SOMMAIRE
SOMMAIRE
2
INTRODUCTION
3
I. PROBLÉMATIQUE 4
-QUESTION DE RECHERCHE 7
-HYPOTHESE DE RECHERCHE 8
-CADRE
THEORIQUE.................................................................................9
- OBJECTIF DE RECHERCHE
8
II. MÉTHODOLOGIE/ANALYSE STATISTIQUES
22
-COLLECTE DES DONNEES 22
-.PRESENTATION ET DEFINITION DES VARIABLES
23
-RESULTATS ET ANALYSES STATISTIQUES 25
CONCLUSION 32
RECOMMANDATIONS 33
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 34
Introduction
La vie moderne, basée sur le culte de l'effort
individuel, est source d'innombrables frustrations et de très peu de
succès. L'être humain est un système ouvert en interaction
avec l'environnement. Il créée des modes d'interactions
individuels, dynamiques et étroitement liés au processus de vie
qui influencent son comportement et par là sa santé.
Dans la plupart des régions du monde, la santé
mentale n'est pas considérée comme telle. Elle est
considérée comme un échec personnel. Le malade mental est
dès lors victime d'une ségrégation de la part des autres
membres de son milieu social. Les troubles mentaux représentent selon
l'OMS cinq des dix principales causes de morbidité dans le monde,
d'ailleurs il estime que d'ici 2020, 15% de la population mondiale en
souffrirait. Son ampleur, sa fréquence entre autre font d'elles un
problème de santé publique qui pourrait être
problème de développement si des mesures adaptées ne sont
pas mise sur pied.
Au Cameroun, le personnel soignant en général,
et les infirmiers en particulier semblent avoir des appréhensions du
malade mental et par conséquent dans le choix éventuel de la
santé mentale comme spécialité infirmière. Le taux
de malades augmente incessamment dans ce domaine ; un rapport de l'OMS en
2001 montre qu'un habitant de la planète sur seize souffre d'un type de
trouble mental.
Les professionnels de santé formés pour
dispenser les soins spécialisés en santé mentale sont
très peu nombreux. Depuis 2004, année de l'ouverture du cycle
d'infirmier en santé mentale, les effectifs décroisent
progressivement, contrairement à d'autres cycles où les effectifs
sont pléthoriques. L'étude des facteurs limitant le choix de la
santé mentale comme spécialité par les étudiants de
l'EIS Yaoundé trouve ici sa raison. Cette étude s'articule sur
deux principaux chapitres :
ü Problématique ;
ü Méthodologie et analyses statistiques
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE
I.1 Enoncé du problème
Partout dans le monde, très peu de personnels soignants
choisissent de s'occuper du traitement des malades mentaux. Picho (1983) a
observé qu'aux Etats-Unis, 12% des étudiants ayant
terminé leurs études de médecine en 1968 choisissaient la
psychiatrie comme spécialité ; ce pourcentage tomba à
4 en 1976 et était inférieur à 3 en 1979 . Cependant
le contraste entre le nombre de malades mentaux et le manque de personnel
sanitaire est de plus en plus marquant. Tandis que l'Organisation Mondiale de
la Santé (OMS) (2001) estime à 450 millions le nombre de
personnes souffrant d'une maladie mentale et d'un trouble de
comportement ; les nations unies (2001) publient que le médian
psychiatres/habitants oscille entre 6 pour 10 000 000 dans les pays
à bas revenu et 90 pour 1 000 000 dans les pays à
revenu élevé ; les infirmiers en santé mentale
oscillent 1 pour 1 000 000 d'habitants dans les pays à bas
revenu et 335 pour 1 000 000 d'habitants dans les pays à
revenu élevé ; ce rapport est faible au vu des proportions
des autres spécialités.
L'OMS (1974) a recommandé le développement des
ressources humaines et l'intégration de la santé mentale dans les
soins de santé généraux. Dio (1974) a renchérit en
stipulant :« Pour assurer des prestations satisfaisantes aux
populations en matière de santé mentale, il convient d'accorder
une attention particulière au problème de
formation .» Cette formation selon le même auteur
comporte deux aspects complémentaires « La formation et le
perfectionnement des différentes catégories des personnes
spécialisés.»
Aux Etats-Unis en 1980 s'ouvrit la première
école d'infirmiers en psychiatrie. A la fin du 19ème
siècle, plusieurs infirmières diplômées en
psychiatrie font partie du personnel des centres hospitaliers
spécialisés. La tendance en cette époque consistait
surtout à procurer un environnement favorable au client afin
d'encourager sa guérison. Les infirmiers administraient les
médicaments, supervisaient l'utilisation des traitements
d'hydrothérapie, s'occupaient des soins physiques et
diététiques des clients. Mais après les années
1930, l'évolution idéologique va contribuer d'une manière
précise aux changements dans la pratique des soins infirmiers en
psychiatrie. La responsabilité majeure des infirmières sera de
créér un environnement interpersonnel favorable à la
guérison du client.
En France, c'est Pinel au 18ème
siècle qui va suggérer la création des écoles
spécialisées pour la formation des infirmières. De
nombreux textes vont réglementer cette formation:
§ Juin 1922 : Institution d'un Brevet de
capacité professionnelle permettant de porter le titre
d'infirmière diplômée français. Ce Brevet
était délivré à tout infirmier y compris celui de
l'hygiène mentale ;
§ L'arrêté du 26 Mai 1930 vient
préciser la situation des infirmiers d'asiles et réglementer
l'obtention de leur diplôme d'état ; cette formation dure
cinq ans et sera composée de 57 cours théoriques et de nombreux
stages pratiques ;
§ En 1958, le diplôme d'état
d'infirmière psychiatrique française devient le diplôme
d'infirmiers préfectoraux ;
§ L'arrêté du 12 Mai 1969 modifie
l'appellation d'infirmiers psychiatriques qui devient infirmiers de secteur
psychiatrique (ISP). La durée de formation des ISP est de 2 ans et 4
mois. Dix ans plus tard, un autre arrêté augmentera ce temps de
cinq mois. Désormais, il faudra 33 mois de formation (cours
théoriques et pratiques) pour être autorisé à passer
le diplôme d'ISP.
§ Enfin le décret n°92-264 du 23 Mai 1992 va
unifier les deux diplômes (secteur psychiatrique et soins
généraux) et créer le diplôme d'état.
En Afrique, la plupart des pays ne disposent pour la formation
en psychiatrie d'aucun moyen révèle un rapport de l'OMS
(2000) ; les pays d'Afrique francophone comptent en moyenne 0,05
psychiatre pour 1 000 000 d'habitants malgré la
disponibilité des bourses de formations en psychiatrie en Europe pour
les médecins.
Au Cameroun, très peu de personnels soignants optent
pour la spécialisation en santé mentale. Le statistiques montrent
que sur 444 médecins formés par l'ex-centre universitaire des
sciences de la santé (CUSS), au terme de la 17ème
année d'existence, trois seulement ont choisi se spécialiser en
psychiatrie. L'évaluation des ressources existantes fait état des
ressources humaines insuffisantes. L'on a longtemps utilisé pour les
soins des malades mentaux des infirmiers généralistes ;
cependant ces derniers ont le plus souvent fait preuve d'une insuffisance dans
l'administration des soins et la conséquence immédiate est
l'insuffisance des soins aussi bien en qualité qu'en quantité.
C'est ainsi que plusieurs familles gardent leurs malades mentaux à
domicile, sans traitement ; d'autres les traitent chez des
guérisseurs ; certains encore abandonnent les leurs ;
certaines enfin plus nombreuses estiment que leur statut social ne permet pas
que les gens sachent qu'ils sont parents ou conjoints de malades mentaux. C'est
ainsi que Makang Ma Mbock (2001) note que « plusieurs familles
cachent leurs malades mentaux dans leurs maisons et pensent qu'il est honteux
pour eux de se présenter dans un centre de soins. Pour expliquer la
situation de leur malade, certains préfèrent parler de
problème de nerfs.» Il ajoute que « les services de
psychiatrie ne sont consultés qu'au cas où le malade
présente une psychose aiguë avec agressivité ou tentative de
meurtre. Parfois lorsqu'on ne peut plus contenir le malade à domicile,
ou lorsqu'on est fatigué de lui donner les comprimés, ou
lorsqu'on n'a plus d'argent pour faire le tour des guérisseurs et des
exorcistes, le malade est retrouvé errant dans les rues et s'alimentant
dans les poubelles.».
C'est pour essayer de résoudre ces graves
problèmes que le gouvernement camerounais offre chaque année des
bourses de spécialisation en psychiatrie aux médecins et a
créé deux cycles de spécialisation en soins infirmiers en
psychiatrie dans les écoles nationales d'infirmiers de Yaoundé en
1981 et de Bamenda en 1984. L'on constatera un désintéressement
des infirmiers pour cette spécialisation. La première promotion
du cycle de Yaoundé comptera un seul étudiant sur cinq places
mises au concours, tandis que les autres spécialités seront
comblées et s'accompagneront des listes d'attente.
Ces deux sections de formations formeront leurs portes en
1989, la crise économique aidant. Cependant, les problèmes de
santé mentale ne feront que s'accroitre, favorisés par
l'instabilité économique associée aux facteurs de
souffrances tels que le VIH et le SIDA. La pauvreté ambiante, la
dégradation de la santé physique des populations, la
fréquence des divorces entraineront une augmentation des
problèmes sociaux :
§ Un niveau élevé de stress ;
§ L'abus de substances novices ;
§ La persistance de taux élevé des
suicides ;
§ Les comportements déviants....
Lors de la célébration de la journée
mondiale de la santé, Ntone Enyeme (2011) notera les insuffisances en
santé mentale. Il ressortait entre autre la limite en ressources
humaines, la rareté des budgets, la vétusté des lieux de
soins. Il notera aussi la stigmatisation et la discrimination dont sont
victimes les rares personnes qui travaillent dans les services de psychiatrie.
Parlant de ressources humaines et de structures de soins, la
situation au Cameroun en 2004 se résumait à deux services de
psychiatrie dans les hôpitaux (un service à l'hôpital Jamot
de Yaoundé et un autre à l'hôpital Laquintinie de
Douala) ; avec une répartition en ressources humaines comme
suit :
§ 05 psychiatres ;
§ 15 infirmiers psychiatres ;
Avec un ratio de :
§ 01 psychiatre pour 3 000 000 d'habitants
§ 01 infirmier pour 1 000 000 d'habitants
§ 01 lit d'hospitalisation pour 100 000
habitants.
Constatant une insuffisance de l'offre de soins, le
gouvernement décide de rouvrir un cycle de formation des infirmiers en
santé mentale en 2004. Ce n'est qu'après le troisième
concours et le réajustement de l'âge (de 35 à 45 ans) que
l'école a pu faire le plein des 30 places mises au concours. Les
effectifs seront dès lors de moins en moins comblés.
§ La 2ème promotion comptera 18
étudiants pour 30 places ;
§ La 3ème promotion aura 11
étudiants ;
§ La 4ème en aura 19 ;
§ La 5ème promotion comptera 3
étudiants ;
§ La 6ème promotion ne compte aucun
étudiant.
Tandis que les effectifs vont décroissant en
santé mentale, les autres spécialités se comblent et
s'accompagnent de listes d'attente.
Face à cette situation, nous nous sommes posé la
question de rechercher suivante :
I-Quels sont les facteurs limitant le choix de la
santé mentale comme spécialité par les étudiants de
l'EIS Yaoundé?
De cette question se dégage les questions
spécifiques suivantes:
QS1 : la formation des infirmiers
diplômés d'état sur le module santé mentale est-elle
suffisante pour permettre à ceux-ci de la choisir comme
spécialisation ?
QS2 : l'environnement de travail dans les services de
psychiatries est-elle favorable pour susciter le choix de la santé
mentale comme spécialisation ?
QS3 : les représentations sociales des malades
mentaux et de la maladie mentale dans la société ont elles une
influence sur le choix de la spécialisation santé mentale par les
infirmiers ?
De ces questions se dégagent des hypothèses
ci-après
II. Hypothèses de
recherche
II.1. Hypothèses de
recherche générale
La formation de base des infirmiers, l'environnement
hospitalier (psychiatrique) et les représentations sociales qu'ont les
uns et les autres par rapport à la maladie mentale expliqueraient le
choix d'une spécialité autre que la santé mentale par les
étudiants de l'École des Infirmiers Spécialisés de
Yaoundé.
II.2. Hypothèses de
recherche spécifiques
Ø HO1: la formation de base dispensée dans les
écoles d'infirmiers est insuffisante pour permette le choix de la
santé mentale comme spécialisation par les infirmiers.
Ø HO2 : L'environnement hospitalier en psychiatrie
est un élément de démotivation pour le choix de la
santé mentale comme spécialisation.
Ø HO3 : les représentations sociales de la
maladie a une influence négative dans le choix de la santé
mentale comme spécialisation.
III. Objectifs de
recherche
III.1.Objectif
général
Déterminer les facteurs qui entravent le choix de la
santé mentale comme spécialisation par les infirmiers de
l'EIS.
III.2.Objectifs
spécifiques
Ø Établir la relation qui existe entre la
formation de base et le choix de la santé mentale comme
spécialisation ;
Ø Déterminer l'influence de l'environnement de
travail dans les services de psychiatries sur le choix futur de la santé
mentale comme spécialisation ;
Ø Établir la relation entre les
représentations sociales de la maladie mentale et le choix de la
spécialisation en santé mentale.
CADRE THEORIQUE
Exploration des concepts
1- Santé mentale
La santé mentale définit le
bien-être
émotionnel et
cognitif ou une absence de
trouble mental. Le
terme est relativement récent et polysémique. Habituellement, la
santé mentale est perçue par Hardy (2000) comme
l'« aptitude du
psychisme à
fonctionner de façon harmonieuse, agréable, efficace et à
faire face avec souplesse aux situations difficiles en étant capable de
retrouver son équilibre. ».
L'
Organisation
Mondiale de la Santé (OMS, 2011) définit la santé
mentale en tant qu'« état de bien-être dans lequel
l'individu réalise ses propres capacités, peut faire face aux
tensions ordinaires de la vie, et est capable de contribuer à sa
communauté.». Il n'existe aucune définition officielle de la
santé mentale. Il existe différents types de problèmes de
santé mentale, dont certains sont communs, comme la
dépression
et les
troubles
de l'anxiété, et d'autres non-communs, comme la
schizophrénie
ou le
trouble
bipolaire.
Les autorités politiques sanitaires
françaises
reconnaissent une triple dimension à la santé mentale : la
santé mentale positive (épanouissement personnel), la
détresse psychologique réactionnelle (induite par les situations
éprouvantes et difficultés existentielles), les troubles
psychiatriques de durée variable et plus ou moins sévères
et/ou handicapants. Ces troubles renvoient à des classifications
diagnostiques s'appuyant sur des critères, et à des actions
thérapeutiques ciblées.
Historique
Durant le milieu du 19e siècle, William
Sweetzer était le premier à définir clairement le terme d'
"hygiène mentale", qui peut être perçu comme étant
précurseur des approches contemporaines de la santé mentale.
Johns Hopkins (2007).
Isaac Ray, l'un des trente
fondateurs de l'
Association
Américaine de Psychiatrie (AAP), détaille la santé
mentale comme un art de préserver l'esprit contre les incidents et les
influences qui pourraient endommager ou détruire son énergie, sa
qualité ou son développement.
Une figure importante de l' "hygiène mentale", pourrait
être Dorothea (1808-1887), une institutrice, qui a tenté d'aider
toute sa vie les individus atteints de
troubles mentaux, et
amener à la lumière du jour les conditions déplorable dans
lesquels ils ont été entraînés. Ce mouvement
était connu sous le nom de "mouvement d'hygiène mentale". Avant
ce mouvement, les individus atteints de troubles mentaux dans le 19e
siècle étaient considérablement négligés,
souvent laissés seuls dans des conditions déplorables,
possédait à peine de quoi s'habiller.
Facteurs toxicologiques
Bon nombre de troubles et séquelles,
éventuellement irréversibles, peuvent avoir été
induits in utero, dans l'enfance ou à l'âge adulte, suite
au contact avec des
neurotoxiques
inhalés, ingérés, ou absorbés par la peau ou des
muqueuses. Il peut s'agir par exemple du
plomb ou du
mercure, ou de
pesticides, d'
alcool ou d'autres corps
chimiques, qui parfois peuvent agir en
synergies. Il est probable
que la neurotoxicité de certaines molécules n'ait pas encore
été identifiée. En Europe, le règlement
Reach
invite à une meilleure évaluation des impacts des produits
chimiques. Faute de recherches anciennes, et d'une approche
écoépidémiologique
adaptée, l'origine
écotoxicologique
de certains troubles a pu être sous-estimée chez des populations
collectivement exposées à des toxiques d'origine naturelle ou
artificielle (
arsenic du sol,
plomb des
cartouches
de chasse, plomb et radionucléides de
Tchernobyl,
etc.).
Facteurs infectieux
Des millions de personnes dans le monde sont victimes de
troubles neurologiques induits par des virus ou bactéries. C'est selon
un rapport de l'OMS (2007) la sixième cause de consultation
neurologique dans les services primaires de soin, touchant
particulièrement environ un quart des états-membres de l'OMS,
essentiellement en Afrique et dans le Sud-est asiatique. Les neuroinfections
restent un problème difficile à traiter même avec
l'arrivée des
antibiotiques et de
vaccins efficaces, dans
beaucoup de régions du monde, particulièrement dans des pays
dites « en voie de développement ». Ces
infections ont généralement été contractées
dans l'enfance voire in utero (dans une étude
nord-américaine ayant porté sur plus de 12 000 enfants, les
enfants dont la mère était grippée durant la
première partie de leur grossesse ont eu un risque triplé de
développer une schizophrénie plus tard). Dans ce cas, une
étude ayant porté sur plus de 2000 femmes n'ayant pas
détecté d'effets de la vaccination de la mère sur le
foetus, la vaccination préventive de la femme enceinte a
été recommandée par les CDC américains.
Facteurs liés au stress
Le contexte sociopsychologique a une importance dans
l'apparition de certains troubles, en particulier,
dépressions
pouvant conduire au
suicide. Le stress et la
souffrance au travail ou le stress induit par la difficulté à
trouver du travail et à la peur de le perdre, le stress lié au
vieillissement dans la solitude, certaines délinquances sexuelles,
divers troubles de la sexualité, la non reconnaissance sociale ou
l'interdit de certaines formes de sexualité, ou encore divers stress
liés au
sida,
à la
stérilité
du couple, aux
drogues dures, ou le stress
induit par une grande
précarité
et une société où la famille a éclaté, le
stress de mineurs en grande difficulté, la perte de repères des
mondes virtuels offerts par les jeux vidéo, etc. sont des
problèmes parfois nouveaux pour les
thérapeutes.
Dans certains pays ou contextes, le trouble mental est encore volontiers
caché ou les malades enfermés, ce qui peut ajouter à leur
souffrance et à leurs troubles. Dans certains pays, les problèmes
d'
immigration
forcée et de déplacements volontaires de
réfugiés
ou immigrés cherchant de meilleures conditions de vie, ou les
problèmes liés aux
guerres,
guerres civiles et au
terrorisme, ou à
certaines pressions sociales et religieuses peuvent être sources de
troubles importants.
Éléments de prospective
En mars 2007, un rapport OMS annonce un doublement des cas de
démence tous les 20 ans pour les prochaines décennies. Des
désordres neurologiques et leurs séquelles et conséquences
affectent environ un milliard de personnes dans le monde, touchant tous les
groupes d'âge et toutes les zones géographiques. Et pour l'OMS,
ces problèmes iront en s'aggravant durant quelques décennies. En
effet, l'allongement de la vie et une diminution du nombre d'enfants par femme
ont amené une transition démographique passagère, mais
importante. Durant quelques décennies, la proportion de personnes
âgées et très âgées sera bien plus
élevée qu'elle ne l'a jamais été dans l'Histoire de
l'humanité. Les désordres neurologiques (dont Alzheimer et autres
démences, maladie de Parkinson) seront plus nombreux.
Beaucoup de pays pauvres doivent en outre aussi faire face
à un taux élevé ou en augmentation de maladies
infectieuses dont certaines ont des conséquences neurologiques (dont HIV
et malaria) - et à une augmentation de maladies non contagieuses
(obésité, infarctus, etc.) dont certaines séquelles
peuvent affecter le système nerveux central.
Même si statistiquement les pauvres, les enfants, les
adolescents et les personnes âgées présentent un risque
accru, aucun groupe social ou de population n'est immunisé contre les
désordres neurologiques. Lors de certaines maladies, la douleur physique
ajoute ses effets à la souffrance psychique des malades et de leur
entourage. Ceci pèse sur les familles et l'entourage, et est mal
mesuré, comme les impacts socio-économiques de ces maladies.
2- Formation des infirmiers en santé mentale
Programme de formation
C'est un programme de formation qui vise la prise en charge et
le traitement des troubles mentaux. Ce programme d'études
professionnelles offre aux professionnels de santé les aptitudes et
l'habilité à assurer la responsabilité de l'ensemble des
actes que requièrent la promotion de la santé, la
prévention de la maladie, le diagnostic et le traitement des troubles et
même la réadaptation socioprofessionnelle des malades.
Cette formation a pour objectif de favoriser
l'émergence d'un nouveau profil de compétence en rapport avec les
nouvelles stratégies nationales de santé mentale dans les limites
de ses responsabilités professionnelles.
Il s'agit :
- D'un infirmier spécialisé en santé
mentale apte à répondre aux besoins de santé de la femme,
de l'homme, de l'enfant et de l'adolescent dans le domaine préventif,
curatif, de réadaptation, de réhabilitation tant au niveau des
structures sanitaires que dans la communauté en tenant compte de leur
dimension culturelle et de leur personnalité;
ü D'un infirmier capable d'assumer chacun de ses
rôles en tenant compte des aspects éthiques juridiques de son
engagement professionnel ;
ü D'un infirmier capable de gérer une formation
sanitaire dévolue à la santé mentale;
ü D'un infirmier capable de gérer une formation
sanitaire dévolue à la santé mentale;
ü D'un infirmier capable de former et d'encadrer le
personnel qui est sous sa responsabilité;
ü D'un infirmier bénéficiant d'une
meilleure reconnaissance sociale grâce à un savoir lui permettant
d'affirmer une réelle professionnalisation et d'exercer ses
responsabilités dans les grandes orientations de la politique sanitaire.
Cette formation se déroule en deux années.
L'année scolaire se déroule en alternance (cours
théoriques et stages pratiques). La formation est organisée en
domaine d'une durée variable en fonction de l'importance de la
discipline enseignée.
L'infirmier spécialisé bénéficie
d'une bonification de deux échelons dans sa catégorie de la
fonction publique au Cameroun. Cette catégorie de personnel sanitaire
devrait de nos jours être déployée sur le terrain en
fonction de sa spécialité. Le Cameroun qui dispose de nos jours
de nombreux services publics opérationnels en santé mentale,
devra déployer les infirmiers spécialisés en santé
mentale dans les hôpitaux régionaux.
2-1 Déterminant du choix de la
spécialisation
Nous parlerons ici des différents facteurs qui
permettent le choix de la santé mentale comme spécialisation par
les infirmiers de l'EISY.
La formation
Un rapport de la conférence ministérielle
européenne sur la santé mentale relève que les ressources
consacrées à la santé mentale sont souvent
inappropriées et inéquitables par rapport à celles
allouées à d'autres domaines du secteur public. Ceci se traduit
par un manque d'accès aux soins, un désintéressement et
une discrimination.
L'OMS (2001) affirme qu'à la 4ème
Assemblée mondiale de la santé, le budget de la santé
mentale dans la plupart des pays représente moins de 1% des
dépenses totales de santé. Plus de 30% des pays n'ont aucun
programme national de santé mental et plus de 40% des pays ne sont pas
dotés de politique en santé mentale. Le même organisme a
montré que plus de 25% des pays n'ont pas accès aux
médicaments psychiatriques de base.
Dans certains systèmes de santé, la couverture
des soins par les assurances et les droits aux traitements établit une
discrimination très marquée à l'encontre des
problèmes de santé mentale. Cette discrimination peut se
manifester par un déni des droits juridiques auxquels ont accès
tous les êtres humains. Dans le budget de la santé mentale,
l'allocation des ressources doit être équitable et
proportionnée.
Les systèmes de prestations des soins y compris ceux
de santé mentale dans les pays en voie de développement se sont
révélés inadaptés et inappropriés. Presque
tous ces systèmes ont été conçus assez
centralisé sue l'hôpital, orientés vers la maladie et
calqués sur le modèle occidental. Les programmes de soins
destinés aux personnes souffrant de troubles mentaux ou de comportement
ne sont guère prioritaires dans bon nombre de pays en
développement. Sans doute, était-il plus urgent de lutter contre
les maladies endémo-épidémiques, la malnutrition, de
sauvegarder le couple mère et enfant, d'améliorer
l'espérance de vie des populations.
Seul un petit nombre d'institutions,
généralement à court de personnel et inefficace y dispense
les soins. Ces hôpitaux situés dans les centres urbains sont peu
accessibles. Les services reflètent une méconnaissance aussi bien
des besoins des malades que des diverses méthodes de traitement
disponibles.
La plupart des pays en développement ne disposent pas
de programmes de formation nationale d'un niveau suffisant. Les
spécialistes étant peu nombreux, la communauté a recours
aux guérisseurs traditionnels.
Au Cameroun, les pouvoirs publics s'intéressent
à la santé mentale. Mais le paradoxe est
évident ; la politique et la stratégie nationale pourtant
bien élaborées n'ont jamais été mises en
application. Les budgets sont également rares dans ce domaine.
3- Les représentations sociales de la maladie
mentale et des malades mentaux
Pour Chevallier et Dunezat (2007) Les
représentations du travail de l'infirmier en psychiatrie, sa
méconnaissance et sa dévalorisation de la part des soignants en
soins généraux ainsi que les motivations chez les
étudiants en soins infirmiers à choisir cette discipline ont
été ciblées dans une recherche action.
Les résultats ont permis de conclure à des
représentations défavorables chez tous les soignants, avec une
perception comme générateur de perte de savoir technique,
renvoyant à la
violence, avec une charge de travail moindre. Ces
représentations proches de celles du grand public nous interrogent en
termes de formation professionnelle, de vision du soin, de la maladie, comme du
patient en tant que sujet. Nos conclusions s'orientent vers des actions
concrètes dans la formation avec partenariat avec les services de soins
et une réflexion pour aboutir à une véritable
reconnaissance de la spécificité et de l'expertise
nécessaire à l'exercice professionnel infirmier en santé
mentale par la mise en place d'une spécialisation.
CONCEPT DE REPRESENTATION SOCIALE
Le concept de représentation sociale
désigne une forme de connaissance spécifique, le savoir de sens
commun, dont les contenus manifestent l'opération de processus
génératifs et fonctionnels socialement marqués. Plus
largement, il désigne une forme de pensée sociale. Les
représentations sociales sont des modalités de pensée
pratique orientées vers la communication, la compréhension et la
maîtrise de l'environnement social, matériel et idéel.
I) HISTORIQUE DU CONCEPT
Au XIXe siècle
Emile Durkheim (1858-1917) fut le premier à évoquer
la notion de représentations qu'il appelait ''collectives''
à travers l'étude des religions et des mythes. Pour ce
sociologue, " les premiers systèmes de représentations que
l'homme s'est fait du monde et de lui-même sont d'origine religieuse).".
Il distingue les représentations collectives des
représentations individuelles : " La société est une
réalité sui generis ; elle a ses caractères propres qu'on
ne retrouve pas, ou qu'on ne retrouve pas sous la même forme, dans le
reste de l'univers. Les représentations qui l'expriment ont donc un tout
autre contenu que les représentations purement individuelles et l'on
peut être assuré par avance que les premières ajoutent
quelque chose aux secondes.".
Dans la conclusion de son
ouvrage, il pose les bases d'une réflexion sur le concept de
représentation collective.
2) Au XXe siècle Depuis une trentaine
d'années, le concept de représentation sociale connaît un
regain d'intérêt et ce dans toutes les disciplines des sciences
humaines : anthropologie, histoire, linguistique, psychologie sociale,
psychanalyse, sociologie...
II) VARIETE ET RICHESSE DU CONCEPT 1)
L'intérêt de l'étude des représentations sociales
pour les sciences humaines Selon Jodelet, c'est parce
que la représentation sociale est située à l'interface du
psychologique et du social, qu'elle présente une valeur heuristique pour
toutes les sciences humaines. Chacune de ces sciences apporte un
éclairage spécifique sur ce concept complexe. Tous les aspects
des représentations sociales doivent être pris en compte :
psychologiques, sociaux, cognitifs, communicationnels. Il n'est
ni possible, ni même souhaitable pour l'instant, estime l'auteur
ci-dessus, de chercher à établir un modèle unitaire des
phénomènes représentatifs. Il paraît
préférable que chaque discipline contribue à approfondir
la connaissance de ce concept afin d'enrichir une recherche
d'intérêt commun.
2) Les différentes
approches Il existe différentes approches qui
envisagent la façon dont s'élaborent les représentations
sociales ; chacune d'entre elles privilégie une de leurs facettes
Jodelet relève six points de vue sur la construction d'une
représentation sociale : - Une approche qui valorise
particulièrement l'activité cognitive du sujet dans
l'activité représentative. Le sujet est un sujet social, porteur
" des idées, valeurs et modèles qu'il tient de son groupe
d'appartenance ou des idéologies véhiculées dans la
société. " La représentation sociale se construit lorsque
le sujet est en " situation d'interaction sociale ou face à un stimulus
social. " - Un autre point de vue insiste sur " les aspects signifiants de
l'activité représentative. " Le sujet est " producteur
de sens ". A travers sa représentation s'exprime " le sens
qu'il donne à son expérience dans le monde social. " La
représentation est sociale car élaborée à partir
des codes sociaux et des valeurs reconnues par la société. Elle
est donc le reflet de cette société.
- Une
troisième approche envisage les représentations sous l'angle du
discours. " Ses propriété sociales dérivent de la
situation de communication, de l'appartenance sociale des sujets parlants, de
la finalité de leurs discours. "
- La pratique sociale de la
personne, est valorisée dans une quatrième optique. Le sujet est
un acteur social, la représentation qu'il produit " reflète les
normes institutionnelles découlant de sa position ou les
idéologies liées à la place qu'il occupe. "
- Dans
une autre perspective, c'est l'aspect dynamique des représentations
sociales qui est souligné par le fait que ce sont les interactions entre
les membres d'un groupe ou entre groupes qui contribuent à la
construction des représentations.
- Un dernier point de vue
analyse la manifestation des représentations en postulant l'idée
d'une " reproduction des schèmes de pensée socialement
établis." L'individu est déterminé par les
idéologies dominantes de la société dans laquelle il
évolue.
La variété de ces diverses approches
enrichit la recherche sur les phénomènes représentatifs.
Jodelet rappelle que l'étude des représentations conduit à
plusieurs champs d'application comme l'éducation, la diffusion des
connaissances ou encore la communication sociale, aspect sur lequel Moscovici a
particulièrement insisté.
III) CARACTERISTIQUES ET FONCTIONS DES
REPRESENTATIONS SOCIALES Le concept de
représentation sociale est si riche et si complexe qu'il n'est pas
toujours évident de le définir. Pour arriver à cerner
cette notion, il est nécessaire d'ordonner et de schématiser son
contenu. Nous discernerons d'une part les caractères fondamentaux d'une
représentation sociale et d'autre part ses fonctions principales.
1) Les cinq caractères fondamentaux d'une
représentation sociale (d'après Jodelet)
·
Elle est toujours représentation d'un objet : Il n'existe
pas de représentation sans objet. Sa nature peut être très
variée mais il est toujours essentiel. Sans objet, il n'existe pas de
représentation sociale. L'objet peut être de nature abstraite,
comme la folie ou les médias, ou se référer à une
catégorie de personnes (les enseignants ou les journalistes par
exemple).
L'objet est en rapport avec le sujet : la
représentation " est le processus par lequel s'établit leur
relation." Le sujet et l'objet sont en en interaction et s'influencent l'un
l'autre. Dans la préface du livre de Claudine Herzlich, Santé et
maladie, Moscovici écrit : " il n'y a pas de coupure entre l'univers
extérieur et l'univers intérieur de l'individu (ou du groupe). Le
sujet et l'objet ne sont pas foncièrement distincts ... se
représenter quelque chose, c'est se donner ensemble,
indifférenciés le stimulus et la réponse. Celle-ci n'est
pas une réaction à celui-là, mais, jusqu'à un
certain point, son origine. " Dans l'étude des
représentations, on s'intéressera donc au phénomène
d'interaction entre un sujet et un objet. Herzlich définit son
étude par le fait de tenter " de comprendre les attitudes et le
comportement qu'elles (les représentations sociales) engendrent, le
savoir qui circule à leur propos, dans la relation même qui se
crée entre l'individu, la santé et la maladie.
IV) FONCTIONNEMENT DES REPRESENTATIONS
SOCIALES
Il est à présent
nécessaire d'examiner l'organisation et la structure des
représentations, c'est-à-dire la façon dont elles se
forment.
1) L'élaboration des représentations
sociales Une représentation se définit par
deux composantes : ses éléments constitutifs d'une part, et son
organisation, c'est-à-dire les relations qu'entretiennent ces
éléments d'autre part En d'autres termes, il s'agit du contenu
et de la structure de la représentation. Les éléments qui
la composent sont interdépendants et la cohérence de la
représentation est basée sur cette dépendance. En
pratique, pour étudier une représentation sociale, il faut
repérer ces éléments dits ''invariants structuraux'' et
les relations qui les lient entre eux. Lorsqu'une
représentation se crée, deux processus se mettent en oeuvre :
l'objectivation, avec la constitution d'un noyau figuratif et l'ancrage. Ils
ont été décrits par Moscovici.
·
L'objectivation : " Objectiver, c'est résorber un excès de
significations en les matérialisant" Le processus d'objectivation
permet aux gens de s'approprier et d'intégrer des
phénomènes ou des savoirs complexes. Il comporte trois phases :
- Le tri des informations en fonction de critères culturels et
surtout normatifs, ce qui exclut une partie des
éléments.
- La formation d'un modèle ou noyau
figuratif : les informations retenues s'organisent en un noyau " simple,
concret, imagé et cohérent avec la culture et les normes sociales
ambiantes."
- La naturalisation des éléments auxquels on
attribue des propriétés ou des caractères (à propos
de la représentation des éléments de la psychanalyse,
Jodelet cite cet exemple : " L'inconscient est inquiet "). Le noyau
figuratif prend un statut d'évidence et devient la réalité
même pour le groupe considéré. C'est autour de lui que se
construit l'ensemble de la représentation sociale. Nous
développerons plus loin la théorie du noyau central chez Abric
à propos de l'évolution des représentations.
·
L'ancrage : C'est " l'enracinement social de la représentation et de
son objet". Ce processus comporte plusieurs aspects :
- Le sens :
l'objet représenté est investi d'une signification par le groupe
concerné par la représentation. A travers le sens, c'est son
identité sociale et culturelle qui s'exprime.
- L'utilité
: " les éléments de la représentation ne font pas
qu'exprimer des rapports sociaux mais contribuent à les constituer ...
Le système d'interprétation des éléments de la
représentation a une fonction de médiation entre l'individu et
son milieu et entre les membres d'un même groupe" Le langage
commun qui se crée entre les individus et les groupes à partir
d'une représentation sociale partagée, leur permet de communiquer
entre eux. Le système de référence ainsi
élaboré exerce à son tour une influence sur les
phénomènes sociaux.
- L'enracinement dans le
système de pensée préexistant : pour intégrer de
nouvelles données, les individus ou les membres d'un groupe les classent
et les rangent dans des cadres de pensée socialement établis.
Des attentes et des contraintes sont en même temps associées
aux éléments de la représentation, en terme de
comportements prescrits.
- " Le processus d'ancrage, situé dans
une relation dialectique avec l'objectivation, articule les trois fonctions de
base de la représentation : fonction cognitive d'intégration de
la nouveauté, fonction d'interprétation de la
réalité, fonction d'orientation des conduites et des rapports
sociaux. "
1- L'environnement de travail en
psychiatrie
La spécificité de ce service est que les
soins sont faits en équipe, la répartition des personnes malades
étant fonction de leur état de
« dangerosité ». Ainsi un malade violent sera
affecté en salle dite de sécurité par exemple ;
sécurité autant pour lui que pour son entourage.
De ce qui précède, et pour reprendre Kerouac,
la planification des soins, préliminaire aux interventions sont
conséquente des ressources humaines et environnementale ; le ratio
malade_ infirmier pour ce qui est du Cameroun reste très faible (moins
d'un infirmier psychiatre pour 25 000 habitants)
Des enquêtés sur les nombreux accidents
(fugues, agressions, parfois meurtres ou viols) intervenant dans les
hôpitaux psychiatriques ont été menées. Elle a
repéré, au-delà des cas individuels, des problèmes
d'organisation récurrents qui favorisent leur survenue. Dans le
même temps, certains établissements ont mis en oeuvre des
méthodes et des procédures pour prévenir la violence non
sans analyser les facteurs de risque tout en proposant les bonnes pratiques.
2- La motivation
La motivation est à chercher dans l'individu,
mais aussi dans l'environnement (perspective interactionniste). La perception
que l'élève a de l'environnement dans lequel il
évolue est déterminante pour ses acquisitions.
Phénomène intrinsèque à
l'élève, mais qui dépend en grande partie du milieu dans
lequel il apprend (Rolland, 2000). L'Infirmier en formation initial selon le
cas peut être motivé à choisir la santé mentale
comme spécialité
Motivation : « Le concept de motivation
représente le construit hypothétique utilisé afin de
décrire les forces internes et/ou externes produisant le
déclenchement, la direction, l'intensité et la persistance du
comportement » (Vallerand et Thill, 1993).
La motivation désigne les forces qui agissent sur une
personne ou à l'intérieur d'elle pour la pousser à se
conduire d'une manière spécifique, orientée vers un
objectif. Les pulsions, enjeux ou mobiles auxquels obéissent les
salariés dans leur travail affectent leur productivité. A bien
des égards, la fonction de manager vise à stimuler les
motivations individuelles en faveur des objectifs de l'organisation.
Toute motivation est orientée vers un but,
c'est à dire un résultat auquel l'individu veut parvenir.
Néanmoins, les motifs sont difficilement observables (on ne peut que les
supposer). Ils sont nombreux et plus ou moins conflictuels chez une même
personne. La manière dont les salariés choisissent d'obéir
à certains enjeux plutôt qu'a d'autres, et l'intensité avec
laquelle ils y répondent, varie considérablement. (Vallerand et
Thill, op cit).
A) La motivation intrinsèque :
La motivation intrinsèque est
« interne » aux individus. Elle pousse l'individu à agir, ce
qui provoque une activation de son comportement. Une personne motivée
intrinsèquement concevra son engagement dans une activité comme
une fin en soi et non attribuable à des causes externes.
Ces mobiles profonds sont liés à la nature de la
motivation (d'affiliation, hédoniste et d'accomplissement (Durand,
1987).
- La motivation d'affiliation :
Murray, (1964) a dénommé le « besoin
d'affiliation », la tendance de l'homme à établir des
contacts et à rechercher des relations affectives, sociales avec
autrui.
- La motivation hédoniste :
C'est la recherche de sensations agréables avec
l'environnement. C'est chercher à se faire plaisir, (Rousseau, 1762)
- La motivation d'accomplissement :
C'est le besoin de se montrer compétent et/ou
d'éviter de se montrer incompétent, de rechercher une relation
efficace avec l'environnement.
La motivation d'accomplissement peut se manifester de deux
manières différentes (deux types de « buts motivationnels
» ( Famose, 1990)).
B) La motivation extrinsèque :
La motivation extrinsèque a une fonction de
régulation du comportement du soignant. Ces « renforçateurs
extrinsèques » ont un effet immédiat sur la motivation des
ces derniers, mais on peut s'interroger sur leurs conséquences
secondaires à long terme. En effet, on effectue une substitution de
but et on nuit à la motivation sur le long terme (Deci,
1972).
En psychiatrie le problème reste tout aussi
épineux, mais trouve d'autres justifications, conjuguées à
celles qui ont été précédemment exposées.
Travailler en psychiatrie relève d'un choix professionnel "particulier"
qui mérite la réflexion que requiert ce domaine, car très
souvent la folie interroge, fait peur, et les infirmiers s'y épuisent
faute de ressources valorisantes (Garnier, 1999). Nombreux sont par ailleurs
les étudiants qui redoutent leurs stages en psychiatrie, une branche
qu'ils perçoivent très à part de la médecine.
Voici quelques années, une vingtaine tout au
plus, les professionnels faisaient ce choix en tout état de cause,
sciemment, parfois par défaut, après un parcours professionnel et
personnel. Les études étaient rémunérées et
une grande majorité d'élèves s'étaient
déjà frottés à la vie active. La moyenne
d'âge était plus élevée, et la démarche
s'inscrivait dans une orientation professionnelle. Quoiqu'il en soit
c'était un choix, même si la vocation n'était pas plus hier
qu'aujourd'hui l'apanage de ces infirmiers psychiatriques. Aujourd'hui, et ce
depuis la réforme des études en 1992, la légitimité
des infirmiers psychiatriques a disparu avec la spécificité qui
a, de fait, contribué à sa dévalorisation.
L'identité professionnelle et la culture institutionnelle,
inhérentes à celle-ci, étaient portées et
transmises par les anciens qui, au fil du temps s'en vont, emportant avec eux
expérience et savoir-faire.
CHAPITRE II. METHODOLOGIE, RESULTATS ET ANALYSES
II.1.collecte de
données
v Lieu de collecte
L'Ecole des Infirmiers Spécialisés de
Yaoundé au Cameroun (EIS Yaoundé) a été choisi pour
les raisons suivantes:
ü La possibilité d'avoir des étudiants de
toutes les spécialités autre que la santé mentale;
ü Nous sommes enseignants pour la plupart dans cette
institution ;
ü Nous avons dirigé une étude similaire il
y a deux ans dans la même école ;
ü Nous disposons d'une banque de données sur
place.
v Type d'étude
Notre étude est exploratoire et descriptive. Elle nous
amène à repérer les éléments qui limitent le
choix de la spécialité santé mentale.
v population cible
Elle est constituée de tout étudiant de l'EIS
Yaoundé acceptant de participer à notre étude hormis ceux
ayant choisi la santé mentale comme spécialité.
v Taille de
l'échantillon
La taille de l'échantillon
est fixée à 80 répondants.
v Instrument de
collecte
Nous nous sommes servis d'un
questionnaire structuré en 4 grandes parties
§ Identification des caractéristiques
socioprofessionnelles des répondants;
§ Formation de base ;
§ Motivations et environnement de travail;
§
Représentations sociales.
II.2.Présentation et
définition des variables
Deux types de variables ont été
identifiés : une variable dépendante ou expliquée et les
variables indépendantes ou explicatives.
v La variable dépendante
Dans cette recherche nous avons défini une
variable dépendante unique: le choix de la santé mentale comme
spécialisation. Il s'agira ici d'identifier les répondants
favorables à ce choix et ceux qui ne le sont pas.
v Les variables indépendantes
Ce sont les entités susceptibles d'avoir une
influence sur le choix de la santé mentale comme spécialisation
par les infirmiers. Nous les avons déduit de la théorisation des
déterminants de l'agir infirmier. Ce qui nous a donné un total de
quatre variables indépendantes. Nous les avons distingués en
variables interindividuelles et variables contextuelles :
Variables
interindividuelles:
§ Une première variable indépendante
relève de la formation en santé mentale dispensée
dans les écoles d'infirmiers dont les modalités seront formations
insuffisante et suffisante.
§ Une deuxième variable indépendante
concerne les représentations sociales de la maladie mentale
et des malades mentaux par la société. C'est un facteur
appareillé à trois modalités: Personne dangereuse et
violente, personne bizarre et étrange ou alors personne simplement
malade comme tout le monde.
§ Une troisième variable indépendante
porte sur la motivation des infirmiers. C'est un facteur
appareillé à deux modalités: la motivation par la
conception des emplois et la motivation par l'équité.
Variables
contextuelles:
§ Une quatrième variable indépendante a
trait à l'environnement de travail. C'est un facteur
appareillé à trois modalités : l'environnement physique,
l'environnement mental (psychologique) et l'environnement organisationnel.
Il en sort le tableau suivant :
Tableau1 : représentation des
variables et modalités
Variable dépendante
|
Modalités
|
Choix de la santé mentale comme spécialisation
|
Accepter
|
Refuser
|
Variables indépendantes
|
Modalités
|
Formation de base
|
Suffisante
|
insuffisante
|
Environnement de travail
|
Physique
|
Mental
|
organisationnel
|
Motivation des infirmiers
.
|
emploi
|
équité
|
Représentations sociales
|
dangereux, violent
|
bizarre et étrange
|
Malade ( malade ordinaire)
|
II .3 .Analyses
statistiques
Dans le cadre de ce travail, nous allons utiliser le logiciel
SPSS pour faire des analyses. Les méthodes ci-dessous seront
utilisées :
v Une méthode descriptive qui comprend une analyse
bivariée
L'analyse bivariée nous permettra de faire une
association s'il y'a lien entre la variable dépendante et chaque
variable indépendante. À cet effet, nous pourrons dire qu'il y'a
association entre deux variables (variables dépendantes) si la
probabilité affectée au Khi-deux est inférieure au seuil
d'association (ici 5%). Dans le cas contraire, les variables sont dites
indépendances.
Étant donné la nature des variables, nous ferons
un tableau de contingence et ensuite nous calculerons le Khi-deux et la
probabilité affectée à ce dernier.
L'analyse multivariée devrait en principe
compléter certaines affirmations « erronées »
de l'analyse bivariée, mais l'impossibilté d'obtenir une Analyse
Factorielle en Composantes Multiples ( AFCM) à partir du logiciel
SPSS nous limite.
v Une méthode explicative
La nature de notre variable dépendante (qualitative
dichotomique) nous permet dans cette partie de faire une régression
logistique binaire. Cette méthode estime les risques ou la
probabilité de survenance d'un événement en fonction des
variables indépendantes. La variable dépendante prend la
modalité 1 quand l'événement est réalisé
(accepter la spécialité) et 0 si non. Ainsi, la régression
logistique estime la probabilité pour les infirmiers d'accepter ou non
la santé mentale comme spécialité.
. RESULTATS ET ANALYSES
Avant toute analyse, il est important de rappeler les
effectifs des répondants en fonction de chaque variable. Ceux-ci sont
donc consignés dans le tableau suivant :
Tableau 2 : Distribution des effectifs
des répondants en fonction de chaque modalité chez les infirmiers
de l'EIS de Yaoundé.
Variable dépendante
|
Modalités
|
TOTAL
|
TOTAUX
|
Choix de la santé mentale comme spécialisation
(choixsantment)
|
Accepter
|
36
|
80
|
Refuser
|
44
|
Variables indépendantes
|
Modalités
|
TOTAL
|
TOTAUX
|
Formation de base
|
Suffisante
|
22
|
80
|
insuffisante
|
58
|
Environnement de travail
|
Physique
|
13
|
80
|
Mental
|
47
|
organisationnel
|
20
|
Motivation des infirmiers
.
|
emploi
|
55
|
80
|
équité
|
25
|
|
Dangereux, violent
|
32
|
|
Représentations sociales
|
bizarre et étrange
|
15
|
80
|
malade
|
33
|
.I- Méthode
descriptive
1. Choix de la
spécialité * formation de base
Tableau 3 :
Distribution (en%) du choix de la spécialité en fonction de la
formation de base chez les infirmiers de l'EIS de Yaoundé.
choix de la spécialité
|
formation de base
|
Total
|
suffisante
|
insuffisante
|
refuser
|
13
|
31
|
44
|
accepter
|
9
|
27
|
36
|
Total
|
22
|
58
|
80
|
Fréquence
|
27,5
|
72,8
|
100%
|
Chi-Square
|
0,205(a)
|
probabilité
|
4,88>0,05
|
Le test bivarié montre qu'il n'existe pas une
association entre le choix de la spécialité et la formation de
base. Cependant nous constatons que 72 ,8% des étudiants pensent
que la formation est insuffisante ; ceci s'expliquerait
premièrement par la rareté des unités de prise en charge
des maladies mentales dans nos formations hospitalières et
deuxièmement par le personnel hospitalier et enseignant non
spécialisés dans le domaine.
Nous pouvons appuyer notre propos par l'existe seulement deux
institutions digne de ce nom de prise en charge des maladies mentales
uniquement dans les villes de Yaoundé et Douala. Cela voudrait dire en
d'autres termes que seuls les étudiants ayant fréquentés
dans les écoles de ces deux villes ne pouvaient théoriquement
être capacités de façon adéquate à une prise
en charge des malades mentaux et par la profiter d'un corps enseignant
spécialisé. Comme le disait Kollo et WETTA en juin 2007 lors de
la Conférence Régionale sur la crise des ressources humaines en
santé et en Afrique Sub Saharienne : la psychiatrie reste le parent
pauvre de la médecine au Cameroun avec moins de 20 personnels
spécialisés (médecins et infirmiers) répandus dans
tout le territoire national.
2. Choix de la
spécialité * environnement de travail
Tableau 4 :
Distribution (en%) du choix de la spécialité en fonction de
l'environnement de travail chez les infirmiers de l'EIS de Yaoundé.
choix de la spécialité
|
environnement de travail
|
Total
|
environnement physique
|
environnement mental
|
environnement organisationnel
|
refuser
|
8
|
18
|
18
|
44
|
accepter
|
5
|
29
|
2
|
36
|
Total
|
13
|
47
|
20
|
80
|
Fréquence
|
16,25
|
58,75
|
25
|
100%
|
Chi-Square
|
15,421(a)
|
probabilité
|
0,065>0,05
|
L'analyse bivariée ressort que 58,75% des
répondants pensent que l'environnement psychologique constitue un
facteur limitant du choix de la santé mentale comme
spécialité. Les personnels travaillant dans les unités
de santé mentale doivent psychologiquement être
préparés à affronter non seulement l'univers hostile mais
aussi les malades parfois psychorigides et psychomotrices qui font le
quotidien des personnels (A. Garnier et al, 1999).
En effet le psychotique est cette personne qui refuse de
reconnaitre la maladie, et par conséquent ne réclame aucun
traitement contrairement au névrosé qui, se s'est malade et
cherche avidement un traitement. La majorité des personnes
hospitalisées sont des psychotiques (62% à l'hôpital Jamot
de Yaoundé en 2010 contre 68% à l'hôpital Laquintinie de
Douala la même année) qui refusant leur étant de maladie
et par la leur thérapie donnent des nuits insomniaques aux personnels
qui doivent remuer à plusieurs fois les méninges pour solutionner
à temps et individuellement chaque problème.
3. Choix de la
spécialité * motivation de l'infirmier
Tableau 5 :
Distribution (en%) du choix de la spécialité en fonction de la
motivation chez les infirmiers de l'EIS de Yaoundé.
choix de la spécialité
|
motivation de l'infirmier
|
Total
|
motivé par l'emploi
|
motivé par l'équité
|
refuser
|
28
|
16
|
44
|
accepter
|
27
|
9
|
36
|
Fréquence
|
68,75
|
31,25
|
100%
|
Total
|
55
|
25
|
80
|
Chi-Square
|
1,190(a)
|
probabilité
|
0,84>0,05
|
Il ressort de ce tableau
que la plus de la moitié des enquêtés sont motivés
pour des raisons d'emploi mais paradoxalement moins de 50% sont prêts
à accepter la santé mentale comme spécialité. Les
unités de prise en soin de cette maladie étant en
agglomération urbaine peut être un attrait pour le personnel
à vide des « affectations en ville ». Il faut noter
également que la rareté de ces derniers (personnels) sur le
marché favoriserait à cout sur un emploi après
spécialisation. L'EISY de nos jours n'a formé qu'une soixantaine
d'infirmiers de plusieurs nationalités en santé mentale parmi
lesquels moins de 40 prestent dans les unités de prise en charge des
malades mentaux.
Le faible pourcentage constaté pour des
raisons d'équité vient renforcer une fois de plus si besoin en
était la spécificité et la particularité de la
santé mentale non perçue comme tel par les politiques.
4. Choix de la
spécialité * représentations sociales
Tableau 6 :
Distribution (en%) du choix de la spécialité en fonction des
représentations sociales chez les infirmiers de l'EIS de
Yaoundé.
choix de la specialité
|
représentations sociales
|
Total
|
personne dangereuse et violente
|
personne bizarre et étrange
|
personne malade
|
refuser
|
24
|
8
|
12
|
44
|
accepter
|
8
|
7
|
21
|
36
|
Fréquence
|
40%
|
18,75
|
41,25
|
100%
|
Total
|
32
|
15
|
33
|
80
|
Chi-Square
|
9,819(a)
|
Probabilité
|
0,10>0,05
|
Malgrés l'indépendance du choix
de la spécialité et des représentations sociales, nous
pouvons dire que 18,75% des répondants trouvent les malades mentaux
comme des personnes bizarres et étranges. Ce qui est paradoxal par
rapport au vécu quotidien. Tous sont au préalable des infirmiers,
et par conséquent ont probablement développé des
mécanismes de défense et d'adaptation par rapport à la
maladie mentale. Ceci est renforcé par le fait qu'il les
considère comme des personnes simplement malade (41,25%).
II-. Méthode explicative
Tableau 7 :
codage des variables nominales.
Variables et modalités
|
Fréquence
|
Paramètre de codage
|
(2)
|
(1)
|
représentations sociales
|
personne dangereuse et violente
|
32
|
1,000
|
,000
|
personne bizarre et étrange
|
15
|
,000
|
1,000
|
personne malade
|
33
|
,000
|
,000
|
environnement de travail
|
environnement physique
|
13
|
1,000
|
,000
|
environnement mental
|
47
|
,000
|
1,000
|
environnement organisationnel
|
20
|
,000
|
,000
|
motivation de l'infirmier
|
motivé par l'emploi
|
55
|
1,000
|
|
motivé par l'équité
|
25
|
,000
|
|
formation de base
|
suffisante
|
22
|
1,000
|
|
insuffisante
|
58
|
,000
|
|
Tableau 8 :
variables dans l'équation.
Variables
|
B
|
S.E.
|
Wald
|
df
|
Sig.
|
Exp(B)
|
95,0% C.I.for EXP(B)
|
Lower
|
Upper
|
Lower
|
Upper
|
Lower
|
Upper
|
Lower
|
Upper
|
étape 1(a)
|
FORMATIONDEBASE(1)
|
-,387
|
,606
|
,408
|
1
|
,523
|
,679
|
,207
|
2,227
|
|
ENVIRONNEMENTDETRAVAIL
|
|
|
6,201
|
2
|
,045
|
|
|
|
|
ENVIRONNEMENTDETRAVAIL(1)
|
,710
|
1,134
|
,393
|
1
|
,531
|
2,035
|
,221
|
18,770
|
|
ENVIRONNEMENTDETRAVAIL(2)
|
2,054
|
,908
|
5,110
|
1
|
,024
|
7,796
|
1,314
|
46,253
|
|
MOTIVATIONDESINFIRMIERS(1)
|
,380
|
,633
|
,359
|
1
|
,549
|
1,462
|
,423
|
5,054
|
|
REPRESENTATIONSSOCIALES
|
|
|
2,964
|
2
|
,227
|
|
|
|
|
REPRESENTATIONSSOCIALES(1)
|
-1,059
|
,680
|
2,422
|
1
|
,120
|
,347
|
,091
|
1,316
|
|
REPRESENTATIONSSOCIALES(2)
|
,211
|
,831
|
,064
|
1
|
,800
|
1,234
|
,242
|
6,290
|
|
Constant
|
-1,447
|
1,003
|
2,081
|
1
|
,149
|
,235
|
|
|
A
|
Variable(s) entrées à l'étape 1 :
FORMATIONDEBASE, ENVIRONNEMENT DETRAVAIL, MOTIVATION DES INFIRMIERS,
REPRESENTATIONS SOCIALES. va
|
La régression logistique binaire nous permet de
constater que seul l'environnement de travail mental (psychologique) impacte
positivement sur le choix de la santé mentale comme
spécialité chez les infirmiers de l'EIS de Yaoundé. Le
statut psychologique des étudiants ne leur permettrait donc pas de
poursuivre une telle formation dans le but d'en faire une
spécialité plu tard.
Tout laisse donc croire que la formation de base qu'elle soit
suffisante ou non, les représentations sociales, encore moins la
motivation de l'infirmier ne sauraient influencer son choix pour la formation
en santé mentale comme spécialisation.
Conclusion
Il était question au début ce travail
d'identifier les facteurs qui influencent le choix de la santé mentale
comme spécialité par les étudiants de l'EISY. Nous avons
émis des hypothèses selon lesquelles la formation de base des
infirmiers, leur motivation pour le travail, les représentations
sociales et l'environnement de travail pourraient impacter ce choix. Pour
vérifier ces différentes hypothèses, nous avons
opté pour des méthodes descriptive et explicative lesquelles
comportaient respectivement des analyses bivariée, multivarié et
un modèle de régression logistique.
Il ressort de ces analyses que seul l'environnement
psychologique émanant de l'environnement de travail impacte très
positivement le choix de cette spécialité. Les autres facteurs
contrairement à ce que l'on pourrait penser ne sont pas
corrélés à ce choix pour la présente étude.
Plusieurs raisons peuvent permettre de comprendre cela notamment une banque de
données préexistante et non actualisée source de nombreux
biais. Dans la nécessité d'une mise à jour pour des
études futures, une collecte de données avec un outil beaucoup
plus fiable sera indispensable.
Recommandations
- Le MINSANTE en collaboration avec le MINCOM devra user de la
publicité pour sensibiliser la population sur le problème des
malades mentaux ;
- Ces deux ministères devront lutter contre la
stigmatisation et la discrimination des malades mentaux ;
- Le personnel en santé mentale devra organiser les
séances de communication pour le développement dans tous les
services en vue d'aider leurs collègues à comprendre la maladie
mentale, à reconnaître les signes de la maladie et à
pratiquer les premiers soins ;
- Ce personnel devra rassurer les familles et les
communautés sur l'espoir de traitement en milieu hospitalier, promouvoir
les habitudes de vie à éviter la maladie mentale ;
- Le MINSANTE devra pour ce, travailler en étroite
collaboration avec les « tradipraticiens » afin
d'intégrer l'aspect socioculturel dans les soins.
- Le MINSANTE devra encourager toute recherche en santé
mentale ;
- Le MINSANTE devra intégrer la santé mentale
aux soins de santé primaires ;
- Le MINSANTE devra établir des liens avec d'autres
ministères (éducation, travail et prévoyance sociale,
justice...) afin de permettre une meilleure prise en charge des malades
mentaux ;
- Le MINSANTE, à travers les
délégués régionaux devra éduquer le grand
public dans le but de réduire les obstacles aux traitements et aux soins
en informant l'opinion.
Références
bibliographiques
OUVRAGES
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