PARTENARIAT
CIUED
Centre Inter-Universitaire
d'Etudes de Développement
553, Post Road West Craydon,
AUSTRALIA
CEPROMEC
Centre de Promotion de
l'Education Continue
B.P. 3573 Bujumbura
BURUNDI
LA GESTION RATIONNELLE DE LA PECHE AUX FILETS
MAILLANT
SUR LE LAC KIVU EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO
MEMOIRE EN POLITIQUE DE
DEVELOPPEMENT
SOCIO-ECONOMIQUE
PRESENTE PAR
Désiré NZIBONERA BAYONGWA
POUR L`OBTENTION DU DIPLOME D'ETUDE
SUPERIEURE EN POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT
SOCIO-ECONOMIQUE
Dirigé par :
Professeur MUHIMUZI MBE-KALEBE
Bujumbura, Mars 2010
INTRODUCTION GENERALE
0.1. PROBLEMATIQUE
La participation communautaire est un processus
d'établissement d'une relation entre le gouvernement et les citoyens
qu'il dessert. Elle englobe une panoplie d'activités, dont les
consultations de la base, le développement et le renforcement de
capacités communautaires. Ce processus comporte souvent
différents degrés de participation allant du partage de
l'information à la délégation de pouvoir aux
communautés en vue de renforcement de l'autonomie de ces
dernières. La participation communautaire a des principes et des
processus dont on peut se servir dans un domaine déterminé pour
aider une organisation à atteindre ses objectifs.
L`accès libre aux ressources halieutiques littorales
fait l'exception. Contrairement a la théorie défendue par Gardon
(1954) et Harding (1968) selon laquelle la propriété commune de
la ressource est le facteur explicatif déterminant des problèmes
du secteur pêche et que « every body's property is nobody's
property », de nombreux travaux, notamment en écologie humaine
et en anthropologie, ont souligné le danger de confondre l'appropriation
communautaire et l'accès libre aux ressources. D'après ces
travaux, le risque de surexploitation ou de crise concerne non pas les
ressources< commune> c'est à dire collectivement
gérés mais en premier chef les ressources qui ne sont l'objet
d'aucune régulation.
C'est ainsi que « the tragedy of the
commons> » ou la « crise des ressources
communes » est en fait celle de l'accès libre aux
ressources » (Berkes et al, 1989) ou encore des «
ressources non appropriées » (Fish as un common property>
in marcak et al 1987). La méconnaissance des systèmes
d`appropriation communautaire et des droits d'usage territoriaux coutumier
conduit a la marginalisation des usagers traditionnels et finalement, a la
« tragédie des communautés des
pêcheurs » « ( tragedy of the commoners »
in Mc Cary et Acheson 1987)
Il faut souligner l'efficience des systèmes de gestion
communautaire des espèces aquatiques, leur flexibilité et leur
diversité liées notamment a l`instabilité de la ressource
halieutique.
Il est certain que les facteurs bioéconomiques jouent
un rôle déterminant dans les processus de territorialisation. Les
ressources sédentaires, sont d'évidence plus facile a
maîtriser que les ressources migrantes.
Parmi les autres déterminant, ou variables
interdépendants on peut citer : la densité de la population
et le nombre des unités de pêche, les changements technologiques,
les niveaux de commercialisation, la composition et la distribution des
espèces cibles, l'environnement politique légal et les
possibilités d`alternatives économiques.
Certains auteurs (Durenberger et Polson 1987,Pollnac 1984),
contestent l`importance du savoir-faire des pêcheurs et ne les
considèrent en aucun cas comme un <TURF>. De son cote, Acheson
(1988) montre que dans le Maine, l'identité territoriale du <gang>
est fondée en particulier sur la maîtrise de l'information
concernant la localisation des riches à homards. Les pêcheurs,
n'appartenant pas au <gang> et n'ayant donc pas accès a cette
information, sont de fait exclus du territoire de pêche, le
caractère sédentaire de la ressource autorisant un tel
procédé.
Le secteur pêche a beaucoup de problèmes qui
n'augure pas espoir de réduire la pauvreté, de répondre,
dans l'avenir, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle
et au développement socio-économique de la région du Sud
Kivu.
En général, les pêcheurs de Bukavu sont
butés aux problèmes suivants :
- Non amélioration de la gestion des réserves
halieutique ;
- Diminution de la production à 80% ;
- Non maîtrise du marché local pour la vente des
poissons ;
- Non respect du calendrier de programme de la fermeture du
lac par les pécheurs ;
- Utilisation des filets non conforme à la pêche
des Limnotrissa miodon ;
- Désorganisation des associations des
pêcheurs ;
- Non renouvellement de matériel de pêche suite a
l`improductivité de cette dernière ;
- Non implication des autorités dans les
problèmes du secteur pêche ;
- Vol des filets de pêche pendant l'activité ;
- Destruction (brûler) des filets maillant des
pêcheurs Congolais par les mairains Rwandais ;
- Insécurité sur le lac Kivu ;
- La pêche des alevins qui contribue à la
destruction et plus tard à la disparition de l`espèce Limnotrissa
miodon ;
- Construction anarchique jusqu'à pousser l'eau du lac
pour créer des terrains même dans certains baies où les
poissons font leur multiplication ;
- Refus de payer les taxes par les pêcheurs ;
- Surexploitation du lac ;
- Pauvreté du lac Kivu en espèces aquatiques.
Eu égard a ce qui précède, nous pouvons
nous poser les questions suivantes :
1. la communauté de pêcheurs peut-elle avoir le
pouvoir sur l`organisation de la pêche à Bukavu ?
2. Pourquoi les pêcheurs gardent-ils silence face
à tous ce qu'ils ont comme problèmes ?
3. les pêcheurs sont-ils en mesure de se fixer de
stratégies pour leur sécurité et de leur bien ?
4. la pêche a-t-elle une place dans l`économie
Congolaise ?
5. Pourquoi les pêcheurs n'arrivent-t-il pas a
renouveler le matériel de pêche ?
6. que faut-il faire pour rendre durable la pêche
à Bukavu ?
Toutes ces questions trouveront les réponses à
travers l'hypothèse de ce travail.
0.2. HYPOTHESE DU TRAVAIL
A travers les principaux problèmes observés dans
la gestion de la pêche aux filets maillants, nous sommes arrivés
à formuler l'hypothèse de ce travail de la manière
suivante :
La mise en application de l'approche participative par les
pêcheurs aux filets maillants contribue à la gestion rationnelle
des ressources halieutiques.
0.3. ETAT DE LA QUESTION
En raison de l'aspect commutatif de la recherche, nous devons
présenter un bref aperçu sur les travaux antérieurs
à cette problématique sans prétendre être exhaustif.
Comme sources écrites relative à notre sujet que nous avons
consulté, nous pouvons citer les thèses suivantes :
- Etude comparée de l'exploitation et de la
Démographie des poissons cochrildes dans les lacs nokové et
AHEME, au Benin par Dr Charles NIYONKURU (2007), ce travail a porté
sur :
(1) La recherche sur les aspects liés à
l'exploitation et à la démographie des poissons Cochlides dans
les lieux principaux de la gunes sud béninoises.
(2) La diminution croissante de la production halieutique,
l'accroissement de l'effort de pêche et la prédominance des
poissons de petites tailles dans les captures ou amé né à
conduire une étude approfondie sur l'exploitation et la
démographie des cochlides, groupe de poissons le plus exploités
et les plus consommés dans le sud Bénin.
(3) L'étude de l'âge et de la croissance a
été effectuée par la méthode des distributions de
fréquence de tailles.
(4) Les paramètres de la fonction de Var Bertalourffy
(VBF) ont été ainsi présents en utilisant les deux
méthodes. Enfin, l'impact des divers engins de pêche sur les
divers paramètres de croissance et de la biologie a été
abordé.
- Contribution de la recherche à l'amélioration
des moyens d`existence durables des communautés de pêche
artisanale, étude de cas du Sénégal par Moustapha DEME,
Chercheur Economiste, CRODT, Coordonnateur de l'étude Ibrahima SECK,
Administrateur des pêches, DOPM Diébel SARR, Chargé du
programme pêche, ONG ADPES Moustapha THIAM, Coordonnateur
UCN-Sénégal, DOPM Mamadou D. THIOUNE, Mareyeur, UNAGIEMS Karim
DAHOU, Chargé de la prospective, Cette étude montre comment le
choix et l'exécution des thèmes de recherche se faisaient sans
aucune concertation ni coordination avec l'administration, les professionnels
et les ONG. Le processus actuel tient davantage compte de l'ensemble des
acteurs de la pêche, mais si les professionnels sont consultés
lors de l'élaboration de mesures, leur participation se réduit
souvent à une simple validation, sans qu'ils puissent intervenir dans
l'exécution proprement dite. Ce projet vise à mieux rendre compte
des capacités et programmes de recherche du point de vue des politiques
nationales relatives à la pêche. Ce travail synthétise
trois notes sur les conditions de vie des groupes évoluant dans la
pêche artisanale : la fourniture de services de recherche
halieutique, la collaboration entre cette dernière et les
Communautés de pêche artisanale, le rapport entre la Recherche et
la réduction de la pauvreté en leur sein.
- Etude des incidences socio-économiques de
l'introduction de la technique de pêche au filet maillant au lac Kivu par
Hubert WATONGOKA LUTALA& Catherine Mélard (chercheuse
économiste, FUNDP-Namur). Cette étude montre que le filet
maillant est beaucoup plus rentable. S'il n'y a pas de contrainte ou
d'imperfection de marché (disponibilité des filets, accès
au crédit,....), on devrait s'attendre à voir l'adaptation de
tous les pêcheurs. Enfin, de telles contraintes ou imperfections de
marché existent bel et bien. Le projet apparaît comme l'unique
pourvoyeur de filets mais aussi de crédit pour les acquérir.
L'offre d'équipement étant inférieur à sa demande,
des tensions et des jalousies se manifestent. Les tentions s'expriment
notamment dans la revendication de la part des pêcheurs non servis, de se
voir embaucher comme aides-pêcheurs sur les nouvelles unités de
filets maillants. Comme le volume de tels emplois reste limité, cette
revendication implique que les propriétaires de filets maillants
renoncent à travailler eux-mêmes sur leur unité afin de
libérer des emplois au profit de ceux qui n'ont pas pu acquérir
cet équipement.
Cette étude s'est déroulée dans le
village Kalengera afin de ressortir les implications socioéconomiques de
la technique du filet maillant.
Le questionnaire d'enquête était principalement
destiné aux responsables des ménages. Par ménage, nous
sous-entendons la cellule de base d'une société, entendu en terme
de moissonnée et non de famille nucléaire (que veux-tu
dire ?). Le ménage est à la fois la maison d'habitation et
ses membres ainsi que tous les biens qui lui appartiennent (parcelle, champs,
bétail, etc.).
Le responsable du ménage est celui qui, par le revenu
de son activité professionnelle, supporte la vie de tous les membres du
ménage. Ce concept ne revêt donc aucune considération
liée, ni à l'âge, ni au sexe, ni au statut matrimonial. Il
est à considérer dans un contexte purement économique.
Nous avons orienté le questionnaire à cinq groupes
d'informations sur le ménage à savoir : l'identité du
ménage, ses activités principales, ses indices du niveau de vie,
les liens du ménage avec l'activité de pêche et avec le
projet pêche de l'ISP/Bukavu en particulier, enfin, les relations de
crédit assurance au sein du ménage.
Nous nous sommes intéressés à quelques
données complémentaires au tour de conflits au sein du village et
du petit commerce qui est exercé dans le village et aux alentours du
marché de poissons.
Le fait que de nouveaux acdwéreur (c'est quoi ?)
ne pêchaient pas sur leur propre embarcation, ils doivent être
interprétés avec beaucoup de prudence. En comparant la technique
de filet maillant et celle de trimaran, nous arrivons au résultat
suivant :
- La première se révèle moins
coûteuse et plus intéressante d'un point de vue privé et la
seconde permet d'une part une création d'emplois dans une région
où le chômage est un réel problème et d'autre part,
de faire face à des intempéries de part la solidité de
dispositif de trimaran.
Toutefois, si nous étions sûrs que la
rentabilité privée correspond à la rentabilité
sociale, alors nous dirions que le projet n'a pas intérêt à
accélérer l'effort de distribution des filets ou à
encourager les agents privés à s'engager dans la
commercialisation de cet équipement
- L'Etude de la croissance de la reproduction et de
l'exploitation du limmothrisa miodon au lac Kivu, basin de Bukavu, thèse
du Docteur KANINGINI M Boniface (1995).
De ce qui précède, il ressort que la question
relative à la pêche a fait et continuent de faire couler beaucoup
de salive et d'encre dans diverses recherches et publications scientifiques eu
égard à son actualité et sa nécessité pour
la vie de l'homme. Comme on peut s'en apercevoir, aucune de ces contributions
scientifiques, quoique nous nous en inspirions pour certains aspects de notre
recherche, n'a singulièrement étudié la gestion
rationnelle de la pêche aux filets maillants sur le lac Kivu.
La pertinence de notre objet d'étude et sa
particularité par rapport aux recherches antérieures se
justifient du fait qu'il est plus pratique et est rédigé de
manière à ce que quiconque qui le lit non seulement arrivera
à comprendre la méthodologie, l'approche participative, la mesure
rationnelle de gestion de la pêche aux filets maillants sur le lac Kivu
mais aussi ce travail pourrait constituer un nouvel apprentissage en ce qui
concerne l'approche participative pour un développement durable en
matière de pêche en R D Congo.
0.4. OBJECTIF DU TRAVAIL
0.4.1. Objectif global
L'objectif global de ce travail est de contribuer à
la gestion rationnelle des ressources halieutique.
0.4.2. Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques de cette étude sont
les suivants :
- inventorier les associations des pêcheurs oeuvrant
à Bukavu ;
- répertorier les systèmes d'exploitation de
pêche ;
- comparer la production de la pêche aux filets
maillants à celle des autres ;
- chercher le pourquoi de non uniformisation du prix de
comnothressa miodon à Bukavu ;
- inventorier les causes qui poussent les pêcheurs
à utiliser les matériels prohibé ;
- proposer les solutions sur les problèmes de la
pêche à Bukavu.
0.5. METHODOLOGIE
Par méthodologie, il faut entendre les méthodes
ainsi que les techniques utilisées dans la recherche pour
vérifier l'hypothèse formulée. Selon Dans le cadre de
cette recherche, nous avons fait recours à la méthode et
techniques suivantes :
0.5.1. Méthodes
La méthode est définie comme étant
l'ensemble d'opérations intellectuelles par les quelles une discipline
cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontre et le vérifie((*)7)
Nous avons fait recours à la méthode MARP
étant une démarche pluridisciplinaire qui, tout en prenant en
compte le contexte socioculturel et le savoir local du milieu
étudié, implique les communautés qui y vivent dans
l'analyse de leur situation pour proposer des actions concrètes et
planifiées, en visant l'améliorer leurs conditions de vie.
Cette méthode permet de promouvoir un processus conjoint
d'apprentissage et d'analyse externe, de s'accorder sur des actions
prioritaires de développement et le cas échéant de
rechercher, d'améliorer le pouvoir de négociation des
populations. Il existe quatre types de MARP dont la description sommaire est
faite dans le tableau ci-dessous :
Tableau I.
|
EXPLORATOIRE
|
THEMATIQUE
|
EVALUATION
|
PLANIFICATION PARTICIPATIVE
|
OBJECTIF
|
Collecte d'une information sur un problème
général, accent mis sur les problèmes prioritaires
|
Approfondir la connaissance sur le thème spécifique
identifié (généralement à partir d'une MARP)
|
Evaluer les résultats d'une action de développement
ou d'un programme
|
Implication des populations dans la planification ou de
réajustement des actions qui les concernent
|
RESULTATS
|
Formulation d'hypothèses préliminaires pouvant
guider des recherches ultérieures
|
Formulation d'hypothèses spécifiques avec peut
être de recommandations pour à mettre en oeuvre
|
Révision des hypothèses de base
éventuellement, réajustement du programme
|
Un programme ou un plan identifié et mis en place par les
populations elles-mêmes
|
Exemples
|
Etude de l'agro système d'une zone donnée,
identification des besoins prioritaires pour une communauté
donnée
|
Etude des problèmes de santé, étude de la
connaissance locale sur l'agroforesterie
|
Evaluation d'une technologie introduite dans une zone
donnée, d'une action de reboisement dans un milieu
|
Action concertée et participative pour
l'élaboration d'un plan de gestion des ressources locales......
|
Sources : Module développée par Aimé
Jules Murhula M, Bureau Coordaid Bukavu 2007
0.5.2. Techniques
Et nous avons utilisé les techniques
suivantes :
a) La technique participative
La participation exige un changement d'attitude non seulement
de la part des chercheurs et des agents de développement, mais aussi de
la part des membres de la communauté.
Cette technique permet de transformer la vision de la
communauté par elle-même en passant d'une attitude passive (le
fait d'attendre les intervenants qui viendront de l'extérieur) à
une attitude active (c'est-à-dire la volonté de se prendre en
charge soi-même). Mais ce changement ne se fait pas en quelques jours ou
quelques semaines. Elle est de longue halaine.
b) La technique d'interview guidée
Elle sera ffectuée auprès des pêcheurs
retenus comme membre de notre échantillon d'étude, au moyen d'un
questionnaire sous forme d'un guide de recherche.
c) L'observation participative
Nous avons pris du temps pour rester avec les pêcheurs
en participant à leurs activités quotidiennes en vue de
vérifier mes hypothèses.
d) La technique du documentaire
Elle consiste à exploiter divers ouvrages, les revues,
les articles, les rapports les cites internet, les travaux scientifiques ayant
trait à notre objet d'étude.
e) Le questionnaire
Nous avons élaboré un questionnaire pour la
récolte des données de terrain. Il a été soumis aux
pêcheurs, à leurs responsables, à leurs comités, aux
soldats marins,... Dans certaines circonstances, j'ai utilisé des
interviews libres ou non structurés, pour recueillir des données
apparemment voilées. Dans le questionnaire, il y a eu des questions
ouvertes, qui ont permis à mes interlocuteurs de dire librement ce
qu'ils pensent.
0.6. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix de ce sujet et l'intérêt qu'il porte
sont justifiés par deux motivations :
- sur le plan personnel, par notre formation nous voudrons
à travers l'approche participative mesure de gestion rationnelle de la
pêche aux filets maillants sur le lac Kivu, apporter notre contribution
dans la gestion de la pêche des filets maillants en particulier, et
d'autres techniques de pêche en général dans la mesure
où nos recommandations pourront faire l'objet de
généralisation ;
- sur le plan scientifique, par cette étude je me
propose d'apporter mon humble contribution, si modeste soit elle, à
l'éclaircissement du problème ayant trait à l'approche
participative de pêche.
0.7. DELIMITATION DU SUJET
Comme nous ne pouvons pas parler de toutes les techniques de
pêche existant, notre investigation ne portera que sur la pêche aux
filets maillants par une approche d'intervention permettant le
développement durable de la pêche sur la lac Kivu.
Elle concerne les activités des pêcheurs du
village Kalengera dans la commune de Bagira à Kasha de l'année
2007 à 2009
0.8. DIFFICULTES RENCONTREES
La rédaction du présent travail n'a pas
été facile à réaliser. Nous nous sommes
buttés aux difficultés d'ordre matériel, financier,
économique, social, tout au long de la conception, de la
réalisation et de la rédaction de ce travail.
En outre, le temps nous imparti pour ce travail n'a pas
été aussi suffisant. Par ailleurs, l'insécurité
croissante sur le lac Kivu, les horaires décalés des
activités des pécheurs ne m'ont pas aussi rendu la tâche
facile. Nonobstant ces difficultés, nous nous sommes efforcés de
l'amener au bon port.
0.9. SUBDIVISION SOMMAIRE DU
TRAVAIL
En plus de l'introduction et de la conclusion
générale, ce travail est subdivisé en sept chapitres :
- le premier porte sur la considération
générale et approche conceptuelle ;
- le deuxième aborde l'historique de la pêche sur
le lac Kivu ;
- le troisième traite de l'approche participative pour
une pêche responsable ;
- le quatrième parle de l'amortissement de
matériels de pêche, facteur influant dans la gestion de
l'exploitation des ressources halieutiques ;
- le cinquième présente l'enquête et
analyse de résultats ;
- le sixième donne les mesures pour une pêche
durable et responsable ;
- Et en fin le septième propose un projet de
renforcement du système et gestion rationnelle de pêche aux filets
maillants à Bukavu.
CHAPITRE PREMIER
CONSIDERATION GENERALE ET APPROCHE
CONCEPTUELLE
I.1. LES TECHNIQUES DE PECHE A BUKAVU
Les techniques de pêche en vigueur à Bukavu sont
les suivantes : La senne de plage, le filet maillant et le trimaran avec
corréler.
I.1.1. Le filet maillant
La technique de pêche au filet maillant est celle qu'on
appelle passive car l'homme n'agit pas sur les poissons pour les attirer dans
son filet. Ce sont en fait les activités locomotrices des poissons qui
les font pénétrer dans les mailles des filets et qui les y
bloquent. Elle se pratique à la tombée de la nuit et au lever du
jour. Toutefois, les sorties matinales sont plus irrégulières
étant donné la fatigue des pécheurs1(*) et la faiblesse des captures
réalisées.
I.1.2. La senne de plage
La pêche à la senne de plage se pratique
à partir d'une pirogue de 2,5 à 3,5 mètres de longueur et
d'environ 50 Cm de largeur. Le type de filet utilisé est fabriqué
localement par les pêcheurs à partir des fils en nylon qu'on peut
se procurer entre autres au grand marché de la commune de Kadutu
à Bukavu. Les mailles de ces filets sont de petite épaisseur
variant entre 4 et 11 mm d'entre-noeuds, selon qu'il s'agit du filet de fonds
ou de celui de surface.
I.1.3. Le trimaran avec
carréler
La pêche au trimaran est la technique de pêche
utilisée sur lac Kivu avec système d'attraction lumineuse.
Grâce à cette technique, les poissons sont
attirés dans le filet à l'aide de l'éclairage que
génère quatre lampes coleman `'anchor'' qui restent
allumées pendant toute l'activité de pêche. Cette technique
utilise le filet carreler communément appelé ''Lusenga'' dans la
langue Mashi(langue vernaculaire de la tribu Shi) « En effet, le
mashi comme langue vernaculaire... est parlé par presque toute la
population vivant en milieu rural...Plus de la moitié des habitants de
la ville de Bukavu sont de culture shi bien qu'elle soit
cosmopolite »2(*).
Par cette technique, les pêcheurs utilisent trois
pirogues séparées et attachées entre elles par quatre
sticks d'arbres appelés ''Rail''. La pirogue de gauche s'appelle
`'Shaba''. Les pécheurs qui l'occupent ont l'accès facile aux
poissons pour les soutenir lors du relèvement du filet. La pirogue du
milieu se nomme ''matala'' ou lumière. Les lampes `'colemans'' sont
attachées au milieu de cette pirogue. C'est dans cette dernière
qu'on dépose les caisses en planches servant à conserver les
poissons.
La pirogue de droite s'appelle `'giza'' ou
ténèbres. Les pécheurs qui l'occupent n'ont pas droit de
voir les poissons. Ils prennent part à tous les travaux mais ne savent
pas comment les poissons sont gérés une fois capturés.
Enfin, une petite pirogue appelée « de
renfort » est attachée au dispositif du trimaran afin de
faciliter le transport de la marchandise vers le marché au bord eu lac
et de permettre la distribution du repas aux pêcheurs....
I.2. LA DYNAMIQUE ASSOCIATIVE AU SEIN DU MILIEU DES
PECHEURS FACE A L'INTRODUCTION DU FILET
MAILLANT.
I.2.1. Historique
La seule grande organisation des pécheurs sur lac est
la fédération des structures sociopolitiques alors au Zaïre
(Parti-Etat). (cette idée n'est pas claire) Elle évolue d'abord
comme `'comité urbain des pêcheurs, sous tutelle de la jeunesse du
mouvement populaire de la révolution (JMPR), Brigade artisanale et
pêche. Toute organisation des pêcheurs (qu'elle soit artisanale ou
individuelle) s'y retrouve. Aussi la plupart des représentants des
pécheurs à différents niveaux (que ce soit au niveau de
la coordination ou de groupement) sont soit imposés, soit à la
solde des responsables du parti politique JMPR. Ils défendent
l'intérêt des représentants de ce parti au détriment
de ceux des pécheurs. Toutes les cotisations des pécheurs sont
détournées au profit des manifestations et autres
cérémonies de ce parti et des poches de ses animateurs.
Avec le début de la transition démocratique en
1990, le comité urbain des pêcheurs se restructure et devient la
FEPELAKI (Fédération des pêcheurs du Lac Kivu). Celle-ci
est coordonnée par les pêcheurs du lac Tanganyika, qui ont
été les premiers à introduire la technique de trimaran.
Ceux-ci, dirigent efficacement la FEPELAKI grâce à leur
connaissance (la technologie de la pèche au trimaran) et leur pouvoir
économique fort dans le milieu de la pêcherie du lac Kivu.
Cependant, loin de rassembler tous les pécheurs en tant
que fédération, la FEPELAKI a pris la forme d'un syndicat des
patrons propriétaires de trimaran et de quelques membres fondateurs.
I.2.2. La FEPELAKI face à l'introduction du
projet filet maillant
L'avènement du filet maillant occasionne de nouveaux
enjeux dans la pêcherie. Les propriétaires de trimaran sont
contraints d'abandonner leur technique chère en raison des tous les
ennuis (financiers et sociaux) dus à sa gestion difficile. Mais la
réalité est tout autre! Le projet n'octroie des filets qu'aux
seuls pêcheurs senneurs de plage. La situation est durement ressentie
par les membres de la fédération qui voulaient par ailleurs avoir
le contrôle de la diffusion des filets maillants chez les pêcheurs.
Un de bras de fer est engagé entre la FEPELAKI et le projet.
I.2.3. Les nouveaux groupements des pêcheurs
au filet maillant
De nouveaux groupements des pêcheurs au filet maillant
se sont constitués de Kalengera et à Ibinja en passant par Birava
par les acquéreurs (des filets maillants). Ils sont coiffés au
sommet par un comité inter groupement composé de
représentants des groupements membres. Ces groupements constituent le
fondement de l'intégration de la technique du filet maillant dans ces
milieux.
I.3. DESCRIPTION DU MILIEU D'ETUDE
L'étude se déroule dans la province du Sud-Kivu
en République Démocratique du Congo. Le Kivu est la province qui
a hérité le nom du lac qui se situe en son sein et qui relie ses
deux grandes agglomérations urbaines à savoir Bukavu (au sud) et
Goma (au nord). L'éclatement du Kivu par une décision
gouvernementale en fin de la décennie écoulée engendra
trois nouvelles provinces autonomes dont le nord Kivu, le sud Kivu, ainsi que
le Maniema.
Cette étude s'intéresse principalement aux
pêcheurs riverains de la partie Sud du Lac Kivu oeuvrant dans le bassin
de la ville de Bukavu. La description de la zone d'enquête concernera les
pêcheurs du village KALENGERA, commune de Bagira étant
donné qu'ils sont les premiers bénéficiaires des filets
maillants.
I.4. DONNEES DEMOGRAPHIQUES
Cette région représente environ 11% de la
superficie du pays et 16% de la population (Banque mondiale, 1984). La
densité de la population y est la plus forte du Congo : 18
habitants au km² alors qu'elle n'est que de 12% pour l'ensemble du pays.
La densité moyenne dissimule l'écart entre la partie occidentale
de la région où la population est clairsemée et la partie
orientale où elle est dense.
I.5. SITUATION GEOGRAPHIQUE DU LAC
KIVU
Le lac Kivu est situé au sein du fossé
tectonique de l'Est d'Afrique entre la latitude sud 1° 84' 30'' et
20° 30'. D'Ouest à l'Est, il est compris entre 28° 50' et
29° 23' de longitude Est. Il forme une frontière naturelle longue
d'environ 100km entre la R.D. Congo à l'Ouest et Rwanda à l'est.
La partie la plus large du lac atteint environ 50km. Ce dernier se trouve
à une altitude de 1463km et est bordé par les hauts sommets de la
chaîne des montagnes de Virunga au Nord.
La superficie du plan d'eau est estimée à
2370km². La profondeur maximale varie selon les hauteurs entre 478
mètres (Damos, in Kaningini 1989) et 496 mètres (kiss, in
Kaningini,M.1989).
La pente du fond du lac est inverse au sens actuel de
l'écoulement des eaux tandis que sa partie nord possède, par
rapport au sud, les plus grandes profondeurs (Kaningini,M 1989).
I.6. SITUATION POLITIQUE, SOCIO-ECONOMIQUE DES PECHEURS
A BUKAVU
I.6.1. Situation
socio-économique
Le Kivu est une région à vocation agricole,
touristique et minière. Sa diversité du sol et du climat due aux
différences d'altitude dans l'ensemble de la région, offre des
conditions hautement favorables à une variété de cultures
vivrières et industrielle. Le Kivu est l'unique région du pays,
où l'on produit du thé, du quinquina et de pyrèthre. Le
tourisme est favorable au Kivu notamment grâce aux parcs de Virunga, de
kahuzi-Biega et une partie de Maiko dans le Maniema. Ses lacs, ses montagnes
volcaniques et son relief offrent également un paysage très
captivant.
I.6.2. Situation Sociale et
politique
Le Kivu est devisé en trois provinces résultant
de l'éclatant dont on a fait mention. En dépit de toutes les
considérations liées aux potentialités de cette
région de la R.D. Congo, le Kivu connaît des problèmes
énormes de démographique, de chômage, de guerre sous toutes
ses formes principalement dans sa partie orientale appelée Bushi
Montagneux.
Nous focalisons notre attention sur Bushi montagneux
étant donnée sa proximité avec le lac Kivu.
La pêche au lad profite plus aux habitants de Bushi
qu'aux autres habitants de la région. Aussi, toute la zone
d'intervention du projet pêche de Bukavu se situe dans le Bushi et les
pêcheurs (sujet d'étude) sont tous originaires de cette zone.
Deux calamités sévissent au Bushi :
L'érosion du sol et la famine due au climat, à l'exploitation
excessive du sol et aux guerres économiques à
répétition dont le peuple congolais est victime. La
démographie galope et l'implantation des cultures industrielles
restreignent les terres cultivables, favorisent l'érosion et
entraînent la malnutrition. Puisqu'il se butte à plusieurs besoins
familiaux de première nécessité, le cultivateur mushi est
contraint de donner à location une partie de son terrain arable sur
droit de `'KALINZI'' à ses descendants qui font de même chaque
fois que leurs enfants se marient. Etant donné que les surfaces pour les
cultures vivrières deviennent sont réduites, chaque famille est
obligée d'exploiter son petit lopin de terre de manière continue
pour survivre. Par conséquent, comme la terre n'est pas mise en
jachère, il y a la dégradation du sol, sa désertification
et la diminution de production qui s'ensuivent.
I.7. LA PECHE SUR LE LAC KIVU
I.7.1. Historique de la pêche au lac
Kivu
L'évolution de la pêche au lac Kivu connait par
trois moments importants: La période avant l'introduction, en 1958 du
Limnothrissa miodon et du stolothrisso Tounganyikae, puis la période
entre cette introduction et les premières découvertes de la
réussite de l'expérience et enfin, la période qui va
débuter de la pêche de « Ndagala » à
nos jours.
La première période qui se situe avant 1958, est
dominée par la pêche empirique. Elle est pratiquée par
quelques pêcheurs disséminés sur les côtes du lac. Le
matériel de pêche est rudimentaire : Constitué de
petites sennes de plage, de nasses et d'épuisettes pour la pêche
des Haplo Chromiss, de filets dormants et de lignes pour la capture des Tilapia
et des claries. La pêche sert principalement à l'autosubsistance
familiale et occupe une place secondaire parmi les activités productives
du ménage.
Quinze ans vont s'écouler depuis l'introduction du
« Ndagala » et son exploitation dans le secteur congolais
du lac Kivu. On signale la capture de Limnothrissa miodon pour la
première fois au mois d'Août 1973 dans les bassins de Katana et de
Bukavu, respectivement aux environs de la cimenterie de Katana (CIMENKI) et de
la Brasserie.
Fort de cette expérience, la première
unité congolaise de pêche artisanale est lancée en 1974 et
d'autres suivirent par la suite. En 1979, un groupe des pêcheurs plus
expérimentés venus du lac Tanganyika, réussissent à
s'implanter définitivement à Bukavu. Et, depuis, la pêche
au lac Kivu entre dans une nouvelle phase avec la coexistence de deux sortes du
pêche : la pêche artisanale et la pêche empirique.
I.8. DEFINITION DES CONCEPTS
CLES.
I.8.1. Approche
L'approche est l'ensemble de démarches
préparatoires ou manoeuvres visant à atteindre un but. (1)
L'approche est une démarche intéressée
(2)
I.8.2.
Participation
Selon Gilles FORGET, Directeur général du CRDI
(centre de recherche de développement et informations) en Afrique
Centrale et de l'Ouest, définit la participation étant comme
processus grâce auquel les ayant droit réussissent à
influencer ou même à contrôler le développement
d'initiatives, la prise de décision et le contrôle des
ressources.
I.8.3. Gestion
La gestion est l'action de gérer, d'administrer. Elle
est un ensemble d'opérations d'administrations des biens que
possède un individu, une entreprise ou une nation (3)
Ahumed SILEM et Jean-Marie ALBERTIN ont écrit que la
gestion est une science de décisions stratégiques et tactiques
dans les organisations (4)
I.8.4 Rationnel
Selon le dictionnaire Encarta, rationnel signifie qui est
conforme au bon sens. (5)
I.8.5. Halieutique
Le dictionnaire Petit Robert définie halieutique comme
ce qui concerne la pêche ; ensemble des techniques, des disciplines
concernant la pèche. (6)
I.8.6. Approche
participative
L'approche participative regroupe les méthodes qui
offre l`autonomie aux communautés en suscitant les prises de conscience,
la compréhension et le sentiment de propriété des projets
de développement qui aboutissent à des changements durables. Ces
méthodes sont orientées vers les personnes pour plus de respect
de la dignité humaine et une amélioration des conditions de vie
décentes. (7)
I.8.7. Ressource
Rerévet (1991) montre bien qu'en matière de
gestion des pêches, il est très difficile de définir la
ressource : s'agit-il du stock de poissons, de la colonne d'eau, de la
chaîne alimentaire? Aussi, propose- t- il de considérer comme
ressource l'écosystème marin dans toute sa complexité, le
poisson étant un de ses produits et le fonds marins
l'intégralité spatial, balisable, le plus contrôlable du
biotope marin, l'équivalant du sol pour l'agriculture.
Cette définition n'est pas satisfaisante. La gestion
des ressources halieutiques ne peut en effet être réduite à
la gestion de support physique mais doit prendre en compte les
différentes dimensions et représentations de l'espace. (8)
CHAPITRE DEUXIEUME
HISTORIQUE DE LA PECHE SUR LE LAC KIVU
II.1. HISTORIQUE
(cette partie mise en rouge se retrouve de la p.21 à la
p.22) Pourquoi ?
L'étude de la pêche sur lac Kivu, comme son
histoire, se fait en trois temps fondamentaux : la période avant
l'introduction du limnothrisa miodon en 1958 et du stolothrisa tanganyikae,
puis la période entre cette introduction et le premières
découvertes de la réussite de l'expérience et enfin, la
période qui va du début de la pêche de ndagala, à
nos jours.
La première période qui se situe avant 1953,
est dominée par la pêche empirique. Elle est pratiquée par
quelques pêcheurs disséminés sur le pourtour du lac. Le
matériel de pêche est rudimentaire : constitué de
petites sennes de plage, de nasses et d'épuisettes pour la pêche
des haplochromis, de filets dormants et de liquide pour la capture des Tilapia
et des clarias. La pêche sert principalement à l`autosubsistance
familiale et occupe une place secondaire parmi les activités productives
du ménages.
Quinze ans vont s'écouler depuis l'introduction du
Ndagala et son exploitation dans le secteur congolais du lac Kivu. On signale
la capture de limnothrissa miodon pour la première fois au mois
d'Août 1973 dans les bassins de Katana net de Bukavu, respectivement aux
environs de cimetière et de la Brasserie.
Forte de cette expérience, la première
unité congolaise de pêche artisanale est lancée en 1974,
d'autres suivront. En 1979, un groupe des pêcheurs plus
expérimentés venus du lac Naganyika, réussissent à
s'implanter définitivement. Et, depuis, la pêche sur lac Kivu
entre dans une nouvelle phase avec la coexistence de deux normes de
pêche : la pêche artisanale et la pêche
coutumière.
II.2. L'EVOLUTION DES PRATIQUES DE
PECHE AU LAC KIVU.
Une mission d'évaluation des possibilités
d'exploitation du limnothrissa miodon a été
réalisée en 1976 avec une unité artisanale de type
catamaran en provenance du lac Tanganyika. C'est un mode de pêche
nocturne qui utilise un filet soulevé conjointement à un
système d'éclairage puissant attirant le poisson au-dessus du
filet. Les résultats encourageant et intérêt qu'y portent
les autorités rwandaises, permettent un développement rationnel
de cette pêche au lac Kivu par l'initiation des projets de
développement de la pêche au lac Kivu financés par le PNUD
et exécuté par la F.A.O.
La technique de pêche promue par la F.A.O. jusqu'en
1985 est essentiellement l'unité de pêche artisanale en toutefois
apportées. La forme et le maillage du filet sont adaptés aux
nouvelles conditions de pêche, une embarcation supplémentaire est
adjointe, la puissance lumineuse est doublée et la surface du carrelet
agrandi.
Suite à quelques études comparatives en 1987,
les catamarans sont systématiquement transformés en trimaran dont
les captures étaient 4 à 5 fois supérieures à
celles des catamarans (Trepart, G, 1989).
La pêche artisanale au lac Kivu est donc calquée
sur le modèle de pêche au Ndagala (Stolothrissa et limnothrissa)
par attraction lumineuse pratiquée sur le lac Tanganyika (Kaningini,
1990), avec toutefois, quelques modifications :
- augmentation du nombre des embarcations : au lac
Tanganyika, deux pirogues assemblées forment les catamarans tandis qu'au
Kivu, trois pirogues associées constituent le trimaran auquel s'ajoute
la pirogue de renfort pour la chasse du banc des poissons.
- renforcement du système d'éclairage : les
deux lampes''drums'' habituelles sont renforcées par 4 ou 6 lampes
`'Coleman'' portées à l'avant de pirogue dite de ''renfort''. Ce
dispositif semble être conséquence de la faible transparence des
eaux du lac Kivu.
- augmentation de l'effectif des pêcheurs de 6 sur le
lac Tanganyika à 10-11 sur le lac Kivu.
- La campagne mensuelle de 20 à 24 jours avec un
arrêt de 7 à 10 jours pendant la pleine lune.
Depuis 1988, des pêches expérimentales sont
organisées au filet maillant dérivant de différentes
mailles, d'abord 10 et puis 8, 9, 10,11 et 12 mm de noeud à noeud. Les
filets expérimentaux sont posés soit en surface (0-10
mètres), soit plus en profondeur (10-20 mètres).
II.3. LA PROBLEMATIQUE ECONOMIQUE
Certaines pratiques mettent en danger la survie de la
ressource piscide. Nous avons observé trois types de comportements non
écologiques qui sont les suivantes :
- Les pêcheurs à la senne de plage utilisent des
filets dont la dimension des mailles est si petite qu'ils capturent des
poissons immatures ;
- Les trimarans qui fonctionnent par attraction lumineuse sont
tentés de pêcher dans les baies calme (`'Kirewa'' dans la langue
mashi) lors des nuits de pleine lune. C'est souvent dans ces zones que les
poissons se reproduisent. Il y a donc de fortes chances de capturer les jeunes
individus ;
- Plusieurs personnes pratiquent la pêche aux larves
dans le bassin de Bukavu, malgré l'interdiction de la loi. Selon Dr B.
KANINGINI et J.Cl. MICHA, il a été estimé que 1kg de
larves pêchées équivalait à la capture de 500kg de
poissons matures. Si on suppose que chaque pêcheur capture 5kg de larves
par jour et travaille un jour sur deux, la production annuelle des larves
s'élève à 2700kg, ce qui représente une
quantité estimée à 13.500 tonnes de poissons matures
gaspillées par an par un échantillon de trente pêcheurs.
CHAPITRE TROISIEME
L'APPROCHE PARTICIPATIVE POUR UNE PECHE
RESPONSABLE
III.1. INTRODUCTION
L'approche participative peut signifier Approche Action
encore recherche-action qui est une méthode de recherche sociale qui met
l'accent non seulement sur une meilleure compréhension de
problèmes, mais essaie aussi de contribuer à la résolution
du problème social étudie.
L'approche action fait simplement référence
à l'acquisition concrète des connaissances. On dit que les
membres d'un groupe appliquent les principes de la recherche-action lorsqu' ils
cernent un problème, engagent des mesures pour le régler,
constatent que leurs efforts portent du fruit et les poussent à un
savoir pour améliorer leurs résultats.
La recherche-action est différente des autres
approches car :
- D'une part, elle prend forme dans le « Vrai
monde » et cherche à régler des problèmes
concrets ;
- D'autres part, cette collaboration engagée,
centrée sur le co-apprentissage entre les membres d'un même groupe
constitue un volet important du processus de l'approche participative puisque
les gens apprennent mieux et sont plus motivés à appliquer leurs
connaissances lorsqu'elles viennent d'eux ;
- Elle a pour but de développer la confiance en soi et
le sens de responsabilité pour la prise de décisions ;
- Elle facilite la planification au niveau communautaire,
favorisent l'enrichissement mutuel et incite les participants à
respecter les connaissances et les compétences d'autrui ;
- Elle opte pour l'établissement de porte nariots entre
les communautés, les collectivités locales, les ONG, le secteur
privé et les organismes de développement. Dans ce cas, le
développement est basé sur les compétences et les
ressources locales en vue d'aboutir à des solutions appropriées
aux problèmes des populations où les aides extérieures
profitent à la réalisation de plans et des programmes nationaux
et non pas aux priorités inspirés par les donateurs.
III.2. LA MISE EN OEUVRE DE L'APPROCHE
PARTICIPATIVE
L'approche participative se déroule en deux phases
parfaitement complémentaires.
1. Une phase d'analyse active du contexte où aura lieu
l'intervention qui constitue à rassembler les informations utiles et
nécessaires pour définir les priorités des
communautés, les impliquer à tous les niveaux, de la conception
jusqu'à la réalisation des projets de développement et de
leur évaluation. De même, elle cherche à établir des
partenariats qui contribuent à la réussite des projets
engagés.
2. Une deuxième phase progressive et interactive
consiste en la gestion participative de tous les acteurs avec l'instauration
d'un système de suivi et d'évaluation avec des indicateurs qui
permettent en permanence les réajustements nécessaires.
III.3. CONCEPT GENRE DANS L'APPROCHE
PARTICIPATIVE
III.3.1. Quelques précisions
Le genre est par définition une catégorie
pluridisciplinaire : Sexe par le caractère d'une variable
démographique, et catégorie institutionnelle et psychologique par
le caractère collectif d'une variable sociologique. (8)3(*)
Le genre est symbolique, il relève d'un principe
d'organisation sociale.
Le genre n'est pas une catégorie
homogène : elle est traversée par toutes les autres
catégories sociales (les jeunes, le vieux, les pauvres,...)
Le genre est une notion qui met en valeur la contribution des
femmes comme un élément de la modernisation économique et
sociale.
L'accent est mis sur les rendements élevés, en
termes de bien-être et de capital humain, de l'investissement dans
l'éducation et la participation accrue des femmes.
L'approche « genre et
développement » fondait sur les acquis des études de
la construction sociale du féminin et du masculin : le genre est un
facteur de division du travail et d'allocation des ressources et du temps.
L'asymétrie caractérise des rôles
féminins et masculins est un obstacle majeur au changement.
Il peut être compris encore comme :
- une perspective macro-économique et sociale
« optimiste » de développement compris comme
processus de modernisation inéluctable.
- une vision centrée sur la recherche de
l'égalité et de l'équité entre genres.
- une vision du développement humain qui place les
personnes au centre de ses préoccupations. Elle ne peut se faire sans la
conviction que cette vision doit s'appuyer sur certaines considérations
d'ordre juridique, de droit, d'égalité,......
- « Les droits économiques, sociaux et
culturels sont de Droits de l'homme visant à satisfaire ses besoins en
tant que tel. C'est un ensemble d'avantage économique et social
permettant aux hommes de mieux vivre et s'épanouir. Ils sont
conçus et établis pour réaliser leur bonheur. Ce sont des
conditions matérielles pour l'exercice de la dignité
humaine » (9)
III.3.2. Les Préalables genres dans
l'approche participative
L'égalité des droits entre les hommes et les
femmes doit être consacrée comme un principe fondamental. Les
barrières juridiques, économiques, politiques, sociales ou
culturelles doivent être identifiées et levées. Les droits
hommes, les droits des femmes, les droits des enfants,....sont universels et
indivisibles, non négociables et non opposables. Ils ne peuvent
être remis en cause sous prétexte du respect des
différentes cultures. Ils peuvent se réaliser de manière
différente selon les contextes culturels, mais le principe de
l'égalité et de l'équité entre genre s'applique
à tous les êtres humains pour donner sens à l'approche
participative avec le but de contribuer à trouver solution aux
problèmes posés par la société.4(*)
III.4. LES CONDITIONS METHODOLOGIQUES DE L'INTEGRATION
DU
GENRE DANS LA PENSEE DU
DEVELOPPEMENT.
Les conditions méthodologiques de l'intégration
du genre dans la pensée de développement sont :
- La remise en cause de la perception
« androcentrique » des structures sociales : la
différence des sexes fondée sur la division naturelle du
travail.
- La prise en compte du genre (sens large) est une condition
d'efficacité et d'équité des politiques économiques
et sociales
- L'évolution de la pensée du
développement : reconnaissance de la contribution des femmes et des
structures de genre comme condition d'efficacité et
d'équité de politiques économiques et sociales.
- La remise en cause de concept de
« ménage »comme entité économique et
sociale de base, une unité de décision.
- L'adaptation de la définition du travail
« productif ». 5(*)
III.5. CADRE
PARTICIPATIF
III.5.1. Objectif du Cadre
Le but de ce Cadre est de fournir les paramètres
permettant d'établir une optique commune dans la manière de
percevoir, de comprendre et de rapporter les initiatives de participation
communautaire. (Alberta Children's Services, 2007).
Le Cadre de participation communautaire est une approche
commune à l'égard du processus qui permet aux personnes
concernées de mieux planifier, exécuter, mesure et étayer
les initiatives de participation communautaire nécessitant l'emploi de
ressources.
En définitive, le cadre contribue à faciliter
la réalisation de l'objectif qui est d'accroître les
capacités communautaires, l'apport de la communauté et sa
participation aux prises des décisions. « Le niveau d'une
décision dépend de deux paramètres :
· du champ qu'elle couvre, c'est-à-dire l'ampleur
et l'étendue des modifications qu'elle induit (objet même de la
décision, le nombre de personnes qu'elle concerne, la dépense
d'argent ou énergie qu'elle nécessite ou le montant des enjeux
financiers qui en dépendent...)
· de son échéance, c'est-à-dire son
délai de mise en oeuvre et de réalisation » () (tu as
oublié de citer)
III.5.2. Tendances dans les relations
entre le gouvernement et
la communauté
Ces dernières années, les différents
ministères du gouvernement ont apporté des changements
significatifs dans leur façon de rendre leurs décidions et de
travailler avec les intervenants et la population (service Manitoba, 2006).
Des tendances comme le croissance de la diversité sociale,
économique et environnementale (Department of Emergency Services,2001),
l'émergence d'une population mieux éduquée et
informée (Santé Canada, 2000, Service Manitoba 2006), la perte de
confiance de la population envers les institutions publiques (Government of
Western Australia, 2006, Santé Canada, 2000, Service Manitoba 2006),
l'intérêt plus marqué de la population en faveur d'une plus
grande participation publique à la formulation des politiques (Calgary
Health Region, 2002, Santé Canada, 2000, Service Manitoba 2006) et la
conviction que la participation des citoyens faciliterait le résolution
de la plupart des problèmes majeurs.
III.5.3. Renforcement des capacités
communautaires par la participation
communautaire
Il va de soi que le renforcement des capacités
communautaires est nécessaire à la participation communautaire
d'une part, et que d'autre part la documentation montre que la participation
communautaire comme telle renforce les capacités des participants.
III.5.4. Les enjeux relatifs à la
participation communautaire
Le concept de participation communautaire n'est pas nouveau
et a déjà soulevé des interrogations concernant la
participation de la communauté dans les processus de prise de
décisions du gouvernement. Des obstacles existent et les initiatives de
participation communautaire doivent en tenir compte et y remédier.
Voici ces enjeux :
Pour le gouvernement :
- Manque de confiance dans la capacité de la population
à apporter une contribution avisée et constructive ;
- Prise de conscience et mesure insuffisantes des avantages et
des conséquences de la participation publique ;
- Manque de clarté concernant la manière de
faire participer les gens aux processus de prise de décision ;
- Nouvelles compétences, connaissances et
capacité organisationnelle à acquérir ;
- Augmentation et gestion des attentes de la population.
Pour la Communauté
- Impression qu'on ne s'engage pas à tenir compte de
ses opinions ;
- Déception lorsque ses opinions ne sont pas prises en
considération ;
- Manque de temps, de ressources, de compétences ou de
confiance empêchant la participation ;
- Attentes élevées ;
- Méfiance ;
- Calendrier trop serré établi pour le processus
de participation ;
- Obstacles culturels.
III.6. PRESENTATION DE L`APPROCHE PARTICIPATIVE DANS
LE MONDE
III.6.1. Situation dans quelques
pays développés
1. Pêche en France
Comme l'a récemment rappelé le président
de la République, Nicolas Sarkozy, le secteur de la pêche est
profondément inscrit dans l'identité de notre pays, avec ses
trois façades maritimes et ses espaces maritimes ultramarins.
C'est aussi un secteur d'activité essentiel pour
l'économie du littoral en métropole et pour l'outre-mer. Il
compte près de 8000 navires et 4000 entreprises d'aquaculture. Il
représente 24000 personnes embarquées et les emplois induits,
notamment sur le littoral, sont estimés à 70000 personnes. Le
secteur de la pêche est au coeur de la future politique maritime
européenne initiée par le Président de la commission de
l'union européenne, José Manuel Barroso et pilotée par le
commissaire européen chargé de la pêche et des affaires
maritimes, Joe Borg.
Mais ce secteur stratégique pour la qualité de
l'alimentation des français et les emplois du littoral doit aujourd'hui
relever simultanément trois défis majeurs :
- Le défi écologique : l'activité de
pêche est strictement encadrée pour assurer une gestion durable de
la ressource halieutique et contribuer à la qualité des
écosystèmes marins ;
- Le défi social : Un marin pêcheur pour
mille meurt chaque année dans l'exercice de son activité et 10%
des marins sont victimes d'accidents du travail chaque année. Les marins
pêcheurs exercent bien le métier le plus dangereux alors que leur
rémunération est directement touchée par la hausse des
coûts du gazole ;
- Le défi économique : la pêche
française doit demeurée compétitive dans le marché
mondial des produits de mer.
