Table of Contents
LISTE DES TABLEAUX
III
LISTE DES FIGURES
III
CERTIFICATION
IV
DEDICACE
V
REMERCIEMENTS
VI
LISTE DES ABREVIATIONS.
VII
DEFINITION DES CONCEPTS
IX
RESUME
XI
ABSTRACT
XII
CHAPITRE UN
13
INTRODUCTION
13
1.1
PROBLEMATIQUE
15
1.2 QUESTION DE RECHERCHE
19
1.3 HYPOTHESES DE
RECHERCHE
19
1.4 OBJECTIFS DE
RECHERCHE
20
1.4.1 OBJECTIF GÉNÉRAL.
20
1.4.2 OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
20
1-5 DELIMITATION DU SUJET
20
CHAPITRE DEUX REVUE DE LA LITTERATURE
21
2.1 LE PALUDISME
21
2.1.1 LE PARASITE DU PALUDISME
22
2.1.2 MOUSTIQUES ET TYPES DE VECTEURS
23
2.1.3 L'HOMME ET L'IMMUNITÉ
ANTIPALUDIQUE
24
2.1.4 ASPECTS CLINIQUES DU PALUDISME ET PRISE EN
CHARGE
24
2.1.5 FARDEAU DU PALUDISME.
26
2.2 PROGRAMME MILDA
27
2.1.1 MISSION DU PROGRAMME :.
28
2.1.2 OBJECTIF DU PROGRAMME :.
28
2.1.3 ORIENTATIONS STRATÉGIQUES :
28
2.1.4 GESTION DU PROGRAMME :
28
2.1.5 SERVICES DE SANTÉ
PÉRIPHÉRIQUES :
29
CHAPITRE TROIS
30
MATERIELS ET METHODES
30
3.1 PRESENTATION DU SITE D'ETUDE
30
3.2 TYPE
D'ETUDE
30
3.3 METHODE
D'ENQUETE
31
3.4 TAILLE D'ECHANTILLON
31
3.5 SELECTION DES
PARTICIPANTS
32
3.5.1 CRITERES D'INCLUSION /EXCLUSION DES
PARTICIPANTS
32
3.5.2 TRAITEMENT ET ANALYSE STATISTIQUE DES
DONNÉES
32
3.5.3 OUTIL DE COLLECTE DES DONNEES
32
3.6 PRE-TEST DU QUESTIONNAIRE
33
3.7 ADMINISTRATION DES QUESTIONNAIRES
33
3.8 RESPECT DE L'ETHIQUE DE LA
RECHERCHE
33
CHAPITRE QUATRE RESULTATS
34
IDENTTIFICATION DES REPONDANTS
34
CHAPITRE CINQ
50
DISCUSSION, CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
50
5.1 DISCUSSION
50
5.1.1 LES CARACTÉRISTIQUES DES SUJETS
DE L'ÉTUDE.
50
5.1.2 IDENTIFICATION DES SERVICES DE
SANTÉ.
50
5.1.3 PERCEPTIONS DES RÉPONDANTS SUR
L'IMPACT DE L'UTILISATION DES MILDA.
51
5-2 CONCLUSION
55
5-3
RECOMMANDATIONS
57
5.4 PROJECTION POUR LA RECHERCHE.
60
REFERENCES
61
ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaire
Annexe 2 : Autorisations de recherche
Annexe 3 : Quelques planches
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU 1 : REPARTITION DES REPONDANTS
AYANT PARTICIPE A
L'ETUDE
TABLEAU 2 : REPARTITION SELON LES RAISONS
DE
L' INDISPONIBILITE DES MILDA
TABLEAU 3 : REPARTITION EN FONCTION DE LEUR
NIVEAU
D'IMPLICATION DANS LEPROGRAMME MILDA
TABLEAU 4 : REPARTITION EN FONCTION DE
L'EFFICACITE
DU PROGRAMME MILDA
TABLEAU 5 : REPARTITION SELON LA DIFFERENCE
ENTRE LA
MII ET LA MILDA
TABLEAU 6 : REPARTITION SELON LES RAISONS
DE NON ADHESION
A L'UTILISATION DES MILDA
TABLEAU 7 : REPARTITION DES REPONDANTS
SELON LES METHODES
A CONSEILLER AUX
POPULATIONS
TABLEAU 8 : REPARTITION EN
FONCTION DU
NIVEAU DE RETICENCE DE LA POPULATION
TABLEAU 9: REPARTITION EN FONCTION DES
PROPOSITIONS FAITES
POUR UNE MEILLEURE AMELIORATION DU PROGRAMME
MILDA
LISTE DES FIGURES
Figure N° 1 : REPARTITION SELON LE
STATUT DE LA
FORMATION SANITAIRE
Figure n°2 : REPARTITION EN FONCTION
DE LA PREVALENCE DU
PALUDISME AVANT LA DISTRIBUTION DE MILDA
Figure n°3 : REPARTITION SELON LA
PREVALENCE ACTUELLE DU PALUDISME
Figure n°4 : REPARTITION SELON LE
RYTHME D'EVALUATION DE
L'UTILISATION DE MILDA
Figure n°5 : REPARTITION SELON LE
RYTHME DE FEED-BACK
DU NIVEAU CENTRAL VERS LE DISTRICT
Figure n°6 : REPARTITION SELON LE
RYTHME DE FEED-BACK DU
DISTRICT VERS LES AGENTS RELAIS COMMUNAUTAIRES
CERTIFICATION
This is to certify that this MSc thesis entitled
theme « Perception des personnel de santé sur le
programme de Moustiquaires imprégnées d'insecticides à
longue durée d'action :cas des services de santé
périphériques de Douala » is the original work of name
KPOUMIE Salifou and was carried out in the program in Public health ,
IUEs .INSAM / University of Buea under the supervision of Dr FOKAM
Eric Bertrand and Dr NSAGHA Dickson Shey .
Signature
Date
Dr Nsagha Dickson
(Co. supervisor)
Signature
Date
Dr Fokam Eric B.
(Supervisor)
DEDICACE
Au Dieu tout puissant, le très clément et
miséricordieux, pour toutes conditions dont il m'a fait grâce tout
le long de la formation.
REMERCIEMENTS
Ce mémoire est l'aboutissement d'un long et
laborieux travail qui a demandé l'assistance et
le soutien de plusieurs personnes. Nous tenons
à remercier :
Le Dr. Eric FOKAM, superviseur de ce mémoire, pour le
suivi et la rigueur dans la direction de ce travail, à qui nous
souhaitons un grand succès dans toutes ses entreprises.
Le Dr. NSAGHA Dickson, Co-superviseur de ce travail pour ses
multiples conseils et sa disponibilité malgré les lourdes
responsabilités qu'il assume.
Le Dr. Ignace FOYET, fondateur de l'Institut Universitaire de
l'Estuaire, pour son sens du travail, de discipline et de
responsabilité.
Le corps enseignant de l'Université de Buea et de
l'IUES/INSAM qui ont su faire profiter de
leur expérience et leur disponibilité tout au
long de notre formation.
A tout le personnel administratif, pour leur encadrement
inconditionnel.
Nous tenons également à remercier
très sincèrement les personnes suivantes :
El Hadj Mbohou Moussa et Madame Nguegni Awawou, mes parents
pour leurs conseils, leur soutien moral et financier.
Mes frères et soeurs pour leur soutien inconditionnel.
Madame KPOUMIE Memounati, mes enfants NGUEGNI Fangam Riana,
NGUEGNI Fatima Hamida, NGUEGNI Raïssa Rabiat, NGUEGNI Abdel Nabil et
NGUEGNI Soumihat Zenab, pour leur persévérance, leur patience et
leurs encouragements.
Mes camarades de Master GSS et CM de l'Institut Universitaire
de l'Estuaire pour leur collaboration, leur sens de travail d'équipe et
de partage.
LISTE DES
ABREVIATIONS.
ACT
|
:
|
Artemisinin-based Combination Therapy
|
ACMS
|
:
|
Association Camerounaise pour le Marketing
Social
|
BUCREP
|
:
|
Bureau Central des Recensements et des Études de
Population
|
CS pro
|
:
|
Census and Survey Processing System
|
DSRP
|
:
|
Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
|
EDS-MICS
|
:
|
Enquête Démographique et de Santé, et
à Indicateurs multiples
|
EIP
|
:
|
Enquête sur les Indicateurs du Paludisme
|
FASR
|
:
|
Facilité d'Ajustement Structurel Renforcée
|
FCRP
|
:
|
Facilité pour la Croissance et la Réduction de
la Pauvreté
|
FMI
|
:
|
Fonds Monétaire International
|
GIC
|
:
|
Groupement d'Intérêt Commun
|
HRH2
|
:
|
Histamine Receptor H2
|
IBW
|
:
|
Institut de Breton Wood
|
INS
|
:
|
Institut National de la Statistique
|
IRESCO
|
:
|
Institut de Recherche et des Études de Comportements
|
JMP
|
:
|
WHO/UNICEF Joint Monitoring Program for Water Supply and
Sanitation
|
MII
|
:
|
Moustiquaire Imprégnée d`Insecticide
|
MILDA
|
:
|
Moustiquaire Imprégnée à Longue
Durée d'Action
|
MINSANTE
|
:
|
Ministère de la Santé Publique
|
OBC
|
:
|
Organisations à base communautaire
|
OMS
|
:
|
Organisation Mondiale de la Santé
|
OMD
|
:
|
Objectif du Millénaire pour le Développement
|
ONG
|
|
Organisation Non Gouvernementale
|
OUA
|
:
|
Organisation de l'Unité Africaine
|
PF
|
:
|
Plasmodium falciparum
|
PID
|
:
|
Pulvérisation Intradomicilaire d'Insecticide
|
PNLP : Programme National de Lutte contre le Paludisme
PPTE : Pays Pauvre Très Endetté
RGPH : Recensement Général de la Population et
de l'Habitat
SP : Sulfadoxine Pyrimethamine
TPI : Traitement Préventif Intermittent
TDR : Test de Diagnostic Rapide
UNICEF : United Nations International Children's Emergency
Fund (Fond des Nations
Unies pour l'Enfance)
WHO: World Health Organization
ZD : Zone de Dénombrement
OSC :Organisation de le Société Civile
Ddl : Degré de liberté
IUEs : Institut Universitaire de l'Estuaire
RBM ; ROLL BACK MALARIA
INSAM : Institut Supérieur des Affaires et de
Management
PhD : Doctor of philosophy
DEFINITION DES
CONCEPTS
Notre étude comporte plusieurs concepts dont il est
nécessaire de cerner le sens .il s'agit de : personnels de
services de sante périphériques, perception, MILDA, Programme
MILDA, Paludisme.
Personnels de santé :
Dans le contexte de notre étude, ce terme regroupe
plusieurs entités socioprofessionnelles : Chefs de service de
santé de district ; Directeurs des hôpitaux ;
Médecins chefs ; Infirmiers chefs ;Chefs de bureau de
santé ; Point focal régional de lutte contre le paludisme
etc.
Perception des personnels des services de
santé :
Selon Lindsay et Donald [22], la perception
est le processus par lequel les organismes interprètent et organisent la
sensation pour produire une expérience significative dans le monde. La
perception chez l'homme décrit le processus par lequel la stimulation
sensorielle est traduite en expérience organisée.
Insecticides :
Selon Carnevale [24], les insecticides
utilisés pour l'imprégnation sont des substances chimiques qui
répondent aux spécifications de l'OMS. En outre ils doivent
être enregistrés et acceptés par les pays membres .Le choix
d'un type d'insecticide dépend de la sensibilité du vecteur, de
l'efficacité, de la disponibilité, du cout et des ressources.
S'agissant des types de produits, nous pouvons retenir que
ceux qui conviennent le mieux au traitement des moustiquaires sont les
pyrethrinoides synthétiques et le pseudo-pyrethrinoide setofenprox. Ils
présentent l'avantage d'être facilement absorbables par les tissus
et ont une action rapide. Nous pouvons citer les exemples suivants :
permethrine, deltamétrhine, lambdacyhabothrine setofenprox, etc.
2.1.3 Moustiquaire imprégnée
d'insecticide à longue durée d'action (MILDA) :
. La moustiquaire imprégnée d'insecticide
à longue durée PermaNet 2.0 :
Se fonde sur une technologie d'imprégnation
supérieure grâce à laquelle la biodisponibilité de
l'ingrédient actif est contrôlée par le biais d'un
processus de libération lente.
Est constituée à 100% de polyester qui est la
matière préférée des utilisateurs finaux ;
Est proposée en différents coloris, formes et
tailles afin de s'adapter aux préférences locales.
Est une moustiquaire prête à l'emploi pré
-traitée à la deltamétrhine ;
Empêche les moustiques de pénétrer la
moustiquaire grâce à une maille de taille optimale.
Continue à repousser et à tuer les moustiques
vecteurs du paludisme ainsi que d'autres vecteurs susceptibles de transmettre
des maladies sur une longue durée ;
Prévient et contrôle le paludisme ainsi que
d'autres maladies vectorielles ;
Ne nécessite aucun retraitement ou trempage, diminuant
ainsi le besoin d'interventions répétées ;
Son utilisation ne présente aucun danger pour l'homme,
y compris pour les femmes enceintes et les jeunes enfants.
Est fabriquée à grande échelle dans une
unité de production professionnelle selon des normes de qualité
strictes.
Est la moustiquaire qui a fait l'objet du plus grand nombre de
tests tant en laboratoire que sur le terrain.
RESUME
En 2011, le Ministère de la Santé Publique du
Cameroun a mené la première campagne de distribution massive des
moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue
durée d'action (MILDA) à l'échelle nationale qui a eu pour
résultat la distribution d'un total de 8 .654.731 MILDA sur
l'ensemble du pays à raison d' une moustiquaire pour deux personnes par
ménage. La campagne incluait aussi un certain nombre de
stratégies de communication aux fins de promouvoir la santé et
expliquer l'importance de l'utilisation de MILDA. En 2012, un an après
la campagne, une enquête menée par PLAN CAMEROUN a montré
une légère augmentation du taux d'utilisation de MILDA avec 35%
de la population générale (par rapport a 23% en 2010). Pour
guider les futures activités de distribution, il est important de
déterminer dans quelle mesure la campagne de 2011 a pu atteindre la
population et d'évaluer l'efficacité des stratégies de
communication de mise en oeuvre, en vue de promouvoir la participation aux
campagnes et l'utilisation efficace des MILDA qui de nos jours et selon l'OMS
constitue le moyen de lutte le plus efficace contre le paludisme. De janvier
à novembre 2011, une étude menée par le comité
régional de lutte contre le paludisme pour le Littoral montre que la
morbidité hospitalière dans toutes les tranches d'âge est
de 24% avec 5% de décès. La même étude menée
de janvier à novembre 2012 révèle cependant que la
morbidité hospitalière dans la population générale
est de 23% avec 9% de décès supérieur à celui
enregistré l'année précédente.
L'objectif de cette étude est de contribuer à
l'amélioration du programme MILDA en vue d'une meilleure
réduction de la prévalence du paludisme. Il s'agit d'une
étude transversale qui porte sur le personnel de santé
exerçant dans les zones périphériques de Douala. Les
résultats montrent que le taux d'utilisation des moustiquaires
imprégnées d'insecticides à longue durée d'action
restent faibles dans ces zones, d'où la nécessité d'une
approche communicationnelle auprès des populations
environnantes. La relation est significative avec X²
=1,8 ; ddl=9 ; p=0.05.
Par ailleurs, ces résultats confirment le fait que les
perceptions des personnels de santé, principaux acteurs de la
prévention du paludisme soient variables. Le tableau 4 illustre cette
assertion. La relation est significative avec x²=12, 59; p=0, 05
ddl=9.
ABSTRACT
The Ministry of Public Health in the year 2011 launched a
campaign of mass distribution of long lasting insecticide treated net (MILDA
which led to the distribution of 8.654.731 MILDA nationwide; the ratio was one
MILDA for two individuals. In the year 2012, one year after the launching of
the campaign a study carried out by «PLAN CAMEROUN» showed a slight
increase in the number of MILDA users 35% of the general population ( 23% in
2010). To guide the subsequent distribution activities, it is important to
determine how far the 2011 campaign reached the target (population). In order
to evaluate the efficacy of communication strategies put in place to promote
the participation of the population to such campaign and the utilization of
MILDA now a days and according to W.H.O which is the best means for fight
against Malaria. In the period of January to November 2011, the regional comity
fight against Malaria in the littoral region after the research reported only a
slight decrease that the general morbidity of 24% with 5% deaths. The similar
study made at 2012 in the same period showed that the general morbidity (23%)
with and increase 9% death compared to the last year prevalence.
The objective of this survey is to contribute to the
improvement of the MILDA program in view of a better reduction of the
prevalence of the malaria. It is about a transverse survey that is about the
staff of health exercising in the peripheral areas of Douala. The results show
that the rate of use of the screens impregnated insecticides long length of
action remains weak in these zones, from where the
necessity of an approach communicational by the surrounding populations. For
this case the relationship is very significance with X² =1, 8 ;
ddl=9; p=0.05.
Otherwise, these results confirm the fact that the perceptions
of the health staffs, main actors of the prevention of the malaria are
variable. For this case the relationship is ery significance with x²=12,
59; p=0, 05, ddl=9.
CHAPITRE UN
INTRODUCTION
Endémie depuis des siècles due aux agents
parasitaires (le plasmodium) inoculé à l'hôte
essentiellement par une piqûre de moustique de genre Anophèles
(femelle), le paludisme cause des dégâts irréparables dans
le monde entier et en particulier dans les pays du tiers monde et zones
tropicales. L'Organisation Mondiale de la Santé montre que 90% des 250
millions de cas mondiaux surviennent en Afrique sub-saharienne ; plus de
25millions de femmes enceintes habitent des zones de haute transmission
palustre, mais seulement une petite minorité de ces femmes ont
accès à des interventions efficaces pour prévenir le
paludisme [1]. C'est la raison pour laquelle l'Organisation
des Nations Unies [2] lors de sa 55ème
assemblée générale en Septembre 2000, a défini les
huit Objectifs du Millénaire pour le Développement et en
particulier l'OMD volet paludisme dont la principale cible est de
réduire de 75% d'ici 2015 le taux de morbidité et de
mortalité lié au paludisme. En Novembre 2005 lors de l'atelier du
Forum du partenariat Faire Reculer le Paludisme (RBM) à Yaoundé,
au Cameroun, on a mis au point un « Appel de Yaoundé
à l'action sur le paludisme ».L'appel réclame la mise
en oeuvre du plan global stratégique de RBM [3] qui
comprend les buts d'Abuja pour 2010 résumés comme suit :
80% de personnes à risque du paludisme seront
protégées ;
80% des patients atteints du paludisme seront
diagnostiqués et traités ;
80% des femmes enceintes dans les régions de
transmission stable recevront le traitement préventif intermittent, Le
paludisme est une maladie due à l'infection par des hématozoaires
du genre Plasmodium. Il existe quatre espèces Plasmodium
parasites de l'homme : P.falciparum, P.vivax,
P. ovale et P.malariae. Ces parasites vivent dans le foie de
l'homme, puis dans ses globules rouges, dont ils provoquent la destruction
(hémolyse responsable d'anémie), ce qui déclenche
l'accès fébrile chez les groupes les plus vulnérables.
Les différentes interventions en matière de
paludisme concernent :
La prévention qui comprend : la distribution des
moustiquaires imprégnées, pulvérisations
intra-domiciliaires, ainsi que les traitements préventifs
intermittents.
La prise en charge des cas de paludisme Au Cameroun et selon
l'OMS [4] le paludisme est un problème de santé
publique majeur car il constitue la première cause de morbidité
et de mortalité. La bataille contre les moustiques paludiques a
été véritablement lancée en 2005 avec la
création du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP).
D'après une enquête du PNLP [5], la malaria est
responsable de :
40% de morbidité dans la population
générale
22% de mortalité dans la population
générale
Les enfants de moins de 5 ans (17%) et les femmes enceintes
(5%) représentent un total de 22% de la population totale avec les
risques de morbidité et mortalité les plus élevés
(PNLP, 2004). Ils constituent donc les simple chez les enfants de 0 à 5
ans qui comprend, le diagnostic et la distribution des traitements en
combinaison a base d'Artémissinine (ACT), constitue la stratégie
la plus indiquée pour réduire la au palud.
Depuis 2006, le Cameroun a adopté une nouvelle
politique médicamenteuse pour le traitement des formes simples de
paludisme, basée sur les associations avec les l'Arté missinine.
En dehors de la volonté de contrôler la maladie
avec la prévention, les autorités sanitaires ont exprimé
une grande nécessité de contrôler aussi les ACT en curatif
afin que leur prescription soit limitée aux cas de paludisme
avérés. [6]. Cette préoccupation est
d'autant plus essentielle si on sait que la circulation des antipaludiques
utilise des canaux autres que ceux officiels (multiplication des prescripteurs
et des fournisseurs) et leurs utilisations par les soignants et les
communautés pas toujours en adéquation avec les recommandations
officielles.
C'est dans ce cadre que cette étude sera menée
afin de documenter l'impact socio-économique, politique et culturel de
la distribution des moustiquaires imprégnées. Une telle
entreprise devrait permettre au PNLP de disposer d'informations et de
données qui lui permettraient de mettre en place une politique efficace
en direction des prestataires et des communautés pour accompagner
l'introduction de ces nouveaux moyens thérapeutiques. Cette approche
vise à mettre en adéquation les produits en tenant compte des
perceptions et usages locaux des médicaments et moustiquaires
imprégnées.
Cette volonté de contrôler l'usage des ACT et
moustiquaires passe par une maîtrise des ressorts de leur utilisation.
Une telle connaissance pouvant déboucher sur une stratégie
d'action et de sensibilisation avec des messages d'éducation et
d'information sanitaires adaptés aux perceptions, aux vécus et
aux conditions des populations et des Professionnels de santé.
1.1 PROBLEMATIQUE
Depuis l'échec du programme d'éradication du
paludisme qui s'est heurté à la résistance de
l'Anophèles au DDT, l'OMS [7] a recommandé
d'autres stratégies pour lutter contre cette maladie,
notamment :
Le diagnostic précoce et le traitement rapide de tous
les épisodes cliniques (si possible dans les 24heures suivant
l'apparition des symptômes) ;
La planification et la mise en oeuvre de mesures de
prévention viables y compris l'utilisation des moustiquaires
imprégnées d'insecticide et la lutte contre les
vecteurs ;
La détection précoce pour la prévention
ou la limitation des épidémies ;
Le renforcement des capacités locales de recherche pour
promouvoir l'évaluation régulière de la situation dans les
pays ; en particulier sur les déterminants
écologiques ; sociaux et économiques de la maladie.
La deuxième stratégie de prévention est
basée sur l'utilisation des moustiquaires imprégnées
d'insecticide à longue durée d'action. Ces moustiquaires se sont
avérées instrumentales à réduire la
mortalité due au paludisme d'en moyenne 20% chez les enfants en Afrique
subsaharienne et à accroître la proportion de meilleures issues de
la grossesse [8]. Cette méthode est la moins
chère et la plus efficace des moyens de prévention
identifiés.
Plusieurs recherches menées de 1988 à ce jour
ont mis en évidence l'efficacité des moustiquaires
imprégnées dans la lutte contre le paludisme, notamment au
Burkina Faso, Cameroun, Gambie, République Démocratique du Congo,
Kenya, Ghana, Benin et en Cote d'Ivoire. Ces études ont produit des
données convaincantes sur l'efficacité des moustiquaires
imprégnées par rapport aux couts de chaque décès
évité ; celui ci était estimé à plus de
600 dollars américains [9]. D'autres études
faites à l'échelle de villages en Papouasie-Nouvelle
Guinée [10] ont montré que les moustiquaires
imprégnées d'insecticide peuvent contribuer à
détourner les moustiques des hommes vers les animaux par leurs effets
répulsifs pour chercher le repas sanguin, piquant ainsi moins les
humains.
Malheureusement, selon Memain [11], les
populations ont souvent difficilement accès à ces moustiquaires.
Les commandes faites par les agents de santé sont rares et
insuffisantes, les populations signalent des difficultés
financières qui limitent leur acquisition. Elles ont des arguments et
des contraintes domiciliaires défavorables à l'utilisation
correcte et régulière de ces moustiquaires. Les constats faits
à partir des comportements quant à l'utilisation des
moustiquaires, montrent que la population n'est pas toujours convaincue des
multiples messages que diffuse le système de santé. Ces
situations qui limitent l'accès massif aux moustiquaires d'insecticide
ne sont pas spécifiques à un pays. En 2009, Dieng
[12] rapportant les données de l'OMS au niveau de la
région Africaine sur la lutte contre le paludisme en 2008 indiquait que
dans cette région abritant 43% des populations exposées au risque
de paludisme, en moyenne 34% des ménages possèdent au moins une
Moustiquaire imprégnée .En 2009 en Guinée Conakry, une
enquête du Ministère de la santé [13]
rapportait que seuls 28% des enfants de moins de 5 ans et 24 ,1%des femmes
enceintes avaient dormi sous une moustiquaire (imprégnée ou non)
la veille de l'enquête. En 2009 au Mali malgré la distribution
gratuite de moustiquaires aux femmes enceintes et aux enfants par le
Ministère de la santé [14] ,69% des
ménages possédaient au moins une moustiquaire avec seulement
41% des enfants et 42% de l'ensemble des femmes de 15 -49ans ayant dormi sous
une moustiquaire la veille de leur interview. En 2006 au Benin,
[15] rapportait que 41% d'enfants de moins de 5 ans et 32% des
femmes enceintes avaient dormi sous des moustiquaires imprégnées
distribuées gratuitement. En 2008 en République
Démocratique du Congo, Akilimali [16] indiquait un taux
de 43% chez les enfants de moins de 5 ans ayant passé la nuit sous
Moustiquaire imprégnée d'insecticide. Au Cameroun comme dans la
majorité des pays au sud du Sahara, le paludisme représente le
premier motif de consultations ainsi que la principale cause
d'absentéisme à l'école et au travail, perpétuant
de ce fait le cercle vicieux de la maladie et de la pauvreté
[17]. Dans le dernier plan stratégique 2007-2010, le
PNLP [18] a défini les objectifs à atteindre
afin de réduire la mortalité et la morbidité liée
au paludisme. Pour atteindre ces objectifs, les 8 axes stratégiques
suivants ont été retenus ; les 3 premiers étant
techniques et les 5 autres des axes d'appui :
1. le renforcement de la prise en charge des cas à
domicile et dans les formations sanitaires publiques et privées ;
2. la prévention ;
3. la promotion de la lutte contre le paludisme par
l'Information, Éducation, Communication et plaidoyer ;
4. la surveillance épidémiologique
5. le processus gestionnaire ;
6. la formation et développement de la recherche
opérationnelle sur le paludisme ;
7. le développement du partenariat pour la lutte contre
le paludisme ;
8. le renforcement des capacités institutionnelles.
En 2010, le Cameroun a bénéficié du
financement du Fond Mondial de Lutte contre le Sida, la Tuberculose et le
Paludisme pour mettre en oeuvre le projet round 9 de lutte contre le paludisme
intitulé « scaling up malaria control for impact in Cameroun
2010 -2014 » [19]. L'une des activités
majeures de ce projet est la distribution gratuite des moustiquaires
imprégnées à longue durée d'action (MILDA) à
toute la population Camerounaise. Pour permettre la mesure des progrès
réalisées et assurer une meilleure compréhension du niveau
actuel d'atteinte des objectifs fixés dans le cadre du plan
stratégique de lutte contre le paludisme 2006-2010 et collecter des
données de base qui permettront d'évaluer les progrès
réalisés dans la mise en oeuvre du Round 9, il est important de
procéder à une enquête ménages à indicateurs
sur le paludisme. C'est donc dans ce contexte que le MINSANTE et l'Institut
National de la Statistique ont réalisé en
2011[20] l'enquête sur les indicateurs du paludisme.
Celle-ci a révélé que :
Seulement 21 % des membres des ménages
enquêtés ont dormi sous une moustiquaire quelconque la nuit
précédant l'enquête.
Par ailleurs, seulement 14 % des membres des ménages
ont déclaré avoir dormi sous une moustiquaire
imprégnée à un moment quelconque
Et 13 % sous une moustiquaire de type MILDA. Parmi les
ménages disposant de moustiquaires MILDA, 35 % des membres ont dormi
sous ce type de moustiquaire la nuit précédente.
Les enfants de moins de 5 ans bénéficient d'une
attention particulière par rapport aux autres membres des
ménages, car ils constituent le groupe qui a le plus souvent dormi sous
une moustiquaire.
En général, selon la même enquête
menée par MEMAIN SRADO [21], les femmes sont
relativement plus nombreuses à avoir dormi sous une moustiquaire. Par
exemple, dans les ménages disposant d'au moins une MILDA, 14 % des
femmes (contre 12 % des hommes) ont dormi sous une moustiquaire de ce type. De
façon générale, les populations urbaines sont
légèrement plus nombreuses à dormir sous une moustiquaire
que les populations rurales.
Les différences interrégionales sont assez
importantes. La région du Littoral reste en tête avec 37 % de la
population dormant sous une moustiquaire imprégnée à un
moment quelconque ; elle est suivie de la région du Sud (28 %), de la
région du centre (27 %). Les populations les moins utilisatrices de
moustiquaires sont celles des régions de l'Extrême Nord (10 %), du
Nord (16 %) et de l'Ouest (18 %).
Les résultats de la même enquête
révèlent que les pourcentages de femmes enceintes ayant
utilisé une moustiquaire quelconque et une moustiquaire de type MII sont
plus élevés en milieu urbain (32 % et 21 % pour la MII)
qu'en milieu rural (24% et 17 % pour la MII) alors que le pourcentage
d'utilisation d'une moustiquaire de type MILDA est le même dans les deux
milieux (17 %). Par ailleurs, les femmes enceintes utilisent les
moustiquaires en général dans des proportions différentes
selon les régions. L'enquête révèle que ce sont les
régions de Nord-Ouest (38 % pour la MII et 40 % pour la MILDA),
Littoral (35 % pour la MII et 37 % pour la MILDA), Sud (29 % pour la MII
et 23 % pour la MILDA) et l'Est (27 % pour la MII et 24 % pour la
MILDA) qui détiennent les proportions de femmes enceintes utilisatrices
de moustiquaires les plus élevées, alors que les proportions plus
faibles sont observées dans les régions de l'Extrême-Nord
(10 % pour la MII et 9 % pour la MILDA), du Sud-ouest (13 % pour la MII et
10 % pour la MILDA) et de l'Ouest (14 % pour la MII et la MILDA).
Au Cameroun, 52 % de ménages possèdent au
moins une moustiquaire imprégnée ou non. La proportion de
ménages qui possèdent au moins une moustiquaire MI est de 36 % et
celle des ménages qui possèdent au moins une MILDA est de 33 %.
Les enquêtes montrent que la proportion des ménages qui
possèdent des moustiquaires diminue avec la qualité et le nombre
de moustiquaires puisque les MILDA sont moins présentes dans les
ménages que les MII et ces dernières sont moins
possédés par les ménages que les moustiquaires
quelconques. PNLP [21a].
Si l'usage approprié des MILDA est
présenté par les experts en santé publique comme l'une des
méthodes principales de lutte contre le paludisme et recommandée
par l'OMS à côté de la pulvérisation
intra-domiciliaire dans le cadre de la lutte anti-vectorielle, les
récentes données issues des formations sanitaires montrent une
régression du taux de morbidité liée à cette
maladie. Entre 2008 et 2012, ce taux de morbidité est passé de
49% à 29,3 %. Ceci du fait notamment de l'accélération des
méthodes préventives notamment par la distribution des
moustiquaires imprégnées aux couches vulnérables depuis
2003 et à l'ensemble de la population depuis 2011, en addition a
d'autres mesures. PNLP [21b].
1.2 QUESTION DE RECHERCHE
Une question essentielle au succès de cette entreprise
est celle de la perception des personnels de santé sur le programme de
MILDA ?
De par leur proximité avec les populations, ils jouent
un rôle central de relais entre les centres de décisions, et les
points de chutes des politiques de contrôle des maladies que sont les
populations.
1.3 HYPOTHESES DE RECHERCHE
Nous formulons l'hypothèse selon laquelle après
plusieurs mois d'implémentation, le tauxd'utilisation des MILDA reste
encore faible dans les zones périphériques de Douala parce que
les personnels de santé, principaux acteurs communautaires de la
prévention du paludisme ont des perceptions négatives sur
l'opportunité de leur utilisation comme outil de prévention de la
maladie.
Les niveaux de perception
des personnels de santé varient en fonction des catégories
professionnelles et du niveau de service.
1.4 OBJECTIFS DE RECHERCHE
1.4.1 Objectif général.
L'objectif général de cette étude est de
contribuer à l'amélioration du programme de MILDA dans les
périphériques de Douala en vue d'une
meilleure lutte contre le paludisme.
1.4.2 Objectifs
spécifiques
Pour accomplir cet objectif, nous proposons les objectifs
spécifiques suivants :
1. Évaluer la perception des différentes
catégories professionnelles dans le programme de MILDA.
2. Évaluer les facteurs qui affectent la perception des
personnels de santé dans le programme de MILDA.
3. Identifier les obstacles liés à l'utilisation
de la MILDA en vue de proposer des mesures d'amélioration et de faire
d'éventuelles recommandations.
1-5 DELIMITATION DU SUJET
Le paludisme est un véritable problème de
santé publique au Cameroun, car il constitue de nos jours la principale
cause de morbidité et de mortalité chez les enfants et dans la
population générale. La lutte contre cette endémie repose
sur diverses méthodes préventives en l'occurrence l'utilisation
de la moustiquaire imprégnée d'insecticides à longue
durée d'action. Pour couvrir tous les aspects de ce problème,
notre étude devrait porter sur des thèmes suivants :
Facteurs affectant l'implication des professionnels de
santé dans la lutte contre de paludisme au Cameroun ;
Perception des populations des zones à risque sur
l'impact de l'utilisation des MILDA ;
Contribution des principaux acteurs de la prévention du
paludisme à la mise en oeuvre du programme MILDA ;
Perception des personnels de santé
périphériques de Douala sur le programme MILDA.
Cependant, compte tenu du temps limité et de nos moyens
financiers limités, nous nous sommes attardés uniquement sur ce
dernier aspect.
CHAPITRE DEUX REVUE DE LA
LITTERATURE
2.1 Le paludisme
Le paludisme est une maladie endémique causée
par la présence dans le sang des parasites (protozoaires) transmis par
des moustiques Anophèles. Sa transmission est élevée dans
toute la zone intertropicale entre 30°de latitude Nord et le 30° de
latitude Sud [29a] .Le paludisme met en jeu trois
acteurs : un parasite (Plasmodium) ; un vecteur (la femelle
moustique Anophèles) et un réservoir (l'homme).
2.1.1 Le parasite du paludisme
Plasmodium Falciparum est présent dans les zones
tropicales d'Afrique, d'Amérique Latine et d'Asie. Il est
l'espèce dominante en Afrique. C'est l'espèce le plus
pathogène et responsable d'environ 80% de tous les cas de paludisme
ainsi que de 90% des décès [29b] Plasmodium
Vivax coexiste avec P. Falciparum dans de nombreuses parties du monde, il est
présent dans certaines régions tempérées.
Plasmodium Vivax et P. ovale ne tuent pas, mais peuvent entrainer des rechutes
après la primo -infection : 4 à5ans pour P. ovale et
jusqu'à 20 ans pour P. Vivax. Plasmodium Falciparum se trouve
principalement en Afrique centrale. Plasmodium Malariae a une distribution
mondiale très inégale. Le cycle évolutif du paludisme est
assez complexe et se déroule chez l'anophèle femelle et chez
l'homme.
Chez le moustique ; la durée de maturation est
étroitement dépendante de la température
extérieure. Pour le Plasmodium Falciparum ; il n'y a pas de
développement en dessous de 18°C ou au dessus de 35°C. Ce
développement est maximal vers 24°C. Les parasites vivent dans le
foie de l'homme puis dans ses globules rouges dont ils provoquent la
destruction ; ce qui est à l'origine d'une anémie et
déclenche l'accès fébrile.
Cycle parasitaire du
plasmodium.
Source : www .impact-malaria.com,
2010.
2.1.2 Moustiques et types de
vecteurs
Source :
photo : Institut Pasteur http:/www.rfi/actufr/articles/052/article
27474.asp.
Il existe plusieurs types de moustiques. Le paludisme est
transmis d'un être humain paludéen à une personne saine par
les piqûres de l'anophèle femelle. Les moustiques vecteurs du
paludisme sont tous particulièrement actifs pendant la nuit entre
21heures et 5heures. Les pics d'activité des anophèles africains
vecteurs du paludisme arrivent d'abord vers 1 heure du matin puis vers 5-6
heures ; ces horaires sont plus ou moins décalés selon les
espèces vectrices ; c'est la variabilité
interspécifique [30]. Le vol des anophèles est
silencieux, insonore et sa piqûre est indolore et non
urticante ; le donneur n'étant pas dérangé par des
bruits de vol [31]. Les anophèles ont besoin d'eaux
propres et calmes pour la ponte et le développement de leurs oeufs
jusqu'au stade adulte. Il est difficile pour la population de faire la
distinction entre les anophèles et les autres types de moustiques qui
transmettent d'autres maladies notamment la fièvre jaune, la dengue
etc.
2.1.3 L'Homme et
l'immunité antipaludique
Les personnes les plus à risque du paludisme sont les
enfants de 7 mois à 7ans, les femmes enceintes (surtout les primigestes)
et les voyageurs dont l'état immunitaire ne peut les protéger
contre le paludisme. Cette immunité peut s'établir après
plusieurs années d'exposition au paludisme si la transmission est
constante. Elle est acquise lentement et progressivement en 5ans et plus. Elle
est faible et disparait en 12-24 mois chez le sujet immun qui quitte la zone
d'endémie ; chez la femme enceinte au 2e et
3e trimestre de la grossesse et chez les
splénectomisés [32a].
2.1.4 Aspects cliniques du
paludisme et prise en charge
Deux tableaux cliniques principaux sont identifiables
[32b] : tableaux communs aux quatre principaux
plasmodiums ; tableau d'accès palustre grave à P.
Falciparum et tableaux des formes cliniques du paludisme. Les tableaux
communs comprennent ; l'accès palustre simple dit de
primo-invasion. Les manifestations cliniques du paludisme simple sont
polymorphes et variables selon l'âge ; l'état immunitaire du
sujet et l'intensité de l'infestation psalmodiée. Chez l'enfant
et l'adulte : fièvre ; frissons sueurs ;
inappétence ; insomnie ; vertiges ; troubles
digestifs ; céphalées ; courbatures et
arthralgies ; urines foncées et asthénie. Chez le jeune
nourrisson : refus de téter ; pleurs incessants et
fièvre ou hypothermie.
Deux démentions caractérisent la prise en charge
du paludisme : le traitement curatif de cas de paludisme selon les
tableaux et la prévention. Depuis l'apparition ; l'extension et
l'augmentation de la résistance des plasmodiums à la
chloroquine ; le traitement se fait désormais principalement avec
les combinaisons thérapeutiques à base de dérivé
d'artémissinine (ACT) pour le paludisme simple et la quinine pour les
cas compliqués; si aucune situation ne les contre-indique. La
prévention repose sur deux stratégies :
La chimio prophylaxie est préconisée chez les
femmes enceintes et se fait par l'utilisation de la sulfadoxine -pyrimethamine
(SP) en traitement préventif intermittent(TPI).Ce traitement
préventif consiste à donner deux doses de SP à la femme
enceinte ; au deuxième et troisième trimestre de la
grossesse.
La prévention des risques d'exposition aux vecteurs
peut se faire au niveau environnemental et domiciliaire par l'épandage
des insecticides recommandés par l'OMS [33]. Elle doit
se faire surtout par l'utilisation des grillages que l'on dispose aux portes et
aux fenêtres; et par l'utilisation des moustiquaires
imprégnées d'insecticides à longue durée d'action
(MILDA) qui conservent leur effet répulsif sans
ré-imprégnation après 20 à 25 lavages ou
après 3 ans d'utilisation. Par son action répulsive et toxique
pour les moustiques ; une moustiquaire imprégnée garantit
une nuit sans piqures ; ce qui permet de réduire le risque de
transmission du paludisme. La gestion de l'environnement appuie les autres
stratégies préventives précitées. Elle invite les
populations à se débarrasser des éléments
environnementaux qui peuvent permettre à l'anophèle de se
reproduire : aux eaux stagnantes et usées ; jardins mal
entretenus ; etc. Pour la population de Douala ; une large place est
faite à la promotion MILDA. Nous emploierons indifféremment par
la suite les expressions moustiquaire imprégnées d'insecticide
et moustiquaire imprégnées d'insecticide à longue
durée d'action.
L'utilisation de la moustiquaire imprégnée
d'insecticide à longue durée d'action est une composante majeure
de la prévention du paludisme. Les campagnes de distribution massive
suivies d'un système de distribution de routine constituent une
méthode efficace pour atteindre et maintenir un niveau
élevé de couverture. Les gouvernements et les organismes
partenaires examinent de près les campagnes de distribution massive en
raison de leur envergure ; des quantités de ressources qu'elles
nécessitent et leur visibilité. En effet parmi les principales
stratégies de prévention paludisme au Cameroun définies
dans le plan stratégique 2006-2010 du PNLP [34]; on
note la distribution de moustiquaires aux femmes enceintes et aux enfants de
moins de 5ans ; l'amélioration et le renforcement de la
communication sur l'utilisation des moustiquaires imprégnées
d'insecticide. L'objectif de ces interventions est que 80% de chaque groupe
dorment sous une Moustiquaire d'ici 2015 [35] Pendant la
campagne, plusieurs partenaires ont mis en oeuvre des stratégies de
communication pour améliorer les taux d'utilisation de MILDA. Il
s'agit des associations à base communautaire, la société
civile etc. Le Cameroun s'est fixé un objectif de couverture
universelle des MILDA. L'OMS et d'autres organisations internationales ont
récemment recommandé que les distributions de MILDA ciblent
l'ensemble de la population plutôt que les groupes vulnérables
traditionnels tels que les enfants de moins de 5ans et les femmes enceintes.
L'OMS a également proposé une définition de la couverture
universelle de 1 MILDA par 2 personnes. Les futures stratégies et
politiques seront guidées par une évaluation des progrès
réalisés vers la couverture universelle ; à travers
les campagnes répétées de description des gaps qui restent
après ces campagnes.
2.1.5 Fardeau du paludisme.
Source :
www.nfe.org/index.php/portails
- pays/Afrique..
En Afrique le paludisme représente 10% de charge
totale de morbidité du continent [36].
Selon le rapport de Roll Back Malaria (RBM,
[37] ; en Afrique ; le paludisme est responsable de
40% des dépenses de santé publique ; de 30 à50% des
admissions dans les hôpitaux et de pas moins de 50% des consultations
externes dans les zones de forte transmission. Pour la seule Afrique, son poids
économique est estimé à environ 12 milliards de dollars
annuels. Selon les mêmes estimations ; le paludisme ralentit la
croissance économique des pays africains d'environ 1,3% par an. Ces
chiffres augmentent chaque année. Cette situation s'explique notamment
par la détérioration des systèmes de santé, la
résistance accrue des parasites aux médicaments et des vecteurs
aux insecticides, les guerres [38]qui perturbent le
fonctionnement normal du système de santé et l'organisation de la
riposte, le changement climatique qui entraine aussi la propagation de
nombreuses maladies parasitaires par l'intermédiaire des moustiques, la
densification de la population [39], la déforestation,
ainsi que les travaux d'aménagement hydrique
[40].Cette maladie ne fait pas seulement perdre des vies et la
productivité, mais handicape l'éducation des enfants et le
développement social ; par l'absentéisme et les
infirmités neurologiques associées aux formes graves de la
maladie [41].
Selon le même auteur, environ un enfant sur dix
souffrirait de troubles neurologiques après un paludisme
cérébral ; que ce soit l'épilepsie, des troubles
d'apprentissage, des changements de comportement, et la perte de
coordination ou des troubles de la parole.
Ces troubles peuvent entrainer un inconfort physique et conduire
à la stigmatisation dans la communauté ; réduire la
capacité des individus au travail en imposant un fardeau
économique supplémentaire.
2.2 Programme MILDA
La revue du programme paludisme , réalisé en
2011 selon la méthodologie de l'OMS et des partenaires RBM a permis de
mettre en exergue les forces et faiblesses de la lutte contre le paludisme au
Cameroun. Pour la mise en oeuvre de la lutte anti-vectorielle, des micro- plans
opérationnels annuels sont élaborés conformément
aux priorités définies dans le plan stratégique
2010-2015[42] .Au cours de l'année 2011, le Cameroun a
mené une campagne de distribution de masse de MILDA pour la couverture
universelle dans tous les districts de santé du triangle
national.
Le coût en vies humaines du au paludisme est le plus
important dans les pays en développement ou cette maladie fait au moins
un million de morts chaque année. Les jeunes enfants sont les plus
touchés. La technologie PermaNet, développée par
Vestergaard Frandsen, combat le paludisme en utilisant les moustiquaires
imprégnées d'insecticides de longue durée. Cette
technologie élaborée contrôle la diffusion lente et la
migration de l'insecticide approuvé par l'OMS depuis le fil vers la
surface de la moustiquaire, permettant ainsi une efficacité durable
même après plusieurs lavages. Le besoin de MILDA
nécessaires à la prévention des maladies vectorielles
s'est accru, car la majorité des personnes ayant une moustiquaire ne
retraitent pas leurs produits à l'issu de la période
d'utilisation conseillée, rendant ces moustiquaires incapables de
repousser et de tuer les moustiques et augmentant ainsi le risque pour les
utilisateurs de contracter le paludisme
2.1.1 Mission du
programme : Assurer un accès universel aux interventions les plus
efficaces de prévention, de promotion et de traitement du paludisme
à un cout abordable à toute la population Camerounaise.
2.1.2 Objectif du
programme : Amener au moins 80% de la population à dormir sous
MILDA d'ici 2015.
2.1.3 Orientations
stratégiques : Les Objectifs du Millénaire pour le
Développement sont le fil conducteur de la politique national de
santé et de la lutte contre le paludisme. Dans cette lancée, le
plan stratégique va insister sur la collaboration avec le programme en
charge de la santé de la mère et de l'enfant. Le plan
stratégique 2011-2015 s'inscrit dans l'accélération du
contrôle du paludisme en vue de l'atteinte du seuil
épidémiologique de pré-élimination. Dans le cadre
du programme MILDA, il a été prescrit une évaluation sur
l'utilisation effective de ces moustiquaires. Les OBC (Organisations à
Base Communautaire) et les OSC (Organisations de la Société
Civile) chargées du dénombrement et de la distribution devraient
se charger de mener cette opération d'évaluation. Autrement dit
ces organisations avaient pour principale mission d'aller dans les
ménages afin de s'assurer si effectivement ces moustiquaires sont
utilisées après quoi l'on devrait apprécier l'impact de
celles-ci sur le paludisme.
2.1.4 Gestion du
programme : Durant la mise en oeuvre du programme MILDA, il ressort que
les progrès notables ont et été faits dans le sens de la
gestion de ce programme pouvant expliquer la bonne performance de ce dernier.
Toutefois, des insuffisances ont été identifiées et
nécessitent des actions concrètes au niveau des gaps en
ressources humaines, ressources logistiques, ressources informationnelles, de
la fonctionnalité des instances de coordination, du maintien des
compétences au niveau de l'unité de coordination et de la
mobilisation des ressources, le financement du plan stratégique
2011-2015[43].
2.1.5 Services de santé
périphériques :
Figure emblématique des politiques définies par
l'OMS [44] depuis la conférence d'Harare en 1987, les
districts de santé se sont mis en place au Cameroun dans le cadre
global de la politique dite Réorientation des soins des soins de
santé primaires (REO-SSP). Ils ont conduit à la confection d'une
nouvelle carte sanitaire dans ce pays au long des années 1990. Cette
carte va se trouver écartelée entre les multiples contraintes
politiques, administratives sanitaires ; contraintes exacerbées par
la mise en place concomitante d'une couverture politique et de la
décentralisation. Selon l'OMS [45], le service de
santé périphérique ou service de santé de
district est l'organe de coordination des structures de santé
implantées dans le district. Il veille à la viabilisation
des structures de santé ; Sert de relais entre les structures de
santé et les services déconcentrés de l'état,
ainsi que des collectivités décentralisées ;
Coordonne les activités planifiées et la gestion administrative
du district de santé en collaboration avec les autres structures dans
les domaines de personnel, finances, équipement,
approvisionnement des médicaments etc., logistique ;
construction et maintenance.
CHAPITRE TROIS
MATERIELS ET
METHODES
3.1 PRESENTATION DU SITE
D'ETUDE
Douala, capitale économique du Cameroun est
situé dans la région du Littoral, Département du Wouri. Le
climat qui y règne est très favorable à la multiplication
des larves des parasites. Il s'agit d'un climat chaud et humide, la
précipitation est très grande surtout pendant la période
allant de juin à Aout.
Mais il existe des différences importantes selon les
quartiers. Il s'agit d'une région parmi tant d'autres où le
paludisme sévit de façon endémique au Cameroun. C'est une
région tropicale au climat chaud et humide ; la
pluviométrie est «échelonnée de 2000 à 1200
mm ». Le long de la cote du fleuve Wouri, la végétation
revient à un type forestier très dégradé. La
région Littorale constitue un domaine phytogéographique
particulier. Les facies épidémiologiques se superposent
globalement à ces régions naturelles. Le niveau de transmission
du paludisme le plus élevé est observé dans les quartiers
périphériques notamment New- Bell, Nylon, Log baba. Elle compte
à ce jour dans le domaine de la santé un hôpital
général de référence ainsi qu'un hôpital
central. A coté de ces hôpitaux on compte plusieurs
hôpitaux de district, des centres médicaux d'arrondissement, de
nombreuses autres formations publiques et privées reparties sur 7
districts de santé à savoir: le District de santé de
Bonassama composé de 11 aires de santé, le District de
santé de la Cité des Palmiers composé de 8 aires de
santé, le District de santé de Deido composé de 12 aires
de santé, le District de santé de Log baba composé de 7
aires de santé, le District de santé de Manoka composé de
5 aires de santé, le District de santé de New-Bell
composé de 10 aires de santé, et le District de santé de
Nylon composé de 9 aires de santé.
3.2 TYPE D'ETUDE
Il s'agit d'une étude transversale. Elle porte sur les
services de santé périphériques de Douala, région
du Littoral.
Les personnels des services de santé
périphériques que sont les chefs de service de santé de
district, directeurs des hôpitaux de district, médecins chefs,
infirmiers chefs et responsables des formations sanitaires privées et
confessionnelles étaient notre cible. Ces agents sont les points focaux
pour les activités antipaludiques.
Une étude documentaire a été
également réalisée; elle se fonde sur les activités
et les résultats d'enquête réalisés par le PNLP et
les différents travaux réalisés au niveau du comité
régional de lutte contre le paludisme du Littoral. Usant de notre
savoir expérientiel de terrain, nous avons exploité de
manière secondaire les données disponibles principalement du
PNLP. Les autres sources comme l'EDS, l'INS, l'OMS, les ONG et Internet
ont été utilisées pour les compléments
d'informations et la comparabilité des données.
3.3 METHODE D'ENQUETE
Nous avons utilisé les techniques suivantes :
La recherche documentaire : elle a consisté
à consulter quelques ouvrages relatifs à l'étude
menée. Elle nous a permis de parcourir certains documents de la
Délégation Régionale du Littoral notamment les rapports
mensuels et annuels des districts et les études antérieures
réalisées sur la question ou celle apparentées à la
question traitée dans cette étude.
La pré- enquête pour la découverte du
site : elle nous a permis de préparer la collecte des
données ou d'explorer parfaitement notre milieu d'étude.
Le questionnaire écrit : il a été
élaboré en fonction des normes, de l'observation du milieu
d'étude (Annexe 1).
L'interview : nous avons procédé par un jeu
de questions réponses dans nos échanges avec les
répondants en rapport avec le sujet de notre étude en vue de
mieux appréhender leurs perceptions du problème faisant l'objet
de notre étude.
3.4 TAILLE D'ECHANTILLON
Compte tenu des contraintes d'ordre financières et
logistiques d'une part, de la précision des résultats attendus et
des spécificités des périphériques de la ville de
Douala , d'autre part, un échantillon de près de 210 individus au
total a été enquêté dans les sept districts de
santé.
La répartition de l'échantillon par strate
adoptée est l'allocation proportionnelle qui consiste à attribuer
le même taux de sondage à chaque strate ; le résultat
est alors que l'échantillon stratifié peut être
dépouillé comme un recensement, sans qu'il soit nécessaire
de donner des pondérations différentes aux diverses observations
individuelles et ceci surtout pour l'estimation des moyennes : une moyenne
relative à la population totale est estimée par la moyenne
correspondante calculée sur l'échantillon, une proportion par la
fréquence correspondante observée sur l'échantillon . Sur
la base de leur implication dans le programme MILDA chez les personnels de
santé (EDS, 2012), pour un taux de participation de 95%, 210 individus
sont nécessaires pour les périphériques de Douala afin de
fournir une estimation précise de +-20%.
Formule : n=t ² x p (1-p)
n=taille d'échantillon ; t=1,96 ; m=0 ,05 ;
m²
P= prévalence=23% Soit : n=
(1 ,96)² x 23(1-23)= 210.
(0,05)²
3.5 SELECTION DES
PARTICIPANTS
3.5.1 CRITERES
D'INCLUSION /EXCLUSION DES PARTICIPANTS
Les personnels de santé étaient choisis au moyen
d'une sélection à deux degrés ; le premier
degré avec une probabilité proportionnelle à la taille et
le degré final consistant en un échantillon aléatoire
simple. Aucun individu choisi n'était exclu sauf s'il refusait de
participer ou était absent pendant L'enquête.
3.5.2 Traitement et analyse
statistique des données
Pour analyser nos données
statistiques, nous avons utilisé le test de Khi-2 et le logiciel SPSS. Les résultats sont exprimés en
chiffres et en pourcentages sous forme de tableaux, figures et diagrammes,
suivis de quelques commentaires pour faciliter la compréhension des
lecteurs.
3.5.3 OUTIL DE COLLECTE DES
DONNEES
Il s'agit d'un questionnaire qui comporte trois grandes
parties : identification des répondants, identification des
services de santé, perception des personnels des services de
santé périphériques sur le programme MILDA.
3.6 PRE-TEST DU
QUESTIONNAIRE
Dans l'optique de déceler les insuffisances sur notre
outil de collecte des données, nous avons effectué un
pré-test au district de santé de Dibombari, région du
littoral sur 150personnels de santé.
A l'issue de ce pré-test, des modifications ont
été apportées à notre questionnaire, puis celui -ci
fut validé par nos superviseurs.
3.7 ADMINISTRATION DES
QUESTIONNAIRES
Afin de mener à bien notre collecte des données,
nous avons procédé de manière suivante : prise de
rendez-vous avec les enquêtés, information aux répondants
par rapport au projet de recherche, assurance du respect de la
confidentialité, assurance de l'anonymat et autorisation de les
interroger au cours de l'entretien. Ensuite nous avons procédé
par l'introduction des questionnaires à nos répondants suivie
d'une entrevue structurée. Nous avons enfin consacré vingt
à trente minutes par répondant, ce qui nous a permis de mieux
comprendre leur perception sur le programme MILDA.
3.8 RESPECT DE L'ETHIQUE DE
LA RECHERCHE
Puisque cette recherche
n'impliquait l'accès à des spécimens ou des données
provenant de patients ou de sujets humains, une clairance d'éthique
n'était pas requise. Cependant, nous avons sollicité et obtenu
auprès du Délégué Régional de la
Santé Publique pour le Littoral une autorisation administrative
d'effectuer l'enquête (Annexe2), ainsi que la permission des responsables
des districts et formations sanitaires de Douala, une facilité d'entrer
en contact avec nos répondants.
Un questionnaire (Annexe 1)
élaboré à l'intention de ces répondants permettait
le libre choix de répondre aux questions tout en leur garantissant
l'anonymat et la confidentialité des réponses.
CHAPITRE QUATRE
RESULTATS
IDENTTIFICATION DES
REPONDANTS
Des 210 personnels de santé ayant accepté de
participer à notre étude, 60 (28.57%) étaient de sexe
féminin, et 150 (71.43%) étaient de sexe masculin. Soixante cinq
des répondants étaient des médecins, tandis que 145
étaient des infirmiers de formation. Le tableau 1 indique les
responsabilités occupées par les participants.
Tableau 1 :
Répartition des Répondants ayant participé à
l'étude.
No
|
Nature de la responsabilité
|
Effectif (%)
|
1
|
Chefs de service de santé de District
|
7(3.33)
|
2
|
Directeurs
|
7(3.33)
|
3
|
Médecins chef
|
13(6.19)
|
4
|
Infirmiers chef
|
29(13.80)
|
5
|
Chef bureau santé
|
7(3.33)
|
6 Administrateur
4(1.90)
6
7
|
Point focal
|
1(0.47)
|
8
|
Médecins secteurs privé
|
66(31.42)
|
9
|
Infirmiers secteurs privé
|
76(36.19)
|
|
TOTAL
|
210(100)
|
REPARTITION DES REPONDANTS SELON LE GENRE.
A la lumière de notre étude, on constate que les
femmes représentent environ un tiers de personnes interrogées.
Cette représentativité des femmes dans cette étude
témoignerait leur forte implication dans le programme MILDA.
REPARTITION DES REPONDANTS SELON LA
PROFESSION.
Les infirmiers sont plus nombreux dans cette étude, suivis
des médecins. Cette situation est semblable à celle que retrouve
dans le système de santé Camerounais où les personnels
médico-sanitaires sont majoritaires par rapport aux autres
catégories professionnellesLa grande majorité de nos
répondants comme l'indique le tableau ci après occupent un poste
de responsabilité et ont une mauvaise perception sur
l'indisponibilité des MILDA.
TABLEAU 2 : REPARTITION SELON LES RAISONS DE
L'INDISPONIBILITE DES MILDA.
POSTES DE RESPONSABILITE
RAISONS DE L'INDISPONIBILITE.
|
CHEFSSD
N (%)
|
DIRECTEURS
N(%)
|
MD CHEFS
N(%)
|
INF CHEFS
N(%)
|
CHEFS BS
N(%)
|
PT FOCAL
N(%)
|
TOTAL
N(%)
|
Rareté des MILDA
|
1(1.56)
|
1(1.56)
|
1(1.56)
|
9(4.28)
|
2(3.12)
|
0(0.00)
|
14(21.87)
|
Rupture très fréquente des
stocks
|
1(1.56)
|
2(3.12)
|
3(4.68)
|
3(4.68)
|
1(1.56)
|
0(0.00)
|
10(15.62)
|
Trop de sollicitation
|
1(1.56)
|
0(0.00)
|
5(7.81)
|
4(6.25)
|
2(3.12)
|
0(0.00)
|
12(18.75)
|
Les populations ne commandent pas les MILDA
|
3(4.68)
|
0(0.00)
|
1(1.56)
|
10(15.62)
|
1(1.56)
|
0(0.00)
|
15(23.43)
|
Les MILDA se retrouvent en vente sur nos
marchés
|
1(1.56)
|
4(6.25)
|
3(4.68)
|
3(4.68)
|
1(1.56)
|
1(1.56)
|
13(20.31)
|
TOTAL
|
7(10.93)
|
7(10.93)
|
13(20.31)
|
29(45.31)
|
7(10.93)
|
1(1.56)
|
64(100.00)
|
.
X ² =12.96; p=0,05 ; Alpha= 0 ,01 ; ddl=
20.
A l'image du tableau
suivant, les chefs de services de santé de district et les directeurs
sont fortement impliqués dans le programme MILDA, suivis des chefs
bureau santé.
TABLEAU 3 : REPARTITION EN FONCTION DE LEUR
NIVEAU D'IMPLICATION DANS LE PROGRAMME MILDA.
POSTES DE RESPONSABILITE
NIVEAU D'IMPLICATION.
|
CHEFSSD
N (%)
|
DIRECTEURS
N(%)
|
MD CHEFS
N(%)
|
INF CHEFS
N(%)
|
CHEFS BS
N(%)
|
PT FOCAL
N(%)
|
TOTAL
N(%)
|
Fortement impliqué
|
7(10 ,93)
|
7(10.93)
|
10(15 ,62)
|
25(39,06)
|
7(10,93)
|
1(1,56)
|
57(89,06)
|
Moyennement impliqué
|
0(0,00)
|
0(0,00)
|
3(4.68)
|
4(6.25)
|
0(0,00)
|
0(0.00)
|
7(10,93)
|
Pas du tout impliqué
TOTAL
|
0(0.00)
7(10,93)
|
0(0.00)
7(10,93)
|
0(0,00)
13(20,31)
|
0(0,00)
29(45,31)
|
0(0,00)
7(10,93)
|
0(0.00)
1(1,56)
|
0(0,00)
64(100,00)
|
X² =40,96 ; ddl=9 ; p=0 ,05
Alpha=0,01
IDENTIFICATION DES SERVICES DE SANTE.
Dans la figure ci après, les formations sanitaires
privées prédominent sur les formations publiques.
Figure no1 : REPARTITION SELON LE STATUT DE
LA FORMATION
SANITAIRE.
Dans cette étude comme le montre le tableau suivant, la
majorité de nos répondants pensent que le programme MILDA est
efficace, mis à part quelques Médecins et Infirmiers qui pensent
plutôt que ce programme est inefficace. Cependant plus d'un tiers d'entre
eux disent qu'il s'agit d'un programme à révisé.
TABLEAU 4 : REPARTITION EN FONCTION DE
L'EFFICACITE DU PROGRAMME MILDA.
CATEGORIES PROFESSIONNELLES
EFFICACITE DU PROGRAMME.
|
Médecins Infirmiers
Administrateurs TOTAL
N (%) N (%) N(%) N (%)
|
Le programme est efficace
|
56(26,66)
|
|
|
35(16,66)
|
|
2(0,95)
|
93(44,28)
|
Le programme est inefficace
|
3(1,42)
|
|
|
10(4,76)
|
|
0(0,00)
|
13(6,19)
|
Le programme doit être repensé
|
45(21,42)
|
|
|
57(27,14)
|
|
2(0,95)
|
104(49,52)
|
TOTAL
|
104(49,52)
|
|
|
102(48,57
|
|
4(1.90)
|
210(100)
|
X² =12,59 ;
ddl=9 ; P=0,05 ; Alpha=0,01
Le tableau5 ci après montre que la MILDA est bien
différente du MII. Cette assertion ne diffère pas selon
l'ancienneté dans la profession.
44 ,12%
29 ,41%
14 ,70%
TABLEAU 5: REPARTITION SELON LA DIFFERENCE ENTRE
LA MII ET LA MILDA.
ANCIENNETE
Différence entre MII ET MILDA
|
1 an
|
2 ans
|
3 ans
|
4 ans
|
5 ans
|
Quelques mois
|
TOTAL
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
La MILDA a une longue durée d'action
|
02
|
0,95
|
20
|
9,52
|
21
|
10,00
|
30
|
14,28
|
20
|
9,52
|
01
|
0,47
|
94
|
44,76
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
La MILDA est pré-imprégnée à
l'avance
|
01
|
0,47
|
10
|
4,76
|
10
|
4,76
|
15
|
7,14
|
10
|
4,76
|
01
|
0,47
|
47
|
22,38
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
La MII a une courte durée d'action
|
02
|
0,95
|
10
|
4,76
|
15
|
7,14
|
10
|
4,76
|
05
|
2,38
|
01
|
0,47
|
43
|
20,47
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
La MII doit être ré-imprégnée
après 6 mois
|
00
|
0,00
|
10
|
4,76
|
05
|
2,38
|
05
|
2,38
|
05
|
2,38
|
01
|
0,47
|
26
|
12,38
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TOTAL
|
05
|
2,38
|
50
|
23,80
|
51
|
24,28
|
60
|
28,57
|
40
|
19,04
|
04
|
1,90
|
210
|
100
|
X² =2 ; ddl= 11 ; p=0,05 ;
Alpha=0,01 ; Ecart-type=30,66.
Dans cette étude tel que présente le tableau 6, les
raisons de non adhésion à l'utilisation des MILDA par la
population varient en fonction des catégories professionnelles.
TABLEAU 6 : REPARTITION SELON LES RAISONS DE
NON ADHESION A L'UTILISATION DES MILDA.
CATEGORIES PROFESSIONNELLES
RAISONS DE NON ADHESION A L'UTILISATION DES
MILDA
|
Médecins Infirmiers
Administrateurs TOTAL
N (%) N (%) N(%) N (%)
|
La MILDA est inconfortable
|
20
|
9.52
|
32
|
15.23
|
0
|
0.00
|
52(24.76)
|
La MILDA est très toxique
|
21
|
10.00
|
34
|
16.19
|
1
|
0.47
|
56(26.66)
|
La MILDA fait avorter
|
33
|
15.71
|
30
|
14.28
|
1
|
0.47
|
64(30.47)
|
La MILDA est perméable aux moustiques
|
8
|
3.80
|
12
|
5.71
|
1
|
0.47
|
21(10.00)
|
La MILDA empêche de bien dormir
|
06
|
2.85
|
10
|
4.76
|
1
|
0.47
|
17(8.09)
|
TOTAL
|
88
|
41.90
|
118
|
56.19
|
4
|
1.90
|
210(100)
|
X² =1,8 ; ddl=9 ; p=0.05 ;
Alpha=1.
Dans cette étude et à travers la figure n02
suivante, la majorité de nos répondants disent que la
prévalence du paludisme était élevée avant la
distribution des MILDA.
FIGURE N°2 : REPARTITION EN FONCTION DE
LA PREVALENCE DU
PALUDISME AVANT LA DISTRIBUTION DE MILDA.
Parmi les 210 répondants (figure n03) ci après,
beaucoup pensent qu'il ya une légère diminution du taux de
prévalence après la distribution de
FIGURE N°3 : REPARTITION SELON LA
PREVALENCE ACTUELLE DU
PALUDISME.
La majorité de nos répondants (tableau7)
recommandent l'utilisation des moustiquaires imprégnées
d'insecticide à longue durée d'action suivie des
grillages.
TABLEAU 7 : REPARTITION DES REPONDANTS SELON
LES METHODES
A CONSEILLER AUX POPULATIONS.
CATEGORIES PROFESSIONNELLES
METHODES A CONSEILLER
|
Médecins Infirmiers
Administrateurs TOTAL
N (%) N (%)
N (%) N (%)
|
Bombe d'insecticides
|
20
|
9.52
|
32
|
15.23
|
1
|
0.47
|
53(25.23)
|
Grillages
|
21
|
10.00
|
34
|
16.19
|
1
|
0.47
|
56(26.66)
|
MILDA
|
33
|
15.71
|
30
|
14.28
|
1
|
0.47
|
64(30.47)
|
Moustiquaire plus bombe d'insecticides
|
14
|
6.66
|
22
|
10.47
|
1
|
0.47
|
37(17.61)
|
TOTAL
|
88
|
41.90
|
118
|
56.19
|
4
|
1.90
|
210(100.00)
|
.
X² =0,1 ; p=0 .05 ; ddl=12 ;
Alpha= 0,5Dans cette étude telle que présente le tableau
8 suivant, les raisons de la réticence de la population sont
variées
TABLEAU 8 : REPARTITION EN FONCTION DU NIVEAU
DE RETICENCE DE LA POPULATION.
CATEGORIES PROFESSIONNELLES
NIVEAU DE RETICENCE DE LA POPULATION
|
Médecins Infirmiers
Administrateurs TOTAL
N (%) N (%)
N (%) N (%)
|
A travers la méfiance de la population
|
42
|
20.00
|
26
|
12.38
|
1
|
0.47
|
69(32.85)
|
A travers l'incompréhension des populations sur la
gratuité des MILDA
|
21
|
10.00
|
34
|
16.19
|
1
|
0.47
|
56(26.66)
|
A travers les considérations socio culturelles et
politiques
|
33
|
15.71
|
30
|
14.28
|
1
|
0.47
|
64(30.47)
|
A travers l'absence de sensibilisation et d'éducation pour
la santé
|
8
|
3.80
|
12
|
5.71
|
1
|
0.47
|
21(10.00)
|
TOTAL
|
104
|
49.52
|
102
|
48,57
|
4
|
1.90
|
210(100.00)
|
.X² = 0.19 ; ddl = 12 ;
Alpha =1 ; p=0.05Il ressort de cette étude à
travers le tableau 9 que l'amélioration de ce programme passe
inéluctablement par : la motivation des professionnels de
santé en charge de sa promotion, l'hygiène individuelle et
collective, barrer la voie à la vente illicite des MILDA, la
sensibilisation.
TABLEAU 9 : REPARTITION EN FONCTION DES
PROPOSITIONS FAITES POUR UNE MEILLEURE AMELIORATION DU PROGRAMME
MILDA.
CATEGORIES PROFESSIONNELLES
PROPOSITIONS
|
Médecins Infirmiers
Administrateurs TOTAL
N (%) N (%)
N (%) N (%)
|
Motiver les professionnels de santé en charge de sa
promotion.
|
20
|
9.52
|
26
|
12.38
|
1
|
0.47
|
47(22.38)
|
Hygiène individuelle et collective
|
19
|
9.04
|
17
|
8.09
|
1
|
0.47
|
37(17.61)
|
Sensibilisation à l'utilisation efficace des MILDA.
|
17
|
8.09
|
15
|
14.28
|
1
|
0.47
|
33(15.71)
|
Prise en charge correcte et rapide des cas.
Barrer la voie à la vente illicite des MILDA.
Privilégier la distribution et l'utilisation des
moustiquaires pré-imprégnées
|
8
21
17
|
3.80
10.00
8.09
|
12
17
15
|
5.71
8.09
7.14
|
1
1
1
|
0.47
0.47
0 .47
|
21(10.00)
39(18.57)
33(15.71)
|
TOTAL
|
102
|
48.57
|
102
|
48.57
|
6
|
2.85
|
210(100.00)
|
.X² =24,09 ddl =10 p=0,05 ; Alpha=
0,01
Dans cette étude (figure n04), le rythme
d'évaluation de l'utilisation des MILDA est variable selon le niveau
d'implication au programme MILDA. Par ailleurs la majorité des
participants proposent une évaluation mensuelle.
FIGURE N°4 : REPARTITION SELON LE RYTHME
D'EVALUATION DE
L'UTILISATION DE MILDA.
De la figure suivante, il ressort que le Feed-back du niveau
central vers les districts est irrégulier.
FIGURE No5 : REPARTITION SELON LE RYTHME DE
FEED-BACK DU
NIVEAU CENTRAL VERS LE DISTRICT.
Tel que le montre la figure n06 suivante, le Feed -back du
district vers les relais communautaires est existant mais
irrégulier.
FIGURE N06 : REPARTITION SELON LE RYTHME DE
FEED-BACK DU
DISTRICT VERS LES AGENTS RELAIS
COMMUNAUTAIRES
CHAPITRE CINQ
DISCUSSION, CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
5.1 DISCUSSION
Au Cameroun, le paludisme est reconnu comme un problème
de Santé Publique et est placé au centre des
préoccupations en matière de santé. En effet, cette
maladie sévit dans les dix régions du Cameroun, avec près
de deux tiers de la population exposée [46]. L'objectif
visé par la présente étude est de contribuer à
l'amélioration du programme MILDA en vue de réduire le taux de
prévalence du paludisme au Cameroun en général et à
Douala en particulier. Pour cela, nous avons utilisé les données
de l'Enquête de Perception des Populations sur les Effets des Insectes
vecteurs (EPPE IV) dans des villages infestés du Bassin Nyong-Sanaga au
Cameroun, réalisée par l'ONG Yaoundé Initiative Foundation
en décembre 2006. Cette étude est la première
réalisée dans les périphériques de Douala
région du Littoral, Cameroun depuis l'avènement de MILDA.
5.1.1 Les caractéristiques
des sujets de l'étude.
Sur un total de 210 personnes interrogées, 71,42% sont
de sexe masculin 28,57% sont de sexe féminin. Ceci montre que les hommes
sont les plus nombreuses que les femmes au sein de la population de notre
étude.
En outre, ceux qui sont de profession infirmière sont
plus nombreux (60%) que les médecins (40%). Ces personnes occupent une
place de choix dans la gestion et la mise en oeuvre des politiques de
santé permettant de comprendre la nécessité d'utiliser
les MILDA comme moyen privilégié de lutte contre le
paludisme.
5.1.2 Identification des services
de santé.
Dans notre étude on compte un total de 75 formations
sanitaires parmi lesquelles 26 formations sanitaires publiques (34,66%) et 49
formations sanitaires privées (61,33%).Ces données s'apparentent
à celles trouvées lors de l'enquête sur
l'évaluation des indicateurs de base réalisée par le
Comité National de Lutte le Paludisme. En conséquence cette
prédominance des formations sanitaires privées dénote une
forte implication de celles -ci dans la lutte contre le Paludisme. La
différence est significative entre le niveau de distribution des MILDA
dans les deux catégories de formations sanitaires. (p = 0,05).
5.1.3 Perceptions des
répondants sur l'impact de l'utilisation des MILDA.
Cette étude portait sur les personnels de santé
des deux sexes. La population masculine est très largement
représentée avec 71,42% contre 28,57% des femmes, contrairement
aux constats faits dans de nombreuses études : 55% sont des femmes
[47]. Les personnes interrogées appartiennent à
deux catégories professionnelles principales : 40% des
Médecins et 60% des Infirmiers. Ces proportions sont identiques à
celles observées dans la Fonction Public Camerounaise. Presque tous les
professionnels interrogés soulignent que l'utilisation des MILDA a un
impact majeur sur le Paludisme. D'où leur forte implication dans la
lutte contre cette endémie. Cependant, malgré ce taux de
distribution élevé nous constatons dans notre étude un
faible taux d'adhésion à l'utilisation de ces moustiquaires
imprégnées (tableau VI). Ce faible taux d'adhésion
constitue une véritable hantise socialement réelle
exprimée ouvertement par la population, mais voilée par la
culture médicale chez certains acteurs de lutte contre le Paludisme. Ces
niveaux satisfaisants d'appréciation des effets attribués
à la MILDA par les utilisateurs auraient pu faciliter la
sensibilisation, l'adhésion de cette population et son utilisation
à large échelle. Mais la réalité semble montrer que
les autres effets tels que l'inconfort, la toxicité ou la sensation
d'étouffement ou de dormir dans un linceul, l'avortement prennent le pas
pour entraver l'utilisation de ces moustiquaires [48]. Cette
situation pourrait expliquer la grande différence entre le taux de
possession et d'utilisation des moustiquaires au niveau des ménages. La
corrélation est significative au niveau 0.05 (unilatéral).
La distribution gratuite des moustiquaires
imprégnées aux populations ne peut alors suffire à elle
seule pour améliorer son taux d'utilisation [49].
S'agissant des méthodes à conseiller aux
populations (Tableau VII), sur 210 personnes interrogées 26,66%
recommandent les grillages comme méthode de lutte contre les
moustiques ; 30,47% conseillent l'utilisation des MILDA ; 17,61%
optent pour la moustiquaire imprégnée associée à
l'utilisation des bombes d'insecticides. La différence est significative
au niveau 0,5 bilatéral. En outre cette différence dénote
les insuffisances observées à travers l'utilisation des
moustiquaires imprégnées dans la lutte contre le paludisme,
D'où l'ultime recours à d'autres méthodes de lutte.
Parlant de la différence entre la MII et la MILDA
(Tableau V), il faut noter que presque tous répondants toutes
catégories professionnelles confondues reconnaissent que la MILDA est
bien différente de la MII. La relation est donc significative au niveau
0,05 bilatéral. En outre l'ancienneté dans la profession
n'influence pas sur la réponse. Cela montre que ces professionnels sont
convaincus de l'efficacité des moustiquaires imprégnées
d'insecticide à longue durée d'action. Si tel est le cas pourquoi
ne pas partager ce bénéfice avec toute la population par des
campagnes et des séances d'information et de sensibilisation ?
S'agissant des raisons de l'indisponibilité des
MILDA dans les formations sanitaires (Tableau II), quelque leurs postes de
responsabilité, nos répondants reconnaissent que la MILDA est
rare et se retrouvent en vente sur le marché , mise à part
le point focal qui pense en répondant que la MILDA n'est pas rare. La
corrélation est significative au niveau 0,05 bilatéral. Cette
situation est de nature à décourager les potentiels utilisateurs
de MILDA et jeter le doute sur l'efficacité réelle et
l'innocuité de celle -ci.
Pour ce qui est du niveau d'implication (Tableau III) nous
notons que les principaux acteurs impliqués dans le programme MILDA sont
majoritairement les chefs des services de santé de district les
directeurs et les chefs bureau santé La différence est
significative au niveau 0,05 bilatéral. En outre, dans le contexte ou le
Cameroun s'est assigné une lourde mission de couverture universelle en
matière de MILDA, il serait judicieux que les responsabilités
soient étendues dans tous les maillons de la chaine. .
[50].
Parlant de l'efficacité du programme (Tableau IV)
nous remarquons que cette dernière semble remise en cause par certains
personnels de santé notamment les médecins et Infirmiers qui
pensent le programme doit être révisé. La différence
est significative au niveau 0,05 bilatéral. Cette situation montre que
les politiques dans l'élaboration du programme MILDA n'ont pas
planché sur la sensibilisation des populations, préalable
à toute meilleure stratégie de santé publique
[51].
S'agissant des Propositions faites par les professionnels de
santé pour une amélioration de la lutte contre le paludisme
(Tableau IX),100% de nos répondants disent l'accent doit être mis
sur la motivation des personnels en charge de la promotion de MILDA,
l'hygiène individuelle et collective ,la lutte contre la vente illicite
de ces moustiquaires, privilégier la distribution et l'utilisation des
moustiquaires pré-imprégnées Ces mesures rendront
efficaces les autres actions telles que la sensibilisation des population sur
l'utilisation de la MILDA et sur les avantages de la prise en charge et rapide
correcte des cas .Concernant la motivation du personnel de santé ,elle
est plus nécessaire que les charges de travail sont importantes .En
effet, les activités liées d'une part à la
réalisation de tous les programmes de santé du pays et les
activités curatives de routine ,d'autre part les réunions , les
ateliers de formation et le bilan, constituent des charges énormes
voire supplémentaires quotidiennes de travaille des professionnels de
santé. A ce sujet, une enquête menée par Lecocq en 2009
sur la charge des professionnels de santé, montre notamment qu'en
Afrique du Sud comme dans d'autres pays , la plupart des Infirmières
(80%) se déclarent soumises à des contraintes de temps les
empêchant de consacrer à leur patients l'attention qu'elles
estiment nécessaires [52] .Toutefois, il est certain
que le problème de cout des moustiquaires imprégnées se
posait avec acuité aux populations avant 2011. Il se dressait comme un
obstacle infranchissable qui les empêchait d'acquérir ce
matériel de prévention malgré leur volonté. Mais
aujourd'hui l'accès du Cameroun au fonds mondial de lutte contre le
SIDA, la tuberculose et le Paludisme a résolu ce problème
à court terme par la distribution gratuite des moustiquaires
imprégnées d'insecticides à longue durée d'action
et la durée de vie est en moyenne de 4ans .Cette situation a
également résolu le problème de la
ré-imprégnation des moustiquaires . Lorsque les populations
seront habituées à l'utilisation de ces moustiquaires et à
leur gratuité, il faudra que le Ministère de la santé
publique initie un système de pérennisation pour le
renouvellement des stocks des moustiquaires imprégnées lorsque
prendra fin le Fonds Mondial [53]. Les analyses des
résultats de notre étude ont montré que 80% de nos
enquêtés pensent que l'utilisation des MILDA doit être
évaluée tous les mois. D'autres trouvent que cette
évaluation est propice chaque 6 mois
. En outre, une étude documentaire a
révélé que l'utilisation a été
vérifiée par des visites nocturnes effectuées à
l'improviste (entre 21 h et 23 h), chaque mois, pendant trois mois. Les
premières visites d'observation à la fin de la saison
sèche ont relevé des taux d'utilisation de 78 %. Les visites
effectuées au cours des mois suivants ont révélé
des taux d'utilisation plus élevés, variant de 86 à 98 %.
Les chercheurs attribuent cette amélioration à une augmentation
de la densité des moustiques et des taux de piqûres au cours de la
haute saison de transmission. Un comportement semblable d'utilisation
saisonnière a été constaté sur la côte du
Kenya [54].
S'agissant de la question sur l'évaluation de
l'utilisation des MILDA, il convient de souligner que les personnels de
santé sont dans la majorité des cas confrontés à un
certain nombre de problèmes ; il s'agit notamment de l'insuffisance
de moyens logistiques, manques de personnels qualifiés et de
motivation.
En outre ces problèmes sont de nature à remettre
en cause non seulement l'efficacité du programme mais également
la qualité de cet instrument de lutte contre le paludisme qu'est la
MILDA[55]. Il Serait donc urgent que les autorités en
charge de la santé publique mettent un accent particulier sur tous ces
aspects en vue d'une implication forte de tous les personnels de santé
toutes catégories confondues.
5-2 CONCLUSION
Notre étude s'est assignée l'objectif
de contribuer à l'amélioration du programme MILDA en vue
d'une meilleure lutte contre le paludisme. Les résultats obtenus sont
les suivants :
Les perceptions des personnels des services de santé
exerçant sur le terrain ont une grande influence sur la lutte contre les
maladies, en particulier la lutte contre le paludisme et singulièrement
sur le programme des moustiquaires imprégnées d'insecticides
à longue durée d'action. Cette influence s'exerce à
plusieurs niveaux :
L'insuffisance de sensibilisation des populations sur les
moustiquaires, le paludisme et les moustiques. Cette situation maintien ces
populations dans un état d'ignorance et d'exposition aux maladies
liées aux moustiques.
L'insuffisance des ressources humaines, logistiques et
informationnelles
En tant principaux acteurs communautaires et modèles de
santé, certains personnels ne mettent pas l'accent sur
l'évaluation de l'utilisation des moustiquaires imprégnées
d'insecticides dont ils ont la promotion. Cette situation pourrait jeter des
doutes dans l'esprit des populations sur l'efficacité réelle et
la non toxicité de ces MILDA.
légère diminution du taux de prévalence
(23%) par rapport à l'ancien MII (24%).
L'insuffisance d'automatisation de la promotion des MILDA au
niveau des relais communautaires et même au niveau des districts.
Manque de promptitude en matière de Feed-back dans le
programme MILDA.
La faible implication des personnels de santé dans le
programme MILDA.
La variabilité du niveau de perception dans
différentes catégories professionnelles.
Au Cameroun, les approches de lutte antipaludique dans son
volet préventif ne sont pas encore suffisamment efficaces pour induire
de nouvelles habitudes sociales en faveur de l'utilisation de moustiquaires
imprégnées. Selon le résultat de notre travail, le premier
obstacle à lever est l'implication non effective des personnels de
santé à la politique sanitaire en général et au
programme MILDA en particulier. Celles-ci passent par la sensibilisation de ces
acteurs qui à leur tour pourront influer sur les communautés non
seulement par les messages, mais aussi et surtout par leurs comportements. Le
changement de comportements des autres, impose que l'acteur s'implique
d'avantage dans la politique sanitaire mise sur pied par le programme national
de lutte contre le paludisme.
Des recherches évaluatives ultérieures de la
situation des périphériques de la ville de Douala, des
études sur d'autres régions du pays et un approfondissement de
recherches selon le genre, le milieu de vie, le groupe social, la
catégorie socioprofessionnelle sont aussi nécessaires pour mieux
cerner cette problématique.
Nous pensons que tous les efforts restés encore vain
aujourd'hui nécessite d'être orientés vers un vaste
programme de prévention. Nous n'avons pas la prétention d'avoir
cerné tous les aspects du problème, pour ce faire, nous nous
conformons à l'assertion selon laquelle aucune oeuvre humaine n'est
parfaite.
5-3
RECOMMANDATIONS
La présente étude réalisée dans
les services de santé périphériques de Douala a pour but
de contribuer à l'amélioration du programme MILDA en vue d'une
meilleure lutte contre le paludisme, sous réserve des meilleures
conditions de sa mise en oeuvre ; d'où les recommandations
suivantes :
Au Ministère de la santé
publique :
1) De la nécessité de la capitalisation de tous
les efforts de lutte antipaludique des partenaires.
Une lutte efficace contre le paludisme nécessite que
les moyens utilisés par tous les acteurs soient uniformes (types de
moustiquaires et d'insecticides, messages) et respectent les directives
nationales de lutte contre le paludisme qui s'inspirent des recommandations de
l'OMS.
Les résultats issus de ces activités doivent
aussi être communiqués au programme national de lutte contre le
paludisme qui est le centre national de responsabilité et de
coordination pour leur partage au niveau de tous les utilisateurs.
2) Le programme national de lutte contre le paludisme doit
renforcer son rôle de leader dans le domaine de la lutte contre le
paludisme. Pour ce faire, il devra :
3) Impliquer et responsabiliser pleinement les
médecins chefs de districts sanitaires et autres professionnels de
santé placés sous leur responsabilité à travers une
véritable contractualisation des objectifs, des moyens et des
résultats.
4) Élaborer des objectifs consensuels
nationaux, régionaux et départementaux diffusés à
tous les niveaux.
5) Adapter les messages de sensibilisation aux
réalités doit être certes scientifiques et contextuelles en
tenant compte des besoins et des préoccupations des populations.
6) Renforcer les capacités
managériales et opérationnelles à tous les niveaux.
7) Rendre disponible de façon permanente les
MILDA dans au moins 95% des formations sanitaires publiques et
privées.
Aux responsables de la délégation
régionale du littoral :
8) Renforcer le suivi et la supervision des districts de
santé.
9) Mettre en place un système de motivation des
personnels en charge de la promotion des moustiquaires imprégnées
d'insecticide à longue durée d'action
10) Évaluer régulièrement le travail
effectuer au niveau des OBC et des OSC afin de mesurer les efforts accomplis
par chaque acteur, d'identifier les déterminants de l'utilisation des
MILDA.
11) Organiser annuellement des rencontres d'échanges
assorties de reconnaissance des mérites des acteurs.
12) Mettre en place un système de pérennisation
des moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue
durée d'action pour appuyer le fond mondial qui servira de relais
lorsque l'appui du fonds prendra fin.
13) Organiser en impliquant d'autres ministères et
d'autres partenaires dans le cadre d'un plan d'action commun avec une mise en
commun des moyens (humains, matériels, financiers, logistiques) dans ce
contexte de ressources rares.
Aux gestionnaires des services de santé
périphériques de Douala
14) Élaborer les plans de district tenant compte des
spécificités pathologiques, des contraintes et des
opportunités locales.
15) Accorder une place de choix aux supervisions des
formations sanitaires de leurs aires, car ces supervisions permettent de suivre
la mise en place des activités et d'encourager ces professionnels de
santé.
16) Cultiver le sens d'initiatives locales et
d'autoévaluation pour répondre aux objectifs attendus de ces
professionnels.
17) Disposer d'un plan national pour le plaidoyer en faveur
du programme MILDA.
Aux professionnels de santé
En tant que principaux acteurs de la santé et
modèles de santé pour les populations, les autre professionnels
de santé de district doivent :
18) Appliquer les recommandations du ministère de la
santé en jouant véritablement le rôle de relais au sein des
communautés, ce qui pourra encourager les populations qui les
écoutent, à tourner le dos aux préjugés qui rodent
autours des moustiquaires imprégnées et à procéder
à leur utilisation massive.
19) Initier les actions préventives et
promotionnelles, notamment en faveur de l'utilisation des MILDA ; le
paludisme étant la principale cause de morbidité, cette action
permettra de réduire le nombre de consultations et les charges
quotidiennes de travail des personnels.
20) Connaître les besoins communautaires et les leaders
qui pourraient appuyer leurs activités de sensibilisation.
5.4 PROJECTION POUR LA
RECHERCHE.
Les programmes de santé doivent chercher à
mettre en commun leurs moyens (financiers, logistiques, humaines) pour
atténuer l'effet de leur insuffisances (surveillance
épidémiologique, formation, édition des supports de
sensibilisation) et l'organisation conjointe d'ateliers.
A ce titre nous pensons que des recherches évaluatives
ultérieures de la situation des périphériques de la ville
de Douala, des études sur d'autres régions du pays et un
approfondissement de recherches selon le genre, le milieu de vie, le groupe
social, la catégorie socioprofessionnelle sont aussi nécessaires
pour mieux cerner cette problématique.
.
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