UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
RAPPORT DE RECHERCHE MASTER 1
ESD
ACCES AUX SOINS DES ENFANTS HANDICAPES DANS LA VILLE DE
MBOUR
Présenté par :
Mr Souleymane KOUNTA
Année universitaire 2012-2013
DEDICACES
Au nom de Dieu, clément et Miséricordieux.
Prière et salut au prophète Mouhammad (psl)
Je dédie ce travail :
A feu mon père Serigne Boubacar KOUNTA, que Le tout
Puissant lui accorde sa miséricorde ainsi que tous les musulmans de ce
monde de l'au-delà ;
A feue ma mère Sokhna Khady SENGHOR qui avait toujours
oeuvré pour que ses enfants (et ceux des autres bien sûr)
persévèrent dans le travail ; nous s'efforçons
d'être fidèle à ce crédo et je ne suis qu'un modeste
exemple parmi mes frères et soeurs ainés. Que Dieu lui accorde
son pardon ainsi que tous les musulmans de ce monde de l'au-delà.
REMERCIMENTS
Nous remercions profondément :
« Badiéne » Sokhna Mounina KOUNTA
qui n'a jamais failli à son devoir de
« Badiéne » pour qui connait l'acception du
substantif dans la culture sénégalaise ; tante Sokhna Nafi
NDIAYE ; tous mes oncles et tantes pour leurs prières,
Maïmouna DIAW, une vaillante soeur et à Ibou SALL un frère
et ami ;
GNIMA KOUNTA, une soeur exceptionnelle et exemplaire qui a
toujours été à mes côtés pour me soutenir
moralement, financièrement, spirituellement, que le tout Puissant la
soutienne dans toutes ses entreprises ;
tous mes frères et soeurs sans exception ;
Djibril NGAIDO qui est un vrai ami, un ami de longue date,
mais également tous mes promotionnaires merci à vous ;
Chérif MASSALY, pour son soutien et ses
conseils ;
Cheikh Alioune GUEYE et son épouse Sokhna Saly TOURE,
je ne saurais trouver assez de mots pour vous exprimer ma reconnaissance et ma
profonde gratitude, que Dieu vous donne longue vie ;
toute la famille GUEYE ; chaque membre de la famille
devait être cité explicitement et remercié en raison des
filiations et des relations cordiales que j'entretiens avec chacun d'eux,
cependant je ne pourrais ne pas citer Sokhna GUEYE, Momy WADE, Awa NDAO merci
à vous ;
Abdou DIÈMÈ et tous les Amis de
« Médoun »
DEDICACES et
REMERCIMENTS........................................................2
SOMMAIRE....................................................................................3
ACRONYMES..................................................................................4
INTRODUCTION
..........................................................................5
I.
PROBLEMATIQUE..............................................................7
1.
CONTEXTE..........................................................7
2.
JUSTIFICATION....................................................9
II. ETAT DE
L'ART....................................................................11
1. EXPOSE SUR LA SITUATION DES ENFANTS HANDICAPES...11
a) La situation dans le
monde...................................................11
b) La situation en
France.........................................................15
c) La situation en
Afrique........................................................17
d) La situation au
Sénégal........................................................19
e) La situation dans la ville de
Mbour..........................................21
2. DEFINITION DES
CONCEPTS...........................................24
3. QUESTIONS DE
RECHERCHE..........................................27
4.
HYPOTHESES...............................................................28
5.
OBJECTIFS...................................................................28
III.
METHODOLOGIE................................................................29
1. LA RECHERCHE
DOCUMENTAIRE...............................29
2. LES TRAVAUX DE
TERRAIN...................................29
3. LES TRAVAUX
CARTOGRAPHIQUES............................30
CONLUSION...............................................................................31
PLAN MEMOIRE MASTER
II.............................................................31
BIBLIOGRAPHIE DU RAPPORT
ACRONYMES
ANSD Agence nationale de la statistique et de la
démographie
CIDE Convention Internationale des Droits de l'Enfant
CIF Classification internationale du fonctionnement, du handicap
et de la santé
CPRS Centre de Promotion et de Réinsertion Sociale de
Mbour
CRDPH Convention Relative aux Droits des Personnes
Handicapées
CSPHM Centre Socioprofessionnel des Handicapés de Mbour
ESIS Enquête sur les indicateurs de la Santé
GERAD Groupe d'Etude de Recherche et d'Appui au
Développement
HAS Haute Autorité de Santé
IFAN Institut Fondamental d'Afrique Noire
OMS Organisation mondiale de la santé
ORS Observatoire Régional de la Santé
PAI Programme d'Accueil Individualisé
PAS Programme d'Ajustement Structurel
RGPH-3 Recensement Général de la Population et de
l'Habitat 3
SSB Services sociaux de Bases
SSP Soins de Santé Primaires
UCAD Université Cheikh Anta Diop de Dakar
UDAPEI Union départemental des Associations de parents et
amis de personnes en situation de handicap mental
PUR Plan d'Urbanisme de Référence
INTRODUCTION
À cheval sur « la complexité de
la période de l'enfance » (HAS, 2011) et la source
d'une vulnérabilité singulière que sont
régulièrement les handicaps, les enfants handicapés ont
« besoin de ce fait de recourir aux soins plus
fréquemment » (MEUTER, 2013) que les autres individus. Ils
sont estimés à environ 93millions dont la plupart d'entre eux
vivent dans des situations sanitaires difficiles (OMS & BM, 2011).
Le handicap est, en effet, la conséquence du
déficit somatique ou mnésique du sujet atteint, il est
« le résultat cumulé d'obstacles, de limitations
occasionnés par le déficit et qui empêchent le
fonctionnement maximum de la personne » (WRIGHT, 1960 ;
cité in De TRAUBENBERG, 1966) et la rendent ainsi fragile et
dépendante des autres. Cette situation de vulnérabilité et
de dépendance s'avère beaucoup plus accentuée lorsque la
personne porteuse de handicap est un enfant, car ce dernier est, par nature,
physiquement et mentalement immature (Nations unies, 1989). L'état de
santé de l'enfant handicapé est, dès lors, exposé
à des dépenses sanitaires considérables qui viennent
s'ajouter aux problèmes de sa mobilité pouvant être
difficile suivant la sévérité du handicap. Dans certains
cas, la sévérité et nature des infirmités
nécessitent une aide humaine en permanence (HELD & DIZIEN, 1998),
surtout pour les déplacements de l'enfant handicapé
vers les établissements sanitaires, même si ces derniers
sont géographiquement accessibles. Ce qui n'est pas sans
conséquence sur le budget familial ; soit un des membres de la famille
se charge de cette tâche au détriment de son travail, soit la
famille engage une personne pour s'occuper de l'enfant lorsqu'il doit se rendre
dans une structure de santé par exemple, alors que les ménages
ayant une personne handicapée en leur sein sont, le plus souvent, mal
lotis financièrement (OMS & BM, 2011). Là où les
transports en commun suffiraient pour amener l'enfant valide dans un service de
santé, il s'avère souvent nécessaire d'utiliser un moyen
de transport particulier pour déplacer un enfant handicapé vers
ce même lieu. Quelque soit la légèreté du coût
d'accès aux soins courants, la famille d'un enfant handicapé est
toujours confrontée à de lourdes dépenses pour la
santé de son enfant. Donc, au moins deux obstacles majeurs à
l'accès aux soins de santé se posent pour les enfants en
situation de handicap ; il s'agit, d'une part, des contraintes
géographiques qui sont beaucoup plus liées
à l'acuité du handicap qu'à l'aspect du milieu et d'autre
part, des contraintes économiques (BONNET, 2002).
La désobstruction de ces obstacles est une obligation
pour l'Etat du Sénégal qui a eu à signer la Convention
relative aux droits des personnes handicapées et aux droits de
l'enfant (UNICEF, 2013). En outre, la vision de la politique de
santé du pays promeut « un Sénégal où
tous les individus (...) bénéficient d'un accès universel
à des services de santé (...) sans aucune forme
d'exclusion » (Ministère de la santé et de la
prévention, 2009). La tâche est d'autant plus difficile que les
besoins en matière de santé varient corrélativement avec
les catégories et le nombre d'individus qui sont en demande, mais aussi
avec l'étendue spatiale de la localité de ces demandeurs,
d'où l'importance de disposer de données fiables et à jour
sur chaque catégorie surtout celles plus vulnérables comme les
enfants handicapés. Voilà toute la pertinence d'étudier
l'accès aux soins des enfants handicapés dans la ville de Mbour
qui est l'une des villes du Sénégal les plus dynamiques sur le
plan démographique et spatial (SEYDI, 2008).
Pour la réalisation de cette étude, nous allons
d'abord présenter le contexte et la justification du sujet choisi,
ensuite nous poserons la problématique en faisant l'exposé de
certains travaux soulignant la situation des enfants handicapés suivi de
définitions de certains concepts pouvant mieux éclairer la
compréhension et enfin nous proposerons une méthodologie suivie
de plan de recherche pour un éventuel mémoire de master 2.
