Premier chapitre
CARDRE THEORIQUE
Introduction
Bien que la littérature concernant le suivi du cursus
scolaire des élèves soit abondante sous d'autres cieux, il a
été constaté que très peu d'auteurs ont
traité directement ce sujet dans le cadre de l'inspection de
l'Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel dans leur monde en
générale et en République Démocratique du Congo
(RDC) en particulier tel que présenté ici.
1.2 Organisation de
l'enseignement primaire, secondaire et professionnel
Dans cette partie, il sera question de présenter la
façon dont est organisé l'Enseignement Primaire, Secondaire et
Professionnelle en République Démocratique du Congo et surtout la
manière dont il a évolué dans la province du Sud-Kivu ces
dernières années soit de 2007 à 2012.
En effet, l'éducation apparaît comme l'un des
principaux moteurs de développement, tout d'abord parce qu'elle favorise
l'établissement d'une instruction minima, ensuite parce qu'elle
développe chez l'homme de la dignité, des possibilités
d'expression, de création et de libération, et enfin, parce
qu'elle constitue l'investissement le plus précieux à long terme
[NGA2012].
Il doit être de ce fait le lieu privilégié
où se cultive la recherche de la vérité, la rigueur
intellectuelle, le respect de soi et d'autrui, l'esprit de solidarité,
le sens de l'initiative, de la créativité et de la
responsabilité pour un futur réussi d'une communauté. En
République Démocratique du Congo, l'éducation de base est
confiée à la gestion du ministère de l'Enseignement
Primaire, Secondaire et Professionnel (EPSP).
1.2.1 Présentation
de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel
a. Organisation politico-administrative
Au niveau national, le ministère de l'EPSP est
dirigé par un ministre secondé par un vice-ministre chargé
principalement de l'enseignement professionnel. L'administration centrale est
dirigée par un secrétaire général appuyé par
des directeurs chefs de service. Ces derniers sont assistés par des
chefs de division et des chefs de bureau.
Au niveau provincial, le ministère de l'EPSP est
composé des divisions provinciales et des sous divisions qui sont
respectivement dirigées par des chefs de divisions et chefs de sous
divisions. Le Ministère provincial du Sud-Kivu compte à ce jour,
28 divisions et 191 sous divisions dont 47 urbaines et 144 rurales
[MIN2012].
L'Etat ayant confié la gestion de certaines
écoles aux confessions religieuses, ces dernières ont leur propre
organisation administrative à différents niveaux. Ainsi, au
niveau national, la coordination nationale est dirigée par un
coordonateur national ; au niveau provincial, la coordination provinciale a,
à sa tête un coordinateur provincial ; à l'échelle
inférieure, les sous coordinations sont dirigés par des
sous-coordinateurs [MUR2012].
c. Organisation administrative et pédagogique
Trois Ministères se partagent la charge des
sous-secteurs clés du système éducatif congolais. Le
Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel
(EPSP), le Ministère de l'Enseignement Supérieur et Universitaire
(ESU), et le Ministère des Affaires Sociales (MAS). D'autres
Ministères2 sont impliqués, bien qu'à des degrés
divers, portant ainsi à 7 le nombre de ministères
concernés par l'éducation. Chacun des Ministères est
dirigé : au niveau central, par un Ministre nommé par le
Président de la République et responsable devant le Parlement, et
au niveau provincial, par un Ministre provincial nommé par le Gouverneur
et responsable devant le Parlement provincial. L'ensemble des services
administratifs et pédagogiques est placé sous la direction d'un
Secrétaire général (SG) qui exécute la politique du
Gouvernement et assure la pérennité de l'action administrative
(Figure 1.1) [INS2010].
L'Éducation non-formelle (ENF) couvre le rattrapage
scolaire, l'alphabétisation des jeunes et des adultes, l'apprentissage
professionnel et l'éducation permanente des adultes. Aux termes de
l'Ordonnance n° 07/018 du 16 mai 2007 fixant les attributions des
Ministères, l'Éducation non-formelle est une matière dont
l'organisation incombe au Ministère des Affaires sociales en
collaboration avec les différents Ministères mentionnés
ci-dessus.
Le Ministère de l'EPSP est divisé en 30
provinces « éducationnelles ». Le Ministère de l'EPSP
est représenté, dans les provinces, par des Divisions
provinciales (PROVED) et sous-provinciales (Sous-PROVED) qui administrent
l'ensemble des écoles implantées dans leurs juridictions
respectives. En pratique, la gestion administrative et pédagogique des
provinces « éducationnelles » est déjà fortement
déconcentrée. Celles-ci jouissent d'une large autonomie
vis-à-vis du Ministère central.
Les réseaux confessionnels (écoles
conventionnées) sont organisés de la même
manière avec des représentants au niveau national, provincial et
sous-provincial qui administre des Inspecteurs Principaux Provinciaux (IPP) et
des Inspecteurs chef de pool (Inspool) au niveau sous-provincial. Le
réseau conventionné dispose, en outre, d'un contrôle
pédagogique interne assuré par des Conseillers
pédagogiques. La Constitution (Article 202, par. 30) prévoit que
la nomination et l'affectation des inspecteurs provinciaux relèvent de
la compétence exclusive du pouvoir central ; en d'autres termes,
l'établissement et le contrôle des normes restent un domaine
centralisé (Figure 1.2) [INSS2010].
1.2.2 Structure de
l'enseignement
L'inspection de l'enseignement primaire, secondaire et
professionnel, comme service spécialisé dans la gestion du cursus
scolaire des élèves par le Ministère de l'EPSP, est
dotée d'un service spécialisé, chargé du
contrôle de la qualité de l'enseignement, de la formation continue
des enseignants et de l'évaluation pédagogique. L'organigramme du
corps des inspecteurs est similaire à celui de l'administration de
l'EPSP en général. Ce service est dirigé par un Inspecteur
Général (IG)
La structure de l'enseignement national, secteur de
l'enseignement primaire, secondaire et professionnel, comprend trois niveaux :
maternel, primaire et secondaire.
Le niveau maternel ou préscolaire est organisé
en un cycle de trois ans. Il n'est pas obligatoire, il est organisé en
partie par des privés et accueille les enfants âgés de 3
à 5 ans [MIN2012].
Le niveau primaire est organisé en un cycle de six ans
repartis en trois degrés : élémentaire, moyen et terminal.
Sont admis en première primaire, les enfants qui ont atteint l'âge
de 6 ans révolus.
Le niveau secondaire comprend 4 cycles :
- Le cycle de spécialisation professionnelle (CSP)
d'une durée d'un an ou de deux ans ;
- Le cycle d'arts et métiers d'une durée de
trois ans ;
- Le cycle professionnel d'une durée de 4 à 5
ans ;
- Le cycle long (humanités) d'une durée de 6 ans
et qui ouvre la porte aux études supérieures.
Le CSP et le cycle d'arts et métiers organisent
plusieurs options essentiellement de type professionnel.
Le cycle long des humanités organise trois types
d'enseignement à savoir :
- l'enseignement général où sont
organisées deux premières années du secondaire ainsi que
les sections scientifiques et littéraires ;
- l'enseignement normal où sont organisées les
sections pédagogique, normale et d'éducation physique ;
- l'enseignement technique où sont organisées
les sections industrielle, commerciale et sociale.
Les établissements primaires et secondaires ne sont pas
revêtus d'un même régime de gestion, les différents
établissements sont catégorisés en écoles
publiques et écoles privées. C'est ainsi que nous avons les
écoles conventionnées catholiques (E.C.Cath), les écoles
conventionnées protestantes (E.C.P), les écoles
conventionnées Islamiques (E.C.I), les écoles
conventionnées Kimbanguistes (E.C.K), les écoles non
conventionnées ou officielles (E.N.C) et les écoles
privées (E.P.R) [MIN2012].
1.3 Etat de lieu de
l'enseignement au Sud Kivu
Dans cette section, il sera question d'analyser
l'évolution de l'état éducatif de l'enseignement primaire,
secondaire et professionnel au Sud Kivu. A ce niveau, le présent travail
fait une analyse d'effectifs inscrits par rapport au besoin qui est pressenti
au niveau de l'école primaire et secondaire.
1.3.1 Taux de scolarisation
Le taux de scolarisation est le pourcentage obtenu à
l'aide du rapport entre les effectifs d'élèves et la population
scolarisable correspondante d'un cycle donné (DIAGNE et al.,
2006)[MUR2012].
Au niveau de la province du Sud-Kivu, le taux l'admission en
première année primaire a largement augmenté depuis 2007
et dépasse aujourd'hui le 80% grâce à une campagne
intitulée : « Toutes les filles à
l'école » [MIN2012].
En première primaire, les élèves ayant
plus ou moins six ans sont moins nombreux. L'entrée à
l'école primaire est tardive et, sur les nouveaux inscrits en
1ère année, seuls 40 % sont âgés de plus
ou moins 6 ans (âge légal), tandis que les enfants
âgés de 7 à 10 ans ou plus représentent près
de 60 % des inscrits [UNI2012].
Eu égard à ce qui précède, depuis
l'année scolaire 2007-2008, le ministère national de l'EPSP s'est
alors engagé à la réglementation et la suppression de
certains frais scolaires de manière à favoriser les inscriptions
en première année primaire dans le respect de la loi. Le
même ministère a par ce fait, intensifié les campagnes de
sensibilisation en faveur de la scolarisation (notamment de filles).
Il sied de signaler que le taux de scolarisation à
l'école secondaire est nettement plus faible que celui du primaire, ceci
à cause de plusieurs hypothèses telles que la paie des frais
scolaires par les ménages, les guerres à répétition
qu'a subit la province.
1.4 Suivi du cursus
scolaire
Le cursus scolaire est l'ensemble d'une carrière
professionnelle ou estudiantine [LAR2006].
Le suivi du cursus scolaire à l'école primaire
tout comme à l'école secondaire reste un vrai casse-tête
aussi bien pour l'inspection générale de l'enseignement primaire,
secondaire et professionnel que pour le ministère de l'enseignement
primaire, secondaire et professionnel.
Les établissements d'enseignement primaire, secondaire
et professionnel sont subdivisés en axes et en sous-division. A ces
sous-divisions sont affectés les inspecteurs itinérants pour
faire le suivi et la vérification de la viabilité de ces
établissements.
Ce suivi est fait de façon manuelle grâce aux
différents rapports que doivent rédiger les chefs des
établissements contrôlés par les inspecteurs
itinérants et qui par la suite sont déposés à
l'inspection, à la division et au ministère de l'enseignement
primaire, secondaire et professionnel.
Les différents rapports sont de deux types : un
rapport à la rentrée scolaire et un rapport à la fin de
l'année scolaire.
Ces rapports sont, à leur tour, accompagnés des
palmarès faisant l'inventaire de tous les élèves, nouveaux
et anciens, de chaque école. Le palmarès de fin d'année,
lui, retrace les points de la proclamation et la décision de
délibération.
1.5 Inspection provinciale
de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel
1.5.1 Composition
interne
L'inspection provinciale de l'enseignement primaire,
secondaire et professionnel du Sud-Kivu est composée des inspecteurs qui
constituent son personnel en dépits de quelque autres agents qui ne le
sont pas, à l'instar des ouvriers et quelques subalternes.
A la tête il ya l'Inspecteur Principal Provincial qui a
sous la direction toute l'inspection. En second lieu vient 2 autres
inspecteurs ; l'Inspecteur Principal Provincial Adjoint chargé du
primaire qui gère les écoles primaires de toute la province et
l'Inspecteur Principal Provincial Adjoint chargé du secondaire qui
gères aussi toutes les écoles secondaires. Chaque Inspecteur
Principal Provincial Adjoint gère les Inspecteurs Chefs des Pools.
Les Inspecteurs Chefs des Pools sont là pour la gestion
des écoles au quotidien. Ils gèrent les palmarès et les
rapports scolaires des écoles qui sont à leurs charges. Ils
gèrent également le cursus des élèves en
surveillant la véracité des résultats qui leurs sont
transmis par les directeurs ou les préfets des études de
différentes écoles. Ces derniers sont aidés par des
Inspecteurs dites itinérants qui ont la charge de visité les
écoles et s'imprègnent de la réalité sous le
terrain.
En suite viennent d'autres services. Certains ont le
rôle de gérer les fiches des élèves, de gérer
les listes de publications, les personnels, les sous divisions, ...
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