3.1.1.3 Densité hydrographique
La densité de drainage permet d'évaluer la
densité de drainage. Dans la basse vallée, elle est obtenue
par :
F= ===F=0,0046 Km-2
De ce qui précède, quele nombre de drains,
affluents et le fleuve ne sont pas proportionnels à l'espace de
drainage. Par conséquent,les drains et cours d'eau de la basse
vallée ont une faible densité de drainage.
Les caractéristiques physiques indiquent que la basse
vallée a une faible densité de drainage et une faible
densité hydrographique avec les drains et cours d'eau assez instables
à faible réseaux de drainage. Or, la basse vallée reste le
réceptable d'eau en ce sens que les eaux de pluies, au nord du pays
ruissellent vers la mer grâce à la « bouche du
roi ». Donc les eaux prennent plus du temps que prévu sur le
territoire de la basse vallée ce qui, pour la plupart crée les
débordement du fleuve et engendre de graves inondations.
Les résultats de la densité hydrographique
indique les caractéristiques d'une région à substratum
très perméable, à couvert végétal important
et à relief peu accentué. Mais le substratum de la basse
vallée du Mono n'est ni perméable et son couvert
végétal n'est pas aussi important que démontre le bilan
des facteurs hydrologiques. Cet état de chose trouve son explication au
niveau de la configuration de l'espace. Une configuration fortement
influencée par le fleuve Mono et ses affluents, les lacs Togbadji et
Toho, la lagune avec le fonctionnement de la « la bouche
Roi »(Laïbi et al., 2012) et la mer (période de
haute marrée).Le nombre important de cours et drains, le faible
système de drainage des eaux de pluie et la configuration de la basse
vallée font qu'elle est en toute saison humide (figure 10).
Figure 10 : Carte
hydrographique de la basse vallée du Mono au Bénin
3. 2 Facteurs Humains responsables des inondations
La croissance démographique, l'évolution
horizontale des villes, le manque d'un système urbain de drainage des
eaux de pluies, les comblements des marécages et l'ouverture de
nouvelles pistes ou déssertes rurales après recharge des espaces
humides sont les facteurs humains responsable de la survenance des inondations
dans la basse vallée du Mono.
3.
2.1 Populations des différentes communes de la basse vallée
La basse vallée du Mono est essentiellement
peuplée de Ouatchi, Kotafon, Aïzo, Adja, Mina, Xla et quelques
étrangers minoritaires comme les Yoruba et Nago.La figure 11
présente la taille de la population par Commune de la basse
vallée de 1992 à 2013.
Communes bordières du fleuve Mono
Source : INSAE 2006
Figure 11: Population des différentes
communes de la basse vallée du Mono
L'analyse de la figure 11 montre qu'en 1992, les Communes
d'Aplahoué, de Djakotomey, de Dogbo, de Klouekanmè, de Lalo, de
Toviklin, d'Athiémè, de Bopa, de Houéyogbé et de
Lokossa ont une population comprise entre 60.000 et 100.000 Habitants. Par
contre, les Communes de Comè et de Grand Popo ont une population
comprise entre 30.000 et 50.000 habitants. Seule la commune de
Klouékanmè à une population dont l'effectif est au dessus
de 100.000 habitants.
En 2002, toutes les communes connaissent une croissance de
leur population. Mais les communes d'Aplouhoué et de
Klouékanmè ont une population dont l'effectif est au dessus de
100.000 habitants.Par contre en 2013, la croissance reste maintenue et les
Communes d'Aplahoué, de Djakotomè, de Klouékanmè
ont une population dont l'effectif est au dessus de 120.000 habitant tandis que
lala population de la Commune de Lokossa atteind les 100.000 habitants.
Au regard de ce qui précède, deux
catégories de communes s'affichent et méritent
séparémet d'être analysées. Il s'agit des communes
bordières du fleuve Mono et les communes de la plaine d'inondation du
fleuve.
La forte croissance de la population dans les communes
bordières ( Aplahoué, Athiémè et Grand popo)
constitue un risque de survenance et d'exposition d'importants enjeux aux
inondations. la figure 12 présente la croissance démographique
de 1999 à 2020 des communes bordières du fleuve Mono. Or, la
croissance démographique engendre l'évolution horizontale des
villes dans un contexte où il n'existe près que pas de
système de drainage des eaux de pluies.
Figure 12: Croissance de la population des
communes bordières du Fleuve
Source : GBEYETIN, 2013
L'analyse de la figure 12 montre qu'Aplahoué connaît
un taux de croissance de 8 % entre 1999 et 2002 ; 6 % entre 2002 et 2013
puis 3 % entre 2013 et 2020. Pendant qu'Athiémè pour les
mêmes périodes connait respectivement un double 2 % et 6 % entre
2013 et 2020. Par contre Grand Popo connaît une croissance de 5 % entre
1999 et 2002 ; 3 % entre 2002 et 2013 et 9 % entre 2013 et 2020.
Il en ressort de la présente analyse analyse que les
communes bordières telles qu'Aplahoué, Athiémè et
Grand Popo, ont une population en pleine croissance d'ici 2020.
L'évolution horizontale des villes le long des berges du fleuve reste la
toute première conséquence de cette croissance. Elle sera source
dans un avenir recent des inondations répétées par
débordement. Un type d'inondation qui ne laisse rien sur son passage.
3. 2.2 Pratiques socialeset survenances des
inondations dans la basse vallée du Mono
les espaces de rejet des eaux sont les principaux sites de rejet
des ordures. La figure 13 présente les points de rejet des ordures dans
la basse vallée du Mono.
Source : GBEYETIN, 2013
Figure 13 :Points d'entreposage des ordures
dans la basse vallée du Mono
l'analyse de la figure 13 montre que 67 % des déchets
solides et ménagers sont déposés dans les lieux humides
(lac, marécages et bafonds), 15 % dans les fosses, 11 % pour combler les
trous à l'intérieur des pistes et déssertes rurales enfin
7 % pour les déchets agricoles après les saisons de
récoltes du riz, du maïs et autres.
Il convient de noter que la majeure partie de la population du
Mono, par manque des centres de traitement des déchets solides et
ménagers jettent les ordures dans les lieux humides. Or le comblement de
ces lieux accroît le risque de survenance des inondations en ce sens que
ses derniers sont les espaces d'acceuil des surplus d'eau des drains, lacs et
fleuve en période de crues. Cet état de chose au niveau de la
population augmente le risque de production des inondations par
débordement.
D'autres causes de survenance des inondations surtout par
débordement dans la basse vallée sont les modes d'occupation
du sol, la dégradation du couvert végétal à des
fins agricoles. L'absence de canalisation des eaux de pluies vers les lacs,
lagunes ou fleuve représente renforce la survenance des inondations par
ruissellement. Les Communes de Klouékanmè, de Dogbo, Lalo,
Athiémè, Comè, Lokossa et Grand Popo subissent les
inondations par ruissellement par défaut d'infrastructures de drainage
des eaux de pluies.
L'occupation des plaines par des habitations et des champs
à Athiémè, Comè et Grand Popo limite
l'écoulement des eaux de pluies vers la lagune et par conséquent
vers la mer par la plage d'Avlo.
Plusieurs facteurs physiques et humains sont responsables de
la survenance des inondations dans la basse vallée du Mono. Ces
inondations causent d'importants dégâts matériels et
humains . Elles perturbent la vie des populations et si rien n'est fait
les inondations connaitront un rythme élevé de survenance.
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