Ministère de l'enseignement supérieur et de
la recherche scientifique
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Une Etude Exploratoire De L'effet Des
Lumières
De Mise En Scène Sur La Consommation
Hédonique : Cas Des Concerts De Musique
Mémoire de recherche en Marketing
2012/2013
Directeur de mémoire : TEMESSEK Azza
Réalisée par OUARDANI Wiem
Dans le cadre de l'obtention de Master de Recherche en
Marketing
2
3
Sommaire
SOMMAIRE 3
REMERCIEMENT : 5
INTRODUCTION GÉNÉRALE : 6
PARTIE I : REVUE DE LITTÉRATURE : 7
CHAPITRE I: LE MARKETING DES ARTS : 8
I. Evolution du marketing des arts (le cas de la musique)
8
II. Les approches du Marketing des Arts 9
III. Le mix de l'offre culturelle 12
III.1. Le produit culturel 12
III.2. La communication : 15
III.3. Le Prix 16
III.4. La distribution 17
CHAPITRE II : L'INDIVIDU ET L'EXPÉRIENCE DE
CONSOMMATION DES PRODUITS D'ART: 19
I. Le consommateur et la quête de
l'expérience: 19
II. La consommation expérientielle et
génération d'hédonisme : 26
III. Caractéristiques de la consommation
hédonique: 27
IV. La sphère et l'atmosphère pour une
consommation hédonique : 31
IV.1. La distinction entre sphère et
atmosphère : 31
IV.2. L'expérience multi-sensorielle : 37
V. L'éclairage dans les concerts et spectacles
vivants : 39
V.1. La perception des lumières : 40
V.2. La conception des lumières : 44
PARTIE II : MÉTHODOLOGIE ET RÉSULTATS :
50
CHAPITRE III : MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
50
VI. Méthode de récit de vie : 50
VI.1. Définition et objectifs : 50
VI.2. Justification du choix 51
VI.3. Démarche : 51
VII. Méthode d'entretient de groupe semi directif :
52
VII.1. Définition et objectifs : 52
VII.2. Limites : 53
VII.3. Choix de la méthode : 53
VII.4. Démarche : 53
CHAPITRE IV : RÉSULTATS : 54
VIII. Discours de vie : 54
VIII.1. Résultats du concert d'Imany : 54
VIII.2. Résultats du concert de Jean Michel Jarre
57
VIII.3. Résultat comparatif des deux concerts :
59
IX. Entretien du groupe : 63
CHAPITRE V : CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
THÉORIQUES ET MANAGÉRIALES : 66
4
CHAPITRE VI : LIMITES ET VOIES DE RECHERCHES FUTURES :
68
BIBLIOGRAPHIE : 70
WEBOGRAPHIE : 73
ANNEXES : 75
TABLE DE MATIÈRES : 78
Liste des figures :
FIGURE 1 : LA CLASSIFICATION DES PRODUITS ARTISTIQUES
SELON L'APPROCHE ORIENTÉE PRODUITS 10
FIGURE2 :LES BESOINS SATISFAITS SUITE À LA
CONSOMMATION DE L'ART 12
FIGURE 3 : CYCLE DE PRODUCTION DE LA CULTURE : DE
L'OEUVRE ARTISTIQUE AU PRODUIT CULTUREL 14
FIGURE4 : LE PROCESSUS DE DIFFUSION DU PRODUIT
ARTISTIQUE 17
FIGURE 5 : IMAGES EXTRAITES DE
L'ÉVÈNEMENT ULTRA PEAU AU PALAIS DE TOKYO À PARIS EN 2006
22
FIGURE 6 : CARRÉ SÉMIOTIQUE DES TYPES DE
CONSOMMATEURS DE CONCERT DE ROCK 24
FIGURE 7 : FACTEURS INFLUENÇANT LE COMPORTEMENT
DES CLIENTS 29
FIGURE 8 : MODÈLE DES AFFECTS DE RUSSELL
30
FIGURE 9 : LES DIMENSIONS CONSTITUTUVES D'UNE OFFRE DE
SPECTACLE VIVANT : L'EXEMPLE D'UNE
REPRÉSENTATION THÉÂTRALE
32
FIGURE 10 : LE DESIGN D'ESPACE DE
REPRÉSENTATION 33
FIGURE 11 : MODÈLE DES RÉPONSES DES
EMPLOYERS ET DES CLIENTS À L'ENVIRONNEMENT DE LA
SERVISCÈNE BITNER (1992) 36
FIGURE 12 : LE MÉCANISME NEUROLOGIQUE DE
PERCEPTION DES COULEURS : LES TROIS ÉTAPES
PRINCIPALES QUI SONT LA RÉTINE LE CGL ET L'AIRE
PRIMAIRE VISUELLE V1 40
FIGURE 13 : MODÈLE RVB (ROUGE, VERT ET BLEU) :
COMBINAISON ADDITIVE DES COULEURS ÉLÉMENTAIRES
45
Liste des Tableaux :
TABLEAU 1 : STRUCTURE SOCIALE DU LECTORAT DES
PRINCIPAUX GENRES DE LIVRES 20
TABLEAU 2 :ELÉMENTS DE CONCEPTION DE L'ESPACE
DE SERVUCTION 34
TABLEAU 3 : ASSOCIATIONS FRÉQUENTES ET
RÉACTIONS HUMAINES AUX COULEURS 42
TABLEAU 4 : ASSOCIATIONS DE COULEURS DANS
DIFFÉRENTS PAYS OU CIVILISATIONS 43
5
Remerciement :
Le présent travail est conçu grâce à
l'interaction avec plusieurs personnes, il me sera pas possible de les
remercier toutes et j'espère avoir l'indulgence de ceux que j'oublie de
mentionner.
Je tiens à remercier mon tuteur de mémoire
AzzaTemessek pour le temps qu'elle m'a consacré, ses conseils et son
orientation.
Je remercie toutes les personnes qui ont participé aux
entretient pour leur collaboration et ouverture mais que je ne pourrais pas
citer leurs noms pour des raisons de confidentialité.
Je remercie tous mes amis et ma famille pour leur aide et leur
patience et tendres affection.
Aux générations futures,
6
Introduction générale :
« Many programs of research examine consumer response
to pieces of candy or snippets of songs rather than the vacations, concerts,
and massages that reside further along the hedonic continuum and are more
effective and important generators of consumer enjoyment »
(Alba&William, 2012) la traduction de cette citation est que plusieurs
programmes de recherche examinent les réponses des consommateurs suite
à la consommation de bonbon ou des extrais de chansons plutôt que
les voyages, les concerts et les massages qui se trouvent plus loin dans le
continuum hédonique et sont des générateurs plus efficaces
et plus importants de consommation hédonique. Cette omission des
chercheurs dans le domaine de comportement du consommateur, nous a
poussées à nous demander sur le domaine des arts surtout des
concerts et spectacles vivant qui est aussi délaissé par les
chercheurs en marketing en Tunisie. Ainsi, nous pourrons participer à
combler le manque dans la recherche scientifique détecté par Alba
et Williams (2012) et aussi ouvrir un champ de recherche pour les
intéressés sur le territoire tunisien.
La problématique à laquelle est
dédié ce travail est quels effets pourront avoir les
lumières de mise en scène dans les concerts de musique sur la
consommation hédonique ?
Donc pour se faire nous avons redécouvert la notion du
marketing des arts pour essayer de comprendre ses caractéristiques et
particularités par rapport au marketing traditionnel et surtout
comprendre la nature et les caractéristiques de l'offre artistique que
nous souhaitons étudier. Nous avons ensuite cherché dans le
marketing expérientiel et celui des services pour voir si les
lumières que nous souhaitons étudier appartiennent à
l'ambiance de l'offre du produit artistique ou bien c'est un attribut, il s'est
avéré que dans le cas des concerts de nos jours la lumière
devient un attribut du produit. Et finalement nous avons eu recours aux
ouvrages sur la lumière pour comprendre sa composition, comment elle est
perçue physiquement et psychologiquement et quels outils utilise-t-on
généralement pour habiller la scène.
Cette étude vise tout d'abord à observer la
contribution des lumières de mise en scène dans la
génération de sentiments hédoniques suite à un
concert et apporter des contributions dans l'étude de la consommation
hédonique dans le domaine des arts. Et enfin de comprendre le concept du
marketing culturel et son importance pour la conceptualisation et la
résolution des problèmes de l'offre culturelle.
7
Ce mémoire se divise en deux parties la première
est une revue de littérature dont le premier chapitre étudie le
marketing des arts, un deuxième chapitre la consommation
expérientielle génératrice d'hédonisme et les
lumières comme composantes de l'offre expérientielle. La
deuxième partie est la partie méthodologique dans laquelle nous
avons analysé les entretiens pour ensuite présenter les derniers
chapitres qui sont la conclusion, limites de la recherche et voies de
recherches futures.
Partie I : Revue de littérature :
Nous avons remarqué une tendance par les artistes de
créer tout un show autour de leur concert musical, les concerts ne
ressemblent plus à avant, c'est devenu plus spectaculaire, donc nous
avons décidé de chercher dans la littérature une
explication de se phénomène, nous avons trouvé que
Hirshman et Holbrook (1983) estiment que l'art en général est
générateur de consommation hédonique et selon Alba et
Williams (2012) on reprochait que les chercheurs étudient la
consommation hédonique suite à la consommation de produits
simples et de grande consommation et on a omit le domaine artistique. C'est
ainsi qu'on a décidé de combler un peut ce manque et de voir si
la lumière de mise en scène à un effet sur la consommation
hédonique, ce qui nécessite une compréhension du concept
des lumières et leurs fonctions dans un concert, quels
caractéristiques de la consommation hédonique touchent elles le
plus et sont elles nécessaires ou négligeables.
Dans cette première partie qui est la revue de
littérature nous allons procéder par une approche d'entonnoir,
c'est-à-dire que nous allons essayer de comprendre la notion du
marketing culturel, ensuite on va chercher dans l'individu et
l'expérience de consommation de produit culturel car l'offre
expérientielle est génératrice d'hédonisme qui est
le sujet de ce mémoire et enfin, étudier de plus près la
lumière , sa perception, son usage en marketing et techniquement comment
on la met en place.
8
Chapitre I: Le marketing des arts :
I. Evolution du marketing des arts (le cas de la
musique)
En 2005 Murakami a admis que les artistes qui n'acceptent pas
l'aspect commercial du monde des arts ont peur que leur travail soit
révélé être sans valeur. Et lorsqu'on parle d'aspect
commercial on parle de marketing, ainsi comme plusieurs auteurs l'ont
mentionné (Hirshman 1983) l'art est un produit exceptionnel. Mais il
reste toujours un produit dans son sens large qui est constitué d'un
ensemble d'attributs et répond à un ensemble de désirs
(Colbert, 2013). Le marketing dans le domaine des arts, une notion bien
ancienne et que l'on voit se développer de plus en plus de nos jours
mais pas beaucoup en Tunisie, ainsi nous trouvons important de justifier la
cause de l'introduction du marketing dans un domaine si pure et libre tel la
culture. En fait, la relation du marketing et de la culture est très
ancienne et la littérature en est témoins. Tout d'abord il est
nécessaire de savoir que l'on parle de marketing seulement quand on
essaie de diffuser l'oeuvre artistique à une cible bien
déterminée par l'artiste lui-même ou une autre personne
d'où on déduit la fonction primaire du marketing dans le domaine
artistique à savoir de « s'assurer que le potentiel artistique
du produit est bien géré et transmit de l'artiste vers le public
» (Botti, 2000) certains autres auteurs (Colbert (2001), Lee (2005))
estiment que l'une des fonctions du marketing consiste à trouver des
consommateurs qui pourrons apprécier le produit et développer des
relations avec eux ou encore de détecter les gens qui sont insensibles
à l'art et de les persuader de devenir des consommateurs de produits
artistiques.
Historiquement parlant et nous nous contenterons
d'évoquer le marketing appliqué à la musique parce que
c'est le sujet principal de ce mémoire, Ogden et al (2011)affirment que
l'usage du marketing culturel a débuté dans le XVIIème
siècle quand les artistes qui jouaient dans les bars et restaurants se
sont détachés de leurs employeurs pour créer la
première industrie musicale, ainsi les gens commençaient à
payer pour écouter la musique à cette époque on identifie
des noms comme Bach qui ont permis la distinction des classes
sociales. Dans les années 1800 il y a eu une démocratisation de
la musique classique : il est devenu fréquent de voir les pianos dans
les foyers de la classe moyenne et cela grâce au développement de
la vente des partitions. Certains musiciens ont procédé à
une démarche plus commerciale pour publier leur musique est cela en
embauchant des gens pour promouvoir leur musique à travers le Bouche
à Oreille, dont fut le premier moyens de communication de l'art, et en
persuadant aussi les animateurs d'utiliser leur musique dans leurs
émissions radio. Avec
9
le développement technologique la musique prenait
plusieurs formes des partitions au phonographe et le gramophone la musique qui
était réservée aux riches est devenue accessible à
tout le monde. Dans le XXème siècle la musique est devenue un
produit de consommation massive il y avait eu une croissance de
l'enregistrement musical et surtout l'émergence du Rock `n Roll, ainsi
les maisons d'enregistrement essayaient tout le temps d'attirer les
consommateurs par l'introduction de nouveaux styles musicaux et d'encourager
les musiciens à maintenir les premières places dans le classement
des « Top 40 ». Le développement des supports musicaux : le
disque, puis la casette ensuite le CD et enfin le MP3, permettaient une
capacité de stockage de plus en plus élevée et ainsi une
consommation plus massive et libre de ce produit. Ces dernières
décennies ont été marquées par le
développement du téléchargement gratuit et le partage de
la musique dans les sites « Person to Person » ce qui a
affecté la vente des CD et a poussé les artistes et les maisons
d'enregistrement à trouver d'autres solutions pour récolter des
fonds qui leurs permettent d'assurer leur survie et croitre, ainsi on s'est
concentré sur les concerts, et l'offre de produit relié au groupe
qu'on appelle les goodies tel que les T-shirt, les posters,
etc. et la vente des albums sous forme de
packs, que nous allons expliquer d'avantage au cours de ce mémoire.
Certains auteurs ont pu déduire que le marketing de la
musique s'est développé d'une approche de l'offre à une
approche plus relationnelle (Vargo et Lusch, 2008).
Dans son évolution le marketing des arts a passé
d'une approche orientée produit qui consiste à créer
l'oeuvre et ensuite la diffuser à une approche qui prend en
considération le spectateur et essaie de le faire vivre une
expérience unique, dans ce qui suit nous allons expliquer d'avantage les
approches du marketing des arts.
II. Les approches du Marketing des Arts
Les approches marketing dans le domaine artistique font le
« sujet de deux perspectives discutées et comparées la
première est ancienne est orientée produit et la deuxième
plus moderne est orientée consommateur la compréhension de ses
deux approches permet de définir les déterminants de la valeur
artistique et les caractéristiques de sa diffusion» (Botti
(2000)).
? Approche « orientée produit
» : les produits artistiques sont variés et
diversifiés ce qui rend évidemment difficile de les
catégoriser, généralement en littérature on les
divise en
groupes opposés à savoir l'art supérieure
et populaire, les performances et l'art visuel ou encore les biens et services
artistiques (De Biase et al., 1997; Evrard, 1991; Hill, O'SuUivan and
O'Sullivan, 1995; Holbrook, 1995; Scheff and Kotier, 1996; Spranzi, 1996 ;
Botti, 2000). Le regroupement de ces critères de classification permet
d'établir la matrice de la classification orientation-produit des
produits artistiques. Les composantes de la matrice sont expliquées
comme suit :
L'art supérieur et l'art populaire : on
désigne par art supérieur ou légitime (peinture,
sculpture, musique, etc.) l'art dans son état brut et pure sans aucune
tentative de l'artiste pour plaire aux consommateurs car il est en quête
de l'art en lui-même, c'est pour cela que les intéressés de
ce genre d'art ne sont pas nombreux et les personnes qualifiées pour
juger ses oeuvres sont rares. Par contre, l'art populaire ou «
libérale » (cinéma, musique rock, pop, etc.) cherche le
succès commerciale et un retour sur investissements, les suiveurs de ce
genre d'art sont nombreux car il a recours à la reproduction de la
création artistique.
Performances et art visuel : dans cette distinction la
classification est faite à travers la manière dont le travail est
présenté et comment les spectateurs interagissent avec le
produit. Les performances comptent le théâtre, la dance et
l'Opéra où le message de l'artiste est transmis à travers
les performateurs. De l'autre coté, l'art visuel (sculpture,
photographie et peinture) dépond de la capacité sensorielle et de
l'expérience des visiteurs pour être interprétée.
Biens et services :l'offre artistique peut être
tangible (livre, peinture, etc.) ou intangible (concert, pièce de
théâtre, etc.), on qualifie de « produit pure » et
« service pure » les deux extrêmes car il peut toujours exister
un produit-service qui dépond du degré de tangibilité.
Figure 1 : La classification des produits artistiques
selon l'approche orientée produits
CD-Musique Classique (haut)
CD-Musique Pop (populaire)
|
Théâtre classique (haut)
Concert Pop, cinéma (populaire)
|
Sculpture et peinture (haut)
Mode (populaire)
|
Musés, galeries d'art (haut)
Exhibition de cartoons (populaire)
|
Biens Services
Performances artistique
Art visuel
Genre d'interaction
10
Genre de produit
Source :Botti (2000)«What Role for Marketing in Art?
An Analysis of Art consumption and Artistic Value», The International
Journal of Art Marketing p.16
11
Mais l'approche orientée produit est très
limitée d'abord car c'est une approche sectorielle du domaine artistique
et chaque secteur est définit par des variables multidimensionnelles ce
qui le rend, d'après les études de Volpato(1995); Valdani(1996),
dans un environnement complexe et compétitif insensé et il
devient difficile de définir les barrières. Ensuite, les
critères de distinction dans la matrice sont très subjectifs,
à commencer avec la distinction art supérieur et populaire qui a
été établie dans le mi XIXème et début
XXème siècle quand l'art était considéré
comme un privilège dans la société Européenne
où la distinction a été mise au point. Ainsi cette
distinction a été mise en cause dans les années 50 avec le
développement des médias de masse qui reproduisaient toute sorte
d'art même ceux qu'on considérait comme art supérieur. La
distinction entre performance artistique et art visuel est soumise à une
perception subjective du visiteur exposé à l'oeuvre d'art. Et
finalement pour la classification produit et service d'art elle se situe sur
tout un continuum Produit pure/Service pure. Cette approche est source de
confusion vue son critère subjectif et elle néglige certains
cotés de l'offre artistique tel le coté esthétique et
surtout la perspective du consommateur.
? Approche « orientée consommateur
» : Dans cette approche et comme son nom l'indique on prend
en considération les préférences des consommateurs c'est
ainsi qu'une classification par bénéfices de consommation
s'établit ; fonctionnel, symbolique, social et émotionnel. Par
fonctionnel on signifie l'apport culturel, l'apprentissage car comme nous
venons de le mentionner au début le produit d'art n'a pas une valeur
fonctionnelle, mais certains consommateurs cherchent l'apprentissage de leur
expérience et on peut observer cela dans les visites des musées
et des galeries. De leur coté les bénéfices symboliques de
la consommation de produits artistiques permet aux personnes de s'identifier,
de communiquer leur personnalité, de faire ressortir quelques aspect de
leur culture et sous-culture et même de montrer que l'on appartient
à une certaine classe sociale. Les bénéfices sociaux sont
différents des bénéfices symboliques en fait assister
à une pièce de théâtre ou regarder un film au
cinéma permet aux gens de trouver un sujet de communication qu'ils
pourront débattre ainsi créer ou renforcer des liens sociaux. Et
finalement les bénéfices émotionnels d'où la
recherche d'une expérience émotionnelle qui permet de
s'évader de la routine et permettre la relaxation et
l'épanouissement. On peut poser ces avantages recherchés sur un
axe dont les deux extrémités sont les bénéfices
extrinsèques et les bénéfices intrinsèques.
12
Figure2 : Les besoins satisfaits suite à la
consommation de l'art
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Source: Botti (2000)«What Role for Marketing in Art? An
Analysis of Art consumption and Artistic Value»,The International
Journal of Art Marketing p.18
Dans cette approche on reproche l'aspect subjectif de la
perception de l'art qui rend impossible de dégager un critère
effectif et générale pour le domaine de recherche, pourtant
« chaque critère pris séparément présente
des avantages et des inconvénients, mais pris ensembles ils permettent
de creuser plus dans la notion et de comprendre mieux le lien entre l'art et le
marketing » (Botti, 2000).
Comme on a pu voir, le marketing dans l'art a un objectif pur
et direct celui de rapprocher l'oeuvre au public, mais certains qui ont une
vision romantique de l'art reprochent l'association entre marketing et art car
ils estiment que le marketing permet de diffuser la vision du manager et non
celle des artistes, et donc l'art perd toute sa magie et devient un produit
comme tout autre outil générateur de revenu à la machine
industrielle. Mais cela n'empêche que l'adoption du marketing dans l'art
reste importante et libre d'usage. Ce qui importe c'est de comprendre cette
démarche pour ne pas l'utiliser de manière abusive et
négligente à l'art. Ainsi dans ce qui va suivre nous expliquerons
l'offre artistique dans une approche orientée client tout en gardant
à l'esprit l'objectif primordial du marketing celui de faire
bénéficier au maximum de la beauté de l'art.
III. Le mix de l'offre culturelle:
III.1. Le produit culturel
Tolstoy (1930) définit l'art «The activity of
art is based on the fact that a man receiving through his sense of hearing or
sight another man's expression of feeling, is capable of experiencing the
emotion which moved the man who expressed it(those feelings).» C'est
à dire
13
que l'activité d'art est basée sur la
réception par un homme à travers son sens auditif ou visuel et
d'expérimenter les sentiments qui ont poussé un autre homme
à les exprimer dans cette oeuvre d'art. La définition que nous
retenons de spectacle vivant est celle de Robin (1992) mentionnée par
Assassi (2003) « la rencontre physique entre des interprètes,
un public et une oeuvre artistique ».
Assasi (2003) a établit une distinction entre «
oeuvre artistique » et « produit culturel », l'auteur explique
que l'oeuvre artistique c'est le produit artistique en phase de création
ou de production et elle devient un produit culturel dans la phase de
distribution ou de commercialisation. D'où une oeuvre artistique peut
rester toujours une oeuvre tant qu'elle n'est pas mise sur le marché
pour qu'elle devienne un produit culturel accessible au public, et
réaliser ainsi ses valeurs économiques et holistiques. «
OEuvre artistique » et « produit culturel » sont donc deux
facettes indissociables d'une même réalité, l'une
tournée vers le champ artistique et esthétique, l'autre vers le
marché (Assassi 2003). Duvauroux en 2008 ajoute « qu'une
oeuvre serait alors un objet artisanal produit en petites quantités
tandis que la caractéristique du produit culturel serait sa
reproductibilité ouvrant la possibilité d'une consommation de
masse. » L'économiste est capable de transformer une oeuvre
artistique en produit culturel, il est même capable d'introduire des
justifications pour la rendre commercialisable. Duvauroux(2008) a
constaté qu'il existe certaines oeuvres artistiques qui ne peuvent
exister sans le financement qui les transforme en produit culturel, c'est le
cas du cinéma. D'où « la création et la
valorisation économique deviennent indissociables. L'oeuvre n'existe que
sous sa forme marchande. Elle s'identifie au produit ». Par contre
cette commercialisation ne risque pas d'affecter la qualité de l'oeuvre
d'art contrairement à ce que craignait T.Adorno(1974) qui stipule qu'une
oeuvre d'art n'est jamais ce qu'on veut qu'elle soit et dans le cas
d'introduction de la variable commerciale dans une oeuvre cette dernière
perd son sens.
La figure 3 explique le passage de l'oeuvre artistique au produit
culturel.
14
Figure 3 : Cycle de production de la culture : de
l'oeuvre artistique au produit culturel
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Source : E.Assassi (2003)« Spécificités
du Produit Culturel, L'exemple d'un Spectacle Vivant » Revue
Française de Gestion No : 142 p.132
Quand on parle de produit culturel/ artistique il est
nécessaire d'identifier sa nature, car il est important d'identifier
l'objet étudié pour une meilleure compréhension. La nature
du produit esthétique a été décrite par Hirshman en
1983, qui identifie cinq critères à savoir : l'abstraction, la
subjectivité, la non-utilité, l'authenticité et l'holisme.
Selon Hirshman un produit d'art est :
? Abstrait : car il communique une valeur autre que
celle de sa forme réelle, en d'autres termes le produit artistique
transmet la conception de la réalité du créateur,
d'où il communique la vision de l'artiste de certaines valeurs tel que
l'amour, la beauté, etc.
? Subjectivement expérimenté : ainsi
devant la même oeuvre d'art plusieurs interprétations sont
possibles dépendants des personnes, leurs expériences et leur
humeur.
? Non-utilitaire : car il n'a pas d'utilité
visible et tangible, il évoque des réponses subjectives, donc
l'objet d'art est perçu et apprécié pour lui-même et
non pas pour son utilité (Holbrook (1981) par Hirshman (1983)).
15
? Unique : c'est un produit où
l'originalité est le critère central d'évaluation de
l'apport de l'artiste à la profession.
? De nature holistique : car il est perçu dans
son ensemble non pas à travers ses attributs et cela est due à la
nature unique de ce produit.
Parlant des dimensions d'un produit culturel, la chair de
gestion des arts de l'IHEC Montréal a pu dégager trois à
savoir : la dimension référentielle, technique et
circonstancielle.
La dimension référentielle du produit
culturel : permet au consommateur de se positionner par rapport à
ce produit, il devient alors capable de choisir et d'évaluer la
qualité par rapport à son expérience avec tel genre ou
telle discipline.
La dimension technique : c'est la forme physique de
l'oeuvre (dans le cas d'une sculpture) ou le support de l'oeuvre (CD, DVD,
livre) duquel le consommateur peut prendre possession sans posséder
l'oeuvre elle-même en d'autres termes le consommateur possède le
produit artistique, mais l'oeuvre reste au nom de son créateur
contrairement à une situation d'achat de terrain (transmission
complète de propriété).
La dimension circonstancielle : génère
les différentes perceptions qu'un individu peut avoir vis-à-vis
d'un seul objet d'art, qui est conditionnée par plusieurs facteurs
situationnels immédiats comme l'humeur de l'individu à cet
instant.
III.2. La communication :
La vente des produites artistiques surtout la musique et les
films sont entrain de diminuer à cause d'Internet à travers des
sites et applications d'écoute et téléchargement gratuits
tel que Deezer, Youtube, Dalymotion, iTunes, etc. ainsi, les artistes ne
peuvent plus générer les revenus qui permettront leur survie sur
ce marché. D'où la recherche de nouveaux moyens pour communiquer
leurs produits en se basant sur le concept de la tribu atour d'un artiste ou un
style, et l'offre exceptionnelle du produit. Le blogueur Mike Masnick (2010) a
réussi à développer un modèle qui permet de
dépasser cette perte à travers son business model : « CwF
(Connect with Fans) +RtB (Reason to Buy) » Connecter avec les fans (CwF)
veut dire tisser des liens avec les fans à travers Facebook, Twitter et
les sites officiels en les informant des dernières tournées, de
parler directement avec eux dans les forums, de communiquer directement avec
eux dans les concerts et même dans certains cas de développer
des
16
applications pour les Smartphones qui permettes aux fans d'un
certain groupe de se localiser et de communiquer ensemble de leur groupe
favori. La raison de vendre (RtB) c'est à travers des solutions
technologiques, tel que la vente du CD ou DVD dans un packaging
technologiquement assez sophistiqué et attirant, ou bien la ventes
à travers des packs (par exemple : un dîner avec la star est
offert pour un CD acheté) d'où le CD ou DVD devient un objet de
collection. Ce même point a été traité par Galluzzo
et Galan (2013) avec l'analyse du cas du marketing tribal de Lady Gaga l'une
des plus grandes vendeuses d'albums depuis quatre ans, ainsi les industries de
disque dans le monde ont eu recours à la community management pour
créer tout un concept au tour de l'artiste et le CD afin de faire face
à la digitalisation de la musique.
La communication des spectacles vivants a recours à
l'imagibilité mentale qui vise à stimuler une série
d'images permettant à l'individu de prévoir l'offre artistique ou
le service en générale (Brehonnet et Gabriel, 2009), dans le
domaine artistique les films, le théâtre, etc. on observe que les
professionnels utilisent des images du produit lui-même en cours de
construction, le nom des principaux acteurs, le cinéaste et le directeur
surtout on se concentre sur les plus fameux et leurs oeuvres les plus
réussites c'est la seule partie tangible de ce produit sur laquelle
peuvent se concentrer les spécialistes de communication (par exemple si
dans une compagne publicitaire d'un film on dit que le réalisateur c'est
Tim BURTON (le réalisateur de « Alice au pays des merveilles
», « The night before Christmas », etc. on va tout de suite
imaginer un film fantastique en 3D avec principal acteur JonnyDeep).
III.3. Le Prix
Le prix du produit culturel présente une
problématique importante est cela comme le note Bourgeon-Renault et
al.(2003) : il n'est pas défini de façon traditionnelle
c'est-à-dire en fonction du coût de production mais plutôt
en fonction des possibilités de la demande sociale et ils distinguent
deux politiques la première c'est une politique de compensation
où les recettes excédentaires d'un spectacle servent à
couvrir les pertes d'un autre spectacle. Et la deuxième consiste
à chercher l'équilibre dans chaque spectacle, souvent on cherche
à croitre le taux de remplissage de la salle pour éviter
l'augmentation du prix. Le prix est l'un des facteurs de risques qu'on trouve
dans ce domaine, Bourgeon-Renault et al. transmettent l'avis des professionnels
à ce sujet, ces derniers estiment que le produit culturel se
caractérise par la primauté de l'offre à la demande
c'est-à-dire qu'il faut d'abord mettre le produit sur le marché
pour pouvoir observer la réaction des spectateurs d'où la
multitude des échec dans ce domaine
et le risque économique sur le
créateur-producteur et le consommateur , Colbert et D'Astous (2003) ont
précisé que ce risque économique n'est pas seulement
lié au prix d'achat des billets mais aussi aux coûts divers
engendrés tel que « les frais de déplacement, de
gardiennage des enfants et un repas avant ou après le spectacle »
par contre, plus la situation financière du consommateur est
aisée plus ce risque est atténué. On peut ajouter aussi la
variable temps qui est de plus en plus précieuse et importante au
consommateur qui ne tolère pas sa perte. Ainsi l'élaboration d'un
programme artistique nécessite la prise en considération de trois
contraintes selon Holbrook et Zirlin(1985) par Bourgeon-Renault et al. (2003)
qui sont premièrement l'importance que l'artiste-producteur ait des
connaissances assez développées pour rencontrer la demande
institutionnelle. Deuxièmement, l'oeuvre d'art doit se positionner dans
un contexte institutionnel pour une perception cohérente. Et
troisièmement, prendre en considération la perception
esthétique car c'est elle qui va amener le consommateur à la
décision.
III.4. La distribution
La distribution des produits cultuels dans ces
dernières années est bien affectée par Internet comme nous
venons de le mentionner pour la musique et les films, cela pousse les artistes
et les professionnels dans ce domaine de travailler la présentation live
c'est-à-dire les concerts et les spectacles vivant à travers
l'interaction interprètes-spectateurs et aussi à travers la mise
en scène d'une atmosphère contribuant à la fortification
de l'expérience vécue. Mais généralement un produit
artistique passe par plusieurs acteurs pour finir exposé devant un
consommateur. Le schéma suivant présente ses intervenants et
l'ordre d'apparition.
Figure4 : Le processus de diffusion du produit
artistique

