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Effet de la méthode pliométrique sur l'amélioration de la puissance musculaire des membres inférieurs et de la vitesse chez les jeunes footballeurs

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par Mohamed Ali WERGHEMMI
Université de promotion formation recherche des sports de Besançon - Master 1 entrainement, management et ingénierie du sport 2013
  

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III. Test ANOVA : l'analyse de variance

Variable Puissance :

D'après le test statistique ANOVA nous avons remarqué qu'il existe une différence significative entre les trois catégories (p=0,003), et qu'il y a aussi une influence du temps sur l'ensemble des valeurs de T1, T2 et T3 (p=0,001). Par contre il n'y a pas d'influence du temps selon les groupes (p=0,20). Donc les groupes évoluent de la même manière en fonction du temps.

Graphique N°32 : Histogramme des valeurs moyenne (Erreur standard) de la puissance à T1, T2 et T3 pour chaque catégorie.

Variable Réactivité :

Pour le test de réactivité, la différence n'est pas significative entre les trois catégories (p=0,19), nous avons une influence du temps sur l'ensemble des valeurs de T1, T2 et T3 (p=0,003). Par contre il n'y a pas d'influence du temps selon les groupes (p=0,57).

Graphique N°33 : Histogramme des valeurs moyenne (Erreur standard) de la réactivité à T1, T2 et T3 pour chaque catégorie.

Variable Vitesse 10m :

En ce qui concerne la variable vitesse sur 10 mètres le test statistique ANOVA nous montre qu'il existe une différence significative entre les trois catégories (p=0,05), et qu'il y a aussi une influence du temps sur l'ensemble des valeurs de T1, T2 et T3 (p=0,001). Par contre il n'y a pas d'influence du temps selon les groupes (p=0,15). Donc les groupes évoluent de la même manière en fonction du temps.

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Graphique N°34 : Histogramme des valeurs moyenne (Erreur standard) de la vitesse sur 10m à T1, T2 et T3 pour chaque catégorie.

Variable Vitesse 40m :

Pour la vitesse sur 40 mètres :

Ø la différence est significative pour les valeurs de trois catégories.

Ø les valeurs évoluent en fonction du temps

Ø les valeurs évoluent différemment en fonction du temps selon les trois catégories.

Graphique N°35 : Histogramme des valeurs moyenne (Erreur standard) de la vitesse sur 40m à T1, T2 et T3 pour chaque catégorie.

Discussion :

Les résultats obtenus pendant la première partie de notre étude indiquent que les résultats des deux tests sont corrélés chez toutes les catégories sauf pour les tests de vitesse de 10 et de 40 mètres pour la catégorie U-19, les résultats de T0 ne sont pas corrélés avec les résultats deT1. Nous pouvons expliquer ceci par le changement environnemental où la température ambiante de T1 (-4°C) a été différente de T0 (0°C). Nous savons que le froid est défini comme un stress thermique pouvant altérer la performance sportive dont le métabolisme anaérobie est plus sollicité (catabolisme glucidique important donc diminution rapide du glycogène musculaire), donc la vitesse de contraction et la puissance sont significativement diminuées dès lors que la température s'abaisse.

Dans la deuxième partie, en ce qui concerne la comparaison des variables pour les trois catégories, nous avons observé:

Pour la puissance des membres inférieurs, la différence est significative entre les U-15 et les deux autres catégories. Pour la réactivité, la différence est significative seulement pour les catégories U-15 et U-19. Pour la vitesse sur dix et quarante mètres la différence n'est pas significative entre les trois catégories. Par contre, lorsque nous avons intégré la masse corporelle dans notre analyse de vitesse, et nous avons calculé la puissance de sprint, nous avons constaté que la différence est significative entre l'U-15 et les deux autres catégories pour le test de vitesse pure. Et pour le test de démarrage la différence est significative seulement pour les U-19 et les U-15.

Cela est dû à la différence de maturation musculaire (U-15= 56.08 #177;7.22 kg ; U-17= 66,28 #177; 5,43 kg ; U-19 = 68,00 #177; 10,54 kg) et osseuse (1,67 #177;0,06m ; 1,75 #177;0,05m ; 1,78 #177;0,09m ) ainsi que les aptitudes fonctionnelles et les adaptations métaboliques entre les groupes. Ces changements peuvent influer sur le développement des capacités physiques des jeunes et modifier ainsi leur performance.

D'après Williams, 1997, les performances réalisées lors d'activités de type anaérobie sont d'autant plus élevées que l'enfant avance en âge. Les meilleurs résultats semblent être atteints durant le pic pubertaire. Pour exemple, en ce qui concerne le sprint, Falize observe des vitesses moyennes de course de 3,64m/s à 6 ans, 5,94 m/s à 12 ans et 7,76 m/s à 20 ans (Falize,1984). Les résultats obtenus en natation suivent les mêmes évolutions. Sur bicyclette ergométrique, la puissance maximale développée est en moyenne chez le garçon de 6 watts/kg entre 7 et 8 ans, 8.6 watts/kg entre 11 et 12 ans et 10,2 watts/kg entre 14 et 15 ans (Falgairette et al, 1993).

Concernant la relation entre les variables à T2, nous avons remarqué que la corrélation est significative entre la puissance et les deux tests de vitesse, ainsi que entre le test de réactivité et la vitesse de démarrage. Il nous apparaît logique de retrouver cette corrélation car nos exercices de pliométrie se basant sur un travail de bondissement vertical et horizontal. Donc ceci explique l'importance du travail de la force avec la méthode pliometrie. D'après Zonon (1973), la vitesse d'un mouvement est fonction de la force. La vitesse et la détente sont donc dans une large mesure dépendantes des données de la force (Rocker et autres 1971, Stoboy 1973, Adam- werchoshanskij 1974, Buhrle-Schmidt-bleicher 1978).

En outre, d'après l'analyse statistique de l'effet du programme d'entrainement nous pouvons dire que :

Pour la puissance la différence n'est pas significative entre le T1 et le T2 pour toutes les catégories. On remarque une évolution mais elle n'est pas suffisante pour être significative. Pour le test de réactivité et le test de vitesse sur dix mètres il n`y a que la catégorie U-19 qui a une différence significative. Finalement pour le test de vitesse sur quarante mètres seule la catégorie U-15 n'évolue pas significativement.

Pour mieux expliquer :

· La catégorie U-17 n'a aucune évolution significative pour tous les tests.

· La catégorie U-15 a une seul évolution significative (test vitesse 40 mètres)

· La catégorie U-19 a une différence significative pour tous les tests sauf le test de puissance.

Tout d'abord nous allons essayer de comprendre pourquoi il n'y a que la catégorie U-17 qui n`a aucune différence significative. Les résultats peuvent s'expliquer par le fait qu'il y a beaucoup d'absences des joueurs pendant les entrainements et que l'entraineur ne donne pas beaucoup d'importance au travail physique. En effet, nous avons été surpris de ne voir aucun progrès statistique sur la puissance des membres inférieurs puisque le but principal de la pliométrie est d'augmenter la force et la qualité élastique du muscle. Donc nous émettons l'hypothèse que deux séances de 20 minutes par semaine de travail pliométrique ne sont pas suffisantes pour améliorer la puissance.

Pour la perception de l'effort, nous avons remarqué une différence pour les valeurs moyennes perçues entre les trois catégories après chaque séance. Ceci est expliqué par la différence de l'âge et de la maturation biologique des jeunes. Nous savons que dans le domaine des sciences de l'exercice, la perception la plus étudiée et utilisée couramment est celle relative à la notion d'effort. Ainsi, bien que subjective, la perception de l'effort est envisagée comme l'interprétation consciente du niveau de fatigue physiologique (Joseph et al. 2008; Noakes et al. 2004).

Finalement, l'analyse statistique de l'effet de la trêve d'hiver sur la performance sportive des footballeurs montre que :

Pour les U-15, la différence est significative entre le T2 et le T3 seulement pour la puissance, d'où la perte du groupe est de 15% de sa performance en 3 semaines. Par contre pour la catégorie U-17, la différence a été significative pour toutes les variables sauf la puissance et pour les U-19 la différence est significative pour toutes les variables. Ceci est surement dû à la période de trêve qui a été prolongée pour les deux groupes (au lieu de 3 semaines ils ont pris un mois de repos).

Nous savons que l'arrêt partiel ou total de l'activité physique suite à une blessure (ou à la trêve hivernale), entraine des effets négatifs sur les paramètres cardio-vasculaires, musculaires et proprioceptifs chez un sportif entrainé. Ceci aboutit à une désadaptation à l'effort et à des risques de récidive précoce de certaines blessures. Après 7 jours d'arrêt du sport, on observe une diminution de 20 % du stock de glycogène (le carburant du muscle), pour atteindre une baisse de 40 % après 25 jours d'arrêt. Et après 2 semaines sans activité physique, on observe une diminution des performances musculaires en endurance et nous estimons que la baisse d'apport en oxygène au muscle est de 6 %. Donc un arrêt de 2 semaines des activités sportives est donc le seuil à partir duquel les performances musculaires diminuent de façon significative.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille