REPUBLIQUE DU BENIN
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE
LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE (MESRS)
Université d'Abomey-Calavi (UAC)
Ecole Nationale d'Administration et de la Magistrature
(ENAM)
Mémoire de Fin de formation au cycle
i
POUR L'OBTENTION DU DIPLOME DE TECHNICIEN
SUPERIEUR
Filière
Administration du Travail et de la
Sécurité Sociale
Option
Administration Générale
*****
ANNEE ACADEMIQUE :
2012 - 2013
Thème:
CONTRIBUTION A LA MISE EN OEUVRE DE LA POLITIQUE
NATIONALE DE SECURITE ET DE SANTE AU TRAVAIL DANS L'ADMINISTRATION PUBLIQUE
BENINOISE
Réalisé et soutenu
par :
Faubela JOSEPH
Sous la direction de :
Tuteur de Stage Directeur de
MémoireDr. Yacoubou IMOROU Dr. Raouf
PEREIRA
Directeur de la Santé au Travail á la Direction
Générale du Travail (DGT)
|
Enseignant-Chercheur
á l'ENAM / UAC
|
Février 2014
Identification du
jury
PRESIDENTE
HOLO Gracia
VICE-PRESIDENTE
GAZARD Gertrude
MEMBRE
DIATEMA Dramane
L'ÉCOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION ET DE MAGISTRATURE
N'ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION, NI IMPROBATION AUX OPINIONS ÉMISES
DANS CE MÉMOIRE. CES OPINIONS DOIVENT ÊTRE
CONSIDÉRÉES COMME PROPRES A LEUR AUTEUR.
Dédicaces
Je dédie ce mémoire á :
Ø Mon père JOSEPH Antinot
Ø Ma mère CARASCO Marie Marthe
Ø Ma tante CARASCO Micheline
Pour tous les sacrifices consentis en ma faveur et pour
lesquels vous avez été si souvent peu récompensés.
Recevez à travers ce travail, l'expression de ma profonde gratitude.
REMERCIEMENTS
Nos remerciements vont à l'endroit de :
Ø Dr. PEREIRA Raouf, notre maitre de
mémoire pour avoir accepté de suivre ce travail, pour son
précieux encadrement ;
Ø Dr. IMOROU Yacoubou, notre tuteur de
stage pour sa disponibilité et sa collaboration permanente ;
Ø Marie Marthe, Antinot, Micheline,
mes parents, pour leur indéfectible soutien, que
longévité leur soit donnée afin qu'ils puissent jouir du
fruit de leurs multiples efforts et sacrifices ;
Ø Gertrude, Josée, Jonathan, Mario
JOSEPH et toute la communauté haïtienne au Benin pour
votre affection et vos encouragements;
Ø tout le personnel de la Direction
Générale du Travail (DGT) ;
Ø tous ceux qui, de près ou de loin, ont
contribué à la réalisation de ce travail.
Liste des sigles
APE : Agents Permanents de l'Etat
CHS : Comité d'Hygiène et de
Sécurité
CHSCT : Comité
d'Hygiène, de Sécurité et des conditions de travail
CNSST : Commission Nationale de
Sécurité et de Santé au Travail
CNT : Conseil National du Travail
DGT : Direction Générale du
Travail
DST : Direction de la Santé au
Travail
FP : Fonction Publique
IGSEP : Inspection Générale
des Services et Emplois Publics
INFOSEC : Institut de Formation Sociale,
Economique et Civique
MTFP : Ministère du Travail et de la
Fonction Publique
OFPA : Observatoire des Fonctions
Publiques Africaines
OIT : Organisation Internationale du
Travail
PNSST : politique nationale de
sécurité et de santé au travail
SHST : Service de l'Hygiène et de la
Sécurité au Travail
SST : Sécurité et Santé
au Travail
Liste des tableaux
Tableau N° 1 : Tableau de
regroupement des problèmes par centres d'intérêts.
Tableau N° 2 :
Tableau de bord de l'étude «Contribution à la mise en oeuvre
de la Politique Nationale de Sécurité et de Santé au
Travail dans l'administration publique béninoise ».
Tableau No 3 : L'absence de
service de santé au travail au sein de l'administration publique.
Tableau No 4 :
L'inexistence d'un mécanisme de gestion des risques professionnels dans
l'administration publique et les collectivités locales.
Tableau no 5 :
L'insuffisance des ressources humaines (médecins du travail et
inspecteurs du travail).
Tableau no 6 :
Tableau de synthèse de l'étude
Liste des figures
Graphique no 1
relatif aux causes de « l'absence de service de santé au
travail au sein de l'administration publique ».
Graphique no 2
relatif aux causes de « L'inexistence d'un mécanisme de
gestion des risques professionnels dans l'administration publique et les
collectivités locales ».
Graphique no 3 relatif aux
causes de « l'insuffisance des ressources humaines qualifiées
(médecins du travail et inspecteurs du travail) ».
Glossaire de
l'étude
Administration : ensemble des services
et des agents groupés sous l'autorité des ministres ou plus
spécifiquement, placés sous une même direction pour
l'exécution d'une tâche administrative déterminée.
Fonctionnaires : personnes soumises aux
dispositions de la loi n° 86-013 du 26 février 1986 portant statut
général des Agents Permanents de l'Etat. Il s'agit des personnes
qui, nommées dans un emploi permanent, sont titularisées dans un
grade de la hiérarchie des administrations publiques, des services de
l'Etat, des collectivités locales et des établissements publics
à caractère social, culturel et scientifique.
Hygiène du travail : science qui
permet de prévoir, d'identifier, d'évaluer et de maîtriser
les facteurs et les contraintes propres au travail.
Protection : action d'aider une personne de
manière à la mettre à l'abri d'une menace, d'un danger,
des mauvais traitements physique ou moral.
Santé au travail : science
pluridisciplinaire chargée de la protection de l'Homme au travail contre
tous les agents préjudiciables à sa santé. Elle regroupe
aussi bien les règles d'hygiène, de sécurité que
celles de médecine du travail.
Sécurité et santé au
travail : ensemble de dispositions qui concourent à un
état de bien être physique, psychique et social du salarié
sur les lieux de travail.
Résumé
La Fonction Publique est l'organe exécutif de l'Etat. A
ce titre, elle est chargée de la mise en oeuvre de la politique
fixée par le gouvernement. Sa productivité dépend de la
sécurité et de la santé de chacun de ses agents.
L'objectif principal que poursuivi la sécurité et la santé
au travail est de protéger les travailleurs contre les agents
préjudiciables à leur santé. Cependant, la santé au
travail n'a pas reçu suffisamment d'attention de la part des pouvoirs
publics particulièrement celle des agents publics de l'Etat.
Ainsi, pour aborder ce problème, nous avons fixé
des objectifs. D'abord, établir l'importance de la mise en oeuvre de
service de santé au travail dans l'administration publique, ensuite
déterminer les freins de la mise en place d'un mécanisme de
gestion des risques professionnels dans l'administration publique et les
collectivités locales, enfin déterminer les conditions permettant
de développer les ressources humaines qualifiées en
sécurité et santé au travail (Inspecteurs du travail et
Médecins du Travail). Pour atteindre ces objectifs, nous avons
émis des hypothèses qui ont été testées et
vérifiées au moyen d'enquêtes basées sur un
questionnaire et un guide d'entretien. Ce qui nous a permis, par rapport
á ces différents problèmes identifiés, de proposer
des éléments de solutions appropriées a chaque
problème. Ces solutions sont la mise en place de service de santé
dans l'administration publique, l'instauration d'un mécanisme de gestion
des risques professionnels dans l'administration publique et les
collectivités locales et enfin le recrutement des médecins et
inspecteurs du travail et la promotion de leur formation.
SOMMAIRE
CHAPITRE I : Du cadre institutionnel de l'étude
au ciblage de la problématique de SST dans l'administration publique
béninoise
SECTION I : Cadre physique de l'étude et
observation de stage
Paragraphe I : Présentation physique de la
structure d'accueil du stage
Paragraphe II : Etat des lieux de la Direction de
la Santé au Travail
SECTION II : Ciblage de la problématique de
l'étude
Paragraphe I : Choix de la problématique de
sécurité et de santé au travail dans l'administration
publique béninoise et appréciation de sa pertinence
Paragraphe II : Spécification de la
problématique de sécurité et de santé au travail
dans l'administration publique béninoise et vision globale de sa
résolution
CHAPITRE II : Du cadre théorique aux
conditions de mise en oeuvre de la politique nationale de
sécurité et de santé au travail dans l'administration
publique béninoise
SECTION I : Cadre théorique et méthodologique
adoptée
Paragraphe I : Formulation des objectifs,
hypothèses et revue de littérature
Paragraphe II : Méthodologie
adoptée : approche théorique et empirique
SECTION II : Présentation des
données, vérification de la pertinence des hypothèses et
conditions de mise en oeuvre des solutions proposées
Paragraphe I: Etablissement du diagnostic et l'analyse
des données.
Paragraphe II : Approches de solutions et
conditions de mise en oeuvre de la politique de sécurité et de
santé au travail
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
INTRODUCTION
Jouir d'un état optimal de bien-être physique,
mental et social dans son travail est l'objectif que poursuivi la Santé
au Travail.
Le travail, en tant qu'activité socialement utile,
contribue grandement à la réalisation d'un individu. Cependant,
il ne devrait pas être une source de maladie qui va l'empêcher de
vivre pleinement sa vie. Aujourd'hui, les maladies professionnelles et les
accidents du travail causent de grandes souffrances et pertes humaines. Leur
coût économique est très élevé. Pourtant, les
problèmes de sécurité et de santé au travail
n'attirent pas vraiment l'attention des pouvoirs publics. Mais les
conséquences des risques professionnels ont un coût aussi bien
pour les travailleurs, l'employeur, que pour la société toute
entière. La santé au travail n'est pas seulement un capital
qu'il faut protéger mais, elle doit être considérée
comme un objectif stratégique pour lequel le travail est une ressource
et l'être humain est enjeu de développement. Pour la
protéger, une bonne politique de prévention doit être mise
en oeuvre parce que la santé au travail se gagne au quotidien dans tous
les lieux de travail.
En effet, la santé au travail est l'un des axes de
l'Agenda du Travail décent de l'OIT qui consiste à
développer la protection sociale des travailleurs via la mise en place
de normes internationales et l'assistance technique aux gouvernements et aux
partenaires sociaux. Elle s'est penchée sur la question
particulièrement á travers la convention no 155 sur la
sécurité et la santé des travailleurs qui prévoit
qu'une politique de santé et sécurité soit définie
et mise en application. Cette politique doit s'appliquer á toutes les
branches d'activité y compris celles du secteur public.
Le Bénin, dans sa constitution du 11 Décembre
1990 en son article 15 dispose : «Tout individu a droit à
la vie, à la liberté, à la sécurité et
à l'intégrité de sa personne ». Selon cet
article nul n'est autorisé à porter atteinte à la vie de
l'autre et l'autorité publique doit protéger les individus contre
les menaces ou les risques d'atteinte à la vie, à
l'intégrité physique de la personne humaine. En dépit de
cette disposition constitutionnelle, la sécurité et la
santé au travail ne constituent pas encore une priorité pour
l'État.
En effet, la sécurité et santé au
travail est l'une des attributions du Ministère chargé du
Travail et les principes fondamentaux de son exercice sont contenus
dans la loi n° 98-004 du 27 janvier 1998 portant Code du
travail en République du Bénin. Son champ d'application ne
concerne que les travailleurs des secteurs privé et parapublic.
Ceux du secteur public n'en font pas partie. Les agents publics sont
régis par le statut général des Agents Permanents de
l'État (APE) dans lequel aucune disposition relative á la
santé et sécurité au travail n'a été
définie. Pourtant, dans leur milieu de travail, ils doivent faire face
aux multiples risques liés aux conditions de travail (postures
de travail, exposition aux facteurs physiques, chimiques, biologiques et
psychosociaux).
Le Gouvernement béninois, à travers le
Ministère du Travail, de la Fonction Publique, de la Réforme
Administrative et Institutionnelle, chargé du Dialogue Social, a
élaboré depuis 2007 le document cadre de politique nationale de
sécurité et santé au travail qui priorise la
prévention des risques professionnels. Il prend en compte toutes les
catégories de travailleurs y compris ceux du secteur public.
Cependant, jusqu'á ce jour, rien n'est fait pour
améliorer les conditions de travail des agents publics. C'est ce qui
nous á amené á réfléchir sur le thème
«Contribution á la mise en oeuvre de la politique nationale
de sécurité et de santé au travail dans l'administration
publique béninoise ». Cette mise en oeuvre contribuera
à réduire les facteurs de risques qui handicapent les efforts de
production. Ceci induira un meilleur rendement au travail, un
accroissement de la productivité et une meilleure
compétitivité de l'administration publique béninoise.
Notre travail s'articule autour de
deux chapitres. Dans le premier chapitre,
nous faisons la description du cadre institutionnel de la
DGT, puis, nous procédons
au ciblage de la problématique. Et le
second chapitre présente le cadre théorique
de l'étude et les conditions de mise en
oeuvre des solutions que nous proposons.