Source: BOTTI (2000)«What Role for Marketing in Art?
An Analysis of Art consumption and Artistic Value»,The1 International
Journal of Art Marketing p.22
18
Tout d'abord nous avons l'artiste qui est l'origine de
l'oeuvre son créateur, dans le cas ou il choisit de diffuser son art et
ne pas le garder pour lui-même il va avoir recours au second niveau
d'intervenants à savoir les champions qui sont soit des individus ou des
organisations (ex. galeries d'art) ces derniers rapprochent le produit au
consommateurs mais pour se faire ils font appel aux experts qui sont des
personnes ayant un goût et des connaissances historiques de l'art leur
permettant d'évaluer et de définir la valeur de l'oeuvre ainsi
que la stratégie de diffusion appropriée. Ensembles les champions
et les experts définissent l'ensemble qui va être offert au public
pour rendre le produit socialement acceptable et permettre une
expérience appropriée. Et on arrive enfin au consommateur qui se
trouve en relation directe avec le produit l'expérimente et le partage
satisfaisant ainsi tout ou certains de ses besoins artistiques.
Donc dans une offre de produit culturel, le consommateur se
trouve en position très importante car c'est lui la cible finale, ainsi
il s'avère important de le comprendre et découvrir ses
tendances.
Pour conclure le premier chapitre nous avons constaté
que le produit culturel surtout musical, est bien ancien et n'a pas
échappé au développement technologique, qui a
amélioré sa qualité mais a réduit les revenus des
artistes. Une fois mis sur le marché l'oeuvre d'art devient un produit
artistique soumis à des modifications pour plaire aux consommateurs. Le
produit artistique se positionne entre le produit et le service car il varie
sur un axe de tangibilité ce qui le rend unique et difficile à
communiquer, distribuer et fixer le prix. L'adaptation du produit artistique
pour le rendre commercialisable nécessite une forte compréhension
des tendances de la cible. Ainsi, dans le deuxième chapitre nous
survolerons la littérature spécialisée dans le
consommateur moderne des arts et ses tendances.
19
Chapitre II : L'individu et l'expérience de
consommation des produits d'art:
L'individu étant le centre d'intérêt de
l'optique consommateur dans le marketing des arts, donc il est important de le
comprendre dans ses détails pour pouvoir prédire et anticiper son
comportement. Et modeler ainsi une offre capable de la satisfaire. Dans ce
chapitre nous allons exploiter ce que dit la littérature du consommateur
et son expérience de consommation. Par la suite, nous allons
décortiquer les composantes d'une consommation expérientielle
pour arriver vers la fin à la compréhension des lumières
de mise en scène et leur impacte sur l'individu.
I. Le consommateur et la quête de
l'expérience:
Le consommateur en général a toujours tendance
à dépenser pour le domaine de loisir est cela d'après une
étude effectuée en 1999 par le Credoc en France sur des
ménages français, qui dans le cas d'une augmentation de salaire,
ils alloueront plus de budget aux voyages, loisirs et habillement, dans le cas
tunisien les statistiques sont un peu générales, en 2013 les
dépenses en « services récréatifs et culturels »
ont augmenté de 2,4 unités entre le mois de Janvier et Mai
(Source : Institut National de la Statistique (INS). Si on essaie de mieux
identifier l'appartenance de ce consommateur, on trouvera qu'il appartient
à toutes les catégories sociales. Dans une étude
menée par l'Insee (2003) pour expliquer les choix de lecture des
individus entre livres politique, économiques ou scientifiques, livres
artistiques, livres de sport et livre pratiques (cuisine, jardinage,
décoration, etc.) (tableau 1). Les livre artistiques à savoir les
romans, BD, et livres d'art sont lu généralement par les
employés et professionnels intermédiaires suivi par les cadres et
professions intellectuelles supérieures.
Tableau 1 : Structure sociale du lectorat des
principaux genres de livres
|
Agriculteur exploitant
|
Artisan,
commerçant, chef d'entreprise
|
Cadres
et professions intellectuelles supérieures
|
Professions intermédiaires
|
Employé
|
Ouvrier
|
Inactif non retraité
|
Etudiant, élève
|
Ensemble
|
Livres politiques,
économiques ou sciences humaines
|
2
|
5
|
28
|
25
|
18
|
9
|
4
|
9
|
100
|
Livres d'art ou de photo
|
1
|
4
|
25
|
28
|
20
|
8
|
2
|
13
|
100
|
Livres scientifiques
|
2
|
5
|
23
|
24
|
16
|
12
|
2
|
15
|
100
|
Littérature classique
|
2
|
5
|
21
|
24
|
22
|
8
|
2
|
16
|
100
|
Livres d'histoire
|
2
|
6
|
20
|
24
|
23
|
11
|
3
|
10
|
100
|
Romans contemporains
|
2
|
4
|
19
|
22
|
27
|
10
|
2
|
14
|
100
|
Romans policiers
|
2
|
4
|
19
|
22
|
26
|
12
|
3
|
12
|
100
|
BD
|
1
|
4
|
18
|
22
|
19
|
14
|
2
|
20
|
100
|
Livres de cuisine, de
décoration, de bricolage, de jardinage, guides de
voyages
|
2
|
4
|
15
|
23
|
30
|
17
|
3
|
6
|
100
|
Livre de sport
|
1
|
5
|
11
|
21
|
19
|
21
|
2
|
21
|
100
|
Romans sentimentaux
|
4
|
4
|
11
|
17
|
38
|
13
|
3
|
11
|
100
|
Ensembles de lecteurs
|
3
|
5
|
16
|
20
|
26
|
15
|
3
|
12
|
100
|
Ensemble de la
population
|
4
|
6
|
12
|
17
|
26
|
21
|
4
|
10
|
100
|
Source : SOLOMON, TISSIER-DESBORDES et HEILBRUNN (2005)
« Comportement du consommateur 6ème édition
» Pearson Education 2005-page 426
Selon Bourdieu cité par SOLOMON et al. (2005), les
habitudes culturelles sont hiérarchisées d'où les classes
supérieures sont les bénéficiaires des arts et cultures
nobles comme la peinture, le théâtre, la musique classique, etc.,
les classes moyennes cultivées n'ont pas beaucoup accès au
domaine des arts nobles et maîtrisent mal ses codes, mais ça
n'empêche qu'ils aient une forte activité culturelle dans le
cinéma, les bandes dessinées, etc. Les classes populaires par
contre n'ont aucun accès à la culture. Par contre en Tunisie
comme dans plusieurs autres pays, on a pu observer l'émergence des arts
« underground » c'est une catégorie d'art qui est
spécifique au peuple et qui permet d'exprimer ses problèmes, ses
peurs, ses désirs, etc. on compte surtout le Rap, le graffiti, le break
dance, ce type d'art est bien connu au Etat-Unies dans les années 80
où les Black les habitants des quartiers pauvres de l'Amérique
l'utilisaient pour exprimer leur rage et avis de leurs confrères et des
classes riches. Ainsi, on peut constater que le produit culturel en
lui-même est catégorisé, les arts nobles vs les arts
populaires. Mais cela n'empêche qu'il soit un produit
générateur d'hédonisme.
Le produit culturel est par nature expérientiel,
puisqu'il permet aux individus de s'échapper de leur quotidien. Mais
cela n'est pas suffisant à dire car chaque individu assistant à
un concert, spectacle, galerie d'art, musée etc. cherche à vivre
une expérience unique qui permet de satisfaire certains besoins, ou bien
atteindre certaines valeurs. Dans ce sujet Marteau et ali(2006) ont
parlé des tendances des consommateurs d'art qui sont au nombre de sept
tendances : la recherche de lien sociaux, recherche d'expérience
sensorielle, recherche d'activité (spect-acteur), consommateur en
quête d'émotions, nouvelle relation au temps, consommation
paradoxale et intégration des évolutions technologiques.
Recherche de liens sociaux : L'interaction sociale est
perçue comme un compliment de l'expérience culturelle. On
évoque ainsi le concept de tribu où se forment les groupes qui
partagent les mêmes intérêts pour fortifier le lien social.
Bromberg (1998) a mentionné que dans un cadre collectif de tribu
l'individu se sent plus en sécurité et plus à l'aise de se
manifester, de partager ses émotions et de s'épanouir. Une sortie
au cinéma permet de fortifier les liens familiaux, amicaux et même
faire de nouvelles rencontres. La tribalisassions, dans certains cas conduit
à la ritualisation de l'expérience Galluzzo et Galan (2013) ont
pu observer cela dans le cas des concerts de TokioHotel où les fans font
des campements et suivent leurs idoles de villes en ville toute en sacralisant
leur expérience et y injecter des significations identitaires.
22
Recherche de sensorialité : Un objet d'art est
perçu traditionnellement par deux sens à savoir la vue et
l'audition, mais l'individu dispose d'autres sens qui vont lui permettre
d'être plus épanoui si on les touche. Dans le domaine de la grande
consommation on s'est rendu compte de l'importance d'une expérience
multi-sensorielle pour accroitre le temps passé en magasin et
fidéliser les clients. Ainsi les praticiens dans le domaine des arts se
sont montrés créatifs pour fournir une expérience qui
touche le maximum de sens chez le visiteur, on prend comme exemple l'exposition
Ultra-peau, présentée au Palais de Tokyo à Paris en 2006
où les visiteurs sont invités à vivre une
expérience artistique qui leur permet de découvrir et comprendre
de manière scientifique leur peau,« «Ultra Peau » est
une invitation donnant accès à une vérité de
surfaces parcourues en tout sens. Grace aux diverses installations, c'est un
mode interactif que la peau relève toutes les facettes de son apparence,
une approche esthétique et pédagogique construite autours de
différents espaces sensoriels. Technologie de pointe et pratique
ancestrale sont au service d'un parcours tout en surface et modulation pour
vibrer et ressentir...les travaux présentés et le paysage entier
d' « Ultra Peau » se veulent donc très virés. La
scénographie modulaire veille d'ailleurs à organiser un parcours
où le spectateur peut vivre mille et une expériences
sensorielles. Ainsi un Mur Peau provoque des effets visuels déroutants
et permet d'accéder à la compréhension des
phénomènes liés à la peau. De la science au design,
en passant par l'imagination débridée des artistes, la peau est
ici caressée dans tous les sens. Intégrés dans un espace
ultra intimiste, des vidéos sons projetés au plafond : le
spectateur allongé découvre sous un jour nouveau des surfaces
filmiques qui transforment l'écran en peau.»
Figure 5 : Images extraites de
l'évènement Ultra Peau au Palais de Tokyo à Paris
en
2006

Source :
http://www.fascineshion.com/fr/seductive/ultra-peau/67/
Spect-acteur : Aujourd'hui le consommateur n'est plus
passif, il est producteur et consommateur à la fois. Les recherches
soutiennent l'idée d'une expérience co-produite entre offreur et
demandeur, on parle à ce stade de l'appropriation c'est-à-dire
que le spectateur prend en possession certains éléments de
l'offre culturelle. D'un autre côté, le public est
23
capable d'influencer le jeu des acteurs par sa participation
créant ainsi un spectacle différent à chaque
présentation. Sohier (2006) caractérise le spect-acteur par la
personne qui prend seule la décision de choix d'artiste, de show, etc.
c'est-à-dire que le consommateur ne se laisse pas influencer par une
autre personne dans son choix de consommation culturelle en fait il cherche sur
internet, dans la presse, bref ce sont des leaders d'opinion.
Quête d'émotions : Les nouvelles pratiques
de consommation révèlent un consommateur à la recherche de
l'hédonisme. C'est quelqu'un qui souhaite s'évader de son
quotidien en stimulant ces sens. C'est pourquoi les professionnels offrent tout
un ensemble de produits culturels et de services afin de permettre au
consommateur d'évoquer le maximum d'émotions. D'où
plusieurs musés ont eu tendance à mêler le ludique,
l'interaction et le plaisir pour faire passer des connaissances.
De nouvelles relations au temps : Le consommateur
hypermoderne a tendance à vouloir vivre le maximum de choses dans le
minimum de temps possible car c'est un individu habitué à
l'immédiateté à cause de son rythme de vie très
rapide qui ne tolère pas la perte de temps. Dans cette partie nous nous
permettons d'intégrer l'évolution technologique et plus
particulièrement les Technologie de l'Information et de la Communication
(TIC) qui lui permettent de visiter les lieux, de faire des
réservations, et collecter les connaissance sans devoir se
déplacer et perdre encore du temps.
Consommateur paradoxale : Les recherches ont
montré que l'individu consomme une variété de produits
culturels ou encore un mixe de genres et de styles et c'est afin d'affirmer son
existence et son authenticité. Ainsi, les professionnels se sont mit
à diversifier leur offres en combinant les styles et les lieux.
Suite à une analyse de contenu et d'observation SOHIER
(2006) a pu dégager quatre profils différents des consommateurs
de musique Rock. Cette classification prend en considération les
thèmes de la connaissance, la spécialisation, la qualité,
l'admiration, l'émotion, le sacré, l'exceptionnel, la
prospection, la découverte, la mode, la tendance, les nouvelles
sensations, la fête, la distraction, les amis. Les types de consommateurs
dégagés ont été représentés dans le
carré sémiotique suivant.
24
Figure 6 : Carré Sémiotique des types de
consommateurs de concert de Rock

Source : Souhier (2006) « SPECTATEURS ET CONSOMMATEURS :
LES CONSOMM-ACTEURS DES CONCERTS DE ROCK » POUR UNE MEILLEURE CONNAISSANCE
DU PUBLIC ROCK » 5èmes Journées Normandes de Recherche sur
la Consommation : Société et consommations 23-24 Mars 2006, IAE
de CAEN
Les connaisseurs : ce sont des gens qui ont
un goût très pointu pour la musique, ils vivent
l'expérience sans manipulation, connaissent les instruments et savent
décortiquer les structures, ils sont souvent des musiciens ? «
cherchent la qualité de la musique »
Les adeptes : ce sont les fans absolus ou
bien les « groupies », ils sont actifs dans leur expérience de
consommation musicale, ils s'expriment par les cris de joie et de chant, ce ne
sont pas des spécialistes et se font porter par le groupe ou l'artiste
non pas du style, ils sont par contre des experts de l'artiste en tant que
musicien et en tant que personne (sa vie privée) ?« l'artiste
est le centre d'intérêt des adeptes »
Les découvreurs : «
spectateurs vivants » ce sont des connaisseurs de musique et sont
toujours à la découverte de nouveaux talents, ils cherchent la
tendance, sont sensibles à la mode et les nouveautés, leur
recherche infinie fait d'eux des futurs leaders d'opinions, ce sont la plus
part du temps des musiciens, des journalistes, des prescripteurs ? «
la nouveauté et les tendances sont les éléments
fédérateurs des découvreurs »
Les festifs : ils cherchent la distraction
pour eux un concert est une sortie comme toute autre sortie pour un
cinéma, un diner, etc. leur objectif essentiel c'est de partager de bons
moments avec des amis, s'amuser et rencontrer de nouveaux gens. Il existe deux
types de festifs 1-cherchent le divertissement culturel : apprécient la
musique pour son esthétisme et souhaitent
25
s'inspirer 2- cherchent le divertissement « plaisir
» : la rencontre d'autres gens, partager des moments de joie, etc. ?
« Beauté, convivialité, hédonisme et ludisme sont
les maîtres mots des festifs »
Le carré sémiotique ne s'arrête pas dans
le niveau de définition des profils des spectateurs mais il
définit aussi les relations qui coexistent entre eux. SOHIER(2006) les
explique comme suit « Les relations de contradiction ont pour base la
négation de l'autre catégorie, ainsi, les connaisseurs sont en
contradiction avec les festifs, et les découvreurs le sont avec les
adeptes. Les connaisseurs se déplaçant sur les
évènements pour vivre une expérience musicale alors que
les festifs viennent vivre un évènement. Quant aux
découvreurs, ils ont le désir de combler leur soif de
nouveautés tandis que les adeptes éprouvent le besoin de revivre
pour la énième fois des instants avec son groupe favori. Les
relations de contrariété liant les connaisseurs aux adeptes et
les découvreurs aux festifs s'expliquent par le fait qu'il existe entre
ces catégories une opposition. Les adeptes qui possèdent toutes
les réponses concernant les questionnements relatifs à leur
groupe de référence mais ignorent tout ou quasiment tout de la
musique en général, en opposition aux connaisseurs qui sont de
fins esthètes en la matière, mais qui n'éprouvent pas le
besoin de connaître la vie privée des artistes. En ce qui concerne
les festifs, ils n'ont en aucun cas pour but de remarquer de nouveaux talents,
ils restent proche de leurs acquis et des thématiques musicales
liées à la fête, ils ne prêtent pas attention aux
groupes susceptibles de créer l'évènement en usant de
nouvelles approches musicales, groupes auxquels les découvreurs sont
extrêmement sensibles. Pour finir, la notion de
complémentarité existant dans notre carré
sémiotique, entre, d'une part, les découvreurs et les
connaisseurs, et, d'autre part, les festifs et les adeptes, viennent du fait,
que l'une des catégories n'existerait pas sans l'autre. Chacune a besoin
de l'autre pour survivre. Ainsi, les découvreurs n'auraient pas de
consistance sans l'existence des connaisseurs. Les premiers ont une approche de
la musique qui se confond fortement avec celle des connaisseurs. Chacun de ces
deux profils voit la musique comme quelque chose d'intelligible, pour eux, il
est nécessaire d'avoir de bonnes bases musicales pour comprendre la
musique. A l'inverse, la relation de complémentarité reliant les
festifs et les adeptes existe dans l'ignorance de ces enjeux de
compréhension. Pour ces deux catégories de festivaliers, la
musique s'entend comme quelque chose de superficielle, l'important étant
ailleurs, dans la fête et l'émotion essentiellement».
26
L'expérience de l'individu avec un produit culturel
particulier affecte sont processus décisionnel. Si le choix d'un produit
culturel représente une tâche complexe pour certains, elle ne
l'est pas pour les individus qui ont de l'expérience avec plusieurs
produits car leur connaissance leur permet de créer des combinaisons
différentes d'associer ou de dissocier différentes
possibilités sur les quelles ils basent leur choix (J.Nantel ,2012).
Les individus à leur différences personnelles et
choix variés cherchent en consommant un produit artistique la nouvelle
expérience génératrice d'hédonisme, c'est ce qu'on
va discuter dans le paragraphe suivant.
II. La consommation expérientielle et
génération d'hédonisme :
Depuis le début, les auteurs se sont mit d'accord que
les produits du domaine artistique génèrent le plus de sentiments
hédoniques que ceux d'autres domaines. Quand on parle de consommation
hédonique on se réfère toujours au premier article sur ce
sujet, celui de Hirshman et Holbrook (1982) où ils ont introduit la
notion comme un nouveau paradigme dans le comportement du consommateur. Dans
les dernières décennies, les professionnels se sont rendu compte
de l'importance de ce phénomène de comportement d'où la
naissance du marketing expérientiel dont le but est d'évoquer les
sentiments qui conduisent à l'hédonisme. Il faut noter que les
réactions hédoniques différent d'un individu à
l'autre dues aux origines sociales, ainsi, face aux mêmes stimuli les
individus créent des fantaisies différentes (Hirshman et
Holbrook, 1982).
Lipovetsky (2006) parle de la nouvelle tendance de
consommation expérientielle dans un monde d'hyperconsommation
d'où l'émergence de critère hédonique de la
consommation qui se traduit par la tendance croissante des personnes à
dépenser plus de temps «30% du temps éveillé des
plus de 15ans » et une croissance continue des dépenses. De
l'autre côté les professionnels répondant à cette
demande croissante ne cessent d'augmenter de nombre et diversifier leur offres
par exemples les parcs à thème. Les chiffres de 2006 donnent
« En France 250 parc d'attraction, attirent 70 millions d'amateurs par
an ».
La définition de la consommation hédonique tel
présentée pour la première fois avec Hirshman et Holbrook
(1982) est «those facets of consumer behavior that relate to the
multisensory, fantasy, and emotive aspects of one's experience with
products». Telle traduite : c'est l'ensemble de comportements
reliés au multi-sensoriel, la fantaisie et l'émotion qu'un
27
individu peut éprouver après son
expérience avec un produit donné. Le consommateur
hédonique est un individu qui cherche à rompre la
continuité, il cherche la récréation, la promenade,
essayer de nouveaux produits (SOLOMON et al. 2005). En général,
cette forme de consommation est caractérisée par une
hiérarchie expérientielle (feel-do-learn), où l'individu
éprouve de l'affect vers un produit donné, réagit et
ensuite apprend (collecte les informations sur ce produit), et on la trouve
souvent dans les cas de produits qui « prodiguent un plaisir sensoriel
plutôt que des bénéfices utilitaires » (SOLOMON
et al. 2005).
La consommation hédonique n'est pas toujours produite
suite à une expérience joyeuse « la somme de plaisirs moins
la peine », mais aussi après une expérience douloureuse et
pénible, par exemple la visualisation d'un film d'horreur, ou un film de
tragédie (une histoire de divorce, d'un malade qui combat le concert,
etc.), cette consommation permet de construire des fantaisies capables d'aider
l'individu à mieux réagir avec la réalité (Hirshman
et Holbrook (1982)).
III. Caractéristiques de la consommation
hédonique:
Selon Hirshman et Holbrook (1983) une consommation
hédonique est génératrice d'images multi-sensorielles,
d'émotions et de plaisir. Un individu qui expérimente au moins
une de ses sensations après un spectacle, est quelqu'un qui a
vécu une expérience hédonique. Nous ne tarderons pas
à présenter les différentes manifestations de la
consommation hédonique tel que définies et testées par
différents auteurs dans le domaine culturel ainsi qu'industriel.
Images multi-sensorielles : les stimuli
multi-sensoriels, que nous venons d'exposer précédemment,
auxquels l'individu s'expose lors d'une consommation hédonique
permettent de créer des images mentales. Ces dernières prennent
deux formes, soit des images historiques (historic imagery) où
la personne voyage dans son propre passé et déclenche des actions
neurologiques lui permettant par exemple de sentir un parfum, se rappelant
d'une tonalité musicale, de faits passés, de personnes qu'il a
connus auparavant, etc. Soit des images fantastiques (fantasy imagery)
c'est-à-dire que la personne qui n'a jamais vécu
l'expérience se fait construire une expérience imaginaire
où il combine des formes, des sons, des couleurs, etc. Mais il reste
impossible qu'une personne qui se construit une image multi-sensorielle
détaillée n'ait pas accès à une expérience
réelle et pertinente (Hirshman et Holbrook, 1982).
Emotions : ou encore l'excitation émotionnelle
(emotional arousal) c'est une variable physiologiquement observable elle est
marquée par la croissance de l'activité des branches
28
sympathiques du système nerveux sans un contrôle
volontaire, et elle peut atteindre des niveaux physiques apparents tels que le
frissonnement de la peau et le changement du rythme de respiration (Salimpoor
et alii, 2009). Pourtant les émotions restent un phénomène
complexe, vu qu'ils diffèrent d'une personne à une autre, ainsi,
face à un même phénomène (par exemple un morceau de
musique) les individus réagissent de manières différentes
ou bien à des niveaux d'émotions différents.
L'étude réalisée par Salimpoor et alii (2009) appuie la
théorie que les émotions musicales sous-tendent les aspects
agréables de la musique écoutée.
Psychologiquement parlant, les émotions étaient
considérées comme le contraire du rationnel, elles
reflètent la primitivité et le côté sombre de la
psychique humaine, qu'une fois contrôlées et
réprimées elles causent la douleur et la souffrance. Les
études dans le domaine ont démontré que les
émotions sont responsables sur le changement de parcourt, d'avis, de
prise de décision chez les individus. Parfois, un certain niveau de peur
peut inciter une personne à sauter et éviter de se faire heurter
par une voiture qui roule directement vers lui (Kaufman, 1999). Ainsi, nous
pourrons saisir l'importance des émotions dans la production artistique
qui par définition est le transfert d'émotion d'une personne
à une autre à travers une oeuvre et ses émotions vont
permettre un changement d'état chez le receveur et cela affectera
d'autres organes de son corps précisément sont cerveau qui
devient plus apte à percevoir, analyser et décider. Par exemple
une personne qui passe d'un état de dépression ou d'ennuie vers
un état de joie devient plus capable de prendre des décisions
optimales dans le domaine managérial (Kaufman, 1999). Ainsi, si
l'artiste a bien pu toucher de manière positive les émotions de
l'individu, ce dernier va être poussé à l'action dans
certains cas acheter l'oeuvre, dans d'autre la commenter et laisser un message
d'encouragement à son créateur, etc.
Le plaisir : c'est un sentiment qui une fois atteint un
niveau optimum, c'est-à-dire que l'expérience
génère une attention intense, un sens d'achèvement et un
développement psychologique, devient jouissance (O'Shaughness and
O'Shaughness, 2002). Ainsi, l'ensemble des dispositifs sensoriels sont capables
d'activer le plaisir surtout dans l'absence de facteurs irritants et favoriser
l'expérience sensorielle et émotionnelle (Marteau et al, 2009),
c'est ainsi que nous pouvons déduire que c'est un
phénomène difficile à identifier car il est subjectif et
plusieurs facteurs sont responsables de sa réalisation, le plus claire
et simple c'est le plaisir engendré après que le produit
satisfait les attentes (Alba et Williams, 2012). Afin de comprendre la
satisfaction et ses degrés dus à une rencontre des attentes, nous
faisons
29
référence au modèle de Zeithaml (1993)
qui explique les attentes et les facteurs les influençant.
Figure 7 : Facteurs influençant le comportement
des clients

Source: V.A.Zeithaml et al(1993) «The nature of
determinant of consumer expectations of services» Journal of the academy
of marketing science n°1, 1993, p 1-12
Comme ont peut observer, il existe deux niveaux de service le
service désiré et le service adéquat. Par le service
désiré l'auteur désigne le service tel que le client l'a
imaginé, c'est l'optimum et au dessus de ces attentes le client sera
enchanté et ravi par cette prestation de service extraordinaire, nous
notons ici qu'une expérience extraordinaire génératrice de
plaisir est définie par des pratiques plus intenses, plus
encadrées et stylisées (Abrahams (1986) par Carù et Cova,
2003). De l'autre côté il y a le service adéquat c'est le
minimum attendu, le service tel qu'il est, au dessous de ce seuil le client
sera déçu. Entre ces deux seuils, il existe une zone de
tolérance et qui diffère d'une personne à une autre.
Un autre facteur évocateur de plaisir c'est l'immersion
dans l'expérience, Carù et Cova en 2003 ont
démontré que dans le domaine artistique et expérientiel le
consommateur se trouve immergé dans l'expérience, et ils
désignent par immersion par Csikszentmihalyi (1997, p. 29) le
«moment exceptionnel pendant lequel ce que nous sentons, ce que nous
souhaitons et ce que nous pensons sont en totale harmonie »
c'est-à-dire que le consommateur se trouve dans un moment où les
facteurs environnementaux touchent tous ses sens et même ses
émotions les plus profonds, il se trouve dans une incorporation de
l'expérience, ce sont les moments forts d'un concert de musique. Parmi
les faits responsables sur ce phénomène l'authenticité
de
l'oeuvre, où l'artiste ou bien le guide met une partie
de sa personne, qui surprend le spectateur et le fait vivre une
expérience personnelle inattendue (Carù et Cova, 2003).
Physiologiquement parlant le plaisir est un
phénomène issu de l'activation après être
exposé à un stimulus, dans le cas de la musique par exemple
lorsqu'on écoute une chanson qui nous plait, on passe d'un état
de somnolence à un état d'excitation qui fait
référence à l'activité du système nerveux
c'est un état d'éveil et de mobilisation d'énergie (Galan
2009).
Pour mesurer le plaisir et l'excitation Russel (1980) propose
un modèle qui mesure la réaction affective des individus suite
à l'exposition à une atmosphère, le plaisir se
définit par la réponse l'individu aime ou n'aime pas le lieu de
service et l'excitation se mesure par le degré de sommeil que ressent le
visiteur. Le modèle regroupe deux axes qui combinent une réaction
subjectivement mesurable qui est le plaisir et une réaction
objectivement mesurable qui est l'excitation qu'on peut mesurer par le
degré d'adrénaline.
Figure 8 : Modèle des affects de
Russell
Passionnant
Déstressant
Excitant
Plaisant
Déplaisant
Relaxant
Ennuyeux
30
Endormant
Source : Lovelock &alii (2007) «Marketing des services
6ème édition»Pearson Education France
2008
La consommation expérientielle dépond de
facteurs environnementaux qui permettent de déclencher les
récepteurs des consommateurs pour avoir une expérience
multi-sensorielle,
31
dans ce qui suivra nous allons expliquer d'avantage l'offre
esthétique responsable du sentiment hédonique.
IV. La sphère et l'atmosphère pour une
consommation hédonique :
IV.1. La distinction entre sphère et
atmosphère :
Le domaine de la consommation culturelle est bien connu par la
multisensorialité de ses produits, et aussi comme étant un
domaine de service, les professionnels ont tendance à introduire la
variable sensationnelle dans le lieu d'exposition afin d'avoir une
expérience sensorielle riche. On parle alors de sphère et
atmosphère comme l'expliquent Bouder-Pallier et Damak (2005) à
travers un modèle des différents niveaux de l'offre de spectacle
théatrale (figure 9) « la sphère est constituée
de l'oeuvre représentée avec ses composants intrinsèques
(oeuvre écrite, choix de la mise en scène, niveaux 1 et 2 de la
figure 9) et l'atmosphère est constituée de tous les
éléments tangibles et intangibles qui entourent la sphère
(niveaux 3 et 4 de la figure 9)
Figure 9
Les dimensions constitutuves d'une offre de spectacle
vivant : l'exemple d'une représentation théâtrale
|

Source : L.DAMAK et D.Bouder-Pailler (2005) « Quelle est
l'influence du design de l'espace de diffusion del'art sur les attitudes et
comportements des consommateurs? Etude exploratoire qualitative »,
Actes de la 8eme Conférence Internationale sur le Management des
Arts et de la Culture (AIMAC), Montréal (Canada), 4-6 Juillet
2005
32
L'atmosphère tel définie par Kotler en 1973
« est l'effort du design de l'environnement de vente pour produire des
émotions spécifiques chez le client qui augmenteront sa
probabilité d'achat». En d'autres termes c'est
l'aménagement des lieux pour stimuler le maximum de sens qui
mènent vers une réaction comportementale.
C'est un concept multi-facettes composé
d'éléments physiques et éléments sociaux
(Bouder-Pallier et Damak, 2005) (figure 10)
33
Figure 10 :
Le design d'espace de
représentation

Source : L.DAMAK et D.Bouder-Pailler (2005) « Quelle est
l'influence du design de l'espace de diffusion del'art sur les attitudes et
comportements des consommateurs? Etude exploratoire qualitative »,
Actes de la 8eme Conférence Internationale sur le Management des
Arts et de la Culture (AIMAC), Montréal (Canada), 4-6 Juillet
2005
L'atmosphèe du point de vente/d'exposition du produit
à trois fonctions principales à savoir :
1) Un support de message :
l'atmosphère véhicule des signes symboliques qui
permettent de communiquer la qualité et la nature du service
proposé.
2) Un capteur d'attentions :
l'atmosphère utilisée dans la servicène permet de
s'identifier des concurrents et d'attirer l'attention de lacible
visée.
3) Stimulus : un aménagement de
l'espace avec toutes ses composantes sensorielles permet d'affecter le
comportement des visiteurs.
Ainsi, les professionnels du domaine du service ont
donné beaucoup d'importance à cet attribut très important
et ciblant, de nos jours on voix de plus en plus des magazins, des restaurants,
des hotels, des cafés, etc. à thème ciblant une
clientèle riche par un habillage rustique luxueux ou une
cilentèle moyenne par un habillage coloré et vif. D'oû la
tâche de conceptualisation de l'environnement du service est très
difficile car elle permet de définir pour toujours l'image de l'enseigne
et de la positionner tout en prenant en considération des besoins et
désirs des futures clients, leur créant un espace plaisible et
relaxant adapté à leurs mouvements et actions. A ce sujet Alain
d'Astous (par Lovelock et alii 2007) a fait une
34
recherche pour détecter les aspects de
l'atmosphère qui pourront irriter les consommateurs sont :
Des éléments de
|
-le magasin n'est pas propre
-il fait trop chaud dans le magasin
|
l'atmosphère générale :
|
-la musique est trop forte
|
|
-l'odeur est désagréable (dans le magasin)
|
|
-pas de miroires dans la cabine d'essayage
|
Des éléments du desing :
|
-impossible de trouver ce que l'on cherche
|
|
-les consignes sont inadaptées
|
|
-la disposition des a été modifiées
|
|
-le magasin est trop petit
|
|
-difficile de trouver son chemin dans ce grand centre
commercial
|
La conception de l'environnement de servuction est faite de
manière holiste c'est-à-dire qu'on ne peut pas concevoir une
partie de l'espace et oublier le reste tel que choisir les couleurs des murs
sans prendre en considération la matière et la couleur du parquet
ou les éléments du décor (tables, chaises, etc.) ainsi on
trouve des désigneurs d'espace qui en font une spécialité
(par exemple la décoration des halls d'hôtels).Les
éléments sur lesquels se base la conception de la
serviscène, tels présentés par les chercheurs dans le
domaine de servuction sont :
Tableau 2 :Eléments de conception de
l'espace de servuction
Dimensions
|
Eléments du design
|
Eléments
|
· Style architectural
|
· Disposition des fenêtres
|
extérieurs
|
· Hauteur du batiment
|
· Entrée
|
|
· Largeurs du batiment
|
· Visibilité
|
|
· Couleur du batiment
|
· Originalité
|
|
· Murs extérieurx et signes extérieurs
|
· Magasins proches
|
|
· Façade du magasin
|
· Espaces proches
|
|
· Auvent
|
· Parking et facilité d'accé
|
|
· Pelouse et jardin
|
· Encombrement
|
|
35
Eléments intérieurs
|
· Sols et revêtement de sol
· Combinison des couleurs
· Eclairage
· Parfums
· Odeurs (tabac, fumée...)
· Sons et musique
· Installations techniques
· Compositions des murs
· Revêtement ( papier peint, peinture...)
· Composition des plafonds
|
· Température
· Propreté
· Largeur des allées
· Rayonnage
· Cabines d'essayage
· Accé aux étages
· Espace perdu
· Merchndising
· Niveau de prix et étiquetage
· Emplacement des caisses
· Modernité/technologie
|
Aménagement du magasin
|
· Répartition des espaces : vente, marchandise,
personnel et clients
· Disposition des marchandises
· Regroupement des marchandises
· Emplacement des postes de travail
· Emplacement des équipements
· Emplacement des caisses
|
· Zones d'attente
· Flux
· File d'attente
· Mobiliers
· Emplacement des rayons
· Organisation au sein des départements
|
Décoration intérieure
|
· Point de vente
· Affiches, panneaux, cartes
· Images de décorations
· Décoration des murs
· Thème
· Vue d'ensemble
|
· Mise en rayons
· Affichage des prix
· Bacs à légumes
· Cageots cassés et poubelles
|
Dimension humaine
|
· Caractéristiques du personnel
· Tenues du personnel
· Nombre d'employés
|
· Caractéristique des clients
· Intimité- respect
· Libre service
|
|
Source : Lovelock et alii (2007)«Marketing des services
6èmeédition»Pearson Education France 2008,
p 327
L'atmosphère avec ses composantes sensorielles,
affecte les clients mais aussi le comportement du personnel qui y travaille
ceci est évident dans le modèle de Bitner (1992)
36
qui montre que les visiteurs ainsi que les employés
sont affecté de manière affective, cognitive et physiologique par
les élément de l'environnement ceci génére des
réponses comportementales chez chacun des récepteurs qui sont
soit positives ou négatives, cela dépond des facteurs irritants
et des modérateurs personnelles et spaciales.
Figure 11 : Modèle des réponses des
employers et des clients à l'environnement de la serviscène
Bitner (1992)

Source : Daucé et Réunier (2002)« Le
marketing sensoriel du point de vente », Recherche et Applications en
Marketing, vol. 17, n° 4/2002
D'où on parvient à l'expérience
multi-sensorielle procurée après l'affection des sens pas les
composantes atmosphériques.
37
IV.2. L'expérience multi-sensorielle :
Dans ce qui suit nous allons expliquer l'effet de la
sphère ainsi que l'atmosphère (figure 9 p31) sur les cinq sens et
les réactions qui peuvent immaner, ainsi que quelques exemples pratiques
du domaine artistique.
Le toucher : c'est tout ce que le consommateur peut
sentir à travers sa peau. Dans le domaine de la grande consommation
Daucé et Réunier (2001) parlaient du toucher de matières
et textures de produits ou de composantes du lieu de vente, de la
température du magasin et de l'humidité de l'air. Dans le domaine
culturel on peut retenir la température et l'humidité du lieu,
mais aussi d'une expérience tactile offerte par les artistes, nous
sitons l'exemple de Marteaux et alii (2009) « A titre d'exemple, dans
la création de danse contemporaine « Parquet de Bal », les
chorégraphes Woudi-Tat et Martin utilisent le dispositif interactif
appelé le « Touchemoilophone». Il consiste à mettre les
corps des danseurs en résistance électrique à travers un
sol conducteur : les différentes zones de toucher font varier la
résistance électrique et télécommandent sans fils
une régie numérique qui produit du son ou de l'image.
L'initiation de ce projet révèle le souhait d'offrir une nouvelle
possibilité d'appropriation de l'outil par le public
lui-même».
Le goût: C'est un sens très peu
exploité dans le domaine du marketing culturel, mais cela
n'empêche certaines tentatives qui cherchent à faire emmerger le
consommateur dans l'expérience. Nous notons l'exemple du groupe Ba5ouch
Freedom (Bakhouch Freedom) de Reggae et Gnawa Tunisien qui a distribué
les patisseries traditionnelles dans son concert lors des journées
Tourath à Fondok Haddadin Sfax-Tunisie. Ou bien encore l'éxemple
sité par Marteaux et alii (2009) : « Une initiative beaucoup
plus inattendue a invité les visiteurs du Musée de
minéralogie de Strasbourg (France), à croquer certains
minéraux».
L'odorat : Les chercheurs dans le domaine du marketing
des services ont démontré que l'odeur est capable de
réagir sur les réponses comportementales , ainsi certaines
senteurs ont un pouvoir apaisant comme la senteur de la lavande ou bien au
contraire un pouvoir energétique et stimulant comme celui de la menthe
(Lovelock et al, 2008). L'odeur diffusée peut aussi éveiller des
souvenirs émotifs tout en déclanchant la mémoire, comme
l'explique très bien l'exemple de « la madeleine de Proust »
où l'odeur des madeleines cuites l'ont amené à des
souvenir de son enfance. Ainsi, les professionnels dans le domaine des arts
38
invitent les consommateurs à des expériences
olfactivement plus riches surtout dans la dernière décénie
et l'émergence des films 4D par exemple la diffusion du film AVATAR du
réalisateur James Cameron en 2010 en Corée en version 4D
où les spectateurs pouvaient sentir l'audeur des explosifs, et le vent
qui soufflait.
L'ouïe : Parmis les sens les plus
sollicités dans le domaine des arts est l'ouïe, soit pour but de
meubler le scilence (le cas dans certaines galeries d'art) ou bien pour
fortifier le message expérientiel. Mais généralement la
musique est « perçue de façon holistique » (Lovelock et
al, 2008) ; son ton, volume et style affecte différament les individus,
et le temps passé dans le lieu de service. Par ailleur il faut
distinguer dans le domaine de la culture entre la musique utilisée comme
complément de l'offre, pour des fins hystétiques et la musique
comme produit artistique (dans le cas des concerts et spectacles vivants) issu
de l'effort de l'imaginaire de l'artiste qui se trouve dans la
possibilité d'utiliser intentionnellement certaines notes pour le but de
convoquer certaines émotions comme l'explique Hervé Platel (2010)
neuropsychologue et chercheur à l'université Caen « Une
mélodie en mode majeur est plutôt synonyme de joie, alors que la
tristesse est en accord avec un mode mineur».
La vue : c'est le sens le plus sollicité dans le
domaine artistique car il est responsable du jugement esthétique. En
fait l'aspect visuel est le centre d'intérêt des professionnels
sur le plan atmosphère du lieu de présentation de l'oeuvre
artistique ainsi que sur le plan produit.
On parle ainsi d'aménagement des formes tel que le
choix de l'équipement, la taille, les formes des meubles, leur
exposition et les couleurs ambiantes. Et en ce qui concerne l'oeuvre en
elle-même, on parle de tous les attributs visibles à l'oeil nus,
et qui sont capables de stimuler les sens. Parmi les exemples les plus
captivants, l'émergence des films 3D avec AVATAR de James Cameron en
2009 qui permet aux visiteurs de regarder le film en images réalistes
dans des dimensions plus réelles. Depuis, on a vu plusieurs films comme
Alice au Pays des merveilles, The nightmare before Christmas, Step Up
Revolution, SAW XIII, etc. qui ont suivi et même la reprise de quelques
classiques de Disney tel que « Le Roi Lion » en 2012.
Nous venons de démontrer comment les professionnels
ainsi que les chercheurs ont fait des efforts pour comprendre et mettre en
pratique des éléments sensoriels permettant d'améliorer
l'offre artistique et même de produit normal, en améliorant
l'ambiance qui agit comme
39
stimulus. Dans ce qui suit, nous allons nous concentrer plus
sur la sphère et précisément l'éclairage qui est un
élément de la mise en scène des spectacles vivants et les
concerts.
V. L'éclairage dans les concerts et spectacles
vivants :
Il est à noter avant d'avancer plus dans le sujet de
la lumière que le choix de la lumière dont on parlerait dans
cette partie concerne les concerts et spectacles vivant et toute forme d'art
qui considère la lumière comme attribut du service et non un
attribut de l'atmosphère de l'offre, cela nous permettra de nous situer
ainsi que le lecteur dans la parité produit du mixe et non pas la
parité distribution ; ainsi on pourra se référer par
rapport à la grande consommation et précisément aux
dimensions du produit et de l'emballage.
La définition générale que nous retenons
est de Larousse (1997) l'éclairage c'est l'acte de distribuer la
lumière.
Dans le domaine de la grande distribution, on a su identifier
trois types d'éclairages tel que identifié par BAKINI DRISS et
al. (2006) : éclairage ambiant, éclairage de signalisation et
éclairage de mise en scène.
Eclairage ambiant : c'est l'éclairage de base
utilisé pour permettre aux visiteurs un confort visuel leur permettant
de se déplacer dans le lieu de vente et identifier les produits qu'ils
souhaitent avoir.
Eclairage de signalisation : il est utilisé
à l'intérieur et à l'extérieur du lieu de vente
(dans notre cas de la présentation artistique). La signalisation
utilisée à l'extérieur permet aux passants de percevoir le
magasin. La signalisation de l'intérieur permet de guider les visiteurs
et les orienter pour faciliter leur déplacement dans le lieu de
vente.
Eclairage de mise en scène (additionnel) : c'est
un éclairage supplémentaire utilisé pour mettre en valeur
certains produits et favoriser leur visibilité. Cette forme
d'éclairage permet de promouvoir le produit en question. Les produits
frais semblent plus frais, ainsi que cela permet d'augmenter la
probabilité d'achat et surtout l'achat impulsif (BAKINI DRISS et al,
2006). Cette forme d'éclairage peut être identifiée sous
deux formes la forme esthétique ou décorative et la forme
sensorielle. La première vise à « valoriser l'endroit
dans son ensemble ou certaines de ses parties » et la deuxième
est un déterminant de la perception de l'espace, ainsi que la
mémorisation du lieu et de l'évènement (Narboni, 2006).
40
V.1. La perception des lumières :
La lumière colorée est perçu de
manière neurologique « La vision des couleurs débute par
l'absorption de la lumière [des photons] dans le rétinal
des cônes photosensibles, qui « traduisent » l'énergie
électromagnétique en tension électrique. Ces tensions
électriques sont transformées en potentiels d'action par un
réseau complexe de cellules spécialisées dans la
rétine. L'information est transmise au cortex visuel par
l'intermédiaire du Corps Genouillé Latéral (CGL)
en trois canaux de couleurs antagonistes séparés qui ont
été caractérisés psychophysiquement,
physiologiquement et computationnellement... Dans le cortex, l'information en
provenance des trois canaux rétinogéniculés est
combinée, afin de rendre possible la perception d'une grande
variété de teintes différentes. En outre, des
éléments récents laissent supposer que l'analyse et le
codage couleur ne peuvent être dissociés de l'analyse et du codage
des autres attributs visuels, tels que la forme et le mouvement. Bien qu'il y
ait des aires cérébrales qui soient plus sensibles à la
couleur que d'autres, la vision des couleurs émerge d'une
activité conjointe des neurones de nombreuses aires différentes.
» (Gegenfurtner&Kiper, 2003 ; p 181 par Roullet 200 ; p 59).
Figure 12 : Le mécanisme neurologique de
perception des couleurs : les trois étapes principales qui sont la
rétine le CGL et l'aire primaire visuelle V1

Source : Roullet (2004) « L'influence de la couleur en
marketing: vers une neuropsychologie du consommateur »thèse
pour l'obtention du titre docteur de l'Université de rennes 1 p
60
41
La perception des couleurs et des lumières peut
être attentionnelle ou intentionnelle, la perception attentionnelle est
consciente et basée sur des connaissances et expériences, la
perception intentionnelle se manifeste par exemple quand une tâche de
couleur différente surgit dans un environnement de couleur noire. De
l'autre côté la perception intentionnelle est inconsciente, on
parle ainsi du stimulus qui est traité par le cerveau de manière
intentionnelle ce qui crée l'attention (ROULLET 2004).
Le designer responsable de la mise en place de la
lumière doit prendre en considération l'effet psychologique des
couleurs auquel le spectateur est généralement très
sensible. La littérature qui traite ce sujet est abondante et touche
presque tout les domaines, elle était affectée par les recherches
de Lewinski (1938) qui « avait soumis 50 personnes (50% femmes)
à des « illuminations chromatiques » et sollicité leurs
réactions verbales d'après des sémantiques
différentielles pré-établies. Les couleurs (non
contrôlées) verte et bleue étaient jugées
très agréables et les couleurs orange et jaune très
désagréables (valence). Parallèlement, les sujets
trouvaient les couleurs rouge, orange et jaune stimulantes et la teinte
violette déprimante. Les teintes verte et bleue étaient
jugées froides tandis que les couleurs rouge et orange étaient
jugées chaudes » (Roullet, 2004 ; p114). Nous nous
référons aux éléments des recherches en marketing
des services, le tableau 3 résume le lien entre les couleurs et les
réactions humaines.
42
Tableau 3 : Associations fréquentes et
réactions humaines aux couleurs
Couleur
|
Degrés de chaleur
|
Symbole naturel
|
Fréquentes associations et réactions
humaines
|
Rouge
|
Chaud
|
La terre
|
Véhicule beaucoup d'énergie et de passion
Capacité à exciter, à stimuler et
à
augmenter l'état d'excitation et la pression
sanguine
|
Orange
|
Couleur la plus
chaude
|
Coucher de
soleil
|
Véhicule émotions, expressivité et
chaleur
Remarque pour sa capacité à favoriser l'expression
verbale des émotions.
|
Jaune
|
Chaud
|
Le soleil
|
Véhicule optimisme, clarté et
abstraction
Remarqué pour sa faculté à stimuler la
bonne humeur
|
Vert
|
Froid
|
Croissance, herbes et arbres
|
Véhicule nutrition, guérison et amour
inconditionnel
|
Bleu
|
Couleur la plus froide
|
Ciel et océan
|
Véhicule relaxation, sérénité,
fidélité Diminue la pression sanguine
Couleur qui apaise les désordres nerveux et soulage
les maux de tête
grâce à ces vertus calmantes et relaxantes.
|
Indigo
|
Froid
|
Coucher de
soleil
|
Véhicule méditation et spiritualité
|
Violet
|
Froid
|
La violette
|
Véhicule la spiritualité
Diminue le stress et peut créer un sentiment de calme
intérieur.
|
|
Source :C.Lovelock, J.Wirtz, D.Lapert et A.Munos (2008)
«Marketing des services 6ème
édition»Pearson Education France 2008
43
Comme nous venons de le mentionner, la lumière à
une perception culturelle, donc il est important pour les professionnels de
bien faire leur choix. Le tableau n°2 présente les
différentes associations ethniques des couleurs.
Tableau 4 : Associations de couleurs dans
différents pays ou civilisations
Couleur ou Teinte
|
Association nationales ou
ethniques
|
Couleur ou Teinte
|
Association nationales ou
ethniques
|
Rouge
|
· Signifie bonne fortune en chine
· Peut être associé à la mort en
Turquie
· Robe de mariée en France jusqu'au milieu
19e siècle
· Clair : couleur de feu, de la passion, de l'amour
(zoulou)
· Sous-entend la colère et le danger en
Japon
· Royauté chez les Xhosas (Afrique du sud)
|
Vert
|
· Jalousie en Amérique du Nord (« avoir les
yeux verts »)
· Synonyme d'argent ou d'espèces aux USA
· « chapeau vert » = mari trompé en
chine
· Robe de mariée au moyen-âge (symbole de
fertilité)
· Foncé: couleur de la
jeune pousse, virginité
féminine (zoulou)
|
Blanc
|
· Deuil /mort en Chine /Asie
· Pureté en Europe et USA (Occident
chrétien
· Joie en général chez les Zoulous
|
Bleu
|
· Deuil en Iran
· Couleur des petites filles en Chine
· Association à l'immortalité en Chine
· Protège des mauvais esprits au Moyen-Orient
· La couleur du
« méchant » dans les théâtres
Nô au Japon
· Synonyme de défaite en indien cherokee
|
Violet
|
· Mort au Brésil
· Deuil au Venezuela
· Deuil en Turquie
· Bonheur chez les
Navajos (Amérindien d'Amérique du nord)
· Péché ou peur au Japon
|
Noir
|
· Deuil en Iran
· Couleur des petites filles en Chine
· Association à l'immortalité en Chine
· Protège des mauvais esprits au Moyen-Orient
· La couleur du
« méchant » dans les théâtres
Nô au Japon
· Synonyme de défaite en indien cherokee
|
Jaune
|
· Couleur du sacré en Chine (empereur le
seul
|
Brun
|
· Deuil en Ethiopie
· Dégradation et corruption
|
|
44
|
à en porter)
· Jalousie en France (associé au mari
trompé)
· Lâcheté, couardise dans les pays
anglophones
· Traîtrise (judas) envers la classe sociale
(briseur de grèves)
· Deuil en Egypte et en Birmanie
· Couleur des « faillis » au
moyen Âge (chapeau jaune)
|
|
|
physiques dans le
catholicisme
|
|
|
Vert
|
·
|
Jalousie en Amérique du
|
|
|
|
|
Nord (« avoir les yeux verts »)
|
|
|
|
·
|
Synonyme d'argent ou
d'espèces aux USA
|
|
|
|
·
|
« chapeau vert » = mari trompé en chine
|
|
|
|
·
|
Robe de mariée au
moyen-âge (symbole de fertilité)
|
|
|
|
·
|
Foncé: couleur de la
jeune pousse, virginité féminine (zoulou)
|
Source : Roullet. B, (2004) « L'influence de la couleur
en marketing: vers une neuropsychologie du consommateur »thèse
pour l'obtention du titre docteur de l'Université de rennes 1
V.2. La conception des lumières :
Pour une meilleure compréhension il est important de
définir la lumière et son fonctionnement : ainsi la
lumière est définie comme étant « un ensemble de
radiations visibles ou non visibles, correspondant à un
phénomène vibratoire transversal véhiculé par les
particules appelées photons » (Larousse, 1997). La
lumière colorée est une forme d'ondes (ou rayonnements) c'est
aussi une valeur énergétique qui est définie par une
certaine intensité. La lumière comme l'obscurité affecte
l'individu physiologiquement car il la perçoit par la vue et le toucher,
cette perception varie d'un individu à l'autre selon ses
capacités visuelles, et dans le cas d'une personne aveugle sa perception
dépend de la perte de vue (un aveugle par naissance est incapable de
percevoir les ondes de la lumière contrairement à une personne
qui
45
a perdu la vue). La lumière affecte les individus
psychologiquement par la perception neurologique qui affecte l'humeur, le
comportement, etc. Et finalement, les individus interagissent culturellement
avec la lumière, cela dépond de leurs origines
géographiques, leur vécu, leurs états d'esprit, etc.
(Narboni, 2006).
La lumière provient de source naturelle qui est
généralement le soleil ou bien de source artificielle qui
provient d'un ensemble de composantes parallèlement ou bien
successivement liées. La lumière blanche du soleil est un
ensemble de lumières colorées qu'on peut défragmenter avec
l'expérience du prisme de Newton pour l'obtention de « tâche
oblongue » contenant les couleurs du rouge au violet (Daniel Gaudry, 2004)
on appelles ses tâches des « longueurs d'ondes » qui sont le
rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet. Artificiellement, la
couleur blanche est obtenue grâce à la combinaison des couleurs du
spectre qui sont le Rouge, le Vert et le Bleu (RVB) ce sont les couleurs
primaires qui définissent le principe de « trichromie » et
toutes les lumières colorées qu'on peut créer sont issues
des combinaisons du RVB. Ce principe de trichromie est l'issue des recherches
de Young-Helmholtz, Young (1802) fut le premier à réaliser une
expérience additive de couleurs pour finir avec la couleur blanche comme
résultat de l'addition de toutes les couleurs, on a obtenu ainsi :
B+V=Cyan, B+R=Magenta, R+V=Jaune, R+V+B=Blanc.
Figure 13 : Modèle RVB (Rouge, Vert et Bleu) :
combinaison additive des couleurs
élémentaires

Source :
http://perso.limsi.fr/jacquemi/DESS-IG-01-TR/couleur-RVB3.html
46
En utilisant le principe de la chlorométrie on obtient
la lumière qui se définit par la teinte (la distance entre ondes
ou sommets) et la luminosité (amplitude ou encore le nombre de photons
émis par la même source).
Les lumières peuvent être
considérées comme attribut de la sphère, et donc comme un
élément du produit central. Ainsi, la mise en scène les
lumières fait partie du produit artistique, soit un concert ou une
pièce de théâtre. Elles sont conçues
parallèlement avec le produit, ou bien séparément. Pour se
faire la plus part des artistes font appel à des spécialistes
dans le design, ces derniers considèrent que leur travail est en
lui-même une oeuvre complémentaire à l'oeuvre principale.
Nous considérons le témoignage de Jean-Philippe Bourdons
directeur photo : « ...je ne fais jamais mes lumières avec les
artistes... Ça me permet déjà d'écouter la musique
sans trop être influencé par le contexte.... Très vite on
se rend compte de la chanson : quel style, qui évoque plutôt des
couleurs dans un sens ou dans un autre » (Daniel Gaudry, 2004).
L'avancée technologique a permis aux designers
d'être plus créatifs, et faire introduire une ambiance plus
agréable et plus colorée, nous citons par exemple l'usage de a
technologie du LASER dans les concerts des Pink Floyd, la technologie des
L-Wire dans la dernière tournée des Coldplays 2011-2012 pour leur
album Mylo-Xyloto. Mais, ça n'empêche qu'il y a des outils
basiques que l'on trouve dans tous les spectacles vivants et qui sont
responsables de l'ambiance voulue. Ces outils sont classés selon des
catégories à savoir : les projecteurs, les automatiques, la
poursuite, les découpes, les machines à fumées et le
pupitre lumière.
Les projecteurs : ont pour premier but
d'éclairer la scène, par une lumière forte et
concentrée ou bien une lumière dispersée, ils sont aussi
responsables sur les couleurs de scène, qui est soit une couleur unique
ou bien un mélange. Plusieurs technologies en émanent pour un
effet ombre, les couleurs d'ambiance générale ou bien
dirigée, etc. les photos suivantes présentent un éclairage
par projecteurs du concert d'Imany à Jazz à Carthage by Tunisiana
en 2013, dans la première photo un thème bleu et la seconde un
simple éclairage blanc pour une meilleure vision.
47
Photos du concert d'Imany à Jazz à
Carthage by Tunisiana affichant un éclairage par
projecteurs.

