III.2.TECHNIQUE DE TRAITEMENT DE
DONNEES
Dans cette section nous allons présenter
séparément la variable dépendante et les variables
indépendantes de notre modèle.
III.2.1. La variable
dépendante
La crédibilité (C), qui est la variable
dépendante, est appréhendée comme la capacité d'un
emprunteur à faire face à ses engagements, c'est-à-dire de
rembourser son crédit.
III.2.2. Les variables
indépendantes
La crédibilité peut être expliquée
par plusieurs variables liées entre autres aux
spécificités des clients, aux activités financées
par les crédits souhaités ou des spécificités
des institutions. Nous référant aux études
antérieures et sur les fiches d'évaluation, d'acceptation et de
crédit des clients disponibles chez TUJENGE, nous avons retenu 10
variables susceptibles d'expliquer le risque de crédit.
Ø Secteur d'activités de
l'emprunteur(SECTACTIV)
Cette variable est qualitative. Il s'agit du secteur dans
lequel le client qui demande le crédit oeuvre. Même si les clients
exercent dans plusieurs secteurs, nous avons retenu dans le cadre de notre
étude deux grands secteurs: le secteur de production et le secteur de
commerce. Nous postulons que le secteur d'activité influence
positivement le risque de crédit ; et les clients qui oeuvre dans
le secteur de production seraient plus exposés, au risque de
défaut par rapport à ceux qui exercent dans le commerce
étant donné que dans secteurs autres que le commerce, la
capacité de remboursement diminue du fait des délais
élevés de récupération du fond investi et la
faiblesse en rotation des stocks. Il est constaté que les petits
commerçants ont un taux de rentabilité faible mais aussi un
délai de récupération est élevé
c'est-à-dire la rotation d'approvisionnement est grande par rapport aux
autres secteurs ce qui fait qu'ils ont régulièrement de
liquidité.
Ø L'expérience de l'emprunteur avec
l'IMF(EXPEMPR)
Cette variable est quantitative et mesure le nombre de fois
que le client a déjà bénéficié du
crédit au sein de l'IMF. Son impact est positif sur la variable
dépendante. Le nombre d'expérience de l'emprunteur avec un
établissement de crédit est d'une grande importance sur le
remboursement du crédit de ce dernier. Il présente l'avantage
d'être observable par l'institution dans le cadre des renouvellements de
crédit. Plus un emprunteur développe de l'expérience avec
une institution, plus il développe aussi une certaine
familiarité avec la politique de crédit. Le nombre de fois
renvoient aussi à la qualité car, seuls les bons clients peuvent
accéder à plusieurs crédits d'un montant variable.
D'où une relation inverse entre le risque et l'expérience du
client avec l'institution.
Ø Relation entre le membre du groupe
(RELMEMBR)
Cette variable est qualitative. Dans notre étude, elle
détermine la relation qui unit un groupe de client qui cherche à
avoir un crédit. Cette relation peut être familiale, de voisinage,
amicale, d'affaire, etc. La relation des membres au sein d'un groupe est
très importante sur le remboursement de leur crédit. En effet,
lorsque les clients viennent d'une même famille ils peuvent facilement se
liguer contre l'IMF. Il est aussi difficile d'appliquer la pression dans un
groupe où les gens sont très familiers. Il apparait une certaine
négligence au sein des membres ayant une relation familiale dans le sens
où chacun d'eux pourraient jeter facilement la responsabilité
à l'autre en cas de non remboursement alors que dans une relation
d'affaire les membres ont un objectif bien déterminé qui les
unit et chacun d'eux cherchent plus à protéger ses
intérêts personnels ce qui incitent au remboursement à
temps de crédit. Nous postulons dans ce cas, que c'est la relation
familiale qui présente un risque élevé par rapport
à une relation d'affaire et son impact peut être positif sur la
variable dépendante.
Ø L'échéance de remboursement
de crédit(ECHEREMB)
Il s'agit d'une variable quantitative. Il se
réfère à la période de remboursement d'un
crédit ; dans notre cas, ce nombre s'exprime en termes de mois. Ce
délai ne doit pas être ni trop court ni trop long parce que
lorsque ce délai est trop court le client aura des problèmes de
rembourser le crédit à temps mais aussi lorsque ce délai
est trop long, cela peut entraîner certains risques à
l'institution comme le risque de liquidité. Mais toute fois, plus le
délai de remboursement des crédits est acceptable, plus les
emprunteurs peuvent rentabiliser leurs activités et résoudre
leurs difficultés financières et, par conséquent
rembourser à temps. Certains travaux orientés vers les IMF
affirment que plus le délai de remboursement est long, plus le risque de
non remboursement est faible (Marie Godquin, 2001 ; Honlonkou et
Alli, 2006), cité par MUHAHA Xavier (2009).
Ø Capital propre de
l'emprunteur(CAPPROP)
Le capital propre est un facteur qui influe sur le risque de
non remboursement par l'emprunteur. Cette variable est quantitative. Elle
représente le montant total en dollars que l'emprunteur a investi dans
son activité. Etant donné que le niveau du capital influe sur le
niveau de l'activité de l'emprunteur, plus il est élevé,
plus la probabilité de remboursement est élevé. Donc le
niveau du capital de l'emprunteur est une fonction inverse du risque de
crédit. Départ la théorie, il y a une corrélation
négative entre le risque de crédit et le capital propre de
l'emprunteur. De ce fait, nous nous attendons à un coefficient
négatif pour cette variable.
Ø Ancienneté des membres du groupe
dans l'activité(ANCGROUP)
La variable ancienneté du groupe est quantitative et
indique le nombre d'années que le groupe exerce une activité.
Pratiquement, plus les membres ont une ancienneté dans une
activité moins ils sont risqués. L'ancienneté du client
crée une certaine maitrise dans son activité ce qui peut rendre
sa rentabilité stable et la probabilité de tomber en faillite
minime et lui permettra donc de faire face à ses engagement. D'où
une fonction inverse entre le risque de crédit et l'ancienneté
du groupe.
Ø Montant de crédit obtenu(MONTAOCT)
Il s'agit d'une variable quantitative. Elle exprime le montant
effectif en dollars que le client a reçu de l'IMF. Ce montant doit
correspondre au besoin du projet ainsi qu'à la capacité de
remboursement de l'emprunteur. Le prêteur peut proposer un ajustement
à la hausse ou à la baisse du montant demandé. Evidemment,
plus le montant accordé est élevé plus aussi la charge
à payer en terme d'intérêt sera élevée alors
que l'emprunteur peut se trouver dans une activité qui peut ne pas
engendrer une somme importante pour pouvoir rembourser, plus aussi l'exposition
au risque de crédit de l'institution est élevée car, le
montant en jeu est plus grand. Pratiquement, certains travaux confirment le
fait que plus le montant obtenu est suffisant plus l'activité
financée réalise une rentabilité considérable et
mieux le risque de crédit est réduit (Xavier 2009).
Ø Etude du dossier de client
(ETUDDOS)
Cette variable est quantitative. Elle renvoie au temps qui
sépare le premier jour de la demande du crédit par le client
jusqu'au jour où il reçoit le crédit ; ce nombre
s'évalue en termes de jours. Elle indique l'importance accordée
à la procédure de l'étude du dossier du client par l'agent
de crédit. Cette procédure permettra à l'agent de
crédit de vérifier les informations fournies par le client si
elles sont vraies ou pas et lorsque ces informations sont fausses, il peut
refuser d'accorder le crédit. Plus l'étude du dossier a pris du
temps pour être analysé, plus nous pensons qu'elle est bien
faite ; plus le risque du non remboursement de crédit est faible,
d'où une fonction inverse entre le risque de crédit et
l'étude du dossier.
Ø Affectation du crédit à
l'objectif stipulé dans le contrat(AFF)
Il s'agit d'une variable qualitative. Cette variable est
dichotomique et prend la valeur 1 si l'emprunteur n'affecte pas le
crédit à l'activité défini dans le contrat de
crédit et 0 si autres.Au travers cette étude, l'affectation du
crédit à l'objectif stipulé dans le contrat veut traduire
le fait que l'emprunteur peut se détourner l'objectif du crédit
demandé si les visites des agents de crédit sont
irrégulières. Cette variable peut avoir une influence sur le
risque de crédit une fois que l'emprunteur oriente le crédit vers
une activité non maîtrisée pouvant apparaître
risquée et alors les difficultés de remboursement pourraient
survenir.
Ø L'impact de l'environnement et autres
éléments de la conjoncture (ENVCONJO)
Variable qualitative. Il peut s'agir du vol, la guerre, des
calamités naturelles, la faillite etc. Cette variable est
d'une influence très grande sur le remboursement de crédit
puisque les éléments non maîtrisés de la conjoncture
peuvent réduire les activités commerciales de l'emprunteur ;
ce qui diminue la fréquence d'achat et donc l'incapacité de
l'emprunteur à rembourser à temps ou presque pas. Ces
éléments augmentent le risque de crédit. Nous nous
attendons à une relation positive à cette variable.
|