I. PROBLEMATIQUE
1. CONTEXTE
Les personnes en situation de handicap sont estimées
à plus d'un milliard d'individus (OMS & BM, 2011), soit environ une
personne sur six dans le monde qui souffre de handicap et parmi elles, environ
93 millions sont des enfants, autrement dit « un enfant
âgé de 14 ans ou moins sur 20 vivent avec un type de handicap
modéré ou grave » (UNICEF, 2013). Ces statistiques,
d'après le rapport sur la situation des enfants dans le monde
2013, sont essentiellement spéculatives et, de surcroît,
anciennes (datent de 2004). Ainsi, ces données, en raison de leur
ancienneté et, surtout, de leur nature spéculative, ne permettent
pas de prendre en charge, de manière exhaustive, les besoins des
personnes handicapées notamment ceux relatifs à leur
santé. D'ailleurs les handicapés présentent des
résultats sanitaires moins bons que ceux de leurs pairs valides et ce,
partout dans le monde entier (OMS, 2011), mais plus particulièrement
dans les pays en développement. En effet, 80% des individus souffrant de
handicap vivent dans ces pays en développement et, le plus souvent,
n'ont pas accès aux soins de santé qui les siéent
(HUMANIUM, 2011). Ils ont rarement fait l'objet de recherches permettant de
disposer des bases factuelles pour des programmes sanitaires pouvant
améliorer leur état de santé ; d'ailleurs le premier
Rapport mondial sur le handicap jamais publié, ne date que de
2011 alors que la situation des handicapés n'a pas attendu cette date
pour se révéler préoccupante. La publication d'un
aide-mémoire par l'OMS en novembre 2012 fait état de la situation
sanitaire des personnes ayant des troubles mentaux dans les pays en voie de
développement en déclarant qu'entre 76% et 85% d'entre elles
n'ont bénéficié d'aucun traitement durant l'année
qui a précédé l'enquête (MEUTER, 2013). En
réalité, en pratique, peu de gouvernements s'efforcent de mettre
en oeuvre des programmes sanitaires spécifiques dans le but de faciliter
aux personnes handicapées, particulièrement aux enfants
handicapés qui sont plus vulnérables, l'accès aux soins.
C'est pourquoi nombre d'entre eux sont complètement privés
de suivi médical (HUMANIUM, 2011). Face à cette situation
extrêmement lamentable, le Professeur Stephen W Hawking
déclare : « Les gouvernements du monde entier ne peuvent
plus oublier les centaines de millions de personnes handicapées à
qui on dénie l'accès à la à
santé » (OMS & BM, 2011).
La situation est beaucoup plus accentuée dans le
continent africain ; quatre pays d'Afrique australe ont fourni, à
cet effet, des données sans doute spéculatives, mais qui
témoignent, tout de même, de l'acuité de cette situation.
En effet, ces données révèlent que dans
ces quatre pays, seulement 26% à 55% des handicapés avaient
accès à une réadaptation médicale répondant
à leurs besoins et 17% à 35% bénéficiaient d'aides
techniques nécessaires (OMS & BM, 2011), alors que ces derniers,
mais surtout ceux infantiles « sont particulièrement
vulnérables aux carences de services tels que les soins de santé,
la réadaptation » (OMS & BM, 2011). Malgré des
efforts à la fois mondiaux et nationaux déployés,
l'équation d'accès aux soins effective des enfants
handicapés demeure toujours irrésolue et ce, surtout du fait que
« Seuls quelques pays possèdent des informations fiables sur
le nombre d'enfants handicapés au sein de leur population »
(UNICEF, 2013).
Le Sénégal, en réalité, semble ne
pas faire partie de ces quelques pays disposant d'informations fiables sur
leurs populations infantiles souffrant de handicaps. Même si l'ANSD, lors
de son troisième Recensement Général de la Population
et de l'Habitat(RGPH-3) avance un chiffre de 138897 personnes
handicapées dans le pays (1,4%) dont 26601 enfants handicapés
(0-14ans), ce dernier chiffre n'est pas pris en compte par le Rapport
sur la situation des enfants dans le monde 2009, qui
considère que les données sur les enfants handicapés, pour
le Sénégal, ne sont pas disponibles dans la période de
1999-2007, (UNICEF, 2009). En réalité, il ne semble pas s'agir
d'une absence tout court de données, mais plutôt d'une question de
plausibilité de celles-ci, car durant cette période, l'ANSD avait
fourni des statistiques sur les enfants handicapés. Le
Sénégal n'est d'ailleurs qu'un exemple parmi tant de pays sous
développés quant au déficit de données sur cette
catégorie. Ce qui constitue par ailleurs, un facteur coercitif à
la maitrise des besoins en matière de structures de santé
ciblées. Le centre Keur Xaleyi est la seule structure mise en place par
l'Etat pour la prise en charge des enfants souffrant de déficiences
mentales (NDIAYE, 2009). Abdou NDIAYE, dans sa thèse souligne cette
déficience de structure et montre qu'elle est même, dans une
certaine mesure, à l'origine des difficultés d'accès
aux soins orthopédiques de rééducation, aux appareillages
pour les personnes handicapés (NDIAYE, 2009), lesquelles
difficultés ne peuvent être corrigées d'ailleurs qu'avec un
ensemble de données et d'informations fiables et exhaustives portant sur
la situation sociale, spatiale, économique et surtout sanitaire des
ayants droit c'est-à-dire des handicapés.
Cette situation problématique des handicapés qui
prévaux sur le plan national n'est, en réalité, que la
résultante des problèmes du handicap « à
échelles fines » ou locales, « où se
déroule l'action » (TONNELLIER & VIGNERON, 1999 ;
cité in BOURY, 2000).
La ville de Mbour fournit, à ce sujet, un parfait
terrain d'étude. En effet, il n'existe, dans l'aire géographique
de la ville, aucune structure sanitaire publique orientée vers la prise
en charge spécifique des enfants en situation de handicap ni d'ailleurs
aucun programme ciblé à leur endroit dans tous les 25
établissements de santé du district sanitaire de la
collectivité. Ces structures sanitaires ne possèdent même
pas de données informationnelles sur la population porteuse de handicap
de la ville. La mairie, qui était sensée disposer des
données sanitaires sur les habitants de la ville, étant
donné que la santé est un domaine de compétence
transféré avec la loi 96-07 du 22 Mars 1996, n'abrite même
pas une direction chargée des questions de santé de la
collectivité ; ce qui laisse croire qu'elle n'a aucune politique
locale à l'endroit des handicapés. La situation est idem au
niveau du Centre de Promotion et de Réinsertion Sociale de Mbour (CPRS)
qui devait fournir de l'aide, surtout sur le plan sanitaire, aux personnes de
santé et de situation sociale précaires comme les enfants
handicapés. Même les données établies par l'ANSD ne
sont pas disponibles dans ces structures mentionnées.
C'est donc en prenant en considération de ce contexte
global de déficit de données exhaustives et fiables qu'il faut
appréhender les problèmes d'accès aux soins des enfants
handicapés dans la ville de Mbour.
2. JUSTIFICATION
Le choix de ce thème se justifie avant tout par son
aspect humanitaire car avant d'être géographe, scientifique, nous
sommes d'abord des humains. Mais il n'en reste pas moins que les dimensions
scientifique et socio-économique dont revêt ce thème ont
influé également sur notre choix.
L'enfant, par essence, est une personne fragile qui manque de
maturité somatique et intellectuelle (Nations unies, 1989). Le handicap,
quelque type qu'il puisse être, ajouterait à cet état de
fragilité des « problèmes psychologiques fortement
teintés de sentiments d'infériorité et de
frustration » (De TRAUBENBERG, 1966). Ainsi des difficultés
d'accès aux soins peuvent accentuer ses sentiments
d'infériorité (De TRAUBENBERG, 1966) et, par
conséquent, développer en lui une posture
d' « incapable ». Donc rendre accessible les soins aux
enfants handicapés au même pied d'égalité que les
autres reviendrait à leur faire comprendre que le handicap n'est pas
leur identité (MEUTER, 2013) et qu'ils sont des membres à part
entière de l'humanité.
Il est évident que toute bonne politique sanitaire qui
se veut effective repose inéluctablement sur des données
factuelles (Nations unies, 2010). Et pourtant, c'est ce qui fait défaut
dans le domaine de l'accès aux soins. Les carences de données
fiables relatives à l'accès aux soins sont encore plus
exacerbées quant aux enfants porteurs de handicap, d'autant plus que
leur nombre est souvent estimé et ce, aussi bien à
l'échelle nationale qu'aux « échelles fines, celles
pourtant où se déroule l'action » (TONNELLIER &
VIGNERON, 1999 ; cité in BOURY, 2000). La ville de Mbour ne fait
pas exception à ce déficit. Rares sont les études,
jouissant d'une notoriété dans le monde de la recherche, qui ont
été menées dans cette localité concernant ce
thème. Et pourtant les caractéristiques de la ville suffisent
largement pour justifier des études de sciences sociales approfondies
sur la situation sanitaire de ses habitants. Parmi ces caractéristiques,
on peut citer au moins deux qui nous semblent significatives dans
l'accès aux soins ; il s'agit de l'importante dynamique
démographique de la ville et de son étalement spatial rapide. La
première augmente le nombre de personnes consommatrices de soins
sanitaires et, par conséquent, la diversité des besoins de
santé ; la deuxième caractéristique influe
significativement sur la distance entre les populations et les services de
santé (COLDEFY et al.). Ainsi on peut noter avec BOURY que
« Ces différentes caractéristiques ont une influence
sur l'aménagement de l'espace, les conditions d'accès aux
équipements, en particulier les équipements sanitaires, ainsi que
sur la fréquence des déplacements et sur la fréquentation
des structures ou professionnels de santé » (BOURY, 2000).
Dès lors, cette étude se prétend un outil scientifique
d'aide à la décision pour les décideurs et planificateurs
de politiques sanitaires.
