Impact de la performance du secteur agricole sur la performance des autres secteurs et le niveau de vie au Bénin( Télécharger le fichier original )par Codjo Serge ABALLO Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Diplôme d'ingénieur statisticien économiste 2011 |
2.2. AgricultureL'agriculture est essentielle à la réalisation des objectifs mondiaux de réduction de la pauvreté. Elle est le secteur productif le plus important dans la plupart des pays à faible revenu, souvent en termes de partage du PIB et presque toujours en termes du nombre d'individus qu'elle emploie. Avant de mettre en exergue, les différentes approches concernant l'impact de l'agriculture sur la croissance de l'économie, il est opportun de clarifier ces concepts. A- DéfinitionL'agriculture dans son acception large désigne l' « ensemble des travaux transformant le milieu naturel pour la production des végétaux et des animaux utiles à l'homme ». En plus donc de la culture des végétaux, sont également prises en compte les activités d'élevage, de pêche et de chasse. Du point de vue économique, l'agriculture représente un secteur d'activité, une activité génératrice de revenu à partir de l'exploitation des terres, de l'élevage des animaux, etc. A ce titre, elle contribue à la formation du revenu national et emploie de la main d'oeuvre. Les principes d'économie politique peuvent donc s'appliquer à l'agriculture afin de comprendre les différents mécanismes qui concourent à son fonctionnement en tant qu'activité économique. Il s'agit des mécanismes de production, de maximisation du profit, de formation des prix, d'écoulement du produit, etc. Ce secteur d'activité a un caractère spécifique pour l'économie d'un pays : il répond au besoin le plus important de l'être humain qui est l'alimentation. L'activité agricole est dotée de nombreuses spécificités indispensables à la compréhension de son fonctionnement: ü La terre : La terre joue un rôle particulier dans l'activité agricole. Les techniques agricoles exigent d'être développées sur des grandes étendues de terre, les superficies des exploitations agricoles se mesurent souvent en hectares. L'abondance ou non des terres peut justifier le système de production pratiqué. Ainsi, dans les zones où le facteur terre est limitant, l'activité agricole sera plus intense en capital ou en travail. Contrairement aux zones dans lesquelles ce facteur est abondant où l'activité sera extensive. ü Les conditions naturelles et les saisons : La dépendance de l'agriculture vis à-vis des conditions naturelles et des saisons sont très marquées. Elle l'est davantage dans les pays en développement où la maîtrise des techniques sophistiquées n'est pas encore un acquis. Cette dépendance entraîne certaines conséquences : la saisonnalité de l'emploi des facteurs et le risque. La saisonnalité des facteurs, même si elle n'est pas spécifique à l'agriculture impose à la fonction de production agricole des caractéristiques particulières. On parle par exemple de tomates pluviales, de tomates irriguées. Quant au risque, aucune activité économique n'y échappe. En agriculture, au risque classique qui provient de l'incertitude quant au prix auquel une marchandise sera vendue, s'ajoute une incertitude sur la quantité de produits obtenus avec des moyens de production et une technique de production donnée. Un orage peut par exemple ravager l'ensemble des résultats, une pluviométrie peu abondante peut entraver le développement normal des plantes, une épidémie peut détruire la production d'un élevage. ü La rigidité de la demande : Concernant la demande des produits alimentaires, elle est peu sensible aux prix (loi de KING, 1688)3(*) et au revenu (loi de ENGEL, 1857)4(*). Il faut tout de même faire la distinction entre produit alimentaire et produit agricole. Tout produit alimentaire n'est pas agricole et tous les produits agricoles ne sont pas alimentaires. Cependant, il apparaît que la rigidité de la demande alimentaire se transmet pour l'essentiel à la demande des produits agricoles. Cette situation a pour effet une difficile intégration de l'agriculture dans une économie en croissance. * 3 La loi de King ou loi King-Davenant - dans son énoncé le plus général- constate les effets sur les prix d'un défaut ou d'un excédent d'approvisionnement des produits agricoles de base. La demande et la consommation de ces produits représentant pour les ménages des postes budgétaires relativement stables. * 4 D'après cette loi, la part du revenu allouée aux dépenses alimentaires (ou coefficient d'Engel) est d'autant plus faible que le revenu est élevé. |
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