II - Les sociétés de capital- risque et de
capital- développement
Le capital-risque est la traduction française de
« venture capital » anglo-saxon. Cette traduction a tendance
à mettre l'accent sur l'aspect risque, donc possibilité de
perte, l'expression anglo-saxonne étant plutôt celle du
« capital associé à une entreprise nouvelle »,
soulignant l'aspect plus dynamique, plus aventurier de
l'investissement, plus optimiste aussi .
Le terme de « venture capital » est aujourd'hui
largement utilisé en France et dans tous les pays d'Europe.
Le « venture capital » ou capital-risque est un
procédé de financement sous forme de capitaux propres en
faveur de projets émanant d'entreprises de taille petite ou moyenne,
novatrices, mettant sur le marché des produits ou services
nouveaux ou exportant des produits ou services originaux .
Au Maroc, la première société de capital-
risque est apparue en 1993, il s'agit de la société Moussahama.
Leur activité progresse aussi en terme de volume de financement.
L'actif global géré est d'environ 1.5 milliards de dirhams soit
0.4 % du PIB.
Malgré cette progression, la participation du
capital-risque dans l'investissement reste faible à cause d'un certain
nombre de problèmes inhérents, en particulier à
l'environnement local qui empêchent cette forme alternative de
financement de prendre son envol . Parmi ces problèmes, on peut
citer :
- La rareté de projets répondant aux
critères des entreprises ciblées par le capital-risque comme
l'innovation, l'originalité et le fort potentiel de développement
;
- Le peu de transparence au niveau des résultats des
entreprises ;
- Le peu d'incitation en faveur du capital-risque, en
particulier l'incitation fiscale.
- Les conditions jugées très difficiles pour
l'accès à ce genre de financement notamment des taux de rendement
exigés de l'ordre de 20 % ;
- Une réticence de la part du chef d'entreprise
à solliciter ce genre de financement de peur de l'immixtion du
capital-risqueur dans sa gestion.
Remarque :
Les créations d'entreprises par capital-risque
sont rares. Les activités des sociétés du
capital-risque sont plutôt tournées vers le capital
développement qui s'intéresse aux entreprises mûres et
où le risque est moindre. Les sociétés du capital-risque
en général ne limitent pas leur activité à un
secteur particulier ou une taille particulière notamment, à la
PME.
III - les établissements de garantie
Deux établissements de garantie interviennent dans le
marché marocain. .Il s'agit de la Caisse Centrale de Garantie ( la
CCG ) qui est un établissement public et Dar Ad Daman qui est une
institution privée . Elles ont pour mission d'apporter une
contribution significative au financement de l'économie nationale par
les garanties qu'elles offrent et qu'elles gèrent.
1 - Dar Ad-daman:
Dar Ad Daman consiste à:
- Faciliter à la PME en particulier, l'accès
au financement en garantissant les crédits d'investissement et les
crédits de fonctionnement nécessaires au financement du cycle
d'exploitation ;
- Promouvoir le développement de l'investissement et de
l'emploi ;
- Financer, conjointement avec les banques, les programmes de
mise à niveau des unités des secteurs de l'hôtellerie et
du textile ;
- Accompagner l'entreprise dans chacune des étapes de
son existence, pendant sa création, son développement et sa mise
à niveau.
Les garanties consenties par Dar Ad-daman se sont
élevées à 297 millions de dirhams (MDH) en 2012, soit une
progression de 30% par rapport à l'exercice 2011, selon un
communiqué de la société parvenu lundi à la MAP.
Dépassant les objectifs fixés de 29%, ces garanties ont
bénéficié à 264 opérations et ont permis de
couvrir un montant total de crédits de près de 650 millions de
dirhams, contre près de 287 MDH en 2011, selon la même source. Les
crédits garantis, qui ont financé un investissement total de 700
MDH et qui devraient générer plus de 920 nouveaux postes
d'emploi, ont bénéficié principalement aux secteurs des
services avec 50% et du BTP avec 27%.
Par répartition géographique, les
agréments de l'année ont concerné la région du
Grand Casablanca avec 43%, suivie des régions Rabat-Salé-Zemmour
Zair avec 12% et Fès-Boulemane avec 11%.
Les comptes de la société au titre de l'exercice
2012 ont été approuvés à l'occasion de son conseil
d'administration tenu le 20 courant.
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