RESUME
Dans le contexte connu de la variabilité climatique et
hydrologique du bassin du fleuve Congo, nous nous sommes
intéressé aux variations des débits du bassin de la
rivière Kasaï, principal tributaire du fleuve Congo dans
l'hémisphère sud. Cependant, l'évolution spatio-temporelle
des ressources en eau pour ce sous bassin demeure une préoccupation tant
pour le développement économique (agriculture) que pour le
devenir des populations en l'occurrence en ce qui concerne l'alimentation en
eau potable, la navigation et l'hydroélectricité.
Les données traitées sont le débit et la
précipitation pendant une période de 30 ans (1961-1990). Le
travail proposé vise à poser un diagnostic sur la variation du
cycle hydrologique dans le bassin du fleuve Congo (cas du bassin du Kasaï)
afin de contribuer à la gestion durable des ressources en eau de ce
bassin.
Dans cette optique, les ressources en eaux de surface du
bassin du fleuve Congo dans son sous bassin du Kasaï à la station
hydrométrique d'Ilebo présentent des fluctuations interannuelles
très marquées avec une tendance perceptible à la baisse.
La diminution des débits est simultanée avec la baisse de la
pluviométrie.
Cette baisse des débits pourra modifier des
écosystèmes naturels et des systèmes
socio-économiques de ce bassin. Les variations qui touchent les
ressources en eau en RDC ne sont plus un vain mot mais plutôt une
réalité.
Dans la perspective d'une gestion rationnelle de la ressource
en eau, il est important d'avoir accès aux services d'information
hydrologique appropriés en vue de conduire des études
approfondies de l'évolution à long termes des tendances
climatiques et leurs impacts sur la disponibilité des ressources en eau.
Cela aiderait à prendre des mesures de gestion durable des ressources en
eau de ce bassin.
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INTRODUCTION
1. Problématique
La variabilité climatique est un
phénomène naturel, mais peut parfois entrainer des
conséquences dramatiques dans certaines régions de la
planète. Depuis quelques dernières décennies, un
intérêt soutenu se manifeste sur le climat et sa
variabilité. Les implications de cette variabilité sur les
ressources en eau sont particulièrement fortes et touchent, à
leur tour, de très nombreux secteurs d'activités humaines et
environnementales (Ardoin, 2004).
La régulation de différents besoins aux usages
de l'eau dans ces secteurs dépend des tendances normales ou moyennes du
cycle hydrologique. Ces tendances sont le résultat des conditions
stationnaires qui se sont développées suite à un
équilibre de différents facteurs environnementaux (Soraya, 2008).
La perturbation dans ces équilibres engendre aussi la perturbation dans
les tendances normales du cycle hydrologique, ce qui a des implications sur la
distribution et la gestion des ressources en eau disponibles (Servat et al.,
1999).
Les phénomènes naturels tels que El-Nino
Southern Oscillation (ENSO), Zone de Convergence Intertropical (ZCIT),
Oscillation Nord-Atlantique (NOA), la Température de Surface des Mers,
les Jets Atmosphériques, etc. sont connus comme les causes naturelles de
la variabilité climatique et exercent une influence importante sur les
ressources en eau du continent Africain (Camberlin, 2007). A ces
phénomènes s'ajoutent le changement d'utilisation des terres qui
est lié à la croissance démographique et autres
activités anthropogéniques telles que la déforestation,
l'exploitation minière, l'agriculture, qui ont tous un impact sur
l'équilibre du cycle hydrologique (Liénou, 2007).
Le bassin du fleuve Congo avec une superficie de drainage de
3,7 million de km2, comprend neuf pays. Il est deuxième plus
grand bassin dans le monde après l'Amazone de par sa superficie de
drainage. Par conséquent, il regorge d'énormes
potentialités pour le développement des ressources en eau
à une échelle régionale, tel que
l'hydroélectricité, l'irrigation, la navigation, le transfert
d'eau interbassins et le commerce de l'eau virtuelle (Tshimanga, 2012).
Au cours de quelques dernières décennies, il a
été observé une perturbation des tendances normales des
paramètres du cycle hydrologique sur le bassin du Congo. Selon CICOS,
ces perturbations seraient liées aux effets du changement climatique,
à la déforestation, à la sédimentation ou
ensablement des chenaux, et à l'avancée de l'onde de la
Sahélisation vers le nord du bassin et l'avancée de l'onde de la
Kalaharisation vers le sud du bassin (CICOS, 2007).
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Il s'avère alors important que les études soient
conduites pour identifier l'existence de ces perturbations dans le cycle
hydrologique du bassin de Kasaï, de déterminer leurs magnitudes et
fréquences, et prévoir des mesures de gestion du bassin
versant.
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