![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio1.png)
Communauté française de Belgique
ANALYSE DES IMPACTS ECONOMIQUES, SOCIOLOGIQUES ET
ECOLOGIQUES DE LA CHASSE SPORTIVE DANS LA REGION DU NORD-CAMEROUN
MAHA Ngalié
MEMOIRE PRESENTE EN VUE DE L'OBTENTION DU DIPLÔME
DE MASTER COMPLEMENTAIRE EN GESTION DES RESSOURCES ANIMALES ET VEGETALES
EN MILIEUX TROPICAUX
Option : Gestion de la Faune
Année Académique
2012-2013
Co-Promoteurs : Nicolas ANTOINE-MOUSSIAUX Roseline C.
BEUDELS-JAMAR
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio2.png)
ii
Communauté française de Belgique
ANALYSE DES IMPACTS ECONOMIQUES, SOCIOLOGIQUES ET
ECOLOGIQUES DE LA CHASSE SPORTIVE DANS LA REGION DU NORD-CAMEROUN
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio3.png)
MAHA Ngalié
MEMOIRE PRESENTE EN VUE DE L'OBTENTION DU DIPLÔME
DE MASTER COMPLEMENTAIRE EN GESTION DES RESSOURCES ANIMALES ET VEGETALES EN
MILIEUX TROPICAUX
Option : Gestion de la Faune
Année Académique
2012-2013
Co-Promoteurs : Nicolas ANTOINE-MOUSSIAUX Roseline C.
BEUDELS-JAMAR
iii
REMERCIEMENTS
Cette formation n'aurait pu se faire sans l'appui financier de
la CUD (Commission Universitaire pour le Développement). Pour cela, nous
lui adressons nos sincères remerciements et promettons de faire l'usage
qui se doit des notions acquises en Belgique dans nos pays respectifs.
Egalement, que l'ensemble du corps enseignant reçoive
nos remerciements pour les efforts et sacrifices fournis afin de mener à
bien notre formation.
Des remerciements particuliers à :
Mme Roseline C.BEUDELS-JAMAR et M. Nicolas ANTOINE-MOUSSIAUX,
qui ont toujours répondu présents à chaque étape de
ce travail malgré leurs multiples occupations. Je ne saurai vous
témoigner assez ma gratitude pour tous vos efforts et votre patience.
A M. Jean-Luc HORNICK, pour sa promptitude à apaiser
nos différentes préoccupations pendant toute la durée de
la formation.
Je ne saurai omettre de remercier le Ministère des
Forêts et de la faune du Cameroun, qui, m'a autorisé à
m'absenter durant une année afin de suivre ce master.
Merci à tous mes promotionnaires du Master GRAVMT pour
l'esprit de solidarité qui s'est développé au cours des
mois passés ensemble. Que ce master ouvre à tous les voies de la
réussite professionnelle.
A Mme Hélène CRAHAY pour les efforts et le temps
consentis pour nous assister et faciliter notre séjour en Belgique.
Merci.
Enfin, que mes parents et mes frères et soeurs,
retrouve au travers de ce document, toute ma gratitude pour le soutien
indéfectible qu'ils me témoignent depuis fort longtemps. Vous
êtes mon souffle et j'espère que cette fois également, vous
saurez être fiers de ce travail.
iv
LISTE DES ABREVIATIONS
AP : Aire(s) Protégée(s)
CICAM : Cotonnière Industrielle du
Cameroun
CIMENCAM : Cimenteries du Cameroun
CITES : Convention sur le Commerce
International des Espèces de Faune et de Flore sauvages
Menacées d'Extinction.
DRFFN : Délégation
Régionale des Forêts et de la Faune du Nord
FCFA : Franc de la Communauté
Financière Africaine
GC: Guide de Chasse
LAB : Lutte Anti-Braconnage
MINEF: Ministère de l'Environnement et
des Forêts
MINFOF: Ministère des Forêts et
de la Faune
MINTOUR: Ministère du Tourisme
OMT: Organisation Mondiale du Tourisme
ONG: Organisation Non Gouvernementale
PNB: Parc National de la
Bénoué
PNF: Parc National du Faro
PNBN: Parc National de Bouba-Ndjidda
SODECOTON: Société de
Développement de Coton
UICN : Union Internationale pour la
Conservation de la Nature
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour
l'Education, la Science et la Culture
US$ : Dollar américain
ZIC: Zone Inter Cynégétique
ZIC CG: Zone Inter Cynégétique
à Co- gestion
ZIC GC : Zone Inter Cynégétique
à Gestion Communautaire
v
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I: Classification des mammifères du PNB et ses
environs (Tsakem, 2004)
Tableau II: Recettes d'affermage et recettes globales issues
de la Faune au Nord Cameroun et sur
l'ensemble du pays.
Tableau III: Taxes d'abattage relatives à certaines
espèces
Tableau IV : Rapport quotas prévus/ quota
réalisé pour 3 espèces animales
Tableau V : Méthode d'estimation des quotas
d'exploitation théorique de quelques espèces fauniques
selon Martin et Thomas.
Tableau VI: Historique des inventaires des populations de
Lions dans le « Complexe Bénoué »: Bauer
2013.
Tableau VII: Estimations des populations de Lions dans les
Aires Protégées du Nord Cameroun
(2007).
Tableau VIII: Estimation du quota de chasse des Lions (selon
la méthode de Martin et Thomas).
Tableau IX: Estimation du quota de chasse des Hippopotames
(selon la méthode de Martin et
Thomas).
Tableau X: Proportions de touristes en fonction des types de
chasse
Tableau XI: Touristes cynégétiques sur 5 ans au
Nord-Cameroun
Tableau XII: Estimations des quantités de viande
fraîche obtenues par la chasse sportive en 2010
Tableau XIII: Fréquence d'observation des
activités anthropiques au PNB
Tableau XIV: Evolution de la population d'Hippopotames dans le
temps au PNB
Tableau XV: Superficie des cultures dévastées
par les Hippopotames
Tableau XVI : Liste des ZIC dans la Région du
Nord-Cameroun
Tableau XVII : Tableau récapitulatif des recettes de
chasse 2011/2012
Tableau XVIII : Taux de realisation du plan de tir de
l'ensemble des zics de la region du nord
2011/2012
Tableau XIX : Plan de tir des zones cynégétiques
dans la région du Nord : Saison 2011-2012
Tableau XX : Plan de tir des zones cynégétiques
dans la région du Nord : Saison 2012-2013
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Réseau d'aires protégées au
Cameroun
Figure 2: Réseau d'aires protégées du
Nord Cameroun
Figure 3: Localisation de la zone d'inventaire des
hippopotames.
Figure 4 : Localisation de la zone d'enquête sur les
conflits Homme-Faune
Figure 5 : Evolution des recettes fauniques du Nord et celles
nationales
Figure 6 : (a) , (b) et (c) : Comparaison des quotas
prévus et ceux réalisés de 3 espèces
vi
Figure 7 : Représentation graphique de
l'évolution des populations de Lions au Nord Cameroun
Figure 8: Perception par les populations de la tendance
évolutive du nombre d'Hippopotames
Figure 9 : Evolution de l'effectif d'Hippopotames au PNB
Figure 10: (a): Orpailleur sur le lit du fleuve Benoué
(b) : Campement d'orpailleurs au PNB
Figure 11: Indices de braconnage au PNB (trappe et campement
abandonné)
Figure 12: Cultures dévastées par les
Hippopotames le long du fleuve Bénoué (2012)
Figure 13: Vues du campement touristique de Bouba-Ndjidda.
Figure 14: Mirador rénové pour tourisme de
vision au Parc de la Benoué.
Figure 15: Vue du campement touristique du Buffle noir
(PNB).
Figure 16: Situation des permis miniers autour des parcs
nationaux de la Bénoué et de Bouba-Ndjidda
Figure 17 (a) et (b) : Carcasses d'Hippopotames
collectées dans le PNB et ses environs
Figure 18: Illustration de la proximité des habitations
des pêcheurs du lit du fleuve Bénoué.
Figure 19 : Enclos à bétail à gestion
communautaire à Badabaye (Extrême-Nord Cameroun)
Figure 20 : Moyens de protection des cultures face aux
attaques des Hippopotames.
Figure 21 : Situation des permis miniers et pétroliers
au Cameroun
vii
Table des matières
Page de garde ii
REMERCIEMENTS iii
LISTE DES ABREVIATIONS iv
LISTE DES TABLEAUX v
LISTE DES FIGURES v
RESUME 1
ABSTRACT 2
INTRODUCTION 3
I-Contexte et problématique 3
II- Objectifs et hypothèses de travail 4
III- Limites de l'étude 4
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 5
I-1- Localisation de la zone d'étude 5
I-2- Le climat 5
I-3- Hydrographie et hydrologie 5
I-4-La Flore 5
I-5- La faune 6
I-6- Les populations humaines 6
I-7- Agriculture et élevage 6
I-8- Autres activités économiques 6
CHAPITRE II : GENERALITES ET REVUE DE LITTERATURE 8
II-1- Cadre réglementaire en matière de Faune au
Cameroun 8
II-1-1- Définitions des Aires Protégées
8
II-1-2- Législation en vigueur concernant la gestion
des aires protégées, de la chasse et
des zones cynégétiques 8
II-1-3- Définition et compréhension de termes
(selon la loi 94-01) 8
II-2- Gestion de la chasse en Afrique 11
II-2-1- Cas de la RCA 11
II-2-2-Cas du Bénin 11
II-2-3- Cas de la Tanzanie 11
II-2-4- Cas de la Côte d'Ivoire 12
II-2-5- Cas du Burkina- Faso 12
II-2-6- Cas du Zimbabwe 12
viii
II-2-7- Cas de la Zambie 13
II-3- Particularités de la conservation et de la gestion
de la faune au Nord-Cameroun 13
CHAPITRE III : MATERIEL ET METHODE 15
III-1- Recettes générées par la faune 15
III-2- Relevé et analyse des textes de loi 15
III-3- Populations animales 15
III-4- Menaces sur la faune et sur les populations humaines 15
III-6- Analyse des données 16
CHAPITRE IV : RESULTATS 17
IV-1- Impact économique de la chasse sportive 17
IV-1-1- Recettes générées par la faune
17
IV-1-2- Variations des taxes d'abattage selon les espèces
17
IV-2- Impact de la chasse sportive sur la biodiversité
17
IV-2-1 Taux de réalisation de certaines espèces
17
IV-2-2- Cas du Lion 18
IV-2-3- Cas de l'Hippopotame 18
IV-3- Impact de la chasse sportive sur le tourisme 18
IV-4- Chasse sportive, source de protéines animales pour
les populations locales 19
IV-5- Chasse sportive, source d'emplois pour les populations
locales 19
IV-6- Autres facteurs de disparition de la faune au
Nord-Cameroun 19
IV-6-1- Le braconnage 19
IV-6-2 L'orpaillage 19
IV-6-3 La transhumance 20
IV-7- Conflits Homme-Hippopotame au PNB 20
CHAPITRE V : DISCUSSION 21
V-1- Analyse de l'impact économique de la chasse sportive
dans la région du Nord
Cameroun 21
V-1-1- Rentabilité économique 21
V-1-2- Activité génératrice d'emplois 22
V-2- Analyse de l'impact social de la chasse sportive dans la
région du Nord Cameroun. 23
V-2-1- Rôle nutritionnel et coutumier de la faune sauvage
23
V-2-2- Rôle touristique de la faune sauvage 24
V-3- Analyse de l'impact écologique de la chasse sportive
dans la région du Nord
Cameroun 26
ix
V-4- Analyse des menaces sur la faune sauvage et sur les
populations riveraines 28
V-4-1- Menaces sur la faune sauvage 28
V-4-2- Menaces sur les populations humaines locales 31
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 34
I- CONCLUSION 34
II- RECOMMANDATIONS 35
BIBLIOGRAPHIE 36
ANNEXES 43
1
RESUME
La présente étude a porté sur l'analyse
des impacts économiques, sociologiques et écologiques de la
chasse sportive dans la région du Nord-Cameroun. L'hypothèse de
départ étant que la politique de gestion de la faune sauvage
(à travers la chasse sportive) nuit à la préservation de
la biodiversité. Pour ce faire, nous avons passé en revue les
recettes annuelles générées par la faune sur les 5
dernières années, les plans de tirs annuels et mené des
enquêtes sur les conflits Hommes-Hippopotames à la
périphérie du PNB. Les résultats ont montré que sur
le plan économique, la chasse sportive, au Nord-Cameroun,
génère en moyenne 469 millions de FCFA/an et contribue pour plus
de la moitié aux recettes fauniques nationales. Une partie de ces
revenus est ainsi distribuée aux populations riveraines des aires
protégées. Sur le plan sociologique, l'activité pourvoit
en moyenne 5000 emplois par an. Elle fournit également des
protéines animales à ces populations (plus de 255 tonnes en
2010). Néanmoins, les conflits Homme-Faune sont de plus en plus
récurrents du fait de l'occupation des aires de pâturages et des
corridors de passage de la faune sauvage par les populations locales. Sur le
plan écologique, nous assistons à une baisse des populations
animales, à l'instar des lions dont le nombre est passé de 345 en
2002 à 200 en 2013. Le problème essentiel étant le
braconnage. Au vu de cela, des dispositions doivent être prises au niveau
de l'attribution des quotas de certaines espèces pour rétablir un
équilibre au sein de ces populations. Un suivi plus rigoureux des Zones
d'intérêt Cynégétique doit être mis en place
afin d'éviter les dérives (non-respect des clauses des cahiers de
charges) de certains gestionnaires. Egalement, l'accent doit être mis sur
la lutte anti-braconnage.
Mots clés : Nord-Cameroun, chasse
sportive, Zone d'intérêt Cynégétique, recettes
fauniques, braconnage.
2
ABSTRACT
This study focused on the analysis of economic, sociological
and ecological impacts of sport hunting in North-Cameroon region. The initial
hypothesis is that the policy of management of wildlife (through sport hunting)
interferes with the preservation of biodiversity. To do this, we reviewed the
annual revenue generated by wildlife over the last five years hunting plan and
investigated the conflict-Men Hippos on the outskirts of Benoue National Park.
Results showed that in economic terms, sport hunting in northern Cameroon,
generated over 469 million FCFA and contributed for more than half the national
wildlife incomes. A part of these revenues is distributed to local communities
around protected areas. From a sociological prospective, the activity provides
an about 5,000 jobs per year. It also provides animal protein to those
populations (more than 255 tons in 2010). However, Human-Wildlife Conflicts are
increasing due to the occupation of grazing areas and pathways of wildlife by
local people. On the ecological side, we are witnessing a decline in animal
populations. For instance, lion numbers have declined from 345 in 2002 to 200
in 2013. The main problem is poaching. Given to this, measures must be taken in
the quotas settings of these species to restore balance in different
populations. Closer monitoring of interest Hunting Zones must be established to
avoid drifts (non-respect of tender specifications) of some managers. Also,
more focus should be given to anti-poaching.
Keywords: North Cameroon, Sport hunting, hunting zone,
wildlife income, poaching.
3
INTRODUCTION
I-Contexte et problématique
Le Cameroun est un pays d'Afrique Centrale situé au
fond du Golfe de Guinée, entre les 2e et 13e degrés de latitude
Nord et les 9e et 16e degrés de longitude Est. Le pays s'étend
sur une superficie de 475 650 km2 (INSC, 2010). Il partage des
limites géographiques avec le Tchad, la République
Centrafricaine, le Gabon, le Congo, la Guinée Equatoriale et le
Nigéria. Près de 90% des écosystèmes africains y
sont représentés et se répartissent en grandes zones
écologiques : sahélienne, soudanienne, forestière,
montagnarde, marine et côtière (MINEF, 2003). La superficie des
aires protégées est d'environ 2 millions d'hectares avec 13 parcs
nationaux pour 10 régions.
Le Nord-Cameroun représente une zone
d'intérêt international majeur pour la conservation de la faune
sauvage. Cette richesse a permis la création de plusieurs aires
protégées occupant près de 44% (30 692 km2) de
la superficie de la région (DRFFN, 2012). Les aires
protégées de la région du Nord sont constituées de
et de 3 Parcs Nationaux : Parc National de la Bénoué (PNB), le
Parc National du Faro (PNF) et le Parc National de Bouba Ndjidda (PNBN) et de
32 Zones d'Intérêt Cynégétique (ZIC).
Par sa richesse écologique, ce réseau d'aires
protégées est le creuset de la chasse sportive et du tourisme de
vision au Cameroun. Comme le dit Czudek (2001), la durabilité de la
chasse sportive est fonction de la réglementation en vigueur ainsi que
de la planification des prélèvements. A cela, il faudrait
associer l'efficacité des mesures de conservation et de la lutte
anti-braconnage car le problème essentiel en Afrique demeure le
braconnage. C'est dans cette optique que veut agir le ministère en
charge de la faune. Dans les ZIC allouées à
l'affermage1, un quota d'abattage de diverses espèces
animales est attribué chaque année aux guides de chasse pour la
saison cynégétique. Des taxes sont perçues en fonction de
la superficie allouée, du nombre d'animaux abattus durant la
période de chasse et de l'espèce. En fin de saison de chasse, les
recettes relatives aux droits de location et/ou d'affermage des zones de chasse
(versées par les amodiataires2des ZIC) sont
redistribuées entre l'Etat et les populations riveraines des aires
protégées. Les autres taxes issues de la chasse sont
reversées intégralement à l'Etat. Ce qui confère
à ces zones un grand intérêt économique pour les
deux parties, l'Etat et les populations riveraines (du moins en
théorie).
Toutefois, une baisse numérique de certaines
espèces phares à grande valeur financière est
observée depuis des années (essentiellement le Lion, l'Eland de
Derby, l'Eléphant de savane, le Buffle de savane, le Lycaon,
l'Hyène tachetée et le Léopard). Des auteurs, tels Bond
et al (2004) et Lindsey et al (2007), affirment que la chasse
sportive est autant économiquement qu'écologiquement durable.
Pour que ce soit le cas, des règles strictes doivent être
appliquées, notamment en ce qui concerne les inventaires à la fin
de la saison cynégétique. De même, le plan de tir annuel
(ou plan de chasse qui
1 Contrat de délégation
d'exploitation
2 Personne à qui la location d'une ZIC est
confiée
4
définit le nombre d'animaux à abattre par
espèces) concédé par le Ministère des Forêts
et de la Faune (MINFOF) pour la région du Nord, doit également
être revu selon la loi 94/01. Mais ces dispositions sont difficilement
mises en application pour notamment, des raisons financières. De
même, les populations sont le plus souvent insatisfaites de la
manière dont sont gérées leurs quotes-parts issues de la
faune. A cela s'ajoutent d'autres difficultés qui ont également
un impact négatif sur la conservation, notamment :
- le braconnage, avec le peu de moyens qui y sont
consacrés et le plus souvent, avec peu de volonté politique d'y
mettre fin ;
- l'orpaillage (par des compagnies agréées par
le Ministère des Mines autant que des personnes non autorisées
envahissent les parcs nationaux à la recherche de l'or, dégradent
l'environnement sur les zones de prospection et braconnent pour assurer leur
alimentation) ;
- l'élevage extensif des bovins (transhumance avec
envahissement des aires protégées par les bergers et leurs
troupeaux) et,
- l'imbroglio de l'application des textes qui régissent
l'exploitation des ressources naturelles en général
(différents textes pour chaque administration).
II. Objectifs et hypothèses de travail
L'hypothèse de travail est que la politique de gestion
de la faune (à travers la chasse sportive), nuit à la
préservation de la biodiversité dans la région du
Nord-Cameroun. L'objectif de cette étude est d'analyser l'impact social,
économique et écologique du modèle de gestion des
ressources fauniques dans la Région du Nord Cameroun. Il s'agira, entre
autres, de faire une étude d'impact économique de la gestion de
la faune dans la région (à partir des recettes fauniques des 5
dernières années). Egalement, il s'agira de faire un état
des lieux de l'impact écologique de la gestion de la faune à
travers les plans de tir des cinq dernières années. Du point de
vue sociologique, nous aurons à aborder la problématique conflits
Homme-Faune et aussi, à déterminer les principaux facteurs de la
disparition de certaines espèces à travers l'analyse des
données d'inventaires disponibles. Enfin, il s'agira de proposer des
mesures d'amélioration de ce mode de gestion de la faune.
III. Limites de l'étude
Il aurait été intéressant que des
enquêtes soient faites au niveau des populations riveraines afin de
connaitre leurs avis sur l'utilisation des quotes parts issues de la chasse
sportive dans leurs localités. Cela aurait permis de faire des
propositions d'amélioration et de suivi de cette gestion. De même,
il aurait été judicieux de faire un bilan de réalisations
comme stipulées dans les cahiers de charge, par les guides chasses.
5
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
I.1. Localisation de la zone d'étude
La Région du Nord a été
créée par un Décret Présidentiel du 23 Août
1983 suite à l'éclatement du grand Nord en trois Régions
(Adamaoua, Nord et Extrême-Nord). Couvrant une superficie de 6.798
km2, cette Région s'étend entre le
8ème et 10ème degré de latitude Nord
et le 12ème degré de longitude Est (DRFFN, 2013). Elle
est délimitée
- au Nord par la Région de l'Extrême-Nord ;
- au Sud par la Région de l'Adamaoua ;
- à l'Est par le Tchad et la Centrafrique ;
- et à l'Ouest par le Nigeria.
Sur le plan Administratif, la Région du Nord (dont Garoua
représente la capitale régionale) comprend
4 Départements à savoir :
- le Département de la Bénoué dont le
Chef-lieu est Garoua avec 12 Arrondissements;
- le Département du Mayo-Louti dont le Chef-lieu est
Guider avec 3 Arrondissements ;
- le Département du Faro dont le Chef-lieu est Poli avec 2
Arrondissements ;
- et le Département du Mayo-Rey dont le Chef-lieu est
Tcholliré avec 4 Arrondissements
I.2. Le climat
La Région du Nord est soumise à un climat de
type soudano-sahélien caractérisé par une longue saison
sèche qui dure de 8-9 mois. Annuellement, il y tombe entre 500 et 1200
mm d'eau avec une moyenne de 850 mm. La température moyenne annuelle est
de 28° C et l'amplitude 7° (RADER, 2011) avec des extrêmes
pouvant atteindre 45° à l'ombre. Le climat est régi par le
déplacement du front intertropical qui est sous la dépendance de
la mousson et de l'harmattan (vent dominant).
I.3. Hydrographie et hydrologie
Mendjemo (2009) décrit que le régime
hydrologique des principaux cours d'eau du Bassin de la Bénoué
est caractérisé par des débits élevés, des
crues annuelles brutales, des étiages très prolongés et un
écoulement saisonnier localement appelé Mayo ou cours d'eau
saisonniers.
I-4-La Flore
Letouzey (1982) a caractérisé la flore du Nord en 2
grands groupes qui sont :
- les plaines inondées périodiquement et
- les steppes à épineux
Les espèces les plus rencontrées sont :
Acacia sp, Balanites aegyptiaca, Ficus platyphylla, Khaya senegalensis
et Tamarindus indicus. La végétation
herbacée est dominée par Setaria sp, Pennisetum pedicellatum
et Loudetia sp (Donfack, 1996).
6
I.5. La faune
La faune de la région du Nord est très riche.
Seulement dans le Parc National de la Bénoué (PNB), plus de 35
espèces de mammifères appartenant à environ 11 familles
ont été recensées tel que le tableau I l'illustre.
I.6. Les populations humaines
Estimée à plus de 1.600.000 habitants en 1998,
la population de la région connaît le taux moyen de croissance le
plus élevé du pays (supérieur à 4%). Ce taux
s'explique par les migrations des populations de l'Extrême-Nord. Ces
migrations ont engendré des conséquences au niveau socioculturel,
politique, économique et environnemental. Essimi (2010) subdivise la
population en trois grandes catégories :
- les Faly et les Kangou, autochtones ou montagnards
- les Peuls qui sont des éleveurs
- les populations venues pour la plupart de
l'Extrême-Nord, à la recherche de terres fertiles et d'eau qui
sont : les Mofou, les Kolé, les Sarah et les Kotoko. De même,
notons la présence de populations venues des pays frontaliers.
I.7. Agriculture et élevage
Occupation première de plus de 60 % de la population de
la Région, l'agriculture est assez diversifiée et surtout
orientée vers les cultures vivrières (sorgho, mil, maïs,
arachide, riz, igname, niébé etc....). Ces cultures assurent
juste l'autosuffisance alimentaire locale. Seule culture de rente, la culture
du coton est encouragée dans la région par la
société SODECOTON (Société de Développement
de Coton) et contribue de manière substantielle à
l'économie régionale (depuis 1974).
Après l'agriculture, l'élevage est
l'activité économique la plus importante qui occupe les
populations du Nord: près de 30 % de cette population la pratique. Le
système de production demeure traditionnel et extensif, avec des
troupeaux de taille importante. Il est dominé par les bovins, aux
côtés desquels les ovins et les caprins prennent de plus en plus
de place. Le groupe ethnique des Peuls domine majoritairement cette
activité et tend à se sédentariser au cours des
dernières années, entraînant certains problèmes
fonciers.
I.8. Autres activités économiques
La pêche se fait principalement autour des fleuves
Bénoué et Faro. Elle est surtout importante pendant la saison
sèche lorsque les eaux se retirent pour laisser place à de
nombreuses petites mares très poissonneuses sur le lit majeur des
fleuves. L'ensablement des berges est le principal problème auquel
l'activité fait face.
7
Bien que des potentialités existent, le tourisme est
surtout orienté vers la chasse, la pêche sportive, la vision de la
faune et la visite de quelques sites attractifs.
Le secteur industriel est surtout organisé dans la
Région du Nord autour du textile (SODECOTON, CICAM), de l'alimentaire
(Brasserie du Cameroun, Guinness Cameroun) et de la cimenterie (CIMENCAM).
L'artisanat occupe également une partie
prépondérante du secteur économique local et concerne
surtout la vannerie, le tissage, la poterie, la tannerie et la fabrication
d'objets divers à base de peaux d'animaux traitées.
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio4.png)
Famille Nom scientifique Nom commun
Primates Cercopithecidae Papio anubis
Babouin
Cercopithecus aethiops Singe vert
Erythrocebus patas Patas
Colobidae Colobus guereza Colobe
guéréza
Artiodactyles Bovidae Kobus defassa
Cobe Defassa
Kobus kob kob Cobe de Buffon
Hippotragus equinus Hippotrague
Rongeurs Leporidae Lepus crawshayi
Lapin d'Afrique
Scuiridae Xerus erythropys Ecureuil fouisseur
Hystricidae Hystrix cristata Porc-épic
Syncerus caffercaffer Buffle
Tragelaphus derbianus Eland de Derby
Tragelaphus scriptus Guib hanarché
Redunca redunca Redunca
Cephalophus rufilatus Céphalophe à flanc
roux
Cephalophus grimmia Céphalophe de Grimm
Ourebia ourebi Ourébi
Giraffidae Giraffa Girafe
Suidae Potamocheorus aethiopicus Potamochère
Phacocheorus africanus Phacochère
Hippopotamidae Hippopotamus amphibus Hippopotame
Carnivores Viverridae Viverra vivetta
Civette
Felidae Panthera leo Lion
Panthera pardus Panthère
Felis serval Serval
Felis caracal Caracal
Hyenidae Crocuta crocuta Hyène tachetée
Canidae Canis aureus Chacal commun
Lycaon pictus Lycaon
Proboscidiens Elephantidae Loxodonta
africana
africana
Alcelaphus buselaphus
major
Bubale
Eléphant de savane
Tableau I: Classification des mammifères du
PNB et ses environs (Tsakem, 2004)
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio5.png)
Figure 1: Réseau d'aires
protégées au Cameroun
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio6.png)
Figure 2: Réseau d'aires
protégées du Nord Cameroun
8
CHAPITRE II : GENERALITES ET REVUE DE LITTERATURE
II-1- Cadre réglementaire en matière de
Faune au Cameroun
II-1-1- Définitions des Aires
Protégées
Définition des Aires Protégées
selon l'UICN
Une aire protégée (AP) est un espace
géographique clairement défini, reconnu, dédié et
géré, par des moyens légaux ou autres, afin de favoriser
la conservation à long terme de la nature, des services
écosystémiques et des valeurs culturelles qui y sont liés
(UICN, 2012). Notons que dans cette catégorie, l'UICN exclut les zones
de chasse.
Définition d'une Aire Protégée
selon la Loi camerounaise
Une AP est une zone géographique
délimitée et gérée en vue d'atteindre des objectifs
spécifiques de conservation et de développement durable d'une ou
de plusieurs ressources données. La loi camerounaise classe,
contrairement à l'UICN, les zones de chasse dans la catégorie des
aires protégées.
II-1-2- Législation en vigueur concernant la gestion
des aires protégées, de la chasse et des zones
cynégétiques
Les textes réglementaires concernés sont :
? loi 94/01 du 20/01/94, portant régime des forêts,
de la faune et de la pêche
? Décret 95-466-PM du 20/07/95 fixant les modalités
d'application du régime de la faune ;
? Arrêté n° 0-648/MINFOF du 18/12/06, fixant
la liste des animaux dans 3 classes : A, B et C (dont les définitions
sont détaillées ci-après).
? Arrêté n°0649/MINFOF du 18/12/06 portant
répartition des espèces fauniques en groupes de protection et
fixant les latitudes d'abattage par type de permis sportif de chasse.
A cela, s'ajoutent les différents accords et
conventions que le Cameroun a ratifiés, dont notamment la Convention sur
le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore Sauvages
Menacées d'Extinction (CITES).
II-1-3- Définition et compréhension de termes
(selon la loi 94-01)
Selon la loi 94/01 et au sens du décret 95-466, est
appelée « zone cynégétique
» toute aire protégée, réservée
à la chasse, gérée par l'administration chargée de
la Faune, une personne physique ou morale
9
(guide de chasse), une collectivité publique locale
(populations riveraines), et dans laquelle tout acte de chasse ne peut y
être perpétré contre les espèces
intégralement protégées.
Ce même décret répartit les espèces
animales en 3 classes : A, B et C
(article 78 de la loi 94/01).
- La classe A qui regroupe les animaux bénéficiant
d'une protection intégrale. Toutefois, ces
animaux peuvent être capturés ou chassés
après autorisation exceptionnelle du ministre chargé
de la Faune (article 42 du décret 95-466).
- La classe B pour les animaux pouvant être chassés
après obtention d'un permis.
- La classe C prend en compte les animaux pouvant être
chassés selon la réglementation.
Cette catégorisation est revue tous les cinq ans par
arrêté ministériel.
Les caractéristiques des trois parcs de la région
du Nord sont :
? Parc National de la Bénoué : d'abord
créé Réserve Forestière et de Chasse par
Arrêté N° 351 du 19 Novembre 1932, et érigé en
Parc National par arrêté N° 120/SEDR du 05 Décembre
1968, Ce Parc National couvre une superficie de 180 000 ha. Ce parc dispose
d'un Plan d'Aménagement depuis près de 8 ans. Ce parc a
été répertorié en 1982 comme « réserve
de biosphère » par l'UNESCO.
? Parc National du Faro : d'abord désigné comme
Réserve Forestière par Arrêté N° 25 du 13
Février 1947, puis Réserve de Chasse par Arrêté
N° 270 du 29 juillet 1947, et finalement érigé en Parc
National par décret N° 80/243 du 08 juillet 1980 ; Il couvre une
superficie de 330 000 ha. Il est régi par un Plan d'Aménagement
depuis deux ans.
? Parc National de Bouba-Ndjidda : d'abord
désigné en tant que Réserve Forestière et de Chasse
par Arrêté N° 270 du 29 juillet 1947, Bouba-Ndjidda est
érigé en Parc National par Arrêté N° 120/SEDR
du 05 Décembre 1968. Le PNB couvre une superficie de 220 000 ha. Son
Plan d'Aménagement est élaboré et approuvé depuis
un an.
Autour de ces parcs nationaux, sont érigées 32
Zones d'Intérêt Cynégétique dont :
- 24 sont concédées en affermage,
- 2 en cogestion par les populations locales et un guide
chasse
- 2 devant faire l'objet de l'élevage de gibiers
(game-ranching3 et game-farming)4 et
mais dont
l'une fait actuellement l'objet de contentieux). En effet,
l'exploitant ne respectant pas ses
3 Elevage dans un milieu contrôlé de
spécimen d'animaux prélevés à l'état sauvage
en vue de les commercialiser (selon la loi 94/01)
10
engagements, la zone lui a été retirée.
Ce dernier réclame dommages et intérêts par rapport aux
supposés investissements perdus et le procès est en cours. La
seconde n'étant pas encore attribuée.
- 2 zones de chasse communautaire (ZICGC de Mana et de Mbali
Mbori), gérées par les populations locales),
- 1 ZIC allouée à l'Ecole de Faune de Garoua (pour
études et travaux pratiques).
- et 1 ZIC concédée au Lamido de Rey (Chef
traditionnel de la plus grande chefferie de la Région).
En matière de chasse, selon l'article 24,
l'exploitation de la faune est subordonnée à l'obtention selon
les cas :
> D'un permis de chasse ;
> D'un permis de capture ;
> D'une licence de guide de chasse ;
> D'un permis de recherche à but scientifique ;
> D'une licence et d'un permis de game-ranching ou
de game-farming ;
> D'un permis et d'une licence de chasse
cinématographique.
> D'un permis de collecte des dépouilles ou de
détention d'animaux vivants ;
Les permis de chasse (délivrés
dans un but sportif) sont de 3 types :
+ Permis sportif de petite chasse, délivré au
niveau régional ou départemental, pour détenteurs
réguliers de fusils à canon lisse ou de carabine de calibre <
6 mm.
+ Permis sportif de moyenne chasse, délivré par
le Ministre en charge de la Faune, pour détenteurs réguliers de
carabine à calibre > 6 mm et < 9 mm.
+ Permis sportif de grande chasse, délivré par
le Ministre en charge de la Faune, pour détenteurs réguliers de
carabine à calibre > 9 mm.
Est appelé guide de chasse (GC), tout
chasseur professionnel agréé par l'Administration en charge de la
faune, ayant pour activités principales l'organisation et la conduite
des expéditions de chasse dans le cadre d'une société
dûment constatée, dont le siège se trouve dans sa zone
d'activités. On en distingue deux groupes :
- Les GC titulaires, « agréés
conformément aux dispositions du décret 95-466, qui sont
civilement responsables devant les Administrations compétentes et les
tiers » ;
4 Aire protégée et
aménagée en vue du repeuplement des animaux et de leur
exploitation éventuelle dans un but alimentaire ou autre (selon la loi
94/01)
11
- Les GC assistants, « reconnus par l'Administration en
charge de la Faune. Travaillent sous le contrôle et la
responsabilité d'un guide titulaire».
II-2- Gestion de la chasse en Afrique
Chardonnet (1995) relève l'importance de la faune sauvage
dans les économies nationales. Lindsey et
al. (2007,bis) estiment les revenus
générés annuellement par la chasse sportive en Afrique
à 201 millions de US$, pour une moyenne annuelle de 18.500 chasseurs.
Mais la gestion de cette activité reste empreinte de zones d'ombre. Pour
Czudek (2001), une gestion adaptée occasionnerait des recettes
supérieures à celles connues de nos jours. Plusieurs variantes
existent en fonction des pays.
II-2-1- Cas de la RCA
L'arrêté n°687CH du 17/02/1956 créait en
Afrique Equatoriale Française deux types de zones en
matière de faune en République Centrafricaine :
les ZIC (où se trouvent les parcs nationaux, réserves de faune et
zones de chasse) et la zone banale (où se déroulent les
activités de cueillette). Contrairement au Cameroun, les zones de chasse
(appelées Zones Cynégétiques Villageoises, ZCV et
situées autour des parcs nationaux) ne font pas partie des aires
protégées. Leur objectif est l'utilisation maximale et durable
des ressources fauniques au profit des populations locales, le soutien au
développement économique et social et la conservation des
ressources fauniques (Mbikiton, 2004). Les recettes issues de la chasse sont
réparties entre l'Etat, les communes et les communautés. Les 10
ZCV que compte le pays ont rapporté 100 millions de FCFA sur 5 ans
(Mbikiton, bis) et sont à l'origine de la création d'environ 200
emplois. Le problème dans la zone reste le braconnage par les bergers
transhumants pour l'autoconsommation et l'élimination des
prédateurs de leur bétail, mais également les braconniers
étrangers dont les soudanais à l'Est et au Nord-Ouest et les
tchadiens au Nord (Lamarque et al, 1995)
II-2-2-Cas du Bénin
Dans le cas du Bénin, les zones de chasse sont
concédées à des sociétés privées. La
part revenant aux
populations locales est gérée par les AVIGREF,
Associations Villageoises de Gestion des Réserves de Faune, (Issa et
al, 2004). Ces associations sont chargées d'organiser les pisteurs
et porteurs pour les différents safaris. Les parcs sont également
autofinancés par les recettes générées par la
chasse.
II-2-3- Cas de la Tanzanie
Les zones de chasse sont gérées par les
sociétés de safari et les quotas de chasse sont fixés par
les
services en charge de la faune (Chardonnet, 1995 bis). Cette
chasse génère de nombreux revenus estimés à 9,3
millions d'US $ en 2002-2003 (Fesselet, 2006). De même, d'énormes
fonds sont consacrés au développement communautaire : en effet,
de 2000 à 2002 il s'est agi de près de 6,5 millions d'US $ (MNRT,
2002). Mais selon Nshala (1999), ces bénéfices ne profitent
qu'à une minorité de nationaux et aux étrangers.
12
II-2-4- Cas de la Côte d'Ivoire
Dans ce pays, la chasse est interdite depuis 1974
(exceptée celle pour la subsistance). Ce qui pourrait
laisser penser à une augmentation des populations
animales sauvages. Ce n'est toutefois pas le cas car le braconnage sévit
ardemment du fait de manque de campagne de lutte anti-braconnage (Feer et
al, 1995). Selon les mêmes auteurs, la chasse sportive pourrait
être autorisée mais sous certaines conditions. Toutefois, des
battues administratives sont organisées pour limiter les
dégâts causés par la faune sauvage.
II-2-5- Cas du Burkina- Faso
L'exemple type de la gestion de la chasse sportive au Burkina
Faso est le ranch de gibier de Nazinga
(RGN). Celui-ci a été créé en
1979, avec pour objectif principal de « démontrer que
l'exploitation durable de la faune sauvage sous ses différentes formes
(tourisme de chasse, de vision, cropping5) peut
générer pour l'Etat, le privé et les populations locales
un revenu considérable, source de développement économique
» (Vermeulen, 2003). Cependant, jusqu'en 2000, le modèle de
départ qui prévoyait les zones villageoises de chasse (ZVC) a mal
fonctionné. Les populations se sentant exclues du processus se sont
adonnées à un braconnage intensif dans le ranch (Cornelis, 2000).
Un nouveau système a été mis en place en 2003. A
présent, la gestion des safaris se fait de concert entre le village et
l'administration du RGN et la vente des safaris se fait au
bénéfice partagé des deux partenaires (Vermeulen, bis). La
gestion des recettes du village n'incombe qu'aux populations, sans droit de
regard de l'administration des eaux et forêts.
II-2-6- Cas du Zimbabwe
Le programme CAMPFIRE (Communal Areas Management Plan For
Indigenous Resources) est un
modèle de gestion participative dont les
résultats sont encourageants. Selon Murindagomo (1990), l'idée de
base du programme CAMPFIRE était de créer des institutions qui
permettent aux communautés résidentes de gérer et
d'exploiter les ressources de façon légitime. C'est un programme
expérimental développé par le Département des Parcs
Nationaux et de la Gestion de la Faune Sauvage du Ministère des
Ressources Naturelles et du Tourisme, initié dans les années 1970
et officiellement établi en 1986 pour donner le contrôle de la
gestion de la faune sauvage, en dehors des raisons d'aires
protégées, aux communautés rurales. Les communautés
locales ont un rôle de «producteurs de faune sauvage». CAMPFIRE
permet d'appuyer le développement des communautés locales et
normalement aussi, la conservation de la faune sauvage en valorisant cette
dernière par la chasse sportive et de vision. Les Districts vendent en
fait les trophées et les amodiations de chasse à des
opérateurs de safari privés (quotas fixés par le
Département des Parcs nationaux) et utilisent les
bénéfices pour leur développement (Baudron, 2002).
5 Cropping : Récolte d'espèces bien
ciblées, suivant des règles bien établies.
13
II-2-7- Cas de la Zambie
L'ADMADE (Administrative Management Design) créé
des comités de la faune dans chaque zone
d'aménagement constitués des chefs coutumiers
locaux et de fonctionnaires spécialistes de la faune. Ils se
réunissent périodiquement pour des échanges afin d'adopter
des politiques d'aménagement pour la zone concernée (Lewis et
al, 1991). Dans la plupart des zones visées par l'ADMADE, les
comités de la faune ont ouvert des comptes de développement
communautaire où est versée la part de recettes qui revient
à la communauté. En 1988, cette part a été de 230.
000 US $ pour un total de 10 unités de l'ADMADE (Lewis et al,
1988). Entre 1987 et 1988, 260. 000 US $, représentant 40% des recettes
totales provenant de la faune dans 10 unités de l'ADMADE (en plus de
l'allocation de base de 230.000 dollars précédents) ont
été réservés pour financer les budgets de
fonctionnement et d'équipement approuvés par les comités
de la faune (Foumane, 2012).
II-3- Particularités de la conservation et de la
gestion de la faune au Nord-Cameroun
Pour Roulet (2004), le Cameroun est l'un des pionniers en
matière de chasse sportive en Afrique Centrale et de l'Ouest et offre
des conditions correctes de prélèvements fauniques. Konate (2001)
affirme que les textes relatifs à la chasse sont plus avantageux pour
les opérateurs économiques du secteur et à l'Etat que pour
les populations. La gestion de cette faune génère en effet de
nombreuses taxes provenant de :
- droits et frais de permis de chasse
- l'établissement des licences des Guides de chasse
- droits d'affermage (délégation de d'exploitation
des zones de chasse aux guides chasse par
l'Etat, moyennant des paiements annuels à l'hectare
alloué).
- taxes d'abattage des animaux (chaque espèce abattue
selon la réglementation en vigueur, a un
coût à payer obligatoirement par l'amodiataire de la
ZIC).
- droits de pêche
- entrées dans les différents parcs
- taxes sur armes
- ventes aux enchères des produits saisis (au profit de
l'Etat)
- droits de chasse photographique
- taxes de collectes (des carcasses après
récupération des trophées par les chasseurs).
14
La répartition des recettes issues du paiement des droits
d'affermage se fait de la manière suivante :
- 27,5% pour le Trésor public
- 22,5% pour le Fond spécial chargé de la Faune
- 40% pour les communes6 riveraines aux aires
protégées
- 10% pour les communautés7 riveraines aux
aires protégées. C'est en 1994, après la révision
de sa loi forestière, que l'administration camerounaise en
matière de faune, a décidé que 10% des revenus issus de la
chasse dans les ZIC reviendraient aux populations riveraines.
Les populations riveraines bénéficient des
quotes-parts des recettes relatives aux droits de location et/ou d'affermage
des zones de chasse. Elles sont impliquées dans les activités de
conservation en tant que gardes chasse ou guides touristiques villageois,
employés dans les campements de chasse. Les cahiers des charges des
Guides prévoient également des réalisations sociales en
faveur des communautés riveraines desdites ZIC, telles que la
construction d'écoles, l'aménagement et l'entretien des
routes.
Toutefois, cette chasse sportive génère certes
d'importants revenus à travers ces diverses taxes, mais impose
également des restrictions de prélèvements (au niveau du
droit d'usage) aux populations riveraines des aires protégées
(Yasuda, 2012). En effet, le droit de prélèvement des populations
pour la consommation se trouve réduit car peu de guides de chasse sont
enclins à laisser abattre, sans rétribution financière,
des espèces animales dans leur zone. D'où la création des
ZICs à cogestion et à gestion communautaire.
6 Les communes sont des collectivités
territoriales dirigées par des maires et des conseils municipaux
élus au suffrage universel.
7 Groupements de personnes ayant des
intérêts communs et vivants aux alentours des AP
15
CHAPITRE III : MATERIEL ET METHODE
III-1- Recettes générées par la
faune
Les données sur les recettes
générées par la faune pour le Nord ont été
obtenues grâce aux archives du Service de la Faune et des Aires
Protégées de la région, et celles relatives aux autres
régions ont été obtenues au Service de la Chasse (services
centraux). S'agissant du tourisme, les données sur le Cameroun sont
issues des rapports annuels d'activités du Service de la Faune et des
Aires Protégées du Nord-Cameroun.
III-2- Relevé et analyse des textes de loi
Les données sur les classes d'animaux, les taxes
d'abattage relatives à certaines espèces et les quotas de chasse
par espèce ont été compilées à partir de la
loi 94/01 portant régime des forêts et de la faune au Cameroun.
III-3- Populations animales
- Pour l'ensemble des données relatives au nombre
d'espèces chassées par année, nous nous sommes
référés aux plans de tirs de la région du Nord pour
les 5 dernières années.
- S'agissant des inventaires des Lions, nous nous sommes
limités aux données tirées des études menées
par d'autres chercheurs dans la région pour calculer les quotas de
chasse appropriés.
- En ce qui concerne les Hippopotames, nous avons mené
un inventaire au PNB. Celui-ci s'est fait dans les cours d'eau qui arrosent le
PNB au Cameroun. Ce dénombrement s'est effectué en début
de saison de pluies, ce qui a représenté quelquefois une
difficulté majeure du fait des crues des cours d'eaux par endroits,
d'où l'immersion des hippopotames. La méthode de comptage
utilisée est celle du comptage à pied le long du cours d'eau
(Ngog Njé, 1988).
Cette méthode consiste à diviser le cours d'eau
en deux secteurs à savoir : le secteur Nord et le secteur Sud, en
considérant le campement du Buffle Noir comme point d'origine. Le
secteur Sud couvrait la zone du campement du Buffle Noir jusqu'à la ZIC
2 (voir carte 3). Le secteur Nord quant à lui couvrait la zone allant du
Grand Capitaine (ZIC 9) au campement du Buffle noir. Soit une distance de 94,5
km à vol d'oiseau. Quant aux observations, elles avaient lieu dans la
journée (entre 7h et 18h30).
S'agissant des taux de réalisation, ils ont
été obtenus en faisant le rapport entre le nombre d'animaux
réellement abattus et le nombre d'animaux prévu à
l'abattage durant la saison cynégétique.
III-4- Menaces sur la faune et sur les populations
humaines
Il a fallu pour cela, identifier les indicateurs de
présence humaine à savoir les campements des braconniers, les
pistes de transhumance, les munitions, les pièges, les traces de feux,
les coupes d'arbres et les trophées. S'agissant des menaces pesant sur
les Hommes, nous avons mené des enquêtes (responsables en charge
de la conservation du PNB) afin de cerner la problématique de
16
dégâts causés par les Hippopotames. Les
enquêtes aux conflits Homme-Hippopotame, ont été
menées à : Ouro-kessoum, Boulel 1 et Kabawa. Ces villages
étant situés aux environs de la ZIC 8 et à
proximité du barrage hydroélectrique de Lagdo (carte 4). Nous
avons sélectionné un panel de 100 personnes pour y
répondre.
III-6- Analyse des données
Les différentes cartes ont été
réalisées avec le logiciel Arcview et les données
analysées avec le
tableur Excel.
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio7.png)
Figure 3: Localisation de la zone d'inventaire des
hippopotames (Maha, 2012).
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio8.png)
Boulel 1 Kabawa
Ouro-kessoum
Figure 4 : Localisation de la zone d'enquête
sur les conflits Homme-Faune (WWF, 2008)
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio9.png)
17
CHAPITRE IV : RESULTATS
IV.1. Impact économique de la chasse
sportive
IV-1-1- Recettes générées par la
faune
Avec le plus grand nombre de ZIC, le Nord contribue pour plus
de la moitié aux recettes fauniques nationales. De 2007 à 2012,
les recettes ont été variables pour diverses raisons.
Néanmoins, la part globale du Nord reste importante. Le tableau II nous
montre que les recettes globales de la faune dans la région, ne sont pas
proportionnelles aux taxes d'affermage. En effet, les recettes les plus
élevées sur ces 6 dernières années (2007) ne
possèdent pas les taxes d'affermage les plus hautes. Il en est de
même pour l'année 2010 qui a ses parts d'affermage les plus basses
mais est en 2e position au niveau des recettes annuelles. Ceci peut
s'expliquer par le fait que la nature des recettes suivant les années,
est fonction du nombre de permis élaborés, des taxes sur les
armes, des ventes aux enchères, des entrées dans les parcs...qui
sont des données variables. Les taxes d'affermage quant à elles
devraient être fixes mais le paiement partiel ou tardif des taxes
d'affermage par les GC influence les recettes en fin de saison. La figure 5
quant à elle montre l'importance des taxes d'affermage dans les recettes
fauniques globales de la région du Nord.
IV-1-2- Variations des taxes d'abattage selon les
espèces
Les taxes d'abattage varient suivant les espèces
(classes A, B ou C) et le chasseur (touriste, résident ou national) tel
qu'illustré dans le tableau III. Celui-ci montre que les espèces
telles que l'Eléphant et le Lion (appartenant au Big
five8) ainsi que l'Eland de Derby sont les plus chères
taxées (de par la demande plus élevée). Les taxes
d'abattage varient également que l'on soit touriste, résident ou
camerounais.
IV.2. Impact écologique de la chasse
sportive
Le tableau III montre les coûts d'abattage de quelques
espèces. Les plus chères taxées sont les plus
demandées (lion, éléphant, éland
de derby...). Bien que de plus en plus rares, celles-ci demeurent en tête
de liste des demandes annuelles des guides de chasse et sont, dans la majeure
partie des cas, attribuées dans le plan de tir annuel.
IV-2-1 Taux de réalisation de certaines
espèces
Il s'agit du rapport entre le nombre d'animaux effectivement
abattus à la fin de la saison cynégétique et le nombre
prévu (également appelé « taux de
prélèvement effectif »). Ainsi, nous avons comparé
les (figure 6, tableau IV). Le quota d'abattage du Damalisque est atteint
à 95%. L'Eléphant n'obtient que 47,25% de taux de
réalisation contre 23,68% pour le Lion.
8 Terme crée par Ernest Hemingway et qui
fait référence à cinq mammifères africains mis en
relief par les autorités touristiques dans le cadre des safaris
photographiques ou de chasse. Ce sont le lion, le léopard,
l'éléphant d'Afrique, le rhinocéros noir et le buffle
d'Afrique.
18
Le tableau V propose des quotas d'exploitation
théorique de différentes espèces. Quotas supposés
garantir la pérennité des espèces en limitant le nombre
d'animaux abattus.
IV-2-2- Cas du Lion
Les résultats d'inventaire dans la zone du PNB et ses
ZICs (appelé complexe Bénoué) disponibles sont
recensés dans le tableau VI (de 2002 à 2012). Cette
évolution de la population des lions sur une dizaine d'années est
illustrée dans la figure 5.
On note une nette baisse de l'effectif de Lions entre 2002 et
2004. De 2007 à 2011 l'effectif est en légère hausse mais
peut s'expliquer par le passage des Lions des autres parcs et ZICs dans le
complexe Bénoué. D'où la nécessité de mener
un inventaire dans l'ensemble des aires protégées pour
éviter des biais au niveau des décomptes.
En se basant sur la méthode d'estimation des quotas
d'exploitation théorique des espèces animales pour la chasse
sportive, et à partir des inventaires de Lions (tableau VI), nous avons
calculé le taux de prélèvement adéquat pour le
complexe de la Bénoué (tableau VIII). On sait le taux
adéquat pour les Lions estimé à 8%. Pour cette
espèce, nous notons que le nombre effectivement abattus (dans le cadre
de la chasse sportive), est beaucoup plus bas que le quota estimé selon
la méthode de Martin et Thomas (1991).
IV-2-3- Cas de l'Hippopotame
Le tableau IX nous montre qu'en 2012, le nombre d'Hippopotames
réellement abattus est inférieur à celui autorisé
par les plans de tir. Mais ce nombre est le double du quota théorique
selon la méthode de Martin et Thomas (1991, bis). Les données
d'inventaire sur l'espèce en 2012 et 2013 montrent une stabilisation de
la population (tableau XIV).
IV-3- Impact de la chasse sportive sur le tourisme
La chasse sportive contribue également à l'essor du
tourisme dans la région (TableauX). Il en ressort
que, la chasse, aussi bien la petite la moyenne que la grande,
a contribué pour 946 au chiffre régional de touristes sur 5 ans.
Il est à noter que ces touristes sont en grande partie, les mêmes
qui reviennent chaque année. Selon le MINFOF (2011), les guides de
chasse sont pour la plupart des résidents (étrangers
installés au Cameroun). A l'exemple de la saison 2010-2011, les
nationalités sont :
- Française (43%)
- Espagnole (14%)
- Italienne (10%)
- Belge, camerounaise, danoise, allemande, russe et turque
(chacune représentée à un peu plus
de 5%).
19
Concernant les chasseurs, le nombre n'est pas très
élevé mais pour une période de chasse allant de
décembre à juin, il a été dénombré en
moyenne 189 touristes par saison cynégétique.
IV.4. Chasse sportive, source de protéines
animales pour les populations locales
Comme le prévoient les textes, la viande
collectée lors de la chasse sportive est donnée aux populations
riveraines. Ces quantités ne sont pas négligeables comme le
montre le tableau XII. On constate qu'en 2010, la chasse sportive a
rapporté aux populations riveraines des ZICs, plus de 255 tonnes de
viande.
IV.5. Chasse sportive, source d'emplois pour les
populations locales
La chasse sportive est à l'origine de la
création de 5000 emplois par an (dont environ 500 emplois à temps
plein). Ce qui représente une aubaine pour les populations locales de
ces zones en général, éloignées des centres
urbains. Il s'agit des emplois de pisteurs, guides, porteurs, gardiens,
cuisiniers dans les campements de chasse....
IV.6. Autres facteurs de disparition de la faune au
Nord-Cameroun
Aujourd'hui, la préservation et la conservation des AP
du Nord sont compromises du fait notamment de la forte pression anthropique qui
est exercée sur les ressources fauniques et floristiques. Le cas le plus
marquant de ces deux dernières années est l'intrusion
fréquente de braconniers (venant d'autres pays, notamment le Soudan)
dans le Parc National de Bouba-Ndjidda (PNBN) et les ZICs environnantes (ZIC
10, 11,23), avec comme bilan le plus lourd, le massacre de plus de 120
éléphants en janvier 2012. Maha (2012, bis), à partir de
la fréquence d'observation des activités anthropiques au PNB (sur
une distance de 94,5 km, le long du transect d'inventaire de la population
d'Hippopotames), a relevé les indices d'activités à impact
négatif sur la conservation des AP.
IV-6-1- Le braconnage9
Dans le PNB et ses environs, les indices de braconnage sont
nombreux notamment : des campements de braconniers, des trous de
piégeage, des coup de feu, des douilles et carcasses d'hippopotame.
Ainsi, le long du transect d'inventaire des Hippopotames en 2012, 15 de ces
indices ont été relevés sur le parcours (tableau XIII).
IV-6-2 L'orpaillage
Le long de ce transect d'inventaire des hippopotames, 10
indices d'orpaillage ont été noté (campements
d'orpailleurs et présence d'orpailleurs le long du fleuve).
9 La loi forestière camerounaise de 1994
définit le braconnage comme tout acte de chasse sans permis, en
période de fermeture, en des endroits réservés ou avec des
engins ou des armes prohibés.
20
IV-6-3 La transhumance
Plusieurs pistes de transhumance (caractérisées
par le fort taux d'émondage des espèces arbustives, notamment
Afzelia africana) ont été répertoriées le
long du transect (tableau X), de même que la présence de troupeaux
bovins.
IV-7- Conflits Homme-Hippopotame au PNB
L'interconnexion des 3 parcs et de leurs ZICs ressort à
la carte 2. D'où des déplacements fréquents des
espèces d'une aire protégée à une autre. Il a donc
été créé des corridors de passage pour la faune
sauvage afin de faciliter ces migrations. L'origine des conflits Homme-Faune
prend de l'essor depuis l'installation des populations humaines le log de ces
corridors. Des conflits récurrents sont à noter entre
Hippopotames et pêcheurs. Le nombre d'Hippopotames ayant baissé
pourtant durant ces dernières décennies (excepté entre
2012 et 2013). Plusieurs pertes humaines sont à déplorer. Dans
les campements de Kabawa et de Ouro-kessoum , 3 pêcheurs ont perdu la vie
sur une période de 3 ans. Rien qu'à Boulel 1, le
sous-préfet a recensé 25 morts sur une période de 30
années. Les pertes matérielles concernent principalement les
cultures agricoles.
Dans cette zone, les populations des 3 campements semblent
avoir connaissance de la législation concernant le pachyderme. En effet,
98% connaissent son statut d'espèce intégralement
protégée. Ceci se confirme par le fait que les autorités
compétentes sont aussitôt saisies en cas de problème avec
les Hippopotames sauf cas de force majeure. L'intérêt de cet
animal pour les populations par contre n'est pas reconnu. 93% ne lui accorde
aucun intérêt, 1% lui reconnait une importance dans la chaine
alimentaire, et 6% sont sans avis. Ce qui dénote un respect de la
législation non pas par approbation, mais par peur des sanctions
lesquelles, pour l'abattage d'un Hippopotame, vont de simples amendes à
des cas d'emprisonnement ferme. S'agissant de l'évolution
numérique, 75% affirme que la population d'Hippopotames est plus
abondante qu'autrefois. 25% reconnait que l'espèce se fait plus rare
contre 5% sans avis (figure 9).
36,73% du total des cultures dévastées
représente les champs de maïs. S'en suit le riz avec un taux de
dévastation de 26,54%. Viennent ensuite l'arachide et le sorgho. A
très faible taux, les parcelles de niébé, manioc et soja
sont aussi dévastées. Les surfaces dévastées ne
sont pas corrélées aux superficies semées (tableau XV,
obtenu après enquêtes auprès des populations). L'obtention
de ces chiffres s'est fait par enquêtes auprès des villages
où les attaques d'Hippopotames sont fréquentes.
Tableau II: Recettes d'affermage et recettes globales
issues de la Faune au Nord Cameroun et sur l'ensemble du pays.
|
Droits
d'affermage
(en FCFA) Nord
|
du
|
Total recettes
faune
(en FCFA) du Nord
|
Part de l'affermage
dans les recettes globales
|
Recettes nationales
issues de la faune
|
2007
|
141
|
924
|
324
|
568
|
693
|
499
|
24,95%
|
914
|
197
|
499
|
2008
|
149
|
624
|
924
|
477
|
374
|
022
|
31,34%
|
648
|
249
|
022
|
2009
|
121
|
997
|
363
|
378
|
701
|
817
|
32,21%
|
648
|
701
|
817
|
2010
|
71
|
348
|
930
|
488
|
006
|
737
|
14,62%
|
723
|
270
|
737
|
2011
|
119
|
070
|
620
|
474
|
094
|
038
|
25,11%
|
810
|
494
|
038
|
2012
|
127
|
618
|
410
|
426
|
564
|
289
|
29,91%
|
641
|
564
|
289
|
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio10.png)
millions FCFA
1000
400
900
800
700
600
500
300
200
100
Evolution des recettes fauniques
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012
Recettes Nord
Recettes Nationales
Figure 5 : Evolution des recettes fauniques du Nord
et celles nationales
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Tableau III: Taxes d'abattage relatives à
certaines espèces10
Nom commun
|
|
|
Taxes versées (en FCFA)
|
|
Touristes
|
|
Résident
|
|
National
|
|
Eléphant
|
1
|
000
|
000
|
800
|
000
|
100
|
000
|
Lion
|
1
|
000
|
000
|
800
|
000
|
100
|
000
|
Eland de Derby
|
1
|
000
|
000
|
600
|
000
|
100
|
000
|
Hippopotame
|
|
500
|
000
|
300
|
000
|
60
|
000
|
Hippotrague
|
|
500
|
000
|
300
|
000
|
60
|
000
|
Buffle
|
|
500
|
000
|
300
|
000
|
60
|
000
|
Cob defassa
|
|
250
|
000
|
300
|
000
|
60
|
000
|
Phacochère
|
|
200
|
000
|
80
|
000
|
15
|
000
|
Cobe de Buffon
|
|
100
|
000
|
50
|
000
|
15
|
000
|
Guib harnaché
|
|
100
|
000
|
80
|
000
|
15
|
000
|
10 Extrait de l'Arrêté n°
0565/A/MINEF/DFAP/SDF/SRC, Chapitre 1, Article 5, du 14 Aout 1998.
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio11.png)
QR : Quota réalisé QR : Quota
prévu
Figure 6 : (a) , (b) et (c) : Comparaison des quotas
prévus et ceux réalisés de 3
espèces
60
50
40
30
20
10
0
Nombre
Comparaison des quotas prévus et quotas
réalisés: Lion
2008 2009 Année 2010 2011 2012
QP Lions QR Lions
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Nombre
Comparaison des quotas prévus et quotas
réalisés: Elephant
2008 2009 Année
2010 2011 2012
QP Eléphants QR Eléphants
14
12
10
8
6
4
2
0
Nombre
Comparaison des quotas prévus et quotas
réalisés: Damalisque
2009 2010 Année 2011 2012
QP Damalisque QR Damalisque
(a)
(c)
(e)
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio12.png)
Nombre de lions
400
300
200
100
0
Evolution de l'effectif de Lions au Nord
Cameroun
2002 2004 2007 2011 2013
Nombre de lions
Figure 7 : Représentation graphique de
l'évolution des populations de Lions au Nord Cameroun (chiffres issues
du tableau VI).
Tableau IV : Rapport quotas prévus/ quota
réalisé pour 3 espèces animales
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
|
P
|
R
|
P
|
R
|
P
|
R
|
P
|
R
|
P
|
R
|
TR
|
Lion
|
09
|
10
|
32
|
05
|
54
|
08
|
34
|
07
|
36
|
08
|
23,68%
|
Elephant
|
36
|
16
|
38
|
14
|
36
|
16
|
35
|
16
|
37
|
16
|
47,25%
|
Damalisque
|
-
|
-
|
08
|
06
|
10
|
09
|
10
|
09
|
12
|
13
|
95%
|
P : quota prévu R : quota
réalisé
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Tableau V : Méthode d'estimation des quotas
d'exploitation théorique de quelques espèces fauniques selon
Martin et Thomas.
Espèces
|
Taux d'exploitation maximum
|
Prélèvement en chasse sportive
|
Éléphant
|
1%
|
0,75
|
Lion
|
8%
|
8%
|
Buffle
|
4%
|
2%
|
Eland de derby
|
10%
|
1,5%
|
Hippopotame
|
10%
|
5%
|
Léopard
|
15%
|
8%
|
11 Non disponible
Tableau VI: Historique des inventaires des
populations de Lions dans le « Complexe Bénoué
»:
Bauer 2013.
|
Chardonnet
|
Bauer et al
|
Bauer (2007)
|
Croes et al
|
Riggio et al
|
|
|
(2002)
|
(2004)
|
|
(2011)
|
(2012)
|
Complexe
|
345
|
|
200-300
|
200
|
218
|
200
|
Bénoué
|
|
|
|
|
|
|
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Tableau VII: Estimations des populations de Lions
dans les Aires Protégées du Nord Cameroun
(2007).
|
Minimum
|
Maximum
|
Estimé
|
PNB + ZIC 1,2,,4,5,9,25,26.
|
80
|
150
|
115
|
PNF + ZIC 13,16,18,18 bis
|
80
|
150
|
75
|
PNBN + ZIC 11,12,20,23,24
|
100
|
100
|
90
|
Total
|
260
|
400
|
280
|
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Tableau VIII: Estimation du quota de chasse des
Lions (selon la méthode de Martin et Thomas).
|
2002
|
2004
|
2007
|
2011
|
2012
|
Nbre total estimé
|
345
|
250
|
200
|
218
|
200
|
Estimation du quota (= 8%)
|
27,6
|
20
|
16
|
17,44
|
16
|
Taux réalisé
|
ND11
|
ND
|
ND
|
7
|
8
|
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Tableau IX: Evolution de la population
d'Hippopotames dans le temps au PNB
Auteur
|
Stark et al
|
Ngog Njié
|
Zibrine et al
|
Maha
|
Iyah et al
|
Année
|
1975
|
1988
|
1999
|
2012
|
2013
|
Effectif
|
325
|
400
|
350
|
180
|
182
|
Tableau XIII: Estimations des quantités de
viande fraîche obtenues par la chasse sportive en 2010
Tableau X: Estimation du quota de chasse des
Hippopotames (selon la méthode de Martin et
Thomas).
|
Nombre recensés
|
Nombre prévu par le Plan de Tir
|
Nombre réalisé
|
Nombre théorique
|
2011-2012
|
180
|
38
|
18
|
9
|
2012-2013
|
182
|
0
|
-
|
-
|
Tableau XI: Proportions de touristes en fonction
des types de chasse
Année
|
Catégories de
Permis de Chasse
|
Types de permis
|
|
Petite
|
Moyenne
|
Grande
|
Totaux
|
2008
|
Nationaux
|
3
|
0
|
3
|
6
|
Résidents
|
4
|
0
|
6
|
10
|
Touristes
|
5
|
28
|
162
|
195
|
2009
|
Nationaux
|
0
|
1
|
5
|
6
|
Résidents
|
0
|
1
|
26
|
27
|
Touristes
|
0
|
20
|
165
|
185
|
2010
|
Nationaux
|
2
|
2
|
8
|
12
|
Résidents
|
2
|
2
|
17
|
21
|
Touristes
|
1
|
10
|
171
|
182
|
2011
|
Nationaux
|
5
|
0
|
0
|
5
|
Résidents
|
2
|
0
|
23
|
25
|
Touristes
|
0
|
20
|
185
|
205
|
2012
|
Nationaux
|
7
|
1
|
14
|
22
|
Résidents
|
2
|
0
|
44
|
46
|
Touristes
|
0
|
16
|
163
|
179
|
|
Totaux
|
33
|
101
|
992
|
1126
|
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Tableau XII: Touristes cynégétiques
sur 5 ans au Nord-Cameroun
Année
|
Types de permis
|
|
Petite
|
Moyenne
|
Grande
|
Totaux
|
2008
|
5
|
28
|
162
|
195
|
2009
|
0
|
20
|
165
|
185
|
2010
|
1
|
10
|
171
|
182
|
2011
|
0
|
20
|
185
|
205
|
2012
|
0
|
16
|
163
|
179
|
Totaux
|
6
|
94
|
846
|
946
|
ESPECES
|
nombre d'animaux abattus/espèce
|
poids en kg de viande fraiche
|
poids total carcasses
|
bruts & moyens de carcasse
|
Poids Total
|
Poids moyen des carcasses
|
Elephant
|
16
|
4750
|
76 000
|
2 375
|
38 000
|
Eland de derby
|
69
|
700
|
48 300
|
350
|
24 150
|
Buffle
|
94
|
520
|
48 880
|
260
|
24 440
|
Bubale
|
76
|
160
|
1 2 160
|
80
|
6080
|
Cob de buffon
|
108
|
90
|
9 720
|
45
|
4860
|
Waterbuck
|
66
|
106
|
6 996
|
53
|
3 498
|
Cobe des roseaux
|
41
|
78
|
3 198
|
39
|
1 599
|
Babouin
|
21
|
38
|
798
|
19
|
399
|
Hippotrague
|
52
|
280
|
14 560
|
140
|
7 280
|
Hippopotame
|
14
|
2350
|
32 900
|
1 175
|
16 450
|
Guib harnache
|
66
|
60
|
3 960
|
30
|
1 980
|
Phacochere
|
30
|
104
|
3 120
|
52
|
1 560
|
Lion
|
10
|
160
|
1 600
|
80
|
800
|
Ourebi
|
41
|
16
|
656
|
8
|
320
|
Cephalophe de grimm
|
36
|
16
|
576
|
8
|
288
|
Cephalophe roux
|
46
|
10
|
460
|
5
|
280
|
Potamochere
|
9
|
82
|
738
|
41
|
369
|
Hyene tachetee
|
7
|
70
|
490
|
35
|
245
|
Python
|
3
|
16
|
48
|
8
|
24
|
Damalisque
|
8
|
16
|
1 280
|
80
|
640
|
Serval
|
2
|
10
|
20
|
5
|
10
|
Civette
|
10
|
14
|
140
|
7
|
70
|
Porc-epic
|
1
|
20
|
20
|
10
|
10
|
Mangouste
|
2
|
3
|
6
|
1.5
|
3
|
Patas
|
2
|
10
|
20
|
5
|
10
|
Vervet
|
2
|
5
|
10
|
2.5
|
5
|
Genette
|
8
|
2
|
16
|
1
|
8
|
Lièvre a oreilles de
lapin
|
1
|
4
|
4
|
2
|
2
|
Totaux
|
839
|
9834
|
255 106
|
4 917
|
128 323
|
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio13.png)
Nombre d'hippopotames
Evolution de l'effectif d'Hippopotames au
PNB
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
1975 1988 1999 2012 2013
Effectif
Figure 9 : Evolution de l'effectif d'Hippopotames au
PNB
Tableau XIV: Fréquence d'observation des
activités anthropiques au PNB (MAHA, 2012)
Activité
|
Nombre d'observations
|
Orpaillage
|
10
|
Braconnage
|
15
|
Transhumance
|
8
|
Total
|
33
|
NB : Il s'agit d'observations directes et d'observations
d'indices.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio14.png)
20%
5%
75%
Abondants Rares
Ne connait pas
Figure 8: Perception par les populations de la
tendance évolutive du nombre d'Hippopotames
Tableau XV: Evolution de la population
d'Hippopotames dans le temps au PNB
Auteur
|
Stark et al
|
Ngog Njié
|
Zibrine et al
|
Maha
|
Iyah et al
|
Année
|
1975
|
1988
|
1999
|
2012
|
2013
|
Effectif
|
325
|
400
|
350
|
180
|
182
|
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio15.png)
Figure 12: Cultures dévastées par les
Hippopotames le long du fleuve Bénoué (2012)
Figure 10: (a): Orpailleur sur le lit du fleuve
Benoué (b) : Campement d'orpailleurs au PNB
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio16.png)
Figure 11: Indices de braconnage au PNB (trappe et
campement abandonné)
40
36,73
35
30
26,54
25
20,41
20
14,29
15
10
5
0
Pourcentage (%)
Cultures dévastées par les Hippopotames en
2012 ( pourcentage total)
Riz Maïs Sorgho Arachide Niébé Manioc Soja
0,4 1,23 0,4
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Tableau XVI: Superficie des cultures
dévastées par les Hippopotames
Culture
|
Superficie (ha)
|
%
|
Riz
|
44
|
47,82
|
Maïs
|
30
|
32,60
|
Sorgho
|
10
|
10,87
|
Arachide
|
6
|
06,53
|
Niébé
|
1
|
1,08
|
Manioc
|
0,75
|
0,82
|
Soja
|
0,25
|
0,28
|
21
CHAPITRE V : DISCUSSION
V-1- Analyse de l'impact économique de la chasse
sportive dans la région du Nord Cameroun
La chasse sportive peut revêtir une valeur
économique certaine, à condition qu'elle soit gérée
de manière efficace et efficiente. De plus en plus d'espaces sont
classés en aires protégées : (Roulet, 2004).
- 3,9 % du territoire national en République
Démocratique du Congo ;
- 4,6% en Afrique du Sud ;
- 6,2 % au Cameroun ;
- 8,8 % en Namibie ;
- 11,1 % en République Centrafricaine ;
- 11,6% au Burkina Faso et
- 19,7% en Tanzanie.
Avec des aires protégées représentant 44%
de la région, le Nord ne dispose pas de tous les moyens
nécessaires pour leur bonne gestion. Ceci malgré l'existence du
Fonds Spécial de la Faune qui perçoit une grande partie des
recettes générées par les activités liées
à la faune et qui devraient être mises à disposition pour
le bon fonctionnement des activités de conservation.
V-1-1- Rentabilité économique
Des dix régions du pays, le Nord génère
le plus de revenus issus de la faune. Ceci est dû à l'importance
en termes de superficie des aires protégées et à la
richesse en espèces prestigieuses que renferment ces aires. Les autres
régions ne disposant que de 2 parcs nationaux au plus et situés
en zone de forêts, mettent beaucoup plus l'accent sur l'exploitation
forestière.
En effet, s'agissant juste de l'exploitation forestière
artisanale au niveau national, elle génère 4 000 emplois, et fait
entrer environ 30 milliards de F CFA chaque année dans les caisses de
l'Etat du Cameroun (Zoé, 2013). L'exploitation forestière
nationale quant à elle rapporte beaucoup plus à l'Etat que la
faune (41 milliards 859 millions de F CFA en 2004). La répartition des
redevances forestières selon la loi 94/01 est la suivante 50 % pour
l'Etat, 40 % pour les collectivités décentralisées
(communes) et 10 % pour les populations (communautés). En 2005, les
communautés ont bénéficié de près de 30
milliards de F CFA. Les scieries seules emploient plus de 8000 personnes.
Pour le Nord, les recettes forestières
générées par le service des forêts en 2012
s'élèvent à 10 441 735 FCFA contre 426 564 289 FCFA pour
le service de la faune et des aires protégées. Ceci s'explique
par
22
le fait que la région est soumise à un climat de
type soudano-sahélien avec une faible couverture végétale
accentuée par la désertification et les coupes anarchiques des
arbres pour faire du charbon.
La rentabilité économique de cette
activité dans la région la place en 2e position
après la SODECOTON. Cette dernière en effet est
considérée comme la 4e plus grande entreprise
nationale en termes de chiffre d'affaires (Hamadjam, 2006) et est
classée 8e entreprise la plus performante en Afrique selon le
site Cameroun24 (2013). Son chiffre d'affaires en 2012 est de 72 milliards 800
millions de FCFA en ce qui est des exportations et d'1 milliard 400 millions de
FCFA pour les produits vendus au Cameroun. D'où un total de 74,2
milliards de FCFA (Anonyme, 2013) contre 426 564 289 FCFA pour la chasse
sportive et ses dérivés.
Comparativement aux revenus générés par
la chasse sportive en Afrique de l'Ouest et Centrale, le Cameroun semble
plutôt fournir de bons résultats économiques (environ 28
millions par an au Burkina Faso selon Dermé en 2007, et 75 millions de
FCFA selon Roulet en 1998). S'agissant des pays tels l'Afrique du Sud (31
milliards de FCFA selon ABSA en 2003) la Tanzanie (avec en 2002-2003 selon le
MNRT, un chiffre de 4 milliards 700 millions de FCFA), le Zimbabwé (avec
3 milliards 600 millions de FCFA en 1998 d'après l'UICN) et la Namibie
(avec un peu plus de 3 milliards de FCFA selon Ashley et al en 1994), ceux-ci
devancent de loin le Cameroun. Ainsi, bien que présentant de bons
résultats au niveau sous régional, le Cameroun pourrait faire
mieux afin d'atteindre le niveau de rentabilité des pays de l'Afrique
australe si les mesures de protection étaient revues et les moyens
financiers mis à disposition pour celà.
La chasse sportive se positionne en tant qu'industrie
rapportant d'énormes revenus et devises aux pays africains. En Afrique
Centrale, on dénote encore un manque d'informations relatives à
l'activité (chasseurs, animaux effectivement abattus, et surtout les
chiffres des recettes que rapporte la chasse sportive. Comme le disent David
et al. (1998), la conservation de la biodiversité dans la
sous-région se doit de trouver des moyens pour que « la
valeur économique du maintien de la nature dans son état sauvage,
atteigne ou dépasse le bénéfice attendu en cas de
conversion vers d'autres utilisations des terres » (cas de
l'orpaillage au Nord-Cameroun).
Les revenus issus de la chasse sportive devraient être
orientés vers l'autofinancement de la conservation dans les aires
protégées. Toutefois, des auteurs, tel Freese (1997), mettent en
garde la communauté internationale de l'utilisation économique de
la ressource faunique au détriment de ladite conservation.
V-1-2- Activité génératrice
d'emplois
La chasse sportive dans la zone ne contribue pas seulement
à générer des revenus mais est également
créatrice d'emplois, avec un impact sur l'économie locale. En
effet, après la SODECOTON, elle représente l'activité qui
fournit le plus d'emplois dans cette zone (environ 2000 emplois en saison de
chasse et 500 en période creuse). Pour une population extrêmement
paupérisée, ces emplois, bien que
23
sous-payés (dépassant rarement les 20 000 FCFA)
sont d'une grande aide à ceux qui parviennent à être
embauchés. Mais cela pourrait également représenter un
risque. En effet, ces populations voient l'installation des guides de chasse
(qui, précisons-le, sont en grande majorité des
européens), avoir le monopole de la gestion des ZICs alors que les
territoires qui leur sont alloués se voient réduits. Binot (2010)
soulève le paradoxe existant entre les actions de conservation (à
l'origine dans plusieurs cas de conflits fonciers) qui prônent
l'implication des populations rurales sans toutefois leur accorder un
réel pouvoir de gestion sur les espaces concernés dans
la majorité des cas. Egalement, ceux qui ont le droit de chasser sont,
selon l'appellation des riverains, « tous des blancs » tandis qu'ils
voient leurs droits d'usage restreints. Ceux-ci se sentent alors exclus de ces
processus de conservation (Roulet, 2004) et pensent, comme précise
Nshala (1999), que les ressources naturelles sont l'apanage des
étrangers et d'une minorité de nationaux. Dans l'état
actuel des choses, les populations riveraines n'ont pas de réel droit
dans la gestion des ressources fauniques : elles ne font que participer
à un projet conçu par d'autres (Ribot, 2001). Dans le cas du
Cameroun, l'implication de ces populations se fait encore timidement. La
création de comités villageois de gestion de la chasse sportive
pourrait faire des populations riveraines un réel acteur participant
concrètement au projet de conservation des ressources fauniques en y
trouvant un intérêt certain.
La gestion des ZICs qui, dans ses prérogatives, se doit
d'impliquer activement les populations locales afin que celles-ci participent
à la conservation des ressources fauniques, a tendance, dans
l'application réelle, à les destituer plutôt de « leur
pouvoir de gestion territoriale », leur offrant juste de petits emplois
saisonniers. Cette situation pourrait avoir, à la longue, plutôt
un effet inverse et favoriser le braconnage.
D'autres données sont nécessaires pour cette
analyse économique de la chasse sportive, notamment au niveau des
rentrées des guides de chasse, le nombre exact d'emplois
générés et les salaires de base appliqués.
V-2- Analyse de l'impact social de la chasse sportive
dans la région du Nord Cameroun.
V-2-1- Rôle nutritionnel et coutumier de la faune
sauvage
Comme sur toute l'étendue du territoire, les
populations riveraines des aires protégées jouissent d'un droit
d'usage. Ce dernier est défini par la loi 94/01 comme étant
« l'exploitation par les riverains des produits forestiers, fauniques ou
halieutiques, en vue d'une utilisation personnelle... Ces droits d'usage ne
s'appliquent ni aux réserves écologiques intégrales, ni
aux parcs nationaux, ni aux jardins zoologiques ou aux game-ranches
». La définition du droit d'usage varie fortement selon les
contextes
24
et reste extrêmement floue et ambigüe (faisant
référence à l'époque coloniale) dans la plupart des
textes de loi (Mamdani, 1996).
En effet, le prélèvement doit se faire dans ce
qui est appelé « zone tampon », à la
périphérie des parcs nationaux. Ce qui crée
problème car la périphérie de ces parcs constitue les
ZICs. En effet, les amodiataires de ces zones sont opposés au
prélèvement par les populations des espèces dans leur
zone, motivant de fréquents conflits. D'où le
développement des ZIC à cogestion et à gestion
communautaire afin de limiter ces conflits et faire participer les populations
à la gestion des ressources naturelles fauniques.
En plus du besoin nutritionnel, les coutumes de la
région (comme un peu partout dans le pays) exigent parfois la capture ou
l'abattage d'un animal pour des cérémonies particulières.
A l'exemple des populations de Sakdjé, riveraines à la ZIC 1
(à cogestion), qui, pour la circoncision des jeunes garçons du
village, se doivent d'abattre un bubale pour la cérémonie. Les
prélèvements effectués dans ce contexte, n'ont pas
d'impact sur la biodiversité. Toutefois, la chasse sportive fournit des
quantités appréciables de viande comme le montre le tableau
XIII.
V-2-2- Rôle touristique de la faune sauvage
La chasse, aussi bien la petite, la moyenne que la grande, a
attiré 946 touristes sur 5 ans dans la Région du Nord. Il est
à noter que ces touristes sont en grande partie, les mêmes chaque
année. En RCA, Roulet (2010 bis) estime le nombre de chasseurs à
200 par an, ce qui rejoint la moyenne annuelle dans le contexte camerounais.
D'où un intérêt certain de la chasse sportive dans l'essor
du tourisme dans la région du Nord-Cameroun.
Le Réseau d'Aires Protégées d'Afrique
Centrale (RAPAC, 2008) relève que la force touristique du Cameroun
repose dans le fait que le pays dispose de toute la diversité de
l'Afrique en son sein, d'où une variabilité et une
diversité de sa richesse éco systémique, à cela
ajoutée une pluralité culturelle. La stabilité politique
du pays par rapport aux pays voisins est également un aspect à
utiliser pour le développement du tourisme aussi bien
cynégétique qu'écologique.
Tel que détaillé dans la Stratégie
Sectorielle de Développement du Tourisme au Cameroun (2005), le pays a
développé plusieurs formes de tourisme :
- le tourisme culturel,
- le tourisme balnéaire (sur la côte atlantique)
- le tourisme de safari photo, à travers les aires
protégées ; - le tourisme cynégétique, (dans les
ZICs)
25
- l'écotourisme,
- le tourisme d'affaires et de congrès (dans la Capitale
politique Yaoundé et la capitale
économique Douala)
- le tourisme sportif
- le tourisme de santé et de cure (grâce aux
hôpitaux de référence dans toutes les régions)
- l'agrotourisme (au niveau des exploitations agricoles).
Les aspects de ce tourisme rencontrés dans la
région du Nord sont le tourisme cynégétique et
l'écotourisme.
Le MINTOUR12 n'adhère pas totalement au mode
de gestion du tourisme cynégétique par le MINFOF. Elle
dénote « l'absence d'une véritable synergie entre les
partenaires publics et privés impliqués dans le
développement du tourisme cynégétique qui ne permet pas
à ce secteur de contribuer de manière appréciable à
la croissance économique du pays et à la réduction de la
pauvreté» (MINTOUR, 2003). Il est également reproché
au MINFOF de faire preuve de peu de sérieux dans l'élaboration
annuelle des plans de tir. Aussi, les ZIC disposent d'un mauvais réseau
de pistes et de routes et les campements de guides de chasse ne disposent que
du minimum pour assurer un séjour agréable des touristes (pas
d'eau ni électricité le plus souvent). Néanmoins, il est
à noter que dans les parcs nationaux, des efforts sont faits avec la
quasi-privatisation des campements (cas de Bouba-Ndjidda dont les structures
ont été remises à neuf).
L'écotourisme dans le contexte du Cameroun
désigne « une forme de tourisme qui consiste à visiter des
zones naturelles peu perturbées, dans le but précis de
découvrir et/ou d'expérimenter le patrimoine naturel et culturel
». Pour l'OMT (Office Mondial du Tourisme), «
l'écotourisme rassemble toutes les formes du tourisme axées
sur la nature et dans lesquelles la principale motivation du touriste est
d'observer et d'apprécier la nature, ainsi que les cultures
traditionnelles qui règnent dans les zones naturelles ».
En plus des aires protégées, la région du
Nord présente d'autres attraits tels le site du Lagon bleu, les grottes
de Pitoa, le village de Manaya dans le Lamidat de Rey-Bouba, où l'on
peut observer des traces des dinosaures. Les populations riveraines accordent
à ce site archéologique un caractère mystico-religieux car
à en croire ces dernières, ces traces, qui ont été
découvertes sur le lit d'un cours d'eau, disparaîtraient et
réapparaîtraient par moments (MINTOUR, 2003).
Cet écotourisme, dans le Nord comme dans tout le reste
du pays, fait face à de nombreux problèmes, tels que
développés ci-après.
12 Ministère du Tourisme
26
? La mauvaise gouvernance
La non-collaboration entre les institutions intervenant dans ce
secteur (MINTOUR, MINFOF,
MINEPDED13 et MINARC14) est un frein
à l'essor de l'écotourisme malgré tous les avantages que
présentent les différentes régions du pays en
général et le Nord en particulier). De même, la faible
implication des populations dans les sites touristiques est à revoir.
L'exemple du campement du Parc de Waza (Extrême-Nord) devrait être
reproduit. Dans ce site, ce sont les populations qui gèrent
entièrement la restauration et autres services dans le campement.
Néanmoins, dans les parcs du Nord, les pisteurs sont choisis parmi les
locaux et quelques-uns sont formés dans l'entretien et la gestion des
campements.
? Le manque de formation
Le pays fait face à un manque de communication concernant
l'activité écotouristique. Celle-ci reste
l'apanage des occidentaux. Néanmoins, à travers
des cours tels ceux donnés à l'Ecole de Faune de Garoua, les
divers avantages sont mis en exergue afin d'attirer davantage de monde dans
cette filière.
? Déficit en infrastructures et
équipements
Vu les coûts d'investissement dans la filière, peu
sont enclins à s'y lancer. Surtout que les subventions
dans ce domaine sont quasi inexistantes. D'où un
secteur dominé par les ressortissants étrangers. Les avantages
tirés par les populations sont au niveau des emplois
générés par l'activité.
? Manque de médiatisation
L'inexistence d'une plateforme interministérielle ne
permet pas la promotion de l'activité. Le
MINTOUR relève la timidité des médias
à promouvoir l'écotourisme. Pour résoudre cela, le RAPAC
(2008, bis) préconise pour la région du Nord :
- L'amélioration de l'accessibilité des zones
écotouristiques (état des pistes et régularisation des
vols internes) ;
- Assouplissement des formalités administratives relatives
à l'accès des visiteurs dans les parcs ; - Réhabilitation
des campements dans les 3 parcs (surtout celui du Buffle Noir +
nécessité de mettre l'établissement en gestion
locative).
La faune pourrait fortement contribuer à l'essor du
tourisme dans la région du Nord si toutes ces contraintes étaient
levées.
V-3- Analyse de l'impact écologique de la chasse
sportive dans la région du Nord Cameroun
La pratique de la chasse sportive en Afrique sub-saharienne ne
concourt pas à la conservation de la diversité biologique. Au
contraire, elle pose un problème environnemental, voire constitue une
menace
13 Ministère de l'environnement, de la
protection de la nature et du développement durable
14 Ministère des arts et de la culture
27
pour les espèces animales et l'environnement (Bennet et
Robinson, 2000). D'avis contraire, Adams et Hulme (2001) pensent plutôt
que la chasse sportive joue un rôle, pas seulement dans l'industrie du
tourisme, mais également dans la politique de conservation car vise
à impliquer les populations locales comme principaux acteurs dans la
gestion des ressources fauniques. Ce qui rejoint le contexte camerounais. En
plus des revenus issus de la rétrocession, elle offre des
opportunités d'emplois.
Les quotas annuels d'abattage sont fixés chaque
année. En théorie, ceux-ci devraient être attribués
après inventaire des différentes ZIC, ainsi que dans les parcs
nationaux. Mais ceci ne s'applique pas toujours du fait des grandes superficies
de ces AP et le manque de moyens . Pourtant les revenus de la chasse sont
importants mais il n'y a pas assez de réinvestissements dans la
protection des zones protégées, dans la mise en application des
règles (inventaires), et surtout dans la mise en application des mesures
de conservation (mesures anti-braconnage). L'administration procède donc
par « gestion adaptative » (Chardonnet, 1995 bis), qui consiste
à déterminer les prélèvements en fonction des
évolutions des paramètres tels : la superficie des ZIC, le suivi
de la qualité des trophées, le suivi du taux de réussite
dans les ZIC et surtout, l'analyse de l'effort de chasse et du taux de
recouvrement des quotas.
L'estimation des quotas d'exploitation théorique de
certaines espèces fauniques, basée sur la méthode de
Martin et Thomas (1991) pourrait également contribuer à
l'élaboration des quotas annuels de chasse. Mais celle-ci
nécessite également une estimation des différentes
populations (données indisponibles pour plusieurs espèces).
On constate d'après le tableau IV et la figure 7, que
le taux de réalisation (ou taux de prélèvement effectif)
pour le Lion est assez faible. La demande étant pourtant
élevée. La population des Lions en nette baisse sur l'ensemble
des aires protégées et dans les zones de chasse du Nord et de
l'Extrême-Nord, pourrait en être l'explication. Ceci se confirme
par le taux élevé de réalisation du Damalisque dont les
populations sont nombreuses dans les aires protégées et les zones
de chasse, d'où une facilité pour les abattre.
En utilisant cette même estimation des quotas et, en
fonction des estimations de la population de Lions du tableau VI, nous nous
rendons compte que le quota théorique (17,44) n'a pas été
atteint. Seuls 8 lions ont été réellement abattus pour 16
estimés. Selon une étude menée par Croes et al
(2011, bis), la densité des Lions dans les zones de chasse (0,56
Lion/100 km2) est bien plus faible qu'au sein des parcs nationaux
(1,81 lion/100 km2) dans la région du Nord. Ces chiffres ont
permis à l'Université de Leiden de conclure que la cause de ces
différences significatives pourrait être imputée au quota
élevé
28
de prélèvement des Lions. Il a ainsi
été recommandé au MINFOF, d'asseoir un moratoire de 5 ans
afin de permettre la restauration des densités de Lions dans les zones
de chasse (LCI15, 2013).
Pour ce qui est des Hippopotames (tableau IX), 38
étaient prévus pour l'abattage. Le quota théorique
calculé s'élève à 9 et le nombre
réalisé est de 18, donc 2 fois supérieur à ce qu'il
fallait. Face à cela et étant donnée la baisse de
l'effectif de l'espèce, un quota d'abattage n'a pas été
attribué pour la prochaine saison cynégétique.
Le plan d'action de conservation du Lion au Cameroun (PACLC) a
pour objectif le maintien de la population de Lions afin qu'elle soit
écologiquement et économiquement viable, ceci dans un habitat peu
perturbé et dont l'exploitation durable sur le plan
éco-touristique et sur le plan cynégétique procure des
retombées à l'Etat et aux populations riveraines de sa zone de
distribution (MINFOF, 2007). Le Lion reste une espèce très
demandée par les chasseurs. Les estimations en nombre de la population
dans les 3 parcs et leurs ZIC ont été faites et sont
répertoriées dans le tableau VII. Il en ressort que, suivant le
nombre estimé, le PNB renferme plus de Lions, suivi du PNBN et enfin du
PNF.
V-4- Analyse des menaces sur la faune sauvage et sur
les populations riveraines
V-4-1- Menaces sur la faune sauvage
? La transhumance
Les bergers Mbororos, toujours en quête d'espaces verts,
sont les principaux acteurs de cette activité. Vue la couverture
luxuriante de la végétation herbacée des aires
protégées, celles-ci sont assez convoitées par ces
derniers pour la qualité et la quantité de fourrage fournie.
Egalement, les pasteurs utilisent fréquemment les feux de brousse afin
de régénérer les pâturages et obtenir un aliment de
qualité meilleure pour le bétail. Des incidents majeurs relatifs
à cette activité sont, pour cette année, l'envahissement
par les éleveurs de la ZIC 13 ; ce qui a amené les équipes
anti-braconnage de la zone à procéder à un abattage de
plusieurs bêtes. Egalement, nous pouvons noter le conflit dans la ZIC GC
de Mana où les éleveurs réclament des terres pour le
pâturage de leurs troupeaux.
En 2013, la transhumance s'est avérée être
l'activité anthropique prépondérante dans le PNF. Les
heurts avec les services en charge de la faune deviennent de plus en plus
récurrents et sanglants. Des décisions doivent être
rapidement entérinées par l'Etat (au travers des
différents ministères impliqués) afin de freiner ce
fléau en coordonnant les textes qui régissent l'exploitation des
ressources naturelles en général.
15 Large Carnivore Initiative West and Central
Africa.
29
Du point de vue sanitaire, les conservationnistes incriminent
le bétail domestique d'être vecteur de maladies pour la faune
sauvage. A l'exemple des Buffles du parc du W qui auraient péri de la
peste bovine introduite par les troupeaux de Zébus (Toutain et al,
2004). Egalement, il y aurait compétition entre faune sauvage et
bétail pour les pâturages. Déjà en conflit avec les
agriculteurs, les éleveurs se trouvent une nouvelle fois refoulés
hors des aires protégées. Sournia (1998) propose comme
alternative à ces conflits, la création d'aires
protégées de « troisième génération
» qui permettraient la cohabitation entre le bétail et la
faune sauvage sans rupture spatiale. Boutrais (2008) parle de « nature
ordinaire qui ménagerait bétail et faune sauvage ». Une
étude qui montrerait que les troupeaux ne représentent pas
forcément une source de conflits avec la faune sauvage pour les
pâturages pourrait parvenir à atténuer cette tension
bergers-écogardes. La méthode pourrait se baser sur le suivi de 2
troupeaux, déterminer les espèces les plus appétées
et estimer les quantités. Ensuite ces données pourraient
être comparées à celles d'une ou 2 espèces
d'herbivores sauvages de la zone. De même, un essai de cohabitation avec
délimitation des passages des troupeaux serait judicieux. Pour ce faire,
une ZIC pourrait servir de modèle (avec rabattement des taxes
d'affermage pour les volontaires chez les guides de chasse et une promesse de
non braconnage par les bergers durant leur passage dans la ZIC).
? L'orpaillage
L'orpaillage est une activité très
fréquente dans les aires protégées de la région.
Cette importance tient également au fait qu'elle est l'une des
activités qui draine les migrants dans la zone. L'orpaillage
occasionnant le creusement de trous profonds, tout le fleuve en son amont en
est truffé et deviennent de véritables pièges pour la
faune sauvage. L'orpaillage représente la seconde menace pour les
Hippopotames après le braconnage dans le PNB. Cette activité
passe par la destruction des habitats aquatiques et terrestres. En
réalité, il est difficile de parler d'orpaillage sans faire
allusion au braconnage car les orpailleurs qui s'installent pour de longues
périodes dans le parc, sont amenés à braconner pour leur
nutrition.
Il est à noter que dans la région du Nord,
l'autorité des chefs traditionnels est assez importante. Et ces derniers
donnent leur aval aux orpailleurs qui, en contrepartie, leur versent des taxes.
D'où la grande difficulté pour les écogardes et les
conservateurs d'expulser les chercheurs d'or hors des aires
protégées. Egalement, même l'Etat se trouve dans une
situation ambiguë. En effet, le manque de plateforme de concertation entre
les différents ministères et l'absence de coordination dans les
activités occasionnent de nombreux problèmes. Le Ministère
des Mines et de l'Energie ayant décidé d'augmenter la production
nationale d'or, délivre des permis d'exploitation dans les aires
protégées gérées par le ministère en charge
de la faune (figure 16). Ainsi, les décisions de sanctions deviennent
difficiles à appliquer du fait de l'intervention des autorités
administratives et traditionnelles pour qui l'orpaillage fournit plus
d'intérêts que la protection des animaux. Il faudrait donc que les
textes et lois
30
des autres administrations (MINADER16,
MINEPIA17, MINDEF18, MINMIDT19) convergent
également vers le sens de la préservation de la conservation des
aires protégées, à l'instar de la loi
N°005550/MINMIDT/CAB/CJ du 19 Novembre 2012 interdisant les
activités clandestines d'orpaillage dans les aires
protégées et l'Article 26, Alinéa 2 de la loi 94/01,
règlementant la circulation dans les aires protégées.
Cependant des autorisations légales sont accordées. Toutefois,
cet arrêté ne définit pas clairement les sanctions
encourues en cas de non-respect de la réglementation en vigueur.
Le WWF (2012) précise que « ce conflit opposant
les industries extractives et la conservation dans la planification de
l'utilisation des terres pourrait » : avoir de graves conséquences
financières pour les investisseurs et / ou l'État; empêcher
la mise en oeuvre au Cameroun des accords internationaux relatifs à la
conservation ; conduire à des procès/arbitrages coûteux
résultant des conflits de droits sur les mêmes espaces ; retarder,
voire hypothéquer la mise en oeuvre de la Vision 203520 du
Cameroun ; déstabiliser le climat des investissements au Cameroun et
entraîner le recul du Cameroun dans le classement Doing
Business21.
Dans le PNBN, depuis 2012, ce sont les forces armées
qui sont chargées de déloger les orpailleurs qui sont
estimés à plus de 2000. Les tenants de cette activité sont
surtout les Tchadiens et quelques Maliens, Nigérians,
Sénégalais et Camerounais.
Une étude comparative de la rentabilité
économique des mines d'or légales et celle des aires
protégées pourrait déterminer si les aires
protégées doivent être déclassées au profit
de l'orpaillage.
? Le braconnage
Le braconnage demeure l'activité anthropique
illégale à plus grand impact négatif sur la faune dans les
AP de la région du Nord. Elle se fait aussi bien par les populations
locales, les orpailleurs et bergers transhumants que par les braconniers
internationaux. Ce braconnage à dimension internationale est celui qui
met en cause la pérennité des espèces fauniques. Il est
pratiqué à l'aide d'armes lourdes et la confrontation avec les
écogardes est fréquente. La politique de conservation de ces AP
devrait donc
16 Ministère de l'Agriculture et du
Développement Rural
17 Ministère de l'Elevage, des Pêches et
des Industries Animales.
18 Ministère de la Défense
19 Ministère des Mines et du
Développement technologique
20La vision retient comme objectif global devenir
un pays émergent à l'horizon 2035, qui est aussi celui
nécessaire à l'avènement d'une génération
nouvelle. Celui-ci intègre un ensemble d'objectifs intermédiaires
qui sont : (i) la réduction de la pauvreté ; (ii) l'atteinte du
stade de pays à revenus intermédiaires et ensuite, (iii)
l'atteinte du stade de Nouveau Pays Industrialisé et (iv) la
consolidation du processus démocratique et de l'unité nationale
dans le respect de la diversité qui caractérise le pays.
21 Le Projet Doing Business mesure la
réglementation des affaires et son application effective dans 185
économies et certaines villes au niveau infranational et
régional
31
mettre un accent sur la LAB afin d'y mettre un frein. Cette
politique devrait concerner toutes les espèces mais surtout, les
Eléphants (après les abattages récurrents dont ils sont
sujets depuis janvier 2012) et les Lions (dont les données d'inventaire
dénotent une baisse desdites populations).
L'envahissement des aires protégées pour les
besoins d'extensions de cultures est également à signaler.
En se référant au tableau XIV sur
l'évolution de la population d'Hippopotames au PNB, on pourrait
justifier la baisse du nombre par un déplacement face à la
pression du braconnage (Maha, 2012). C'est le cas de la zone 8 proche du
barrage hydroélectrique de Lagdo où, selon les populations, les
pachydermes seraient de plus en plus nombreux (figure 9), d'où la
nécessite de faire un recensement exhaustif tout le long du fleuve). De
2012 à 2013, les chiffres indiqueraient une certaine stabilisation de
cette population. Cette relative stabilité des Hippopotames dans le parc
doit être confirmée par des inventaires réguliers, et des
efforts de recherche doivent être réalisés afin de pouvoir
confirmer la cause principale de la baisse de cette population. Il est à
louer l'initiative du MINFOF qui, dans son plan de tir de 2013 n'a pas
attribué de quota d'abattage pour l'espèce. Ce qui traduit une
réelle volonté de ne pas voir l'animal disparaitre comme ce fut
le cas avec le Rhinocéros noir.
V-4-2- Menaces sur les populations humaines locales
Plusieurs conflits sont à signaler entre les
populations humaines vivant aux alentours du PNB et les Hippopotames. Les
pertes sont autant matérielles qu'humaines. Suivant le tableau XIV, la
population de l'espèce a augmenté de 9% entre 1975 et 1988. S'en
est suivie une baisse de 12,5 % 10 ans plus tard (1998). Baisse qui s'est
poursuivie sur plusieurs années (jusqu'en 2012) durant lesquelles aucune
étude n'a été menée sur l'évolution
numérique des Hippopotames au PNB. Un peu plus de 48% de la population
de cette espèce a disparu. Une des raisons de cette baisse drastique
n'est autre que le braconnage (selon les responsables en charge de la faune
dans la zone).
Les spéculations préférentielles des
Hippopotames sont le maïs, le riz et le sorgho. Dibloni et al
(2009) affirment que les prairies aquatiques et les champs de cultures
céréalières situés près des berges seraient
les principales aires de pâture des Hippopotames pendant la saison de
pluies. Les populations riveraines participent à la conservation de
l'espèce, non pas parce qu'elles lui trouvent une certaine
utilité, mais plutôt par soucis de ne pas être
réprimandées si elles enfreignaient la loi. Ces conflits
Homme-Hippopotames sont fréquents dans de nombreux pays tel qu'au
Burkina-Faso (bassins de la Volta et de la Comoé) où
Kabré et al (2006) affirment l'implantation des champs vivriers
au niveau des berges et dans des cuvettes, lieux par excellence des
Hippopotames. La saison culturale 2012 a vu ainsi 30 ha de champs de riz
dévastés dans la périphérie du PNB. Ceci
était causé principalement par l'installation des villages
à proximité des aires de pâturage des Hippopotames. Les
pêcheurs également
32
installent leurs campements à une distance
négligeable des bordures du fleuve. Cette proximité est à
l'origine du décès en 2012, d'un pécheur attaqué
dans son hameau par un Hippopotame dans la localité de Kebawa.
Les populations soulignent le fait que la période
où les cultures sont le plus dévastées par les
Hippopotames est la saison sèche. En effet, lors de la saison
sèche, les animaux parcourent de plus grandes distances à la
recherche de pâturage. D'où de fréquentes rencontres avec
l'Homme, même pour celui qui habite loin du fleuve. Les
préférences du riz par ces animaux pourraient s'expliquer par le
fait que depuis 1987, la riziculture s'est développée dans la
vallée de la Bénoué à partir du barrage de Lagdo
(Fondjo et al, 2001), alors que dans l'Extrême-Nord elle se fait
depuis 1971. L'activité aurait drainé l'installation des
populations le plus près du fleuve, d'où une occupation des
terres qui constituaient autrefois des aires de pâturage pour les
Hippopotames.
S'agissant des conflits Hommes-carnivores, l'installation des
enclos à bétail tel que mis en place dans le village de Badadaye
dans l'Extrême-Nord Cameroun, aux environs du parc national de Waza par
le « Projet Lion » pourrait donner de bons résultats (figure
18). Le principe est d'associer plusieurs troupeaux et les mettre dans un
enclos financé et suivi par le LCI et le CEDC22. Concernant
les attaques au niveau des mares et rivières, l'installation de points
d'eau alternatifs pour éviter les contacts entre les carnivores et les
populations humaines pourrait porter ses fruits.
Les conflits Homme-Faune ne sauraientt arriver à terme
s'il n'y a pas de gestion du facteur humain. Il s'agit de sensibiliser
les communautés. Aussi, les populations pourraient
bénéficier de formations pratiques afin d'acquérir des
connaissances sur la façon d'aborder les animaux dangereux et les
différentes méthodes de refoulement face à des
espèces précises.
Dans les zones à fortes tensions, l'Etat pourrait
envisager le déplacement volontaire des communautés vers
des zones présentant des avantages réels (terres fertiles,
présence de points d'eau...). Treves et Karanth (2003) précisent
en effet que ces programmes de déplacement volontaire ne peuvent
fonctionner que si les populations y trouvent des avantages substantiels
(meilleur accès aux ressources) et avec moins de risques de
conflits avec la faune sauvage.
La gestion des productions est nécessaire
aussi. A l'instar de l'intensification de la surveillance des champs car, la
présence des humains décourage les animaux sauvages à y
commettre des dégâts (FAO, 2013). Dans notre zone d'enquête
couvrant les villages de Kabawa, Ouro-kessoum et Boulel, 1, 72% des
enquêtés font de la surveillance et du refoulement face aux
incursions des hippopotames (figure 19), 28% ne font rien car ne disposant pas
de moyens financiers(pour recruter un gardien) ou de temps nécessaires(
pour le faire eux même) afin d'assurer le gardiennage des champs.
22 Centre d'Etude de l'Environnement et du
Développement au Cameroun.
33
Conover (2002) propose la mise en place des champs de
diversion afin de diminuer les dévastations de cultures. Cette
méthode a donné des résultats probants aux Etats-Unis et
en Europe mais semble être difficilement applicable dans le contexte
africain où la priorité est de satisfaire d'abord les besoins
alimentaires des populations humaines.
La solution idéale à ces conflits serait, selon
Muruthi (2005), l'aménagement du territoire qui consiste
à long terme, de manière préventive, à mettre en
place des paysages où populations humaines et faune coexisteraient avec
le minimum d'impacts négatifs sur l'un comme sur l'autre. Ces mesures
d'aménagement consisteraient à transférer les champs
agricoles loin de l'habitat de la faune sauvage et aussi, réduire
l'installation humaine sur les corridors de passage de la faune sauvage et dans
les aires protégées. Il est évident que « les
bénéfices de l'utilisation légitimée des ressources
naturelles influencent les attitudes et les perceptions des populations rurales
» (Sekhar, 1998).
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio17.png)
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio18.png)
Figure 15: Vue du campement touristique du Buffle
noir (PNB).
Figure 13: Vues du campement touristique de
Bouba-Ndjidda.
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio19.png)
Figure 14: Mirador rénové pour
tourisme de vision au Parc de la Benoué. MAHA (2012)
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio20.png)
Figure 16: Situation des permis miniers autour des
parcs nationaux de la Bénoué et de
Bouba- Ndjidda(WWF, 2012)
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio21.png)
Figure 17 (a) et (b) : Carcasses d'Hippopotames
collectées dans le PNB et ses environs
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio22.png)
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio23.png)
72%
Moyens de protection des cultures
28%
Surveillance+refoulemen t
rien
Figure 20 : Moyens de protection des cultures face
aux attaques des Hippopotames.
Figure 18: Illustration de la proximité des
habitations des pêcheurs du lit du fleuve
Bénoué.
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio24.png)
Figure 19 : Enclos à bétail à
gestion communautaire à Badabaye (Extrême-Nord
Cameroun)
34
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
I- CONCLUSION
Dans le contexte international de « colonialisme vert
» qui régit la conservation, il est désormais admis que la
gestion durable d'une aire protégée passe également par la
gestion rationnelle de sa « zone périphérique ».
Conscients que les aires protégées peuvent générer
d'énormes capitaux (notamment la chasse sportive dans cette zone
périphérique), les Etats ont tendance à privilégier
la rentabilité économique de l'activité au
détriment de la protection de la nature.
Dans le cas du Nord-Cameroun, la faune, au travers de la
chasse sportive, revêt une grande importance par son fort impact
économique, social et écologique. N'étant pas chasseurs
à la base (mais plutôt éleveurs et commerçants), les
populations locales prennent de plus en plus conscience de la valeur
économique de la faune et sont tentées de s'adonner au braconnage
pour satisfaire la demande en divers trophées venue de
l'extérieur si elles n'y trouvent pas une satisfaction personnelle
évidente. Egalement, les conflits Homme-Faune de plus en plus
fréquents et l'interdiction d'abattre anarchiquement ces derniers font
que les populations se sentent abandonnées dans ce processus.
Sur le plan sociologique, le droit des populations à
jouir pleinement de leurs droits d'usage doit être effectif. Au niveau
écologique, des efforts restent à faire afin de parvenir à
une gestion durable des ressources fauniques à travers
l'élaboration de plan de tir annuel basée sur des
données réelles et non se limiter à des méthodes
d'attribution empirique de quotas. Un accent doit également être
mis sur le suivi des ZICs (autant celles cynégétiques, à
cogestion que celles à gestion communautaire). La lutte contre le
braconnage se doit d'être accentuée grâce aux fonds
générés par la chasse.
L'arsenal juridique camerounais en matière de faune est
aussi assez élaboré. Tous les aspects y sont pris en compte afin
que la chasse sportive puisse contribuer autant à la
sécurité alimentaire des populations, à leur bien
être à travers les emplois et les sources de revenus qu'elle
génère. Mais des dysfonctionnements dans son application ont un
impact négatif sur la conservation de la biodiversité.
Revoir ces aspects pourra contribuer à ce que la chasse
sportive dans le Nord-Cameroun, puisse remplir sa double fonction aussi bien de
conservation des espèces fauniques, que d'outil de développement
économique, autant pour l'Etat, que pour les populations riveraines aux
zones de chasse. A ce moment, notre hypothèse de travail qui stipulerait
que la politique de gestion de la faune, (à travers la chasse sportive)
dans la région du Nord-Cameroun nuit à la préservation de
la biodiversité ne se justifierait pas. Toutefois, des études
plus approfondies se doivent d'être menées sur toutes les
espèces animales présentes dans la région du
Nord-Cameroun.
II- RECOMMANDATIONS
L'amélioration de la gestion de la chasse sportive dans
la région du Nord-Cameroun passe par des mesures d'amélioration
et de changement qui sont entre autres :
- Attribution d'une quote-part des revenus de la chasse pour les
activités de suivi et de LAB ;
- Elaboration de plans de tir annuels sur base d'inventaires ;
- Une meilleure organisation du travail (base de données
exactes sur le nombre d'animaux
abattus par saison cynégétique, le nombre de
chasseurs dans chaque ZIC) ;
- Mise à disposition des écogardes, des moyens
matériels et financiers pour plus d'efficacité sur
le terrain ;
- Un suivi régulier des activités dans les ZICs
;
- Application de sanctions aux GC ne respectant pas les clauses
de leurs cahiers de charge ;
- Meilleure implication des populations dans la gestion de la
chasse sportive (création de
comités villageois de gestion des redevances fauniques
;
- Meilleure collaboration entre MINFOF-MINTOUR et
MINADT23 afin de relever le niveau de
l'écotourisme dans la région ;
- Application effective de l'arrêté conjoint N°
122/A/MINEFI24-MINAT du 29 avril 1998,
fixant les modalités d'emploi des revenus provenant de
l'exploitation forestière et destinés aux
communautés villageoises riveraines ;
- Relancement des campagnes de sensibilisation auprès des
populations et de certaines autorités
sur l'importance de la conservation des ressources naturelles
;
- Encadrement et mise à disposition de moyens
matériels et financiers aux forces de maintien de
l'ordre venues en appui aux écogardes.
35
23 Ministère de l'Administration et de la
Décentralisation Territoriale
24 Ministère de l'Economie et des Finances
36
BIBLIOGRAPHIE
ABSA, 2003. Ranch Profitability in Southern Africa. ABSA
Group Economic Research 3rd ed., SA Financial Sector Forum.
Adam, W. & Hulme, D., 2001. Conservation and community
changing narratives, politics and practices in Africa conservation D.
Hulme and M. Murphree., Oxford: James Currey.
Anonyme, 2013. Chiffres d'affaires de la SODECOTON
2012-2013.
Ashley, C., Barnes, J. & Healy, T., 1994. Profits,
equity, growth and sustainability: the potential role of wildlife enterprises
in Caprivi and other communal areas of Namibia. DEA Research Discussion
Paper Number 2. Ministry of Environment and Tourism.Windhoek, Namibia.28p.
Baudron, F., 2002. Les enjeux du développement
agricole face à la faune sauvage: « conservation de la
biodiversité et développement durable dans la moyenne
vallée du Zambèze, Zimbabwé.25p
Bauer, H. & Merwe, S. Van Der, 2004. Inventory of
free-ranging lions Panthera leo in Africa. Oryx, 38(1), pp.2-316.
Bauer, H., 2007. Status of large carnivores in Bouba Ndjida
National Park, Cameroon. African Journal of Ecology, 45(3),
pp.48-450.
Bauer, H., 2013. La conservation du Lion au Cameroun
Historique et contexte international.Exposé Wildlife Conservation
Research Unit, Garoua, Cameroun.
Bennett, E.. & Robinson, J.., 2000. Hunting of
Wildlife in Tropical Forests. Implication for Biodiversity and Forest Peoples.
Biodiversity series-Impact studies. The World Bank Environment Department
.Washington, DC World Bank volume 76, 42p
Binot, A., 2010. La conservation de la nature en Afrique
centrale entre théorie et pratiques. Des espaces protégés
à géométrie variable. Thèse de doctorat.
Université Paris 1.443p.
Bond, I., B. Child, D. de la Harpe, B. Jones, J. Barnes, and
H. Anderson. 2004. Private land contribution to conservation in South
Africa. In Parks in transition, ed. B. Child, 29-61. UK: Earthscan.
Boutrais, J., 2008. Pastoralisme et aires
protégées d'Afrique de l'Ouest en regard de l'Afrique de l'Est.
In : Aubertin Catherine (ed.), Rodary Estienne (ed.). Aires
protégées : espaces durables ? Marseille : IRD, 2008, p.
215-246. (Objectifs Sud).
37
Cameroun24, 2013. Sodecoton : source d'emplois pour les
populations du Nord. . Ressource en ligne. Adresse URL :
http://www.cameroun24.net.
Consulté le 7 juin 2013.
Chardonnet, P., 1995. Faune sauvage africaine. La
ressource oubliée. Commission Européenne, Fondation
Internationale pour la sauvegarde de la Faune,Commission
Européenne, Fondation Internationale pour la sauvegarde de la Faune,
CIRAD-EMVT. Tomes 1et 2. Bruxelles, Luxembourg.
Chardonnet, P., 2002. Conservation of the African lion:
contribution to a status survey. International Foundation for the
Conservation of Wildlife (France) and Conservation Force (USA).171p.
Conover, M., 2002. Resolving human-wildlife conflicts: the
science of wildlife damage management. Lewis. New York,
États-Unis,
Cornélis, D., 2000. Analyse du monitoring
écologique et cynégétique des populations des principaux
ongulés au Ranch de Gibier de Nazinga (Burkina Faso).
Mémoire de DEA, FSAGX, Belgique, 101 p.
Croes, B., Funston P.J., Rasmussen G., Buij R., Saleh
A.,Tumentaa P.N., De Iongh H.H., 2011. The impact of trophy hunting on lions
(Panthera leo) and other large carnivores in the Bénoué Complex,
northern Cameroon. Biological Conservation, 144(2011),
pp.3064-3072.
Czudek, R., 2001. Utilisation rationnelle de la faune
sauvage en Afrique; Moyen de la conservation des ressources naturelles et de
leur diversité biologique, de l'amélioration de la
sécurité alimentaire et du développement rural.
41p.
David S.W., Carpentier J.F., 1998. Le rôle potentiel de
la chasse sportive comme source de revenus pour les aires
protégées du bassin du Congo. In Oryx.
Derme, M., 2007. Estimation de la densité des grands
mammifères à Arly National. . Synthèses des
activités 1996-2007.Burkina Safari Club.22p.
Donfack, P., 1996. Dynamique de la
végétation après abandon de la culture au
Nord-Cameroun. Thèse de doctorat de 3eme cycle, Université
de Yaoundé. 180p.
DRFFN (Délégation Régionale des
Forêts et de la Faune), 2012. Rapport annuel d'activités
20112012. 120p.
DRFFN (Délégation Régionale des
Forêts et de la Faune), 2013. Rapport annuel d'activités du
1er semestre 2013. 132 p.
38
Essimi, B., 2010. L'insécurité alimentaire
dans la région du Nord au Cameroun: représentations sociales,
stratégies de lutte et enjeux. Master en sociologie,
Université de Yaoundé I -.84p.
FAO, 2013. Comment faire face aux raids
d'éléphants et d'hippopotames? Ressource en ligne. Adresse
URL :
http://www.fao.org/news/story/fr/item/44035/.
Consulté le 08 Juillet 2013.
Chardonnet, P., Feer, F. & Msellati, L., 1995. Faune
sauvage Africaine, la ressource oubliée, Tomes 1 et 2.Office des
publications officielles des Communautés Européennes, Luxembourg,
pp.46-79.
Fesselet, M., 2006. Tourisme de chasse et tourisme de
vision: complémentarité ou compétition? Etude comparative
des impacts économiques et écologiques entre le Katavi National
Park et Mele Game Controlled Area. Mémoire pour obtention du
diplôme d'Ingénieur HES en gestion de la nature. Ecole
d'ingénieurs de Lullier.
Fondjo, E., Samé-Eboko, A. & Eouzan, J., 2001.
Grands travaux et maladies à vecteurs au Cameroun: impact des
aménagements ruraux et urbains sur le paludisme et autres maladies
à vecteurs. Paris : IRD. 232 p.
Foumane, A.R., 2013. Contribution à
l'amélioration du niveau de vie des populations.Rapport de
l'école pour la formation des spécialistes de la faune (EFG).
58p.
Freese, C.H., 1997. Harvesting wild species: implications for
biodiversity conservation.John Hopkins University Press.Baltimore.
720p.
Hamadjam, R.A.E., 2006. Impact de la filière
textile coton camerounaise sur le développement socio-économique
national: bilan et perspectives. DESS en analyse et évaluation des
projets.Institut sous régional multisectoriel de Technologie
appliquée de Planification et d'Evaluation de Projets (ISTA), Libreville
(Gabon).
Igoe, J. & Brockington, D., 2007. Neoliberal conservation: A
brief introduction. Conservation and Society, 5(4), pp.432-449.
INSC (Institut National de la Statistique du Cameroun), 2010.
Ressource en ligne. Adresse URL :
http://www.statistics-cameroon.org/manager.php?id=11&id2=68&link=8.
Consulté le 04 avril 2013.
Issa, E.A. & Novelli, O., 2004. Gestion de la faune
intégrée au développement rural dans le complexe
écologique du Parc National du W du Bénin. Game and wildlife
science, 21(3), pp.227-235.
39
Iyah, E., 2013. Structure et dynamique de la population
d'hippopotames (Hippopotamus amphibius) en saison sèche dans le Parc
National de la Bénoué. Mémoire pour l'obtention d'un
master recherche en analyse des populations des espaces fauniques et
halieutiques (MFH2). UPB Bobo Dioulasso. Burbina-Faso. 58p.
Kabré T. A. Koné L. Saley H. Nandnaba S. et
Sawadogo B. B. 2006. Rythme circadien et régime alimentaire de
l'hippopotame amphibie dans les bassins de la Volta et de la Comoé.
Sciences et techniques, sciences naturelles et agronomie ; vol. 28, (1
et 2) : 73-88.
Konaté, A., 2001.Tendances d'évolution du
droit de la faune et des aires protégées en Afrique Centrale,
études juridiques de la FAO. FAO, 24p.
Lamarque, F., Chardonnet, P. & Msellati, L., 1995.
Faune sauvage africaine: la ressource oubliée - Tome II. Office
des publications officielles des Communautés européennes,
Luxembourg, pp. 80123.
Lavigne, D.P. & Karsenty, A., 1998. Des dynamiques
plurielles. In Lavigne Delville. Quelle politique foncière
pour l'Afrique rurale? Réconcilier pratiques, légitimité
et légalité. Paris, Karthala/Coopération
française, p. 215-242
LCI (Large Carnivore Initiative West and Central Africa),
2013. Ressource en ligne. Adresse URL:
http://www.largecarnivoresafrica.com/fr.
Consulté le 16 juillet 2013.
Letouzey, R., 1968.Etude phytographique du Cameroun,
encyclopédie biologique. Le chevalier, Paris, 511 p.
Lewis, D., Mwenya, A. & Kaweche, G., 1991. African
solution to wildlife problems in Africa: insights from a community-based
project in Zambia. International Journal on Nature Conservation, 7(1),
pp.10-23.
Lindsey, P., Roulet, P. & Romanach, S., 2007. Economic and
conservation significance of the trophy hunting industry in sub-Saharan Africa.
Biological Conservation, 134, pp.465-469.
Maha,N., 2012.Etude de la structure, de la croissance et
du régime alimentaire de la population d'hippopotames au parc national
de la Bénoué et sa périphérie -Cameroun.
Mémoire pour l'obtention d'un master recherche en analyse des
populations des espaces fauniques et halieutiques (MFH2). UPB Bobo Dioulasso.
Burbina-Faso. 64p.
40
Mamdani, M., 1996. Citizen and subject. Contemporary
Africa and the Legacy of Late Colonialism. Princeton, Princeton University
Press, 1996. 253p.
Martin, R.B., Thomas, D.J., 1991. Quotas for sustainable
utilization in the communal lands. A manual for district council with
appropriate authority. The Zimbabwé Trust, Zimbabwe Parks
Publication.
Mbikiton, R., 2004. Les zones cynégétiques
villageoises: une expérience de gestion participative des ressources
naturelles en RCA. Game and wildlife sciences, 21(3), pp.117-226.
Mendjemo, M.,1998. Etudes préliminaires à
l'implication des communautés rurales à la gestion des aires
protégées du Nord-Cameroun. Mémoire de fin
d'étude. UDS Cameroun. 58p.
MINEF, 2003. Evaluation de la pression anthropique et son
impact sur la faune dans les zones d'intérêt
cynégétique autour du parc national de la Benoue (Nord-Cameroun):
cas des zic 1 et 5.
MINEF, 2011. Activités touristiques dans les aires
protégées. Lettre verte n°26. P17-25. MINEF, 2007.
Plan d'action de conservation du lion au Cameroun.57p.
MINTOUR, 2003. Document de Stratégie Nationale pour le
Développement de l'Ecotourisme du Cameroun. MINTOUR. 59 p.
MINTOUR, 2005. Stratégie sectorielle de
développement du tourisme au Cameroun. 374p.
MNRT, 2002. Ministry of Natural Resources and Tourism, Tanzania
National Parks, Katavi - Rukwa ecosystem management plan, MNRT, TANAPA, Arusha,
pp. 1- 73.
Murindagomo, F., 1990. Aménagement de la faune sauvage au
Zimbabwe: le programme CAMPFIRE. Unasylva, 168 (43) : 20-26.
Muruthi, P., 2005. Human Wildlife conflicts: Lessons learned
from AWD's African heartlands. AWF Working Papers, Nairobi, Kenya, 12
p.
Ngog Nje, J., 1988. Contribution à l'étude de la
structure de la population des hippopotames (Hippopotamus amphibius L.) au Parc
National de la Bénoué (Cameroun). Mammalia, 52,
pp.149-158.
Nshala, R., 1999. Granting hunting blocks in Tanzania: The
need of a reform. LEAT, Dar es Salaam, 17 p.
41
RAPAC (Réseau des Aires Protégées d'Afrique
Centrale), 2008.Cameroun, destination
« TOURISME ». Ressource en ligne. Adresse URL
:
http://www.rapac.org/index.php?option=com_docman&task=cat_view&gid=62&limit=5&limitst
art=0&order=name&dir=ASC&Itemid=100204. Consulté le 23 mars
2013.
RADER, 2011. Le climat camerounais. Ressource en ligne.
Adresse URL :
http://rader-impact.com/?climatCamerounais.
Consulté le 24 décembre 2012.
Ribot, J.C., 2001. Historique de la gestion forestière
en Afrique de l'Ouest. Ou: Comment la « science » exclut les
paysans. 2001, Drylands Issue Paper F104, IIED, 20 p.
Riggio, J., Jacobson, A. & Dollar, L., 2012. The size of
savannah Africa: a lion's (Panthera leo) view. Biodiversity and
Conservation, 22(1), pp.17-35.
Roulet, P.A., 1998. La chasse sportive en RCA: impacts
fauniques, économiques et sociaux. Le cas de la zone Yambala dans le
Nord du pays. Mémoire en Maitrise en Géographie.
Université d'Orléans, laboratoire IRD/ERMES, Orléans.
167p.
Roulet, P.A., 2004. Chasse sportive et gestion communautaire
de la faune sauvage en Afrique Centrale. Game and Wildlife Science,
21(4), pp. 615-632.
Roulet, P.A., 2007. La gestion communautaire de la faune
sauvage comme facteur de reconsidération de la privatisation et de la
marchandisation des ressources naturelles. Le cas du tourisme
cynégétique en Afrique sub-saharienne. Afrique
contemporaine, 222, pp. 129-147.
Treves, A. & Karanth, K., 2003. Human-carnivore conflict
and perspectives on carnivore management worldwide. Conservation
Biology, 17, pp.1491-1499.
Stark, M. & Wit, P., 1977. Ecological studies in
Bénoué national park, Cameroon. Project Working Document
n° 540, FAO Rome, 30p.
Sekhar, N.U.,1998. Crop and livestock depredation caused by
wild animals in protected areas: the case of Sariska Tiger Reserve, Rajasthan,
India. Environmental Conservation, 25(2), pp. 160-171.
Sournia, G., 1998. Les Aires protégées
d'Afrique francophone. ACCT& Editions Jean-Pierre de Monza, 272p.
Tsakem, C.S., 2004. Etas des lieux de la faune du Parc
National de la Bénoué et les ZIC 1 et 4 : une analyse
basée sur les grands et moyens mammifères. Rapport
d'étude WWF/PSSN. Garoua. 50p.
42
Toutain, B., D. Dulieu, H. Kagone, A. Paris, and A. Convers.
2003. Wildlife reserves and pastoralism in tropical Africa : multiple use
or competition for resources ? The case of transhumance around the regional
park of W. Durban : VII th International Rangeland Congress (July 2003). 5
p.
UICN, 1998. Natural resource management by the people,
Zimbabwe's. CAMPFIRE Program. UICN-ROSA Environmental Issues
Séries,2, 48p.
UICN, 2011. Evaluation de l'efficacité de la gestion
des Aires Protégées. Parc National de la
Bénoué, Cameroun. 19p.
UICN, 2012. Les aires protégées. Ressource
en ligne. Adresse URL :
http://www.iucn.org/fr/propos/travail/programmes/aires_protegees/.
Consulté le 22 Avril 2013.
Vermeulen, C (2003). La zone villageoise de chasse de Sia (Ranch
de Gibier de Nazinga, Burkina Faso. Une expérience de gestion
communautaire du petit gibier. Parc et Réserve, 58(2). p14.
Wilkie, S. & Carpentier, J.., 1998. Le rôle potentiel
de la chasse sportive comme source de revenus pour les aires
protégées du bassin du Congo. Oryx. 19p.
WWF, 2012. Tendances émergentes dans les conflits
liés à l'utilisation des terres au Cameroun. Chevauchements
des permis des ressources naturelles et menaces sur les aires
protégées et les investissements directs étrangers.
20p.
Yasuda. A., 2012. « Is sport hunting a breakthrough
wildlife conservation strategy for Africa? », Field Actions Science
Reports. Vol. 6. Ressource en ligne, Adresse URL :
http://factsreports.revues.org/1362.
Consulté le 15 April 2013.
Zibrine, M. & Gomse, A., 1999. Distribution et
dynamique des populations des hippopotames et des espèces liées
aux galeries forestières dans le parc nation de la
Bénoué. PCGBC/ composante écosystème des
Savanes/ Volet WWF. Rapport de recherche 12-14p.
Zoe, J. S., 2013. Pertes économiques des
forêts du Cameroun. Ressource en ligne. Adresse URL :
www.cameroon-info.net. .
Consulté en 06 Avril 2013.
ANNEXES
ANALYSE SWOT DU MODE DE GESTION DE LA CHASSE SPORTIVE
AU NORD-CAMEROUN
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio25.png)
*Outil de développement local (par implication
des populations dans le processus
*Source de plus grands revenus (si meilleure gestion)
de gestion de la chasse sportive)
l'Ecotourisme
*Développement de
*Braconnage (local et international)
*Envahissement des ZIC par les bergers transhumants et
les orpailleurs
croissants
espèces
*Conflits Hommes -Faune
*Disparition de certaines
OPPORTUNITES
MENACES
SPORTIVE
CHASSE
*Contribue à l'aménagement durable de la faune
dans les AP (gestion des animaux
vieillissant ou à problèmes)
tourisme
*Fournisseur d'emplois
*Source de revenus
*Contribue à l'essor du
*Surexploitation des
populations si les quotas ne
sont pas bien définis
Non suivi du braconnage
des équilibres des populations
*Non-respect des quotas par
certains GC
*Non-respect des cahiers de
charge par les GC (exécution
d'inventaire, réalisations
d'infrastructures,
dotations )
*Possibilité de déstabilisation
FORCES :
FAIBLESSES
43
ETAT DES LIEUX DU SYSTEME DE GESTION DE LA CHASSE
SPORTIVE AU NORD-CAMEROUN
44
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio26.png)
45
Tableau XVII : Liste des ZIC dans la Région du
Nord-Cameroun
° Ord
|
Désignation zones de chasse
|
Superficies ZICs en Ha
|
Statut de la zone
|
1
|
N° 1 dite Sakjé 4 Boumédjé
|
39 552
|
Cogestion
|
2
|
N° 2 dite Bandjoukri
|
75 648
|
Affermée
|
3
|
N° 3 dite Mayo Oldiri
|
55 328
|
Affermée
|
4
|
N° 4 dite Bel Eland
|
40 640
|
Cogestion
|
5
|
N° 5 dite Mayo Alim / Kobas
|
94 378
|
Affermée
|
6
|
N° 7 dite Campement des Eléphants
|
97 920
|
Affermée
|
7
|
N°8 dite Boulel
|
35040
|
Proposée Game- Farming &
Ranching
|
8
|
N°8 bis dite Louga
|
8 320
|
9
|
N° 9 dite Grand Capitaine
|
50 072
|
Affermée
|
10
|
N° 10 dite Landou
|
46 464
|
Majesté Lamido Rey
|
11
|
N°11 dite Mayo Bidjou
|
64 192
|
Affermée
|
12
|
N° 12 dite Rhinocéros
|
115 520
|
Affermée
|
13
|
N° 13 dite Campement des Hippopotames
|
61 216
|
Affermée
|
14
|
N°14 dite Boumédjé
|
142 656
|
Affermée
|
15
|
N° 16 dite Faro Ouest
|
164 000
|
Affermée
|
16
|
N° 17 dite Ndock
|
96 256
|
Affermée
|
17
|
N° 18 dite Demsa
|
56 624
|
Affermée
|
18
|
N°18 bis dite Mayo Bigoé
|
118 976
|
Affermée
|
19
|
N° 19 dite Tchéboa
|
160 000
|
Attribuée à l'Ecole Faune
|
20
|
N° 20 dite Mayo Duélé
|
49 792
|
Affermée
|
21
|
N° 21 dite Sorombéo
|
65 448
|
Affermée
|
22
|
N° 22 dite Vogzoum
|
114 752
|
Affermée
|
23
|
N° 22 bis dite Djivorké
|
93 824
|
Affermée
|
24
|
N° 23 dite Djibao
|
64 600
|
Affermée
|
25
|
N° 24 dite Kourouk
|
146 972
|
Affermée
|
26
|
N° 25 dite Mayo Oldiri Nord
|
97 888
|
Affermée
|
27
|
N° 26 dite Mayo Oldiri Sud
|
86 368
|
Affermée
|
28
|
N° 27 dite Rigara
|
135 000
|
Affermée
|
29
|
ZICGC de Voko/ Bantadjé
|
60 000
|
Affermée
|
30
|
ZICGC de Mana
|
40 669
|
Affermée
|
31
|
ZICGC de Doupa
|
16 000
|
Libre
|
32
|
N° 32
|
|
Proposée en Game- Farming
& Ranching. Libre
|
Superficie totale 2 494 115
|
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio27.png)
Situation géographique des permis miniers et
pétroliers Etat des lieux au Cameroun en mai 2012
Mise en rm'atron avec le découpage forestier
|
i
WWF
|
|
1,12.611 ·..
|
Co-rgebutiort4WWF -CM · RPiUFAI - gray Port
REPUBLIQUE DU CONGO
LWIN£E EQUA'lORMIE
· ClefIfcuda rdglner Rs rtnue Nnm du chvFlku Rautc
-- CJrsmin de for
..- Pcrmla Ininkr r 8C)LJlou Nom du TITILLE
~~~
~py~i Poliom
kpdtruller {L aoccrM IQa
Orls l:+ru rc~riee rz Zone dc suparposronn envrepermim miniera -
1,,cm6d'ekid..li-Aiaua1131r.
· Hydrographie _ hy+bl!! Num du
cour d'eau
Aire prudee FFrn Nom dc l'alrc prwlgia
MI Atm prot.`BMCal6aint Cahjet d'asaotds Intsrrrationuua . hrnrdi
Vi,]£SCO
i_.' Alm proVe (ptopcnitirn cri cuun!
Rlscrvc }JEoila Aiiatnm ( ah m caurr dc dislarteracnt
pcar dc.xnir line. Aine pratigle)
UFA
Fo-net mmmunalc Réuen'c Fart-siiér. Yanlc d. enupc
Furltcommu routai,'
|
50 100
Km
,..11 ·10
'IK lm tütitürN!
|
Camera,.
i.»,,.~c.wnwu,1,nn,rn5,.rorv~wn.w.,16..11 ber y
.rviir..1.uihr.
TCHAD
![](Analyse-des-impacts-economiques-sociologiques-et-ecologiques-de-la-chasse-sportive-dans-la-regio29.png)
NIGERIA
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
r
46
Figure 21: Situation des permis miniers et
pétroliers au Cameroun (WWF, 2012)
47
Tableau XVIII : Tableau récapitulatif des
recettes de chasse 2011/2012
Nature des recettes
|
Dél.
Régio.Nord
|
PN.Faro
|
PN. Bouba Ndjidda
|
PN. Bénoué
|
Dél.Dép. Mayo- Rey
|
Dél.Dép. Faro
|
Dél.Dép. Bénoué
|
Totaux
|
Licence + Frais
|
30 450 000
|
|
|
|
|
|
|
30 450 000
|
Affermage
|
127 618 410
|
|
|
|
|
|
|
127 618 410
|
Permis chasse
|
55 420 000
|
|
|
|
|
56000
|
|
55 476 000
|
Taxes d'abattage
|
15 493 000
|
31 168 258
|
32 924 944
|
31009000
|
62 931
102
|
4772500
|
|
178 298 804
|
Détentions produits
|
5 000
|
|
|
|
|
|
|
5 000
|
Taxes sur armes
|
121 500
|
|
|
|
|
|
|
121 500
|
Droits de timbres fiscaux sur titres (PS) de
chasse
|
30 640 000
|
|
|
|
|
|
|
30 640 000
|
Autorisations Spéc. de pêche
|
260 000
|
|
|
|
|
|
|
260 000
|
Ventes aux enchères
|
40 500
|
77 000
|
27 650
|
7000
|
283 500
|
28500
|
|
464 150
|
Agrément LGC
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
Cautionnement
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
Entrées Parcs Nationaux
|
|
|
1 180 425
|
1 063 000
|
|
-
|
-
|
2 243 425
|
Entrée Zoo
|
|
|
|
|
|
|
541500
|
541 500
|
Transactions
|
150 000
|
295 500
|
|
|
|
|
|
445 500
|
Taxes journalière Zone non
affermée
|
|
|
|
|
120 000
|
|
|
120 000
|
TOTAL
|
251 951 580
|
31 540 758
|
34 133 019
|
32 079 000
|
63 334
602
|
4 857 000
|
541 500
|
426 684 289
|
48
Tableau XIX : TAUX DE REALISATION DU PLAN DE TIR DE
L'ENSEMBLE DES ZICs DE LA REGION DU NORD 2011/2012
Espèces Animales
|
ZONES DE CHASSE
|
Totaux
|
Prévision
|
Taux de Réalisation
(%)
|
ZIC 1
|
ZIC 2
|
ZIC 3
|
ZIC 4
|
ZIC 5
|
ZIC 7
|
ZIC 9
|
ZIC 10
|
ZIC 11
|
ZIC 12
|
ZIC 13
|
ZIC 14
|
ZIC 16
|
ZIC 17
|
ZIC 18
|
ZIC
|
18bis ZIC 20
|
ZIC 21
|
ZIC 22
|
ZIC
|
22bis ZIC 23
|
ZIC 24
|
ZIC 25
|
ZIC 26
|
ZIC 27
|
ZICGC MANA
|
ZICGC V/B
|
Eléphant
|
0
|
0
|
2
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
2
|
3
|
1
|
0
|
2
|
16
|
37
|
43,24
|
Eland derby
|
0
|
1
|
2
|
0
|
6
|
0
|
0
|
0
|
3
|
9
|
2
|
1
|
13
|
1
|
3
|
2
|
4
|
3
|
0
|
2
|
3
|
0
|
4
|
6
|
6
|
0
|
3
|
74
|
163
|
45,40
|
Buffle
|
0
|
1
|
5
|
0
|
4
|
0
|
0
|
1
|
2
|
10
|
3
|
0
|
6
|
6
|
1
|
7
|
2
|
5
|
0
|
0
|
5
|
4
|
3
|
5
|
3
|
0
|
4
|
77
|
176
|
43,75
|
Hippopotame
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
6
|
1
|
3
|
3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
1
|
0
|
0
|
18
|
38
|
47,37
|
Hippotrague
|
2
|
1
|
2
|
0
|
6
|
0
|
0
|
0
|
2
|
6
|
3
|
2
|
6
|
2
|
2
|
2
|
6
|
6
|
0
|
1
|
5
|
0
|
2
|
6
|
2
|
0
|
3
|
67
|
187
|
35,83
|
Bubale
|
1
|
1
|
1
|
0
|
5
|
0
|
0
|
1
|
1
|
9
|
0
|
2
|
8
|
1
|
1
|
1
|
5
|
3
|
0
|
1
|
4
|
2
|
5
|
7
|
5
|
0
|
1
|
65
|
218
|
29,82
|
Waterbuck
|
0
|
0
|
3
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
2
|
11
|
0
|
0
|
1
|
3
|
1
|
0
|
6
|
8
|
0
|
4
|
5
|
3
|
3
|
7
|
3
|
0
|
2
|
64
|
159
|
40,25
|
Cob Buffon
|
2
|
0
|
1
|
0
|
6
|
0
|
0
|
1
|
3
|
11
|
8
|
0
|
10
|
6
|
6
|
10
|
11
|
8
|
1
|
4
|
5
|
8
|
7
|
12
|
6
|
0
|
6
|
132
|
314
|
42,04
|
Redunca
|
0
|
1
|
1
|
0
|
4
|
0
|
0
|
0
|
3
|
8
|
0
|
1
|
1
|
3
|
3
|
1
|
7
|
2
|
1
|
0
|
6
|
1
|
2
|
4
|
3
|
0
|
5
|
57
|
184
|
30,98
|
Guib Harnaché
|
2
|
0
|
2
|
0
|
3
|
0
|
0
|
1
|
2
|
2
|
2
|
1
|
6
|
3
|
5
|
1
|
5
|
4
|
0
|
1
|
5
|
4
|
3
|
6
|
5
|
0
|
1
|
64
|
185
|
34,59
|
Phacochère
|
0
|
1
|
1
|
0
|
3
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
2
|
0
|
1
|
1
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
2
|
0
|
2
|
18
|
177
|
10,17
|
Lion
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
3
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
8
|
36
|
22,22
|
Ourébi
|
0
|
1
|
3
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
3
|
1
|
7
|
0
|
3
|
2
|
4
|
0
|
1
|
0
|
6
|
1
|
4
|
3
|
1
|
0
|
2
|
47
|
213
|
22,07
|
Damalisque
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
9
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
13
|
12
|
108,33
|
Ceph, Grimm
|
0
|
1
|
1
|
0
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
4
|
0
|
2
|
0
|
3
|
3
|
4
|
0
|
0
|
0
|
2
|
1
|
3
|
1
|
3
|
0
|
3
|
37
|
205
|
18,05
|
Ceph,Roux
|
2
|
1
|
0
|
0
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
4
|
3
|
0
|
6
|
1
|
2
|
3
|
3
|
3
|
0
|
0
|
7
|
2
|
4
|
3
|
0
|
0
|
3
|
51
|
198
|
25,76
|
Babouin
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
1
|
2
|
2
|
2
|
8
|
0
|
0
|
1
|
4
|
6
|
2
|
3
|
8
|
3
|
0
|
0
|
44
|
233
|
18,88
|
Python
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
2
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
2
|
0
|
1
|
0
|
1
|
10
|
59
|
16,95
|
Potamochère
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
2
|
0
|
1
|
0
|
1
|
10
|
76
|
13,16
|
Civette
|
1
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
9
|
82
|
10,98
|
Serval
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
45
|
2,22
|
Hyène Tacheté
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
2
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
6
|
66
|
9,09
|
Chacal Com
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
57
|
1,75
|
Porc-épic
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
3
|
117
|
2,56
|
Mangouste
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
2
|
1
|
0
|
0
|
5
|
138
|
3,62
|
Genette
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
3
|
69
|
4,35
|
Patas
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
0
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
0
|
8
|
39
|
20,51
|
Vervet
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
5
|
|
0
|
0
|
6
|
0
|
#DIV/0!
|
TOTAUX
|
12
|
10
|
26
|
0
|
51
|
0
|
0
|
5
|
20
|
86
|
32
|
12
|
83
|
30
|
44
|
55
|
61
|
45
|
4
|
19
|
60
|
30
|
52
|
86
|
50
|
0
|
41
|
914
|
3483
|
26,24
|
NB. Ce plan de tir concerne essentiellement les animaux
déclarés et dont les taxes d'abattage ont été
régulièrement acquittées.
49
Tableau XX : Plan de tir des zones
cynégétiques dans la région du Nord : Saison
2011-2012
Espèces Animales
|
ZONES DE CHASSE
|
Totaux
|
Prévision
|
Taux de Réalisation
(%)
|
ZIC 1
|
ZIC 2
|
ZIC 3
|
ZIC 4
|
ZIC 5
|
ZIC 7
|
ZIC 9
|
ZIC
|
10
ZIC
|
11
ZIC
|
12
ZIC
|
13
ZIC
|
14
ZIC
|
16
ZIC
|
17
ZIC
|
18
ZIC
|
18bis ZIC
20
|
ZIC
|
21
ZIC
|
22
ZIC
|
22bis ZIC
|
23
ZIC
|
24
ZIC
|
25
ZIC
|
26
ZIC
|
27
ZICG C
|
ZICG MAN C V/B A
|
Eléphant
|
0
|
0
|
2
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
2
|
3
|
1
|
0
|
2
|
16
|
37
|
43,24
|
Eland derby
|
0
|
1
|
2
|
0
|
6
|
0
|
0
|
0
|
3
|
9
|
2
|
1
|
13
|
1
|
3
|
2
|
4
|
3
|
0
|
2
|
3
|
0
|
4
|
6
|
6
|
0
|
3
|
74
|
163
|
45,40
|
Buffle
|
0
|
1
|
5
|
0
|
4
|
0
|
0
|
1
|
2
|
10
|
3
|
0
|
6
|
6
|
1
|
7
|
2
|
5
|
0
|
0
|
5
|
4
|
3
|
5
|
3
|
0
|
4
|
77
|
176
|
43,75
|
Hippopotame
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
6
|
1
|
3
|
3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
1
|
0
|
0
|
18
|
38
|
47,37
|
Hippotrague
|
2
|
1
|
2
|
0
|
6
|
0
|
0
|
0
|
2
|
6
|
3
|
2
|
6
|
2
|
2
|
2
|
6
|
6
|
0
|
1
|
5
|
0
|
2
|
6
|
2
|
0
|
3
|
67
|
187
|
35,83
|
Bubale
|
1
|
1
|
1
|
0
|
5
|
0
|
0
|
1
|
1
|
9
|
0
|
2
|
8
|
1
|
1
|
1
|
5
|
3
|
0
|
1
|
4
|
2
|
5
|
7
|
5
|
0
|
1
|
65
|
218
|
29,82
|
Waterbuck
|
0
|
0
|
3
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
2
|
11
|
0
|
0
|
1
|
3
|
1
|
0
|
6
|
8
|
0
|
4
|
5
|
3
|
3
|
7
|
3
|
0
|
2
|
64
|
159
|
40,25
|
Cob Buffon
|
2
|
0
|
1
|
0
|
6
|
0
|
0
|
1
|
3
|
11
|
8
|
0
|
10
|
6
|
6
|
10
|
11
|
8
|
1
|
4
|
5
|
8
|
7
|
12
|
6
|
0
|
6
|
132
|
314
|
42,04
|
Redunca
|
0
|
1
|
1
|
0
|
4
|
0
|
0
|
0
|
3
|
8
|
0
|
1
|
1
|
3
|
3
|
1
|
7
|
2
|
1
|
0
|
6
|
1
|
2
|
4
|
3
|
0
|
5
|
57
|
184
|
30,98
|
Guib Harnaché
|
2
|
0
|
2
|
0
|
3
|
0
|
0
|
1
|
2
|
2
|
2
|
1
|
6
|
3
|
5
|
1
|
5
|
4
|
0
|
1
|
5
|
4
|
3
|
6
|
5
|
0
|
1
|
64
|
185
|
34,59
|
Phacochère
|
0
|
1
|
1
|
0
|
3
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
2
|
0
|
1
|
1
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
2
|
0
|
2
|
18
|
177
|
10,17
|
Lion
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
3
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
8
|
36
|
22,22
|
Ourébi
|
0
|
1
|
3
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
3
|
1
|
7
|
0
|
3
|
2
|
4
|
0
|
1
|
0
|
6
|
1
|
4
|
3
|
1
|
0
|
2
|
47
|
213
|
22,07
|
Damalisque
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
9
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
13
|
12
|
108,33
|
Ceph, Grimm
|
0
|
1
|
1
|
0
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
4
|
0
|
2
|
0
|
3
|
3
|
4
|
0
|
0
|
0
|
2
|
1
|
3
|
1
|
3
|
0
|
3
|
37
|
205
|
18,05
|
Ceph,Roux
|
2
|
1
|
0
|
0
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
4
|
3
|
0
|
6
|
1
|
2
|
3
|
3
|
3
|
0
|
0
|
7
|
2
|
4
|
3
|
0
|
0
|
3
|
51
|
198
|
25,76
|
Babouin
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
1
|
2
|
2
|
2
|
8
|
0
|
0
|
1
|
4
|
6
|
2
|
3
|
8
|
3
|
0
|
0
|
44
|
233
|
18,88
|
Python
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
2
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
2
|
0
|
1
|
0
|
1
|
10
|
59
|
16,95
|
Potamochère
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
2
|
0
|
1
|
0
|
1
|
10
|
76
|
13,16
|
Civette
|
1
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
9
|
82
|
10,98
|
Serval
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
45
|
2,22
|
Hyène Tacheté
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
2
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
6
|
66
|
9,09
|
Chacal
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
57
|
1,75
|
Porc-épic
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
3
|
117
|
2,56
|
Mangouste
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
2
|
1
|
0
|
0
|
5
|
138
|
3,62
|
Genette
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
3
|
69
|
4,35
|
Patas
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
0
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
0
|
8
|
39
|
20,51
|
Vervet
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
5
|
|
0
|
0
|
6
|
0
|
#DIV/0!
|
TOTAUX
|
12
|
10
|
26
|
0
|
51
|
0
|
0
|
5
|
20
|
86
|
32
|
12
|
83
|
30
|
44
|
55
|
61
|
45
|
4
|
19
|
60
|
30
|
52
|
86
|
50
|
0
|
41
|
914
|
3483
|
26,24
|
Tableau XXI : Plan de tir des zones
cynégétiques dans la région du Nord : Saison
2012-2013
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ZONES DE CHASSE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Espèces Animales
|
ZIC 1
|
ZIC 2
|
ZIC 3
|
ZIC 4
|
ZIC 5
|
ZIC 7
|
ZIC 9
|
ZIC 10
|
ZIC 11
|
ZIC 12
|
ZIC 13
|
ZIC 14
|
ZIC 16
|
ZIC 17
|
ZIC 18
|
ZIC 18bis
|
ZIC 20
|
ZIC 21
|
ZIC 22
|
ZIC 22bis
|
ZIC 23
|
ZIC 24
|
ZIC 25
|
ZIC 26
|
ZIC 27
|
ZICGC
|
ZICGC V/B
|
Totaux
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
MANA
|
|
|
Eléphant
|
0
|
0
|
2
|
1
|
3
|
1
|
1
|
1
|
1
|
2
|
1
|
1
|
2
|
3
|
1
|
2
|
1
|
3
|
1
|
0
|
1
|
1
|
1
|
3
|
2
|
1
|
2
|
32
|
Eland derby
Hippotrague
|
2
|
2
|
5
|
4
|
8
|
1
|
1
|
1
|
4
|
16
|
5
|
7
|
10
|
5
|
5
|
6
|
6
|
7
|
6
|
6
|
6
|
7
|
7
|
10
|
8
|
5
|
7
|
136
|
Buffle
|
5
|
4
|
8
|
4
|
10
|
2
|
2
|
2
|
5
|
16
|
4
|
1
|
9
|
8
|
6
|
10
|
6
|
6
|
6
|
8
|
5
|
6
|
7
|
10
|
8
|
8
|
6
|
141
|
Hippopotame
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
4
|
3
|
8
|
4
|
12
|
7
|
4
|
4
|
5
|
16
|
6
|
7
|
9
|
7
|
6
|
6
|
6
|
6
|
4
|
8
|
7
|
2
|
8
|
10
|
10
|
6
|
6
|
150
|
Bubale
Redunca
|
4
|
4
|
10
|
5
|
12
|
4
|
4
|
5
|
7
|
12
|
2
|
7
|
14
|
10
|
9
|
10
|
8
|
8
|
10
|
10
|
8
|
6
|
8
|
13
|
14
|
9
|
7
|
185
|
Waterbuck
Guib Harnaché
|
2
|
3
|
6
|
2
|
2
|
5
|
6
|
5
|
7
|
12
|
1
|
0
|
6
|
8
|
5
|
2
|
6
|
7
|
10
|
10
|
7
|
8
|
8
|
15
|
10
|
7
|
2
|
147
|
Cob Buffon
Phacochère
|
7
|
10
|
15
|
8
|
10
|
12
|
10
|
12
|
11
|
15
|
12
|
6
|
15
|
13
|
14
|
12
|
11
|
8
|
6
|
14
|
6
|
12
|
10
|
15
|
20
|
15
|
15
|
264
|
|
4
|
7
|
7
|
4
|
8
|
7
|
5
|
4
|
7
|
15
|
2
|
8
|
8
|
8
|
8
|
6
|
8
|
9
|
6
|
4
|
7
|
6
|
2
|
10
|
10
|
5
|
5
|
150
|
|
3
|
5
|
9
|
5
|
8
|
4
|
5
|
6
|
6
|
15
|
8
|
4
|
3
|
8
|
5
|
6
|
5
|
5
|
6
|
6
|
5
|
7
|
6
|
15
|
10
|
7
|
5
|
147
|
|
5
|
3
|
6
|
5
|
10
|
9
|
2
|
3
|
5
|
10
|
4
|
8
|
11
|
10
|
8
|
2
|
4
|
7
|
6
|
10
|
3
|
10
|
6
|
10
|
10
|
10
|
5
|
153
|
Lion
|
1
|
1
|
2
|
1
|
2
|
1
|
0
|
0
|
1
|
2
|
1
|
2
|
1
|
3
|
3
|
3
|
1
|
1
|
1
|
0
|
0
|
2
|
1
|
3
|
1
|
1
|
1
|
29
|
Ourébi
Ceph,Roux
|
7
|
7
|
7
|
6
|
12
|
9
|
4
|
4
|
6
|
14
|
8
|
7
|
8
|
12
|
9
|
6
|
7
|
8
|
6
|
4
|
6
|
10
|
6
|
15
|
10
|
6
|
6
|
171
|
Damalisque
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
8
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
13
|
Ceph, Grimm
|
7
|
6
|
8
|
4
|
8
|
5
|
5
|
5
|
7
|
14
|
7
|
7
|
12
|
12
|
8
|
6
|
8
|
8
|
6
|
8
|
2
|
10
|
7
|
15
|
8
|
4
|
3
|
167
|
Potamochère
|
7
|
8
|
7
|
4
|
8
|
5
|
4
|
4
|
7
|
10
|
8
|
7
|
12
|
8
|
8
|
7
|
5
|
7
|
6
|
4
|
7
|
10
|
6
|
15
|
10
|
5
|
6
|
161
|
Babouin
|
8
|
8
|
10
|
6
|
10
|
7
|
5
|
5
|
9
|
10
|
10
|
6
|
15
|
12
|
8
|
5
|
8
|
10
|
10
|
10
|
6
|
10
|
10
|
12
|
15
|
6
|
8
|
197
|
Python
|
1
|
2
|
2
|
1
|
3
|
2
|
1
|
1
|
2
|
2
|
2
|
1
|
4
|
4
|
4
|
2
|
2
|
2
|
3
|
1
|
1
|
2
|
2
|
2
|
5
|
2
|
1
|
48
|
|
2
|
2
|
2
|
1
|
5
|
2
|
0
|
2
|
0
|
3
|
3
|
3
|
1
|
4
|
2
|
2
|
2
|
2
|
4
|
4
|
2
|
2
|
3
|
5
|
5
|
1
|
2
|
54
|
Civette
|
2
|
4
|
4
|
2
|
5
|
5
|
3
|
0
|
5
|
4
|
3
|
2
|
7
|
2
|
3
|
1
|
2
|
1
|
5
|
2
|
3
|
1
|
2
|
5
|
5
|
4
|
1
|
66
|
Serval
Porc-épic
|
1
|
1
|
1
|
2
|
1
|
1
|
1
|
0
|
1
|
2
|
1
|
2
|
4
|
2
|
2
|
1
|
1
|
2
|
2
|
1
|
1
|
1
|
2
|
2
|
5
|
2
|
0
|
36
|
Hyène Tacheté,
|
1
|
2
|
3
|
1
|
3
|
1
|
2
|
1
|
1
|
2
|
3
|
2
|
4
|
2
|
4
|
2
|
3
|
2
|
2
|
4
|
2
|
1
|
3
|
3
|
5
|
4
|
2
|
55
|
Chacal Com
|
2
|
3
|
4
|
2
|
3
|
2
|
2
|
0
|
2
|
1
|
1
|
1
|
2
|
4
|
2
|
0
|
1
|
2
|
2
|
2
|
2
|
1
|
3
|
2
|
5
|
2
|
1
|
40
|
|
3
|
4
|
5
|
3
|
5
|
3
|
5
|
0
|
6
|
2
|
5
|
6
|
8
|
2
|
6
|
0
|
5
|
6
|
3
|
5
|
5
|
2
|
5
|
9
|
6
|
5
|
2
|
|
Mangouste
TOTAUX
|
3
|
6
|
6
|
8
|
4
|
5
|
6
|
0
|
8
|
0
|
5
|
7
|
8
|
1
|
5
|
0
|
5
|
7
|
3
|
5
|
9
|
4
|
9
|
5
|
5
|
4
|
2
|
|
2
1
98
50
|