Le dernier champ d'intérêt qui a motivé
cette étude n'est pas des moindres. Il s'agit en fait de la dimension
socio-économique du thème de l'étude. L'analyse de
l'accessibilité aux soins met en relief deux dimensions
géographiques et économiques (BONNET, 2002). Cette
deuxième dimension joue un rôle décisif quant à
l'utilisation des services sanitaires ; elle est une composante des
facteurs facilitants (BONNET, 2002) du modèle d'ADERSEN
(ANDERSEN et NEWMAN, 1973 ; cité in CARPENTIER & DUCHARME,
2003). En d'autres termes, c'est le niveau de revenu des individus qui
détermine, entre-autres, leur capacité d'accès aux soins,
créant, partant, des iniquités sociales. Les personnes de revenu
faible se voient ainsi en face d'une barrière financière leur
empêchant d'accéder aux soins de qualité. Donc,
l'étude de l'accès aux soins nous renseigne sur les
inégalités socioéconomiques des individus, sur les
catégories les plus nécessiteuses ; ce qui permet, en
retour, de corriger les problèmes d'accès aux soins de ces
dernières. Ainsi notre travail de recherche consistera à
déceler l'obstacle majeur à l'accès aux soins des enfants
handicapés par le biais d'autres travaux déjà
effectués sur ce thème.
I. ETAT DE L'ART
1. EXPOSE SUR LA SITUATION DES ENFANTS HANDICAPES
La nécessité de l'accès aux soins de
santé justifie, sans doute, son érection en droit pour tous sans
distinction aucune. Les personnes valides comme les personnes en situation de
handicap ont toutes « droit à un niveau de vie suffisant pour
assurer...» leurs « soins médicaux » (Nations unies,
1948), d'autant plus que les dernières citées sont
particulièrement vulnérables au déficit de services
sanitaires (OMS & BM, 2011). Pourtant une bonne part de
l'humanité se voit léser de ce droit fondamental. En effet,
environ 1,3 milliard d'individus n'ont pas accès aux soins de
santé de base (Oxfam, 2008). Face à ce nombre pléthorique
lésé dans leur droit « de complet
bien-être » l'accès aux soins est devenu une
préoccupation nationale mais aussi internationale.
A) La situation dans le monde
En Novembre 2012, un aide-mémoire portant sur le
thème Handicap et santé a été
publié par l'OMS. Cet aide-mémoire, en exposant un
éventail d'études réalisées dans plusieurs pays,
fait part des difficultés d'accès aux soins des personnes en
situation de handicap ; lesquelles difficultés sont à
l'origine de la non satisfaction de leurs besoins de soins sanitaires (OMS,
2012, cité in MEUTER, 2013). Les résultats d'une enquête
récente au sujet des personnes en situation de handicap mental
confirment ce déficit de soins. En effet ils révèlent
qu'entre 35% et 50% des personnes handicapées mentales dans les pays
développés et entre 76% et 80% d'entre elles dans les pays
à revenu faible et intermédiaire, n'ont reçu aucun
traitement au cours de l'année précédant l'enquête
(MEUTER, 2013). Les handicapés sont aussi, moins pris en compte en
matière de prévention. Par exemple on note moins de
dépistage du cancer du sein et du cancer du col de l'utérus chez
les femmes en situation de handicap que chez les femmes valides (MEUTER,
2013).
Conjointement, deux organismes internationaux à savoir
l'OMS et la BM ont publié en 2011 et pour la première fois
d'ailleurs, le Rapport mondial sur le
handicap (OMS & BM, 2011). Ce rapport, qui s'est
appuyé sur la CIF, a produit une analyse profonde de la situation des
handicaps dans le monde. Il estime à environ 15% le pourcentage de
personnes atteintes de handicap par rapport à l'ensemble de la
population mondiale. Ce qui montre une évolution nette de la
prévalence comparativement aux estimations de l'OMS des années
1970 qui étaient de 10% de la population. Parmi cette population
handicapée 5,1% sont des enfants soit 95 millions en chiffre absolu dont
13 millions (0,7%) qui souffrent de handicap sévère selon la
charge mondiale de morbidité (OMS & BM, 2011). Au-delà de ces
statistiques qui rendent apparemment homogène le handicap, il y a une
réelle diversité des types de handicap entrainant ainsi, des
désavantages suivant la sévérité du handicap. Ceux
qui connaissent plus de discriminations parmi les porteurs de handicap sont
surtout ceux souffrant de problèmes de santé mentale ou des
déficiences intellectuelles (OMS & BM, 2011). Ces discriminations
sont également justifiées, à tort d'ailleurs, par la
situation sociale défavorable dans laquelle se trouvent souvent les
personnes porteuses de handicap, car il s'avère qu'il existe une
corrélation entre le handicap, la pauvreté et la
vulnérabilité. Il est constaté de fait que le
handicap est beaucoup plus fréquent chez les populations
vulnérables ainsi que chez les individus les plus pauvres
(OMS & BM, 2011) ; les données obtenues à partir
des enquêtes en grappes à indicateurs multiples
opérées dans certains pays révèlent que les
enfants des familles pauvres de même que ceux issus de minorités
ethniques sont plus vulnérables quant au risque de handicap (UNICEF,
2008 ; cité in OMS & BM, 2011). On comprend dès-lors que
le problème de l'accès aux soins des handicapés n'est pas
seulement lié à leur état physique ou mental mais aussi
à la situation dans laquelle cette déficience peut les conduire.
Cette situation problématique est mise en accent dans ce rapport de
l'OMS et BM ; elle est la résultante de nombres obstacles :
· carences des politiques et normes à
l'égard des handicapés ;
· attitudes négatives envers les personnes
handicapées, souvent justifiées par des croyances et
préjugés erronés constituant ainsi une entrave à
l'inclusion des enfants handicapés ;
· défaut de services socio-médicaux (dans
quatre pays d'Afrique australe : Zimbabwe, Namibie, Malawi et Zambie, des
enquêtes ont montré que 26% à 55% seulement des
handicapés bénéficiaient de la réadaptation, 17
à 37% d'entre eux avaient des aides techniques
nécessaires ;
· mauvaises prestations des services dues surtout au
manque de formation des personnels sanitaires ;
· difficultés financières : selon
l'enquête sur la santé dans le monde 2002-2004, dans 51 pays il
est plus difficile pour les handicapés d'être
exonérés des frais de santé que pour les autres ;
· absence de données sur le handicap, pourtant
indispensables à l'élaboration de politiques sanitaires
adéquates à leur endroit.
Les conséquences de ces obstacles sur les
handicapés sont graves. Pour preuve, ces derniers ont moins bons
résultats de santé. D'après ce rapport, les personnes en
situation de handicap jouissent moins d'une bonne santé comparées
à l'ensemble de la population ; ce qui les expose à des
situations de dépenses sanitaires exorbitantes. Dans les pays en
développement « les personnes handicapées ont un risque
supérieur de 50%, par rapport à la population sans handicap, de
devoir faire face à des dépenses de santé
catastrophiques » (OMS, BM, 2011)
L'OMS ne s'est pas arrêtée à lister les
obstacles que rencontrent les handicapés lorsqu'ils essaient
d'accéder aux soins de santé. Elle a dressé aussi une
série d'actions pour pouvoir améliorer l'accès aux
services de santé des personnes infirmes. Il s'agit, en partie :
ü de la sensibilisation des Etats membres aux
problèmes du handicap afin que ces problèmes soient pris en
considération dans les politiques et programmes nationaux de
santé ;
ü du renforcement des pouvoirs décisionnels de
ceux qui mettent en oeuvre les politiques de santé ;
ü de l'appui à la recherche ainsi que la collecte
de données et d'informations relatives au handicap ;
ü du renforcement des soins sanitaires à travers
des outils normatifs ;
ü du développement de politiques inclusives
à base communautaire ;
ü de la sensibilisation du handicapé de ses
propres affections, du personnel médical de son devoir
vis-à-vis des patients.
Les actions susmentionnées nécessitent un
support de données et d'informations à la fois qualitatives et
quantitatives sur le handicap. Ceci justifie certainement le travail en amont
de l'Unicef qui avait publié dans son Rapport sur la situation des
enfants dans le monde 2009 un tableau indiquant le pourcentage d'enfants
chez lesquels on signal au moins un handicap (UNICEF, 2009). La population
infantile ciblée est celle âgée de 2 à 9 ans. Les
enfants d'âge compris dans cet intervalle ont subi des tests relatifs aux
différents types de handicap (moteur, auditif, cognitif...) ; ceux
qui ont obtenu au moins un résultat positif à ces tests sont pris
en compte par les données relatives aux handicaps chez l'enfant. La
méthode utilisée est une série de questions posées
à l'un des parents ou le tuteur de l'enfant. Mais pour la plupart des
pays, surtout ceux en développement, les données ne sont pas
disponibles ou, tout au moins, peu ou pas fiables (UNICEF, 2009). Malgré
ces travaux de l'Unicef, qui ont fourni d'ailleurs des statistiques, deux ans
après, l'OMS et la BM publient un rapport qui souligne la situation
toujours difficile des handicapés qui semble se justifier par leur
« invisibilité »1(*).
La disponibilité de données fiables en ce qui
concerne le handicap est donc une chose indispensable pour la conception et
l'élaboration de politiques et programmes de soins à l'endroit
des porteurs de handicap. Et cela incombe d'ailleurs à chaque Etat. Le
professeur Stephen W. HAWKING déclare « Les gouvernements du
monde entier ne peuvent plus oublier les centaines de millions de personnes
handicapées à qui on dénie l'accès à la
santé » (OMS & BM, 2011), d'autant plus que cet
accès est un droit pour elles (Nations unies, 1948). D'ailleurs
l'alinéa 2 de l'article 23 de la CIDE, dédié à la
situation des enfants porteurs de handicap, garantit leurs droits de
bénéficier de soins spéciaux (Nations unies, 1989).
