CHAPITRE III. INVESTIGATION EMPIRIQUE DE LA RELATION
ENTRE INFLATION ET FISCALITE AU BURUNDI
Introduction
Au cours des chapitres précédents, notre
objectif était d'élucider la relation théorique et
descriptive entre l'inflation et les principaux déterminants des
recettes fiscales. Une étude qui est jugée intéressante
comme celle-ci n'aurait pas à se limiter à ces analyses
théorique et descriptive. Il convient alors de faire recours à
une analyse empirique. En effet, la théorie devrait incarner une
pertinence empirique permettant d'expliquer et prévoir des faits
observables. L'économétrie est une technique statistique
employée en économie, constituant un lien entre la théorie
et la pratique afin de juger de la pertinence ou non d'un postulat. C'est ainsi
que Bourbonnais (2000, p.6) révèle que
l'économétrie est un outil qui est à la portée des
économistes et qui leur permet de confirmer ou d'infirmer les
théories qu'ils ont construites. Il ajoute que les théoriciens
postulent des relations mais, que l'application des méthodes
économétriques n'a autre rôle que de fournir des
estimations sur la valeur des coefficients ainsi que la précision.
L'analyse empirique est d'une importance capitale en ce sens
qu'elle permet de confirmer ou d'infirmer, avec objectivité les
différentes théories économiques en servant des
données chiffrées et réelles. Elle est contre les
suppositions faites le plus souvent sur base des théories et la logique
du bon sens. Donc, pour mener notre analyse économétrique, une
série d'étapes et des tests est indispensable. Le présent
chapitre est scindé en deux sections dont la première est
destinée à la présentation du modèle et choix des
variables, la méthodologie utilisée ainsi que la
modélisation MCE.
Dans la seconde section, nous avons présenté les
résultats des tests avant de passer à l'estimation d'un
modèle à correction d'erreurs dont nous avons, ensuite,
analysé la stabilité et le diagnostic des résidus. Enfin,
nous avons terminé par interprétation des résultats
obtenus de ces tests.
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Section 1. Présentation des données et
méthodologie d'analyse
III.1.1. Présentation du modèle et choix des
variables
D'après Bourbonnais (2000, p.1), « le
modèle est un outil que le modélisateur utilise lorsqu'il cherche
à comprendre et à expliquer des
phénomènes.»
Consécutivement à cette importance
attachée au modèle par Bourbonnais, pour le choix du
modèle nous nous sommes inspiré du modèle d'Aghevli et
Khan (1977, 1978) qui est basé sur des équations à quatre
facteurs : les prix, les dépenses publiques, les recettes et la masse
monétaire. Quant à nous, nous nous sommes intéressé
à l'équation des recettes tout en soulignant que
l'équation des recettes d'Aghevli et Khan incluait comme variables : les
prix et le niveau de revenu réel (comme variables exogènes) et
recettes fiscales (comme variable endogène). Ainsi, sur base du
modèle de ces deux auteurs, nous prenons ce modèle mais en
ajoutant la variable dépenses publiques. D'où la formalisation de
notre modèle de manière suivante :
RFR=f (PIBR, IPC, DPR) ;
Avec RFR : recettes fiscales réelles
PIBR: produit intérieur brut en termes réels
IPC : indice des prix à la consommation
DPR : dépenses publiques réelles
Dans cette relation, les recettes fiscales réelles
varient en fonction de la variation du produit intérieur brut et des
dépenses publiques en termes réels, mais aussi en fonction de la
variation du niveau général des prix.
L'équation s'écrit : RFR=PIBR+IPC+DPR+å.
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