Source :
https://www.facebook.com/media/set/?set=oa.10151432587739389&type=1
Les automatiques : ce sont des projecteurs guidé
par ordinateurs, dont l'utilité est une rapidité du changement
des couleurs, du déplacement du faisceau lumineux dans l'espace et une
meilleure orientation. Les images suivantes affichent la projection automatique
et quelques exemples des couleurs et des mouvements qu'elles peuvent donner.
Photos du concert d'Imany à Jazz à
Carthage by Tunisiana affichant un éclairage par projecteurs
automatiques

Source :
https://www.facebook.com/media/set/?set=oa.10151432587739389&type=1
La poursuite : les lumières de poursuite, sont
très difficiles et de grande responsabilité pour le poursuiveur,
qui est le responsable de cette tâche. En fait, la poursuite est
utilisée généralement dans les concerts, les pièces
de théâtre, les shows, etc. Leur objectif est de suivre les
personnes en mouvement sur scène. D'où les essais sont
indispensables pour contrôler toutes ces valeurs. On compte aussi la
poursuite automatique, qui grâce à un système auto suiveur
permet de détecter la position des acteurs sur scène et de suivre
leurs mouvements. Généralement, le suiveur éclaire
l'artiste du devant et d'en haut, comme on peut voir dans l'image ci-dessous
ont peut voir que JMJ est bien éclairé et la source vient du
devant.
48
Photo du concert de JMJ au festival de Carthage
affichant un éclairage par une
poursuite

Les découpes : généralement
utilisé dans le théâtre et dans l'opéra pour mettre
en valeur le décor utilisé, c'est un projecteur fixe qui permet
d'envoyer une tranche de lumière précisément sur une
partie de la scène ou un décor avec des bords nets ou flous. Nous
illustrons avec les exemples du concert d'Imany à Jazz à Carthage
by Tunisiana dans l'image on peut voir que durant sa performance acoustique on
a isolé l'artiste du reste de la scène avec une lumière de
découpe (image 1) et le concert de JMJ au festival de Carthage (image
2).
Photos du concert d'Imany à Jazz à
Carthage by Tunisianaet JMJ au festival de Carthage affichant un
éclairage par découpe

Source :
https://www.facebook.com/media/set/?set=oa.1015
1432587739389&type=1
Les machines à fumée : c'est un outil
indispensable car il permet de structurer les lumières qui
caractérisent les spectacles. En effet elles permettent de
matérialiser les faisceaux automatiques et les renforcer visuellement.
On peut observer l'effet de la fumée dans les deux photos suivantes, et
dans les deux c'est pour donner de la forme aux lumières de mise en
scène.
49
Photo du concert d'Imany à Jazz à
Carthage by Tunisiana et JMJ au festival de Carthage affichant la
fumée sur scène

Source :
https://www.facebook.com/media/set/?set
=oa.10151432587739389&type=1
Le pupitre lumière : est programmable à
distance, le directeur photo et les opérateurs de console
établissent un design 3D du mouvement, la trichromie, la rotation, etc.
ça s'appelle le «Pre-light».
Dans la première partie qui est la revue de
littérature nous avons pu découvrir la notion du marketing des
arts : son évolution historique, ses approches et le mixe marketing qui
est largement différent du produit et du service à cause de la
nature des biens artistique qui en fait combine entre les deux autres. Nous
nous sommes par la suite plongé dans le consommateur de nos jours qui
est toujours à la recherche d'une expérience plus ludique et
originale et nous avons détecté ses attentes, qui sont de plus en
plus complexes, de la consommation de produit culturel et comment ce dernier
l'affecte physiquement et psychologiquement pour atteindre en fin
l'hédonisme. Enfin, nous nous sommes axés sur la question des
lumières artificielles des concerts qui est neurologiquement
perçue et nous avons découvert que pour créer une certaine
couleur il suffi de combiner trois couleurs de base qui sont le rouge, le vert
et le bleu. Cette combinaison est programmée par un designer qui la
crée parallèlement ou séparément au show
musical.
Dans la deuxième partie nous allons explorer les effets
des lumières de mise en scène dans les concerts sur la
consommation hédonique, à travers l'analyse des résultats
que nous avons pu tirer de l'étude empirique.
50
Partie II : Méthodologie et résultats :
Chapitre III : méthodologie de recherche
L'objectif de cette recherche consiste à repérer
l'effet des lumières de mise en scène dans les concerts sur la
consommation hédonique, donc pour se faire nous avons choisi d'adopter
une méthode de recherche qualitative qui pourra permettre aux individus
d'exprimer un niveau élevé de réactions hédoniques.
Nous avons ainsi opté pour une association entre deux méthodes de
collecte de données : la méthode de récit de vie et
l'entretient de groupe.
VI. Méthode de récit de vie :
VI.1. Définition et objectifs :
La méthode de récit de vie est définie
par le fait de « raconter à une autre personne une
épisode de son expérience vécue (Berteaux,
2003)» (Burrick, 2010) l'apparition de cette méthode fut avec
les recherches philosophiques sur le sens de la vie, son émergence dans
le domaine scientifique fut dans le XIXème siècle quand les
recherchent se sont intéressées à la question de
l'existence humaine et les études anthropologiques.
Epistémologiquement parlant cette méthode étudie les
phénomènes humains présentés de manière
désorganisée, ces derniers pourront être compris et
interprété par un effort du scientifique, donc l'implication du
chercheur est très importante. C'est une méthode utilisée
principalement dans le domaine des sciences humaine tel que la sociologie, la
psychologie, l'ethnographie, l'anthropologie, etc. En neuropsychologie la
méthode de récit de vie fait appel à la mémoire
autobiographique qui appartient à la mémoire de long terme dans
laquelle des évènements enregistrés à travers leurs
aspects temporels et spatiaux c'est-à-dire des images qui ont des «
caractéristiques perceptives (bruits, odeurs), cognitives et
affectives » (Burrick, 2010) , « La plupart du temps, les
souvenirs émergent grâce à des représentations
visuelles de l'événement, c'est l'imagerie mentale (Viard, 2008).
De là, l'individu se souvient des acteurs, des lieux et du
déroulement temporel de l'événement. Néanmoins, il
advient qu'un souvenir soit relaté dans les détails, directement
ou pas, grâce à des repères sensoriels (odeur, musique,
goût). On observe aussi que les souvenirs autobiographiques sont souvent
chargés émotionnellement. Dans ce sens, plus l'intensité
de l'émotion liée à un événement est
importante, plus on parvient à se le remémorer (Linton, dans
Viard, 2008) ».
51
L'objectif de la méthode de récit de vie est
principalement de faire parler la mémoire de l'individu et faire exposer
des faits réels de manière subjective permettant ainsi d'exprimer
sa propre vision de la réalité vécue et comme cette
dernière est perçue de point de vue psychologique et culturel,
elle porte le processus de construction identitaire (Burrick, 2010).
VI.2. Justification du choix :
L'objectif de cette étude est de capturer les
réponses affectives des individus par rapport à un
évènement vécu, cette méthode permet aux individus
de s'exprimer de manière subjective, en plus la neuropsychologie stipule
que cette méthode fait appel à la mémoire visuelle,
l'individu parle tout en se souvenant des images qu'ils a vécu, ce
consentement nous parvient très pratique pour notre sujet de
mémoire qui vise à faire exprimer des sentiments vis-à-vis
du visuel du concert, sachant que l'attribut musique à un impacte
très fort dans ce genre de recherche car c'est le noyau de l'offre.
VI.3. Démarche :
« Le fait de prendre appui sur la connaissance
théorique de la situation reviendrait alors à admettre que les
concepts théoriques jouent un rôle préalable à
l'observation (Bertaux, 2005). Pour pallier ce problème, il semble
nécessaire de concevoir la construction de la connaissance dans une
logique circulaire. Concrètement, il s'agit de privilégier des
cas de récits de vie diversifiés, en choisissant les personnes
interrogées non pas sur des « profils types », mais ayant pour
point commun d'avoir vécu une expérience similaire. Le rôle
du chercheur est donc de confronter les différents récits de vie
à la théorie, puis de revenir vers le terrain empirique afin de
faire émerger des variables pertinentes. » (Joyeau et al.
2010) pour ce mémoire nous avons procédé de la
manière suivante, nous avons cherché dans la littérature
les composantes et manifestations de la consommation hédonique, ensuite
nous avons effectué des entretiens où des spectateurs qui ont
assisté aux concerts d'Imany dans le cadre du festival de Jazz à
Carthage en 2013 et JMJ dans le cadre du festival international de Carthage en
2013. Le choix de ces concerts a était effectué pour les raisons
suivantes : pour le concert d'Imany le choix c'est basé sur le fait que
le show lumière à été programmé à
l'avance par son ingénieur contrairement aux autres concerts où
le jeu de lumière était libre, et pour le concert de JMJ le choix
c'est fait parce que cet artiste est renommé pour son spectacle
visuellement spectaculaire, il utilise plusieurs outils technologiquement
avancés tel les lasers, la harpe visuelle, etc. Au cours de ses
entretiens les interviewés nous ont récité de leur
52
expérience vécu, nous avons ensuite
confronté leurs récits à la théorie pour
dégager les thèmes a savoir les caractéristiques de la
consommation hédonique qui sont le plaisir, l'excitation
émotionnelle et les images sensorielles (Hirshman et Holbrook, 1983).
Nous avons effectué en totalité 15 entretiens pour 16
interviewés appartenant à des tranches d'âges
différentes et de catégories socioprofessionnelles
différentes : 8 entretiens pour le concert d'Imany et 7 pour le concert
de JMJ, nous avons contacté les interviewé à travers le
réseau social Facebook selon le critère d'interaction à
propos du concert (nous avons contacté des personnes qui ont
mentionné un « j'aime » sur les photos et vidéos des
concerts ou bien posté un commentaire) car c'est un critère
indiquant que ces personnes sont émotionnellement touchées par la
prestation de l'artiste. Au cours des entretiens nous avons demandé
à l'interviewé de nous raconter comment la soirée s'est
passée en détails, nous avons intervenu par des questions et des
commentaires au cours du discourt pour approfondir des idées ou
détailler plus. Ensuite nous avons transcris les interviews
enregistrés par dictaphone et codé selon des thèmes issus
de la théorie qui sont le plaisir, les images sensorielles et
l'excitation émotionnelle générés par les effets
lumière, et nous avons aussi dégagé d'autres thèmes
qui sont l'irritation par rapport aux effets lumière, le plaisir
engendré à travers la sociabilité de l'artiste, le plaisir
engendré suite à la sonorisation (qualité et contenu de la
musique) l'oubli et l'ambiance en générale. Et enfin nous avons
analysé.
VII. Méthode d'entretient de groupe semi
directif :
VII.1. Définition et objectifs :
« Un entretien de groupe ou focus group est conduit
et dirigé par un animateur de manière non structurée,
libre et naturelle(...)L'intérêt de cette technique est de faire
apparaître des résultats inattendus, souvent obtenus au cours de
la discussion libre du groupe » (Malhotra, 2011) l'entretient de
groupe est généralement composé de deux parties : deux
animateurs dont un est chargé de la disposition des outils et la
conduite générale de la séance et de deuxième se
charge des questions et thèmes à aborder. La deuxième
partie ce sont les interviewés qui sont un groupe homogène qui
comprend entre 8 et 12 personnes appartenant à la même cible
capable d'apporter un plus à l'étude. L'entretient de groupe doit
être effectué dans un espace confortable et une atmosphère
détendue et la durée est entre 1h et 3h.
L'objectif de l'entretient de groupe c'est de collecter des
informations pratiques tout en écoutant des personnes appartenant
à la cible parler (Malhotra, 2011) cela permet de
bénéficier de la synergie dans la génération
d'idées, la spontanéité des réponses surtout
quand
53
le groupe se trouve à l'aise, la spécialisation
et la rapidité de collecte d'un grand nombre de données.
VII.2. Limites :
L'entretient de groupe présente de limites d'ordre du
choix des membres qui peuvent ne pas représenter la cible, les
résultats peuvent mener à la confusion car les questions sont
ouvertes et flexibles ce qui pose un problème au codage. Et il
présente un défit à l'animation causé par le
regroupement de personnes de différents profils.
VII.3. Choix de la méthode :
Notre choix de la méthode d'entretient de groupe vise
à compléter la méthode de récit de vie en testant
l'intérêt et l'importance des thèmes déduits de la
première partie, ainsi bénéficier de la
spontanéité des réponses et la synergie entre les
individus pour faire ressortir de nouveau thèmes et surtout partager les
émotions expressives de l'hédonisme.
VII.4. Démarche :
L'entretient de groupe à pour objectif de
compléter les entretiens de la première partie, nous avons choisi
des vidéos qui comportes les composantes desquels ont parlé les
interviewés dans le discourt de vie pour tester leur importance et
impacte sur les individus, pour se faire nous avons procédé
à comparer pour les mêmes titres musicaux joué en live la
perception des personnes dans deux situations la première quand il n'y a
pas des lumières de mise en scène et de la seconde quand il y a
une mise en scène thématique avec les lumières. Dans la
première partie nous avons fait passé 4 vidéos de concerts
« en live » pour deux groupes de rock connues par les
interviewés Coldplay (Yellow : jouée en plein jour et Fix you :
jouée dans une petite scène avec simples lumières bleues)
et Pink Floyd (Wish you where here et Comfortably Numb les deux jouées
sur scène avec un habillage lumineux simple en bleu fait pour seulement
éclairer), durant la visualisation des vidéos nous avons
observé les réactions physiques, après nous leurs avons
demandé ce qu'ils ressentaient par rapport aux vidéos. Dans la
deuxième partie de l'entretient nous avons fais passé les
mêmes chansons, jouées « en live » avec chacune un
thème qui correspond au contenu de la chanson : yellow couleurs jaunes
avec des boulles données au public, Fix You avec des lumières
variées et en mouvement, wish you where here avec des lumières
fixes avec des lasers et Comfortably Numb caractérisé par un
écran géant et une mise en scène lumière
thématisée (Annexe 1:
54
tableau avec photos et liens pour visualiser les
vidéos), nous avons adopté un guide d'entretient pour ne pas se
dériver des grandes lignes de la recherche (Annexe 2) en fin de
l'entretient nous avons demandé aux interviewés d'imaginer le
concert idéal auquel ils souhaitent participer. Le groupe comprenait 8
personnes qui ont déjà participé à des concerts et
connaissent les groupes qui allaient chanter, les participants sont des
étudiants de spécialités différentes.
La collecte des données s'est faite par interview
directes enregistrés par un dictaphone ensuite transcris et
analysé avec NVIVO logiciel payant d'analyse de données
qualitatives qui permet de coder et classer les verbatim ensuite d'analyser les
fréquences d'apparitions, de corréler les thèmes etc.
c'est un logiciel intéressant car il permet de travailler sur toutes les
formes de documents (des textes, des images, des vidéos, et mêmes
les nouvelles formes d'expression les postes « twitter »).
Ainsi nous avons combiné la méthode de
récit de vie pour dégager les réponses affectives
vis-à-vis les lumières des concerts et tester la
mémorisation de certains effets, avec un entretient de groupe visant
à revoir ces thèmes lors une vision immédiate des concerts
et essayer de dégager d'autres. L'analyse de contenu a donné les
résultats suivants :
Chapitre IV : Résultats :
VIII. Discours de vie :
VIII.1. Résultats du concert d'Imany :
L`analyse par quantification (Annexe 3) nous a permis de
constater que les interviewé ont parlé plus du plaisir
procuré par les effets lumineux et le mouvement de l'éclairage
à raison de 27,4% du nombre total de verbatim suivi par l'ambiance en
général (23,7%)ensuite du son (22,2%) c'est parce qu'on leur a
demandé de se concentrer plus sur le visuel pour éviter de se
faire dériver et changer carrément de sujet, on peut remarque ici
que les thèmes sur les quels les interviewés se sont le plus
exprimés sont ceux qu'il ont retenu après le concert et qui sont
gravé dans leurs mémoires donc l'ambiance générale
car l'art est perçu dans son ensemble (Hirshman, 1983), l'aspect auditif
car on y est principalement pour écouter de la musique et le plaisir
suite à une satisfaction visuelle. Le graphique suivant illustre
55
une comparaison réalisée par NVIVO des
thèmes abordés par fréquence de mots.