Pourtant l'évidence de cet accès aux soins des enfants porteurs
de handicap n'empêche pas qu'en pratique, nombre d'entre eux sont
entièrement privés de suivi médical (HUMANIUM, 2011).
Le Rapport sur la situation des enfants dans le monde
2013, récemment publié, impute surtout cette privation de
suivi médical à l'exclusion dont sont souvent victimes les
enfants porteurs de handicap. Cependant cette exclusion à des causes,
des facteurs explicatifs comme elle a aussi des conséquences
négatives sur le devenir des enfants handicapés. Cette
étude tente de montrer que l'exclusion de ces enfants traduit leur
« invisibilité », autrement dit, leur non prise en
compte par les données étatiques. Pour faire une analyse profonde
de la situation, ce rapport utilise l'approche classique à savoir
l'identification des contraintes et la proposition de solutions prometteuses.
Ainsi, il est divisé en six chapitres ; on y trouve
également des témoignages de jeunes handicapés.
Cette édition souligne d'abord la difficile condition
de vie des enfants handicapés en ce sens que ces derniers ont à
franchir plus d'obstacles, comparativement à leurs pairs valides, du
fait de leurs incapacités ainsi que les comportements négatifs
que la société adopte généralement à leur
égard. Par exemple, à Madagascar, une étude a
montré que pas moins de 48% des présidents des associations de
parents représentaient le handicap comme une maladie contagieuse
(UNICEF, 2013). Dans nombre de pays, surtout en développement, les
solutions adoptées face à la situation des enfants porteurs de
handicap sont soit le placement dans des structures spécialisées
(dans le meilleur des cas), soit la négligence ou tout bonnement
l'abandon. Ainsi exclus, ces enfants handicapés voient se réduire
leurs possibilités d'avoir accès aux soins de santé de
qualité. Leur seul tort est d'être des enfants invalides.
Si le handicap est une source de désavantage,
être fille handicapée l'est encore plus d'après ce
rapport ; on considère même que les filles et les femmes
handicapées portent ainsi un « double handicap »
(UNICEF, 2013), car dans certaines sociétés, le seul fait
d'être de sexe féminin est une source de limitation d'accès
à certains services. Ce qui est perçu comme une entrave à
leur accès à la santé, d'ailleurs « les filles
ont moins de chances que les garçons d'être
soignées » selon le constat de ce rapport. Ce fait vient
appuyer sans aucun doute le modèle d'Andersen qui considère le
sexe comme faisant partie des facteurs influant sur l'accès aux soins
(ANDERSEN et NEWMAN, 1973 cité in BONNET, 2002).
Il s'avère aussi qu'élever des enfants
handicapés, selon le rapport, peut être préjudiciable dans
certains pays ; des familles qui élèvent des enfants
handicapés dans certaines régions du monde, se heurtent souvent
à l'ostracisme (UNICEF, 2013). Elles cachent ou refusent d'enregistrer
ainsi leurs enfants porteurs de handicap dans les registres d'état civil
de peur d'être stigmatisées. Cette posture
d' « invisibilité » de ces enfants
handicapés en raison de leur non prise en compte dans les registres pose
des problèmes de données quant à leur nombre et leur
état de santé et, a pour principale conséquence
l'exclusion (OMS & BM, 2013).
Pour apporter des réponses efficientes à la
situation d'exclusion des enfants handicapés, le Rapport sur la
situation des enfants dans le monde 2013 propose mieux que leur
intégration qui ne consisterait d'ailleurs qu' « à
faire accéder les enfants handicapés à un cadre
déjà existant de normes et principes dominants » ;
c'est leur « inclusion » qu'il propose. Car l'inclusion
exige des aménagements nécessaires et adéquats au type de
handicap de l'enfant. Ce qui concours à facilité aux enfants
handicapés, l'accès aux services mais au aussi à leur
donner les mêmes chances que les enfants non handicapés d'avoir un
avenir radieux (UNICEF, 2013).
Les recherches sur la question des enfants handicapés,
particulièrement sur leurs problèmes de santé dans toute
leur globalité ne se sont pas uniquement opérées à
l'échelle internationale ; d'ailleurs la plupart des travaux
publiés dans ce domaine par les organismes internationaux se sont
basés sur des enquêtes nationales.
B) La situation en France
En France, l'Udapei, en s'appuyant sur l'enquête de
l'ORS (du nord Pas-de-Calais) a établi un état des lieux des
besoins auprès de deux milles individus souffrant de handicap mental
dans le département du Nord (France). Consciente de la pluralité
des personnes en situation de handicap, l'Union délimite son
périmètre d'étude en se focalisant sur les individus en
situation de handicap mental. Elle identifie ainsi trois catégories
d'obstacles quant à l'accès aux soins des handicapés
mentaux :
§ des contraintes pour se déplacer dues surtout
à des difficultés cognitives ;
§ des contraintes pour exprimer une douleur ou un manque
de confort en raison de leurs troubles comportementaux ;
§ des difficultés de trouver des services
médico-sociaux spécifiques.
L'Association considère cependant, comme le plus grand
obstacle de l'accès aux soins des handicapés mentaux, la
méconnaissance du handicap mental qui est due à un manque sur la
pathologie ; c'est pourquoi, en guise de solution, son président
Jacques MEUTER déclare : « Il nous faut sensibiliser les
professionnels de santé et les pouvoirs publics, pour que la
vulnérabilité des personnes en situation de handicap mental ne
soit plus un frein à leur santé. » (MEUTER, 2013).
En effet, le problème du handicap est une
réalité en France comme partout d'ailleurs dans le monde.
D'après le Livre blanc sur l'accès aux soins et à la
prévention des personnes en situation de handicap mental, la France
compte 3,5 millions de handicapés dont 2 millions sont porteurs d'un
handicap sévère. Annuellement, on compte dans toute la France,
entre 6000 et 8500 enfants qui naissent avec un handicap mental (MEUTER,
2013).
Ainsi, du 22 au 23 octobre 2008, la Haute Autorité de
Santé (HAS) a procédé à une audition publique dans
le but de déceler et d'analyser les obstacles qui entravent
l'accès aux soins pour les personnes porteuses de handicap (HAS, 2009).
Cette audition publiée en janvier 2009 sous forme de rapport, est mise
en oeuvre par des experts médicaux afin d'établir un état
des lieux systémique de la situation ainsi que les obstacles à
l'accès aux soins des handicapés, et de proposer des solutions.
Ce rapport de la HAS distingue deux types de
difficultés qu'entraine le handicap à savoir des
difficultés matérielles et des difficultés
comportementales rencontrées à différents
niveaux :
o au niveau du patient (problèmes de mobilité,
de communication...) ;
o au niveau du professionnel de santé (manque de
formation...) ;
o au niveau de la famille (isolement et manque
d'information...) ;
o au niveau de l'environnement du handicapé
(installations inadaptées...).
Comme réponses face à ces difficultés
susmentionnées, la HAS préconise, du côté du
patient, l'information et l'orientation de la personne en situation de handicap
par des moyens et outils appropriés ; et du côté des
professionnels de santé, la formation des personnels de santé, la
facilitation à l'accès aux établissements en
aménageant les locaux et, pour finir, la coordination des acteurs
(MEUTER, 2013). En effet c'est surtout au niveau des soignants que les
problèmes sont plus ardus, en tout cas c'est ce que souligne l'article
d'Elisabeth ZUCMAN, participante aux travaux de cette audition de la HAS. Dans
son article intitulé L'accès aux soins courants pour les
personnes en situation de handicap, publié sur Les cahiers de
l'actif, ZUCMAN met l'accent sur l'absence d'information ou de
sensibilisation concernant les pathologies invalidantes et leurs
conséquences sur la santé et la vie des personnes, dans les
études de médecine (ZUCMAN, 2009).
C) La situation en Afrique
En Afrique, même si plusieurs études ont
été réalisées dans le domaine de l'accès aux
soins, celles-ci n'ont pas, très souvent, ciblé de manière
spécifique le parcours de soin des enfants handicapés. Ces
travaux ont généralement traité l'accès aux soins
comme étant un problème pour toute la population ou, tout au
moins, pour la plus grande part de la population. En effet, dans le continent
africain, les populations ont, le plus souvent, des difficultés
d'accéder aux soins dont elles ont besoins. On estime plus de 70% le
pourcentage de personnes n'ayant pas accès aux soins dans le continent
(BAHATI BISHANGI, 2009). Ainsi, beaucoup d'études ont été
réalisées en vu de déceler les causes. Parmi ces
études on peut citer celles de MUGISHA, de COMMEYRAS (cité in
BEYA, 2007), de MARIKO (cité in BAHATI BISHANGI, 2009) effectuées
respectivement au Burkina Faso, au Cameroun et au Mali. Ces travaux,
consacrés à l'accessibilité des soins, étaient
ciblés surtout vers les itinéraires thérapeutiques des
personnes souffrantes dans le but de comprendre les éléments qui
justifient l'utilisation des soins.
Les deux premières études susmentionnées
ont, quant à elles, le mérite d'avoir pris en compte les
différents types de recours (cité in BEYA, 2007) mais elles se
sont bornées, dans leur recherche de facteurs, aux variables
démographiques des facteurs « prédisposants »
(BONNET, 2002) ainsi qu'aux facteurs « facilitants » du
modèle d'Andersen et Newman (ANDERSEN, 1973 ; cité in
CARPENTIER & DUCHARME, 2003). En effet, ce modèle prédictif
et explicatif de l'utilisation des services sanitaires répartit les
facteurs d'utilisation de ces derniers en trois catégories. Il s'agit
des facteurs prédisposants (âge, sexe, ethnie, niveau
d'éducation, perception des maladies...), facilittants (revenu, source
régulière des soins, densité, disponibilité des
ressources sanitaires...) et de besoins (problèmes de santé,
étendue de la maladie, conséquences attendues de la maladie...)
(BONNET, 2002 ; CARPENTIER & DUCHARME, 2003).
Les travaux de Mariko réalisés au Mali, quant
à eux, avaient abouti à un constat intéressant, celui que
les ruraux se sentaient ou, tout au moins, affirmaient moins souffrants que les
citadins. La moyenne d'épisodes morbides par an chez les ruraux est de
0,5 à 0,7 contre 1 par an chez les citadins (cité in BAHATI
BISHANGI, 2009). Ces résultats tirent en effet leur explication dans les
facteurs de besoins ou « facteurs déclenchants » du
modèle précité (BONNET, 2002 ; CARPENTIER &
DUCHARME, 2003). Dans cette catégorie de facteurs ce sont, entre autres,
le comportement de l'individu face à la maladie, le degré de
connaissance de la personne sur la maladie, les conséquences
prévues de la maladie qui justifient le recours aux soins. Or c'est le
niveau d'instruction, certainement plus élevé en milieu urbain,
qui permet de se procurer de ces outils
« déclenchants ». Donc, le niveau d'étude de
la personne influe significativement sur sa capacité d'accéder
aux soins de santé. Pourtant ce niveau d'instruction est faible voire
inexistant chez les enfants en situation de handicap. Des enquêtes
réalisées auprès de ménages de 13 pays en
développement ont fourni des données montrant que les enfants en
situation de handicap âgés de 6 à 17ans ont moins de chance
d'être scolarisés que leurs camarades valides (Unicef,
2013) ; dans le même sciage, l'OMS, sur la base des enquêtes
menées dans 51 pays, a fourni des taux estimés
d'achèvement du primaire qui sont respectivement de 51% et de 42% chez
les garçons et chez les filles handicapés alors que ces
mêmes taux sont de 61% chez les garçons et de 53% chez les filles
non handicapés (OMS, 2009 ; cité in UNICEF, 2013).
Cependant, ces seuls déterminants ne sauraient suffire pour expliquer le
recours aux soins, d'où les limites des travaux de Mariko.
En fonction du stade de vulnérabilité de
l'individu, les besoins de recours aux soins varient. Les personnes les plus
vulnérables sont davantage exposées à des
nécessités de consulter les services sanitaires. Ainsi les
enfants, classés parmi les plus vulnérables en raison de leur
manque de maturité physique et mentale, ont un taux de
fréquentation des établissements de santé plus
élevé que les autres catégories d'âge. Ceci est
d'autant plus vrai qu'une enquête réalisée au Canada de
1998-1999 concernant, entre autres, l'influence du « facteur
âge » sur l'utilisation des services médicaux a
révélé que la fréquence de consommation des
services médicaux est plus importante chez les enfants d'environs six
ans et plus et les adolescents (BAHATI BISHANGI, 2009).
Le statut socio-familial de l'enfant est incontournable
lorsqu'on veut établir de manière exhaustive les
déterminants influant sur l'accès aux soins. En tout cas c'est ce
que montre l'article de Myriam ROGER-PETITJEAN (ROGER-PETITJEAN, 1999) qui
analyse l'accès aux soins des enfants au Burkina Faso sous l'angle du
statut familial de ces derniers. Il est ressorti de cette étude, la
possibilité de pratiques discriminantes à l'égard de
l'enfant confié qui est souvent victime de malnutrition (MORLEY,
1977 ; cité in ROGER-PETITJEAN, 1999) et « moins bien
soigné que les autres » (ROGER-PETITJEAN, 1999). L'auteur de
cette étude jauge la qualité de l'accès aux soins de ces
enfants confiés à travers quatre conditions :
-que l'enfant soit accompagné par son
tuteur au centre de santé ;
-que le tuteur puisse présenter le
bulletin de santé de l'enfant ;
-que le bulletin de santé soit dument
rempli ;
-que l'enfant ne souffre pas de
malnutrition.
Cependant, l'enfant peut être confié à
des structures spécialisées en la prise en charge des enfants.
Dans ce cas l'enfant confié est plus susceptible de
bénéficier de soins de qualité que celui
élevé par sa famille biologique, surtout si celle-ci est
pauvre ; ce qui est d'ailleurs souvent le cas pour les enfants
handicapés. Ils vivent souvent dans des familles pauvres ; par
exemple « Au Malawi et en Ouganda, les ménages dont au moins
un des membres présente un handicap sont plus susceptibles de vivre dans
la pauvreté que des ménages similaires n'incluant pas de personne
handicapée » (UNICEF, 2013). Donc le
« confiage » peut, dans une certaine mesure, être au
profit de l'enfant quant à la gestion de sa santé. Cependant,
comme le montre les points de vu d'Eric ROTHERN et LAURIE AHERN dans le
Rapport sur la situation des enfants dans le monde 2013, les liens
familiaux sont fondamentaux pour la protection et l'intégration des
enfants dans la société. En effet ces liens familiaux permettent
aux enfants en situation de handicap de ne pas considérer leur
infirmité comme une identité qui les différencie des
autres, car cette considération peut les atteindre psychologiquement.
C'est pourquoi du point de vu de WRIGHT (WRIGHT, 1960 ; cité in DE
TRAUBENBERG, 1966), l'approche psychologique est
« impérative » en ce sens que « les
répercussions psychologiques du handicap sont plus traumatisantes que le
handicap physique lui-même. » (DE TRAUBENBERG, 1966).
Au Burkina Faso, si ROGER-PETITJEAN aborde l'accès aux
soins des enfants à travers leur statut familial, Christine OUEDRAOGO
elle, le fait sous un autre angle, celui de l'environnement socioculturel de
leurs mères dans la mesure où ces dernières tirent tous
leur savoir, quant aux soins de santé de leurs enfants, à partir
des « vieilles femmes » (OUEDRAOGO, 1999). Mais, que ce
soit au Burkina Faso ou ailleurs en Afrique, le niveau d'éducation des
femmes, qui a connu à l'heure actuelle de réels progrès,
fait que ces dernières se démarquent de plus en plus des vieilles
pratiques jusque là transmises, le plus souvent, de belle-mère en
bru (OUEDRAOGO, 1999).
D) La situation au Sénégal
Au Sénégal, la rareté de travaux de
recherche concernant spécifiquement l'accès aux soins des enfants
handicapés est une réalité, et est beaucoup plus
constatable que lorsqu'on entreprend des démarches en vue d'obtenir des
données relatives à la santé des enfants porteurs de
handicap. Néanmoins certains travaux fournissant des informations et des
données estimatives sur la prévalence du handicap, de
manière générale, existent.
Le Rapport national de présentation des
résultats définitifs du dernier Recensement
Général de la Population et de l'Habitat (RGPH-3)
datant de 2002 et mis en oeuvre par ANSD, présente dans son
chapitre 9 la synthèse des données concernant les personnes
handicapées au Sénégal (ANSD, 2006). Ces données
sont présentées sous forme de tableaux commentés
sommairement. Les modalités prises en compte sont : la
cécité, la surdité, la mutité, l'infirmité
des membres inférieurs ou supérieurs, la déficience
mentale, l'albinisme et les mutations dues à la lèpre ainsi que
les autres types de handicap regroupés sous la rubrique autres. Le
nombre de personnes handicapées, en 2002 dans le pays,
évalué par cette enquête selon le rapport est de 138897
(sur une population de 9858482 habitants), soit une prévalence de 1,4%.
Parmi elles, les enfants représentent plus de 20% si l'on
considère la définition de l'enfant adoptée par la CIDE
dans son article premier (Nations unies, 1989). D'après ce rapport
près de 8000 enfants (0 à 17 ans) parmi ces enfants
handicapés vivent en milieu urbain.
L'hétérogénéité du milieu
urbain, surtout sur le plan social, joue en défaveur de
l'intégration des enfants en situation de handicap. Dès
l'âge préscolaire, ces enfants handicapés commencent
à ressentir ces problèmes d'intégration sociale à
travers leur exclusion des jeux traditionnels (SARR, 2001). Le manque de
structures spécialisées pour la prise en charge des besoins
sanitaires de ces enfants révèle également une certaine
forme d'exclusion et même d'oubli, alors que ceux atteints de Trisomie
21, qui sont plus d'une centaine, doivent être pris en charge pour toute
la vie (SARR, 2001). Le seul établissement public qui prend en charge
les enfants souffrant de déficit mental dans tout le pays est Keur
Xaleyi, qui n'a d'ailleurs qu'une capacité minime d'accueil de 20
enfants atteints de troubles psychologiques d'après le rapport de
synthèse de Fatou SARR.
