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à‰pargne et bien être des ménages en RDC. Une analyse macro et microéconomique

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par Gloire Tristan MANSESA KIAKUMBA
Université de Kinshasa RDC - Diplôme d'études approfondies en économie 2013
  

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Chapitre deuxième. PRESENTATION DE L'ENVIRONNEMENT MACROECONOMIQUE ET FINANCIER DE LA RDC.

Il est question dans ce chapitre de présenter l'environnement macroéconomique et financier au sein duquel évoluent les agents économiques. Pour ce faire, nous allons nous appuyer sur certains indicateurs, notamment le PIB, les taux d'investissement et d'épargne, le taux d'intérêt, le taux d'inflation, les ratios de masse monétaire sur le PIB, la balance commerciale et les facteurs de bonne gouvernance.Les données utilisées dans ce chapitre proviennent de la BCC et de la Banque Mondiale et couvrent la période allant de 1960 à 2010.

2.1. ENVIRONNEMENT MACROECONOMIQUE

Dans cette section nous présentons quelques indicateurs économiques qui permettent de mieux cerner l'environnement macroéconomique au sein duquel évoluent les agents économiques.

2.1.1.CROISSANCE DU PIB

L'économie congolaise connait des fluctuations importantes dues notamment à la dépendance du pays vis-à-vis de l'étranger et des exportations des produits primaires qui ne représentent qu'une faible valeur ajoutée. Après l'indépendance, le PIB par habitant de la RDC a régressé, de 450 dollars en 1960 pour atteindre 80 dollars en 2000 (Muzito A, 2010). Cette situation est due à la mauvaise gestion du pays qui se traduit par des mauvaises politiques économiques. A titre d'exemple, le 30 novembre 1973 fut décrétée la zaïrianisation, c'est-à-dire le transfert de la propriété des entreprises étrangères à certains opérateurs économiques nationaux avant de les nationaliser (Ndaywel, 1998). Cette décision a découragé les initiatives privées et détruit le tissu industriel puisque la plupart des entreprises concernées avaient quelques temps après, fait faillite.

Nous présentons ci-dessous l'évolution du taux de croissance du PIB.

Graphique 2.1. Evolution du taux de croissance du PIB

La lecture du graphique nous renseigne que l'environnement macroéconomique de la RDC a été caractérisé par la dépression économique au cours des années 90. En effet, pendant toutes ces années, le taux de croissance du PIB était négatif, sauf en 1995 où il a été de l'ordre de 0.7%. Le taux le plus négatif a été observé en 1991, 1992 et 1993 avec respectivement -8.4% ;-10.5% et -13.5% à la suite notamment des pillages de 1991 et 1993 ayant entraîné des faillites de beaucoup d'entreprises notamment privées.

Dans un tel environnement, l'épargne privée ne peut être mobilisée, encore moins celle de l'Etat qui provient essentiellement de l'excèdent budgétaire. En conséquence de mauvaises performances économiques vont être enregistrées, le revenu par habitant n'avait cessé de baisser pour atteindre 80 dollars en 2000. Ainsi, le pouvoir d'achat de la population s'est fortement réduit et leur propension à épargner. Toutefois, un retournement de la tendance est observé à partir de l'année 2002 où, pour la première fois après plusieurs années, le taux de croissance du PIB est redevenu positif.

Cette performance peut être attribuée au programme intérimaire renforcé (PIR) et au programme économique du gouvernement (PEG) ; deux programmes successifs de redressement économique exécutés avec le concours du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale (Kabuya et Tshiunza, mars 2006).

Nous présentons dans le tableau ci-dessous, l'évolution comparative du PIB en parité du pouvoir d'achat de la RDC à celui des quelques pays émergents.

Tableau n°2.1. : Evolution comparative du PIB en parité du pouvoir d'achat de 1980 à 2010

 

RDC

CHINE

INDE

Moyenne

469,6

2384,3

1635,6

Minimum

248

524

895

Maximum

779

6816

3214

Ecart type

213,5

1799,4

654,2

Source : Banque Mondiale

Graphique 2.2 : PIB en parité du pouvoir d'achat constant de la RDC, la Chine et de l'Inde (dollars américain) au taux de 2000.

Il ressort du tableau ci-dessus que le produit intérieur brut par habitant de la RDC en parité du pouvoir d'achat est très faible. Le plus grand record est réalisé en 1980 avec 779 dollars américains, le PPA le plus faible est de 248 dollars réalisé en 2001. La moyenne de la période est de 469,6 dollars avec un écart-type de 213,5 dollars américains. Ce qui montre qu'il y a une forte dispersion du PPA par rapport à sa moyenne.

La moyenne la plus élevée de ces pays est de 2384,3 dollars réalisée par la Chine avec un écart type de 1799,2 dollars, le maximum est de 6816 dollars réalisé en 2010, le PPA le plus faible est de 524 réalisé en 1980. Il est suivi de l'Inde qui a une moyenne de 1635,6 dollars avec un écart-type de 659,2 dollars. Son PPA le plus élevé est de 3214 dollars réalisé en 2010 et le plus faible de 895 dollars réalisé en 1980.

Comme on peut le constater, ces deux pays émergents ont atteint le PIB en parité du pouvoir d'achat le plus élevé en 2010 et le plus faible en 1980 contrairement à l'expérience de la RDC qui est en sens inverse. Par ailleurs, le PIB par habitant en parité du pouvoir d'achat de la RDC était supérieur à celui de la Chine soit 779 dollars contre 524 dollars et proche du celui de l'inde soit 895 dollars en 1980. En 2010 la RDC n'a que 311 dollars, alors que la Chine a atteint 6816 dollars et l'Inde 3214 dollars américains.

Les PPA de l'Inde, de la Chine et de la RDC proviennent presque d'un même point de départ. De ce graphique nous observons un grand écartement de la tendance du PPA de la RDC par rapport à ces deux pays. La RDC s'éloigne de plus en plus du sentier de croissance pendant que l'Inde et la Chine progressent à un rythme très significatif.

On peut alors se poser la question suivante : en quoi est due cette chute libre de l'économie congolaise ? On peut dire que la RDC n'est pas attractive, n'étant pas capable de mobiliser une grande épargne. C'est ce qui justifie cette chute libre.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway