Année académique 2013-2014
UNIVERSITÉ DE MAROUA *********** INSTITUT
SUPÉRIEUR DU SAHEL *********** DÉPARTEMENT
D'INFORMATIQUE ET DES
TÉLÉCOMMUNICATIONS ***********
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THE UNIVERSITY OF MAROUA *********** THE HIGHER
INSTITUTE OF THE SAHEL *********** DEPARTMENT OF COMPUTER SCIENCE AND
TELECOMMUNICATIONS ***********
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INFORMATIQUE ET TÉLÉCOMMUNICATIONS
MISE EN PLACE D'UN SYSTÈME
D'INFORMATION GÉOGRAPHIQUE POUR LA
PROPRIÉTÉ FONCIÈRE AU
CAMEROUN
Mémoire de fin d'études
présenté et soutenu en vue de l'obtention du Diplôme
d'Ingénieur de Conception en Génie Logiciel
Par:
TSOBENG TSAFACK HERBIN
Ingénieur des Travaux en Informatique de
Gestion 09K367S
Sous la Direction de :
Prof. Dr.-Ing. habil. KOLYANG
Devant le jury composé de :
Président: Pr. MOHAMADOU Alidou
Examinateur: Pr. EMVUDU WONO Yves Rapporteur:
Prof. Dr.-Ing. habil. KOLYANG Invité: Ing.
YAMSI Christian
DÉDICACE
i
M. NGUIMNANG FABIEN et
Mme. FOUAFACK MADELEINE
ii
REMERCIEMENTS
Ce travail a été effectué au sein de
l'entreprise FIRE SOFTWARE dirigée par Monsieur YAMSI CHRISTIAN que je
remercie vivement pour son accueil au sein de cette structure et son
encadrement tout au long de ce projet. Je remercie également toute
l'équipe de travail de l'entreprise pour leur accueil et leur
convivialité.
Mes remerciements les plus sincères vont à
l'endroit du Professeur KOLYANG, pour avoir bien voulu diriger ce
mémoire, et qui a su me conseiller, me recadrer et partager son
expertise scientifique au moment opportun.
Je remercie le Professeur MOHAMADOU ALIDOU de m'avoir fait
l'honneur de présider au jury de ce mémoire. Je remercie
également le Professeur EMVUDU WONO YVES pour avoir accepté
d'examiner ce travail.
J'adresse également tous mes remerciements au Dr.
BOSSOU OLIVIER VIDEME et à tous les enseignants du département
d'Informatique et des Télécommunications de l'Institut
Supérieur du Sahel, pour tous les enseignements qu'ils nous ont
inculqués.
Je voudrais exprimer ma gratitude à Monsieur SIMO en
service à la Conservation Foncière du MFOUNDI B, et plus
particulièrement Monsieur KENFACK CLAUDE Géomètre
Assermenté pour nous avoir orienté lors de la collecte des
données relatives à ce travail.
Enfin, j'adresse mes remerciements à toute ma famille
pour m'avoir toujours soutenu et encouragé dans les moments les plus
difficiles.
iii
TABLE DES MATIÈRES
DÉDICACE i
REMERCIEMENTS ii
TABLE DES MATIÈRES iii
LISTE DES TABLEAUX v
LISTE DES FIGURES ET ILLUSTRATIONS vi
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS viii
RÉSUMÉ x
ABSTRACT xi
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I : CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE 2
I.1. Contexte 2
I.2. Problématique 3
I.3. Méthodologie 4
I.4. Objectifs 5
I.4.1. Objectif général 5
I.4.2. Objectifs spécifiques 6
CHAPITRE II : GÉNÉRALITÉS 7
II.1. Généralités sur la
propriété foncière 7
II.1.1. Quelques Définitions 7
II.1.2. Procédure d'immatriculation au Cameroun 10
II.2. Généralités sur les Systèmes
d'Information Géographique 11
II.2.1. Définitions 11
II.2.2. Historique 12
II.2.3. Composante d'un SIG 13
II.2.4. Les SIG et le Web 14
II.2.5. Principes du WebMapping 15
II.3. Généralités sur les SIG cadastraux
16
II.3.1. En Suisse 16
iv
II.3.2. En Nouvelle Calédonie 18
II.3.3. Au Maroc et en Tunisie 20
CHAPITRE III : ANALYSE ET CONCEPTION DU SYSTÈME 21
III.1. Analyse 21
III.1.1. Le Cahier des charges 22
III.2. Conception et Modélisation du Système 23
III.2.1. Diagrammes de cas d'utilisation du système 24
III.2.2. Diagrammes de séquences du système 26
III.2.3. Modèle de déploiement du système
28
CHAPITRE IV : ARCHITECTURE DU SYSTÈME 29
IV.1. Le module serveur 29
IV.1.1. La base des données géographiques :
PostgreSQL/PostGIS 29
IV.1.2. Le serveur cartographique : GeoServer 33
IV.2. L'application web 36
IV.2.1. Architecture : MVC 36
IV.2.2. Le client géographique 38
CHAPITRE V : RÉSULTATS ET COMMENTAIRES 42
V.1. Installation et configuration des outils 42
V.1.1. PostgreSQL-PostGIS 42
V.1.2. GeoServer 44
V.2. Accès facilité à l'information
foncière 50
V.3. Le livre foncier numérique 53
V.3.1. Sécurisation 53
V.3.2. Enregistrement des titres fonciers 54
V.3.3. Enregistrement des transactions foncières 55
V.4. Évaluation de l'application 59
CONCLUSION ET PERSPECTIVES 60
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 61
V
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Eléments du cahier des charges du SIF du
Cameroun 22
Tableau 2: Fonctionnalités réalisées
59
Tableau 3: Fonctionnalités incomplètes 59
vi
LISTE DES FIGURES ET ILLUSTRATIONS
Figure 1: Modèle en cascade [3] 4
Figure 2: Principe du webmapping [1] 15
Figure 3: Structure du réseau du géoportail de la
Mensuration Officielle Suisse [11] 17
Figure 4: Géoportail de la Mensuration Officielle Suisse
[11] 18
Figure 5: Page d'accueil site web SIG Nouvelle-Calédonie
[19] 19
Figure 6: Informations détaillées sur les
parcelles, SIG Nouvelle-Calédonie [19] 19
Figure 7: Portail Web de l'ANCFCC au Maroc [18] 20
Figure 8: Diagramme des cas d'utilisation d'un visiteur
quelconque [17] 24
Figure 9: Diagramme des cas d'utilisation du conservateur [17]
25
Figure 10: Diagramme des cas d'utilisation de l'administrateur du
système [17] 25
Figure 11: Diagramme de séquence réalisant
l'affichage d'une carte [17] 26
Figure 12: Diagramme de séquence réalisant le cas
d'utilisation « rechercher une
parcelle de terrain » [17] 27 Figure 13: Diagramme de
séquence détaillé du use case « rechercher
une parcelle de
terrain » [17] 27
Figure 14: Diagramme de déploiement de l'application [17]
28
Figure 15: Exemples d'étendues [12] 30
Figure 16: Diagramme de classe des données traitées
par l'application [17] 33
Figure 17: Fonctionnement de GeoServer [10] 34
Figure 18: Organisation des données dans GeoServer [10]
35
Figure 19: Fonctionnement de MVC [17] 36
Figure 20: Organisation du code source [17] 38
Figure 21: Interface d'administration de PostgreSQL [17] 43
Figure 22: Importation des données d'un ShapeFile avec
l'outil ShapeFile to
PostGIS [17] 44
Figure 23: Créer un espace de travail sur GeoServer [17]
45
Figure 24: Créer un entrepôt de données sur
GeoServer [17] 46
vii
Figure 25: Créer une couche sur GeoServer :
données [17] 47
Figure 26: Créer une couche sur GeoServer: publication
[17] 48
Figure 27: Publication d'une vue PostGIS [17] 49
Figure 28: Page d'accueil de l'application [17] 50
Figure 29: Recherche des parcelles titrées [17] 51
Figure 30: Représentation d'une parcelle sur la carte
[17] 51
Figure 31: Vues d'accès aux informations
détaillées sur une parcelle de
terrain [17] 52
Figure 32: Interface de connexion à l'application [17]
53
Figure 33: Menu d'accès aux fonctionnalités [17]
53
Figure 34: Interface d'enregistrement des titres fonciers [17]
54
Figure 35: Dessin d'une parcelle par saisie de ses
coordonnées [17] 55
Figure 36: Formulaire d'enregistrement des concessions et des
ventes [17] 56
Figure 37: Formulaire de morcellement [17] 57
Figure 38: Formulaire d'enregistrement de l'héritage
[17] 58
Figure 39: Formulaire d'enregistrement de l'hypothèque
[17] 58
viii
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS
A
AJAX : Asynchronous JavaScript And XML
B
BSD : Berkeley Software Distribution
License
C
CNI : Carte Nationale d'Identité
CSS : Cascading Style Sheet
D
DSCE : Document de Stratégie pour la
Croissance et l'Emploi
F
FAD : Fonds Africain de
Développement
G
GPL : General Public License
GPS : Global Positioning Satellite GQL
: Geographic Query Language
H
HTML : Hypertext Markup Language
HTTP : HyperText Transfer Protocol
J
JRE : Java Runtime Environment
K
KML : Keyhole Markup Language
Km2 : Kilomètre
carré
M
MINDCAF : Ministère des Domaines, du
Cadastre et des Affaires Foncières
MVC : Modèle-Vue-Contrôleur /
Model-View-Controller
ix
N
NIC : Numéro d'Inventaire Cadastral
O
OGC : Open Geospatial Consortium
P
PC : Personal Computer
PHP : Php (Personal home page)
Hypertext Preprocessor
R
RCCM : Registre de Commerce et du Crédit
Mobilier
S
SGBDRO : Système de Gestion de Base de
Données Relationnel et Objet
SHP : Shape File
SI : Système d'Information
SIG : Système d'Information
Géographique
SIF : Système d'Information
Foncière
SLD : Styled Layer Descriptor
SQL : Structured Query Language
SRID : Spatial Reference Identity
SRS : Système de Référence
Spatial
SVG : Scalable Vector Graphics
U
UML : Unified Modeling Language
URL : Uniform Resource Locator
W
WCS : Web Coverage Service
WFS : Web Feature Service WMS :
Web Map Service
X
XML : eXtensible Markup Language
X
RÉSUMÉ
Le présent document présente le processus de
réalisation du Système d'Information Foncière que nous
avons mis en oeuvre au cours de quatre mois qui ont suivi notre stage de fin
d'études dans l'entreprise FIRE SOFTWARE, spécialisée dans
le génie logiciel. Notre système est constitué d'une base
de données géographiques contenant des informations sur les
parcelles, les propriétaires et les titres fonciers. Les utilisateurs
(dirigeants, chercheurs, investisseurs, grand public) peuvent accéder
à ces informations via une interface web offrant des
fonctionnalités telles que la recherche et l'affichage sur une carte des
parcelles. Ce Système d'Information Géographique est conçu
entièrement en utilisant des outils libres tels que GeoServer,
PostgreSQL/PostGIS et OpenLayers.
Mots clés: SIG,
GeoServer, PostGIS, OpenLayers, Parcelle, Webmapping, UML, MVC.
xi
ABSTRACT
This document presents the implementation process of a Land
Information System that we have implemented during the four months of
internship study at the company named FIRE SOFTWARE that is specialized in
software engineering. Our system consists of a geographic database containing
informations on plots, owners and lands titles. Users (administrators,
researchers, investors, general public) can access these informations through a
web interface offering features such as search and display plots on a map. This
Geographic Information System is designed completely using open sources tools
such as GeoServer, PostgreSQL/PostGIS and OpenLayers.
Key words: GIS, GeoServer, PostGIS,
OpenLayers, Plot, Webmapping, UML, MVC.
1
INTRODUCTION
Les Systèmes d'Informations Géographiques sont
des outils puissants permettant de regrouper et de manipuler à la fois
sur une même carte plusieurs données. Celles-ci peuvent porter sur
les forêts, les sols, les climats, les routes, le découpage
administratif, et bien d'autres. Ces informations peuvent par la suite servir
aux dirigeants, aux chercheurs, aux investisseurs et au grand public. Dans les
pays en développement, l'usage des SIG est encore à la
traîne. L'un de ces pays, le Cameroun s'est donné pour objectif
d'accéder au statut de pays émergeant en 2035. Dès lors,
la nécessité de s'arrimer aux nouvelles technologies devient
évidente.
L'Etat camerounais à travers le Document de
Stratégie pour la Croissance et l'Emploi 2010-2020 (DSCE) prend un
ensemble de mesures qui feront de lui un pays émergeant en 2035. Le DSCE
considère la gestion efficiente du patrimoine foncier comme un facteur
de promotion du secteur privé et de compétitivité
économique. La gestion du patrimoine foncier au Cameroun souffre de
nombreux maux. L'un des problèmes majeurs dans ce pays est
l'accès à l'information foncière.
Les SIG sont une réponse aux problèmes de
gestion liés à la terre. Certains pays comme la Suisse, la
Nouvelle Calédonie et le Maroc l'ont compris bien assez tôt et ont
mis sur pied des SIG permettant à leurs populations d'accéder
rapidement à l'information foncière. Dans l'optique de doter
notre pays d'un outil équivalent, nous avons travaillé sur la
mise en place d'un SIG pour la propriété foncière au
Cameroun.
Ce travail s'articule autour de cinq (05) parties. Nous allons
exposer successivement au chapitre I, le contexte afin de dégager la
problématique, la méthodologie utilisée pour mener
à bien le projet et les objectifs visés. Dans le chapitre II,
nous explorerons les généralités sur la
propriété foncière et l'état de l'art des
systèmes de gestion foncière dans certains pays. Au chapitre III,
nous présenterons le cahier des charges résultant de la phase
d'analyse et ayant orienté la phase de conception. Le chapitre IV est
dédié à l'architecture du produit. Enfin, au chapitre V
nous découvrirons les résultats obtenus après
implémentation.
2
CHAPITRE I : CONTEXTE ET
PROBLÉMATIQUE
Dans ce chapitre nous exposons le contexte qui encadre la
propriété foncière au Cameroun ainsi que les
différents problèmes auxquels les acteurs de ce secteur sont
confrontés ; nous présentons ensuite la méthodologie que
nous avons choisie, et, les objectifs à atteindre.
I.1. Contexte
Le Gouvernement camerounais a développé en 2009
une vision nationale, qui ambitionne de hisser le Cameroun au statut de pays
émergent en 2035, soutenue pour la période 2010-2014 par le
Document de Stratégie nationale pour la Croissance et l'Emploi (DSCE).
Tirant les enseignements des résultats de sa précédente
stratégie, qui a négligé la problématique
foncière, le DSCE considère la gestion efficiente du patrimoine
foncier comme un facteur essentiel pour promouvoir le secteur privé,
améliorer la compétitivité économique et relancer
la croissance. Depuis 1974, plusieurs réformes ont été
entreprises pour améliorer les conditions d'obtention des titres
fonciers. Ces différents chantiers ne sont toutefois pas
intégrés dans une vision et un plan stratégique à
long terme. Le processus de modernisation du cadastre et des domaines progresse
donc lentement [16].
Le Cameroun dispose d'une superficie de 475 442 Km2
pour 19 598 8891 habitants, mais pourtant moins de 2% des terres
sont titrées. Plus de 50% de ceux ayant fait enregistrer des terres au
cadastre travaillent dans la fonction publique et seulement 5% sont des paysans
[16].
1 Résultat du dernier recensement : 2008.
3
En réalité, il n'existe pas de système
fiable d'enregistrement des droits fonciers au Cameroun2. Le grand
nombre de dossiers de rectification que l'on rencontre dans les services
départementaux des domaines et du cadastre donne la preuve de
l'inexistence d'un système fiable. Le livre foncier reste le principal
instrument d'enregistrement des droits fonciers. La Direction des affaires
foncières estime à 150 000 le nombre de titres alors que
l'étude du projet Cadastre National a estimé qu'il y avait en
2000, environ 2 600 000 parcelles dont 1 550 000 en zone
urbaine3.
I.2. Problématique
L'accès au titre foncier au Cameroun, malgré les
réformes entreprises par le gouvernement reste encore difficile
notamment pour les populations les plus vulnérables4. En
outre la fiabilité des titres fonciers est fortement remise en cause,
principalement parce qu'il est difficile de vérifier
l'authenticité et la validité de ceux-ci. Par exemple, il a
été dénombré en 2013, dans la ville de
Yaoundé environ 36 000 faux titres fonciers et 38 000 faux titres dans
la ville de Douala [8].
La conservation du titre foncier et des informations qui
l'accompagnent se fait dans des registres qui constituent le livre foncier.
L'état de conservation physique des documents est simplement
inquiétant. Le niveau de dégradation des documents, les plus
anciens, interdit leur manipulation prolongée. Ce qui pose un
problème d'accès à l'information foncière. Les
risques de destruction des documents par incendie, humidité et eaux de
pluies et de ruissellement sont permanents.
2 Etude réalisée en 2008 par la BAD
à la demande du gouvernement camerounais, et finalisée en
2009.
3 La BAD estime à 150 000 le nombre de titres
fonciers délivrés sur un potentiel de 3 000 000 de parcelles.
4 La population du Cameroun connaît un taux de
croissance (2,6 % par an, sur la période 1987-2005) et d'urbanisation
(estimée à 52% en 2010) très élevés. Cette
évolution, aggravée par un taux de chômage important (43,9
% des actifs en zone urbaine), exclut ainsi les populations vulnérables
de l'accès à la terre et accroît l'insécurité
foncière et la précarité des droits d'usage des personnes
qui y ont accès, notamment les femmes.
A côté de cela l'utilisation de plusieurs
réseaux de système de coordonnées a des
conséquences négatives notamment :
· l'existence à Yaoundé de 19 214 titres
fonciers en coordonnées arbitraires qui ne peuvent pas être
positionnés sur un plan cadastral ne permet pas un inventaire exhaustif
et permanent des propriétés [15],
· les superpositions : la superposition est le fait qui
conduit par l'utilisation de coordonnées issues de systèmes de
référence différents, à la création, sur un
même espace de deux ou plusieurs titres fonciers.
I.3. Méthodologie
Il existe dans le génie logiciel plusieurs
méthodes de développement des systèmes informatiques. Nous
pouvons citer ici les plus connues et les plus utilisées qui sont : le
modèle en cascade, le modèle à incrément, le
modèle en spirale, les modèles spécifiques tels que MERISE
(en France) et le modèle V (en Allemagne) [3].
Chacun de ces modèles définit un ensemble
d'étapes clés pour le développement des systèmes
informatiques. Le choix de l'un de ces modèles dépend de
plusieurs paramètres entre autres : le contexte, le temps de
développement et les ressources disponibles. Le premier (modèle
en cascade) proposé par ROYCE en 1970 existe en plusieurs variantes dont
l'une est schématisée à la figure 1.
Figure 1: Modèle en cascade [3]
4
5
Le modèle en cascade est subdivisé en cinq (05)
étapes qui permettent de développer une application. Il a
été choisi et adapté en quatre (04) phases pour notre
projet :
- l'identification et l'analyse des besoins :
· recueil des besoins fonctionnels et non fonctionnels,
· production du cahier des charges ; - la conception et la
modélisation :
· architecture du produit ;
- l'implémentation, les tests unitaires et les tests du
système :
· installation et configuration du serveur cartographique
GeoServer,
· installation et configuration du serveur de base de
données PostgreSQL,
· codage des fonctionnalités et tests ; - la
maintenance :
· refactoring5.
La phase d'implémentation et la phase de tests ont
été regroupées en une seule afin d'accélérer
le processus de développement. Compte tenu de la limitation des
ressources (01 développeur, 01 machine), chaque unité est
codée et testée directement par le développeur, et
intégrée au système.
I.4. Objectifs
I.4.1. Objectif général
Appuyer l'administration camerounaise dans ses efforts visant
la réforme du système foncier et la mise en place d'un
système d'information géospatial permettant un meilleur
enregistrement des titres et droits fonciers.
5 Le refactoring est un processus qui consiste
à améliorer l'architecture d'un système existant
6
I.4.2. Objectifs spécifiques
- Dématérialiser le livre foncier : Mettre en place
un Système d'Information
Foncière permettant une gestion intégrée et
synchronisée des données foncières ;
- Améliorer l'accès à l'information
foncière : Permettre à tous les acteurs du secteur (publics,
privés et la société civile) de disposer via un portail
internet actif de l'ensemble des informations relatives à la
propriété foncière en temps réel ;
- Mettre à la disposition du secteur privé un outil
sécurisé de canalisation des investissements.
La réalisation de ces objectifs est notre mission. Nous
allons dans le chapitre suivant faire une étude de quelques SIG
cadastraux utilisés dans le monde afin de s'en inspirer pour la
construction d'un système propre au Cameroun.
7
CHAPITRE II : GÉNÉRALITÉS
Dans le chapitre précédent nous avons
présenté le contexte qui entoure la propriété
foncière au Cameroun et énoncé la problématique que
nous cherchons désormais à résoudre. Pour ce faire, la
méthode que nous avons adoptée est subdivisée en quatre
étapes. Dans ce chapitre nous présentons les concepts de la
propriété foncière, et faisons une revue de quelques
systèmes d'informations géographiques utilisés par
d'autres pays dans ce domaine.
II.1. Généralités sur la
propriété foncière II.1.1. Quelques
Définitions
Parcelle : Etendue de terre
élémentaire. La parcelle de propriété est la
parcelle cadastrale, la plus petite unité du cadastre.
Immatriculation : Procédure
administrative d'enregistrement par laquelle l'autorité
compétente reconnaît l'existence d'un droit de
propriété sur un immeuble géométriquement et
spatialement identifié. L'immatriculation permet de rendre le droit
perpétuel et transmissible, sans que puisse s'élever une
contestation sur son origine et sur les limites physiques à
l'intérieur desquelles il s'exerce. Le régime de
l'immatriculation est caractéristique des pays de conquête (pays
coloniaux) afin d'y sécuriser les droits des nouveaux arrivants. Au
Cameroun, il a été introduit par le colonisateur français
comme dans les autres anciennes colonies françaises en 1932 et maintenu
dans la plupart des législations foncières après les
indépendances.
Bornage : Le bornage est une opération
juridique et technique qui consiste à fixer les limites d'un terrain par
des repères fixes appelés bornes. Pour avoir une valeur
légale, le bornage doit être réalisé par un
géomètre assermenté. Il existe le bornage contradictoire
fait avec l'accord des riverains et le bornage judiciaire ordonné par le
juge en cas de désaccord.
8
Titre Foncier : Document officiel attestant
de la propriété de quelqu'un sur un terrain. Ce titre n'existe
pas nécessairement dans tous les pays. Quand le principe de
l'immatriculation est appliqué comme c'est le cas au Cameroun et dans
les anciennes colonies françaises, le titre foncier est une copie de
l'inscription des droits du propriétaire au livre foncier.
Livre foncier : Registre où sont
consignés les actes constitutifs et modificatifs des droits sur les
immeubles, les droits de propriété et les différents
droits réels qui s'y rattachent.
Conservation de la propriété
foncière : Service dans lequel, sur la base des
énonciations cadastrales, sont enregistrés tous les actes portant
création ou modification de droits réels immobiliers.
Cadastre : Système dont l'objet est
d'identifier physiquement et juridiquement les biens immobiliers et d'en
déterminer la valeur. Le cadastre est à la fois une liste de
parcelles et une représentation graphique du parcellaire. Il est
généralement composé d'un plan parcellaire à grande
échelle, d'un état parcellaire et d'un registre identifiant les
droits sur les immeubles bâtis et non bâtis. La documentation
cadastrale comprend, pour chaque entité administrative : une matrice
cadastrale qui décrit pour chaque propriétaire apparent, la liste
des biens immobiliers lui appartenant ; un plan cadastral qui porte les
parcelles de propriétés numérotées et un
état de section qui est la liste des parcelles avec leur numéro
et leur propriétaire, par section. Le cadastre est en quelque sorte
l'état civil de la propriété foncière.
Domaine public : Les terres du domaine public
sont celles qui sont placées sous l'autorité et la gestion de
l'Etat et soumises à un régime dominé par les principes du
droit public. Il s'agit de terres affectées à l'usage direct du
public ou des services publics. Leur régime ne pose pas de
difficultés particulières en ce que l'article 2 de l'ordonnance
74/02 du 6 juillet 1974 après les avoir indiqué les
déclare inaliénables, imprescriptibles [13].
9
Domaine privé : Les terres du domaine
privé sont celles sur lesquelles l'Etat ou les particuliers ont un droit
de propriété reconnu. La particularité de ce régime
est que pour être reconnu comme propriétaire, il faut avoir une
certification officielle de la propriété appelée titre
foncier délivré par les services compétents du
Ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières
conformément à une procédure décrite par le
décret de 1976 modifié en 2005. La conséquence est que
sans ce document, la personne n'a aucune prérogative juridique sur la
terre qu'elle-même ou sa famille occupe depuis des années. L'autre
conséquence est que sans titre foncier, toute transaction sur la terre
(vente, location) est interdite.
Domaine National : Les terres du domaine
national sont celles qui ne font partie ni du domaine public, ni du domaine
privé de l'Etat ou des particuliers. Elles sont constituées de
deux grands blocs: les dépendances de première et deuxième
catégorie.
Les dépendances de première
catégorie sont constituées des terrains d'habitation,
des terres de cultures, de plantations, de pâturages et de parcours se
traduisant par une emprise évidente de l'Homme sur la terre et une mise
en valeur probante. Elles peuvent faire l'objet d'une appropriation privative
par immatriculation directe.
Les dépendances de deuxième
catégorie sont constituées de terres libres de toute
occupation. Aucune transaction n'est juridiquement possible sur cette portion
de terres et les populations n'y ont normalement aucun droit. Le domaine
national est placé sous la garde de l'Etat qui l'administre en vue d'en
assurer une mise en valeur rationnelle.
Le processus d'obtention du titre foncier est régi par
le décret n° 76/165 du 27 avril 1976 modifié et
complété par le décret n°2005/481 du 16
décembre 2005. Il existe essentiellement trois modes d'obtention du
titre foncier :
- l'immatriculation directe des parcelles de
terrain occupées et mises en valeur avant 1974,
- l'immatriculation indirecte pour les terres
du domaine national non occupées ou non exploitées,
10
- les morcellements ou mutations partielles de
titres fonciers.
Le titre foncier peut être délivré
à toute personne physique de nationalité camerounaise et morale
de droit camerounais. S'agissant des personnes de nationalités
étrangères, elles ne peuvent bénéficier que des
baux selon les dispositions de l'article 10 du décret n° 76/166 du
27 avril 1976.
II.1.2. Procédure d'immatriculation au Cameroun
Conformément aux dispositions de l'article 17 al. 2 de
l'ordonnance 74/1, les occupants du domaine national peuvent sur leur demande
obtenir des titres de propriété. Il devra tout d'abord s'agir
d'une personne physique ou morale de nationalité camerounaise ou alors
d'une collectivité coutumière puisque les étrangers ne
sont pas admis à le faire directement.
Toute personne habilitée à solliciter un titre
foncier sur une dépendance du domaine national doit constituer un
dossier comprenant :
- Une demande en quatre exemplaires dont l'original est
timbré et indiquant sa filiation, sa profession, son régime
matrimonial, sa nationalité et le nom sous lequel l'immeuble doit
être immatriculé,
- La description de l'immeuble.
Ce dossier est ensuite déposé à la
sous-préfecture de l'arrondissement où est implanté
l'immeuble. Le Sous-Préfet délivre le
récépissé à l'adresse indiquée puis transmet
le dossier au service départemental des domaines territorialement
compétents dans les quinze jours. Dans le mois qui suit la transmission
du dossier au service départemental des domaines, le Préfet
informe le public de l'extrait de la demande par voie d'affichage dans les
locaux de la préfecture, des sous-préfectures, mairies et autres
villages intéressés. Ensuite le Préfet prend un
arrêté fixant la date du constat d'exploitation ou d'occupation.
Le constat est fait par la commission consultative6.
Lorsque l'immeuble à immatriculer concerne deux
départements, les commissions consultatives siègent ensemble
à l'initiative de celle qui détient le dossier.
6Commission prévue à l'article 16 du
décret 1974/1 du 06 Juillet 1974
11
En cas d'occupation ou d'exploitation effective par le
requérant, la commission fait immédiatement procéder au
bornage de l'immeuble par un géomètre assermenté du
cadastre en présence des riverains. Les frais du bornage sont à
la charge du requérant. A la fin du bornage, un plan et un
procès-verbal de bornage sont dressés et signés du
géomètre indiquant les participants, la description et les
limites du terrain.
Dans les 30 jours qui suivent la réunion de la
commission consultative, le préfet transmet à la direction des
domaines, tout le dossier comprenant toutes ces pièces : le rapport de
la commission consultative, cinq exemplaires du plan et le procès-verbal
de bornage de l'immeuble.
La direction des domaines affecte au dossier un numéro,
examine la régularité des pièces produites, vise le
dossier, établit un avis de clôture de bornage et publie au
journal officiel pour la suite de la procédure. Le dossier est transmis
à la section départementale des domaines pour redressement s'il
n'est pas visé. Lorsqu'il est visé, le Chef Service provincial
des domaines établit le titre foncier dont la délivrance est
sollicitée.
II.2. Généralités sur les
Systèmes d'Information Géographique II.2.1.
Définitions
Un Système d'Information (SI) est un
ensemble organisé de ressources (matériels, logiciels, personnel,
données et procédures) qui permet de collecter, regrouper,
classifier, traiter et diffuser de l'information dans un environnement
donné7.
Un Système d'Information Géographique
(SIG) est un système d'information permettant de créer,
d'organiser et de présenter des données alphanumériques
spatialement référencées, ainsi que de produire des plans
et des cartes. Ses usages couvrent les activités de traitement, de
partage et de diffusion de l'information géographique.
7 Dans une entreprise, le SI assure le lien entre deux
autres systèmes : le Système Opérant (englobe toutes les
fonctions liées à l'activité propre de l'entreprise :
facturer les clients, régler les salariés, gérer les
stocks) et le Système de Pilotage (décide des actions à
conduire sur le système opérant en fonction des objectifs et des
politiques de l'entreprise).
12
II.2.2. Historique
Une des premières applications de l'analyse spatiale en
épidémiologie est le « rapport sur la marche et les effets
du choléra dans Paris et le département de la Seine »
publié en 1834 [20]. Le géographe français Charles Picquet
représente les 48 quartiers de la ville de Paris tramés par
gradient de couleur suivant le pourcentage de décès pour 1000
habitants. Cette nouvelle carte créée d'après des
données numériques montre l'intensité des ravages du
choléra dans Paris. Ce type d'analyse spatiale est repris et
amélioré par le Docteur John Snow pendant
l'épidémie de choléra dans le quartier de Soho à
Londres en 1854 : ayant représenté sur un plan la localisation
des malades et l'endroit où ils puisaient leur eau, il détermina
que c'était l'eau d'un certain puits qui était le foyer de
contamination [6].
Dans les années 1960, les cartes de l'Afrique de l'Est
sont trop nombreuses pour permettre de localiser les meilleurs endroits pour
créer de nouvelles implantations forestières. L'idée
d'utiliser l'informatique pour traiter les données géographiques
naît [2].
L'usage accru de ces techniques et méthodes dans la
science et l'aménagement du territoire et pour le suivi, la gestion et
la protection de la biodiversité a été permis par
l'avancée de l'informatique, et encouragé par la prise de
conscience environnementale. Cette évolution des applications a permis
de nouvelles approches scientifiques collaboratives et ce depuis les
années 1970 [7].
Depuis les années 1980, on assiste à la
croissance du marché des logiciels, le développement des
applications sur PC, la mise en réseau (bases de données
distribuées, avec depuis les années 1990, des applications sur
Internet) et une banalisation de l'usage de l'information géographique
(cartographie sur Internet, calcul d'itinéraires routiers, utilisation
d'outils embarqués liés au GPS), et à l'apparition de
logiciels libres.
13
II.2.3. Composante d'un SIG
Un Système d'Information Géographique est
constitué de cinq composants majeurs.
> Les logiciels : ils assurent les
fonctions suivantes : saisie des informations géographiques sous forme
numérique (Acquisition), gestion de base de données (Archivage),
manipulation et interrogation des données géographiques
(Analyse), mise en forme et visualisation (Affichage) ;
> Les données : elles sont
importées à partir de fichiers ou saisies par un
opérateur. Une donnée est dite « géographique »
lorsqu'elle fait référence à un (ou plusieurs) objet(s)
localisé(s) à la surface de la Terre. Ses coordonnées sont
définies par un système géodésique (ou
système de référence spatiale) ;
> Les matériels informatiques : le
traitement des données se fait à l'aide de logiciels sur un
ordinateur de bureau ou sur un ordinateur directement sur le terrain. Des
systèmes client-serveur en intranet ou via internet facilitent de plus
en plus, la diffusion des résultats ;
> Le savoir-faire : un système
d'information géographique fait appel à une connaissance
technique et à divers savoir-faire, et donc divers métiers, qui
peuvent être effectués par une ou plusieurs personnes ;
> Les utilisateurs : les utilisateurs de
systèmes d'information géographique ne sont pas forcément
des spécialistes, un tel système propose une série de
boîtes à outils que l'utilisateur assemble pour réaliser
ses tâches. N'importe qui peut, un jour ou l'autre, être
amené à utiliser un SIG.
14
II.2.4. Les SIG et le Web
Les solutions SIG web ont fait leur apparition il y a une
dizaine d'années, profitant de l'accessibilité accrue au web,
elles ont permis de mettre les SIG à la portée du grand
public.
Ces solutions reposent sur des architectures orientées
services qui se caractérisent par la centralisation des données
et des traitements sur des serveurs et l'accès à ces ressources
par le biais de clients, c'est-à-dire d'un programme conçu pour
accéder et interagir avec des données géographiques
distantes. Cette interaction est portée par les mécanismes
standards du web que sont : HTTP, les URLs, AJAX et XML. Mais aussi par des
normes et des développements propres au monde de la
géomatique.
La mise en place des solutions SIG web a d'abord
été un phénomène interne à l'entreprise et
aux administrations : les solutions intranet ont permis de donner
l'accès aux SIG à un coût acceptable à l'ensemble
des opérateurs ou bien des chargés d'études directement
intéressés dans l'exercice quotidien de leurs activités
[5]. Depuis la généralisation de l'accès haut débit
à l'internet, le phénomène touche aussi le grand public
(Google Earth, Google Maps, portails institutionnels des collectivités
locales et des services publics).
Très vite les applications dites de webmapping
se sont multipliées, chacune proposant de consulter des
données sur une thématique précise (le trafic routier, la
météo, les risques environnementaux) à travers un site ou
une application web dédié.
II.2.5. Principes du WebMapping
Par webmapping, on entend la diffusion par le biais
d'un site ou d'une application web des données cartographiques.
L'accès à l'information doit être dynamique, ce qui
signifie que ce qui s'affiche doit être le résultat d'un
traitement déclenché à la demande de l'utilisateur [5].
Les technologies utilisées sont avant tout celles du web :
- architecture client-serveur, dans laquelle le client est un
navigateur capable
d'interpréter du code HTML, et, le serveur est une
machine qui archive des
documents avec des programmes susceptibles de les
générer à la demande ; - protocole HTTP pour les
échanges entre le client et le serveur ;
- stockage des données dans des fichiers et des bases
relationnelles (PostgreSQL, MySQL, ORACLE) interrogeables à l'aide du
standard SQL ;
- les standards HTML, JAVASCRIPT, AJAX, XML, SVG
élaborés par le World Wide Web Consortium (W3C) pour le
développement de l'application à proprement parler.
Figure 2: Principe du webmapping [1]
15
16
Par nature, le web permet l'acheminement d'un document
hypertexte (pouvant contenir des images donc des cartes) d'un serveur où
il est stocké à un client où il est affiché. Le
document peut aussi être produit à la demande et ce en fonction
des critères fixés par le client; dans ce cas, le client
accède en fait à un programme distant chargé de
générer le document. Cette apparente simplicité cache en
fait une architecture logicielle multicouche ainsi qu'une diversité de
solutions techniques possibles. La figure 2 illustre le principe du
webmapping.
Les SIG trouvent leurs applications dans plusieurs domaines
notamment la gestion de la propriété foncière.
II.3. Généralités sur les SIG
cadastraux
Le foncier constitue un levier puissant de la modernisation
d'un Etat, beaucoup de pays l'on comprit très tôt et ont choisi de
moderniser ce secteur. En Afrique comme en Europe et en Océanie, nous
avons relevé quelques exemples de SIG, de gestion de l'information
foncière.
II.3.1. En Suisse
En Confédération Suisse, l'institution
équivalente au MINDCAF du Cameroun est la Mensuration Officielle (MO).
Les données de la MO sont disponibles sous forme numérique, de
sorte que leur utilisation peut de plus en plus s'affranchir des limites
administratives. Il est possible de les échanger, de les réunir,
de les combiner à d'autres données, de les envoyer à des
tiers, de les mettre à disposition sur Internet ou de les utiliser dans
le cadre d'un géoservice. Les citoyens ont à leur disposition
plusieurs outils pour consulter ces données, nous pouvons citer ici un
système électronique d'informations foncières eGRIS, un
géoportail national ou géoportail de la Mensuration Officielle
(figure 4).
17
Figure 3: Structure du réseau du
géoportail de la Mensuration Officielle Suisse [11]
Le géoportail de la MO est fonctionnel depuis 2008 et
permet d'accéder aux données de la Mensuration Officielle sur
l'ensemble de la Suisse. Les serveurs de géodonnées
régionaux ou cantonaux ont été intégrés au
projet partout où cela était possible. Dans certains cas, les
données ont été livrées (au moins trois fois par
année), enregistrées et gérées sur un serveur
central de la Confédération, lui aussi intégré dans
le réseau mis en place [11] comme le montre la figure 3.
18
Figure 4: Géoportail de la Mensuration
Officielle Suisse [11]
II.3.2. En Nouvelle Calédonie
La Direction des Infrastructures, de la Topographie et des
Transports Terrestres (DITTT) du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a
créé un site internet (voir figure 5) pour la consultation des
données cadastrales (plan parcellaire, nom des propriétaires,
etc.). Ce service permet aux populations de rechercher une parcelle, de
consulter ses attributs (n° de lot, lotissement, section, superficie et le
Numéro d'Inventaire Cadastral (NIC)) et d'imprimer un extrait de plan
cadastral. Le Numéro d'Inventaire Cadastral est l'identifiant unique de
la parcelle.
Figure 5: Page d'accueil site web SIG
Nouvelle-Calédonie [19]
La page d'accueil de ce site internet présente une
carte administrative de la Nouvelle-Calédonie (voir figure ci-dessus).
Un clic sur une commune permet d'afficher le plan parcellaire de celle-ci (voir
figure ci-dessous). Un deuxième clic sur le plan parcellaire affiche une
boîte de dialogue avec les informations détaillées sur la
parcelle sélectionnée. Il est possible d'imprimer la carte.
Figure 6: Informations détaillées sur les
parcelles, SIG Nouvelle-Calédonie [19]
19
20
II.3.3. Au Maroc et en Tunisie
Au Maroc, l'information foncière est disponible via le
portail web (figure 7) de l'Agence Nationale de la Conservation Foncière
et de la Cartographie (ANCFCC) à l'adresse
http://www.ancfcc.gov.ma/efoncier/sigest.aspx.
Figure 7: Portail Web de l'ANCFCC au Maroc
[18]
En Tunisie les 120 000 titres fonciers de la ville de Tunis et
les 1 000 000 de titres fonciers de tout le territoire tunisien sont totalement
numérisés [16]. Les consultations se font librement par les
usagers eux-mêmes sur des ordinateurs à l'aide de l'intranet des
services de l'Office de la Topographie et du Cadastre (OTC).
21
CHAPITRE III : ANALYSE ET CONCEPTION DU
SYSTÈME
Le chapitre précédent nous a permis de nous
familiariser avec la notion de propriété foncière et de
faire une revue de quelques SIG utilisés dans ce domaine. Dans ce
chapitre nous présenterons les deux premières phases qui ont
guidé le développement de notre produit, ainsi que le cahier des
charges et les différents diagrammes modélisant le
système.
III.1. Analyse
La phase d'analyse est la première phase critique dans
un projet de développement logiciel. Pourtant beaucoup de concepteurs
négligent cette partie du projet et privilégient la production du
code source. Ce code est dans la plupart des cas extrêmement long,
parsemé d'erreurs ou pire, inutilisable par le client. Cette
méthode appelée « code and fix » ne respecte
généralement pas les principes du génie
logiciel8 et ne peut être utilisée pour construire un
produit fiable.
Afin de répondre aux exigences du client, il est
impératif de faire au préalable un recueil des besoins. Pour
notre projet nous sommes allés à la rencontre des professionnels
du domaine : Ingénieurs du Cadastre et Conservateurs fonciers. Nous
avons relevé des informations importantes qui nous ont permis
d'élaborer de concert avec le client un cahier des charges.
8 Ces principes concernent à la fois les
processus et le produit final. On distingue entre autre : la séparation
des aspects, la modularité, l'abstraction, l'anticipation des
changements, la généralité.
22
III.1.1. Le Cahier des charges
Le cahier des charges est un outil important du domaine
logiciel, il permet à tous les acteurs du projet (concepteur,
développeur et client) d'avoir une vue d'ensemble sur ce qui doit
être fait. Le client peut grâce à ce dernier savoir si le
produit final répondra à ses exigences, de même le
développeur est assuré qu'il ne produira pas des
fonctionnalités inutilisables9 par le client. Le tableau
ci-dessous regroupe les éléments du cahier des charges du
système d'information foncière que nous avons
développé.
Tableau 1: Eléments du cahier des charges du SIF
du Cameroun
TITRE
|
DESCRIPTION
|
DESCRIPTION
|
Le projet vise à mettre en place un SIG pour faciliter
l'accès aux informations sur la propriété foncière
au Cameroun.
|
OBJECTIFS
|
- Dématérialiser du livre foncier, par
l'enregistrement numérique des droits fonciers dans un système de
référence spatiale unique
- Améliorer l'accès à l'information
foncière, notamment pour les populations vulnérables,
- Permettre à tous les acteurs du secteur (publics,
privés et la société
civile) de disposer via un portail internet actif de
l'ensemble des informations relatives à la propriété
foncière en temps réel,
- Mettre à la disposition du secteur privé un
outil sécurisé de canalisation des investissements.
|
SERVICES A FOURNIR
|
- Base de données cartographiques de la
propriété foncière,
- Accès à l'information cadastrale et domaniale via
un portail
internet,
- Enregistrement des transactions foncières,
- Archivage numérique (numérisation) des
dossiers.
|
UTILISATION
|
Le système prendra en compte deux types d'utilisateurs
- Les utilisateurs formés et habiletés : qui
pourront accéder de manière sécurisée à
l'application et enregistrer les titres fonciers ainsi que les transactions sur
la terre,
- Les utilisateurs `passifs' : qui accèderont à
l'information foncière via un portail internet.
|
9 L'utilisabilité est une qualité
importante d'un bon logiciel, à côté de la
fiabilité, la robustesse, l'efficacité, la correction, la
performance, la vérifiabilité, la maintenabilité, la
réutilisabilité, la portabilité,
l'interopérabilité.
23
FONCTIONNALITES
|
F1. Afficher/Désactiver la carte
F2. Zoomer sur la carte
F3. Enregistrer une parcelle titrée
F4. Enregistrer une transaction foncière :
morcellement
F5. Enregistrer une transaction foncière : concession
F6. Enregistrer une transaction foncière : vente
F7. Enregistrer une transaction foncière :
hypothèque
F8. Enregistrer une transaction foncière :
héritage
F9. Rechercher une parcelle
F10. Sélection des couches
F11. Afficher les informations sur une parcelle
F12. Imprimer le livre foncier
|
ENVIRONNEMENT ET OUTILS
|
Serveur d'application web: Apache
Serveur cartographique : GeoServer
SGBD cartographique : PostgreSQL-PostGIS
Système d'exploitation : Windows / Linux
Navigateur Web : Mozilla Firefox / Chrome / Opéra /
Internet
Explorer / Safari
Langage : PHP5 - JavaScript - HTML - CSS
|
DONNEES
TRAITEES PAR L'APPLICATION
|
Numéro du titre foncier, date de délivrance du
titre, lieu de
|
délivrance, nom du propriétaire, numéro CNI
ou RCCM,
|
coordonnées de la parcelle (dans le système
géodésique de
|
coordonnée de référence WGS84), description,
fichier numérisé du
|
procès-verbal de bornage
|
III.2. Conception et Modélisation du
Système
Après la spécification du cahier des charges et
sa validation par le client, nous passons à la modélisation
UML10 de notre application. Nous présentons dans cette partie
les diagrammes les plus importants du système.
10 Langage de modélisation des applications
construites à l'aide d'objets, indépendant de la méthode
utilisée. La première version, UML 0.9 est publiée en 1996
par Jacobson, Booch et Rumbaugh. UML devient un standard en 1997 grâce
à l'Open Management Group [3].
24
III.2.1. Diagrammes de cas d'utilisation du
système
Un diagramme de cas d'utilisation répond à la
question « qui fait quoi ? ». La figure ci-dessous permet
d'identifier trois acteurs :
- un acteur humain (Visiteur), qui représente à
la fois un camerounais lambda, un professionnel du domaine du cadastre ou un
investisseur,
- deux acteurs non humains (Serveur Cartographique et Serveur
Web) qui répondent chacun selon son rôle aux actions du visiteur
humain sur le système. La réalisation des cas d'utilisation de
cette figure permet d'atteindre l'un de nos objectifs à savoir
améliorer l'accès à l'information foncière.
Figure 8: Diagramme des cas d'utilisation d'un visiteur
quelconque [17]
Le conservateur foncier est celui qui a la charge
d'enregistrer les titres et droits fonciers. Il est identifié à
la figure 9 où la réalisation des cas d'utilisation permet
d'atteindre l'objectif dématérialisation du livre foncier.
Figure 9: Diagramme des cas d'utilisation du
conservateur [17]
Le troisième acteur humain est l'administrateur. C'est
lui qui a la charge de mettre à jour les données
géographiques et de configurer les couches de la carte comme le montre
la figure ci-dessous.
Figure 10: Diagramme des cas d'utilisation de
l'administrateur du système [17]
25
26
III.2.2. Diagrammes de séquences du
système
Un diagramme de séquence décrit dans le temps
les différentes opérations nécessaires à la
réalisation d'un cas d'utilisation. Il offre une vue des processus du
système. La figure ci-dessous met en évidence les messages
échangés par un Visiteur et le serveur cartographique pour
afficher une carte.
Figure 11: Diagramme de séquence
réalisant l'affichage d'une carte [17]
Le diagramme de séquence de la figure 12 réalise
le cas d'utilisation « rechercher une parcelle de terrain ». Le
visiteur envoie un message au serveur web lui demandant les parcelles dont les
données attributaires contiennent le mot clé qu'il a saisi, le
serveur web fait une vérification afin d'éliminer
d'éventuels caractères spéciaux ou injection
SQL11, il transmet ensuite la requête au serveur
cartographique qui la traite et répond par envoi d'une liste des
parcelles répondants aux critères de recherche.
11 Attaques de la base de données par ajout de
code SQL dans les champs de saisi de texte. Il est ainsi possible d'effacer le
contenu d'une table, ou bien de modifier des données dans cette table,
et de rendre l'ensemble de l'application inutilisable.
27
Figure 12: Diagramme de séquence réalisant
le cas d'utilisation « rechercher une parcelle de terrain »
[17]
La figure 11 et la figure 12 représentent des
diagrammes de séquences simples à comprendre pour le client mais,
offrent très peu de détails au développeur pour qu'ils
soient implémentés correctement. Le diagramme suivant
détaille un peu plus le processus de réalisation du use case
« rechercher une parcelle de terrain ».
Figure 13: Diagramme de séquence
détaillé du use case « rechercher une parcelle de
terrain » [17]
28
III.2.3. Modèle de déploiement du
système
La vue de déploiement montre comment les
différents exécutables sont structurés dans la plate-forme
ou les différents noeuds. La figure ci-dessous montre comment sont
répartis les différents composants du système
d'information foncière que nous avons développé.
Figure 14: Diagramme de déploiement de
l'application [17]
Le « serveur cartographique » est constitué
d'un serveur de cartographie (GeoServer) respectant les spécifications
de l'OGC12, couplé à un SGBDRO (PostgreSQL/PostGIS).
Le « serveur web » est chargé de communiquer avec le client et
de rediriger les requêtes géographiques de celui-ci vers le «
serveur cartographique ». Il convient de noter que ces différents
serveurs peuvent être déployés sur une seule machine.
Toutefois, pour des raisons de performance cette dernière devra
être assez puissante pour réduire les temps de réponses.
Comme illustration, sur une machine Intel® Pentium®4 CPU 2.80GHz avec
RAM de 1.30Go, il faut en moyenne 7,5 secondes pour afficher la carte au
complet.
12 L'Open Geospatial Consortium a pour objectif de
définir des standards favorisant l'interopérabilité des
systèmes d'informations géographiques
29
CHAPITRE IV : ARCHITECTURE DU SYSTÈME
Après identification et analyse des besoins des
utilisateurs, après modélisation de notre système
d'information géographique, nous présentons dans ce chapitre
l'architecture détaillée de celui-ci. Notre système est
développé en deux parties principales : une partie "serveur"
constituée de la base de données et du service cartographique,
une partie "client" qui est une application web construite suivant le design
pattern Modèle-Vue-Contrôleur.
IV.1. Le module serveur
IV.1.1. La base des données géographiques:
PostgreSQL/PostGIS
PostgreSQL est un puissant système de gestion de base
de données relationnel objet (SGBDRO). Il a été
publié sous la licence de style BSD et est donc un logiciel libre. Comme
avec beaucoup de logiciels libres, PostgreSQL n'est pas contrôlé
par une société unique mais par une communauté de
développeurs et de sociétés qui le développent.
PostgreSQL a été conçu depuis le début en
conservant à l'esprit qu'il serait potentiellement nécessaire de
l'étendre à l'aide d'extensions particulières. La
possibilité d'ajouter de nouveaux types, et des nouvelles fonctions.
Grâce à cela, une extension de PostgreSQL peut être
développée par une équipe de développement
indépendante.
PostGIS, c'est une extension de PostgreSQL pour manipuler des
informations géographiques (spatiales) sous forme de
géométries (points, lignes, polygones). Il confère au
système de gestion de base de données PostgreSQL le statut de
base de données spatiales en ajoutant les trois supports suivants : les
types de données spatiales, les index spatiaux et les fonctions
spatiales. Étant donné qu'il est basé sur PostgreSQL,
PostGIS bénéficie automatiquement de toutes les capacités
de celui-ci ainsi que le respect des standards de cette implémentation
[12].
30
IV.1.1.1. Index spatiaux et étendue
Une base de données ordinaire fournit des
méthodes d'accès connues sous le nom d'index pour permettre un
accès efficace et non séquentiel à un sous ensemble de
données. L'indexation des types non géographiques (nombre,
chaînes de caractères, dates) est habituellement faite à
l'aide des index de type arbres binaires.
L'ordre naturel des nombres, des chaînes de
caractères et des dates est assez simple à déterminer. En
effet, chaque valeur est inférieure, plus grande ou égale
à toutes les autres valeurs. Mais, étant donné que les
polygones peuvent se chevaucher, peuvent être contenus dans un autre et
sont représentés par un tableau en deux dimensions (ou plus), un
arbre binaire ne convient pas pour indexer les valeurs. Les vraies bases de
données spatiales fournissent un index spatial qui répond
plutôt à la question : « quel objet se trouve dans une
étendue spécifique ? ». Une étendue correspond au
rectangle de plus petite taille capable de contenir un objet
géographique.
Figure 15: Exemples d'étendues [12]
Les étendues sont utilisées car répondre
à la question : « est-ce que A se trouve à
l'intérieur de B ? » est une opération coûteuse pour
les polygones mais rapide dans le cas où ce sont des rectangles.
Même des polygones et des lignes complexes peuvent être
représentés par une simple étendue. Les index spatiaux
doivent réaliser leur ordonnancement rapidement afin d'être
utiles. Donc au lieu de fournir des résultats exacts, comme le font les
arbres binaires, les index spatiaux fournissent des résultats
approximatifs. La question « quelles lignes sont à
l'intérieur de ce polygone » sera
31
interprétée par un index spatial comme : «
quelles lignes ont une étendue qui est contenue dans l'étendue de
ce polygone ? » [12].
IV.1.1.2. Les fonctions spatiales
Pour manipuler les données lors d'une requête,
une base de données classique fournit des fonctions comme la
concaténation de chaînes de caractères, la
réalisation d'opérations mathématiques sur les nombres ou
l'extraction d'informations spécifiques sur une date. Une base de
données spatiales fournit un ensemble complet de fonctions pour analyser
les composants géographiques, déterminer les relations spatiales
et manipuler les objets géographiques. Ces fonctions spatiales sont
utilisées pour de nombreux projets SIG.