Les défauts de structures et d'établissements de
soins ne vont pas sans conséquences négatives sur la santé
des enfants handicapés, d'autant plus que ces derniers « sont
particulièrement prédisposés au développement des
pathologies », telles que les pathologies bucco-dentaires
(NDIAYE, 2009). En effet, NDIAYE dans sa thèse :
Caractéristiques épidémiologiques et aspects de
la prise en charge des pathologies bucco- dentaires chez l'enfant
handicapé au Sénégal : étude
réalisée dans les centres médico-pédagogiques,
étudie les caractéristiques épidémiologiques
des maladies bucco-dentaires des enfants handicapés, mais aussi les
aspects de leur prise en charge. L'étude s'est portée sur 460
enfants handicapés. Après avoir présenté un
exposé sur les généralités du handicap dans son
premier chapitre, l'étude établit l'interaction qui existe entre
handicap et affections bucco-dentaires en ce sens que certains handicaps
nécessitent une prise régulière de médicaments qui
peuvent être néfastes sur la gencive (la phénitoïne
par exemple) ; les troubles comportementaux ou les difficultés de
mobilité inhérentes à certains types de handicap peuvent
aussi exposer l'enfant handicapé à des problèmes
d'hygiène bucco-dentaire (NDIAYE, 2009).
Malgré la situation difficile des enfants
handicapés, leur accès aux soins demeure préoccupant
d'après les hommes de l'art. Et pourtant cet accès est efficace
pour la baisse de la mortalité infantile. Valérie DELAUNAY, en
étudiant les évolutions de la mortalité des enfants au
Sénégal et plus précisément dans la zone de Niakhar
par autopsie verbale, avance comme hypothèse, en partie, des causes de
la baisse de cette mortalité, les efforts sanitaires consentis à
l'endroit des enfants (DELAUNAY, 1999). La problématique de
l'accès aux services de base pour les enfants est soulignée aussi
dans le rapport de Fatou SARR intitulé Analyse de la
situation des enfants au Sénégal. Dans ce rapport de
synthèse SARR met surtout l'accent sur les coûts
élevés des soins, le manque de personnels ainsi que le manque
d'infrastructures sanitaires aggravé par leur dégradation
(SARR, 2001).En réalité, 13% seulement sont
alloués à la santé de base sur l'ensemble du budget des
services sociaux de base (SSB) dans la période 1995-1998. Cette
réduction drastique de dépenses dans les services de santé
s'explique par les PAS (programme d'ajustement structurel) mis en oeuvre vers
les années 80 et, a comme conséquence majeure, un taux de
mortalité infanto-juvénile (moins de 5ans) toujours
élevé, soit 145 pour mille d'après les résultats de
l'ESIS pour l'année 1999-2000. Ce rapport souligne aussi le
problème d'accès aux soins des enfants en milieu urbain car
même si il y a une disponibilité de structures sanitaires dans les
villes, l'accessibilité financière reste le principal obstacle.
D'autant plus que la plupart des enfants handicapés sont dans des
situations familiales difficiles (famille pauvre, orphelin, ostracisme...)
(SARR, 2001). L'accès aux soins des enfants handicapés en zone
urbaine s'avère être, à tout niveau, une question
récurrente qui n'a pas encore fait l'objet de réponses jusque
là satisfaisantes, d'où les nombreux manquements dans ce domaine.
C'est pour cette raison que notre étude sur l'accès à la
santé des enfants porteurs de handicap, dans le souci de recherches
poussées, a été inscrite à l'échelle de
ville, « celle... où se déroule l'action »
(TONNELLIER & VIGNERON, 1999, cités in BOURY, 2000).
E) La situation dans la ville de Mbour
La ville de Mbour se situe dans la région de
Thiès et plus précisément entre les villages de Saly et de
Mbaaling. Ces frontières administratives se déclinent
ainsi : la partie ouest est limitée par l'océan Atlantique
et le reste de la ville, comme le décrit SEYDI « s'incruste en
demi cuvette dans la circonscription administrative de la CR de Malicounda qui
l'entoure » (SEYDI, 2008). Elle a une superficie de 27 km2 mais, avec
des besoins en terrains sans cesse croissants (moyenne : 45 ha/an de 2000
à 2010), « la ville, depuis 1976, s'octroie chaque
année de 63 hectares sur l'espace rural » (SEYDI, 2008). Ainsi
la ville de Mbour est considérée comme étant l'une des
villes les plus dynamiques du Sénégal au plan spatial. Ce
dynamisme spatial s'explique par la croissance rapide de la population de la
commune qui, à la suite du dernier recensement général de
la population disponible, était estimée à 170436 habitants
(RGPH, 2002 ; cité in SEYDI, 2008). Avant ce recensement, le Plan
d'urbanisme de référence (PUR), avait estimé que la
population de Mbour devait augmenter de 45000 habitants entre 1992 et 2000,
soit une augmentation moyenne de 5500 habitants par an. Cette croissance
significative du nombre de résidants de la ville a pour corollaire la
naissance de nouveaux quartiers périphériques dans lesquels on
note des problèmes d'insuffisance de la desserte médicale ;
a cela s'ajoutent « dégradation et faible niveau de
l'équipement des postes de santé de Thiocé-Est,
Onze-Novembre et le centre de santé de Tefess » (SEYDI, 2008).
Il faut souligner que les carences constatées dans ces
établissements sanitaires ne se limitent pas seulement au plan
matériel mais aussi au plan politique, programmatique etc.
Selon les responsables des Soins de Santé Primaires du
district sanitaire de Mbour, aucun programme n'a été mis en place
au niveau du district sanitaire de Mbour pour facilité l'accès
aux soins des enfants en situation de handicap, alors qu'il nécessite,
comme le préconise la HAS dans son rapport « Enjeux et
spécificités de la prise en charge des enfants et des adolescents
en établissement de santé » publié en
décembre 2011, « de mettre en place un programme d'accueil
individualisé (PAI) en cas de handicap ou de maladie le
nécessitant. » (HAS, 2011). Ce qui implique forcément
des connaissances et des données sur les enfants handicapés et
sur la sévérité de leurs handicaps. À défaut
de données factuelles au préalable sur les catégories les
plus nécessiteuses, les programmes risquent de tomber dans
l'inefficacité. Un nouveau programme est récemment entré
en vigueur établissant la gratuité des tickets de consultation
pour les enfants âgés de 5 ans ou moins tandis qu'un enfant de 13
ans souffrant d'infirmité peut en avoir plus besoin en raison de la
fragilité de sa santé, mais aussi de sa situation sociale qui est
souvent précaire. Les services sanitaires sont mieux placés pour
recueillir des informations sur la santé de ces enfants. Cependant ces
établissements sanitaires ne prennent pas en compte, en ce qui concerne
les informations recueillies sur le patient lors de la consultation, les
déficiences physiques ou mentales du patient d'après les propos
de Mr MBENG, responsable du service sociale du centre Ophtalmologie et Optique
de Mbour. Ce qui ne laisse aucune possibilité d'obtenir des informations
sur l'enfant handicapé en consultation car il est
considéré comme « enfant malade » tout court.
Le seul centre qui s'occupe des handicapés dans la ville de Mbour
à savoir le Centre Socioprofessionnel des Handicapés de Mbour
(CSPHM), comme son nom l'indique, n'a pas pour vocation de prodiguer des soins
sanitaires à ses sociétaires, mais plutôt de leur donner un
métier afin qu'ils puissent s'insérer dans le tissu social,
même s'il dispose une infirmerie qui est de loin la mieux
équipée. Au niveau des autorités locales, la question est
de loin une préoccupation première car la mairie ne dispose pas
de direction qui gère les questions de santé des populations
encore moins, spécifiquement, celles des handicapés de la ville
et, par conséquent, est dans l'incapacité de fournir des
informations en ce qui concerne la situation de l'accès aux soins des
enfants handicapés, alors que la question de santé des
populations locales est un domaine de compétence
transféré. Il en est de même au niveau du Centre de
Promotion et de Réinsertion Social de Mbour qui ne détient aucune
donnée relative aux handicapés de la ville.
Même si la ville de Mbour dispose assez de structures
sanitaires, comparativement à d'autres villes du pays, les enfants
handicapés n'en profitent pas ; ils ont, le plus souvent, des
problèmes d'accès aux soins car considérés, dans
les établissements sanitaires, au même pied
d'égalité que les autres enfants alors que leur état de
vulnérabilité exige la mise en place de programmes
spécifiques en leur faveur. Ce qui nécessite l'existence, en
amont, d'une banque de données exhaustives et fiables sur cette
catégorie d'enfants ; seules des données sûres peuvent
servir de support aux outils de mesures d'incapacité (HELD, DIZIEN,
1998) qui sont utiles pour déterminer les « seuils »
de sévérité du handicap, et, partant, les ayants droit
à l'aide sanitaire parmi ces enfants. La disposition de données
non biaisées permet aux décideurs de déterminer les
besoins de chaque catégorie et de pouvoir éventuellement les
pourvoir. Il semble que tant que les politiques sanitaires n'ont pas pour
soubassement des recherches aboutissant à la mise en place
d'informations sûres, il y aura toujours des décalages entre les
offres de soins existants et les besoins de soins en attente. Ce n'est pas
raisonnable de penser que les responsables de politiques et programmes
sanitaires du pays, en particuliers, ceux du district sanitaire de Mbour (la
santé fait partie des domaines de compétences
transférés) veulent léser sciemment les enfants
handicapés dans leur droit d'accès à la santé, mais
il semble plutôt qu'ils possèdent si peu ou presque pas
d'informations et de statistiques fiables et à jour sur ces enfants. On
peut donc se poser la question suivante : les données actuelles sur
les enfants handicapés, qui sont essentiellement spéculatives et
anciennes (OMS & BM, 2011) peuvent elles concurremment renseigner sur
l'acuité de la situation sanitaire de ces enfants et servir, de
manière efficiente, de support de politiques sanitaires qui
solutionneraient leurs problèmes d'accès aux soins de
santé ?
La réponse à cette interrogation est plus que
nécessaire quand on veut résoudre les problèmes
d'accès aux soins des enfants handicapés. Dans la plupart du
temps, les obstacles à l'accès à la santé sont
imputés aux facteurs géographiques, économiques,
socioculturels... (ANDERSEN & NEWMAN, 1973 ; cité in BONNET,
2002) ; il est certes vrai que ces facteurs y jouent un rôle qui
n'est pas des moindres, mais c'est seulement à partir de données
factuelles qu'on peut procéder à une évaluation des
besoins de santé de manière générale, à une
distinction des catégories les plus nécessiteuses et à une
priorisation des interventions sur les populations vulnérables telles
que les enfants handicapés. L'absence de données fiables sur les
enfants en situation de handicap jouerait donc en faveur de leur
« invisibilité » dans les politiques de
santé ; par contre, l'existence de données exhaustives sur
eux faciliterait leur prise en compte dans les politiques sanitaires
d'où l'importance de répondre à la question
susmentionnée.
2. DEFINITION DES CONCEPTS
Les concepts utilisés dans cette étude peuvent
faire l'objet de compréhension équivoque. Ainsi, dans le souci
de balayer toute ambiguïté à l'appréhension de ces
concepts, nous allons tenter de les définir en s'appuyant, toutefois,
sur les travaux des hommes de l'art. Handicap
(personnes en situation de) est défini par la
Convention relative aux droits des personnes handicapées en ces
termes : « Par personnes handicapées, on entend des
personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales,
intellectuelles ou sensorielles durables, dont l'interaction avec diverses
barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective
participation à la société sur la base de
l'égalité avec les autres. » (CRDPH, 2006 ;
cité in HUMANIUM, 2011). Cette définition va dans le même
sens que celle donnée par la CIF et reprise par l'OMS dans son
Rapport mondial sur le handicap qui considère le handicap comme
un terme générique qui sous-entend les insuffisances morales,
intellectuelles ou physiques dont souffre la personne invalide causant ainsi
pour cette dernière des contraintes quant à ses activités
et des restrictions de participation. Il fait allusion aux comportements
négatifs de la société ainsi qu'aux obstacles
environnementaux qui peuvent influer de manière néfaste sur
l'individu atteint d'un problème de santé tel que
l'infirmité motrice cérébrale, le syndrome de Down, la
dépression (OMS, 2011). On distingue plusieurs types de handicap :
la cécité, la surdité, la mutité, la
déficience mentale, l'infirmité des membres inférieurs et
supérieurs, l'albinisme.
Accessibilité : (aux soins),
d'après PICHERAL (cité in BONNET, 2002) « c'est la
capacité matérielle d'accéder aux ressources sanitaires et
aux services de santé, elle présente au moins deux dimensions :
matérielle et sociale. L'accessibilité traduit la
possibilité de recourir aux prestataires de soins et n'a donc qu'une
valeur potentielle (desserte). ». Surtout fonction du couple distance
/ temps donc de la proximité ou de l'éloignement du cabinet
médical, de l'établissement de soins et de la longueur du trajet
à effectuer. Indicateur social (inégalités) et indicateur
de santé fréquemment utilisés, l'accessibilité est
une condition de l'accès aux soins mais ne détermine pas à
elle seule le recours aux soins effectif (c'est à dire l'utilisation
effective du système). L'accessibilité se dit aussi de la
possibilité financière de recourir à des services de
santé (couverture, assurance sociale) ou à une innovation
médicale (pratique, technique, équipement, diffusion). La plus
grande accessibilité est ainsi un des objectifs premiers de tout
système de santé dans sa dimension sociale
(équité). Dans les deux cas, l'accessibilité est
maintenant considérée comme un déterminant de santé
et un éventuel facteur de risque ».
Accès aux soins : est
défini comme étant une réalité dont on peut mesurer
à travers le taux d'utilisation du système de soins (BONNET,
2002). L'accès est jaugé à partir du degré
d'importance des contraintes spatiales ou économiques auxquelles les
populations sont susceptibles de se heurter lorsqu'elles tentent d'utiliser le
système de soins (BAYEGE, 2005). Ainsi,
« l'accessibilité spatiale aux soins est
définie comme la facilité avec laquelle la population d'un lieu
donné peut atteindre les services » (COLDEFY et al., 2011) et
celle économique, comme la capacité de la population d'une
localité déterminée à accéder
financièrement au système de soins.
L'enfant : juridiquement, la Charte
africaine sur les droits et le bien-être de l'enfant dans son
article 2, considère comme enfant, « tout être humain
âgé de moins de 18 ans » (Union africaine, 1990). L'ONU,
à travers la CIDE, donne une définition beaucoup plus
précise que celle de l'OUA (devenue Union africaine) en tenant compte
des législations étatiques. Ainsi la CIDE signée par les
Nations unies le 20 novembre 1989 définit l'enfant « comme tout
être humain âgé de moins de 18 ans, sauf si la
majorité est atteinte plus tôt en raison de la législation
qui lui est applicable » (Nations unies, 1989 ; cité in HAS,
2011).
Biologiquement, un enfant est un être humain qui n'a pas
encore atteint l'âge de procréer ; selon l'âge on peut
distinguer quatre phases de l'enfance :
· 0 à 28 jours, nouveau né ;
· 28 jours à 2 ans, le nourrisson ;
· 2 ans à 6 ans, la petite enfance ;
· 6 ans à 13 ans, l'enfant proprement dit.
La ville selon Pierre GEORGE est
« un groupement de populations agglomérées,
caractérisé par un effectif de population et par une forme
d'organisation économique et sociale ». Du point de
vu géographique, le terme de ville recouvre deux sens :
-spatial : espace aménagé,
caractérisé par une certaine densité de l'habitat ainsi
qu'une certaine forme morphologique ;
-fonctionnel : la ville est l'élément
fondamental de l'organisation de l'espace (SY, 2013), ainsi elle occupe une
fonction de centre « à l'entour duquel s'échelonnent
des localisations satellites aux fonctions de moins en moins nombreuses et de
plus en plus spécialisées » (LAPONCE, 1975).
Population est définie comme
étant l'ensemble des individus habitant dans une localité bien
déterminée. La géographie humaine la définit elle,
comme un ensemble d'individus d'un pays formant une catégorie sociale,
culturelle ou ethnique particulière (SY, 2013).
La santé est définie dans le
préambule de la constitution de l'OMS comme étant « un
état de complet bien-être physique, mental et social et ne
consiste pas seulement en une absence de maladie ou
d'infirmité » (OMS, 1946 ; cité in Nations unies,
1948). Cette définition de l'OMS va au-delà de la
définition biomédicale en prenant en compte toute la
société et son organisation.
Trisomie 21, malformation congénitale
accompagnée d'un retard mental modéré à grave,
provoqué par une aberration chromosomique. Elle est causée par la
présence anormale d'un chromosome en surnombre dans une paire de
chromosomes (Encarta, 2009). La trisomie 21 ou syndrome de Down est la cause de
retard mental ayant la plus importante prévalence, soit 1 naissance sur
770 environ (NDIAYE, 2009).
Donnée, le plus souvent au pluriel,
est un élément fondamental sur lequel se bâtit un
raisonnement, une recherche, une étude ou une oeuvre (Encarta, 2009).
Les données sont donc indispensables pour comprendre une situation de
grande envergure telle que la situation des enfants handicapés. Ainsi,
« Lorsqu'elles sont combinées à des indicateurs
socioéconomiques pertinents, les données qui répertorient
le type et la gravité du handicap d'un enfant, ainsi que les obstacles
à son fonctionnement et à sa participation au sein de sa
communauté, permettent d'éclairer les décisions
d'attribution des ressources, d'éliminer les obstacles, de concevoir et
de fournir des services et d'évaluer ces interventions de manière
significative. » (UNICEF, 2013).
Exclusion selon le dictionnaire Encarta
l'exclusion c'est la marginalisation ou marginalité sociales entrainant
une privation de tout ou partie des avantages dont bénéficie le
reste de la société. Les enfants handicapés sont souvent
victimes de cette exclusion en raison, entre autres, du manque de
données nécessaires pour éclairer les décisions
à leur endroit du point de vu d'Anthony LAKE, Directeur
général de l'Unicef (UNICEF, 2013) ; ce qui les rendent
invisibles aux yeux des gouvernants et des planificateurs de politique de
santé qui fondent leur planification sur des données.
Inclusion des enfants en situation de
handicap d'après le rapport de l'Unicef sur la situation des enfants
dans le monde 2013, « repose sur la reconnaissance que tous les
enfants sont des membres à part entière de la
société et que chaque enfant est un individu unique qui a le
droit d'être respecté et consulté, a des compétences
et des aspirations devant être développées, des besoins
devant être pris en compte, et dont les contributions doivent être
appréciées et encouragées.» ; ainsi il exige que
« Les enfants handicapés bénéficient des
aménagements nécessaires, comme l'accès au braille,
à la langue des signes et à un programme scolaire adapté
qui leur donne les mêmes chances d'apprendre et
d'interagir. »
Les soins de santé primaires (SSP),
selon la Déclaration d'Alma-Ata en 1978, « sont des soins de
santé essentiels fondés sur des méthodes et une
technologie pratiques, scientifiquement viables et socialement acceptables,
rendus universellement accessibles aux individus et aux familles dans la
communauté par leur pleine participation et à un coût que
la communauté et le pays puissent assumer à chaque stade de leur
développement dans un esprit d'auto-responsabilité et
d'autodétermination. Ils font partie intégrante tant du
système de santé national, dont ils sont la cheville
ouvrière et le foyer principal, que du développement
économique et social d'ensemble de la communauté. Ils sont le
premier niveau auquel les individus, la famille et la communauté entrent
en contact avec le système national de santé, rapprochant le plus
possible les soins de santé des lieux où les gens vivent et
travaillent, et constituent le premier élément d'un processus
continu de protection sanitaire. » (OMS, 1978).
3. QUESTIONS DE RECHERCHE
A partir du constat selon lequel, à l'heure actuelle,
toutes les données disponibles sur les enfants en situation de handicap
sont estimatives, on est tenté de poser les interrogations qui
suivent :
Ø Des données de cette nature suffisent elles
pour jauger la gravité de la situation sanitaire des enfants
handicapés et éventuellement servir efficacement de soubassement
à des politiques favorables à l'accès aux soins de ces
derniers ?
Ø Que révèlent les données dont on
dispose sur la santé des enfants handicapés ?
Ø Pourquoi cette catégorie d'enfants doit elle
bénéficier de programmes de santé
spécifiques ?
Ø Qu'est ce qu'il faut faire pour obtenir des
données fiables sur les enfants handicapés sans pour autant
recourir à des recensements de grande envergure ?
4. HYPOTHESES
Les données spéculatives sur les enfants
porteurs de handicap peuvent permettre d'apprécier les
difficultés de ces derniers à accéder aux soins mais ne
suffisent pas pour résoudre convenablement ces difficultés ;
voilà notre hypothèse principale.
Ø Les enfants handicapés ont, statistiquement,
un état de santé moins bon que leurs pairs valides.
Ø La vulnérabilité et les besoins de
santé particuliers des enfants handicapés exigeraient la mise en
place de programmes sanitaires répondant exactement à leurs
besoins « de complet bien être ».
Ø Les meilleures occasions pour recueillir des
données sanitaires sur les enfants handicapés seraient pendant
leurs visites de consultation dans les établissements de santé
où leur état de vulnérabilité les conduit
fréquemment.
5. OBJECTIFS
v Objectif général
L'objectif général de cette étude est de
faire progresser les connaissances permettant de déceler les obstacles
à l'accès aux soins des enfants handicapés dans la ville
de Mbour afin d'aider les décideurs et planificateurs de politiques
sanitaires à intervenir de manière plus efficiente afin de
facilité l'accès à la santé aux enfants porteurs de
handicap.
v Objectifs spécifiques
Pour atteindre notre objectif global, notre étude
consistera à :
Ø Faire l'état des lieux de la situation
sanitaire des enfants porteurs de handicap.
Ø Etudier l'impact des politiques et programmes de
soins courants et soins spécifique au handicap sur la santé des
enfants invalides dans les pays en développement où les
données sont moins fiables.
Ø Faire une étude comparative entre
l'état sanitaire des enfants handicapés et celui des enfants
valides.
Ø Faire une étude comparative entre le niveau
d'accès des enfants handicapés et celui des enfants non
handicapés.
Ø Proposer des méthodes de recueil de
données sur la santé des enfants handicapés qui pourraient
éventuellement fournir assez d'informations quant aux besoins de
santé de ces enfants.
II. METHODOLOGIE
L'atteinte de ces objectifs requiert, naturellement, une
certaine démarche ou méthodologie ; dans cette partie du
rapport, nous allons exposer les démarches et techniques que nous
utiliserons afin d'arriver aux desseins susmentionnés.
1. LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE
Le chercheur, dans sa quête de réponses à
ses questions de recherches, ne peut, en aucun cas, se démarquer
entièrement de ces prédécesseurs ; il ne produit rien
ex nihilo. Il est obligé de recourir à d'autres documents
déjà réalisés pour étayer sa recherche
d'où l'importance de la recherche documentaire.
Le chercheur et le document utile sont tel le prédateur
et sa proie ; autrement dit tous les documents nécessaires à
l'enrichissement des travaux feront l'objet de quête. Notre recherche
documentaire nous mènerons dans tous les lieux ressources pouvant
abriter des ouvrages ou informations utiles à nos travaux tels que la
Bibliothèque universitaire de l'UCAD, la bibliothèque du GERAD,
l'ANSD, l'IFAN, les établissements sanitaires de Mbour, la mairie de la
ville etc.
2. LES TRAVAUX DE TERRAIN
Il s'avère plus que nécessaire de confronter
les connaissances acquises à partir de la documentation avec celles dont
offre le laboratoire des sciences sociales c'est-à-dire la
société. Pour cela, il importe d'aller sur le terrain qui fournit
des informations beaucoup plus en adéquation avec la
réalité.
· Les enquêtes
Avec notre questionnaire établi en fonction de nos
objectifs, nous procéderons à des enquêtes sur notre
terrain d'étude qui se trouve être la ville de Mbour. Les
réponses que nous obtiendrons à partir des personnes ressources
rencontrées, pourraient mieux nous éclairer sur nos
hypothèses de recherche. Elles pourraient également combler le
gap qui existe entre les documents et le vécu quotidien. Les
enquêtes seront en grande partie effectuées dans des centres
d'accueil d'enfants handicapés et dans des structures de santé
mais des focus group seront aussi organisés ciblant des parents
d'enfants handicapés dans le but de connaitre leur perception de la
situation. Les acteurs et décideurs de la ville dont leurs domaines de
compétence touchent le secteur santé, seront également
cibler dans cette enquête.
· La collecte des données géographiques
et sanitaires
La carte géographique du terrain d'étude est un
élément très important dans notre recherche. Elle permet,
entre autres, d'avoir un aperçu systémique de la zone
d'étude. Ainsi, pour sa réalisation, nous allons sur le terrain
dans le but de recueillir des coordonnées géographiques.
Des données sanitaires seront également
recueillies au niveau surtout des structures sanitaires. Ces données
porteront sur les enfants venus en consultation dans les structures sanitaires
de la ville.
3. LES TRAVAUX CARTOGRAPHIQUES
Comme déjà mentionné plus en haut, les
cartes permettent d'apprécier l'information sous un autre angle. Les
travaux cartographiques permettent de représenter, de traiter et
d'analyser graphiquement les données acquises en amont.
· Acquisition des données
Elle se fera au niveau des structures susceptibles de
posséder des données relatives à notre recherche. Parmi
celles-ci on peut citer l'ANSD qui nous fournira des données relatives
aux populations de la localité d'étude (populations d'enfants, de
handicapés, d'enfants handicapés...), le Ministère de la
santé ou ses services annexes qui nous fourniront des données
relatives aux structures et programmes sanitaires, CSPHM qui nous fournira des
données concernant l'aspect social des enfants handicapés.
· Traitement des données
Pour les données quantitatives, nous utiliserons le
logiciel Excel 2007, la saisie du texte se fera avec le logiciel Microsoft Word
2007. Nous ferons recours aux logiciels de système d'information
géographique tels que Mapinfo Professional 7.8, ArcGIS 9.3 pour
confectionner nos cartes. Le logiciel Mapinfo Professional 7.8 nous permettra
de digitaliser nos cartes et de procéder au
géo-référencement.
Les données qualitatives seront, elles,
analysées selon le principe de l'analyse de contenu.
CONCLUSION
Ce rapport de recherche, qui vient d'être bouclé,
présente le problème d'accès aux soins des enfants
handicapés dans la ville de Mbour. Il met l'accent sur l'importance de
la fiabilité des données dans les questions d'accès aux
soins de santé car, celles-ci substituent les
bénéficiaires des politiques et programmes sanitaires là
où ils ne sauraient être d'où la nécessité de
mettre en place des données représentatives ; à
défaut de quoi, il y'aura toujours de grands décalages entre
l'offre et la demande de soins de santé qui se traduisent par des
problèmes d'accès aux soins.
Pour confirmer notre hypothèse et atteindre notre
objectif, un plan d'étude qui constituera l'ossature de notre
Mémoire de Master 2, sera mis en place.
PLAN DE LA MEMOIRE DE MASTER II
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE 1 CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE
I. Contexte
II. Problématique
CHAPITRE 2 HYPOTHESES ET OBJECTIFS DE L'ETUDE
I. Hypothèses de l'étude
II. Objectifs de l'étude
PARPIE 1 PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
I. Organisation administrative
II. Données physiques
III. Données démographiques
IV. Données socio-économiques
V. Données sanitaires
PARTIE 2 METHODOLOGIE
I. Généralité sur le handicap chez
l'enfant
II. Interaction entre handicap et morbidité
III. Evaluation de l'impact des politiques et programmes
sanitaires ciblant les enfants dans quelques sous-développés
IV. Situation des enfants handicapés dans la ville de
Mbour
PARTIE 3 ANANALYSES ET INTERPRETATION DES RESULTATS
I. Répartition des données sanitaires sur les
enfants handicapés
II. Analyses des fiches de consultation médicales dans
certains établissements sanitaires du district de Mbour
III. Constitution d'une banque de données sur les
enfants handicapés à partir des fiches de consultation
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
LISTES DES FIGURES, PHOTOS, CARTES, TABLEAUX ANNEXES ,
BIBLIOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE DU RAPPORT
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* 1 Invisibilité :
terme utilisé dans le rapport de l'OMS et BM 2011 faisant allusion
à la non prise en compte des handicapés dans les données
de l'état civil;
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