Pour aider les pouvoirs publics et la filière à
les relever, deux missions ont été lancées. L'une,
confiée à Monsieur Paul Rancière, conseiller d'Etat et
ancien secrétaire général de la mer, proposera les
modalités de la reforme de l'organisation professionnelle du secteur de
la pêche et de la gestion des ressources halieutiques. L'autre,
confiée à Madame Hélène TANGUY, Maire du Guilvinec
et conseillère régionale de Bretagne, proposera les voies de
développement de l'aquaculture en France
En complément de ces missions et dans le prolongement
des déclarations du Président de la République
française, un plan pour la pêche durable et responsable devrait,
dès 2008, être renforcée.
Des actions significatives ont déjà
été engagées pour donner des perspectives prometteuses de
développement durable de la pêche en France. Le plan s'inscrit
dans le cadre de la communication de la commission du 10 Octobre 2007
intitulée « Une politique maritime intégrée
pour l'union européenne ». Il constitue également une
contribution majeure à la mise en oeuvre des mesures adoptées
à l'occasion du « Grenelle de l'environnement ». Il
doit également contribuer au maintien d'une capacité de
production nationale, à la stabilisation de la
rémunération des marins pêcheurs et à la
rentabilité des entreprises de pêche. Enfin ce plan renforcera les
mesures de sécurité en faveur des marins pêcheurs.
La préservation de la ressource halieutique est un
impératif. La France s'est engagée dans les instances
internationales et communautaires à atteindre dans ce domaine le
rendement maximal durable.
Cette volonté est partagée par l'ensemble des
acteurs de la pêche française qui ont, d'ailleurs,
démontré leur capacité à prendre des mesures de
gestion adaptées et contraignantes pour renforcer la qualité de
la gestion de certaines espèces.
La France, condamnée par le passé pour ne pas
avoir respecté la réglementation communautaire en matière
de contrôle des pêches, maintiendra son effort de mise en oeuvre
d'un contrôle des pêches efficace et équitable. C'est dans
ce sens qu'elle cherche à d'interdire la pêche des thons rouges
qu'elle exporte au Japon. « Le gouvernement(français), et
notamment le ministre de l'écologie, Jean-Louis Borloo, soutiendrait une
interdiction du commerce international de cette espèce menacée
d'extinction » (6(*)).
La taille des espaces maritimes placés sous
juridiction française et la richesse de leur biodiversité marine
et de leurs ressources halieutiques lui donne d'ailleurs une
responsabilité internationale particulière notamment dans le
domaine de la lutte contre la pêche illégale.
La mise en oeuvre d'un contrôle des pêches
efficaces et équitables est une priorité pour assurer la mise en
oeuvre des mesures réglementaires et éliminer la pêche
illicite, non déclarée et non réglementée dans les
eaux placées sous la juridiction de la France.
2. L'organisation administrative des pêches
Au sein du secrétariat général de la
Marine marchande, qui dépend du secrétariat d'Etat aux
transports, les pêches sont administrées par la direction des
pêches maritimes. Cette direction comprend deux sous directions dont
l'une s'occupe des questions générales :
réglementation, accords internationaux, établissements des
pêches, etc., L'autre a un rôle de plus en plus important de
traiter toutes les questions économiques.7(*)
III.7. SITUATION DANS CERTAINS PAYS
EN VOIES DE
DEVELOPPEMENT
III.7.1. Généralité sur la
pêche en Afrique
On a demandé un jour à une vendeuse de
poissons à Dakar :''Pourquoi n'as-tu n'as plus de poisson de
qualité, comme autrefois ? Elle a tout simplement
répondu : `Le bon poisson est pris au port pour être
envoyé ailleurs''. Le continent africain, avec ses dizaines de milliers
de Kilomètres de côtes maritimes dispose de plates formes
très riches en poissons et des ressources très convoitées.
Les captures ayant diminuées dans le Nord, les bateaux se sont
dirigés vers le Sud d'où proviennent actuellement une grande
partie des produits de la mer consommée en Europe. L'Union
Européenne est la plus grande importatrice des produits de la mer. Afin
de subvenir à tous ses besoins, l'Union Européenne a signé
des accords de pêche avec presque tous les pays côtiers d'Afrique.
Ceci permet à quelque 300 navires européens de travailler dans
les zones de pêche africaines. Entre 1993 et 1997, une moyenne de 240000
tonnes/an (surtout du thon et des crevettes) sont arrivées en Europe,
venant des pays d'Afrique (surtout Maroc, Mauritanie, Guinée Bissau,
Sénégal et Angola). Les pays les plus présents dans les
eaux africaines sont : La France, l'Espagne, le Portugal, la Grèce,
le Japon, la Chine, la Russie, l'Italie. En 1997, l'Afrique a exporté
des produits maritimes de l'ordre de 445.053.000$.
La pêche intensive entraîne la diminution des
ressources et porte atteinte à la survie de petits pêcheurs
africains. Une grande partie de la population africaine dépend de la
pêche pour vivre. Selon la FAO, les produits de la mer donnent une
proportion de 10% des protéines animales consommées par les
Africains. Le poisson fait de plus partie de la nourriture des Africains, mais
dans de nombreux pays, il y a une demande locale insatisfaite. Celle-ci se
tourne vers les produits d'importation à bas prix. Le marché
africain est inondé de maquereau et de chinchard congelé,
poissons de qualité inférieure. Le Chinchard, pêché
dans l'Atlantique nord, est devenu le poisson le plus consommé en
RDCongo. Au Togo, des chambres froides sont réservées à
des poissons venus d'ailleurs, tandis que les poissons locaux de meilleure
qualité n'ont pas cette chance. Sur le plan écologique et de
réserves de la pêche, la surexploitation des ressources de la mer,
diminue la population marine et met en danger la reproduction des
espèces. Ceci est un grand danger pour l'avenir. D'énormes
quantités de poissons sont rejetées en mer parce qu'elles n'ont
pas de valeur marchande ; elles sont donc perdues. La fabrication de
nourriture animale et de farine de poisson pour l'alimentation du
bétail, consomme une grande partie des poissons. Quelques pays comme la
Namibie, le Maroc, le Sénégal sont très conscients des
conséquences nuisibles des accords de pêche et exigent des mesures
pour éviter la surexploitation des mers, et pour favoriser la flotte et
l'industrie locale.(8(*))
Tableau II. Consommation de poisson
annuelle
Pays africains
|
Kg/Habitant
|
RDCongo
|
36,3
|
Ghana
|
26,0
|
Sénégal
|
21,3
|
Tchad
|
20,5
|
Côte d'Ivoire
|
18,3
|
Cameroun
|
18,3
|
Namibie
|
17,5
|
Guinée Conakry
|
16,9
|
Maroc
|
14,4
|
Autres Pays
|
Japon
|
712
|
France
|
290
|
USA
|
20,5
|
Source : http :
//www.afriqueespoir.com/Ae16/index_fichier/Page 573.htm
III.7.2. Situation de quelques
pays africains
1. Le Maroc.
A. La gestion de l'accord de pêche du Maroc : un
exemple de réussite totale
Le royaume chérifien du Maroc se situe à
l'extrême Nord Ouest de l'Afrique. Le littoral dispose de 3.600 kms de
côtes soit cinq fois celui du Sénégal. Les côtes
marocaines font partie des plus grands réservoirs de richesses
halieutiques mondiales. De part sa position stratégique de
proximité de l'Europe, le pays tire profit de son espace maritime
estimé à un million de km2.
Au Maroc, les espèces capturées sont
extrêmement variées et réparties en deux grands
sous-ensembles : les espèces benthiques et les espèces
pélagiques. Par espèce benthique, on entend espèce de
poissons qui vivent près du littoral comme la daurade, le capelan, le
grondin, le merlu, l'ombrine et la sole. Les pélagiques sont des
espèces du grand large, généralement de surface comme la
sardine, le maquereau, les thonidés, les anchois, et les chinchards.
Les espèces benthiques constituent les trois quarts des
prises effectuées au Maroc. Elles représentent une part
importante de la valeur commerciale réalisée par la pêche.
Les stocks de poisson annuellement exploitables atteignent 1,5 million de
tonnes dont six cents milles tonnes effectivement capturées.
Au Maroc, l'apport de la pêche dépasse les quatre
milliards de Dirhams (DH) ². 90% des exportations sont destinées au
marché japonais. La consommation intérieure demeure très
faible et se chiffre à 6 kg/personne /an.
La conserverie traite le tiers des prises pélagiques,
le reste étant destiné à la production de farine et
d'huile de poisson. Cette forte proportion des prises utilisée dans la
transformation engendre un gaspillage de protéine animale. Ces
sous-produits sont surtout utilisés dans l'élevage, ce qui
explique la très faible part de la consommation nationale de produits
halieutiques. A cela, s'ajoute le problème de la conservation
réfrigérée des produits ainsi que l'approvisionnement
régulier du marché marocain devant satisfaire une forte demande.
En 1988, avec l'arrivée de 440 nouveaux bateaux
équipés, la pêche côtière prend une place
importante (75% des prises) et 30% de la production en valeur. La flotte
côtière du royaume chérifien se compose de deux mille cinq
cents unités dont quatre cents chalutiers, quatre cents senneurs ou
sardiniers, milles palangriers, sept cents langoustiers et divers navires
à vocation multiple.
Les chalutiers pêchent principalement les poissons
"blancs", et les sardiniers les "bleus". Les activités des palangriers
se déroulent dans les zones rocailleuses, celles des langoustiers se
pratiquent au fond à l'aide de paniers en osier.
La pêche hauturière a démarré en
1973 sous l'impulsion du code des investissements maritimes. Faute
d'infrastructures suffisantes, la flotte jadis basée à Las Palmas
ne profitait pas au pays à cause des pertes de recettes d'exportations.
Pour pallier une telle situation, il a été décidé
en 1989, la base de pêche hauturière a été
transférée à Agadir et à Tan Tan. Les principaux
fournisseurs (en bateaux, intrants, etc.) des armateurs marocains sont les
Espagnols, les Chinois et les Français.
B. L'accord de coopération en matière de
pêche maritime entre l'union
européenne et le Maroc
Signé à Bruxelles le 26 février 1996,
l'accord de pêche entre l'Union européenne et le Royaume du Maroc
définit l'engagement des deux parties à donner, d'une part, une
compensation financière, et d'autre part, la possibilité
d'accès à la zone économique exclusive aux navires
communautaires. Cet accord est d'une grande importance pour la pêche
communautaire puisqu'il établit les conditions de pêche des
bâtiments communautaires dans les eaux marocaines en tenant compte de
l'exploitation rationnelle des ressources halieutiques.
Contrairement aux précédents accords, celui-ci
tend à favoriser l'intensification de la coopération
socio-économique en vue du développement conjoint des secteurs
communautaires marocains de la pêche. Dans cette optique, il est
prévu le renforcement du contrôle, notamment
l'établissement d'un statut spécifique pour le corps des
observateurs scientifiques et la mise en place d'un système
d'observation mutuelle des contrôles à terre dans un port de
chaque partie.
Fixée à cinq cents millions d'écus, la
contrepartie financière de l'accord comprend d'une part 355 millions
d'écus de compensation et d'autre part, des appuis financiers (121
millions) destinés au développement durable du secteur, au
renforcement de la recherche scientifique (16 millions) et le reste aux actions
de formation maritime.
Un tel accord entraîne des conséquences sur les
ressources dans le temps et dans l'espace, comme le montre si bien le tableau
suivant :
Tableau III.
Pêche Maritime (en tonnes)
|
ANNEE1995
|
ANNEE1996
|
Variations %
|
Pêche côtière
|
728 721
|
525 021
|
-28
|
Poisson pélagique
|
657 549
|
451 089
|
-37.4
|
Poisson benthique
|
71 262
|
73 932
|
3.7
|
Valeur totale débarquée (1000Dh) TAN
TAN Safi AL Hocceina
|
1 660 671 293 072 12 129 11 440
|
1 546 924 136 376 5 848 12 409
|
-6.8% -53.5 -51.8 8.5
|
Pêche hauturière
|
|
|
|
Valeur (1000DH) Poids (en tonnes)
|
3 842 000 113 766
|
3292 000 90 855
|
-14.3% -1.2%
|
SOURCE : Ministère des Pêches maritimes et de la
Marine marchande (Maroc)
Le tableau illustre l'existence de la forte pression que subit
la ressource halieutique quelle que soit le type de pêche et les
espèces concernées. Cependant, cette pression s'est
exercée surtout sur la pêche des poissons pélagiques qui
représente à elle seule 37,4% du volume de la production.
La difficulté majeure réside dans la persistance
de la détérioration du niveau de la ressource maritime.
Or, douze mille unités artisanales vivent directement
de l'activité de pêche dont l'évolution à court et
moyen terme est un paramètre important dans le suivi et le
contrôle de la ressource. La menace est suffisamment crédible
compte tenu de la place qu'occupe la pêche dans l'économie
marocaine. En effet, les 98 000 emplois directs que génèrent les
activités du secteur sont non seulement la preuve que la pêche
mérite l'attention toute particulière des autorités, mais
aussi un facteur d'équilibre et d'harmonie sociale de toute la
communauté des gens de mer du royaume chérifien. Ceci se confirme
d'autant plus que la pêche devient, de nos jours, une affaire nationale
sans distinction de qualification, de degré de spécialisation
dans la formation professionnelle des acteurs en amont et en aval de la
chaîne halieutique. C'est pourquoi dans ce domaine précis de leur
coopération, les autorités administratives marocaines prennent
toutes les dispositions idoines en faveur de leurs administrés, qu'ils
soient matelot, technicien, contrôleur ou superviseur. L'objectif
visé demeure l'effectivité de l'application correcte des
protocoles signés dans le cadre de la sauvegarde des
intérêts respectifs de chacun, tout particulièrement en
haute mer où les navires étrangers ont tendance à se
comporter comme des prédateurs.
Après quelques années, les résultats
obtenus ont été largement satisfaisants du côté des
autorités marocaines qui ont pu reconstituer une base de données
suffisamment large. Concernant l'exercice dans sa zone économique
exclusive (ZEE), le royaume en maîtrise quasiment la gestion. Ainsi cette
dernière se réalise avec le minimum de gaspillage de ressource
halieutique, ce qui le place parmi les premiers pays où les rejets
après captures sont les moins importants.
Avec les deux cent soixante dix unités industrielles
opérant dans la pêche, le Maroc est en passe de battre tous les
records du point de vue de la présence de l'armement étranger
évoluant dans ses eaux territoriales. Pourtant, cette situation ne
constitue pas un obstacle infranchissable pour la flotte chérifienne. En
effet, celle-ci est relativement bien déployée le long du
littoral en fonction du type de pêche pratiquée dans le cadre
global de l'aménagement du territoire conçu par les
autorités.
L'exemple marocain est un cas d'école extrêmement
intéressant pour toutes les nations de pêcheurs qui disposent de
façade maritime encore attrayante pour les navires étrangers. Si
l'U.E ne cesse d'amadouer son voisin du sud c'est parce que le royaume
n'entend nullement brader ce sur quoi repose la satisfaction de ses besoins.
C'est pourquoi, le Maroc est courtisé par l'U.E à chaque fois
qu'il suspend les protocoles d'accords de pêche pour une raison ou pour
une autre.
Le fruit de cette marque de respect résulte d'une
gestion rigoureuse et d'un contrôle effectif de l'exploitation de ses
ressources halieutiques dont dépend en grande partie l'activité
de la pêcherie espagnole. En effet, l'Espagne, considérée
comme la principale bénéficiaire de l'accord, n'offre pourtant
pas une bonne image par les pratiques prédatrices de certains de ses
bateaux.
C. Les perspectives de la pêche au Maroc.
La mondialisation et la compétition
prônées par l'organisation mondiale du commerce (OMC) poussent les
pays à accroître leur capacité dans tous les domaines.
Désormais, le contexte international échappe peu à peu
à l'emprise des politiques. Pour une meilleure participation à la
mondialisation, chaque pays se doit de promouvoir des options
stratégiques locales fondées sur le maintien des
équilibres fondamentaux, sur une croissance forte et durable que la
pêche peut parfaitement entraîner.
C'est dans ce cadre que s'inscrivent la mise en valeur de la
filière, le renforcement de la recherche scientifique, la modernisation
de la flotte, la mise à niveau des industries et la mise en place des
mécanismes d'incitation. Le développement des opportunités
de partenariat et de coopération multiple devrait impulser davantage
l'apport de la contribution de la pêche marocaine à
l'équilibre de la balance commerciale. L'élaboration et
l'actualisation des plans d'aménagement des pêcheries devront
être renforcées pour assurer de façon durable
l'équilibre entre les capacités de pêche et la reproduction
des ressources halieutiques.
Dans le domaine des exportations, le royaume du Maroc devra
optimiser les opportunités du marché en diversifiant la gamme de
ses produits, en s'orientant vers de nouveaux instruments financiers par
l'augmentation de la part des produits transformés dans la composition
des exportations.
Dans l'approvisionnement du marché local, un
renforcement du système d'implantation d'entrepôts frigorifiques
s'impose pour une bonne relance du niveau de consommation de poisson. Une telle
politique a l'avantage non seulement de combler la carence en protéine
des populations rurales de plus en plus démunies, mais également
de favoriser la création d'emplois tout au long de la chaîne.
Au terme de cette analyse de la pêche marocaine,
plusieurs considérations se dégagent. De tous les pays africains
de l'Atlantique, seul le Maroc tire réellement un profit substantiel de
la gestion de ses accords de pêche avec l'union européenne. Ce
résultat est à mettre à l'actif de l'expertise des
autorités administratives du Royaume chérifien qui n'ignorent pas
la place centrale occupée par la pêche dans l'économie
nationale. Le pays privilégié par sa position de carrefour entre
l'Europe le monde arabo-berbère n'entend pas brader le secteur des
pêches maritimes afin qu'il ne subisse pas la menace d'effondrement des
pêcheries prévu un peu partout le long des côtes africaines
par suite d'une surexploitation des puissants bateaux étrangers.
Les pêches maritimes au Maroc; Marocweb.co.ma, p. 1
²Monnaie locale 1FF= 1.56DH (cours de mai
99) (A mettre au bas de la page)
2. Le Sénégal
Le diagnostique établi au niveau du secteur de la
pêche artisanale montre que la pauvreté au sein des
communautés se manifeste par de multiples privations liées
à la faiblesse de niveaux de revenus et de consommation, aux
difficultés d'accès au crédit, à la faible
couverture des services sociaux essentiels (éducation, logement,
santé, eau,....), ainsi qui a la forte vulnérabilité des
acteurs (maladie, chocs économiques et catastrophes naturelles...).
Un certain nombre d'axes de recherche sont définis de
façon concertée entre les acteurs de la recherche halieutique,
ceux du développement et les professionnels de la pêche pour
s'attaquer à la pauvreté, à savoir :
- La présence de l'environnement :
durabilité de l'exploitation halieutique, amélioration des
rendements des unités de pêche et des revenus des
pêcheurs ;
- Le renforcement des capacités institutionnelles des
communautés de base et des structures étatiques : formation,
gestion organisationnelle (organisations professionnelles, réseaux,
aspects genre, approche participative) ;
- Le renforcement des capacités de production des
acteurs : technologies sélectives de pêche, technologies de
conservation et de valorisation des produits halieutiques, ou les structures
communautaires.
Ainsi, l'introduction de nouvelles technologies de
pêche (sennes tournantes, casiens pliants à seiche, palalangues)
a-t-elle contribué à l'amélioration des captures et des
revenus des acteurs et par là à la réduction de la
pauvreté.
L'amélioration des technologies de transformation et
de conservation des produits halieutiques a contribué à la
fabrication de produits de plus grande qualité et à la
réduction des pertes après capture, la génération
d'emplois pour les femmes transformatrices, l'augmentation de leurs revenus et
la réduction de la pauvreté.
La contribution de la recherche en Sciences Sociales
Les Sciences Sociales, fortement marginalisées dans la
définition des politiques de pêche, se trouvent aujourd'hui
confrontées aux problèmes de leur légitimité
scientifique.
Jusqu'au début des années 1980, la biologie
était quasi hégémonique dans le dispositif de recherches
halieutiques au Sénégal. Cette étude faite reposait sur un
présupposé qui sort de la production le pivot de toutes les
activités de la filière pêche. Cette démarche a
très vite montré ses limites. Les biologistes se sont
trouvés confrontés à des problèmes importants pour
expliquer la forme, le niveau et l'évolution de l'effort de pêche
à partir des seules variables biologiques(état des stocks,
abondance relative des espèces,.....) surtout l'approche par les stocks
de ressources halieutiques présentaient l'inconvénient
d'expliquer l'impact à posteriori de la pression anthropique, mais
demeurait finalement silencieuse quant aux déterminants de cette
dernière, compliquant ainsi la localisation des efforts de
régulation par les politiques publiques.
Malgré sa relative marginalisation, la recherche en
sciences sociales a cependant produit d'importants résultats ayants
largement été mis à profit de processus de prise de
décision et dans l'élaboration des politiques de pêche.
Suivi économique des unités de
pêche
Ces travaux ont permis d'estimer ces coûts et revenus
de la pêche artisanale et de dresser ses comptes d'exploitation. Ces
éléments d'information ont permis de mieux cerner les facteurs
conditionnant la rentabilité financière des investissements en
pêche artisanale, de mieux apprécier les tendances et
opportunités du sous-secteur artisanal en vue d'optimiser les
investissements en son sein. Ils ont également illustré le
dynamisme du sous-secteur par rapport à son homologue industriel et les
éléments de différenciation en son sein (évolution
de coûts et revenus relatifs d'unités de pêche
démarsale et pélafique côtières).
Etude économique des armements cordier et
sardinier
L'essor remarquable des pirogues glocières à la
ligue et des sennes tournantes est elbé de poirer avec une
dégradation de résultats économiques des cordiers et des
sardiniers. Les études sur les deux pêcheries ont permis de mettre
en évidence les lacunes dans la gestion des ces unités et de
proposer de nouvelles orientations par la relance de ces armements. Leur
caractère `'encadre'', faisant la part, belle aux interventions
publiques, a notamment été opposé à la dynamique
d'autofinancement des pêcheries artisanales. Paradoxalement, en effet,
leur productivité du travail est inférieure à celle des
unités des pêches artisanales, portant moins capitalisées.
Travaux sur la commercialisation
Les travaux réalisés sur la production ont
clairement montré qu'une des contraintes majeures pesant sur
l'activité de la pêche artisanale se situait au niveau de la
valorisation des débarquements et non pas seulement dans la
capacité de renouvellement des ressources exploitées.
Les conclusions des études sur le mareyage ont permis
de remplacer dans son contexte réel le rôle du mareyage dans la
dynamique de la pêcherie artisanale de remettre en cause des jugements
négatifs suivant peu fondés, d'éclairer les choix des
décideurs publics pour identifier des projets d'aide à la
commercialisation. En particulier, le préjugé selon le quel le
mareyage capturait une part trop importante de la plus value afférente
à la filière, compliquant ainsi sa capitalisation, a
été battu en brèche. Les études empiriques ont
montré que les mareyau contribuaient à la capitalisation du
secteur en aurant afin de s'assurer des approvisionnements réguliers
abondants. Du côté des pêcheurs, la nécessité
de se prévenir contre le caractère aléatoire de leur
activité semble justifier la passation de contrats lays, à tout
le moins pluri annuels. Ces derniers paraissent ou demeurait répondre
à des efforts historiques de régulation inter ou intra
communautaire, constituant ainsi de véritables institutions.
Les travaux de monographie sur les grands marchés
d'éclatement ont permis de mieux comprendre les mécanismes de
distribution locale des produits de la mer, leur importance dans
l'alimentation, le rôle des femmes dans la distribution.
- La compréhension des mécanismes
économiques et sociaux qui permettent l'approvisionnement des principaux
marchés urbains et ruraux des pays ;
- L'identification des facteurs clés intervenants dans
la formation des prix tout au long de la filière ;
- L'estimation fiable des flux commerciaux en volume en
fonction des principes origines et destination.
Approche régionale des pêcheries
Des programmes multidisciplinaires d'étude de milieux
aquatiques (casarance, fleuve, sine saloum) ont été conduits. Les
études historiques ont situés les grandes périodes de
développement de la pêche, en relation avec les dynamiques des
peuplements et les mutations technologiques. Les études de sociologie
contemporaine ont permis d'évaluer la répartition ethnique des
unités de pêche et de mettre en relief les difficultés de
mise en oeuvre de politiques de gestion des pêcheries en zone estuarienne
du fait de tentions accrues pour le partage des zones de pêche.
D'autres études ont cependant montré la
capacité de régulation collective de certains groupes
concurrents, parvenus à s'entendre sur la limitation des
quantités pêchées (Kuyars). L'analyse des circuits de
distribution de poisson frais et transformé a contribué à
l'identification des contraintes qui pèsent sur la valorisation des
débarquements : enclavement absence de moyens de conservation,
difficultés d'écoulement vers les autres régions du
Sénégal.
3. La pêche au Nigeria
Plan d'action du NEPAD (The New Partnership for Africa's
Development) pour le Développement des pêcheries et de
l'aquaculture en Afrique
Le NEPAD est conscient du fait que la pêche
continentale et maritime apporte une contribution vitale à la
sécurité alimentaire et aux revenus de millions d'Africains,
ainsi qu'à la réduction de la pauvreté sur le continent
et à son développement économique. Il constate
également que le développement de l'aquaculture offre des
opportunités et enregistre des succès en nombre croissant dans la
région. Une série de consultations techniques se sont tenues
à l'échelon régional dans le cadre du programme
détaillé pour le développement de l'agriculture africaine
(PDDAA), lesquelles ont permis d'identifier les domaines dans lesquels des
investissement permettent de préserver, voire d'accroître ces
effets bénéfiques, en les complétant par un train de
mesure prioritaires pour chacun d'entre eux. Le Plan d'action du NEPAD pour le
développement des pêcheries et de l'aquaculture en Afrique
présente ces domaines propices aux investissements dans les
pêcheries continentales, côtières et maritimes dans
l'aquaculture :
Pour les pêcheries continentales :
· Amélioration de la bonne gestion des
pêcheries et définitions de l'accès aux ressources,
notamment pour les pauvres ;
· Amélioration de la productivité par la
gestion du poisson après capture ;
· Durabilité de la production par le biais de la
gestion intégrée des ressources aquatiques ;
· Appui à la gestion
transfrontière ;
· Amélioration de l'accès aux
marchés, notamment pour les producteurs, les conditionneurs et les
mareyeurs artisanaux ;
· Promotion du développement des entreprises par
le biais d'institutions et de cadres politiques habilitants ;
· Intégration accrue de la pêche
continentale dans les politiques et les initiatives nationales et
régionales relatives à la sécurité alimentaire.
Pour les pêcheries côtières et
maritimes :
· Préparation et mise en oeuvre de plans de
gestion à long terme des pêcheries et politique d'appui pour une
production durable
· Création de capacités dans les pays
africains destinés à mettre pleinement en valeur les effets
positifs de la pêche maritime et côtière
· Amélioration de la bonne gestion des
pêcheries et de la gestion participative
· Amélioration de la gestion de l'environnement
côtier et maritime
· Renforcement de l'accès des pêcheries
africaines au commerce régional et international de produits
halieutiques
· Appui aux activités d'après capture par
le biais de politiques et d'investissements appropriés
· Promotion du développement des entreprises par
le biais d'institutions et de politiques habilitantes
· Renforcement de l'attention accordée aux
pêcheries côtières et maritimes dans les politiques et les
initiatives nationales et régionales relatives à la
sécurité alimentaire
4. Situation en RD Congo
A. Situation dans la province du Sud Kivu
(Tu n'as rien écrit ici)
CHAPITRE QUATRIEME
AMORTISSEMENT DES MATERIELS DE PECHE, FACTEUR INFLUANT
DANS LA GESTION DE L`EXPLOITATION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES.
IV.1. NOTION SUR L`AMORTISSEMENT
L'amortissement d'un actif est la réparation
systématique de son montant amortissable en fonction de son utilisation.
Le plan d'amortissement est la traduction de la réparation de la valeur
amortissable d'un actif selon le rythme de consommation des avantages
économiques attendus en fonction de son utilisation probable.9(*)
L'amortissement est la constatation comptable de la perte de
valeur subie par un bien du fait de son utilisation ou de la détention
par l'entreprise. Il recouvre donc, de fait, deux phénomènes
distincts :
- L'usure due à l'utilisation d'un bien ;
- L'obsolescence, due au fait que les actifs de production
utilisés par l'entreprise peuvent devenir désuets compte tenu de
l'évolution technologique du secteur d'activité.10(*)
De la définition précédente
résulte quatre principes essentiels :
- Seuls peuvent être amortis les actifs que l'entreprise
consomme progressivement ;
- Tout système d'amortissement suppose qu'un actif a
une durée de vie maximale, au terme de la quelle il peut avoir une
valeur résiduelle non nulle. (Dans ce cas, l'amortissement est
calculé sur base du prix d'acquisition moins la valeur résiduelle
anticipée)
- Toute entreprise doit amortir les actifs concernés
par un montant annuel suffisant, c'est-à-dire couvant leur
dépréciation économique, sous peine de surévaluer
son bénéfice, et le cas échéant, de distribuer de
dividendes fictifs ;
- Toute entreprise est libre de choisir le système
d'amortissement le plus adopté à la nature et au rythme d'usure
de ses actifs. Toutefois, sa politique d'amortissement en comptes sociaux est
généralement gouvernée en France par des règles
purement fiscales. Les systèmes susceptibles d'être
utilisés par l'entreprise sont les suivants :
v L'amortissement linaire : il suppose que les charges
d'amortissement sont réparties par fonctions annuelles égales sur
toute la durée de vie théorique du bien.
v L'amortissement dégressif : il repose sur
l'utilisation d'une progression géométrique décroissante
qui revient à amortir plus les premières années et moins
les années suivantes,
v L'amortissement variable n'est pas lié à une
suite mathématique mais à
l'utilisation de l'actif, il sert à traduire avec
exactitude l'usure réelle de l'actif.11(*)
v On appelle amortissement dérogatoire, « la
fraction de l'amortissement qui ne correspond pas à la constatation
d'une
perte
de
valeur
normale d'un actif due à son utilisation, mais qui est constatée
comptablement pour bénéficier d'un avantage fiscal. Cela peut
ainsi être l'écart entre l'amortissement dégressif et
l'amortissement linéaire »12(*)
v Enfin, on parle d'amortissement exceptionnel pour traduire
une dépréciation irréversible et exceptionnel d'un actif
immobilisé, ou une charge comptabilisée dans le seul but de
bénéficier s'une déduction temporaire d'impôt qui a
alors le caractère d'amortissement dérogatoire. Dans les deux
cas, il fait partie, non des charges d'exploitation, mais des charges
exceptionnelles.
Tant dans les normes françaises, internationales ou
américaines, l'amortissement dérogatoire fiscale est
retraité et n'apparaît pas dans les comptes consolidés.13(*)
IV.2. LE CALCUL DE
L'AMORTISSEMENT
Le calcul de l'amortissement se fait en fonction de la
durée du matériel dont il est question. La notion du temps est
indispensable pour ce dernier.
IV.2.1. Le Temps c'est de l'argent
IV.2.3. Calcul de l'amortissement d'un filet maillant
Le calcul de l'amortissement d'un filet maillant se fait
d'une manière non scientifique car il n'est ni linéaire, ni
dégressif et ni variable... Il se fait d'une manière
conventionnelle par les comités des pêcheurs.
La distribution du revenu net est la suivante :
- La part du patron pêcheur, propriétaire de
filet c'est ¾ soit 75%
- Aides pêcheurs 1/8 soit 12,5%
- D'émailleur 1/20 soit 5% 15(*)
Cette répartition met souvent le propriétaire
du filet en confusion. Avec le ¾ qui lui revient, il peut en disposer
comme il veut, soit pour son usage personnel (sa famille) ou soit garder
quelque chose comme épargne pour prévenir à certains
imprévues de la vie.
Patrick Mykita, Chérif-Jacques Allali
définissent l'amortissement étant comme la constatation comptable
de la perte de la valeur subie par un bien du fait de son utilisation ou de la
détention par l'entreprise. 16(*)
Pour les pêcheurs aux filets maillants, cette
constatation comptable de la perte de la valeur subie par un bien n'existe pas
suite à l'absence de la tenue d'une comptabilité et non
maîtrise des certains éléments liés au calcul de
cette dernière comme la durée de vie d'un filet maillant et du
matériel complémentaire, conséquence, non renouvellement
du matériel de pêche, abandon de l'activité ou recourir au
crédit, aux filets non appropriés à la pêche (filet
moustiquaire).
IV.2.4. Non amortissement du matériel de
pêche, facteur de l'exploitation
irrationnelle des ressources
halieutiques
Selon l'art 39B du CGI, à la clôture de chaque
exercice, la somme des amortissements effectivement pratiqués depuis
l'acquisition ou la création d'un élément donné ne
peut être inférieure au montant cumulé des amortissements
calculés suivant le mode linéaire et répartir sur la
durée normale d'utilisation. A défaut de se conformer à
cette obligation, l'entreprise perd définitivement le droit de
déduire la fraction des amortissements qui a été ainsi
différée.17(*)
La décision d'investissement est une décision
financière dans la mesure où la réalisation de
l'investissement implique son financement et donc une immobilisation de fonds
dans l'espoir de l'obtenir d'une bonne rentabilité.18(*)
Une entreprise qui amortit ses immobilisations en
linéaire sur de longues durées, affichera des résultats
plus élevés que ceux de l'entreprise qui utilise de
dégressif et des durées courtes. Des résultats plus
élevés certes, mais de moindre qualité. On pourra, en
effet, soupçonner dans le premier cas qu'une partie des résultats
affichés est fictive car due à un sous amortissement.
Les pêcheurs aux filets maillants ne constatent pas
l'amortissement de leur matériel de pêche, ni constitué la
provision pour la dépréciation de ces dernières pour les
raisons les suivantes :
- ignorance des pêcheurs, capacité de gestion
insuffisante ;
- confusion entre épargne et amortissement.
Ces raisons peuvent être à la base du non
renouvellement du matériel de pêche d`où vol de
matériel d'autrui, utilisation des matériels prohibés
pour la pêche même pendant la période de la fermeture de
pêche croyant qu'on peut encore capturer quelque chose avec un filet
amorti,....
CHAPITRE CINQUIEME
PRESENTATION DE L`ENQUETE ET ANALYSE DE
RESULTATS
V.1 PRESENTATION DE L'ENQUETE
Pour recueillir les données, les traiter, les analyser
et en faire l'interprétation, nous nous sommes servi de quelques
variables d'étude qui ont donné lieu à un certain nombre
des thèmes en rapport avec les quelques questions posées aux
pécheurs et aux fabricants des filets maillants.
Description du guide d'entretien
Notre guide de recherche qui se présente sous forme
d'un questionnaire, avons-nous dit, comprend vingt-six questions. Ces
questions se subdivisent en cinq variables d'étude et quinze
thèmes que nous présentons dans le tableau ci-dessous :
Tableau IV : Répartition des variables
d'étude
VARIABLES
|
THEMES
|
NUMERO QUESTIONS
|
Administration des comites des pêcheurs.
|
Ø Le pouvoir des pêcheurs sur l`organisation et
la réglementation de la pêche
|
1
|
Ø L`administration des comites des pêcheurs.
|
2
|
Ø Stratégie pour combattre le vol des filets
|
3,4
|
L`organisation des comites des pêcheurs
|
Ø La structuration des comites des pêcheurs.
|
5
|
Ø L`organigramme des comites
|
6,7
|
Ø Tenue de l`assemblée générale
|
8,9
|
Vision économique
|
Ø Le permis de pêche
|
10
|
Ø Impacte de la pêche sur le plan
économique.
|
11
|
Ø Le rapport des revenus de la pêche
|
12,14
|
Ø Tenue de la comptabilité
|
13
|
|
|
|
Prise de décisions au sein des comites des
pêcheurs
|
Ø Consultation dans la prise de décision
|
15,16
|
Ø Impact de la décision participative
|
17
|
Ø Recommandations des chercheurs
|
18
|
Souhaits sur l'organisation des secteurs du BDOM
|
Ø L`approche participative
|
19
|
Ø La pérennité de la pêche aux
filets maillants.
|
20
|
Ø Résolution des problèmes de la
pêche par la voix de dialogue.
|
21
|
Ø Création d`une agence de pêche pour une
gestion rationnelle
|
22
|
Amortissement du matériel de pêche
|
Ø La durée de vie d`un filet maillant
|
23
|
Ø Le prix d`un filet maillant vendu à Bukavu
|
24
|
Ø Méthode d`amortissement d`un filet maillant
|
25,26
|
Source : Ce tableau a été conçu par
nous.
La lecture de ce tableau nous fait voir que notre
questionnaire a été élaboré en fonction des
variables de la présentation, du traitement de l'organisation, l'examen
des données quantitatives, vision économique de la pêche,
l`amortissent des filets mallant et enfin de la prise de décisions dans
les comites des pêcheurs, soit au total 6 variables correspondant chacune
à un nombre des thèmes, eux-mêmes en rapport avec les
numéros des questions posées.
Par ailleurs, le questionnaire n'a pas été
adressé à tous les pêcheurs pour la raison
suivante :
- Notre sujet de recherche étant bien circonscrit dans
un domaine bien spécifique, il exige un choix judicieux des
pêcheurs qui peuvent y apporter une contribution satisfaisante. Nous
avons alors ciblé les pêcheurs appropriés à
partir desquels nous avons constitué notre échantillon:
Pêcheurs aux filets mallant et les patrons des unités de
pêche aux filets maillant.
V.2. ECHANTILLON D'ETUDE
L'échantillon peut être entendu comme
étant une fraction de la population choisie de telle manière que
l'on puisse valablement affirmer que les caractéristiques
observées sur cet échantillon, sont aussi présents et dans
les mêmes proportions dans la totalité de la population dont il a
été tiré.
Voici alors comment se compose notre échantillon
tenant compte de l'objectif poursuivi qui n'est autre que de vérifier
l'incidence de la gestion rationnelle de la pêche aux filets maillant
sur le lac Kivu.
Tableau V. Composition de l'échantillon
CATHEGORIES DES ENQUETES
|
EFFECTIFS
|
%
|
Pêcheurs
|
10
|
20,4
|
Patrons pêcheurs
|
39
|
79,59
|
TOTAUX
|
49
|
100
|
Source : Conçu par nous.
Le grand nombre des personnes interrogées est dans la
catégorie des patrons pêcheurs. Ce choix s'explique par le fait
qu'il est notre cible parmi les deux catégories des
enquêtés et que les données de l'échantillon des
patrons pêcheurs nous donnera plus d'informations sur la gestion de la
pêche aux filets maillant. L'autre catégorie est aussi importante
car il détient les informations complémentaires pouvant nous
aider à reformuler nos propositions après analyse et traitement
des données. L'échantillon est de 49 sur 140 pêcheurs et
patrons pêcheurs identifiés dans le village Kalengera soit 35%.
V.3. PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE ET
INTERPRETATION
Nous allons présenter ici les résultats de
notre enquête en les décomposant en vue d'en saisir les
différents rapports, avant toute tentative d'explication. Cette
dernière nous amènera, osons-nous croire, à
vérifier de façon objective notre hypothèse.
C'est-à-dire, arriver à situer l`approche participative, soit
parmi les approches qui peuvent contribuer à la gestion rationnelle de
la pêche aux filets mallant, soit parmi celles à mauvaise gestion
tel que les différentient JACK K. FORDYLE et RAYMOND WEIL, tirant un
parallélisme entre les caractéristiques d'une entreprise bien
gérée avec celle à mauvaise gestion :
« Pour une bonne gestion, la prise des décisions
s'opère après considération des facteurs suivants :
compétence, sens de la responsabilité, disponibilité des
données, temps et conditions requises pour la formation et le
perfectionnement des cadres,... » 19(*)
On parle d'une mauvaise gestion des entreprises lorsque les
individus, au sommet de la pyramide, s'efforcent d'avoir le maximum de
contrôle sur les décisions. Ils se transforment en
« goulots d'étranglement » et prennent des
décisions hâtives, sans s'être au préalable
suffisamment informés ou documentés. Les individus ne peuvent
que se plaindre de telles décisions irrationnelles de leur dirigeant.
V.3.1. La variable : Administration
Cette variable, nous l'avons étudié dans trois
thèmes, à savoir :
- Le pouvoir des pêcheurs sur l`organisation et la
réglementation de la pêche ;
- L`administration des comités des
pêcheurs ;
- Stratégie pour combattre le vol des filets.
Ces thèmes permettent aux pêcheurs de connaitre
leur pouvoir et comment en user pour le bien de tous, ce que l'organisation
attend de chacun d'eux, le degré de responsabilité dans les
tâches individuelles attribuées. Ils permettent aussi à
chaque pêcheur de connaître ses limites, à qui il doit faire
rapport afin que l'information produite facilite à l'hiérarchie
de prendre de décisions qui orientent vers les objectifs
escomptés. Les résultats de l'enquête se présentent
comme suit :
Tableau VI. Le pouvoir des pêcheurs sur l`organisation
et la réglementation
de la pêche
N°
|
QUESTIONS
|
OUI
|
NON
|
SANS AVIS
|
%
|
%
|
%
|
1
|
Les comites des pêcheurs ont-ils le pouvoir sur
l`organisation et la réglementation de la pêche ?
|
87,75 %
|
12,25 %
|
00
|
Source : Conçu par nous.
Graphique n°1.
Tableau VII. L`administration des comites des
pêcheurs
N°
|
QUESTIONS
|
OUI
|
NON
|
SANS AVIS
|
%
|
%
|
%
|
2
|
Les comites des pêcheurs ont- ils une administration
leur permettant de canaliser les problèmes lies à la pêche
auprès des autorités locales ?
|
89,8%
|
10,2%
|
00
|
Source : Conçu par nous.
Graphique n°2
Tableau VIII. Stratégie pour combattre le vol des
filets
N°
|
QUESTIONS
|
OUI
|
NON
|
SANS AVIS
|
%
|
%
|
%
|
3
|
Existe-t-il des stratégies prises par les
pêcheurs pour combattre le vol des filets ?
|
18,36%
|
81,64%
|
00
|
4
|
ces dernières sont-elles efficaces ?
|
2,04%
|
97,96%
|
00
|
Source : Conçu par nous.
Graphique n°3
Graphique n°4
A partir de ces résultats nous pouvons faire le
constat suivant:
- les comités des pêcheurs ont le pouvoir sur
l`organisation et la réglementation de la pêche au niveau de la
base mais leur pouvoir est limité vis-à-vis du pouvoir
étatique ;
- Les pêcheurs sont en mesure de canaliser leurs
problèmes auprès des autorités politiques et
administratives mais ces derniers restent sans solution car les pêcheurs
ne sont pas unis ;
- Il n'existe pas de stratégies pour lutter contre le
vol jusqu'à présent mais à partir d'une bonne organisation
sur le plan sécurité du matériel de pêche et s'ils
ont un même langage, les pêcheurs peuvent réussir.
Eu égard à ce qui précède, le
comite des pêcheurs pourra :
- Prendre la décision de se laisser assister par les
pêcheurs qui ont la capacité pour être plus efficace;
V.3.2. La variable : L'organisation des
comités des pêcheurs
Pour cette variable, nous avons considéré trois
thèmes :
- La structuration des comites des pêcheurs ;
- L`organigramme des comités ;
- Tenue de l`assemblée générale.
Tableau IX. La structuration des comites des pêcheurs
Pour ce thème, nous avons posé une
question :
N°
QUESTIONSOUINONSANS AVIS
%%%
%5Les comités des pêcheurs sont-ils bien
structurés pour permettre un bon circuit de l`information ?
44,88%
53,06%
2,04%
00Source : Conçu par nous.
Graphique 5
L`enquête effectuée montre que les comités
des pécheurs sont bien structurés à 44,8 % ; la
satisfaction est à moins de 50%. Les pécheurs doivent structurer
à l`avenir leurs comités comme il faut pour arriver à
faire circuler l`information dans un bref de temps. Si celle-ci arrive
à tout le monde, nous supposons que l`objectif de tout un chacun
pourrait être atteint.
Tableau X. L`organigramme des comites des pêcheurs
N°
QUESTIONSOUINONSANS AVIS
%%%
%6Est-ce que chaque comité a un organigramme ?
69,38%
26,54%
4,08%
00
7L'Organigramme trace-t-il clairement les lignes
hiérarchiques au sein des comités ?
61,22%
34,70%
4,08%Source : Conçu par nous.
Graphique 6
Graphique 7
L'organigramme est un tableau hiérarchique qui, en
donnant les services et subdivisions, montre d'une part la répartition
des responsabilités et d'autre part la localisation des
responsabilités dans l'ensemble de l'entreprise.
L'organigramme est un moyen d'action progressif, un outil
administratif de premier ordre, à condition de ne pas figer
l'organisation, il est de cela comme de tous les moyens de prévision, de
préparation du travail, de coordination et de contrôle. Comme
outil administratif, il peut permettre à l'organisation de prendre une
décision surtout quand il y a déviation sur le plan
structurel.
Au vu des résultats de ces thèmes, nous pouvons
conclure que les comites des pêcheurs ont un organigramme qui trace
clairement les lignes hiérarchiques. Mais à l`avenir les
dirigeants doivent expliquer clairement l'organigramme aux pêcheurs et
faire sa vulgarisation pour l`information de tous.
Tableau XI. Tenue de l`assemblée
générale
N°QUESTIONSOUINONSANS AVIS
%%%
%8.L`assemblée générale est-elle tenue
régulièrement ?
32,65%
63,27%
4,08%
009.
Les recommandations et les résolutions sont-elles mises en
application pour une pêche responsable ?
28,57%
71,42%
00 %
00Source : Conçu par nous.
Graphique 8
Graphique 9
Le résultat sur ce dernier montre que
l`assemblée générale n'est pas tenue
régulièrement. Cette façon de faire peut
désorienter certains pêcheurs et les conduire dans la
désobéissance à l`organisation de la pêche. Cette
situation peut couper le cordon ombilicale qui les lie entre eux, entre eux et
leur comite d`organisation. L'assemblée générale est un
organe qui donne des grandes orientations à tous ses membres et surtout
au comité organisateur. Son absence peut être à l`origine
de la mauvaise gestion de toute technique de pêche.
Ces résultats montrent aussi que les recommandations
formulées par les chercheurs dans le domaine pêche ne sont pas
suivies par les pêcheurs. C'est pour cela qu'ils restent dans l`ignorance
qui les conduit à l`exploitation irrationnelle de la pêche.
|
|
|
|
V.3.3. La variable : Vision
économique
Pour cette variable, nous avons considéré
quatre thèmes :
- Le permis de pêche ;
- Impacte de la pêche sur le plan
économie ;
- Le rapport des revenus de la pêche ;
- Tenue de la comptabilité.
Tableau XII. Le permis de pêche.
N°
|
QUESTIONS
|
OUI
|
NON
|
SANS AVIS
|
%
|
%
|
%
|
10.
|
Les pêcheurs payent-ils le permis de
pêche ?
|
89,79%
|
10,21%
|
00
|
Source : Conçu par nous.
Graphique 10
Au vu de ce résultat nous pouvons conclure que
certains pêcheurs payent leur permis de pêche. En contre partie,
l`Etat congolais devait réglementer ce secteur pour qu'il soit plus
productif et qu'il contribue au développement du pays. L`Etat a le droit
et le devoir d`organiser et de protéger les pêcheurs et leurs
biens pour la productivité de la pêche car ce secteur joue un
rôle primordiale dans la lutte contre la malnutrition à travers la
protéine animal qu`il procure à la population du Sud-Kivu. Si
l`Etat ne prend pas ses responsabilités dans l'organisation de ce
secteur, le pourcentage des pêcheurs qui payent leur permis de
pêche pourrait diminuer et les recettes de l`Etat n'en resteraient pas
épargner. Disons aussi que le dialogue entre les autorités
locales et les pêcheurs s'avère indispensable pour une
pêche responsable. Ils doivent répondre au rendez vous de donner
et de recevoir.
Tableau XII. Impacte de la pêche sur le plan
économique
N°
|
QUESTIONS
|
OUI
|
NON
|
SANS AVIS
|
%
|
%
|
%
|
11.
|
La pêche a-elle un impact sur l`économie de la
province du Sud-Kivu ?
|
89,79%
|
10,21%
|
00
|
Source : Conçu par nous.
Graphique 11
La pêche a un impact sur l`économie de la
province à travers les raisons suivantes :
- Elle crée de l`emploi à plus de 370
pécheurs ;
- Elle encadre plus 250 femmes vendeuses de SAMBAZA ;
- Plus de 150 jeunes désoeuvrés sont
utilisés dans le démaillage de SAMBAZA et réparation des
filets ;
- Payement des taxes pour le développement de la
province ;
- Les importateurs qui vendent les filets payent des taxes de
douane qui font entrer de l'argent à la Province.
Vu cette importance économique, les pêcheurs
pourraient se mobiliser et faire le plaidoyer de leur métier pour que
l`Etat congolais reconnaisse leur mérite et s'investisse dans leur
travail.
Tableau XIII. Le rapport de revenus de la pêche.
N°
|
QUESTIONS
|
OUI
|
NON
|
SANS AVIS
|
%
|
%
|
%
|
12
|
Existe-t-il un rapport sur le revenu annuel de la pêche
dans les comites des pêcheurs et au niveau de la province ?
|
20,41%
|
75,51%
|
4,08%
|
14.
|
La capacité intellectuelle des pêcheurs de Bukavu
permet-elle de faire le rapportage sur le plan économique ?
|
59,18%
|
28,58%
|
12,24%
|
Source : Conçu par nous.
Graphique 12
Graphique 13
La réponse en rapport avec existence des rapports sur
le revenu annuel de la pêche prouve à 75,51% qu`il n`existe. Pour
prendre une décision de gestion, le gestionnaire doit être
guidé par les différents rapports qui sont à sa
disposition. Comme ces rapports sont quasi inexistants, ni les comités
des pêcheurs, ni le gouvernement, personne ne sera à mesure de se
prononcer sur ce secteur. Néanmoins, des décisions bonnes ou
mauvaises sont prises.
Dans le management de l'entreprise, la prise de
décisions est au centre de la gestion. Il en est une étape
incontournable. C'est pourquoi, il est dit qu'il vaut mieux prendre une
mauvaise décision que de rester sans décision.
Tout ce que l'on fait en matière de gestion d'une
entreprise est fonction de décisions.
Le schéma suivant l'explique mieux.
Schéma n°1 :
Schéma décisionnel
Planification
Commander Processus
décisionnel Contrôler et coordonner
Organisation
Source : nous même
« La décision est un acte par lequel un
individu, pour son compte personnel ou pour celui d'un groupe ou d'une
entreprise, met fin à un problème préoccupant en prenant
le risque de faire un choix entre diverses possibilités qui se dessinent
comme solution » 20(*)
Dans l'avenir, les comités pourraient se rallier
à tous les pêcheurs pour étudier dans quelle mesure les
rapports peuvent être disponibles pour permettre la prise de
décisions pour l`intérêt de tout le monde.
Tableau XIV. Tenue de la comptabilité.
N°
|
QUESTIONS
|
OUI
|
NON
|
SANS AVIS
|
%
|
%
|
%
|
13
|
La comptabilité est-elle tenue par les pêcheurs
pour leur permettre de prendre une décision économique ?
|
59,18%
|
28,57%
|
12,24%
|
Source : Conçu par nous.
Graphique 14
La comptabilité, selon le dictionnaire du Petit
Larousse, est définie comme étant une science des comptes,
l'ensemble des comptes d'un individu ou d'une collectivité ; un
service chargé des comptes.
Joseph Antoine quant à lui, définit la
comptabilité comme étant un système d'organisation de
l'information financière permettant de :
- Saisir, classer, enregistrer des données de base
chiffrées ;
- Et présenter les états reflétant une
image fidèle du patrimoine et du résultat de l'entité
à la date de clôture.
Elle est un service d'une entreprise où l'on
procède aux enregistrements ; c'est l'ensemble des livres et
documents comptables d'une entreprise ou d'un particulier. 21(*)
Signalons qu'au niveau national, la comptabilité est
un instrument de mesure des faits qui se rapportent à l'économie.
Au niveau de l'entreprise, elle est une science des comptes. 22(*)
La comptabilité est aussi une méthode de
notation, technique d'enregistrement des mouvements et flux monétaires
consécutifs à des phénomènes juridiques et/ou
économiques qui se produisent au sein du patrimoine. Elle est une
technique quantitative permettant de saisir et d'enregistrer, le plus souvent
en unités.
Le résultat de l`enquête montre que certain
pêcheurs tiennent leur comptabilité mais la tenue ne respecte pas
les normes comptables. Les comites organiseraient pour certains pêcheurs
qui ont des capacités, une formation en comptabilité.
V.3.4. La variable : prise de décision au
sein des comites des pêcheurs
Pour cette variable, nous avons
considéré trois thèmes :
- Consultation dans la prise de décision ;
- Impacte de la décision participative ;
- Recommandation des chercheurs.
Tableau XV. Consultation dans la prise de décision.
N°
|
QUESTIONS
|
OUI
|
NON
|
SANS AVIS
|
%
|
%
|
%
|
15.
|
Les pêcheurs sont-ils consultés par leur comite
avant la prise de décisions qui les engagent ?
|
36,73%
|
63,27%
|
00
|
16.
|
Les décisions non consultatives sont-elles
exécutées par les pêcheurs ?
|
63,27%
|
36,73%
|
00
|
Source : Conçu par nous.
Graphique 15
Graphique 16
Les réponses à ces questions sont les
suivantes :
La décision est peu consultative et pose le
problème de suivi et de mise en application immédiate. Dans
l'avenir, les comites des pêcheurs assisteraient les pêcheurs tout
long de l`exécution de leur travail afin qu'ils participent à la
prise des décisions.
La décision participative peut avoir un impact positif
dans la réalisation des objectifs que le secteur pêche cherche
à atteindre. Mais elle poserait un problème du respect de plan
d'action si chaque pêcheur n'y veille pas. Eu égard ce qui
précède, les comités des pêcheurs pourraient
planifier les ateliers de réflexion afin de donner les orientations sur
la conception et la mise en oeuvre de plan d'action dans ce secteur. Quand les
orientations sont adoptées, les décisions non consultatives des
comités des pêcheurs peuvent être acceptées.
Tableau XVI. Impact de la décision participative.
N°
|
QUESTIONS
|
OUI
|
NON
|
SANS AVIS
|
%
|
%
|
%
|
17.
|
La décision participative peut-elle avoir un impact
positif sur les réalisations des objectifs que les comites des
pêcheurs cherchent à atteindre ?
|
71,42%
|
26,54%
|
2,04%
|
Source : Conçu par nous.
Graphique 17
Selon nos enquêtes beaucoup de pêcheurs sont pour
la décision participative afin d'atteindre les objectifs que les
comités des pêcheurs se fixent. Pour éviter le
débordement, cette participation doit être bien orientée.
Il faut aussi analyser tout le paramètre possible pour que les
catalyseurs soient maîtrisés.
Tableau XVII. Recommandations des chercheurs
N°
|
QUESTIONS
|
OUI
|
NON
|
SANS AVIS
|
%
|
%
|
%
|
18
|
Les recommandations des chercheurs dans le secteur pêche
sont-elles mises en application pour une pêche rentable, durable et
responsable ?
|
34,69%
|
59,18%
|
6,13%
|
Source : Conçu par nous.
Graphique 18
Ces résultats montrent que les recommandations des
chercheurs en matière de pêche ne sont pas mises en application
par certains pêcheurs. Cela peut compromettre la bonne gestion des
ressources halieutiques. Les pêcheurs pourraient profiter des
études des chercheurs pour que les apports de leurs recherches puissent
contribuer à l`amélioration de la production et à la
protection des espèces halieutiques.
V.3.5. La variable : souhaits
Pour cette variable, nous avons considéré
quatre thèmes :
- L`approche participative ;
- La pérennité de la pêche aux filets
maillant ;
- Résolution des problèmes de la pêche par
la voix de dialogue ;
- Création d'une agence de pêche pour une gestion
rationnelle.
Tableau XVIII. L`approche participative
N°
|
QUESTIONS
|
OUI
|
NON
|
SANS AVIS
|
%
|
%
|
%
|
19.
|
Est-ce que la participation de tous les pêcheurs,
contribuerait au développement de la pêche aux filets maillant
sur le lac Kivu dans l'avenir ?
|
97,95%
|
00
|
2,05%
|
Source : Conçu par nous.
Graphique 19
A cette question, le résultat montre que presque tous
les pêcheurs sont pour l`approche participative pour le
développement de la pêche aux filets maillant sur le lac Kivu.
Pour y parvenir, certaines précautions comme garde fou doivent
être définies préalablement et clairement dans le statut
ainsi que dans les règlements d`ordre intérieur des
comités. Ceux-ci, en tant qu'organes d`orientation, doivent bien
maîtriser et vulgariser tous les textes régissant leurs groupes
respectifs afin que cette participation soit effective.
Tableau XIX. La pérennité de la pêche aux
filets maillant
N°
|
QUESTIONS
|
OUI
|
NON
|
SANS AVIS
|
%
|
%
|
%
|
20.
|
La pérennité de la pêche aux filets
maillant est-elle une préoccupation des pêcheurs?
|
75,51%
|
20,4%
|
4,09%
|
Source : Conçu par nous.
Graphique 20
A cette question, 75,51% d`enquêtés ont
émis le souhait de rendre pérenne la pêche au filet
maillant. Cela n'est possible que si chaque pêcheur adopte une culture
d'esprit de développement durable. Les comités des pêcheurs
pourraient organiser des ateliers et des journées de réflexion
auxquels tous les pêcheurs du lac Kivu participeraient avec l`objectif de
rendre le développement durable une réalité dans le
secteur pêche.
Tableau XX. Résolution des problèmes de la
pêche par la voix de dialogue
N°
|
QUESTIONS
|
OUI
|
NON
|
SANS AVIS
|
%
|
%
|
%
|
21.
|
Le dialogue entre pêcheurs du Rwanda, ceux de la
RDCongo, les soldats marins du Rwanda et ceux RD Congo peut-il contribuer
à la durabilité de la pêche aux filets maillant ?
|
87,75%
|
10,2%
|
2,05%
|
Source : Conçu par nous.
Graphique 21
La majorité souhaite qu'il y ait un dialogue franc
entre les pêcheurs et les soldats marins du Rwanda et ceux de la RD Congo
pour la durabilité de la pêche aux filets maillant. Ce dialogue
pourrait résoudre d'une part le problème du vol et de destruction
des filets des pêcheurs congolais qui occasionne des pertes
énormes sur le plan d'investissement, économique et social.
D'autre part il pourrait résoudre le conflit et ses corolaires qui
existent entre les pêcheurs congolais et rwandais oeuvrant sur le lac
Kivu et ainsi promouvoir le vrai développement.
Tableau XXI. Création d`une agence de pêche pour une
gestion rationnelle
N°
|
QUESTIONS
|
OUI
|
NON
|
SANS AVIS
|
%
|
%
|
%
|
22
|
Est-il important de créer une agence des pêcheurs
(autochtones) pour la réglementation de la pêche, la
sécurité de pêcheurs et de leurs biens, des ressources
halieutiques et pour la gestion des conflits ?
|
100%
|
00
|
00
|
Source : Conçu par nous.
Graphique 22
Les personnes interrogées adhèrent à
100% à la création d'une agence des pêcheurs qui aura comme
rôle de les protéger et leurs biens, de faire respecter la loi en
matière de pêche pour sa gestion rationnelle sur le lac Kivu.
Les comités pourraient déléguer
les pêcheurs qui seraient membres de cette agence en vue de
l'appropriation de leurs activités pour la génération
future. Pour la pérennité et l'efficacité de l'agence des
pêcheurs et d'autres actions, le secteur pêche a besoin de beaucoup
de personnes qui s'y intéressent et qui y apportent des contributions
scientifiques. L'organisation d'une école de pêche à
Bukavu s'avère indispensable pour qu'elle fournisse à cette
agence des membres formés en matière de pêche ou tout au
plus collaborer avec elle pour des actions bien approfondies rationnellement.
CHAPITRE SIXIEME
PROJET DE RENFORCEMENT DU SYSTEME ET GESTION
RATIONNELLE DE LA PECHE AUX FILETS MAILLANT A BUKAU
(Création d`une agence des pêcheurs pour
la réglementation de la pêche, sécurité de
pêcheurs et de leur biens, des ressources halieutique et gestion des
conflits).
VI.1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Une mission d'évaluation des possibilités
d'exploitation de limnothrissa miodon a été
réalisée en 1976 avec une unité artisanale de type
catamaran, en 1987. Les catamarans sont systématiquement
transformés en trimaran dont les captures étaient 4 à 5
fois supérieures à celles des catamarans.
Depuis 1988, des pêches expérimentales sont
organisées au filet maillant dérivant de différentes
mailles 8,9,10,11 et 12 mm de noeud à noeud. Les filets
expérimentaux sont posés soit en surface (0-10 mètres,
soit plus en profondeur (10-20 mètres).
Certaines pratiques mettent en danger la survie de la
ressource piscicole. Nous avons observé trois types de comportements
`'non écologiques'' qui sont les suivants :
- Les pêcheurs à la senne de plage utilisent des
filets dont la dimension des mailles est si petite qu'ils capturent des
poissons immatures ;
- Les trimarans, qui fonctionnent par effraction lumineuse,
sont tentés de pêcher dans les baies calmes d'ombre lors des nuits
de pleine lune.
Or, c'est souvent dans ces zones que les poissons se
reproduisent. Il y a donc de fortes chances de capturer les jeunes
individus.
- La pratique de la pêche aux larves dans le bassin de
Bukavu, malgré l'interdiction instaurée par la loi. Or, il a
été estimé que 1kg de larves pêchées
équivalait à la capture de 500kg de poissons matures (entrevue
accordée à Bukavu par J.Cl.Micka et B. Kaningini, mai 1996). Si
on suppose que trente pêcheurs pêchent les larves, chacun capture
5kg par jour et travaille un jour sur deux, la production annuelle de larves
s'élève à 27000kg, ce qui représente une
quantité estimée à 13500 tonnes de poissons matures
gaspillées par an.
- L'introduction des filets maillants a contraint aux
pêcheurs de trimaran d'abandonner leur technique en raison de tous les
ennuis (financiers et sociaux) dus à sa gestion difficile d'où
surexploitation du lac.
Cette façon d'exploiter le lac a conduit à des
conséquences telles que :
- Diminution de la production de 60kg pour un filet maillant
de 100m de longueur et 12m de largeur (1998) à 2kg (2009) soit une
diminution de la production de 97% après 11 ans ;
- Impossible de renouveler le matériel de pêche
suite à cette dernière qui conduit à l'utilisation de
filet moustiquaire, technique non approprié à la pêche de
limnothrisa miodon, augmentation de la fréquence des vols de filet par
les pêcheurs aigris. Les déclarations des pêcheurs sur les
vols des filets maillants sont les suivantes :
Tableau n°22 : Les filets volés de
2007-2009
Année
|
Nombre des filets volés
|
Valeur
|
P.U
|
P.T
|
2007
|
30
|
600$
|
18.000$
|
2008
|
57
|
500$
|
28.500$
|
2009
|
31
|
450$
|
13.950$
|
Total
|
118
|
60.450$
|
Source : conçu par nous-même
Graphique 23
v Les pêcheurs Rwandais, avec la complicité de
leurs soldats marins, cherchent à s'approprier une grande zone de
pêche sur le lac. Pour ce faire, ils ravissent et brûlent les
filets maillants de pêcheurs congolais soit disant que cette technique
n'est plus acceptée par leur gouvernement. La statistique des filets des
pêcheurs congolais brûlés est la suivante :
Tableau n°23
Année
|
Nombre des filets brûlés
|
Valeur
|
P.U P.T
|
P.T
|
2007
|
0
|
0 $
|
0 $
|
2008
|
47
|
500$
|
23500$
|
2009
|
20
|
450$
|
9000$
|
Total
|
67
|
|
32500$
|
Graphique 24
v Le calendrier de pêche et fermeture du lac n'est plus
respecté par les pêcheurs.
Le projet de renforcement du système et gestion
rationnelle de pêche au filets maillant sur le lac Kivu par la
création d'une agence des pêcheurs pour la réglementation
de la pêche, sécurité des pêcheurs et de leur bien,
des ressources halieutiques et gestion des conflits, une fois financé,
pourra résoudre à 80% les problèmes de la pêche aux
filets maillants en particulier et de toutes les autres techniques de
pêche en général.
A. CADRE LOGIQUE DU PROJET DE GESTION RATIONNELLE DE LA
PECHE AUX FILETS MAILLANTS
LOGIQUE D'INTERVATION
|
INDICATEUR OBJECTIVEMENT VERIFIABLE
|
SOURCE DE VERIFICATION
|
CONDITION CRITIQUE
|
BUDGET
|
OBJECTIF GLOBAL
Augmenter le revenu des pêcheurs
|
Nombre des pêcheurs appuyés dont le revenu a
augmenté
|
-Rapport d'évaluation
|
Condition Politique et socio-économique stable
|
|
OBJECTIF SPECIFIQUE 1.
Accroître la production limnothrissa miodon
|
Nombre de pêcheurs accompagnés, qui ont accru la
production de limnothrissa miodon
|
-Rapport de production
-Statistique des productions de limnothrissa miodon
|
-Contexte de sécurité favorable
|
|
RESULTATS 1.
La production de limnothrissa miodon a augmenté
|
Nombre de pêcheurs qui ont augmenté leur
production de limnothrissa miodon
|
-Rapport de production
|
Stabilité du climent
|
|
1. Vulgariser les techniques de pêches
|
Nombre de vulgarisateurs formés.
Nombre des techniques de pêche adoptées
|
-Rapport d'activité
-Rapport de suivi
-Visite sur terrain
|
Stabilité des pêcheurs
|
6000$ pour ma formation de 60 vulgarisateurs
|
2. Appuyer l'agence de protection, de sécurité
des pêcheurs et réclamation de la pêche en matériel
(Hard bord, Carburant et autres...
|
-Nombre d'hard bord Pirogue disponible
-Quantité de carburant disponible.
|
-Bordereau d'expédition
-Rapport de matériel et carburant fournis.
|
Condition sécuritaire garantie.
|
7500$ pour 5 Hard bord
6000$ pour 5000litres d'essence.
|
3. Assurer la formation des pêcheurs membres de l'agence
en technique de sécurité.
|
-Nombre de sessions tenues
-Nombre des personnes formées
-Nombres des personnes formées qui font la
sécurité.
|
-Module de formation
-Liste des participants
-Photo
-Interviews.
|
-Condition sécuritaire garantie
-Stabilité des pêcheurs.
|
6000$ pour la formation de 60 pêcheurs.
|
RESULTAT 2
Calendrier de pêche et fermeture du lac est
respecté
|
Nombre d'unité de pêche gardé au
dépôt du comité
|
-Photo
-Rapport
-Statistique
|
-Condition sécuritaire stable
-Moyen pour encadrer les pêcheurs pendant la
période de fermeture
|
|
1. Sensibilisation des pêcheurs avant et pendant la
fermeture de la pêche
|
Nombre de séances de sensibilisation
effectuées
|
-Rapport
-Photo
|
-Moyens disponible
-Condition sécuritaire stable
|
4000$, organisation de 20 séances de sensibilisation
|
2. Doter les chargés de sécurité d'une
tenue appropriée
|
-Nombre de tenues achetées
-Nombre de tenues distribuées
|
-Bordereaux d'expédition
- Factures
-Rapport de distribution
|
-Moyens disponible
|
6000$, achat de 60 tenues (Kit complet : soulier, chemise
et pantalon, imperméable
|
OBJECTIF SPECIFIQUE 2.
Assurer l'éducation citoyenne des pêcheurs
|
-Nombre des séances d'éducation
organisées
-Nombre des personnes touchées
|
-rapport des séances de formation
-Liste des présences
-Interviews
|
-Participation des pêcheurs
-Conditions sécuritaires garanties
|
|
Résultat 3
Le droit et devoirs de citoyen sont connus et vécus
|
Nombre de pêcheurs qui vivent les droits et devoirs du
citoyen
|
-Interviews
-Rapport
|
-Participation des pêcheurs
-Conditions sécuritaires garanties
|
|
1. Former les pêcheurs sur l'éducation
citoyenne
|
-Nombre des séances de formation tenues
-Nombre des personnes formées
|
-Module de formation
-Rapport des participants
-Photo
|
-Participation des pêcheurs
-Condition sécuritaire garantie
-Moyens disponible
|
15000$, formation de 1000 pêcheurs
|
2. former les médiateurs pêcheurs
|
-Nombre des séances de formation tenues
-Nombre des médiateurs formés
|
-Module de formation
-Rapport des participants
-Photo
|
-Condition sécuritaire garantie
-Moyens disponible
|
6000$ pour la formation de 60 médiateurs
|
3. Former les pêcheurs sur la résolution
pacifique des conflits et la non violence active
|
-Nombre des séances de formation tenues
-Nombre des personnes formées
|
-Module de formation
-Rapport
-Liste des participants
-Photo
Interviews
|
-Participation des pêcheurs
-Condition sécuritaire garantie
-Moyens disponible
|
15000$, formation des 1000 pêcheurs.
|
4. Vulgariser la déclaration universelle des droits de
l'homme en langue locale
|
-Nombre des séances de vulgarisation tenues
-Nombre des documents produits et disponibilisés
|
-Rapport
-Photos
-Facture
-Bordereau
|
-Participation des pêcheurs
-Condition sécuritaire garantie
Moyens disponibles
|
4000$ pour 20 séances de vulgarisation, 4000$ pour 200
déclarations des droits de l'homme en langue locale
|
OBJECTIF SPECIFIQUE 3
Assister les pêcheurs en situation difficile
|
Nombre des pêcheurs qui utilisent les filets
moustiquaires assistés
|
-Rapport
-Photo
-Facture
|
-Moyens disponibles
-Condition sécuritaire garantie
|
|
RESULTAT 4
Les Filets maillants disponibilisés aux pêcheurs
en situation difficile
|
-Nombre des filets disponibilisés
-Nombre des personnes bénéficiaires
|
-Rapport de distribution
-Bordereau
-Liste des bénéficiaires
|
-Moyens disponibles
-Conditions sécuritaires garanties
|
|
1. Appuyer les pêcheurs qui utilisent les filets
moustiquaire en filets maillants
|
-Nombre des pêcheurs qui utilisent les filets
moustiquaires appuyés
|
-Rapport
-Photo
-Liste des bénéficiaires
- Factures
|
-Moyens disponible
-Condition sécuritaire garantie
|
5000$, achat de 100 filets maillants
|
Ressources disponibles
-Bâtiment pour le bureau du comité aux filets
maillants
-Personnel
v Le coordonnateur
v Secrétaire caissière
v Comptable
v Sentinelle
-Matériel
v Trois pirogues
v Un moteur Yamaha 25 chevaux
Budget demandé : 63.329$
Participation local : 11.179$
Total : 74.500$
CHAPITRE SEPTIEME
MESURES POUR UNE PECHE DURABLE ET
RESPONSABLE
Les mesures pour une pêche durable et responsable
peuvent être réparties dans l'écologie et halieutique pour
optimiser la gestion de la ressource halieutique. En second lieu, elles peuvent
tenir compte du social en renforçant l'attractivité du secteur
pêche. Enfin, elles pourront s'intéresser à
l'économie pour un développement durable de la pêche sur le
lac Kivu.
Ces mesures sont les suivantes :
1. Optimiser la gestion des ressources
halieutiques
Des nouvelles méthodes doivent être
initiées en fonction, notamment, de leur pertinence au regard de
flottilles, des pêcheurs, des engins de pêche et de la zone
géographique concernés.
2. Renforcer la connaissance scientifique de
l'état des ressources halieutiques
La connaissance de l'état de la ressource est un
élément essentiel d'orientation de la politique des pêches.
Elle permet de mieux répartir l'effort de pêche mais aussi de
défendre plus objectivement les intérêts nationaux dans les
organisations communautaires.
Le plan pour une pêche durable renforcera les moyens
alloués à la recherche halieutique dans la province du Sud Kivu
en particulier et en RDCongo en général.
3. Installer le conseil prospectif et de
stratégie
Ce conseil sera notamment chargé de proposer des plans
pluriannuels définis par la pêcherie en tenant compte, bien
évidemment, toujours, du cadre communautaire ou national dans lequel ces
pêcheries sont gérées. Ce conseil travaillera sur base de
quelques grands objectifs stratégiques :
-L'objectif de gestion des ressources ou rendement maximum
durable
-La réduction du coût du carburant pour permettre
aux pirogues motorisées de travailler sans perte.
-La meilleure valorisation des produits du point de vue de la
qualité du poisson et des perspectives de marché.
-La prise en compte de changements techniques de
pêches
Repartir les jours de pêche aux unités de
pêche compte tenu de leur nombre pour éviter la
surexploitation.
4. Créer une option de pêche à
l'école secondaire et dans les
universités de la place
A la fin de cette formation, les jeunes diplômés
peuvent se créer de l'emploi dans le secteur pêche et appliquer
les théories apprises pour une pêche rationnelle et durable sur le
lac Kivu .
5. Accompagner les pêcheurs en période
d'inactivité (fermeture du lac)
La réglementation communautaire des pêches impose
des mesures parfois très contraignantes qui obligent les pêcheurs
à réaliser des arrêts temporaires de l'activité de
pêche. Des activités permettant aux pêcheurs de gagner
d'être rémunérés pendant cette période,
doivent être organisées pour qu'ils ne puissent pas être
tentés de pêcher.
6. Réduire la dépendance des pirogues de
pêche motorisées
Le plan pour une pêche durable et responsable
permettra :
-L'élaboration d'un guide de bonnes pratiques sur base
des expériences et des initiatives des pêcheurs qui ont permis une
optimisation de la consommation du carburant.
-Le renforcement de l'engagement de l'Etat dans un plan de
recherche et développement pour des moteurs consommant moins du
carburant.
7. Mieux valoriser les produits de
pêche
Dans le prolongement du plan d'avenir pour la
pêche : la rationalisation des conditions de la commercialisation
sera recherchée par la recherche d'économies d'échelle,
l'harmonisation de la qualité et renforcement de l'hygiène et de
la traçabilité.
Des réunions d'information sur les conditions de la
commercialisation devront être organisées au début de
chaque campagne tant au niveau local qu'au niveau national. Ces réunions
seront l'occasion pour tous les acteurs de la filière de préciser
les besoins en fonction des demandes exprimées par les consommateurs et
les contraintes existant au niveau de la production.
8. Aider à l'installation des jeunes
pêcheurs
Le plan pour une pêche durable et responsable permettra
la mise en place d'un mécanisme de réduction des
intérêts d'emprunts au bénéfice des jeunes patrons
pêcheurs qui s'installent et leur faciliter de décrocher les
emprunts auprès des banques, coopératives, institutions de micro
finance.
9. Accélérer le plan sécuritaire
à la pêche
Dans le prolongement des travaux engagés entre les
services de l'Etat et les professionnels de la pêche, les principales
avancées du plan de sécurité à la pêche
doivent être mises en oeuvre.
L'opérationnalisation d'une agence composée des
pêcheurs pour leur sécurité et de leur bien pendant les
heures de pêche est capitale. Cette agence aura encore comme mission de
sécuriser les frayeurs pour une bonne reproduction de poissons.
CONCLUSION GENERALE
Nous voici au terme de ce travail de fin de troisième
cycle en politique de développement socioéconomique,
intitulé : « LA GESTION RATIONNELLE DE LA PECHE AUX
FILETS MAILLANT SUR LE LAC KIVU EN RDCONGO ».
Les questions suivantes concrétisant notre
problématique, ont orienté notre réflexion tout au long de
ce travail ::
1. la communauté de pêcheurs peut-il avoir le
pouvoir sur l'organisation de la pêche a Bukavu ?
2. Pourquoi les pêcheurs garde silence face a tous ce
qu'ils rencontrent comme problèmes dans leurs activités?
3. Les pêcheurs sont-ils en mesure de se fixer de
stratégies pour leur sécurité et de leurs biens ?
4. La pêche a-t-elle une place dans l'économie de
la province du Sud-Kivu ?
5. Pourquoi les pêcheurs n'arrivent-ils pas a renouveler
le matériel de pêche ?
6. Que faut-il faire pour rendre durable la pêche a
Bukavu ?
Pour répondre à ces différentes
questions, nous nous fait une hypothèse de recherche selon laquelle la
mise en application de l'approche participative par les pêcheurs aux
filets maillants contribue à la gestion rationnelle des ressources
halieutique. Il fallait donc vérifier cette hypothèse tout au
long de cette rédaction de notre travail.
Pour opérationnalité de notre démarche,
nous avons fait recours à la méthode MARP, démarche
pluridisciplinaire qui, tout en prenant en compte le contexte socioculturel et
le savoir local du milieu étudié, implique les communautés
qui y vivent dans l'analyse de leur situation pour proposer des actions
concrètes et planifiées, visant à améliorer leurs
conditions de vie.
Cette méthode permet de promouvoir un processus
conjoint d'apprentissage et d'analyse externe, s'accorder sur des actions
prioritaires de développement et le cas échéant de
recherche, améliorer le pouvoir de négociation des populations.
Elle a été enrichie par la technique d'interview guidée,
l'observation participative, la technique documentaire et le questionnaire.
Cette méthode et ces techniques ont été
utilisées selon les cas dans les sept chapitres que comprend notre
travail :
- Le premier porte sur la considération
générale et approche conceptuelle
- Le second aborde l'historique de la pêche sur le lac
Kivu ;
- Le troisième traite de l'approche participative pour
une pêche responsable ;
- Le quatrième parle de l'amortissement de
matériels de pêche, facteur influant dans la gestion de
l'exploitation des ressources halieutique ;
- Le cinquième présente l'enquête et
analyse de résultats ;
- Le sixième donne les mesures pour une pêche
durable et responsable.
- Et en fin le septième propose un projet de
renforcement du système et gestion rationnelle de pêche aux filets
maillants à Bukavu.
Dans ce chapitre, nous y avons présenté les
enquêtes effectuées sur le terrain, les données
récoltées et leurs analyses pour enfin dégager
l'interprétation des résultats ainsi obtenus par la recherche.
Nous sommes arrivé aux résultats selon
lesquelles la gestion rationnelle de la pêche aux filets maillant
reposerait sur la mise en pratique de l`approche participative comme mesure
efficace de prévention pour la réalisation des objectifs du
secteur pêche. Ainsi notre hypothèse de recherche a
été confirmée au vu de ses résultats.
Nous pouvons formuler les recommandations suivantes
susceptibles d'aider les comités des pêcheurs à
améliorer leur système de gestion halieutique: (ces
recommandations tu en as parlé à partir de la P.101. C'est une
répétition. Voir comment tu peux les formuler autrement)
- Optimiser la gestion des ressources
halieutiques
Des nouvelles méthodes doivent être
initiés en fonction, notamment, de leur pertinence au regard de
flottilles, des pêcheurs, des engins de pêche et de la zone
géographique concernés.
- Renforcer la connaissance scientifique de
l'état des ressources halieutiques
La connaissance de l'état de la ressource est un
élément essentiel d'orientation de la politique des pêches.
Elle permet de mieux répartir l'effort de pêche mais aussi de
défendre plus objectivement les intérêts nationaux dans les
organisations communautaires.
Le plan pour une pêche durable renforcera les moyens
alloués à la recherche halieutique dans la province du Sud Kivu
en particulier et en RD Congo en général.
- Installer le conseil prospectif et de
stratégie
Ce conseil sera notamment chargé de proposer des plans
pluriannuels définis par pêcherie en tenant compte, bien
évidemment, à chaque fois, du cadre communautaire ou national
dans lequel ces pêcheries sont gérées. Ce conseil
travaillera sur la base de quelques grands objectifs
stratégiques :
*L'objectif de gestion des ressources ou rendement maximum
durable
*La réduction du coût du carburant pour permettre
aux pirogues motorisées de travailler sans perte.
*La meilleure valorisation des produits du point de vue de la
qualité du poisson et des perspectives de marché.
*La prise en compte de changements techniques de
pêches
Repartir les jours de pêche aux unités de
pêche compte tenu de leur nombre pour éviter la
surexploitation.
- Créer une option de pêche à
l'école secondaire et dans les
universités de la place
A la fin de cette formation, les jeunes diplômés
peuvent se créer de l'emploi dans le secteur pêche et appliquer
les théories apprises pour une pêche durable sur le lac Kivu.
- Accompagner les pêcheurs en période
d'inactivité (fermeture du lac)
La réglementation communautaire des pêches impose
des mesures parfois très contraignantes qui obligent les pêcheurs
à réaliser des arrêts temporaires de l'activité de
pêche. Des activités permettant aux pêcheurs d'être
rémunérés pendant cette période doivent être
organisées pour qu'ils ne puissent pas être tentés de
pêcher.
- Réduire la dépendance des pirogues de
pêche motorisées
Le plan pour une pêche durable et responsable
permettra :
*L'élaboration d'un guide de bonnes pratiques sur la
base des expériences et des initiatives des pêcheurs qui ont
permis une optimisation de la consommation du carburant.
*Le renforcement de l'engagement de l'Etat dans un plan de
recherche et développement pour des moteurs moins consommateurs du
carburant.
* valoriser les produits de pêche
Dans le prolongement du plan d'avenir pour la pêche, la
rationalisation des conditions de la commercialisation sera recherchée
par la recherche d'économies d'échelle, l'harmonisation de la
qualité et renforcement de l'hygiène et de la
traçabilité.
Notre recherche ne nous a donné que quelques
éléments dont nous pourrons nous servir plus tard pour continuer
à réfléchir sur la gestion rationnelle de la pêche
aux filets maillants sur le lac Kivu à la suite des autres chercheurs.
C'est pourquoi nous ne pouvons pas prétendre conclure cette recherche
qui soulève encore beaucoup d'interrogations et ouvre à des
perspectives nouvelles. Néanmoins nous croyons humblement que
l'application de l`approche participative reste une mesure efficace de
prévention pour arriver aux objectif qu'on peut se fixer dans toute
activité de pêche. Ceci dit, nous ne prétendons pas avoir
élucidé cette question. Il y a encore d'énormes recherches
à faire dans ce domaine. La question reste ouverte et demande encore
d'autres investigations sur plusieurs aspects que nous pourrons peut-être
aborder ultérieurement.
BIBLIOGRAPHIE
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Bruxelles : De Boeck université, 2007
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Moustapha THIAM, DOPM
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C. THESES
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http : //www.afriqueespoir.com/Ae16/index_fichier/Page
htm3.http://www.collectionreperes.com
http://www.vernimmen.net
* (7) R.PINTO et M GRAWITZ, les
méthodes de recherches en sciences sociales, éd Dalloz,
Paris,
p.208
* 1 Dictionnaire Encarta, opcit
Dictionnaire petit Robert, opcit P.503.
http://www.tanmia.ma/article.php3 ?id_article=4609&lang=fr
Marie-Christine Cormier-SALEM, appropriation des ressources,
enjeu foncier et espace halieutique sur le littoral ouest-africain, P.
207
* 2 EVECHE DE BUKAVU. Présentation
de l'Archidiocèse de Bukavu à l'occasion de la prise de
possession canonique par S.E. Mgr François-Xavier MAROY RUSENGO.
Archevêque de Bukavu. Bukavu : Archevêché, 2006, p.5
* 3 http : //www.tanmia.ma/
article.php3 ? id_article=4609&lang=fr, Opcit P .2
* 4 Séverin MUGANGU MATABARO, Les
Droits de l'homme dans la région des Grands Lacs, Edition revue et
corrigée, Belgique 2004 P.58
* 5 http : //www.tanmia.ma/
article.php3 ? id_article=4609&lang=fr, Opcit. P.4
* 6 Direct matin. Journal quotidien,
n°610, jeudi 4 février 2010, p.11.
* 7 Albert BOYER, Les pêches
maritimes, Presses universitaire de France, Paris 1967, P.18
* 8 http :
//www.afriqueespoir.com/Ae16/index_fichier/Page 573.htm
* 9 Patrick Mykita, Chérif-Jacques
Alli, Fiscalité de l'entreprise, éd.Foucher-Paris, 1994
P.44
* 10 Pascal Quiry&YannLefun, Finance
d'entreprise, éd Dallez Paris, 2005 P.137
* 11 Pascal Quiry & Yann Le Fun,
Opcit.138
* 12 http://www.vernimmen.net
* 13 Aswath DAMODARAN, Finance
d'entreprise, éd. De Boeck université, Bruxelles, 2007
P.80
* 14 Aswath DAMODARAN, idem
* 15 B.Kaningini, J.Cl. Micha,
J.Vondenhaute, J.P. Platteau, H.Watongoka, M.K. Wilondja&M.ISUMBISHO,
Pêche du sambaza au fillet maillant dans le lac Kivu,
éd presse universitaires de Namur 1999, P.110
* 16 Patrick Mykita, Chérif-Jacques
Allali dans leur ouvrage, Fiscalité de l'entreprise,
P.44
* 17 Patrick Mykita, Chérif-Jacques
Allali, Opcit. 47
* 18 André Boyer, Gérard
Hirigoyen, jacques Thépot, Nadine Tournois, Jean-Pierre Védrine,
Les fondamentaux de l'entreprise, Ed d'organisation Paris, 1997 P.151.
* 19 JACK K. FORDYLE et RAYMOND WEIL,
Trente méthodes pour réorganiser votre entreprise,
les éditions d'organisation, Paris, 1974, p.48
* 20 TSHIMANGA MWANZA., Cours de
processus décisionnel, ISGEA, Ière Licence, Inédit,
1994-1995.
* 21 Joseph Antoine avec la collaboration
de Rose-Marie, Collaboration de Rose Marie,Comptabilité, Cours
programmé, 5è èd de BOCK, 2001, P 26
* 22 Prof KINZONZI MVUTUKIDI N.,
Comptabilité élémentaire, Ed. Foucher, Paris, 1979, p.
1.
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