La majorité des fonctions spatiales peuvent être
regroupées dans l'une des cinq catégories suivantes :
- conversion : fonctions qui convertissent
les données géographiques dans un format externe,
- gestion : fonctions qui permettent de
gérer les informations relatives aux tables spatiales et
l'administration de PostGIS,
- récupération : fonctions qui
permettent de récupérer les propriétés et les
mesures d'une géométrie,
- comparaison : fonctions qui permettent de
comparer deux géométries en respectant leurs relations
spatiales,
- construction : fonctions qui permettent de
construire de nouvelles géométries à partir d'autres.
IV.1.1.3. Les données de l'application
32
La base de données de l'application est portée
sur le SGBRO13 PostgreSQL. L'extension PostGIS a été
ajoutée pour gérer les données spatiales. La figure 16
représente le diagramme de classe des données de l'application.
Ce modèle est constitué de 06 tables représentant entre
autres :
- les propriétaires : liés à leur
propriété (parcelle de terrain), avec des attributs
correspondants aux informations tirées du livre foncier,
- les transactions sur la terre : morcellement, concession,
hypothèque, héritages sont prises en compte par la table
TransactionFonciere,
- le découpage administratif : Arrondissement,
Departement, Region.
Les tables ProprieteFonciere,
Arrondissement, Departement et Region ont chacune un
attribut the_geom de type geometry qui représente un
polygone dont les sommets constituent les bornes du terrain dans le cas d'une
parcelle et, les frontières ou limites de circonscription dans le cas
des arrondissements, des départements et des régions.
13 Un SGBDRO rend les objets de la base de
données accessibles aux langages orientés-objets comme s'il
s'agissait d'objets de ces langages. Contrairement à un SGBDR,
l'accès aux données est généralement plus rapide
car les jointures sont rarement nécessaires. En effet, les objets
peuvent être accédés directement par un pointeur, sans
faire de recherche, de même, la façon de définir le
schéma d'une base de données est également
différence.
33
Figure 16: Diagramme de classe des données
traitées par l'application [17]
IV.1.2. Le serveur cartographique: GeoServer IV.1.2.1.
Présentation de GeoServer
GeoServer est un serveur cartographique
(diffusé sous licence GPL 2.0) spécialisé
dans la gestion d'information géographique, ce système permet
d'éditer et de stocker des objets spatiaux rendus accessibles au travers
d'un réseau. Il permet ainsi de publier et de modifier une grande
variété de formats ouverts sous forme de cartes, d'images ou
encore de données géographiques.
Parmi ses qualités, on peut noter sa facilité
d'utilisation et sa compatibilité avec différentes bases de
données (Oracle Spatial, ArcSDE, PostGIS), implémentation des
standards OGC, protocoles (WFS, WMS) et fichiers cartographiques (SVG, KML,
SHP). Ses capacités transactionnelles présentent un support
solide pour l'édition partagée des cartes.
34
Développé intégralement en Java,
GeoServer intègre des librairies qui facilitent et
accélèrent les opérations complexes telles que la prise en
charge de nombreux formats de données cartographiques ou encore les
transformations et traductions de systèmes de coordonnées
spatiales14.
GeoServer est ainsi l'implémentation de
référence de l'Open Geospatial Consortium (OGC) pour les
standards Web Feature Service (WFS) et Web Coverage Service
(WCS), ainsi qu'un serveur haute performance certifié conforme
au Web Map Service (WMS) [10].
IV.1.2.2. Fonctionnement de GeoServer
Figure 17: Fonctionnement de GeoServer [10]
La figure ci-dessus illustre le principe de fonctionnement de
GeoServer. Il délivre des représentations cartographiques de
couches géographiques stockées dans des fichiers (Shapefile) ou
des bases de données (PostGIS). Les données sont publiées
sur le web en utilisant le Web Map Service, le Web Feature Service
et le Web Capabilities Service.
14 En cartographie, un système de
coordonnées est un référentiel dans lequel on peut
représenter des éléments dans l'espace. On distingue le
système de coordonnées géographiques, le système de
coordonnées géocentriques, le système de définition
d'altitude, le système de coordonnées projetées qui permet
de définir des coordonnées sur un plan exemple par exemple le
système WGS84 (World Geodetic System 1984) utilisé pour notre
système.
Dans GeoServer les données sont structurées de la
manière suivante :
- espaces de travail : répertoires qui ne servent que de
moyens pour regrouper des entrepôts,
- entrepôts : zones de stockage des données de
même format. Les entrepôts définissent une source de
données et la décrivent,
- couches : les couches sont un moyen de présenter les
informations des entrepôts, en précisant les coordonnées de
l'emprise (bounding box), et en affectant un style d'affichage de ces
données.
35
Figure 18: Organisation des données dans
GeoServer [10]
36
IV.2. L'application web
Le troisième composant de notre système
d'information foncière est une application web. Elle est
localisée comme le montre le diagramme de déploiement de la page
28 dans le serveur d'application Apache. C'est elle qui joue le rôle
d'interface entre les utilisateurs du système. Toutes les
fonctionnalités prévues par le cahier des charges y sont
implémentées en utilisant le langage de script serveur PHP5. Les
capacités orientées objet de ce dernier ont été
utilisées pour produire une application respectant le design pattern
Modèle-Vue-Contrôleur (MVC).
IV.2.1. Architecture: MVC
MVC est un design pattern15 de conception
d'interface utilisateur. Élaboré par Trygve Reenskaug en 1979, il
permet de découpler le modèle (logique métier et
accès aux données) des vues (présentation des
données). La figure ci-dessous illustre le fonctionnement du design
pattern MVC.
Figure 19: Fonctionnement de MVC [17]
Le découplage ainsi obtenu assure une maintenance
facilitée :
- Le Modèle gère les
données et reprend la logique métier (le modèle
lui-même peut être décomposé en plusieurs couches).
Le modèle ne prend en compte aucun élément de
présentation ;
15 Un design pattern (patron de conception) est un
arrangement caractéristique de modules, reconnu comme bonne pratique en
réponse à un problème de conception d'un logiciel. Il
décrit une solution standard, utilisable dans la conception de
différents logiciels. Formalisés dans le livre du « Gang of
Four » (GoF, Erich Gamma, Richard Helm, Ralph Johnson et John Vlissides)
intitulé Design Patterns, Elements of Reusable Object-Oriented
Software en 1995. Les patrons de conception tirent leur origine des
travaux de l'architecte en bâtiments Christopher Alexander dans les
années 70, dont son livre A Pattern Language définit un
ensemble de patrons d'architecture.
37
- La Vue affiche les données provenant
exclusivement du modèle, pour l'utilisateur et/ou reçoit ses
actions. Aucun traitement autre que la gestion de présentation n'y est
réalisé ;
- Le Contrôleur traite les
événements en provenance de l'interface utilisateur et les
transmet au modèle pour le faire évoluer ou à la vue pour
modifier son aspect visuel.
La figure 20 montre l'arborescence de l'application web.
> Le répertoire app contient les
configurations de l'application et le Template de base utilisé par
toutes les pages de l'application.
> Le répertoire src contient les
différents aspects16 de l'application à savoir :
- administration : qui implémente les fonctions
d'administration (gestion des utilisateurs, configurations),
- parcelle : qui implémente les opérations telles
que la recherche d'une parcelle, l'enregistrement des titres fonciers et des
transactions foncières.
Chaque aspect de l'application est implémenté
suivant le design pattern MVC décrit plus haut. Pour un aspect
donné, les Modèles sont représentés par les
dossiers entity et dao, les contrôleurs sont
regroupés dans le dossier controller, et les vues dans le
dossier views.
> Le répertoire web contient les feuilles
de styles CSS, les codes JavaScript, la bibliothèque OpenLayers et les
ressources nécessaires à l'affichage correct des pages.
> Le répertoire racine, où se trouvent les
répertoires précédents, contient aussi un fichier
index.php et un fichier proxy.php utilisé pour
rediriger les requêtes du client openLayers vers le serveur
cartographique GeoServer.
16 La programmation orientée aspect est un
paradigme de programmation qui permet de traiter séparément les
préoccupations transversales. Cette technique permet de découper
un logiciel en modules logiciels a priori indépendants les uns des
autres car gérant des aspects différents du système
conçu. Le couplage entre les modules se trouve ainsi réduit ce
qui présente de nombreux avantages : maintenance aisée, meilleure
réutilisation, gain de productivité, amélioration de la
qualité du code.
38
Figure 20: Organisation du code source [17]
IV.2.2. Le client géographique IV.2.2.1.
OpenLayers
OpenLayers est un mapping framework conforme OGC
(Open Geospatial Consortium), capable de dialoguer avec un serveur
cartographique qui implémente la spécification Web Map
Service de l'OGC. Entièrement écrit en JavaScript, il
facilite la communication avec un serveur cartographique par des règles
standardisées.
39
IV.2.2.2. Les requêtes géographiques
Un serveur conforme OGC doit répondre aux
requêtes suivantes : GetCapabilities, GetMap, GetFeatureInfo.
> GetCapabilities :
La requête dite GetCapabilities permet de
connaître les capacités du serveur. Par exemple :
http://localhost/geoserver/wms?REQUEST=getCapabilities
Le résultat d'une telle requête est un fichier XML
de description :
- une section <Service>est la carte
d'identité du serveur (titre, keywords, contacts) ;
- la section <Request>liste les
opérations possibles sur ce serveur ainsi que les capacités de
chaque opération. On y trouve GetCapabilities, GetMap
avec tous ses formats supportés (PNG, KML) et GetFeatureInfo
;
- les sections <Layer>décrivent les couches
"cartographiables"
· le sous-élément <Name>est
l'identificateur de couche,
· les sous-éléments
<LatLonBoundingBox>, <SRS> et <BoundingBox>
indiquent l'emprise géographique de la couche complète et
son système de référence spatial,
· les sous-éléments <Style>
indiquent les noms des styles applicables sur cette couche (le premier
style est celui par défaut).
C'est grâce à ce fichier de description qu'on va
pouvoir piloter les deux opérations suivantes.
40
> GetMap
L'opération la plus importante pour un serveur
cartographique est celle qui permet d'obtenir une représentation
cartographique d'une couche disponible. Pour cela il faut fournir dans la
requête GetMap un ensemble de paramètres permettant au
serveur de construire une image. Par exemple :
http://localhost/geoserver/wms?REQUEST=GetMap&LAYERS=camreoun:re
gion&BBOX=0,16.192,0,13.078&SRS=EPSG:4326&STYLES=CMR_Region
&FORMAT=image/png&HEIGHT=500&WIDTH=1000
- REQUEST spécifie le type de
requête (ici GetMap), chaque requête sur le serveur doit
préciser l'opération à déclencher,
- LAYERS spécifie la liste des
identificateurs des couches (ici camreoun:region) à
cartographier (le séparateur est la virgule),
- STYLES spécifie la liste des noms de
style (ici CMR_Region) à appliquer pour chaque couche (le
séparateur est la virgule), et si non-indiqué, le serveur utilise
le style par défaut (défini dans le GetCapabilities),
- BBOX spécifie l'emprise
géographique (ici 0,16.192, 0,13.078) de la zone à
représenter (selon l'emprise complète de la couche,
voir GetCapabilities),
- SRS spécifie le système de
référence spatial (ici EPSG:4326 17) dans
lequel la BBOX est exprimée et définissant la projection de la
représentation cartographique produite,
- FORMAT spécifie le format
(image/png) de l'image produite,
- HEIGHT la hauteur de la carte en pixel (ici
500),
- WIDTH la largeur de la carte en pixel (ici
1000).
17Identifiant unique du système de
coordonnées géoréférencées WGS84
attribué par l'European Petroleum Survey Group devenu le Surveying and
Positionning Comittee depuis 2005.
41
> GetFeatureInfo
La seconde opération que l'on attend d'une application
de webmapping concerne la possibilité d'obtenir des
informations sur les entités géographiques
représentées dans l'image carte produite. Pour cela il faut
fournir dans la requête GetFeatureInfo un ensemble de
paramètres permettant au serveur de construire un résultat. Par
exemple :
http://localhost/geoserver/wms?INFO_FORMAT=text/html&BBOX=0,16.192,0,
13.078&FORMAT=image/png&LAYERS=camreoun:region&QUERY_LAYERS
=camreoun:region&REQUEST=GetFeatureInfo&SRS=EPSG:4326&STYLES=
CMR_Region&WIDTH=1000&HEIGHT=500&X=600&Y=200
La requête exprime des valeurs de paramètres
correspondants à un clic
d'interrogation à une position x et y sur la carte
produite :
- REQUEST (GetFeatureInfo) le type de
requête,
- INFO_FORMAT text/plain le format du
résultat (voir GetCapabilities,
formats listés sous l'élément
<GetFeatureInfo>),
- LAYERS idem au GetMap
- QUERY_LAYERS les couches à interroger
(le séparateur est la virgule)
- BBOX idem au GetMap
- SRS idem au GetMap
- HEIGHT idem au GetMap
- WIDTH idem au GetMap
- X l'abscisse d'interrogation en pixel
- Y l'ordonnée d'interrogation en
pixel.
42
CHAPITRE V : RÉSULTATS ET
COMMENTAIRES
Le chapitre précédent nous a permis d'explorer
l'architecture de notre produit, ses différents composants (serveur et
client) ainsi que les outils utilisés pour sa conception. Nous
présentons dans cette partie les résultats obtenus pendant et
après la phase de codage et de test. Ces résultats ont
été obtenus sur une machine disposant les caractéristiques
suivantes : Système d'Exploitation : Microsoft Windows 7 édition
intégrale version 6.1.7600, Processeur : Intel® Pentium®4 CPU
2.80GHz, Mémoire RAM : 1.30Go.
V.1. Installation et configuration des outils V.1.1.
PostgreSQL-PostGIS
V.1.1.1. Installation
Nous avons vu au chapitre IV que PostgreSQL est un
Système de Gestion de Base de Données Relationnel et Objet,
tandis que PostGIS est une extension permettant au premier de manipuler des
informations géographiques (spatiales) sous forme de
géométries (points, lignes, polygones). L'installation de
PostgreSQL peut se faire en téléchargeant directement le code
source ou les binaires à l'adresse
http://postgresql.org/download/.
La version utilisée pour notre projet est la 8.4, installée avec
les paramètres suivants :
- Port : 5432,
- Utilisateur : postgres,
- Mot de passe : admin.
Après installation de PostgreSQL nous avons
installé l'extension PostGIS. La version utilisée pour notre
projet est 1.5.1.
43
V.1.1.2. Configuration de la base de données
spatiales
La configuration de la base de données s'est faite
grâce à l'outil PgAdmin (figure 21) fourni avec
l'installation de PostgreSQL. Nous avons dans un premier temps
créé les tables de la base de données à partir de
scripts SQL en nous basant sur le diagramme de classe de la figure 16.
Figure 21: Interface d'administration de PostgreSQL
[17]
Nous pouvons distinguer sur la figure 21 les
différentes tables présentées précédemment
dans le diagramme de classe de la page 33.
Les données des tables Arrondissement, Departement
et Region ont été téléchargées
au format shp depuis le site http://download.openstreetmap.fr/
et, importées dans la base de données avec l'outil Shape
File to PostGIS de PgAdmin dont l'interface est
représentée en figure 22.
44
Figure 22: Importation des données d'un
ShapeFile avec l'outil ShapeFile to PostGIS [17]
V.1.2. GeoServer
V.1.2.1. Installation
GeoServer est le serveur cartographique que nous avons
utilisé pour publier les données de notre SIG. Il est disponible
sous licence GPL à l'adresse
http://geoserver.org.
Puisqu'il est écrit en Java, il est indispensable d'installer au
préalable une JRE version 6 ou supérieure sur la machine
hôte. Une version du JRE est téléchargeable à
l'adresse suivante :
http://www.oracle.com/technetwork/java/javase/downloads/index.html.
Après avoir téléchargé GeoServer
et installé la JRE, il suffit de suivre les étapes
proposées par l'installateur. Nous avons installé notre serveur
cartographique avec les paramètres suivants :
- Port : 8080,
- JRE : 7,
- Utilisateur : admin,
- Mot de passe : admin.
45
V.1.2.2. Configuration des couches et diffusion des
données
Comme nous l'avons vu au chapitre IV, le serveur
cartographique GeoServer organise les données spatiales d'une
manière bien précise (voir figure 18). Avant toute chose il nous
a fallu créer un espace de travail.
Figure 23: Créer un espace de travail sur
GeoServer [17]
Nous avons ensuite créé un entrepôt de
données. C'est ici que l'on fait le lien entre PostgreSQL/PostGIS et le
serveur cartographique GeoServer. Comme le montre la figure 24, il suffit pour
cela de sélectionner un espace de travail et de spécifier les
paramètres de connexion à la base de données
PostgreSQL.
46
Figure 24: Créer un entrepôt de
données sur GeoServer [17]
En suivant la hiérarchie des données selon
GeoServer, l'étape suivante consiste à créer une couche et
à la publier en paramétrant le Web Map Service et le
Web Feature Service (voir figure 25 et figure 26).
r Edit Layer
Edit Byer data and publshmg
cameroun: ProprieteFonciereDetails
Configurer b ressource et les informations associées
à b couche
Données Publication
Information de base sur les données
Nom
ProprieteFonciereDeta ils
Trtre
ProprieteFonciereDeta ils Résumé
Mots-clefs Mots-clefs courants
IRetirer la sélection
Nouveau mot-clef
IAjouter i
Liens vers les métadonnées
Aucun lien avec des métadonnées jusqu'a
présent
Ajouter un lien
Systèmes de Référence de
Coordonnées (SRC)
EPSG:WGS 84...
SRC natif
EPSG:4326
SRC des données
IEPSG-4326 I Rechercher... I EPSG:WGS 84...
Gestion des SRC
Forcer la déclaration
Emprises
Emprise native
Minimum en X Minimum en Y Maximum en X Maximum en Y
1136 15.14 12.02 5.55
Basées sur les données
Emprise géographique
Flinimum en X Minimum en Y Maximum en X Maximum en
111.36 15.14 12.02
Calculées sur les emprises natives Détails sur le
type de données
Propriété Type
gid Integer
numero String
|
5,55
Supporte l'absence de valeur ? false
false
|
Occurences Min/Max 1/1
1/1
|
arrondssement_id
|
Long
|
false
|
1/1
|
nature
|
String
|
true
|
0/1
|
limites
|
String
|
true
|
0/1
|
proprietaire_id
|
Long
|
false
|
1/1
|
pv_bomage
|
String
|
true
|
0/1
|
date_delivrance
|
Date
|
false
|
1/i
|
the_geom
|
Polygon
|
false
|
1/1
|
lieu_delsrance
|
String
|
false
|
1/1
|
contenance
|
Sting
|
false
|
i/1
|
lieu_dc borne are
|
String String Double
|
true true true
|
0/1
0/1
0/1
|
propnetawe
|
String
|
false
|
1/1
|
cm_rccm
|
String
|
true
|
0/1
|
arrondissement
|
String
|
true
|
0/1
|
Edit sql view
|
|
|
|
47
Figure 25: Créer une couche sur GeoServer :
données [17]
48
Figure 26: Créer une couche sur GeoServer:
publication [17]
49
Figure 27: Publication d'une vue PostGIS
[17]
La publication des données provenant d'une source telle
qu'une base de données PostGIS doit répondre aux critères
suivants :
- le SRID doit être le même que celui
utilisé pour les données de la source (figure 25);
- l'emprise doit être respectée : dans certains
cas, GeoServer peut la calculer automatiquement (figure 25) ;
- la requête de la vue à publier doit retourner
au moins une colonne ayant le type Geometry, GeometryCollection, Point,
MultiPoint, LineString, MultiLineString, Polygon ou MultiPolygon (figure
27);
- le style à appliquer doit décrire clairement
selon le langage Styled Layer Descriptor (SLD) les valeurs à
appliquer aux objets géographiques (figure 26).
50
V.2. Accès facilité à l'information
foncière
Rappelons que notre mission est de mettre en place un
Système d'Information Géographique pour la
propriété foncière. L'un des objectifs de cette mission
étant de faciliter l'accès à l'information
foncière, nous proposons de mettre à la disposition de tous les
camerounais un portail web où ils pourront consulter les informations
sur le parcellaire. La figure ci-dessous représente la page d'accueil de
l'application web.
Figure 28: Page d'accueil de l'application
[17]
L'accent a été mis sur la visibilité de
la carte, un style a été définit pour attribuer à
chaque région du une couleur unique. Le visiteur dispose d'un menu
d'accès rapide aux fonctionnalités. En haut et à
l'extrême droite se trouve le LayerSwitcher qui permet de
sélectionner les couches à visualiser. A l'extrême gauche
se trouvent : en haut le contrôleur de zoom, en bas un premier bloc
où s'affichent les informations sur une parcelle lorsque le visiteur
clique sur la carte et un deuxième bloc où apparaissent la
position du curseur (en longitude-latitude) et l'échelle de la carte qui
varie en fonction du zoom.