Chapitre I :
Du cadre institutionnel de l'étude au ciblage de
la problématique de SST dans l'administration publique béninoise
Nous avons effectué notre stage dans l'une des
structures publiques de l'Etat qui est la Direction Générale du
Travail. Cette dernière, pour mener á bien les objectifs qui lui
sont assignés, se divise en plusieurs directions et chaque direction se
subdivise en services. Chaque service a une mission bien
déterminée (section 1) qui, pour l'exercer, peut faire face
á des obstacles (section II).
SECTION I : Cadre
physique de l'étude et observation de stage
La présentation du cadre physique de l'étude
fera la description de chaque direction et les différentes tâches
qui leur sont attribuées (paragraphe I) Etat des lieux de la Direction
de la Santé au Travail (paragraphe II)
Paragraphe 1 :
Présentation de la structure d'accueil du stage
Selon l'arrêté N°
331/MTPF/DC/SGM/DGT/DNT/SRT, du 10 juillet 2007 portant attributions,
organisation et fonctionnement de la Direction Générale du
Travail (DGT), ses principales attributions sont:
Ø la conception et l'élaboration des textes
législatifs, règlementaires et conventionnels en matière
du travail, de main d'oeuvre et de sécurité sociale ;
Ø les relations internationales dans le domaine du
travail ;
Ø la promotion du dialogue social ;
Ø la promotion de la santé ;
Ø la promotion de la sécurité sociale
dans tous les secteurs d'activités ;
Ø la collecte et la publication des statistiques du
travail.
La Direction Générale du Travail (DGT) comprend
quatre (4) directions techniques à savoir :
1) la Direction des Normes du Travail (DNT) ;
2) la Direction des Relations Professionnelles (DRP) ;
3) la Direction de la Sécurité Sociale et de la
Mutualité (DSSM) ;
4) la Direction de la Santé au Travail (DST).
Pour que ces différentes directions puissent remplir
leur fonction, elles se subdivisent en plusieurs services.
A. La Direction des Normes du Travail (DNT) et la
Direction des Relations Professionnelles (DRP)
La Direction des Normes du Travail assure la promotion des
droits fondamentaux en matière du travail, propose la ratification des
conventions de l'Organisation Internationale du Travail, prépare les
dossiers de soumission des normes internationales nouvellement adoptées.
Elle élabore les textes législatifs et règlementaires en
matière de travail et centralise toutes documentations et informations
concernant la réglementation nationale et internationale du travail.
Elle comprend cinq (05) services dont :
- le Service des Normes Internationales du Travail (SNIT) ;
- le Service de la Réglementation du Travail (SRT) ;
- le Service de la Documentation et de l'Information sur les
Normes du Travail (SDINT) ;
- le Service la Promotion des Droits Fondamentaux au Travail
(SPDFT) ;
- le Service de la Promotion de la Lutte contre le Travail des
Enfants (SPLCTE).
La Direction des Relations Professionnelles (DRP), Selon
l'article 21 de l'arrêté ci-dessus cité, anime les
relations entre les pouvoirs publics et les syndicats d'employeurs et de
travailleurs par la promotion du dialogue social. Elle contrôle les
conditions générales du travail dans les entreprises
privées et semi-publiques régies par le code du travail. Elle
comprend un secrétariat et quatre (04) autres services qui
sont :
a) le Service des Relations Interprofessionnelles (SRI) ;
b) le Service de la Médiation et de l'Inspection du
Travail (SMIT) ;
c) le Service de la Main-d'oeuvre et de la Statistique (SMOS)
;
d) le Secrétariat Permanent du Conseil National du
Travail (SP-CNT).
Ces services méritent une attention
particulière.
Ø le service des relations interprofessionnelles (SRI)
qui est chargé essentiellement :
- de l'étude des projets de règlement
intérieur introduits par les employeurs disposant d'une ou plusieurs
entreprises sur le territoire national ;
- de l'étude des projets de convention collectives et
accords d'établissements et de la procédure de négociation
de ces conventions collectifs et accords d'établissements.
Ce service est animé par deux agents, le chef service
et un stagiaire. Ce bureau est très encombré par des anciens
dossiers qui dégagent de la poussière. On peut dire que
ces employés sont exposés á des risques professionnels et
un manque de personnel.
Ø le service de médiation et de l'inspection du
travail (SMI) est chargé particulièrement :
- de la conciliation des partenaires sociaux ;
- de l'étude des conditions générales de
travail dans les entreprises semi-publiques et privées ;
- de la coordination des activités d'inspection du
travail ;
- de la synthèse des rapports d'inspection du
travail.
Considérant les différentes attributions de ce
service, les agents sont soumis á une pression de travail
génératrice de stress.
Ø Le service de la main d'oeuvre et de la statistique
du travail s'occupe principalement :
- de la délivrance des permis de travail ;
- de l'étude des dossiers de demande
d'agrément
- de la collecte, de la compilation et de la publication de la
statistique du travail.
Le local qui abrite ce service est très étroit,
mal ventilé et la non étanchéité des parois
explique la présence de moisissures causées par
l'humidité, donc l'exposition á des facteurs de risques
dont la poussière et l'humidité.
B. La Direction de la Sécurité Sociale
et de la Mutualité (DSSM) et la Direction de la Santé au Travail
(DST)
La Direction de la Sécurité Sociale et de la
Mutualité (DSSM) élabore et assure le suivi de la mise en oeuvre
de la politique de l'Etat en matière de sécurité sociale,
conçoit, en liaison avec le Comité National d'Orientation de la
Prévoyance Sociale, un programme d'extension de la
sécurité sociale.
Elle suit l'élaboration, l'exécution et
l'évaluation des différents projets de sécurité
sociale et coordonne l'activité des mutuelles de sécurité
sociale pour les travailleurs du secteur informel et les travailleurs
indépendants. Cette Direction comprend un secrétariat et trois
(03) services que sont :
a) le Service des Etudes (SE) ;
b) le Service de la Communication (SC) ;
c) le Service du Suivi des Activité des Mutuelles
(SSAM).
Cette direction comprend un seul agent qui doit s'occuper
l'ensemble des tâches. Donc, il y a un manque de
personnel.
La Direction de la santé au travail (DST) est
chargée de la conception et de l'élaboration des avant-projets de
texte en matière de santé au travail et du suivi de la politique
nationale de santé au travail.
Elle s'occupe de l'étude des conditions de santé
au travail, de la recherche en santé au travail et de l'éducation
des travailleurs, et des employeurs en matière de santé au
travail. Elle coordonne au plan national des activités des
Comités d'Hygiène et de Sécurité.
La Direction de la Santé au Travail (DST) est
composée d'un secrétariat et de cinq (05) autres services
à savoir :
a) le Service de l'Hygiène et de la
Sécurité au Travail (SHST) ;
b) le Service de la Documentation et de l'Information en
Santé et Sécurité au Travail (SDI/SST) ;
c) le Service de la Médecine du Travail (SMT) ;
d) le Service de la Coordination des Activités des
Comités d'Hygiène et de Sécurité (SCA/CHS) ;
e) le Secrétariat Permanent de la Commission Nationale
de Sécurité et Santé au Travail (SP-CNSST).
La DGT assure aussi le Secrétariat Permanent du
Comité National d'Orientation de la Prévoyance Sociale (PNOPS).
Elle est dirigée par un Directeur Général nommé
par décret pris en conseil des Ministres.
Aux termes de l'article 57 de l'Arrêté n°
331/MTFP/DC/SGM/DGT/DNT/SRT, portant attributions, organisation et fonctionnent
de la Direction Générale du Travail, il est chargé
d'assurer une coordination de proximité des activités des
directions techniques relevant de son autorité. Elle est placée
sous l'autorité directe du Secrétaire Général du
Ministère.
Paragraphe II : Etat des
lieux de la Direction de la Santé au Travail
Les observations découlant de notre stage (A) nous
permettent de procéder á l'inventaire des atouts et des
faiblesses et de dresser le tableau des différentes
problématiques identifiées (B).
A. Observations sur le fonctionnement des services de
la Direction de la santé au Travail
Chaque service de la DST présente des
spécificités et des problèmes particuliers en fonction des
tâches qui lui sont assignées.
Ø Observations liées au fonctionnement
du SHST
Le Service de l'Hygiène et de la
Sécurité au Travail (SHST) est chargé d'évaluer
les facteurs de nuisances physiques et chimiques en milieu de travail. Ces
facteurs sont essentiellement le bruit, les températures,
l'humidité relative, la concentration de poussière dans l'air.
A cet effet, les appareils de mesure ci-après sont
utilisés. Il s'agit du sonomètre pour l'évaluation
quantitative du bruit, du psychromètre à fronde et du
thermo-hygromètre pour la mesure de la températures sèche,
humide et de l'humidité relative, du détecteur de
poussière, du dosimètre pour la détection des rayonnements
ionisants.
Ce service s'occupe aussi de la programmation des
activités d'évaluation des conditions de travail dans les
entreprises en ce qui concerne l'organisation du travail, la
sécurité des machines, les postures de travail, la manutention,
la cartographie des risques professionnels.
Le SHST est animé par un agent qui exécute
toutes les tâches qui sont du ressort de ce service. Ce seul agent est
sur le point d'aller à la retraite et ceci peut entraîner la
fermeture de ce service. Nous pouvons donc conclure à un
manque de personnel et á une surcharge de travail.
Ø Observations liées au
fonctionnement du Service de la Documentation et de l'Information en
Sécurité et Santé au Travail (SDI/SST).
Le SDI/SST est chargé de la gestion de la
documentation. Cette documentation est très diversifiée car elle
est composée de nombreux ouvrages abordant la question de la
sécurité et de la santé au travail dans la plupart des
secteurs d'activités ainsi que des recueils de textes juridiques
nationaux et internationaux. Il devrait s'occuper aussi de la rédaction
et de la publication des lettres d'information en matière de
Sécurité et de Santé au travail, de la création
de supports de collecte d'informations en Sécurité et
Santé au Travail, la gestion de la base de données sur la
Sécurité et la Santé au travail, malheureusement, il ne
dispose pas d'un système informatisé de gestion de la
documentation. Ceci constitue une entrave à la réalisation d'une
base de données en la matière. Ce service n'est pas fonctionnel
á cause du non recrutement d'un documentaliste formé.
Ø Observations liées au fonctionnement
du SCA/CHS
Le Service de la Coordination des Activités des
Comités d'Hygiène et de Sécurité (SCA/CHS) est
chargé de la coordination des Comités d'Hygiène et de
Sécurité (CHS) au sein des entreprises sur le plan national.
La réussite des activités du SCA/CHS
dépend des actions entreprises par les Directions Départementales
du Travail et de la Fonction Publique, qui agissent au niveau
opérationnel. En effet, le SCA/CHS est chargé de centraliser les
programmes d'activités des CHS.
Pour ce faire, les CHS doivent faire parvenir leur programme
d'activités au niveau de ce service par le biais des Directions
Départementales du Travail et de la Fonction Publique. En effet, le
rôle assigné aux CHS est de promouvoir la sécurité
et la santé au travail au sein des entreprises par la prévention
des risques professionnels dans tous les secteurs régis par le code du
travail. Cependant jusqu'à ce jour, ils sont inexistants dans le secteur
public en dépit des nombreux risques que courent les agents de l'Etat.
En matière de santé et de sécurité au travail, le
secteur privé est beaucoup plus avancé que le secteur public.
La loi N° 98-004 du 27 Janvier 1998 portant code du
travail en République du Benin dispose en son article 187 :
« Un comité d'hygiène et de sécurité est
obligatoirement créé dans tout établissement ou entreprise
assujetti au présent code ». Pour la Fonction Publique, il n'y
a aucune disposition relative á la santé et la
sécurité au travail.
Le décret N° 2007-410 du 31 août 2007
portant approbation du document cadre de la Politique Nationale de
Sécurité et Santé au Travail en République du
Benin, affirme que malgré les multiples actions menées dans
ce domaine, la non couverture des fonctionnaires constitue un problème
majeur á l'effectivité de la promotion de la
sécurité et santé.
Donc nous pouvons affirmer qu'il y a une inexistence
d'un mécanisme de gestion des risques professionnels dans
l'administration publique et les collectivités locales.
Ce service propose aussi, des formations en matière de
sécurité et de santé au travail pour les CHS. Mais les
Inspecteurs du Travail admettent que ces formations ne sont pas suffisantes
pour couvrir toutes les entreprises. En outre, il faut faire remarquer
que les formations ne sont pas seulement du ressort des Inspecteurs du
Travail.
C'est aussi une obligation des employeurs afin que les membres
des CHS remplissent efficacement leur rôle. Mais les employeurs ne font
pas de cette prescription une nécessité. Donc il y a un
manque de formation et d'information en matière de
sécurité et santé au travail pour les employeurs et les
membres du CHS.
Ø Observations liées au fonctionnement
du Service de la Médecine au Travail (SMT)
Le Service de la Médecine du Travail (SMT) est
chargé de l'étude des rapports d'activités des services
de santé au Travail des entreprises et du suivi de leurs
activités.
Pour le secteur privé et parapublic, le code du travail
béninois, en son article 194, dispose
que : « Tout chef d'entreprise ou
d'établissement doit organiser un service de santé au travail au
profit des travailleurs qu'il emploie...ce service consiste á surveiller
les conditions d'hygiène et de sécurité au travail de
l'entreprise, les risques de contagion et l'état de santé du
travailleur, de son épouse et de ses enfants et á prendre les
mesures de prévention appropriées en même temps qu'á
assurer les soins médicaux nécessaires en conformité aux
dispositions de la présente section ».
C'est une obligation pour l'employeur de garantir la
santé à ses travailleurs tout en prenant des mesures
préventives pour empêcher la survenance des accidents du travail
et des maladies professionnelles.
Toutefois, pour le secteur public, le texte qui régit
les Agents Permanents de l'Etat (APE) reste muet sur ce sujet. Aucun texte
réglementaire ne prévoit la création d'un tel service dans
la Fonction Publique. Nous pouvons conclure donc à une absence
de service de santé au travail au sein de l'administration publique.
Cette situation constitue un véritable frein à la
réalisation du rapport annuel sur la situation de la santé au
travail au Bénin.
Ce rapport annuel n'étant pas fiable, il est
difficile de prendre des mesures de prévention qui amélioreraient
les conditions de travail de ces travailleurs qui se trouvent exposés
à cette situation.
Le SMT assure également la formation des acteurs
sociaux (employeurs et travailleurs) en matière de
sécurité et de santé au travail. Ce service est
animé par un seul agent qui a plusieurs autres obligations, par
conséquent, nous pouvons souligner une insuffisance de
personnel particulièrement de Médecins du Travail et à un
surcroît de charge de travail.
Le SMT s'occupe aussi de l'étude des dossiers de
demande d'agrément des services de santé au travail des
entreprises et de ceux des médecins du travail.
Il assure également la réalisation
d'expertise et autres examens médicaux en santé au travail et la
visite médicale d'aptitude pour apprentis et travailleurs
expatriés.
Ø Observations liées au fonctionnement
du SP-CNSST
Le Secrétariat Permanent de la Commission Nationale de
Sécurité et Santé au Travail (SP-CNSST) a pour rôle
l'étude des questions relatives à l'hygiène et à
la sécurité en milieu de travail. A ce titre, elle est
chargée d'émettre toutes suggestions et tous avis sur la
règlementation en matière de sécurité et de
santé au travail ainsi que sur l'orientation et la mise en application
de la politique nationale de prévention des risques professionnels.
Par ailleurs, elle doit assurer la coopération avec
toutes les structures intervenant dans le domaine de la sécurité
et de la santé au travail comme c'est prévu dans le document
cadre de Politique Nationale de Sécurité et de Santé au
travail.
Certaines insuffisances sont communes à tous les
services de la DGT comme l'exiguïté, le mauvais
aménagement et l'encombrement des locaux, l'instabilité du
courant électrique, la mauvaise ventilation des bureaux, le manque de
motivation du personnel, le stress au travail.
Nous avons aussi constaté une ambiance de
travail chaleureuse et conviviale, une disponibilité des Inspecteurs
du Travail malgré leurs nombreuses attributions ; il existe une
véritable collaboration entre les Inspecteurs du Travail de cette
direction car ils visent les mêmes objectifs et ont un sens du
professionnalisme ; le cadre de travail est calme et un dévouement total
des Inspecteurs du Travail chargés de cette direction.
L'analyse du fonctionnement de ces directions nous a permis de
faire des constats issus de nos observations de stage que nous avons
regroupés selon qu'il s'agisse de forces ou de faiblesses pour la
DGT.
B. Inventaire des forces et faiblesses et leur
regroupement par centres d'intérêt
L'état des lieux relatif à notre sujet de
recherche se résume en un ensemble de forces et faiblesses qui se
regroupent par centres d'intérêt en vue du choix de la
problématique de l'étude et de la formulation du sujet.
1. Inventaire des forces
Ø ambiance de travail conviviale ;
Ø dévouement des Inspecteurs du
Travail ;
Ø existence d'une bibliothèque très
diversifiée ;
Ø réalisation des visites médicales
d'aptitude pour les apprentis et les travailleurs expatriés ;
Ø salubrité relative de certains
services ;
Ø existence d'interphone ;
Ø existence d'une connexion internet.
2. Inventaire des faiblesses
Ø Le manque de Ressources
Humaines (Médecins du travail et Inspecteurs du travail ;
Ø l'absence de service de santé au travail dans
l'administration publique ;
Ø la surcharge mentale
Ø l'exiguïté, le mauvais aménagement
et l'encombrement des locaux ;
Ø le manque de motivation chez le personnel ;
Ø L'insuffisance des séances de formation et
d'information au profit des partenaires sociaux et des membres des
CHS ;
Ø le stress au travail ;
Ø l'inexistence d'un mécanisme de gestion des
risques professionnels dans l'administration publique et les
collectivités locales;
Ø l'instabilité du courant
électrique ;
Ø la mauvaise ventilation des lieux de travail ;
Ø la présence de plusieurs facteurs de nuisances
sur les lieux de travail.
Suite á cet inventaire, nous avons regroupé les
faiblesses par centres d'intérêt (Tableau 1)
Tableau
no1 : Tableau de regroupement des problèmes par
centres d'intérêts
Centres d'intérêt
|
Problèmes spécifiques
|
Problèmes
généraux
|
Problématiques
|
Risques psychosociaux
|
Manque de motivation du personnel ;
Surcharge mentale ;
Stress lié au travail.
|
Surcharge et stress au travail
|
Problématique des risques psychosociaux en milieu du
travail
|
Ressources Humaines
|
Manque de Ressources Humaines ;
Manque de formation et d'information pour les employeurs et les
membres du CHS.
|
Besoins en ressources humaines
|
Problématique du renforcement
des capacités du personnel de la DST
|
Conditions de travail
|
Exiguïté et mauvais aménagement des
locaux ;
Encombrement des bureaux ;
Instabilité du courant
électricité ;
Manque d'aération dans les bureaux
|
Environnement de travail et travail sur l'écran de
visualisation
|
Nécessité de la bonne application des mesures
d'hygiène et de sécurité à la DGT.
|
Politique de Santé et sécurité
au travail
|
Absence de services de santé au travail au sein de
l'administration publique;
Inexistence d'un mécanisme de gestion des risques
professionnels dans l'administration publique et les collectivités
locales ;
Insuffisance de ressources humaines qualifiées
(Inspecteurs du travail et Médecins du Travail) ;
Exposition á des risques professionnels.
|
Absence d'un mécanisme de gestion de la
sécurité et de la santé au travail
|
Contribution á la mise en oeuvre de la Politique
nationale de santé et de sécurité au travail dans
l'administration publique béninoise
|
Source : réalisé par son
auteur
SECTION II- Ciblage de la
problématique de l'étude
L'appréciation du champ de l'étude passe par le
choix de la problématique (paragraphe I) et un aperçu global de
sa résolution (paragraphe II)
Paragraphe I : Choix de la
problématique de la SST dans l'administration publique béninoise
et appréciation de sa pertinence
En choisissant l'une de ces problématiques (A) nous
sommes en mesure d'apprécier son importance dans le monde du travail.
A. Choix de la problématique
Selon notre observation issue du lieu de stage, nous avons
identifié quatre (04) problématiques :
Ø problématique des risques psychosociaux
liés au travail ;
Ø problématique du renforcement des
capacités du personnel de la DST ;
Ø nécessité de la bonne application des
mesures d'hygiène et de sécurité au travail à
la DGT;
Ø contribution á la mise en oeuvre de la
politique nationale de sécurité et de santé au travail
dans l'administration publique béninoise.
La performance de la DGT repose sur la résolution de
chacune de ces problématiques. Cependant, tous n'ont pas la même
importance. Donc nous allons procéder à leur suppression
successive tout en précisant l'utilité de leur
résolution.
Pour la première problématique identifiée
qui est relative à la « problématique des
risques psychosociaux en milieu du travail », elle constitue l'un
des principaux facteurs de risques dans le monde du travail. Les risques
psychosociaux sont subtils et très dévastateurs. Cependant, ce
problème ne relève pas de notre compétence aussi
n'aurons-nous pas assez d'éléments pour l'aborder dans le cadre
de ce mémoire.
S'agissant de la deuxième problématique qui se
rapporte à la « problématique du renforcement des
capacités du personnel de la DST », elle n'est pas
spécifiquement liée à la structure. C'est un
problème d'envergure nationale. Par conséquent, l'aborder ne
permettrait pas d'en cerner tous les contours.
Quant à la troisième problématique qui
est la « nécessité de la bonne application des
mesures d'hygiène et de sécurité au travail à la
DGT », elle se rapporte au respect des mesures normatives,
légales et réglementaires en matière de
sécurité et santé au travail pour une meilleure
prévention des risques professionnels. Cette protection est
assurée par le droit du travail qui est un droit protecteur du
travailleur et un droit évolutif. Il reconnait au travailleur le droit
á une protection contre la survenance du risque lié á son
travail et les moyens de le prévenir, afin de lui assurer la
santé au travail. Cependant, ce thème ne fera pas l'objet de
notre étude.
La quatrième problématique est relative à
la « contribution mise en oeuvre de la politique nationale de
sécurité et santé au travail dans l'administration
publique béninoise ».
En effet, le comité mixte OIT/OMS en 1950
définit « La santé au travail comme une activité
multidisciplinaire qui a pour but de promouvoir et de maintenir le plus haut
degré de bien-être physique mental et social des travailleurs dans
toutes les professions ; de prévenir tout dommage causé
á la santé de ceux-ci par les conditions de
travail...»1(*).
Tout ceci traduit l'étroite relation qui existe entre la santé et
le travail. Le travail peut avoir un effet négatif ou positif sur la
santé, alors que l'état de santé du travailleur, lui, se
répercute sur son travail et sa productivité. De ce fait, il
importe, pour répondre de façon adéquate á ces
besoins, de définir une politique de santé et de
sécurité au travail qui constituerait l'ensemble des solutions
adaptées aux principales questions soulevées dans l'analyse de la
situation existante.
D'où, le choix de ce thème qui est
« contribution á la mise en oeuvre de la politique
nationale de sécurité et de santé au travail dans
l'administration publique béninoise » dont nous
apprécions la pertinence.
B- Appréciation de la pertinence de la
problématique
La santé au travail est la source du
développement de toute société. Elle fait partie des
droits fondamentaux de l'homme.
L'article 3 de la déclaration universelle des droits de
l'homme proclamée en 1948, stipule : « tout individu a droit
á la vie, á la liberté et á la sûreté
de sa personne ». Dans son préambule, la constitution de l'OIT
déclare que « la protection des travailleurs contre les
maladies générales ou professionnelles et les accidents du
travail » est une condition préalable a « une paix
durable ».
Comme le préconisent les instruments internationaux
relatifs aux droits humains, certains Etats comme le Canada et la France, ont
introduit des réglementations légales dans leur ordre juridique
relatives á la santé et á la sécurité au
travail. A l'instar de ces Etats, le pouvoir public béninois, conscient
que la bonne santé de sa population est une ressource majeure pour le
développement social, économique et individuel, dispose dans sa
constitution du 11 décembre 1990 en son article 8 que « la
personne humaine est sacrée et inviolable. L'Etat a l'obligation absolue
de la respecter et de la protéger. Il lui garantit un plein
épanouissement. A cet effet il assure á ses citoyens légal
accès á la santé ...». L'expression «
sacrée » montre le niveau de considération pour la personne
humaine qui est par ailleurs inviolable, donc ne doit pas subir des atteintes
indues. Si cette disposition n'est pas admise par tous, l'Etat a
néanmoins l'obligation de respecter et de protéger sans faille la
personne humaine. Donc, il doit garantir á tous les travailleurs des
conditions de travail sûres et saines, qu'ils exercent leur
activité dans les champs, les bureaux ou autres lieux de travail. C'est
dans cette optique que le législateur béninois a adopté le
27 janvier 1998 la loi 98-004 portant code du travail en République du
Benin qui régit le secteur privé et parapublic.
En effet, le chapitre IV du titre IV de cette loi est
intitulée : "de la sécurité et de la santé
au travail, des services sociaux des entreprises"2(*).
Néanmoins, ces dispositions visent á
protéger les travailleurs certes, mais ayant un statut bien
déterminé. Car l'article 2, paragraphe 2 du code
ci-dessus-cité stipule : « Sont exclues du champ
d'application du présent code, les personnes nommées dans un
emploi permanent d'un cadre d'une administration publique ».
Par ailleurs, la loi No 86-013 du 26 Février
1986 portant statut général des APE, modifiée par la
décision-loi No 89-006 du 12 Avril 1989 et la loi No
2004-27 du 31 janvier 2005, ne prévoit aucune disposition relative
á la santé et la sécurité au travail des
fonctionnaires. En effet, les dispositions de ladite loi ne portent que sur le
recrutement, le déroulement des carrières, les droits et devoirs
des fonctionnaires, le régime disciplinaire, la cessation temporaire et
définitive de fonction des agents permanents de l'Etat. Aucune
disposition relative aux mesures de sécurité et de santé
au travail n'a été clairement définie au plan national au
sens des conventions No 161 sur les services de santé au
travail et No 155 sur la sécurité et la santé
des travailleurs pour les fonctionnaires.
Cependant, la fonction publique est l'organe chargé de
la mise en oeuvre de la politique de l'Etat. Elle est comme un
exécutant, chargé d'appliquer les orientations fixées par
les détenteurs du pouvoir politique. Elle constitue le bras
séculier sur lequel il se repose. Si L'Etat veille à ce que les
travailleurs des secteurs régis par le code du travail soient bien
protégés, pourquoi ceux du secteur public en sont
écartés ?
C'est dans cette optique que l'Etat béninois a
élaboré un document cadre de politique nationale de
sécurité et de santé au travail dans lequel tous les
travailleurs sont pris en compte. Cependant, jusqu'á ce jour, ce
document n'est pas encore mis en application. Or, une administration forte,
performante et compétitive, repose sur la bonne santé de ses
agents. D'où l'intérêt de l'Etat à assurer la
sécurité et la santé de ses agents.
C'est ce qui nous a amené á
réfléchir sur ce thème « contribution
á la mise en oeuvre de la politique nationale de sécurité
et de santé au travail dans l'administration publique
béninoise ».
Paragraphe II :
Spécification de la problématique et vision globale de
résolution
Le choix de la problématique (A) nous permettra de
dégager la vision globale de résolution (B).
A. Spécification de la problématique de
la SST dans l'administration publique béninoise
Pour mieux cerner cette problématique, il convient de
la scinder en problème général et en problèmes
spécifiques. Aussi, sont-ils ceux retenus dans la perspective de
protéger les fonctionnaires contre les risques liés á leur
emploi.
Le problème général est la non protection
des fonctionnaires contre les risques liés á leur emploi. Il peut
se manifester sous plusieurs formes qui constituent les problèmes
spécifiques que sont :
Ø absence de service de santé au travail au
sein de l'administration publique;
Ø inexistence d'un mécanisme de gestion des
risques professionnels dans l'administration publique et les
collectivités locales ;
Ø Insuffisance de ressources humaines
qualifiées (Inspecteurs du travail et Médecins du Travail,
préventeurs, ingénieurs en sécurité et santé
au travail).
Ces trois problèmes constituent le squelette sur lequel
se repose la mise en oeuvre de la politique de santé au travail dans
l'administration publique dont leurs résolutions auront pour
conséquence l'amélioration de la santé de tous les
fonctionnaires et l'accroissement de leur productivité.
B. Vision globale de résolution de la
problématique
La solution à cette problématique permettra
d'avoir une administration capable d'exécuter les objectifs du
gouvernement. La problématique étant déjà
formulée et spécifiée, il convient de déterminer
les moyens appropriés pour parvenir á sa résolution.
1. Absence de service de santé au travail au sein
de l'administration publique
Les risques professionnels constituent une menace pour la
santé de tout travailleur, un défi pour les Etats qui se trouvent
en proie à ce fléau universel. En effet, la maitrise des risques
professionnels passe d'abord par une bonne politique de prévention qui
doit être mise en place par des structures données. Ces structures
auront pour rôle de surveiller les conditions d'hygiène et de
sécurité au travail dans les entreprises. Car,
l'amélioration des conditions de travail, en favorisant le
bien-être des agents, est un élément essentiel d'une
gestion moderne et dynamique des ressources humaines. La finalité est la
meilleure qualité du service public.
2. Inexistence d'un mécanisme de gestion des risques
professionnels dans l'administration publique et les collectivités
locales
L'instauration d'un dispositif relatif á la
sécurité et la santé au travail, dans lequel
l'élément de base est l'homme au travail, permettra de
protéger les agents de l'Etat contre les facteurs de risques
présents dans l'environnement de travail.
3. Manque de ressources humaines qualifiées en
matière de sécurité et de santé au travail
(Inspecteurs du travail et Médecins du Travail)
Les professionnels de la santé au travail ont un
rôle important à jouer d'une part sur le plan du savoir et des
connaissances, et d'autre part, sur le plan de la mise en pratique de principes
de prévention. Ils permettront de faire le diagnostic précoce des
maladies professionnelles.
Cette vision globale de résolution nous guide á
la formulation des objectifs et hypothèses de l'étude d'une part
et á la revue de littérature d'autre part.
Du cadre théorique de l'étude aux
conditions de mise en oeuvre de la PNSST dans l'administration publique
béninoise
Le cadre théorique constitue la base de toute
réalisation d'une étude d'ordre scientifique. Ce chapitre est
consacré á la présentation du cadre théorique
(Section I) et les conditions des solutions proposées (Section II).
SECTION I- Cadre
théorique et méthodologique adoptée
Avant de définir la méthodologie que nous allons
adopter (paragraphe II), nous formulons les objectifs et hypothèses de
notre étude puis nous faisons le point des connaissances sur les
problèmes en résolution (paragraphe I)
Paragraphe I : Formulation
des objectifs, hypothèses et revue de littérature
Cette partie est consacrée á la formulation des
objectifs et hypothèses de recherche (A) et á la revue de
littérature de chaque hypothèse formulée (B).
A. Formulation des objectifs et hypothèses de
recherche
La formulation des objectifs relatifs á chaque
problème (1) nous permet de déterminer les causes et les
hypothèses qui en découlent (2).
1. La fixation des objectifs de recherche
Les objectifs qui sont formulés sont relatifs au
problème général et aux problèmes
spécifiques.
a) Objectif général
Contribuer à la mise en oeuvre de la politique
nationale de Sécurité et de Santé au Travail dans
l'administration publique béninoise pour une meilleure
productivité.
b) Objectifs spécifiques
Ils sont formulés par rapport aux problèmes
spécifiques :
· établir l'importance de la mise en oeuvre de
service de santé au travail dans l'administration publique (objectif
spécifique no1)
· déterminer les freins de la mise en place d'un
mécanisme de gestion des risques professionnels dans l'administration
publique et les collectivités locales (objectif spécifique
no2)
· déterminer les conditions permettant de
développer les ressources humaines qualifiées en matière
de sécurité et santé au travail (Inspecteurs du travail et
Médecins du Travail) (objectif spécifique
no3).
2. Causes et hypothèses relatives aux problèmes
en résolution et réalisation du tableau de bord
Dans cette partie, nous déterminons les causes qui sont
supposées être à la base de chaque problème
spécifique et nous formulons l'hypothèse à partir de la
vraie cause.
a) cause et hypothèse relative au
problème spécifique n° 1 qui est l'absence de
service de santé au travail au sein de l'administration
publique :
Durant la période de notre stage rotatoire qui s'est
déroulé à la DGT, nous avons pu remarquer la
nécessité de mettre en place un système de
prévention contre les facteurs de risques qui sont présents dans
l'environnement de travail. Ces facteurs peuvent être physiques,
chimiques, biologiques ou psychologiques. Certains agents sont exposés
á des facteurs de risques tels que l'éclairage insuffisant, la
poussière, le stress. Par contre, l'administration publique n'a pas
connu une approche visant la protection des fonctionnaires contre les risques
professionnels. En dehors de quelques droits de congés pour raison de
santé accordés aux fonctionnaires à travers le statut
général de la fonction publique, la santé et
sécurité au travail n'ont pas reçu la place qu'elles
méritent à l'instar des autres pays.
En effet, au Bénin, le cadre juridique de la
carrière des fonctionnaires en se référant principalement
à la Loi N° 86-013 du 26 février 1986 portant Statut
Général des APE, on constate que le contenu de ce texte ne
reflète pas la volonté d'une prévention des risques
professionnels dans l'Administration publique.
En cas d'accidents du travail ou de maladies professionnelles,
ils n'ont droit qu'à une prise en charge qui couvre les 4/5 des frais
médicaux et d'hospitalisation dans les centres de santé
agréés par l'Etat. Les frais pharmaceutiques sont
entièrement à la charge des fonctionnaires.
Cependant, toute atteinte à la santé d'un
travailleur risque de nuire à l'exécution de ses tâches.
Mais qu'est ce qui justifie ce manquement de la part de l'Etat ? Une
hypothèse peut être émise, la faible priorité
donnée aux soins préventifs. Car en voulant assurer une
réparation aux salariés, la sécurité sociale a eu
un effet négatif, caractérisé par la faiblesse de la
politique de prévention. Ainsi nous formulons notre hypothèse
« la faible priorité donnée à la
prévention est à la base de l'absence de service de santé
au travail dans l'administration publique ».
b) Cause et hypothèse relatives á
l'inexistence d'un mécanisme de gestion des risques professionnels dans
l'administration publique et les collectivités
locales :
Le droit à des conditions de travail sûres et
salubres a été la préoccupation de nombreux instruments
internationaux. Le pacte international relatif aux droits économiques,
sociaux et culturels, en ces articles 6 et 7b reconnaît à tous les
travailleurs le droit à des « conditions de travail justes et
favorables ». Il ne doit pas subir du fait de son travail une
quelconque détérioration de sa santé. Il a l'obligation,
á la fin de son contrat de travail, d'être en l'état qui
était le sien à l'embauche. Sa protection contre les risques
professionnels doit être assurée car les conséquences de ce
phénomène se traduisent par des souffrances humaines et des
coûts économiques énormes. Ils appauvrissent parfois les
travailleurs et leur famille, réduisent la productivité et la
capacité de travail et entrainent des dépenses en santé
pour l'Etat. C'est pourquoi, la mise en place d'un tel système ne
devrait pas être considérée comme une charge, mais au
contraire comme un investissement, indispensable pour promouvoir
l'économie et le développement. Donc, le travailleur est le
moteur de l'économie nationale, et ce moteur doit être entretenu
pour demeurer en bon état de marche. Ce bon état de marche ne
dépend que de l'existence d'un dispositif en matière
d'hygiène et de sécurité au travail. Or, ce dispositif
n'existe pas dans l'administration publique. La cause qui justifie ce
problème peut être soit le manque de volonté des pouvoirs
publics soit le manque de moyens matériels financiers et humains.
Donc l'hypothèse est « l'inexistence d'un
mécanisme de gestion des risques professionnels dans l'administration
publique et les collectivités locales est dû au manque de
volonté des pouvoirs publics ou au manque des ressources humaines,
matérielles et financières ».
c) Cause et hypothèse spécifique
n° 3 relatives à l'insuffisance des ressources humaines
qualifiées (médecins du travail et inspecteurs du
travail) :
Les causes qui supposent être á la base de
l'insuffisance des ressources humaines est le manque de personnel
(médecins et inspecteurs du travail) formé dans ce domaine ou le
non recrutement des médecins et inspecteurs du travail dans la fonction
publique.
Pour le fonctionnement d'un système de gestion des
risques professionnels, les ressources humaines suffisantes et bien
formées s'avèrent être indispensable. Elles doivent
être constituées l'une des tâches prioritaires pour tout
État qui désire de faire de la Sécurité et de
Santé au Travail une réalité.
Elles doivent être des personnes orientées
principalement vers la prévention afin d'apporter des solutions simples
et efficaces pour maitriser les risques professionnels.
Pour la Fonction Publique, l'Inspection Générale
des Services et Emplois Publics, institué auprès du
Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la Réforme
Administrative, par le décret N° 97-608 du 12 décembre 1997,
est un organe de contrôle et d'inspection. Elle a également pour
mission de veiller à l'amélioration du rendement des services de
l'Etat, au respect des dispositions législatives et
réglementaires régissant la fonction publique. Cependant, ce
service ne s'occupe pas de la sécurité et de la santé des
agents publics. Pourquoi ne pas élargir son champ de
contrôle ? Mettre á la disposition de ce service des
ressources humaines et matérielles nécessaires ? Le cas
échéant, il faudra penser á des formations
spécialisées en matière de sécurité et de
santé au travail.
Par manque de motivation, « À l'heure actuelle
l'Inspection du travail se vide de ses agents, certains partent volontairement
pour cause de non satisfaction, tandis que d'autres partent pour faire valoir
leur droit à la retraite. Si rien n'est fait, qu'il n'y aurait plus
bientôt d'Inspecteurs, car l'Inspection se meurt à cause du manque
de personnel pour assurer l'effectivité de l'application des
dispositions relatives au travail »3(*).
De ce fait, l'hypothèse est que l'insuffisance des
ressources humaines qualifiées est due au non recrutement des
médecins et inspecteurs du travail dans l'administration publique.Tableau N02 : Tableau de bord de
l'étude
Niveau d'analyse
|
Problématique
|
Objectifs de l'étude
|
Causes (supposées être á la base
des problèmes)
|
Hypothèses
|
Niveau général
|
Problème
général
La non protection des fonctionnaires en matière des
risques liés á leur emploi
|
Objectif général
Contribuer á la mise en oeuvre de la politique de SST
dans la fonction publique béninoise
|
|
|
Niveaux spécifiques
|
1
|
Problème spécifique
no1
Absence de service de santé au travail au sein
des administrations publiques;
|
Objectif spécifique n0
1
Etablir l'importance de la mise en oeuvre de service de
santé au travail
|
Cause supposée n°1
la faible priorité donnée á la
préventiondes risques professionnels dans l'administration publique
|
Hypothèse spécifique
n°1
la faible priorité donnée á la
prévention des risques professionnels est á la base de l'absence
des services de santé au travail dans l'administration publique
|
2
|
Problème spécifique
no2
Inexistence d'un système qui s'occupe des conditions
d'hygiène et de sécurité au travail dans les
administrations de L'État.
|
Objectif spécifique n0
2
Déterminer les freins de la mise en place d'un tel
système et proposer des démarches pour son implantation.
|
Causes supposées n°2
Le manque de volonté des pouvoirs publics et le manque
des ressources humaines, matérielles et financières.
|
Hypothèse `spécifique
n°2
l'inexistence d'un système'' qui s'occupe des conditions
d'hygiène et de sécurité au travail est dû au manque
de volonté des pouvoirs publics et au manque des ressources humaines,
matérielles et financières
|
3
|
Problème spécifique
no3
Insuffisance des ressources humaines qualifiées
(Médecins et inspecteurs du travail)
|
Objectif spécifique n0
3
Déterminer les conditions permettant de
développer les ressources humaines en sécurité et
santé au travail
|
Causes supposées n°3
l'insuffisance des médecins du travail et le non
recrutement des médecins du travail dans la fonction publique
|
Hypothèse spécifique
n°3
l'insuffisance et le non recrutement des médecins du
travail dans la fonction publique justifient le manque de personnel soignant
dans ce domaine
|
B. Présentation de la revue de
littérature
La revue de littérature permet, dans le cadre de toute
recherche ou écrit scientifique, de s'assurer, au préalable, de
l'état des connaissances acquises sur le sujet ou le domaine
abordé. De ce fait, ce paragraphe fera l'état de nos
connaissances par rapport á chacune de ces hypothèses.
1. Revue de littérature relative á l'absence
de service de santé au travail au sein de l'administration
publique
L'un des objectifs fixés par l'Organisation
Internationale du Travail (OIT) depuis sa création même, en 1919
est la protection de la santé des travailleurs. De ce fait, elle a
élaboré un ensemble conséquent d'instruments
internationaux et de documents d'orientation destinés à assister
les mandants dans le renforcement de leurs capacités en vue de
prévenir et de gérer les risques et les dangers sur le lieu de
travail. Ainsi, a-t-elle adopté la convention No 161 et la
recommandation No 171 sur les services de santé au travail,
1985. Le principe de cette norme est de favoriser la santé physique et
mentale de tous les travailleurs en maintenant un milieu de travail sûr
et salubre et bien adapté par un service préventif. A cet effet,
au thème de l'article 1er de cette convention :
«L'expression services de santé au
travail désigne un service investi de fonctions
essentiellement préventives et chargé de conseiller l'employeur,
les travailleurs et leurs représentants dans l'entreprise en ce qui
concerne:
§ les exigences requises pour établir et
maintenir un milieu de travail sûr et salubre, propre à favoriser
une santé physique et mentale optimale en relation avec le
travail;
§ l'adaptation du travail aux capacités des
travailleurs compte tenu de leur état de santé physique et
mentale »4(*)
De nos jours, de nombreuses voix s'élèvent pour
dénoncer et refuser les atteintes à la santé survenues
à l'occasion du travail. Sur le banc des accusés, toujours et
encore on range la prévention. Les réflexions, les
négociations5(*), les
articles6(*) se multiplient,
tous unanimes, sur la "grande panne" de la prévention et la
nécessité de la développer. Mais qu'est ce que la
prévention ? Beaucoup d'écrivains se sont penchés
sur ce sujet.
Ainsi, Pierre GOGUELIN en 1996 7(*)précisait que la
prévention, du latin praevenir (c'est á dire prendre les
devants) est « l'acte par lequel on prend les devants sur un
événement possible afin de l'empêcher de se produire et de
diminuer les effets négatifs de cet événement au cas
où on ne peut être certain de l'empêcher».
L'auteur introduit différents degrés dans la prévention.
On distingue d'abord la volonté d'empêcher
l'événement de se produire puis ensuite la volonté de
diminuer les effets négatifs de cet événement dans
l'hypothèse où il n'est pas neutralisé.
Cette définition « multi- graduelle » est
d'ailleurs à rapprocher de celle retenue par l'OMS, qui distingue 3
types de prévention. La prévention primaire vise á
éliminer ou á réduire les facteurs susceptibles
d'altérer la santé des individus, la prévention secondaire
ensuite qui consiste á dépister les altérations de la
santé déjà réalisées ou en puissance, et la
prévention tertiaire qui se recoupe avec la médecine des soins et
vise á limiter les séquelles et incapacités.
D'autres auteurs tels que HUET (J-A) ET RIVIERE
(J.)8(*)définissent la prévention comme
«l'ensemble des mesures prises par la collectivité en vue de
protéger les individus contre les maladies, accidents et nuisances de
toutes sortes qui entravent les conditions naturelles de la vie ou
raccourcissent sa durée». Prévenir est donc plus
qu'anticiper ou prévoir c'est voir avant et agir avant c'est à
dire que l'employeur a l'obligation de préserver la santé
physique et mentale des travailleurs par la mise en place de moyens de
prévention appropriés. Il incombe également à
chaque travailleur de prendre soin, en fonction de sa formation et selon ses
possibilités, de sa sécurité et de sa santé ainsi
que de celles des autres personnes concernées du fait de ses actes ou de
ses omissions au travail.
Au Bénin, la loi 98-004 adoptée le 27 janvier
1998 portant code du travail en République du Benin qui régit le
secteur privé et parapublic prévoit en ses articles 194 et
suivants l'organisation d'un service de santé au travail en entreprise
au profit des travailleurs. Toutefois, la prévention ne peut pas
á elle seule, résoudre tous les problèmes que posent
la santé au travail. C'est tout un système qui devrait être
mis en place.
2. l'inexistence d'un mécanisme de gestion des
risques professionnels dans l'administration publique et les
collectivités locales
Être en « bonne santé » au
travail, c'est un enjeu quotidien. En effet, tous les jours, il se
passe des choses dans le travail qui peuvent s'avérer favorables ou non
à la santé. Chaque jour, de nombreux travailleurs sont
amenés à exercer leur métier dans des conditions de
travail qui mettent leur santé, voire leur vie et celle d'autres, en
danger. Ces conditions de travail, notamment l'impact de l'activité
professionnelle sur la santé et la sécurité des
travailleurs, sont au coeur des questions sociales.
Sur le plan international, l'OIT en 1981 définit :
« le terme santé en relation avec le travail, ne vise pas
seulement l'absence de maladie ou d'infirmité. Il inclut aussi les
éléments physiques et mentaux affectant la santé
directement liés á la sécurité et á
l'hygiène du travail». C'est dans cette optique qu'elle a
adopté :
Ø la convention N° 120 sur l'hygiène
(commerce et bureaux), en 1964 ;
Ø convention N° 148 sur le milieu de travail
(pollution de l'air, bruit et vibrations), en 1977 ;
Ø la convention N° 187 sur le cadre promotionnel
de la sécurité et la santé au travail, adoptée en
2006 ;
Ø la convention N° 155 sur la
sécurité et la santé des travailleurs en 19819(*) qui s'applique á toutes
les branches d'activités économiques et á tous les
travailleurs.
Cette dernière définit le lieu de travail comme
étant tous les endroits ou les travailleurs doivent se trouver ou se
rendre du fait de leur travail et qui sont placés sous le contrôle
direct ou indirect de l'employeur. Elle prescrit à tout Etat membre
l'ayant ratifiée de définir, mettre en application et
réexaminer périodiquement une politique nationale
cohérente en matière de sécurité, de santé
des travailleurs et de milieu de travail.
Cette politique a pour objet de prévenir les accidents
et les atteintes à la santé, qui résultent du travail, ou
qui surviennent au cours du travail, en réduisant à un minimum
les causes des risques inhérents au milieu de travail, dans la mesure
où cela est raisonnable et pratiquement réalisable. Avec cette
dernière phrase on se demande, est ce qu'il aura vraiment une protection
pour ces pauvres travailleurs ? N'est ce pas la une dissimulation
internationale ?
Sur le plan national, il existe des dispositions
législatives et réglementaires nationales portant sur la
santé et sécurité au travail. Ainsi, la Constitution
béninoise du 11 décembre 1990 reconnaît l'importance des
règles d'hygiène et de sécurité à travers
ses articles 27 et 3010(*). La loi N° 98-004 du 27 janvier 1998 portant
Code du travail en République du Bénin prévoit au titre
IV, Chapitre IV, Section I, des dispositions sur la sécurité et
santé au travail pour le secteur privé et parapublic.
Pour la fonction publique, le Fonds National de Retraite du
Bénin a été créé par l'Ordonnance N° 63
PR. du 29 décembre 1986 pour liquider et servir les prestations
attribuées en application avec les dispositions de la Loi N° 86-014
du 26 Septembre 1986, portant Code des Pensions Civiles et Militaires de
Retraite en République Populaire du Bénin. Ces prestations se
résument aux pensions d'ancienneté et aux pensions
proportionnelles ou la solde de réforme.
Il existe, par ailleurs, un régime de prise en charge
de la maladie géré par le Ministère des Finances et de
l'Economie, destiné aux fonctionnaires (en activité ou à
la retraite), son conjoint, les enfants de moins de 20 ans et les orphelins de
moins de 21 ans. Ceux ci jouissent d'une prise en charge des soins
octroyés dans les hôpitaux publics, en cas de
nécessité, sur présentation d'un bulletin
délivré par leurs services. Les prestations sont couvertes
à hauteur de 80 % soit 4/5ème, excepté les soins de
spécialité. Le fonctionnaire bénéficie
également de l'évacuation sanitaire. Les frais liés
à l'évacuation sanitaire sur l'étendue ou à
l'extérieur du territoire national sont pris en charge à 100 %
par le budget national.
Le décret N° 95-387 du 28 Novembre
1995 portant régime des indemnités à allouer aux
évacués sanitaires devant suivre des soins à titre externe
à l'étranger et le Décret N° 2005-834 du 30
Décembre 2005 portant réglementation des évacuations
sanitaires en République du Bénin, définissent les
conditions dans lesquelles on procède à l'évacuation
sanitaire, détermine les personnes bénéficiaires,
décrit la procédure de l'évacuation sanitaire et fixe les
droits et les obligations du malade évacué.
Enfin, l'arrêté N°
22/MFPTRA/DC/SGM/DT/SST du 19 avril 1999 portant mesures
générales d'hygiène et de sécurité au
travail, dispose que l'employeur doit offrir aux travailleurs de bonnes
conditions de travail et une bonne ambiance des lieux de travail ; il doit
également assurer à chaque travailleur, compte tenu de son
activité et des endroits où il doit effectuer son travail, une
bonne hygiène au travail.
Certains auteurs se sont également penchés sur
la question de la santé et sécurité au travail.
J. Pélissier, A. Supiot et A.
Jeammaud,11(*)
2004 ont abordé le domaine de l'hygiène et de la
sécurité au travail, en mettant l'accent sur la notion de
prévention des risques professionnels. Selon, un arrêt rendu par
la cour de cassation en France, le 28 février 2002, le juge estime que
« en vertu du contrat le liant á son salarié, l'employeur
est tenu envers celui-ci d'une obligation de sécurité de
résultat...», c'est á dire ce qu'on attend de l'employeur
c'est protéger la santé de ses travailleurs. Il ne suffit pas de
clamer haut et fort le devoir de l'employeur, il faut qu'il soit traduit par
des faits.
MOUTON J.P., 200612(*), lui, est parti des
coûts engendrés par les accidents de travail pour enfin appeler
les patrons à améliorer la sécurité de leur
entreprise. « Tous les accidents ont un coût pour l'entreprise
», affirme-t-il.
Améliorer la santé et la sécurité
au travail consiste à améliorer globalement l'état de
santé de la population. Car, le travail doit être un moyen de se
construire une bonne santé et non une source d'insécurité
et de maladie. Améliorer les conditions de travail, en particulier la
santé au travail, contribue à améliorer l'état de
santé général des populations et à augmenter leurs
ressources, ce qui contribue à leur développement.
3. Revue de littérature relative à
l'insuffisance de ressources humaines qualifiées (Inspecteurs du travail
et Médecins du Travail)
Pour pouvoir appréhender et maîtriser l'ensemble
des facteurs de risques dans le milieu du travail, il faut une approche
pluridisciplinaire qui regroupe la psychologie du travail, la physiologie,
l'hygiène du travail, la médecine, l'ergonomie et l'inspection du
travail.
Cette notion d'approche pluridisciplinaire n'est pas nouvelle.
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) défend cette approche
qui nécessite que les membres de l'équipe (ou du service) de
santé au travail soient formés de manière adéquate.
Le Comité mixte OIT/OMS de la médecine du travail a publié
en 1981, un rapport sur l'éducation et la formation en matière de
médecine du travail, de sécurité et d'ergonomie13(*).Cette équipe de
santé au travail regroupe les spécialistes de ce domaine et son
efficacité dépendra non seulement des compétences des
représentants de diverses disciplines mais aussi de leurs
capacités à travailler ensemble et à partager leurs
connaissances.
Au sein d'une telle équipe, l'hygiéniste du
travail joue un rôle de « liant » entre les différents
experts. Son objectif est le même que celui du médecin du travail
puisqu'il vise à maintenir les travailleurs en parfaite santé,
dans un environnement professionnel ne présentant pas de risques
inacceptables. L'ergonome, lui, il partage ses préoccupations et ses
compétences, lorsqu'il s'agit d'appréhender les facteurs de
l'environnement professionnel qui se trouvent à la frontière
entre les risques pour la santé (domaine de l'hygiène du travail)
et le confort qui peut altérer non seulement le bien-être et la
santé du travailleur, mais aussi ses performances et sa capacité
de travail.
Paragraphe
II -Méthodologie adoptée : approche théorique et
empirique
Pour contribuer à la mise en place de la politique de
sécurité et de santé au travail dans la fonction publique,
une méthodologie basée sur une approche théorique (A) et
une approche empirique (B) sera adoptée.
A. Approche théorique
La mobilisation de la documentation s'est avérée
nécessaire pour bien cerner une étude scientifique. Elle est
effectuée dans quelques bibliothèques notamment : le centre de
documentation de la Direction de la Santé au Travail (DGT), l'INFOSEC,
l'OFPA.
Cette approche a permis de disposer de plus amples
données sur les causes des problèmes en résolution et de
les étudier à partir des hypothèses théoriques
émises. Elle permet de fixer les seuils de décision pour
la validation des hypothèses. Ainsi, la logique qui guidera le
diagnostic de l'étude est que nous retiendrons comme cause qui se
révèlerait être à la base du problème, si
elle a un taux d'appréciation supérieur ou égal à
50%.
B. Approche empirique
Une approche empirique est celle qui s'appuie sur les
observations et non sur une théorie élaborée. Dans le cas
d'espèce, elle nous permettra d'indiquer la méthode
d'enquête que nous entendons utiliser pour l'identification des causes
réelles se trouvant à la base des problèmes retenus, de
mettre en relief les objectifs de la collecte des données,
l'échantillonnage, la spécification des données ainsi que
les techniques de dépouillement et la présentation des
résultats.
1. les objectifs de la collecte et le choix de
l'échantillon
a. les objectifs de la collecte des
données
L'objectif poursuivi par notre enquête est de collecter
les données relatives aux causes des problèmes identifiés
afin de procéder à la vérification de nos
hypothèses de base. De façon concrète, les enquêtes
nous permettront de savoir si :
Ø l'absence de service de sécurité et de
santé au travail est due à la faible priorité
donnée à la prévention.
Ø l'inexistence d'un mécanisme de gestion des
risques professionnels dans l'administration publique et les
collectivités locales a pour cause le manque de volonté des
pouvoirs publics ou le manque des ressources humaines, matérielles et
financières ou y-a-t-il d'autres raisons ?
Ø le non recrutement des médecins et inspecteurs
du travail ou l'insuffisance du personnel formé dans ce domaine se
trouve á la base de l'insuffisance des ressources humaines
qualifiées.
b. L'échantillon
C'est la fraction représentative de la population
étudiée. De ce fait, pour mieux cerner la question de la
protection des fonctionnaires en matière de sécurité et
de santé au travail, nous avons pris comme échantillon des
fonctionnaires de la DGT et ceux du Ministère du Travail, de la Fonction
Publique, de la Réforme Administrative et Institutionnelle,
chargé du Dialogue Social. Ils constituent la population cible
définie pour notre enquête, dont nous avons choisis 60 personnes
comme échantillon.
2. outils de collecte des données et
présentation des données
a. Conception du questionnaire et du guide
d'entretien
Le questionnaire et le guide d'entretien
élaborés permettront de recueillir les données afin de
vérifier si les causes que nous avons identifiées lors de la
formulation de nos hypothèses sont justes.
b. Dépouillement et présentation des
données
Le dépouillement se fera de façon manuelle mais
les données quantitatives seront présentées au moyen du
tableur Excel. Cependant, afin de pouvoir vérifier les hypothèses
spécifiques, seules les questions fondamentales de chaque rubrique du
questionnaire seront analysées. Ces questions se présentent ainsi
qu'il suit :
Ø Qu'est ce qui explique selon vous l'absence de
service de santé au travail au sein de l'administration publique ?
Ø Quelles sont les causes de l'inexistence d'un
mécanisme de gestion des risques professionnels dans l'administration
publique et les collectivités locales?
Ø Qu'est ce qui est à base du manque de
personnel soignant dans ce domaine ?
Nous présentons, après avoir fait le
dépouillement, les données recueillies sous forme de graphiques
afin de faire ressortir les diverses tendances relatives à ces
problèmes et les conditions de leur mise en oeuvre.
SECTION II : De la
présentation des données et vérification de la pertinence
des hypothèses aux conditions de mise en oeuvre des solutions
proposées
Dans cette section, nous procédons à la
présentation et á l'analyse des données recueillies en vue
d'établir un diagnostic (paragraphe 1) avant de définir les
conditions de mise en oeuvre des solutions que nous proposons (paragraphe
2).
Paragraphe 1: Etablissement du
diagnostic par la présentation et l'analyse des données.
Etablir le diagnostic de l'étude, implique
l'analyse des données recueillies à l'issue de l'enquête et
des entretiens. Les résultats obtenus permettront de conclure le
bien-fondé ou non des hypothèses de l'étude.
Ces résultats seront alors présentés
relativement à chaque problème spécifique. Mais, il
importe au préalable de relever les limites de ces données afin
d'avoir une perception juste de leur portée. Ainsi, avant de
procéder à la vérification des hypothèses
formulées (B), nous présenterons puis analyserons les
données recueillies (A).
A. Réalisation de l'enquête et analyse des
données
1. Conditions de réalisation de
l'enquête et analyse des données
Au cours de notre travail de recherche, nous avons eu à
faire face à de nombreux obstacles. Cependant, nous avons pu les
surmonter tous. Et n'ont aucun impact sur la fiabilité des
données recueillies pour la réalisation de cette étude.
a. Conditions de réalisation :
difficultés de l'enquête et limites des données
Les questionnaires ont été distribués
sur le lieu de travail à des fonctionnaires. Si certains agents y ont
trouvé une opportunité d'exprimer leur point de vue sur les
problèmes que nous avons identifiés, d'autres par contre ont
répondu négligemment au questionnaire ou refuse
catégoriquement de le recevoir. En ce qui concerne la collecte, nous
n'avons pas pu récupérer tous les questionnaires
distribués. Ainsi, sur soixante (60) questionnaires, nous n'avons
recueilli que cinquante-six (56). Car bon nombre des enquêtés
estiment qu'ils n'ont pas de temps pour remplir le questionnaire à
cause de leur occupation professionnelle. Toutefois, il faut signaler que ces
quelques difficultés rencontrées n'ont pas empêché
d'atteindre l'objectif fixé. Elles n'affectent en rien les
résultats recueillis qui nous permettront de vérifier la
pertinence des hypothèses préalablement formulées.
b. Présentation des données relatives
l'absence de service de santé au travail au sein de l'administration
publique
Nous allons présenter et analyser ici les
résultats d'enquêtes par rapport à l'absence de service de
santé au travail au sein de l'administration publique. A cet effet,
rappelons que la question se rapportant à ce problème dans le
questionnaire était : « Qu'est ce qui explique selon vous
l'absence de service de santé au travail au sein de l'administration
publique ? ». A ce titre, les avis sont consignés dans le
tableau et le graphique ci-après :
Tableau no 3 :
L'absence de service de santé au travail au sein de
l'administration publique
Causes
|
Effectifs
|
Pourcentages (%)
|
Faible priorité donnée á la
prévention
|
40
|
71,43
|
Autres raisons
|
16
|
28,57
|
Total
|
56
|
100
|
Source : réalisé par son
auteur.
Graphique no 1
relatif aux causes de « l'absence de service de santé
au travail au sein de l'administration publique »
Source : réalisé par son auteur
En ce qui concerne le tableau no 1, illustré
par le graphique no 1, en les analysant on peut remarquer que 71,43%
des personnes interrogées considèrent la faible priorité
donnée à la prévention comme la cause probante du
problème, tandis 28,57% d'elles trouvent d'autres causes à ce
problème.
2. Présentation et analyse des données
relatives aux problèmes spécifiques n° 2 et 3
a. Présentation et analyse des données relatives
au problème spécifique no 2 « l'inexistence d'un
mécanisme de gestion des risques professionnels dans l'administration
publique et les collectivités locales ».
Tableau no 4 :
L'inexistence d'un mécanisme de gestion des risques
professionnels dans l'administration publique et les collectivités
locales
Causes
|
Effectifs
|
Pourcentages (%)
|
Manque de volonté des pouvoirs publics
|
38
|
67,86
|
Manques de ressources humaines matérielles et
financières
|
13
|
23,21
|
Autres raisons
|
5
|
8,93
|
Total
|
56
|
100
|
Source : réalisé par son
auteur
Graphique no 2 relatif aux
causes de « L'inexistence d'un mécanisme de gestion
des risques professionnels dans l'administration publique et les
collectivités locales »
Source :
réalisé par son auteur
Le tableau illustré par le graphique ci-dessus montre
que 67,86% des personnes interrogées ont retenu comme cause le manque de
volonté des pouvoirs publics ; 23,21% le manque de ressources
humaines, matérielles et financières ; 8,93% ont
estimé qu'il y a d'autres raisons,
b. Présentation et analyse des données relatives
à l'insuffisance des ressources humaines qualifiées
(médecins du travail et inspecteurs du travail)
Tableau no 5 :
L'insuffisance des ressources humaines (médecins du travail et
inspecteurs du travail)
Causes
|
Effectifs
|
Pourcentages (%)
|
Insuffisance du personnel (médecins et inspecteurs du
travail)
|
25
|
44,64
|
Non recrutement des médecins et inspecteurs du
travail
|
31
|
55,36
|
Total
|
56
|
100
|
Source : réalisé par son
auteur
Graphique no 3 relatif
á l'insuffisance des ressources humaines (médecins du
travail et inspecteurs du travail)
Source :
réalisé par son auteur
B. Interprétation des données et
vérification des hypothèses
Cette partie est consacrée à
l'interprétation des résultats issus de la collecte des
données pour déterminer le niveau de vérification des
hypothèses (1) avant de présenter les éléments du
diagnostic (2).
1. Degré de vérification des
hypothèses
Il consiste à comparer le taux auquel les causes ont
été validées au taux retenu dans le seuil de
décision. Cette dernière étant fixé 50% c'est
à dire les hypothèses seront considérées comme vrai
si elles sont supérieures ou égales à 50%.
a. Degré de vérification des hypothèses
relatives aux problèmes spécifiques n° 1 et 2
Ø Hypothèses relatives au
problème spécifique n° 1
Le graphique n°1 nous permet de constater, par rapport au
problème spécifique n°1, que la faible priorité
donnée à la prévention (71,43%) est la cause de l'absence
de service de santé au travail au sein de l'administration publique.
Tandis que 28,57% des enquêtés pensent qu'il y a d'autres raisons
qui sont à la base de ce problème. Selon le principe qu'on s'est
fixé, nous pouvons conclure que la faible priorité donnée
à la prévention est la cause fondamentale de l'absence de service
de santé au travail au sein de l'administration publique. Donc, la
première hypothèse est vérifiée.
Ø Hypothèses relatives au
problème spécifique n° 2
Le graphique n° 2 nous montre que certains
enquêtés, soient (23,21%), pensent qu'il y a un manque de
ressources humaines, matérielles et financière. D'autres, soient
(8,93%) estiment que cela peut s'expliquer par d'autres raisons. Entre autre
cause, nous pouvons citer le manque de volonté des pouvoirs publics.
Cette dernière a été reconnu comme la base principale de
ce fléau, soient (67,86%) des enquêtés. De ce fait, cette
hypothèse est vérifiée.
b. Degré de vérification des hypothèses
liées au problème spécifique n° 3
Avec le graphique n° 3, on peut noter la
prépondérance de ceux qui pensent que c'est le non recrutement
des médecins et inspecteurs du travail (55,36%) qui explique ce
problème. Par contre, d'autres (soient 44,64%) pensent plutôt que
ce problème est dû á l'insuffisance du personnel
(médecins et inspecteurs du travail) formé dans ce domaine. Nous
constatons que la cause dû à l'insuffisance du personnel
(médecins et inspecteurs du travail) formé dans ce domaine n'a
pas été retenu par les enquêtés. C'est plutôt
le non recrutement des médecins et inspecteurs du travail. A cet effet,
nous concluons que la deuxième hypothèse a été
vérifiée.
2. Synthèse du diagnostic
Elle nous permet de dégager les causes réelles
retenues pour les problèmes identifiés.
Ainsi :
a. L'absence de service de santé au travail au sein de
l'administration publique est due à la faible priorité
donnée à la prévention ;
b. l'inexistence d'un mécanisme de gestion des risques
professionnels dans l'administration publique et les collectivités
locales est liée au manque de volonté des pouvoirs
publics ;
c. le non recrutement des médecins et inspecteurs du
travail est la cause de l'insuffisance des ressources humaines (médecins
du travail et inspecteurs du travail).
Les différentes données recueillies et les
analyses nous permettent de déceler les véritables causes des
divers problèmes identifiés dans le cadre de ce travail. De ce
fait, leurs causes étant connues, il faut déterminer leurs
solutions et leurs conditions de mise en oeuvre pour pouvoir répondre
favorablement.
Paragraphe II- Approches de
solutions et conditions de mise en oeuvre de la politique nationale de la
sécurité et de santé au travail
Connaissant les causes liées à un
problème, il est plus facile de déterminer leurs solutions et
leurs conditions d'exécution. Les approches de solutions que nous
allons proposer, sont relatives aux problèmes spécifiques
identifiés dans le cadre de notre étude.
A. Les approches de solutions
Les différents problèmes identifiés dans
le cadre de notre étude, requièrent chacun des solutions
particulières. Toujours dans le souci d'éradiquer les causes
réelles révélées par le diagnostic, nous
suggérons des approches de solutions.
1. Approches de solutions relatives au problème de
l'absence de service de santé au travail au sein de l'administration
publique
a. Mise en place de service de santé au travail au
sein de l'administration publique
La mise en place de service de santé au travail dans
l'administration publique a un rôle essentiellement préventif. Ce
dernier consiste à mener un ensemble d'actions qui visent la
préservation de la santé de chacun des agents sur le lieu du
travail et la conservation à l'individu de toutes ses capacités.
Ces actions, pour améliorer le bien-être et les conditions de
travail, doivent répondre au plan suivant :
ü lutter contre les altérations de la santé
des travailleurs liées aux risques professionnels et aux mauvaises
conditions de travail,
ü réduire la fréquence et la gravité
des accidents,
ü augmenter la sécurité dans les
activités professionnelles.
Cela se décline par deux approches :
1) une approche collective qui vise les installations, les
équipements, les ambiances, le management, l'organisation du travail, la
formation ;
2) et/ou une approche individuelle qui prévoit un
suivi médical, une analyse de l'activité, et une approche
ergonomique.
C'est-à-dire une approche globale du salarié
à son poste et dans son environnement de travail. Cependant, il faut
aussi promouvoir une culture de prévention.
b. Promotion d'une culture de
prévention
La culture préventive de sécurité et de
santé au travail est définie selon les termes de la
Conférence Internationale du Travail de juin 2005 comme « une
culture où le droit à un milieu de travail sûr et salubre
est respecté à tous les niveaux, où les gouvernements,
les employeurs et les travailleurs s'emploient activement à
assurer un milieu de travail sûr et salubre par la mise en place de
système de droit, de responsabilités et d'obligations bien
définis et où le principe de prévention se voit
accorder la plus haute priorité»14(*).
Cette culture préventive de sécurité
et de santé est une méthode qui s'appuie sur un ensemble
de caractéristiques et de pratiques communes, porteuses
d'améliorations et de progrès, parmi lesquelles on peut citer
:
ü Une direction bien tracée et un engagement clair
à l'égard des normes de sécurité et de santé
au travail ;
ü une conscience généralisée de
l'importance de la sécurité ;
ü une promptitude à tirer des enseignements
lors de la survenance des accidents.
Elle consistera à porter l'attention sur trois points :
prévenir les risques à la source, fixer les obligations de
résultat aux employeurs et aider les entreprises à
améliorer leurs systèmes de gestion de la sécurité.
Pour la développer et la maintenir, il faut avoir recours à tous
les moyens disponibles pour améliorer la prise de conscience
générale, la connaissance et la compréhension des concepts
de danger et de risque, ainsi que de la manière de les prévenir
et de les maîtriser.
c. La création d'une cellule d'écoute
Cette cellule sera dirigée par un psychologue du
travail à qui les fonctionnaires peuvent se confier à titre
anonyme ou pas. Elle veillera à prévenir le stress au travail, le
harcèlement moral ou sexuel et le mal-être au travail. Elle
fonctionnera suivant un horaire ou l'heure de chaque direction sera
fixée tout en tenant compte de la priorité du moment.
Le succès de cette politique de prévention
repose sur un engagement résolu, permanent. Elle doit aussi comprendre
une définition claire des rôles et des compétences de tous
les partenaires engagés dans sa réalisation.
2. Approches de solutions au problème de
l'inexistence d'un mécanisme de gestion des risques professionnels dans
l'administration publique et les collectivités locales
Gérer signifie prendre des décisions. La gestion
du risque dans le domaine de la santé et de la sécurité au
travail, consiste donc à prendre des décisions sur la base
d'informations appropriées, de manière à maintenir le
risque à un niveau acceptable et garantir ainsi des conditions de
travail adéquates et le respect de l'environnement. Il ne peut y avoir
de gestion sans un cadre et un objectif bien définis.
a. la définition d'un cadre de gestion des
risques professionnels
Ce cadre peut être nommé comité
d'hygiène et de sécurité au travail (CHS)15(*) ou comité
d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail
(CHSCT)16(*) comme en
France. Mais, quelque soit la dénomination qu'on peut attribuer
à ce système, il aura pour objectif d'étudier les
conditions d'hygiène et de sécurité au travail, veiller
à l'application des dispositions législatives et
réglementaires, et des consignes concernant l'hygiène et la
sécurité, participer à l'identification et à la
gestion de manière cohérente des nuisances à
l'intérieur et à l'extérieur de l'administration.
b. une ferme détermination politique
Une ferme détermination des dirigeants est
indispensable pour assurer une véritable sécurité et
santé aux fonctionnaires. Il faut que les autorités politiques,
à divers niveaux, prennent conscience que la santé au travail
n'est pas seulement l'affaire du secteur privé. Pour cela, il serait
bien qu'on sente dans les faits que la prévention des risques
liés aux emplois publics constitue une priorité pour
l'autorité politique.
3. Approches de solutions au problème de
l'insuffisance des ressources humaines (médecins du travail et
inspecteurs du travail)
Les ressources humaines constituent les piliers de la mise en
oeuvre de la politique de santé et de sécurité au travail.
Pour cela on doit promouvoir le recrutement des médecins et inspecteurs
du travail.
a. le recrutement des médecins et inspecteurs
du travail
Dans le domaine de la SST, les capacités
adéquates permettent d'anticiper le plus en amont possible les effets
des accidents du travail et des maladies professionnelles. Promouvoir le
recrutement de personnels dans ce domaine, est une condition préalable
à l'identification des différents facteurs de risques
présents dans le milieu du travail. Il permet aussi le
développement de stratégies cohérentes et pertinentes et
à la mise en oeuvre d'un système de santé et de
sécurité au travail. Pour faciliter la prise en charge des agents
publics, il faut que l'Etat organise le recrutement des médecins et
inspecteurs du travail dans l'administration. Et aussi promouvoir la formation
des médecins du travail.
b. Prendre des mesures incitatives
Créer un climat qui attire les médecins et
inspecteurs du travail, tout en prévoyant un salaire adéquat pour
ceux qui viennent d'être recrutés ou qui faisaient
déjà partie du système. En dehors des primes, qui doivent
être régulièrement versées aux médecins et
inspecteurs du Travail et qui constituent des avantages matériels, ils
doivent bénéficier aussi des avantages moraux. Ainsi, un
système de récompense devra être mis en place. Il
permettra aux médecins ou inspecteurs, qui dans l'exercice de ses
fonctions s'est particulièrement distingué par son
dévouement et par sa contribution à l'accroissement du rendement
de l'administration, de recevoir une récompense. En effet, la
récompense est un don que l'on fait à quelqu'un en reconnaissance
d'un service rendu ou d'une bonne action.
Elle engendre chez celui qui la reçoit une certaine
satisfaction pour mieux produire.
Les récompenses suivantes peuvent être
octroyées :
ü lettre de félicitation et d'encouragement ;
ü témoignage officiel de satisfaction ;
ü mention honorable ;
ü décoration
B. Stratégies nécessaires à
adopter pour la mise en oeuvre des solutions
Ces stratégies constituent les préalables
nécessaires pour que les solutions proposées puissent avoir les
effets escomptés. Elles se traduisent par des recommandations à
l'égard Ministère du Travail, de la Fonction Publique, de la
Réforme Administrative et institutionnelle, chargé du dialogue
social (A), aux organisations syndicales des fonctionnaires, de l'Etat,
puissance publique (B).
1. Recommandations à l'endroit du
Ministère du Travail, de la Fonction Publique, de la Réforme
Administrative et institutionnelle, chargé du dialogue
social
La mise en oeuvre et le succès de cette politique
repose sur le Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la
Réforme Administrative. Il doit prendre des mesures législatives
et réglementaires pour la mise en place de services de santé au
travail et instaurer un mécanisme de gestion des risques professionnels
au sein de l'administration publique béninoise, comme c'est
déjà le cas de quelques ministères tels que « le
Ministère des Finances et de l'Economie et le Ministère
des Affaires Etrangères, l'administration de la Police Nationale
»17(*). Avec une
ferme volonté de la part des pouvoirs publics, ceux-ci peuvent
être réalisés.
2. Recommandation á l'endroit des organisations
syndicales des fonctionnaires
Il est souhaitable qu'ils mettent la santé au travail
au coeur de leurs priorités et motivent leurs adhérents à
s'impliquer avec détermination dans les diverses actions de
sensibilisation sur l'importance de la sécurité et de
l'hygiène au travail.
Des cadres de concertation peuvent être
créés à cet effet pour permettre aux fonctionnaires de
donner leur point de vue sur les problèmes de santé auxquels ils
sont confrontés. Il serait intéressant que les organisations
syndicales des fonctionnaires inscrivent la sécurité et la
santé au travail dans la fonction publique au coeur de leurs
revendications.
3. Recommandation vis-à-vis de
l'Etat
La mise en oeuvre de cette politique nécessite la
mobilisation de ressources matérielles et financières. Cette
mobilisation constitue la base essentielle de sa réussite. Pour
retrouver les fonds :
Ø L'Etat et les collectivités locales devront
inscrire des crédits suffisants au niveau de leurs budgets pour la
promotion de la sécurité et la santé au travail ;
Ø l'Etat, employeur des fonctionnaires, devra inscrire
des crédits suffisants pour la sécurité et la
santé au travail de cette catégorie de travailleurs.
Les collectivités locales pourraient aussi, par des
actions concrètes, contribuer à la mise en oeuvre de la politique
de sécurité et de santé instituée par l'Etat. Elles
devraient inscrire les questions de sécurité et de
santé au travail au nombre de leurs principales priorités.
En dehors des collectivités locales, les
Organisations Non Gouvernementales peuvent, par des actions d'information
et de sensibilisation, contribuer à la mise en oeuvre de la
politique nationale de sécurité et de santé au
travail.
Il existe, au Bénin, trois associations de
professionnels en sécurité et santé au travail ; il s'agit
de l'Association Béninoise de Sécurité et de
Santé au Travail (ASBESST) qui regroupe les médecins
intervenant dans les entreprises, l'Association des Médecins
Spécialistes en Santé au Travail (AMESST) et de
l'Association Béninoise des Infirmières et Infirmiers en
santé au Travail (ABIIST). Ces trois organisations
défendent les intérêts des professionnels de la
santé au travail et assurent la formation continue de leurs
membres
Niveau
d'analyse
|
Problématique
|
Objectifs de l'étude
|
Causes (supposées être á la base
des problèmes)
|
Hypothèses
|
Eléments du diagnostic
|
Approches de solution
|
Niveau général
|
Problème
général
La non protection des fonctionnaires en matière des
risques liés á leur emploi
|
Objectif général
Contribuer á la mise en oeuvre de la politique de SST
dans la fonction publique béninoise
|
|
|
|
|
Niveaux spécifiques
|
1
|
Problème spécifique
no1
Absence de service de santé au travail au sein
des administrations publiques;
|
Objectif spécifique n0
1
Etablir l'importance de la mise en oeuvre de service de
santé au travail
|
Cause supposée n°1
la faible priorité donnée á la
prévention des risques professionnels dans l'administration publique
|
Hypothèse spécifique
n°1
la faible priorité donnée á la
prévention des risques professionnels est á la base de l'absence
des services de santé au travail dans l'administration publique
|
Eléments du diagnostic
L'absence de service de santé au travail au sein de
l'administration est dû à la faible priorité donnée
à la prévention
|
Accorder plus de la priorité à la
prévention
|
2
|
Problèmes spécifique
no2
Inexistence d'un mécanisme de gestion des risques
professionnels dans l'administration publique et les collectivités
locales.
|
Objectif spécifique n0
2
Déterminer les freins de la mise en place d'un tel
système et proposer des démarches pour son implantation.
|
Causes supposées n°2
Le manque de volonté des pouvoirs publics et le manque
des ressources humaines, matérielles et financières.
|
Hypothèse spécifique
n°2
l'inexistence d'un système qui s'occupe des conditions
d'hygiène et de sécurité au travail est dû au manque
de volonté des pouvoirs publics et au manque des ressources humaines,
matérielles et financières
|
Eléments du diagnostic
L'inexistence d'un mécanisme de gestion des risques
professionnels est lié au manque de volonté des pouvoirs
publics
|
Instaurer un mécanisme de gestion des risques
professionnels
|
3
|
Problème spécifique
no3
l'insuffisance des ressources humaines (médecins du
travail et inspecteurs du travail)
|
Objectif spécifique n0
3
Déterminer les conditions permettant de
développer les ressources humaines en sécurité et
santé au travail
|
Causes supposées n°3
l'insuffisance des médecins du travail formé et
le non recrutement des médecins du travail dans la fonction publique
|
Hypothèse spécifique
n°3
l'insuffisance et le non recrutement des médecins du
travail dans la fonction publique justifient l'insuffisance des ressources
humaines (médecins du travail et inspecteurs du travail)
|
Eléments du diagnostic
l'insuffisance des ressources humaines (médecins du
travail et inspecteurs du travail) est dû au non recrutement des
médecins et inspecteurs du travail
|
Recruter les médecins et inspecteurs du travail et
promouvoir leur formation
|
Tableau N0 6 : Tableau de
synthèse de l'étude (TSE)
Conclusion
La santé au travail occupe aujourd'hui un rang
très élevé sur l'échelle des priorités
internationales. Elle est devenue un élément essentiel de la
problématique du développement économique. Jusqu'ici
sous-estimée, une amélioration notable de la situation sanitaire
est devenue un préalable indispensable pour permettre aux pays en
développement de rompre le cycle de la pauvreté. Il est
généralement reconnu qu'il existe une corrélation entre la
santé au travail et le développement d'une société.
L'état de santé d'une personne exerçant une
activité peut être influencé positivement ou
négativement le développement d'un pays. Ainsi, le
véritable développement du Benin se repose sur la mise en oeuvre
d'une bonne politique de sécurité et de santé au travail,
où toutes les catégories de travailleur sont confondues
(Publics/privés).
Toutefois, le problème de la santé au travail
n'est pas le seul mal qui mine la fonction publique. Bien d'autres
études encore devraient être menées pour trouver les
solutions appropriées aux différentes problématiques
identifiées au cours de cette étude.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
BERNHARD CLAUDE-ALAIN et al., «Introduction
à l'hygiène du travail», série
protection de la santé des travailleurs no6.
GOGUELIN (P), (1996) «La prévention des
risques professionnels», Que sais-je ?no 3082,
Paris : PUF,
HUET (J-A.) et RIVIERE (J.) « Une politique de
prévention » 1964, Paris, SDMS Editeurs.
MOUTON (J.P), (2006), «La sécurité
en entreprise : sensibilisation des Personnels et mise en oeuvre d'un plan
d'action», 2ème édition, Paris
PELISSIER, (J.), SUPIOT (A.), JEAMMAUD (A.), (2004)
«Droit du travail », 22ème
édition, Paris
Articles et rapports
ANACT, prévention des risques professionnels :
les points de vue des partenaires sociaux, réseau
éditions, ANACT, 2000 ;
BIT, (2003), « Stratégie globale
en matière de santé et de sécurité au
travail » Conclusions adoptées par la
Conférence internationale du Travail à sa 91esession;
Liaisons sociales et africaines, (2002), édité par
CRADAT (Centre Régional Africain d'Administration du travail)
Organisation Mondiale de la Santé (1981). Education et
formation en matière de médecine du travail, de
sécurité et d'ergonomie. 8ème rapport du Comité
mixte OIT/OMS de la Médecine du travail. Série de Rapports
techniques 663, Genève.
OIT. Rapport (IV) du BIT.93ème session 2005 Cadre
promotionnel pour la sécurité et la santé au travail.
Mimographes
Gérald A. ABIOLA, (2008), «contribution á
l'amélioration de la productivité de l'inspection du travail au
Bénin», Mémoire, ATSS3, Cycle I
Hermine VIGAN, (2005), « Problématique de la
sécurité et de la santé au travail au Bénin »,
Mémoire, ENAM, ATSS3, cycle I.
Sabrina PORE, (2003) «La santé des hommes au travail,
prévention ou promotion de la santé», D.E.A droit social,
Université Lille2
Raouf PEREIRA, (2013), « Médecine du travail »,
Cours ENAM, ATSS 3, cycle 1;
Rock SINGBE (2011) « Promotion de la santé
au travail dans la Fonction Publique béninoise »
Mémoire, ENAM, ATSS 3, cycle I.
Textes législatifs et
Réglementaires
Arrêté N° 22/MFPTRA/DC/SGM/DT/SST du 19 avril
1999 portant mesures générales d'hygiène et de
sécurité au travail ;
Arrêté N° 008/MFPTRA/DC/SGM/DS/SST du 10
Février 2000 portant attribution des médecins inspecteurs du
travail.
Arrêté N° 331/MTFP/DC/SGM/DGT/DNT/SRT du 10
juillet 2007 portant attributions, organisation et fonctionnement de la DGT.
Décret N° 59-222 du 15 Décembre 1959 portant
règlement sur la rémunération, les indemnités et
avantages matériels divers alloués aux fonctionnaires des
administrations et Etablissements Publics de l'Etat.
Décret N° 2005-834 du 30 Décembre 2005
Portant réglementation des évacuations sanitaires en
République du Bénin ;
Décret N° 2006-408 du 10 août 2006 portant
attributions, organisation et fonctionnement du Ministère du Travail et
de la Fonction Publique ;
Décret N° 2006-627 du 04 Décembre 2006 portant
réorganisation des organes de contrôle et d'inspection de
l'Administration Publique en République du Bénin.
Loi N° 90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution
de la République du Bénin;
Loi N° 86-013 du 26 février 1986 portant Statut
Général des Agents Permanents de l'Etat ;
Loi N° 86-014 du 26 Septembre 1986, portant Code des
Pensions Civiles et Militaires de Retraite en République populaire du
Bénin ;
Loi N° 98-004 du 27 janvier 1998 portant Code du travail en
République du Bénin;
Normes internationales du travail
Convention N° 187 de l'OIT sur le cadre promotionnel pour la
sécurité et la santé au travail adoptée le 15 Juin
2006 ;
Convention N° 155 de l'OIT sur la santé et la
sécurité des travailleurs en milieu de travail, adoptée le
22 Juin 1981 ;
Convention N° 161 de l'OIT sur les services de santé
au travail, adoptée le 26 juin 1985
Recommandation N° 197 sur le cadre promotionnel pour la
sécurité et santé au travail
Autre document
Document cadre de politique nationale de sécurité
et de santé au travail en République de Bénin
Sites d'internet
http://www.sante-securite.travail.gouv.fr
http://www.ilo.org
http://www.fonctionpublique.gouv.sn/
Dictionnaire
36 dictionnaire et recueils de correspondance
Vocabulaire juridique de Gérard Cornu,
8ème édition, 2010
ANNEXES
ANNEXE N°1
GUIDE D'ENTRETIEN
Guide d'entretien á l'endroit des agents
publics béninois pour une mise en oeuvre de la politique nationale de
sécurité et de santé au travail dans
l'administration.
.
Monsieur, Madame, Bonjour !
Dans le cadre de la réalisation de notre mémoire
de fin de formation en premier Cycle en Administration du travail et de la
sécurité sociale á l'Ecole d'Administration et de
Magistrature (ENAM), nous avons recours à vous pour nous éclairer
sur la mise en oeuvre de la politique de sécurité et de
santé au travail dans la fonction publique.
Ainsi, en vue de nous informer de vos difficultés et
vos attentes sur la question et de participer à son amélioration,
nous vous prions de bien vouloir apporter votre contribution à la
réalisation de cette étude
Merci pour votre précieuse
collaboration.
QUESTIONNAIRE
Nous vous remercions d'avance pour les réponses que vous
voudriez bien apporter à ces différentes questions.
1. Question relative á l'absence de service de
santé au travail au sein de l'administration publique;
§ Avez-vous Connaissance du Statut Général des
APE ?
Oui Non
§ Etes-vous exposé á des facteurs de risque
liés á votre travail ?
Oui
Non
Si oui, à quels types de facteurs de nuisances
Facteurs externes
|
Nuisances
|
Facteurs physiques
|
Bruit
Eclairage insuffisant
Obscurité
Chaleur
humidité
|
Facteurs chimiques
|
Poussières
|
Facteurs biologiques
|
Parasites
Moisissures
|
Facteurs Psychologiques
|
Troubles musculo-squelettique ......
Stress
Autres
|
§ Pensez- vous qu'on peut prévenir les risques
professionnels dans la fonction publique ?
Oui
Non
§ Qu'est ce qui explique selon vous l'absence de service de
santé au travail au sein des administrations publiques ?
· faible priorité donnée á la
prévention dans la fonction publique
· autres raisons
2. Question relative á l'inexistence d'un mécanisme
de gestion des risques professionnels dans l'administration publique et les
collectivités locales
§ Pensez-vous qu'il est nécessaire de mettre en place
un système de santé et de sécurité au travail
Oui
Non
§ L'instauration de ce service est-il nécessaire
pour votre santé et votre sécurité ?
Oui
Non
Selon vous, quelles sont les causes de l'inexistence d'un
mécanisme de gestion des risques professionnels dans l'administration
publique et les collectivités locales
· manque de volonté des pouvoirs publics
· manque des ressources humaines, matérielles et
financières
· autres raisons
§ Que proposeriez-vous pour faciliter la mise en oeuvre de
ce système ?
...................................................................................................................................................................................................................................................
3. Question relative l'insuffisance de ressources humaines
qualifiées (Inspecteurs du travail et Médecins du Travail
§ selon vous y-a-t-il suffisamment de personnels de
santé au travail
Oui Non
§ Insuffisance de ressources humaines qualifiées
(Inspecteurs du travail et Médecins du Travail) dû :
· á l'insuffisance du personnel (médecins et
inspecteurs du travail) formé dans ce domaine
· au non recrutement des médecins du travail dans la
fonction publique.
Selon vous quelles mesures doit-on prendre pour assurer
aux fonctionnaires une meilleure protection contre les facteurs de nuisance
à la santé dans les administrations publiques Béninoises ?
............................................................................................................................................................................................................
Merci pour votre collaboration
Table des matières
Identification du jury
iii
Dédicaces
iii
Remercients
iv
Liste des sigles
v
Liste des tableaux
vi
Liste des figures
vi
Glossaire de l'étude
viii
Résumé
ix
Sommaire
ix
Introduction
Erreur ! Signet non
défini.
CHAPITRE I: Du cadre institutionnel
del'étude et ciblage de la problématique de SST dans
l'administration publique béninoise
Erreur ! Signet non
défini.
SECTION I : Cadre physique de l'étude
et observation de stage
6
Paragraphe 1 :Présentation de la
structure d'accueil du stage
6
Paragraphe II : Etat des lieux de la Direction
de la Santé au Travail
11
Tableau no1 : Tableau de
regroupement des problèmes par centres d'intérêts
19
SECTION II- Ciblage de la problématique de
l'étude
20
Paragraphe I : Choix de la
problématique de la SST dans l'administration publique béninoise
et appréciation de sa pertinence
20
Paragraphe II : Spécification de la
problématiquede la SST dans l'administration publique béninoise
et vision globale de sa résolution
25
CHAPITRE II-Du cadre théorique de
l'étude aux conditions de mise en oeuvre de la PNSST dans
l'administration publique béninoise
Erreur ! Signet non
défini.
SECTION I-Cadre théorique et
méthodologique adoptée
29
Paragraphe I-Formulation des objectifs,
hypothèses et revue de littérature
29
Tableau N02 : Tableau de bord de
l'étude
35
Paragraphe II- Méthodologie
adoptée : approche théorique et empirique
44
SECTION II- De la présentation des
données et vérification de la pertinence des hypothèses
aux conditions de mise en oeuvre des solutions proposées
47
Paragraphe 1: Etablissement du diagnostic par la
présentation et l'analyse des données.
47
Paragraphe II- Approches de solutions et conditions
de mise en oeuvre de la politique nationale de la sécurité et de
santé au travail
55
Tableau N0 6 : Tableau de
synthèse de l'étude (TSE)
64
Conclusion
65
Bibliographie
Erreur ! Signet non
défini.
ANNEXES
75
* 1Liaisons sociales et
africaines, p. 21
* 2loi 98-004 du 27 janvier 1998
portant code du travail en République du Benin, p.47
* 3Mémoire Gerald
Adébisi ABIOLA «Contribution á l'amélioration de la
productivité de l'inspection du travail au Benin, janvier 2008 » p.
45
* 4 Article 1er de la
convention 161 sur les services de santé au travail, 1985
* 5ANACT,prévention des
risques professionnels :les points de vue des partenaires sociaux,
réseau éditions, ANACT, 2000
* 6 Voir par exemple, DEMILLE
(E), conseil supérieur de prévention, la grande panne, le journal
des médecins du travail, mars-avril 2002,p1.
* 7 GOGUELIN (P), La
prévention des risques professionnels, Que sais-je ?no 3082,
Paris : PUF, 1996, 127p
* 8HUET(J-A.) et RIVIERE (J.),
Une politique de prévention, Paris : SDMS Editeurs, 1964
* 9la liste des conventions en
matière de sécurité et de santé au travail n'est
pas exhaustive
* 10L'article 27 dispose que
toute personne a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable
et a le
Devoirde le défendre. L'Etat veille à la protection
de l'environnement et l'article 30 reconnaît à tous les
citoyens le droit au travail et s'efforce de créer les
conditions qui rendent la jouissance effective et paisible de ce droit
* 11 PELISSIER, (J.), SUPIOT
(A.), JEAMMAUD (A.), 2004, «Droit du travail», 22ème
édition, Paris
* 12 MOUTON (J.P), 2006,
«La sécurité en entreprise : sensibilisation des
Personnels et mise en oeuvre d'un plan d'action»,
2ème édition, Paris.
* 13 Organisation Mondiale de
la Santé (1981). Education et formation en matière de
médecine du travail, de sécurité et d'ergonomie.
8ème rapport du Comité mixte OIT/OMS de la Médecine du
travail. Série de Rapports techniques 663, Genève.
* 14 OIT. Rapport (IV) du
BIT.93ème session 2005 Cadre promotionnel pour la sécurité
et la santé au travail. P.7
* 15Code du travail
béninois, p. 49
* 16Introduction à
l'hygiène du travail, série protection de la santé des
travailleurs no6, p.6
* 17Mémoire de Hermine
VIGAN «Problématique de la sécurité et de la
santé au travail au Benin » 2005, Cotonou, p.42
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