Conclusion
L'essor des médias a totalement modifié le
rapport de l'Eglise et des autres religions avec la société. On
notera que malgré des sondages pessimistes, l'Eglise a su discerner le
besoin de repères et d'écoute d'une génération en
mal de repères car, au sein d'une société marquée
par la mobilité et la précarité, les jeunes ont davantage
besoin de ressentir un élan de confiance envers eux.
Mais il y a toutefois des réalités qu'on ne peut
nier, une réalité médiatique : le clocher n'est plus
aujourd'hui le point de convergence de toute une population. Pour se faire
entendre, l'Eglise doit parler sur la place publique, avec les moyens
techniques d'aujourd'hui, par images fortes et messages clair. Une
réalité religieuse car la crise des valeurs frappe aussi les
institutions religieuses. Aujourd'hui, la pratique régulière a
fortement diminué et les jeunes en particulier sont ceux qui ont
adopté le plus cette démarche "pèlerine" : une pratique
mobile, individuelle, plus communautaire qu'institutionnelle.
Les JMJ et les précédentes communications
(certes parfois maladroites) et les essais de communications numériques
se présentent en elles-mêmes comme une prise en compte de la
réalité médiatique et religieuse de notre époque.
L'Eglise entre désormais dans une nouvelle ère de communication
interactive et sociale et doit faire les bons choix afin de rendre son message
clair et modifier son image parfois rude et hors du temps.
L'Eglise catholique n'est pas la seule à faire face
à ces réalités, mais on remarque tout de même
qu'outre Atlantique, la communication religieuse est largement moins
encadrée, ce qui peut paraître étonnant pour un pays qui
passe pour avoir des valeurs plutôt puritaines aux yeux de la
majorité des Européens. En effet, il y a une différence
notable entre la perception de la religion en Europe et aux Etats-Unis,
où la religion est davantage abordable sous un point de vue mercantile
notamment grâce au Télévangélisme.
L'exemple le plus marquant et dont l'Eglise pourra notamment
s'inspirer est le modèle de communication du protestantisme, qui
malgré certains clivages entre ses différentes églises a
su maintenir un discours interne cohérent et un discours externe en
accord avec les valeurs sociétales et les débats actuels. Le
niveau d'implication et de discussion avec leurs fidèles en fait un cas
d'école aujourd'hui.
Les principales préconisations pour l'Eglise
aujourd'hui concernent à la fois les réseaux sociaux, en suivant
l'exemple du protestantisme en matière de dialogue et en ciblant les
jeunes qui souhaitent pouvoir dialoguer et obtenir des réponses à
leurs questionnements via leur principal outil qui est les réseaux
sociaux ; en outre, la deuxième préconisation concerne les
relations presse et l'évènementiel, notamment en ce qui concerne
les JMJ qui représentent aujourd'hui l'une des plus grandes
manifestations catholiques à destination des jeunes. Et si l'on a pu
penser que cet investissement médiatique était injustifié,
le succès a montré au contraire qu'il permettait de construire
progressivement une nouvelle communauté faites des pèlerins, des
spectateurs et des téléspectateurs.
Au terme de ce travail, je voudrais évoquer une
perspective de réflexion qui serait de travailler sur la question de la
communication et des procédures qui ont été à
l'origine de ces JMJ.
Comment reprendre et prolonger les acquis de
l'événement, notamment en France, et serait-il possible de
provoquer d'autres rassemblements de la sorte dans le même
esprit ?
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