En ce qui concerne les lumières ce sont des facteurs
générateurs de plaisir de manière inférieure au son
du coté du nombre d'interviewés qui ont abordé le sujet
I.1.1. Plaisir et lumière :
Dans le cas du concert d'Imany nous avons
détecté le plaisir par des mots comme « j'aime »,
« j'ai adoré », « beau », « magnifique »
ou bien des ensembles de mots « la lumière suivait le rythme et je
pense que c'est un dernier cris dans les techniques de lumières parce
que c'est une chose extraordinaire ». Certains interviewés ont
été fasciné par le mouvement des lumières en
concordance avec la musique et les mouvements de l'artiste, certains ont
remarqué qu'un coup de pied de l'artiste éteint toutes les
lumières de la salle. On a aussi remarqué un plaisir issu de
choix des couleurs surtout pour le bleu et le rouge, et aussi une
réaction positive envers le travail de l'équipe technique. En
général, le plaisir était exprimé du fait de
surprise car tout les interviewés ne se sont pas élaboré
une image sensorielle du show avant d'y aller.
I.1.2. Excitation émotionnelle et lumière
:
Les lumières de mise en scène ont
engendré l'excitation émotionnelle dans certains cas qui
était comprise par le changement de ton de voix des interlocuteurs et
exprimée par des mots (« mondial », « émouvante
», etc.), ces derniers ont retenu les couleurs et ont
réclamé ne pas oublier certaines images du concert. Il faut noter
que la plus part des interviewés ont été
émotionnellement excité car ils ont interagit avec Facebook (le
réseau social) en mentionnant un « j'aime », en commentant des
photos ou vidéos de l'artiste ou en postant des photos qu'ils ont
prisent durant le concert et dans la littérature on a trouvé que
parmi les manifestations des émotions c'est d'être poussé
à l'action (acheter, remercier, critiquer, etc.)
I.1.3. Images sensorielles et lumières :
56
Les lumières dans le concert d'Imany n'ont pas permis
de reproduire des images sensorielles deux raisons pourront être la
cause: 1- les lumières ne sont pas assez fortes pour
générer des images 2-les interviews ont était fait une
bonne période après le concert ce qui peut causer l'oubli.
I.1.4. Irritation et lumière :
le choix de laisser l'artiste dans l'ombre irritait certains
parce que le choix de l'artiste consistait à faire une projection du
derrière qui ne permettait pas de la voir en détail ce qui a
poussé certains des interviewé de réclamer ce
détail à la comité organisatrice du festival «
j'avait une remarque c'est-à-dire sur l'ensemble sur l'ensemble on ne
voyait pas tellement on n'arrivait pas à voir les traits de visage,
c'est une remarque que j'avait fait à comment il s'appelle Mourad sur le
forum, sur la page facebook voilà c'est là qu'il m'avait dit que
s'était l'équipe d'Imany qui s'occupait de la lumière
»
I.1.5. Son :
L'analyse de contenu nous montre que l'attribut
générateur de plaisir selon tout les interviewés est
l'aspect sonore à travers la composition musicale et la qualité
du son, les paroles et la musiques permettent l'excitation émotionnelle
cela est due aux notes utilisées et les paroles des chansons qui
touchaient en particulier certains des interviewés « j'ai
été vraiment impressionnée par la voix chaude d'Imany
», « à chaque fois elle me fait passer un message en chantant
et ça reporte un peut à l'histoire de mon amie et moi surtout on
ne sort plus ensemble j'était émou, je me disait allons laisse
moi tranquille et tout ».
I.1.6. Interaction sociale :
6 des interviewés ont était conquis par l'aspect
social de l'artiste, sa présence sur scène et son charisme, un
plaisir éprouvé suite à l'interaction entre l'artiste des
les spectateurs à travers les blagues et les conseils qu'elle a fait
(ils ne se rappellent pas du contenu du conseil, mais ils apprécient le
geste).
I.1.7. Oubli :
Les lumières simples ont généré
l'oubli, quelques uns ont réclamé avoir oublié des
tableaux entiers ou les détails, ainsi, dans certains des cas nous
étions obligé de montrer quelque
57
photos du concert pour rafraichir la mémoire des
interviewés, donc les lumières n'ont pas
généré assez d'émotions pour rester dans l'esprit
de certains interviewés.
I.1.8. Ambiance : L'ambiance en générale est
génératrice de plaisir.
La plus part des interviewés (6/7) ont parlé de
l'ensemble de la soirée qui leur a procuré un plaisir intense. La
majorité des interlocuteurs ont commencé à parler de
l'ambiance en général ensuite parlent de lumière, dans ce
cas nous leur avons laissé libre cours pour qu'ils procèdent
petit à petit vers le sujet du mémoire et ensuite nous avons
intervenu pour les rediriger. L'ambiance dans certains cas a permis une
évasion vers les Comores d'où une création d'images
sensorielles.
VIII.2. Résultats du concert de Jean Michel
Jarre
La fréquence d'apparition des thèmes dans les
interviews pour le concert de JMJ (Annexe 4) donne une importance du plaisir
due aux compositions lumineuses à raison de 40,6% des fréquences
totales par thème suivie par l'ensemble (15,1%) et l'aspect auditif, la
raison et même que pour les interviews avec Imany, en plus de la
complicité du show de JMJ, mais ce qu'on peut observer dans ce cas par
rapport au concert d'Imany c'est que les interviewés ont beaucoup
parlé du plaisir visuel et moins de l'ambiance générale et
le son, donc on peut conclure que les lumières dans le concert de JMJ
ont occupé une place très importante de la mémoire des
spectateurs par rapport aux autres attributs et par rapport au concert d'Imany
dont la mise en scène lumineuse est inférieure. La figure
suivante illustre une comparaison réalisée par NVIVO des
thèmes par fréquence d'apparition :

I.1.1. Plaisir et lumière :
Les lumières présentent un facteur de plaisir
dû à la surprise, puisque la plus part des interviewés
s'attendaient à un show normal/habituel« Je m'attendait (j'ai
imaginé) quelque chose de moins que ça, je me suis attendu au
minimum de matériel car ce n'était pas un méga show car
son emplacement le théâtre romain de Carthage »« j'ai
pas imaginé/ je ne me suis
58
pas attendu », cela traduit aussi la
créativité de l'artiste dans son adaptation au lieu et l'apport
d'instrument original tel la harpe lumineuse « sont point fort
à lui c'est l'adaptation du spectacle dans le lieu de diffusion c'est
pas facile car il y a beaucoup de matériel » et aussi les
mouvements des composantes lumineuses en synchronie avec la musique
I.1.2. Excitation émotionnelle et lumière
:
Une excitation émotionnelle remarquée dans leurs
voix quand ils parlaient de la lumière et ses mouvements et expression
d'enchantement. Pour les interviewés l'excitation se manifestait par des
rires, certains réagissaient en essayant de toucher les lasers avec les
mains (c'est l'excitation qui pousse à l'action) avec une sensation de
changement de lieu « autre monde » et un changement
d'état psychologique « nous à rendu fous »
I.1.3. Images sensorielles et lumières :
Les lumières ont aussi contribué à la
création d'images sensorielles fantastiques certains ont était
tellement émergé par l'expérience qu'ils se sont
imaginé dans un autre monde « vraiment dons on dirait dans un
autre monde, on dirait en dehors de la terre c'est vrai on se sentait comme si
dans une sphère » et d'autres sont resté sur place et
ont projeté des images sur l'artiste et la scène «
vraiment à un certain moment j'ai senti que l'artiste allait voler aussi
vers les lumières qui couvraient le lieu » ; « l'espace
était a ceint, si on veut, comme on dirait une femme enceinte,
c'était plein».
I.1.4. Irritation et lumière :
Certains spectateurs soit des connaisseurs de JMJ et de ses
anciens concerts ou bien ceux qui ont cherché sur Internet après
avoir découvert la star au festival de Carthage ont souhaité
avoir vu un concert plus grand et plus compliqué comme certains qu'il a
fait dans d'autres pays, dont malgré qu'il ont été surpris
par la mise en scène de Carthage à laquelle ils ne s'attendaient
pas, ils en voulaient plus . L'écran ne leur a pas beaucoup satisfait du
côté de taille et de contenu qu'ils souhaitaient être plus
travaillé (thème et taille) « je regrette que
l'écran était un peut petit, s'il était géant
ça vraiment aurai été formidable » ; «
il y a seulement la deuxième chanson je pense où il y a un
sécateur en 3D celle là m'a semblé un peut hors sujet
à part ça tout était ».
I.1.5. Son :
59
Pour le concert de JMJ on a remarqué que les
interviewés ont consacré moins de discourt pour la partie «
son » du côté contenu et quantité, ceci pourra
être justifié par la dominance du show visuel, ainsi que plusieurs
personnes ne sont pas trop fanes de la musique électro et l'appel de la
mémoire visuelle dans ce genre d'études. Le son procurait du
plaisir et l'excitation émotionnelle due à la composition
musicale et la qualité du son «le son étais si net
» ; « la musique seule est très bonne elle n'a pas besoin, bon
seule tu y va pour l'écouter seule » ; « La musique
était forte, belle et parfois rêveuse ».
I.1.6. Interaction sociale :
L'entrée de l'artiste à fait un effet de
surprise et de convivialité avec JMJ, permettant un plaisir social
« la première chose qui nous a marqué est que nous
attendions l'entrée de JMJ sur scène mais lui il sortait entre le
public c'est vrai ou pas, cela était très magnifique » ;
« il nous a fait la surprise de passer dans la foule »et aussi
le caractère unique de l'artiste qu'on estimait comme une
créature dynamique « la vérité JMJ je le sens
comme une créature ce n'est pas un humain carrément
».
I.1.7. Oublit : pour ces interviews nous n'avons pas
remarqué de l'oubli.
I.1.8. Ambiance générale :
L'ambiance générale procurait du plaisir et
parfois une immersion ainsi qu'une excitation émotionnelle«
pour moi par contre je ne sais pas si c'est seulement à moi, j'avais
l'impression que j'écoutais encore ce son là et je voyais ces
lumières, vraiment j'étais dans un autre monde ». Tout
les individus commencent par parler l'ambiance générale au
début de l'entretient, après ils mentionnent du sujet plusieurs
fois au cours de l'entrevue, cela reflète l'importance de l'ambiance
générale dans l'expérience de concert et sont fort pouvoir
de génération de plaisir.
VIII.3. Résultat comparatif des deux concerts :
En tout la concentration de verbatim pour les deux concerts
montrent que les spectateurs ont exprimé beaucoup le plaisir par rapport
à la lumière ensuite l'ambiance générale et enfin
l'aspect sonore. Ainsi, on peut déduire que dans les deux cas le show
lumineux a occupé le plus d'espace dans la mémoire des individus
suivi par l'ambiance générale et le son. La figure suivante
illustre une comparaison faite par NVIVO des thèmes par fréquence
d'apparition le graphique illustre les fréquences par interviewé
:

60
En opposant les résultats des deux concerts celui
d'Imany dont la mise en scène des effets de lumière sont en
cohérence avec la musique mais moyennes et le concert de JMJ dont la
mise en scène lumineuse est aussi en cohérence avec la musique
mais elle est plus spectaculaire. On découvre qu'il y a des points de
ressemblance et des points de différence.
I.1.1. Plaisir et lumière :
Dans les deux concerts la lumière a
généré un plaisir de niveaux différents suite
à la surprise, le fait de se trouver devant un show dont on ne
s'attendait pas mais cela n'a pas empêché les interviewés
de souhaiter encore plus de lumières et d'effets visuels pour les deux
concerts.
I.1.2. Excitation émotionnelle et lumière
:
Les lumières de mise en scène ont permis de
générer l'excitation émotionnelle qu'on a pu comprendre du
changement du ton de la voix pour les interviewés qui ont regardé
le concert d'Imany par contre on a pu la comprendre du changement du ton et
l'excitation qui a poussé les interviewés du concert de JMJ
d'interagir avec les lasers et essayer de les toucher.
I.1.3. Images sensorielles et lumières :
61
Les lumières dans le concert de JMJ ont permis la
génération d'images sensorielles ce qui n'était pas le cas
pour le concert d'Imany
I.1.4. Irritation et lumière :
Les critiques et les reproches pour les deux concerts
étaient à cause d'un manque de lumières qui
n'éclairait pas l'artiste (Imany) ou un manque de lumières par
rapport à d'autres concerts dans d'autres pays. Le contenu de
l'écran est important aussi les individus ont été
irrité par son non abondance et le contenu qui n'était pas
préparé pour l'évènement (c'était un peut
standard) ou bien hors sujet (n'est pas en cohérence avec la
musique).
I.1.5. Son :
L'aspect sonore est très important et dominant pour les
deux concerts même que c'est à des niveaux variés surtout
la qualité du son et c'est légitime parce qu'on y va pour
écouter de la musique. Malgré qu'on a remarqué un discourt
plus long pour le concert d'Imany que celui pour le concert de JMJ, ceci peut
être justifié par l'importance des mots et les paroles dans le
premier concert (musique sole), alors que le deuxième (style
électro) ne présente pas la tasse de thé de tout le monde,
surtout les découvreurs.
I.1.6. Interaction sociale :
On est aussi d'accord dans les deux cas que l'entrée de
l'artiste et son interaction avec le public est importante et
génératrice de plaisir.
I.1.7. Oublit :
Les lumières moyennes du concert d'Imany ont
était oubliées par certains interviewés que nous
étions obligé de leur montrer des photos du concert pour leur
rafraichir la mémoire, ce qui n'était pas le cas pour le concert
de JMJ.
I.1.8. Ambiance générale :
Nous avons aussi constaté que l'ambiance
générale prend une ampleur dans les discours des
interviewés on a dû intervenir pour réorienter le discourt
pour que les interviewés parlent plus des effets lumière,
l'ambiance a généré le plaisir, des images sensorielles et
l'excitation émotionnelle pour les deux concerts, ce qui est vrai et
scientifiquement prouvé car l'art est générateur
d'hédonisme selon Hirshman et Holbrook (1983) et il est perçu
dans son ensemble
62
de manière holiste ce qui nous a poussé à
chercher plus avec les interviewés pour faire en sorte de s'exprimer sur
le thème des couleurs et les lumières.
Conformément à la recherche de SOHIER (2006)
nous avons pu détecter les profils des spectateurs de musique pop et
électronique (SOHIER a étudié les spectateurs de musique
rock) qui sont : les découvreurs « je suis allée comme
ça pour découvrir », les connaisseurs qu'on a pu
détecter parmi les interviewés du concert de JMJ ce sont les
personnes qui connaissent sa musique et qui ont nommé quelques
instruments «la harpe c'est exceptionnel la harpe c'est l'instrument
en laser vert qui montait, avec lequel il jouait » , les adeptes qui
étaient présents dans le concert d'Imany « ma soeur n'a
cessé guerre de chanter toutes les chansons qu'elle connaissait par
coeur(...) on a fait du chemin pour venir assister au concert surtout qu'on ne
connaissait pas les lieux avant car je ne suis pas originaire du Grand Tunis,
on a économisé pour payer les tickets car il n'y avait pas de
tarif spécial étudiants dans la zone A et B et pour boucler la
boucle on était mouillé à cause du mauvais temps qu'il
faisait mais tout cela ne nous a pas empêché de profiter du beau
spectacle » et les festifs qui venaient pour danser et faire la
fête « je ne suis pas allé pour me faire emporter mais
plutôt pour faire la fête et danser sur de la bonne musique
».
Nous avons aussi pu remarquer que la foule dans un concert de
musique comme composante de l'ambiance affecte les spectateurs : c'est parfois
un signe d'irritation « ce qui m'a vraiment choqué c'est le
fait qu'on avait devant nous 3 anglaises qui ne connaissaient même pas
l'artiste mais qui descendaient à l'hôtel donc elles en ont
profité pour assister au concert (...) celles ci nous ont demandé
de nous taire ce qui nous a vraiment énervé » « je me
suis assise derrière et les gens se sont mis debout, je n'arrivais
à voir rien, alors je suis montée sur la chaise, et les gens
derrière moi me demandaient de m'assoir » mais cela n'a pas
empêché les visiteurs de vivre leur expérience, ou bien un
critère de se positionner en tant que connaisseur de l'artiste et le
genre musical « il y a des gens qui sont venu comme ça ils ne
savaient pas de quoi il s'agit c'est un spectacle comme d'autres »
.Et enfin c'est un critère d'évaluation de la qualité du
concert les interviewés ont cité des réponses des autres
spectateurs (le chant, la dance, etc.), la foule présente au concert est
un critère intéressant pour communiquer les concerts afin de
prendre avantage du « mimétisme » entre les groupes de
consommation artistique.
Le concert est un produit qui se consomme en groupe, par
rapport aux deux concerts les interviewés ont été
accompagnés soit par la famille ou bien des amis.
63
IX. Entretien du groupe :
Après avoir fait montré la première
tranche de vidéos contenant les concerts des deux groupes sans et avec
un minimum d'effets lumière aux interviewés. Ces derniers ont
tout d'abord critiqué l'absence de lumière pour la chanson Yellow
qui se jouait en plein jour, ils estimaient que la performance des musiciens
était médiocre par rapport à des concerts du même
groupe qu'ils ont vu sur Internet. Durant l'entretient, on a aussi
observé un ennui vers la fin et certains ont réclamé avoir
eu sommeil, c'est un signe de non excitation émotionnelle selon Russel
(1980), par contre on a observé l'excitation chez deux interviewé
qui réjouissaient des morceaux de Pink Floyd surtout les solos, on a
remarqué chez ses individus une réaction physique se manifestant
dans le fait de fermer les yeux et faire bouger les mains comme si on jouait
à la guitare ou bien suivre le rythme avec les pieds, l'aspect sonore
à pu affecter ses individus ces derniers pourront être plus
stimulé par le sens auditif que visuel. Pour la deuxième tranche,
l'ennui était moindre et on a observé une interaction chez
certains qui ont chanté et fait bouger les mains et pied avec la
musique, c'est du à l'excitation émotionnelle qui a était
remarquée par la suite dans le changement de ton des participants quand
ils parlaient des mouvements des lumières. Il y avait eu aussi une
génération d'images sensorielles fantastiques : avoir
l'impression que la scène volait et était attachée par des
cordes en laser et une image religieuse (Jésus le sauveur dans l'image
de l'artiste qui était en haut de scène et éclairé
par une lumière blanche dans la chanson de Comfortably Numb) et une
génération d'image historique : l'interviewé s'est
rappelé du film lié au concert « The Wall ». Un plaisir
éprouvé suite à la diversité des tableaux et
l'introduction de nouveaux sens tel que la vue (par les lumières) et le
toucher (par les boules dans la chanson de yellow), on a remarqué que
les interviewés on été immergé dans le concert,
cela a été exprimé par le fait de se projeter sur l'image
des spectateurs dans le show qui eux étaient plus stimulés et
actifs durant la chanson de Yellow. Et enfin la synchronisation entre
lumières de scène et musique. L'excès de taille de
l'écran dans le concert des Pinkfloyd irritait certains
interviewés qui ont estimé qu'il détourné
l'attention et ne permettait pas aux spectateurs de se concentrer sur la
musique. La qualité du son et la composition musicale sont importantes
pour générer du plaisir c'est ce qu'on a observé des
réponses physiques des interviewés durant la visualisation des
vidéos et par l'analyse de leurs discours. Quand on leur a
demandé d'imaginer le concert idéal la plus part ont choisi leur
artiste préféré dans une ambiance qui le reflète
comme artiste
64
et comme valeur musicale et qui rend l'interaction facile
entre lui et son public ainsi que l'usage créatif de moyens et outils
d'ambiance mais quand on analyse par ordre de paroles, les interviewés
ont choisi l'artiste, la musique jouée et la qualité du son en
premier, les effets lumières et outils tactiles, ensuite la foule et
l'interaction avec l'artiste (aspect social).
En résumée les résultats des entretiens pour
la méthode de récit de vie et les entretient de groupe sont
regroupés dans le tableau suivant
Méthode
|
Thème
|
Description
|
Récit de vie
|
Plaisir généré par la lumière
|
Génération de plaisir pour les deux concerts mais
à des niveaux différents selon son intensité et
mouvements
|
Excitation émotionnelle générée par
les lumières
|
L'excitation est traduite par le faite de réagir sur
les réseaux sociaux et au cours de l'entretient par un changement du ton
de la voix et une expression directe par mots ce qui a été le cas
pour les deux concerts.
|
Images sensorielles générées par les
lumières
|
Le concert de JMJ a permis la génération d'images
traduites par des métaphores et des expressions réelles ce
n'était pas le cas pour le concert d'Imany.
|
Irritation à certains effets lumineux
|
Par rapport aux deux concerts les gens était irrité
par le manque d'effets lumineux soit pour pouvoir voir l'artiste soit par
rapport à d'autres concerts.
|
Aspect social
|
L'interaction sociale de l'artiste dans les deux concerts est
génératrice de plaisir, il suffisait que l'artiste montre aux
gens qu'il est un être humain qui leur ressemble.
|
Sonorisation
|
Le son qualité et contenu est générateur de
plaisir, pour le concert de JMJ c'est la qualité et la composition
musicales et pour le concert d'Imany c'est la qualité, la composition
musicale cohérente et les paroles touchantes.
|
Ambiance générale
|
Généralement l'ambiance du concert est
génératrice d'hédonisme, c'est avec elle que les discours
commencent et elle ne cesse de revenir tout au long de l'entretient.
|
Entretient de
groupe
|
On a observé les mêmes thèmes avec quelques
différences pour certains et l'ajout de quelques uns.
|
Plaisir et lumière
|
Les interviewé ont exprimé la différence
entre des lumières projetées sur les spectateurs et les
lumières projetées ailleurs sur le sentiment d'immersion
ressenti.
|
Irritation
|
Ce thème était abordé pour exprimer un ecce
de mise en scène, pour dire que l'écran était largement
grand et déconcentrait les gens qui écoutaient la musique.
|
L'aspect tactile
|
Les interviewés ont exprimé la
nécessité du tactile pour s'immerger par la musique et dans
l'expérience en général.
|
Chapitre V : Conclusions et recommandations
théoriques et managériales :
Dans ce mémoire nous avons pu regrouper les principales
recherches dans le domaine du marketing culturel et les comparer des autres
domaines à savoir le marketing des services et le marketing des
produits. Nous avons constaté que nous sommes en face d'un domaine vaste
qui combine entre le produit et le service, qui est fortement
expérientiel, mais qui est très sensible car l'art et le
marketing sont deux notions opposées.
Ce mémoire de recherche a exploré la
consommation tunisienne des spectacles artistiques et surtout détecter
les effets des lumières de mise en scène sur la consommation
hédonique. Nous avons ainsi effectué une étude qualitative
combinant récit de vie et entretient de groupe pour pouvoir
détecter les réactions affectives des spectateurs.
Les résultats montrent que les lumières de mise
en scène participent dans la génération de
l'expérience de consommation puisqu'elle permet d'exciter le sens visuel
donc on parle du principe de multi-sensorialité (Marteau et al, 2006)
plus élevée que le spectateur va ressentir au cours du concert,
dans une optique moderne de consommateur paradoxal très limité
par le temps, un show plus composé qui touche plusieurs sens est
très avantageux et générateur d'émotions
positives.
Les lumières de mise en scène affectent les
trois caractéristiques de la consommation hédonique,
premièrement elles génèrent le plaisir quand elles sont en
cohérence avec la musique, quand elles sont en mouvement et
créatrices de surprise c'est-à-dire qu'elles excédent les
attentes des spectateurs, ce point est similaire au plaisir dans le domaine de
service quand on rencontre une offre supérieure à la demande
(Abrahams (1986)), dans le cas des concerts on a observé que plus les
participants sont satisfait des effets lumières plus ils en demandent.
Deuxièmement, les lumières dans le concert engendrent
l'excitation émotionnelle c'est-à-dire que plus le show visuel
est intense et mouvementé plus il y a génération
d'émotions surtout quand les spectateurs son submergé par les
lumières, on a pu observer une excitation qui a poussé les
interviewés à toucher les rayons de laser. Et finalement, la
production d'images sensorielles principalement fantastiques grâce
à une mise en scène de lumières compliquée et
thématisée, mais ceci dépond du chois de l'artiste comme
on a pu le détecter à travers les concerts d'Imany et JMJ. Nous
avons aussi observé une irritation légère suite à
la taille et le contenu de l'écran, qui est une composante du show
visuel et peut être une source de lumière dans certains moments,
un écran de petite taille ou excessivement
67
grand et un contenu négligé et n'est pas en
cohérence avec la musique dérange les spectateurs. En
général, cette étude à démontré que
plus le show est visuellement attractif plus il est mémorisé par
le public car il est générateur d'hédonisme, on parle
ainsi de mémoire visuelle et affective, mais la question qui se pose est
à quel niveau l'intensité de l'aspect visuel dans les spectacles
vivant reste génératrice d'hédonisme ?
Nous avons aussi observé que dans un spectacle, et
surtout un concert musical, les individus accordent beaucoup d'importance
à l'aspect sonore à savoir la qualité du son et la
composition musicale, si ces deux conditions sont présentes, le concert
devient générateur de plaisir, d'excitation émotionnelle
et d'images sensorielles comme l'a conclu Galan(2009) dans son modèle de
mesure des réponses affectives à la musique dans le cadre du
festival de Jazz.
On a pu aussi revoir les résultats des recherches de
Hirshman et Holbrook (1983) qui stipulent que l'ensemble du spectacle musical
est générateur d'hédonisme surtout quand il y a
cohérence entre les composantes de l'offre et une activation du maximum
de sens (l'ouille, la vue, le toucher et l'odorat) aussi que le produit
artistique est perçu de manière holiste.
Ainsi, on peut conclure que les lumières sont des
composantes complémentaires et non nécessaires pour un concert.
Mais leur présence, quand elles sont thématisées et en
cohérence avec la musique, génère plus de plaisir et
permet la rétention en mémoire par l'activation de plus de sens
et principalement la mémoire visuelle qui sera stimulée par les
couleurs et les mouvements. Les lumières de mise en scène font
partie du produit artistique dans le cas des concerts et contribuent
positivement dans la consommation hédonique, pour atteindre un tel
résultat il est important de se rassurer que la composante visuelle soit
créative et en cohérence avec les autres composantes de l'offre
artistique pour construire un spectacle thématisé transmetteur de
message qui permettra une perception holiste positive.
Ce mémoire vise dans son ensemble à attirer
l'attention sur le marketing des arts comme concept important et
différent du marketing traditionnel. C'est aussi une invitation à
différencier l'art des autres produits et services et de rendre le
thème de marketing culturel un thème pédagogique qu'on
enseigne aux étudiants du domaine de l'art.
Dans une pratique orientée client, cette étude
invite les dirigeants tunisiens de chercher et bénéficier des
particularités de la conception, production et vente des produits
artistiques. En ce qui concerne le mixe marketing ça représente
un outil efficace et mémorisable pour
68
communiquer des concerts et dépasser ainsi le
problème de l'intangibilité des spectacles artistiques car c'est
une variable tangible comme le son et représentative de l'offre, une
lumière de thème permet de justifier le prix des concerts qui est
parfois perçu excessif. Nous invitons les musiciens tunisiens en
particulier d'améliorer leur offre artistique et la rendre plus
hédonique et mémorisable, tout en augmentant le sentiment
d'immersion généré grâce aux lumières de mise
en scène cohérentes avec la musique. L'introduction des
lumières pourra jouer comme atout à attirer les
découvreurs curieux qui pourront devenir des fans du groupe ou du genre.
Nous proposons aussi dans ce mémoire un angle pour visionner des
problèmes des échecs de certains spectacles. Et enfin proposer
aux organisateurs de festivals un critère de choix fiable parmi d'autres
pour sélectionner les artistes qui permettront une expérience
unique garantissant le succès du festival.
Chapitre VI : Limites et voies de recherches futures :
Ce mémoire de recherche présente des limites du
point des études qualitatives exploratoires qui ne nous permettent pas
de généraliser les conclusions finales. La méthode de
récit de vie est difficile à appliquer sur des sujets pointus
comme le thème de ce mémoire car les individu se dérivent
souvent du sujet et expriment parfois des données de manière
compliquée à interpréter pour un jeune chercheur en
début de parcours. Dans l'entretient de groupe nous avons exposé
des individus à un écran dans lequel se déroulaient les
vidéos ce qui n'est pas assez conforme à la situation de se
trouver sur les lieux des concerts pour générer plus de sens.
L'étude a été effectuées par rapport à des
styles de musique occidentaux ce qui ne reflète pas la majorité
des tendances musicales des tunisiens. Et mêmes les styles de musique sur
les quels est faite l'étude ne sont pas assez variés, nous avons
seulement travaillé sur l'électro, le rock et le pop.
Cette étude a permis d'explorer un terrain de recherche
délaissé par les chercheurs en marketing en Tunisie à
savoir le marketing des arts c'est une invitation pour explorer ce domaine d'un
point de vue tunisien. En ce qui concerne cette étude en particulier
plusieurs voies s'ouvrent : on propose une étude de corrélation
entre la consommation hédonique et ses trois composantes pour voir dans
le cas de concert, laquelle est plus génératrice
d'expérience. Une question se pose est à quel niveau ou
degrés la mise en scène lumineuse peut devenir irritante aux
spectateurs ? Pratiquement pour donner aux lumières leurs formes on
diffuse de la fumée comme le mentionnait GAUDRY (2004) dans son ouvrage,
mais on a pu observer dans certains concerts comme ceux des Coldplay la
projection des lumières a été faite sur des
69
boules (Annexe 5) ce qui permet de poser la question suivante
: est-ce que la matière sur laquelle est projeté la
lumière affecte le plaisir et le degré d'immersion ? Et à
quel degré? Nous pourrons ainsi aider à découvrir une
méthode permettant de détecter le degré et la
capacité de mémorisation des images et scènes par une
personne ayant une mémoire auditive ou tactile.
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74
http://www.fascineshion.com/fr/seductive/ultra-peau/67/
75
Annexes :
Annexe 1: morceaux de musique utilisés pour
l'entretient de groupe :
76
Annexe 2: guide d'entretient de groupe
Phase introductive :
Bonjour, je tiens à vous remercier pour votre
présence aujourd'hui avec nous pour contribuer à cette recherche.
Dans ce qui va suivre nous allons faire une petite expérience pour
comprendre vos réactions vis-à-vis des concerts et leurs
composantes.
La musique ça vous dis quoi ?
Etes-vous des habitués de concerts et musique ?
Existe-t-il un concert auquel vous avez participé et
qui vous est resté en mémoire ? Phase de centrage :
Nous allons vous faire montrer des vidéos de concerts,
après on va vous posez quelques questions. (montrer les vidéos
sans effets lumière)
Connaissez-vous les artistes/chansons ?
Qu'est ce que vous en pensez ?
Qu'avez-vous senti ? ça vous rappelle quelque chose ou
quelqu'un ?
Y a-t-il une partie de particulier, un instrument, une action
qui vous a le plus touché ?
Avez-vous senti un frissonnement ? un battement de coeur
dû à l'excitation ? avez-vous sommeil ? parlez en.
Phase d'approfondissement
Passons maintenant à la deuxième partie, ce sont
les mêmes chansons mais présentées autrement (montrer les
vidéos avec effets lumière)
Que pensez-vous ?
Avez-vous senti un frissonnement ? un battement de coeur
dû à l'excitation ? avez-vous sommeil ? parlez en.
Imaginez maintenant des effets visuels que vous pensez que
l'artiste doit ajouter pour améliorer le spectacle.
Visuellement parlant quels sont les composantes qui pourront
donnez un concert extraordinaire selon vous ? (nommez les composantes et les
effets)
Phase de conclusion :
Voilà notre entretient de groupe est fini, nous vous
remercions pour votre présence.
Annexe 3: Fréquence d'abord des thèmes
pour le concert d'Imany :
Eya
27,6%
6,9%
3,4%
17,2%
10,3%
13,8%
Hedi Frini
23,5%
5,9%
0,0%
0,0%
35,3%
5,9%
Ridha el Gharbi
8,3%
8,3%
0,0%
4,2%
37,5%
8,3%
33,3%
0,0%
0,0%
0,0%
0,0%
0,0%
Wajdi
17,6%
14,7%
0,0%
0,0%
38,2%
2,9%
Zeineb Mn
33,3%
33,3%
0,0%
0,0%
33,3%
0,0%
Rabia Babay Necib
42,9%
0,0%
0,0%
0,0%
14,3%
14,3%
Fraquences relatives
22,2%
8,9%
0,7%
4,4%
27,4%
8,1%
Annexe 4: Fréquence d'abord des thèmes
pour le concert de JMJ
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Aspect auditif
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Excitation émotionnelle
|
Images sensorielles
|
Irritation
|
Plaisir
|
Aspect social
|
Ensemble
|
Oublit
|
|
Amine
|
18,2%
|
9,1%
|
0,0%
|
0,0%
|
27,3%
|
9,1%
|
36,4%
|
0,0%
|
|
Fréquences relatives Fraquences
relatives
77
Sad
Hela Ben Mabrouk
Ines Saffar et son mari
Med Saffar
Nadia Barrouta
Néji Gaça
Yassine
Fraquences relatives
Annexe 5 :

78
Table de matières :
SOMMAIRE 3
REMERCIEMENT : 5
INTRODUCTION GÉNÉRALE : 6
PARTIE I : REVUE DE LITTÉRATURE : 7
CHAPITRE I: LE MARKETING DES ARTS : 8
I. EVOLUTION DU MARKETING DES ARTS (LE CAS DE LA MUSIQUE) 8
II. LES APPROCHES DU MARKETING DES ARTS 9
III. LE MIX DE L'OFFRE CULTURELLE 12
III.1. LE PRODUIT CULTUREL 12
III.2. LA COMMUNICATION : 15
III.3. LE PRIX 16
III.4. LA DISTRIBUTION 17
CHAPITRE II : L'INDIVIDU ET L'EXPÉRIENCE DE
CONSOMMATION DES PRODUITS D'ART: 19
I. LE CONSOMMATEUR ET LA QUÊTE DE L'EXPÉRIENCE:
19
II. LA CONSOMMATION EXPÉRIENTIELLE ET
GÉNÉRATION D'HÉDONISME : 26
III. CARACTÉRISTIQUES DE LA CONSOMMATION HÉDONIQUE:
27
IV. LA SPHÈRE ET L'ATMOSPHÈRE
POUR UNE CONSOMMATION HÉDONIQUE : 31
IV.1. LA DISTINCTION ENTRE SPHÈRE ET ATMOSPHÈRE :
31
IV.2. L'EXPÉRIENCE MULTI-SENSORIELLE : 37
V. L'ÉCLAIRAGE DANS LES CONCERTS ET SPECTACLES VIVANTS :
39
V.1. LA PERCEPTION DES LUMIÈRES : 40
V.2. LA CONCEPTION DES LUMIÈRES : 44
PARTIE II : MÉTHODOLOGIE ET RÉSULTATS :
50
CHAPITRE III : MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
50
VI. MÉTHODE DE RÉCIT DE VIE : 50
VI.1. DÉFINITION ET OBJECTIFS : 50
VI.2. JUSTIFICATION DU CHOIX 51
VI.3. DÉMARCHE : 51
VII. MÉTHODE D'ENTRETIENT DE GROUPE SEMI DIRECTIF : 52
VII.1. DÉFINITION ET OBJECTIFS : 52
VII.2. LIMITES : 53
VII.3. CHOIX DE LA MÉTHODE : 53
VII.4. DÉMARCHE : 53
CHAPITRE IV : RÉSULTATS : 54
VIII. DISCOURS DE VIE : 54
VIII.1. RÉSULTATS DU CONCERT D'IMANY : 54
I.1.1. Plaisir et lumière : 55
I.1.2. Excitation émotionnelle et lumière :
55
I.1.3. Images sensorielles et lumières : 55
I.1.4. Irritation et lumière : 56
I.1.5. Son : 56
79
I.1.6. Interaction sociale : 56
I.1.7. Oubli : 56
I.1.8. Ambiance : L'ambiance en générale est
génératrice de plaisir 57
VIII.2. RÉSULTATS DU CONCERT DE JEAN MICHEL JARRE 57
I.1.1. Plaisir et lumière : 57
I.1.2. Excitation émotionnelle et lumière :
58
I.1.3. Images sensorielles et lumières : 58
I.1.4. Irritation et lumière : 58
I.1.5. Son : 58
I.1.6. Interaction sociale : 59
I.1.7. Oublit : 59
I.1.8. Ambiance générale : 59
VIII.3. RÉSULTAT COMPARATIF DES DEUX CONCERTS : 59
I.1.1. Plaisir et lumière : 60
I.1.2. Excitation émotionnelle et lumière :
60
I.1.3. Images sensorielles et lumières : 60
I.1.4. Irritation et lumière : 61
I.1.5. Son : 61
I.1.6. Interaction sociale 61
I.1.7. Oublit : 61
I.1.8. Ambiance générale 61
IX. ENTRETIEN DU GROUPE : 63
CHAPITRE V : CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
THÉORIQUES ET MANAGÉRIALES : 66
CHAPITRE VI : LIMITES ET VOIES DE RECHERCHES FUTURES :
68
BIBLIOGRAPHIE : 70
WEBOGRAPHIE : 73
ANNEXES : 75
TABLE DE MATIÈRES : 78
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