Année Académique 2011-2012
UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
Département de Gestion des Ressources
Naturelles
Option: Sol et Eau
CONTRIBUTION A L'ETUDE DE
VARIATION DES DEBITS DU BASSIN DU
FLEUVE CONGO
« Cas du bassin versant du Kasaï »
NIANGA NTONDO Branly
Mémoire présenté et défendu en
vue de l'obtention du grade d'Ingénieur Agronome
Directeur : Prof. Dr. Ir.
Raphaël TSHIMANGA

TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES i
EPIGRAPHE iii
LISTE DES ACRONYMES iv
LISTE DES TABLEAUX v
LISTE DES FIGURES vi
DEDICACE vii
REMERCIEMENTS viii
RESUME ix
INTRODUCTION 1
1. Problématique 1
2. Objectifs du travail 2
3. Intérêt du sujet 2
4. Structure du travail 2
CHAPITRE I REVUE DE LA LITTERATURE 3
1.1. Notion de bassin versant 3
1.2. Caractéristiques physiques et leurs influences
sur l'écoulement des eaux 3
1.2.1. Caractéristiques géométriques 4
1.2.1.1. Surface 4
1.2.1.2. Forme 4
1.2.1.3. Courbe hypsométrique (Relief) 4
1.2.2. Réseau hydrographique 5
1.2.2.1. Géologie 5
1.2.2.2. Climat 5
1.2.2.4. L'effet anthropique 5
1.3. Station de jaugeage 5
1.3.1. Echelle limnimétrique 6
1.3.2. Côte hydrométrique 6
1.4. Débit liquide 7
1.5. Charge solide 7
1.6. Régime 7
1.7. Variabilité 7
CHAPITRE II APPROCHE METHODOLOGIQUE 8

2.1. Description du bassin versant du Kasaï 8
2.1.1. Localisation 8
2.1.2. Sol et végétation 9
2.1.3. Géologie du bassin 9
2.2.1. Acquisition des données 11
2.2.2.2. Interpolation spatiale des données de
pluie 12
2.2.2.3. Tests des tendances 13
2.2.2.4. Analyse de variance 13
2.2.2.5. Régression linéaire 13
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION 14
3.1. Résultats 14
3.1.1. Evolutions des débits 14
3.1.1.1. Evolution des débits moyens annuels
14
3.1.1.2. Evolution saisonnière de moyenne de
débit décennal et triennal 15
3.1.1.3. Comparaison des moyennes des débits
annuels par décennie 15
3.1.2. Evolutions des pluies 17
3.1.2.1. Evolution des pluies moyennes annuelles
17
3.1.2.2. Comparaison des moyennes des pluies annuelles par
décennie 17
3.1.3. Evolution Débit-pluie 19
3.2. Discussion 20
CONCLUSION ET SUGGESTIONS 21
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 22
ANNEXE 25

EPIGRAPHE
« La pénurie d'eau douce est le plus grand danger
pesant sur la planète »
Koïchiro Matsuura,
Directeur Général de l'UNESCO
iv
LISTE DES ACRONYMES
CICOS : Commission Internationale du Bassin du
Congo-Oubangui-Sangha METTELSAT : Agence Météorologique et
Télédétection par Satellite OMM : Organisation
Météorologique Mondiale
RDC : République Démocratique du Congo
RVF : Régie des Voies Fluviales

LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Résultats de l'analyse de la variance de
débit par décennie
Tableau 2. Résultats de l'analyse de la variance des
pluies par décennie sur l'ensemble du bassin.
Tableau 3. Résultats de test de la régression
linéaire débit-pluie.
vi
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Vue en 3 dimensions d'un bassin versant
Figure 2. Effet de la forme du bassin versant sur les
écoulements
Figure 3. Station de jaugeage
Figure 4. Echelle limnimétrique
Figure 5. Carte du bassin du Congo montrant le sous bassin
versant du Kasaï
Figure 6. Diminution de n avec la distance
Figure 7. Procédures utilisées pour obtenir la
série temporelle de la pluie moyenne à
l'échelle du bassin
Figure 8. Evolution des débits moyens annuels
Figure 9. Evolution saisonnière de débit moyen
mensuel décennal et triennal
Figure 10. Comparaison des débits moyens annuels par
décennie
Figure 11. Evolution des pluies moyennes annuelles
Figure 12. Comparaison des pluies moyennes annuelles par
décennie
Figure 13. Evolution des débits et des
précipitations
vii
DEDICACE
A mes parents, Nestor NIANGA NKUFI et Liliane MBIMBA NZINGA pour
nous avoir insufflé la combativité dans la sagesse, la
dignité et les sacrifices consentis pour notre formation.
A mes frères et soeurs : Evrard NIANGA, Audry NIANGA,
Parfait NIANGA, Christus NIANGA et Chancela NIANGA. Que le vrai bonheur nous
accompagne. Tout ce qu'il faut savoir c'est de faire tout pour que nous soyons
unis.
Aux autorités académiques de la Faculté des
sciences Agronomiques et au corps professoral ( Professeurs, Chefs de travaux
et assistants) pour la formation dont nous faisons preuve, en voici un des
fruits de votre formation.
Branly NIANGA NTONDO
viii
REMERCIEMENTS
Il est souvent dit que la recherche est un travail solitaire.
Elle est, c'est vrai, souvent ponctuée de sentiments de solitude.
Pourtant, au fil des mois qui se sont succédé, j'ai pu remarquer
à quel point la présence et l'appui de nombreuses personnes se
sont avérés essentiels pour mener à terme cette
étude. De ce constat vient ma conviction qu'un mémoire est, en
définitive, un travail individuel mais une réalisation
collaborative. C'est dans cet esprit, et avec la volonté de donner
à chacune de ces personnes la part qui lui revient dans ce travail que
je rédige ces remerciements.
En premier lieu, je tiens à remercier tout
particulièrement mon directeur, Prof. Dr. Ir. Raphaël TSHIMANGA
MUAMBA et mon encadreur, Assistant Pierre KABUYA MULAMBA, pour avoir permis
à ce projet de prendre forme et m'avoir guidé tout au long de mes
recherches. Vous avez, chacun, cette merveilleuse faculté
d'alléger les doutes et de redonner le courage d'avancer lorsque que ce
dernier tend à manquer.
Je voudrais également adresser mes remerciements
à toutes les personnes qui m'ont fourni de nombreuses informations,
notamment aux personnels de la METTELSAT et de la RVF, pour leur accueil et le
temps qu'ils m'ont consacré. Je n'oublie pas Ir. Cedric ILUNGA et Ir.
Jeancy MASUMU dont l'aide précieuse a grandement facilité la
finition de ce travail.
Enfin, je compte sur tous ceux que je ne nommerais pas ici
pour savoir se retrouver entre les lignes et reconnaître leur
contribution, il me faut remercier toutes celles et ceux dont la participation,
moins visible, s'est révélée tout aussi essentielle. Cilia
BILO, le hasard a voulu qu'une fois de plus tu sois au premier plan de ce
travail, merci pour tout. À ma famille, à la famille MBALA,
à la famille NSIALA, à la famille BIANGA, à ma
nièce Merveille LUBAKI, à mon église les porteurs des vies
et à mes amis, je tiens à dire toute ma reconnaissance pour leur
présence et leur appui indéfectibles. Tackin TATE,
Prospère MBOKO, Roddy NGOMA, Trésor BELEKE, Francis TSHINEMA,
Santa maria MUKONGO, Chloé MANZAMBI, Reagan NDOMBA, Guyot KIMONEKA,
Valerie NIENGE, Sony MATONDO et Yves MAYELE, partager cette étrange
expérience avec vous a été un véritable cadeau;
vous savez mieux que personne tout ce que les mots ne permettent pas de
dire.

RESUME
Dans le contexte connu de la variabilité climatique et
hydrologique du bassin du fleuve Congo, nous nous sommes
intéressé aux variations des débits du bassin de la
rivière Kasaï, principal tributaire du fleuve Congo dans
l'hémisphère sud. Cependant, l'évolution spatio-temporelle
des ressources en eau pour ce sous bassin demeure une préoccupation tant
pour le développement économique (agriculture) que pour le
devenir des populations en l'occurrence en ce qui concerne l'alimentation en
eau potable, la navigation et l'hydroélectricité.
Les données traitées sont le débit et la
précipitation pendant une période de 30 ans (1961-1990). Le
travail proposé vise à poser un diagnostic sur la variation du
cycle hydrologique dans le bassin du fleuve Congo (cas du bassin du Kasaï)
afin de contribuer à la gestion durable des ressources en eau de ce
bassin.
Dans cette optique, les ressources en eaux de surface du
bassin du fleuve Congo dans son sous bassin du Kasaï à la station
hydrométrique d'Ilebo présentent des fluctuations interannuelles
très marquées avec une tendance perceptible à la baisse.
La diminution des débits est simultanée avec la baisse de la
pluviométrie.
Cette baisse des débits pourra modifier des
écosystèmes naturels et des systèmes
socio-économiques de ce bassin. Les variations qui touchent les
ressources en eau en RDC ne sont plus un vain mot mais plutôt une
réalité.
Dans la perspective d'une gestion rationnelle de la ressource
en eau, il est important d'avoir accès aux services d'information
hydrologique appropriés en vue de conduire des études
approfondies de l'évolution à long termes des tendances
climatiques et leurs impacts sur la disponibilité des ressources en eau.
Cela aiderait à prendre des mesures de gestion durable des ressources en
eau de ce bassin.
1
INTRODUCTION
1. Problématique
La variabilité climatique est un
phénomène naturel, mais peut parfois entrainer des
conséquences dramatiques dans certaines régions de la
planète. Depuis quelques dernières décennies, un
intérêt soutenu se manifeste sur le climat et sa
variabilité. Les implications de cette variabilité sur les
ressources en eau sont particulièrement fortes et touchent, à
leur tour, de très nombreux secteurs d'activités humaines et
environnementales (Ardoin, 2004).
La régulation de différents besoins aux usages
de l'eau dans ces secteurs dépend des tendances normales ou moyennes du
cycle hydrologique. Ces tendances sont le résultat des conditions
stationnaires qui se sont développées suite à un
équilibre de différents facteurs environnementaux (Soraya, 2008).
La perturbation dans ces équilibres engendre aussi la perturbation dans
les tendances normales du cycle hydrologique, ce qui a des implications sur la
distribution et la gestion des ressources en eau disponibles (Servat et al.,
1999).
Les phénomènes naturels tels que El-Nino
Southern Oscillation (ENSO), Zone de Convergence Intertropical (ZCIT),
Oscillation Nord-Atlantique (NOA), la Température de Surface des Mers,
les Jets Atmosphériques, etc. sont connus comme les causes naturelles de
la variabilité climatique et exercent une influence importante sur les
ressources en eau du continent Africain (Camberlin, 2007). A ces
phénomènes s'ajoutent le changement d'utilisation des terres qui
est lié à la croissance démographique et autres
activités anthropogéniques telles que la déforestation,
l'exploitation minière, l'agriculture, qui ont tous un impact sur
l'équilibre du cycle hydrologique (Liénou, 2007).
Le bassin du fleuve Congo avec une superficie de drainage de
3,7 million de km2, comprend neuf pays. Il est deuxième plus
grand bassin dans le monde après l'Amazone de par sa superficie de
drainage. Par conséquent, il regorge d'énormes
potentialités pour le développement des ressources en eau
à une échelle régionale, tel que
l'hydroélectricité, l'irrigation, la navigation, le transfert
d'eau interbassins et le commerce de l'eau virtuelle (Tshimanga, 2012).
Au cours de quelques dernières décennies, il a
été observé une perturbation des tendances normales des
paramètres du cycle hydrologique sur le bassin du Congo. Selon CICOS,
ces perturbations seraient liées aux effets du changement climatique,
à la déforestation, à la sédimentation ou
ensablement des chenaux, et à l'avancée de l'onde de la
Sahélisation vers le nord du bassin et l'avancée de l'onde de la
Kalaharisation vers le sud du bassin (CICOS, 2007).
2
Il s'avère alors important que les études soient
conduites pour identifier l'existence de ces perturbations dans le cycle
hydrologique du bassin de Kasaï, de déterminer leurs magnitudes et
fréquences, et prévoir des mesures de gestion du bassin
versant.
2. Objectifs du travail
L'objectif principal de cette étude est de poser un
diagnostic sur la variation du cycle hydrologique dans le bassin du fleuve
Congo (cas du bassin du Kasaï) afin de contribuer à la gestion
durable des ressources en eau de ce bassin.
Pour y parvenir, ce travail poursuit les objectifs
spécifiques suivants :
· Constituer une série temporelle sur une
période de 30 ans (1961-1990) pour représenter le plus de
variabilité possible ;
· Conduire une analyse hydrologique de la relation
débit-pluie en vue de détecter le changement dans la distribution
temporelle de ces variables ;
· Proposer des mesures de gestion durable des ressources
en eau du bassin.
3. Intérêt du sujet
La présente étude s'inscrit dans le cadre de la
gestion intégrée des ressources en eau et vise à fournir
des informations hydrologiques nécessaires à la planification et
gestion durable de ce bassin versant.
4. Structure du travail
Hormis l'introduction et la conclusion, ce travail est
structuré en trois chapitres qui comprennent :
· Chapitre 1 : La revue de la littérature;
· Chapitre 2 : La présentation du Milieu
d'étude et Méthode ;
· Chapitre 3 : Les résultats et la discussion.
3
CHAPITRE I REVUE DE LA LITTERATURE
En vue de mieux aborder notre thématique, il
s'avère important de définir d'une manière brève
quelques concepts de base.
1.1. Notion de bassin versant
Le bassin versant est une surface élémentaire en
théorie hydrologiquement close, c'est-à-dire qu'aucun
écoulement n'y pénètre de l'extérieur et que tous
les excédents de précipitations s'évaporent ou
s'écoulent par une seule section à l'exutoire (Laborde, 2009).
Le bassin versant correspond, en principe, à
l'unité géographique sur laquelle se base l'analyse du cycle
hydrologique et de ses effets.

Figure 1. Vue en 3D d'un bassin versant (Laborde, 2009)
Deux types de bassins sont mis en évidence.
- Le bassin versant topographique : la ligne de partage des
eaux correspond à la ligne de crête ;
- Le bassin versant réel ou hydrogéologique : la
division des eaux selon la topographie ne correspond pas à la ligne de
partage effective des eaux souterraines lorsqu'un sol perméable recouvre
un substratum imperméable.
1.2. Caractéristiques physiques et leurs
influences sur l'écoulement des eaux
Le bassin versant est un objet complexe dont l'ensemble des
caractéristiques (géométriques, géologiques,
physiographiques, humaines, etc.) joueront un rôle non seulement dans la
réponse hydrologique du bassin à une sollicitation des
précipitations (régime des écoulements) mais aussi, en
amont et pour certaines d'entre elles (altitude, exposition...), directement
dans le processus de formation de la pluie.
4
Il faut noter l'existence à la surface du bassin
versant d'un système longitudinal, le réseau de drainage ou
réseau hydrographique, défini comme l'ensemble de cours d'eau
naturels ou artificiels, permanents ou temporaires, qui participent à
l'écoulement. Ce réseau est plus ou moins développé
selon différents facteurs (géologie, climat, pente du terrain,
etc.).
1.2.1. Caractéristiques géométriques
1.2.1.1. Surface
Le bassin versant étant l'aire de réception des
précipitions et d'alimentation des cours d'eau, les débits vont
être en partie reliés à sa surface.
1.2.1.2. Forme
La forme d'un bassin versant influence l'allure de
l'hydrogramme à l'exutoire du bassin versant. Par exemple, une forme
allongée favorise, pour une même pluie, les faibles débits
de pointe de crue, ceci en raison des temps d'acheminement de l'eau à
l'exutoire plus importants.

tc2>tc1
tc1
Figure 2. Effet de la forme du bassin versant sur les
écoulements, avec tc : temps de
concentration, Q : le débit, A : la superficie (Musy,
2004)
1.2.1.3. Courbe hypsométrique (Relief)
Elle fournit une vue synthétique de la pente du bassin,
donc du relief. Cette courbe représente la répartition de la
surface du bassin versant en fonction de son altitude. Elle porte en abscisse
la surface (ou le pourcentage de surface) du bassin qui se trouve au-dessus (ou
au-dessous) de l'altitude représentée en ordonnée. Elle
exprime ainsi la superficie du bassin ou le pourcentage de superficie,
au-delà d'une certaine altitude.
5
1.2.2. Réseau hydrographique
Il se définit comme l'ensemble des cours d'eau naturels
ou artificiels, permanents ou temporaires, qui participent à
l'écoulement. Le réseau hydrographique est une des
caractéristiques les plus importantes du bassin (Guerra, 1998).
D'après Dunne et Black (1970), la différenciation du
réseau hydrographique d'un bassin versant à un autre est
essentiellement due à quatre facteurs principaux :
1.2.2.1. Géologie
Par sa plus ou moins grande sensibilité à
l'érosion, la nature du substratum influence la forme du réseau
hydrographique. Le réseau de drainage n'est habituellement pas le
même dans une région où prédominent les roches
sédimentaires, par comparaison à des roches ignées (i.e.
provenant du refroidissement du magma). La structure de la roche, sa forme, les
failles, les plissements, forcent le courant à changer de direction.
1.2.2.2. Climat
Le réseau hydrographique est dense dans les régions
montagneuses très humides et tend à disparaître dans les
régions désertiques.
1.2.2.3. Pente
Elle détermine si les cours d'eau sont en phase
érosive ou sédimentaire. Dans les zones plus
élevées, les cours d'eau participent souvent à
l'érosion de la roche sur laquelle ils s'écoulent. Au contraire,
en plaine, les cours d'eau s'écoulent sur un lit où la
sédimentation prédomine.
1.2.2.4. Effet anthropique
Le drainage des terres agricoles, la construction de barrages,
l'endiguement, la protection des berges et la correction des cours d'eau
modifient continuellement le tracé originel du réseau
hydrographique.
1.3. Station de jaugeage
Une station de jaugeage est un endroit sur un cours d'eau ou
sur un canal, où l'on mesure le débit. Il y a plusieurs
méthodes de mesure des débits.
Notons que le choix d'une station est très important et
il se fait selon les trois critères ci-après :
? Le tronçon du cours d'eau doit être droit ;
? La section transversale doit être stable et surtout; ? La
sédimentation doit être faible.
6
De ces critères dépendra la fiabilité des
données

Figure 3. Station de jaugeage (Mkhandi, 2012) 1.3.1.
Echelle limnimétrique
C'est un élément de lecture et d'enregistrement
du niveau de l'eau. En lave ou tôle émaillée, elle est
placée à la verticale ou en inclinaison, sur le bord de cours
d'eau ou dans les canaux de comptages (entrée et/ou sortie) des ouvrages
de traitement des eaux.
Le principe d'une échelle limnimétrique consiste
en une échelle graduée, placée à la côte d'un
endroit dont on connait la section. C'est ainsi qu'à tout moment, on
peut lire la hauteur atteinte par l'eau sur cette échelle
limnimétrique. L'établissement d'une échelle se justifie
dans tous les cas où il est nécessaire de suivre
l'évolution du débit tout au long de l'année.

Figure 4. Echelle limnimétrique (Laborde, 2009)
1.3.2. Côte hydrométrique
Les mesures faites à l'échelle
limnimétriques à différentes niveau du plan d'eau depuis
l'étiage jusqu'aux plus fortes crues sont dites « côtes
hydrométriques ». En général, lorsque la section de
contrôle des hauteurs d'eau est bien choisie, la relation
hauteur-débit est constante dans le temps, on dit que la relation est
univoque (Aldegheri, 1979).
7
1.4. Débit liquide
Le débit d'eau dans un canal, une rivière ou un
tuyau est la quantité d'eau qui passe dans ce conduit au cours d'un
temps déterminé.
On le mesure le plus souvent en litre par seconde (l/s) pour
les petits débits et en mètres cubes par seconde
(m3/s) pour les gros débits effectués pendant une
longue période ou une série d'année à une station
de jaugeage, formant un ensemble important de chiffres et de graphiques qu'il
convient de dépouiller et classer suivant des méthodes qui
facilitent leur analyse et permettent d'en tirer les éléments
intéressants tels que le régime d'un cours d'eau (Dupriez et De
Leener, 2007) .
1.5. Charge solide
Le débit solide (Qs) d'un cours d'eau est le poids
total des matériaux ou la masse de sédiments transportés
par unité de temps à travers la section transversale d'un cours
d'eau. Il est exprimé en kg/s ou en tonnes. Ce débit traduit
l'état de la pollution d'un cours d'eau en matières en suspension
vis-à-vis des activités exercées au sein du bassin
versant.
1.6. Régime
Le régime de débits des cours d'eau est la
classification d'après l'allure de la variation saisonnière
systématique que ces cours d'eau présentent c'est-à-dire
leur position relative des hautes et basses eaux (Remenieras, 1972).
1.7. Variabilité
Quand on parle de la variabilité du débit d'un
cours d'eau, on fait référence à la variabilité de
son écoulement. Aussi au cours d'une année hydrologique, on peut
suivre le mois de l'année où les eaux commencent à monter,
et atteindre ainsi un maximum d'une part, et d'autre part, voir l'allure de la
descente des eaux si elle est rapide ou pas.
8
CHAPITRE II APPROCHE METHODOLOGIQUE
Ce chapitre présente la description du milieu
d'étude et l'approche méthodologique utilisée pour
atteindre les objectifs de cette étude.
2.1. Description du bassin versant du Kasaï
2.1.1. Localisation
La figure 5 présente le bassin du fleuve Congo avec le
bassin versant du Kasaï qui est situé entre 15°30' et 25°
Est et 1° et 12° Sud, et est partagé par la République
Démocratique du Congo et la République d'Angola. La superficie
totale du bassin du Kasaï est évaluée à environ
730.000 km2 (à Kutu moke) et couvre pratiquement 20% de la
superficie totale du bassin Congo (Tshimanga, 2012). La rivière
Kasaï qui est l'affluent principal du bassin versant prend sa source en
Angola où le bassin partage la ligne de crête avec le bassin de la
rivière Zambèze.

Figure 5. Carte du bassin du Congo montrant le sous bassin du
Kasaï
9
2.1.2. Sol et végétation
Le sol du bassin du Kasaï peut être
subdivisé en deux types : sols ferralitiques et sols ferrugineux
tropicaux. A chaque type de sol correspond un type de végétation.
Les sols ferralitiques occupent la partie nord du bassin, c'est-à-dire
la partie sud de la cuvette centrale qui est le domaine de la forêt
équatoriale, tandis que les sols ferrugineux tropicaux s'étalent
sur le Kwango-Kwilu et le plateau du Kasaï et portent une forêt
dense sèche, forêt claire et des savanes (Kisangala, 2004).
2.1.3. Géologie du bassin
Le bassin du Kasaï appartient à la série du
Kwango. Dans les couches du profil d'équilibre de cette dernière
rivière. Les mésozoïques de base présentent un
faciès géologique qui porte à les raccorder à la
formation de l'unité du Lualaba. Il s'agit des formations qui reposent
sur le soubassement ancien par l'intermédiaire d'un conglomérat
probablement fluviatile. Le contact entre les couches de recouvrement
(série du Kwango) et le substratum n'est pas connu avec
précision. Il s'agit d'un crétacé supérieur,
constitué notamment de grès micacés, de grès
tendres, et des argiles (Cahen, 1954).
Cette vaste région du sud du Congo est située
entre le Congo Occidental et le Katanga. Les terrains de couverture y sont
très développés et le soubassement n'affleure souvent
qu'au fond des vallées profondes.
Totalement isolées du soubassement du Congo occidental
par les hauts plateaux du Kwango, les formations du soubassement du
Kasaï-Lomami sont, actuellement encore, difficiles à raccorder
à celles du Katanga. Dans l'état actuel des connaissances, seule
est quelque peu connue la formation la plus récente du soubassement
constituée par le système de la Bushimaie qui fait partie du
Katanguien Du point de vue lithologique, les formations antérieures au
système de la Bushimaie, dans le socle ante - Bushimaie du Lomami -
Kasaï, sont constituées des migmatites, de granites et de roches
basiques.
Les couches stratigraphiques dans le bassin du Kasaï se
présentent de la manière suivante (de bas en haut) :
1° Les roches archéennes : il existe ici trois
grandes unités:
- Le complexe des gneiss et granulites de la Haute - Luanyi :
ce complexe est constitué de roches gneissiques du granulite.
-Le complexe gabbro-noritique et charnockitique du
Kasaï-Lomami : cet ensemble comprend des gabbros et des norites parfois
recoupés par des dykes de dolérites ; le tout apparaissant au
sein des paragneiss. Toutes ces roches ont été
déformées
10
par le processus de charnokitisation au cours de
l'événement tectono-métamorphique qualifié de
« l'épisode Musefu ».
- Le complexe des migmatites et granites migmatitiques de
Dibaya : il s'agit d'un vaste assemblage de granites calco-alcalins et de
migmatites granitiques à tonalitiques contenant localement des septa
d'amphybolites et de pyroxénolites.
2° Les roches du protérozoïque
inférieur : elles sont représentées par le « complexe
métasédimentaire de Luiza et le complexe Lukochien ».
3° Les roches du protérozoïque moyen : il
s'agit du « complexe volcano-sédimentaire de la Lulua »
constitué de grès feldspathiques, des arkoses, des conglomerats,
des calcaires et de quelques coulées basaltiques.
4° Les roches du protérozoïque
supérieur : Il est représenté par le « Supergroupe de
la Bushimaie », épais d'environ 1600m, et comprend de haut en bas
:
a. Le groupe schisto-calcaire (plus de 1030m de puissance) :
il comprend des basaltes amygdaloïdes au sommet, et un puissant ensemble
calcoro-dolomitique avec des passées de roches schiteuses (schistes
foncés, dolo-schistes, ...) et des quartzites vers la base.
b.Le groupe schisto-gréseux (+/- 450m de puissance) :
Il comprend des conglomérats, des schistes et psammites argileux rouges,
des psammites et grès psammitiques ainsi que des intercalations
cherto-dolomitiques.
5° Les formations de couverture
- Le paléozoïque : quelques lambeaux du groupe de
la Lukuga sont rencontrés au Kasaï occidental, conservés
dans les dépressions du socle. Ils sont d'âge premier
inférieur-Carbonifère supérieur.
- Le Cénozoïque :
a. Formation des « grès polymorphes » (Kalahari
inférieur) : Paléogène ;
b. Formation des sables ocres (Kalahari supérieur) :
Néogène ;
c. Alluvions holocènes de basses terrasses et de
plaines alluviales, sables et graviers pliopléïstocènes
occupant les aplanissements d'érosion de la fin du
Cénozoïque et du Pléistocène.
11
2.2. Méthodes
2.2.1. Acquisition des données
Les études hydrologiques sur le bassin du fleuve Congo
sont quelques peu difficiles suite au manque de données. Les stations de
suivi hydrologique qui étaient installées depuis l'époque
coloniale ont subi une détérioration, si bien qu'il est devenu
difficile de trouver de données actualisées. Dans cette
étude une série temporelle a été constituée
sur une période de 30 ans (1961-1990) pour les variables débit et
précipitation. La figure 5 montre la localisation de la station
hydrométrique et des stations météorologiques
utilisées dans cette étude. Pour le débit, la station
hydrométrique d'Ilebo a été choisie. Les données de
cette station, nous ont été fournies par la RVF. Pour la pluie,
quatre stations ont été identifiées sur la superficie du
bassin du Kasaï en amont de la station hydrométrique d'Ilebo. Il
s'agit de :
- La station de Kananga ; - La station de Lusambo ; - La station
d'Ilebo ;
- La station de Tshikapa.
Les données de ces stations, nous ont été
fournies par la METTELSAT 2.2.2. Traitement et analyse des
données
Le traitement et analyse des données de débit et
de précipitation ont consisté à transformer les moyennes
journalières en moyennes mensuelles, transformer les hauteurs d'eau en
volume et l'utilisation de tests d'analyse hydrologique pour détecter
les tendances et le changement intervenus dans les séries
temporelles.
2.2.2.1. Equation de la courbe de tarage
La courbe de tarage est une formulation pour établir la
relation entre débit et hauteur obtenue à partir de plusieurs
jaugeages. L'équation 1 présente la courbe de tarage
utilisée dans cette étude pour la station d'Ilebo :
Q = 890,346 + 985,505h + 29,142h2(43 jaugeages).
Equation 1
12
2.2.2.2. Interpolation spatiale des données de
pluie
La précipitation mesurée à une station
météorologique représente la pluie tombée en un
point géographique particulier et non une pluie spatiale. Pour obtenir
la précipitation spatiale, on procède à déterminer
la pluie moyenne de l'ensemble de stations sur le bassin versant, soit par la
méthode de moyenne arithmétique, polygone de Thiessen ou par la
méthode d'isohyètes (Tshimanga, 2013). Dans cette étude,
la méthode de distance inversée a été
utilisée, dont l'avantage est d'assurer une distribution
pondérée des valeurs des pluies en rapport avec le rayon
d'influence des points d'enregistrement. La figure 6 montre la manière
dont le poids assigne diminue avec la distance pour les valeurs de n. donne que
les points qui sont près d'une image élémentaire de la
production obtiennent de grands poids et ce qui sont plus lointain d'une image
élémentaire de la production obtiennent de petits poids. Ces
procédures sont encodées dans le logiciel dénommé
Spatial Time Series Information Modelling (SPATSIM) qui est un logiciel de
traitement et analyse des données hydrologiques et de
modélisation hydrologique (Tshimanga, 2012). La figure 7 montre les
procédures utilisées pour obtenir la série temporelle de
la pluie moyenne à l'échelle du bassin.

Figure 6. Diminution de n avec la distance (Maathuis and Wang,
2006).
Le poids = (1/dn ) - 1 ; Axe X: d = D/D0= distance
relative du point ; Axe Y : Valeurs pondérées
13

Figure 7. Procédures utilisées pour obtenir la
série temporelle de la pluie moyenne à l'échelle du
bassin
2.2.2.3. Tests des tendances
Ces tests sont utilisés pour établir les
tendances saisonnières à long terme et le changement annuel
intervenu dans la série temporelle. Ces tests ont été
réalisés à l'aide de l'Excel.
2.2.2.4. Analyse de variance
L'ANOVA est le nom donné au modèle qui nous
offre le moyen d'utiliser un échantillon des données pour
vérifier si les valeurs de trois ou plusieurs moyennes des populations
inconnues sont vraisemblablement différentes. Dans cette étude,
elle nous a permis de voir la différence entre les moyennes des
débits et des pluies par décennie. Cette analyse a
été réalisée à l'aide du logiciel R.
2.2.2.5. Régression linéaire
Les outils de la régression ont été
développés pour étudier et mesurer la relation statistique
qui existe entre deux ou plusieurs variables. Dans cette étude, elle
nous a permis à déterminer la relation entre le débit et
la pluie, par le biais des coefficients de régression. L'analyse de ce
test a été réalisée à l'aide du logiciel
R.
14
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION
3.1. Résultats
Ce chapitre présente les résultats sur les
variations des débits à la station hydrométrique d'Ilebo
dans le bassin versant du Kasaï.
3.1.1. Evolutions des débits
3.1.1.1. Evolution des débits moyens annuels
L'évolution des débits moyens annuels durant les
trois décennies est observée à la figure 8 ci-dessous.

Figure 8. Evolution des débits moyens annuels
De cette figure, il se dégage une tendance perceptible
à la baisse des débits annuels. Il ressort aussi que les
débits moyens annuels de 1965, 1972, 1974, 1975, 1978 et de 1980
à 1987 restent inférieures à la moyenne interannuelle.
L'année d'occurrence du plus faible débit est celle de 1985 avec
une valeur normalisée de 0.8, ce qui traduit l'année de la
sécheresse hydrologique prononcée ayant intervenu durant cette
période d'analyse à la station d'Ilebo. Par contre le
débit maximum est intervenu en 1962, ce qui correspondrait à la
période de crue maximum enregistrée pour l'ensemble du bassin du
Congo à la station hydrométrique de Kinshasa.
15
3.1.1.2. Evolution saisonnière de moyenne de
débit décennal et triennal
La figure 9 présente l'évolution saisonnière
de débit moyen mensuel décennal et triennal.

Figure 9. Evolution saisonnière de débit moyen
mensuel décennal et triennal
De cette figure, il apparaît que les débits
augmentent à partir du mois de Septembre jusqu'à former le pic au
mois d'Avril, pour culminer au mois de Mai. Cette période peut
constituer ce que l'on appelle en d'autres termes la période de hautes
eaux. Au contraire, la diminution des débits s'observe surtout pendant
la période de saison sèche qui coïncide avec les mois de
Juin jusqu'au mois de Septembre et cette période peut être
appelée la période de basses eaux.
Il est aussi à remarquer que pour la moyenne mensuelle
des débits sur une période de 30 ans restent inferieure à
la moyenne des débits sur la première décennie, mais
supérieure aux moyennes de deux autres décennies.
3.1.1.3. Comparaison des moyennes des débits
annuels par décennie
La figure 10 ci-dessous illustre la dispersion des valeurs
moyennes des débits annuels par décennie. Elle indique qu'il
existe une diminution de débit annuel de la première
décennie à la troisième décennie. Par ailleurs, le
tableau 1 présente les résultats de l'analyse de la variance des
moyennes des débits annuels par décennie.
16

Figure 10. Comparaison des débits moyens annuels par
décennie.
Les résultats de l'analyse de la variance montrent
qu'il existe une différence significative (p-Value < 5%), entre les
débits moyens annuels par décennie.
Tableau 1. Résultats de l'analyse de la variance (ANOVA)
de débit annuel par décennie
Décennie
|
Débit moyen (m3/s)
|
1
|
2591,57836
|
2
|
2389,8814
|
3
|
2236,30567
|
CV(%)
|
10,74
|
p-Value
|
0,004729
|
17
3.1.2. Evolutions des pluies
3.1.2.1. Evolution des pluies moyennes annuelles
La figure 11 présente l'évolution des pluies
moyennes annuelles et la tendance générale.

Figure 11. Evolution des pluies moyennes annuelles
L'allure générale des pluies annuelles montre
que les hauteurs des pluies ont fluctué entre 1,25 et 0,8. La hauteur la
plus grande a été enregistrée en 1969 correspondant
à la première décennie de notre étude et la hauteur
la plus basse intervient en 1983 qui correspond à la troisième
décennie de notre étude.
3.1.2.2. Comparaison des moyennes des pluies annuelles
par décennie
La figure 12 illustre la comparaison des valeurs moyennes des
pluies annuelles par décennie. On remarque une légère
tendance à la baisse de la première décennie
jusqu'à la troisième décennie. Par ailleurs, les
résultats de l'analyse de la variance des moyennes des pluies annuelles
sont présentés dans le tableau 2.
18

Figure 12. Comparaison des pluies moyennes annuelles par
décennie
Ces résultats montrent que les moyennes des pluies
annuelles entre décennie ne sont pas significativement
différentes (p-Value > 5%).
Tableau 2. Résultats de l'analyse de la variance (ANOVA)
des moyennes des pluies annuelles par décennie
Décennie
|
Pluie moyenne (mm)
|
1
|
1638,2641
|
2
|
1570,1238
|
3
|
1543,1804
|
CV(%) 10,98
p-Value 0,2277
19
3.1.3. Evolution Débit-pluie
La figure 13 présente l'évolution des débits
et des précipitations.

Figure 13. Evolution des débits et des
précipitations.
La figure ci-haut montre une corrélation de
l'évolution des débits et des pluies sur le site de notre
étude. En vue d'exprimer cette relation en termes statistiques, le test
de régression linéaire a été conduit afin de
déceler les tendances à la linéarité entre les deux
séries temporelles. Les résultats de cette évolution sont
consignés dans le tableau 3 ci-dessous.
Tableau 3. Résultats de test de la régression
linéaire débit-pluie.
Année Pluie (mm) Débit (m3/s)
1961-1990 131,99 2405,7
Y=0,4384x+ 433,68
R2=0,3602 p-Value (0,05) = 0,0004547
Il ressort de l'analyse du tableau 3 que p-Value 0,0004547
< au seuil de 5%. Ceci confirme la dépendance de débit en
fonction de la pluie.
20
3.2. Discussion
La variation du régime hydrologique est un
phénomène naturel et concerne l'écart autour des tendances
normales des variables hydro-climatiques. Comme nous l'avions
déjà souligné dans la partie introductive, ces tendances
résultent des conditions stationnaires qui se sont établies
pendant une longue période, suite à un équilibre de
différents facteurs environnementaux (Soraya, 2008). La perturbation
dans ces équilibres engendre aussi la perturbation dans les tendances
normales du cycle hydrologique, ce qui a des implications sur la distribution
et la gestion des ressources en eau disponibles (Servat et al., 1999).
Cette étude a été conduite sur le bassin
versant du Kasaï en vue d'analyser la dynamique des ressources en eau de
surface sur une période de 30 ans. Pour y arriver, une analyse de la
relation pluie-débit a été jugée nécessaire
et a consisté à appliquer différents tests hydrologiques
sur les séries temporelles disponibles.
En général, il découle de cette
étude que les débits connaissent une tendance à la baisse
pour la période de notre analyse. A l'échelle saisonnière,
les variations sont très prononcées entre la première
décennie et les deux dernières décennies. Il est
même observé que la moyenne mensuelle des débits sur une
période de 30 ans reste inferieure à la moyenne des débits
sur la première décennie, mais supérieure aux moyennes de
deux autres décennies. Ceci prouve à suffisance que la forte
variation des débits sur le bassin versant du Kasaï est intervenue
au cours de deux dernières décennies de notre période
d'analyse (1971-1990). Cette tendance est aussi observée avec les
analyses interannuelles et décennales.
La conception de la relation débit-pluie avait pour but
de mettre en évidence la contribution de la pluie sur le débit et
d'identifier la cause probable de la variation des débits. Les
résultats de cette analyse ont montré la valeur de p 0,0004547
< au seuil de 5%, par conséquent démontrant qu'il existe une
corrélation positive entre la pluie et le débit et que la
variable pluie serait le facteur majeur de la tendance à la baisse des
débits. Ceci a été aussi confirmé par Olivry (1996)
qui stipule que la variation d'écoulement de grands bassins d'Afrique
intertropicale est directement influencée par celui des
précipitations.
21
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
Ce travail a été conduit sur le sous bassin du
Kasaï en vue de poser un diagnostic sur la variation des débits, ce
qui aiderait à la gestion durable des ressources en eau de ce bassin.
Pour y arriver, plusieurs analyses hydrologiques ont été
conduites, impliquant une période de 30 ans (1961 à 1990).
En général, différentes études ont
démontré une tendance à la hausse des débits du
bassin du fleuve Congo. Cette affirmation ne peut que se confirmer à
l'échelle du bassin lorsque l'on ignore des variabilités
spatiales. La présente étude a été conduite
à une échelle spatiale plus réduite et a
démontré que les tendances de débits sont à la
baisse sur une période de 30 ans. Cette baisse est progressive avec la
valeur de p de 0,0047. Cependant, il est aussi à remarquer que la baisse
est plus prononcée entre la première décennie et les deux
dernières décennies.
Le test de régression linéaire conduite entre
les séries temporelles des débits et celles des
précipitations montre que la diminution des débits est en majeur
partie influencée par la diminution de précipitations, ce qui
écarterait l'influence majeur des activités humaines qui sont
pratiquées sur le bassin. Les variations saisonnières sont
perceptibles aussi bien pour les précipitations que pour les
débits.
De ce qui précède, il est incontestable que les
climats évoluent; la thèse traditionnelle de la
stationnarité du climat n'est désormais plus défendable.
Les précipitations représentent le facteur le plus important du
climat tant pour les populations, les écosystèmes que pour
l'alimentation de cours d'eau. Le bassin versant du Kasaï en amont de la
station hydrométrique d'Ilebo bénéficie des lames d'eau
importantes. Son analyse a montré une légère tendance
à la baisse des pluies. Ceci pourrait amener à un
déséquilibre des écosystèmes.
Dans la perspective d'une gestion rationnelle de la ressource
en eau, il est important d'avoir accès aux services d'information
hydrologique appropriés en vue de conduire des études
approfondies de l'évolution à long termes des tendances
climatiques et leurs impacts sur la disponibilité des ressources en eau.
Les différents impacts liés aux changements climatiques dans
cette région devront également faire l'objet des
investigations.
22
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Université de Kinshasa.
25
ANNEXE
1
1/ comparaison de moyen de débit annuel par
décennie (ANOVA) Df Sum Sq Mean Sq F value Pr(>F)
A$Decennie 2 634953 317476 6.5713 0.004729 **
Residuals 27 1304432 48312
---
Signif. codes: 0 `***' 0.001 `**' 0.01 `*' 0.05 `.' 0.1 ` ' 1
2/Regresseion lineaire de debit et pluie
Coefficients:
Estimate Std. Error t value Pr(>|t|)
(Intercept) 433.6823 267.1498 1.623 0.115717
Dma 0.4384 0.1104 3.971 0.000455 ***
---
Signif. codes: 0 `***' 0.001 `**' 0.01 `*' 0.05 `.' 0.1 ` ' 1
Residual standard error: 153.8 on 28 degrees of freedom Multiple
R-squared: 0.3602, Adjusted R-squared: 0.3374 F-statistic: 15.77 on 1 and 28
DF, p-value: 0.0004547

Année
|
Pluie moyenne annuelle
|
Valeur normalisée
|
1961
|
149
|
1,1
|
1962
|
150
|
1,1
|
1963
|
133
|
1,0
|
1964
|
123
|
0,9
|
1965
|
113
|
0,9
|
1966
|
132
|
1,0
|
1967
|
128
|
1,0
|
1968
|
151
|
1,1
|
1969
|
164
|
1,2
|
1970
|
121
|
0,9
|
1971
|
126
|
1,0
|
1972
|
114
|
0,9
|
1973
|
128
|
1,0
|
1974
|
130
|
1,0
|
1975
|
137
|
1,0
|
1976
|
141
|
1,1
|
1977
|
142
|
1,1
|
1978
|
122
|
0,9
|
1979
|
126
|
1,0
|
1980
|
144
|
1,1
|
1981
|
106
|
0,8
|
1982
|
144
|
1,1
|
1983
|
105
|
0,8
|
1984
|
122
|
0,9
|
1985
|
139
|
1,1
|
1986
|
155
|
1,2
|
1987
|
142
|
1,1
|
1988
|
130
|
1,0
|
1989
|
125
|
0,9
|
1990
|
118
|
0,9
|
Moyenne à long terme
|
132
|
1,0
|
Année
|
Débit moyen annuel
|
Valeur normalisée
|
1961
|
2631
|
1,1
|
1962
|
2875
|
1,2
|
1963
|
2520
|
1,0
|
1964
|
2485
|
1,0
|
1965
|
2296
|
1,0
|
1966
|
2607
|
1,1
|
1967
|
2407
|
1,0
|
1968
|
2798
|
1,2
|
1969
|
2773
|
1,2
|
1970
|
2523
|
1,0
|
1971
|
2409
|
1,0
|
1972
|
2197
|
0,9
|
1973
|
2397
|
1,0
|
1974
|
2172
|
0,9
|
1975
|
2332
|
1,0
|
1976
|
2523
|
1,0
|
1977
|
2696
|
1,1
|
1978
|
2253
|
0,9
|
1979
|
2694
|
1,1
|
1980
|
2228
|
0,9
|
1981
|
2015
|
0,8
|
1982
|
2103
|
0,9
|
1983
|
2235
|
0,9
|
1984
|
1956
|
0,8
|
1985
|
1944
|
0,8
|
1986
|
2089
|
0,9
|
1987
|
2339
|
1,0
|
1988
|
2479
|
1,0
|
1989
|
2807
|
1,2
|
1990
|
2389
|
1,0
|
Moyenne à long terme
|
2406
|
1
|
Valeur normalisée(Pluie)= Valeur normalisée
(Débit) =
2
Données des précipitations interpolées
Données des débits (Ilebo)
|