée totale a progressé de 1,1 point entre
les deux dates, a enregistré une croissance moyenne de 5% et 4,9% par
an, respectivement, durant les périodes 2006-2012 et 1999-2005.
La valeur ajoutée du secteur primaire a
progressé de 4,8% par an en moyenne entre 2006 et 2012 après
0,6% sur la période 1999-2005. Par conséquent, sa contribution
à la valeur ajoutée totale a connu une nette amélioration
entre les deux périodes, passant de 0,1 point à 0,8 point,
sachant que sa part moyenne dans le total de cette valeur ajoutée est
restée quasi stable (autour de 17%). Cette évolution
résulte d'une dépendance moindre de la production agricole
des aléas climatiques et des efforts publics pour la
modernisation et le renforcement du secteur dans le cadre du Plan Maroc Vert.
Quant au secteur secondaire, le passage du taux de croissance du secteur de
3,8% en moyenne sur la période 1999-2005 à 3,1% en 2006-2012,
conjugué au repli de sa part moyenne dans la valeur ajoutée
totale de 18% à 16,3%, s'est traduit par un certain repli de sa
contribution à la croissance de la valeur ajoutée totale de 1,1
point à 0,8 point, en moyenne, entre les deux périodes.
· Contribution significative des
éléments de la demande intérieure à la croissance
du PIB
La demande intérieure, soutenue par le dynamisme
continu de la consommation finale et de l'investissement poursuit son
rôle de levier de l'activité économique nationale.
La contribution de la consommation finale intérieure, principale
composante de la demande, s'est consolidée au cours de la période
2006-2012, passant à 3,6 points après 2,3 points entre 1999 et
2005.
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De même, la consommation finale des ménages,
qui représente plus de 58% du PIB, s'est bien comportée
durant la période sous revue, enregistrant entre 2006 et 2012, une
croissance de 4,9% contre 3% en moyenne entre 1999 et 2005, contribuant ainsi
de 2,8 points de croissance, en moyenne, contre1,8 point durant la
première période. Cette amélioration a été
favorisée par la mise en oeuvre d'un certain nombre de mesures
à la faveur de la consolidation du pouvoir d'achat des
ménages visant, d'une part, les revalorisations salariales, la
réduction de l'impôt sur le revenu, la dynamisation du
marché du travail et, d'autre part, l'essor du secteur du micro
crédit et l'amélioration du niveau de vie des marocains,
notamment, à travers un meilleur financement des secteurs sociaux.
La Formation Brute du
Capital Fixe a enregistré une amélioration de sa part moyenne
dans le PIB sur la période 2006-2012 pour atteindre 30,7% contre moins
de 26% en 1999-2005. Par ailleurs, son rythme de croissance s'est
légèrement décélérée, passant de 6,1%
en moyenne par an durant la première période à 5,8% durant
la deuxième. Sa contribution à la croissance du PIB est
passée de 1,6 point, en moyenne, durant la première
période à 1,7 point entre 2006 et 2012.
L'évolution des échanges extérieurs
révèle une contribution négative à la croissance du
PIB de près de 1 point en moyenne sur la période 2006-2012
contre une faible contribution positive de 0,1 point au cours de 1999-1005.
Cette tendance s'explique, d'une part, par la décélération
des exportations des biens et services, aux prix constants,
impactées par l'atonie du commerce mondial, évoluant
à un taux annuel moyen de 4,0% entre 1006 et 1021 après 8,2%
durant la première période et, d'autre part, par
l'évolution soutenue des importations de biens et services
à un taux de 6,2% par an en moyenne sur la période
1999-2012 soit un rythme de croissance supérieur à celui
des exportations sur la période 2006-2012 (5,5%), en lien avec le
dynamisme de la consommation finale intérieure.
· Contributions des régions au PIB :
Maroc.
La contribution au PIB de la région du Grand Casablanca
est la plus importante. Elle est de 18,5%, en moyenne sur la période
1998-2011, suivie par les régions de Souss-Massa-Daraâ
(12,3%), Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (9,6%) et Marrakech-Tensift-Al Haouz
(8,5%). Ces quatre régions totalisent une part de 48,9% du PIB national,
traduisant un héritage historique appelé à être
résorbé selon des dynamiques encours ou à partir d'autres
trajectoires que la nouvelle gouvernance régionale pourrait favoriser.
Contribution et dynamique régionales, Structure
du PIB et PIB/hab sur la période 1998-2011
En effet, en termes de rythme de croissance, ce sont les
régions à faibles contributions qui révèlent les
trajectoires les plus dynamiques, avec des taux de croissance plus
élevés que la moyenne nationale (5,8%), à savoir les
régions de Oued Ed-Dahab-Lagouira (12,2%) et de Laâyoune-Boujdour-
Sakia El Hamra (12,1%). A l'instar de ces deux régions,
Chaouia-Ouardigha, Marrakech-Tensift-Al Haouz et Doukala-Abda ont
enregistré des taux de croissance plus importants avec respectivement
8,7%, 7,3% et 7%. La région du Gharb-Chrarda-Béni Hssen a
enregistré le taux de croissance le plus bas (2,8%) impacté par
le recul du rythme de croissance qui a imprimé l'activité
primaire suite aux inondations qu'a connues la région ces
dernières années.
Le PIB par habitant est en nette amélioration
pour toutes les régions durant toute la période d'analyse quoique
avec des rythmes différenciés. Ainsi, par rapport au niveau
national, 7 régions sur 16 ont un PIB/hab qui dépasse le niveau
national moyen (18.327 dh/hab). Il s'agit de Laâyoune-Boujdour-Sakia El
Hamra (30.326dirhams par habitant), du Grand Casablanca (28.170dh/hab),
de OuedEd-DahabLagouira (22.871dh/hab), de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
(21.862dh/hab), de Souss-Massa-Daraâ (12.454dh/hab), de l'Oriental
(10.169dh/hab) et du Chaouia-Ouardigha (19.623dh/hab).
PIB/habitant par région en dirhams
(1998-2011)
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En termes de dynamiques, les deux régions de
Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra et ChaouiaOuardigha ont connu la
croissance la plus soutenue du PIB/hab avec un taux annuel moyen de 8,2%,
suivies des régions de Doukala-Abda (6,2%), Marrakech-Tensift-Al Haouz
(6,1%), l'Oriental et MeknèsTafilalet (5,3% chacune), Taza-Al
Hoceïma-Taounate (5,2%) et Tanger Tétouan (5%). Par contre,
l'évolution du PIB/hab a été moins remarquable pour les
régions de Oued Ed-Dahab-Lagouira (1,1%), Gharb-Chrarda-Béni
Hssen (1,6%), Souss-Massa-Daraâ (3,1%),
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (3,7%), et Grand Casablanca (3,8%).
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