III. Test ANOVA : l'analyse de variance
Variable Puissance :
D'après le test statistique ANOVA nous avons
remarqué qu'il existe une différence significative entre les
trois catégories (p=0,003), et qu'il y a aussi une influence du temps
sur l'ensemble des valeurs de T1, T2 et T3 (p=0,001). Par contre il n'y a pas
d'influence du temps selon les groupes (p=0,20). Donc les groupes
évoluent de la même manière en fonction du temps.
Graphique N°32 : Histogramme des valeurs
moyenne (Erreur standard) de la puissance à T1, T2 et T3 pour chaque
catégorie.
Variable Réactivité :
Pour le test de réactivité, la différence
n'est pas significative entre les trois catégories (p=0,19), nous avons
une influence du temps sur l'ensemble des valeurs de T1, T2 et T3 (p=0,003).
Par contre il n'y a pas d'influence du temps selon les groupes (p=0,57).
Graphique N°33 : Histogramme des valeurs
moyenne (Erreur standard) de la réactivité à T1, T2 et T3
pour chaque catégorie.
Variable Vitesse 10m :
En ce qui concerne la variable vitesse sur 10 mètres le
test statistique ANOVA nous montre qu'il existe une différence
significative entre les trois catégories (p=0,05), et qu'il y a aussi
une influence du temps sur l'ensemble des valeurs de T1, T2 et T3 (p=0,001).
Par contre il n'y a pas d'influence du temps selon les groupes (p=0,15). Donc
les groupes évoluent de la même manière en fonction du
temps.
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Graphique N°34 : Histogramme des valeurs
moyenne (Erreur standard) de la vitesse sur 10m à T1, T2 et T3 pour
chaque catégorie.
Variable Vitesse 40m :
Pour la vitesse sur 40 mètres :
Ø la différence est significative pour les
valeurs de trois catégories.
Ø les valeurs évoluent en fonction du temps
Ø les valeurs évoluent différemment en
fonction du temps selon les trois catégories.
Graphique N°35 : Histogramme des valeurs
moyenne (Erreur standard) de la vitesse sur 40m à T1, T2 et T3 pour
chaque catégorie.
Discussion :
Les résultats obtenus pendant la première partie
de notre étude indiquent que les résultats des deux tests sont
corrélés chez toutes les catégories sauf pour les tests de
vitesse de 10 et de 40 mètres pour la catégorie U-19, les
résultats de T0 ne sont pas corrélés avec les
résultats deT1. Nous pouvons expliquer ceci par le changement
environnemental où la température ambiante de T1 (-4°C) a
été différente de T0 (0°C). Nous savons que le froid
est défini comme un stress thermique pouvant altérer la
performance sportive dont le métabolisme anaérobie est plus
sollicité (catabolisme glucidique important donc diminution rapide du
glycogène musculaire), donc la vitesse de contraction et la puissance
sont significativement diminuées dès lors que la
température s'abaisse.
Dans la deuxième partie, en ce qui concerne la
comparaison des variables pour les trois catégories, nous avons
observé:
Pour la puissance des membres inférieurs, la
différence est significative entre les U-15 et les deux autres
catégories. Pour la réactivité, la différence est
significative seulement pour les catégories U-15 et U-19. Pour la
vitesse sur dix et quarante mètres la différence n'est pas
significative entre les trois catégories. Par contre, lorsque nous avons
intégré la masse corporelle dans notre analyse de vitesse, et
nous avons calculé la puissance de sprint, nous avons constaté
que la différence est significative entre l'U-15 et les deux autres
catégories pour le test de vitesse pure. Et pour le test de
démarrage la différence est significative seulement pour les U-19
et les U-15.
Cela est dû à la différence de maturation
musculaire (U-15= 56.08 #177;7.22 kg ; U-17= 66,28 #177; 5,43
kg ; U-19 = 68,00 #177; 10,54 kg) et osseuse (1,67 #177;0,06m ; 1,75
#177;0,05m ; 1,78 #177;0,09m ) ainsi que les aptitudes fonctionnelles et les
adaptations métaboliques entre les groupes. Ces changements peuvent
influer sur le développement des capacités physiques des jeunes
et modifier ainsi leur performance.
D'après Williams, 1997, les performances
réalisées lors d'activités de type anaérobie sont
d'autant plus élevées que l'enfant avance en âge. Les
meilleurs résultats semblent être atteints durant le pic
pubertaire. Pour exemple, en ce qui concerne le sprint, Falize observe des
vitesses moyennes de course de 3,64m/s à 6 ans, 5,94 m/s à 12 ans
et 7,76 m/s à 20 ans (Falize,1984). Les résultats obtenus en
natation suivent les mêmes évolutions. Sur bicyclette
ergométrique, la puissance maximale développée est en
moyenne chez le garçon de 6 watts/kg entre 7 et 8 ans, 8.6 watts/kg
entre 11 et 12 ans et 10,2 watts/kg entre 14 et 15 ans (Falgairette et al,
1993).
Concernant la relation entre les variables à T2, nous
avons remarqué que la corrélation est significative entre la
puissance et les deux tests de vitesse, ainsi que entre le test de
réactivité et la vitesse de démarrage. Il nous
apparaît logique de retrouver cette corrélation car nos exercices
de pliométrie se basant sur un travail de bondissement vertical et
horizontal. Donc ceci explique l'importance du travail de la force avec la
méthode pliometrie. D'après Zonon (1973), la vitesse d'un
mouvement est fonction de la force. La vitesse et la détente sont donc
dans une large mesure dépendantes des données de la force (Rocker
et autres 1971, Stoboy 1973, Adam- werchoshanskij 1974, Buhrle-Schmidt-bleicher
1978).
En outre, d'après l'analyse statistique de l'effet du
programme d'entrainement nous pouvons dire que :
Pour la puissance la différence n'est pas significative
entre le T1 et le T2 pour toutes les catégories. On remarque une
évolution mais elle n'est pas suffisante pour être significative.
Pour le test de réactivité et le test de vitesse sur dix
mètres il n`y a que la catégorie U-19 qui a une différence
significative. Finalement pour le test de vitesse sur quarante mètres
seule la catégorie U-15 n'évolue pas significativement.
Pour mieux expliquer :
· La catégorie U-17 n'a aucune évolution
significative pour tous les tests.
· La catégorie U-15 a une seul évolution
significative (test vitesse 40 mètres)
· La catégorie U-19 a une différence
significative pour tous les tests sauf le test de puissance.
Tout d'abord nous allons essayer de comprendre pourquoi il n'y
a que la catégorie U-17 qui n`a aucune différence significative.
Les résultats peuvent s'expliquer par le fait qu'il y a beaucoup
d'absences des joueurs pendant les entrainements et que l'entraineur ne donne
pas beaucoup d'importance au travail physique. En effet, nous avons
été surpris de ne voir aucun progrès statistique sur la
puissance des membres inférieurs puisque le but principal de la
pliométrie est d'augmenter la force et la qualité
élastique du muscle. Donc nous émettons l'hypothèse que
deux séances de 20 minutes par semaine de travail pliométrique ne
sont pas suffisantes pour améliorer la puissance.
Pour la perception de l'effort, nous avons remarqué une
différence pour les valeurs moyennes perçues entre les trois
catégories après chaque séance. Ceci est expliqué
par la différence de l'âge et de la maturation biologique des
jeunes. Nous savons que dans le domaine des sciences de l'exercice, la
perception la plus étudiée et utilisée couramment est
celle relative à la notion d'effort. Ainsi, bien que subjective, la
perception de l'effort est envisagée comme l'interprétation
consciente du niveau de fatigue physiologique (Joseph et al. 2008; Noakes et
al. 2004).
Finalement, l'analyse statistique de l'effet de la trêve
d'hiver sur la performance sportive des footballeurs montre que :
Pour les U-15, la différence est significative entre le
T2 et le T3 seulement pour la puissance, d'où la perte du groupe est de
15% de sa performance en 3 semaines. Par contre pour la catégorie U-17,
la différence a été significative pour toutes les
variables sauf la puissance et pour les U-19 la différence est
significative pour toutes les variables. Ceci est surement dû à la
période de trêve qui a été prolongée pour les
deux groupes (au lieu de 3 semaines ils ont pris un mois de repos).
Nous savons que l'arrêt partiel ou total de
l'activité physique suite à une blessure (ou à la
trêve hivernale), entraine des effets négatifs sur les
paramètres cardio-vasculaires, musculaires et proprioceptifs chez un
sportif entrainé. Ceci aboutit à une désadaptation
à l'effort et à des risques de récidive précoce de
certaines blessures. Après 7 jours d'arrêt du sport, on observe
une diminution de 20 % du stock de glycogène (le carburant du muscle),
pour atteindre une baisse de 40 % après 25 jours d'arrêt. Et
après 2 semaines sans activité physique, on observe une
diminution des performances musculaires en endurance et nous estimons que la
baisse d'apport en oxygène au muscle est de 6 %. Donc un arrêt de
2 semaines des activités sportives est donc le seuil à partir
duquel les performances musculaires diminuent de façon significative.
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