La recherche de l'information peut se faire de deux
manières :
- En cliquant sur l'action « Rechercher une parcelle
» du menu, un bloc s'affiche à l'écran ; le visiteur peut
alors saisir un mot clé et une recherche est faite en tenant compte de
celui-ci. Les résultats de la recherche s'affichent juste en dessous, un
clic
sur un résultat permet d'afficher les détails
sur la parcelle (figure 29) et a aussi pour effet de zoomer sur la carte en
affichant la parcelle à l'échelle 1/100000.
Figure 29: Recherche des parcelles titrées
[17]
- Si le visiteur connaît la position de la parcelle qu'il
recherche sur la carte, il
peut alors cliquer directement sur cette parcelle et le bloc
informations s'actualise avec les données du titre foncier (figure 31).
Un clic sur « plus de détails » permet d'afficher les
transactions effectuées sur la parcelle.
Figure 30: Représentation d'une parcelle sur la
carte [17]
51
52
La figure 30 montre une parcelle (N°123456) ayant subi deux
morcellements (M-745 et M-856).
Figure 31: Vues d'accès aux informations
détaillées sur une parcelle de terrain [17]
V.3. Le livre foncier numérique
Le livre foncier est actuellement le seul instrument
utilisé pour enregistrer les titres et droits fonciers. Comme nous
l'avons démontré au chapitre I, la conservation du livre foncier
est soumise à de nombreux problèmes. Nous nous sommes
fixés pour objectif de dématérialiser cet outil.
V.3.1. Sécurisation
Tout d'abord il est indispensable de sécuriser
l'accès à l'interface d'enregistrement des droits fonciers. Les
agents habiletés des services publics du Ministère des Domaines,
du Cadastre et Affaires Foncières (conservateurs fonciers) se verront
attribuer chacun un identifiant unique et un mot de passe pour accéder
au système. La figure 32 montre l'interface de connexion des
utilisateurs.
Figure 32: Interface de connexion à
l'application [17]
Une fois connecté, le conservateur foncier a
accès aux fonctionnalités grâce à un menu
déroulant en haut de l'écran (figure 33).
Figure 33: Menu d'accès aux
fonctionnalités [17]
53
54
V.3.2. Enregistrement des titres fonciers
Nous avons vu au chapitre II, la procédure
d'immatriculation des terres au Cameroun. Au terme de cette procédure,
un document appelé titre foncier est produit au nom de
l'acquéreur. L'interface présentée en figure 34 permet au
conservateur de saisir les informations du titre foncier. En plus des
informations attributaires de la parcelle, le procès-verbal de bornage
établi par le géomètre peut être enregistré
dans le système.
Figure 34: Interface d'enregistrement des titres
fonciers [17]
Lorsque le conservateur saisi les coordonnées
géographiques (dans le système WGS84) du terrain, la parcelle se
dessine progressivement sur la carte (figure ci-dessous). Selon le nombre de
bornes du terrain, il peut ajouter ou supprimer des points. Les
coordonnées saisies pour être valides doivent avoir au moins cinq
chiffres après la virgule. A la fin de la saisie des informations, le
conservateur valide les données en cliquant sur enregistrer ; le
système vérifie si la nouvelle parcelle ne se superpose pas aux
autres, ou si les données saisies sont correctes avant de les
stocker.
55
Figure 35: Dessin d'une parcelle par saisie de ses
coordonnées [17]
V.3.3. Enregistrement des transactions foncières
Une parcelle de terrain peut subir des modifications. Les deux
premières opérations sur la terre sont la vente et la concession.
Elles consistent à céder entièrement un terrain
titré à un tiers moyennant une somme d'argent ou pas. L'interface
de la figure ci-dessous permet au conservateur foncier d'enregistrer ces deux
opérations. Il sélectionne au préalable la parcelle
à aliéner (titre mère) et saisi ensuite les informations
selon le modèle du livre foncier. Le bordereau analytique établi
par le notaire est aussi pris en compte.
56
Figure 36: Formulaire d'enregistrement des concessions
et des ventes [17]
La troisième opération que peut subir une
parcelle est le morcellement. Le morcellement consiste à créer
à partir d'un titre foncier existant une nouvelle parcelle plus petite.
La nouvelle parcelle est alors enregistrée dans le livre foncier avec un
numéro unique et la superficie de la parcelle mère est
diminuée. La figure 37 montre l'interface d'enregistrement du
morcellement.
57
Figure 37: Formulaire de morcellement [17]
Parmi les transactions foncières il y a aussi
l'hypothèque, l'héritage. Ces deux autres opérations ont
elles aussi été implémentées voir figure 38 et
figure 39.
Figure 38: Formulaire d'enregistrement de
l'héritage [17]
Figure 39: Formulaire d'enregistrement de
l'hypothèque [17]
58
59
V.4. Évaluation de l'application
Le Système d'information foncière que nous
mettons en place est destiné à résoudre les
problèmes de gestion et d'accès à l'information
foncière au Cameroun. Un cahier des charges (tableau 1) a
été établi à cet effet et se doit d'être
respecté. Le tableau 2 montre le pourcentage de réalisation des
fonctionnalités définies dans le cahier des charges.
Tableau 2: Fonctionnalités
réalisées
N°
|
Fonctionnalités
|
Pourcentages de réalisation
|
F1
|
Afficher/Désactiver la carte
|
100%
|
F2
|
Zoomer sur la carte
|
100%
|
F3
|
Enregistrer une parcelle titrée
|
95%
|
F4
|
Enregistrer une transaction foncière : morcellement
|
100%
|
F5
|
Enregistrer une transaction foncière : concession
|
100%
|
F6
|
Enregistrer une transaction foncière : vente
|
100%
|
F7
|
Enregistrer une transaction foncière :
hypothèque
|
100%
|
F8
|
Enregistrer une transaction foncière : héritage
|
100%
|
F9
|
Rechercher une parcelle
|
100%
|
F10
|
Sélection des couches
|
100%
|
F11
|
Afficher les informations sur une parcelle
|
100%
|
F12
|
Imprimer le livre foncier
|
50%
|
Pourcentage moyen de réalisation
|
95,41%
|
En prenant pour hypothèse que toutes les
fonctionnalités ont un même degré de priorité et en
appliquant une formule de calcul de la moyenne, on obtient le pourcentage moyen
de réalisation de l'application qui est de 95,41%. Les
fonctionnalités partiellement implémentées sont
regroupées dans le tableau 3 qui précise les
éléments manquants.
Tableau 3: Fonctionnalités
incomplètes
N°
|
Fonctionnalités
|
Eléments manquants
|
F3
|
Enregistrer une parcelle titrée
|
Compléter la fonction de vérification des
superpositions
|
F12
|
Imprimer le livre foncier
|
Implémenter le report avec l'outil iReport
|
60
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Le Système d'Information Géographique que nous
avons développé est un outil servant à enregistrer les
droits fonciers sur le modèle du livre foncier et à faciliter
l'accès à l'information foncière par sa mise à
disposition sur internet. D'un point de vue architectural, il est
composé de deux modules : un serveur cartographique (GeoServer)
associé à un SGBDRO (PostgreSQL/PostGIS) qui fournit les services
cartographiques de base, et, une application web qui interagit avec les
utilisateurs. Les utilisateurs de première catégorie peuvent
enregistrer de manière sécurisée les droits fonciers
tandis que les utilisateurs de deuxième catégorie peuvent
consulter à travers un portail web les informations sur le
parcellaire.
Par ailleurs, il convient de noter que cette application
nécessite quelques révisions avant d'être mise à la
disposition de ses utilisateurs finaux. Notamment, au niveau de l'interface
d'enregistrement des nouvelles parcelles de terrains, les champs de saisie des
coordonnées doivent être remplacés par un composant pouvant
limiter les erreurs de saisies. De plus au niveau du code, un contrôle de
la superposition de la nouvelle parcelle aux parcelles existantes doit
être effectué. Ceci peut se faire par comparaison du polygone
correspondant à la nouvelle parcelle aux autres polygones
présents dans la base de données géographiques au moyen
des fonctions spatiales de PostGIS. Pour fournir plus de détails sur
l'emplacement des parcelles de terrains à l'utilisateur, les cartes
utilisées devront être enrichies par ajout des couches «
routes » et « lieux dits ». Pour compléter
l'utilité de ce système, il serait intéressant d'ajouter
les textes juridiques qui encadrent la propriété foncière
au Cameroun.
Nous avons évalué à environ 95,41% le
pourcentage de réalisation de ce système. Les
améliorations et ajouts des fonctionnalités seront faits dans la
prochaine version, toutefois, le succès de ce projet dépendra
d'une part de la volonté des pouvoirs publics à mettre en oeuvre
tous les moyens nécessaires pour le déploiement de ce
système dans les services publics du domaine et du cadastre, et, d'autre
part du bon usage de ce système par ses utilisateurs.
61
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Ouvrages
[1] Jean Denègre, François Salgé, Les
systèmes d'information géographique, PUF, Paris,
France, 2004.
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géographique: formation du citoyen et conscience territoriale, PUQ,
Paris, France, 1999.
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Ka'arang, 2006.
[4] Pascal Roques, UML2 par la pratique, 5e
édition, EYROLLES, Paris, France, 2006.
[5] PAUTHONNIER Alexandre, Les SIG et les technologies de
l'information et de la communication, Paris, France, 2010.
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Outbreak of 1854, Winwaed Software Technology LLC, Londre, Angleterre,
2009.
[7] Slater W., Designing spatial information systems to
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Emissions télévisées
[8] Ambang Martin, Le titre foncier, Droit au clair,
CRTV, Yaoundé, 08 Mai 2014.
Articles
[9] El Mostapha ELFATIHI, El Hassane SEMLALI, Moha El AYACHI et
Mohamed Amjad MJOUEL, Implémentation d'un S.I.G. multi-usage pour la
gestion des données cadastrales et urbaines et son déploiement
sur Internet (Cas de la commune de Anfa), TS24 Spatial Planning in
Promoting Good Urban and Rural Environment, Marrakech, Maroc, Décembre
2003.
62
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données spatiales en ligne avec GeoServer, Février 2013,
1-3.
1111 Marc Nicodet, Le géoportail de
la MO : un outil devenu indispensable au sein de l'administration
fédérale, Cadastre 3, Août 2010, 6-7.
1121 Mark Leslie, Paul Ramsey, Introduction
to PostGIS, Version 1.0, March 2014, 5-9, 87-91.
1131 Pierre Etienne KENFACK, Le cadre
juridique, politique et institutionnel du foncier au Cameroun,
Conférence sur le foncier, Mbalmayo, Cameroun, 18 Novembre 2005.
1141 TCHAPMEGNI Robinson, La
problématique de la propriété foncière au Cameroun,
Conférence sur le foncier, Mbalmayo, Cameroun, 18 Novembre 2005.
Rapports
1151 ALPERTE Béatrice. Rapport
d'évaluation du projet PAMOCCA. FAD, 2010. 1161
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