Enseignement superieur et
universitaire
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
DEPARTEMENT D'ECONOMIE GENERALE
BP : 1825
LUBUMBASHI
SEPTEMBRE 2014
Travail présenté en vue de l'obtention du grade
de graduat en sciences économiques et de gestions
Par KANDAL CHRISTIAN Christian
MICROCREDIT, CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUES ET
CREDIBILITE DES FEMMES BENEFICIAIRES CHEZ L'IMF TUJENGE DE
LUBUMBASHI
Enseignement superieur et
universitaire
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
DEPARTEMENT D'ECONOMIE GENERALE
BP : 1825
LUBUMBASHI
MICROCREDIT, CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUES ET
CREDIBILITE DES FEMMES BENEFICIAIRES CHEZ L'IMF TUJENGE DE
LUBUMBASHI
Travail présenté en vue de l'obtention du grade
de graduat en sciences économiques et de gestions
Par KANDAL CHRISTIAN Christian
Directeur Prof. Didier KILONDO NGUYA
SEPTEMBRE 2014
I.DEDICACE
Louange
et gloire à toi seigneur, le Dieu tout puissant,le Dieu Saint.
Mon
Dieu, enseigne-moi que la tolérance est le degré le plus
élève de la force, et que le désir de vengeance est la
première manifestation de la faiblisse. Mon Dieu, donne-moi la force, et
ne m'enlève pas mon pouvoir de raisonner. Si tu me dépouille du
succès laisse-moi la volonté de vaincre l'échec.
Mon
Dieu,... si je t'oublie ;Toi ne m'oublie pas.
A KAWAY FAY Bavon et KANGAJ IRUNG Brigitte, mes parents qui,
grâce à leur collaboration, leur détermination dans les
travaux fastidieux de toute sorte, m'ont inscrit à l'école et
m'ont soutenu au prix de sacrifices inoubliables ; que la production de ce
premier fruit scientifique de votre premier fils soit pour moi une occasion
propice de vous témoigner ma passion.
A vous tous,Je dédie ce travail.
II.AVANT PROPOS
Nous voicià terme de notre premier cycle
àl'Université de Lubumbashi « UNILU » en
sigle, à la faculté des sciences économiques et de
gestion.
Qu'il nous soit permis de présenter le fruit de nos
investigations et études dans une oeuvre scientifique et
économique portant sur « micro-crédit, conditions
socio-économiques et crédibilité de femmes chez l`IMF
TUJENGE de LUBUMBASHI».
Ce travail de fin de cycle est le résultat de
sacrifices énormes d'un travail de longue durée que nous avons
abattu depuis la première année de graduat jusqu'à la fin
du premier cycle. Le choix de ce sujet est motivé par notre vocation
académique, l'option « économie et gestion ».
Ce sujet nous parait intéressant dans la mesure où l'idée
de tout gestionnaire est de minimiser les risques résultant des
activités économiques en vue de maximiser les recettes. Cette
idée sera développée dans notre travail par l'application
des tests statistiques et des méthodes économétriques.
Dans le cas de notre travail, nous cherchons à
identifier la catégorie des femmes crédibles et à
décliner leurs caractéristiques et ressortir les variables qui
différencient ceux qui ont remboursé et ceux qui n'ont pas
remboursé. Nous allons constituer un modèle contenant les
variables et essayer de le tester pour savoir :
Ø Si il y a existence de corrélation entre les
différentes variables et
Ø Si les variables influencent le remboursement de
crédit.
Profitant de cette opportunité, nous adressons nos
sincères remerciementsà l'endroit de tous ceux qui ont
contribué à la réussite de ce travail :
A Dieu, à qui j'adresse mes remerciements par sa
grâce infinie pour moi et que j'implore pour intervenir dans l'oeuvre de
développement de l'Afrique en générale et de la RDC en
particulier pour la transformation de ses créatures que sont les
hommes.
Nous ne trouvons pas de termes qui conviennent pour exprimer
nos vifs remerciements au professeur Didier KILONDO NGUYA, qui en dépit
de ces multiples occupations et obligations quotidiennes à accepter la
direction de ce travail avec vivacité. Sa rigueur, ces remarques et
conseils été d'un apport indispensable.
A vous chers frères et soeurs : KAJ NATOMB
Marlène, KAWAW FAYLOL Hugues, MBUND KAPEND Gyulite, NAWEJ A KAWAW
Yannick, KET NAWAW Mélodie, TSHILEMB A KAWAW Laetitia, KAPEMB A KAWAW
Arlette, KUR TSHIAZ Vérine, KANGAJ A KAWAW Gloria, MWAD A KAWAW
Immaculé, SOMP KALEND Gracia, frère Simon MUKENG BAKAND, KAFAT
KABAMB Courlis,KON KALEND Demaman, pour nous avoir encouragé et
accepté malgré nos faiblesses.
A papa MWENZ A KANDAL Joël et toute sa famille qui, avec
son sens de l'humain, est pour moi un soutien inestimable ;
A mes oncles et tantesMarcelIRUNG,Délu IRUNG,Mireille
MASHINDA, Katy KATSHAK, KETY, ODETTE, LIZETTE, KANTAV, KAPEND, TSHIBANG,
TSHILEMB, KARAJ,
A vous mes amis Marlon MASHINDA,Yves MPOYO,Marc KALUMBA,
Yannick KALUMBA, Héritier MUNGA,Arsène NKU, Arsène
BADIBANGA, Bati KILUMBA, Bersonne MBUNGU, Trésor LWABEYA, Guelord
TSHIBAMB, Brandy NDALA, Arnold TONDOLE, Bock BENGAMA,Marie MUJINGA,
Inèce MAKANO, Frida LOWAKONDJO,Trésor NTETA, Narcisse
KABAYA,Marie KYEMBE,Gauthier BALABELA, Yannick KAPEND, Alain NKULU, Hermine
SALIMA,Yannick KAPEND , Serge WA KANGADU, etc.Puisque vos actions ont fait
l'objet de notre joie, que vous trouvez ici l'expression de notre gratitude.
III.AVERTISSEMENT
Veuillez trouver ci-dessous la signification des quelques mots
en sigleet abréviation dans mon rapport :
TERMES
|
SIGNIFICATIONS
|
IMF
|
: Institution des Micro-Finances
|
CPCT
|
: Caisse Populaire de Crédit Tujenge
|
PF
|
: Performance Financière
|
PS
|
: Performance Sociale
|
OIT
|
: Organisation Internationale du Travail
|
T MB
|
: Trust Marchant Bank
|
RDC
|
: République Démocratique du Congo
|
CAAR
|
: Critères d'Acceptation des Actifs Risques
|
SFD
|
: Système Financier Décentralisé
|
USA
|
: Etats Unis d'Amériques
|
PIB
|
: Produit Intérieur Brut
|
PNB
|
: Produit National Brut
|
ONG
|
: Organisation Non Gouvernementale
|
NBC
|
: Nombre de Bénéficiaire de Crédit
|
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Tableau 1: Tableau synthétique de la revue
empirique
1
Tableau 2: Répartition de
l'échantillon
36
Tableau 3 : Etat du remboursement
crédit
42
Tableau 4 : Affectation des fonds
crédits
45
Tableau 5: Etat du capital par
catégories
46
Tableau 6 : Participation des maris aux
activités de leurs femmes
47
Tableau 7 : différents écueils
rencontres
48
Tableau 8 : Répartition des
échantillons selon les secteurs d'activité
50
Tableau 9 : répartition des
études en fonction de l'expérience
51
Tableau 10 : Répartition des
études en fonction du type de relation
52
Tableau 11 : Répartition des
enquêtes en fonction de l'échéance du crédit
53
Tableau 12 : Répartition des
échantillons en fonction du niveau du capital propre du client
54
Tableau 13 : Répartition des
enquêtés en fonction de l'ancienneté du groupe
55
Tableau 14 : Répartition des
études en fonction du montant octroyé au client
56
Tableau 15: Répartition des études en
fonction de l'étude du dossier client
57
INTRODUCTION GENERALE
La crédibilité est définie comme le
caractère de ce qui est crédible, c'est-à-dire de ce que
l'on peut croire, de ce qui est susceptible d'être cru, de quelque chose
ou de quelqu'un auquel l'on peut faire crédit, qui est fiable, digne de
confiance.Il est essentiellement dû au fait qu'un emprunteur puisse
rembourser le prêt selon les accords ou éventuellement qu'il
devienne solvable. A l'inverse il est insolvable, ce qui constitue un risque
pour l'IMF.
C'est ainsi que cette étude s'oriente dans le sens des
risques de crédit auxquels sont confrontés les IMF de Lubumbashi,
qui courent une situation particulière difficile. La
particularité de l'environnement dans laquelle elles exercent leurs
activités semble justifiée la pertinence de cette étude.
Les IMF de Lubumbashi évoluent dans un environnement économique
malsain. Dans ce contexte particulier, le risque de crédit est relatif
non seulement à la volonté des emprunteurs de ne pas rembourser
mais il est aussi amplifié par le contexte local
caractérisé par des nombreux problèmes comme le vol,
l'escroquerie entrainant de pertes pour les clients et conduisent indirectement
aux déséquilibres de portefeuille de crédit des IMF. Ces
problèmes réduisent la capacité de remboursement des bons
emprunteurs et constituent un prétexte pour les mauvais.
Cette étude évaluera la
crédibilité en se focalisant sur une seule IMF TUJENGE, le choix
de TUJENGE est motivé par deux raisons principales : TUJENGE est l'une
des anciennes IMF de Lubumbashi, il fait partie des plus importantes IMF en
termes du portefeuille de crédit, repartie en plusieurs secteurs
d'activités. Crée le 23 Novembre1983, avec les encouragements de
l'Eglise catholique. Alors la caisse populaire centrale de crédit
TUJENGE eu comme premier siègele terrain du foyer social de la Zone
Kenya, offrant ainsi à la population environnante l'occasion de s'y
faire membre. En Janvier 1988, la caisse se fructifie et prend comme
dénomination « CAISSE POPULAIRE DE CREDIT TUJENGE »
CPCT en sigle, un changement qui stimule l'ouverture de plusieurs autres
Agences, notamment celles de la MUNAMA, de la RUASHI, de LIKASI, ainsi que de
KOLWEZI, dans le but de promouvoir les
intérêtséconomico-sociaux de ses membres, par la mise en
oeuvre des principes de la coopération ou de
l'inter-coopération.
TUJENGE se donne comme mission de contribuer au renforcement
du tissu économique et à la redynamisation de l'économie
populaire du KATANGA, en facilitant l'accès des populations
défavorisées et exclues du système bancaire classique aux
services financiers et en mettant en place un instrument financier
professionnel et pérenne.TUJENGE, néanmoins n'échappe pas
aux problèmes liés aux risques des crédits.
L'analyse de risque de crédit est
une préoccupation des académiciens et des praticiens. De
l'étude de la littérature afférente à cette
question, ressortent quatre approches fondamentales : l'approche
structurelle, l'optique par intensité, l'approche
économétrique et enfin l'approche actuarielle ou statistique. Le
risque de crédit a fait l'objet de plusieurs études, tant sur le
plan international, national que provincial.
Dans son étude relative au risque de crédit
et la rentabilité dans les IMF de Bukavu, Mitima N. (2008), a
montré que le risque de crédit n'a pas un impact très
grand sur la rentabilité de l'IMF, mais d'autres facteurs peuvent
l'expliquer. Holonkou et alli (2001), ont mené une étude au Benin
se rapportant à la performance de remboursement des clients. Leurs
résultats montrent que le remboursement de crédit varie selon les
IMF. Selon eux, ce sont surtout les conditions qui entourent la mise en place
de crédit et sa gestion tant par les emprunteurs que le personnel
technique qui occasionnent les impayés. Ils relèvent que le taux
d'impayés est dû aux diverses causes dont : Le manque de
suivi des projets financés, l'insuffisance des montants de crédit
pour financer les projets, le détournement des crédits pour la
consommation.
La présente étude s'inspire des études
antérieures tout en se démarquant d'elles en termes d'approches.
Notre travail se démarque de la première étude
présentée ci-haut en ce sens qu'il ne se limite pas à
déterminer seulement l'impact du microcrédit sur les conditions
socio-économique des bénéficiaires mais elle cherche
à en déterminer la catégorie de femmes crédible
alors qu'il se démarque du second du point de vue sujet qui est une
étude contraire à la nôtre, mais aussi du point de vue des
variables.
Etant donné que ce n'est pas seulement avec leurs fonds
propres que les IMF font du crédit, à peine suffisants pour
couvrir leurs moyens de production, ni avec leurs réserves et
provisions, nécessaires pour couvrir les risques de perte sur
crédits, mais avec des fonds leurs confiés par des tiers. La
solvabilité et la liquidité sont par
conséquent,essentielles pour elles (Kneipe, 1991). La micro finance doit
donc gérer le mieux possible ses risques de crédit afin
d'atteindre une bonne performance financière étant donné
que l'objectif de la plupart d'IMF consiste à atteindre non seulement
la meilleure performance sociale (PS) qui vise à réduire la
pauvreté mais aussi la performance financière (PF) qui vise
à assurer la rentabilité (Imène et Erudite, 2010). La PF
est mesurée essentiellement par l'autosuffisance financière et
opérationnelle ainsi que par la réalisation d'une
rentabilité maximisant l'efficacité et la productivité du
personnel.
L'objectif de cette étude est de faire une analyse de
risques de crédit. Il s'agit aussi d'identifier la catégorie de
femmes crédible, décliner leurs caractéristiques et
ressortir les variables qui différencient ceux qui ont remboursé
et ceux qui n'ont pas remboursé mais aussi évaluer les
contributions du microcrédit dans la vie de bénéficiaires.
S'intéressant à identifier la catégorie
de femmes crédible et à décliner leurs
caractéristiques et ressortir les variables qui différencient
ceux qui ont remboursé et ceux qui n'ont pas remboursé leurs
prêts chez l'IMF TUJENGE, notre travail comporte un intérêt
à la fois scientifique et social.
Du point de vue scientifique, il constitue une application, un
essai de mise en pratique des connaissances scientifiques acquises à des
fins de recherche des solutions aux problèmes que connaît les IMF
de Lubumbashi en générale et TUJENGE en particulier.
Du point de vue social, en identifiant la catégorie de
femmes crédibles et en ressortissantles variables qui
différencient ceux qui ont remboursé et ceux qui n'ont pas
remboursé chez l'IMF TUJENGE, fût-ce théorique, nous
croyons que nous aurons élargi la base des données qui peuvent
permettre aux gestionnaires de prendre des décisions allant dans le sens
de la croissance économique.
La population cible de cette étude est composée
par les clients de L'IMF TUJENGE de Lubumbashi. Les données
utilisées sont de deux ordres : Base des données de L'IMF
TUJENGE de Lubumbashi et celle récoltée dans les dossiers de
crédit des clients de cette même agence.
En effet, On aurait tort de généraliser les
problèmes de développement alors que pour chaque pays se posent
des problèmes spécifiques. C'est pourquoi notre étude se
veut être limitative dans le temps et dans l'espace.
Dans le temps, nous étalons notre travail sur cinq ans
: de 2010 à 2014 car, c'est au cours de cette période que
l'économie Congolaise connait une certaine amélioration de son
produit intérieur brut. Depuis 1990, la situation économique de
la RDC n'a cessé de s'aggraver, malgré plusieurs tentatives
visant à la stabiliser et à atténuer les
difficultés auxquelles elle est confrontée.Dans l'espace, notre
étude focalise son attention sur l'IMF TUJENGE de Lubumbashi.
Hormis l'introduction, la conclusion et quelques
recommandations, Cette étude s'articule autour des quatre
chapitres : Le premier chapitre est consacré aux théories
explicatives ; Le second chapitre est consacré au cadre
théorique explicatif de la micro-finance et permet de donner quelques
notions de crédit mais aussi de définir des concepts du risque de
crédit et d'autres éléments fondamentaux ; Le
troisième chapitre porte sur la méthodologie ; le
quatrième et dernier chapitre est entièrement consacré sur
l'analyse de la situation des femmes bénéficiaires de
crédit de TUJENGE.
CHAPITRE I : LES THEORIES
EXPLICATIVES
I.1.INTRODUCTION
Le développement étant possible grâce
à un système financier efficace dont les
caractéristiques telles que la qualité, la quantité, le
coût et l'accessibilité sont aussi importantes que celles des
infrastructures traditionnelles.
Depuis presque vingt ans, la micro finance est sortie du
cercle des initiés pour faire des apparitions ponctuelles dans les
grands medias. De plus en plus de gens ont entendu parler du
micro-crédit ou de la micro finance. Le micro-crédit est un
espoir pour les 80% de la population mondiale qui souffre de difficulté
d'accès aux produits bancaires classiques ou de leur usage. Il constitue
l'un des mécanismes de lutte contre la pauvreté, selon un cercle
vertueux bien défini : « le crédit permet
d'investir dans une activité lucrative afin d'en tirer profitsuffisant
pour compenser les pertesliées au remboursement et emprunter
ànouveau de manière à se développer ».
Ainsi le micro-crédit est créateur d'emplois et de revenus plus
importants et stables. Il profite au client, mais aussi à son foyer,
à son quartier, à sa commune, à sa ville. Il
rétablit la part de dignité qui avait été
ôtée aux bénéficiaires, surtout aux femmes. Saisir
l'opportunité d'emprunter et d'épargner leur a permis
d'améliorer leur statut familial et social. Devenues plus confiantes
elles ont su s'émanciper et remettre en cause les
inégalitéssystémiques entre les genres et montrer aux
hommes qu'elles pouvaient avoir les mêmes capacités
d'entreprendre. Ainsi le microcrédit s'impose donc comme un des moyens
déterminants dans les politiques de lutte contre la pauvreté.
Comme les IMF octroient des micro-crédits à des
populations pauvres, qui n'offrent pas de garantie matérielle, sans
historique en matière de crédit, ou qui ne tiennent aucune
comptabilité en matière de leurs activités commerciales,
ceci constitue un risque pour les IMF de ne pas être
remboursées.C'est ainsi que notre étude porte sur « micro
crédit, conditions socio-économiques et crédibilité
des femmes bénéficiaires chez IMF TUJENGE de
Lubumbashi »
I.2. REVUE DE LITTERATURE
Les déséquilibres auxquels la femme fait face
dans son vécu quotidien demeurent la préoccupation majeure des
décideurs depuis l'inauguration par les nations unies de la
décennie consacrée à l'évolution du statut de la
femme dans la société.
Ainsi les services de micro-finance contribuent à
l'autonomisation des femmes en exerçant une influence positive sur leur
pouvoir de décision et en renforçant leur statut
socio-économique global. L'autonomisation des femmes par la
micro-finance est essentielle pour promouvoir l'agenda du travail décent
de l'organisation international du travail, OIT en sigle, qui reconnait le
rôle central du travail dans la vie des gens comme moyens de
réaliser un développement équitable, n'excluant personne
et durable.Dans ce regard, les expertises de la femme avec les restes de la
société n'ont pas décampé l'attention des
chercheurs qui y ont consacré des écrits sous diverses
dimensions.
A cet effet, Esther Boserup, quant à elle dans son
ouvrage « la femme face au développement
(1970) »décrit le dynamisme des femmes du tiers monde et
réprimeénergiquement l'attitude désinvolte des
décideurs qui marginalisent les femmes dans l'élaboration des
projets. Pour elle, bien que exclues du secteur moderne de la production
agricole, les femmes du tiers monde n'ont cessé de jouer un rôle
essentiel dans l'économie de leur pays à travers les cultures
vivrières et les activités de subsistance dont la valeur a
été sous-estimée. Les femmes représentent une force
productrice dont on ne doit pas négliger si l'on veut garantir un projet
futur1(*).
Guy Belloncle,soutien pour sa part que les femmes occupent sur
le plan économique et social des places déterminantes. Il
souligne cependant que dans leur majoritaire les femmes restent des laisser
pour le compte au niveau des programmes national et international de
l'éducation et l'emploi « sous cet angle les femmes
pourrait-elles participer au développement ? »
s'inquiète Guy Belloncle2(*)
Muhammad Yunus, celui que l'on surnomme « le
banquier de pauvre » sa banque la Grameen Bank, prête de
l'argent au plus démunis de démunis à ceux qui n'offrent
aucune garantie de remboursement ni-famille ni-bien et qui sont totalement
rejetés par les institutions traditionnelles. Alors qu'un prêt
minime leur redonnerait le courage et la dignité de s'assumer. Dans son
ouvrage « vers un monde sans pauvreté » il
déclare que si parmi les objectifs du développement figure
l'amélioration des conditions de vie, la réduction de la
pauvreté, l'accès à un emploi digne de ce nom et la
réduction des inégalités, alors il est naturel de
commencer par les femmes. Economiquement et socialement
défavorisées, victimes de sous-emploi, elles forment la
majorité des pauvres. Et dans la mesure où elles sont proches des
enfants les femmes incarnent l'avenir de Bangladesh3(*)
A cet égard la micro finance en tant qu'outil
d'émancipation économique et sociale, représente un champ
d'intervention intéressant. Ceci en vertu de ses capacités
de création d'emplois, de revenus et de l'ampleur qu'elle prend
dans les pays en développement. En effet, la micro finance est la
fourniture d'un vaste éventail (choix) de services financiers :
tels que les dépôts, crédits, services de paiement,
transfert de monnaie et produits d'assurance aux pauvres et aux ménages
à faibles revenu pour leur investissement dans les micro-entreprises et
ainsi leur permettre d'augmenter le niveau de leur revenu et améliorer
leur niveau de vie (Bashwira, 2012) Elle offre de l'épargne comme
service financier de base et l'utilise comme source importante des fonds pour
les prêts. Elle est qualifiée de « banque des
pauvres »
C'est ainsi que, dans leurs opérations quotidiennes,
les institutions de micro finance font face à plusieurs risques,
notamment : le risque de délinquance, le risque de fraude, le
risque sur le chiffre d'affaire et de personnel, le risque de taux
d'intérêt, et le risques de régulation. Ces risques peuvent
largement être classés en quatre catégories à
savoir : les risques de crédit, risques opérationnelles,
risques de marché et risques stratégiques. Ces risques
constituent un handicap au bon déroulement de leurs activités et
nuisent à leur viabilité financière. Quand bien même
que les institutions de micro finance ne peuvent pas éliminer tous les
risques auxquelles elles sont exposées avec un processus efficace de
gestion des risques, elles sont appelées à les réduire de
façon significative leur vulnérabilité.
Elles ont donc intérêt à recourir à
la gestion prévisionnelle de risque grâce à laquelle elles
peuvent anticiper la survenance du risque plutôt que d'avoir à le
subir et partant à le gérer passivement (Kalala, 2006)4(*)
Comme pour toutes les institutions financières, le plus
grand risque en matière de micro finance est d'octroyer un crédit
et de ne pas se faire rembourser. Le risque de crédit est une
préoccupation particulière dans les IMF dans la mesure où
la plupart des micro-crédits ne sont pas garantis, c'est-à-dire
qu'ils ne sont soumis à aucune garantie formelle, classique et ne
tiennent aucune comptabilité de leurs activités commerciales
(Craig Churchill et Dan Coster, 2001).5(*)
I.3. ETAT DE LA QUESTION
Nous ne pouvons pas prétendre commencer notre recherche
sans pour autant jeter un coup d'oeil sur les travaux antérieurs de nos
prédécesseurs qui ont orienté leurs recherches dans le
même angle que notre sujet. Sans prétendre avoir tout
consulté comme sources écrites relatives à notre sujet,
nous pouvons citer les auteurs suivant qui ont présenté leurs
travaux repartis dans l'ordre suivant :
ü La micro finance et la problématique de
remboursement des crédits, cas de la TMB, par KASONGO KAMWANYA
Laure (2009-2010). Dans son travail l'auteur se pose deux questions
principales :
Celles de connaitre les facteurs explicatifs de la demande de
crédits dans le cadre de la micro finance à la Trust Marchant
Bank et les éléments prépondérants dans le
remboursement des crédits ainsi octroyés.
A partir des états financiers de la TMB, l'auteur est
parvenuà conclure que :
Le facteur explicatif de la demande des crédits est la
modalité de revenu de la population, laquelle découle de la
pauvreté qui place celle-ci dans une situation persistante de besoin de
financement et le coût de crédit est un élément
prépondérant de la demande et du remboursement du crédit
dans le cadre de la micro finance a la TMB dans la mesure ou un taux ou un
coût de crédit élevé diminue cette demande et
l'inverse l'augmente6(*)
ü Impact socio-économiques des crédits
rotatifs filet maillant octroyés aux pêcheurs par APED asbl, cas
de Katana/Kaliba, par Rachel BINTI MAROBE (2003-2004). Dans son
travail, l'auteur se pose les questions suivantes :
En quoi les crédits qu'octroie APED aux
différents groupes ont-ils un impact social et
économique ?
Et pourquoi l'utilisation des filets maillant ?
En vérifiant son hypothèse, l'auteur a conclu
que les crédits rotatifs filets maillant qu'octroie APED aux groupes de
base plus précisément aux groupes des pêcheurs de
Katana/Kaliba ont un impact socio-économique sur eux et leurs
familles7(*)
Comme on peut le remarquer, ces auteurs n'ont pas
abordé le même thème que le nôtre et dans les
mêmes circonstances de temps et de lieu. D'où notre travail est
vraiment différent de leurs.
Ainsi la particularité de notre travail
vis-à-vis de ces autres travaux est que celui-ci est plus analytique,
plus explicite, plus pratique et est rédigé de manière
à ce que n'importe, qui en le lisant, aura non seulement à
comprendre les généralités sur les microcrédit mais
aussi ce travail pourrait servir d'un instrument dans la prise de
décisions pour les institutions qui octroient les microcrédits et
outil de travail pour démontrer aux organisations, aux Eglises, IMF et
IF et à l'Etat l'utilité de microcrédits et de sa bonne
gestion dans la lutte contre la pauvreté.
I.4. PROBLEMATIQUE
Le développement socio-économique est devenu en
République Démocratique du Congo une préoccupation des
institutions de micro-finance. Ces dernières contribuent
considérablement à la réalisation des objectifs du
millénaire pour le développement par la proposition de
microcrédit comme solution à la pauvreté.
Les discussions qui ont abouti à la formulation des
nouvelles stratégies de développement ont montrés que les
acteurs politiques sont de plus en plus convaincus de ce que la micro-finance
peut servir de levier de développement pour les populations pauvres mais
aussi comme un instrument de proximité dans le cadre de la politique de
décentralisation de développement communautaire et de lutte
contre la pauvreté (Mariama, 2007). A cet égard la micro-finance
en tant qu'outil d'émancipation économique et sociale,
représente un champ d'intervention intéressant8(*)
Le constat de la grande majorité des pays en
développement montre que les populations de ces pays n'ont pas
accès aux services financiers des banques. Cela est dû par le fait
que le seuil de pauvreté y est relativement élevé, alors
que la majorité des populations pauvres n'intéresse pas le
secteur bancaire classique. Ces derniers étant dans
l'impossibilité de donner une garantie matérielle dont la valeur
permettra de couvrir les prêts en cas de problème de
remboursement. Ce qui la rend de plus en plus exclue du système
financier bancaire. D'où l'émergence de la micro-finance qui
apparait comme un secteur intermédiaire pouvant satisfaire les besoins
importants des services financiers pour ceux qui n'ont pas accès au
service bancaire.
Ainsi Le risque étant présent dans toute
relation liant une banque ou une institution de micro-finance à un
emprunteur. Les IMF seraient encore fortement soumises aux risques de
crédit parce que la clientèle qu'elles servent est
particulière : pauvres, entrepreneurs urbains qui ne
présentent pas des garanties matérielles et soumises à des
multiples risques difficiles à apprécier. En effet, dans les IMF,
les chargés des prêts prennent chaque jour des risques en
prêtant de l'argent aux personnes sans historique en matière de
crédit, ou qui ne tiennent aucune comptabilitéen matière
de leurs activités commerciales. Même si elles mettent sur pied
des mécanismes importants pour se protéger contre le risque.
Les IMF ne pourront pas complètement échapper
à l'ensemble des risques auxquelles elles sont exposées. En
effet, tout effort d'anticipation et de gestion de l'ensemble de risque
potentiel générerait d'importants coûts
d'opportunité et exposerait ainsi l'IMF à d'autres
catégories de risques comme par exemple les risques institutionnels, les
risques opérationnels, les risques de gestion financières et les
risques externes.
Le risque de crédit constitue l'une des graves
vulnérabilités auxquelles est exposée une institution de
micro-finance. Il entraine la détérioration de la qualité
du portefeuille de crédit, qui cause des pertes extraordinaires et
crée des charges énormes en termes de gestion de la
défaillance. Le non remboursement du montant emprunté peut
provenir de plusieurs causes: un emprunteur peut par exemple s'avérer
incapable de rembourser ses dettes pour causes de surendettement, taux
d'intérêt élevé, échéance courte etc.
De même une entreprise cliente peut se trouver en état de
cessation de paiement suite à la dévaluation de son actif. Les
préteurs se préoccupent donc d'évaluer la qualité
de la promesse de l'emprunteur c'est-à-dire sa probabilité de
défaillance (Deservigny et Alli, 2006).9(*)
Le risque est l'exposition à une forte
probabilité de perte. Le risque n'est pas une mauvaise chose en soi.
Parfois, c'est important de prendre des risques pour atteindre des objectifs
louables qui valent vraiment la peine. Ceci est particulièrement vrai
dans l'IMF où les chargés de prêts prennent chaque jour des
risques en prêtant de l'argent aux personnes sanshistorique en
matière de crédit, ou qui ne tiennent aucune comptabilité
de leurs activités commerciales ou qui n'ont pas de garantie à
offrir.
Le risque est indispensable pour la bonne marche des
activités de microcrédit mais il est très important de
prendre plutôt des risques calculés. L'atteinte des objectifs
fixés par l'entreprise passe avant tout par la gestion et la
maîtrise des risques. Ces risques pouvant être dus au
fonctionnement de l'organisation ou à l'activité de
l'entreprise.
C'est pour cela que l'entreprise met en place un processus du
contrôle interne pour identifier ses risques puis essayer de les
minimiser voir de les supprimer. Suite à cette identification des
risques, l'entreprise doit mettre en place une politique de changement.
C'est ainsi qu'à ce niveau notre intention est celle de
savoir : Quel est la catégorie de femmes crédible ? Et
le comportement des femmes qui remboursent leur prêt et ceux qui ne
remboursent pas leur prêt dépendent-il des conditions
socio-économiques de leur famille ? Telles sont les questions qui
guideront nos recherches, bref nous permettront d'appréhender les
dimensions socio-économiques dans la gestion du microcrédit
octroyés aux femmes de la ville de Lubumbashi par l'IMF TUJENGE.
I.5. HYPOTHESES
La mise en oeuvre d'une série de question
débouche nécessairement sur les hypothèses. Celles-ci
naissent à partir des questions posées au niveau de la
problématique. En réponse aux questions sus
évoquées, nous avons émis les hypothèses
suivantes :
ü La catégorie de femmes crédible est celle
constituée de femmes marie.
ü Les variables qui sont susceptibles d'influencer le
remboursement sont : Capital propre, l'activité du client,
l'expérience du client avec l'institution, l'inefficacité des
agents chargés de crédit, les relations des membres au sein du
groupe et l'irresponsabilité du client à faire face à ses
engagements vis-à-vis de l'institution et aussi la capacité
d'épargner de bénéficiaires, alors la bonne gestion de ces
microcrédits serait d'une importance capitale suite à sa
rentabilité non seulement sociale mais aussi économique.
CHAPITRE II: CADRE
THEORIQUE EXPLICATIF DE LA MICRO-FINANCE
Dans ce chapitre nous abordons successivement deux
sections : La revue théorique et la revue empirique.
II.1. REVUE THEORIQUE
Nous abordons successivement cinqsous sections. La
première porte sur la définition de micro-crédit, la
deuxième porte sur la notion du risque et le risque de crédit, la
troisième est consacrée sur le contrôle et la gestion du
risque de crédit, la quatrième sous-sectionporte sur les
déterminants du risque de créditet enfin la
cinquièmesous-section est consacrée sur la mesure du risque de
crédit.
II.1.1. Définition
de micro-crédit
Le Microcrédit est maintenant bien connu, et même
si chaque auteur est tenté de la définir à sa
façon, on peut admettre un certain nombre de caractéristiques,
dont la première est une question de taille, comme le nom lui-même
l'indique.
Il s'agit d'un petit crédit, d'un montant peu
élevé, sensiblement inférieur au crédit qu'une
entreprise ou un ménage peut solliciter d'une banque. La Banque mondiale
retient un plafond de 30 % du PNB par habitant.
Ce crédit est donc sollicité par des personnes
dont le revenu est relativement bas. Ce sont souvent des femmes. Les chiffres
ci-dessus étant déterminés par rapport à un PIB
moyen au niveau du pays, le montant peut être inférieur au niveau
d'undébiteur donné. C'est bien pourquoi le microcrédit est
considéré comme un crédit pour les pauvres.
Il peut être demandé pour toutes sortes de
raisons, mais il l'est principalement pour développer une
activité génératrice de revenu, qu'il s'agisse d'une
ancienne ou d'une nouvelle activité. C'est pourquoi le
microcrédit est souvent considéré comme un moyen de lutter
contre la pauvreté et qu'il intéresse la Banque mondiale et les
banques régionales de développement.
Enfin, les emprunteurs n'ont guère de garantie
personnelle à offrir. Mais comme les candidats sont nombreux dans chaque
quartier ou chaque village, ils se connaissent, et la solidarité des
personnes partageant les mêmes problèmes agissant, ils se
constituent en groupes restreints au sein desquels chacun s'engage pour les
autres. C'est ainsi que les taux de remboursement avoisinent les 100%.
En
bref, on attend par microcrédit, un prêt d'un
faible montant, à taux d'intérêt bas, voire nul, consenti
par des ONG et des banques partenaires à des personnes
considérées comme insolvable pour leur permettre de financer une
activité génératrice de revenus.10(*)
II.1.2. Notion du
risqué et le risque de crédit
Nous donnons un aperçu sur le risque avant de
présenter la spécificité du risque de crédit.
II.1.2.1. Notion du risque
Le risque est la prise en compte d'une exposition à un
danger, un préjudice
ou autre événement dommageable, inhérent à une
situation ou une activité. Le risque est défini par la
probabilité de survenance de cet événement et par
l'ampleur de ses conséquences (aléa et enjeu). Il peut être
appliqué à une personne, une population, des biens,
l'environnement ou le milieu naturel. Kneipe (1991), a proposé une
distinction qui fait la différence entre le risque et
l'incertitude : à un risque peuvent être assignées des
probabilités mathématiques mais pas à une incertitude. Le
risque est donc une notion importante notamment dans les domaines de
l'industrie, de l'environnement (risques industriels,
risques majeurs), des
finances, du
droit, de la santé, et bien sûr des
assurances.
Parallèlement à la
prise de
décision, la
gestion du risque
consiste en l'
évaluation et
l'
anticipation des
risques, ainsi qu'à la mise en place d'un système de
surveillance et de
collecte systématique des données pour déclencher les
alertes11(*).
On a largement écrit sur le risque et s'il faut
examiner la littérature existante à ce propos, il nous faudrait
expliquer le risque autant qu'il existe de type et d'auteurs.
Daniel Bernoulli, (
1738), apporte la
première définition scientifique : « le risque est
l'
espérance
mathématique d'une fonction de probabilité
d'événements ». En termes plus simples, il s'agit de la
valeur moyenne des conséquences d'événements
affectés de leur probabilité. Ainsi, un événement
E1 a une probabilité d'occurrence
P1 avec une conséquence probable
C1 ; de même un événement en aura
une probabilité Pn et une conséquence
Cn, alors le risque r vaudra
P1.C1 + P2.C2 +
... + Pn.Cn. Le produit Pi.
Ci est appelée valeur de l'aléa i.
CAMARA L. (2006), est parmi les premiers pionniers qui
abordent le risque en relation avec les institutions financières. Il
précise que le risque est tout fait ou événement dont la
réalisation est susceptible de greffer le patrimoine d'une institution.
Le risque a des conséquences qui se traduisent sur trois variables
clés de la gestion de l'institution : la solvabilité, la
liquidité et la rentabilité. La solvabilité est la
capacité d'une IMF à faire face à toutes ses dettes
(dettes à court, moyen et long terme) avec la totalité de son
actif. La liquidité est sa faculté à honorer ses
engagements à court terme avec son actif réalisable ou
disponible. Quant à la rentabilité, elle se traduit comme le
résultat obtenu par l'IMF au vu des moyens mis à sa disposition.
Conso (1985). Pense que le risque peut être
abordé de plusieurs manières différentes suivant que l'on
adopte le point de vue de l'entreprise en tant qu'une organisation ou du point
de vue de l'investissement c'est-à-dire celui qui fait un placement en
détenant un actif financier. La dissolution entre le capital
économique et le capital financier prend ici toute sa signification.
L'organisation de cette dissociation au travers des marchés financiers
permet un véritable transfert du risque qui naît de
l'activité économique sur l'actif financier.
Cobbaut (1987), pour sa part définit le risque comme
étant une caractéristique essentielle de situation où
l'agent économique voit les conséquences de ses décisions
dépendre d'événement extérieur dont la survenance
ne peut être prédite avec certitude.
II.1.2.2. Historique du risque
de crédit (Crouhy ,2000)
Le risque de crédit et la codification des relations
entre prêteurs et emprunteurs qui étaient déjà
au coeur des préoccupations des Rois des premières civilisations
.Il y'a 3300 ans,Hammourabi, Roi de Babylone au paragraphe 48 de son code des
lois, énonçait que, dans l'éventualité d'une
récolte désastreuse,ceux qui avaient des dettes étaient
autorisés à ne pas payer d'intérêt pendant un an. En
fait, ce paragraphe 48, qui est souvent attribué par erreur au
philosophe grec Thalès, qui a vécu 1200 ans après
Hammourabi, est le premier contrat d'option qui n'a jamais été
écrit. Le risque d'une mauvaise récolte était
transféré de l'emprunteur au prêteur, créant ainsi
un risque de crédit pour le prêteur.
Des recherches archéologiques récentes montrent
aussi que, dans l'ancienne Babylone, il y avait un marché de
crédit dynamique où les emprunteurs recherchant activement le
meilleur taux, comme c'est aujourd'hui le cas pour l'acheteur d'une maison.
Mais les prêteurs avaient aussi la liberté d'imposer une prime,
l'équivalent aujourd'hui de l'écart de taux (spread) pour
compenser le risque de défaillance.Plus récemment, à
partir du XVII siècle depuis que la Banque moderne a commencé son
évolution, la plupart des défaillances bancaires trouvent leur
origine dans l'incapacité des emprunteurs à rembourser leurs
dettes.
II.1.2.3. Le Risque de
crédit et son ampleur dans les IMF
Plusieurs auteurs définissent le risque de
crédit différemment. Selon Faye J. (1993), le risque de
crédit est le risque auquel est exposée une institution de
crédit dans le cas où un emprunteur se montrerait
défaillant. C'est en fait le risque de non remboursement de la
créance ou de non-paiement des intérêts de la
créance à l'échéance. Ce risque renvoie au
changement de la valeur de portefeuille de crédit résultant de
l'incapacité réelle ou perçue de l'emprunteur à
respecter tout ou une partie du contrat envers le prêteur. Le risque de
crédit, appelé aussi risque de défaillance, est lié
à l'incapacité du client de respecter les termes du contrat de
prêt. Un seul microcrédit ne pose pas un risque énorme
parce que le pourcentage sur le portefeuille total est insignifiant. Mais
puisque la plupart des microcrédits ne sont pas garantis, la
défaillance peut facilement s'étendre d'un petit nombre de
crédit d'une portion importante du portefeuille.
Cet effet de contamination peut être aggravé par
le fait que le portefeuille de micro finance se limite souvent à
certains secteurs d'affaires. Par conséquent, un grand nombre des
clients peut être exposé à une menace externe commune un
peu comme une maladie dans un cheptel. Le risque de crédit est le plus
connu et constitue le plus grave des vulnérabilités d'une
institution de microfinance. Comme pour toutes les institutions
financière, le plus grand risque en matière de microfinance est
d'octroyer un crédit et ne pas se faire rembourser. Le risque de
crédit est une préoccupation particulière dans les
institutions de microfinance dans la mesure où la plupart des
microcrédits ne sont pas garantis (Churchill et Coster, 2001).
II.1.2.4. La
spécificité du marché de crédit
La plus grande caractéristique du marché de
crédit est l'incertitude du non-paiement du montant prêté.
Comme tous les autres marchés, le marché de crédit est
déterminé par la loi de l'offre et de la demande de
crédit. Cette dernière émane des entreprises et des
ménages qui sont en besoin de financement de leurs activités
(Kalala, 1997).
Le taux d'intérêt est le prix du
prêt : c'est le montant que les emprunteurs paieront et que les
prêteurs recevront. Le taux d'intérêt assure
l'équilibre de la demande et de l'offre de prêts. Normalement un
taux d'intérêt élevé devrait décourager les
emprunteurs ; contrairement au taux d'intérêt faible qui
peut les encourager. Le taux d'intérêt défini par un
établissement de crédit comprend une prime de risque
censée compenser la perte encouru en cas de défaillance de
l'emprunteur. Cependant cette prime de risque ne peut pas être trop
élevée car le taux d'intérêt influence la
qualité du prêt. C'est-à-dire la capacité de
l'emprunteur à respecter ses engagements ; contrairement au prix
sur le marché néo-classique le taux d'intérêt ne
peut servir de variable entre l'offre et la demande.
Sur le marché de crédit, le prêteur et
l'emprunteur échangent une promesse de remboursement à
l'échéance alors que sur le marché des biens et services
la livraison du bien par les vendeurs et le paiement par l'acheteur sont
simultanée. Le non remboursement du montant emprunté peut
provenir de plusieurs causes notamment, un emprunteur peut s'avérer
incapable de rembourser ses dettes, pour causes de surendettement. De
même une entreprise cliente peut se trouver en état de cessation
de paiement suite à la dévalorisation de son actif
« risque d'actif ».
Les prêteurs se préoccupent donc d'évaluer
la qualité de la promesse de l'emprunteur c'est dire sa
probabilité de défaillance (Camara, 2006). Il existe de ce fait
une asymétrie d'information entre le prêteur et l'emprunteur.
L'aléa existe sur le marché des fonds
prêtable lorsque les emprunteurs sont incités à s'engager
dans des activités qui sont indésirables du point de vue du
prêteur. Dans des telles situations, le prêteur est plus
susceptible d'être sujet au risque de défaut. Une fois que les
emprunteurs ont obtenu le prêt ils sont enclins à investir dans
des projets d'investissement hautement risques, projets qui rapportent des
rendements élevés aux emprunteurs s'ils réussissent. Le
risque élevé, cependant, rend plus improbable le remboursement.
II.1.3. contrôle et
gestion du risque de crédit
La gestion du risque de crédit peut être
envisagé à deux niveaux : Avant et Après le
crédit.
II.1.3.1. contrôle du
risque de crédit
Avant d'octroyer un crédit, le créancier peut
réduire le risque de crédit en prenant certaines mesures de
contrôle qui réduisent la défaillance ou la perte
potentielle lors de la conception du crédit, telles que l'enquête
sur l'historique du client, l'orientation du client sur les attentes et les
procédures de l'IMF. Une fois que le crédit est octroyé,
la gestion du risque client transforme les mesures de contrôle qui
réduisent la perte potentielle en mesure de contrôle qui
réduisent des pertes réelles. Cette partie traite les quatre
mesures clés de contrôle de risque de crédit à
savoir : la conception du produit, le choix du client, les comités
de crédit et la gestion de défaillance (Churchill et Coster,
2001).
La conception du produit :
Les IMF peuvent contourner une partie importante de risque de
crédit en développant des produits qui tiennent compte des
besoins des clients. Les produits clients comprennent la taille du
crédit, le taux d'intérêt, l'échéancier de
remboursement, les conditions de garantie et autre exigences spécifique.
Les produits de crédit doivent être développent pour
répondre à l'objectif pour lequel le crédit est
destiné.
Le choix du client
Le premier pas pour limiter le risque de crédit
implique le choix des clients pour s'assurer qu'ils ont la volonté et la
capacité de rembourser le prêt. En analysant le profil du client
par rapport aux crédits, les institutions de micro finance utilisent
généralement la règle des cinq C ; qui consiste
à analyser :
1. Le caractère du
clientc'est-à-dire une indication de la volonté du
demandeur à rembourser et sa capacité à bien gérer
une entreprise.
2. La capacité :
consiste à analyse si les revenus de l'entreprise ou du ménage
peuvent couvrir le remboursement du crédit.
3. Le capital : analyser
l'actif et le passif du demandeur de crédit.
4. Cautionnement : analyser
l'actif que le demandeur peut céder en cas de non-paiement ou la
garantie de bonne moralité à rembourser le crédit en cas
de défaillance.
5. Conditionnement : consiste
analyser le plan d'affaire qui tient compte de la concurrence, le marché
du produit et service puis de l'environnement légal et
économique.
Les comités de
crédit
Les IMF doivent établir un comité de plusieurs
personnes pour la prise de décision d'octroi des crédits est une
mesure essentielle de contrôle pour réduire le risque de
crédit et la fraude. S'il revient à un seul individu de prendre
des décisions d'octroi de crédit, d'annulation de crédit
ou de rééchelonnement ou sur les termes d'octrois de
crédit, ce pouvoir peut être facilement abusé. Tandis que
les chargés de crédit peuvent faire partie de ce comité,
il est souhaitable qu'au moins un individu de haute responsabilité soit
impliqué.
La gestion de la
défaillance
Pour la gestion de la défaillance, il ya six
méthodes qu'on recommande aux IMF à savoir :
La culture institutionnelle :
Consiste à entretenir une culture institutionnelle
basée sur la tolérance zéro de retards et de suivi
automatique des compte accusant de retard de paiement.
L'orientation du client :
Un programme d'orientation soutenu par des graphiques et de
supports pédagogiques doivent simplement et clairement décrire
les conditions des services offerts, ce qu'est attendu de chaque client et les
procédures à suivre en cas d'arriérés.
Prime d'encouragement aux membres du personnel :
l'implication des membres du personnel en vue de décourager la
défaillance peut s'avérer efficace avec l'instauration d'un
système d'encouragement.
Pénalités sur
défaillance :
Les clients doivent être pénalisés pour
retard de paiements. Ceci pourrait impliquer selon la performance,
l'application des charges au prorata du nombre de jours de retard et limiter
l'accès au renouvellement des prêts aux clients.
Respects des termes de
contrat :
Une IMF va perdre contrôle de la qualité
portefeuille si elle ne met pas les termes du contrat en vigueur. Les IMF ne
doivent pas instaurer des politiques qu'elles ne pourront pas faire
refléter dans les contrats.
Le rééchelonnement du
crédit :
Il arrive que souvent que les emprunteurs aient la
volonté de payer mais ne soit pas en mesure de le faire. Après
s'être rassuré que c'est réellement le cas, il serait
approprié de rééchelonner un certain nombre de
crédit. Ceci doit être fait dans des conditions exceptionnelles
qui peuvent implique par exemple l'extension du terme de crédit
et /ou la réduction en montant périodiquement à
rembourser.
II.1.3.2. Processus de gestion
du risque de crédit
Le processus de gestion du risque de crédit comprend
quatre phases (Camara, 2006)
La détermination des critères d'acceptation des
actifs risqués (CAAR)
L'étude du dossier de crédit
La mise en place du crédit
Le suivie du crédit
Définition de la CAAR (critères d'acceptation
des actifs risques)
L'IMF doit se doter de CAAR pour l'ensemble de ses produits de
prêt. Il s'agit des critères auxquels se
référèrent les agents de crédit dans l'analyse des
dossiers des prêts. Tout prêt donnera lieu à une
identification, il s'agit :
Critère
d'éligibilité :
Plusieurs IMF exigent que les clients satisfassent certains
critères connus pour réduire le risque de crédit.
L'objet du prêt
Le montant du prêt : L'IMF doit se
rassurer que le montant de prêt est à la portée du
client.
Le taux d'intérêt : Le prix du
prêt dépend de plusieurs facteurs tels que le coût du
prêt et le niveau du risque. En général les prêts
dont les coûts et les risques sont élevés ont un taux
d'intérêt plus élevé. Les IMF qui diminuent la
valeur de leurs produits ne pourront pas couvrir leurs charges et ferons
éventuellement faillite.
La garantie : Le nantissement est le
mécanisme principal utilisé par les créanciers pour
réduire le risque de crédit. Souvent les clients de micro finance
ne possèdent pas les garantie de catégorie foncier, ils utilisent
plutôt des garanties non classique c'est-à-dire gage personnel et
le nantissement de substitution ; pour réduire le risque.
Echéance de remboursement :La
fréquence de remboursement permet à l'IMF de contrôler le
risque de crédit. Plus fréquent est le remboursement, plus
sensible sera l'institution à la qualité de son portefeuille.
Etude du dossier
Dans l'étude de crédit, l'IMF doit
procéder à une segmentation assez fine de son portefeuille en
classifiant ses clients par catégories sur la base de critères
tels que :
Ø Le total des revenus mensuels ou annuels
Ø Le secteur d'activité : commerce,
agriculture, élevage, etc.
Ø La nature de l'activité :
salarié, artisan, etc.
Ø Le sexe : homme ou femme
Cette étude est nécessaire à
l'acquisition d'une bonne connaissance du portefeuille client. En plus l'IMF
doit mettre en place une technologie sur l'évolution des secteurs
d'activité de ses clients de sorte à être capable
d'anticiper tout bouleversement. La visite de clientèle est essentielle
dans l'étude du dossier de crédit et constitue l'étape de
vérification de l'information donnée par l'emprunteur.
Mise en place du crédit
Après l'étude du dossier, le chargé de
prêt le transmet au comité de crédit qui effectue une
contre analyse avant de donner son avis. Dans cet avis, le comité de
crédit doit se conformer en particulier aux principes
généraux adoptés par l'IMF.
Lorsque la décision d'octroi du crédit a
été prise, le prêt ne doit pas être mis en place tant
que les garanties requises n'ont pas encore été
déposées par le client.
Suivi du crédit
Suivi du remboursement du crédit s'opère
à deux niveaux :
Le suivi individuel de crédit : Ce type
suivi se mène à travers les étapes périodiques des
comptes des clients bénéficiaires ; cette période
dépend de celle choisie par l'IMF pour le remboursement des
crédits qu'elle octroie.
Le suivi de l'ensemble du portefeuille de
crédit : Le suivi du portefeuille de crédit peut se
conduire au moyen d'une balance âgée. C'est un tableau qui liste
l'ensemble de bénéficiaires de crédit ainsi que les
remboursements effectués dans le temps. Il arrive qu'un client se
révèle manifestement défaillant, il convient d'appliquer
certain nombre de mesures :
La poursuite du recouvrement en faisant appel à un
huissier de justice
Le rééchelonnement de la dette consistant
à allonger le délai de remboursement du crédit d'un client
de bonne foi mais dont la situation financière est
dépréciée.
La constitution des provisions des provisions, celle-ci
concerne les crédits impayés depuis plus de trois mois (Churchill
et Coster, 2001)
II.1.3.3.La gestion des risques
dans les IMF
La gestion des risques demeure au coeur des
préoccupations des IMF, qu'elles soient rurales ou urbaines. Or les
réflexions à ce sujet sont éparses, et les IMF ne
disposent pas forcément de moyens financiers et humains, ni des
investigations et d'outils techniques pour y faire face (Churchill et Coster,
2001).
La gestion du risque, ou la prise de risques calculés,
réduit la probabilité de réaliser des pertes et minimise
le degré de la perte au cas où celle-ci arrivait. La gestion de
risque implique la prévention des problèmes potentiels et la
détection anticipée des problèmes réels quand
ceux-ci surviennent. La gestion des risques est un processus continu à
trois étapes.
Figure 1 : Processus de
gestion à trois étapes
Identifier les
vulnérabilités :
Avant de gérer les risques au sein d'une organisation,
il est important d'identifier au préalable les faiblesses, les limites,
les menaces actuelles et potentielles de l'organisation. Un aspect important de
gestion des risques est de prévoir les risques probables de
l'organisation à court, moyen et long terme.
Concevoir et mettre en oeuvre des systèmes
de contrôle :
Une fois que l'IMF a identifié ces points
vulnérables, elle peut concevoir et mettre en exécution des
mesures de contrôles pour les amoindrir.
Suivre l'efficacité des systèmes de
contrôle mis en place :
Une fois le système de contrôle en place, les IMF
doivent pouvoir suivre et apprécier son degré de
fonctionnalité et son efficacité. Les outils de suivi consistent
avant tout en un tableau de bord d'indicateurs de performance que les
Directeurs et Administrateurs doivent établir et suivre afin de
s'assurer de la bonne gestion de l'IMF. La gestion des risques est un processus
continu car la vulnérabilité change avec le temps. Egalement, les
risques varient sensiblement selon l'étape de développement de
l'institution.
De façon spécifique, la gestion du risque de
crédit peut se présenter sous deux aspects : les mesures
préventives que les prêteurs prennent avant l'octroi du
crédit et les mesures d'encouragement après le
déboursement pour permettre le remboursement dans les délais.
II.1.4. les déterminants du risque de
crédit
Nous adoptons ici une approche globale et nous insistons sur
les facteurs macro-économiques.
L'environnement
macroéconomique :
Le risque de crédit, peut être identifiée
par l'existence des facteurs macro-économiques qui ont souvent
joué un rôle non négligeable dans le déclenchement
des crises des institutions financière mais aussi des IMF, plus
particulièrement dans les pays émergents. Parmi ces facteurs nous
pouvons citer généralement : les fluctuations des taux
d'intérêt, la volatilité des flux de capitaux
étrangers, le régime du taux de changes et la volatilité
domestique des taux de croissances et d'inflations.
L'environnement institutionnel,
réglementaire et légal :
La faiblesse de l'environnement institutionnel et
réglementaire rend les institutions financières sensibles au
déclenchement de la crise, cela se réalise dans les pays
où les règles d'application des lois sont faibles, la
bureaucratie inefficace et les mécanismes d'application des contrats
sont peu performants.
L'intervention des autorités
gouvernementales :
Dans certains pays émergents, le fonctionnement des
institutions financières était intimement lié à la
politique et au comportement du gouvernement, cette intervention de la part des
autorités publiques prend diverses formes telles que la participation de
l'Etat dans le capital ainsi que l'intervention dans la décision
d'octroi de crédit. De ce fait, il y a une influence majeure
gouvernementale sur le comportement décisionnel de ces institution peut
conduire à des situations médiocres touchant la solidité
et la profitabilité des établissements de crédits.
Environnement Physique :
Certaines localités sont astreintes à des
calamités naturelles (inondations, tourbillons ou sécheresse) qui
affectent les ménages, les entreprises, les flux de revenus et la
prestation de services de microfinance. En plus, l'infrastructure physique -
telle que le transport, la communication et la disponibilité des
infrastructures bancaire dans la localité de l'IMF - peut l'exposer
à une vulnérabilité accrue.
II.1.5. mesure du risque de
crédit
Le risque de crédit ainsi que son rôle important
sont au coeur des innovations et de développement des divers
modèles permettant de gérer efficacement le risque. La
nécessité de mesurer le risque de crédit a
été mise en place et impulsée par les marchés
financiers et les autorités de supervision (voir accords la Bâle
II), depuis lors, s'est développée la modélisation de ce
risque ; on est passé de l'approche qualitative et subjective de
défaut à une évaluation quantitative et probabiliste de ce
risque.
Plusieurs méthodes ont été mises en place
pour mesurer le risque de contrepartie, à côté des
méthodes statistique appelée aussi l'approche quantitative, on
peut trouver l'approche structurelle présentée par le
modèle de Merton, l'approche actuarielle connu sous le nom de
« rating », l'approche macroéconomique et d'autre
par le « spread ». Toutes ces approches, avec une
diversité au niveau de démarche théorique, ainsi que leur
mise en oeuvre, concourent au même objectif ; la maîtrise du
risque de crédit.
La modélisation de risque de défaut est
considérée comme une innovation en matière de gestion de
risque, d'où malgré les avantages découlant de ces
approches, il y a une complexité et des limites qui restent toujours
présentes.
· L'approche structurelle : modèle
de la firme
L'approche structurelle du risque de crédit a vu le
jour suite aux travaux de Merton (1974), qui sont fondés sur la
théorie d'évaluation des options développés par
Black & Scholes (1973). Le modèle de Merton
(1974) est le premier modèle moderne de défaut ainsi que le
premier modèle structurel, du fait qu'il relie directement le risque de
crédit à la structure financière de la firme, d'où
qu'une possibilité de faire défaut se manifeste lorsque le prix
des actifs se trouve au-dessous d'un certain seuil, qui est situé
à proximité inférieurs de la valeur des dettes.
Ce type d'approche est développé aussi par
divers travaux autres que ceux de Merton (1974) en essayant de présenter
le défaut comme un processus endogène directement lié
à la structure du capital d'une firme, en d'autre terme le profil de
gains des actionnaires et des créanciers, est comparable à celui
des options. En outre, le model structurels saisit le risque de crédit
comme la probabilité d'insolvabilité, en d'autre terme le risque
que la valeur des actifs d'un débiteur ne couvre plus le montant de ses
dettes, de même cette approche conduit théoriquement à une
évaluation de la dette risque et des produits dérivés de
crédit qui correspond à la valeur des actifs de l'entreprises.
Cette approche qui trouve son application dans les
modèles bancaires d'analyse de portefeuille de crédit, son
avantage majeur est d'articuler le risque de crédit et la performance de
la firme, permettant une évaluation intégrée et
cohérente des divers titres émis par l'entreprise qu'ils
s'agissent des actions ou d'obligations convertibles, ou encore des dettes
risquées. Ainsi les modèles structurels sont
considérés comme une approche systématisée qui
remplacerait une démarche traditionnelle d'évaluation au cas par
cas du risque crédit de chaque firme à partir de
l'évolution de son comportement.
Les limites qui découlent de ces modèles de la
firme sont d'ordre conceptuel et pratique, du fait qu'il est difficile à
mettre en place la procédure d'évaluation de la structure
complexe des priorités de remboursement, en fonction de la
séniorité de toutes les dettes du passif et du hors bilan. De
plus ils trouvent généralement des difficultés à
rendre compte d'une manière convenable de la structure des spreads de
crédit observée, et de leurs sensibilités à
certaines variables (taux d'intérêts), d'où ils ne prennent
pas en compte de la non convergence vers zéro des spreads de
crédit pendant une échéance courte même pour les
entreprises moins endettés (Ilhem ZORGUI,2006).
· L'approche
macroéconomique :
Ce type d'approche d'ordre macroéconomique
considère le défaut comme une fonction de la position d'un
secteur dans le cycle économique. En d'autre terme, cette approche
consiste à évaluer la manière dont les différents
scénarios macroéconomiques peuvent affecter le risque d'un
portefeuille, d'où celui-ci est considéré comme une
agrégation « bottom-up » du risque propre à
chaque entreprise, et d'autre de type « top-down » qui
évalue des déterminants communs et applicables à
différentes catégories des débiteurs.
A ce stade, l'approche macroéconomique a pour objectif
majeur de transformer les matrices inconditionnelles de transition à une
autre matrice conditionnelles à la position de l'économie dans
l'ensemble du cycle, d'où en période de chute d'activité
les probabilités de défaut augmentent et la situation des
emprunteurs s'aggrave, alors que dans la période de maturité on
se trouve dans une situation inverse. Ainsi une nécessité d'un
modèle multifactoriel afin de simuler les probabilités de
distribution de défaut et de migration pour les débiteurs dans
différentes industries pour chaque pays, ces probabilités sont
déterminées d'une manière conditionnelle en fonction des
facteurs macroéconomique, comme le taux de croissance, le taux de
chômage, le taux de change, les taux d'intérêts,...
La probabilité de défaut est
présentée comme suit :
P,t j = F(Yj,t ; Vj,t)
Où : Pj,t : la probabilité
conditionnelle d'un débiteur classé dans le segment j (pays,
industries, catégorie de rating) au temps t.
Yj,t : indice macroéconomique spécifique au
segment j (pays, industries, catégorie de rating) construit sur la base
d'un modèle multifactoriel de la forme suivante :
Yj,t = G(Xi,t ; Vj,t) et Vj,t ~ N(0,j)
Où Xi,t=(X1,t ; X2,t ; .......Xn,t)
Les différentes variables macroéconomiques, dont
dépend le segment j sont en période t, et Vj,t
considérées comme un terme d'erreur qui suit une démarche
aléatoire et représente les divers chocs et innovations ,
indépendamment des Xi,t.
Ce modèle se partage en deux compartiments, les
variables macroéconomiques qui caractérisent le cycle, et les
innovations (systémiques et spécifiques aux secteurs), qui
créent l'incertitude sur la distribution des pertes dans les simulations
de Monte Carlo.
En ce qui concerne les corrélations de défaut
entre divers segments de risque, elles ne sont pas modélisées,
car elles sont déterminées d'une manière implicite
à travers la réactivité de chacune d'elles, et à
travers des variables communes ce qui est contradictoire avec les deux autres
approches.
En effet le modèle met en évidence les effets de
diversification et les facteurs systémiques non diversifiables.
D'où, plus le portefeuille sera diversifié moins les chocs non
systématiques seront importants. Ainsi son avantage se manifeste dans
l'utilisation des sources d'information plus diverses par apport à
celles utilisées par les autres modèles, mais l'existence d'une
certaine relation de causalité dans le passé, qui est
utilisé comme un outil statistique de régression peut ne pas
être vérifiée dans le futur, puisque une information sur
les taux de défaut par pays ou par industrie est relativement rare, de
plus il peut être considéré comme délicat la
réalisation de certaines estimations en se basant sur des variables
macroéconomiques sélectionnées arbitrairement.
· L'approche actuarielle :
Une nouvelle approche s'est développée
grâce au recours aux « rating » appelée aussi
notation de crédit. C'est l'approche actuarielle qui est similaire
à celle de management du risque de marché où aucune
hypothèse n'est faite sur la cause des mouvements de prix de
marché, d'où le risque de défaut n'est pas
nécessairement relié à la structure capitalistique de
l'emprunteur ni à la situation économique du secteur auquel il
appartient.
En effet les ratings ne mesurent pas directement des
probabilités de défaut, mais ils se constituent comme une base
pour les estimer, du fait que les agences de notation attribuent des notes
concernant des échantillons d'entreprises suffisamment large dont
l'objectif recherché, et que ces données historiques de
défaut soient significatifs pour les prendre en considération ,
en d'autre terme les données statistiques de défaut historique
peuvent être utilisées comme l'estimation des probabilités
futures de défaut.
Ce type d'approche actuarielle des événements de
crédit par les ratings nécessite de bien définir les
caractéristiques de ces derniers sous certains aspects, l'horizon
d'estimation, la dépendance par rapport aux cycles économiques et
l'homogénéité sectorielle. Ainsi, des tables de
défaut sont mise en place par les agences de notation, appelées
aussi (de mortalités), qui consistent à rassembler les
séries historiques ceux de défaut passées comportant des
taux de mortalités marginales (pour un horizon d'un an) et ceux
cumulés (horizon de plusieurs années) par classe de rating. De
plus l'existence d'une matrice de transition qui est considérée
comme « la matrice qui définit pour un crédit, une
classe de crédit ou encore tout un portefeuille, l'ensemble de
migrations c'est-à-dire des probabilités de passer d'une classe
de crédit à une autre (y compris la probabilité de faire
défaut à partir de chaque classe de crédit).
L'approche par les ratings, est en ce qui concerne sa
méthodologie est utilisée d'une manière fréquente
dans la filière crédit des banques, pour la matrice de
transition, qui se base sur des données établies sur une longue
période, peut entraîner l'extrait d'une probabilité moyenne
et très approximatifs, en d'autre terme il y a une supposition que ces
probabilités de transition sont les même au cours du temps et
elles sont indépendantes des événements passés,
alors que la situation financière d'un emprunteur se trouve
conditionnée par sa situation au cours des périodes
précédentes. D'une manière générale ce
matrice se trouve stable dans l'espace, puisqu'il décrit le risque d'une
façon identique quels que soient le secteur et la localisation
géographique, de plus toutes les entreprises de même rating ont la
même probabilité de défaut quel que soit leurs taux de
recouvrement.
· L'approche par les
spreads :
La naissance de ce type d'approche est pour résoudre
les difficultés des modèles de Merton, ainsi que pour tarifier
les produits dérivés de crédit, son rôle majeur est
de partager le taux d'intérêt nécessaire pour le
financement d'une contrepartie entre le taux sans risque et une prime de risque
appelée « spread », ce dernier incorpore
diverse informations sur la qualité de l'emprunteur, ainsi que la
liquidité de la transaction sous-jacente ou plus générale
du marché.
Du fait qu'une autre méthode se manifeste par le
lancement d'une nouvelle approche qui consiste à calculer la
probabilité de défaut et les extraire directement des spreads,
d'où ce type d'approche est fondé sur un processus exogène
qui caractérise la probabilité de défaut.
Duffie et Lando(1999), qui mettent en évidence que la
sous-évaluation des modèles structurels ne prennent pas en compte
la manque d'information sur les investisseurs , d'où les données
comptables publiées restent toujours insuffisantes et incomplètes
, alors que dans les modèles sous forme réduit, le temps de
défaut est défini d'une manière exogène et donne
plus d'importance au processus stochastique basé sur des informations de
marché au lieu d'information comptable.
Alors en ce qui concerne l'hypothèse d'absence
d'opportunité d'arbitrage est centrale, ce qui implique que
l'espérance du rendement des actifs est égale au taux sans
risque, en fait on peut déduire des tauxYt, à la
période t la probabilité de défaut
htappelée aussi risque neutre en supposant un taux de perte
en cas de défaut noté L, ce qui implique :
Avec, rt : taux sans risque
htL : Le spread, qui permet de mesurer la
perte anticipée
II.2. APPROCHE EMPIRIQUE
Des nombreuses études ont été
déjà réalisées sur le risque de crédit dans
les institutions de microfinance et bancaire. Sans être exhaustif, nous
présentons certaines qui paraissent être
représentatives.
MitimaMurula (2007), a mené une étude sur
l'évaluation et la gestion du risque de crédit dans les
IMF de Bukavu en s'appuyant sur la méthode statistique et
comparative, et avec un échantillon de 60 clients, il montre que le
prêt familial est le plus important en termes d'effectifs des
bénéficiaires des crédits et constitue le groupe qui
bénéficie le plus de prêt que d'autre. Au niveau des
créances non recouvrées, les clients accédant aux
crédits grâce à la caution solidaire sont les plus
exposés au risque de non remboursement pour le cas de l'agence de Kadutu
alors que c'est le prêt familial qui connaît un niveau de risque
élevé pour l'agence d'Ibanda. Le plus financé est le
petit commerce et c'est le secteur qui présente plus de risque de non
remboursement.
Muhaya (2006), a mené une étude sur le risque de
crédit dans les IMF de Bukavu (cas de la CoopecNyawera). Par la
méthode statistique, montre que le crédit accordé par la
Coopec connait une forte dispersion autour de la moyenne mensuelle ce qui
affirme l'existence du risque de crédit. Le secteur commerce
général est le secteur le plus exposé au risque de
crédit et le genre masculin présente la grosse part des
impayés dans le portefeuille de crédit.
Mbaswa (2002), dans «la gestion des créances
douteuse dans les IMF de Bukavu». Par le model probit, il trouve qu'au vue
de la nouvelle vague de financement dit microfinance sans garantie
réelle, il y a lieu de s'inquiéter du volume accru des
créances douteuses. Ces dernières constituent un danger
hypothéquant la viabilité et la pérennité de
l'institution. Selon ses résultats, le genre féminin ne joue pas
en faveur du remboursement.
Holonkou et alli (2001) s'intéressent aux
déterminants de remboursement de crédit au Benin. Par la
méthode probit, montrent que les garanties matérielles, le
secteur d'activité, le taux de dépôt et l'expertise, le
prolongement de la durée de service du personnel des IMF sont les
déterminants les plus importants du taux de remboursement de
crédit des IMF.
MitimaNzigire (2008), a fait une étude sur le risque de
crédit et la rentabilité dans les IMF cas du PAIDEK. Elle a
montré que le risque de crédit n'a pas un impact très
grand sur la rentabilité de l'IMF, mais cela peut s'explique par
d'autres facteurs.
International Research Journal of Finance and Economics a
publié une étude sur l'évolution du risque de
crédit dans le secteur bancaire en nouvelle Zélande par la
méthode économétrique, montre que le revenu, rapport de la
valeur d'emprunt, degré d'instruction du chef de ménage,
l'âge du chef de famille et l'état civil sont les variables
susceptibles des déterminants significatives du risque de
défaut.
TurkishEconomic Association (2004) a conduit une étude
sur l'évaluation empirique du risque des consommateurs par la
méthode économétrique et avec un échantillon de 500
ménages, indiquent que des variables financières plutôt que
les caractéristiques démographiques des clients ont une influence
significative sur le risque de crédit. Ainsi, plus le temps de
maturité est long, plus le taux d'intérêt est haut, et plus
les risques de défaut de crédit sont hauts. Ceci suggère
que les banquiers appliquent des ajustements appropriés aux variables
financières afin de réduire au minimum le risque de défaut
de crédit.
MUHAYA Xavier (2009), a mené une étude sur les
déterminants de la performance de remboursement dans le système
financier décentralisé à Bukavu. Par la méthode de
régression (modèle probit), avec un échantillon de
131clients de trois institutions (PAIDEK, COOPEC NYAWERA et PLD), il montre que
l'activité exercée par l'emprunteur, la distance entre
l'institution et le domicile de l'emprunteur, les types de garantie, la
fréquence de visites, le montant obtenu, l'expérience
déjà réalisée et l'épargne de l'emprunteur
provoquent un accroissement du taux de remboursement de crédit dans les
SFD.
Ilhem ZORGUI (2006), a mené une étude sur le
risque de crédit: évaluation à partir des engagements des
banques auprès des grands groupes tunisiens, par la méthode
actuarielle et avec un échantillon de 100 groupes, il montre que le
secteur du tourisme est jugé le plus risqué et les banques
disposent d'un niveau de provisionnement insuffisant pour couvrir ce risque,
d'autant que ce dernier constitue un pourcentage considérable des fonds
propres.Ci-dessous le tableau synthétique de la revue empirique.
Tableau 1: Tableau synthétique de la revue
empirique
Année
|
Méthodologie
|
Résultat du travail
|
MitimaNzigire (2008)
|
Statique et économétrique
|
Le risque de crédit n'a pas un impact très grand
sur la rentabilité de l'IMF, mais cela peut s'explique par d'autres
facteurs.
|
Muhaya (2006)
|
Statique
|
Le secteur commerce général est le secteur le
plus exposé au risque de crédit et le genre masculin est le genre
du groupe ayant une grosse part des impayés dans le portefeuille de
crédit.
|
Ilhem ZORGUI (2006)
|
Actuarielle avec un échantillon de100 Groupes
|
Le secteur du tourisme est jugé le plus risqué et
les banques disposent d'un niveau de provisionnement insuffisant pour couvrir
ce risque, d'autant que ce dernier constitue un pourcentage considérable
des fonds propres.
|
MUHAYA (2009)
|
Modèle probitAvec un échantillon de 131
clients
|
L'activité exercée par l'emprunteur, la distance
entre l'institution et le domicile de l'emprunteur, les types de garantie, la
fréquence de visites, le montant obtenu, l'expérience
déjà réalisée et l'épargne de l'emprunteur
provoquent un accroissement du taux de remboursement de crédit dans les
SFD.
|
MITIMA Murula (2007)
|
Statique avec un échantillon des 60 Clients
|
le prêt familial est le plus important en termes
d'effectifs des bénéficiaires des crédits et constitue le
groupe qui bénéficie le plus de prêt que d'autre. la
caution solidaire est le plus exposé au risque de non remboursement pour
le cas de l'agence de Kadutu alors que c'est le prêt familial qui
connaît un niveau de risque élevé pour l'agence d'Ibanda.
Le plus financé est le petit commerce et c'est le secteur qui
présente plus de risque de non remboursement.
|
Holonkou et alli (2001)
|
Modèle probit
|
Les garanties matérielles, le secteur d'activité,
le taux de dépôt et l'expertise, demeurent les
déterminants important du taux de remboursement.
|
International Research Journal of Finance and Economics
(2006)
|
Econométrique
|
Le revenu, rapport de la valeur d'emprunt, degré
d'instruction du chef de ménage, l'âge du chef de famille et
l'état civil sont les causes déterminantes significatives du
risque de défaut.
|
TurkishEconomic Association (2004)
|
Econométrique avec un échantillon de 500
clients
|
Les variables financières plutôt que les
caractéristiques démographiques des clients ont une influence
significative sur le risque de crédit. Ainsi, plus le temps de
maturité est long, plus le taux d'intérêt est
élevé, et plus les risques de défaut de crédit sont
hauts.
|
Mbaswa (2002)
|
Statistique
|
Au vue de la nouvelle vague de financement dit microfinance
sans garantie réelle, il y a lieu de s'inquiéter du volume accru
des créances douteuses. Ces dernières constituent un danger
hypothéquant la viabilité et la pérennité de
l'institution. Selon ses résultats, le genre féminin ne joue pas
en faveur du remboursement.
|
CHAPITRE III : APPROCHE
METHODOLOGIE
Tout
travail se voulant scientifique doit être élaboré selon une
certaine approche méthodologique.Ainsi « la
méthode au sens large est un ensemble des opérations
intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les
vérités qu'elle poursuit, les démontre et les
vérifie »12(*)
Dans
le cadre de ce travail, il est question d'identifier la catégorie de
femmes crédible et de Déterminer si le comportement de femmes qui
remboursent leur prêt et ceux qui ne remboursent dépend de leur
condition socio-économiques de leur famille.
C'est ainsi que ce
chapitre s'articule autour de trois sections :
Ø Technique de
collecte de données, celle-ci nous permet de décrire la
manière dont nous avons collecté les données ;
Ø Technique de
traitement de données, nous permet de décrire la variable
dépendante et les variables indépendantes
III.1.TECHNIQUE DE COLLECTE DE
DONNEES
Pour essayer d'écarter la confusion entre
méthode et technique, retenons que la technique est l'outil de
travail ; un instrument adéquat servant à la récolte
des données qui doivent être appréhendées,
systématisées et présentées objectivement par la
méthodeappropriée et une méthode regroupant une ou
plusieurs techniques suivantes :
Ø Technique documentaire
Elle consiste à étudier, avoir des constats avec
différents manuels, documents et ouvrages consultés,
analysés les documents pour arriver à déterminer les faits
ou phénomènes dont les documents portent traces.
Ø Technique d'interview
Nous avons eu un entretiencaractérisé d'une
série d'interrogation avec les femmes bénéficières
de micro-crédit et le directeur de crédit de l'IMF TUJENGE.
Ø Technique d'observation
Consiste en un regard attentionné sur un
phénomène donné en vue d'en comprendre la
réalité. Elle nous a permis de faire constat personnel sur le
phénomène de micro-crédit.
Dans cette partie du travail, nous avons utilisé la
technique documentaire pour la collecte des données empiriques. Nous
nous sommes servis des données qui sont disponibles chez TUJENGE ;
c'est-à-dire la base des données du portefeuille de
crédit et les dossiers des clients de l'agence de Bukavu sur une
période de dix ans pour ce qui est de l'ampleur et des
déterminants.
La base des données a été
disponibilisée par la direction centrale de TUJENGE. Nous avons pu
ressortir en trois jours l'évolution du portefeuille de crédit
mais aussi celle du portefeuille à risque. Ces données
étaient rangées selon le genre et le secteur d'activité du
client. Nous avons examiné trois types de document : La fiche
d'évaluation, d'acceptation et du crédit du groupe disponibles
dans l'agence de Lubumbashi pendant deux semaines. En effet, la fiche
d'évaluation disponible chez TUJENGE fait ressortir : le sexe du
demandeur de crédit, capital propre du client, lettre de demande du
crédit. La fiche d'acceptation du groupe fait ressortir :
L'ancienneté du groupe dans l'activité, relation entre les
membres du groupe, activité du groupe et genre du groupe. La fiche du
crédit fait ressortir : L'échéance du crédit,
la garantie offerte, la date du demande de crédit et la date d'octroi du
crédit, nous permettant de ressortir la durée de l'étude
du dossier, le montant de crédit octroyé et parfois même
les causes du non remboursement. Nous avons donc utilisé ces variables
car elles s'avèrent importantes pour apprécier le crédit
du point de vue de l'emprunteur.
Pour constituer notre échantillon, nous avons
demandé la liste de tous les dossiers de femmes
bénéficiaires au cours de ces dix ans de notre étude. Cela
nous a facilité la tâche de constituer notre échantillon
d'une manière aléatoire. Ci- dessous le tableau de
répartition des dossiers de femmes bénéficiaires.
Tableau
2: Répartition de l'échantillon
Année
|
Nombres
|
Proportion
|
2010
|
15
|
14,56
|
2011
|
18
|
17,48
|
2012
|
18
|
17,48
|
2013
|
24
|
23,3
|
2014
|
28
|
27,18
|
Total
|
103
|
100%
|
III.2.TECHNIQUE DE TRAITEMENT DE
DONNEES
Dans cette section nous allons présenter
séparément la variable dépendante et les variables
indépendantes de notre modèle.
III.2.1. La variable
dépendante
La crédibilité (C), qui est la variable
dépendante, est appréhendée comme la capacité d'un
emprunteur à faire face à ses engagements, c'est-à-dire de
rembourser son crédit.
III.2.2. Les variables
indépendantes
La crédibilité peut être expliquée
par plusieurs variables liées entre autres aux
spécificités des clients, aux activités financées
par les crédits souhaités ou des spécificités
des institutions. Nous référant aux études
antérieures et sur les fiches d'évaluation, d'acceptation et de
crédit des clients disponibles chez TUJENGE, nous avons retenu 10
variables susceptibles d'expliquer le risque de crédit.
Ø Secteur d'activités de
l'emprunteur(SECTACTIV)
Cette variable est qualitative. Il s'agit du secteur dans
lequel le client qui demande le crédit oeuvre. Même si les clients
exercent dans plusieurs secteurs, nous avons retenu dans le cadre de notre
étude deux grands secteurs: le secteur de production et le secteur de
commerce. Nous postulons que le secteur d'activité influence
positivement le risque de crédit ; et les clients qui oeuvre dans
le secteur de production seraient plus exposés, au risque de
défaut par rapport à ceux qui exercent dans le commerce
étant donné que dans secteurs autres que le commerce, la
capacité de remboursement diminue du fait des délais
élevés de récupération du fond investi et la
faiblesse en rotation des stocks. Il est constaté que les petits
commerçants ont un taux de rentabilité faible mais aussi un
délai de récupération est élevé
c'est-à-dire la rotation d'approvisionnement est grande par rapport aux
autres secteurs ce qui fait qu'ils ont régulièrement de
liquidité.
Ø L'expérience de l'emprunteur avec
l'IMF(EXPEMPR)
Cette variable est quantitative et mesure le nombre de fois
que le client a déjà bénéficié du
crédit au sein de l'IMF. Son impact est positif sur la variable
dépendante. Le nombre d'expérience de l'emprunteur avec un
établissement de crédit est d'une grande importance sur le
remboursement du crédit de ce dernier. Il présente l'avantage
d'être observable par l'institution dans le cadre des renouvellements de
crédit. Plus un emprunteur développe de l'expérience avec
une institution, plus il développe aussi une certaine
familiarité avec la politique de crédit. Le nombre de fois
renvoient aussi à la qualité car, seuls les bons clients peuvent
accéder à plusieurs crédits d'un montant variable.
D'où une relation inverse entre le risque et l'expérience du
client avec l'institution.
Ø Relation entre le membre du groupe
(RELMEMBR)
Cette variable est qualitative. Dans notre étude, elle
détermine la relation qui unit un groupe de client qui cherche à
avoir un crédit. Cette relation peut être familiale, de voisinage,
amicale, d'affaire, etc. La relation des membres au sein d'un groupe est
très importante sur le remboursement de leur crédit. En effet,
lorsque les clients viennent d'une même famille ils peuvent facilement se
liguer contre l'IMF. Il est aussi difficile d'appliquer la pression dans un
groupe où les gens sont très familiers. Il apparait une certaine
négligence au sein des membres ayant une relation familiale dans le sens
où chacun d'eux pourraient jeter facilement la responsabilité
à l'autre en cas de non remboursement alors que dans une relation
d'affaire les membres ont un objectif bien déterminé qui les
unit et chacun d'eux cherchent plus à protéger ses
intérêts personnels ce qui incitent au remboursement à
temps de crédit. Nous postulons dans ce cas, que c'est la relation
familiale qui présente un risque élevé par rapport
à une relation d'affaire et son impact peut être positif sur la
variable dépendante.
Ø L'échéance de remboursement
de crédit(ECHEREMB)
Il s'agit d'une variable quantitative. Il se
réfère à la période de remboursement d'un
crédit ; dans notre cas, ce nombre s'exprime en termes de mois. Ce
délai ne doit pas être ni trop court ni trop long parce que
lorsque ce délai est trop court le client aura des problèmes de
rembourser le crédit à temps mais aussi lorsque ce délai
est trop long, cela peut entraîner certains risques à
l'institution comme le risque de liquidité. Mais toute fois, plus le
délai de remboursement des crédits est acceptable, plus les
emprunteurs peuvent rentabiliser leurs activités et résoudre
leurs difficultés financières et, par conséquent
rembourser à temps. Certains travaux orientés vers les IMF
affirment que plus le délai de remboursement est long, plus le risque de
non remboursement est faible (Marie Godquin, 2001 ; Honlonkou et
Alli, 2006), cité par MUHAHA Xavier (2009).
Ø Capital propre de
l'emprunteur(CAPPROP)
Le capital propre est un facteur qui influe sur le risque de
non remboursement par l'emprunteur. Cette variable est quantitative. Elle
représente le montant total en dollars que l'emprunteur a investi dans
son activité. Etant donné que le niveau du capital influe sur le
niveau de l'activité de l'emprunteur, plus il est élevé,
plus la probabilité de remboursement est élevé. Donc le
niveau du capital de l'emprunteur est une fonction inverse du risque de
crédit. Départ la théorie, il y a une corrélation
négative entre le risque de crédit et le capital propre de
l'emprunteur. De ce fait, nous nous attendons à un coefficient
négatif pour cette variable.
Ø Ancienneté des membres du groupe
dans l'activité(ANCGROUP)
La variable ancienneté du groupe est quantitative et
indique le nombre d'années que le groupe exerce une activité.
Pratiquement, plus les membres ont une ancienneté dans une
activité moins ils sont risqués. L'ancienneté du client
crée une certaine maitrise dans son activité ce qui peut rendre
sa rentabilité stable et la probabilité de tomber en faillite
minime et lui permettra donc de faire face à ses engagement. D'où
une fonction inverse entre le risque de crédit et l'ancienneté
du groupe.
Ø Montant de crédit obtenu(MONTAOCT)
Il s'agit d'une variable quantitative. Elle exprime le montant
effectif en dollars que le client a reçu de l'IMF. Ce montant doit
correspondre au besoin du projet ainsi qu'à la capacité de
remboursement de l'emprunteur. Le prêteur peut proposer un ajustement
à la hausse ou à la baisse du montant demandé. Evidemment,
plus le montant accordé est élevé plus aussi la charge
à payer en terme d'intérêt sera élevée alors
que l'emprunteur peut se trouver dans une activité qui peut ne pas
engendrer une somme importante pour pouvoir rembourser, plus aussi l'exposition
au risque de crédit de l'institution est élevée car, le
montant en jeu est plus grand. Pratiquement, certains travaux confirment le
fait que plus le montant obtenu est suffisant plus l'activité
financée réalise une rentabilité considérable et
mieux le risque de crédit est réduit (Xavier 2009).
Ø Etude du dossier de client
(ETUDDOS)
Cette variable est quantitative. Elle renvoie au temps qui
sépare le premier jour de la demande du crédit par le client
jusqu'au jour où il reçoit le crédit ; ce nombre
s'évalue en termes de jours. Elle indique l'importance accordée
à la procédure de l'étude du dossier du client par l'agent
de crédit. Cette procédure permettra à l'agent de
crédit de vérifier les informations fournies par le client si
elles sont vraies ou pas et lorsque ces informations sont fausses, il peut
refuser d'accorder le crédit. Plus l'étude du dossier a pris du
temps pour être analysé, plus nous pensons qu'elle est bien
faite ; plus le risque du non remboursement de crédit est faible,
d'où une fonction inverse entre le risque de crédit et
l'étude du dossier.
Ø Affectation du crédit à
l'objectif stipulé dans le contrat(AFF)
Il s'agit d'une variable qualitative. Cette variable est
dichotomique et prend la valeur 1 si l'emprunteur n'affecte pas le
crédit à l'activité défini dans le contrat de
crédit et 0 si autres.Au travers cette étude, l'affectation du
crédit à l'objectif stipulé dans le contrat veut traduire
le fait que l'emprunteur peut se détourner l'objectif du crédit
demandé si les visites des agents de crédit sont
irrégulières. Cette variable peut avoir une influence sur le
risque de crédit une fois que l'emprunteur oriente le crédit vers
une activité non maîtrisée pouvant apparaître
risquée et alors les difficultés de remboursement pourraient
survenir.
Ø L'impact de l'environnement et autres
éléments de la conjoncture (ENVCONJO)
Variable qualitative. Il peut s'agir du vol, la guerre, des
calamités naturelles, la faillite etc. Cette variable est
d'une influence très grande sur le remboursement de crédit
puisque les éléments non maîtrisés de la conjoncture
peuvent réduire les activités commerciales de l'emprunteur ;
ce qui diminue la fréquence d'achat et donc l'incapacité de
l'emprunteur à rembourser à temps ou presque pas. Ces
éléments augmentent le risque de crédit. Nous nous
attendons à une relation positive à cette variable.
CHAPITRE IV : ANALYSE
DE LA SITUATION DES FEMMES BENEFICIAIRES DE CREDIT DE TUJENGE
Au cours de deux dernières décennies, on a
enregistré au niveau économique etsocial des nouvelles
stratégies assurant aux femmes un rôle plus important à
lasurvie familiale à travers l'accès aux microcrédits,
à la création d'entreprises. Nul ne peut négliger l'effet
positif du micro-credit sur les bénéficiaires, même des
pays puissants économiquement (USA, l'Europe, l'Asie...). Ces pays ont
importé ce mécanisme pour combattre l'exclusion sociale, ce qui
explique en partie l'efficacité de cette nouvelle stratégie dans
l'instauration d'un équilibre économique et social sain et
opérant.
Ainsi l'institution de micro finance TUJENGE, interviennent
dans les activités principales de leurs groupes cibles pour les aider
à générer les revenus immédiats à leur
survie en octroyant des microcrédits et formant les
bénéfices sur la gestion des crédits.
IV.1. CONDITION EXIGEE POUR
BENEFICIER DU CREDIT
Pour accéder au crédit, tout
bénéficiaire doit:
· Avoir un compte chez TUJENGE (être
épargnant chez TUJENGE) ;
· Avoir une activité économique
génératrice du revenu qui a déjà totalisée
au moins 6 mois d'existence ;
· Etre membre d'une association de base encadrée
par cette institution de micro finance,
· Faire une demande écrite de crédit,
suivre une session de formation en gestion des crédits petits fonds.
IV.2.OBJECTIF DE L'ENQUETE SUR
LES MICRO-CREDITS
Ce travail de fin cycle s'inscrit comme objectif d'identifier
la catégorie de femmes crédible, décliner leurs
caractéristiques et ressortir les variables qui différencient
ceux qui ont remboursé et ceux qui n'ont pas remboursé mais aussi
évaluer les contributions du microcrédit dans la vie de
bénéficiaires.
IV.3. MATERIELS ET METHODES
Ce travail est réalisé dans une institution de
micro finance. Il s'agit de « I.M.F. TUJENGE ». Cette
institution de micro finance s'occupent de l'encadrement des
bénéficiaires de crédit. Nous avons fait le suivi des
crédits et l'appui-conseil en gestion dans lequel nous nous sommes
intéressés à étudier l'impact des crédits
octroyés auprès des bénéficiaires de 2010 à
2014.Nous avons suivi des femmes mariées, veuves, célibataires et
divorcées dont 103 chez TUJENGE.Nous ne nous sommes
intéressés qu'aux membres des associations qui ont
déjà atteint l'échéance de leur crédit.
Nous avons ainsi consulté les documents comptables des
membres dans chaque association et avons procédé à une
enquête pouvant nous permettre de saisir l'impact des microcrédits
accordés auprès de tous les membres concernés.
IV.4. RESULTATS
IV.4.1. Suivi
crédit
Le suivi crédit consiste à suivre
l'évolution du remboursement crédit et toutes les circonstances y
afférentes.
Tableau 3 : Etat du remboursement
crédit13(*)
Période
catégorie
|
Nombre de bénéficiaires par catégorie
|
Avant
échéance
|
A
l'échéance
|
Après
l'échéance
|
Nonremboursé
|
Célibataires
|
30
|
-
|
-
|
5
|
25
|
Divorcées
|
7
|
-
|
2
|
4
|
1
|
Mariées
|
48
|
10
|
15
|
18
|
5
|
Veuves
|
18
|
2
|
5
|
2
|
9
|
Total et pourcentage
|
103
|
11,65%
|
21,36%
|
28,16%
|
38,83%
|
a. Les célibataires
Nous constatons que la catégorie des femmes la moins
crédible se retrouve chez les femmes célibataires. Nous avons
observé que ces femmes se sentent moins contraintes de respecter leurs
engagements car elles n'ont pas directement une autorité morale qui les
suit même si parmi elles il y en a qui ont des copains ou des maris
occasionnels qui ne jouent pas nécessairement le rôle d'un mari
légitime.
Rappelons qu'une femme célibataire qui aurait un ou
plusieurs maris occasionnelle ces maris cohabitent avec ces femmes
occasionnellement, c'est ainsi leur développement dans les affaires ne
constituent pas vraiment leur souci majeur.
b. Les divorcés
Elles représentant un petit échantillonnage,
parce que le divorce n'est pas courant chez-nous et aussi plus pour des
convenances personnelles, certaines divorcées préfèrent se
présenter comme célibataires. Quoiqu'il en soit, le peu des
femmes divorcées que nous avons observé 85,7 % d'entre elles se
sont acquittées de leurs engagements et 14,28 % ne se sont pas
acquittés de leurs engagements.
c. Les veuves
Nous avons observé qu'elles remboursent difficilement
car elles vivent souvent un déséquilibre dans la gestion du foyer
à cause de la disparition de leurs conjoints. Certaines d'entre elles se
considèrent donc comme des nécessiteuses et ont tendance à
considérer le crédit comme une assistance. Cette catégorie
représente 50 %. D'autres, par contre, prennent leur
responsabilité en mains et s'efforcent de rembourser normalement
malgré la conjoncture économique difficile que traverse le pays.
Elles représentent 50 %.
d. Les femmes mariées
Elles forment en général la catégorie
crédible dans nos observations car 89,5 % ont pu rembourser leurs
crédits. Ces femmes se sentent plus responsables à cause de la
charge familiale qu'elles portent. Nous pensons aussi qu'en se mariant, elles
sont rodées d'une manière ou d'une autre à la gestion du
foyer et à un certain nombre d'engagements extérieurs au foyer.
Rappelons que pour recevoir le crédit, les femmes
mariées présentent une autorisation maritale et à partir
de celle-ci, elles sont d'une manière ou d'une autre quelque peu
sélectionnées car, les maris ne peuvent pas nous envoyer des
insolvables. Il y a aussi l'appui financier du mari qui représente le
quart de cas présent, car la plupart sont des chômeurs.
Pour mieux comprendre davantage le remboursement des
crédits octroyés aux femmes, nous avons associé toutes les
femmes vivant seules en un bloc comparable aux femmes mariées. Nous
avons constaté que 19,41% des femmes vivant seules ont remboursé
et 33,98 % n'ont pas pu rembourser. 41,74 % des femmes mariées ont
remboursé et 4,85 % n'ont pas remboursé.
Bref, les femmes mariées semblent avoir un soutien que
les autres n'ont pas. Bien que négligées, nous nous sommes rendu
compte que les hommes constituent un vrai catalyseur du développement
dans les affaires.
IV.5. ENQUETES AUPRES DES
BENEFICIAIRES DES CREDITS
IV.5.1. Présentation
des enquêtes
Le questionnaire nous a permis d'entrer en contact avec nos
enquêtés chez TUJENGE, cela grâce aux visites
régulières que nous avons effectuées dans
différentes associations.
Quant à la langue de communication, nous nous sommes
servis de la langue kiswahili, langue majoritaire de la ville de Lubumbashi.
IV.5.2. DEROULEMENT DES
ENQUETES
IV.5.2.1. Utilisation des crédits
Tableau 4 : Affectation des fonds
crédits14(*)
Activités
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Réalisations
|
Constructions
|
18
|
17,47 %
|
- Construction Maison
- Raccordement SNEL
|
Nourriture
|
23
|
22.33 %
|
- Alimentation pour la famille
|
Soins médicaux
|
16
|
15,53 %
|
- Frais d'hospitalisation
|
Frais scolaire
|
31
|
30,1 %
|
- Minerval pour les enfants
|
Investissement des bénéfices et constitution du
capital
|
6
|
5,83 %
|
- Création de kiosques
- Capitalisation des bénéfices
|
ArticlesElectroménagers
|
9
|
8,74 %
|
- Achat de différents articles
|
Total
|
103
|
100%
|
|
En se référant à la typologie des besoins
de MASLOW, les trois premiers qui sont les plus importants mobilisent chez les
femmes bénéficiaires des crédits, soit 85,43 %. Ce qui
fait que ces bénéficiaires dépensent surtout dans la
scolarisation des enfants, la nourriture, construction maisons et soins
médicaux, ensuite vient, l'achat des articles
électroménagers et constitution du capital soit 14,57 %.
Le faible pourcentage de la reconstitution du capital pourrait
montrer que les bénéficiaires se soucient moins d'une autonomie
financière, ce qui expliquerait un certain esprit attentiste de leur
part. Beaucoup de femmes préfèrent garder l'argent en nature
plutôt qu'en espèces.
IV.5.2.2. Etat du capital par catégorie
Tableau 5: Etat du capital par
catégories15(*)
|
NBC
|
capital augmente
|
capital constitué
|
capital diminué
|
capital inchangé
|
Nbre
|
%
|
Nbre
|
%
|
Nbre
|
%
|
Nbre
|
%
|
Célibataires
|
30
|
4
|
3.88
|
2
|
1.94
|
24
|
28.3
|
-
|
-
|
Divorcées
|
7
|
2
|
1.91
|
2
|
1.94
|
3
|
2.91
|
-
|
-
|
Mariées
|
48
|
31
|
30.09
|
11
|
10.67
|
4
|
3.88
|
2
|
1.94
|
Veuves
|
18
|
7
|
6.79
|
4
|
3.88
|
2
|
1.94
|
5
|
4.85
|
Total
|
103
|
44
|
42.71
|
19
|
18.45
|
33
|
32.04
|
7
|
6.8
|
Nous constatons, à travers ce tableau, que les femmes
mariées gèrent très bien leur crédit par rapport
aux autres, 30,09 % (des femmes mariées) ont augmenté leur
capital, 10,67 % ont pu constituer chacune un capital à partir du fonds
reçu en crédit et 3,88 % ont vu leur capital diminué. Les
veuves qui viennent en deuxième position, 6,79 % ont augmenté
leur capital, 3,88 % ont pu constituer le capital qu'elles manquaient au
départ et 1,94 % ont vu leur capital diminuer. Les femmes
célibataires qui constituent la catégorie la moins
crédible, 28,3 % ont vu leur capital diminué, 3,88 % seulement
ont pu augmenter leur capital et 1,94 % ont constitué leur capital.
Frappé par la performance des femmes mariées, nous avons voulu
connaître le vrai secret de cette performance.
C'est ainsi que nous avons mené desinvestigations dont
voici le résultat :
Tableau 6 : Participation des maris aux
activités de leurs femmes16(*)
|
NOMBRE
|
POURCETAGE
|
Les maris font le suivi, prodiguent des conseils et participent
parfois aux activités de leurs femmes
|
96
|
93,2 %
|
Les maris constituent un frein pour les activités
économiques de leurs femmes
|
7
|
6,8 %
|
TOTAL
|
103
|
100 %
|
C'est ainsi que la majorité des femmes (93,2 %) sont
suivies, reçoivent des conseils et parfois leurs maris participent aussi
dans leurs activités génératrices des revenus. Par contre,
6,8 % de femmes sont freinées et même dérangées dans
leurs activités génératrices des revenus par leurs maris.
Dans la plupart des ménages des bénéficiaires pour les
femmes mariées, l'homme n'est plus seulement le chef qui décide,
mais il participe aussi à la survie du ménage malgré que
sa participation financière soit faible.
IV.5.2.3. Difficultés rencontrées par
les bénéficiaires
Tableau 7 : différents écueils
rencontres17(*)
Formes de difficultés
|
Nombre de bénéficiaires frappées
|
Pourcentage
|
Mauvaise affaire
(méventes, mauvais achats)
|
18
|
17,48 %
|
Chômage du mari
|
32
|
31,07 %
|
Vol et escroquerie
|
13
|
12,62 %
|
Différentes maladies
|
15
|
14,56 %
|
Charges familiales et frais scolaires
|
12
|
11,65 %
|
Soins médicaux
|
8
|
7,77 %
|
Aucune difficulté
|
5
|
4,85 %
|
Total
|
103
|
100 %
|
En regard de ce tableau, nous constatons que les
difficultés dues au chômage du mari constituent une
difficulté pour 31,07 %des femmes bénéficiaires car les
charges que supportaient les maris enchômage sont désormais au dos
des femmes. Le vol et escroquerieaccompagnent toujours les activités
génératrices des revenus, ils sont de l'ordrede 12,62 %, ce qui
est inquiétant.
· Les méventes et mauvais achats en termes de
difficultés frappent 17,48 % desfemmes bénéficiaires de
crédit.
· Les maladies qui ne permettent pas aux
bénéficiaires de crédit d'exercerconvenablement leurs
activités frappent 14,56 % des femmes.
· Les charges familiales et frais-scolaires touchent
11,65 % comme difficultés.
· Enfin les soins médicaux pesant sur 7,77 %
constituent une difficulté.
En regard de tous ces résultats, il n'est nullement pas
donc question ici de rayersur la liste des bénéficiaires, une
catégorie quelconque, mais plutôtd'individualiser le «suivi
crédit» selon qu'il s'agit d'un groupement des
femmesmariées, célibataires, veuves ou divorcées.
Une profonde connaissance de chaque catégorie
permettrait aussi augestionnaire de crédit de déterminer
l'enveloppe crédit pour chaque ménage enamoindrissant ainsi le
risque de non remboursement et le permet d'augmenter davantage l'encadrement de
la catégorie la plus nécessiteuse, tel est le cas des femmes
vivant seules. Elle permet aussi d'adopter, revoir et appliquer des politiques
d'appui financier et des stratégies de développement des
activités génératrices de revenus répondant aux
besoins et aux efforts des femmes suivant leur catégorie.
Tableau 8 : Répartition
des échantillons selon les secteurs d'activité18(*)
secteur
|
Commerce
|
Autres secteurs
|
Nombre de
crédit octroyé
|
rembourse
|
%
|
non rembourse
|
%
|
Nombre de crédit octroyé
|
rembourse
|
%
|
non rembourse
|
%
|
crédit sain
|
28
|
25
|
30,86
|
3
|
3,70
|
6
|
2
|
9,09
|
4
|
18,18
|
crédit risque
|
53
|
41
|
50,62
|
12
|
14,82
|
16
|
7
|
31,82
|
9
|
40,91
|
Total
|
81
|
66
|
81,48
|
15
|
18,52
|
22
|
9
|
40,91
|
13
|
59,09
|
Nos investigations indiquent que sur 103 crédits
octroyés respectivement dans le secteur de commerce et autres secteurs
81,48% et 40,91% sont remboursés tandis que 18,52% et59,09% ne
sont remboursés. Nous concluons que secteur de commerce est moins risque
par rapport à Autres secteurs. Le secteur d'activité influence le
remboursement de crédit.
Tableau 9 : répartition
des études en fonction de l'expérience19(*)
|
Moindre
|
Elevée
|
Nombre de
crédit octroyé
|
rembourse
|
%
|
non rembourse
|
%
|
Nombre de
crédit octroyé
|
rembourse
|
%
|
non rembourse
|
%
|
crédit sain
|
14
|
5
|
8,93
|
9
|
16,071
|
20
|
18
|
38,3
|
2
|
4,26
|
crédit risque
|
42
|
20
|
35,71
|
22
|
39,29
|
27
|
22
|
46,81
|
5
|
10,63
|
Total
|
56
|
25
|
44,64
|
31
|
55,36
|
47
|
40
|
85,11
|
7
|
14,89
|
Nos investigations indiquent que, sur 103 crédits
octroyés respectivement pour la catégorie à moindre
expérience et catégorie àexpérience
élevée 44,64% et85,11% sont rembourses alors que
55,36% et 14,89% ne sont pas rembourses. Ce qui nous renvoie à dire
que le crédit est plusrisqué pour la catégorie à
expérience moindre. L'expérience influence le remboursement de
crédit.
Tableau
10 : Répartition des études en fonction du type de
relation20(*)
|
Familiale
|
Affaires
|
Nombre de
crédit octroyé
|
rembourse
|
%
|
non rembourse
|
%
|
Nombre de
crédit octroyé
|
rembourse
|
%
|
non rembourse
|
%
|
crédit sain
|
10
|
4
|
12,90
|
6
|
19,36
|
24
|
21
|
29,17
|
3
|
4,17
|
crédit risque
|
21
|
8
|
25,81
|
13
|
41,94
|
48
|
39
|
54,16
|
9
|
12,5
|
Total
|
31
|
12
|
38,71
|
19
|
61,3
|
72
|
60
|
83,33
|
12
|
16,67
|
Nos investigations indiquent que, sur 103 crédits
octroyés respectivement à la catégorie liée par une
relation familiale et celle liée par une relation d'affaire
38,71% et 83,33% sont rembourses et 61,3% et 16,67% ne sont
remboursées. Ceci nous conduit directement à conclure que les
groupes liés par une relation familiale sont plus risqués par
rapport aux groupes liés par une relation d'affaire.Les relations
influencent le remboursement de crédit.
Tableau
11 : Répartition des enquêtes en fonction de
l'échéance du crédit21(*)
|
Inferieur a 6 mois
|
6 mois et plus
|
Nombre de
crédit octroyé
|
rembourse
|
%
|
non rembourse
|
%
|
Nombre de
crédit octroyé
|
rembourse
|
%
|
non rembourse
|
%
|
crédit sain
|
12
|
8
|
15,69
|
4
|
7,84
|
22
|
10
|
19,23
|
12
|
23,08
|
crédit risque
|
39
|
19
|
37,25
|
20
|
39,22
|
30
|
16
|
30,77
|
14
|
26,92
|
Total
|
51
|
27
|
52,94
|
24
|
47,06
|
52
|
26
|
50
|
26
|
50
|
Nos investigations indiquent que, sur 103
crédits octroyé à notre échantillon respectivement
pour une échéance inferieure à six mois et pour une
échéance de six mois etplus 52,94 % et 50 % sont rembourses
alors que 47,06 % et 50 % ne sont pas rembourses. Nous concluons que
l'échéance du crédit n'influence pas le
remboursement.L'échéance n'influence pas le remboursement de
crédit.
Tableau 12 : Répartition des
échantillons en fonction du niveau du capital propre du
client22(*)
|
0 - 1000$
|
Plus de 1000$
|
Nombre decrédit octroyé
|
rembourse
|
%
|
non rembourse
|
%
|
Nombre de crédit octroyé
|
rembourse
|
%
|
non rembourse
|
%
|
crédit sain
|
8
|
2
|
5,55
|
6
|
16,66
|
26
|
19
|
28,36
|
7
|
10,44
|
crédit risque
|
28
|
9
|
25
|
19
|
52,78
|
41
|
22
|
32,84
|
19
|
28,36
|
Total
|
36
|
11
|
30,55
|
25
|
69,44
|
67
|
41
|
61,20
|
26
|
38,80
|
Nos investigations indiquent que, sur 103
crédits octroyé à notre échantillon respectivement,
réparti entre le groupe à un capital maximum de 1000$ et le
groupe à un capital de plus de 1000$, 30,55% et 61,20% sont
rembourses tandis que 69,44% ; 38,80% ne sont pas rembourses.
Nous remarquons que pour, la plus part de crédits
risqués sont répartis entre le groupe à capital
inférieur ou égal à 1000$.Le capital propre influence le
remboursement de crédit.
Tableau 13 : Répartition des
enquêtés en fonction de l'ancienneté du groupe23(*)
|
0 - 5 ans
|
Plus de 5 ans
|
Nombre de crédit octroyé
|
rembourse
|
%
|
non rembourse
|
%
|
Nombre de
crédit octroyé
|
rembourse
|
%
|
non rembourse
|
%
|
crédit sain
|
4
|
1
|
1,72
|
3
|
5,17
|
30
|
26
|
57,78
|
4
|
8,89
|
crédit risque
|
54
|
15
|
25,86
|
39
|
67,24
|
15
|
9
|
20
|
6
|
13,33
|
Total
|
58
|
16
|
27,58
|
42
|
72,41
|
45
|
35
|
77,78
|
10
|
22,22
|
Nos investigations montrent que, sur 103 crédits
octroyé à notre échantillon respectivement pour une
catégorie à ancienneté inférieure ou égale
à 5 ans et une catégorie à ancienneté
supérieure à 5 ans, 27,58% et 77,78% sont rembourses alors
que 72,41% ;et 22,22% ne sont pas rembourses. Nous concluons que lorsque
le groupe à moins d'expérience dans l'activité il
représente plus de risque pour l'institution.L'ancienneté du
groupe influence le remboursement de crédit.
Tableau 14 : Répartition des études
en fonction du montant octroyé au client24(*)
|
0 - 1000$
|
Plus de 1000$
|
Nombre de
crédit octroyé
|
rembourse
|
%
|
non rembourse
|
%
|
Nombre de crédit octroyé
|
rembourse
|
%
|
non rembourse
|
%
|
crédit sain
|
6
|
4
|
15,38
|
2
|
7,69
|
29
|
22
|
28,21
|
7
|
8,97
|
crédit risque
|
20
|
15
|
57,69
|
5
|
19,23
|
49
|
19
|
24,36
|
30
|
38,46
|
Total
|
26
|
19
|
73,07
|
7
|
26,92
|
78
|
41
|
52,57
|
37
|
47,43
|
Nos investigations indiquent que, sur 103
crédits octroyé à notre échantillon respectivement
réparti entre ceux qui ont reçu moins de 1000$ et ceux qui ont
reçu plus de 1000$, 91,84% ; 63,16% sont risqués et
8,16% ; 36,84% sont sains. Nous concluons que moins le montant
octroyé est grand, plus le crédit est risqué
Tableau
15:Répartition des études en fonction de
l'étude du dossier client25(*)
|
0 - 10 jours
|
Plus de 10 jours
|
Nombre de
crédit octroyé
|
rembourse
|
%
|
non rembourse
|
%
|
Nombre de crédit octroyé
|
rembourse
|
%
|
non rembourse
|
%
|
crédit sain
|
9
|
3
|
9,37
|
6
|
18,75
|
25
|
21
|
29,58
|
4
|
5,63
|
crédit risque
|
23
|
10
|
31,25
|
13
|
40,62
|
46
|
31
|
43,66
|
15
|
21,13
|
Total
|
32
|
13
|
40,62
|
19
|
59,37
|
71
|
52
|
73,24
|
19
|
26,76
|
Nos investigations indiques que, sur 103 crédits octroyé
à notre échantillon respectivement catégorisé entre
le dossier ayant moins de 10 jours d'étude et plus de 10 jours
d'étude, 40,62% et 73,24% sont rembourses tandis que
59,37% et 26,76% ne sont pas rembourses.
CONCLUSION PARTIELLE
Les résultats de notre étude nous ont permis de
comparer l'utilisation des créditset son affectation par les
différentes catégories. Nous avons constaté que
lacatégorie crédible est composée essentiellement des
femmes mariées suivi desveuves et les célibataires qui
constituent la catégorie la moins crédible engestion de
microcrédits.
Nous avons également observé que la
participation et l'implication de l'hommesur les activités
socio-économiques de la femme reste capitale.Les microcrédits
sont une arme efficace pour lutter contre la pauvreté car,
ilscontribuent réellement au développement
socio-économique des familles en essayant de résoudre tant soit
peu, les épineux problèmes del'alimentation, habitat et autres
effets qui jadis, étaient l'apanage de l'hommedans le foyer.
A cet effet, l'homme ne croise pas le bras, mais plutôt
il participe, il encourage lafemme dans sa lutte. Cette gestion
collégiale semble souder le foyer autour d'unintérêt
commun.
Dans cette partie, nous avons vérifié le pouvoir
explicatif des certains facteurs des clients qui contribuent au risque de
crédit au sein de l'IMF TUJENGE.
Le secteur d'activité influence le risque de
crédit. Les résultats nous confirment que l'activité
exercée par l'emprunteur a un impact sur le remboursement de
crédit et pour notre cas le secteur commerce présente moins de
risque que d'autres secteurs.
L'expérience du client avec l'IMF influence
négativement le risque de crédit pour dire que plus le client
à de l'expérience avec l'IMF moins il est risqué pour
cette institution.
Les relations qui unissent
les membres dans le groupe influencent positivement le risque de
crédit. Nos résultats confirment que les relations familiales
augmentent le risque de non remboursement au sein de l'IMF TUJENGE alors que
ceux liés par une relation d'affaire présentent moins de risque
de crédit au sein du groupe concerné.
L'ancienneté du
client influence négativement le risque de crédit. Nos
résultats montrent que le client qui a une grande expérience
dans son activité présente moins de risque pour
l'institution.
Le capital propre est un facteur qui influe
négativement le risque de non remboursement par l'emprunteur. Nos
résultats montrent que le niveau du capital influe sur l'activité
de l'emprunteur et peut déterminer aussi le niveau de son rendement;
donc plus il est élevé, plus la probabilité de
remboursement est élevé.
CONCLUSION GENERALE
Ce travail s'était proposé de faire une analyse
de risques de crédit au sien de TUJENGE. L'objet de notre étude
était d'identifier la catégorie de femmes crédible,
décliner leurs caractéristiques et ressortir les variables qui
différencient ceux qui ont remboursé et ceux qui n'ont pas
remboursé mais, aussi évaluer les contributions du
microcrédit dans la vie de bénéficiaires.
Pour mener à bien cette étude, nous sommes
partis de l'hypothèse selon laquelle la catégorie de femmes
crédibles est celle constituée de femmes mariées. Les
variables qui sont susceptibles d'influencer sont : Capital propre,
l'activité du client, l'expérience du client avec
l'institution,l'inefficacité des agents chargés de crédit,
les relations des membres au sein du groupe et l'irresponsabilité du
client à faire face à ses engagements vis-à-vis de
l'institution.
Le premier chapitre est consacré aux théories
explicatives, Le deuxième chapitre est consacré au cadre
théorique explicatif de la micro finance et nous a permis de donner
quelques notions de crédit, mais aussi de définir des concepts
du risque de crédit et d'autres éléments fondamentaux
alors que le troisième chapitre s'insiste sur la méthodologie,
le quatrième chapitre porte sur l'analyse de la situation des femmes
bénéficiaires de crédit de TUJENGE.
Après analyse de dossiers de femmes
bénéficiaires, les résultats de notre étude nous
ont permis de comparer l'utilisation des crédits et son affectation par
les différentes catégories. Nous avons constaté que
lacatégorie crédible est composée essentiellement des
femmes mariées suivi desveuves et les célibataires qui
constituent la catégorie la moins crédible en gestion de
microcrédits.
Nous avons également observé que la
participation et l'implication de l'homme sur les activités
socio-économiques de la femme reste capitale. Les microcrédits
sont une arme efficace pour lutter contre la pauvreté car, ils
contribuent réellement au développement socio-économique
des familles démunies en essayant de résoudre tant soit peu, les
épineux problèmes de l'alimentation, habitat et autres effets qui
jadis, étaient l'apanage de l'homme dans le foyer.
A cet effet, l'homme ne croise pas le bras, mais plutôt
il participe, il encourage la femme dans sa lutte. Cette gestion
collégiale semble souder le foyer autour d'un intérêt
commun. Il s'ensuit que le secteur commerce est moins risqué que les
autres secteurs d'activités. Cependant, les relations familiales
présentent plus de risque de remboursement que les relations d'affaire
en présente moins ; l'ancienneté et l'expérience de
l'emprunteur ont une influence sur le remboursement de crédit. Ainsi, en
grande partie, le capital propre, les relations entre les
membres,l'ancienneté de l'emprunteur, l'expériencedu client avec
l'institution et le secteur d'activité sont là les
éléments qui différencient le niveau de remboursement des
clients.
Notre modèle se traduit selon l'hypothèse
stipulant qu'il existe une relation de causalité entre le remboursement
de crédits et un certain nombre des facteurs comme les relations entre
les membres d'un même groupe, l'expérience du client avec
l'institution, l'ancienneté de l'emprunteur, le capital propre du
client, le montage du dossier, le suivi de proximité et l'impact de
l'environnement et certains éléments de la conjoncture. Les résultats obtenus confirment
l'hypothèse de notre modèle.
Les relations entre les membres et le secteur
d'activités, influencent positivement le risque de crédit ;
l'Ancienneté du client dans l'activité, l'Expérience du
client avec l'institution et le Capital propre du client influencent
négativement le risque de crédit selon notre modèle de
régression.
Néanmoins, notre travail ne peut pas prétendre
épuiser le débat sur la catégorie de femmes
crédible au sien de l'IMF TUJENGE; certes notre analyse comme tout
oeuvre humaine présente quelques limites pouvant faire l'objet des
recherches ultérieures. En effet, si nous avons relevé l'apport
des certains facteurs, nous n'avons pas pris en considérations l'effet
que pourrait entraîner d'autres facteurs, notamment l'Age de
l'emprunteur, la taille du ménage, taux d'intérêt,
l'épargne du client, niveau d'étude de l'emprunteur,
etc. qui peuvent aussi influencer le risque de crédits, mais aussi
d'autres institutions financières présentent d'autres
réalités pouvant faire l'objet de recherche.
Ceci nous pousse à formuler les recommandations
suivantes :
Que TUJENGE recrute des agents de recouvrement pour appuyer
les chargés de prêts sur le terrain serait un atout majeur.
Ensuite, il faudrait voir avec les clients qui ont eu des problèmes
(connus des Chargés de prêts ou des dirigeants de l'institution)
la manière la plus souple pouvant leur permettre de rembourser petit
à petit leur crédit et si possible les encadrer et les
encourager.
Que TUJENGE détecte les impayés liés
à une mauvaise foi afin de saisir les autorités
législatives (le Tribunal de Première Instance compétent
en la matière) pour l'ouverture d'une procédure
réglementaire à leur encontre. Donc le service juridique de
TUJENGE devra s'atteler à la mise en place de la procédure
pouvant permettre la réalisation des garanties des débiteurs
insolvables
Que TUJENGE intensifie des suivis auprès des clients
expérimentés afin d'éviter des influences entre les
clients et les chargés des prêts.
Que TUJENGE encourage la garantie, caution solidaire qui
facilite bien le remboursement des crédits mais aussi il permet à
chaque membre du groupe de se porter garant pour les autres membres.
Que TUJENGE regroupe des prêts familiaux en des groupes
de trois ou quatre familles pour ainsi constituer un seul groupe ; cela
permettrait le remboursement aisé étant donné que les
relations familiales créent une sorte de négligence entre les
membres familiaux. Un suivi intensif auprès de ces derniers serait l'une
des solutions.
BIBLIOGRAPHIE
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3. KALALA THIMPAKA, la restructuration de l'espace micro
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2006.
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crédit dans les IMF de Bukavu cas du PAIDEK, TFC, 2007
6. MITIMA NZIGIRE, risque de crédit et sa
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4) COURS
1. Didier KILONDO NGUYA, Méthode de recherche en
sciences sociales, cours inédit, G2 Eco. UNILU 2008-2009
5) WEBOGRAPHIE
1. http//:www.Mémoire-online.org
2. http// :
www.planetfinance.org
3. http// :WWW. Selfrance.org
TABLE DES MATIERES
II. DEDICACE
I
III. AVANT PROPOS
II
IV. AVERTISSEMENT
IV
TABLE DES ILLUSTRATIONS
V
INTRODUCTION GENERALE
1
CHAPITRE I : LES THEORIES EXPLICATIVES
5
I.1. INTRODUCTION
5
I.2. REVUE DE LITTERATURE
6
I.3. ETAT DE LA QUESTION
8
I.4. PROBLEMATIQUE
10
I.5. HYPOTHESES
12
CHAPITRE II: CADRE THEORIQUE EXPLICATIF DE LA
MICRO-FINANCE
13
II.1. REVUE THEORIQUE
13
II.1.1. Définition de
micro-crédit
13
II.1.2. Notion du risqué et le risque de
crédit
14
II.1.2.1. Notion du risque
14
II.1.2.2. Historique du risque de crédit
(Crouhy ,2000)
15
II.1.2.3. Le Risque de crédit et
son ampleur dans les IMF
16
II.1.2.4. La spécificité du
marché de crédit
17
II.1.3. contrôle et gestion du risque de
crédit
18
II.1.3.1. contrôle du risque de
crédit
18
II.1.3.2. Processus de gestion du risque de
crédit
20
II.1.3.3.La gestion des risques dans les IMF
23
II.2. APPROCHE EMPIRIQUE
31
CHAPITRE III : APPROCHE METHODOLOGIE
34
III.1. TECHNIQUE DE COLLECTE DE DONNEES
34
III.2. TECHNIQUE DE TRAITEMENT DE DONNEES
36
III.2.1. La variable dépendante
36
III.2.2. Les variables indépendantes
36
CHAPITRE IV : ANALYSE DE LA SITUATION DES
FEMMES BENEFICIAIRES DE CREDIT DE TUJENGE
41
IV.1. CONDITION EXIGEE POUR BENEFICIER DU
CREDIT
41
IV.2. OBJECTIF DE L'ENQUETE SUR LES
MICRO-CREDITS
41
IV.3. MATERIELS ET METHODES
42
IV.4. RESULTATS
42
IV.4.1. Suivi crédit
42
IV.5. ENQUETES AUPRES DES BENEFICIAIRES DES
CREDITS
44
IV.5.1. Présentation des enquêtes
44
IV.5.2. DEROULEMENT DES ENQUETES
45
CONCLUSION PARTIELLE
58
CONCLUSION GENERALE
60
BIBLIOGRAPHIE
63
TABLE DES MATIERES
65
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
DEPARTEMENT D'ECONOMIE GENERALE
BP : 1825
LUBUMBASHI
MICROCREDIT, CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUES ET
CREDIBILITE DES FEMMES BENEFICIAIRES CHEZ L'IMF TUJENGE DE
LUBUMBASHI
Par KANDAL CHRISTIAN Christian
Travail présenté en vue de l'obtention du grade
de graduat en sciences économiques et de gestions
Directeur Prof. Didier KILONDO NGUYA
Septembre 2014
KANDAL CHISTIAN Christian
UNIVERSITE DU LUBUMBASHI
Economie générale
Année académique 2013-2014
* 1BOSERUP Esther : La
femme face au développement, Paris, PUF, 1970
* 2BELLONCLE Guy: Femme et
développement en Afrique sahélienne, l'expérience
Nigérienne d'animation
féminine, Paris, édition
ouvrière, 1980 p 212
* 3Muhammad YUNUS: Vers un
monde sans pauvreté, JC Lattes 1997, p 115-116
* 4KALALA THIMPAKA: La
restructuration de l'espace micro finance du Kivu Est RD. Congo piste d'une
Intermédiaire efficace, 2006
* 5CRAIG CHURCHILL ET DAN
COSTER, manuel de gestion de risques en micro finance 2001, disponible
sur
http:/www. Calmedow.com
* 6KASONGO KAMWANYA laure :
la micro finance et la problématique de remboursement des
crédits, cas de la TMB
* 7Rachel BIMTI
MAROBE:impact socio-économiques des crédits rotatifs filet
maillant octroyés aux pécheurs par
APED asbl, cas de Katana/kaliba
* 8MARIAMA ASHCROFF: micro
finance au Burundi, diagnostic et recommandation stratégique, juin
2007
* 9DESERVINGNY et AL. (2006)
le risqué de crédit, 3emedition, Dunod
* 10 Muhammad YUNUS :
vers un monde sans pauvreté, JC Lattes 1997
* 11Philippe KNEIPE,
Gestion de la trésorerie de l'entreprise, édition De Boeck,
Paris ,1991
* 12KILONDO NGUYA,
Méthode de recherche en sciences sociales, cours inédit,
G2 Eco. UNILU 2008-2009
* 13 Nos investigations
* 14 Nos investigations
* 15 Nos investigations
* 16 Nos investigations
* 17 Nos investigations
* 18 Nos investigations
* 19 Nos investigations
* 20 Nos investigations
* 21 Nos investigations
* 22 Nos investigations
* 23 Nos investigations
* 24 Nos investigations
* 25 Nos investigations
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