ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE ET RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE SHALOM DE BUNIA
B.P. 304 BUNIA
FACULTE DE DEVELOPPEMENT
Perception paysanne de l'agriculture comme
facteur de développement, cas de Groupement
de Taratibo/ Nizi
Par :
KAHINDO KAHILANDA Grâce
Travail de Fin de Cycle
Présenté et défendu en vue de l'obtention
du grade de Gradué en
Développement
Directeur : KISEMBO NZUMAKI
Patrick
Assistant
ANNEE ACADEMIQUE : 2012 - 2013
Deuxième session
DEDICACE
A mes chers parents biologiques KAHINDO MATHE Cyprien et
NGAVELE DJOZA Georgine ;
A mes tuteurs DJOZA Donat et Annie pour tout sacrifice
consenti.
A l'encadreur spirituel KABUSHA Roger qui m'a
énormément encouragé pour mes études
universitaires.
A tous mes frères et soeurs en Christ pour leur
soutien et prière durant toute cette période de la
rédaction du travail.
REMERCIEMENTS
Nous voici au terme de ce travail de fin de cycle en
Faculté de Développement. A cette occasion nous ne pouvons pas
oublier de penser aux personnes qui ont contribué de près ou de
loin pour la réalisation de ce travail.
Nous disons merci au Seigneur Dieu Tout Puissant pour la vie
accordée, la protection et courage qu'il nous a accordé pendant
la période de la rédaction ; que la gloire et louange lui
soit rendu à jamais.
Nous remercions les autorités de l'Université
Shalom de Bunia pour la formation reçue et qui ont fait de nous ce que
nous sommes.
Nos sentiments de profonde reconnaissance s'adressent au
secrétaire facultaire de la Faculté de Développement
Assistant KISEMBO NZUMAKI Patrick; pour l'organisation des enseignants qui
a permis un strict respect du calendrier académique prévu. Nous
avons bénéficié de ses conseils ainsi que d'autres
encouragements tout au long de cette période. Nous le remercions encore
de plus car, malgré ses multiples occupations, a bien voulu diriger ce
travail. Grâce aux remarques et orientations, nous avons
été en mesure de rédiger ce travail.
Nous remercions également le Chef de Travaux BAZUNGU
AVEMVO, l'Assistant NITILU KONGAWI ; nos ainés scientifiques entre
autres WINDJIRI BEROCAN Thierry, MULUBA KATEMBO Préféré
pour leurs multiples contributions dans ce travail.
Nos remerciements s'adressent une fois de plus à nos
parents KAHINDO MATHE Cyprien et NGAVELE DJOZA Georgine pour leur assistance,
conseils pendant les moments que nous avons passés à
l'Université Shalom de Bunia. Au grand père DONA DJOZA, à
nos tantes et oncles biologiques qui nous ont soutenus financièrement au
cours de cette année.
KAHINDO KAHILANDA Grâce
ABREVIATION ET CYGLE
APD : Aide Publique au Développement
F.A.O : Fond des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture
ONG : Organisation Non Gouvernementale
P.A.C : Politique Agricole Commune
P.E.D : Pays en Développement
PDDAA : Programme Détaillé du
Développement de l'Agriculture Africaine
PIB : Produit Intérieur Brut
PMA : Pays les Moins Avancés
PNB : Produit National Brut
RDC : République Démocratique du Congo
UE : Union Européenne
INTRODUCTION
0.1.
Problématique
L'agriculture au regard de son importance, constitue un
élément favorable de développement de beaucoup de pays.
C'est ainsi que la fondation Bill et Melinda Gates a annoncé, lors d'une
conférence sur la responsabilité sociale des entreprises dans le
cadre du Forum économique de Davos, un don pour 306 pays en
développement (P.E.D.) en indiquant que « si vous regardez les
pays qui ont réussi leur développement économique, tous
à l'exception des producteurs de pétrole, ont fait de
l'agriculture un élément essentiel ». L'agriculture
joue plusieurs rôles au même moment, en premier lieu la production
de la nourriture. L'agriculture est le seul secteur à produire de
l'alimentation. Pour survivre, l'humanité peut se passer de l'acier, du
charbon ou d'électricité, mais elle ne peut se passer de la
nourriture. Il existe, en fait des produits de remplacement pour la plupart des
articles manufacturés mais non pour l'alimentation (Sinandugu,
2011 :1).
Les statistiques de la FAO montrent qu'au début du
nouveau millénaire, l'agriculture, la chasse, la pêche et la
foresterie assuraient la subsistance de 2,57 milliards de personnes, en
comptant les personnes actives du secteur et les membres de leur famille sans
emploi. Ce chiffre représente 42% de l'humanité. L'agriculture
est encore le moteur des économies de la plupart des pays en
développement et dans les pays industrialisés, les exportations
agricoles ont atteint 290 milliards de dollars en 2001. Dans l'histoire de
l'humanité, rares sont les pays ayant connu une croissance
économique rapide et vaincu la pauvreté sans que ces
progrès aient été précédés ou
accompagnés du développement de l'agriculture (FAO, 1996).
L'agriculture demeure une activité centrale pour une
tranche importante de la population des pays en développement. Beaucoup
y tirent leur principal moyen de survie. En République
Démocratique du Congo, plus de 70% de la population vivent directement
ou indirectement de l'agriculture. Tout développement possible dans ces
pays ne peut se passer de l'agriculture.
L'initiative prise par la fondation Bill et Melinda Gates fait
partie d'une approche globale qui a été récemment
lancée, mais est en train de changer la façon dont l'agriculture
doit être perçue. Un premier signe de cela est le fait que, dans
son rapport de 2008 de développement mondial en octobre 2007,
intitulé « l'agriculture au service du
développement », la Banque Mondiale a cité
l'agriculture comme l'un des vecteurs essentiels de la croissance mondiale, la
sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté
pour la première fois en 25 ans; de même, l'Organisation des
Nations Unies pour l'Alimentation et l'agriculture (F.A.O.) a été
sans cesse vantant le rôle du secteur agricole dans les pays en
développement (FAO et PAM, 2009 : 1).
Mais, sans doute la vocation cruciale de l'agriculture
est-elle d'abord d'assurer la subsistance de personnes sous-alimentées
vivant pour la plupart dans des zones rurales des pays pauvres. Pour ces
personnes, Il n'y a pas d'autres moyens d'assouvir leur faim que de produire
elles-mêmes leur nourriture ou encore de tirer de leur activité
agricole les moyens financiers nécessaires à leur survie.
L'Ingénieur-agronome Thomas Jacques, le ministre de
l'agriculture, des ressources naturelles et du développement de
Haïti a souligné lors de son investiture que:
« L'agriculture est une oeuvre colossale qui requiert la
participation pleine et entière de tous pour sa réussite. La
nation a les yeux fixés sur tout le monde qui pratique l'activité
agricole et attend des résultats dans l'immédiat» (J.
Thomas, 2009),
Lors du Sommet mondial de l'alimentation en 1996, puis cinq
ans après en 2002, les Chefs d'Etat et de Gouvernement se sont
engagés à réduire le nombre de personnes
sous-alimentées de moitié avant 2015. En outre, Les Objectifs du
Millénaire pour le développement fixé par les Nations
Unies incluent la réduction de moitié de la pauvreté et de
la faim d'ici à 2015 ainsi que la sauvegarde d'un environnement durable
(D.G. Bradley & I.L. Mason, s.d.).
Il sied de constater que dans certains pays en
développement la situation est loin d'être meilleure. La situation
de la crise a donné vigueur à l'orpaillage et suscité des
installations de cette activité dans plusieurs régions du Congo,
dont Kassaï Oriental dans les années 80. La « ruée
vers l'or » a attiré toute une foule d'exploitants agricoles
à la recherche de capitaux, d'aventuriers et tout un monde gravitant
autour des orpailleurs: gargotiers, commerçants, tenanciers de bars,
etc. (Bonnie & Campbell, 2010 :129).
Cela est le cas des Zones minières en RDC en
général et celle de Nizi dans le groupement de Taratibo en
particulier dans le sens que la majorité de paysans
préférait s'adonner à l'exploitation artisanale de l'or
source d'un gain rapide par rapport à l'agriculture. Il est à
noter que, l'agriculture (paysanne) doit permettre à un maximum de
paysans répartis sur tout le territoire de vivre décemment de
leur métier en produisant sur une exploitation à taille humaine
une alimentation saine et de qualité, sans remettre en cause les
ressources naturelles de demain. Elle doit participer avec les autres citoyens
à rendre vivant le milieu rural dans un cadre de vie
apprécié de tous.
Cette recherche se préoccupe à l'étude de
la perception de l'agriculture par les paysans de Nizi
précisément celle du groupement Taratibo. Cette étude se
pose des questions fondamentales suivantes :
Ø Quelle perception a la population de Taratibo de
l'agriculture ?
Ø Quelle importance en accorde-t-elle par rapport
à l'or ou autres activités?
Ø Quelle est la proportion de la population qui
pratique l'agriculture par rapport à la population totale ?
0.2. Hypothèses
A toutes ces questions fondamentales, nous proposons des
hypothèses suivantes :
Ø La perception qu'auraient les paysans de Taratibo de
l'agriculture serait que l'agriculture ne contribuerait pas à la
satisfaction des besoins sociaux d'une manière rapide ;
Ø Ces habitants donneraient une importance capitale
à l'or et les autres activités par rapport à
l'agriculture ;
Ø La population qui pratique l'agriculture serait moins
nombreuse que celle qui pratique l'orpaillage et les autres
activités.
0.3. Objectifs
D'une manière générale, ce travail vise
à dégager la perception qu'ont les paysans du groupement Taratibo
vis-à-vis de l'agriculture comme facteur de développement.
D'une manière particulière, ce travail vise
à :
Ø Déterminer les autres activités
alternatives que pratiquent les paysans ;
Ø Evaluer la considération de l'agriculture par
les paysans du groupement Taratibo ;
Ø Analyser le rendement de ces autres activités
par rapport à l'agriculture;
Ø Dégager et estimer la contribution de
l'agriculture au développement local ;
Ø Déterminer la proportion de la population
pratiquant l'agriculture.
0.4. Choix et
intérêt du sujet
Depuis le XVIIIe siècle, les auteurs
classiques que l'on qualifie des physiocrates ont affirmé en commun que
l'agriculture est la seule source essentielle de la richesse et ont
préconisé une politique libérale favorisant ainsi le
développement.
La préoccupation est de savoir quelle est la place
donnée à l'agriculture dans le milieu de Taratibo ? Au
regard de l'importance que joue l'agriculture dans la vie courante, le
présent travail revêt plusieurs intérêts.
Premièrement, cette étude menée permettra de
dégager la perception de l'agriculture par la population de Taratibo.
Deuxièmement, elle permet de déterminer les autres
activités alternatives que pratiquent les paysans, d'analyser le
rendement de ces dernières par rapport à l'agriculture et aussi
de dégager et estimer la contribution de l'agriculture au
développement local.
Sur le plan scientifique, cette recherche pourra constituer
une base de données préliminaire ainsi qu'une base de
réflexion à toute action afin de promouvoir et améliorer
le moyen de subsistance.
0.5. Etat de la question
Plusieurs chercheurs ont travaillé d'une manière
ou d'une autre dans le même domaine que le nôtre. C'est ainsi qu'en
vue de mieux faire notre étude, nous avons consulté quelques
travaux de fin de cycle, des mémoires de quelques-uns de ces
chercheurs.
ü Sinandugu Likiso (2009), dans son étude sur les
« Facteurs favorisants l'insécurité alimentaire dans
les ménages de la Cité de Bunia de 2005 à
2008 », avec comme objectif d'identifier les différents
facteurs favorisants l'insécurité alimentaire dans les
ménages ; signale que les agriculteurs éprouvent des
difficultés énormes pour les facteurs environnementaux afin de
leur permettre de bien produire.
ü Machozi Mave (2011), dans son travail intitulé
« Défis de la communauté rurale de Boga face au
développement agricole de 2007-2010 », affirme que le
problème majeur auquel les agriculteurs font face, est le manque des
moyens d'évacuation des produits agricoles ainsi que des transports de
ces produits. Cet état des choses ne stimule pas l'agriculture comme une
activité qui peut satisfaire les besoins de subsistance et
l'augmentation du revenu familial. Elle propose d'ouvrir un dépôt
pour le stockage des produits agricoles et la création d'une
coopérative de transport qui peut faciliter la vente des produits
agricoles hors Boga.
ü Sinandugu Likiso (2011) dans son étude sur
« l'opportunité qu'offre l'agriculture dans la chefferie des
Babelebe », s'est fixée comme objectif d'inventorier les
opportunités agricoles dans cette chefferie. Elle conclut que de part et
d'autres, il n'y a aucune politique agricole mise en place pour encadrer et
encourager les agriculteurs. Le service compétent dans ce domaine
attendrait les directives des organismes internationaux (F.A.O.) avant d'agir.
Aucune politique agricole interne n'est en train d'être pratiquée
sur le terrain. Elle suggère à l'Etat congolais en
général et à l'autorité locale en particulier de
s'impliquer énergiquement dans ce secteur.
ü Dz'so Mbuve (2012) analysant « La
valorisation de l'agriculture dans les zones minières », a
relevé les problèmes qui handicapent l'agriculture. Ces
problèmes sont principalement sa productivité et sa
praticabilité; et a proposé quelques recommandations pouvant
valoriser cette activité dans le milieu rural de Mongbwalu. Elle
constate que les jeunes s'orientent plus dans l'orpaillage que dans
l'agriculture. Elle recommande à la population agricole de prendre au
sérieux ces activités en y accordant une importance capitale. Les
agriculteurs ont intérêt à intégrer l'agriculture
dans son sens large, englobant ainsi l'agriculture et l'élevage.
Pour ce travail, nous allons épingler la perception de
l'agriculture par la population du groupement Taratibo et de déterminer
l'importance accordée à l'agriculture dans sa contribution comme
facteur de développement dans cette région.
0.6. Délimitation du
travail
Dans l'espace, nous avons choisi la région
minière de Nizi précisément le groupement Taratibo pour
nous permettre d'avoir des données spécifiques et suffisantes sur
l'agriculture dans une région minière. Dans le temps, cette
étude va de décembre 2012 à aout 2013, pour que la
récolte des données soit réalisée dans un climat
favorable pour un travail scientifique et à un temps suffisamment
raisonnable.
0.7. Subdivision du
travail
Hormis l'introduction et la conclusion, ce travail se
subdivise en trois chapitres dont le premier présente les
considérations générales, le deuxième
présente le milieu d'étude et la méthodologie, enfin le
troisième est consacré à la présentation des
résultats et la discussion.
0.8. Difficultés
rencontrées
Plusieurs difficultés ont émaillé la
réalisation de ce travail dont :
ü La réticence de certaines personnes pour
répondre à nos questions ;
ü Les menaces des paroles de la part de certains
enquêtés ;
ü Distance de terrain de recherche par rapport à
notre résidence.
CHAPITRE I :
CONSIDERATIONS GENERALES
Ce chapitre porte sur quelques définitions des
concepts, apporte les éléments pour élucider l'importance
de l'agriculture dans différents domaines, les facteurs de
développement ainsi que la contribution paysanne de l'agriculture comme
facteur de développement.
I.1. Définition de
perception
La perception, mot d'origine latine (percipere), se
définit comme l'action de saisir par les sens. Cette définition
suppose une certaine subjectivité de la part de l'individu percevant,
car ce dernier se représente mentalement ce qu'il croit voir et non une
copie conforme de la réalité observée. Elle est en effet
ce qui nous donne accès à quelque chose, à ce qu'il
a : elle est une ouverture à l'effectivité, connaissance des
existences. Cette définition apparemment évidente permet, en
première approche, de situer la perception vis-à-vis de ce qui
n'est pas elle. Elle se distingue de la pensée en un sens strict par son
caractère sensible, auquel correspond précisément la
présence concrète de quelque chose. Ce qui n'exclut pas que la
perception, en tant que sensible comporte une dimension par laquelle le
percevant s'éprouve ou s'affecte lui-même (Legrand, 1998 :
347).
Le processus de la perception consiste en une construction
mentale durant laquelle les sensations vécues sont
intériorisées et interprétées. L'individu organise
les sensations perçues, les interprète et les complète par
des images et par des souvenirs (Rogue, 1998 :37). La perception est
également un processus sélectif. L'individu ne perçoit
qu'une partie de ce qui l'entoure. L'idée que le mode perçu est
identique au monde réel est moins admise scientifiquement de nos jours.
Le cerveau n'enregistre pas une image exacte de l'environnement, mais
crée sa propre image (Rock, 2001 : 54). La perception est donc une
construction de réalité qui émane de l'inconscient de
l'individu (Lecomte, 1997 :253).
I.2. Agriculture, facteur
de développement intégré
La population de l'Afrique sub-saharienne, note que deux tiers
de celle-ci est rurale et dans certains pays approximativement 33 millions de
petites exploitations (de moins de 2 ha) représentent 80% de toutes les
exploitations et fournissent jusqu'à 90% de la production agricole. Bien
que la migration urbaine progresse rapidement, on estime que d'ici 2030
à peu près 52% de la population sera encore rurale. Même si
certaines grandes exploitations seront acquises par le Moyen-Orient et les
investisseurs asiatiques, puis exploitées à une échelle
industrielle sur le modèle brésilien, pendant un certain temps le
développement agricole continuera à dépendre des petits
exploitants agricoles. Cependant, c'est avec un optimisme croissant que l'on
s'attend à ce que l'agriculture de l'Afrique sub-saharienne
réussisse sa très attendue Révolution Verte.
La sécurité alimentaire est une étape
clé indispensable pour qu'aboutisse le processus de
développement. Très peu de pays ont connu une croissance
économique rapide qui n'ait été
précédée ou accompagnée par le développement
de leur agriculture. Ce n'est pas lié au fait que l'agriculture ait une
capacité de croissance très rapide mais c'est plutôt
lié à son importance. En Afrique sub-saharienne, le secteur
agricole représente plus de 80% de la population active et 50% du PNB.
L'expérience a montré que même une croissance modeste a un
effet multiplicateur considérable, augmentant les revenus ruraux qui
à leur tour dopent la demande des consommateurs et génère,
enfin, de la croissance dans les secteurs non agricoles. Une augmentation du
PNB global issue de la productivité du travail agricole est en moyenne
2,9 fois plus efficace pour augmenter les revenus des 20% les plus pauvres des
populations des pays en développement; qu'une augmentation
équivalente du PNB issue de la productivité du travail non
agricole. En effet il y a un cercle vertueux qui repose sur le
développement agricole. En plus de ces avantages, une croissance
agricole forte peut stimuler le commerce mondial, offrant des avantages
significatifs pour tous les pays, développés et en
développement. (R. Barbaras, 2009 :162)
Les membres de l'Union africaine se sont engagés
à Maputo, en 2003, à augmenter les ressources
dédiées à l'agriculture et au développement rural
de manière à ce qu'elles représentent 10% au moins des
budgets nationaux en moins de 5 ans.
Lors du sommet, les dirigeants ont
également adopté le Programme Détaillé du
Développement de l'Agriculture Africaine (PDDAA) comme cadre pour
accélérer le développement agricole et la
sécurité alimentaire sur le continent. Après un
démarrage lent, l'année dernière, il y a eu des
progrès significatifs sur la mise en oeuvre nationale du PDDAA avec 22
gouvernements nationaux ayant signé des accords pour des programmes et
des investissements agricoles spécifiques (
D.L.
Lindauer, 2007 : 259).
Il y a eu d'importants progrès économiques en
Afrique ces dernières années. En Afrique sub-saharienne la
croissance annuelle moyenne du PNB a été de plus de 5% pour la
période 2000-2008, et de plus de 3% dans l'agriculture. Ces moyennes
masquent des écarts importants (du Nigeria à 7% de croissance
agricole au Zimbabwe à moins de 8,5%).
Néanmoins, la
combinaison d'une croissance agricole et de prix agricoles supérieurs
crée des opportunités sur les marchés nationaux,
régionaux et internationaux, en particulier là où il y a
le soutien de gouvernements stables. Un récent rapport de McKinsey
suggère que si l'Afrique pouvait accroître le rendement de ses
principales cultures, il pourrait augmenter la valeur de sa production agricole
de 235 milliards de dollars au cours de deux prochaines décennies. En
plus de cela, si l'Afrique transforme une partie de sa culture en cultures plus
rentables comme celles des fruits et légumes, elle
bénéficierait d'un montant supplémentaire de 140 milliards
de dollars par an d'ici 2030. (
Radelet,2006:239).
En résumé, nous sommes dans «une
période d'optimisme quant aux perspectives de l'Afrique et de
l'agriculture africaine ».
I.3. Importance de
l'agriculture
L'agriculture (du latin agricultura) désigne l'ensemble
des savoir-faire et activités ayant pour objet la culture des terres, et
d'une manière générale, l'ensemble des travaux de
conservation et de transformation du milieu naturel permettant de cultiver et
prélever des végétaux et des animaux utiles à
l'être humain.
L'agriculture est une activité humaine. Les hommes et
les femmes qui la pratiquent apprennent, expérimentent et s'entendent
pour maitriser la nature à leur profit. L'agriculture est une
activité qui accepte peu les dépendances incontrôlables.
Elle supporte mal les décisions lointaines (H. Dupriez, 1999 :
03)
Ainsi, ceci nous pousse à dire que si on prend
l'agriculture dans son sens large, elle est l'ensemble des cultures des
plantes, les activités de la pêche, élevages, cueillettes,
ramassages, etc.
L'agriculture paysanne doit permettre à un maximum de
paysans répartis sur le territoire de vivre décemment de leur
métier en produisant sur une exploitation à taille humaine une
alimentation saine et de qualité, sans remettre en cause les ressources
naturelles de demain. Elle doit participer avec les autres citoyens à
rendre le milieu rural vivant dans un cadre de vie apprécié de
tous.
A) sur la vie économique
L'agriculture a constitué non seulement la base, mais
la substance même de la vie économique et sociale de nos
sociétés jusqu'à la révolution industrielle (Kene
Dumont, 1959 : 702).
Elle joue un rôle central dans le développement
économique parce que la majorité d'habitants des pays pauvres
tirent leur subsistance du sol. La dimension du secteur agricole constitue
l'élément spécifique auquel l'agriculture doit son
rôle primordial dans la fourniture de facteurs de production, et
notamment d'actifs, à l'industrie et aux autres secteurs modernes. Le
secteur agricole peut également constituer une source majeure de
capitaux pour une croissance économique moderne. Certains auteurs ont
même laissé entendre que l'agriculture était la principale,
voire la seule source de capitaux dans les premières phases du
développement; il est aussi à noter que dans les milieux ruraux,
l'agriculture constitue le plus souvent la base des activités
économiques pour les paysans. L'essentiel de revenu pour les
ménages ruraux vient de l'agriculture (Dwight H, Perkins, Steven Radelet
et David L. Lindaeur, 1997 : 701).
B) Sur la vie sociale
Campagne (1997 : 10) affirme que, malgré le
décalage de niveau de vie, les agriculteurs, comme le reste des
français, ont profité du formidable essor de la consommation
depuis 40 ans et ont nettement amélioré leur confort de vie. En
2007, ils possèdent presque tous les principaux équipements
électroménagers et sont même plus équipés que
la moyenne des français. La production des agricultures familiales,
telle que nous l'observons, suppose une accumulation de capital productif
permanent. Celle-ci est en effet justifiée par la
nécessité pour les exploitations agricoles d'adopter les
« conditions générales de production », qui
permettront à la famille d'avoir le niveau social de satisfaction des
besoins auquel elle est en droit d'aspirer.
I.4. Développement
agricole
I.4.1. Le développement
Le développement a plusieurs significations dont voici
quelques unes :
v Pour Pierre Pavant « un vrai
développement est beaucoup plus un processus qu'un but. C'est un
processus par lequel les individus et les communautés se rendent
maîtres de leurs ressources, au sens le plus du terme autant sociales,
culturelles et spirituelles que matérielles en vue d'améliorer
leur condition selon des critères qu'ils ont eux-mêmes
défini ». (G. Defour, 1994).
v D'après Colin (2007 : 26), le
développement est un processus de changement s'appliquant à une
société humaine déterminée et concernant tout
autant le rapport entre les hommes que la production par laquelle ils
répondent à leurs besoins de toute nature, en recherchant
l'ajustement optimal à leur projet de production et des rapports sociaux
qui les encadrent.
v Selon Batten (1957 : 57) : le développement
est une manière de travailler avec les gens de telle sorte qu'ils soient
stimulés à leur environnement physique et moral par un processus
particulier où ils discutent, planifient, organisent et agissent
librement par eux-mêmes.
En résumé, nous pouvons dire que le
développement c'est un changement d'un état négatif vers
un état positif en tenant compte d'amélioration qualitative et
quantitative des conditions de vie de l'homme sans distinction.
I.4.2. Le développement
agricole
Le développement agricole est un processus
général de transformation de l'
agriculture, dans les
différentes régions du monde et à différentes
époques de l'histoire (voir
histoire de
l'agriculture). Ces transformations de l'agriculture peuvent être
orientées par des politiques publiques, appelées politiques de
développement agricole, ou par l'intervention de différents types
d'acteurs (ONG, bailleurs de fond internationaux), qui financent et mettent en
place des projets de développement agricole, qui sont des interventions
ponctuelles, destinées à orienter le développement
agricole dans un sens voulu. Par abus de langage, on appelle
généralement « développement
agricole » l'ensemble des politiques publiques et des projets
destinés à infléchir le développement agricole.
Les projets de développement agricole sont des
interventions, limitées dans le temps et l'espace, qui visent à
améliorer l'
agriculture d'une zone
dans le sens de l'
intérêt
collectif. Cet intérêt collectif est difficile à
définir, mais parmi les différents objectifs possibles d'un
projet de développement agricole, on peut citer l'augmentation de la
valeur
ajoutée créée par l'agriculture, la
sécurité
alimentaire d'une zone, l'augmentation de la
productivité
du travail agricole, l'obtention d'un revenu monétaire pour une
certaine population, l'amélioration de l'impact environnemental de
l'agriculture... Cela se traduit par des interventions diverses : projet
public d'
irrigation,
création d'une
coopérative
d'achat/vente, expérimentation de l'introduction d'une nouvelle
technique ou
variété
de plante puis conseil technique pour répandre cette innovation,
microcrédit
pour l'achat de moyens de production agricoles, par exemple. Ces interventions
peuvent être mise en place et financées par une
variété d'acteurs :
Etat,
ONG,
organisme de développement international,
bailleur
de fonds, fondation d'une entreprise privée... Ces acteurs, en
mettant en place le projet, ne cherchent pas leur propre intérêt
mais l'intérêt collectif : en cela, le fait de concevoir un
projet de développement agricole suppose un dysfonctionnement du
marché, incapable par lui même d'obtenir une
allocation
optimale des ressources garantissant l'intérêt collectif (
M. Dufumier, 1996:
7).
I.5. Contribution paysanne
de l'agriculture comme facteur de développement
Pour Bault (2004 : 13), des organisations à
vocation mondiale telles que Agronomes et vétérinaires sans
frontières, la Via compesina et bien d'autres
défendent depuis plusieurs décennies l'agriculture paysanne
à travers le monde. En effet, en dépit de la croissance
économique qu'ont connue certains pays, les conditions de vie des
populations rurales et des paysans en particulier ne s'améliorent
pas : insécurité alimentaire, pauvreté,
dégradation de l'environnement, vulnérabilité sur le plan
social, faible poids politique. Les agriculteurs paysans assurent
l'alimentation des populations, les productions vivrières sont la
priorité de l'agriculture paysanne. Les agricultures paysannes
réduisent considérablement la pauvreté et l'exode rural,
où se concentre la majorité des habitants de la planète.
Les agricultures paysannes savent produire plus de manière durable,
l'enracinement des agricultures paysannes dans tous les territoires leur permet
de valoriser tout le potentiel des terres agricoles dans leur
diversité.
I.6. Comment les paysans
peuvent favoriser et développer une agriculture locale?
On peut favoriser l'agriculture locale en développant
l'élevage, en détaxant et protégeant les terres agricoles,
en favorisant l'accès des jeunes au monde agricole, en réservant
les emplois locaux aux originaires du pays et en mettant une barrière
douanière sur les produits importés, ...; à ce moment
les paysans prendront la conscience de l'exploitation des terres. Pour que ces
paysans aient courage dans l'amélioration de leur agriculture, il faut
qu'il donne d'abord priorité dans la culture des plantes qui pourront
satisfaire la population locale en premier lieu et en suite penser au
développement des autres secteurs. L'Afrique n'a pas encore pu
satisfaire entièrement ses besoins en alimentation et elle se trouve en
déficit permanent dans l'alimentation. L'on crie fort ailleurs de
l'autosuffisance alimentaire, qui pourrit dans des régions
enclavées alors que dans le même territoire et sans même
faire allusion à certains Etats. Les populations croupissent encore dans
la famine et la malnutrition et reçoivent encore l'aide alimentaire
internationale.
Notre développement s'oriente essentiellement vers le
développement rural. Il faut reconnaitre d'emblée que le secteur
agricole réagit moins bien à l'expansion des autres secteurs et
par conséquent, agit comme un frein sur toute la croissance
économique car ayant toujours été le pole des richesses de
nos pays africains, est resté jusqu'aujourd'hui une économie
arriérée n'ayant profitée du développement du reste
du pays alors qu'il en était le promoteur. Lune des raisons en est que
lorsque l'agriculture est l'oeuvre des petits exploitants, on ne peut en tirer
grand-chose. L'introduction d'innovations dépend plus de l'initiative de
l'Etat que celle des entreprises privées.
Il existe aujourd'hui dans toute l'Afrique tropicale des
considérables réserves cultivables qui ne sont pas
exploités. C'est la très faible densité de la population
rurale qui constitue là un handicap décisif au progrès de
la productivité agricole. (Bault, 2004 : 11).
Comme nous venons de souligner dans le paragraphe
précédent, il faudrait avant de penser à
l'exportation ; aider les producteurs à satisfaire la demande
locale (en produits d'élevage par exemple car l'agriculture n'est pas
seulement le champ). Il faudrait aussi favoriser le développement
d'entreprises de transformation des produits agricoles innovantes qui sont les
sources de valeur ajoutée (on pourrait imaginer transformer les
productions agricoles en produits cosmétiques et marquer sur cela
fabrique en RDC, soit Nizi ou encore groupement Taratibo en particulier,). Une
meilleure organisation des marchés de proximité (les antillais
ont semble t-il découvert pendant la grève qu'on pouvait acheter
ses produits alimentaires sur le marché, ailleurs que dans les centres
commerciaux). Cela nécessite aussi un plus gros effort pour soutenir les
centres de recherches agronomiques existant sur des questions autour de la
structuration des filières, la dépollution des sols, la
transformation des exploitations agricoles... (Bault - 2004 :15)
CHAPITRE II :
MILIEU D'ETUDE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Ce chapitre présente le milieu où la recherche a
été effectuée, ainsi que donne la situation
géographique, l'aperçu historique, l'organisation administrative
du milieu, le milieu naturel (relief, sol et sous-sol), le mode de vie, et
aussi la méthode et techniques.
II.1. PRESENTATION DU
MILIEU D'ETUDE
II.1.1. Présentation
géographique
Nizi, chef- lieu de la chefferie des Mambisa se trouve au
Nord- Est de la République Démocratique du Congo, en Province
Orientale, District de l'Ituri et en Territoire de Djugu. Il est situé
à 31 km au Nord de Bunia. La chefferie de Mambisa est limitée
à l'Est par le secteur des lendu Djatsi, à l'Ouest par le secteur
de Banyali Kilo, au Nord par la chefferie de Bahema Baguru et au Sud par le
groupement Bendele. Elle s'étend sur une superficie de 500
km2, et son altitude varie entre 600 m à 1200 m. C'est une
région chaude avec une moyenne 24° C.
II.1.2. Aperçu
historique
Suivant la tradition orale, l'ancêtre de peuple Mambisa
est venu de la République de l'Uganda. Cette chefferie a
été créée en 1908 mais promulguée en 1941
par l'arrêté N° 21/105/57 de commissaire de District de Kibali
Ituri, actuellement Ituri avec le code 5130. C'est-à-dire, sous la
reconnaissance de cette dernière que cette chefferie a eu son statut
juridique. Depuis sa création, le premier chef était Monsieur
Krilo, un grand chef coutumier qui avait déjà organisé son
règne vers 1914. Il a été suivi de Goli (le fils
héritier de Krilo) de 1914 à 1916 et ensuite le chef Kitambala
qui a dirigé de 1916 jusqu'à 1933. L'avant dernier André
Krilo, celui-ci a régné juste durant la deuxième guerre
mondiale de 1937 à 1945. Le dernier chef, Ndrundro Krilo qui est investi
le 11/04/1991, par la famille régnante dirige jusqu'à nos jours;
c'est lui qui organise l'administration. Il est à signaler que de 1945
à 1991, il y avait un chef qui régnait (chef Loda) mais il n'est
pas classé car il n'était pas de la famille régnante.
Cette chefferie a dix groupements qui la forment avec 123 localités.
Parmi tous ces groupements, seul Taratibo fait l'objet de cette recherche.
II.1.3. Organisation
administrative
Il y a dix groupements qui constituent la chefferie des
Mambisa avec 123 localités. En dehors de cela, il y a deux autres
centres commerciaux : centre Lalu composé de 8 localités et
centre Tchuda composé de 10 localités. Nous devons souligner que
le centre Lalu dépend de groupement Kpadinga.
II.1.4. Milieu naturel
II.1.4.1. Relief, sol et
sous-sol
a. Relief
Le relief est montagneux; les montagnes de Taratibo sont
nombreuses dans cette Zone.
b. Sol et sous sol
Le sol de cette collectivité présente les
caractéristiques d'un sol argileux. Pendant la saison de pluie, l'argile
forme la boue épaisse qui fait que la circulation routière soit
difficile. Quelle que soit la pauvreté du sol argileux, celui de
Mambisa/ Nizi produit quelques variétés culturales telles
que : le haricot, manioc, maïs, canne à sucre, etc.
Quant au sous-sol, Nizi est connu de tous comme une Zone
minière, c'est ainsi que ce dernier contient également des
matières précieuses (l'or).
II.1.4.2. Climat et
végétation
Selon le secrétaire de la chefferie, le climat de
cette zone est toujours difficile à être déterminé
car la pluie couvre toute une année entrecoupée par une saison
sèche courte rapidement remplacée par la pluie.
D'après les informations fournies par le
secrétaire de la chefferie, l'étendue de cette contrée est
dominée d'une manière générale par la savane
herbeuse et boisée qui pourront favoriser aussi l'agriculture.
II.1.4.3. Hydrographie
Cette chefferie est traversée par 5 rivières
ci-après:
Ø Rivière Nizi
Ø Rivière Shari, entre la chefferie de Mambisa
et de Walendu Djatsi
Ø Rivière Dolo
Ø Rivière Abwa
Ø Blatandia
II.1.4.4. Population
humaine
La statistique de l'année 2012 montre qu'il y avait 57
303 habitants dont 16 920 hommes, 17 262 femmes, 11 709 garçons et 11
412 filles. Cependant. La population du groupement dans lequel nous nous sommes
focalisé se chiffre à 8 255 habitants soit 14,4% de la population
totale des Mambisa.
II.1.4.5. Mode de vie
La population de la chefferie des Mambisa s'occupe des
activités champêtres, l'exploitation artisanale de l'or. Elle
pratique également l'élevage de petits bétails, volailles
ainsi que le petit commerce à caractère progressif. Les jeunes
pratiquent massivement l'exploitation artisanale de l'or tandis que le reste de
la population en général vit de l'agriculture. Malgré
toutes ces activités citées ci-haut, il y a le manque
d'organisation et de la gestion rationnelle des ressources disponibles. Cela
est due à :
Ø L'analphabétisme;
Ø La consommation abusive des boissons
alcoolisées;
Ø L'abandon des études;
Ø La négligence de l'agriculture et de
l'élevage. Ces éléments constituent un blocage pour le
développement de ce milieu.
a) cadre socio-économique
Selon les informations données par les membres de
l'organisation administrative de la chefferie des Mambisa, la population de
cette chefferie, de façon particulière celle du groupement
Taratibo est hétérogène c'est-à-dire on y trouve
des différentes tribus et aussi des différentes activités
économiques. Mais, ce milieu en général est dominé
par le peuple Mambisa. Elle ne comprend pas assez d'écoles, la
population n'a pas accès à un soin de santé convenable en
cas de la maladie, ceux qui ont le moyen financier font recours vers les grands
hôpitaux au cas contraire cette dernière subit les
conséquences.
L'économie de cette zone est basée sur les
activités suivantes : l'agriculture, l'exploitation artisanale de
l'or, le petit commerce. A part ces trois activités, nous retrouvons
aussi la société de KILOMOTO l'actuelle SOKIMO qui occupe
certaines personnes en offrant des empois.
b) cadre socioculturelle
La culture d'une population se traduit par son niveau de
développement. Les paysans de Nizi et ses environs vivent
essentiellement de l'agriculture vivrière. Quant au statut social des
femmes, ces dernières sont toujours marginalisées par les hommes
guidés encore par mentalité traditionnelle. Le rôle de la
femme dans les associations et groupe d'hommes reste très minime. Nous
trouvons également des associations culturelles telles que les
mutualités de divers domaines, clubs de football, mutualités des
mamans, mutuelles agricoles ou groupements agricoles, ...
Les enseignements sont organisés depuis le niveau
maternel jusqu'au niveau secondaire. Des formations générales et
techniques avec différentes sections y sont organisées par des
écoles publiques et conventionnées. Les habitants de la chefferie
se joignent dans cet angle pour profiter de ces activités.
Quant en ce qui concerne la religion, beaucoup de tendances y
sont représentées : Eglise catholique, Protestante, Nzambe
malamu, CHRISCO, Témoins de Jehova, etc.
II.2. LA METHODOLOGIE
Elle consiste à fixer des méthodes et
techniques utilisées pour ce travail, afin d'atteindre les objectifs
fixés pour cette étude, car la validité d'un travail
scientifique est jugée notamment à partir de méthode et
techniques utilisées pour aboutir aux résultats.
II.2.1. Méthode
Dans le cadre de cette recherche, la méthode
analytique a été utilisée. Elle consiste à
discerner les différentes parties d'un tout, à déterminer
et à expliquer le rapport qu'elles entretiennent entre elles. Ainsi nous
avons eu à analyser toutes les activités réalisées
par la population du groupement Taratibo (agriculture et autres) pour le
développement du milieu. Cette méthode a permis
d'appréhender le degré de perception paysanne de l'agriculture
comme facteur de développement de leur milieu, groupement Taratibo.
II.2.2. Techniques de collecte
des données
Pour y parvenir, nous avons utilisé :
Ø Interview semi structurée:
cette technique nous a servie à un entretien verbal sur la façon
dont la population du groupement Taratibo perçoit l'agriculture en se
fixant d'avance un nombre, un ordre et un énoncé sous une
série de questions dans le protocole d'interview (annexe I).
Ø La technique documentaire :
nous a servi pour la collecte de différentes données dans les
documents ayant trait à l'étude (ouvrages et autres publications
ou documents); afin d'avoir une idée claire de la perception paysanne de
l'agriculture comme facteur de développement.
Ø Technique
d'échantillonnage : cette technique nous a permis de tirer
l'échantillonnage sur lequel nos recherches ont porté.
L'échantillonnage aléatoire a été utilisé
dans ce travail. Il a permis d'enquêter la population du groupement de
Taratibo d'une manière aléatoire sans une base de sondage (Pas de
sondage).
II.3. POPULATION
D'ÉTUDE ET ÉCHANTILLONNAGE
Cette recherche a concerné toute la population du
groupement Taratibo en chefferie des Mambisa/Nizi. Sur un effectif total de 8
255 habitats soit 1 179 ménages. Pour retenir le nombre des personnes
à interviewer pour chaque ménage, nous avons recouru à la
formule de Solvin (Hogg R et Tanis, E.A, 1993).
Présentation de la formule et
calcul
Avec n = Taille de l'échantillon
N = Taille de la population (population
d'étude)
r = risque d'erreur (5%=0,05), alors on a :
= 298 personnes soit 33 personnes par
localité.
Pour la suite de ce travail, nous avons retenu les variables
suivantes :
- Sexe;
- Age;
- Niveau d'étude;
- Profession;
- Certaines activités;
- Activités préférées par la
population;
- Importance de l'activité
préférée.
CHAPITRE III :
PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS
III.1. PRÉSENTATION
DES RÉSULTATS
Dans ce chapitre nous présentons les résultats
obtenus pendant nos enquêtes menées auprès de la population
du groupement Taratibo. La répartition de catégories des
enquêtés est faite par sexe, âge, niveau d'étude,
profession, par rapport aux activités principales, aux activités
préférées par la population, l'importance ou
l'utilité des activités préférées ainsi que
l'opinion des enquêtés sur la satisfaction de leurs besoins.
Tableau I : Répartition des
enquêtés selon le sexe
Le tableau I donne la répartition des
enquêtés selon leur sexe.
Sexe
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Masculin
|
180
|
60,4
|
Féminin
|
118
|
39,6
|
Total
|
298
|
100
|
De ce tableau il ressort que 60,4% de la population
enquêtée sont des hommes et 39,6% sont des femmes.
Tableau II : La répartition des
enquêtés selon l'âge
La proportion des enquêtés selon leur âge est
donnée par le tableau ci-après.
Sexe
|
Effectif
|
Pourcentage
|
De 21 à 30
|
70
|
23,5
|
De 31 à 40
|
80
|
26,8
|
De 41 à 50
|
60
|
20,1
|
De 51 à 60
|
38
|
12,8
|
De 61 à 70
|
50
|
16,8
|
Total
|
298
|
100
|
Le tableau ci-dessus indique que 80 paysans
enquêtés sont âgés de 31 à 40
ans soit 26,8%, tandis que les paysans dont l'âge varie entre 51 à
60ans représentent le pourcentage le plus faible, soit 12,8%.
Tableau III: Répartition des
enquêtés selon leurs niveaux d'étude
Le tableau III indique la répartition des
enquêtés selon leurs niveaux d'étude
Instruction
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Aucun
|
55
|
18,5
|
Primaire
|
105
|
35,2
|
Secondaire
|
90
|
30,2
|
Universitaire
|
9
|
3,02
|
Autres formations
|
39
|
13,08
|
Total
|
298
|
100
|
Le tableau III indique que 35,2% de la population
enquêtée ont un niveau d'étude primaire suivi de 30,2% qui
ont un niveau secondaire, 18,5% ont aucun niveau d'étude. Les autres
formations occupent 13,08% et 3,02% sont des Universitaires.
Tableau IV : Répartition des
enquêtés selon la profession
La profession est donnée par le tableau IV
ci-dessous.
Instruction
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Agriculteur
|
173
|
58
|
Orpailleur
|
71
|
23,8
|
Fonctionnaire (Etat, libéral, privé)
|
10
|
3,4
|
Commerçant
|
25
|
8,4
|
Enseignant
|
9
|
3
|
Taximan/chauffeur
|
10
|
3,4
|
Total
|
298
|
100
|
De part ce tableau, nous remarquons que sur 298 personnes qui
constituent notre échantillon ; la plupart soit 58% sont des
agriculteurs ; 23,8% sont des orpailleurs et les enseignants
constituent le pourcentage le plus faible soit 3%.
Tableau V : Principales activités et
préférées par les paysans
Les principales activités des paysans de groupement
Taratibo sont reprises selon la préférence dans le tableau
ci-après.
Quelques activités
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Agriculture
|
173
|
58,1
|
Exploitation artisanale de l'or
|
88
|
29,5
|
Commerce
|
20
|
6,7
|
Autres
|
17
|
5,7
|
Total
|
298
|
100
|
Le tableau V renseigne que 63,8% des paysans
considèrent l'agriculture comme leur activité principale; 29,5%
penchent pour l'exploitation artisanale de l'or comme leur activité
principale ; 6,7% considèrent le commerce comme leur
activité principale.
Tableau VI. Importance ou utilité de
l'activité préférée
Le tableau ci-dessous (page suivante) démontre
l'importance ou l'utilité de l'activité
préférée par la population du groupement de Taratibo.
Activités
préférées
|
utilité
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Agriculture
|
Alimentation
|
40
|
13,4
|
Autres satisfaction
|
30
|
10,1
|
Satisfaction totale
|
103
|
34,6
|
Exploitation artisanale de l'or
|
Satisfaction totale
|
68
|
22,8
|
Certaines satisfactions
|
20
|
6,7
|
Commerce
|
Satisfaction totale
|
12
|
4
|
Autres satisfactions
|
8
|
2,7
|
Autres
|
Satisfaction totale
|
10
|
3,4
|
Autres satisfactions
|
7
|
2,3
|
Total
|
|
298
|
100
|
De ce tableau, il ressort que 34,6% de nos
enquêtés sont satisfaits totalement de leurs besoins primaires
à travers l'agriculture par rapport aux autres ; tandis que 40 soit
13,4% préfèrent l'agriculture juste pour l'alimentation. 68, soit
22,8% sont satisfaits totalement de leurs besoins à travers
l'exploitation artisanale de l'or et que 20 enquêtés soit 6,7%
sont satisfaits moyennement ; 12 enquêtés soit 4% sont
satisfaits totalement de leurs besoins à travers le commerce et 8 soit
2,68% moyennement, enfin 3,4% des enquêtés sont satisfaits
totalement des autres activités à part les trois tandis que 2,3%
sont moyennement satisfaits.
Tableau VII : Opinions des enquêtés
sur la satisfaction de leurs besoins par l'agriculture
Les opinions des enquêtés sur la satisfaction de
leurs besoins par l'agriculture sont reprises dans le tableau
ci-après.
Opinion des enquêtés
|
Effectif
|
Pourcentage
|
L'agriculture satisfait aux besoins sociaux
|
173
|
58,1
|
L'agriculture ne satisfait pas aux besoins sociaux
|
125
|
41,9
|
Total
|
298
|
100
|
Le tableau VII indique que 173 soit 58,1% des
enquêtés sont satisfaits totalement de leurs besoins sociaux
à travers l'agriculture tandis que 125 soit 41,9% ne sont pas satisfaits
à travers l'agriculture.
III.2. DISCUSSION
Cette partie est uniquement consacrée à la
discussion. Cette étape permet de confronter des résultats avec
d'autres idées d'appuis afin d'en tirer une conclusion et proposer des
suggestions selon les observations.
III.2.1. Identification
générale
III.2.1.1. La
répartition des enquêtés selon les sexes et âges
Dans le groupement Taratibo, 60,4% des enquêtés
étaient de sexe masculin et 39,6% de sexe féminin. En effet,
selon nos résultats en général, les enquêtés
de cette étude sont respectivement de 26,8% dans l'intervalle
d'âge allant de 31 à 40 ans et de 23,5% dans l'intervalle de 21
à 30 ans, âge connu actif pour l'agriculture dans la zone
minière de Taratibo. Cela prouve en quelque sorte que cette
activité intéresse la population vive de ce groupement, ce qui
peut constituer une dynamique pour le développement de cette
filière.
Partant de notre résultat, nous trouvons les hommes de
Taratibo dans une distinction, celle ci ne signifie pas une discrimination,
mais plutôt une disponibilité des hommes. Car selon les
résultats des autres recherches nous voyons que partout ailleurs, les
hommes ont tendance à laisser la responsabilité familiale ainsi
que les travaux agricoles à la femme.
III.2.1.2. Profession et
principales activités selon les paysans
Nos résultats montrent que, la majorité de nos
enquêtés ont fait de l'agriculture leur profession, telle que
confirmée par les résultats des tableaux IV et V qui montrent que
sur 298 personnes qui constituent notre échantillon, 58% sont des
agriculteurs. Et 63,8% des paysans considèrent l'agriculture comme leur
activité principale.
Selon la voix des paysans congolais (2013 ; 1)
Les habitants de la Province de l'Equateur, depuis l'époque coloniale
vivaient que de l'agriculture car sans lui les assiettes seraient vides !
On lui doit nos céréales, nos légumes, nos côtes de
boeuf, notre lait... qu'il fasse de la culture ou de l'élevage, le
travail de l'agriculture recouvre des domaines divers et variés. Cette
situation n'est pas propre à la province de l'Équateur mais
plutôt une situation générale du monde rural en RDC.
Actuellement plus de 70 pourcent des congolais vivent dans les milieux ruraux
où toutes les activités tournent autour de l'agriculture.
Ces résultats sont confirmés par la Banque
Mondiale, selon elle, les trois quart des habitats pauvres des pays en
développement vivent en milieu rural, et la plupart d'entre eux tire
directement ou indirectement leur subsistance de l'agriculture bien que le
groupement Taratibo soit situé dans une région minière par
excellence, l'orpaillage (29,5%) n'occupe pas la majorité de sa
population. (FAO : 2009)
Par ailleurs, en France, 84 800 chefs d'exploitations
exercent leur profession principale hors agriculture, le travail agricole
n'étant pour eux qu'une activité secondaire. Au total, un tiers
des exploitants ne sont donc pas des agriculteurs « à
titre principal ». Ils dirigent en général de petites
exploitations, dont le potentiel économique atteint à peine 6% du
potentiel total des exploitations agricoles. (Rattins S, 1999 :46).
Ainsi, cette situation nous pousse à dire que la
considération de l'activité agricole dépend d'un pays
à un autre et cela selon la situation économique du pays.
III.2.1.3. Importance ou
utilité de l'activité préférée (agriculture)
Le tableau V montre que plus de paysans, c'est-à-dire
58,1% à Taratibo s'intéressent à l'agriculture et 41,9%
préfèrent l'exploitation artisanale de l'or, le commerce ainsi
que les autres. Et aussi, au tableau VI, 34,6% soit 103 enquêtés
sont satisfaits totalement de leurs besoins sociaux à travers
l'agriculture; 13,4% soit 40 enquêtés la pratiquent juste pour
l'alimentation, tandis que 30 soit 10,1% seulement sont satisfaits par les
autres activités.
Selon Reijintjes et al. (1995 :22),
l'agriculture est une activité économiquement viable car elle
permet aux agriculteurs de produire suffisamment pour assurer leur autonomie
et/ou un revenu, et de fournir un profit suffisamment pour assurer leur travail
et les frais engagés. Certes l'agriculture dans plupart des pays pauvres
demeure traditionnelle et son rendement faible.
L'agriculture est la principale source de revenu et d'emplois
pour 70% de la population mondiale pauvre vivant en zones rurales.
L'agriculture a produit suffisamment de nourriture et d'autres produits
agricoles et répond aux besoins des populations urbaines.
Un exemple illustre bien ces faits, il provient de
l'étude agricole la plus récente sur le Brésil. Les
paysans et producteurs familiaux ne détiennent que 24,3% des terres
agricoles, bien qu'ils représentent 84,4% des exploitations agricoles du
pays, et qu'ils génèrent trois fois plus d'emplois
rémunérés que ne le fait l'agrobusiness (qui au
Brésil propose des salaires misérables, avec un certain nombre de
cas récents d'esclavage et de servitude). Sur ce quart de terres arables
qu'ils cultivent, ces petits producteurs et productrices produisent 87% de la
production totale de manioc, 70% des haricots, 46% du maïs, 34% du riz,58%
du lait, 50% des volailles, 59% du porc et 30% du boeuf, et enfin 38% du
café, parmi tant d'autres produits alimentaires. Les paysans
possèdent moins de 25% des terres agricoles, et pourtant ils
génèrent 40% de la valeur de la production agricole totale. Et le
Brésil est un pays reconnu à l'international pour les soit
distantes productivité et efficience de ses entreprises
agro-industrielles nationales et multinationales, ainsi que pour la
concentration de ses exploitations aux mains d'une poignée de riches.
Malgré cela, ce sont les paysans et les petits producteurs
brésiliens qui nourrissent la population brésilienne, un
schéma qui se répète en d'autres parties du monde. La
moitié de la population mondiale composée de paysans et de
paysannes il y a 1,5 milliard de paysans et de paysannes sur 380 millions
d'exploitations, 800 millions font de l'agriculture périurbaine, 410
millions récoltent les produits issus de nos forêts et savanes,
190 millions sont bergers, et plus de 100 millions sont pécheurs. Au
moins 370 millions de ces paysans sont également des populations
indigènes. Ensemble, ils représentent presque la moitié de
la population mondiale, et produisent au moins 70% de l'alimentation mondiale.
(Mansur, 2009 :6).
III.2.1.4. La satisfaction
du besoin des paysans par l'agriculture
Le résultat de notre recherche nous montre que 58,1%
des paysans sont satisfaits en totalité de l'agriculture tandis que
41,9% ne sont pas satisfaits par ce travail de l'agriculture. Ce
résultat est conforme à la situation d'agriculture en
Thaïlande.
En effet, sur le plan alimentaire, les paysans ont
instauré un système de l'agriculture nourricière. Par
l'agriculture nourricière nous entendons une agriculture qui satisfait
nutritionnellement, quantitativement et qualitativement les besoins de
l'entière humanité et assure les plaisirs gustatifs attendus. Ce
sont les nutriments (glucides, protéines, lipides), les micronutriments
(vitamines, sels minéraux, oligoéléments) et les fibres
contenus dans les aliments qui finalement nous nourrissent (Malassis,
2006 :209).
En outre, la Thaïlande satisfait donc aujourd'hui
globalement les besoins alimentaires de sa population tout en étant
devenue exportatrice d'une très large gamme de produits agricoles et
agro-industriels : riz, maïs, soja, manioc, sucre, caoutchouc,
viande, crevettes et poissons, fruits et légumes, etc. Comme
l'agriculture doit donc satisfaire la diversité alimentaire qui rend
possible notre équilibre nutritionnel, les thaïlandais ont
développé l'agriculture jusqu'à ce que, même si le
pays consomment lui-même une part croissante de sa production pour
l'alimentation animale et humaine, mais elles sont aussi capable d'exporter
leurs produits agricoles (Haubert, 1999 :203)
CONCLUSION ET
SUGGESTIONS
Nous voici au terme de cette étude
qui a porté sur la perception des paysans du groupement Taratibo sur
l'agriculture comme facteur de développement en chefferie de
Mambisa/Nizi. La préoccupation principale de cette étude
était de savoir la perception qu'a les paysans de Taratibo
vis-à-vis de l'agriculture comme facteur de développement,
comment est-ce qu'ils perçoivent, considèrent l'agriculture dans
leur milieu; quelle importance en accorde-t-elle par rapport à l'or ou
autres activité; en fin quelle est la proportion de la population qui
pratique l'agriculture par rapport à la population totale. Ces questions
nous ont amené à émettre les hypothèses
suivantes :
Ø L'agriculture ne contribuerait pas à la
satisfaction des besoins sociaux des paysans d'une manière rapide;
Ø Les paysans accorderaient une importance capitale
à l'or et aux autres activités qu'à l`agriculture;
Ø Les paysans qui pratiquent l'agriculture seraient
moins nombreux que ceux qui pratiquent l'orpaillage et les autres
activités.
En effet, pour arriver à vérifier nos
hypothèses, nous avions recouru à l'échantillonnage
aléatoire qui a permis d'atteindre 298 ménages dans 9
localités.
Après nos recherches sur terrain, nous sommes parvenus
aux résultats qui suivent :
Ø La grande partie des paysans enquêtés
(58,1%) sont satisfaits totalement de leurs besoins sociaux à travers
l'agriculture et seulement 41,9% sont satisfaits de l'orpaillage et les autres
activités dans le groupement Taratibo;
Ø 63,8% d'enquêtés ont comme
activités principales l'agriculture et que 29,5% s'occupent de
l'exploitation artisanale de l'or, 5,7% seulement considèrent les autres
activités comme leurs activités principales.
Quant à ce qui concerne l'importance de l'agriculture
dans ce groupement, 34,6% d'enquetés ont confirmé que
l'agriculture contribue plus à la satisfaction totale de leurs besoins
sociaux, 13,4% confirment aussi à leur tour que les produits agricoles
contribuent plus à l'alimentation que pour les autres besoins.
Il convient à signaler aussi que parmi tous nos
enquêtés, ceux qui pratiquent l'agriculture sont nombreux que ceux
qui pratiquent l'orpaillage et les autres activités. Au regard de ces
résultats, nous pouvons dire que nos objectifs sont atteints et que nos
hypothèses sont toutes infirmées. En fonction de ces
résultats, nous suggérons ce qui suit :
A. A l'Etat
Former, encadrer et appuyer les agriculteurs pour promouvoir
l'agriculture à pouvoir assumer son rôle de fournir une
alimentation saine et de qualité pour l'autoconsommation aux
concernés sans remettre en cause les ressources naturelles de demain. Il
doit participer avec les agriculteurs afin de rendre leur milieu vivant dans un
cadre de vie apprécié de tous. Aider les paysans à
connaître leurs droits et devoirs et ceux de l'Etat.
B. Aux O.N.G.
Ø D'assurer le renforcement de capacité des
paysans du groupement Taratibo surtout en matière de l'agriculture;
Ø D'assurer la campagne de sensibilisation des paysans
du groupement Taratibo sur la contribution de cette activité dans le
développement de leur milieu;
Ø D'assurer l'introduction de l'agriculture de tout
genre pour augmenter la contribution de l'agriculture dans la vie des paysans
et même dans leur milieu.
C. Aux paysans en général
Nous les encourageons à considérer
l'agriculture comme toute autre profession capable de procurer le bien
être. En outre, ne pas se décourager face aux difficultés
qu'ils éprouvent et d'accepter les risques pour avoir plus.
D. Aux agriculteurs
Ø De continuer avec l'agriculture qui contribue
à la satisfaction des besoins;
Ø De chercher à s'informer sur l'agriculture et
développer la culture industrielle pour augmenter leurs revenus. Quant
à la culture vivrière qui a fait l'objet de notre étude,
il faudrait introduire des nouvelles variétés de plantes telles
que des légumes, des fruits,... pour compléter l'alimentation de
la population ;
Ø D'augmenter l'étendue à exploiter pour
aussi augmenter les avantages issus de cette agriculture ainsi que
améliorer celle-ci par l'utilisation des engrais naturels ou chimiques
pouvant augmenter le rendement le rendement du sol.
Nous ne pensons pas avoir épuisé notre
recherche sur la perception paysanne de l'agriculture comme facteur de
développement. C'est pourquoi, nous recommandons aux futurs chercheurs
de mener encore d'autres études sur la perception de l'agriculture
généralement dans un autre milieu nécessité.
BIBLIOGRAPHIE
A. OUVRAGES
Douglas Mansur, 2009. L'agriculture familial, paysanne et
Durable peut Nourrir le monde, ETC, 2009 ;
Dufumier Marc, 2004. Agricultures et paysanneries des tiers
mondes Karthala/ CTA, Paris.
Dupriez, 1982. Paysan d'Afrique noire, l'harmattan, Paris.
FAO et PAM, 2009. L'état de
l'insécuritéé alimentaire dans le monde 2009-crises
économiques- répercussions et enseignements, FAO, Rome.
FAO, 1996.
http://www.fao.org/docrep/008,
consulté 11/09/2013
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Afrique centrale, théories et essaie d'analyse critique, Bukavu,
Bandari.
Rattins S., 1999. « Deux exploitants individuels
sur cinq vivent seuls ou uniquement avec conjoint », Agreste-
les cahiers no46, décembre.
Rattins S., 1998. Situation mondiale de l'alimentation et
de l'agriculture, Agreste- les cahiers no46,
décembre, 1998 ;
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University, Press, 2007;
S. Charlier, 2007. Les femmes contribuent à la
souveraineté alimentaire, in coordonné, par Presse
Universitaire, Entraide et Fraternité
T.R. Batten, 1957. Communautés et leur
développement, First Puplished ;
www.agriculture.gouv.ht/view/01/Thomas-JACQUES-nouveau-Ministre-deý-l'agriculture,
consulté le 10/05/2013
B. NOTES DES COURS ET TRAVAUX DE FIN DE
CYCLE
Way Alege, 2011. Notes de cours de développement
communautaire et rural, Cours inédit, USB.
Machozi Mave, 2011. Défis de la communauté
rurale de Boga face au développement de 2007 à 2010, TFC,
inédit, USB.
Remo Ruba, 2013. Notes de cours de la méthode de
recherche scientifique, Cours inédit, USB.
Sinandugu Likiso, 2009. Facteurs favorisant
l'insécurité alimentaire dans les ménages de la
cité de Bunia (de 2005 à 2008), TFC, inédit, USB.
Sinandugu Likiso, 2011. L'opportunité qu'offre
l'agriculture dans la chefferie des BABELEBE, Mémoire de licence,
inédit, USB.
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
ABREVIATION ET CYGLE
iii
0. INTRODUCTION
1
0.1. Problématique
1
0.2. Hypothèses
3
0.3. Objectifs
3
0.4. Choix et intérêt du
sujet
4
0.5. Etat de la question
4
0.6. Délimitation du travail
5
0.7. Subdivision du travail
6
0.8. Difficultés
rencontrées
6
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES
7
I.1. Définition de perception
7
I.2. Agriculture, facteur de développement
intégré
8
I.3. Importance de l'agriculture
9
I.4. Développement agricole
11
I.4.1. Le développement
11
I.4.2. Le développement agricole
11
I.5. Contribution paysanne de l'agriculture comme
facteur de développement
12
I.6. Comment les paysans peuvent favoriser et
développer une agriculture locale?
13
CHAPITRE II : MILIEU D'ETUDE ET DEMARCHE
METHODOLOGIQUE
15
II.1. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE
15
II.1.1. Présentation géographique
15
II.1.2. Aperçu historique
15
II.1.3. Organisation administrative
16
II.1.4. Milieu naturel
16
II.1.4.1. Relief, sol et sous-sol
16
II.1.4.2. Climat et végétation
16
II.1.4.3. Hydrographie
17
II.1.4.4. Population humaine
17
II.1.4.5. Mode de vie
17
II.2. LA METHODOLOGIE
18
II.2.1. Méthode
19
II.2.2. Techniques de collecte des
données
19
II.3. POPULATION D'ÉTUDE ET
ÉCHANTILLONNAGE
19
CHAPITRE III : PRESENTATION ET DISCUSSION DES
RESULTATS
21
III.1. PRÉSENTATION DES RÉSULTATS
21
III.2. DISCUSSION
26
III.2.1. Identification générale
27
III.2.1.1. La répartition des
enquêtés selon les sexes et âges
27
III.2.1.2. Profession et principales
activités selon les paysans
27
III.2.1.3. Importance ou utilité de
l'activité préférée (agriculture)
28
III.2.1.4. La satisfaction du besoin des paysans
par l'agriculture
29
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
31
BIBLIOGRAPHIE
34
TABLE DES MATIERES
35
ANNEXE I : QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
37
ANNEXE I :
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
1. Sexe: M ou F
2. Quel âge
avez-vous?..........................................................................................................
3. Quelle est votre niveau
d'étude?........................................................................................
4. Quelle profession exercez-
vous ?.....................................................................................
5. Quelles sont principales activités qui vous procurent
des revenus dans ce
milieu ?.......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
6. Parmi toutes ces activités, les quelles ou la quelle
vous
préférez ?............................................................................................................................
7. Est- ce que vous
cultivez ?.................................................................................................
8. Pourquoi cultivez-
vous ?...................................................................................................
9. Préfériez- vous une autre activité que
celle que vous exercez actuellement ? et
pourquoi ?..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
10. Quelle est l'importance de cette activité pour vous et
votre
ménage ?................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
11. Cette activité contribue-t-il à la satisfaction
de vos besoins
sociaux ?.........................................................................................................................................................................................................................................................................
12. Est-ce que cela peut vous amener à un
changement ?
comment ?..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................