II. Problème prioritaire et
taches professionnelles
II.1. Technique
d'identification
La présente formation traite d'un problème
prioritaire identifié au terme de l'analyse d'une étude
épidémiologique, descriptive sur la qualité des
consultations prénatales, réalisée en 2010 au centre de
santé Philippe SENGHOR [2]. Il s'agit du taux
d'achèvement en CPN (nombre de femmes ayant effectué
complètement leur 4 CPN selon les normes de qualité sur le
nombre de femmes reçues en CPN1) qui était de 13,82%. En
effet, selon les résultats de l'étude, 56,6% des femmes avaient
effectué leur première CPN. La couverture adéquate (nombre
total de femmes ayant eu au moins 1 CPN chaque trimestre de la grossesse et une
au 9em mois rapporté au nombre de grossesses attendues) était de
7,8%. Une amélioration de qualité des prestations (accueil), des
équipements, des infrastructures, la sensibilisation des femmes
pourraient augmenter la couverture des femmes aux CPN. L'absence de
réalisation des CPN pourraient avoir un impact négatif sur les
accouchements en milieu non hospitalier et hospitalier [3].
II.2. Analyse des
déterminants du problème
L'analyse du diagramme de problème s'est fait sur la
base du modèle des déterminants de la santé
plus précisément ceux liés au système de
soins (figure 1).
v Mauvaise gestion du personnel
qualifié : le centre de santé Philippe Maguillene
SENGHOR compte dans le service de gynécologie - obstétrique neuf
sage - femme d'état. Le service général est assuré
par 3 sages - femmes. Les gardes de jours sont assurées par 5 sages -
femmes. Les gardes de nuit par 4 sages - femmes. Une seule sage - femme
s'occupe en même temps de la CPN et du planning familial au cours de la
journée. La mauvaise gestion du personnel pourrait faire penser à
une insuffisance car elle augmente le temps que les femmes doivent passer au
service pour pouvoir bénéficier de leur consultation. Les femmes
qui passeront plus de temps pourraient ne plus revenir à la CPN
suivante.
v Vétusté du matériel de
consultation. L'insuffisance du plateau technique pour une meilleure
prise en charge des femmes est de taille. Il n'existe qu'une seule table
gynécologique et un seul pèse personne (mal calibré)
destinées à la consultation. Les réfrigérateurs,
les mobiliers de bureau très vétustes, l'étroitesse des
locaux, et l'inexistence d'une salle d'attente équipée peuvent
être les anomalies répertoriées. La conservation de
certains médicaments destinées aux femmes dans le cadre de la
prévention, n'est pas exempt de risques qui pourraient leur être
nuisible (médicaments conservés dans des tiroirs à une
température élevée, médicaments conservés au
réfrigérateur dans un état de mort apparente).
v Absence de politique de formation et de supervision
du personnel de santé : en 2010 une seule sage - femme a
affirmé avoir reçu une formation en santé de la
reproduction.
v Mauvaise gestion de la file d'attente
(accueil) : au centre Philippe SENGHOR, la salle d'accueil ne
dispose pas de porte ; elle fait face à la sortie du centre qui
donne directement sur l'autoroute Seydina LIMAMOULAYE. Cette salle ne dispose
que d'un banc de 2mètre de long si bien que pleine, les femmes venues en
retard se retrouveraient à passer leur temps d'attente debout. Le temps
moyen d'attente pour ces femmes est de 20 - 30 minutes, la consultation
étant assurée par une seule sage - femme. La salle de
consultation ne respecte pas le circuit des patientes et ne garantit pas
l'intimité et la confidentialité des prestataires.
Figure 1 : Diagramme des déterminants
du problème
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