L'Ecole Nationale
d'Economie Appliquée et de Management (ENEAM) n'entend donner aucune
approbation, ni improbation aux opinions émises dans ce
mémoire ; ces opinions doivent être considérées
comme propres à leurs auteurs.
DEDICACE
A
Mes parents Kouassi ABALLO et Léontine KANAWO ;
Mon épouse Pauline MAKOU;
Mon frère ainé Henri ;
Vous vous êtes dépensés sans compter pour
moi.
En reconnaissance de tous les sacrifices consentis par chacun
et tous pour me permettre d'atteindre cette étape de ma
vie.
Mes jeunes frères Joël et Evariste;
Mes enfants Yanis et Andres ;
Meilleurs voeux de succès dans vos études
et sachez que la réussite est dans le travail.
Je dédie ce travail.
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont
contribué de près ou de loin à la réalisation de ce
mémoire qui est le résultat d'influences de plusieurs personnes.
Une pensée particulière à Monsieur
Assogba HODONOU, Ingénieur Statisticien Economiste, Directeur de la
Programmation et de la Prospective du Ministère de l'Agriculture, de
l'Elevage et de la Pêche, qui n'a ménagé aucun effort pour
notre encadrement.
Nos remerciements vont également à l'endroit de
Monsieur Franck GOHOUNGBE et Césaire AJAVON pour leur appui technique.
Nous témoignons toute notre gratitude à Monsieur
Mathieu ABALLO pour ses précieux conseils.
Notre reconnaissance va à l'ensemble du corps
professoral et à l'Administration de l'Ecole Nationale d'Economie
Appliquée et de Management.
Nous tenons aussi à remercier tous nos camarades de
promotion dont l'indispensable solidarité et la sympathie nous ont
été d'un très grand apport pendant la formation ainsi que
les amis du groupe G7+1.
Enfin, nous remercions tous ceux qui, de près ou de
loin, nous ont soutenus pendant cette formation.
RESUME
Le présent document porte sur le thème
« Impact de la performance agricole sur la performance des autres
secteurs et le niveau de vie au Bénin ». L'objectif de ce
travail est d'évaluer l'influence des performances économiques du
secteur agricole sur le niveau de vie et les performances des secteurs service
et industriel à l'aide d'un modèle économétrique.
Les données utilisées pour mesurer les performances sont celles
du Produit Intérieur Brut de 1970 à 2011 pris en logarithme pour
permettre de faire l'analyse en termes d'élasticité. Les
méthodes de cointégration ont été appliquées
dans le but d'éviter les problèmes de régression
fallacieuse.
Les résultats des tests de racine unitaire et de
cointégration ont permis de postuler un modèle VAR avec les
variables en différence première. Un test de causalité de
Granger entre les différentes variables a été fait. Des
chocs ont été aussi provoqués sur les variables pour
apprécier leur effet sur les autres variables.
Les résultats obtenus et confirmés par l'analyse
de la décomposition de la variance de l'erreur de prévision
montrent que la performance du secteur agricole cause et influence positivement
le niveau de vie de la population Béninoise et la performance du secteur
service. La performance du secteur non agricole n'a pas d'effet sur celle du
secteur agricole. Une croissance de 1% du PIB agricole au cours d'une
année « n » entraine une croissance de 0,320166% et
0,398734% respectivement sur le niveau de vie de la population Béninoise
et sur le secteur service à l'année (n+1). En outre la
performance du secteur service a aussi une influence positive sur le PIB par
habitant au Bénin. Une augmentation de 1% de la performance du secteur
service à l'année « n » a une influence
positive de 0,386359% sur le niveau de vie de la population l'année
suivante. On note une indépendance totale entre la performance du
secteur industriel et la performance des autres secteurs.
Un choc subit par sur le secteur agricole a plus d'impact sur
les autres variables, ce qui signifie donc que le décollage dans tous
les secteurs et l'amélioration du niveau de vie au Bénin, toute
chose étant égale par ailleurs reste lié à
l'activité économique dans le secteur agricole.
Au vu des résultats, il est important de créer
une liaison entre le secteur agricole et les autres secteurs en
général et avec le secteur industriel en particulier pour
atteindre les objectifs de croissance et de réduction de la
pauvreté.
Mots clés : Cointégration,
Causalité, Modèle VAR, Performance des secteurs, , niveau de
vie.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
1
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET
REVUE DE LITTERATURE
3
I- CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
4
1.1. Problématique de l'étude
4
1.2. Objectifs de l'étude
5
1.3. Hypothèses de l'étude
6
II- REVUE DE LITTERATURE
7
2.1. Performance économique
7
2.2. Agriculture
14
2.3. Quelques résultats
empiriques
21
CHAPITRE II : METHODE L'ETUDE
24
I- APPROCHE METHODOLOGIQUE
25
1.1. Choix et présentation de la
méthode
25
1.2. Présentation des
données
26
1.3. Modèles Vectoriel Auto
Régressif (VAR)
30
II- PROCEDURE ADOPTEE
34
2.1. Stationnarité et test de
stationnarité
35
2.2. Cointégration
39
2.3. Vecteurs ou modèles à
correction d'erreur
42
CHAPITRE III : PRESENTATION, ANALYSE DES
RESULTATS ET SUGGESTIONS
45
I- PRESENTATION DES RESULTATS
46
1.1. Test de racine unitaire et test de
cointégration de Johansen
46
1.2. Nombre de retard du modèle VAR
et test de causalité
48
1.3. Estimation du modèle VAR
50
II- ANALYSE GLOBALE DES RESULTATS ET
RECOMMANDATIONS
53
2.1. Analyse des fonctions de réponse
impulsionnelle et de la décomposition de la variance
53
2.2. Analyse globale des
Résultats
59
2.3. Suggestions
63
CONCLUSION
68
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
a
LISTE DES ANNEXES
c
TABLES DES MATIERES
n
TABLES DES ILLUSTRATIONS
1- LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Test de stationnarité sur les
variables
46
Tableau 2 : Test de la trace
47
Tableau 3 : Nombre de retard maximal du
VAR
48
Tableau 4 : Causalité au sens de
Granger
48
Tableau 5: Choix du modèle optimal
50
Tableau 6 : Représentation du
modèle VAR
51
Tableau 7 : Test d'autocorrélation des
résidus.
52
Tableau 8 : Test de normalité des
résidus
53
Tableau 9 : Décomposition de la
variance de l'erreur de prévision de DL_PIBA
57
Tableau 10 : Décomposition de la
variance de l'erreur de prévision de DL_PIBS
58
Tableau 11 : Décomposition de la
variance de l'erreur de prévision de DL_PIBI
58
2- LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Evolution du taux de croissance
(1991-2011) du PIB à prix constants de 1985
12
Graphique 2 : Evolution de la contribution des
secteurs au PIB de 1990-2011
13
Graphique 3 : Evolution de la contribution des
sous secteurs au PIB agricole de 1990-2011
20
Graphique 4 : Evolution du PIB par tête
de 1970 à 2011
28
Graphique 5 : Evolution du PIB agricole de
1970 à 2011
28
Graphique 6 : Evolution du PIB industriel de 1970
à 2011
29
Graphique 7 : Evolution du PIB industriel de 1970
à 2011
29
Graphique 8 : Racines du polynôme
caractéristique
52
Graphique 9 : Fonctions de réponse
suite à un choc sur le secteur agricole.
54
Graphique 10 : Fonctions de réponse
suite à un choc sur le secteur service
55
Graphique 11 : Fonctions de réponse
suite à un choc sur le secteur industriel
56
LISTE
DES ANNEXES
Annexe 1 : Corrélogramme de la
série L_PIBA
d
Annexe 2 : Corrélogramme de la
série L_PIBH
d
Annexe 3 : Corrélogramme de la
série L_PIBI
d
Annexe 4 : Corrélogramme de la
série L_PIBI
e
Annexe 5 : Test de stationnarité sur
L_PIBA
e
Annexe 6 : Test de stationnarité sur
D(L_PIBA)
f
Annexe 7 : Test de stationnarité sur
L_PIBH
g
Annexe 8 : Test de stationnarité sur
D(L_PIBH)
g
Annexe 9 : Test de stationnarité sur
L_PIBI
h
Annexe 10 : Test de stationnarité sur
D(L_PIBI)
i
Annexe 11 : Test de stationnarité sur
L_PIBS
i
Annexe 12 : Test de stationnarité sur
D(L_PIBS)
j
Annexe 13 : Test de la valeur propre
maximale
k
Annexe 14 : Modèle VAR avec DPIBI et sans
constante
k
Annexe 15: Modèle VAR avec constante et sans
DPIBI
l
Annexe 16 : Modèle VAR sans DPIBI et sans
constante
m
LISTE
DES SIGLES ET ACRONYMES
ADF
|
Augmented Dickey-Fuller
|
CEDEAO
|
Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest
|
DPP
|
Direction de la Programmation et de la Prospective
|
DS
|
Differency Stationnary
|
DSCRP
|
Document de Stratégie de Croissance pour la
Réduction de la Pauvreté
|
DSRP
|
Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
|
FAO
|
Food and Agriculture Organisation
|
FMI
|
Fond Monétaire International
|
IDH
|
Indicateur du Développement Humain
|
INSAE
|
Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique
|
IPH
|
Indicateur de Pauvreté Humaine
|
ISS
|
Indice de Santé Sociale
|
LDPDR
|
Déclaration de Politique de Développement Rural
|
MAEP
|
Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la
Pêche
|
MCE
|
Modèle à Correction d'Erreur
|
MCO
|
Moindre Carré Ordinaire
|
MVCE
|
Modèle Vectoriel à Correction d'Erreur
|
NEPAD
|
Nouveau Partenariat Pour le Développement de l'Afrique
|
NLTPS
|
Etudes Nationales de Perspectives à Long Terme
|
OCDE
|
Organisation de Coopération et de Développement
Economique
|
OMC
|
Organisation Mondiale du Commerce
|
OMD
|
Objectifs du Millénaire pour le Développement
|
OSD
|
Orientations Stratégiques de Développement
|
PAG
|
Programmes d'Actions du Gouvernement
|
PAS
|
Programmes d'Ajustement Structurel
|
PIB
|
Produit Intérieur Brut
|
PNB
|
Produit National Brut
|
PNUD
|
Programme des Nations Unies pour le Développement
|
PPA
|
Parité de Pouvoir d'Achat
|
PRSA
|
Projet de Restructuration des Services Agricoles
|
PSO
|
Plan Stratégique Opérationnel
|
PSRSA
|
Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole au
Bénin
|
PVD
|
Pays en Voie de Développement
|
SDDR
|
Schéma Directeur du Développement Rural
|
TS
|
Trend Stationnary
|
TVA
|
Taxe sur Valeur Ajoutée
|
UEMOA
|
Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
|
VAR
|
Vectoriel Auto Régressif
|
VECM
|
Vectorial Error Correction Model
|
INTRODUCTION
L'agriculture, dans les pays en développement occupe
une place de choix tant sur le nombre d'actifs qu'elle emploie que par sa
contribution au Produit Intérieur Brut (Agbadjagan, 1999). Selon ASSOUNI
(2004), l'agriculture est de loin le plus grand secteur de l'économie
dont la majorité des Africains dépendent pour leur
bien-être et leur existence. La montée en puissance de la
libéralisation économique ces dernières années n'a
pas diminué l'intérêt porté à la formulation
et à la conduite de nouvelles stratégies et politiques agricoles.
Au contraire, c'est souvent la réalisation des programmes d'ajustement
économique qui a amené à accorder une priorité
croissante à la recherche de politiques qui revitalisent les secteurs
des ressources naturelles et agricoles. MELLOR (1966) écrivait
« une croissance agricole rapide tend à s'ajouter à la
croissance des autres secteurs, ainsi qu'à stimuler la croissance du
secteur non-échangeable à excédent de main
d'oeuvre » en parlant du rôle important du secteur agricole
dans l'économie. NORTON (2005) soutient que « l'agriculture
doit beaucoup augmenter sa production, mais elle doit aussi apporter des
contributions nettes importantes aux besoins en capital d'autres secteurs de
l'économie »
Au Bénin, l'agriculture emploie près de 70% de
la population active et contribue à 34% environ au Produit
Intérieur Brut. Elle contribue à 85% des recettes d'exportations.
De nombreuses politiques ont été adoptées dans le sens de
placer l'agriculture au coeur de l'activité économique. Le
Document de Stratégie de Croissance pour la Réduction de la
Pauvreté dans son volet agricole et le Plan Stratégique de
Relance du Secteur Agricole au Bénin (PSRSA), adopté en 2011
par le Gouvernement défini les axes prioritaires, les domaines
d'intervention et les objectifs de croissance liés à la lutte
contre la pauvreté au regard des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD).
A travers ces documents, on note que l'agriculture reste la
principale source pour l'amélioration du niveau de vie au Bénin
et à même d'avoir un impact sur l'activité
économique dans tous les autres secteurs. Le rapport économique
sur l'Afrique, 2005, de la commission économique pour l'Afrique montre
l'importance d'une interconnexion entre les différents secteurs de
l'économie dans le but d'une croissance soutenue et la réduction
de la pauvreté. Elle note d'ailleurs que cette liaison n'est pas
assurée dans beaucoup de pays Africains et que le secteur agricole ne
joue pas encore le rôle qu'elle est censée jouer dans
l'économie en général et en matière
d'amélioration du niveau de vie de la population sur le continent.
Tout ceci met en évidence l'intérêt de
savoir comment les performances agricoles obtenues au Bénin ont
évolué, ainsi que les performances des autres secteurs et le
niveau de vie, si les performances agricoles ont influencées celles des
autres secteurs et la nature du lien entre ces performances et le niveau de vie
au Bénin. D'où le thème : « Impact de la
performance du secteur agricole sur la performance des autres secteurs et le
niveau de vie au Bénin »
La première partie de ce document expose le cadre
théorique et la revue de littérature. La deuxième partie
quant à elle, est consacrée à la méthodologie
utilisée pour la conduite de cette étude. L'estimation, l'analyse
des résultats et les suggestions font l'objet de la troisième
partie du présent travail.
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET REVUE
DE LITTERATURE
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET REVUE DE
LITTERATURE
I.
CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
1.1. Problématique de
l'étude
De plus en plus, il est admis que, la croissance agricole est
la clé de l'expansion de toute l'économie. En effet,
l'importance d'une politique agricole raisonnable a été reconnue
depuis les temps anciens dans toutes les nations. Au VIe
siècle avant J.-C., en Chine, Lao Tseu écrivait :
« rien n'est plus important que l'agriculture pour gouverner les
peuples et servir le Ciel ». SMITH (1776) avait à son tour,
perçu « une relation importante entre l'amélioration de la
productivité agricole et la richesse des nations»1(*).
Aujourd'hui, le secteur agricole est de nouveau
considéré comme un secteur prioritaire et un moteur de
développement. En effet, l'engagement des gouvernements africains,
exprimé en 2003 au Sommet de l'Union Africaine à Maputo et
réitéré en 2006, de consacrer, 10% des dépenses
publiques à l'agriculture et au développement rural semble
être le signe d'une reconnaissance de l'importance de ce secteur. Le
même sommet a adopté comme objectif majeur une augmentation de la
productivité agricole et un taux de croissance agricole annuel de 6%
à l'échéance de 2015 avec pour finalité la
réduction de la pauvreté. Dans son rapport sur le
développement dans le monde, 2008, la Banque Mondiale notait
« dans les pays agricoles d'Afrique sub-saharienne, l'agriculture est
essentielle pour la croissance, qui est elle-même nécessaire pour
lutter contre la pauvreté et l'insécurité
alimentaire »
Au Bénin, l'Etat a consenti, de 2007 à 2011, en
moyenne 11,96% de son budget d'investissement au secteur agricole selon le
rapport de performance (2011) du MAEP. Le secteur agricole contribue environ
à 34% au PIB. Le secteur service contribue à 53% et le secteur
industriel à 13% environ. Mais l'agriculture reste au centre de tous les
débats économiques. Quels peuvent être les effets sur la
performance économique des autres secteurs et du niveau de vie d'un tel
ciblage de l'activité économique sur le secteur agricole au
Bénin ? Ou encore l'amélioration de la production agricole
peut- elle entrainer celle des autres secteurs notamment le secteur industriel
et le secteur des services dans le contexte Béninois ?
L'expérience nous a montré que le
développement du secteur agricole est une condition préalable
à l'essor économique d'un pays. En outre, ce secteur étant
étroitement lié à tous les autres éléments
de l'économie, il est un facteur principal de la croissance de
l'ensemble de l'économie. S'il est vrai que, cette liaison a pu
être observée à une certaine période dans certains
pays, il faut se garder de tirer des conclusions hâtives, quant à
son caractère rigide. Ce qui implique que, tout accroissement de la
production agricole entrainerait ipso facto une croissance économique.
Au Bénin, où il y a peu d'industries de transformation des
produits agricoles d'une part et où l'intrant agricole est
entièrement importé d'autre part, cette liaison est-elle
vérifiée?
C'est donc pour élucider ces types de relations dans le
contexte Béninois que l'intérêt a été
porté au thème « Impact de la performance du secteur
agricole sur la performance des autres secteurs et le niveau de vie au
Bénin ». Le présent thème suscite les
interrogations suivantes : la performance économique au
Bénin dépend elle de la performance du secteur agricole ?
L'amélioration du PIB du secteur agricole influence le niveau de vie au
Bénin ? Les secteurs non agricoles sont-ils positivement
influencés par le développement du secteur agricole ?
Autant de questions auxquelles cette étude tentera
d'apporter des réponses.
1.2. Objectifs de
l'étude
L'objectif principal de cette étude est de
déterminer l'impact de la performance du secteur agricole sur la
performance économique des autres secteurs et le niveau de vie au
Bénin.
Pour atteindre cet objectif global, trois objectifs
spécifiques sont définis. Il s'agit de :
Objectif spécifique 1 : décrire le
lien entre l'agriculture, les autres secteurs et le niveau de vie des
populations au Bénin ;
Objectif spécifique 2 : déterminer
le sens de la causalité entre les performances du secteur agricole et
celles des secteurs industriel et de service en général et le
niveau de vie de la population Béninoise en particulier ;
Objectif spécifique 3 : déterminer
l'effet d'un choc du secteur agricole sur les secteurs industriel et service en
général et sur le niveau de vie au Bénin en
particulier.
1.3. Hypothèses de
l'étude
Pour atteindre ces objectifs spécifiques, trois
hypothèses sont formulées.
Hypothèse 1 : la performance du
secteur agricole a une influence positive sur celle des autres secteurs et le
niveau de vie de la population au Bénin.
Il existe une certaine unanimité au sein des
économistes sur l'importance du secteur agricole dans une
économie en développement comme la nôtre. En raison de la
contribution du PIB agricole au PIB total, 34% environ, on peut supposer une
fois encore que cette idée largement partagée serait aussi vraie
au Bénin.
Hypothèse 2 : le
développement du secteur agricole a causé le développement
des autres secteurs non agricoles notamment le secteur industriel et le
secteur des services puis du niveau de vie au Bénin.
C'est la causalité au sens de Granger qui sera
utilisée pour la vérification de cette hypothèse.
Hypothèse 3 : un choc sur la
performance du secteur agricole a plus d'effet sur la performance des autres
secteurs que l'effet d'un choc sur les autres secteurs n'en a sur la
performance du secteur agricole.
Cette hypothèse pose le problème de la
structuration de l'économie Béninoise. Elle sera
vérifiée à l'aide des fonctions de réponse
impulsionnelle et de la décomposition de la variance. En effet ces
dernières nous permettront de connaître les signes de changement,
et des périodes de chocs, en d'autres termes, elles permettent de faire
l'analyse des chocs et d'apprécier l'impact de la variabilité de
la croissance d'un secteur sur celle d'un autre secteur.
II. REVUE DE LITTERATURE
Plusieurs économistes du développement ont
abordé le rôle que l'agriculture est censé jouer dans une
économie. Après une clarification des concepts, les fondements
théoriques et le résumé de quelques travaux
effectués dans le cadre de l'analyse de l'impact de l'agriculture sur la
croissance économique seront présentées.
2.1. Performance économique
La notion de performance économique a fait l'objet d'un
long débat dans l'histoire notamment au sujet de ses instruments de
mesure, leurs efficacités et leurs pertinences. Nous proposons dans
cette section de faire ressortir les instruments de mesure de la richesse
nationale et les politiques économiques au Bénin.
A- Le PIB et ses
limites
Le Produit Intérieur Brut
(PIB) est un
indicateur
économique utilisé pour mesurer l'ensemble des richesses
produites dans un pays. Elle mesure la santé économique du
pays.
Le PIB est un agrégat de la comptabilité
nationale qui mesure la production d'un pays en additionnant toutes les valeurs
ajoutées des entreprises et les services collectifs non marchands des
administrations auxquelles on ajoute la TVA et les droits de douane. Afin
d'éviter que la même production entre plus d'une fois dans le
calcul, ne font partie du PIB que les
biens et services
finaux (c'est-à-dire la valeur ajoutée, soit les
biens et services
de consommation et les
biens
d'équipement), les
biens
intermédiaires de production étant exclus. Par exemple, la
farine avec laquelle on fait le pain est exclue (car étant une
consommation intermédiaire) du calcul de la richesse produite par le
boulanger. Le PIB offre donc une certaine mesure quantitative du volume de la
production. Comment procède-t-on pour le comparer dans le temps et dans
l'espace ? La comparaison dans le temps suppose un système de prix
commun, les prix constants. En effet, on ne peut additionner des
quantités de voitures avec des heures d'enseignement ou avec des
services de télécommunications. On ne peut additionner que des
valeurs, c'est à dire des quantités multipliées par leur
prix unitaire du moment, le prix courant. Cependant, d'une année
à l'autre, le prix d'un bien évolue. Il devient donc impossible
de comparer des productions d'années différentes car les
quantités n'ont pas été évaluées avec les
mêmes prix. On est donc obligé de déflater la production en
multipliant les quantités de chaque année par un système
de prix commun, celui d'une année de référence. On obtient
ainsi le PIB réel ou en volume ou à prix constant qui sert pour
les calculs de la croissance. En ce qui concerne la comparaison dans l'espace,
elle suppose un système de prix commun et un taux de change réel.
Les quantités produites par chaque pays doivent être
évaluées avec un système de prix commun. Quel
système retenir ? On calcule un système de prix fictif qui est
égal à la moyenne des prix pratiqués dans chaque pays, les
prix moyens internationaux. Mais, pour calculer ces prix moyens, il faut passer
par un taux de change. Le taux de change du marché ne convient pas car
il fluctue sans cesse au gré des offres et des demandes. On va donc
calculer un taux de change réel en Parité de Pouvoir d'Achat
(PPA). C'est le taux qui égalise les valeurs nationales de paniers de
consommation identiques. Ainsi, au taux de change courant, le poids de l'Asie
dans le PIB mondial n'est que de 16% alors qu'au taux de change en PPA il est
proche de 25% car le taux de change de marché des pays asiatiques est
sous-évalué. La comparaison des PIB en PPA nous donne le poids de
chaque économie dans l'économie mondiale, leur capacité
à s'imposer au reste du monde. Ce n'est pas un hasard si
l'économie des États-Unis, qui réalise à elle seule
1/5ème de la production mondiale, est capable d'imposer sa
monnaie (le dollar), ses produits (coca-cola) et sa culture (Hollywood,
l'anglais) aux autres pays.
Le ratio PIB par habitant mesure, le niveau de vie. En effet,
comme le total des valeurs ajoutées est égal à la somme de
l'ensemble des revenus, le PIB par habitant est aussi égal au revenu par
habitant. Cependant, que ce soit par son évolution ou par son ratio par
habitant, le Produit Intérieur Brut n'est qu'une mesure globale, une
moyenne. Il ne permet d'appréhender ni les inégalités
sociales, ni leur évolution. On peut très bien avoir un PIB moyen
qui augmente alors que les revenus (qu'il est censé mesurer) diminuent
pour une majorité de la population et augmentent fortement pour une
minorité, ce qui renforce les inégalités. En claire, le
PIB est incapable de rendre compte de la qualité et des genres de vie.
Il fait d'ailleurs l'objet de plusieurs critiques. Il ne nous dit pas comment
il est réparti (le PIB par tête n'est qu'une moyenne qui peut
masquer de profondes disparités). Il ne nous dit pas de quoi il est
composé (de livres ou d'armement). Il ne nous renseigne pas sur son
utilisation. Le PNUD a donc ajouté au PIB par tête,
l'espérance de vie et des indicateurs de scolarisation pour construire
l'IDH qui est censé mieux mesurer la satisfaction des besoins humains au
delà des simples besoins matériels. Par exemple, en 2009, la
Norvège est le vingt troisième pays au monde en termes de PIB
réel par tête, pourtant le classement à partir de l'IDH lui
donne la première place. D'autres indicateurs comme l'IPH : Indicateur
de Pauvreté Humaine sont utilisés dans le cadre de la mesure du
niveau de développement.
Il faut donc noter que dans un premier temps, le PIB ne tient
pas compte de l'économie informelle. En effet, une grande partie de la
production des pays du Tiers-Monde et une partie non négligeable de
celle des pays développés se font hors marché
(autoproduction des ménages agricoles, production domestique, travail au
noir...) échappe donc aux statistiques. Ensuite, il prend en compte la
production des services publics gratuits, sans pour autant, mesurer
l'activité de production domestique (ménage, potagers, etc.).
Selon la boutade d'Alfred Sauvy (1952), il suffit de se marier avec sa
cuisinière pour faire baisser le PIB. Enfin, il ne prend en compte que
les valeurs ajoutées, et non la richesse possédée, par un
pays. Une catastrophe naturelle, qui détruit de la richesse, va pourtant
contribuer au PIB à travers l'activité de reconstruction qu'elle
va générer. Cette contribution ne reflète pas la
destruction antérieure, ni le coût du financement de la
reconstruction. Une société où il y a beaucoup d'accidents
de la route, qui vont exiger des soins médicaux, des réparations
de véhicules, des services d'urgence, etc., aura tendance, toutes choses
égales par ailleurs, à avoir un PIB plus gros qu'une
société où les gens conduisent prudemment. Plus
précisément, elle aura tendance à orienter une plus grande
partie de ses ressources économiques et de ses activités vers la
réparation des dégâts, sans progression globale du
bien-être, plutôt que vers la production de bien-être
supplémentaire La contribution des services de santé à la
croissance n'est mesurée (dans le meilleur des cas) que par le volume
des consultations, des admissions à l'hôpital, des soins, et non
pas sur la base de la contribution de ces services à
l'amélioration de l'état de santé et des conditions de
vie. Le PIB se distingue du Produit National qui, lui, prend en compte la
nationalité des entreprises, et non leur lieu d'implantation.
B- Politique
économique au Bénin
Depuis son indépendance en 1960 jusqu'à nos
jours, le Bénin a connu trois stratégies de développement
économique :
ü la première est dite économie de
marché basée sur le libéralisme économique couvrant
la période de 1960 à 1971 ;
ü la deuxième (1972 -1989) appelée
stratégie de développement marxiste
léniniste est caractérisée par le plan
centralisé et impératif où toutes les décisions
sont imposées à tous, bien, qu'étant prises par les
gouvernements ;
ü enfin la troisième est le retour à une
économie de marché depuis 1990.
Ainsi au cours de la période caractérisée
par le plan centralisé et impératif, la période 1981-1989
a été celle d'une morosité économique ayant comme
source de nombreuses distorsions économiques
(déséquilibres macroéconomiques aigus, effondrement du
système bancaire, incapacité de l'Etat à assurer le
service de la dette et à payer régulièrement les salaires
aux fonctionnaires). Pour remédier à cette situation, le
Bénin s'est engagé à partir de l'année 1989 dans un
processus de libéralisation de son économie. Des mesures
énergiques seront mises en oeuvre pour faire disparaître les
entraves aux échanges qui ont eu cours sur la période 1972-1989.
On retiendra entre autres : La levée des mesures de prohibition et de
contingentement frappant certains produits à l'importation ou à
l'exportation ; la suppression des licences à l'importation sur tous les
produits ; et la suppression de la plupart des droits et taxes dont
étaient frappées les exportations.
Ces distorsions ont aussi conduit le Bénin,
appuyé par le FMI et la Banque Mondiale, à souscrire aux
programmes d'ajustement structurel (PAS1 : 1989-1991, PAS2 : 1992-1993, PAS3 :
1995-1997) dont les objectifs principaux étaient la réduction des
charges de l'Etat et le rétablissement des grands équilibres. La
mise en application de ces programmes qui a permis d'amorcer le redressement
économique, a par ailleurs engendré de vives tensions sociales.
Ce qui a obligé le gouvernement à convoquer la Conférence
Nationale des forces vives de Février 1990. Cette conférence a
permis au Bénin d'enclencher un processus démocratique avec une
orientation vers le libéralisme économique. De plus,
l'appartenance du Bénin à certains regroupements régionaux
comme l'UEMOA, la CEDEAO, le groupe ACP ainsi que son adhésion à
l'OMC l'ont amené à avoir une politique commerciale plus ouverte
sur l'extérieur.
Les mesures de politique macroéconomique au cours de la
décennie qui s'achève ont trouvé leurs fondements dans des
documents de stratégies et de politiques élaborés au cours
de la période2(*). La
base de cet ensemble de documents est le rapport des études nationales
de perspectives à long terme ayant conduit à la vision
Bénin 2025 Alafia : « Le Bénin est, en
2025, un pays-phare, un pays bien gouverné, uni et de paix, à
économie prospère et compétitive, de rayonnement culturel
et de bien-être social ». Ce document a été
réalisé en 2000 (avec la Stratégie
intérimaire 2000-2003) et est depuis lors, la base de la politique
économique du Gouvernement. En dehors des NLTPS, on a
distingué deux séries de documents. Il s'agit
pour la première série des Programmes d'Actions du Gouvernement
(PAG) 1 et 2 qui ont constitué la source principale
d'orientation des politiques du gouvernement jusqu'en 2005.
En 2007, la vision Bénin 2025 Alafia a
été déclinée en six orientations
stratégiques Orientations Stratégiques de Développement
(OSD). L'opérationnalisation des OSD a été faite à
travers la Stratégie de Croissance pour la Réduction de la
Pauvreté (SCRP) qui est le cadre fédérateur et
intégrateur des politiques sectorielles de l'Etat et dont la
première en date est la SCRP 2007-2009. En 2009, le Gouvernement a fait
élaborer « la Stratégie d'Opérationnalisation et de
Déclinaison en Plan d'Investissements Sectoriels de la Vision
Bénin 2025 ». Ce document est encore connu sous le non d' «
Agenda vers une Economie Emergente ». Selon cet Agenda, la construction du
Bénin pour atteindre la vision de 2025 est semblable à la
construction d'une maison dont les fondements sont : (i) un environnement des
affaires de classe internationale ; (ii) la disponibilité des
infrastructures économiques de base ; (iii) la réforme et la
modernisation de l'Etat ; (iv) l'aménagement du territoire. Sur ces
fondements se dresseront cinq (5) piliers qui sont : i) le pilier central :
Transport, Commerce et Services logistiques ; ii) le pilier Coton-Textile ;
iii) le pilier Agroalimentaire ; iv) le pilier BTP et Matériaux de
construction incluant le bois ; v) le pilier Culture, Tourisme et Artisanat.
Cet agenda qui est la nouvelle boussole de la politique économique du
Gouvernement devrait permettre de réaliser un Bénin
émergent à l'horizon 2025. Aux OSD et à l'Agenda pour un
Bénin Emergent, il faut ajouter comme document ayant inspiré les
politiques macroéconomiques, la Stratégie de Croissance pour la
Réduction de la Pauvreté.
Au total, les politiques macroéconomiques dont la
plupart se fondent sur les politiques et stratégies contenues dans les
documents présentés plus haut, ont imprimé, dans une
certaine mesure, à l'économie nationale un rythme de croissance
du PIB dont l'évolution est décrite sur le graphique ci
-après.
Graphique 1 : Evolution
du taux de croissance (1991-2011) du PIB à prix constants de 1985
Source : INSAE
La croissance du PIB a évolué de façon
erratique sur la période de 1991 à 2011 avec une moyenne de 4,1%.
La plus forte croissance obtenue est celle de 2001 avec pour valeur 6,2%.
Depuis cette période on note une décroissance du taux de
croissance jusqu'à 2,9% obtenu en 2005 proche du minimum obtenu en 1994
avant sa reprise en 2006. Cette situation pourrait s'expliquer notamment par la
crise de délestage de 2004 et les interdictions du Nigéria en ce
qui concerne les réexportations béninoises entre 2003 et 2005. De
2006 à 2009, il est noté une reprise de la croissance qui s'est
très tôt essoufflée avec la
décélération observée à partir de 2008 et la
chute de 2011 (2,4%). Cette dernière évolution pourrait
s'expliquer notamment par les crises successives -
énergétique ; alimentaire ;
économique et financière.
L'évolution de la structure du PIB en ce qui concerne
la contribution de chaque secteur à l'économie Béninoise
est présentée sur le graphique suivant :
Graphique 2 : Evolution
de la contribution des secteurs au PIB de 1990-2011
Source :
INSAE
L'analyse du graphique montre clairement la
prépondérance du secteur service sur les autres secteurs dans
l'économie Béninoise. Il est suivi du secteur agricole qui a
aussi une part non négligeable dans la formation de la richesse
nationale. Le secteur industriel est celui qui contribue le moins à la
formation du PIB au Bénin. Les contributions moyennes obtenues au cours
de la période 1990 à 2011 dans les secteurs agricole, industriel
et service sont respectivement 33,7%, 13,0% et 53,3%.
2.2. Agriculture
L'agriculture est essentielle à la
réalisation des objectifs mondiaux de réduction de la
pauvreté. Elle est le secteur productif le plus important dans la
plupart des pays à faible revenu, souvent en termes de partage du PIB et
presque toujours en termes du nombre d'individus qu'elle emploie. Avant de
mettre en exergue, les différentes approches concernant l'impact de
l'agriculture sur la croissance de l'économie, il est opportun de
clarifier ces concepts.
A- Définition
L'agriculture dans son acception large désigne
l' « ensemble des travaux transformant le milieu naturel pour la
production des végétaux et des animaux utiles à
l'homme ». En plus donc de la culture des
végétaux, sont également prises en compte les
activités d'élevage, de pêche et de chasse. Du point de vue
économique, l'agriculture représente un secteur
d'activité, une activité génératrice de revenu
à partir de l'exploitation des terres, de l'élevage des animaux,
etc. A ce titre, elle contribue à la formation du revenu national et
emploie de la main d'oeuvre. Les principes d'économie politique peuvent
donc s'appliquer à l'agriculture afin de comprendre les
différents mécanismes qui concourent à son fonctionnement
en tant qu'activité économique. Il s'agit des mécanismes
de production, de maximisation du profit, de formation des prix,
d'écoulement du produit, etc. Ce secteur d'activité a un
caractère spécifique pour l'économie d'un pays : il
répond au besoin le plus important de l'être humain qui est
l'alimentation. L'activité agricole est dotée de nombreuses
spécificités indispensables à la compréhension de
son fonctionnement:
ü La terre : La terre joue un
rôle particulier dans l'activité agricole. Les techniques
agricoles exigent d'être développées sur
des grandes étendues de terre, les superficies des exploitations
agricoles se mesurent souvent en hectares. L'abondance ou non des terres peut
justifier le système de production pratiqué. Ainsi, dans les
zones où le facteur terre est limitant, l'activité agricole sera
plus intense en capital ou en travail. Contrairement aux zones dans lesquelles
ce facteur est abondant où l'activité sera extensive.
ü Les conditions naturelles et les
saisons : La dépendance de l'agriculture vis
à-vis des conditions naturelles et des saisons sont
très marquées. Elle l'est davantage dans les pays en
développement où la maîtrise des techniques
sophistiquées n'est pas encore un acquis. Cette dépendance
entraîne certaines conséquences : la saisonnalité de
l'emploi des facteurs et le risque. La saisonnalité des facteurs,
même si elle n'est pas spécifique à l'agriculture impose
à la fonction de production agricole des caractéristiques
particulières. On parle par exemple de tomates pluviales, de tomates
irriguées. Quant au risque, aucune activité économique n'y
échappe. En agriculture, au risque classique qui provient de
l'incertitude quant au prix auquel une marchandise sera vendue, s'ajoute une
incertitude sur la quantité de produits obtenus avec des moyens de
production et une technique de production donnée. Un orage peut par
exemple ravager l'ensemble des résultats, une pluviométrie peu
abondante peut entraver le développement normal des plantes, une
épidémie peut détruire la production d'un
élevage.
ü La rigidité de la demande :
Concernant la demande des produits alimentaires, elle est peu sensible
aux prix (loi de KING, 1688)3(*) et au revenu (loi de ENGEL, 1857)4(*). Il faut tout de même
faire la distinction entre produit alimentaire et produit agricole. Tout
produit alimentaire n'est pas agricole et tous les produits agricoles ne sont
pas alimentaires. Cependant, il apparaît que la rigidité de la
demande alimentaire se transmet pour l'essentiel à la demande des
produits agricoles. Cette situation a pour effet une difficile
intégration de l'agriculture dans une économie en croissance.
B- Agriculture et le reste de l'économie
La notion d'une agriculture au service du développement
du reste de l'économie, réservoir de main d'oeuvre et de capital
à exploiter, recule de plus en plus devant celle qu'il faut s'engager
dans la voie du développement agricole pour lui-même et que
l'agriculture peut parfois s'avérer un secteur en tête de
l'économie, surtout en période d'ajustement économique.
CHENERY et SYRQUIN5(*) ont
souligné que l'agriculture devrait être source de transferts de
capital et de main d'oeuvre vers les zones urbaines pour encourager le
développement général de l'économie. Dans son
rapport sur le développement dans le monde, la Banque Mondiale ((1990) a
mis en lumière plusieurs cas de programmes d'ajustement où
l'agriculture a réagi plus rapidement que les autres secteurs à
la nouvelle politique et connu un taux de croissance plus rapide que les autres
branches d'activité pendant quatre à cinq ans, ce qui a permis de
sortir les économies de la récession. Au Chili et au
Brésil, l'agriculture s'est développée plus rapidement que
l'industrie pendant la décennie 1990. Au Chili, elle a constitué
la principale source des nouveaux emplois scientifiques, techniques,
qualifiés, managériaux et administratifs pendant la même
période. Si l'on prend en compte aussi les industries agroalimentaires,
les secteurs des intrants agricoles et les activités de
commercialisation, la contribution de l'agriculture au PIB total est en
général de 35 à 45 pour cent pour les pays en
développement à revenus faibles, soit une part très
supérieure de ce que la production agricole primaire à elle seule
représente, et presque toujours très supérieure à
celle de la seule industrie. La pauvreté étant souvent
concentrée en majorité en milieu rural, son éradication et
la lutte contre l'expansion des bidonvilles urbains justifient que le
développement agricole figure dans les priorités nationales.
L'élément central des modèles de
développement expliquant le rôle de l'agriculture sur la
croissance est la notion de surplus, généré dans le
secteur agricole. A cet effet, les physiocrates reconnaissaient que
l'importance d'un surplus agricole était essentielle pour la bonne
santé des finances publiques et le niveau de l'activité
économique. Trois préoccupations majeures ressortent de la
littérature sur le rôle de l'agriculture dans la croissance et le
développement économique6(*) : les déterminants
de la génération d'un surplus dans le secteur agricole à
travers des gains de productivité dus à l'investissement et aux
innovations ; les différents mécanismes de transfert de ce
surplus ; l'utilisation de ce surplus pour réaliser le
développement industriel via les investissements publics, lorsque ce
surplus est transféré par les taxes.
Avant 1950, de nombreux auteurs affirmaient que la croissance
du secteur agricole a précédé ou peut être
causé la révolution industrielle. En 1767, à l'aube de la
révolution industrielle, MILL affirmait que la productivité de
l'agriculteur limite la taille du secteur industriel. Les historiens de la
révolution industrielle ont noté la récurrence d'une
certaine logique par laquelle la révolution agricole a
précédé la révolution industrielle par un
décalage de cinquante à soixante années. Mais à
partir de 1950, les économistes considéraient de plus en plus le
secteur agricole comme un secteur retardé dans l'économie,
générateur d'un surplus de main d'oeuvre tel que l'a
formalisé LEWIS (1955). L'intérêt était porté
sur la croissance résultant dans le secteur non agricole. Le secteur
agricole devait fournir à ce dernier les éléments
nécessaires à son expansion.
En s'inscrivant dans cette logique, l'économiste
KUZNETS (1964) distingue quatre voies par lesquelles l'agriculture concourt au
développement économique7(*) :
ü Les produits : Le secteur
agricole fournit la nourriture permettant d'alimenter
les travailleurs des autres secteurs. Il fournit
également à l'industrie les matières premières. Un
secteur agricole productif fournira des produits bon marché, d'où
une amélioration du niveau de rémunération réel et
donc une possibilité d'accumulation pour les autres secteurs. De plus,
l'augmentation de la production agricole a un effet sur la croissance du
Produit Intérieur Brut (PIB).
ü Le marché : Le secteur
agricole peut constituer une demande de biens industriels et de services. Une
amélioration de la productivité dans ce secteur devrait permettre
l'amélioration des revenus du monde paysan et par conséquent
l'accroissement de leur consommation. Le secteur agricole peut ainsi faciliter
l'émergence de nouvelles débouchées pour les
industries.
ü Les devises : L'exportation de
produits agricoles est une source de devises pour
l'économie. Dans un contexte où
l'activité agricole est importante, ces devises peuvent servir à
l'importation des machines et matières premières dont a besoin
l'industrie pour se développer. D'un autre côté,
l'agriculture peut permettre l'économie de devises en produisant des
denrées qui étaient autrefois importées.
ü Facteurs de production :
L'agriculture fournit aux autres secteurs le surplus de
main d'oeuvre dont elle dispose. Ces analyses de KUZNETS
(1964) se retrouvent dans différents travaux des économistes du
développement d'alors. L'accent était mis sur le
développement industriel, car lui seul était à même
de fournir des conditions d'un véritable développement
économique. KRUEGER (1995) a résumé
ces premières théories du développement comme
composées de plusieurs fils directeurs :
v le désir et la volonté de
«modernisation»;
v l'interprétation de l'industrialisation comme la voie
de la modernisation;
v la conviction qu'une politique de «substitution des
importations» était
nécessaire à la protection des industries
«naissantes»;
v la méfiance à l'égard du secteur
privé et du marché et la conviction que le
gouvernement, en sa qualité de tuteur paternaliste et
bienveillant, devrait prendre la direction du développement;
v la méfiance vis-à-vis de l'économie
internationale et le manque de confiance
dans les possibilités de développement des
exportations des pays en développement.
C- Politique agricole au
Bénin
Le dernier document de stratégie élaboré
dans le secteur agricole est le Plan Stratégique de Relance du Secteur
Agricole (PSRSA). Le PSRSA adopté en octobre
2011 par le Gouvernement, décrit la mise en oeuvre de la vision
« Le Bénin, une puissance agricole dynamique à
l'horizon 2015, compétitive, respectueuse de l'environnement,
créatrice de richesse répondant aux besoins de
développement économique et social de la population ».
L'objectif global est d'améliorer les performances de l'Agriculture
béninoise, pour la rendre capable d'assurer de façon durable la
souveraineté alimentaire et nutritionnelle et de contribuer au
développement économique et social du Bénin, à
l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD) et à la réduction de la pauvreté. Cet objectif
global est décliné en deux objectifs spécifiques, à
savoir :
ü contribuer à la croissance et à la
sécurité alimentaire à travers une production
efficace et une gestion durable des exploitations. Le
résultat attendu est de réduire de 33% à 15% la proportion
de la population béninoise souffrant de la faim et de malnutrition
à l'horizon 2015 en conformité avec l'objectif de
réduction de pauvreté des OMD.
ü assurer la compétitivité et
l'accès des productions et produits aux marchés
grâce à la promotion des filières
agricoles. Il s'agira en termes de résultat d'augmenter de 50% d'ici
à 2015 le volume des exportations de produits agricoles. Avant ce
dernier document de référence, beaucoup d'autres ont
été élaborés. Au début des années 90,
le Bénin a définit les grandes orientations de sa politique
agricole à travers la Lettre de Déclaration de Politique de
Développement Rural (LDPDR) signée le
31 mai 1991 qui a été suivie de la mise en oeuvre du Projet de
Restructuration des Services Agricoles (PRSA) et de la tenue de la Table Ronde
du Secteur Rural en septembre 1995.
Tenant compte de ces
différentes évolutions, le ministère en charge de
l'agriculture a entrepris depuis début 1999, un processus d'ajustement
des réflexions sur la stratégie de développement du
secteur rural au nouveau contexte national et international, avec notamment
l'élaboration et la formulation générale d'une nouvelle
politique agricole contenue dans les documents fondamentaux ci-après
:
v la Déclaration de
Politique de Développement Rural (DPDR) de 1999
(version finale de juin 2000) reprend et adapte le document
précédent de 1991. Elle présente les grandes options et
les choix stratégiques retenus par le gouvernement pour les
années à venir ;
v le Schéma Directeur du
Développement Rural (SDDR), validé en avril
2000, propose une première synthèse des
nombreuses études réalisées pour préciser les
problématiques sectorielles et transversales ;
v le Plan Stratégique
Opérationnel (PSO), approuvé par le Ministère en
août 2000, résume le SDDR et en reprend les différents
points sous une forme opérationnelle. Il traduit la stratégie
globale en actions de mise en oeuvre de la politique nationale de
développement rural ;
Le graphique 3 présente l'évolution de 1990
à 2011 la contribution de chaque sous-secteur du secteur agricole.
Graphique 3 : Evolution
de la contribution des sous secteurs au PIB agricole de 1990-2011
Source : INSAE
Le sous-secteur agriculture contribue plus au PIB du secteur
agricole. La contribution moyenne obtenue au cours de la période pour ce
sous- secteur est de 23,4%. Dans ce sous-secteur, on note des cultures de
rente avec le coton comme principale culture qui a atteint 427.000 tonnes
durant la campagne 2004/2005. Les cultures d'ananas et de noix de cajou
connaissent une certaine émergence aux côtés du coton. Les
cultures vivrières concernent le maïs, le manioc, le sorgho, le
mil, l'igname, le niébé, l'arachide, le riz.
Selon les données statistiques de la Direction de la
Programmation et de la Prospective (DPP) du Ministère de l'Agriculture,
de l'Elevage et de la Pêche, le maïs vient au premier rang des
cultures vivrières et connaît une évolution croissante
depuis 1995.
Globalement8(*), le niveau de production animale (viande, lait et
oeufs) est estimé à 174 269 tonnes en 2011 contre 169 216
tonnes en 2010, soit un taux d'accroissement de 2,99% en progression de 0,97
point par rapport à 2010, avec une croissance moyenne de 2,75% depuis
2007.
La production halieutique est estimée à 38727,44
tonnes en 2011 contre 41120 tonnes en 2010, soit une baisse de 5,82% par
rapport à 2010. Avec une production basée essentiellement sur la
pêche continentale, le taux de couverture de la population en produits
halieutiques est de 35,68% contre 34,55% en 2010, soit une augmentation de 1,13
point par rapport à 2010. Les forêts occupent 65% du territoire du
Bénin (environ 73.450 km2).
2.3. Quelques résultats
empiriques
Les études les plus récentes sur la croissance
économique au Bénin ont porté sur ses déterminants,
et l'effet induit par quelques facteurs. Elles n'ont toutefois pas
abordé l'impact de l'agriculture sur les autres secteurs au
Bénin. Par exemple, DEDEHOUANOU (2009) en analysant l'effet de la dette
extérieure sur la croissance économique au Benin les
données de 1974 à 2008. Il montre en utilisant la
cointégration que, les élasticités au niveau de l'encours
de la dette et l'aide public au développement ont une relation positive.
De même TCHINTCHIN et SAVY (2012) en utilisant les modèles de
croissance endogènes et en se fondant sur le modèle de
référence de Barro (1990, 1991) ainsi que les modèles les
plus récents développés par Agenor (2000) et Rajhi (1996),
et la cointégration ont analysé l'impact des dépenses
publiques sur la croissance économique au Bénin de 1985 à
2010. Il ressort de leurs estimations que quelque soit le terme, les
dépenses publiques ont un impact positif tout de même
inférieur à celui du capital privé. Ils ont observé
par ailleurs que la taille de l'Etat qui procure une croissance optimale au PIB
est 38,17% et que la composition optimale devrait consacrer 60,32% des
dépenses publiques aux dépenses publiques productives.
AMINOU et KINKPE (2009) ont utilisé essentiellement les
modèles économétriques pour étudier les effets des
exportations agricoles sur la croissance et le bien-être à travers
la consommation des ménages par tête. Ils montrent que les
exportations agricoles sont une source de la croissance au Bénin et que
les exportations agricoles sont globalement bénéfiques à
l'activité économique du pays. En outre, il ressort
également de leur étude que, les exportations agricoles
contribuent à une amélioration des conditions de vie des
populations de par son impact positif sur leur consommation par tête.
D'autres auteurs ont également abordé le sujet
en utilisant les nouveaux développements de l'économétrie
dans plusieurs pays. YAO (2000) en utilisant des méthodes de
cointégration a montré qu'en chine : l'agriculture a
entraîné la croissance des autres secteurs et la croissance du
secteur non agricole n'a pas d'effet sur le secteur agricole.
KATIRCIOGLU (2006) a étudié la relation entre la
production agricole et la croissance économique dans la partie nord de
Chypre en utilisant la cointégration sur des données allant de
1975 à 2002. Il recherchait le sens de la causalité selon Granger
entre la croissance du secteur agricole et la croissance économique
générale. Les variables qu'il emploie sont les taux de croissance
du PIB réel et du PIB réel agricole. Une deuxième
étude du même auteur recherche la
cointégration et les relations causales entre les différents
secteurs d'activité du Chypre du Nord. L'auteur utilise les valeurs en
logarithme du PIB réel, du PIB réel agricole, du PIB réel
industriel et du PIB réel des services. L'agriculture reste encore
l'épine dorsale de l'économie de ce pays, elle a une relation
d'équilibre de long terme avec la croissance économique et donne
la direction du développement de l'industrie. L'étude la plus
récente sur le sujet est celle de BELLA (2009). Il utilise
également ce nouveau développement de l'économétrie
sur l'économie camerounaise. Il est arrivé aux conclusions ci
après : des estimations faites à l'aide des données
sur l'activité économique au Cameroun montrent qu'il existe une
relation de long terme entre les taux de croissance du PIB réel par
tête, des PIB réel agricole, industriel et des services. Ainsi,
l'économie camerounaise a évolué dans une certaine
stabilité au niveau de sa structure. Cette relation de long terme montre
qu'une hausse du PIB réel agricole a eu en moyenne une baisse du PIB
réel par tête. Les estimations révèlent
également que le développement du secteur agricole n'a pas
causé celui des autres secteurs. Il montre aussi que le secteur
industriel s'est révélé comme celui qui a positivement
influencé la croissance du PIB réel par tête au Cameroun
dans le long terme. Ainsi, une croissance du PIB industriel a jusqu'ici
été la plus à même d'induire en moyenne une
amélioration du niveau de vie mesurée par le PIB réel par
habitant.
L'évaluation de l'impact du secteur agricole sur les
autres secteurs et le niveau de vie au Bénin se fera par la
cointégration et l'estimation éventuelle d'un modèle
vectoriel à correction d'erreur (VECM : Vectorial Error Correction
Model). Les variables utilisées sont : le PIB réel par
tête, le PIB réel agricole, le PIB réel du secteur
industriel et le PIB réel du secteur service. Afin d'effectuer les
analyses en termes d'élasticité, toutes ces variables sont prises
en logarithme.
La partie suivante décrit la méthodologie
à adopter dans le cadre de cette étude.
CHAPITRE II : METHODOLOGIE
DE L'ETUDE
CHAPITRE II : METHODE L'ETUDE
I. APPROCHE METHODOLOGIQUE
1.1. Choix et présentation
de la méthode
L'objectif de ce travail est de déterminer l'impact du
secteur agricole sur l'économie Béninoise. Cela se fera à
l'aide d'un modèle économétrique. Il s'agit d'estimer une
relation entre les performances économiques du secteur agricole, celles
des autres secteurs, et du niveau de vie au Bénin. Afin de s'affranchir
des aléas dus à l'application des méthodes de
régression linéaire classique sur des données
évoluant dans le temps, il sera utilisé les développements
récents sur l'économétrie des séries
temporelles.
Dans la littérature économique, l'approche
traditionnelle utilisée pour mesurer l'impact du secteur agricole sur la
croissance économique consistait à déterminer l'effet de
la croissance du secteur agricole sur les autres secteurs dits "modernes" et
sur l'économie dans son ensemble. Le secteur agricole est
considéré comme exogène. Ses performances servent à
expliquer une part de l'évolution du reste de l'économie. Mais
cette méthodologie sera critiquée. KANWAR (2000) a
suggéré que pour évaluer la relation entre l'agriculture
et le reste de l'économie, le secteur agricole ne devrait pas être
considéré comme exogène, le cas échéant,
cela doit être prouvé a priori. Il a également
proposé l'utilisation des méthodes de cointégration afin
d'éviter les problèmes de régression fallacieuse. De plus,
comme le souligne YAO (2000), des liens entre les secteurs peuvent exister dans
plusieurs sens. Si l'industrie bénéficie des ressources issues du
secteur agricole comme le montrent les différentes théories
présentées dans la revue de littérature, la
productivité du secteur agricole s'améliore aussi par
l'utilisation des machines et engrais issus du secteur industriel. Ainsi, le
développement du secteur non agricole peut également causer celui
du secteur agricole.
La prise en compte de toutes ces considérations nous a
amené à retenir pour cette modélisation un modèle
Vectoriel Auto Régressif (VAR), éventuellement un modèle
à correction d'erreur (MCE) en cas d'une seule relation de
cointégration ou un modèle vectoriel à correction
d'erreur (MVCE) en cas de plusieurs relations de cointégration entre les
variables. Les modèles VAR ne font pas de restrictions a priori sur
l'exogénéité des variables. Il s'agit d'une
« modélisation sans autre restriction a priori que le choix
des variables sélectionnées et du nombre de retard »
Cette approche se fera selon les étapes
ci-après :
v tests de racine unitaire ;
v tests de cointégration ;
v test de causalité ;
v estimation selon le cas d'un modèle VAR simple ou
d'un modèle à correction d'erreur ou encore d'un modèle
vectoriel à correction d'erreur
Après une présentation des données
à utiliser dans le modèle, nous ferons une description du
modèle VAR et ses applications, puis exposerons en détail, les
différentes étapes à suivre dans le cadre de ce travail.
1.2. Présentation des
données
Cette étude s'intéresse à la
théorie de la cointégration de Johansen, de la causalité
de Granger pour l'analyse des relations entre l'agriculture et les autres
secteurs de l'économie au Bénin sur la période de 1970
à 2011. Elle permettra de tirer des enseignements et de déduire
des implications sur les liens de causalité entre les variables
étudiées. L'idée générale est qu'à
partir des données sur les différentes activités au
Bénin couvrant la période citée, il est mis en exergue,
grâce aux techniques statistiques et économétriques la
relation qui existe entre les performances économiques obtenues dans le
secteur agricole et les performances économiques des autres secteurs
dans son ensemble au Bénin.
La grandeur utilisée pour mesurer les performances
économiques est le PIB. Il représente l'ensemble des richesses
créées au sein d'une économie au cours d'une année.
Il donne la meilleure mesure du niveau d'activité. Le niveau de vie est
représentée par le PIB par habitant
Quatre variables sont utilisées dans le
modèle :
ü le PIB réel par habitant noté
PIBH ;
ü le PIB réel du secteur agricole noté
PIBA ;
ü le PIB réel du secteur industriel noté
PIBI ;
ü le PIB réel du secteur service noté
PIBS.
Les variables PIB réel par tête et PIB
réel agricole sont les principales variables d'intérêt du
modèle qui sera mis en oeuvre. Il s'agit ici de vérifier si une
variation du niveau de richesse créée dans le secteur agricole
induit une variation significative du niveau moyen de bien être de
l'économie mesuré par le PIB réel par tête. Si cette
influence de la croissance du secteur agricole sur celle de la croissance
économique s'avère significative, son sens et sa valeur sont des
éléments à déterminer.
Les variables PIB réel des secteurs industriel et
service sont utilisés parce qu'elles constituent des déterminants
du PIB réel dans son ensemble ; ne pas les prendre en compte
augmenterait les chances d'avoir un modèle au pouvoir explicatif
très réduit. De plus, la théorie économique postule
à un impact indirect du développement agricole sur la croissance
économique via les secteurs dits modernes. Ainsi, hormis l'impact de
l'agriculture sur le niveau de vie qui constitue l'objectif principal du
modèle, il sera également estimé un impact du
développement du secteur agricole sur le secteur industriel et sur celui
du secteur service. Enfin, l'effet du développement des secteurs
modernes sera observé sur le secteur agricole.
Les valeurs du PIB utilisées ici sont annuelles,
calculées aux prix de l'année 2000 et proviennent de la Banque
Mondiale. Afin de faire les analyses en termes d'élasticité,
toutes les variables sont prises en logarithme. Les estimations ont
été faites à l'aide du logiciel EVIEWS version 5.0. Avant
d'aller un peu plus en détail, examinons chaque variable.
A- PIB réel par habitant
Le PIB réel par habitant noté PIBA
représente la valeur du PIB réel rapporté à la
population totale. Il donne une idée de la part moyenne qui revient
à chaque habitant dans la richesse totale créée au cours
d'une année. Il est utilisé comme un indicateur du niveau de vie
d'une population.
Le graphique suivant donne l'évolution au Bénin
du PIB par tête de 1970 à 2011
Graphique 4 : Evolution
du PIB par tête de 1970 à 2011
Source : Banque Mondiale
Entre la période 1970-1990, le niveau de vie de la
population Béninoise a évolué de façon
irrégulière. Depuis 1990, le PIB par habitant est sans cesse
croissante au Bénin. Toutefois on note une diminution de sa valeur entre
2004 et 2005. La valeur moyenne obtenue est de 320,7 avec un maximum de 382,3
obtenu en 2011.
La valeur en logarithme du PIBH dans le modèle est
notée L_PIBH.
B- PIB réel
agricole
Le PIB de l'agriculture notée PIBA comprend la valeur
ajoutée de la foresterie, de la chasse, de la pêche ainsi que des
cultures et la production animale. Le PIB agricole est évalué
selon la même méthodologie que le PIB global. D'ailleurs, le PIB
agricole n'est qu'une composante du PIB global. Il ne prend en compte que la
part de la richesse totale créée par le secteur agricole.
Graphique 5 : Evolution
du PIB agricole de 1970 à 2011
Source : Banque
Mondiale
Le PIB agricole a évolué de manière
croissante de 1970 à 2011. La valeur en
logarithme du PIBA dans le modèle est notée
L_PIBA.
C- PIB réel industriel
Le PIB du secteur industriel noté PIBI comprend la
valeur ajoutée dans la fabrication, les industries extractives et
manufacturières, la construction, l'électricité, l'eau et
le gaz et les Bâtiments et les Travaux Publics.
Graphique 6 : Evolution du
PIB industriel de 1970 à 2011
Source : Banque
Mondiale
On note une croissance du PIB du secteur industriel à
partir de l'année
1990. La valeur en logarithme du PIBI dans le modèle
est notée L_PIBI.
D- PIB réel des
services
Le PIB réel des services noté PIBS comprend la
valeur ajoutée dans le commerce de gros et au détail (y compris
les hôtels et restaurants), les transports, les services gouvernementaux,
les services financiers, professionnels et personnels tels que
l'éducation, les soins de santé et les services immobiliers, les
frais de services bancaires à payer, les droits sur les importations et
les TVA.
Graphique 7 : Evolution du
PIB industriel de 1970 à 2011
Source : Banque
Mondiale
L'allure est presque la même que dans le secteur
industriel. A partir des années 1990, le PIB du secteur service a pris
de l'ampleur. Notons que sa valeur en logarithme est notée L_PIBS.
1.3. Modèles Vectoriel Auto
Régressif (VAR)
Il s'agit d'un modèle qui ne s'intéresse qu'aux
relations statistiques qui existent entre les variables. La modélisation
VAR permet en effet d'exprimer chaque indicateur ou agrégat
endogène comme fonction linéaire des valeurs passées
(retardées) de tous les indicateurs endogènes et valeurs
présentes ou retardées des exogènes. Ce modèle
offre des facilités de calcul et des possibilités de
prévisions. Il est bien utilisable dans le cadre de l'analyse des
impacts de la production agricole sur la croissance économique au
Bénin à cause de sa simplicité, ses facilités et
des applications qu'il permet de réaliser.
A- Présentation du Modèle VAR
Considérons un vecteur constitué d'indicateurs ou d'agrégats
macroéconomiques supposés endogènes et un vecteur constitué de variables de politique économique
(exogènes) et un vecteur des innovations du processus.
Soient :
le nombre de variables endogènes ;
le nombre de variables exogènes ;
, i=1;......; p des matrices coefficients des dans la régression ;
une matrice coefficient de dans la régression ;
le nombre de retard dans la régression ;
Alors le modèle s'écrit :
Dans ce système, les composantes du vecteur peuvent être corrélées entre elles pour un instant
t donné mais elles ne sont ni corrélées avec leurs valeurs
passées ni avec les membres de droites de l'équation. Comme ce ne
sont que les valeurs retardées des variables endogènes qui
apparaissent du côté droit de chaque équation, Il n'y a pas
de problèmes de spontanéité et les MCO sont simplement
applicables. Ainsi, le modèle VAR présente l'avantage
d'être facilement estimable tout en prenant en compte les relations entre
les valeurs présentes des variables et leurs valeurs retardées.
Il permet aussi :
· de faire des chocs (impulsions) afin d'évaluer
les impacts de la variabilité d'une variable endogène sur les
autres endogènes ;
· d'opérer une décomposition de la variance
pour mieux cerner l'importance relative de chaque innovation aléatoire
des variables du VAR ;
· de procéder aux tests de causalité
à la Granger (1969) qui aident à estimer la part d'explication
que les valeurs passées ou retardées d'un vecteur apportent
à un autre vecteur ;
· d'effectuer des prévisions ;
· d'étudier la cointégration des variables
macroéconomiques pour appréhender les relations de long terme.
Ce modèle peut prendre en compte :
· des restrictions dues à des identités
comptables et aux structures de certains domaines de l'économie (il
s'agit dans ce cas de VAR structurels) ;
· de vérifier si à un moment donné
une structure a changé, puis d'en évaluer
les conséquences éventuelles (VAR avec rupture
structurelle à un point inconnu) ;
b- Quelques applications du
modèle VAR
o La fonction
d'impulsion
Cette application sert à effectuer des chocs sur les
innovations d'une variable à une date t donnée et à
mesurer l'influence de ce choc sur tout le système. Cependant cette
analyse s'effectue en postulant la constante de l'environnement
économique9(*)
« toutes choses étant égales par ailleurs ».
En un premier temps le choc n'affecte que la valeur de la variable
ciblée en cas d'orthogonalité des innovations. Puis grâce
à la dynamique du système, ce choc est transmis aux valeurs
suivantes ou futures de toutes les variables.
o La décomposition
de la variance
Cette application sert à expliquer la variance d'une
variable endogène par les variances des autres variables. Cela permet
d'apprécier l'impact de la variabilité d'une variable sur une
autre. La décomposition de l'erreur de prévision a pour objectif
de calculer pour chacune des innovations sa contribution à la variance
de l'erreur. Par une technique mathématique, on peut écrire la
variance de l'erreur de prévision à un horizon h en fonction de
la variance de l'erreur attribuée à chacune des variables, il
suffit ensuite de rapporter chacune de ces variances à la variance
totale pour obtenir son poids relatif en pourcentage.
Contrairement à l'impulsion ou choc, la
décomposition de la variance essaye d'expliquer la contribution de
l'innovation d'une variable aux fluctuations d'une autre.
A ce propos, Hairault (1995) soutient qu'elles (fonction de
réponse et de la décomposition) « constituent deux exercices
qui permettent de synthétiser l'essentiel de l'information contenue dans
la dynamique interne d'un système VAR. Elles mesurent l'influence
relative, à différents horizons, des différents chocs dans
la dynamique de chaque variable ».
o La
causalité
Une des questions que l'on peut se poser à partir d'un
modèle VAR est de savoir s'il existe une relation de causalité
entre les différentes variables du système. Au niveau
théorique, la mise en évidence de relations causales entre les
variables économiques fournit des éléments de
réflexions propices à une meilleure compréhension des
phénomènes économiques. D'une manière pratique,
« the causal knowledge » est nécessaire à une
formulation correcte de la politique économique. En effet,
connaître le sens de causalité est aussi important que de mettre
en évidence une liaison entre des variables économiques.
Il existe plusieurs définitions de la
causalité : la causalité au sens de Granger et la
causalité au sens de Sims. La causalité au sens de Granger qui
est utilisée pour cette étude se définit comme la
capacité d'une variable à expliquer par ces valeurs
passées et/ou présentes la valeur présente d'une autre
variable. Il se base sur le principe simple ci-après.
Lorsque nous disposons d'un modèle VAR suivant :
Intuitivement, causerait selon Granger lorsque les coefficients des valeurs retardées de
dans l'estimation de ne sont pas tous nuls.
Il s'agit ici d'utiliser les informations sur les valeurs
passées pour prévoir en partie ou totalement les valeurs
présentes et futures des variables. C'est à juste titre que le
test de causalité se base sur la contribution à la
réduction de la variance de l'erreur sur la prévision de , de la connaissance de explique connaissant
En d'autres termes, On dit que la variable cause au sens de Granger la variable y si et seulement si la
connaissance du passé de améliore la prévision de y à tout horizon.
De cette définition découle un corollaire :
On dit que la variable ne cause pas la variable y au sens de Granger, si et seulement
si :
=
De façon équivalente on dit que la variable y
est exogène au sens des séries temporelles.
La statistique de test utilisée avec pour
hypothèses :
est :
où :
- est l'erreur commise en prévoyant sur la base de la connaissance de
ces valeurs passées ;
- est l'erreur de prévision de à partir de la connaissance des valeurs
passées de et des valeurs passées de .
Etant donné qu'en cas de non causalité la
première variance est supérieure à la deuxième,
cette quantité reste positive. Elle sera très grande lorsque la
causalité n'est pas valable et nulle dans le cas contraire.
L'interprétation de cette statistique de test est que : cause si la connaissance de en plus de celle de permet de réduire sensiblement les erreurs de prévision
de sachant .
II. PROCEDURE ADOPTEE
Le test de Dickey-Fuller Augmenté est tout d'abord
pratiqué sur les variables. Le résultat permet de
déterminer leur degré d'intégration. Mais comme pour la
plupart des agrégats économiques exprimés à prix
constant, il est logique de s'attendre à une intégration d'ordre
un (1). Lorsque cette intégration se révèle,
l'étude de la cointégration des variables endogènes
intégrées d'un même ordre est envisagée et
pratiquée. Cette dernière étude se fera par le test de
Johansen. Les résultats de ces tests permettent de décider de
l'utilisation d'un VAR simple opéré directement sur les variables
à niveau (en cas de stationnarité), d'un VAR simple
opéré sur les variables différenciées une fois (en
cas d'intégration et de non cointégration) ou d'un VEC (en cas
d'une seule relation de cointégration) ou d'un VECM (en cas de plusieurs
relations de cointégration). Un test de causalité est aussi
effectué sur les variables pour apprécier l'influence des valeurs
passées de chaque variable endogène sur les autres variables
endogènes. Des chocs sont de même provoqués sur ces
variables afin d'observer graphiquement les impacts d'une variation
aléatoire de l'innovation notamment de la croissance agricole sur les
autres variables.
2.1. Stationnarité et test
de stationnarité
A- Concept de stationnarité
On distingue la notion de stationnarité au sens strict
de celle de stationnarité de second ordre ou stationnarité
faible. C'est la notion de stationnarité au sens faible qui est le plus
souvent utilisé. Un processus est stationnaire au second ordre si
l'ensemble de ses moments d'ordre un et d'ordre deux sont indépendants
du temps. C'est-à-dire un processus) est dit stationnaire au second ordre, ou stationnaire au sens faible,
ou stationnaire d'ordre deux si les trois conditions suivantes sont
satisfaites10(*) :
·
· indépendante de t
· Indépendante de t.
Par opposition, un processus non stationnaire est un processus
qui ne satisfait pas l'une ou l'autre de ces deux conditions. Ainsi, l'origine
de la non stationnarité peut provenir d'une dépendance du moment
d'ordre un (l'espérance) par rapport au temps et/ou d'une
dépendance de la variance ou des autocovariances par rapport au temps.
Le fait qu'un processus soit stationnaire ou non conditionne le choix de la
modélisation que l'on doit adopter.
En règle générale, si l'on s'en tient
notamment à la méthodologie de Box et Jenkins, lorsque la
série étudiée est issue d'un processus stationnaire, on
cherche alors le meilleur modèle parmi la classe des processus
stationnaires pour la représenter, puis on estime ce modèle. En
revanche, lorsque la série est issue d'un processus non stationnaire, on
doit avant toutes choses, chercher à la »stationnariser»,
c'est à dire trouver une transformation stationnaire de ce processus.
Puis, on modélise et l'on estime les paramètres associés
à la composante stationnaire. La difficulté réside dans le
fait qu'il existe différentes sources de non stationnarité et
qu'à chaque origine de la non stationnarité est associée
une méthode propre de stationnarisation. Depuis les travaux de NELSON et
PLOSER (1982), les cas de non stationnarité les plus fréquents
sont analysés à partir de deux types de processus:
Ø les processus TS (Trend Stationnary) qui
représentent une non-stationnarité de type
déterministe.
Un processus est un processus TS s'il peut s'écrire sous la forme
où est une fonction du temps et est un processus stochastique stationnaire. On montre
immédiatement que où = , dépend du temps, ce qui viole la seconde condition de la
définition d'un processus stationnaire. La méthode de
stationnarisation utilisée dans ce cas est celle des moindres
carrés.
Ø les processus DS (Differency Stationnary) pour les
processus non stationnaires aléatoires.
Un processus non stationnaire est un processus DS (Differency Stationnary) d'ordre d, où d
désigne l'ordre d'intégration, si le processus filtré
défini par est stationnaire. On dit aussi que est un processus intégré d'ordre d, noté I (d). Ce
type de processus est donc stationnarisé par l'application du filtre aux
différences.
Les propriétés de stationnarité ou de non
stationnarité des séries utilisées déterminent le
type de modélisation et les propriétés asymptotiques des
méthodes économétriques correspondantes. En d'autres
termes, le fait de savoir si la série statistique est une
réalisation d'un processus stationnaire, non stationnaire DS ou non
stationnaire TS conditionne d'une part le choix du modèle
économétrique qui doit être utilisé. Mais de
façon plus fondamentale et insidieuse, cela conditionne les
propriétés asymptotiques des estimateurs des paramètres de
ce modèle et donc par conséquent les propriétés
asymptotiques des statistiques des tests usuels sur les paramètres. Si
le processus est stationnaire on retrouve les propriétés
standards, mais si le processus est non stationnaire, et en particulier DS, on
a alors des propriétés asymptotiques particulières.
La stationnarité des séries est
vérifiée à l'aide de tests. Plusieurs tests existent dans
la littérature à cet effet. Dans le cadre de ce travail, il sera
utilisé les tests de Dickey-Fuller Augmentés (ADF :
Augmented Dickey-Fuller) dont le principe est présenté
ci-dessous.
B- Test de Dickey Fuller Augmenté
Le test ADF est une correction paramétrique des tests
de Dickey-Fuller Simple qui supposent que les erreurs des modèles sont
des bruits blancs. Le test ADF est un cas étendu dans lequel l'erreur
suit un processus AR (p).
En effet, les distributions asymptotiques des statistiques de
test de racine unitaire ont été construites sous
l'hypothèse que est un bruit blanc. Dès que l'on lève cette
hypothèse les statistiques des tests de Dickey Fuller ne suivent plus
les mêmes distributions asymptotiques, et donc les seuils de
significativité des tests de racine unitaire sont différents. Il
apparaît donc nécessaire de tenir compte de l'éventuelle
autocorrélation des résidus dans la construction des tests de
racine unitaire. Il existe alors deux approches différentes pour tenir
de cette éventuelle autocorrélation. La première approche,
proposée par Phillips (1987) et Phillips et Perron (1988) consiste
à proposer une correction des estimateurs des MCO et des statistiques de
Student associées à ces estimateurs prenant en compte la possible
autocorrélation des résidus. La seconde approche,
développée par Dickey et Fuller (1979), consiste à
contrôler directement l'autocorrélation dans le modèle (et
non au niveau des estimateurs) en incluant un ou plusieurs termes
autorégressifs différenciés.
La stratégie de test ADF consiste en une
première étape, à déterminer le nombre de retard p
nécessaire pour blanchir les résidus. Pour ce faire, plusieurs
approches peuvent être envisagées, parmi celles-ci, on peut citer
: le contrôle ex-post de l'absence d'autocorrélation des
innovations et la minimisation de critères d'information. C'est
l'approche par la minimisation des critères d'information qui sera
utilisée dans ce document.
Un critère d'information est un critère
fondé sur le pouvoir prédictif du modèle
considéré et qui tient compte du nombre de paramètres
à estimer. De façon concrète ces critères sont
construits comme des fonctions de la variance des résidus estimés
du modèle et du nombre de paramètres à estimer. L'objectif
étant bien entendu de minimiser cette fonction par rapport à ces
deux arguments. Ces critères s'appliquent de façon
générale à tout type de modèle et pas uniquement
aux modèles des tests ADF. Nous n'en retiendrons que deux : le
critère d'Akaike et le critère de Schwarz (1978). Pour un
modèle, incluant k paramètres, estimé sur T
périodes et dont la réalisation de l'estimateur de la variance
des résidus est le critère d'Akaike, ou AIC, est :
Le critère de Schwartz (1978) est défini par :
.
Dans la seconde étape du test, il suffit d'appliquer la
stratégie séquentielle du test de Dickey Fuller Simple aux trois
modèles suivants.
Soit une série dont on désire tester la stationnarité. Ce test s'appuie
sur les trois modèles suivants :
= + + (1)
= + + (2)
= + + (3)
,
Le principe du test consiste à tester : (présence de racine unitaire) contre :. Si l'hypothèse est retenue alors le processus n'est pas stationnaire. Le test de
Dickey-Fuller augmenté consiste à estimer les trois
modèles avant de spécifier le type de processus auquel la
série obéit et de procéder à sa stationnarisation. Les
étapes du test sont les suivantes :
1- Effectuer la régression à partir du
modèle (3)
2- Déterminer si le coefficient ( du trend est significatif
3- Dans le cas contraire, reprendre la régression avec
le modèle (2) et vérifier si la constante ( est significative.
4- Si la constante n'est pas significative alors il faut
reprendre la régression avec
le modèle (1) et vérifier si est significativement différent de 1. Si oui alors la
série est stationnaire. Si non alors elle ne l'est pas.
2 .2.
Cointégration
A- Concept de cointégration
Après des tests de racines unitaires, on serait
certainement confronté au problème de l'utilisation des
séries non stationnaires dans le modèle VAR. Lorsque les
séries ne sont pas stationnaires, il existerait donc un risque de
Cointégration entre ces variables.
En effet, plusieurs propriétés statistiques ne
s'appliquent qu'à des séries stationnaires. Dès lors, il
se pose des problèmes dans la mesure où la plupart des
séries représentant des variables économiques sont
affectées par une tendance de long terme. Des simulations empiriques ont
permis à Granger et à Newbold de montrer que la distribution du t
de Student dans un modèle simple du type en présence de racine unitaire ne peut plus être
interprété selon la loi de Student Fisher. Entre les
séries admettant des racines unitaires, il existe des
corrélations fortuites « spurious correlation » qui n'ont
aucune signification véritable et qui n'ont pas de véritables
fondements. On peut donc conclure à l'existence de relations qui, en
réalité, n'existent pas. Granger et Newbold ont montré que
ce cas est très probable si la régression a un Durbin Waston (DW)
faible et un R2 élevé. Ces résultats ont
été également confirmé de façon
mathématique par PCB Phillips qui a montré qu'en présence
de racine unitaire, le DW était aussi biaisé et tend vers la
valeur zéro. De ce fait, la question de travailler sur des séries
non stationnaires s'est trouvée poser.
En claire, la cointégration se définit comme une
relation de long terme qui relie les valeurs contemporaines des variables
étudiées, bien qu'à court terme cette relation peut ne pas
être observée. Elle est, en fait, identifiée aux
combinaisons linéaires stationnaires des variables du VAR.
L'identification de cette relation lorsqu'elle existe et sa prise en compte
dans l'estimation du modèle VAR permet d'éviter de se retrouver
avec une régression fallacieuse.
B- Test de cointégration
Les tests de cointégration servent à
vérifier statistiquement l'existence des relations de
cointégration et évaluent en réalité le nombre de
relations de cointégration qui existent entre les variables. Il existe
deux méthodes :
Ø La méthode en deux étapes
de Engel et Granger
Lorsque les variables sont intégrées d'un
même ordre, cette méthode propose de faire d'abord une
régression statistique entre ces variables, récupérer les
résidus comme de nouvelles variables, puis de tester la
stationnarité des résidus à l'aide des tests de DFA. Il
faut noter que l'utilisation des tables de Dickey et Fuller n'est plus
possible. En effet, le test porte sur les résidus estimés
à partir de la relation statistique et non pas sur les
« vrais » résidus de la relation de
cointégration. MacKinnon (1991) a donc simulé des tables qui
dépendent du nombre d'observations et du nombre de variables
explicatives figurant dans la relation statistique.
Ces variables sont alors dites cointégrées,
lorsque ce test conclut en la stationnarité desdits résidus.
Ø La méthode de
Johansen
Ce test est fondé sur l'estimation du modèle
suivant :
avec et
La matrice peut s'écrire sous la forme où le vecteur est la force de rappel vers l'équilibre, le vecteur dont les éléments sont les coefficients des
relations de long terme des variables. Chaque combinaison linéaire
représente donc une relation de cointégration et est stationnaire. Le rang de la matrice détermine donc le nombre de relations de cointégration.
En effet, de façon générale, dans un modèle
à une variable à expliquer et k variables explicatives (soit k+1
variables au total), il peut exister k vecteurs de cointégration
linéairement indépendante. C'est le nombre de vecteurs de
cointégrations linéairement indépendants qui est
appelé le rang de la cointégration. Johansen (1988) propose un
test fondé sur les vecteurs propres correspondant aux valeurs propres
les plus élevés de la matrice . A partir des valeurs propres de la matrice , on calcule une statistique :
Avec N : le nombre d'observations
k : nombre de variables.
r : 0 ;..... ; k -1, rang de la matrice
la ième plus grande valeur propre de la matrice.
est appelée la " trace statstic"
Cette statistique suit une loi de probabilité
(similaire à un ) tabulée à l'aide de simulations par Johansen et
Juselius (1990). Ce test de Johansen fonctionne par exclusion
d'hypothèses alternatives :
- rang de la matrice égal 0 (r =0), soit H0 : r=0 contre
H1 : r>0 ; si H0 est
refusé, on passe au test suivant (si > à la valeur critique lue dans la table, on rejette
H0) ; dans le cas contraire, la procédure est
arrêtée, et le rang de la matrice est r = 0
- rang de la matrice égal = 1 (r=1), soit H0 : r=1 contre
H1 : r>1 ; si H0 est refusé, on passe
au test suivant :
- rang de la matrice égal = 2 (r=2), soit H0 : r=2 contre
H1 : r>2 ; si H0 est refusé, on passe
au test suivant, etc.
Si après avoir refusé les différentes
hypothèses H0 à la fin de la procédure, on
teste H0 : r = k-1 contre H1 : r=k et que l'on
soit amené à refuser H0, alors le rang de la
matrice est r = k et il n'existe aucune relation de cointégration car
les variables sont toutes I(0).
En se basant sur le nombre de vecteurs propres (Eigen values)
ordonnés ou sur la valeur du rapport de vraisemblance ou le Likelihhod
Ratio (LR), fournis par les logiciels d'économétrie en fonction
du seuil choisi, on accepte ou on rejette H0. En effet, si la
statistique LR est supérieure aux valeurs critiques données au
seuil fixé on rejette H0 et on accepte H1 et on
admet qu'il y a ou non de relation de cointégration entre les
séries étudiées.
Pour mener ce test, Johansen propose cinq
spécifications concernant soit les vecteurs de cointégration soit
les séries (le VAR proprement dit)
Absence d'une tendance linéaire dans les
données
v Absence d'une tendance linéaire dans les
séries et d'une constante dans les relations de
cointégration ;
v Absence d'une tendance linéaire dans les
séries mais présence d'une constante dans les relations de
cointégration.
Présence d'une tendance linéaire
dans les données
v Présence d'une tendance linéaire dans les
séries et d'une constante dans les relations de
cointégration ;
v Présence d'une tendance linéaire dans les
séries et dans les relations de cointégration.
Présence d'une tendance quadratique dans
les données
v Présence d'une tendance quadratique dans les
séries et d'une tendance linéaire dans les relations de
cointégration.
Le choix d'une de ces spécifications s'effectue en
fonction des données et de la forme supposée de la tendance.
2.3. Vecteurs ou modèles
à correction d'erreur
A- Vecteur à Correction d'Erreur (VEC)
Comme souligné dans l'étude de la
cointégration, le VEC est une forme de VAR qui tient compte des
relations de cointégration. La théorie économique
n'indique pas toujours clairement comment les ajustements permettent d'arriver
à une situation d'équilibre ou à un objectif
prédéterminé. A l'aide de l'économétrie, on
arrive à combler cette lacune par des mécanismes d'ajustement
cohérents. La problématique consiste à modéliser la
variable endogène de sorte à coïncider avec une cible (la
relation de cointégration indiquant une relation d'équilibre) qui
constitue l'objectif de long terme. Le modèle à correction
d'erreur peut être construit de façon simple selon deux approches
:
- selon l'approche à deux étapes de Engel -
Granger,
- selon la méthode de Hendry en une étape
En effet, le test de cointégration permet de
déterminer. Ensuite les relations de cointégration sont utilisées
pour corriger les éventuelles erreurs qui peuvent se retrouver dans le
modèle s'il arrivait que les relations de cointégration ne soient
pas respectées à une période donnée.
La cointégration ayant été
révélée par les tests précédents, deux cas
de figure sont à envisager, il existe :
- un vecteur unique de cointégration ;
- plusieurs vecteurs de cointégration.
Si le vecteur de cointégration est unique, nous pouvons
employer les méthodes d'estimation par exemple, celle en deux
étapes de Engel et Granger.
Etape1 : estimation par les MCO de la
relation de long terme et calcul du résidu
Etape2 : estimation par les MCO de la
relation du modèle dynamique (court terme)
Cependant, le plus souvent, le vecteur de cointégration
n'est pas unique et la méthode de Engel- Granger n'est plus valide. En
effet, les estimateurs des MCO ne sont plus consistants quels que soient les
vecteurs de cointégration. Nous devons, dans ce cas, faire appel
à la représentation vectorielle à corretion d'erreur
b- Procédure d'estimation du VECM
Nous résumons ici les grandes étapes relatives
à l'estimation d'un modèle VECM.
Etape1 : Détermination du nombre
de retards p du modèle (en niveau ou en log) selon les critères
AIC ou SC.
Etape2 : Estimation de la matrice et test de Johansen permettant de connaître le nombre de
relations de cointégration (les logiciels proposent un certain nombre
de spécifications alternatives, telles que l'existence d'un terme
constant dans la relation de cointégration, l'existence d'une tendance
déterministe, etc).
Etape3: identification des relations
de cointégration, c'est-à-dire des relations de long terme entre
les variables.
Etape4: estimation par la méthode du
maximum de vraisemblance du modèle vectoriel à correction
d'erreur et validation à l'aide des tests usuels :
significativité des coefficients et vérification que les
résidus sont des bruits blancs (test de Ljung-Box).
Enfin, nous pouvons vérifier si l'estimateur par les
MCO de la relation de long terme fournit des résultats à peu
près similaires (en termes de significativité et de valeurs
estimées des coefficients) à ceux obtenus par la méthode
de vraisemblance.
La partie suivante nous donne les résultats obtenus
à partir de nos estimations.
CHAPITRE III : PRESENTATION, ANALYSE DES RESULTATS
ET SUGGESTIONS
CHAPITRE III : PRESENTATION, ANALYSE DES RESULTATS ET
SUGGESTIONS
I. PRESENTATION DES RESULTATS
1.1. Test de racine unitaire et test de cointégration
de Johansen
a- Test de racine unitaire,
détermination de l'ordre d'intégration
Une étude des relations structurelles entre les
performances économiques des différents secteurs
d'activité au Bénin nécessite au préalable
d'effectuer des tests de stationnarité afin de déterminer l'ordre
d'intégration de chaque série. Eviews 5 nous donne le nombre de
retard nécessaire pour effectuer le test. Les corrélogrammes des
séries étudiées se trouvent en annexe de ce document. Les
résultats du test ADF appliqué sur les séries sont
consignés dans le tableau ci après :
Tableau 1: Test de
stationnarité sur les variables
Variables
|
En niveau
|
En différence première
|
Ordre d'intégration
|
Valeur
|
Lag
|
Avec
|
Valeur
|
Lag
|
Avec
|
Empirique
|
Théorique
|
Probabilité
|
Constante
|
Trend
|
Empirique
|
Théorique
|
Probabilité
|
Constante
|
Trend
|
L_PIBH
|
-2.251733
|
-3.523623
|
0.4496
|
9
|
OUI
|
OUI
|
-5.575145
|
-1.949319
|
0.0000
|
9
|
NON
|
NON
|
I (1)
|
L_PIBA
|
-3.162448
|
-3.523623
|
0.1062
|
9
|
OUI
|
NON
|
-7.130728
|
-2.936942
|
0.0000
|
9
|
OUI
|
NON
|
I (1)
|
L_PIBI
|
-2.184504
|
-2.935001
|
0.2148
|
9
|
OUI
|
NON
|
-5.050001
|
-1.949319
|
0.0000
|
9
|
NON
|
NON
|
I (1)
|
L_PIBS
|
3.879710
|
-1.949097
|
0.9999
|
9
|
NON
|
NON
|
-5.928194
|
-2.936942
|
0.0000
|
9
|
OUI
|
NON
|
I (1)
|
Source: Résultats des travaux
Les résultats détaillés des tests sont
présentés en annexe. On se contentera d'expliquer la
procédure et d'analyser les résultats pour la variable L_PIBH. La
tendance et la constance de la variable L_PIBH sont significatives, ce qui
permet de retenir le modèle (3) appliqué à la série
à niveau. Dans ce modèle, la valeur de la statistique ADF est
(-2 ,251733) supérieure à la valeur critique à 5% qui
vaut (-3,523623). Ainsi, l'hypothèse nulle de non
stationnarité n'est pas rejetée. Donc, cette série n'a
donc pas stagné entre 1970 et 2011. Elle est dite non stationnaire. On
différencie la série et on reprend la procédure pour
choisir le meilleur modèle. La constance et la tendance ne sont pas
significatives respectivement sur les modèle (2) et (3). On retient le
modèle (1). La statistique ADF est significative dans ce modèle.
Sa valeur (-5,575145) est inférieure à la valeur critique au
niveau de 5% (-1,949319). L'hypothèse nulle de non stationnarité
de la série en différence première est alors
rejetée. On conclut donc que la série est intégrée
à l'ordre 1.
En appliquant la même procédure aux trois autres
variables, les résultats montrent que les variables sont
intégrées à l'ordre 1. On note qu'elles sont toutes I (1),
il y a donc risque de cointégration qui devra être confirmé
ou infirmé par le test de cointégration de Johansen.
B- Test de
cointégration de Johansen
Les résultats du test à base des statistiques de
la trace sont consignés dans le tableau suivant.
Tableau 2 : Test
de la trace
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Hypothesized
|
|
Trace
|
0.05
|
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
Prob**
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
None
|
0.252039
|
29.35323
|
47.85613
|
0.7513
|
At most 1
|
0.194771
|
17.73705
|
29.79707
|
0.5856
|
At most 2
|
0.171309
|
9.071929
|
15.49471
|
0.3588
|
At most 3
|
0.038144
|
1.555614
|
3.841466
|
0.2123
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source: Résultat des
travaux
Aucune relation de cointégration n'a été
observée entre les séries étudiées. En effet, les
résultats des tests de l'hypothèse nulle d'absence de
cointégration ont été acceptées au seuil de 5%
(29,35323<47,85613 ou encore 0,7513>0,05), ce qui explique l'absence
d'une relation de cointégration. Les résultats sont
confirmés par les résultats de la valeur propre maximale (voir
annexe 13).
Les résultats de ces tests permettent de décider
de l'utilisation, d'un VAR simple opéré sur les variables
différenciées une fois car dans notre cas ici il y a
intégration et non cointégration. Mais avant, déterminons
le nombre maximal de retard pour l'estimation du modèle VAR.
1.2. Nombre de retard du modèle VAR et test de
causalité
a- Détermination du
nombre de retard du modèle VAR
La détermination du nombre de retard du VAR a
été faite à l'aide des critères d'information.
Tableau 3 : Nombre de
retard maximal du VAR
|
|
|
|
|
|
Lag
|
AIC
|
SC
|
|
|
|
|
|
|
0
|
-3.591739
|
-3.421118
|
1
|
-12.31494*
|
-11.46183*
|
2
|
-12.04577
|
-10.51017
|
3
|
-12.09103
|
-9.872946
|
|
|
|
|
|
|
Source : Résultat des travaux
L'analyse du tableau montre que tous les critères
d'informations Akaike (AIC) et de Schwarz (SC) acceptent un retard maximal de
1. Nous retenons donc un VAR(1). Avant d'estimer le VAR proprement dit, il est
recommandé de faire le test de causalité afin de connaître
les équations les plus pertinentes à analyser.
B- Test de causalité
de Granger
Les résultats sont consignés dans le tableau 4 :
Tableau 4 :
Causalité au sens de Granger
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
|
|
|
|
|
|
|
|
L_PIBH does not Granger Cause L_PIBA
|
41
|
2.00744
|
0.16468
|
L_PIBA does not Granger Cause L_PIBH
|
6.80102
|
0.01295
|
|
|
|
|
|
|
|
|
L_PIBI does not Granger Cause L_PIBA
|
41
|
0.05260
|
0.81987
|
L_PIBA does not Granger Cause L_PIBI
|
0.19904
|
0.65810
|
|
|
|
|
|
|
|
|
L_PIBS does not Granger Cause L_PIBA
|
41
|
0.57656
|
0.45235
|
L_PIBA does not Granger Cause L_PIBS
|
7.19207
|
0.01078
|
|
|
|
|
|
|
|
|
L_PIBI does not Granger Cause L_PIBH
|
41
|
3.70164
|
0.06187
|
L_PIBH does not Granger Cause L_PIBI
|
0.45823
|
0.50255
|
|
|
|
|
|
|
|
|
L_PIBS does not Granger Cause L_PIBH
|
41
|
4.14582
|
0.04875
|
L_PIBH does not Granger Cause L_PIBS
|
0.02297
|
0.88035
|
|
|
|
|
|
|
|
|
L_PIBS does not Granger Cause L_PIBI
|
41
|
0.03968
|
0.84318
|
L_PIBI does not Granger Cause L_PIBS
|
0.70578
|
0.40610
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Résultat des
travaux
- Nous constatons dans le tableau que l'hypothèse nulle
(H01) selon laquelle L_PIBH ne cause pas au sens de Granger
L_PIBA est acceptée (Probabilité > 0,05). En revanche,
l'hypothèse nulle (H02) selon laquelle L_PIBA ne cause pas
L_PIBH au sens de Granger est rejetée au seuil de 5%. La
probabilité associée est 0.01295, elle est inférieure au
seuil statistique de 5%, ce qui explique que L_PIBA cause au sens de Granger
L_PIBH, il s'agit donc d'une causalité unidirectionnelle.
- Les résultats de tests concernant les
hypothèses nulles (H003 et H004) selon lesquelles
L_PIBI ne cause pas au sens de Granger L_PIBA et inversement L_PIBA ne cause
pas L_PIBH au sens de Granger sont acceptée (Probabilité >
0,05). Il existe une certaine indépendance entre les deux
séries.
- Les résultats de tests concernant les
hypothèses nulles (H05 et H06) montrent
également que L_PIBA cause au sens de Granger L_PIBS, il s'agit dans ce
cas aussi d'une causalité unidirectionnelle.
- Nous notons également à l'analyse de ce
tableau que, les résultats des tests des hypothèses
(H07 et H08) selon lesquelles L_PIBI ne cause pas au sens
de Granger L_PIBH et inversement L_PIBH ne cause pas au de Granger L_PIBI, sont
acceptées (Probabilités > 0,05) au seuil de 5%. Il existe une
certaine indépendance entre les deux séries.
- Les résultats de tests concernant l'hypothèse
nulle (H09) selon laquelle L_PIBS ne cause pas au sens
de Granger L_PIBH est rejetée (Probabilité < 0,05). En
revanche, l'hypothèse nulle (H010) selon laquelle L_PIBH ne
cause pas L_PIBS au sens de Granger est acceptée au seuil de 5%. Ce qui
explique que L_PIBS cause au sens de Granger L_PIBH, il s'agit donc d'une
causalité unidirectionnelle.
- Enfin, les résultats de tests concernant les
hypothèses nulles (H011 et H012) selon lesquelles
L_PIBS ne cause pas au sens de Granger L_PIBH et inversement L_PIBH ne cause
pas au de sens Granger L_PIBS, sont acceptées (Probabilités >
0,05). Il existe une certaine indépendance entre les deux
séries.
En claire les performances du secteur agricole causent le PIB
par habitant et le PIB du secteur service. Aucun lien de causalité n'a
été constaté entre les performances des secteurs agricole
et industriel. Les performances du secteur service causent aussi celles de
l'économie en général. Aucun secteur ne cause le secteur
agricole. L'hypothèse n° 2 de la présente étude est
donc validée en partie.
1.3. Estimation du modèle VAR
A- Sélection du
modèle optimal
En se référant aux résultats de
causalité, on peut se permettre d'exclure la variable DPIBI de la
représentation VAR. Néanmoins, comme il est recommandé en
cas de choix entre plusieurs modèles, on s'est
référé aux critères d'information ; ainsi
avons-nous estimé le modèle VAR avec la variable DL_PIBI et le
modèle VAR sans ladite variable. Dans chacun des cas, nous avons
distingué les sous cas avec constante et sans constante. Les
résultats des critères d'informations se trouvent dans le tableau
ci après :
Tableau 5: Choix du
modèle optimal
CRITERE D'INFORMATION
|
MODELE AVEC LA VARIABLE DL_PIBI
|
MODELE SANS LA VARIABLE DL_PIBI
|
Constante
|
Sans constante
|
Constante
|
Sans constante
|
AIC
|
-12,1
|
-11,25
|
-11,49
|
-10,84
|
SC
|
-11,25
|
-10,58
|
-10,98
|
- 10,46
|
Source : Résultat des travaux
On retient donc un modèle VAR avec les quatre variables
avec constante. Les autres modèles se trouvent en annexe de ce
document.
B- Modèle VAR
Le modèle estimé se trouve dans le tableau ci
après.
Tableau 6 :
Représentation du modèle VAR
|
DL_PIBH
|
DL_PIBA
|
DL_PIBI
|
DL_PIBS
|
DL_PIBH (-1)
|
-0.547219
|
-0.230648
|
1.094120
|
-0.391367
|
|
(0.34411)
|
(0.73974)
|
(2.30569)
|
(0.60164)
|
|
(-1.59027)
|
(-0.31179)
|
(0.47453)
|
(-0.65050)
|
|
|
|
|
|
DL_PIBA (-1)
|
0.320166
|
-0.137282
|
-0.112787
|
0.398734
|
|
(0.12738)
|
(0.27383)
|
(0.85348)
|
(0.18975)
|
|
(2.51356)
|
(-0.50135)
|
(-0.13215)
|
(2.10137)
|
|
|
|
|
|
DL_PIBI(-1)
|
0.016312
|
0.020394
|
0.079658
|
-0.014641
|
|
(0.02821)
|
(0.06065)
|
(0.18905)
|
(0.04933)
|
|
(0.57816)
|
(0.33624)
|
(0.42136)
|
(-0.29680)
|
|
|
|
|
|
DL_PIBS(-1)
|
0.386359
|
-0.159775
|
-0.654035
|
0.375291
|
|
(0.19512)
|
(0.44636)
|
(1.39126)
|
(0.36303)
|
|
(1.98016)
|
(-0.35795)
|
(-0.47010)
|
(1.03377)
|
|
|
|
|
|
C
|
-0.013444
|
0.047952
|
0.077232
|
0.008016
|
|
(0.01046)
|
(0.02249)
|
(0.07009)
|
(0.01829)
|
|
(-1.28515)
|
(2.13230)
|
(1.10185)
|
(0.43829)
|
Source : Résultat des
travaux
NB: Les coefficients en gras sont significatifs
au seuil de 5%.
Le tableau précédent présente les quatre
équations du modèle VAR. Chaque paramètre comporte trois
valeurs : la première est la valeur du coefficient, la
deuxième celle de l'écart type et la dernière est la
valeur du t-student.
L'analyse des résultats de causalité à la
Granger nous permet de nous fonder beaucoup plus sur l'équation (1) et
l'équation (4) du modèle. En effet aucune des variables
étudiées ne cause le PIB agricole et le PIB industriel donc
l'interprétation de l'équation(2) et (3) serait donc hasardeuse.
Dans l'équation (1), on a pu observer une influence
positive des performances des secteurs agricole et services retardées
d'une période sur le niveau de vie de la population Béninoise.
Dans l'équation (4) les performances du secteur service au cours d'une
année sont influencées positivement par celles obtenues dans le
secteur agricole à l'année antérieure. L'hypothèse
n° 1 est aussi validée en partie.
Une analyse détaillée serait faite après
les tests de validation du modèle.
C- Validation du
modèle
La validation du modèle serait faite à travers
des tests de stabilité du modèle VAR, l'autocorrélation
des résidus et la normalité des erreurs.
ü Stabilité du modèle
On s'intéresse aux racines unitaires du polynôme
caractéristique.
Graphique 8 : Racines
du polynôme caractéristique
Source:
Résultat des travaux
L'analyse du graphique montre qu'aucune racine du
polynôme caractéristique n'est en dehors du cercle unité,
c'est-à-dire, toutes les racines sont inférieures en module
à 1. Le modèle est donc stable.
ü Autocorrélation des résidus
On test l'hypothèse nulle de non autocorrélation
des résidus. Le test a été fait en calculant la
statistique de Box-Pierce/Ljung-Box.
Tableau 7 : Test
d'autocorrélation des résidus.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Lags
|
Q-Stat
|
Prob.
|
Adj Q-Stat
|
Prob.
|
df
|
|
|
|
|
|
|
1
|
2.642708
|
NA*
|
2.710470
|
NA*
|
NA*
|
2
|
23.53287
|
0.1002
|
24.70011
|
0.0753
|
16
|
3
|
35.25177
|
0.3170
|
37.36919
|
0.2360
|
32
|
4
|
44.84656
|
0.6028
|
48.03007
|
0.4716
|
48
|
5
|
66.38249
|
0.3948
|
72.64257
|
0.2147
|
64
|
6
|
76.59355
|
0.5872
|
84.65557
|
0.3396
|
80
|
7
|
85.35107
|
0.7735
|
95.27076
|
0.5018
|
96
|
8
|
102.2500
|
0.7345
|
116.3944
|
0.3691
|
112
|
9
|
106.8183
|
0.9135
|
122.2890
|
0.6257
|
128
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Résultat des travaux
Les résultats indiquent que les résidus ne sont pas
autocorrélées
ü Normalité
Ce test est fait grâce à la statistique de Jarque
et Bera. On test l'hypothèse nulle de normalité des
résidus.
Tableau 8 : Test de
normalité des résidus
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Component
|
Skewness
|
Chi-sq
|
Df
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0.014636
|
0.001884
|
1
|
0.9654
|
2
|
-0.196202
|
0.334645
|
1
|
0.5629
|
3
|
0.271239
|
0.632879
|
1
|
0.4263
|
4
|
0.093043
|
0.075946
|
1
|
0.7829
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Joint
|
|
1.045354
|
4
|
0.9028
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Component
|
Kurtosis
|
Chi-sq
|
Df
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
1.854587
|
3.140338
|
1
|
0.0764
|
2
|
2.097383
|
1.588753
|
1
|
0.2075
|
3
|
2.270269
|
0.946359
|
1
|
0.3306
|
4
|
2.604998
|
0.002266
|
1
|
0.9620
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Joint
|
|
5.677716
|
4
|
0.2245
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Component
|
Jarque-Bera
|
Df
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
3.142222
|
2
|
0.2078
|
|
2
|
1.923398
|
2
|
0.3822
|
|
3
|
1.579238
|
2
|
0.4540
|
|
4
|
0.078212
|
2
|
0.9616
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Joint
|
6.723070
|
8
|
0.5668
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Résultat des travaux
On conclut que les résidus suivent une loi normale.
II. ANALYSE GLOBALE DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS
2.1. Analyse des fonctions de réponse impulsionnelle et
de la décomposition de la variance
Dans cette partie, nous nous
intéresserons essentiellement aux fonctions de réponse aux chocs
et aux décompositions de la variance des erreurs de prévisions.
Les décompositions de la variance nous indiqueront l'importance relative
de chaque choc dans l'explication des autres variables du système. Quant
aux fonctions de réactions aux chocs, elles nous permettront de mettre
en évidence la nature des effets des différents chocs sur les
variables. Les figures suivantes retracent les fonctions de réponse
impulsionnelle ; les courbes en pointillés représentant
l'intervalle de confiance. On considère que l'amplitude du choc est
égale à deux fois l'écart type et l'on s'intéresse
aux effets du choc sur 10 périodes (c'est-à-dire 10 ans). Cet
horizon représente le délai nécessaire pour que les
variables retrouvent leur niveau de long terme.
A- Fonctions de réponse suite à un choc sur le
secteur agricole
Le graphique suivant représente les fonctions de
réponse des autres variables.
Graphique 9 : Fonctions
de réponse suite à un choc sur le secteur agricole.
Source : Résultat
des travaux
Le choc affectant l'activité agricole a de
répercussion sur les autres variables et se stabilise à long
terme. On constate un effet positif sur le niveau de vie au cours des
périodes [1 2] et [4 5]. L'effet négatif est constaté
entre la période [3 5]. L'effet du choc tend à se stabiliser
à partir de la cinquième période. Le même
phénomène a été observé sur
l'activité des secteurs service et industriel. Sur ces secteurs, on note
des effets positifs sur l'intervalle [1 2] et des effets négatifs sur la
période suivante [2 3] avant leur stabilisation au cours des
périodes suivantes.
B- Fonctions de
réponse suite à un choc sur le secteur service
La réponse des autres variables suite à ce choc
est représentée par le graphique suivant:
Graphique 10 :
Fonctions de réponse suite à un choc sur le secteur
service
Source :
Résultat des travaux
Les réponses suite à l'effet d'un choc sur le
secteur service ne sont pas aussi instantanées comme dans le cas du
secteur agricole. L'effet est positif sur le niveau de vie de la population
Béninoise au cours des périodes [1 2] et négatif sur la
période [2 3] puis positif pendant la période [3 4] avant
de s'amortir pour revenir à son niveau de long terme. L'effet est
négatif pendant les premières périodes sur les secteurs
agricole et industriel. L'effet devient positif à partir de la
2ème et de la 4ème période
respectivement sur le secteur agricole et le secteur service avant de retrouver
leur équilibre de long terme.
C- Fonctions de
réponse suite à un choc sur le secteur industriel
Les réponses sont fournies par le graphique ci
après :
Graphique 11 :
Fonctions de réponse suite à un choc sur le secteur
industriel
Source :
Résultat des travaux
Un choc positif sur le secteur industriel a un impact positif
au cours de la première période sur le secteur agricole. Le
même effet a été constaté sur le secteur service sur
une période de quatre ans avant de s'estomper et retrouver son
équilibre de long terme. A partir de la deuxième période,
la performance du secteur agricole
connait une baisse avant de s'annuler autour de la
3ème période et retrouver son équilibre. Le
phénomène contraire a été observé sur le
secteur service.
D- Décomposition de
la variance de l'erreur de prévision
L'étude précédente, basée sur les
fonctions de réponses impulsionnelles, peut être
complétée par une analyse de la décomposition de la
variance de l'erreur de prévision. L'objectif est de calculer la
contribution de chacune des innovations à la variance de l'erreur en
pourcentage. Quand une innovation explique une part importante de la variance
de l'erreur de prévision, nous en déduisons que la variable
étudiée est très sensible aux chocs affectant cette
série. Les résultats relatifs à l'étude de la
décomposition de la variance sont reportés dans les tableaux ci-
après :
Tableau 9 :
Décomposition de la variance de l'erreur de prévision de
DL_PIBA
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
DL_PIBA
|
DL_PIBS
|
DL_PIBI
|
DL_PIBH
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0.060612
|
100.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
0.062574
|
95.56182
|
4.121880
|
0.116234
|
0.200067
|
3
|
0.062739
|
95.30041
|
4.123651
|
0.156519
|
0.419416
|
4
|
0.062771
|
95.22088
|
4.191877
|
0.157838
|
0.429400
|
5
|
0.062772
|
95.21871
|
4.193591
|
0.158318
|
0.429386
|
6
|
0.062773
|
95.21858
|
4.193708
|
0.158326
|
0.429389
|
7
|
0.062773
|
95.21856
|
4.193718
|
0.158327
|
0.429392
|
8
|
0.062773
|
95.21856
|
4.193719
|
0.158327
|
0.429392
|
9
|
0.062773
|
95.21856
|
4.193719
|
0.158327
|
0.429392
|
10
|
0.062773
|
95.21856
|
4.193719
|
0.158327
|
0.429392
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cholesky Ordering: DL_PIBA DL_PIBS DL_PIBI DL_PIBH
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source: Résultat des travaux
La variance de l'erreur de prévision du PIB du secteur
agricole, est due à 95,2% de ses propres innovations, 4,2% de
l'activité économique du secteur service, 0,16% du secteur
industriel et 0,43% du niveau de vie de la population Béninoise. Elle
montre donc que le secteur service réagit le plus à un choc sur
le secteur agricole
Tableau 10 :
Décomposition de la variance de l'erreur de prévision de
DL_PIBS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
DL_PIBS
|
DL_PIBA
|
DL_PIBI
|
DL_PIBH
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0.049296
|
100.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
0.052870
|
87.24791
|
10.84185
|
1.103329
|
0.806912
|
3
|
0.053041
|
87.11015
|
10.93133
|
1.148159
|
0.810365
|
4
|
0.053059
|
87.05234
|
10.97624
|
1.149152
|
0.822268
|
5
|
0.053061
|
87.04954
|
10.97888
|
1.149129
|
0.822455
|
6
|
0.053061
|
87.04934
|
10.97900
|
1.149172
|
0.822481
|
7
|
0.053061
|
87.04931
|
10.97904
|
1.149172
|
0.822482
|
8
|
0.053061
|
87.04931
|
10.97904
|
1.149172
|
0.822482
|
9
|
0.053061
|
87.04931
|
10.97904
|
1.149172
|
0.822482
|
10
|
0.053061
|
87.04931
|
10.97904
|
1.149172
|
0.822482
|
|
|
|
|
|
|
Cholesky Ordering: DL_PIBS DL_PIBA DL_PIBI DL_PIBH
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
Source: Résultat des travaux
La variance de l'erreur de prévision du PIB du secteur
service, est due à 87% de ses propres innovations, 11% du PIB de
l'activité économique du secteur agricole, 1,15% du secteur
industriel et 0,82% du niveau de vie de la population Béninoise. Un choc
sur le secteur agricole a plus d'impact sur le secteur service que l'impact du
choc du secteur service sur le secteur agricole.
Tableau 11 :
Décomposition de la variance de l'erreur de prévision de
DL_PIBI
|
|
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
DL_PIBI
|
DL_PIBA
|
DL_PIBS
|
DL_PIBH
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0.188921
|
100.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
0.191065
|
98.94204
|
0.495222
|
0.079856
|
0.482877
|
3
|
0.191139
|
98.91073
|
0.500282
|
0.085240
|
0.503750
|
4
|
0.191147
|
98.90250
|
0.500283
|
0.090807
|
0.506409
|
5
|
0.191148
|
98.90222
|
0.500318
|
0.091010
|
0.506455
|
6
|
0.191148
|
98.90220
|
0.500333
|
0.091011
|
0.506457
|
7
|
0.191148
|
98.90220
|
0.500333
|
0.091011
|
0.506458
|
8
|
0.191148
|
98.90220
|
0.500333
|
0.091011
|
0.506458
|
9
|
0.191148
|
98.90220
|
0.500333
|
0.091011
|
0.506458
|
10
|
0.191148
|
98.90220
|
0.500333
|
0.091011
|
0.506458
|
|
|
|
|
|
|
Cholesky Ordering: DL_PIBI DL_PIBA DL_PIBS DL_PIBH
|
|
|
|
|
|
|
Source: Résultat des travaux
: Sortie Eviews
|
La variance de l'erreur de prévision du PIB du secteur
industriel, est due à 99% de ses propres innovations, 0,5% du PIB de
l'activité économique du secteur agricole, 0,1% du secteur
industriel et 0,5% du niveau de vie de la population béninoise. L'impact
d'un choc du secteur industriel sur les autres secteurs et le niveau de vie de
la population béninoise est négligeable. Néanmoins, notons
que l'activité économique dans le secteur service est plus
sensible au choc dans le secteur industriel que le choc du secteur service n'a
d'effet sur le secteur industriel.
Au vue des résultats des fonctions de réponse
impulsionnelle et de la décomposition de la variance, on conclut que
l'hypothèse n°3 est vérifiée.
2.2. Analyse globale des Résultats
Le modèle VAR utilisé pour analyser l'impact de
la performance du secteur agricole et les autres secteurs a relevé une
relation causale unidirectionnelle entre le secteur agricole, le secteur
service et le niveau de vie de la population béninoise. La performance
du secteur non agricole n'a pas d'effet sur celle du secteur agricole. On note
une totale indépendance entre le secteur agricole et le secteur
industriel.
Les résultats montrent que le secteur agricole cause et
influence positivement le niveau de vie de la population béninoise et le
secteur service. Une croissance de 1% du PIB agricole au cours d'une
année « n », toute chose étant égale
par ailleurs, entraine une croissance de 0,320166% et 0,398734% respectivement
du niveau de vie de la population béninoise et du secteur service au
cours de l'année suivante. En outre la performance du secteur service a
aussi une influence positive sur le PIB par habitant au Bénin. Une
augmentation de 1% de la performance du secteur service au cours d'une
année « n », a une influence positive de 0,386359%
sur le niveau de vie de la population, toute chose étant égale
par ailleurs à l'année suivante. Ce qui signifie donc que le
niveau de vie de la population béninoise et la performance du secteur
service au cours d'une année reste lier aux résultats obtenus
dans le secteur agricole au cours de la campagne agricole antérieure. En
outre, le niveau de vie de la population béninoise dépend plus du
secteur service que du secteur agricole. La relation constatée entre
l'agriculture, le secteur service et le niveau de vie peut s'expliquer. En
effet, si l'on considère que le segment portuaire est au coeur de ce
secteur on observera une augmentation de ses activités suite à un
accroissement de la production notamment en ce qui concerne les produits
d'exportations comme le coton qui contribue seul à près de 85% de
nos recettes d'exportations. On note d'ailleurs une légère
organisation de la filière noix de cajou qui devra avoir aussi son
impact. Par ailleurs, l'intrant agricole est totalement importé. Plus
l'activité agricole est intense, plus la quantité d'intrants
à importer sera grande et donc les Droits et Taxes à
l'Importation (DTI) vont s'accroitre. Selon les résultats du suivi de
l'Enquête Modulaire Intégrée sur les Conditions de Vie des
Ménages (EMICoV) 2010, le seuil de pauvreté monétaire
annuel est estimé à 145 279 FCFA en 2009 contre 116 545 FCFA en
2007 et connaît ainsi sur la période une hausse de 24,7%. On note
sur le plan national que 35,2% de la population béninoise vivent en
dessous du seuil de pauvreté monétaire. En milieu urbain, cette
proportion est de 29,8% contre 38,4% en milieu rural. 51,8% de la population
rurale dépense moins d'un dollar par jour contre 24,0% pour la
population urbaine. On peut donc conclure que la pauvreté est plus
rurale qu'urbaine. D'ailleurs ce rapport de suivi de EMICoV, 2010 signale que
la pauvreté et l'insécurité alimentaire se sont
aggravées notamment en milieu rural avec en particulier une incidence de
la pauvreté monétaire qui est de 43,1% dans la branche
d'activité agriculture. Or, nos producteurs sont dans les milieux
ruraux. Lorsque les revenus agricoles sont accrus, toutes choses étant
égales par ailleurs, cela améliore le niveau de vie dans les
milieux ruraux. Cela favorise ainsi la commercialisation des denrées
alimentaires, ainsi que la hausse de la demande en produits et en services
intermédiaires. Ces revenus sont donc dépensés pour
acheter des biens et des services qui sont pour la plupart importés, ce
qui a donc un impact sur l'activité du secteur service.
Il est à noter une indépendance entre le secteur
industriel et le secteur agricole. Ce résultat montre que le secteur
agricole n'a pas encore totalement joué son rôle moteur de
l'économie Béninoise, c'est- à dire, le secteur qui par sa
performance peut induire le développement des autres secteurs. Si
l'industrie était développée au Bénin, elle
bénéficiera des ressources issues du secteur agricole comme le
montrent les différentes théories présentées dans
la revue de littérature, la productivité du secteur agricole
s'améliore aussi par l'utilisation des machines et engrais issus du
secteur industriel. Pourtant la contribution de ce secteur au PIB qui est
environ 32%, laissait envisager qu'il serait le moteur du développement
de tous les autres secteurs. En effet, le revenu tiré du secteur
agricole était censé financer le développement du secteur
industriel, plus apte à mettre sur pied de véritables conditions
d'un développement économique, et, dans le même temps, la
part du secteur agricole dans le développement était vouée
à la décroissance telle que le prévoient les
théories de développement. Ce résultat peut s'expliquer
par la désarticulation des économies subsaharienne en
général et du Bénin en particulier. En effet,
l'économie Béninoise est extravertie. Les produits agricoles ne
sont pas transformés, ce qui explique l'indépendance
constatée entre les deux secteurs. L'intrant agricole est totalement
importé alors qu'il devrait être produit sur place par nos
industries pour tourner le secteur agricole. S'il l'était, on pouvait
observer tout autre résultat. Par exemple, l'augmentation de la
superficie emblavée dans le secteur agricole devrait avoir un impact sur
la quantité d'intrant à produire dans les usines, ce qui devrait
avoir un impact sur la valeur ajoutée des industries d'intrant et donc
sur le PIB industriel. Le même phénomène devrait être
observé dans les industries agro-alimentaires qui sont les plus
utilisatrices des produits agricoles. Or au Bénin, les produits finis
commercialisés sont issus des importations pour la plupart. Cependant
l'agriculture étant le secteur le plus grand, elle joue un rôle
important dans la fourniture de ressources pour le développement de
l'économie dans son ensemble. D'ailleurs, les pays dits
développés ont investi dans l'agriculture pour stimuler la
croissance tout en taxant une partie des surplus générés
afin de financer le développement industriel. Dans son rapport sur le
développement dans le monde 2008, la banque mondiale a
noté « La croissance agricole a préludé aux
révolutions industrielles qu'a connues le monde tempéré,
depuis l'Angleterre au milieu du XVIIIème siècle jusqu'au Japon
à la fin du XIXème siècle. Plus récemment, en
Chine, en Inde et au Viêt Nam, une croissance agricole rapide a
précédé le développement de l'industrie.
L'accroissement de la productivité agricole qui a entraîné
un surplus agricole (en partie taxé pour financer le
développement industriel) et permis une baisse des prix de
l'alimentation a été à la base des succès de la
transformation structurelle. Le paradoxe dans cette transformation est qu'une
croissance agricole plus forte était nécessaire pour stimuler la
croissance économique en général, ce qui a ensuite
causé le déclin de la part du secteur agricole dans le produit
intérieur brut (PIB) ».
On peut aussi noter qu'au vue de ses résultats,
l'activité industrielle due à la production cotonnière au
Bénin n'est pas significative dans le cadre de l'analyse du secteur.
L'absence d'une relation de cointégration entre les
séries montre une non stabilité de l'économie
béninoise à long terme. Ainsi, dans le long terme, la structure
économique a changé. On entend par structure la part de chaque
secteur dans l'économie. Ce résultat est tout de même
surprenant car cette part n'a pas forcement changé de façon
significative de 1970 à 2011 pour les trois secteurs.
L'analyse des résultats des fonctions de réponse
impulsionnelle permet de noter encore que le secteur agricole reste au centre
de tous les autres secteurs. Un choc sur ledit secteur se répercute
immédiatement sur les autres secteurs malgré
l'indépendance constatée entre le secteur industriel et le
secteur service. Par contre l'effet sur les autres variables n'est pas
instantané quand on produit un choc sur le secteur service et le secteur
industriel sauf que le choc du secteur industriel sur le secteur service est
immédiat. Ces résultats confirment que l'amélioration du
niveau de vie au Bénin passe par l'accroissement de la performance
agricole. Aussi faut-il noter le résultat important observé au
niveau du secteur service qui peut connaître un accroissement sur
plusieurs périodes suite à un choc positif sur le secteur
industriel. Donc une meilleure politique industrielle peut permettre d'avoir un
meilleur résultat dans le secteur service.
Tous ces résultats ont été
confirmés par l'analyse de la décomposition de la variance de
l'erreur de prévision. Un choc sur le secteur agricole a plus d'impact
sur les autres variables, ce qui signifie donc que le décollage dans
tous les secteurs et du niveau de vie au Bénin, toute chose étant
égale par ailleurs reste liée à l'activité
économique dans le secteur agricole.
2.3. Suggestions
La performance agricole a un effet bénéfique
sur la performance du secteur service et sur le niveau de vie de la population
béninoise. Une relation très importante pour le vrai
décollage économique d'un pays entre le secteur agricole et le
secteur industriel n'a pas été observée sur la
période d'étude. On peut donc tirer plusieurs enseignements suite
à ces résultats de l'estimation et faire des propositions
d'orientation des politiques économiques. A cet effet, les
recommandations suivantes peuvent être formulées :
A- Créer une liaison
entre l'agriculture et le secteur industriel
Le développement du secteur agricole n'a pas
causé celui du secteur industriel. Or selon ROSTOW, une liaison de
l'agriculture vers l'industrie s'impose lors des premières phases du
développement. A cet effet, de nombreuses mesures s'imposent.
Ø Création des industries pour les
intrants agricoles
La performance du secteur agricole pouvait induire celle du
secteur industriel si les intrants agricoles étaient produits sur
place. Ceci devrait permettre d'ailleurs de réduire les coûts de
cession des intrants aux producteurs et donc réduire leurs charges
d'exploitation. Ce qui aura encore un impact sur le revenu des producteurs.
Ø Création des usines pour les
transformations des produits agricoles
De même que le secteur agricole utilise les intrants
agricoles provenant du secteur industriel, les produits agricoles devraient
servir de matières premières aux industries agro-alimentaires.
L'industrie alimentaire est l'une des industries utilisant les produits
agricoles. La transformation des produits de base donne une plus grande valeur
ajoutée au produit, et donc augment la richesse créée dans
l'économie. Au même moment ceci aura un impact sur le niveau
d'emploi dans le pays. En claire, la promotion des agro-industries
créera vraisemblablement des emplois supplémentaires aussi bien
dans l'agriculture qu'en dehors de celle-ci, en stimulant la demande de
produits de base agricoles utilisés pour ces activités et en
augmentant la demande de travailleurs dans ce secteur. C'est certainement ce
qu'à compris le gouvernement avec l'installation de six usines de
transformation des produits agricoles. Avec l'essor considérable de ces
industries, la structure de la demande à l'agriculture serait
modifiée afin que le secteur agricole serve de secteur en amont des
autres secteurs d'activités.
B- Créer des
interactions sectorielles
Des interactions intersectorielles plus étroites,
en particulier entre l'économie agricole, le secteur des services et
l'industrie moderne, sont nécessaires pour renforcer les effets de la
croissance sur l'emploi et la réduction de la pauvreté11(*). Dans cette optique, une
transformation structurelle doit intervenir dans notre économie afin de
générer une augmentation de l'emploi qui soit au moins à
la hauteur de l'accroissement de la population active. La transformation
structurelle est un processus par lequel la contribution relative des secteurs
non agricoles à l'économie augmente à mesure que la part
de l'agriculture diminue en termes relatifs. En termes absolus, toutefois,
l'agriculture continue de s'accroître et de contribuer à la
croissance économique globale. La progression de la productivité
agricole et l'augmentation des revenus tirés de l'agriculture sont
indispensables à la transformation structurelle.
Le renforcement des interactions entre l'agriculture et les
autres secteurs passe par des activités rurales non agricoles dynamiques
indispensables pour soutenir la croissance du secteur agricole et pour
amplifier les effets de la croissance dans ce secteur sur les autres segments
de l'économie. Les activités rurales non agricoles sont donc
nécessaires pour assurer une large croissance économique, en
mesure de générer des emplois et de réduire la
pauvreté. Pour faciliter la croissance de ces activités, les
efforts de transformation de l'agriculture doivent s'accompagner d'incitations
en faveur de la production de biens et de services orientée par le
marché ainsi que de l'expansion des villes rurales. Ces incitations
consistent notamment à favoriser l'expansion des institutions
financières rurales à même de fournir des crédits,
à développer les services d'éducation et de formation
professionnelle, à encourager les liens entre les marchés,
à construire des infrastructures (par exemple des routes de desserte,
des réseaux électriques et des réseaux d'alimentation en
eau), à promouvoir la gestion participative des ressources naturelles et
à établir des conditions favorables aux entreprises grâce
à des politiques macro-économiques et budgétaires
appropriées. A cet effet il faut :
Ø Dans le cadre du développement des
marchés et de l'accès aux
marchés : approfondir et
compléter les réformes de la politique agricole et les processus
de restructuration des marchés en cours de façon à adopter
des cadres institutionnels, juridiques et financiers qui encouragent
l'investissement privé dans l'agro-alimentaire et dans l'agro-industrie.
L'accent devrait être mis sur les petites industries capables de
diversifier les productions alimentaires et agricoles, en fournissant des
intrants agricoles de façon opportune et ainsi que des services de
transport et de commercialisation de base. La promotion de l'intégration
régionale et à l'amélioration de l'accès aux
marchés internationaux sont aussi importante
- En vue d'accroître sensiblement la
densité du réseau de desserte en
zones rurales, faire participer plus
largement les communautés rurales décentralisées à
l'investissement direct et à l'entretien afin de créer des
emplois en zones rurales
- Encourager le développement de
systèmes d'information sur les
marchés efficaces et solides en
s'employant à mobiliser la participation privée
pour la construction et le renforcement des systèmes nationaux de
collecte et d'analyse des informations sur les marchés. La Bourse des
produits agricoles du Kenya constitue un exemple de la façon dont les
technologies de l'information et des communications peuvent être
maîtrisées pour fournir des données sur la
commercialisation pouvant contribuer à intégrer les
marchés agricoles et à accroître les rendements des
activités agricoles tout au long de la chaîne de valeurs des
produits agricoles
- Faciliter l'expansion des petites et moyennes
entreprises créatrices
d'emplois grâce à de solides
partenariats entre le secteur privé et le secteur public, afin
d'améliorer la fourniture d'infrastructures, de crédits,
d'intrants, de débouchés, de formations et d'autres services.
C- Améliorer la
productivité agricole
L'agriculture est la principale source de revenu pour environ
70% de la population active, INSAE (RGPH 3). Elle est aussi indispensable pour
assurer la sécurité alimentaire de la population. Compte tenu de
ce rôle important joué par le secteur agricole, il est
indispensable de déclencher une modernisation susceptible de contribuer
à la création d'emplois et à la réduction de la
pauvreté. L'économiste P. HUGON note qu'en Afrique,
l'augmentation de la production agricole est généralement plus
due à une augmentation de la surface cultivable qu'à une
amélioration des rendements. En effet, contrairement à ce qui est
le cas dans les autres parties du monde, l'agriculture africaine et
particulièrement du Bénin ne s'est pas encore engagée
durablement sur la voie d'une révolution verte. Pour accroître sa
productivité et sa compétitivité, il est impératif
de réduire sensiblement les coûts unitaires de production et de
distribution en augmentant la productivité agricole. Le problème,
toutefois, est que le stock cumulé de technologies
améliorées utilisables au Bénin est limité. Nombre
d'agriculteurs Béninois utilisent encore des techniques agricoles
à faible rendement, qui contribuent non seulement au bas niveau de la
production mais aussi à la productivité limitée du travail
et souvent à la dégradation de l'environnement.
Pour cela, des efforts décisifs doivent être
menés pour :
Ø développer les recherches, les connaissances
la génération et la diffusion de
technologies nécessaires à un accroissement de
la productivité à toutes les phases des chaînes de produits
agricoles dont ont besoin les producteurs à faible revenu pour soutenir
efficacement la concurrence sur les marchés nationaux, régionaux
et mondiaux;
Ø améliorer les capacités locales
d'adaptation des types de technologie ;
Ø améliorer la gestion des ressources en eau;
Ø procéder à une reforme agraire et les
réformes institutionnelles associées
pour assurer l'accès à la terre et la
sécurité des droits fonciers, facilitant ainsi l'investissement
privé ;
Ø Accroitre sensiblement l'investissement dans le
secteur agricole ;
Ø Diversifier la production agricole : Elle
permettra de répartir les risques de
détérioration des termes de l'échange sur
plusieurs produits. Le pays présente un éventail de
possibilités à travers notamment l'ananas, les noix de cajou, le
manioc et les crevettes.
En somme, l'amélioration de la productivité
agricole grâce à des techniques d'exploitation de pointe, des
projets d'irrigation à petite échelle, l'amélioration du
stockage et de l'emballage ainsi qu'un renforcement des infrastructures agro
alimentaires et de commercialisation permettront de relier l'agriculture aux
autres secteurs de l'économie.
CONCLUSION
L'objectif principal de cette étude était de
déterminer l'impact de la performance du secteur agricole sur le niveau
de vie et la performance économique des autres secteurs au Bénin.
Elle a permis de tirer des enseignements et de déduire des implications
sur les liens de causalité entre les variables étudiées.
L'idée générale est qu'à partir des données
sur les différentes activités au Bénin couvrant la
période de 1970 à 2011, il soit mis en exergue, grâce aux
techniques économétriques la relation qui existe entre les
performances économiques obtenues dans le secteur agricole et les
performances économiques des autres secteurs dans son ensemble et le
niveau de vie au Bénin.
Afin d'éviter les problèmes
d'exogénéité des variables, nous avons postulé
à un modèle Vectoriel Auto Régressif (VAR),
éventuellement un modèle à correction d'erreur (MCE) en
cas d'une seule relation de cointégration ou un modèle vectoriel
à correction d'erreur (MVCE) en cas de plusieurs relations de
cointégration entre les variables.
Les résultats des tests de racine unitaire et de
cointégration ont permis d'estimer un modèle VAR avec les
variables en différence première. Des chocs ont été
aussi provoqués sur les variables pour apprécier leur effet sur
les autres variables.
Les résultats montrent que la performance du secteur
agricole cause et influence positivement le niveau de vie de la population
béninoise mesurée par le PIB par habitant et la performance du
secteur service. La performance du secteur non agricole n'a pas d'effet sur
celle du secteur agricole. En outre la performance du secteur service a aussi
une influence positive sur le PIB par habitant au Bénin. On note une
indépendance totale entre les performances du secteur agricole et la
performance du secteur industriel. Un choc sur le secteur agricole a un impact
immédiat sur les autres secteurs et le niveau de vie de la population
béninoise mais reste transitoire à tous les niveaux. Tous ces
résultats ont été confirmés par l'analyse de la
décomposition de la variance de l'erreur de prévision. Un choc
sur le secteur agricole a plus d'impact sur les autres variables, ce qui
signifie donc que le décollage dans tous les secteurs et du niveau de
vie au Bénin, toute chose étant égale par ailleurs reste
liée à l'activité économique dans le secteur
agricole.
Au vue des résultats trois grandes recommandations ont
été formulées :
- Création d'une liaison entre l'agriculture et le
secteur industriel ;
- Création des interactions sectorielles pour
améliorer le niveau d'emploi et le niveau de vie au
Bénin ;
- Amélioration de la productivité agricole.
Ces recommandations devraient permettre d'améliorer les
résultats en ce qui concerne les performances économiques du
Bénin et de l'amélioration du niveau de pauvreté.
Comme toute étude, la notre a des limites. On pourrait
utiliser l'Indice du Développement Humain à la place du PIB par
habitant. Les résultats seraient plus pertinents, cependant la non
disponibilité des données sur une longue période n'a pas
favorisé un tel exercice. En outre, faire l'analyse par secteur de
façon globale est une limite. On peut voir par exemple au niveau du
secteur service, quel est le sous-secteur qui a plus de relation avec la
performance du secteur agricole et le niveau de vie de la population.
Cette étude pourrait susciter d'autres comme par
exemple l'analyse de l'effet de la croissance agricole sur la croissance
économique et la croissance des autres secteurs. On peut voir aussi
l'impact de la croissance agricole sur le développement au Bénin
en utilisant l'Indice du Développement Humain si on disposait plus de
données.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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exportations agricoles sur la croissance et le
Bien-être à travers la consommation »
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5- BOURBONNAIS R., TERRAZA M. (2004), « Analyse des
séries temporelles : Applications à l'économie et
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6- CAPOD (2010), « Politiques
macroéconomiques au Bénin : progrès, limites et
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7- CHENERY H. et SYRQUIN M. (1975), « Patterns of
Development, 1950- 1970 », publié pour la Banque mondiale par
Oxford University Press ;
8- Commission économique pour l'Afrique (2005),
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pauvreté en Afrique »
9- DALLOZ (2006), « Lexique d'économie »,
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10- DEDEHOUANOU G. (2009), « effet de la dette
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11- FEI J., RANIS G. (1964), « Development of the labor
supply economy: theory and
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12- GUERRIEN B. (2002), « Dictionnaire d'analyse
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testing of cointegration vectors in Gaussian Vector Autoregressive models
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14- KANWAR S. (2000), « Does the dog wag the tail or the
tail the dog? cointegration of indian agriculture with nonagriculture ».
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15- KATIRCIOGLU S. T. (2006), « Causality between
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Development Experience since the Second World War», dans: Jere Behrman et
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growth», Homewood, Hill: Richard D. Irwin;
22- MAEP (2006-2011) « Rapport de performance du
Budget- Programme », Bénin ;
23- MAEP (2011) « Plan Stratégique de
Relance du Secteur Agricole », Bénin ;
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développement », Tendances Actuelles ;
25- MELLOR J. W. (1966), « The economics of agricultural
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acquis économiques du Bénin de 1960 à 2010 »,
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formation;
30- WINTERS P., DE JANVRY A., SADOULET E., STAMOULIS K.
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California;
31- YAO S. (2000), « How important is agriculture in
China's economic growth?», Oxford Development Studies, vol. 28 (1), pp.
33-49;
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 :
Corrélogramme de la série L_PIBA
Annexe 2 :
Corrélogramme de la série L_PIBH
Annexe 3 :
Corrélogramme de la série L_PIBI
Annexe 4 :
Corrélogramme de la série L_PIBI
Annexe 5 : Test de
stationnarité sur L_PIBA
Null Hypothesis: L_PIBA has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.162448
|
0.1062
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.198503
|
|
|
5% level
|
|
-3.523623
|
|
|
10% level
|
|
-3.192902
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(L_PIBA)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 02/20/13 Time: 12:10
|
|
|
Sample (adjusted): 1971 2011
|
|
|
Included observations: 41 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
L_PIBA (-1)
|
-0.317483
|
0.100391
|
-3.162448
|
0.0031
|
C
|
7.985487
|
2.517238
|
3.172321
|
0.0030
|
@TREND(1970)
|
0.014248
|
0.004397
|
3.240189
|
0.0025
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.217180
|
Mean dependent var
|
0.036148
|
Adjusted R-squared
|
0.175979
|
S.D. dependent var
|
0.059995
|
S.E. of regression
|
0.054461
|
Akaike info criterion
|
-2.912319
|
Sum squared resid
|
0.112707
|
Schwarz criterion
|
-2.786936
|
Log likelihood
|
62.70254
|
F-statistic
|
5.271236
|
Durbin-Watson stat
|
2.042756
|
Prob(F-statistic)
|
0.009541
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 6 : Test de
stationnarité sur D(L_PIBA)
Null Hypothesis: D(L_PIBA) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-7.130728
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.605593
|
|
|
5% level
|
|
-2.936942
|
|
|
10% level
|
|
-2.606857
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(L_PIBA,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 02/20/13 Time: 12:13
|
|
|
Sample (adjusted): 1972 2011
|
|
|
Included observations: 40 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(L_PIBA(-1))
|
-1.127788
|
0.158159
|
-7.130728
|
0.0000
|
C
|
0.042689
|
0.011113
|
3.841436
|
0.0005
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.572300
|
Mean dependent var
|
0.001149
|
Adjusted R-squared
|
0.561045
|
S.D. dependent var
|
0.090337
|
S.E. of regression
|
0.059852
|
Akaike info criterion
|
-2.745189
|
Sum squared resid
|
0.136124
|
Schwarz criterion
|
-2.660745
|
Log likelihood
|
56.90378
|
F-statistic
|
50.84729
|
Durbin-Watson stat
|
2.053975
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 7 : Test de
stationnarité sur L_PIBH
Null Hypothesis: L_PIBH has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-2.251733
|
0.4496
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.198503
|
|
|
5% level
|
|
-3.523623
|
|
|
10% level
|
|
-3.192902
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(L_PIBH)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 02/20/13 Time: 12:20
|
|
|
Sample (adjusted): 1971 2011
|
|
|
Included observations: 41 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
L_PIBH(-1)
|
-0.225485
|
0.100138
|
-2.251733
|
0.0302
|
C
|
1.266563
|
0.562712
|
2.250818
|
0.0303
|
@TREND(1970)
|
0.001868
|
0.000779
|
2.399343
|
0.0214
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.133422
|
Mean dependent var
|
0.006582
|
Adjusted R-squared
|
0.087813
|
S.D. dependent var
|
0.029653
|
S.E. of regression
|
0.028321
|
Akaike info criterion
|
-4.220052
|
Sum squared resid
|
0.030480
|
Schwarz criterion
|
-4.094668
|
Log likelihood
|
89.51106
|
F-statistic
|
2.925332
|
Durbin-Watson stat
|
1.646501
|
Prob(F-statistic)
|
0.065817
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 8 : Test de
stationnarité sur D(L_PIBH)
Null Hypothesis: D(L_PIBH) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-5.575145
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.624057
|
|
|
5% level
|
|
-1.949319
|
|
|
10% level
|
|
-1.611711
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D (L_PIBH,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 02/20/13 Time: 12:22
|
|
|
Sample (adjusted): 1972 2011
|
|
|
Included observations: 40 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(L_PIBH(-1))
|
-0.872126
|
0.156431
|
-5.575145
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.442968
|
Mean dependent var
|
0.001239
|
Adjusted R-squared
|
0.442968
|
S.D. dependent var
|
0.040183
|
S.E. of regression
|
0.029990
|
Akaike info criterion
|
-4.151208
|
Sum squared resid
|
0.035077
|
Schwarz criterion
|
-4.108986
|
Log likelihood
|
84.02416
|
Durbin-Watson stat
|
1.796316
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 9 : Test de
stationnarité sur L_PIBI
Null Hypothesis: L_PIBI has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-2.184504
|
0.2148
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.600987
|
|
|
5% level
|
|
-2.935001
|
|
|
10% level
|
|
-2.605836
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(L_PIBI)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 02/20/13 Time: 12:23
|
|
|
Sample (adjusted): 1971 2011
|
|
|
Included observations: 41 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
L_PIBI(-1)
|
-0.061884
|
0.028329
|
-2.184504
|
0.0350
|
C
|
1.617128
|
0.709830
|
2.278190
|
0.0283
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.109021
|
Mean dependent var
|
0.067603
|
Adjusted R-squared
|
0.086175
|
S.D. dependent var
|
0.179218
|
S.E. of regression
|
0.171322
|
Akaike info criterion
|
-0.642991
|
Sum squared resid
|
1.144701
|
Schwarz criterion
|
-0.559402
|
Log likelihood
|
15.18131
|
F-statistic
|
4.772059
|
Durbin-Watson stat
|
1.879444
|
Prob(F-statistic)
|
0.035001
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 10 : Test de
stationnarité sur D(L_PIBI)
Null Hypothesis: D(L_PIBI) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-5.050001
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.624057
|
|
|
5% level
|
|
-1.949319
|
|
|
10% level
|
|
-1.611711
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D (L_PIBI,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 02/20/13 Time: 12:25
|
|
|
Sample (adjusted): 1972 2011
|
|
|
Included observations: 40 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(L_PIBI(-1))
|
-0.784466
|
0.155340
|
-5.050001
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.395307
|
Mean dependent var
|
-0.002482
|
Adjusted R-squared
|
0.395307
|
S.D. dependent var
|
0.242227
|
S.E. of regression
|
0.188360
|
Akaike info criterion
|
-0.476236
|
Sum squared resid
|
1.383707
|
Schwarz criterion
|
-0.434014
|
Log likelihood
|
10.52473
|
Durbin-Watson stat
|
2.059069
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 11 : Test de
stationnarité sur L_PIBS
Null Hypothesis: L_PIBS has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
3.879710
|
0.9999
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.622585
|
|
|
5% level
|
|
-1.949097
|
|
|
10% level
|
|
-1.611824
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(L_PIBS)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 02/20/13 Time: 12:27
|
|
|
Sample (adjusted): 1971 2011
|
|
|
Included observations: 41 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
L_PIBS (-1)
|
0.001146
|
0.000296
|
3.879710
|
0.0004
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.000224
|
Mean dependent var
|
0.030134
|
Adjusted R-squared
|
0.000224
|
S.D. dependent var
|
0.049754
|
S.E. of regression
|
0.049748
|
Akaike info criterion
|
-3.139586
|
Sum squared resid
|
0.098996
|
Schwarz criterion
|
-3.097791
|
Log likelihood
|
65.36151
|
Durbin-Watson stat
|
1.919032
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 12 : Test de
stationnarité sur D(L_PIBS)
Null Hypothesis: D(L_PIBS) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-5.928194
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.605593
|
|
|
5% level
|
|
-2.936942
|
|
|
10% level
|
|
-2.606857
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D (L_PIBS,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 02/20/13 Time: 12:35
|
|
|
Sample (adjusted): 1972 2011
|
|
|
Included observations: 40 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(L_PIBS(-1))
|
-0.959630
|
0.161876
|
-5.928194
|
0.0000
|
C
|
0.029323
|
0.009423
|
3.111750
|
0.0035
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.480473
|
Mean dependent var
|
0.000318
|
Adjusted R-squared
|
0.466801
|
S.D. dependent var
|
0.069753
|
S.E. of regression
|
0.050934
|
Akaike info criterion
|
-3.067855
|
Sum squared resid
|
0.098583
|
Schwarz criterion
|
-2.983411
|
Log likelihood
|
63.35709
|
F-statistic
|
35.14349
|
Durbin-Watson stat
|
1.966510
|
Prob(F-statistic)
|
0.000001
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 13 :
Test de la valeur propre maximale
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Hypothesized
|
|
Max-Eigen
|
0.05
|
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
Prob**
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
None
|
0.252039
|
11.61618
|
27.58434
|
0.9470
|
At most 1
|
0.194771
|
8.665121
|
21.13162
|
0.8585
|
At most 2
|
0.171309
|
7.516315
|
14.26460
|
0.4300
|
At most 3
|
0.038144
|
1.555614
|
3.841466
|
0.2123
|
|
|
|
|
|
Annexe 14 :
Modèle VAR avec DPIBI et sans constante
|
DL_PIBH
|
DL_PIBA
|
DL_PIBI
|
DL_PIBS
|
DL_PIBH(-1)
|
-0.214843
|
-1.416178
|
-0.815325
|
-0.589554
|
|
(0.22903)
|
(0.51143)
|
(1.52541)
|
(0.39238)
|
|
(-0.93807)
|
(-2.76907)
|
(-0.53450)
|
(-1.50252)
|
|
|
|
|
|
DL_PIBA(-1)
|
0.182883
|
0.352387
|
0.675885
|
0.480593
|
|
(0.07000)
|
(0.15632)
|
(0.46625)
|
(0.11993)
|
|
(2.61247)
|
(2.25424)
|
(1.44961)
|
(4.00717)
|
|
|
|
|
|
DL_PIBI(-1)
|
-0.002745
|
0.088369
|
0.189140
|
-0.003278
|
|
(0.02422)
|
(0.05408)
|
(0.16131)
|
(0.04149)
|
|
(-0.11334)
|
(1.63396)
|
(1.17253)
|
(-0.07899)
|
|
|
|
|
|
DL_PIBS(-1)
|
0.162300
|
0.639407
|
0.633147
|
0.508891
|
|
(0.11378)
|
(0.25408)
|
(0.75784)
|
(0.19494)
|
|
(1.42641)
|
(2.51654)
|
(0.83546)
|
(2.61054)
|
R-squared
|
0.126203
|
-0.049296
|
-0.010484
|
0.133920
|
Adj. R-squared
|
0.053387
|
-0.136738
|
-0.094691
|
0.061747
|
Sum sq. resids
|
0.029136
|
0.145289
|
1.292520
|
0.085521
|
S.E. equation
|
0.028449
|
0.063528
|
0.189482
|
0.048740
|
F-statistic
|
1.733169
|
-0.563765
|
-0.124499
|
1.855531
|
Log likelihood
|
87.73541
|
55.60071
|
11.88817
|
66.19994
|
Akaike AIC
|
-4.186770
|
-2.580035
|
-0.394408
|
-3.109997
|
Schwarz SC
|
-4.017882
|
-2.411147
|
-0.225520
|
-2.941109
|
Mean dependent
|
0.007638
|
0.037982
|
0.065746
|
0.030543
|
S.D. dependent
|
0.029240
|
0.059585
|
0.181101
|
0.050318
|
Determinant Residual Covariance
|
6.81E-11
|
|
|
Log Likelihood
|
241.1638
|
|
|
Akaike Information Criteria
|
-11.25819
|
|
|
Schwarz Criteria
|
-10.58264
|
|
|
Annexe 15:
Modèle VAR avec constante et sans DPIBI
|
DL_PIBH
|
DL_PIBA
|
DL_PIBS
|
DL_PIBH(-1)
|
-0.458574
|
-0.119821
|
-0.470931
|
|
(0.30520)
|
(0.65405)
|
(0.53175)
|
|
(-1.50255)
|
(-0.18320)
|
(-0.88563)
|
|
|
|
|
DL_PIBA(-1)
|
0.287912
|
-0.177607
|
0.427684
|
|
(0.11345)
|
(0.24311)
|
(0.19766)
|
|
(2.53790)
|
(-0.73055)
|
(2.16378)
|
|
|
|
|
DL_PIBS(-1)
|
0.338551
|
-0.219547
|
0.418201
|
|
(0.18869)
|
(0.40437)
|
(0.32875)
|
|
(1.79422)
|
(-0.54294)
|
(1.27208)
|
|
|
|
|
C
|
-0.010265
|
0.051926
|
0.005163
|
|
(0.00882)
|
(0.01889)
|
(0.01536)
|
|
(-1.16426)
|
(2.74820)
|
(0.33610)
|
R-squared
|
0.157610
|
0.068342
|
0.136479
|
Adj. R-squared
|
0.087410
|
-0.009296
|
0.064519
|
Sum sq. resids
|
0.028089
|
0.129000
|
0.085268
|
S.E. equation
|
0.027933
|
0.059861
|
0.048668
|
F-statistic
|
2.245177
|
0.880267
|
1.896600
|
Log likelihood
|
88.46749
|
57.97890
|
66.25914
|
Akaike AIC
|
-4.223375
|
-2.698945
|
-3.112957
|
Schwarz SC
|
-4.054487
|
-2.530057
|
-2.944069
|
Mean dependent
|
0.007638
|
0.037982
|
0.030543
|
S.D. dependent
|
0.029240
|
0.059585
|
0.050318
|
Determinant Residual Covariance
|
1.12E-09
|
|
Log Likelihood
|
241.8794
|
|
Akaike Information Criteria
|
-11.49397
|
|
Schwarz Criteria
|
-10.98730
|
|
Annexe 16 :
Modèle VAR sans DPIBI et sans constante
|
DL_PIBH
|
DL_PIBA
|
DL_PIBS
|
DL_PIBH(-1)
|
-0.217181
|
-1.340915
|
-0.592346
|
|
(0.22503)
|
(0.52072)
|
(0.38550)
|
|
(-0.96511)
|
(-2.57514)
|
(-1.53657)
|
|
|
|
|
DL_PIBA(-1)
|
0.182835
|
0.353930
|
0.480536
|
|
(0.06906)
|
(0.15981)
|
(0.11831)
|
|
(2.64738)
|
(2.21473)
|
(4.06168)
|
|
|
|
|
DL_PIBS(-1)
|
0.161098
|
0.678105
|
0.507456
|
|
(0.11177)
|
(0.25862)
|
(0.19146)
|
|
(1.44139)
|
(2.62200)
|
(2.65040)
|
R-squared
|
0.125891
|
-0.127114
|
0.133770
|
Adj. R-squared
|
0.078642
|
-0.188039
|
0.086946
|
Sum sq. resids
|
0.029147
|
0.156063
|
0.085536
|
S.E. equation
|
0.028067
|
0.064946
|
0.048081
|
F-statistic
|
2.664417
|
-2.086399
|
2.856908
|
Log likelihood
|
87.72827
|
54.16990
|
66.19648
|
Akaike AIC
|
-4.236414
|
-2.558495
|
-3.159824
|
Schwarz SC
|
-4.109748
|
-2.431829
|
-3.033158
|
Mean dependent
|
0.007638
|
0.037982
|
0.030543
|
S.D. dependent
|
0.029240
|
0.059585
|
0.050318
|
Determinant Residual Covariance
|
2.50E-09
|
|
Log Likelihood
|
225.9062
|
|
Akaike Information Criteria
|
-10.84531
|
|
Schwarz Criteria
|
-10.46531
|
|
TABLES DES MATIERES
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
RESUME
iii
SOMMAIRE
iv
1- LISTE DES TABLEAUX
v
2- LISTE DES GRAPHIQUES
v
LISTE DES ANNEXES
vi
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
vii
INTRODUCTION
1
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET
REVUE DE LITTERATURE
3
I- CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
4
1.1. Problématique de l'étude
4
1.2. Objectifs de l'étude
5
1.3. Hypothèses de l'étude
6
II- REVUE DE LITTERATURE
7
2.1. Performance économique
7
a- Le PIB et ses limites
7
b- Politique économique au
Bénin
10
2.2. Agriculture
14
a- Définition
14
b- Agriculture et le reste de
l'économie
15
c- Politique agricole au Bénin
18
2.3. Quelques résultats
empiriques
21
CHAPITRE II : METHODE DE L'ETUDE
24
I- APPROCHE METHODOLOGIQUE
25
1.1. Choix et présentation de la
méthode
25
1.2. Présentation des
données
26
a- PIB réel par habitant
27
b- PIB réel agricole
28
c- PIB réel industriel
29
d- PIB réel des services
29
1.3. Modèles Vectoriel Auto
Régressif (VAR)
30
a- Présentation du Modèle
VAR
30
b- Quelques applications du modèle
VAR
31
II- PROCEDURE ADOPTEE
34
2.1. Stationnarité et test de
stationnarité
35
a- Concept de stationnarité
35
b- Test de Dickey Fuller Augmenté
37
2.2. Cointégration
39
a- Concept de cointégration
39
b- Test de cointégration
40
2.3. Vecteurs ou modèles à
correction d'erreur
42
a- Vecteur à Correction d'Erreur
(VEC)
42
b- Procédure d'estimation du
VECM
43
CHAPITRE III : PRESENTATION, ANALYSE DES
RESULTATS ET SUGGESTIONS
45
I- PRESENTATION DES RESULTATS
46
1.1. Test de racine unitaire et test de
cointégration de Johansen
46
a- Test de racine unitaire,
détermination de l'ordre d'intégration
46
b- Test de cointégration de
Johansen
47
1.2. Nombre de retard du modèle VAR
et test de causalité
48
a- Détermination du nombre de retard
du modèle VAR
48
b- Test de causalité de Granger
48
1.3. Estimation du modèle VAR
50
a- Sélection du modèle
optimal
50
b- Modèle VAR
50
c- Validation du modèle
51
II- ANALYSE GLOBALE DES RESULTATS ET
RECOMMANDATIONS
53
2.1. Analyse des fonctions de réponse
impulsionnelle et de la décomposition de la variance
53
a- Fonctions de réponse suite
à un choc sur le secteur agricole
54
b- Fonctions de réponse suite
à un choc sur le secteur service
55
c- Fonctions de réponse suite
à un choc sur le secteur industriel
56
d- Décomposition de la variance de
l'erreur de prévision
57
2.2. Analyse globale des
Résultats
59
2.3. Suggestions
63
a- Créer une liaison entre
l'agriculture et le secteur industriel
63
b- Créer des interactions
sectorielles
64
c- Améliorer la productivité
agricole
66
CONCLUSION
68
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
a
LISTE DES ANNEXES
c
TABLES DES MATIERES
n
* 1 Adam Smith, Recherche sur la
nature et les causes de la richesse des nations, traduction de Germain Garnier
de 1881, à partir de l'édition revue par Auguste Blanqui en 1843,
Les Classiques des sciences sociales
* 2 CAPOD, 2012, Document de
Travail n° 010/2010.
* 3 La loi de King ou loi
King-Davenant - dans son énoncé le plus général-
constate les effets sur les prix d'un défaut ou d'un excédent
d'approvisionnement des produits agricoles de base. La demande et la
consommation de ces produits représentant pour les ménages des
postes budgétaires relativement stables.
* 4 D'après cette loi, la
part du
revenu allouée aux
dépenses
alimentaires (ou coefficient d'Engel) est d'autant plus faible que le revenu
est élevé.
* 5 Hollis Chenery et Moises
Syrquin, Patterns of Development, 1950 - 1970, publié pour la Banque
mondiale par Oxford University Press, 1975
* 6 WINTERS P., DE JANVRY A.,
SADOULET E., STAMOULIS K. (1997), The role of agriculture in
economic development: visible and invisible surplus transfers, p.
2
* 7 BRASSEUL J.,
Introduction à l'économie du
développement, Armand Colin, Paris, 1989
* 8 Rapport de performance 2011
du MAEP
* 9 Régis BOURBONNAIS,
Econométrie, 3ème édition
* 10 Cours
d'Econométrie Appliquée : Séries Temporelles de
Christophe HURLIN, chapitre 2
* 11 Commission
économique pour l'Afrique, Rapport économique sur l'Afrique
2005
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