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Inondations dans la basse vallée du Mono: typologie et manifestations

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par Fernando Joseph G. GBEYETIN
Université d'Abomey Calavi - Diplôme d'Etude Approfondie en Géographie et Aménagement de l'Espace 2014
  

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3.1.1.3 Densité hydrographique

La densité de drainage permet d'évaluer la densité de drainage. Dans la basse vallée, elle est obtenue par :

F= ===F=0,0046 Km-2

De ce qui précède, quele nombre de drains, affluents et le fleuve ne sont pas proportionnels à l'espace de drainage. Par conséquent,les drains et cours d'eau de la basse vallée ont une faible densité de drainage.

Les caractéristiques physiques indiquent que la basse vallée a une faible densité de drainage et une faible densité hydrographique avec les drains et cours d'eau assez instables à faible réseaux de drainage. Or, la basse vallée reste le réceptable d'eau en ce sens que les eaux de pluies, au nord du pays ruissellent vers la mer grâce à la « bouche du roi ». Donc les eaux prennent plus du temps que prévu sur le territoire de la basse vallée ce qui, pour la plupart crée les débordement du fleuve et engendre de graves inondations.

Les résultats de la densité hydrographique indique les caractéristiques d'une région à substratum très perméable, à couvert végétal important et à relief peu accentué. Mais le substratum de la basse vallée du Mono n'est ni perméable et son couvert végétal n'est pas aussi important que démontre le bilan des facteurs hydrologiques. Cet état de chose trouve son explication au niveau de la configuration de l'espace. Une configuration fortement influencée par le fleuve Mono et ses affluents, les lacs Togbadji et Toho, la lagune avec le fonctionnement de la « la bouche Roi »(Laïbi et al., 2012) et la mer (période de haute marrée).Le nombre important de cours et drains, le faible système de drainage des eaux de pluie et la configuration de la basse vallée font qu'elle est en toute saison humide (figure 10).

Figure 10 : Carte hydrographique de la basse vallée du Mono au Bénin

3. 2 Facteurs Humains responsables des inondations

La croissance démographique, l'évolution horizontale des villes, le manque d'un système urbain de drainage des eaux de pluies, les comblements des marécages et l'ouverture de nouvelles pistes ou déssertes rurales après recharge des espaces humides sont les facteurs humains responsable de la survenance des inondations dans la basse vallée du Mono.

3. 2.1 Populations des différentes communes de la basse vallée

La basse vallée du Mono est essentiellement peuplée de Ouatchi, Kotafon, Aïzo, Adja, Mina, Xla et quelques étrangers minoritaires comme les Yoruba et Nago.La figure 11 présente la taille de la population par Commune de la basse vallée de 1992 à 2013.

Communes bordières du fleuve Mono

Source : INSAE 2006

Figure 11: Population des différentes communes de la basse vallée du Mono

L'analyse de la figure 11 montre qu'en 1992, les Communes d'Aplahoué, de Djakotomey, de Dogbo, de Klouekanmè, de Lalo, de Toviklin, d'Athiémè, de Bopa, de Houéyogbé et de Lokossa ont une population comprise entre 60.000 et 100.000 Habitants. Par contre, les Communes de Comè et de Grand Popo ont une population comprise entre 30.000 et 50.000 habitants. Seule la commune de Klouékanmè à une population dont l'effectif est au dessus de 100.000 habitants.

En 2002, toutes les communes connaissent une croissance de leur population. Mais les communes d'Aplouhoué et de Klouékanmè ont une population dont l'effectif est au dessus de 100.000 habitants.Par contre en 2013, la croissance reste maintenue et les Communes d'Aplahoué, de Djakotomè, de Klouékanmè ont une population dont l'effectif est au dessus de 120.000 habitant tandis que lala population de la Commune de Lokossa atteind les 100.000 habitants.

Au regard de ce qui précède, deux catégories de communes s'affichent et méritent séparémet d'être analysées. Il s'agit des communes bordières du fleuve Mono et les communes de la plaine d'inondation du fleuve.

La forte croissance de la population dans les communes bordières ( Aplahoué, Athiémè et Grand popo) constitue un risque de survenance et d'exposition d'importants enjeux aux inondations. la figure 12 présente la croissance démographique de 1999 à 2020 des communes bordières du fleuve Mono. Or, la croissance démographique engendre l'évolution horizontale des villes dans un contexte où il n'existe près que pas de système de drainage des eaux de pluies.

Figure 12: Croissance de la population des communes bordières du Fleuve

Source : GBEYETIN, 2013

L'analyse de la figure 12 montre qu'Aplahoué connaît un taux de croissance de 8 % entre 1999 et 2002 ; 6 % entre 2002 et 2013 puis 3 % entre 2013 et 2020. Pendant qu'Athiémè pour les mêmes périodes connait respectivement un double 2 % et 6 % entre 2013 et 2020. Par contre Grand Popo connaît une croissance de 5 % entre 1999 et 2002 ; 3 % entre 2002 et 2013 et 9 % entre 2013 et 2020.

Il en ressort de la présente analyse analyse que les communes bordières telles qu'Aplahoué, Athiémè et Grand Popo, ont une population en pleine croissance d'ici 2020. L'évolution horizontale des villes le long des berges du fleuve reste la toute première conséquence de cette croissance. Elle sera source dans un avenir recent des inondations répétées par débordement. Un type d'inondation qui ne laisse rien sur son passage.

3. 2.2 Pratiques socialeset survenances des inondations dans la basse vallée du Mono

les espaces de rejet des eaux sont les principaux sites de rejet des ordures. La figure 13 présente les points de rejet des ordures dans la basse vallée du Mono.

Source : GBEYETIN, 2013

Figure 13 :Points d'entreposage des ordures dans la basse vallée du Mono

l'analyse de la figure 13 montre que 67 % des déchets solides et ménagers sont déposés dans les lieux humides (lac, marécages et bafonds), 15 % dans les fosses, 11 % pour combler les trous à l'intérieur des pistes et déssertes rurales enfin 7 % pour les déchets agricoles après les saisons de récoltes du riz, du maïs et autres.

Il convient de noter que la majeure partie de la population du Mono, par manque des centres de traitement des déchets solides et ménagers jettent les ordures dans les lieux humides. Or le comblement de ces lieux accroît le risque de survenance des inondations en ce sens que ses derniers sont les espaces d'acceuil des surplus d'eau des drains, lacs et fleuve en période de crues. Cet état de chose au niveau de la population augmente le risque de production des inondations par débordement.

D'autres causes de survenance des inondations surtout par débordement dans la basse vallée sont les modes d'occupation du sol, la dégradation du couvert végétal à des fins agricoles. L'absence de canalisation des eaux de pluies vers les lacs, lagunes ou fleuve représente renforce la survenance des inondations par ruissellement. Les Communes de Klouékanmè, de Dogbo, Lalo, Athiémè, Comè, Lokossa et Grand Popo subissent les inondations par ruissellement par défaut d'infrastructures de drainage des eaux de pluies.

L'occupation des plaines par des habitations et des champs à Athiémè, Comè et Grand Popo limite l'écoulement des eaux de pluies vers la lagune et par conséquent vers la mer par la plage d'Avlo.

Plusieurs facteurs physiques et humains sont responsables de la survenance des inondations dans la basse vallée du Mono. Ces inondations causent d'importants dégâts matériels et humains . Elles perturbent la vie des populations et si rien n'est fait les inondations connaitront un rythme élevé de survenance.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams