WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

à‰pargne et bien être des ménages en RDC. Une analyse macro et microéconomique

( Télécharger le fichier original )
par Gloire Tristan MANSESA KIAKUMBA
Université de Kinshasa RDC - Diplôme d'études approfondies en économie 2013
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

NOUVEAU PROGRAMME DE TROISIEME CYCLE INTERUNIVESITAIRE

NPTCI-CAMPUS DE KINSHASA

UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

B.P. 832

KINSHASA XI

EPARGNE ET BIEN-ÊTRE DES MENAGES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

(Une analyse macro et microéconomique)

par

MANSESA KIAKUMBA Tristan Gloire

Licencié en Sciences Economiques

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention

du DEA/Master en Economie

Domaine : Macroéconomie Appliquée

Directeur : Co - Directeurs :

Professeur MVUDI MATINGU Professeur MUNKENI LAKUP TIERUniversité de Kinshasa Université de Kinshasa

Professeur BITEMO NDIWULU Xavier

Université Kongo, Mbanza-Ngungu

Mars 2013

EPARGNE ET BIEN-ÊTRE DES MENAGES EN MILIEU RURAL EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO : CAS DES CITES DE MBANZA-NGUNGU ET KISANTU DANS LA PROVINCE DU BAS-CONGO

(Une analyse macro et microéconomique)

par

MANSESA KIAKUMBA Tristan Gloire

EPIGRAPHIE

L'épargne et la consommation sont au coeur des débats économiques. Elles constituent les deux formes d'utilisation du revenu et, à ce titre, déterminent ce que seront l'investissement et la croissance. Au-delà des enjeux que la consommation et l'épargne représentent, leur complexité a également stimulé les recherches et les conflits d'idées à leur sujet. Cette complexité concerne les différentes formes de ces deux variables et leur rôle sur le mécanisme de l'économie. Mais vouloir agir sur la consommation ou l'épargne nécessite, par la suite, de comprendre les éléments à l'origine de leur évolution.

Longatte, J. et Ranhove, P., (2001)

A l'éternel Dieu tout puissant,

A mes parents MANSESA MATUMONA et KIAKUMBA YANGA,

A ma future épouse MOSEKA MAMBUENI et mes futurs enfants et

Je dédie ce travail, fruit de notre patience.

Tristan Gloire MANSESA

REMERCIEMENTS

Au terme de cette formation, il est légitime de remercier de tout coeur, tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à notre formation intellectuelle.

C'est pourquoi nous songeons premièrement aux Professeurs MVUDI MATINGU, MUNKENI LAKUP TIER et BITEMO NDIWULU, respectivement Directeur et Co-Directeurs qui ont accepté de nous encadrer sans la moindre hésitation, malgré leurs multiples occupations.

Nous remercions également le Professeur KAMIANTAKO MIYAMUENI, pour sa contribution scientifique combien majeure à l'élaboration dudit travail.

Nos remerciements s'adressent également à tous les Professeurs et personnel scientifique de l'Université de Kinshasa et de l'Université Kongo qui ont posé des bases économiques solides qui débouchent ce jour par l'élaboration de ce travail. Il s'agit particulièrement de Professeur DZAKA KIKOUTA,KAMAVUAKO DIWAVOVA, MANIKA MANZONGANI, LUMONANSONIet MBANDZA MASSAMBA; Chefs de travaux KIMFUTA KIKANDA, MASSAMBA LULENDO et LEMA MAKIESE ; Assistants BATOTELE SELEMANI, KAPASI LUTETE, KHUABI MBUMBU, MAYINGA MUZITA et NLEMFU MUKOKO.

Ne pas remercier le Comité de gestion honoraire de l'Université Kongo (Professeur KAMBU KABANGU, Recteur ; Professeur KIYOMBO MBELA, Secrétaire Général Académique et CT. MAKIESE NDOMA, Secrétaire Général Administratif) pour son soutien moral et financier serait une ingratitude coupable.

Nos sentiments de gratitude s'adressent enfin, aux familles NPTCI, NKUDI,Esaïe MAMBUENI NZUZI, WANDOLELA MUKOBELUA Valentin, MANSESA, MUKOKO Tharris et Emmanuel NSANGU ainsi qu'à Synthiche MANSESA, Jean Paul Tsasa, Blanchard BOYINDONDE, Abel KUTANGILA Cédric MBO BILE, Fiston TSASA, Neri NKUDI, JM MAVINGA, Nana MAYENGA, Isnal MOSEKA, Serge NYANGI MAMPUTU, JZ ZAMBELE, Germain MUANDA, Djo Livens KILOLA et les autres pour leur soutien moral.

Tristan Gloire MANSESA

INTRODUCTION GENERALE

Le développement vise à améliorer la qualité de vie des individus et à accroître leur capacité à influer sur leur avenir. Cet objectif suppose une augmentation du revenu par habitant et bien d'autres éléments (Ferrier 2002). Comme le montrent Bitemo et Dzaka (2009), l'accès aux crédits exerce une influence positive sur la croissance des entreprises et du pays. Pour que ceux-ci soient accordés, l'on doit disposer préalablement de l'épargne car Il n'y a pas de crédit sans épargne préalable.

L'épargne est considérée comme une des principales sources de financement de la croissance et donc du revenu par habitant, car elle permet de financer les investissements, assure le maintien et la croissance du niveau de la production (Capul et Garnier, 2007).

En l'absence d'incertitude et de transferts intergénérationnels, l'épargne reste l'unique vecteur du transfert du pouvoir d'achat d'une période à l'autre, pour adapter le profil inter temporel des ressources à celui de la consommation désirée (Arrondel, Masson et Verger, 2008).

En outre, l'augmentation de l'épargne nationale apparaît comme une évidence pour éviter le surendettement (Easterly, 2008) surtout en cette période après l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative Pays Pauvres Très Endettés. Comme l'affirme Garnier et Thesmar (2009), l'objectif premier de la politique d'épargne doit être de favoriser l'optimisation du bien-être des ménages (épargnants) dans une perspective de cycle de vie. Il ressort de ce qui précède que l'épargne revêt une importance accrue si l'on veut garantir et améliorer le bien-être présent et futur des ménages.

L'émergence des pays comme la Chine, le Brésil, la Corée du Sud, Singapour, l'Inde, l'Afrique du Sud réside en grande partie dans l'importance qu'ils accordent au futur, donc à l'épargne.Le taux d'épargne est cependant faible en RDC. De 1964 à 1990 ce taux a fluctué autour de 11.6% du PIB ; entre 1990 et 1993, le taux baisse en passant de 9.3% à 3.98%, après avoir atteint le plancher de 1.8% en 1991. Entre 1994 et 1996, on a observé des chiffres se situant au dessus de 10%, le taux le plus élevé étant de 27.6% en 1996. Enfin, de 1997 à 2005, on a observé un faible taux d'épargne fluctuant autour de 4.47% du PIB avec une moyenne d'environ 10% du PIB pour la période allant de 1960 à 2007(Mansesa, 2010).

Les ménages congolais n'ont pas une forte préférence pour le futur (épargne) à cause notamment de la culture, de l'environnement macroéconomique et financier instable, du système financier sous développé, de la sous bancarisation de l'économie congolaise1(*), de la répression financière2(*), du faible revenu des ménages, de l'impunité3(*), du faible taux d'intérêt, de l'inflation qui érode la valeur de la monnaie et des fonds épargnés, etc.

Face à tous ces problèmes, l'épargne des ménages n'est pas protégée. Certes, il est clair que si l'on encourage les ménages à épargner, l'augmentation du taux d'épargne qui en résulterait, permettra de résoudre plusieurs problèmes dont celui du financement de l'économie.

Dans ces conditions, nous nous posons les questions suivantes :

- pourquoi le taux d'épargne est resté faible en République Démocratique du Congo ?

- quelle est la composition du portefeuille des ménages de Mbanza-Ngungu et Kisantu ?

- quels rôles peuvent jouer les politiques publiques pour inciter les ménages à épargner davantage et ainsi permettre aux ménages-épargnants d'accéder à un bien-être supérieur ?

Pour garantir un lendemain meilleur, les ménages cherchent à lisser leur revenu et leur consommation en s'appuyant sur l'épargne (MORDUCH, 1995). Dans cette perspective, les ménages diversifient leur portefeuille en vue de se prémunir contre différents risques. Etant donné l'environnement économique instable et le manque de confiance des ménages vis-à-vis du secteur financier, nous supposons que les ménages congolais accordent beaucoup plus l'importance à l'épargne en actif réel et en capital humain des enfants. C'est ce qui justifie parmi tant des raisons (notamment la sous bancarisation) la faiblesse du taux d'épargne en République Démocratique du Congo.

L'Etat doit jouer un rôle primordial dans la protection de l'épargne des ménages. Ceci peut passer par une bonne définition de la politique de l'épargne, une politique que nous pouvons qualifier « pro-épargne ».

La conséquence logique de cette politique « pro-épargne » c'est qu'elle relance l'activité économique via l'octroi des crédits qui, à court terme, augmentent successivement les capacités productives (les investissements), la production nationale et par conséquent le revenu par habitant. En milieu semi rural comme Mbanza-Ngungu et Kisantu, l'épargne des ménages serait aussi en relation directe avec l'âge, le sexe, le niveau d'instruction, la taille du ménage et les activités secondaires. Au niveau macroéconomique, elle serait en relation avec l'espérance de vie à la naissance, la balance commerciale, le taux d'inflation, le revenu par habitant, le crédit domestique et le taux d'intérêt.

Ce travail procède à une analyse macroéconomique et microéconomique de l'épargne. Ce qui vient à dire que les données utilisées sont de deux types que sont les données secondaires et les données primaires.

Les données secondaires proviennent de la base des données de la Banque Mondiale et de la Banque Centrale du Congo. Nous avons également fait recours aux données secondaires des institutions financières bancaires et non bancaires congolaises au moyen d'un entretien.

Les données primaires proviennent d'une enquête de terrain que nous avons réalisé auprès des ménages des cités semi-rurales de Kisantu et Mbanza-Ngungu, dans la province du Bas-Congo.

Nous avons enquêté deux cents ménages dans l'ensemble de ces cités, en raison de cent ménages par cité. Au sein de chaque cité, la méthode d'échantillonnage simple a été utilisée pour nous permettre de tirer un échantillon qui soit représentatif.Les données issues de l'enquête ont fait l'objet d'une analyse statistique descriptive et inférentielle et d'une analyse économétrique. Nous avons utilisé la méthode d'évaluation d'impact pour cerner l'apport de l'épargne sur le bien-être des ménages en ayant comme échantillon d'intérêt celui des ménages qui épargnent et comme échantillon de contrôle celui des ménages qui n'épargnent pas. Nous avons procédé également à une estimation économétrique d'un modèle à correction d'erreur d'une part et d'un modèle Probit ayant comme variable dépendante la disposition d'une épargne placée d'autre part.

Le présent travail comprend trois chapitres, outre l'introduction et la conclusion. Le premier chapitre présente une analyse théorique de l'épargne ; le deuxième se focalise sur l'environnement économique de la RDC ; et enfin, le troisième analyse la relation empirique entre l'épargne et le bien-être des ménages.

Chapitre premier : ANALYSE THEORIQUE DE L'EPARGNE

Pour mieux aborder notre sujet, il sied de préciser le cadre théorique dans lequel il s'inscrit. Ce cadre nous permet d'avoir une idée sur les données à collecter et la manière de les analyser en vue de vérifier nos hypothèses.

Ce chapitre comprend cinq sections consacrées successivement à la définition et la classification de l'épargne, aux facteurs déterminants l'épargne privée, à l'importance de l'épargne dans le processus de développement, à la durabilité du développement économique et à la formation de l'épargne intérieure.

1.1. DEFINITION

Définir l'épargne n'est pas l'objet de ce travail, néanmoins nous allons passer en revue quelques définitions en vue d'avoir un même entendement.La première définition est celle de Keynes, pour qui l'épargne est l'excédent du revenu disponible sur la consommation (Keynes, 1936). Elle peut-être conçue également comme la fraction du revenu qui n'est pas dépensée par l'achat des biens et services (Begg et ali, 2005). L'épargne peut représenter la fraction de revenus thésaurisée, placée, voire investie dans le but de disposer d'un pouvoir d'achat plus important dans le futur (Barel et ali,1997). Pour Burbidge et Davies, (1999), l'épargne d'un ménage est la différence entre ses actifs et ses dettes. Enfin, Bosworth, Burtless et Sabelhaus (1991) ont, défini l'épargne comme étant la différence à deux points dans le temps de la richesse d'une famille.

Faisant la synthèse de toutes ces différentes définitions de l'épargne, nous disons que : « l'épargne est l'excédent du revenu sur la consommation préservé pour être consommé ou investie ultérieurement en vue d'un lissage des habitudes de consommation ».

1.2. CLASSIFICATION DE L'EPARGNE

Pour un pays, l'épargne totale disponible est égale à la somme de l'épargne intérieure et de l'épargne étrangère.

1.2.1. EPARGNE INTERIEURE

L'épargne intérieure est ventilée en deux à savoir épargne gouvernementale ou du secteur public et épargne intérieure privée (l'épargne des ménages et l'épargne des entreprises).

1.2.1.1. Epargne publique

L'épargne publique est une épargne constituée par l'Etat, c'est-à-dire le gouvernement et les entités décentralisées. Elle est essentiellement constituée de l'épargne budgétaire qui résulte de tout surplus de recettes publiques sur la consommation publique ; laquelle se définit comme les dépenses gouvernementales courantes auxquelles s'ajoutent les dépenses d'investissements en équipement militaire (Malcolm G, 1990).

Dans le cas contraire où il y a un déficit budgétaire, l'Etat désépargne ou encore emprunte l'épargne privée. Au cas où l'épargne privée ne parvient pas à financer le déficit budgétaire, l'Etat recourt à l'épargne étrangère. A notre avis, le recours à l'épargne étrangère n'est pas toujours une bonne chose dans la mesure où les détenteurs de cette épargne influence son affectation parfois a des fins autres que celles qui avaient suscitées le besoin d'un financement.

1.2.1.2. Epargne des ménages

L'épargne des ménages correspond à la part de leurs revenus qui n'est pas destinée à la consommation immédiate. Cette épargne peut être placée auprès d'une institution financière ou thésaurisée, c'est-à-dire conservée par l'épargnant et non réintroduite dans le circuit économique qui l'avait générée.

La structure de l'épargne des ménages dans les pays en développement a tendance à être irrégulière, avec de fréquents mouvements de balancier entre épargne et désépargne, et avec une préférence pour les instruments d'épargne très liquides et accessibles (Deaton, 1990).

Schéma n°1 : Typologie des formes d'épargne des ménages.

Source : www.christian-biales.net/questionsurl'épargne

Ce schéma nous renseigne que l'épargne des ménages est ventilée en épargne libre et individuelle d'une part et l'épargne forcée et sociale d'autre part.

1.1.1.1.1. Epargne libre et individuelle

Celle-ci est subdivisée en deux catégories qui sont l'épargne spontanée » ou volontaire et l'épargne contractuelle.

A. Epargne spontanée ou volontaire

A.1. Epargne réelle

Les agents économiques détiennent des actifs réels pour se prémunir contre des aléas du futur. Les actifs détenus par les ménages sont entre autre les stocks des marchandises comme les céréales, les matériaux de construction ou le cheptel, qui sont acquis comme richesses et souvent achetés ou vendus afin de préserver les habitudes de consommation.

Le choix d'actifs non financiers comme instruments d'épargne dépend de divers facteurs. Certains actifs comme le cheptel, les bijoux, etc. ont une valeur symbolique ou servent d'indicateurs du statut et ou de la richesse. Le choix peut aussi résulter d'une décision de placement raisonnée dans un contexte combinant risque élevé, environnement financier incertain et difficulté d'accès aux instruments financiers adéquats (CNUCED, 2007).

A.2. Epargne financière

L'épargne financière est une épargne placée auprès d'une institution financière. Celle-ci peut être une institution formelle (une banque par exemple), informelle (le cas des tontines ou gardes fonds) ou d'une institution semi-formelle (institution de micro finance).On retrouve également dans cette catégorie les actions et les obligations. L'existence de ces éléments permet le bon fonctionnement du marché financier. Ce type d'épargne n'existe pas en RDC.L'incitation à épargner va permettre l'augmentation du taux d'épargne en RDC et par là le bon fonctionnement du marché financier.

A.3. Epargne thésaurisée

Dans le sens commun, la thésaurisation peut désigner une accumulation d'actifs accompagnée de leur retrait des circuits de l'économie. De manière spécifique, elle décrit une accumulation de la monnaie hors du système financier.

La thésaurisation peut se faire en monnaie nationale ou en devises. Il y a thésaurisation en devises si la monnaie nationale est instable. Ainsi, les agents économiques vont détenir des devises pour conserver leur pouvoir d'achat. Pour le cas de la RDC, les agents économiques utilisent le plus souvent le dollar américain pour conserver leur pouvoir d'achat. Ainsi, on parle de l'effet dollarisation parce que le dollar se substitue à la monnaie nationale. Ceci traduit la loi de « Gresham à rebours ». Lorsque la monnaie nationale est relativement stable, la thésaurisation se fait généralement en monnaie locale. La thésaurisation est stérile tandis que l'épargne est productive car celui qui épargne permet à d'autres d'investir.

Il y a plusieurs causes qui font que les agents économiques thésaurisent, parmi lesquelles on peut citer : la méfiance de certains agents économiques vis-à-vis des institutions financières, le manque d'informations des populations vis-à-vis des instruments d'épargne et les habitudes des agents économiques qui préfèrent garder l'argent chez eux au lieu de le placer auprès d'une institution financière.

B. Epargne contractuelle

Dans cette forme d'épargne se classent les assurances. Le système d'assurance permet aux ménages assurés de se sentir à l'abri de certains imprévus notamment en ce qui concerne l'assurance-maladie, l'assurance-vie, ... Il y a également le système de sécurité sociale pour ce qui concerne l'épargne retraite.

Il sied de noter à ce niveau que ces instruments ne sont pas très développés en RDC et au Bas-Congo, notre champ d'étude. Le montant des indemnités de retraités est tellement insignifiant que les ménages ne se fient pas trop à cette forme d'épargne. Si une catégorie d'agents pratique cette forme d'épargne c'est parce qu'ils sont quelques peu forcés à payer d'autant que le retrait se fait à la source.

1.1.1.1.2. Epargne forcée et sociale

C'est une forme d'épargne qu'on est obligé de conserver d'une manière obligatoire soit suite aux exigences des pouvoirs publics, soit suit à celles de l'organisation dont on gère ou dont on participe à la gestion, soit encore aux exigences de l'économie (Kibalonza, 2006).

Elle prend trois formes que sont :

· l'épargne forcée étatique (impôts, taxes, ...) qui permet à l'Etat de financer ses propres besoins et ceux de l'économie ;

· l'épargne forcée sociétaire (autofinancement) : qui est une épargne constituée par une organisation en vue de financer ses besoins d'investissement ou de rembourser ses dettes et

· l'épargne forcée monétaire qui désigne le fait que la hausse de prix (inflation) provoque forcement une baisse du pouvoir d'achat des consommateurs, donc réduit leur demande, exactement comme le ferai un comportement d'épargne ( www.leconomiepolitique.fr).

1.2.1.2.3. Obstacles à l'épargne des ménages

L'épargne est le fruit de long sacrifice dans la mesure où celui qui épargne décide de consommer moins aujourd'hui pourvu que son lendemain soit meilleur via le bien-être élevé qui en résulte.

Plusieurs facteurs limitent le niveau d'épargne dans les pays en développement dont les principaux sont les suivants.

Premièrement, la faiblesse du revenu constitue un goulot d'étranglement à l'épargne.

Deuxièmement, l'imprévisibilité des revenus. Cette imprévisibilité pousse les épargnants à convertir les résultats de leurs épargnes en consommation très rapidement. Il s'avère alors très important que leurs épargnes soient protégées.

Troisièmement, la consommation à crédit. Les ménages à faible revenu et par conséquent à faible épargne cherchent à lisser leurs consommations par l'emprunt. Dans un tel contexte, il est difficile de mobiliser l'épargne même si les instruments d'épargne sont attrayants.

Quatrièmement, le déficit budgétaire. Un déficit budgétaire élevé détourne les agents économiques de l'objectif de l'épargne qui anticipent de futures hausses des impôts pour réduire et assurer le service de la dette. C'est ce que la littérature économique appelle «l'équivalence ricardienne».Dans un environnement où le déficit budgétaire est imposant, il en résulte un taux d'inflation élevé. Celle-ci augmente le coût de la vie et par conséquent réduit le taux d'intérêt réel. Dans un tel environnement, les agents économiques préfèrent investir dans l'immobilier ou détenir des actifs étrangers. Une telle politique est qualifiée de « répression financière », car les gens épargnent pour bénéficier des intérêts qui en résultent. Dans ces conditions, les banques qui tâchent de conserver l'épargne sont dans une situation de transporter de l'eau dans une passoire (Easterly, 2007).

Enfin, un autre facteur qui limite l'épargne est le manque de confiance vis-à-vis du système financier. L'histoire nous renseigne par exemple que le système financier(Micro-crédit, la Banque du peuple et autres)a fait perdre aux épargnants des sommes considérables de leurs épargnes et malheureusement l'Etat congolais n'a aménagé aucun effort pour trouver des mécanismes qui puissent rétablir la confiance des agents vis-à-vis du marché. Ceci a comme conséquence le manque de confiance des agents vis-à-vis des banques, celle-ci se transmet à la manière des maladies par contagion (Akerlof et Shiller, 2009). Or, un système financier sain améliore les probabilités de réussites des innovations et contribue donc à l'accélération de la croissance économique via le rôle primordial d'intermédiation financière (Easterly, 2007).

1.2.1.3. Epargne des entreprises

L'épargne brute des entreprises correspond à leur capacité d'autofinancement, c'est-à-dire à leur bénéfice net après impôt à laquelle s'ajoute l'amortissement (sommes mises de côté pour reconstituer le capital technique) (Capul et Garnier, 1997). Cette épargne dépend de l'évolution de la rentabilité des entreprises.

La plupart des pays en développement sont caractérisés par un dualisme économique, notamment par la coexistence des secteurs formel et informel. Seulement un petit nombre d'entreprises dans ces pays évoluent dans le secteur formel de l'économie tandis qu'un grand nombre d'entreprises évoluent dans le secteur informel. Les entreprises du secteur informel comptent beaucoup sur leurs bénéfices non distribués pour financer non seulement leur fonds de roulement, mais aussi leurs nouveaux investissements car l'accès aux services financiers adéquats s'avère difficile (CNUCED, 2007).

1.2.2. Epargne étrangère

L'épargne étrangère vient en secours de l'épargne intérieure dans le cas où cette dernière n'arrive pas à satisfaire les besoins de l'économie. L'épargne étrangère prend deux formes essentielles à savoir l'épargne officielle étrangère (aide publique au développement) et l'épargne étrangère privée que l'on peut ventiler en deux éléments. Le premier élément est l'emprunt commercial ou consolidation de la dette. Les emprunteurs des pays en développement, les pouvoirs publics inclus, acceptent de rembourser les prêts (le principal et les intérêts y afférents) conformément aux échéances fixées. Le deuxième élément c'est l'investissement direct étranger qui représente une dotation en capital.

1.2.2.1. Aide publique au développement (APD)

D'après Severino, l'aide publique au développement est une dépense publique au bénéfice des pays ou territoires en développement, ayant pour intention le développement et qui est accompagnée de conditions financières favorables (Kako, 2011). Elle constitue un instrument de redistribution régionale de ressources publiques.

1.2.2.2. Investissements de portefeuille

Les investissements de portefeuille comprennent la participation aux capitaux propres des entreprises étrangères, l'achat des obligations de résidents étrangers et les prêts bancaires.

1.2.2.3. Investissement direct étranger

Contrairement aux investissements de portefeuille qui n'entraînent pas un contrôle sur l'activité financée, l'investissement direct étranger (IDE) implique une influence de l'investisseur. Selon l'OCDE, l'IDE est une activité par laquelle un investisseur résidant dans un pays obtient un intérêt durable et une influence significative dans la gestion d'une entité résidant dans un autre pays. Cette opération peut consister à créer une entreprise entièrement nouvelle ou, plus généralement, à modifier le statut de propriété des entreprises existantes (par le biais de fusions et d'acquisitions). Sont également considérés comme investissements directs étrangers, d'autres types de transactions financières entre des entreprises apparentées, notamment le réinvestissement des bénéfices de l'entreprise ayant obtenu l'IDE, ou d'autres transferts en capital ».

Le niveau minimum à partir duquel le contrôle est effectif, a été défini par le FMI à 10% des actions ordinaires ou des droits de vote de l'entreprise. Lorsque le chiffre est inférieur à 10%, il s'agit d'investissements de portefeuille.

1.2.2.4. Epargne des migrants

En vue de s'assurer d'avoir un revenu à chaque période, lequel revenu lui permettra de lisser sa consommation, le ménage incite parfois les membres de sa famille à migrer vers les pays où le facteur travail est mieux rémunéré. En admettant l'hypothèse selon laquelle il y a absence d'obstacles à la mobilité du facteur travail, certains membres du ménage vont migrer et à partir de l'étranger vont commencer à opérer des transferts vers leurs pays d'origine.

1.2.2.4.1. Motifs de transferts

Lillard et Willis (1997) distinguent sept motifs présentés ci-dessous de transfert de revenu par les migrants.

- Financement de la retraite : le ménage qui s'attend à vivre longtemps cherche à sécuriser son vieil âge. Dans les pays en développement comme la RDC, il existe peu d'alternatives en matière d'épargne pour le futur car les institutions font défaut. Les montants que les parents investissent dans les enfants constituent une source de revenu futur ;

- Repaiement parental : ici, le transfert est considéré comme un prêt et non comme une épargne. On suppose que la rémunération des enfants est proportionnelle à l'emprunt qu'ils ont reçu des parents ou des membres de famille ;

- Risque et assurance : ici le transfert est conçu comme un mécanisme de gestion du risque ;

- Altruisme : cette hypothèse suppose que le chef de ménage altruiste alloue les ressources de manière à satisfaire les sommes pondérées des utilités des membres du ménage et va investir beaucoup dans l'éducation des enfants ;

- Transfert comme mode d'échange : cette hypothèse suppose que le transfert constitue un moyen de paiement du service rendu ;

- Pouvoir de marchandage intra-ménage : ceci suppose que le partenaire qui a le plus de pouvoir de marchandage contrôle la consommation du ménage ;

- La différence due aux genres : la question soulevée par cette hypothèse est de savoir s'il y a des différences de comportement de transfert selon le sexe des enfants.

1.2.2.4.2. Importance des transferts des migrants

Le FMI estime le montant global des envois de fonds effectués par les migrants en direction des pays en développement à plus de 105 milliards de dollars pour la seule année 1999. Ce chiffre est probablement très en deçà de la réalité puisqu'il ne tient pas compte des envois en nature et des transferts qui échappent aux circuits formels. L'OCDE estime pour sa part que ces transferts représentent, en moyenne, 50 % des sommes reçues par les pays du Sud au titre de l'aide publique au développement. Pour certains pays, les transferts d'économies des travailleurs sont considérables (Penent, 2003).Il est clair qu'une bonne politique d'encadrement de l'épargne des migrants aura comme effet le développement économique et le bien-être collectif de la population du pays d'origine.

1.3. DETERMINANTS DE L'EPARGNE PRIVEE

Dans cette section, il sera question de présenter les hypothèses et théories de l'épargne des ménages. Ensuite, nous allons présenter les facteurs affectant l'épargne des ménages. Nous terminerons enfin par dire un mot sur le comportement d'épargne des entreprises.

1.3.1. HYPOTHESES ET THEORIES SUR L'EPARGNE DES MENAGES

Dans les pages qui suivent, nous présentons quelques théories et hypothèses sur l'épargne des ménages.

1.3.1.1. Hypothèse du revenu absolu

De nombreux économistes considèrent qu'on peut appliquer de manière générale, le rapport simple entre épargne et revenu. Ils considéraient que l'épargne des ménages dépend directement du revenu courant disponible. La propension à épargner une partie du revenu courant disponible augmente, estime-t-on avec les revenus. C'est l'hypothèse keynésienne sur le revenu. Les études ont montré que cette hypothèse ne reste valable qu'à court terme, car à long terme la consommation et l'épargne restent constantes. (Malcolm, 1990).

1.3.1.2. Hypothèse du revenu relatif

Cette hypothèse développée par Duesenberry (1947) soutient que l'épargne et la consommation dépendent non seulement du revenu courant mais également du niveau antérieur de revenu et des habitudes de consommation passée. La croissance à long terme des revenus amène les consommateurs à adapter leurs dépenses à des niveaux de consommation supérieure.

Cette hypothèse a été utilisée pour expliquer le comportement en matière de consommation et d'épargne aux Etats-Unis. Ultérieurement, des chercheurs ont soutenu qu'elle peut également s'appliquer aux pays en développement. Certains ont laissé entendre que le jeu d'un « effet de démonstration » entraîne une élévation en dent de scie de la consommation et de l'épargne dans les pays en développement, à mesure de la croissance de revenu (Malcolm, 1990).

1.3.1.3. Hypothèse du revenu permanent

Développée par Friedman en 1957. L'hypothèse de revenu permanent se fonde sur l'idée selon laquelle le revenu courant comporte deux éléments : le revenu permanent et le revenu transitoire. L'idée de base de cette hypothèse est la suivante : les individus qui s'attendent à vivre de longues années, prennent, en matière de consommation, des décisions à longue échéance. Les écarts positifs entre revenu disponible et revenu permanent font progresser l'épargne, alors que les écarts négatifs engendrent une désépargne (Stinglhamber, Nieuwenhuyze et Zochary, 2011). Ici, l'épargne joue le rôle d'amortisseur à travers le temps.

Le revenu courant est le revenu total de l'individu composé du revenu permanent et de la richesse financière de l'individu en valeur actualisée (Carroll, Rhee, B et Rhee, C., 1994). Ou encore, c'est le produit de la richesse, notamment des actifs issus du capital matériel et du capital humain (éducation par exemple) à la disposition du ménage.

Pour Friedman, les individus peuvent prévoir (anticipation relative) avec un degré de certitude raisonnable l'importance de ces flux pendant leur existence et fondent leur consommation sur ce qui est, à leurs yeux, leur revenu normal ou permanent, lequel tend à être stable sur une longue période.

Dans la variante la plus restrictive de l'hypothèse du revenu permanent, la consommation tend à représenter une proportion constante du revenu permanent proche de 100% de celui-ci.

Dans sa version la plus extrême, l'hypothèse du revenu permanent soutient que les individus épargnent 100% de tous les revenus transitoires. Mais les recherches économétriques effectuées depuis les années 1970 ont mis en cause cette hypothèse. Certaines études montrent que la propension à consommer le revenu transitoire est assez élevée surtout dans les pays en développement où le niveau de revenu des agents est faible.

Des versions modifiées de l'hypothèse du revenu permanent se bornent à soutenir que l'épargne tirée du revenu permanent est constante pendant la vie d'un individu, mais peut-être positive et qu'en dépit de la forte propension à épargner le revenu transitoire, celui-ci n'est pas automatiquement épargné dans sa totalité.

1.3.1.4. Hypothèse de la marche au hasard

L'hypothèse de la marche au hasard est l'oeuvre de Robert Hall. Selon lui, si l'hypothèse du revenu permanent se vérifie, et si les consommateurs font des anticipations rationnelles, il est impossible de prévoir les variations de la consommation et donc de l'épargne dans le temps. On parle alors de la marche au hasard de la consommation. C'est ce qu'on obtient toujours selon Hall, lorsque l'on associe l'hypothèse de revenu permanent à celle des anticipations rationnelles (Mankiw, 2009).

1.3.1.5. Hypothèse du cycle de vie

L'hypothèse du cycle de vie est l'oeuvre de Modigliani et Brumberg(1954), testée par Ando et Modigliani (1963). Ces auteurs ont fait remarquer que la consommation et l'épargne varient en fonction des phases de la vie. Cela parce que le profil temporel du revenu individuel varie en fonction des trois âges de la vie que sont : la jeunesse, l'âge adulte ou mûr et l'âge de retraite. (Nshue, 2007). En admettant que l'homme cherche à lisser sa consommation à travers le temps, Modigliani, Brumberg et Ando font remarquer qu'au niveau du premier âge, l'individu est emprunteur ; au deuxième âge, il devient épargnant et au niveau du troisième âge, il devient désépargnant.

Cette distinction permet d'expliquer le profil de l'épargne dans le temps à l'aide de la richesse des individus, c'est-à-dire en fonction du revenu courant, des revenus futurs anticipés et des actifs qui constituent leur patrimoine.

L'hypothèse du cycle de vie prévoit une épargne faible pour un ménage jeune qui est censé financer sa consommation par l'emprunt, et une épargne positive pour le remboursement de la dette contractée pendant la jeunesse et financer ainsi sa retraite. Les études ont montré qu'en courte période, la théorie du cycle de vie confirme la fonction keynésienne (l'hypothèse du revenu absolu) dans la mesure où la richesse est constante. Mais en longue période, l'épargne dépend non seulement du revenu, mais aussi de la richesse accumulée.

1.3.1.6. Pression de la gratification immédiate

La décision de consommation (épargne) n'est pas le fait d'un homo economicus rationnel, mais d'êtres humains à part entière dont le comportement peut s'avérer loin d'être rationnel. Laibson observe que de nombreux consommateurs jugent qu'ils prennent de mauvaises décisions. Dans un sondage aux Etats-Unis, 76% des personnes interrogées ont déclaré ne pas épargner en vue de leur retraite. Un autre sondage, portant sur la génération du baby boom, demandait quelles proportions de leur revenu les gens épargnaient effectivement et quelles proportions ils pensaient devoir épargner. L'épargne s'élevait en moyenne à 11% du revenu (Mankiw, 2009).

Selon Laibson, l'insuffisance de l'épargne est liée à la pression de la gratification immédiate. Les décisions d'épargner peuvent être incohérentes dans le temps : les décisions peuvent changer au fil du temps, car la pression de la gratification peut amener l'agent économique à modifier sa décision initiale au profit d'une autre.

1.3.1.7. Hypothèse de la théorie de la classe

Cette théorie est l'oeuvre de Nicholas Kaldor. Selon sa thèse, les habitudes de consommation (épargne) se distinguent suivant la classe économique. Les travailleurs qui tirent l'essentiel de leurs revenus de leur travail, sont réputés avoir une propension à épargner nettement inférieure à celle des capitalistes, qui reçoivent avant tout des revenus de la propriété (profit, intérêt, rente).

1.3.1.8. Hypothèse de l'épargne préventive ou de précaution

Plusieurs auteurs ont, au courant des années 1990, soulevé l'importance de l'épargne pour les ménages (Fournier et Vaillancourt, 2011). Dans un environnement incertain, les ménages épargnent en vue de se prémunir contre les différentes dépenses imprévues. Ceci est souvent le cas dans les pays en développement caractérisés par la pauvreté, où les populations accordent une priorité à l'épargne pour des raisons notamment de précaution. Ainsi, même avec un faible revenu, les ménages ont souvent l'obligation d'épargner une part substantielle de leur revenu pour se prémunir contre les aléas du futur.

Deaton (1991) tire la conclusion selon laquelle « certains ménages font face à des contraintes de liquidités qui limitent leur capacité à emprunter lorsqu'ils en ont besoin. Ainsi, la seule option véritable est de disposer de fonds nécessaires pour les jours plus difficiles est d'épargner lorsque le moment est favorable. C'est dans ces conditions que les tontines et les gardes fonds prennent de l'ampleur dans ces pays, car ces institutions permettent de collecter l'épargne des populations pauvres.

1.3.2. FACTEURS AFFECTANT L'EPARGNE DES MENAGES

1.3.2.1. Facteurs institutionnels

Il y a des facteurs institutionnels qui ont un impact sur l'épargne des ménages. Il s'agit des facteurs tels que le mécanisme d'épargne institutionnalisée, la fiscalité et la dette publique.

Par mécanisme d'épargne institutionnalisée nous faisons allusion aux pensions offertes par les employeurs. En effet, le régime de pensions publiques a comme conséquence de promouvoir l'épargne de par leur existence qui rappelle aux individus la nécessité d'épargner pour financer la retraite (Beverly et Sherraden, 1999).

La fiscalité est un facteur qui décourage l'épargne. Comme le montrent Garnier et Thesmar (2009), la politique d'imposition de l'épargne n'est pas une bonne chose dans la mesure où l'épargne est issue d'un revenu déjà taxé. Taxer l'épargne de nouveau revient à un double taxation, ce qui est contraire aux règles de la comptabilité nationale. En outre les impôts indirects sur les biens et services (TVA par exemple) sont prélevés indirectement par le biais de la consommation et de l'investissement. Ces prélèvements se répercutent sur le prix de détail. Le surcroît du revenu ne confère plus le pouvoir d'achat aux ménages (Najat et alii. , 2008).

Les dettes contractées par l'Etat à cause notamment du déficit budgétaire devront en effet être payées par des impôts futurs. C'est le principe de l'équivalence, développé par Ricardo et appuyé par Barro en (1974). L'une des hypothèses qui soutendent ce principe est « la rationalité des agents économiques ». Suivant cette hypothèse, les ménages anticipent la baisse future de leur revenu réel et réduisent leur consommation future au profit d'une consommation présente toutes choses restant égales par ailleurs. Cette décision a comme conséquence la réduction du niveau de l'épargne des ménages.

1.3.2.2. Facteurs socioculturels

Dans une étude sur les déterminants de l'épargne des ménages australiens, Harris, Loundes et Webster (2002) ont conclu que la décision d'épargner dépendait de l'état d'esprit du ménage. Ils ont estimé un modèle probit ordonné de la détermination du niveau d'épargne, où les cinq variables dépendantes représentent les cinq possibilités de réponse (s'enfoncer dans la dette, puiser dans ses économies, travailler à joindre les deux bouts du mois, épargner un peu et épargner beaucoup) à la question « laquelle des affirmations suivantes décrive le mieux la situation de votre ménage ? ».

Cherchant à expliquer pourquoi les riches épargnent plus que le suggère la nécessité, Carroll (1998) conclut que la décision d'épargner est cohérente dans un modèle où l'individu perçoit que l'épargne lui fournit un statut social et un pouvoir.

Un autre facteur affectant l'épargne est ce qu'on appel « épargne-mariage ». Dans un environnement où la dot4(*) ne fait qu'augmenter et la plupart des filles estiment que pour l'honorer le futur époux doit satisfaire à toutes les exigences du moment, notamment la réception de ses amis et membres de famille. Cette pratique peut, dans une certaine mesure, influer sur le niveau d'épargne des ménages monoparentaux.

L'éducation financière des ménages a un impact sur le comportement d'épargne des ménages. Les études montrent cependant que c'est plus les instruits qui épargnent pour financer notamment leur lendemain et garantir la sécurité de leurs enfants au cas où ils ne seraient plus en vie (Mansesa, 2007).

1.3.3. COMPORTEMENT DES ENTREPRISES EN MATIERE D'EPARGNE

Les facteurs déterminants de l'épargne des ménages étant nombreux, les économistes ne sont guère d'accord sur les déterminants de l'épargne des entreprises, en particulier dans les pays en développement.

En fait, dans la majorité des pays en développement, l'épargne des entreprises occupe une place secondaire dans la mesure où les pressions et les incitations à faire des affaires à l'aide des sociétés sont moins nombreuses. Qui crée une firme dans le secteur privé vise essentiellement à limiter la responsabilité de propriété de l'entreprise au montant investi dans l'affaire et à faciliter le financement de celle-ci par l'émission des parts de capital (actions).

Les avantages sont substantiels dans les pays avancés qui disposent de codes commerciaux, de réseaux des tribunaux civils et des marchés financiers étendus ; mais ils le sont moins dans les pays en développement où les règlements des créances commerciales à l'aide de tribunaux sont relativement difficiles. Pour l'essentiel, il s'agit des petites affaires qui comptent moins de dix employés et qui, en dépit de leur très grand nombre, ne représentent qu'une part substantielle de la valeur ajoutée ou de l'épargne.

1.4. IMPORTANCE DE L'EPARGNE DANS LE PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT ET DURABILITE DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

L'épargne joue un rôle très déterminant dans le processus de développement d'un pays. Dans les pages qui suivent, nous présentons l'importance de l'épargne dans le processus de développement avant de parler de la durabilité du développement économique.

1.4.1. IMPORTANCE DE L'EPARGNE DANS LE PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT

D'après Adam Smith, l'accumulation du capital dépend du goût pour l'épargne. L'épargne est considérée aujourd'hui comme le moteur du développement. Que l'on agisse au niveau local, national, global ou international, l'épargne reste la clé du financement du développement (Fernand V, 1994).

L'épargne rend possible l'investissement, et l'investissement permet la production. Cette production crée des revenus. Si les revenus sont bien utilisés, il en résulte une amélioration du bien-être, un développement économique.

L'épargne bien investie crée un processus de renforcement du capital et de reproductibilité de l'épargne, donc un effet « boule de neige » qui entraîne le développement.

Schéma n°2. L'effet boule de neige de l'épargne

Revenu

Production

Investissement

Épargne

Épargne

Investissement

Production

Revenu

Épargne

Investissement

Production

Revenu

Épargne

Investissement

Production

Revenu

Épargne

Investissement

Production

Épargne

Investissement

Production

Épargne

Investissement

Épargne

Investissement

Épargne

Épargne

Épargne

Investissement

Production

Revenu

Comme on peut le voir sur ce schéma, il y a un système rétroactif par lequel l'épargne finance l'investissement, l'investissement permet la production, cette production crée le revenu (rémunération de facteurs de production) et celui-ci finance l'épargne. Une augmentation du niveau de l'épargne accroit le revenu de manière significative. Lorsque le revenu augmente, le bien être collectif est amélioré et par là le développement.

Il ressort de ce raisonnement que l'épargne est un moyen de sortie de la pauvreté. L'exemple que nous pouvons citer à ce stade est celui des pays de l'Asie de l'Est, notamment de Singapour. L'ancien premier ministre (1959-1990) Lee Kwan-Yen mis en place, en 1955, la caisse centrale de prévoyance dont la gestion était confiée à l'Etat, un programme comparable dans l'esprit à l'épargne progressive dans les villages de Thaler et Benartzi. Cette politique économique de l'épargne élevée a inspiré la Chine qui s'est efforcée d'épargner dans les mêmes proportions et enregistre depuis plusieurs décennies une croissance remarquable. C'est grâce aux campagnes de sensibilisation, qui ont fait de l'épargne un acte de civisme à la portée de tous que la Chine bénéficie aujourd'hui d'un taux d'épargne élevé (Akerlof et Shiller, 2009). Il s'avère évident qu'une politique d'épargne cohérente est la clé de la croissance.

1.4.2. DURABILITE DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

L'épargne est présentée comme un bon indicateur du développement durable dans la mesure où elle mesure l'investissement net dans l'ensemble (physique, humain et naturel) de la base productive d'un pays. Ce dernier permet la production, celle-ci à son tour crée des revenus. Le revenu est le principal déterminant de la consommation, ce qui soutient que l'épargne explique substantiellement la croissance économique (Hamilton et Clemens, 1999).Une épargne nulle à toutes dates indique que l'utilité reste constante le long du sentier de croissance. C'est la règle d'Hartwick.

L'on suppose que la société dispose d'un critère de bien-être social inter temporel qu'elle désire maximiser, sous les contraintes techniques d'accumulation des stocks de capital manufacturés, technologiques, humain et d'évolution des stocks de capital naturel. La fonction objectif peut s'écrire de la manière suivante :

Dans le cadre le plus simple, l'utilité U(C) dépend seulement de la consommation ; mais il est possible d'introduire d'autres arguments dans la fonction d'utilité et de retenir la formulation étendue suivante.

Où X qui représente un ensemble de variables influençant l'utilité ;  désigne le taux de préférence pour le présent qui mesure le poids que la société attribue à la satisfaction des générations futures. S'il est positif, la génération présente accorde plus d'importance à elle-même plutôt qu'aux générations futures. L'approche en termes de développement durable incite à retenir un taux nul. L'élasticité de substitution mesure le degré avec lequel la société est prête à substituer la consommation future à la consommation présente.

Les générations futures bénéficieront des avancées du progrès technique et de l'accumulation du capital. L'épuisement des ressources naturelles joue en défaveur des générations futures. Mais celle-ci pourra être compensée par l'accumulation du capital. Une valeur élevée de ce paramètre montre que le sentier optimal pourra être caractérisé par une croissance de l'utilité au cours du temps. Une valeur nulle représente un même niveau d'utilité entre les générations présentes et futures.

1.5. FORMATION DE L'EPARGNE INTERIEURE.

Deux théories sont souvent utilisées pour expliquer l'épargne au niveau national, à savoir : la théorie néoclassique et la théorie keynésienne.

1.5.1. THEORIE NEOCLASSIQUE

Pour les économistes néoclassiques, le niveau d'épargne est déterminé par le taux d'intérêt. En effet, dans le cadre de cette théorie, l'agent économique cherche à maximiser son utilité et fait un arbitrage entre consommation et épargne en considérant le taux d'intérêt.

Pour les néoclassiques, l'épargne est une fonction croissante du taux d'intérêt. Ainsi, lorsque le taux d'intérêt est élevé, l'agent économique est incité à épargner puisque épargner lui permet d'acquérir plus de revenus dans le futur. A l'inverse, lorsque le taux d'intérêt est faible, l'agent économique à tendance à ne pas épargner, car l'épargne ne lui rapportera que peu de revenus dans le futur. Pour les auteurs néoclassiques, l'épargne a un caractère prioritaire, en ce sens qu'elle est déterminée avant que les dépenses de consommation courante soient arrêtées.

Cette conclusion trouve sa logique dans l'argument avancé par les classiques selon lequel « l'épargne ne se fait pas à partir du revenu salarial ». Pour les néoclassiques ce ne sont pas de salariés qui épargnent, mais plutôt les riches qui sont les capitalistes.

1.5.2. THEORIE KEYNESIENNE

L'approche keynésienne du comportement de l'épargne est toute autre. Ici, c'est la consommation qui précède l'épargne, le niveau de l'épargne n'est pas déterminé par le taux d'intérêt mais par le niveau de revenu de l'agent économique. Celui-ci, consomme d'abord et affecte le reste de son revenu à l'épargne.

Il ressort de cette théorie que l'épargne a un caractère résiduel en ce sens que ce sont les besoins de consommation qui sont déterminés en premier lieu, et le reste est affecté suivant différentes modalités à l'épargne. Il est même possible que l'épargne soit négative c'est-à-dire qu'un agent économique consomme momentanément plus que son revenu, il dépense alors un revenu épargné auparavant.

De cette façon, Keynes aboutit à la conclusion selon laquelle l'épargne et la consommation sont fonction du revenu et le taux d'intérêt permet uniquement la répartition entre l'épargne placée et l'épargne thésaurisée.

S=Y-C (1.1)

Nous présentons dans le tableau suivant la différence de conception entre néoclassiques et les keynésiens en rapport avec la consommation et l'épargne.

Tableau n°1.1. Différences de conception entre les néoclassiques et les keynésiens en rapport avec la consommation

Pour les néoclassiques

Pour les keynésiens

Y=C+S

Y=C+S

C=Y-S

S=Y-C

La consommation est un résidu

L'épargne est un résidu

Source : Bitemo, X. (2010), Notes de cours de Macroéconomie, Université Kongo et Université William Booth, Mbanza-Ngungu, Kinshasa, inédit.

1.5.3. FORMATION DE L'EPARGNE DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT

Au regard de ces deux principales théories qui précèdent, la formation de l'épargne dans les pays en développement se fonde plus sur la théorie de l'épargne de précaution. Les pays en développement étant caractérisés par la pauvreté et la vulnérabilité de leurs populations, ces dernières accordent une priorité à l'épargne notamment pour des raisons de précaution. Face à une telle situation, deux actions s'offrent aux ménages que sont :

- Une action ex-ante : la diversification de son portefeuille (la prévision) ;

- Une action ex-post : mécanismes d'atténuation (recours à l'assurance informelle c'est-à-dire amis et familles ; assurance formelle si possible et enfin épargner en période de gloire et désépargner ou emprunter lorsque le revenu devient faible).

Ainsi, même avec un faible revenu, les ménages ont souvent l'obligation d'épargner une part substantielle pour se prémunir contre les aléas du futur. C'est dans ces conditions que les tontines et les gardes fonds prennent de l'ampleur dans ces pays, car ces institutions permettent de collecter l'épargne des populations pauvres.

Le dualisme financier, c'est-à-dire la coexistence entre le secteur financier informel d'une part et le secteur financier formel d'autre part, ne profite pas à l'Etat dans la mesure où le secteur informel échappe dans une certaine mesure au contrôle de l'Etat et constitue une contrainte majeure pour le développement de ces pays. En effet, ceux-ci doivent mobiliser davantage des ressources intérieures qu'extérieures. Car ces dernières sont souvent coûteuses et mettent les pays en développement dans une dépendance perpétuelle.Ainsi, l'intégration du secteur financier informel dans le secteur formel permet de canaliser l'épargne informelle vers des investissements productifs et, donc, de favoriser le développement économique.

Chapitre deuxième. PRESENTATION DE L'ENVIRONNEMENT MACROECONOMIQUE ET FINANCIER DE LA RDC.

Il est question dans ce chapitre de présenter l'environnement macroéconomique et financier au sein duquel évoluent les agents économiques. Pour ce faire, nous allons nous appuyer sur certains indicateurs, notamment le PIB, les taux d'investissement et d'épargne, le taux d'intérêt, le taux d'inflation, les ratios de masse monétaire sur le PIB, la balance commerciale et les facteurs de bonne gouvernance.Les données utilisées dans ce chapitre proviennent de la BCC et de la Banque Mondiale et couvrent la période allant de 1960 à 2010.

2.1. ENVIRONNEMENT MACROECONOMIQUE

Dans cette section nous présentons quelques indicateurs économiques qui permettent de mieux cerner l'environnement macroéconomique au sein duquel évoluent les agents économiques.

2.1.1.CROISSANCE DU PIB

L'économie congolaise connait des fluctuations importantes dues notamment à la dépendance du pays vis-à-vis de l'étranger et des exportations des produits primaires qui ne représentent qu'une faible valeur ajoutée. Après l'indépendance, le PIB par habitant de la RDC a régressé, de 450 dollars en 1960 pour atteindre 80 dollars en 2000 (Muzito A, 2010). Cette situation est due à la mauvaise gestion du pays qui se traduit par des mauvaises politiques économiques. A titre d'exemple, le 30 novembre 1973 fut décrétée la zaïrianisation, c'est-à-dire le transfert de la propriété des entreprises étrangères à certains opérateurs économiques nationaux avant de les nationaliser (Ndaywel, 1998). Cette décision a découragé les initiatives privées et détruit le tissu industriel puisque la plupart des entreprises concernées avaient quelques temps après, fait faillite.

Nous présentons ci-dessous l'évolution du taux de croissance du PIB.

Graphique 2.1. Evolution du taux de croissance du PIB

La lecture du graphique nous renseigne que l'environnement macroéconomique de la RDC a été caractérisé par la dépression économique au cours des années 90. En effet, pendant toutes ces années, le taux de croissance du PIB était négatif, sauf en 1995 où il a été de l'ordre de 0.7%. Le taux le plus négatif a été observé en 1991, 1992 et 1993 avec respectivement -8.4% ;-10.5% et -13.5% à la suite notamment des pillages de 1991 et 1993 ayant entraîné des faillites de beaucoup d'entreprises notamment privées.

Dans un tel environnement, l'épargne privée ne peut être mobilisée, encore moins celle de l'Etat qui provient essentiellement de l'excèdent budgétaire. En conséquence de mauvaises performances économiques vont être enregistrées, le revenu par habitant n'avait cessé de baisser pour atteindre 80 dollars en 2000. Ainsi, le pouvoir d'achat de la population s'est fortement réduit et leur propension à épargner. Toutefois, un retournement de la tendance est observé à partir de l'année 2002 où, pour la première fois après plusieurs années, le taux de croissance du PIB est redevenu positif.

Cette performance peut être attribuée au programme intérimaire renforcé (PIR) et au programme économique du gouvernement (PEG) ; deux programmes successifs de redressement économique exécutés avec le concours du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale (Kabuya et Tshiunza, mars 2006).

Nous présentons dans le tableau ci-dessous, l'évolution comparative du PIB en parité du pouvoir d'achat de la RDC à celui des quelques pays émergents.

Tableau n°2.1. : Evolution comparative du PIB en parité du pouvoir d'achat de 1980 à 2010

 

RDC

CHINE

INDE

Moyenne

469,6

2384,3

1635,6

Minimum

248

524

895

Maximum

779

6816

3214

Ecart type

213,5

1799,4

654,2

Source : Banque Mondiale

Graphique 2.2 : PIB en parité du pouvoir d'achat constant de la RDC, la Chine et de l'Inde (dollars américain) au taux de 2000.

Il ressort du tableau ci-dessus que le produit intérieur brut par habitant de la RDC en parité du pouvoir d'achat est très faible. Le plus grand record est réalisé en 1980 avec 779 dollars américains, le PPA le plus faible est de 248 dollars réalisé en 2001. La moyenne de la période est de 469,6 dollars avec un écart-type de 213,5 dollars américains. Ce qui montre qu'il y a une forte dispersion du PPA par rapport à sa moyenne.

La moyenne la plus élevée de ces pays est de 2384,3 dollars réalisée par la Chine avec un écart type de 1799,2 dollars, le maximum est de 6816 dollars réalisé en 2010, le PPA le plus faible est de 524 réalisé en 1980. Il est suivi de l'Inde qui a une moyenne de 1635,6 dollars avec un écart-type de 659,2 dollars. Son PPA le plus élevé est de 3214 dollars réalisé en 2010 et le plus faible de 895 dollars réalisé en 1980.

Comme on peut le constater, ces deux pays émergents ont atteint le PIB en parité du pouvoir d'achat le plus élevé en 2010 et le plus faible en 1980 contrairement à l'expérience de la RDC qui est en sens inverse. Par ailleurs, le PIB par habitant en parité du pouvoir d'achat de la RDC était supérieur à celui de la Chine soit 779 dollars contre 524 dollars et proche du celui de l'inde soit 895 dollars en 1980. En 2010 la RDC n'a que 311 dollars, alors que la Chine a atteint 6816 dollars et l'Inde 3214 dollars américains.

Les PPA de l'Inde, de la Chine et de la RDC proviennent presque d'un même point de départ. De ce graphique nous observons un grand écartement de la tendance du PPA de la RDC par rapport à ces deux pays. La RDC s'éloigne de plus en plus du sentier de croissance pendant que l'Inde et la Chine progressent à un rythme très significatif.

On peut alors se poser la question suivante : en quoi est due cette chute libre de l'économie congolaise ? On peut dire que la RDC n'est pas attractive, n'étant pas capable de mobiliser une grande épargne. C'est ce qui justifie cette chute libre.

2.1.2. BALANCE COMMERCIALE

La balance commerciale d'un pays est égale à la différence entre les exportations des biens et services et ses importations en biens et services. La politique d'ouverture permet d'élever la productivité globale du pays en concentrant les ressources dans des secteurs où l'économie dispose d'avantages comparatifs. Les succès enregistrés, à l'exportation comme dans l'industrialisation, par les pays d'Asie de l'Est, servent à justifier l'efficacité d'une telle stratégie (Diallo et Seynabou, 2001).

Nous présentons dans les points qui suivent le comportement des exportations et des importations de la RDC.

2.1.2.1. Comportement des exportations

Nous présentons dans le graphique ci-après l'évolution des exportations en pourcentage du PIB de la RDC de 1960 à 2010.

Graphique 2.3 : Evolution des exportations en pourcentage du PIB de la RDC (1960-2011)

Il ressort de ce graphique que les exportations de la RDC occupent une place importante dans le PIB. Le record est réalisé en 2005 avec un taux de 34,49% du PIB, et le chiffre le plus bas est de l'ordre de 7,75 réalisé en 1962 et de 9,96 atteint en 1975. La moyenne de la période s'élève à 20% avec un écart type de 7,7%, ce qui montre une forte dispersion de la variable.

En outre, il convient de mentionner que les exportations de la RDC concernent surtout les matières premières, notamment les minerais qui occupent près de 90% de ceux-ci. La plupart des exportations de la RDC ne représentent qu'une faible valeur ajoutée.

Pour promouvoir les exportations (exportations non traditionnelles, c'est-à-dire diversification de l'économie), il faut nécessairement améliorer le climat des affaires car ce sont souvent les entreprises multinationales qui sont orientées vers les exportations (Bitemo, 2012).

2.1.2.2. Comportement des importations

Nous présentons dans le graphique ci-dessous l'évolution des importations en pourcentage du PIB de la RDC.

Graphique 2.4 : Evolution des importations en pourcentage du PIB de la RDC

Ce graphique indique que les importations de la RDC connaissent une augmentation légère de 1970 à 2006. Le pourcentage le plus élevé est de 44% réalisé en 2006 et le plus bas est de l'ordre de 7,4% atteint en 1962, avec une moyenne de 23,18% et un écart type de 9,26. Ce qui traduit une forte concentration des importations par rapport à sa moyenne. Ces importations sont restées relativement stable entre 1970 et 1990. On observe une chute entre les années 1991, 1992, 1993 à cause probablement des pillages qu'ont connu la RDC. C'est à partir de l'année 1994 que ces importations se relancent pour atteindre un taux proche de 40% avant de connaître une autre chute.

La progression des importations est principalement expliquée par les besoins en biens d'équipement pour l'exploitation minière (BBC, rapport 2010). A côté de cet aspect, les effets du taux de change expliquent également les variations des importations. Une politique d'appréciation occasionne une baisse du prix des importations et donc une hausse des importations (Longatte et Vanhove, 2001).

2.1.2.3. Solde de la balance commerciale

L'excédent du compte courant a trois significations. Il peut signifier l'investissement extérieur net, l'épargne non investie dans le pays et enfin, il correspond à la différence entre produit national et dépenses nationales.

La balance commerciale de la RDC est très déficitaire c'est-à-dire la RDC importe plus qu'elle exporte. L'excédent commercial le plus élevé est de l'ordre de 5,98 réalisé en 1999 ; 4,76 en 1993 et 3,75 en 1997 et les déficits les plus profonds sont -18,81 et -18,75 atteints respectivement dans les années 2010 et 2011. Le déficit moyen s'élève à -3,17 avec un écart type de 5,53. Le déficit commercial est concentré autour de sa moyenne. Ceci apparaît comme une caractéristique de l'économie congolaise. Le graphique montre que depuis 2000, la balance commerciale se détériore jusqu'atteindre -18,8% en 2010.

Il apparait évident d'améliorer cet indicateur car, un solde positif de la balance commerciale s'interprète comme un afflux des capitaux dans le pays. Cet afflux permet l'accroissement du revenu et donc de l'épargne.

Graphique 2.5 : Evolution de la balance commerciale de la RDC.

2.1.3. TAUX D'INVESTISSEMENT

L'environnement macroéconomique de la RDC est peu attractif à l'investissement, justifiant ainsi, la mauvaise performance de l'économie congolaise qui s'est traduite également par un taux d'investissement très faible et connaissant une évolution négative comme on peut le voir dans le graphique ci-dessous.

Pendant la période 1964-2005, le taux d'investissement privé a été en moyenne égal à 8% du PIB et celui d'investissement public a été seulement de 3.99% en moyenne avec un minimum respectif de 1.4% et 0.1% durant la période d'observation. Ces résultats ont été très mauvais puisque le minimum du taux d'investissement moyen requis pour réaliser une croissance économique robuste et durable est de 15% (Bitemo et Manika, 2006).

Le graphique ci-après montre comment a évolué le taux d'investissement privé.

Graphique 2.6. Taux d'investissement

Comme on peut le constater, le taux d'investissement privé est caractérisé par des fortes oscillations. La RDC a enregistré de taux d'investissement inférieur à 2%. Ce qui peut justifier les mauvaises politiques économiques menées par les autorités congolaises. Car le pays n'est pas doté d'infrastructures susceptibles d'attirer les investissements tant privé qu'étranger. Or nous savons que c'est celui-ci qui permet la production et cette production crée le revenu et donc finance l'épargne.

2.1.4. FACTEURS DE BONNE GOUVERNANCE

Il est vrai que l'augmentation des quantités du capital et du travail a un impact positif sur la croissance, mais faudra-t-il encore la rendre possible : c'est la thèse de l'économie institutionnelle.

Cette thèse suppose que les économies développées sont des économies qui disposent des institutions efficaces qui permettent la `bonne gouvernance' : droits individuels respectés, contrats sécurisés, administration efficace, institutions politiques démocratiques. Cette `bonne gouvernance' est présentée comme une solution permettant de générer la confiance nécessaire à la croissance économique (Meisel et Ould Aoudia, 2007).

Dans le cadre de ce travail, nous présentons respectivement les degrés de liberté d'entreprendre, d'investir, de financement et enfin le degré de liberté fiscale comme composantes d'une bonne gouvernance.

2.1.4.1. Degré de liberté d'entreprendre

Le degré de liberté d'entreprendre montre à quel niveau les investisseurs sont en mesure de créer une entreprise, d'obtenir des licences et à faire faillite ( http://www.heritage.org/index/download). Il est calculé sur base de dix facteurs regroupés en trois catégories, à savoir : création d'une entreprise, obtention d'une licence et fermeture d'une entreprise. Chacun d'eux traités et convertis à une échelle allant de 0 à 100.

Les procédures à effectuer pour commencer une affaire (Nombre, jours, coût et capital minimum) ; les procédures d'obtention d'une licence (Nombre, jours et coût). Enfin, les procédures pour fermer une affaire (jours, coût et taux de rétablissement). La formule suivante permet de calculer ce degré :

(2.1)Un degré proche de 100 signifie que la liberté pour les entreprises est grande : contraintes législatives ou réglementaires faibles pour démarrer une entreprise, pour obtenir des licences ou pour fermer l'entreprise.

Pour l'ensemble de la période 1995-2012, la RDC enregistre une moyenne annuelle de 47,4. Il s'avère que la liberté d'entreprendre en RDC n'est pas garantie à cause notamment des plusieurs contraintes qui prévalent sur cette économie. Parmi les contraintes nous pouvons citer l'imposition élevée des bénéfices. L'Etat prélève 35% des bénéfices des entreprises. Ce pourcentage est très énorme et décourage les entrepreneurs à entreprendre. C'est en 2000 qu'on enregistre le plus haut niveau du degré de liberté d'entreprendre, soit 55% mais cela est suivi d'une chute drastique. C'est en 2010 qu'on enregistre le plus bas niveau (33,5). Le changement enregistré entre la première et la dernière année est de 30%.

Graphique 2.7 : Evolution du degré de liberté d'entreprendre

2.1.4.2. Degré de liberté d'investir

L'évaluation de la liberté d'investir dans un pays est établie sur base des lois et procédures mises en place pour encourager l'investissement étranger. La préoccupation majeure de cette mesure est de savoir s'il y a une différence de traitement des investisseurs nationaux et étrangers ? Existe-t-il des restrictions d'accès aux devises étrangères, aux transferts de capitaux et aux investissements étrangers dans certains secteurs ? (Fondation héritage, 2012).

Il y a sept éléments ci-après qui entrent dans le calcul du degré de liberté d'investir : le traitement national d'investissements étrangers, le code d'investissement étranger, la restriction à la propriété terrienne, la restriction d'investissements sectoriel des exportations sans compensation juste, la liberté de commander les devises et du contrôle de capital.

Un degré proche de 100% signifie que les investissements peuvent être faits avec peu de limites.

Pour l'ensemble de la période 1995-2012, la RDC enregistre une moyenne annuelle de 22%. Ceci signifie qu'il y a trop de restrictions à l'investissement en RDC. Le territoire congolais n'est pas doté d'infrastructures susceptibles d'attirer les investisseurs tant privés qu'étrangers. Or ce sont les investissements qui peuvent relever le niveau du revenu des habitants et donc permettre aux ménages d'accéder à un bien-être supérieur à travers l'épargne qui va résulter de la hausse de revenu comme on peut le voir à travers le schéma ci-après qui illustre le cercle vertueux de l'épargne.

Epargne

Revenu par hab

Revenu national

Production

Investissements

Investissements

Production

Revenu national

Revenu par hab

Investissements

Production

Revenu national

Investissements

Production

Revenu national

Investissements

Production

Investissements

Production

Investissements

Investissements

Investissements

Revenu par hab

Revenu national

Production

Investissements

Accroître les investissements a comme effet à court terme d'augmenter la production des entreprises et donc de toute la nation. C'est cette production qui crée le revenu national et donc permet l'augmentation du revenu par tête via la fonction de redistribution. L'augmentation du revenu des habitants permet l'augmentation de l'épargne et donc de quoi financer à nouveau les investissements des entreprises via le crédit par les intermédiaires financiers. Ce circuit permet de sortir notre économie du gouffre dont il est enfui ce jour.

C'est en 2009 qu'on a enregistré le plus haut niveau soit 30% et c'est en 2000 qu'on a enregistré le plus bas niveau 10%. Le changement enregistré entre la première et la dernière année est de 33%.

Graphique 2.8. Evolution du degré de liberté d'investir

2.1.4.3. Degré de liberté fiscale

Cet indicateur mesure la pression fiscale dans un pays. Pour cela, il prend en compte à la fois le taux maximum d'impôt sur le revenu (par individu et par entreprise) et la part des recettes fiscales dans le PIB (Fondation héritage, 2012).

Les données pour chaque facteur sont converties en une échelle allant de 0 à 100 à l'aide de l'équation suivante :

(2.2)

Où ireprésente le pays et j le facteur (sur base d'une échelle de 0 à 100) dans le pays i et est un paramètre.

Un degré proche de 100% signifie que le fardeau fiscal est faible : les individus et les entreprises ont peu d'impôts à payer.

Pour l'ensemble de la période 1995-2012, la RDC enregistre une moyenne annuelle de 61,7%. Il ressort de ces chiffres que la RDC fait quelques efforts pour réduire les tracasseries fiscales. Mais l'idéal est que ce taux soit très proche de 100%. Il est donc nécessaire que l'Etat continue son action sur la baisse de l'impôt notamment l'impôt sur le bénéfice qui à ce jour reste très élevé. Car d'après Keynes « la baisse des impôts stimule l'économie ». C'est en 2010 qu'on enregistre le plus haut niveau 74% et c'est en 1995 qu'on enregistre le plus bas niveau 50,9%. Le changement enregistré entre la première et la dernière année est de 42%.

Graphique 2.9 : Evolution du degré de liberté fiscale.

2.1.4.4. Degré de liberté financière

Le degré de liberté financière évalue le niveau d'intervention des autorités publiques au niveau du système bancaire et financier. Il est une mesure d'efficacité d'opérations bancaires aussi bien qu'une mesure d'indépendance et d'interférence du gouvernement dans le secteur financier (Fondation héritage, 2012).

Il y a cinq facteurs qui permettent le calcul du degré de liberté financière. Il s'agit de l'ampleur du règlement des services financiers par le gouvernement, le degré d'intervention de l'Etat aux banques et autres sociétés financières, l'ampleur du développement du marché financier, l'influence du gouvernement sur l'affectation du crédit et la franchise à la concurrence étrangère.

Un degré proche de 100% signifie que le gouvernement intervient peu dans le domaine financier. L'indépendance de la Banque Centrale est donc étendue. Le gouvernement se limite alors à assurer le respect des contrats ou à prévenir la fraude. Cette indépendance ne se décrète pas, ou plus précisément, l'indépendance et la crédibilité d'une Banque Centrale ne sont pas uniquement une affaire des statuts, elles se construisent et sont largement déterminées par l'existence d'un environnement favorable (Mishkin, 2010).

Pour l'ensemble de la période 1995-2012, on enregistre une moyenne annuelle de 22%. En d'autres termes, la Banque Centrale du Congo n'est pas indépendante du pouvoir public. C'est en 1998 qu'on enregistre le plus haut niveau, 30% ; et c'est en 2000 qu'on enregistre le plus bas niveau 10%. Le changement enregistré entre la première et la dernière année est de 33%.

Graphique 2.10. Evolution du degré de liberté financière

2.1.3. TAUX D'INFLATION (en logarithme)

La lecture du graphique ci-dessous nous renseigne que les années 90 ont été caractérisées par l'hyperinflation. L'inflation est faible seulement en 1998. L'hyperinflation a atteint quatre chiffres en 1994 avec un taux annuel de l'ordre de 9797%. Cette situation provient du financement de déficits budgétaires par la planche à billets. En effet, à la fin des années 80, on assiste à une chute drastique de la production du cuivre suite à la vétusté des équipements. Celle-ci a occasionné une baisse importante des recettes de l'Etat puisque la Gécamines contribuait à près de 70% au budget de l'Etat congolais. En conséquence, le budget de l'Etat a accusé d'importants déficits qui furent financés par la planche à billets étant donné que le gouvernement avait peu de possibilités pour s'endetter aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur du pays. Ce n'est qu'à partir de la décennie 2000, qu'on assiste à une baisse du taux d'inflation.

Le graphique ci-dessous montre l'évolution du taux d'inflation de 1964 à 2010.

Graphique 2.11. Evolution du taux d'inflation (en logarithme)

L'hyperinflation avait entraîné une forte instabilité macroéconomique entrainant la faillite de plusieurs entreprises notamment celles du secteur privé. D'abord les entreprises avaient réalisé d'énormes pertes du fait que toutes n'avaient pas pu intégrer la dépréciation monétaire dans leurs coûts de revient, notamment les anticipations d'inflation future, ce qui entraîna une érosion monétaire.

Ensuite, l'hyperinflation avait eu pour conséquence d'exacerber les contraintes de financement des entreprises, car ces entreprises ont eu du mal à constituer des ressources pour s'autofinancer puisque la valeur monétaire s'érode au jour le jour. Cette érosion monétaire a entraîné la dollarisation de l'économie car les agents économiques n'avaient plus confiance en la monnaie nationale.

En définitive, l'environnement économique dans lequel évoluent les agents économiques en RDC n'est pas stable. Un tel environnement n'est pas favorable à l'épargne car les épargnants ont besoin d'être rassurés que leurs épargnes sont protégées. Dans ces conditions on ne peut pas booster l'économie nationale. Il faudra donc l'assainir en vue d'espérer une forte mobilisation de l'épargne intérieure et donc trouver de quoi financer l'économie congolaise.

2.2. ENVIRONNEMENT FINANCIER

L'analyse de l'environnement financier est importante parce qu'elle permet de voir dans quelle mesure les agents économiques épargnent. Cette épargne est dirigée dans le secteur financier formel, dans le secteur financier informel ou dans le secteur financier semi formel. Nous commençons par présenter le secteur financier formel et informel congolais et analyser ensuite les différents indicateurs.

2.2.1. PRESENTATION DU SYSTEME FINANCIER

2.2.1.1. Système financier formel

Les banques sont le principal type d'établissements financiers du secteur formel engagé dans la mobilisation de l'épargne en Afrique (CNUCED, 2007). En RDC, ces banques sont généralement concentrées dans les grandes agglomérations et il y a peu d'agences dans les zones rurales.

Le système bancaire congolais est demeuré embryonnaire avant et après l'accession du pays à l'indépendance. Depuis 2007, le nombre ne cesse d'augmenter avec le volume de leurs dépôts, portefeuille crédits et guichets pour atteindre aujourd'hui 23 banques. (MUZITO, 2010). La liste de ces banques en 2010 reprenant pour chacune le siège social et les agences ou succursales est représentée en annexe n°2.

Le secteur financier formel ne mobilise pas une grande épargne à cause du seuil minimum élevé fixé pour les dépôts, du temps nécessaires pour effectuer les opérations et de la lourdeur de l'administration. En outre, la plupart de ces banques se concentrent dans la ville province de Kinshasa et possèdent des succursales dans quelques grandes villes comme Beni, Butembo, Matadi, Lubumbashi, Likasi, Kasumbalesa, Fungurume, etc.

En outre, l'environnement financier de la RDC ne permet pas de mobiliser l'épargne des ruraux et semi-ruraux et pourtant ces derniers représentent 64,8% de la population totale de la RDC en 2010.

Développer le système financier par l'atteinte de toutes les couches de la population s'avère indispensable pour mobiliser l'épargne en milieu rural et semi-rural et, donc, relever l'épargne nationale. C'est dans ce milieu rural et semi-rural que le système financier informel et semi-formel prend de l'ampleur.

2.2.1.2. Secteur de micro finance

Dans ce secteur, le seuil de dépôt est faible, et tourne au tour de 500 francscongolais et permet de remédier au problème de parrainage des clients que pose le secteur financier formel. En vue de mieux mobiliser l'épargne dans ce secteur, les institutions de micro finance ont adopté une stratégie porte à porte, fonctionnant sous forme de gardes fonds en vue de réduire la distance entre l'épargnant et la caisse d'épargne.

Le secteur de micro finance est spécialisé dans la fourniture des services aux ménages et aux petites entreprises qui n'ont pas accès aux services du secteur formel. La micro finance a notamment pour rôle de réduire la pauvreté (LELART, 2006).

Les organismes de micro finance se protègent en partie contre les risques en recourant aux interlocuteurs et aux méthodes du secteur financier informel, par exemple, en utilisant le mécanisme du crédit collectif. (CNUCED, 2007). Elle met les personnes non plus en face d'individu mais plutôt en face d'une institution. Parmi les institutions de micro finance, on peut citer les caisses d'épargne et de crédit.

2.2.1.3. Système financier informel

Le concept de finance informelle renvoie à des pratiques d'épargne et de crédit qui ne sont pas obligées de respecter un cadre ou un schéma fixe.

Le secteur financier informel offre un large éventail d'instruments d'épargne qui va de la simple collecte des dépôts jusqu'à d'importants groupements ou clubs d'épargne autogérés. On classe dans ce secteur le phénomène de « garde fonds » et les tontines. A la différence du secteur de micro finance, dans ce secteur les relations entre les débiteurs et les créanciers sont des relations personnelles. Non seulement ils se connaissent, le plus souvent, mais les opérations financières qu'ils font ensemble ne sont pas simplement liées à leurs activités économiques, elles sont encastrées dans leurs relations sociales (Lelart, 2005).

2.2.1.3.1. Gardes fonds

Les habitants d'un quartier peuvent se décider de mettre leur argent en sécurité auprès d'une personne en qu'ils ont confiance. Cette personne s'engage à restituer ces versements à une date ultérieure convenue d'avance ou encore à la demande de l'épargnant. Elle ne verse pas d'intérêt sur ces dépôts, et elle n'est pas rémunérée pour le service de sécurité qu'elle rend.

2.2.1.3.2. Tontiniers ou banquiers ambulants

Ici, les versements sont identiques, effectués d'une manière régulière et les épargnants sont remboursés en totalité à une date connue d'avance. Le collecteur de l'épargne remet souvent à chacun de ses clients une carte établie à son nom, précisant son adresse et contenant autant de cases que de versements prévus.

A chaque versement, il signe.A l'échéance, normalement si toutes les cases sont remplies, le tontinier rembourse à ses clients les versements effectués diminués d'une case qu'il garde pour lui et qui est la rémunération du service de sécurité qu'il a rendu à chacun.

2.2.2. ANALYSE DES QUELQUES INDICATEURS FINANCIERS

Dans cette section, il est question d'analyser l'évolution des trois indicateurs financiers. Il s'agit du ratio M2/PIB, du taux d'intérêt et du taux d'épargne.

2.2.2.1. Ratio M2/PIB

Le M2 est un agrégat monétaire qui regroupe les moyens de paiements utilisables dans une économie(M1) et les placements à vue effectués sur livrets à taux réglementé (Mishkin, 2010).Le ratio M2/PIB permet de mesurer le poids du secteur financier congolais dans lequel évoluent les agents économiques.

L'observation du graphique ci-dessous montre que le secteur financier congolais est sous développé. En effet, le ratio M2/PIB est resté faible durant la période 1960 à 2010, il est généralement en dessous de 20%, sauf en 1983 et 1984 où il atteint respectivement 25,80% et 20,83%. Dans les pays où le système financier est assez développé, ce ratio dépasse 50% et atteint parfois 100%.

Graphique 2.11. Evolution du ratio M2/PIB

Plusieurs facteurs sont à la base du sous développement du secteur financier en RDC, parmi lesquels on peut citer : les politiques de contrôle monétaire direct et l'instabilité macroéconomique.

2.2.2.2. Taux d'intérêt

Les taux d'intérêt sont demeurés très faibles, ceci pour permettre notamment à l'Etat de se financer au moindre coût. En outre, face à l'hyperinflation, il a été difficile de voir s'ajuster régulièrement les taux d'intérêt nominaux au niveau de celle-ci.

Graphique 2.12. Evolution du taux d'intérêt

Le graphique ci-dessus montre que le taux d'intérêt est resté relativement stable pendant la période 1964-1977. De 1979 à 1993 nous constatons une augmentation tendancielle avec une moyenne de 26.2%. De 1994 à 2004 on assiste à des taux nominaux très élevés qui atteignent 238% en 1996 avec une moyenne de 88.091%.

Malgré le niveau relativement élevé des taux nominaux, ceux-ci restent largement en dessous des taux d'inflation. Les taux d'intérêts réels sont restés négatifs pendant toute la période 1986-2004 ; ce qui entraîne la désintermédiation financière et les intermédiaires ont travaillé à perte. C'est la répression financière (NSONIZENO, 2009).

2.2.2.3. Taux d'épargne

Le taux d'épargne national est le ratio de l'épargne nationale sur le produit intérieur brut.

La lecture du graphique ci-dessous montre que le taux d'épargne est très faible en RDC. Il était négatif en 1998 à cause probablement de la guerre qui a sévit dans le pays.

Graphique 2.13. Evolution du taux d'épargne

Nous constatons que de 1960 à 1990 le taux d'épargne fluctue au tour de 11.11% du PIB. Entre 1990 et 1993, on assiste à une baisse du taux d'épargne, de 9.35% à 3.98% du PIB, en passant par un taux très bas de l'ordre de 1.83% du PIB en 1991. Entre 1994 et 1996, on observe des taux d'épargne se situant au dessus de 10%, le taux le plus élevé étant de 27.54% en 1996. Enfin, de 1997 à 2009, on constate un faible taux d'épargne, celui-ci fluctue autour de 5,75% du PIB.

Le taux d'épargne moyen est de l'ordre de 9,67% du PIB entre 1960 et 2009 avec un écart type de 5,49. Le taux d'épargne le plus élevé est atteint en 1996 avec un pourcentage de 27,54. Et le bas record est de -1% et 0,64% réalisés respectivement en 1998 et en 2006. Cette situation peut-être expliquée notamment par la guerre qu'a connue le pays en 1998 et par l'organisation des élections de 2006.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette faible mobilisation de l'épargne en RDC, parmi lesquels nous pouvons citer la répression financière dont nous venons de parler précédemment. En effet, puisque les taux d'intérêts créditeurs ne permettent pas de se prémunir contre l'inflation. Celle-ci érode la valeur de l'épargne en monnaie nationale déposée auprès des intermédiaires financiers. Pour faire face à cette situation, la banque centrale a fini par autoriser l'ouverture des comptes d'épargne libellés en dollars.

Une autre cause de l'insuffisance d'épargne est la faiblesse des revenus des agents économiques qui ne permettent même pas de subvenir à leurs besoins existentiels. Le seuil minimum fixé par les banques et le dualisme financier, c'est-à-dire la coexistence du secteur financier formel ou semi formel et le secteur financier informel peuvent également justifier cette faible mobilisation de l'épargne.

Dans ces conditions, l'offre de crédit ne peut être que faible et par conséquent le niveau de la production. Car c'est par le crédit que les entreprises financent le plus souvent leurs équipements et donc accroissent la capacité de production.

Nous présentons dans le tableau (2.2) ci-après le taux d'épargne de la RDC et de quelques pays émergents.

Tableau n°2.2 : Taux d'épargne de la RDC et de quelques pays émergents en 1970-2009.

PAYS

INDE

CHINE

RSA

SINGAPOUR

COREE DU SUD

RDC

Moyenne

22,22

38,23

23,88

41,94

30,23

9,66

Minimum

15,41

27,16

17,24

19,34

14,93

-1

Maximum

34,13

52,65

37,89

53,34

38,52

27,54

écart type

4,85

6,76

5,60

8,79

6,42

5,44

Source : Banque Mondiale.

Le taux d'épargne détermine la vitesse de croissance du stock du capital productif (Krugman et Obstfeld, 2006). En RDC, Le taux d'épargne est très faible comparativement aux pays émergents, soit une moyenne de 9,66% du PIB avec un écart type de 5,44%. Le taux d'épargne le plus élevé est de l'ordre de 27,54% du PIB réalisé en 1996. Alors que Singapour a une moyenne de 41,94% et un écart type de 8,79. Il est suivi par la Chine qui enregistre une moyenne de 38,23% du PIB avec un écart type de 6,77% du PIB. Ces deux pays ont un taux d'épargne maximum supérieur à 50% du PIB, soit 53% pour Singapour et 52,65 % pour la Chine. Ce qui montre une forte préférence pour le futur dans ces deux pays.

Graphique n°2.14. Taux d'épargne de la RDC comparé à celui de quelques pays émergents

-10

0

10

20

30

40

50

60

1970

1975

1980

1985

1990

1995

2000

2005

I

N

D

E

C

H

I

N

E

R

S

A

S

I

N

G

A

P

O

U

R

C

O

R

EE

DU SUD

R

D

C

La Corée du Sud vient juste après la Chine avec un taux d'épargne moyen de 30,23% du PIB avec un écart type de l'ordre de 6,42% du PIB, un taux d'épargne maximum de 38,52% du PIB et un minimum de 14,93. La République Sud Africaine a une moyenne de 23,88% du PIB avec un écart type de 5,6% du PIB, un taux d'épargne maximum de l'ordre de 37,89% du PIB et a réalisé le taux le plus faible de l'ordre de 17,24% du PIB. Enfin, vient l'Inde avec une moyenne de 22,22% du PIB et un écart type de 4,85% du PIB. Le taux le plus élevé de l'Inde est de l'ordre de 34,13% du PIB avec un minimum de 15,41% du PIB.

Les taux d'épargne minimum de chaque pays émergent est supérieur à la moyenne de la RDC pour la période 1970 à 2009. La RDC a donc une forte préférence pour le présent. Il faudra donc que l'Etat congolais prenne des mesures incitatives pour qu'un plus grand nombre des ménages arrive à épargner. Cette faiblesse de l'épargne montre que les congolais vivent au jour le jour.

Chapitre troisième. DETERMINANTS DE L'EPARGNE ET EFFETS SUR LE BIEN-ETRE DES MENAGES RURAUX

Ce chapitre analyse la relation entre l'épargne et le bien-être de la population en utilisant deux approches : macro économétrique d'abord et micro économétrique ensuite pour les ménages des cités semi-rurales de Mbanza-Ngungu et Kisantu. Enfin, il sera question de présenter quelques politiques macro et microéconomiques de protection de l'épargne en vue de relever l'épargne et le bien-être des ménages ruraux. Mais avant, nous commençons par présenter les travaux empiriques qui ont examiné les déterminants de l'épargne et son incidence sur le bien-être des ménages.

3.1. BREVE REVUE DE LA LITTERATURE

Nous ne pouvons pas prétendre recenser toutes les études menées en République Démocratique du Congo. Mais nous présentons quelques résultats au regard des éléments en notre possession.Nous présentons d'abord la revue de la littérature dans le reste du monde et ensuite sera présentée la revue de la littérature en RDC.

3.1.1. REVUE DE LA LITTERATURE DANS LE RESTE DU MONDE

En faisant une régression sur les différentes caractéristiques des ménages au Québec, Véronique Fournier et François Vaillancourt (2011) ont découvert que le revenu disponible du ménage, le fait d'être propriétaire d'un logement, le fait que le revenu du ménage ne provienne que d'un seul travailleur, le fait de compter au moins un travailleur à temps partiel, le nombre d'enfants de 0 à 17 ans et les assurances détenues par les ménages sont des facteurs déterminants l'épargne des ménages au Canada.

Une autre étude réalisée par Pierre Gouëdard et François Vaillancourt(2011) au CANADA, utilisant le modèle de Feldstein et Horioka5(*), ils ont trouvé qu'il n'y avait pas de corrélation entre l'épargne et l'investissement. L'intérêt d'une relation entre épargne et investissement réside dans une certaine mesure, dans l'opportunité offerte au gouvernement de stimuler l'investissement via des politiques publiques agissant sur l'épargne.

Au Maroc, dans le souci de comprendre le comportement d'épargne des ménages en fonction de la zone de résidence et quelques facteurs socioéconomiques, Najat et alii, (2008) ont abouti aux résultats suivants : le taux d'inflation, le taux d'intérêt, la population urbaine et rurale et le taux de croissance de la population urbaine ont une influence significative sur le niveau d'épargne. Le comportement d'épargne dans le cadre de la commune rurale apparaît moins significatif que dans la commune urbaine.

Au Burkina Faso, l'évaluation économétrique des déterminants du volume de l'épargne des ménages a révélé que les taux d'épargne dans les caisses populaires de Ouagadougou sont plus motivés par la hausse du revenu. De même pour l'hypothèse de cycle de vie, l'âge détermine significativement le comportement de Burkinabé face à l'épargne (Ouedraogo, 2008).

En Australie, l'étude réalisée par Thorne et Cropp en (2009) a révélé que le taux de croissance du revenu, les termes de l'échange, le taux d'intérêt réel et le taux d'imposition sont les principaux déterminants de l'épargne des ménages.

Au Japon, l'accroissement de la population vieillissante qui a un comportement de désépargne et la baisse du taux d'intérêt créditeur sont les variables qui expliquent significativement la baisse du taux d'épargne (Noriko et Satoshi, 2008)

En Estonie, le revenu a un impact positif sur la décision d'épargne des ménages, alors que la possession des biens durables et l'accès aux liquidités ont un impact négatif. Les propriétaires ont une propension à épargner supérieure à celle des locataires (Kulikov et alii, 2007).

Dans une étude sur les déterminants de l'épargne des ménages en Chine utilisant les données en panel, Yuji et Wan (2006) ont trouvé que le taux de croissance du revenu, le taux d'intérêt réel et le taux d'inflation impactent sur le niveau d'épargne.

Au Pakistan, le revenu, le taux de croissance économique et le taux d'intérêt réel ont un impact significatif et positif sur l'épargne de ménages, alors que le taux d'inflation exerce un impact négatif (Moshin et alii, 2006).

Chandra et Long, (2003) ont quant à eux découvert que le taux de croissance du revenu et le taux d'intérêt directeur ont un impact significatif sur la décision d'épargne des ménages.

En Philipines le revenu, l'éducation, le taux d'inflation, la croissance démographique sont des variables qui affectent significativement l'épargne des ménages (Barsales et Mapa, 2003).

3.1.2. REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUE DANS LE CAS DE LA RDC

En République Démocratique du Congo, dans une étude sur le comportement de l'épargne en RDC, Mansesa (2010) a spécifié et estimé un modèle linéaire général a révélé que le revenu par habitant, le taux d'intérêt nominal et le taux de change sont les principaux déterminants de l'épargne en RDC. Le taux d'inflation et le taux de croissance du PIB ne sont pas significatifs. Une autre étude réalisée à la même année par Kinsala G (2010), montre que le revenu mensuel et la taille des ménages n'était pas significativement des déterminants de l'épargne des ménages dans la cité de Mbanza-ngungu. Ceci peut s'expliquer notamment à cause de la non prise en compte du caractère transitoire du revenu des ménages de ladite cité. Ce résultat est contraire à celui obtenu par Mansesa G, (2007) qui a montré que le revenu des ménages influençait significativement la décision d'épargner. Outre le revenu, la décision d'épargne des ménages était également influencée par le sexe du chef de ménage, avec un effet positif pour les hommes, et le niveau d'instruction du chef de ménage.

Mpuninu (2011) dans son étude sur « l'épargne des ménages dans la cité de Mbanza-Ngungu » a trouvé que le sexe (masculin), le revenu et la thésaurisation (influence négative) déterminent l'épargne des ménages de ladite cité. Nous pouvons citer aussi dans cette perspective KIMBALA (Kimbala A, 2011) qui a trouvé que le revenu permanent expliquait en grande partie le comportement d'épargne des ménages dans la cité de Mbanza-Ngugnu. Une autre étude tablant sur l'épargne de ménages cette fois-ci dans la ville de Matadi a montré que la propension marginale à épargner est de 22,51% et cette épargne est essentiellement préventive (Mbo, 2011).

3.2. ANALYSE MACRO ECONOMETRIQUE DE L'EPARGNE

3.2.1. METHODE D'ANALYSE

3.2.1.1.Présentation du modèle économétrique

Nous allons procéder par une analyse économétrique des déterminants de l'épargne en RDC. Cette analyse est basée sur le modèle suivant :

(3.1)

Où les âi sont des paramètres à estimer (i=0 à 6), S est le taux d'épargne, INF est le taux d'inflation, ESPR représente l'espérance de vie à la naissance, BC est le solde de la balance commerciale, CRED est le volume des crédits à l'économie, PIBH représente le PIB par habitant, INT désigne le taux d'intérêt et åt c'est le terme erreur. Ce modèle est inspiré principalement de l'étude de Najat (2008). Dans le cadre de notre travail, nous utilisons l'espérance de vie à la naissance en lieu et place des variables démographiques (croissance de la population rurale et croissance de la population urbaine) et du taux de croissance du solde de la balance commerciale en lieu et place des termes de l'échange.

ü Variable dépendante (S)

Le taux d'épargne est un facteur important dans l'explication du développement de beaucoup de pays, notamment des pays d'Asie de l'Est comme la Chine, Singapour, l'Inde,... En effet, l'épargne finance l'investissement, celui-ci à son tour permet d'accroître la production et de générer des revenus. La hausse des revenus améliore le bien-être collectif et engendre le développement.

Il est donc important d'avoir une bonne politique de mobilisation de l'épargne pour améliorer la situation socio-économique du pays. Une forte propension à épargner est un indicateur de croissance et donc du développement. L'épargne véhicule l'image de sagesse mais aussi celle des sacrifices nécessaires à la poursuite, sur le long terme, du processus de création des richesses (Longatte et Vanhove, 2001).

ü Variables explicatives

L'inflation affecte l'épargne par différents canaux. Les ménages, anticipant une hausse des prix, sont incités à réduire leur épargne par un effet de substitution de la consommation présente à la consommation future (épargne). L'effet revenu lié à la hausse des prix joue en sens inverse (Najat, 2008). Lorsque les taux d'intérêt nominaux sont rigides, l'inflation entraîne une diminution du taux d'intérêt réel et donc une baisse de l'épargne. L'inflation traduit également l'instabilité et l'incertitude macroéconomiques. Dans ce cas, son effet sur le taux d'épargne peut être positif ou négatif.

L'impact de l'espérance de vie à la naissance sur le taux d'épargne dépend en grande partie d'effets de cycle de vie sur le comportement des ménages. Si les consommateurs agissent conformément aux hypothèses du modèle de cycle de vie, une baisse significative du taux d'épargne peut résulter du fait qu'en général la population congolaise n'atteint pas l'âge de la retraite. Le modèle de Modigliani, Ando et Brumberg distingue trois âges de la vie que sont la jeunesse, l'âge adulte et la vieillesse. L'épargne est importante pendant l'âge adulte, l'âge auquel l'individu a encore de la force de travailler. En RDC, cet âge est compris entre 18ans et 65 ans (l'âge d'aller à la retraite). Si l'espérance de vie est compris dans cet intervalle, celle-ci aura un impact négatif sur le taux d'épargne, car après la mort il n'ya plus de travail et donc du revenu pouvant financer l'épargne.

Les importations d'un pays sont égales à ses exportations lorsque les dépenses sont égales aux revenus. Cet équilibre est rarement atteint. Les déséquilibres commerciaux entraînent une redistribution du revenu entre pays et peuvent être sources de tensions lorsqu'ils atteignent durablement des niveaux importants (Krugman et Obstefld, 2006). Ainsi, le solde positif de la balance commerciale s'interprète comme étant une entrée de ressource dans le pays. Cette dernière va alimenter l'économie et donc relever l'épargne nationale. Le signe attendu peut être positif ou négatif.

Faire des crédits et consommer créent de l'activité, du revenu et de l'épargne. Voila ce que disait le célèbre économiste anglais John Maynard Keynes (1936). Le crédit suscite trois tendances que sont : le volume de la production qui tend à augmenter à travers l'accroissement de la capacité productive des entreprises ; la valeur de la production marginale tend à croître (circonstance qui accompagne nécessairement l'augmentation de la production lorsque les rendements sont croissants) ; le montant nominal de l'unité de salaire qui tend à s'élever (effet qui accompagne souvent l'amélioration de l'emploi) et la répartition du revenu réel entre les divers groupes d'individus qui peut s'en trouver modifiée. Le signe attendu est donc positif.

Le produit intérieur brut par habitant exerce un effet positif sur l'épargne. Suivant Keynes, le revenu des agents économiques est le principal déterminant de l'épargne. Lorsque le revenu augmente, le taux d'épargne augmente également.

Le taux d'intérêt, d'après les néoclassiques, a un effet significatif sur l'épargne. Lorsque celui-ci est élevé, l'agent économique sera incité à épargner puisque épargner lui permet d'accroître ses revenus dans le futur.

3.2.1.2. Sources des données

Les données utilisées dans cette partie proviennent de la Banque Centrale du Congo (RDC) et de la Banque Mondiale et concernent la période allant de 1970-2008. Le choix de cette période peut se justifier par le souci d'avoir des séries temporelles qui ont une même base en vue de rendre possible les estimations économétriques.

3.2.1.3. Etude de la stationnarité des variables

Nous utilisons le test de racine unitaire de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) car il permet non seulement d'étudier la stationnarité mais aussi de détecter le type de non stationnarité au cas où la variable n'est pas stationnaire. Cette étude est faite au moyen du modèle suivant :

(3.2)

En ce qui concerne nos variables, nous les avons préalablement transformées en logarithme (sauf pour la balance commerciale qui est resté en croissance) puis étudier la stationnarité. L'utilisation du test ADF montre que l'espérance de vie à la naissance et la balance commerciale sont stationnaires à niveau ; le taux d'épargne, le taux d'intérêt, le taux d'inflation et le crédit sont stationnaires en différence première et enfin, le PIH par habitant est stationnaire en différence seconde.

Ce résultat nous pousse à tester la cointégration en utilisant l'approche de Johansen6(*) et estimer un modèle à correction d'erreur en une étape de Hendry (modèle I) et introduire la variable dummy (modèle II).

3.2.2. RESULTATS DE L'ESTIMATION ET INTERPRETATION

3.2.2.1. Présentation des résultats

Tableau n° 3.1. Résultats de l'estimation (1970-2008)

Variables

Modèle I

Modèle II

Coefficients de court terme

Taux d'inflation

-0,100340

-0,059519

-1,259777

-0,909972

Balance commerciale

0,026483

0,015025

1,572635

1,439344

Crédit domestique

0,022022

-0,101158

0,155204

-1,160741

PIB par Habitant

1,566020

1,596551

0,745273

1,283956

Espérance de vie à la naissance

-46,78102

-40,87276**

-1,712612

-2,488866

Taux d'intérêt

0,020781

0,065223

0,168331

0,856154

Force de rappel

-0,670678***

-0,823563***

Coefficients de long terme

Taux d'inflation

-0,004422

-0,050951

-0,055130

-1,055940

Balance commerciale

-0,000700

0,010490

-0,038407

0,942459

Crédit domestique

-0,142402

-0,101920

-0,777197

-0,936544

PIB par Habitant

0,811569**

0,963237***

2,152891

4,235014

Espérance de vie à la naissance

47,41514*

44,45694**

1,782511

2,838669

Taux d'intérêt

-0,065266

-0,067047

-0,432969

-0,627362

D76

D91

 

-0,731111**

 

-1,349178***

D96

 

1,451955***

R2

0,61

0,89

R2 corrigé

0,34

0,78

DW

2,54

1,91

F_STAT

2,29**

7,95***

Nombre d'observation

33

33

Notes : - les écart-types sont colorés ;

* : coefficient significatif à 10% ;

** : coefficient significatif à 5% ;

*** : coefficient significatif à 1% et

3.2.2.2. Interprétation des résultats

a. Résultats du modèle à correction d'erreurI

Dans ce modèle, le coefficient de détermination est de l'ordre de 0,61. Ceci veut dire que les variables explicatives permettent d'expliquer 61% les variations du taux d'épargne en RDC.En outre, le coefficient de correction d'erreur est négatif (-0,670678) et significativement différent de zéro au seuil de 1%. Il existe donc un mécanisme à correction d'erreur, c'est-à-dire à long terme les déséquilibres entre le taux d'épargne et les variables explicatives se compensent de sorte que l'évolution de leurs séries est similaire. La probabilité rattachée à la statistique de Breusch-Godfrey (0,015) est inférieur à 5%, ce qui permet d'affirmer que l'hypothèse d'indépendance des erreurs est violée. En d'autres termes, il y a auto corrélation des erreurs. Ceci nous pousse à intégrer dans le modèle les variables muettes en 1976, 1991 et en 1996 en vue de stabiliser le modèle.

b. Résultats du modèle avec les variables dummy.

Dans ce modèle, le coefficient de détermination est de l'ordre de 0,89 et le coefficient de détermination corrigé est de 0,78. La statistique de Durbin Watson est de l'ordre de 1,91 et la probabilité rattachée à la statistique de Breusch-Godfrey (0,197), nous disons que l'hypothèse d'auto corrélation des erreurs n'est pas violée.

Pour s'assurer de l'absence d'hétéroscédasticité, nous avons fait recours au test de White. Le choix de ce test se justifie par le fait qu'il ne spécifie pas la (les) variable(s) « source » de l'hétéroscédasticité. Ce test a été appuyé par le test de Arch. L'analyse des résultats de ces deux tests montre que la variance de la perturbation est constante c'est-à-dire E(utut-1)=variance.

Le test de Jarque Bera a permis d'étudier l'hypothèse de normalité des résidus. La probabilité critique rattachée à la statistique de Jarque Bera est supérieur au seuil de significativité, nous concluons que les résidus sont normalement et indépendamment distribués. Ce modèle est bien spécifié car les deux probabilités rattachées au test de Ramsey sont supérieures à 5%. Le test de Cusum et de Cusum carré montrent que le modèle à correction d'erreur est structurellement et ponctuellement stable.

Le coefficient de correction d'erreur est négatif (-0,82) et significativement différent de zéro au seuil statistique de 1%. Celui-ci représente la vitesse à laquelle tout déséquilibre entre le niveau désiré et effectif du taux d'épargne est résorbé dans l'année qui suit tout choc. On arrive à ajuster 82% du déséquilibre entre le niveau désiré et effectif du taux d'épargne.

Ainsi, les chocs sur le taux d'épargne se corrigent à 82% par l'effet « feed back ». En d'autres termes, un choc constaté au cours d'une année est entièrement résorbé au bout d'une année et deux mois (1/0,82).

· Elasticité de court terme

A court terme, seul le coefficient de l'espérance de vie à la naissance est significativement différent de zéro au seuil statistique de 5% et est du signe négatif.Ceci traduit une relation négative entre le taux d'épargne et l'espérance de vie à la naissance à court terme. Les statistiques montrent par exemple que la moyenne de l'espérance de vie à la naissance est de 47ans pour la période allant de 1960 à 2008. Les congolais meurent généralement avant d'atteindre l'âge de la retraite, ce qui justifie le signe négatif pour le cas de notre pays la RDC.

Ce résultat montre que les congolais vivent au présent, c'est-à-dire ils ont une forte préférence pour le présent que pour le futur. Ceci peut se traduire par un adage Kongo qui stipule que « mbongo zi sala munu si kudia, ziziamina zi bankaka ». Ceci veut dire que le revenu de mon activité devra être consommé car les autres vont m'enterrer. Pour relever l'épargne dans un tel environnement, il faut impérativement passer par une sensibilisation de la population

Une autre explication peut-être le fait que l'environnement financier congolais n'inspire plus confiance aux ménages. En effet, l'histoire nous renseigne par exemple que certaines institutions ont fait faillite avec l'épargne d'autrui et l'Etat congolais n'a aménagé aucun effort pour redonner la confiance au marché. Ceci a permis aux ménages de développer une certaine aversion vis-à-vis du marché. Les congolais préfèrent épargner en actifs réels (comme la construction des maisons, voitures, éducation des enfants, etc.) plutôt qu'en actif financiers à cause notamment de l'environnement macroéconomique et financier instable et non crédible.

· Elasticités de long terme

A long terme, deux coefficients sont significativement différents de zéro. Il s'agit de l'espérance de vie à la naissance et du PIB par habitant.

Le PIB par habitant exerce un effet positif sur le taux d'épargne à long terme. Suivant Keynes, le revenu des agents économiques est le principal déterminant de l'épargne de sorte que lorsque le revenu augmente, le taux d'épargne augmente également.

L'élasticité de long terme du taux d'épargne par rapport au PIB par habitant est de l'ordre de 0,96. Si le revenu augmente de 10%, alors le taux d'épargne augmente de 9,6%.L'élasticité de long terme du taux d'épargne par rapport à l'espérance de vie à la naissance est de 44,46. Si l'espérance de vie augmente de 10%, le taux d'épargne de la RDC va augmenter de 444,6%.

· Commentaire des résultats

Les résultats obtenus montrent que le taux d'intérêt, le taux d'inflation, le crédit à l'économie, la balance commerciale et le PIB par habitant ne sont pas des déterminants de l'épargne en RDC. A court terme c'est seulement l'espérance de vie à la naissance qui apparaît comme déterminant de l'épargne.

Le revenu par habitant n'explique pas à court terme les variations du taux d'épargne. Ce résultat confirme la théorie de l'épargne dans les pays en développement. Car l'épargne dans les pays en développement est essentiellement une épargne de précaution. A long terme, la croissance du revenu est l'un des éléments qui explique les variations du taux d'épargne.

Les résultats de notre travail confirment la théorie de cycle de vie de Modigliani. D'après cette théorie, le revenu des agents économiques est important pendant l'âge adulte (18 ans à 65 ans). Le revenu permet d'épargner en vue de financer la retraite. Les résultats de notre étude indiquent une relation négative entre le taux d'épargne et l'espérance de vie à la naissance. Ceci est le cas parce que les congolais meurent à 47 ans (il y a environ 18 ans de travaille perdu). Il n'y a pas de travail après la mort et donc du revenu pouvant financer l'épargne. C'est ce qui justifie la relation négative entre le taux d'épargne et l'espérance de vie à court terme. L'autre explication pourrait être le fait que le système financier congolais n'inspire plus confiance aux agents économiques, le poussant à détenir l'épargne en actif réel plutôt qu'en actif financier et d'investir dans l'éducation des enfants. Plus on vit, plus les ménages se créent des alternatives pouvant rendre leur retraite confortable.

A long terme, les résultats de notre étude confirment la théorie du cycle de vie car la relation entre le taux d'épargne et l'espérance de vie à la naissance devient positive. Le ménage qui s'attend à vivre longtemps, va commencer à épargner en vue de préparer sa retraite.

3.3. ANALYSE MICRO ECONOMETRIQUE DE L'EPARGNE : CAS DES CITES SEMI-RURALES DE KISANTU ET DE MBANZA-NGUNGU.

3.3.1. PRESENTATION DE LA POPULATION ENQUETEE

3.3.1.1. Présentation de l'enquête

Notre enquête a porté sur un échantillon de deux cents ménages sélectionnés dans les deux cités, soit un échantillon de cent ménages par cité et ce de manière aléatoire. Elle a été réalisée entre les mois d'avril et de juin 2012.Pour administrer le questionnaire, nous avons opté pour la méthode d'administration indirecte qui signifie que le questionnaire a été rempli par nous-mêmes sur base des informations fournies par les enquêtés.

Nous avons tenu compte de la densité de chaque quartier dans l'attribution de quota des ménages enquêtés par cité. Les quartiers enquêtés sont Noki, Disengomoka, Ngungu, Révolution et Loma pour la cité de Mbanza-Ngungu ; Cité N'selé, Gare, Kintanu et Kinkoka pour la cité de Kisantu. Nous nous sommes servis d'un questionnaire d'enquête comme instrument de collecte des données. Il a été inspiré principalement de l'enquête 1,2,3 ; de l'étude de Mansesa Kiakumba (2007) sur la problématique de l'épargne dans le Bas-Congo et du cahier de recherche EURISCO n°2008-05 sur l'épargne des ménages au Maroc.

Le questionnaire comprend six modules que voici : Caractéristiques du Chef de ménage ; Caractéristiques des ménages ; Conditions de vie et patrimoine du ménage ;Revenu des ménages ;Consommation des ménages et Epargne des ménages.

D'une manière générale, la population enquêtée nous a réservé un accueil favorable et a répondu à nos préoccupations bien qu'une infime partie était réticente envers nous.Pour les uns, plusieurs études ont été faites et qu'ils y ont participé en tant qu'enquêtés mais malheureusement aucun changement n'est visible. D'autres nous ont assimilés à un agent de la Société Nationale Electricité ou de l'Etat.

3.3.1.2. Caractéristiques du chef de ménage

A. Age

Nous présentons dans le tableau ci-contre la répartition de la population enquêtée par âge du chef de ménage.

Tableau n° 3.2: Répartition des enquêtés par âge

Age

Mbanza-Ngungu

Kisantu

Ensemble

Effectifs

Fréquences

Effectifs

fréquences

Effectifs

Fréquences

20-30

31-40

41-50

51-60

61-70

71-80

80-90

12

37

15

23

8

2

2

12,12

37,4

15,15

23,23

8,1

2

2

14

30

17

18

10

6

2

14,4

30,9

17,53

18,56

10,3

6,2

2,06

26

67

32

41

18

8

4

13,3

34,2

16,3

20,9

9,2

4,1

2

Total

99

100

97

100

196

100

Source : Notre enquête.

Il ressort de notre enquête que l'âge moyen du chef de ménage tant à Kisantu qu'à Mbanza-Ngungu est de 46,5 ans avec un écart-type de 15 ans pour Kisantu et 13,2 ans pour la cité de Mbanza-Ngungu. L'âge maximum est respectivement de 85 ans et 89 ans pour Mbanza-Ngungu et Kisantu, alors que l'âge minimum est de 25 ans et 23 ans respectivement pour Mbanza-Ngungu et Kisantu.

Le tableau ci-haut montre que la plupart des ménages aussi bien de Mbanza-Ngungu que de Kisantu sont dirigés par des jeunes dont l'âge varie le plus souvent entre 30 et 40 ans. Il y a peu des ménages qui sont dirigés par un chef dont l'âge est au-delà de 70 ans, soit 6%. Si les ménages agissent suivant la théorie de cycle de vie, on peut s'attendre à un afflux de l'épargne-retraite.

B. Sexe

Nous présentons dans le tableau ci-dessous la répartition de la population enquêtée selon le sexe.

Tableau n° 3.3: Répartition des enquêtés par sexe

Sexe

Mbanza-Ngungu

Kisantu

Ensemble

Effectifs

Effectifs

Effectifs

Fréquences

Masculin

Féminin

85

15

72

28

157

43

78,5%

21,5

Total

100

100

200

100

Source : Notre enquête

Ce tableau montre que 85% des ménages sont dirigés par des hommes à Mbanza-Ngungu et 72% à Kisantu. Dans l'ensemble, 78,5% des ménages sont dirigés par des hommes contre 21,5% dirigés par des femmes.

La direction du ménage par une femme est due généralement par le décès du conjoint comme le montre le tableau ci-dessous. De ce résultat, on peut s'attendre à ce que la décision d'épargner soit influencée par cette répartition, car les hommes ont une propension à épargner supérieure à celle des femmes toutes choses restant égales par ailleurs.

C. Etat matrimonial

Tableau n°3.4. Répartition des enquêtés par état matrimonial

Etat matrimonial

Mbanza-Ngungu

Kisantu

Ensemble

Effectifs

Effectifs

Effectifs

Fréquences

Célibataire

Marié(é)

Divorcé(e)

Veuf(ve)

9

78

7

6

5

69

10

16

14

147

17

22

7

73,5

8,5

11

Total

100

100

200

100

Source : nous-mêmes sur base des données d'enquête

La lecture de ce tableau montre également qu'à Kisantu il y a plus de ménages monoparentaux. Cette situation est due principalement au décès du conjoint (6% à Mbanza-Ngungu contre 16% à Kisantu), au divorce (7% à Mbanza-Ngungu contre 10% à Kisantu) et au célibat (9% à Mbanza-Ngungu contre 5% à Kisantu).

D. Niveau d'instruction

Nous présentons dans le tableau suivant la répartition de la population enquêtée selon le niveau d'instruction.

Tableau n°3.5. : Répartition des enquêtés par Niveau d'instruction

Niveau d'instruction

Mbanza-Ngungu

Kisantu

Ensemble

Effectifs

Fréquences

Effectifs

Fréquences

Effectifs

Fréquences

Sans instruction

Primaire

Secondaire

Graduat

Licence

Post-licence

1

8

65

11

12

2

1,01

8,03

65,66

11,11

12,12

2,02

3

15

68

4

7

0

3,309

15,46

70,1

4,12

7,22

0

4

23

133

15

19

2

2

11,7

67,9

7,7

9,7

1

Total

99

100

97

100

196

100

Source : Notre enquête

La lecture du tableau ci-dessus montre que la majorité de la population enquêtée est lettrée, car 65,7% ont un niveau secondaire à Mbanza-Ngungu contre 70,1% à Kisantu ; 23% ont un niveau supérieur à Mbanza-Ngungu contre 11% à Kisantu. Enfin, ce tableau montre également qu'il y a plus d'illettrés à Kisantu qu'à Mbanza-Ngungu soit 18,7% et 9% respectivement. La proportion des lettrés étant plus élevée, nous pouvons nous attendre à un bon comportement d'épargne d'autant plus qu'il a été démontré que le niveau d'instruction exerce une influence positive sur le comportement d'épargne des ménages.

E. Secteur d'activité principale

Nous présentons dans le tableau suivant la répartition des enquêtés par secteur d'activité.

Tableau n° 3.6 : Répartition des enquêtés par secteur d'activité principale

Activité principale

Mbanza-Ngungu

Kisantu

Ensemble

Effectif

Fréquence

Fréquence

Effectifs

Fréquences

Secteur public

Secteur privé formel

Secteur informel

Inactif ou chômeur

31

9

30

27

32

9,28

30,9

27,8

13

17

20

50

44

26

50

77

22,3

13,2

25,4

39,1

Total

97

100

100

197

100

Source : Notre enquête.

Ce tableau indique que 32% de la population enquêtée de Mbanza-Ngungu évoluent dans la Fonction publique contre 13% à Kisantu ; il y a plus de chômeurs ou inactifs à Kisantu qu'à Mbanza-Ngungu, soit respectivement 50% et 27%. La conséquence de cette situation est le développement des activités informelles qui emploient près de 31% de la population à Mbanza-Ngungu, 20% à Kisantu et 25,4% dans l'ensemble. Dans un tel environnement, le revenu des ménages ne peut satisfaire la quasi-totalité de leurs besoins et par là l'exigence de lissage du revenu, donc de l'épargne. D'où le recours aux activités secondaires comme nous pouvons le voir dans le tableau ci-dessous.

Tableau n°3.7 : Recours aux activités secondaires

Recours aux activités secondaires

Mbanza-Ngungu

Kisantu

Ensemble

Eff.

Fréq.

Eff.

Fréq.

Eff.

Fréq.

OUI

NON

61

32

65,59

34,41

66

23

74,16

25,84

127

55

70

30

Total

93

100

89

100

182

100

Source : Notre enquête

De ce tableau, il ressort que la majorité de la population recourt aux activités secondaires pour faire face à leurs besoins tant à Mbanza-Ngungu qu'à Kisantu soit 65,6% et 74,2% respectivement. Ce sont plus ceux qui ont un niveau d'instruction secondaire qui s'adonnent à ces pratiques soit 70% à Mbanza-Ngungu et 65,63% à Kisantu, comme l'indique le tableau ci-contre.

Tableau n°3.8 : Niveau d'instruction et recours aux activités secondaires

Niveau d'instruction

Mbanza-Ngungu

Activités secondaires

Kisantu

Activités secondaires

Ensemble

OUI

NON

OUI

NON

OUI

NON

Sans instruction

Primaire

Secondaire

Graduat

Licence

Post-licence

1

6

42

4

7

0

0

2

19

5

4

2

1

14

42

3

4

0

2

1

16

1

3

0

2

20

84

7

11

0

2

3

35

6

7

2

Total

60

32

64

23

124

55

Source : notre enquête

Aucun ménage dirigé par un post-licencié n'exerce une activité secondaire. Ceci sans doute à cause du salaire élevé qu'ils touchent toutes choses étant égales par ailleurs.

En outre, il sied de noter que 38,6% de la population de Mbanza-Ngungu pratiquent l'agriculture comme activité secondaire, contre 52,6% à Kisantu ; 25,7% des « ngungois » font le petit commerce (débrouillardise) contre 32,05% de « Kisantois ». Enfin, 24,3% des « ngungois » combinent et l'agriculture et le petit commerce contre 12,82% des « kisantois ».

Parmi ceux qui n'exercent pas d'activités secondaires, 39,3% ne le font pas à cause des contraintes du service à mbanza-ngungu contre 36,4% à Kisantu. 17,9% des « ngungois » ne le font pas car, disent-ils, leur revenu est suffisant contre zéro à Kisantu. En considérant seul cet indicateur, nous pouvons dire que le niveau de vie à Mbanza-Ngungu est élevé par rapport à Kisantu.

3.3.1.3. Caractéristiques du ménage

A. Taille du ménage

Cet indicateur est d'une grande importance, car plus la taille du ménage est grande, plus celui-ci aura besoin d'un niveau de revenu élevé pour faire face à toutes les dépenses liées au ménage.Il ressort de notre enquête que la taille minimale du ménage est d'une personne tant à Mbanza-ngungu qu'à Kisantu et en moyenne il y a 6 personnes et sept personnes par ménage respectivement pour Kisantu et Mbanza-Ngungu.

B. Nombre d'enfants de moins de 18 ans

Les enfants de moins de 18 ans constituent une charge pour les chefs de ménage dans la mesure où ils ne travaillent pas, toutes choses restant égale par ailleurs. Les résultats de notre enquête révèle que la moyenne de cet indicateur est de 3 qu'il s'agisse de Kisantu et de Mbanza-Ngungu avec un écart type de 2, le minimum est de zéro et le maximum et de neuf enfants à Mbanza-Ngungu et 13 enfants à Kisantu.

C. Scolarisation des enfants

Ceci est aussi important car plus les enfants étudient, plus élevée sera la part du revenu du ménage à l'épargne. Les résultats de notre enquête révèlent qu'en moyenne deux enfants sont scolarisés par ménage avec un écart-type de deux enfants et un maximum de sept enfants à Mbanza-Ngungu et neuf enfants à Kisantu.Cette situation paraît inquiétante dans la mesure où sur une moyenne de trois enfants de moins de 18 ans, un ne fréquente pas l'école.

D. Exercice d'une activité créatrice du revenu

L'une des caractéristiques des pays en développement est la pauvreté de leurs populations. Dans une perspective de survie, le revenu du chef de ménage est généralement faible et incapable de résoudre la quasi-totalité des besoins du ménage qu'il dirige. Cet ainsi que les autres membres de ménage notamment les femmes exercent des activités pour compléter le revenu du chef de ménage.

Les résultats de notre étude révèlent que 76% des ménages ont au moins une personne qui exerce une activité créatrice de revenu à Mbanza-Ngungu contre 97% à Kisantu. Ces activités sont les plus souvent la débrouillardise avec une fréquence exprimée à 54% à Mbanza-Ngungu contre 40,3% à Kisantu ; suivi des activités agricoles avec une fréquence de 17,2% à Mbanza-Ngungu contre 32,8% à Kisantu ; 18,8% exercent à la fois les activités agricoles et le petit commerce à Mbanza-Ngungu contre 14,9 à Kisantu. Enfin, seulement une infime partie exerce une activité à temps plein dans une entreprise soit 6,3% à Mbanza-Ngungu contre 6% à Kisantu.

3.3.1.4. Conditions de vie des ménages

Il ressort de notre étude que 84% des maisons sont pavées en ciment gris à Mbanza-Ngungu contre 70% à Kisantu. Dans cette ère de la modernité, il est regrettable de trouver encore dans les milieux semi-ruraux, comme celui de Kisantu et de Mbanza-Ngungu, des maisons sans pavement. Ceci montre qu'il y a encore beaucoup à faire dans notre pays en général et particulièrement dans la province du Bas-Congo.

Il y a 17% des ménages enquêtés qui vivent dans le noir, c'est-à-dire ne sont pas raccordés par la SNEL à Mbanza-Ngungu contre 32% à Kisantu. La plupart des ménages de la cité de Kisantu n'ont pas l'accès facile aux soins de santé soit une fréquence de 75% contre 44,4% à Mbanza-Ngungu, et seulement 13% contre 10% ont un moyen de transport.

Tableau n° 3.9: Disponibilité des équipements ménagers à Mbanza-Ngungu et à Kisantu

Equipements ménagers

Fréquence à Mbanza-Ngungu

Fréquence à Kisantu

Téléphone

Radio

TV

Parabole

DVD

Ordinateur

Réfrigérateur

Cuisinière

Micro-onde

Fer à repasser

Ventilateur

Réchaud

81%

83,5%

92,3%

10,5%

83,7%

18,5%

38,3%

15%

2,5%

70,93%

45,68%

80,9%

70%

57,3%

65,6%

7,29%

40,6%

2,1%

21,9%

8,3%

0

57,3%

30,2%

50%

Source : Notre enquête

Il ressort de ce tableau que le niveau de vie des ménages est supérieur à Mbanza-Ngungu qu'à Kisantu. Seulement 10,5% de la population enquêtée possèdent une antenne parabolique à Mbanza-Ngungu contre 7,3% à Kisantu et seulement 2,5% des ménages « ngungois » contre rien à « Kisantu » disposent d'une micro-onde.

3.3.1.5. Consommation et revenu des ménages

Les dépenses de consommation auxquelles les ménages font généralement face concernent l'alimentation, le logement, l'habillement, la santé, l'éducation, l'eau et l'électricité, le tourisme et la télécommunication. Les dépenses effectuées pour chaque catégorie des biens sont présentées au tableau 3.10 ci-dessous.

Les dépenses d'alimentation occupent une part importante du revenu de la population enquêtée, soit 49% à Mbanza-Ngungu contre 48% à Kisantu et sa moyenne est de l'ordre de 120207 FC avec un écart-type de 74978 FC à Mbanza-Ngungu et de 101665 francs congolais à Kisantu avec un écart-type de 74367 FC. Il y a donc une forte proportion des dépenses alimentaires par rapport à sa moyenne. La population de la cité de Mbanza-Ngungu tout comme de Kisantu est pauvres car en moyenne un ngungoisconsomme seulement 668 francs congolais le jour et 484 francs pour un Kisantois7(*).

Par ailleurs, la plupart des dépenses des ménages dans ces cités sont facilitées par le recours à l'endettement. En effet, le revenu des ménages n'étant pas à la hauteur de leurs dépenses, les ménages de ces cités recourent à l'emprunt afin de lisser leur consommation. Les dettes sont devenues indispensables dans la survie des ménages. Ainsi, dans les conditions de survie à Mbanza-Ngungu et Kisantu, combattre les dettes des ménages peut avoir de répercussions très fâcheuses dans leur bien-être. Les mécanismes de solidarité intra-ménages font que certains ménages sinon tous sont parfois tentés de financer leurs consommations par l'emprunt.

Pendant l'enquête, nous avons observé qu'il y a des ménages qui font recourent aux magasins du coin pour financer leurs consommations journalières. Le niveau moyen d'endettement est de 129028 FC avec un écart-type de 385469 FC à Mbanza-ngungu contre 64168 FC congolais avec un écart-type de 90217 FC à Kisantu, il y a donc une forte dispersion du niveau d'endettement par rapport à sa moyenne. Car le revenu des ménages ne permet pas de nouer les deux bouts du mois comme on peut le voir dans le tableau 3.11.

Tableau 3.10. Dépenses de consommation des ménages par catégorie des biens (en FC)

Catégorie

Mbanza-Ngungu

Kisantu

Obs

Moyenne

Ecart-type

Minimum

Maximum

Obs

Moyenne

Ecart type

Minimum

maximum

Alimentation

Logement

Habillement

Santé

Education

Eau et électricité

Télécommunication

Tourisme et loisir

100

46

70

79

77

92

81

30

120207

21761

15000

11054

23326

7576

29222

18557

74978

13279

25811

10254

16027

6235

5183

14793

15000

7000

1000

500

2000

1500

2000

2000

430000

73600

15000

60000

73400

30500

41400

50000

100

47

72

78

79

99

69

14

101665

18643

8078

8676

21847

6881

27936

16529

74367

16149

9086

10215

29169

7404

36300

9617

6000

2500

500

100

1000

1000

500

3000

450000

69000

50000

70000

182000

47000

180000

36000

Source : notre enquête

Tableau n°3.11 : Répartition des enquêtés selon la suffisance du revenu

Revenu

Suffisant

Mbanza-Ngungu

Kisantu

Ensemble

Effectifs

Fréquences

Fréquences

Effectifs

Fréquences

Oui

Non

22

76

22,45

77,55

17

83

39

159

20

80

Total

98

100

100

198

100

Source : Notre enquête

Dans ce tableau, on peut remarquer que seulement 22,4% des ménages estiment que leurs revenus sont suffisants à Mbanza-Ngungu contre 17% à Kisantu. C'est ce qui pousse les ménages à emprunter ou à recourir aux solutions hors marchés comme le transfert entre ménages, une solidarité pouvant permettre à certains ménages de survivre comme on peut le constater dans le tableau 3.12 ci-dessous.

Tableau n°3.12 : Alternative pour palier l'insuffisance du revenu

Alternatives

Mbanza-Ngungu

Kisantu

Ensemble

Effectifs

Fréquences

Effectifs

Fréquences

Effectifs

Fréquences

Emprunt

Désépargne8(*)

Transfert

Autres

35

16

19

7

45,45

20,78

24,68

9,09

22

1

26

38

25,29

1,15

29,89

43,68

57

17

45

45

34,8

10,4

27,4

27,4

TOTAL

77

100

87

100

164

100

Source : Notre enquête.

Ce tableau révèle que 45,45% des ménages font l'emprunt pour remédier à l'insuffisance du revenu à Mbanza-Ngungu, 25,3% à Kisantu et 35% dans l'ensemble; 24,68% recourent aux transferts pour lisser leurs consommations à Mbanza-Ngungu et 29,9% à Kisantu. Il sied de noter à ce niveau que ces transferts sont principalement dus aux motifs de repaiement parental. Ce motif considère le transfert comme un prêt et non comme une épargne comme le prévoit le motif d'altruisme en ce sens que ce sont plus les enfants qui opèrent les transferts à leurs parents. Ceci se vérifie dans notre société où parmi les mécanismes de préparer la retraite il y a la procréation.

Parmi ceux qui recourent à l'emprunt, il y a 23% à Mbanza-ngungu et 6,41% à Kisantu qui payent des intérêts contre 76,92% et 93,59% qui ne payent pas d'intérêt respectivement à Mbanza-Ngungu et à Kisantu.

Nous remarquons également que 55,56% des ménages ont un accès facile aux soins de santé contre 44,44% à Mbanza-Ngungu et seulement 25% à Kisantu qui ont un accès facile aux soins de santé contre 75%. Il se dégage que le niveau de vie est plus élevé à Mbanza-Ngungu qu'à Kisantu. Parmi ceux qui ont un accès facile aux soins de santé à Kisantu la plupart sont membres de la Mutuelle de santé de Kisantu, en sigle MUSAKIS.

Tableau n°3.13 : Répartition des enquêtés selon l'accès aux soins de santé

Accès

Mbanza-Ngungu

Kisantu

Ensemble

Effectifs

Fréquences

Fréquences

Effectifs

Fréquences

Accès facile

Accès difficile

55

44

55,56

44,44

25

75

80

119

40

60

Total

99

100

100

199

100

Source : Notre enquête

3.3.1.6. Epargne des ménages

3.3.1.6.1. Actifs détenus par les ménages

Les préférences des ménages sont dirigées vers l'épargne en actifs réels, les maisons et terres agricoles, soit une fréquence exprimée à 46,15% à Mbanza-Ngungu et 40,38% à Kisantu ; 21,15% contre 7,69% épargnent en stocks de marchandise à mbanza-ngungu et à Kisantu respectivement, 15,4% contre 3,85% détiennent un cheptel et 11,54% contre 34,62% épargnent en immobilier. Il ressort du tableau 3.15 que seulement 47% dispose d'une épargne en actifs financiers à Mbanza-Ngungu contre 18% à Kisantu.

Tableau n°3.14. : Actifs détenus par les ménages

Actifs détenus par les ménages

Mbanza-Ngungu

Kisantu

Ensemble

Eff.

Fréq.

Eff.

Fréq.

Eff.

Fréq.

Stock marchandise

Cheptel

Maisons

Terres agricoles

Voitures

Maisons et terres agricoles

11

8

6

2

1

24

21,15%

15,38%

11,54%

3,85%

1,92%

46,15%

4

2

18

3

4

21

7,69%

3,85%

34,62%

5,77%

7,69%

40,38%

15

10

24

5

5

45

14,4

9,6

23,1

4,8

4,8

43,3

Total

52

100

52

100

104

100

Source : Notre enquête

3.3.1.6.2. Disposition d'une épargne pour la retraite

Nous présentons dans le tableau 3.15ci-après la répartition de la population enquêtée selon la disposition d'une épargne.

Tableau n°3.15 : Répartition des enquêtés selon la disposition d'une épargne.

Disposition d'une épargne

Mbanza-Ngungu

Kisantu

Ensemble

Eff.

Fréq.

Eff.

Fréq.

Eff.

Fréq.

Oui

Non

47

52

47,47

52,53

18

81

18,18

81,82

65

133

32,8

67,2

Total

99

100

99

100

198

100

Source : Notre enquête.

Il ressort de ce tableau que seulement 47,47% des ménages qui épargnent à Mbanza-Ngungu contre 18,18% à Kisantu, et ils le font principalement dans des coopératives d'épargne et de crédit soit 74,4% à Mbanza-Ngungu contre 100% à Kisantu9(*). Ceci s'explique par le fait que les ménages ruraux vivent au jour le jour, c'est-à-dire le revenu gagné est affecté à la consommation courante et parfois au paiement des dettes pour les consommations antérieures.

Il est regrettable à ce jour de constater que les ménages ruraux de ces deux cités n'épargnent pas pour leur retraite. Il est certes évident, suivant la théorie de cycle de vie, que pendant la période où l'on exerce une activité, les ménages sont censés épargner en vue de s'assurer d'une retraite confortable. Les résultats de notre étude prouvent le contraire. La plupart des ménages ne comptent que sur les enfants comme le montre le tableau 3.16ci-après.

Tableau n°3.16. Répartition des enquêtés selon les dispositions prises pour la retraite

Dispositions préconisées

Mbanza-Ngungu

Kisantu

Ensemble

Effectifs

Fréquences

Effectifs

Fréquences

Effectifs

Fréquences

Enfants

Epargne financière

Epargne en nature

Aucune idée

43

4

13

25

50,59

4,71

15,29

29,41

38

5

15

40

38,78

5,1

15,31

40,8

81

9

28

65

44,3

4,9

15,3

35,5

TOTAL

85

100

98

100

183

100

Source : Notre enquête

Le tableau indique que 44,3% préparent leur retraite en investissant dans le capital humain des enfants. Les études ont montré que plus l'enfant a un niveau d'instruction élevé, plus élevé est aussi le montant de transfert opéré pour soutenir ses parents (Lillard et Willis (1997). Dans cette perspective, les transferts que les parents opèrent au profit des enfants sont considérés comme une épargne. Ceci constitue un danger dans la mesure où l'enfant peut ou ne pas rembourser cette somme contractée auprès des parents. Si c'est le cas, les parents risquent de ne pas avoir une retraite confortable.

Il sied de signaler à ce stade que la SONAS, l'INSS ou la Fonction publique ne font pas correctement leur travail. Pendant l'enquête par exemple, nous avons constaté qu'un huissier retraité de la Fonction publique ne touche que 588 FC par mois pendant la retraite.

En outre, ce que l'INSS paye aux retraités soit 17500FC en moyenne par mois est de loin insuffisant par rapport aux besoins existentiels des retraités sachant que le loyer aujourd'hui tourne autour de 50 dollars américains (soit 46000 FC) pour une maison de deux chambres plus salon pour ne prendre que cet exemple.

Si l'employé est retraité avant 65ans, celui-ci devra attendre jusqu'à ce qu'il atteigne 65 ans pour pouvoir bénéficier de cette somme. Ce qui est grave encore est que si l'employé est licencié par l'entreprise, il perd automatiquement toutes ses cotisations.

La faiblesse du montant d'allocation retraite en RDC produit deux phénomènes. Premièrement il y a l'obligation de continuer à travailler après la retraite. C'est pourquoi, à l'époque (jusqu'avant l'an 2000), la plupart des retraités devenaient automatiquement des sentinelles10(*). Aujourd'hui ce travail est offert par des sociétés de gardiennages qui emploient les jeunes ; ce qui poussent les retraités à migrer dans le secteur de l'agriculture communément appelé « nsengo ». Deuxièmement il y a l'accroissement du taux de mortalité après 60 ans. Car il suffit d'annoncer à un employé la date de sa retraite pour voir se développer certaines maladies, notamment la tension artérielle qui le plus souvent est occasionnée par des inquiétudes, des soucis, etc. parce qu'on perd les différents avantages qu'offre le service.

L'infime partie de ceux qui épargnent le font pour faire face aux dépenses imprévues, soit 49,1% à Mbanza-Ngungu contre 66,67% à Kisantu, comme on peut le voir dans le tableau 3.17 ci-dessous.

Tableau n°3.17 : Répartition des enquêtés selon le motif d'épargne

Motif d'épargne

des ménages

Mbanza-Ngungu

Kisantu

Ensemble

Eff.

Fréq.

Eff.

Fréq.

Eff.

Fréq.

Précaution

Accumuler le capital

Retraite

Acheter les biens durables

Bénéficier du taux d'intérêt

27

9

12

6

1

49,09

16,36

21,82

10,91

1,82

10

2

1

2

66,67

13,33

6,67

13,33

37

11

13

8

1

52,9

15,7

18,6

11,4

1,4

Total

55

100

15

100

70

100

Source : Notre enquête

Les résultats de l'enquête sont conformes à la théorie de l'épargne dans les pays en développement. Comme l'a confirmé Deaton, les ménages dans les pays en développement épargnent essentiellement pour se prémunir contre les aléas du futur.

3.3.1.6.3. Epargne du secteur informel

La plupart des ménages ne font confiance pour leur épargne ni au secteur formel encore moins au secteur informel. La réticence vis-à-vis du secteur formel provient probablement des expériences négatives du passé. Ici nous pouvons citer l'exemple de la Banque zaïroise du commerce extérieur qui a fait faillite avec l'épargne de certains ménages. Un autre cas est celui des microcrédits vers les années 2000, qui après avoir récolté des sommes considérables ont disparu, instaurant ainsi une forte méfiance dans le chef des épargnants. Il ressort donc de tous ces éléments que l'Etat congolais ne protège pas les épargnants, et pourtant c'est l'épargne qui permet aux entreprises d'accroître leurs capacités productives via l'intermédiation financière.

Le niveau d'épargne moyen à Mbanza-Ngungu est de 531.635 FC avec un écart-type de 1.102.678 FC, ce qui traduit une forte dispersion de la variable épargne des ménages autour de sa moyenne. Ceci est le cas tout simplement parce que le niveau de vie varie d'un ménage à l'autre. Le niveau d'épargne maximum est de 5.888.000 FC et c'est généralement l'épargne des entrepreneurs et de nouveaux retraités. Par contre, le niveau d'épargne moyen à Kisantu est de l'ordre de 359671 FC avec un écart-type de 447.495,8 FC. De même pour la cité de Kisantu, il y a une forte dispersion de la variable épargne autour de sa moyenne. Le niveau d'épargne maximum est de l'ordre de 1.380.000 FC.

Les résultats de notre étude montrent également que la population n'est pas favorable au secteur financier informel comme les gardes fonds et les tontines. Il y a seulement 21,11% de la population qui sont membres des tontines à Mbanza-Ngungu contre 13,27% à Kisantu. Et seulement 16,3% à Mbanza-Ngungu contre 9% à Kisantu font garder leurs épargnes auprès de « Buakisa carte 11(*)».

L'aversion vis-à-vis du secteur financier informel résulte du fait que nombreux ont été victime des détournements et n'ont jamais été indemnisés. Les enquêtés ont dit être fatigués des escrocs et préfèrent garder eux-mêmes leur argent soit 69,23% à Mbanza-Ngungu contre 44% à Kisantu.

La mentalité de la population à l'égard de l'épargne ne permet donc pas de générer des ressources nécessaires à l'investissement. Ceci confirme la relation négative à court terme entre l'espérance de vie à la naissance et le taux d'épargne en RDC.

3.3.2. IMPACT DE L'EPARGNE SUR LE BIEN-ETRE DES MENAGES RURAUX

Dans cette sous section, il est question de cerner l'impact de l'épargne sur le bien-être des ménages. Pour y parvenir, nous allons utiliser la méthode d'évaluation d'impact en prenant le revenu des ménages comme variable pouvant mettre en évidence cet impact. L'échantillon d'intérêt est composé des ménages qui épargnent (auprès d'une institution bancaire ou de micro finance) et l'échantillon contrôle regroupe les ménages qui n'épargnent pas. Nous commençons par analyser le lien entre la décision d'épargner et les différentes caractéristiques du ménage.

3.3.2.1. Relation entre épargne et caractéristiques du ménage

La relation entre l'épargne et les caractéristiques du ménage est cernée en utilisant le modèle Probit. Le choix de ce modèle résulte du caractère discret de la variable dépendante.Ce modèle est basé sur la relation suivante :

(3.3)

ü Variable dépendante (S)

La hausse des revenus améliore le bien-être individuel, collectif et engendre le développement.Elle est une variable binaire puisqu'elle prend deux modalités :1 : si le ménage épargne et 0 : si le ménage n'épargne pas.

ü Variables explicatives

Le niveau d'instruction (INSTR) a une incidence sur l'épargne, cela se justifie dans la mesure où ce sont les plus instruits qui sont plus informés de l'existence des instruments d'épargne attractifs et aussi qui cherchent parfois à accumuler du capital pour des investissements productifs. Elle est aussi une variable binaire en ce sens qu'elle prend comme valeur : 1 : si le chef de ménage est sans instruction ou a le niveau primaire ou secondaire et 0 : si le Chef de ménage a le niveau post secondaire.

Le sexe (SEXE) exerce une influence sur la décision d'épargner. Les hommes ont une propension à épargner supérieure à celle des femmes. Ainsi, il apparaît que les revenus des femmes servent avant tout à faire face aux dépenses courantes du ménage. Le sexe est également une variable binaire qui prend la valeur : 1 : si le Chef du ménage est du sexe masculin et 0 : si le Chef du ménage est du sexe féminin.

La scolarisation des enfants exerce également une influence sur la décision d'épargner. Le ménage qui veut assurer le lendemain meilleur pour ses enfants se verra obliger d'épargner une part substantielle de son revenu pour faire face aux exigences de scolarité des enfants. Elle est une variable quantitative.

Les activités secondaires constituent une des sources de l'épargne dans les pays en développement. Suivant la théorie du revenu permanent, la principale source de l'épargne des ménages c'est le revenu tiré des activités autres que son activité principale. Elle prend la valeur 1 lorsque le chef de ménage exerce une activité secondaire et 0 dans le cas contraire.

Les effets de l'âge sur le revenu dépendent essentiellement de la théorie du cycle de vie. Dans le souci de lisser sa consommation, l'agent économique s'adonne à l'épargne pendant l'âge adulte en vue de financer sa consommation de demain (pendant la retraite).

Enfin, la taille des ménages influe également sur l'épargne. En effet, lorsque celle-ci augmente, la part allouée à l'épargne diminue puisque le ménage doit trouver suffisamment de revenu pouvant lui permettre de faire face aux besoins du ménage.

3.3.2.1.3. Méthode d'estimation

L'estimation de ce modèle est faite par la méthode de maximum de vraisemblance. Elle est basée sur l'idée selon laquelle lorsqu'on est en présence des plusieurs valeurs différentes pour un paramètre, on choisit la valeur avec laquelle, le modèle génère avec plus de probabilité l'échantillon observé (Carricano, Poujol et Bertrandias, 2010).

3.3.2.1.4. Présentation et interprétation des résultats.

Nous présentons dans le tableau ci-après les résultats de l'estimation.

Tableau n°18 : Résultats de l'estimation

Variables

Modèle

SEXE

INSTR

ENFSCO

ACTS

AGE

TAILLE

0,092

(0,95)

-0,393***

(-3,58)

0,0056

(0,23)

0,217***

(2,77)

-0,006**

(-2,17)

-0,0001

(-0,02)

PseudoR²

0,112

Wald chi2

21,91***

H-L

160,09**

Obs.

168

Note : - ** Coefficient significatif à 5%

- *** Coefficient significatif à 1%

- Les écart-types sont entre parenthèses

L'estimation du modèle Probit par la méthode de Maximum de vraisemblance montre que, le niveau d'instruction, les activités secondaires et l'âge du chef des ménages sont les principaux facteurs déterminants la décision d'épargner. Le nombre d'enfants à l'école et la taille ne sont pas significatifs.

Le premier coefficient significatif est celui rattaché à la variable Niveau d'instruction et son coefficient est négatif. Ainsi, nous disons que le niveau d'instruction exerce une influence positive sur l'épargne de ménages. Au regard de ce résultat, nous acceptons l'hypothèse selon laquelle ce sont les plus instruits qui épargnent. Une augmentation du niveau d'instruction entraine un accroissement de compte d'épargne toute chose restant égale par ailleurs.

Le deuxième coefficient significatif est celui del'Activité secondaire du chef de ménage et son coefficient est positif. La multiplication des activités secondaires a comme effet l'augmentation du niveau d'épargne du ménage. Ceci confirme la théorie du revenu permanent modifiée.

Enfin, le dernier coefficient significatif est celui de l'Age du chef de ménage et son coefficient est négatif. Ainsi, lorsque l'âge du chef de ménage augmente, l'épargne diminue. Ceci est conforme à la théorie du cycle de vie de Modigliani, qui stipule que pendant la vieillesse le ménage désépargne, c'est-à-dire il transforme les résultats de son épargne en consommation.

La décision d'épargner ne dépend pas de la taille du ménage, du nombre d'enfants à l'école et du sexe du chef de ménage. La non significativité de ces variables pourrait s'expliquer par le fait que la taille du ménage et la scolarisation des enfants constituent un poids pour le ménage à faible revenu d'une part et la décision d'épargner préoccupe tout le ménage qu'il soit dirigé par un homme ou par une femme d'autre part.

Le modèle estimé est bon, les coefficients sont globalement significatifs au seuil de 1% comme l'indique le test du rapport de vraisemblance (wald) et la statistique de Hosmer et Lemeshow. Au seuil de 5%, le tableau de prédiction en annexe montre que pour les ménages qui épargnent (s=1), 13 cas sur 21 ont été bien prédits et pour les ménages qui n'épargnent pas (s=0), 106 cas sur 147 ont été bien prédits. Le taux de prédiction du modèle est de 70,83%

3.3.2.2. Relation entre épargne et bien-être du ménage.

3.3.2.2.1. Mesure du bien-être

Certains économistes néoclassiques ont préconisé des critères pour déterminer si un changement introduit dans l'économie est socialement préférable à la situation du statuquo (Dzaka, 2009). Dans le cadre de ce travail, nous retenons la définition de Kaldor, Hicks et Scitovski.Pour Kaldor (1940), la situation A est socialement préférable à la situation B si ceux qui ont avantage à la situation A peuvent compenser financièrement les pertes de ceux qui ont avantage à la situation B.Pour Hicks (1939), la situation A est socialement préférable à la situation B, si ceux qui n'ont pas avantage à la situation A ne peuvent pas convaincre ceux qui y trouvent intérêt à renoncer au passage de B à A. Enfin, l'état A est meilleur à B, si ceux qui y gagnent peuvent convaincre les perdants d'accepter le changement et si en même temps, les perdants ne peuvent pas convaincre les gagnants à renoncer au changement (Scitovski, 1941).

La critique majeure à ces critères est qu'ils se limitent à comparer les satisfactions individuelles par la capacité relative à payer des divers individus, laquelle capacité dépend de la répartition existante des revenus.Le débat sur le bien-être est toujours vivace. Cette permanence du débat vient d'une caractéristique essentielle de la notion de bien-être : celui-ci est par essence relatif (Boidin, 2006). C'est donc un concept de nature intrinsèquement subjective, dans le sens où il appartient au sujet et à lui-seul de le définir et de l'apprécier (Thirion, 2008).

D'une manière générale, le bien-être peut être apprécié ou mesuré en termes d'utilité qui elle même est perçue comme étant un état mental tel que le bonheur, le plaisir ou la satisfaction du désir procuré à une personne (ménage) par la consommation ou la possession de biens et services. Dans le cadre de ce travail, nous allons utiliser le revenu des ménages pour mesurer le bien-être des ménages.

3.3.2.2.2. Présentation de la méthodologie

La méthode d'impact consiste à évaluer l'impact en comparant les résultats des participants à un contrefactuel. Cet impact représente précisément les changements opérés dans les conditions de vie des bénéficiaires tels que perçus au moment de l'évaluation (Fougère, 2010).

A. Notations et Hypothèses

L'accès au programme (i.e. au traitement) est représenté par une variable aléatoire T, qui vaut 1 si l'individu accède au programme, 0 sinon. L'efficacité du programme est mesurée par deux variables latentes de résultat, notées Y1et Y0 selon que l'individu reçoit le traitement (T=1) ou non (T=0)

Ces variables correspondent aux résultats potentiels du programme. Elles ne sont jamais simultanément observées pour un même individu. Pour un individu traité, Y1 est observée tandis que Y0 est inconnue. Dans ce cas, la variable Y0 correspond au résultat qui aurait été réalisé si l'individu n'avait pas été traité (contrefactuel). Pour un individu non traité, on observe au contraire Y0, tandis que Y1 est inconnue.

En combinant ces éléments, nous aurons :

Y: la valeur de Y pour les traités (ici les épargnants)

Y: la valeur de Y pour les non traités (les non épargnants).

L'impact est mesuré en faisant la différence entre YT et YC.

· Les effets moyens sont :

Pour les épargnants nous aurons : E(G/T=1) c'est-à-dire le revenu moyen au sein des épargnants ;

Pour les non épargnants l'effet moyen sera E(G/T=0).

Pour la population, nous aurons :

ATE12(*)=E(G/T=1).Pr(T=1)+E(G/T=0).Pr(T=0). (3.4)

Il sied de noter à ce niveau qu'aucun de ces effets ne peut-être directement calculés. Pour contourner le problème, on conditionne ces effets par les caractéristiques des individus.

Soit x : ensemble des caractéristiques des individus. Alors,

ATE(x)=E(G/x) (3.5)

TT(x)13(*)=E(G/x,T=1)(3.6)

TU(x)=E(G/x,T=0)14(*) (3.7)

On peut représenter les équations (3.6) et (3.7) par des équations de régression ci-après :

(3.8)

On suppose que x est exogène et est non corrélé avec le terme d'erreur.

B. Méthodes d'estimation

Il y a plusieurs méthodes pouvant permettre d'appliquer l'analyse de l'évaluation d'impact. Parmi ces méthodes figurent les méthodes expérimentales ou la randomisation, les méthodes quasi-expérimentales et les méthodes non expérimentales. Pour le cadre de ce travail, nous présentons en quelques mots la méthode expérimentale car c'est celle-ci que nous avons utilisé pour mesurer l'effet de l'épargne sur le bien-être des ménages.

Le choix de cette méthode se justifie par sa robustesse consistant à comparer deux groupes d'une même population ciblée l'un participant (épargnant) et l'autre ne participant pas (n'ayant pas de compte d'épargne).

On tire au hasard un échantillon où l'on observe les deux parties. Les deux groupes doivent être plus ou moins identiques, éligibles et désireuses de participer.Il sied de signaler ici qu'il y a deux formes de Randomisation que sont la randomisation pure (se déroule en deux phases, d'abord on tire un échantillon au hasard représentatif de la population cible et ensuite on divise l'échantillon en deux groupes) et la randomisation partielle. L'utilisation de la Randomisation pure a été appliquée dans le cadre de ce travail.

C. Résultats de l'estimation

Dans un premier temps, nous avons utilisé la méthode de différence simple pour apprécier l'effet de l'épargne sur le bien-être des ménages, ensuite, la régression combinée nous a permis d'appuyer les résultats. La technique utilisée pour la régression combinée est celle des moindres carrés ordinaires.

C.1. Estimation par la méthode de comparaison des moyennes des revenus.

Tableau n°3.19 : Différence simple des moyennes de revenus

Groupe

Obs.

Moyenne

Ecart-type

Intervalle de confiance (95%)

Non épargnants

Epargnants

96

52

107376,9

157963,5

9444,861

17096,88

886226,45-126127,3

123640-192286,9

Combiné

148

125150,5

8774,555

107810-142491,1

Différence

 

-50586,59

17961,55

-86084,81 - -15088,36

L'impact est mesuré en faisant la différence entre la moyenne des non épargnants et celle des épargnants.

Ho : diff=0 : il n'y a pas des différences entre les deux groupes

Ha : diff?0 : il y a différence entre les deux groupes.

Etant donné que la statistique t de student est de l'ordre de -2,8164 à laquelle est rattachée une probabilité critique de 0,0055 inférieure à 1%, nous rejetons l'hypothèse nulle. Il y a donc différence des revenus entre les épargnants et les non épargnants et l'impact de l'épargne est de l'ordre de 50586,59 Francs Congolais équivalent à 55 dollars américains.

Ce résultat est conforme à la pensée néoclassique selon laquelle les ménages épargnent pour gagner des revenus dans le futur sous forme d'intérêt. La décision d'épargner protège les ménages ruraux de l'érosion monétaire, en ce sens que l'épargne rémunérée permet de limiter les effets de la répression financière qui caractérise l'économie de la RDC.

C.2. Estimation par la méthode de régression combinée.

Dans cette régression, nous utilisons le revenu comme variable dépendante et la décision d'épargner comme variable pouvant cerner l'impact sur le bien-être (ATE). A côté de la décision d'épargner, nous ajoutons le sexe, l'âge, le niveau d'endettement du ménage (emprun) et les activités secondaires (Acts) pour conditionner les résultats.

Tableau n° 3.20: Résultat de l'estimation de la régression combinée

Variables

Modèle I

Constante

8,554937***

1,4985

ATE

0,412783**

0,1924

SEXE

0,614199**

0,260188

AGE

0,412858

0,355620

EMPRUN

0,064598

0,052035

ACTS

-0,1025501

0,204829

R2

0,15

DW

1,75

F_STAT

3,1257**

OBSERVATION

95

Notes : - les écart-types sont colorés ;

* : coefficient significatif à 10% ;

** : coefficient significatif à 5% ;

*** : coefficient significatif à 1% et

C.4. Interprétation des résultats

L'estimation de l'équation nous donne une statistique de Fisher de l'ordre de 3,13 avec une probabilité critique de 1,2% inférieure à 5%, ce qui permet de dire que les coefficients estimés sont conjointement significatifs. Le test de Breusch-Godfrey montre qu'il ya absence d'auto-corrélation des erreurs car la probabilité critique qui est de l'ordre de 51,6% est supérieur à 5% et le test white a permis de conclure que la variance des erreurs est constante entre individu, en d'autres termes il y a homoscédasticité (cfr annexe). En outre, les erreurs sont normalement et indépendamment distribuées car la probabilité rattachée à la statistique Jarque Bera (36,5%) est supérieur au seuil de signification, et les deux probabilités du test de Ramsey sont également supérieures au seuil de 5%. Ces éléments permettent de conclure que le modèle estimé est bon, puisque les hypothèses de moindre carré ordinaire ont été minutieusement respectées.

Dans ce modèle, l'impact de l'épargne sur le bien-être est significatif à 5% et son coefficient est positif. Ceci permet de dire que le fait d'épargner améliore significativement le bien-être des ménages. A côté de l'effet de l'épargne sur le revenu, nous avons la constante qui est également significative. Ceci représente le revenu autonome, c'est-à-dire à l'absence des variables créatrices du revenu, il y a toujours un minimum permettant de combler les besoins existentiels des ménages notamment avec la production agricole qui est difficile à évaluer dans ces milieux. Autre coefficient significatif est celui du sexe du chef de ménage et son coefficient est positif. Ceci permet de conclure que les hommes ont un revenu supérieur à celui des femmes.

L'âge du chef des ménages, le niveau d'endettement et le fait d'exercer une activité secondaire ne permettent pas d'expliquer le revenu des ménages car leurs coefficients ne sont pas significativement différent de zéro.

3.4. POLITIQUES EN FAVEUR DE L'EPARGNE

Il sied de noter que l'objectif premier de la politique de l'épargne est le bien-être des ménages dans une perspective de cycle de vie et l'accroissement de la capacité de production (Garnier et Thesmar, 2009). Ainsi l'intervention de l'Etat dans ce secteur doit viser à protéger les épargnants afin de les inciter davantage à épargner. Cette politique aura deux effets que sont : le bien-être des ménages dans une perspective de cycle de vie et l'accroissement de la capacité productive des entreprises locales qui auront un marché local large pouvant financer leurs investissements.

Le financement de l'économie doit présenter clairement l'objectif des politiques de l'épargne, qu'il s'agisse d'inciter les agents à épargner ou bien d'orienter cette épargne vers les besoins prioritaires (Financement des petites et moyennes entreprises, des investissements immobilier, ...) et productifs, c'est ce que Jérôme Glachant (2009) appelle « la quantité et la qualité de l'épargne » domestique.

3.4.1. QUANTITE DE L'EPARGNE ET OPTIMISATION DU BIEN-ETRE DES MENAGES DANS UNE PERSPECTIVE DE LONG TERME.

L'Etat se voit obligé d'inciter les agents à épargner, ce en vue d'améliorer sensiblement leur bien-être futur. Cette politique que nous qualifions de « pro-épargne » aura comme effet d'augmenter les capacités de financement des entreprises, qui créent la richesse, et par là s'en suivra une augmentation du revenu des ménages toutes choses égales par ailleurs.

Pour y parvenir, l'Etat doit chercher à stabiliser l'environnement économique dans lequel évoluent les épargnants, en évitant notamment la répression financière via une bonne politique de stabilité des prix. L'analyse du solde de la balance commerciale montre que cette dernière est déficitaire, alors qu'un solde positif suppose une rentrée des capitaux dans le pays et donc une augmentation des revenus des agents. Il faudra donc développer ce secteur notamment par la diversification des produits à exporter, par l'exportation des produits transformés à forte valeur ajoutée.

L'Etat doit chercher le développement du secteur privé en offrant un cadre idéal pour ce dernier. Nous avons vu dans le cadre de ce travail que les degrés de liberté d'entreprendre, d'investir, fiscale et financière ne sont pas susceptibles de promouvoir la relance économique. Redonner la confiance aux agents en punissant tout comportement contraire à l'esprit d'épargne des agents. Lorsque le revenu des agents économiques sera élevé, il va en résulter, toutes choses égales par ailleurs, une espérance de vie à la naissance élevée, car en ce jour les congolais ne vivent pas longtemps. L'accroissement du revenu va produire comme effet, l'amélioration de la santé ce qui va allonger l'espérance de vie à la naissance, ce qui d'après Bloom, David et Canning (2000) conduit à un accroissement de l'épargne nécessaire pour couvrir les besoins des ménages au delà de l'âge de la retraite.

Une bonne politique de sensibilisation financière des agents est également indispensable. Il faudra donc, pour l'Etat d'améliorer les conditions de vie des enseignants qui sont chargés d'éduquer les congolais. Car il a été démontré que plus on étudie, plus élevé sera le niveau du revenu pouvant permettre la satisfaction des besoins des ménages toutes choses égales par ailleurs. Dans des pays développés, le système d'épargne retraite fonctionne de telle sorte que les plus jeunes financent les plus vieux c'est-à-dire les retraités. Nous préconisons à ce stade la libéralisation de ce secteur pour que les congolais choisissent eux-mêmes l'institution pouvant assurer son bien-être futur. Dans ce contexte de privatisation et de libéralisation de ce secteur, l'Institut national de sécurité sociale et la société nationale d'assurance se verront obligé de devenir compétitive et chercheront même d'autres solutions comme la fructification de l'épargne des membres, ce qui pourra avoir de l'impact très significatif sur le bien-être des ménages surtout pendant la retraite. Dans un tel environnement, le rôle de l'Etat serait alors de réguler le marché.

Pour permettre l'afflux de l'épargne, nous préconisons au secteur financier bancaire un instrument qu'est «le compte d'épargne-retraite ». Avec ce compte, les ménages devront épargner chaque mois un montant équivalant à la cotisation sociale que perçoive l'institut national de sécurité sociale. Au taux de 24% l'an par exemple appliqué à la Caisse générale d'épargne du Congo et si nous retenons 10000 francs congolais comme cotisation mensuelle, ce ménage atteindra une épargne équivalente à 623.280.563,9 Francs congolais après trente ans. Si nous retenons 10 dollars américains, ce ménage aura 623.280,56 dollars américains.

Pendant la retraite, l'agent pourra investir même la moitié de sa fortune en achetant notamment des maisons, en investissant dans l'élevage, l'agriculture, ...et placer en compte bloqué le résidu. Le ménage va s'en sortir même avec des intérêts.Ce procédé fera en sorte que le niveau d'épargne soit élevé en vue de garantir le bien-être futur des ménages et permettre d'accroitre les capacités locales de financement de notre économie au lieu de continuer à dépendre de l'extérieur.

Il est certes évident que les gens vont se poser la question de savoir avec quel revenu ce ménage devra-t-il constituer cette épargne ? A cette question nous disons que ce sera toujours avec son petit revenu. Le ménage ne réclame pas si l'on soustrait de son revenu une telle somme comme une épargne forcée et placée à l'INSS par exemple. A quoi bon de tout consommer aujourd'hui et de ne rien consommer demain ? 

3.4.2. QUALITE DE L'EPARGNE

Le système financier congolais n'inspire pas confiance aux agents, il faudra donc commencer par le crédibiliser afin que la stratégie proposée ci-haut soit une réussite. Cette politique peut passer par une bonne gestion macroéconomique du pays. En d'autres termes, assainir l'environnement économique, développer l'esprit d'entreprendre tout en réduisant certaines tracasseries administratives, fiscales et financières enfin que les banques trouvent des débouchées pour la quantité d'épargne résultant de la stratégie exposée ci-haut.

D'autres problèmes que rencontrent les agents économiques dans le milieu rural est la baisse des activités agricoles. Les habitants dans le milieu rural vivent essentiellement de l'agriculture. Il faudra donc que l'épargne soit affectée à des activités agricoles notamment pour l'achat des tracteurs, des intrants agricoles et même à financer la recherche dans ce domaine (en renforçant par exemple les activités de l'Institut nationale de recherche agricole), ceci pour améliorer la productivité dans ce secteur tout en améliorant la différence entre le prix aux producteurs et le prix aux consommateurs.

Lorsque le secteur agricole sera développé, il en résultera le développement du secteur manufacturier et par la suite du secteur de service (notamment du secteur de transport) tout en réhabilitant les routes des dessertes agricoles. Le développement du secteur de service, permettra le développement économique de notre pays.

En outre, la RDC ou mieux le secteur agricole congolais n'échappe pas au réchauffement climatique, ce dernier entame le bien-être des ménages surtout dans le domaine agricole. D'après les actes du Colloque annuel d'épargne sans frontière tenu le 21 mars 2012 à Paris, sur « le financement de la lutte contre le changement climatique : un enjeu pour les pays en développement », le changement climatique est la cause de 300.000 morts par an, affecte sérieusement 325 millions de personnes et engendre 125 millions de dollars des pertes économiques par an dans le monde.

Dans ces conditions, nous préconisons également l'affectation de l'épargne dans des projets qui auront un impact positifs sur l'environnement. Pour que ceci soit un succès, il faudra donc créer une institution pouvant contrôler les activités des ménages afin de ne plus tomber sur des activités qui ont des effets négatifs sur l'environnement comme la fabrication de braise.

Ces politiques peuvent-être résumées par le schéma ci-contre :

Epargne

Développement du secteur agricole

Financement du changement climatique

Développement du secteur manufacturier

Développement du secteur de service

Développement économique

Epargne

Développement du secteur agricole

Financement du changement climatique

Développement du secteur manufacturier

Développement du secteur de service

Développement économique

Epargne

Développement du secteur agricole

Financement du changement climatique

Développement du secteur manufacturier

Développement du secteur de service

Développement économique

Epargne

Développement du secteur agricole

Financement du changement climatique

Développement du secteur manufacturier

Développement du secteur de service

Développement économique

Epargne

Développement du secteur agricole

Financement du changement climatique

Développement du secteur manufacturier

Développement du secteur de service

Développement économique

Epargne

Développement du secteur agricole

Financement du changement climatique

Développement du secteur manufacturier

Développement du secteur de service

Développement économique

Epargne

Développement du secteur agricole

Financement du changement climatique

Développement du secteur manufacturier

Développement du secteur de service

Développement économique

Schéma n°3.1. : Stratégies d'amélioration du bien-être des ménages ruraux.

Source : nous-mêmes sur base de nos recommandations

Ce schéma montre l'importance majeure de l'épargne dans le processus de développement. Or, dans le contexte congolais, les banques ont une certaine réticence vis-à-vis du secteur agricole qui pourtant est un moteur de la croissance économique. Pour palier cet inconvénient, nous préconisons l'instauration des mutualités agricoles qui vont travailler en synergie avec le pouvoir public et les banques (agricoles) en vue de redonner une certaine confiance à ce secteur. A ce niveau, le rôle de l'Etat serait la coordination de cette politique agricole en vue d'atteindre les résultats escomptés.

CONCLUSION GENERALE

Ce travail avait pour objectif d'identifier les facteurs qui déterminent l'épargne des ménages dans les cités semi-rurales de Mbanza-Ngungu et Kisantu. Pour atteindre notre objectif, nous avons fait recours à deux analyses, l'une microéconomique et l'autre macroéconomique.

En ce qui concerne l'analyse macroéconomique, nous avons estimé un modèle à correction d'erreur comprenant le taux d'épargne comme variable dépendante. Les données qui ont servi à l'estimation du modèle proviennent de la BCC et de la Banque Mondiale. Les résultats de nos estimations macro économétriques ont permis d'identifier les déterminants de l'épargne en RDC. Il s'agit de l'espérance de vie à la naissance et du revenu par habitant.

Dans l'approche microéconomique, nous avons utilisé un modèle à choix discret ayant comme variable dépendante la disposition d'une épargne. L'estimation de ce modèle a conduit aux résultats selon lesquels le niveau d'instruction, l'âge et le fait d'exercer une activité secondaire sont les principaux déterminants de l'épargne dans le milieu semi-rural de Mbanza-Ngungu et Kisantu.

Nous avons également utilisé dans l'approche microéconomique la méthode d'évaluation d'impact en utilisant les épargnants comme échantillon d'intérêt et les non épargnants comme échantillon de contrôle. Le revenu nous a permis de cerner le bien-être des ménages en ce sens que l'on a considéré l'accroissement de revenu comme facteur pouvant expliquer l'amélioration du bien-être des ménages. Dans cette approche, nous sommes parvenus aux résultats selon lesquels l'épargne influence significativement le revenu des ménages.

Ainsi, nous confirmons les hypothèses selon lesquelles le PIB par habitant et l'espérance de vie à la naissance sont des facteurs déterminants de l'épargne en RDC du point vue macroéconomique ; le sexe, le niveau d'instruction, l'âge et le fait d'exercer une activité secondaire déterminent l'épargne des ménages ruraux. Nous infirmons les hypothèses selon lesquelles, la balance commerciale, le taux d'inflation le crédit à l'économie et le taux d'intérêt déterminent les variations du taux d'épargnent au niveau macroéconomique d'une part, la taille de ménage et le sexe du chef de ménage déterminent l'épargne en milieu rural d'autre part. Enfin, les résultats de notre étude ont permis de confirmer l'hypothèse selon laquelle l'épargne améliore le bien-être des ménages ruraux.

Compte tenu de ces résultats, nous suggérons aux autorités politiques ce qui suit :

- Accroître le revenu des agents en vue de leur permettre de dégager une épargne pouvant leur garantir un bien-être futur surtout pendant la retraite. Ceci implique une politique de répartition équitable du revenu national, c'est-à-dire réduire les écarts criants entre les agents économiques. Car les résultats de notre étude montrent que l'épargne influence le bien-être des ménages. L'accroissement du revenu des ménages le permettra de sortir du cycle infernal d'endettement ;

- Stabiliser l'environnement macroéconomique, développer le secteur privé et protéger l'épargne des ménages. Les résultats de l'étude montrent que l'environnement économique de la RDC n'est pas susceptible d'attirer les investissements et de protéger l'épargne des ménages;

- Redonner la confiance aux agents économiques en punissant tout comportement contraire à l'esprit d'épargne et avoir une bonne politique de sensibilisation financière des ménages pouvant permettre le changement de mentalité de la population. Carjusque là, la population congolaise n'est pas encore prête à placer son épargne dans une institution compte-tenu de l'histoire du secteur financier en RDC ;

- Libéraliser le secteur financier non bancaire pour permettre à la SONAS et l'INSS de devenir compétitive. Ainsi, les ménages auront les possibilités de choisir librement vers quelle institution placer son épargne retraite.

Pour les ménages, nous suggérons un plan d'épargne retraite, c'est-à-dire d'épargner dans le secteur bancaire un montant équivalent à la cotisation sociale.

Références bibliographique

Ando, A. et Modigliani, F., (1963) « The life cycle hypothesis of saving: aggregate implications and test»American economic review, n°53, pp.58-84

Arrondel, L., Masson, A., et Verger, D., « le patrimoine en France : Etat des lieux, historique et perspectives »Economie et statistique, n°417-418, pp.3-25

Barel E et al,(1997), Economie politique contemporaine, éd Armand colin, Paris.

Begg, D., Fischer, S. et Dorubusch, R., (2005), Macroéconomie, 2ème édition, Dunod, Paris.

Bersales L. et Mapa G., (2003), «Determinants of household saving in the Philippines» Paper of statistics schools, Quezon city, pp.20-25

Beverly, S.G. et Sherraden, M., (1999) « Institutional determinants of saving : Implications for Low-income Households and public policy », Journal of socio-economics, 28(4), 457-473

Bitemo, X. et Dzaka, T. (2009), Micro-credit et croissance des micros et petites entreprises dans l'Ouest de la République Démocratique du Congo in la vulnérabilité des TPE et des pme dans un environnement mondialisé, 11ème journée scientifiques du réseau Entrepreneuriat.

Bitemo X., et Manika J.P., (2008), Incertitude et comportement des investissements en République Démocratique du Congo, papier soumis au Consortium pour la Recherche Economique en Afrique (CREA), Naïrobi, Kenya.

Bitemo X., (2010), Notes de cours de Macroéconomie, Université Kongo, William Booth, Mbanza-Ngungu et Kinshasa, inédit.

Bitemo X., (2011), L'économie sociale du marché : Perspectives pour la RDC, séminaire-atelier du 14 au 15 novembre 2011 organisé par la faculté de sciences économiques et de gestion de l'Université Kongo et la fondation allemande KONRAD ADENAUER, Mbanza-Ngungu, inédit.

Bloom, David et Canning (2000), The health and Wealth of Nations,Science, Vol 287

Boidin, B. (2006), Santé, Seuil de Santé et Développement, Faculté des Sciences Economiques et Sociales, Université de Lille 1, France.

Bosworth, B. Burtless, G. et Sabelhaus, (1991) « The Decline in saving : Evidence from Household surveys », Brookings papers on Economic Activity, pp. 183-241.

Bourbonnais, R., (2009), Econométrie : manuel et exercices corrigés, 7ème édition, DUNOD, Paris.

Burbidge, J.B. et Davies (1994) « Household Data on Saving behavior in Canada »International comparaisons of Household saving, University of Chicago Press, 11-56, en ligne http://www.nber.org/chapters/c8870.

Carroll, C.D., (1998) « Why do the rich save so much ? », NBER Working papers series, working paper 6549, National Bureau of Economic research, Cambridge (massachusetts).

Carroll, C.D., Rhee, B. et Rhee, C. (1994) « Are there cultural effects on saving ?some cross-sectional evidence », the quarterly journal of economics, 109(3), 685-699.

Capul, Y. et Garnier, O.,(2007), Dictionnairede l'économie et des sciences sociales, éd. Aurellie Desjollat, Italie.

Carricano, M., Poujol, F. et Bertrandias, L., (2010), Analyse des données avec SPSS, 2ème édition, Pearson éducation, Paris, France.

Chandra et long, (juin 2003), «Determinants of household saving in Taiwan : Growth demography and public policy»Journal of development studies, vol 90, pp.65-88

Christophe, P., et ali., (Mars 2012), Le financement de la lutte contre le changement climatique : un enjeu pour les pays en développement, actes de colloque d'épargne sans frontière, Paris.

CNUCED (2007), Retrouver une marge d'action : la mobilisation des ressources intérieures et l'Etat développementiste, New York et Génève.

Delpa, J., (2009), « commentaire sur Epargner à long terme et maîtriser les risques financiers », rapport du conseil d'analyse économique du 28 mars, France.

Deaton, A., (1991), « Saving and liquidity constraint », Econometrica, 59(5), 1221-1248.

Deaton, A.(1990), Saving in developping countries : Theory and Review. Actes de la conférence annuelle de la Banque Mondiale sur l'économie du développement 1989, Washington, Banque mondiale.

Diallo et Seynabou (2001), Exportation et croissance économique au Sénégal : une analyse empirique, fiche de lecture de l'institut africaine de développement économique et de planification, IDEP en sigle, http://unidep.org

Direr, A., (2008) « Epargne retraite et redistribution »Economie et statistique, N°417-418, pp.119-133

Doucouré, F.B., (2008), Méthodes économétriques + programmes, 5ème édition, Université Cheickh Anta Diop, Dakar.

Duesenberry, J.S., (1949),Income and the theory of consumer Behavior, Harvard University Press, Cambridge, Massachusetts.

Dzaka, (2009), Microéconomie appliqué, Collections des etudes scientifiques, Paris.

Easterly, W.,(2008), les pays pauvres sont-ils condamnés à le rester ?, Groupe Eyrolle, Paris

Fernand V(1994), Financer autrement, volume I, éd Rafad, Genève -suisse.

Ferrier, O., (2002), Qualité de la croissance, De Boeck Université, Bruxelles., Paris.mai, la Documentation française, Paris.

Fougère (2010), « Les méthodes économétriques d'évaluation » in RFAS 1-2, pp. 105-128

Fournier, V. et Vaillancourt, F., (février 2011), les déterminants de l'épargne des ménages au Quebec en 2007 : analyse et comparaison avec le Canada et Ontario, Report project, Montréal.

Friedman, M. (1957) A Theory of the consumption function, National Bureau of economic research general series n°63, Princeton University Press, Princeton.

Garnier, O. et Thesmar, D., (2009), « Epargner à long terme et maîtriser les risques financiers », Rapport du conseil d'analyse économique du 28 mai, la Documentation française, Paris.

Glachant, J., (2009), La quantité et la qualité de l'épargne domestique contraignent-elles l'investissement des entreprises ?, commentaire du rapport du conseil d'analyse économique sur épargner à long terme et maîtriser les risques financiers, la documentation française, Paris.

Gouëdard, P. et Vaillancourt, F., (Décembre 2011),Taux d'investissement privé et épargne des ménages des provinces canadiennes, 1990-2008, y-a-t-il une relation ?, Report project, Montréal.

Harris, M.N., Loundes, J. et Webster, E.,(2002) « Determinants of Household Saving in Australia » The Economic Record.

Kabuya F., et Tshiunza M., (2006), « La politique économique revisitée en RDC : Pesanteur d'hier et perspectives » in L'Afrique de Grands Lacs, Annuaire 2005-2006, Kinshasa.

Keynes, J.M., (1936), La théorie générale de l'emploi, de la monnaie et de l'intérêt, traduit de l'anglais par Largentaye (1942).

Kibalonza, B., (2006), Le secteur informel et le relâchement de la contrainte budgétaire des ménages des fonctionnaires de l'Etat à Goma : cas du quartier Katindo de 2005-2006, mémoire, FASEG, Université de Goma.

Kimbala, A. (2011), Les déterminants de l'épargne des ménages dans la cité de Mbanza-Ngungu, mémoire, Faseg, Université Kongo, Mbanza-Ngungu.

Kinsala G., (2010), Epargne des ménages de la cité de Mbanza-ngungu : Constitution et utilisation, mémoire, Faseg, Université Kongo, Mbanza-Ngungu.

Krugman, P. et Obstfeld, M., (2006) Economie internationale, 7ème édition, Pearson éducation, France.

Lelart M. (2005), De la finance informelle à la micro finance, éd des archives contemporaines, France.

Lelart M. « la micro finance : situation et enjeux », in revue congolaise de gestion, n°11-12, Congo Brazzaville, janvier-décembre 2006, p37

Longatte, J. et Vanhove, P., (2001) Economie générale, DUNOD, Paris.

Malcolm G(1990), Economie du développement, De Boeck, New York

Mankiw, G. (2009), Macroéconomie, éd De Boeck, Bruxelles.

Mankiw G. et Taylor M., (2010), Principes de l'économie, éd De Boeck, Bruxelles.

Mansesa T.G., (2008), Problématique de l'épargne dans le Bas-Congo : Cas des ménages de Mbanza-Ngungu, TFCE, Faseg, Université Kongo, Mbanza-Ngungu.

Mansesa, T.G., (2010), Comportement de l'épargne en RDC, mémoire, FASEG, UK, Mbanza-Ngungu, inédit.

Mbo, C., (2011), le comportement des agents économiques vis-à-vis de l'épargne : cas des ménages de la ville de Matadi, TFCE, Faseg, Université

Kongo, Mbanza-Ngungu.

Meisel N., et Ould Aoudia J., (2007), « La Bonne Gouvernance est-elle une Bonne Stratégie de Développement ? », cahiers de la direction générale du trésor et de la politique économique, N°2007/11, France.

Mishkin F., (2010), Monnaie, banque et marchés financiers, Pearson éducation, 9ème édition, France. La version originale est parue sous le titre « The economics of money, banking and financial markets.

Modigliani F., Brumberg R., 1954, « Utility Analysis and Consumption Function : An Interpretation of Cross-Section Data », in KURIHARA K.,Post-Keynesian Economics, Rutgers University Press, New Brunswick.

Morduch, J., (1995), « Income smoothing and consumption smoothing », Journal of Economics Perspectives, Vol. 9, N°3, pp. 103-114.

Moshin et ali., (2006), «The impact of demography, growth and public policy on household saving: a case study of Pakistan» Asia pacific development journal, vol 13, n°2, pp.25-39

Mpuninu, Y., (2011), Epargne des ménages dans la cité de Mbanza-Ngungu, mémoire, Faseg, université Kongo, Mbanza-Ngungu.

Muzito A.,(2010), Les années des nationalistes au pouvoir, conférence de presse animée à la primature, Kinshasa, inédit.

Najat, EL. etalii. (2008-05) « L'épargne des ménages au Maroc : une analyse macroéconomique et microéconomique » in Cahiers de recherche Eurisco.

Ndaywel I. (1999), Histoire générale du Congo : de l'héritage à la République Démocratique du Congo, éd De Boeck et Larcier, Paris et Bruxelles.

Noriko et Satoshi (2008), «Did lower interest rates reduce Japan's household savings rate since the 1990, evidence based on the maturation of postal savings certificates»Economics bulletins, Vol 5, n°22, Tokyo.

Nshue, A.(2007), Macroéconomie : Théories et exercices résolus, éd EDUPC, Kinshasa.

Nsonizeno A(2009), Déterminantsde l'investissement privé en RDC, Mémoire, FASEG, UK, Mbanza-Ngungu.

Ouedraogo, B., (2008-4) « les déterminants de l'intensification du volume de l'épargne dans le système financier décentralisé au Burkina Faso : cas des caisses populaires de Ouagadougou », Revue Tiers monde, n°196, pp. 901-926.

Savadogo et Zahonogo (2011), Notes de cours d'analyse des politiques microéconomiques, ccco, nptci, Bobo-Dioulasso.

Stiglitz, J. (2010) Le triomphe de la cupidité, édition les liens qui libèrent, France. Version originale parue sous le titre de « Freefall ».

Thirion, S., (2008), Définir et mesurer le bien-être et le progrès avec les citoyens, Le bien-être pour tous Concepts et outils de la cohésion social, Tendance de la cohésion Sociale n°20, Conseil de l'Europe.

Thorne et Cropp, (2009), « Household saving in Australia », Reserve bank of Australia Bulletin, Sydney, pp.15-26

Yuji H. et Wan J., (2006), « The determinants of household saving in China : a dynamic panel analysis of provincial data» Journal of money, credit and banking, pp.10-25

www.Christian-biales.net/questionsurlepargne, consulté le 14 décembre 2011.

www.leconomiepolitique.fr/dictionnaire_fr_52_deft660,html, consulté le 02 octobre 2012.

www.usherbrooke.ca consulté en mars 2012.

www.heritage.org/index/dowload consulté en date du 29 septembre 2012.

Annexe 1 : Indicateurs macroéconomiques

année

Taux de croissance du PIB

Exportation/PIB

Importation/PIB

taux d'investissement privé

Taux d'inflation

1960

 

18,92

19,42

8,6

21,8

1961

-10,85

9,86

9,39

9,2

21,75

1962

21,2

7,75

7,44

9,7

17,88

1963

5,21

31,8

31,68

10,3

105,19

1964

-2,44

33,5

37,3

13

53,18

1965

1

25,92

27,23

15,2

1,32

1966

6,78

31,12

38,02

13,7

23,85

1967

-0,99

15,55

16,37

14,4

15,63

1968

4,33

14,52

15,3

15,1

17,22

1969

9,33

13,18

14,23

18,6

0,50

1970

-0,25

15,46

18,22

8,6

1,61

1971

6,01

12,14

18,54

8,9

11,27

1972

0,15

11,25

15,78

11,4

12

1973

8,14

13,44

15,88

7

11,25

1974

3,13

16,18

19,03

7,7

26,37

1975

-4,98

9,96

15,09

11,5

60,99

1976

-5,31

12,15

19,65

7,8

43,43

1977

0,76

10,33

19,67

14,8

61,06

1978

-5,35

12,35

9,2

7,7

57,38

1979

0,43

12,65

10,04

5,6

111,13

1980

2,19

16,48

16,35

3,7

47,19

1981

2,35

14,14

17,14

4,6

39,22

1982

-0,46

12,15

13,95

6,9

37,92

1983

1,41

16,24

17,29

7,2

71,90

1984

5,54

26,01

26,12

6,7

58,63

1985

0,47

27,51

25,63

7,8

13,06

1986

4,72

24,71

24,03

8,8

57,90

1987

2,68

25,98

28,86

9

84,32

1988

0,47

25,5

27,82

7,9

72,79

1989

-1,27

25,49

24,84

7,9

24,42

1990

-6,57

29,5

29,2

8,9

19,65

1991

-8,42

20,38

24,12

3,5

1141,33

1992

-10,5

16,68

17,52

4,3

2729,79

1993

-13,47

11,33

9,11

1,4

4583,08

1994

-3,9

22,63

19,89

7

9796,9

1995

0,7

28,48

23,73

5,3

370,27

1996

-1,02

30

30,31

4,6

692,96

1997

-5,62

18,75

15

2

13,76

1998

-1,62

29,79

32,89

2

134,84

1999

-4,27

23,54

17,56

2

483,72

2000

-6,9

22,38

21,37

3

511,21

2001

-2,1

18,65

20,69

5,1

313,72

2002

3,47

21,16

26,07

8

38,09

2003

5,79

26,13

33,35

9,5

12,87

2004

6,64

30,35

39,17

10

3,99

2005

6,46

34,49

42,73

 

21,32

2006

5,08

30,68

44,36

 

18,2

2007

6,26

27,17

37,94

 

27,6

2008

6,2

23,31

38,56

 

9,96

2009

2,83

9,25

20,9

 

53,4

2010

7,24

15,49

34,3

 
 

Source : Banque Centrale et Banque Mondiale



Annexe 2 : Liste des banques en 2010.

Banques

siège social

Succursales ou agences

1

Banque commerciale du Congo (BCDC)

Kinshasa

Bukavu, Butembo, Fungurume, Goma, Kananga, Kisangani, Kinshasa, Kolwezi, Likasi, Lubumbashi, Matadi, Mbuji-Mayi.

2

banque congolaise (BC)

Kinshasa

Beni, Boma, Bukavu, Butembo, Goma, Isiro, Kisangani, Kolwezi, Lubumbashi et Uvira.

3

Afriland First Bank Congo Democratic (First Bank CD

Kinshasa

-

4

Banque Internationale pour l'afrique au Congo

Kinshasa

-

5

Citi group

Kinshasa

-

6

Stanbic Bank Congo (SBC)

Kinshasa

-

7

Access Bank (AB)

Goma/Nord Kivu

-

8

Banque Internationale de crédit (BIC)

Kinshasa

Beni, Boma, Bukavu, Butembo, Lubumbashi, Matadi, Mbanza Ngungu et Muanda.

9

Procrédit Bank Congo

Kinshasa

-

10

Raw Bank

Kinshasa

Fungurume, Kolwezi, Likasi, Lubumbashi et Matadi.

11

Trust Merchant Bank (TMB)

Lubumbashi

Kasumbalesa, Kinshasa, Kolwezi et Likasi

12

Solidaire Banque Internationale (SBI)

Kinshasa

-

13

Ecobank

Kinshasa

-

14

Mining Bank Congo (MBC)

Kinshasa

-

15

First International Bank (FI Bank)

Kinshasa

-

16

Invest Bank Congo

Kinshasa

-

17

Sofi Banque

Kinshasa

-

18

La cruche Banque

Goma/Nord Kivu

-

19

Advans Banque Congo

Kinshasa

-

20

Bank of Africa (BOA)

Kinshasa

-

21

Banque gabonnaise française

Kinshasa

-

22

United Bank Congo

Kinshasa

-

Source : Banque Centrale du Congo, Rapport annuel 2010

Annexe 3 : Indicateurs financiers

année

RM2_Ratio

Taux d'intérêt

taux d'épargne

1960

28,6521288

3,25

4,97

1961

30,4688974

3,25

5,73

1962

32,6206973

3,25

1,92

1963

26,6706217

3,25

18,65

1964

21,220908

3,25

15,21

1965

18,8523702

3,25

15,55

1966

16,7132477

3,25

1,43

1967

19,1216777

3,25

11,2

1968

19,1940568

3,25

10,46

1969

19,8980465

3,25

11,78

1970

20,2891328

3,25

12,16

1971

19,5990985

3,25

12

1972

20,485727

3,25

14,12

1973

33,9270835

3,25

14,29

1974

30,8422315

5

14,24

1975

25,8047685

5

12,69

1976

22,8502356

12

6,97

1977

20,3943499

12

12,05

1978

20,1234537

12

15,08

1979

15,1172628

12

15,35

1980

13,0043968

12

10,08

1981

11,8625004

26

7,5

1982

13,4287223

26

6,52

1983

14,4325795

29

8,27

1984

13,1296439

37

10,39

1985

12,8154905

50

14,38

1986

12,8390368

45

13,88

1987

13,0131335

55

11,28

1988

12,5419175

55

12,11

1989

16,3538816

95

14,95

1990

34,4638653

145

9,35

1991

71,4936

125

1,83

1992

147,150715

238

6,05

1993

171,815119

13

3,98

1994

162,111444

22

10,63

1995

144,041508

120

14,13

1996

124,241274

120

27,54

1997

138,309904

140

6,25

1998

151,558989

24

-1

1999

146,487957

8

9,07

2000

148,6609

14

4,46

2001

7,4

140

3,17

2002

5

24

4,05

2003

4,9

8

5,02

2004

5,4

14

3,97

2005

11,04

28

5,95

2006

24,6

40

-0,64

2007

 

22,5

8,78

2008

 

40

8,61

2009

 

70

17,06

2010

 

22

 

Source : Banque Mondiale et Banque Centrale du Congo

ANNEXE 3 : Questionnaire d'enquête

Dans le souci de contribuer à la recherche scientifique sur l'épargne, et de doter aux ménages d'instruments nécessaires pouvant assurer l'amélioration de leur bien-être, nous avons estimé bon de travailler sur « l'épargne et bien-être des ménages : une analyse microéconomique et macroéconomique ». Le présent questionnaire nous permettra de cerner la réalité du phénomène sous-étude. Nous vous garantissons que vos réponses resteront confidentielles et serviront unique pour des fins de la recherche.

A. Ville ou cité ?

1. Mbanza-Ngungu 2. Inkisi/kisantu

I.1. CARACTERISTIQUES DU CHEF DE MENAGES

1. Quel est l'âge du chef de ménage ?

2. Quel est votre sexe ?

1. Masculin 2. Féminin

3. Quel est votre état matrimonial ?

1. Célibataire 2. Marié(e) 3. Divorcé(e) 4. Veuf (ve)

4. Quel est votre niveau d'instruction ?

1. sans instruction 2. Primaire 3. Secondaire 4. Graduat 5. Licence

6. Post universitaire

5. Quelle est votre activité principale ?

1. employé du secteur public 2. Employé du secteur privé formel

3. Employeur du secteur informel 4. Employé du secteur informel

5. Inactif ou chômeur

6. Exercez-vous une ou plusieurs activités secondaires ?

1. oui 2. Non

7. Si oui, laquelle (lesquelles)

1. Location maison 2. Propriétaire taxi 3. Petit commerce 4. Agriculture 5. Autres

8. Si non pourquoi ?

1. le revenu est suffisamment 2. Contraintes de l'employeur 3. Autres

I.2. CARACTERISTIQUES DU MENAGE

9. Quelle est la taille du ménage 

10. Quel est le nombre d'enfants de 0 à 18 ans

11. Combien d'enfants fréquentent l'école (université)

12. Votre maison comporte combien de chambre à coucher ?

13. Combien des membres de votre ménage exercent une activité ?

14. Quel type d'activité exercent-ils ?

1. Contrat à temps plein formel 2. Contrat à temps partiel formel 3. Agriculture

4. Petit commerce 5. Autres à préciser

I.3. CONDITIONS DE VIE ET PATRIMOINE DU MENAGE

15. Votre maison est-elle pavée en ciment gris ou carreaux ?

1. oui 2. Non

16. Etes-vous raccordé en électricité ?

1. oui 2. Non

17. Avez-vous l'accès aux soins de santé ?

1. oui 2. Non

18. Disposez-vous d'un appareil de communication ?

1. oui 2. Non

19. Disposez -vous des appareils électroménagers ?

1. Oui 2. Non

20. Lequel(s)

1. Radio 2. TV 3. Parabole 4. DVD 5. Ordinateur 6. Réfrigérateur

7. Cuisinière 8. Micro-onde 9. Machine à laver 10. Fer à repasser 11. ventilateur-climatiseur 12. Réchaud

21. Avez-vous un cheptel ?

1. oui 2. non

II. REVENU DES MENAGES

22. Quel est le revenu mensuel de l'activité principale du chef des ménages ? _______

23. Quel est le revenu mensuel de l'activité secondaire du chef des ménages ? ______

24. Quel est le revenu des membres des ménages qui travaillent ? __________

28. Recevez-vous des transferts auprès des autres ménages évoluant au pays ?

1. oui 2. Non

25. Si oui, à combien pouvez vous l'estimer

1. 0$ 2. Moins de 100$ 3. 100-200$

4. 200-300$ 5. 300-400$ 6. 500 et plus

26. Qui opèrent ces transferts ?

1. les enfants 2. Les amis 3. Les autres membres de famille

27. Recevez-vous des transferts auprès des autres ménages évoluant à l'extérieur du pays ?

1. oui 2. Non

28. Qui opèrent ces transferts ?

1. les enfants 2. Les amis 3. Les autres membres de famille

III. CONSOMMATION DES MENAGES

29. Combien de fois mangez-vous le jour?

1. une fois 2. Deux fois 3. Trois fois 4. Quatre fois

30. Etes-vous locataire ou propriétaire

1. oui 2. non

31. Quelles sont les dépenses mensuelles ?

1. Alimentation _______________ 2. Logement (pour les locataire)______________

3. habillement _____________ 4. Santé___________ 5. Education _____________

6. eau et électricité____________ 7. Télécommunication____________

8. tourisme et loisir ____________ 9 autres _______________

32. Le revenu du ménage permet-il de faire face à toutes ses dépenses ?

1. oui 2. Non

33. Sinon, comment faites-vous pour les réaliser ?

1. emprunt 2. Désépargne 3. Transferts 4. Autre

34. Quel est le niveau de votre endettement _____________________

35. Quels sont vos différents créanciers ?

1. banque 2. Microcrédit 3. Amis et famille 4. Votre employeur 5. Banque Lambert

6. Autres

36. Payez-vous des intérêts sur ces emprunts ?

1. oui 2. Non

37. Si oui, quel est le taux

1. moins de 10% 2. 10 -20% 3. 20-30% 4. 30-40% 5. 40-50 6. 50% et plus

IV. EPARGNE DES MENAGES

38. Epargnez-vous en argent ?

1. Oui 2. Non

39. Si oui, dans quelle institution financière ou monétaire le faites-vous ?

1. Banque 2. Coopérative d'épargne et de crédit 3. Tontine 4. Garde fonds

40. Quel est le niveau de votre épargne ? ____________________

41. En quelle monnaie épargnez-vous ?

1. Monnaie nationale 2. Monnaie étrangère 3. Les deux

42. Epargnez-vous en nature ?

1. oui 2. Non

43. Quels sont les actifs que vous détenez ?

1. Stock marchandises 2. Cheptel 3. Maisons 4. Terres agricoles 5. Voitures

6. Autres biens durables

44. Etes - vous assuré ?

1. oui 2. Non

45. Si oui quel type d'assurance ?

1. assurance maladie 2. Assurance véhicule 3. Assurance vie 4. Assurance incendie

5. autres

46. Pourquoi épargnez-vous ?

1. Pour motif de précaution (faire face aux dépenses imprévues)

2. Accumuler du capital (fond de démarrage d'une activité)

3. Préparer la retraite

4. Acheter des biens durables (maisons, voitures, télévisions, ...)

5. Taux d'intérêt (gagner dans le futur)

47. Le revenu tiré de votre activité principale vous permet-il d'épargner ?

1. Oui 2. Non

48. Si non, comment faites-vous pour épargner ?

1. Activités secondaires 3. Autres à préciser.

2. Réception de fonds venant des amis et familles

49. Gardez-vous de l'argent chez vous au-delà des besoins immédiats ?

1 = Oui 2 = Non

50. Etes-vous membre d'une tontine ?

1. Oui 2. Non

56. Si Oui, combien cotisez-vous à la tontine par Période ? __________________

51. Avez-vous un compte d'épargne ?

1. Oui 2. Non

52. Si Oui, combien avez-vous à la caisse d'épargne ? _________________

53. Avez-vous de l'argent auprès des gardes fonds ?

1. Oui 2. Non

54. Si oui, combien avez-vous _____________________

55. Avez-vous un compte bancaire ?

1. Oui 2. Non

56. Si Oui, combien avez-vous en banque ? _______________________

57. Cotisez-vous à l'INSS ?

1. OUI 2. NON

58. Si oui, êtes-vous capable de vérifier le montant de votre épargne retraite auprès de cette institution ?

1. OUI 2. NON

59. Pouvez-vous compter sur cette épargne pour la retraite ?

1. OUI 2. NON

60. Si non, comment allez-vous en sortir ?

1. enfants 2. Epargne constituée auprès des autres institutions 3. Epargne en actifs réels 4. Autres à préciser

61. Si vous n'épargnez pas, pourquoi ne le faites-vous pas ?

1. Faiblesse de revenu

2. Faiblesse du taux d'intérêt (faible rémunération de l'épargne)

3. Manque d'information

4. Manque de confiance vis-à-vis du Secteur financier

5. Autres raisons.

Merci

ANNEXE 4 : Guide d'entretien

A. Institution micro finance ou bancaire

1. Quels sont les instruments d'épargne que vous offrez aux épargnants ?

2. Quels sont les avantages de chaque instrument ?

3. Quel est le volume de l'épargne de votre institution ?

4. Comment faites-vous pour attirer les agents économiques à épargner dans votre organisation ?

5. Quel est le dépôt minimum pour un agent qui veut ouvrir un compte d'épargne ?

6. Exigez-vous au récipiendaire d'avoir un parrain ?

7. Quelles sont les exigences d'octroi des crédits aux épargnants

8. Je peux accéder à vos bilans d'exploitation ?

9. Fixez-vous de taux d'intérêt en Francs, en dollars ?

10. Comment procédez-vous pour fixer le taux en dollar d'autant plus que la banque centrale fixe son taux uniquement en Francs ?

Merci

B. Sonas

1. Quels sont les différents types d'assurance dont vous disposez ?

2. Comment fonctionne ces instruments ?

3. Quels sont d'après vous les avantages liés à chaque instrument ?

4. Pensez vous qu'un ménage peut préparer sa retraite en comptant sur vos services ?

Merci

C. INSS

1. Comment fonctionne votre service de sécurité sociale ?

2. Comment est ce que vous indemnisez les retraités ?

3. Pensez vous qu'un ménage peut préparer sa retraite en comptant sur votre service ?

Merci

ANNEXE 5 : Outputs

5.1. Outputs des estimations macroéconomiques

5.1.1. Etude de la stationnarité

Null Hypothesis: SL has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-3.196979

 0.1020

Test critical values:

1% level

 

-4.252879

 
 

5% level

 

-3.548490

 
 

10% level

 

-3.207094

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(SL)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/22/13 Time: 19:05

 
 

Sample (adjusted): 1971 2008

 
 

Included observations: 34 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

SL(-1)

-0.478534

0.149683

-3.196979

0.0032

C

10.14669

3.166232

3.204659

0.0031

@TREND(1970)

-0.021749

0.010062

-2.161556

0.0385

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.249929

    Mean dependent var

-0.009333

Adjusted R-squared

0.201538

    S.D. dependent var

0.555114

S.E. of regression

0.496032

    Akaike info criterion

1.519743

Sum squared resid

7.627468

    Schwarz criterion

1.654422

Log likelihood

-22.83563

    F-statistic

5.164719

Durbin-Watson stat

1.886513

    Prob(F-statistic)

0.011590

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Null Hypothesis: D(SL) has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-6.059590

 0.0001

Test critical values:

1% level

 

-4.284580

 
 

5% level

 

-3.562882

 
 

10% level

 

-3.215267

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(SL,2)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/22/13 Time: 19:05

 
 

Sample (adjusted): 1972 2005

 
 

Included observations: 31 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D(SL(-1))

-1.231326

0.203203

-6.059590

0.0000

C

0.026697

0.211398

0.126287

0.9004

@TREND(1970)

-0.000909

0.010572

-0.086025

0.9321

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.567648

    Mean dependent var

-0.008762

Adjusted R-squared

0.536765

    S.D. dependent var

0.836573

S.E. of regression

0.569383

    Akaike info criterion

1.803238

Sum squared resid

9.077513

    Schwarz criterion

1.942011

Log likelihood

-24.95020

    F-statistic

18.38100

Durbin-Watson stat

1.998934

    Prob(F-statistic)

0.000008

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Null Hypothesis: LOG(INT) has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-2.901860

 0.1733

Test critical values:

1% level

 

-4.219126

 
 

5% level

 

-3.533083

 
 

10% level

 

-3.198312

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(LOG(INT))

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/22/13 Time: 19:06

 
 

Sample (adjusted): 1971 2008

 
 

Included observations: 38 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

LOG(INT(-1))

-0.376554

0.129763

-2.901860

0.0064

C

0.988352

0.388174

2.546155

0.0154

@TREND(1970)

0.013916

0.014111

0.986178

0.3308

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.198963

    Mean dependent var

0.066059

Adjusted R-squared

0.153189

    S.D. dependent var

0.900074

S.E. of regression

0.828269

    Akaike info criterion

2.536699

Sum squared resid

24.01103

    Schwarz criterion

2.665982

Log likelihood

-45.19728

    F-statistic

4.346678

Durbin-Watson stat

1.876278

    Prob(F-statistic)

0.020603

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Null Hypothesis: D(LOG(INT)) has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 1 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-6.706278

 0.0000

Test critical values:

1% level

 

-4.234972

 
 

5% level

 

-3.540328

 
 

10% level

 

-3.202445

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(LOG(INT),2)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/22/13 Time: 19:07

 
 

Sample (adjusted): 1973 2008

 
 

Included observations: 36 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D(LOG(INT(-1)))

-1.589842

0.237068

-6.706278

0.0000

D(LOG(INT(-1)),2)

0.440614

0.160451

2.746093

0.0098

C

0.370823

0.322814

1.148719

0.2592

@TREND(1970)

-0.012798

0.013982

-0.915299

0.3669

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.636145

    Mean dependent var

0.015982

Adjusted R-squared

0.602034

    S.D. dependent var

1.366117

S.E. of regression

0.861809

    Akaike info criterion

2.644874

Sum squared resid

23.76689

    Schwarz criterion

2.820820

Log likelihood

-43.60772

    F-statistic

18.64905

Durbin-Watson stat

2.307929

    Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Null Hypothesis: LOG(INF) has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-2.605859

 0.2800

Test critical values:

1% level

 

-4.219126

 
 

5% level

 

-3.533083

 
 

10% level

 

-3.198312

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(LOG(INF))

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/22/13 Time: 19:08

 
 

Sample (adjusted): 1971 2008

 
 

Included observations: 38 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

LOG(INF(-1))

-0.311489

0.119534

-2.605859

0.0134

C

1.551559

0.592206

2.619965

0.0129

@TREND(1970)

-0.009666

0.020291

-0.476364

0.6368

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.191091

    Mean dependent var

0.047956

Adjusted R-squared

0.144867

    S.D. dependent var

1.429553

S.E. of regression

1.321956

    Akaike info criterion

3.471758

Sum squared resid

61.16484

    Schwarz criterion

3.601041

Log likelihood

-62.96340

    F-statistic

4.134068

Durbin-Watson stat

1.953614

    Prob(F-statistic)

0.024448

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Null Hypothesis: D(LOG(INF)) has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-6.827590

 0.0000

Test critical values:

1% level

 

-4.226815

 
 

5% level

 

-3.536601

 
 

10% level

 

-3.200320

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(LOG(INF),2)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/22/13 Time: 19:09

 
 

Sample (adjusted): 1972 2008

 
 

Included observations: 37 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D(LOG(INF(-1)))

-1.143061

0.167418

-6.827590

0.0000

C

0.411652

0.504812

0.815456

0.4205

@TREND(1970)

-0.020200

0.022242

-0.908222

0.3702

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.578399

    Mean dependent var

-0.080139

Adjusted R-squared

0.553599

    S.D. dependent var

2.134957

S.E. of regression

1.426434

    Akaike info criterion

3.625837

Sum squared resid

69.18024

    Schwarz criterion

3.756452

Log likelihood

-64.07798

    F-statistic

23.32251

Durbin-Watson stat

1.984198

    Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Null Hypothesis: LOG(PIBHAB) has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 1 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-1.899465

 0.6347

Test critical values:

1% level

 

-4.226815

 
 

5% level

 

-3.536601

 
 

10% level

 

-3.200320

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(LOG(PIBHAB))

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/22/13 Time: 19:11

 
 

Sample (adjusted): 1972 2008

 
 

Included observations: 37 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

LOG(PIBHAB(-1))

-0.087747

0.046195

-1.899465

0.0663

D(LOG(PIBHAB(-1)))

0.727242

0.121421

5.989407

0.0000

C

0.514399

0.282465

1.821105

0.0777

@TREND(1970)

-0.003480

0.002206

-1.577689

0.1242

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.530289

    Mean dependent var

-0.033505

Adjusted R-squared

0.487588

    S.D. dependent var

0.055519

S.E. of regression

0.039742

    Akaike info criterion

-3.510994

Sum squared resid

0.052122

    Schwarz criterion

-3.336841

Log likelihood

68.95340

    F-statistic

12.41864

Durbin-Watson stat

2.083356

    Prob(F-statistic)

0.000013

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Null Hypothesis: D(LOG(PIBHAB)) has a unit root

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-2.541404

 0.3078

Test critical values:

1% level

 

-4.226815

 
 

5% level

 

-3.536601

 
 

10% level

 

-3.200320

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(LOG(PIBHAB),2)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/22/13 Time: 19:11

 
 

Sample (adjusted): 1972 2008

 
 

Included observations: 37 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D(LOG(PIBHAB(-1)))

-0.314826

0.123879

-2.541404

0.0158

C

-0.021435

0.014953

-1.433481

0.1609

@TREND(1970)

0.000545

0.000635

0.858860

0.3964

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.175442

    Mean dependent var

2.96E-05

Adjusted R-squared

0.126938

    S.D. dependent var

0.044135

S.E. of regression

0.041238

    Akaike info criterion

-3.461290

Sum squared resid

0.057821

    Schwarz criterion

-3.330675

Log likelihood

67.03387

    F-statistic

3.617104

Durbin-Watson stat

1.949153

    Prob(F-statistic)

0.037650

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Null Hypothesis: D(LOG(PIBHAB),2) has a unit root

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-6.787861

 0.0000

Test critical values:

1% level

 

-4.234972

 
 

5% level

 

-3.540328

 
 

10% level

 

-3.202445

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(LOG(PIBHAB),3)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/22/13 Time: 19:12

 
 

Sample (adjusted): 1973 2008

 
 

Included observations: 36 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D(LOG(PIBHAB(-1)),2)

-1.148683

0.169226

-6.787861

0.0000

C

-0.007203

0.016487

-0.436899

0.6650

@TREND(1970)

0.000430

0.000719

0.597555

0.5542

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.583452

    Mean dependent var

0.001538

Adjusted R-squared

0.558207

    S.D. dependent var

0.066716

S.E. of regression

0.044345

    Akaike info criterion

-3.313987

Sum squared resid

0.064893

    Schwarz criterion

-3.182027

Log likelihood

62.65176

    F-statistic

23.11128

Durbin-Watson stat

1.851318

    Prob(F-statistic)

0.000001

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Null Hypothesis: LOG(ESPER) has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 1 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-4.597210

 0.0039

Test critical values:

1% level

 

-4.226815

 
 

5% level

 

-3.536601

 
 

10% level

 

-3.200320

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(LOG(ESPER))

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/22/13 Time: 19:13

 
 

Sample (adjusted): 1972 2008

 
 

Included observations: 37 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

LOG(ESPER(-1))

-0.054854

0.011932

-4.597210

0.0001

D(LOG(ESPER(-1)))

0.912898

0.049883

18.30076

0.0000

C

0.209272

0.045540

4.595392

0.0001

@TREND(1970)

7.18E-05

2.68E-05

2.679967

0.0114

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.927574

    Mean dependent var

0.002123

Adjusted R-squared

0.920989

    S.D. dependent var

0.004805

S.E. of regression

0.001351

    Akaike info criterion

-10.27458

Sum squared resid

6.02E-05

    Schwarz criterion

-10.10042

Log likelihood

194.0797

    F-statistic

140.8784

Durbin-Watson stat

0.283296

    Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Null Hypothesis: BACO has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-6.309767

 0.0000

Test critical values:

1% level

 

-4.226815

 
 

5% level

 

-3.536601

 
 

10% level

 

-3.200320

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(BACO)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/22/13 Time: 19:14

 
 

Sample (adjusted): 1972 2008

 
 

Included observations: 37 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

BACO(-1)

-1.072203

0.169928

-6.309767

0.0000

C

-3.308370

1.944585

-1.701325

0.0980

@TREND(1970)

0.040873

0.083728

0.488166

0.6286

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.540200

    Mean dependent var

-0.027002

Adjusted R-squared

0.513153

    S.D. dependent var

7.791891

S.E. of regression

5.436749

    Akaike info criterion

6.301844

Sum squared resid

1004.980

    Schwarz criterion

6.432459

Log likelihood

-113.5841

    F-statistic

19.97257

Durbin-Watson stat

2.011207

    Prob(F-statistic)

0.000002

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Null Hypothesis: LOG(CREDIT) has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-4.049968

 0.0152

Test critical values:

1% level

 

-4.219126

 
 

5% level

 

-3.533083

 
 

10% level

 

-3.198312

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(LOG(CREDIT))

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/22/13 Time: 19:14

 
 

Sample (adjusted): 1971 2008

 
 

Included observations: 38 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

LOG(CREDIT(-1))

-0.646091

0.159530

-4.049968

0.0003

C

1.838332

0.544199

3.378047

0.0018

@TREND(1970)

-0.031770

0.015575

-2.039826

0.0490

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.319156

    Mean dependent var

0.011874

Adjusted R-squared

0.280251

    S.D. dependent var

1.061582

S.E. of regression

0.900625

    Akaike info criterion

2.704202

Sum squared resid

28.38942

    Schwarz criterion

2.833485

Log likelihood

-48.37984

    F-statistic

8.203401

Durbin-Watson stat

2.182835

    Prob(F-statistic)

0.001198

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Null Hypothesis: D(LOG(CREDIT)) has a unit root

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-10.23328

 0.0000

Test critical values:

1% level

 

-4.226815

 
 

5% level

 

-3.536601

 
 

10% level

 

-3.200320

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(LOG(CREDIT),2)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/22/13 Time: 19:15

 
 

Sample (adjusted): 1972 2008

 
 

Included observations: 37 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D(LOG(CREDIT(-1)))

-1.512583

0.147810

-10.23328

0.0000

C

-0.011530

0.332161

-0.034713

0.9725

@TREND(1970)

0.000945

0.014651

0.064465

0.9490

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.754969

    Mean dependent var

0.009732

Adjusted R-squared

0.740556

    S.D. dependent var

1.867989

S.E. of regression

0.951473

    Akaike info criterion

2.815994

Sum squared resid

30.78023

    Schwarz criterion

2.946609

Log likelihood

-49.09589

    F-statistic

52.37903

Durbin-Watson stat

2.021742

    Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5.1.2. Test de cointégration de Johansen

Date: 01/22/13 Time: 19:19

 
 
 

Sample: 1970 2008

 
 
 

Included observations: 30

 
 
 

Series: SL LOG(INT) LOG(INF) LOG(PIBHAB) LOG(ESPER) BACO LOG(CREDIT) 

Lags interval: 1 to 1

 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Selected (0.05 level*) Number of Cointegrating Relations by Model

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Data Trend:

None

None

Linear

Linear

Quadratic

Test Type

No Intercept

Intercept

Intercept

Intercept

Intercept

 

No Trend

No Trend

No Trend

Trend

Trend

Trace

5

4

3

5

4

Max-Eig

3

3

2

2

2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 *Critical values based on MacKinnon-Haug-Michelis (1999)

 
 
 
 
 
 
 

 Information Criteria by Rank and Model

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Data Trend:

None

None

Linear

Linear

Quadratic

Rank or

No Intercept

Intercept

Intercept

Intercept

Intercept

No. of CEs

No Trend

No Trend

No Trend

Trend

Trend

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Log Likelihood by Rank (rows) and Model (columns)

 
 
 
 

0

 2.253491

 2.253491

 13.62406

 13.62406

 20.93141

1

 28.70612

 35.99960

 43.69675

 51.16769

 58.37436

2

 52.10709

 62.35695

 70.03821

 77.79694

 82.79531

3

 70.53452

 80.79510

 86.07789

 94.00155

 98.85067

4

 80.39123

 93.95339

 99.19375

 107.4405

 111.8416

5

 88.42999

 102.0189

 105.1095

 120.3129

 123.9886

6

 92.23725

 107.4158

 109.2085

 125.9649

 127.8417

7

 93.75920

 109.2397

 109.2397

 129.1647

 129.1647

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Akaike Information Criteria by Rank (rows) and Model (columns)

 
 
 
 

0

 3.116434

 3.116434

 2.825063

 2.825063

 2.804573

1

 2.286258

 1.866693

 1.753550

 1.322154

 1.241709

2

 1.659527

 1.109536

 0.930786

 0.546871

 0.546979

3

 1.364365

 0.880327

 0.794807

 0.466563

  0.409956*

4

 1.640585

 1.003107

 0.853750

 0.570633

 0.477225

5

 2.038001

 1.465409

 1.392700

 0.712476

 0.600761

6

 2.717517

 2.105612

 2.052768

 1.335674

 1.277219

7

 3.549387

 2.984019

 2.984019

 2.122352

 2.122352

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Schwarz Criteria by Rank (rows) and Model (columns)

 
 
 
 

0

 5.405056

 5.405056

 5.440631

 5.440631

 5.747087

1

 5.228773

 4.855914

 5.023011

 4.638321

 4.838116

2

 5.255934

 4.799356

 4.854138

 4.563637*

 4.797278

3

 5.614664

 5.270745

 5.372052

 5.183928

 5.314147

4

 6.544776

 6.094124

 6.084887

 5.988597

 6.035308

5

 7.596084

 7.257025

 7.277729

 6.831038

 6.812736

6

 8.929492

 8.597826

 8.591689

 8.154835

 8.143087

7

 10.41525

 10.17683

 10.17683

 9.642111

 9.642111

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5.1.3. Estimation 1 et Tests

Dependent Variable: D(LOG(S))

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/22/13 Time: 19:34

 
 

Sample (adjusted): 1972 2008

 
 

Included observations: 33 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-4.603817

24.78515

-0.185749

0.8546

D(LOG(INT))

0.020781

0.123451

0.168331

0.8681

D(LOG(INF))

-0.100340

0.079649

-1.259777

0.2230

D(D(LOG(PIBHAB)))

1.566020

2.101269

0.745273

0.4652

LOG(ESPER)

-46.78102

27.31560

-1.712612

0.1031

D(LOG(CREDIT))

0.022022

0.141890

0.155204

0.8783

BACO

0.026483

0.016840

1.572635

0.1323

LOG(S(-1))

-0.670678

0.213174

-3.146153

0.0053

LOG(INT(-1))

-0.065266

0.150741

-0.432969

0.6699

LOG(INF(-1))

-0.004422

0.080215

-0.055130

0.9566

LOG(PIBHAB(-1))

0.811569

0.376967

2.152891

0.0444

LOG(ESPER(-1))

47.41514

26.60020

1.782511

0.0907

LOG(CREDIT(-1))

-0.142402

0.183225

-0.777197

0.4466

BACO(-1)

-0.000700

0.018230

-0.038407

0.9698

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.610911

    Mean dependent var

-0.033135

Adjusted R-squared

0.344692

    S.D. dependent var

0.570835

S.E. of regression

0.462097

    Akaike info criterion

1.590334

Sum squared resid

4.057146

    Schwarz criterion

2.225216

Log likelihood

-12.24051

    F-statistic

2.294768

Durbin-Watson stat

2.549007

    Prob(F-statistic)

0.048716

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


White Heteroskedasticity Test:

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

0.895278

    Probability

0.612988

Obs*R-squared

24.04680

    Probability

0.458924

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Equation:

 
 

Dependent Variable: RESID^2

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/22/13 Time: 19:45

 
 

Sample: 1972 2008

 
 

Included observations: 33

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-6.127875

52.99098

-0.115640

0.9108

D(LOG(INT))

0.038730

0.097877

0.395696

0.7027

(D(LOG(INT)))^2

0.017461

0.171505

0.101808

0.9214

D(LOG(INF))

0.072118

0.065169

1.106620

0.3006

(D(LOG(INF)))^2

0.024516

0.052850

0.463884

0.6551

D(D(LOG(PIBHAB)))

0.137700

1.891907

0.072784

0.9438

(D(D(LOG(PIBHAB))))^2

3.067671

36.05643

0.085080

0.9343

LOG(ESPER)

-25.56550

62.19001

-0.411087

0.6918

D(LOG(CREDIT))

0.008262

0.232878

0.035479

0.9726

(D(LOG(CREDIT)))^2

0.002671

0.074436

0.035886

0.9723

BACO

0.012726

0.068172

0.186675

0.8566

BACO^2

0.000778

0.002872

0.270970

0.7933

LOG(S(-1))

0.230129

1.423713

0.161640

0.8756

(LOG(S(-1)))^2

-0.066239

0.313216

-0.211479

0.8378

LOG(INT(-1))

-0.314282

0.476655

-0.659350

0.5282

(LOG(INT(-1)))^2

0.038418

0.088345

0.434858

0.6752

LOG(INF(-1))

0.471936

0.512433

0.920971

0.3840

(LOG(INF(-1)))^2

-0.046084

0.069100

-0.666907

0.5236

LOG(PIBHAB(-1))

4.285470

23.34782

0.183549

0.8589

(LOG(PIBHAB(-1)))^2

-0.425760

2.264645

-0.188003

0.8556

LOG(ESPER(-1))

24.28589

56.99455

0.426109

0.6813

LOG(CREDIT(-1))

0.011465

0.296375

0.038684

0.9701

(LOG(CREDIT(-1)))^2

-0.029006

0.072319

-0.401078

0.6989

BACO(-1)

0.044791

0.058626

0.764004

0.4668

BACO(-1)^2

0.002218

0.002847

0.779125

0.4583

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.728691

    Mean dependent var

0.122944

Adjusted R-squared

-0.085236

    S.D. dependent var

0.187108

S.E. of regression

0.194919

    Akaike info criterion

-0.334382

Sum squared resid

0.303947

    Schwarz criterion

0.799336

Log likelihood

30.51730

    F-statistic

0.895278

Durbin-Watson stat

2.343029

    Prob(F-statistic)

0.612988

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


ARCH Test:

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

0.283841

    Probability

0.836504

Obs*R-squared

0.968845

    Probability

0.808790

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Equation:

 
 

Dependent Variable: RESID^2

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/22/13 Time: 19:47

 
 

Sample (adjusted): 1975 2005

 
 

Included observations: 26 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

0.179017

0.070772

2.529482

0.0191

RESID^2(-1)

-0.190936

0.210478

-0.907158

0.3742

RESID^2(-2)

-0.089396

0.270000

-0.331097

0.7437

RESID^2(-3)

-0.025308

0.264380

-0.095726

0.9246

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.037263

    Mean dependent var

0.140561

Adjusted R-squared

-0.094019

    S.D. dependent var

0.205379

S.E. of regression

0.214817

    Akaike info criterion

-0.097423

Sum squared resid

1.015219

    Schwarz criterion

0.096130

Log likelihood

5.266502

    F-statistic

0.283841

Durbin-Watson stat

2.121181

    Prob(F-statistic)

0.836504

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

2.873186

    Probability

0.084152

Obs*R-squared

8.336725

    Probability

0.015478

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Equation:

 
 

Dependent Variable: RESID

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/22/13 Time: 19:49

 
 

Presample and interior missing value lagged residuals set to zero.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-27.98730

26.60616

-1.051910

0.3076

D(LOG(INT))

-0.105177

0.122781

-0.856616

0.4036

D(LOG(INF))

-0.021824

0.075233

-0.290089

0.7753

D(D(LOG(PIBHAB)))

0.345576

2.118687

0.163109

0.8724

LOG(ESPER)

32.05457

29.99140

1.068792

0.3001

D(LOG(CREDIT))

0.065086

0.134984

0.482177

0.6358

BACO

-0.006660

0.015933

-0.418010

0.6812

LOG(S(-1))

0.753974

0.413327

1.824159

0.0858

LOG(INT(-1))

-0.115614

0.146140

-0.791116

0.4398

LOG(INF(-1))

0.089285

0.082405

1.083491

0.2937

LOG(PIBHAB(-1))

-0.253867

0.360915

-0.703399

0.4913

LOG(ESPER(-1))

-24.87958

27.62221

-0.900709

0.3803

LOG(CREDIT(-1))

-0.026067

0.172316

-0.151276

0.8815

BACO(-1)

-0.025215

0.019864

-1.269381

0.2214

RESID(-1)

-1.151359

0.525222

-2.192138

0.0426

RESID(-2)

-0.182754

0.387230

-0.471953

0.6430

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.252628

    Mean dependent var

6.41E-15

Adjusted R-squared

-0.406818

    S.D. dependent var

0.356070

S.E. of regression

0.422332

    Akaike info criterion

1.420354

Sum squared resid

3.032197

    Schwarz criterion

2.145933

Log likelihood

-7.435841

    F-statistic

0.383091

Durbin-Watson stat

2.047113

    Prob(F-statistic)

0.965919

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5.1.4. Estimation 2 et ses tests

Dependent Variable: D(LOG(S))

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/23/13 Time: 08:55

 
 

Sample (adjusted): 1972 2008

 
 

Included observations: 33 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-16.26648

16.87477

-0.963953

0.3494

D(LOG(INT))

0.065223

0.076182

0.856154

0.4046

D(LOG(INF))

-0.059519

0.065407

-0.909972

0.3763

D(D(LOG(PIBHAB)))

1.596551

1.243462

1.283956

0.2174

LOG(ESPER)

-40.87276

16.42224

-2.488866

0.0242

D(LOG(CREDIT))

-0.101158

0.087150

-1.160741

0.2628

BACO

0.015025

0.010439

1.439344

0.1693

LOG(S(-1))

-0.823563

0.133600

-6.164382

0.0000

LOG(INT(-1))

-0.067047

0.106872

-0.627362

0.5393

LOG(INF(-1))

-0.050951

0.048251

-1.055940

0.3067

LOG(PIBHAB(-1))

0.963237

0.227446

4.235014

0.0006

LOG(ESPER(-1))

44.45694

15.66119

2.838669

0.0119

LOG(CREDIT(-1))

-0.101920

0.108825

-0.936544

0.3629

BACO(-1)

0.010490

0.011130

0.942459

0.3600

D76

-0.731111

0.294378

-2.483577

0.0245

D91

-1.349178

0.456320

-2.956646

0.0093

D96

1.451955

0.428657

3.387221

0.0038

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.888221

    Mean dependent var

-0.033135

Adjusted R-squared

0.776441

    S.D. dependent var

0.570835

S.E. of regression

0.269902

    Akaike info criterion

0.524872

Sum squared resid

1.165557

    Schwarz criterion

1.295800

Log likelihood

8.339616

    F-statistic

7.946185

Durbin-Watson stat

1.913479

    Prob(F-statistic)

0.000076

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Dependent Variable: D(LOG(S))

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/23/13 Time: 08:55

 
 

Sample (adjusted): 1972 2008

 
 

Included observations: 33 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-16.26648

16.87477

-0.963953

0.3494

D(LOG(INT))

0.065223

0.076182

0.856154

0.4046

D(LOG(INF))

-0.059519

0.065407

-0.909972

0.3763

D(D(LOG(PIBHAB)))

1.596551

1.243462

1.283956

0.2174

LOG(ESPER)

-40.87276

16.42224

-2.488866

0.0242

D(LOG(CREDIT))

-0.101158

0.087150

-1.160741

0.2628

BACO

0.015025

0.010439

1.439344

0.1693

LOG(S(-1))

-0.823563

0.133600

-6.164382

0.0000

LOG(INT(-1))

-0.067047

0.106872

-0.627362

0.5393

LOG(INF(-1))

-0.050951

0.048251

-1.055940

0.3067

LOG(PIBHAB(-1))

0.963237

0.227446

4.235014

0.0006

LOG(ESPER(-1))

44.45694

15.66119

2.838669

0.0119

LOG(CREDIT(-1))

-0.101920

0.108825

-0.936544

0.3629

BACO(-1)

0.010490

0.011130

0.942459

0.3600

D76

-0.731111

0.294378

-2.483577

0.0245

D91

-1.349178

0.456320

-2.956646

0.0093

D96

1.451955

0.428657

3.387221

0.0038

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.888221

    Mean dependent var

-0.033135

Adjusted R-squared

0.776441

    S.D. dependent var

0.570835

S.E. of regression

0.269902

    Akaike info criterion

0.524872

Sum squared resid

1.165557

    Schwarz criterion

1.295800

Log likelihood

8.339616

    F-statistic

7.946185

Durbin-Watson stat

1.913479

    Prob(F-statistic)

0.000076

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


LE MODELE EST BIEN SPECIFIE CAR LES DEUX PROBABILITES SONT SUPERIEURES A 5%

Ramsey RESET Test:

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

0.739210

    Probability

0.495234

Log likelihood ratio

3.312851

    Probability

0.190820

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Equation:

 
 

Dependent Variable: D(LOG(S))

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/23/13 Time: 08:56

 
 

Sample: 1972 2008

 
 

Included observations: 33

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-4.301384

24.11580

-0.178364

0.8610

D(LOG(INT))

0.045547

0.091452

0.498038

0.6262

D(LOG(INF))

-0.073862

0.067570

-1.093118

0.2928

D(D(LOG(PIBHAB)))

1.748350

1.273200

1.373193

0.1913

LOG(ESPER)

-39.41379

18.27184

-2.157078

0.0489

D(LOG(CREDIT))

-0.091965

0.089030

-1.032973

0.3191

BACO

0.009160

0.012040

0.760777

0.4594

LOG(S(-1))

-0.579302

0.253153

-2.288347

0.0382

LOG(INT(-1))

-0.018575

0.129704

-0.143208

0.8882

LOG(INF(-1))

-0.071936

0.054831

-1.311972

0.2106

LOG(PIBHAB(-1))

0.708191

0.332870

2.127529

0.0516

LOG(ESPER(-1))

40.06756

16.78287

2.387408

0.0316

LOG(CREDIT(-1))

-0.095261

0.125793

-0.757282

0.4614

BACO(-1)

0.009852

0.011552

0.852849

0.4081

D76

-0.650682

0.309249

-2.104070

0.0539

D91

-0.261274

1.043428

-0.250400

0.8059

D96

1.046165

0.549239

1.904754

0.0776

FITTED^2

0.085695

0.253158

0.338504

0.7400

FITTED^3

0.310602

0.258845

1.199957

0.2501

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.898897

    Mean dependent var

-0.033135

Adjusted R-squared

0.768908

    S.D. dependent var

0.570835

S.E. of regression

0.274412

    Akaike info criterion

0.545694

Sum squared resid

1.054229

    Schwarz criterion

1.407320

Log likelihood

9.996041

    F-statistic

6.915156

Durbin-Watson stat

2.096843

    Prob(F-statistic)

0.000333

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

LA COURBE DE COUPE LE CORRIDOR : MCE EST STRUCTURELLEMENT STABLE

LE MODELE A CORRECTION D'ERREUR EST PONCTUELLEMENT STABLE

IL Y A ABSENCE D'AUTOCORRELATION

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

0.764679

    Probability

0.483974

Obs*R-squared

3.249898

    Probability

0.196922

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Equation:

 
 

Dependent Variable: RESID

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/23/13 Time: 09:06

 
 

Presample and interior missing value lagged residuals set to zero.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-3.028769

17.47902

-0.173280

0.8649

D(LOG(INT))

-0.008335

0.079300

-0.105102

0.9178

D(LOG(INF))

0.019957

0.068459

0.291522

0.7749

D(D(LOG(PIBHAB)))

0.205258

1.301543

0.157704

0.8769

LOG(ESPER)

4.613400

17.76323

0.259716

0.7989

D(LOG(CREDIT))

0.009480

0.092360

0.102639

0.9197

BACO

-0.003672

0.011546

-0.317997

0.7552

LOG(S(-1))

0.049871

0.163473

0.305070

0.7648

LOG(INT(-1))

-0.012932

0.109218

-0.118405

0.9074

LOG(INF(-1))

0.001968

0.051565

0.038161

0.9701

LOG(PIBHAB(-1))

-0.075413

0.240476

-0.313600

0.7584

LOG(ESPER(-1))

-3.754328

16.73424

-0.224350

0.8257

LOG(CREDIT(-1))

0.023002

0.112453

0.204547

0.8409

BACO(-1)

0.003884

0.011959

0.324738

0.7502

D76

-0.011406

0.299557

-0.038075

0.9702

D91

-0.081732

0.468175

-0.174576

0.8639

D96

0.059899

0.438990

0.136448

0.8934

RESID(-1)

0.001937

0.362735

0.005340

0.9958

RESID(-2)

-0.462508

0.374205

-1.235973

0.2368

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.098482

    Mean dependent var

4.79E-15

Adjusted R-squared

-1.060613

    S.D. dependent var

0.190850

S.E. of regression

0.273962

    Akaike info criterion

0.542409

Sum squared resid

1.050771

    Schwarz criterion

1.404034

Log likelihood

10.05025

    F-statistic

0.084964

Durbin-Watson stat

1.855358

    Prob(F-statistic)

0.999997

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


LES ERREURS SONT HOMOSCEDASTIQUES

ARCH Test:

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

0.096168

    Probability

0.758774

Obs*R-squared

0.102684

    Probability

0.748632

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Equation:

 
 

Dependent Variable: RESID^2

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/23/13 Time: 09:08

 
 

Sample (adjusted): 1973 2005

 
 

Included observations: 30 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

0.032912

0.011371

2.894314

0.0073

RESID^2(-1)

0.058132

0.187456

0.310110

0.7588

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.003423

    Mean dependent var

0.034909

Adjusted R-squared

-0.032169

    S.D. dependent var

0.050525

S.E. of regression

0.051332

    Akaike info criterion

-3.036676

Sum squared resid

0.073778

    Schwarz criterion

-2.943263

Log likelihood

47.55014

    F-statistic

0.096168

Durbin-Watson stat

2.025974

    Prob(F-statistic)

0.758774

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


White Heteroskedasticity Test:

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

1.084570

    Probability

0.518081

Obs*R-squared

28.18717

    Probability

0.401372

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Equation:

 
 

Dependent Variable: RESID^2

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/23/13 Time: 09:09

 
 

Sample: 1972 2008

 
 

Included observations: 33

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

14.18080

16.57232

0.855692

0.4313

D(LOG(INT))

-0.016493

0.026703

-0.617637

0.5639

(D(LOG(INT)))^2

0.042670

0.054012

0.790011

0.4653

D(LOG(INF))

-0.112846

0.042940

-2.627993

0.0466

(D(LOG(INF)))^2

-0.037482

0.020857

-1.797069

0.1323

D(D(LOG(PIBHAB)))

-0.821679

0.523658

-1.569114

0.1774

(D(D(LOG(PIBHAB))))^2

-2.709021

11.09420

-0.244183

0.8168

LOG(ESPER)

1.024734

22.17876

0.046203

0.9649

D(LOG(CREDIT))

-0.081349

0.066147

-1.229835

0.2735

(D(LOG(CREDIT)))^2

-0.030524

0.020305

-1.503272

0.1931

BACO

-0.021916

0.020873

-1.049983

0.3418

BACO^2

-0.001121

0.000886

-1.264965

0.2616

LOG(S(-1))

-0.074620

0.484521

-0.154007

0.8836

(LOG(S(-1)))^2

0.023800

0.111897

0.212696

0.8400

LOG(INT(-1))

0.424386

0.285306

1.487479

0.1970

(LOG(INT(-1)))^2

-0.065007

0.046031

-1.412235

0.2170

LOG(INF(-1))

-0.336922

0.199381

-1.689842

0.1519

(LOG(INF(-1)))^2

0.026757

0.023311

1.147835

0.3030

LOG(PIBHAB(-1))

-4.267609

7.779023

-0.548605

0.6069

(LOG(PIBHAB(-1)))^2

0.411146

0.758052

0.542371

0.6109

LOG(ESPER(-1))

-1.817260

19.42609

-0.093547

0.9291

LOG(CREDIT(-1))

-0.054650

0.075647

-0.722431

0.5024

(LOG(CREDIT(-1)))^2

0.052469

0.028868

1.817535

0.1288

BACO(-1)

-0.053652

0.022097

-2.428031

0.0595

BACO(-1)^2

-0.002436

0.001026

-2.373570

0.0637

D76

-0.016266

0.078299

-0.207735

0.8436

D91

0.800066

0.427002

1.873681

0.1198

D96

0.882074

0.335344

2.630354

0.0465

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.854157

    Mean dependent var

0.035320

Adjusted R-squared

0.066603

    S.D. dependent var

0.050804

S.E. of regression

0.049083

    Akaike info criterion

-3.380727

Sum squared resid

0.012045

    Schwarz criterion

-2.110963

Log likelihood

83.78199

    F-statistic

1.084570

Durbin-Watson stat

2.735793

    Prob(F-statistic)

0.518081

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


LES ERREURS SONT NORMALEMENT DISTRIBUEES

5.2. Outputs estimation micro : Relation entre revenu et bien-être

5.2.1. Output modèle Probit

Tableau de Prédiction du modèle Probit

5.2.2. Différence simple de moyenne du revenu

5.2.3. Outputs estimation revenu sur le revenu et quelques variables caractéristiques du ménage

Dependent Variable: LOG(REV)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/27/13 Time: 14:50

 
 

Sample (adjusted): 2 200

 
 

Included observations: 95 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

8.554937

1.498541

5.708842

0.0000

ATE

0.412783

0.192439

2.145001

0.0347

SEXE

0.614199

0.260188

2.360598

0.0204

LOG(AGE)

0.412858

0.355620

1.160953

0.2488

LOG(EMPRUN)

0.064598

0.052035

1.241437

0.2177

ACTS

-0.102501

0.204829

-0.500421

0.6180

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.149372

    Mean dependent var

11.35961

Adjusted R-squared

0.101584

    S.D. dependent var

0.914791

S.E. of regression

0.867083

    Akaike info criterion

2.613711

Sum squared resid

66.91309

    Schwarz criterion

2.775008

Log likelihood

-118.1513

    F-statistic

3.125710

Durbin-Watson stat

1.753622

    Prob(F-statistic)

0.012035

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Il y a absence d'autocorrelation

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

0.943955

    Probability

0.393034

Obs*R-squared

2.017726

    Probability

0.364633

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Equation:

 
 

Dependent Variable: RESID

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/27/13 Time: 14:56

 
 

Presample and interior missing value lagged residuals set to zero.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-0.466409

1.544094

-0.302060

0.7633

ATE

0.019339

0.193179

0.100111

0.9205

SEXE

0.071506

0.266403

0.268415

0.7890

LOG(AGE)

0.100041

0.364912

0.274150

0.7846

LOG(EMPRUN)

0.002119

0.052116

0.040653

0.9677

ACTS

0.015813

0.209333

0.075541

0.9400

RESID(-1)

0.186598

0.170949

1.091544

0.2780

RESID(-2)

0.108930

0.155630

0.699927

0.4858

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.021239

    Mean dependent var

-1.63E-15

Adjusted R-squared

-0.057512

    S.D. dependent var

0.843707

S.E. of regression

0.867629

    Akaike info criterion

2.634348

Sum squared resid

65.49191

    Schwarz criterion

2.849411

Log likelihood

-117.1315

    F-statistic

0.269701

Durbin-Watson stat

2.014744

    Prob(F-statistic)

0.964091

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


les résidus sont normalement distribués

Les erreurs sont homoscédastiques

ARCH Test:

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

0.372743

    Probability

0.544654

Obs*R-squared

0.386412

    Probability

0.534191

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Equation:

 
 

Dependent Variable: RESID^2

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/27/13 Time: 14:59

 
 

Sample (adjusted): 10 196

 
 

Included observations: 46 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

0.798556

0.190776

4.185830

0.0001

RESID^2(-1)

0.106471

0.174393

0.610527

0.5447

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.008400

    Mean dependent var

0.862669

Adjusted R-squared

-0.014136

    S.D. dependent var

1.072688

S.E. of regression

1.080243

    Akaike info criterion

3.034754

Sum squared resid

51.34468

    Schwarz criterion

3.114260

Log likelihood

-67.79933

    F-statistic

0.372743

Durbin-Watson stat

2.276170

    Prob(F-statistic)

0.544654

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


White Heteroskedasticity Test:

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

1.532026

    Probability

0.167103

Obs*R-squared

10.42523

    Probability

0.165729

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Equation:

 
 

Dependent Variable: RESID^2

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 01/27/13 Time: 15:00

 
 

Sample: 2 200

 
 

Included observations: 95

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-27.90753

18.55292

-1.504213

0.1361

ATE

-0.046037

0.194550

-0.236633

0.8135

SEXE

0.333749

0.266417

1.252730

0.2137

LOG(AGE)

16.55577

9.769816

1.694583

0.0937

(LOG(AGE))^2

-2.217442

1.292645

-1.715430

0.0898

LOG(EMPRUN)

-0.568187

0.373366

-1.521797

0.1317

(LOG(EMPRUN))^2

0.029451

0.019539

1.507261

0.1354

ACTS

0.316683

0.203506

1.556135

0.1233

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.109739

    Mean dependent var

0.704348

Adjusted R-squared

0.038109

    S.D. dependent var

0.877106

S.E. of regression

0.860230

    Akaike info criterion

2.617219

Sum squared resid

64.37969

    Schwarz criterion

2.832283

Log likelihood

-116.3179

    F-statistic

1.532026

Durbin-Watson stat

2.358782

    Prob(F-statistic)

0.167103

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHIE iii

DEDICACE iv

REMERCIEMENTS v

0. INTRODUCTION GENERALE 1

Chapitre premier : ANALYSE THEORIQUE DE L'EPARGNE 10

1.1. DEFINITION 10

1.2. CLASSIFICATION DE L'EPARGNE 10

1.2.1. EPARGNE INTERIEURE 11

1.2.1.1. Epargne publique 11

1.2.1.2. Epargne des ménages 11

1.2.1.2.1. Epargne libre et individuelle 12

A. Epargne spontanée ou volontaire 12

A.2. Epargne financière 13

A.3. Epargne thésaurisée 13

B. Epargne contractuelle 14

1.2.1.2.2. Epargne forcée et sociale 14

1.2.1.2.3. Obstacles à l'épargne des ménages 14

1.2.1.3. Epargne des entreprises 16

1.2.2. Epargne étrangère 16

1.2.2.1. Aide publique au développement (APD) 16

1.2.2.2. Investissements de portefeuille 17

12.2.3. Investissement direct étranger 17

1.2.2.4. Epargne des migrants 17

1.3. DETERMINANTS DE L'EPARGNE PRIVEE 19

1.3.1.1. Hypothèse du revenu absolu 19

1.3.1.2. Hypothèse du revenu relatif 19

1.3.1.3. Hypothèse du revenu permanent 20

1.3.1.4. Hypothèse de la marche au hasard 21

1.3.1.5. Hypothèse du cycle de vie 21

1.3.1.6. Pression de la gratification immédiate 22

1.3.1.7. Hypothèse de la théorie de la classe 22

1.3.1.8. Hypothèse de l'épargne préventive ou de précaution 22

1.3.2.1. Facteurs institutionnels 23

1.3.2.2. Facteurs socioculturels 24

1.3.3. COMPORTEMENT DES ENTREPRISES EN MATIERE D'EPARGNE 25

1.4. IMPORTANCE DE L'EPARGNE DANS LE PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT ET DURABILITE DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE 25

1.4.1. IMPORTANCE De L'EPARGNE DANS LE PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT 25

1.4.2. DURABILITE DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE 27

1.5. FORMATION DE L'EPARGNE INTERIEURE. 28

1.5.1. THEORIE NEOCLASSIQUE 28

1.5.2. THEORIE KEYNESIENNE 28

1.5.3. FORMATION DE L'EPARGNE DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT 29

Chapitre deuxième. PRESENTATION DE L'ENVIRONNEMENT MACROECONOMIQUE ET FINANCIER DE LA RDC. 31

2.1. ENVIRONNEMENT MACROECONOMIQUE 31

2.1.1. CROISSANCE DU PIB 31

2.1.2. BALANCE COMMERCIALE 34

2.1.2.1. Comportement des exportations 35

2.1.2.2. Comportement des importations 36

2.1.2.3. Solde de la balance commerciale 37

2.1.3. TAUX D'INVESTISSEMENT 37

2.1.4. FACTEURS DE BONNE GOUVERNANCE 39

2.1.4.1. Degré de liberté d'entreprendre 39

2.1.4.2. Degré de liberté d'investir 40

2.1.4.3. Degré de liberté fiscale 42

2.1.4.4. Degré de liberté financière 43

2.1.3. TAUX D'INFLATION (en logarithme) 44

2.2. ENVIRONNEMENT FINANCIER 45

2.2.1. PRESENTATION DU SYSTEME FINANCIER 46

2.2.1.1. Système financier formel 46

2.2.1.2. Secteur de micro finance 47

2.2.1.3. Système financier informel 47

2.2.1.3.1. Gardes fonds 47

2.2.1.3.2. Tontiniers ou banquiers ambulants 48

2.2.2. ANALYSE DES QUELQUES INDICATEURS FINANCIERS 48

2.2.2.1. Ratio M2/PIB 48

2.2.2.2. Taux d'intérêt 49

2.2.2.3. Taux d'épargne 50

Chapitre troisième. DETERMINANTS DE L'EPARGNE ET EFFETS SUR LE BIEN-ETRE DES MENAGES RURAUX 54

3.1. BREVE REVUE DE LA LITTERATURE 54

3.1.1. REVUE DE LA LITTERATURE DANS LE RESTE DU MONDE 54

3.1.2. REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUE DANS LE CAS DE LA RDC 56

3.2. ANALYSE MACRO ECONOMETRIQUE DE L'EPARGNE 57

3.2.1. METHODE D'ANALYSE 57

3.2.1.1. Présentation du modèle économétrique 57

3.2.1.2. Sources des données 59

3.2.1.3. Etude de la stationnarité des variables 59

3.2.2. RESULTATS DE L'ESTIMATION ET INTERPRETATION 60

3.2.2.1. Présentation des résultats 60

3.2.2.2. Interprétation des résultats 61

a. Résultats du modèle à correction d'erreur I 61

b. Résultats du modèle avec les variables dummy. 61

3.3. ANALYSE MICRO ECONOMETRIQUE DE L'EPARGNE : CAS DES CITES SEMI-RURALES DE KISANTU ET DE MBANZA-NGUNGU. 64

3.3.1. PRESENTATION DE LA POPULATION ENQUETEE 64

3.3.1.1. Présentation de l'enquête 64

3.3.1.2. Caractéristiques du chef de ménage 65

A. Age 65

B. Sexe 66

C. Etat matrimonial 66

D. Niveau d'instruction 67

E. Secteur d'activité principale 67

3.3.1.3. Caractéristiques du ménage 69

A. Taille du ménage 69

B. Nombre d'enfants de moins de 18 ans 69

C. Scolarisation des enfants 69

D. Exercice d'une activité créatrice du revenu 70

3.3.1.4. Conditions de vie des ménages 70

3.3.1.5. Consommation et revenu des ménages 71

3.3.1.6. Epargne des ménages 75

3.3.1.6.1. Actifs détenus par les ménages 75

3.3.1.6.2. Disposition d'une épargne pour la retraite 76

3.3.1.6.3. Epargne du secteur informel 79

3.3.2. IMPACT DE L'EPARGNE SUR LE BIEN-ETRE DES MENAGES RURAUX 80

3.3.2.1. Relation entre épargne et caractéristiques du ménage 80

3.3.2.1.3. Méthode d'estimation 81

3.3.2.1.4. Présentation et interprétation des résultats. 82

3.3.2.2. Relation entre épargne et bien-être du ménage. 83

3.3.2.2.1. Mesure du bien-être 83

3.3.2.2.2. Présentation de la méthodologie 84

A. Notations et Hypothèses 84

B. Méthodes d'estimation 86

C. Résultats de l'estimation 86

C.2. Estimation par la méthode de régression combinée. 87

C.4. Interprétation des résultats 88

3.4. POLITIQUES EN FAVEUR DE L'EPARGNE 89

3.4.1. QUANTITE DE L'EPARGNE ET OPTIMISATION DU BIEN-ETRE DES MENAGES DANS UNE PERSPECTIVE DE LONG TERME. 90

3.4.2. QUALITE DE L'EPARGNE 92

CONCLUSION GENERALE 95

Références bibliographique 97

Annexe. 107

* 1 Cette sous-bancarisation de l'économie congolaise peut s'expliquer notamment par l'éloignement des banques et de l'importance très minime que ces dernières accordent à l'épargne des ruraux et semi-ruraux.

* 2 Si le taux d'intérêt réel est sévèrement négatif, les agents économiques ne sont plus incités à confier leur épargne aux banques ou à d'autres institutions mais plutôt à le placer à l'étranger, à investir dans l'immobilier ou à ne pas investir du tout.

* 3 Nous citons ici l'exemple de Micro-crédit, une structure du système financier décentralisé ou de microfinance, qui, vers les années 2000, avaient fait perdre aux épargnants une grande partie de leur épargne en fuyant avec l'argent d'autrui. Jusqu'aujourd'hui, l'Etat congolais n'a aménagé aucun n'effort pour arrêter l'auteur de ce crime financier.

* 4 En contexte congolais, la dot signifie la somme d'argent que l'époux verse à la famille de son épouse (Belle famille). Celle-ci peut aller au jusqu'à 2500 dollars américains pour certaine famille.

* 5 Dont le nom est associé à un paradoxe qui montre qu'en situation de parfaite mobilité internationale des capitaux, le lien direct entre épargne et investissement au sein d'un pays tend à s'étioler jusqu'à disparaître.

* 6 Ce test est utilisé dans tous les cas de figures, c'est-à-dire même ordre d'intégration des séries ou ordre d'intégration différents (Doukouré, 2008).

* 7 Nous avons divisé les dépenses moyennes d'alimentation par la taille moyenne des ménages, celle-ci s'élève à 7 personnes à Kisantu et 6 personnes à Mbanza-Ngungu. Par la suite nous avons divisé la réponse trouvée par 30, le nombre de jour que compose un mois.

* 8 C'est le fait de transformer les résultats de son épargne en consommation

* 9 Nous signalons à ce stade que la cité de Mbanza-ngungu comprend deux Banques à savoir la Procredi Bank et la Banque Internationale de Crédit (BIC) alors que la cité de Kisantu, elle, ne dispose d'aucune banque.

* 10 Imaginons un scénario où un monsieur de 65 ans gardien

* 11 Le phénomène « buakisa carte » est ici synonyme au phénomène gardes fonds

* 12 Gain moyen du programme dans son ensemble

* 13 Gain moyen pour les traités (épargnants)

* 14 Gain pour les non traités (non épargnants)






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo