Faculté des séances juridiques,
économiques et sociales
Master économie de développement
territorial et management local
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Mémoire de fin d'études
présenté par
Mostafa DABDOUB
pour l'obtention d'un master national
En économie de développement
territorial
Et management local
JUIN 2013
JURY
PRESIDENT : Docteur, ABDERRAHIM EL
BADOUI, Professeur à La faculté des sciences juridique,
économiques et sociales, coordinateur pédagogique du master
développement territorial et management local
Encadrant : Docteur, Fatima Zahra
ALAMI, Professeur à La faculté des sciences juridique,
économiques et sociales, coordinatrice pédagogique du master
gestion des ressources humaines
SUFFRAGANT : Docteur, Leila LEGNAOUI,
Professeur à La faculté des sciences juridique,
économiques et sociales.
REMERCIEMENTS
Nos plus vifs remerciements s'adressent à Monsieur le
professeur, Abderrahim ELBADOUI, coordinateur
pédagogique du master développement territorial et management
local qui a permis à ce master de voir le jour. Qu'il me soit permis
à cette occasion de lui exprimer toute mon admiration pour ses
qualités humaines et professionnelles et lui exprimer toute ma
gratitude.
Nos plus vifs remerciements s'adressent en parallèle
à Madame le professeur, Fatima Zahra Alami, qui a
permis à ce travail de voir le jour. Ses conseils et ses remarques tant
sur la forme que sur le fond nous ont été d'une très
grande utilité et nous ont guidé pour l'élaboration des
différentes phases de ce travail.
Nous exprimons toute notre gratitude et nos plus remerciements
aussi à Madame Leila LEGNAOUI d'avoir accepté de
juger ce travail
Nos remerciements vont également à monsieur
ghazal Nacer mon professeur de baccalauréat de m'avoir
conseillé à continuer mes études supérieures.
Problématique à
discuter :
Quel rôle des acteurs locaux pour le
développement des PME
Marocaines ?
Méthode de recherche:
Par ce travail, nous avons l'ambition de faire une étude
globale de la PME dans un ensemble des pays du monde et d'analyse les
obstacles qui entravent la création et le développement de ce
genre d'entreprises au Maroc. Il s'articule en deux parties :
- une première partie où nous avons
essayé, d'abord, de citer les caractéristiques des PME
marocaines, puis de présenter les PME au reste du monde, en fin de faire
un benchmark entre le Maroc et la Tunisie
- la deuxième partie a consisté en la
présentation des structures d'intervention et d'appui des acteurs
locaux marocains et l' évaluation de leurs actions et surtout
l'étude critique des différents programmes pour la promotion des
PME .
Sur la base de cette exploration, nous avons proposé
quelques pistes de réflexion et des actions qui à notre avis
devraient permettre à la PME de connaître un meilleur devenir.
Notre volonté d'être complet sur le thème de
la PME, nous a poussé à traiter l'ensemble de ces deux parties
sans trop les développer mais en allant vers l'essentiel avec le
souci de ne pas perdre de l'intérêt du sujet ou de sa
cohérence . Ces deux parties prises individuellement auraient pu
largement constituer des thèmes de recherche pour le cycle
supérieur de gestion.
Sommaire
Liste les
abréviations..................................................................08
Introduction............................................................11
Partie I :
Panorama Economique des
PME..................................13
Chapitre I : Les PME au
Maroc..............................................15
Section 1 : Caractéristiques des PME
au Maroc........................15
I - Définition des PME au
Maroc :...........................................15
II - la répartition géographique
inégale.....................................18
III - La spécificité comportementale
et managériale.....................19
de la PME
marocaine :
IV - La domination des activités de
service................................20
Section II: La place des PME/PMI dans
l'économie marocaine :..21
Etat de lieux:
I - La part des PME dans la
répartition par branche...................22
d'activité
économique :
II - problèmes et contraintes de
développement des PME au Maroc.22
Chapitre II : les PME au reste du
monde......................................25
Section I : Atouts des PME
Tunisiennes..........................................25
I - la place des PME dans l'économie
Tunisienne...............................25
II - Les efforts effectués par le gouvernement
tunisien pour les PME......26
III - Les mécanismes d'appui à la
PME...........................................27
Section II : Les avantages fiscaux et financiers
au profit...................28
des PME tunisiennes
I - Avantages communs
..............................................................35
II - Avantage au titre de
l'Exportation...........................................35
III - Avantage au titre du Développement
Régional...........................36
IV - Avantages au titre de Nouveau
Promoteur...............................36
V - Avantages au titre de
PME....................................................36
VI - Avantages au titre du Programme de Mise à
niveau.....................37
VII - Avantages
additionnels.........................................................37
Chapitre III : le rapprochement Maroc /
Tunisie ...........................38
Section 1 : Sur le plan de contribution des PME
dans l'économie..........38
Section 2 : Sur le plan de l'équilibre
régional....................................38
Section 3 : Sur le plan d'absorption du
chômage................................40
Partie II :
Le rôle confié aux acteurs marocains
pour.....................................45
le développement des PME
Chapitre I : le rôle de
l'Etat........................................................47
Section 1 : Acteur parmi d'autres, l'Etat n'est
pas un acteur.....................47
comme les autres.
I - La promulgation des
chartes :.....................................................47
II - L'agence nationale pour la promotion de la PME
(ANPME)...............50
III - Les centres régionaux d'investissement
(CRI)...............................51
IV - L'office de la formation professionnelle et la
promotion...................54
du travail (OFPPT)
Section 2 : De l'aménagement du territoire
au.................................57
développement
durable
I - La reconnaissance de la ville comme
moteur...................................58
de développement
économique
II- Un développement basé sur la lutte
contre la pauvreté et l'exclusion....59
III - La contractualisation et politique sectorielle
................................59
IV - Le concept du développement
durable........................................59
Section 3 : Les efforts de l'Etat dans
construction ..........................61
de plate forme
logistique
I - Les Infrastructures routières au Maroc
.......................................62
II - Réseau aéroportuaire du
Maroc..................................................64
III - L'infrastructure portuaire
.......................................................65
Section 4 : Les efforts de l'Etat dans
l'aménagement des villes...................66
I - Les schémas directeurs d'aménagement et
d'urbanisme pour des .........66
villes satellites au Maroc
II - La création des villes nouvelles au
Maroc .....................................68
Section 5 : Les limites de l'Etat comme acteur au
Maroc..........................70
I - limite des
chartes.....................................................................70
II - Dysfonctionnement des villes satellites et limite
des villes nouvelles...70
III - Limite des
agences..................................................................71
Chapitre II : le rôle des élus
.......................................................73
Section 1 : le rôle des élus dans
le développement économique et social.....74
I - Le conseil
communal................................................................74
II- Les organes constitutifs du conseil
communal................................74
III - Fonctionnement du conseil
communal.......................................75
IV - Les compétences du conseil
communal........................................76
Section II : Le rôle les
collectivités locales dans.......................................78
le développement
économique et social
I - L'ancien rôle des collectivités
locales..............................................78
II - Le rôle actuel des collectivités
locales............................................78
III - Conséquences du rôle actuel des
collectivités locales.......................79
Section 3 : Les contraintes des élus
marocains.....................................81
I - Contrainte liée à la qualité
des élus au Maroc.................................81
II - Contrainte liée au rôle des
collectivités locales...............................81
III - Contrainte liée à la
réforme.....................................................82
Chapitre III : Le rôle de la
société civile..........................................84
Section 1 : Les organes
d'encadrement.................................................84
I - Les chambres du commerce et d'industrie
(CCI)............................84
II - le syndicat national de la PME / PMI et des jeunes
entrepreneurs........84
III - la fédération des PME / PMI de la
CGEM.................................84
Section 2 : Les organes de la participation
citoyenne..............................87
I - les associations de promoteurs
...................................................87
II - Les organismes relevant de la coopération
internationale...................89
Section 3 : Les organismes bancaires et
financiers....................................92
I - Les
banques............................................................................92
II - Les sociétés de capital- risque et de
capital- développement................96
III - les établissements de
garantie....................................................97
IV - les sociétés de cautionnement
mutuel.............................................100
V - Témoignage d`échec de financement des
PME par les banques..........100
Conclusion..................................................................................104
Annexes......................................................................................106
Charte des
PME...........................................................................106
Charte
d'investissement..................................................................121
Charte
communale.........................................................................130
Liste des abréviations :
PME : petites et moyennes
entreprise
PMI : petites et moyennes
industries
PIB : produit
intérieur brut
FOGAM : fonds de garantie de la mise
à niveau
CCG : Caisse Centrale de
Garantie
PDES : plan de
développement économique et social
Smaex : Société
Marocaine d'assurance à l'exportation
ANPME : Agence nationale pour la
promotion des PME
CGEM :
Confédération générale des entreprises du Maroc
PAS : programme d'ajustement
structurel
CMF : Conseil du Marché
Financier
API : Agence de Promotion de
l'Industrie
PMI : Programme de
Modernisation Industrielle;
INNORPI : Institut National de
Normalisation et de la Propriété Industrielle
APIE : Agence de Promotion de
l'Investissement Extérieur
APIA : Agence de Promotion
des Investissements Agricoles
AFI : Agence
Foncière Industrielle
BCT : Banque Centrale
de Tunisie
CMCI : Chambres Mixtes de
Commerce et d'Industrie
ONTT : Office National
Tunisien du Tourisme
CEPEX: Centre de Promotion des
Exportations
ANETI : Agence Nationale
de l'Emploi et du Travail Indépendant
RIITI : Régime
d'Incitation à l'Innovation dans les Technologies de l'Information
BTS : Banque Tunisienne de
Solidarité
MLT : moyen et long terme
FOPRODI : fond de promotion pour le
développement industriel
DD : droits de douane
TVA : taxe sur la valeur
ajoutée
ZDRP : Zones de
Développement Régional Prioritaires
ITP : investissements
technologiques prioritaires
CSI : Commission
Supérieure des Investissements
ANPME : agence nationale pour la
promotion des petites et moyennes entreprises
OADIM : organisation arabe pour
le développement industriel et des mines
OCDE : organisation de
coopération et de développement économique
DCE : documents contractuels
des entreprises
NSIC : la
société nationale des petites entreprises en Inde
DPCI :
délégations provinciales du commerce et d'industrie
CRI : centres
régionaux d'investissement
OFPPT: office de la formation
professionnelle et la promotion du travail
AMITH : association marocaine de
l'industrie du textile et de l'habillement
ESITH : Ecole supérieure
des ingénieurs textiles et de l'habillement
GPBM : groupement
professionnel des banques marocaines
B.E.P.I : Bureau d'Etudes et
de Participations Industrielles
BIRD : banque
internationale pour la reconstruction et le développement
CIAT : comité
interministériel de l'Aménagement du Territoire
PNAZI : Programme National
d'Aménagement des Zones Industrielles
SNAT : schéma national
de l'aménagement du territoire
INDH : l'initiative
nationale pour le développement humain
AGR : activités
génératrices de revenus
SRAT : Les schémas
régionaux d'aménagement du territoire
SNDR : La stratégie
nationale de développement rural
SNDU : La stratégie
nationale de développement urbain
PCD : Les plans communaux
de développement
RER : Réseau express
régional
SDAU : schémas
directeurs d'aménagement et d'urbanisme
R&D : recherches et
développement
CCI : chambres du commerce
et d'industrie
CNJA : Conseil national de
la jeunesse et de l'avenir
FAJEM : fédération
des associations des jeunes entrepreneurs du Maroc
(CFMJE) : club franco-
marocain des jeunes entrepreneurs
AMAPPE : Association marocaine
d'appui et de promotion de la petite entreprise
BEI : crédits de
la Banque Européenne d'Investissement
ECIP: European Community
Investment Partners
FOMAN : fonds de mise à
niveau
SFI :
Société Financière Internationale
NAED : North Africa Entreprise
Développement
AZIT : zone industrielle de
Tanger
GIAC : Groupent
interprofessionnel d'aide au Conseil
BTP : bâtiment
travaux publics
IMME : immobilier
BCP : banque de
crédit populaire
CDG : Caisse de
Dépôt et de Gestion
TPE : très petite
entreprise
FODEPI : fonds de
dépollution industrielle
KFZ : la banque
allemande de développement
BMCE : banque marocaine de
commerce extérieur
BMCI : banque marocaine de
commerce et d'industrie
DG : directeur
général
Introduction :
Les politiques économiques et les modèles
économiques récurrents, ayant marqués l'histoire de
l'économie mondiale, ont montré leur incapacité à
assurer une prospérité économique et à promouvoir
un développement durable.
Bien qu'ils aient réalisé des croissances
spectaculaires dans les pays industrialisés (les trente glorieuses),
ces modèles et ces politiques ont toujours été source de
déséquilibres économiques et sociaux aussi bien à
l'intérieur des pays développés eux même qu'au
niveau des pays en voie de développement.
Ces déséquilibres vont continuer à se
creuser et à se compliquer avec l'avènement de la
mondialisation.
Cette nouvelle donnée, qui n'est autre que l'expression
économique du libéralisme politique mettant en cause l'action de
l'Etat notamment l'Etat de providence, exige un nouvel examen des questions
économiques en général et celle du développement
régional en particulier.
On effet, les pays développés, et même
ceux en voie de développement, ont compris que la création
d'emplois, la compétitivité et la croissance de leur
économie ne pouvaient être portées uniquement par les
grandes entreprises globalisées, mais que les PME/PMI sont porteuses
d'une croissance durable et peuvent assurer à leurs pays un avantage
concurrentiel non négligeable. Car les mécanismes qui
étaient établis dans chaque Etat pour promouvoir les
priorités sociales vont se voir ridiculisés par et devant un
marché mondialisé n'obéissant à aucune règle
en terme de transparence, de limitation et de contrôle.
Au Maroc, les PME/PMI, qui constitue une large frange du
secteur industriel (plus de 90% des entreprises), sont confrontées
à des problèmes spécifiques incombant à
l'insuffisance de leur taille critique et qui concernent des aspects
liés à la difficulté d'accès au financement, au
manque de visibilité, de gestion stratégique des
compétences et d'innovation, ainsi qu'à la difficulté
d'accès à certains marchés de taille importante, etc.
Que faire alors ? Comment réagir ? Comment combattre
une telle menace ? Comment souffler l'oxygène au développement
des PME marocaines et à l'économie nationale dans une
atmosphère mondialisée ?
Répondre à ces interrogations, est un exercice
difficile surtout pour les économies naissantes, fragiles,
protectionnistes et non initie à un tel changement.
Aussi complexe qu'elle soit, la mondialisation est un fait,
une réalité qu'il ne serait ni intelligent, ni raisonnable
d'ignorer, de négliger ou d'essayer d'écarter.
Au contraire c'est une force qu'il faut savoir exploiter et
orienter pour son propre compte. Cela n'est accessible que par la mise en place
au préalable, d'une démocratie institutionnelle, d'une
valorisation des ressources naturelles et humaines et d'une approche de
développement territorial intégré. Cette dernière,
l'approche territoriale, pour qu'elle réussisse nécessite
également une parfaite coordination entre tous les acteurs qui y
participent à cause de leur interdépendance.
Malheureusement au Maroc, les acteurs locaux qui doivent,
dans la réalité, booster le développement régional
par l'exploitation positive des PME/PMI ancrées sur leur territoire ne
s'échappent de cette souffrance vu leur qualité professionnelle
et des aspects historiques, culturels et mentales intrinsèques à
leur personnalité.
Comment alors le Maroc peut réussir l'expérience
des pays développés avec de tels handicaps ?
Jusqu'à quelles mesures, les réformes et les
mesures opérées par les différents acteurs ont pu
réussir ces expériences ?
Egoïsme et concurrence doivent céder la place
à la complémentarité et la coordination entre les acteurs.
L'action doit être animée par un esprit d'équipe et sur un
terrain d'entente où chaque acteur est conscient de son rôle et de
sa responsabilité dans la réalisation des objectifs
fixés.
Or, l'objectif ultime que s'assigne l'Etat est la
prospérité économique et le bien-être de sa
population à travers un tissu productif créateur de richesses et
d'emploi.
De ce fait, la présente étude, qui s'inscrit
dans le cadre de la préparation du mémoire de fin d'étude
pour l'obtention d'un master en économie de développement
territorial et le management local, ambitionne de jeter la lumière sur
un aspect d'actualité brûlante, en l'occurrence, le rôle
des acteurs locaux pour le développement territorial à travers
les PME/PMI au sein de Systèmes Productifs Localisés et les
retombées positives en terme de synergies et d'externalités
découlant d'un tel concept pour atteindre une croissance durable et
juste.
Ainsi, pour aborder ce sujet, il nous semble utile de
présenter dans un premier temps le paradigme du développement
endogène des PME adopté par la Tunisie à travers les
avantages accordés à ces dernières, les expériences
internationales les plus pertinentes en la matière, notamment les pays
ayant la même capacité que le Maroc et la Tunisie, ainsi qu'un
état des lieux au niveau national.
Ensuite, nous présenterons dans une
2ème partie Le rôle des
différents acteurs marocains pour le développement des PME,
à travers les différents efforts consentis, toute en essayons de
leur dresser un portrait, dont le but de trouver les bonnes pratiques et ce qui
devrait être améliore.
Partie I :
Panorama Economique des PME
Dans tous les pays du monde, les PME contribuent à la
dynamique productive de leur économie, mais leur rôle est peut
être encore plus grand dans les pays émergents.
Pour pouvoir apprécier le rôle économique
et social que doit jouer les PME au Maroc, une comparaison avec les PME
étrangères en termes de contribution à la croissance
économique (PIB) et à la création d'emploi, s'avère
nécessaire.
Dans cette étude on a choisi les PME occidentales comme
référence pour une simple raison les succès qu'elles
ont apportés à leurs pays en termes de croissance
économique et d'absorption de chômage.
Chapitre I : Les PME au Maroc
Au Maroc, les dernières statistiques sur les PME datent
de l'année 2002. Elles constituent la trame du tissu industriel
national et participent positivement à la croissance économique,
à la création d'emplois et au développement
régional. La charte des PME constitue le cadre de
référence des actions d'appui à ces entités tant
sur le plan de financement, de formation et d'incitations fiscales à
l'innovation.
Section 1 : Caractéristiques des PME au
Maroc
Une PME est tout d'abord caractérisée par sa
taille comme le suggère le sigle même les désignant
(Petites et Moyennes Entreprises).
En outre, et dans un contexte théorique en
général, les PME se caractérisent par :
- La centralisation et la personnalisation de la gestion
autour du propriétaire-dirigeant;
- Un système d'information simple ;
- Une innovation rapide ;
- Une proximité entre employés et
patrons ;
- Souplesse de gestion ;
- Rapidité de réaction.
Ces particularités donnent aux PME des avantages en
terme de résistance contre les alias climatiques de l'environnement au
détriment des grandes entreprises.
Au Maroc, la visibilité sur le comportement des PME
reste très limitée pour cause de la faiblesse des données
et dispositifs statistiques disponibles, et le poids important de
l'économie informelle. Pour juger l'efficacité de cette classe
particulière d'entreprises que constituent les Petites et Moyennes
entreprises, et les mettre dans leur juste contexte, plusieurs critères
entrent en jeu à savoir : la définition, la
répartition géographique, la spécificité
comportementale et managériale et le domaine d'activités des
PME.
I - Définition des PME au Maroc :
L'objectif de donner une définition aux PME est de
faire bénéficier cette famille d'entreprises à des
avantages fiscaux, des subventions, des taux d'intérêts
relativement bas...etc.
Au Maroc, le concept de la PME a évolué au fil
des années donnant naissance à une pléthore de
définitions en l'occurrence :
La procédure simplifiée
accélérée de 1972 qui stipule concernant l'octroi de
crédit : un total actif après investissement de deux
millions de dirhams (2 000 000DH) révisé à cinq
millions de dirhams (5 000 000DH) et un chiffre d'affaires de trois
millions de dirhams (3 000 000DH) augmenté à 7,5 millions
de dirhams; Le code des investissements industriels de 1983 limitait l'octroi
des avantages fiscaux aux seules PMI, définies comme « toute
entreprise dont le programme d'investissement comporte des équipements
de production pour une valeur minimale de 100 000DH et maximale de 5
millions de DH et dont le coût d'investissement par emploi stable est
inférieur à 70 000DH ». Il faut souligner que cette
définition ne tient pas compte du nombre des emplois créés
puisqu'elle insiste sur le coût par emploi. Au cours de la même
période, la Banque Mondiale, qui octroyait des crédits au Maroc
pour la promotion de la PMI (petite et moyenne industrie), avait aussi retenu
comme critère 5 millions de dirhams d'actif net.
la définition de Bank Al Maghreb de 1987 qui
relève le total bilan à quinze millions de dirhams
(15 000 000 DH) et le programme d'investissement à sept
millions de dirhams (7 000 000 DH) pour que la PME soit
éligible à son concours financier. Depuis 1988, la Banque
Mondiale avait porté ce montant à 8 millions de dirhams,
actualisables tous les six mois.
Les dispositions du fonds de garantie de la mise à
niveau (Fogam) : géré par la CCG pour
le compte de l'Etat, est destiné à :
- Garantir les crédits octroyés par les Banques
pour les projets de mise à niveau,
- Faciliter l'accès des entreprises aux crédits
bancaires, à des conditions avantageuses, afin de permettre le
financement des programmes de mise à niveau pour les entreprises
remplissant les conditions suivantes à savoir :
- Avoir un total bilan (avant investissement)
n'excédant pas 50 000 000 DH ;
- Avoir un programme de mise à niveau dans la limite de
25 000 000 DH ;
- Avoir un chiffre d'affaires ne dépassant pas 75
000 000 DH ;
- Etre potentiellement viable et présenter un programme
de mise à niveau ayant pour objet l'amélioration des facteurs de
compétitivité.
Et tout récemment, la définition, plus
élaborée, proposée par la Sous-commission PME/PMI à
l'origine du plan de développement économique et social (PDES) de
2000-2004. Une définition qui tenait compte de plusieurs critères
tels que :
- Moins de 200 employés permanents ;
- Moins de 50 millions de dirhams de chiffre
d'affaires ;
- Total du bilan annuel inferieur à 40 millions de
dirhams ;
- Coût de l'investissement de l'ordre de 75000 dirhams
par emploi ;
- Aucune participation d'un groupe dans le capital de la
PME.
Par ailleurs, d'autres institutions avaient mis en place leurs
propres définitions. Ainsi, pour les banques, les PME sont les
entreprises qui réalisent un chiffre d'affaires tournant autour de 200
millions de DH.
Pour le département du Commerce extérieur et la
Société Marocaine d'assurance à l'exportation
(Smaex), les PME sont les sociétés dont le chiffre d'affaires
à l'export dépasse les 10 millions de DH.
Outre les critères quantitatifs cités ci-dessus,
d'autres critères, dits qualitatifs, furent adoptés mettant en
avant certaines caractéristiques en vue de différencier et
d'identifier davantage les PME des autres entreprises de grande taille. Au
regard de ces critères la PME est l'entreprise ayant les
caractéristiques suivants :
- Rôle omniprésent du dirigeant à la fois
propriétaire et gestionnaire ;
- Manque de spécialisation pour le personnel de
direction ;
- Une part de marché restreinte ;
- L'indépendance vis-à-vis d'un groupe ;
- L'inaccessibilité aux marchés financier et
bancaire;
La combinaison entre ces deux familles de critères
(quantitatifs et qualitatifs) a donné naissance, en 2002, lors de la
promulgation de la loi 53-00 formant charte de la PME à une
définition légale de la PME dans son article premier :
« en entend par PME, toute entreprise gérée et/ou
administrée directement par les personnes physiques qui en sont les
propriétaires ou actionnaires, et qui n'est pas détenue à
plus de 25% du capitale ou des droits de vote par une entreprise ou
conjointement par plusieurs entreprise ne correspondant pas à la
définition de la PME .
Ce seuil peut être dépassé si
l'entreprise est détenue par :
Des fonds collectifs d'investissement ;
Des sociétés d'investissement en
capital ;
Des organes de capital risque ;
Des organismes financiers dûment habilité
à faire appel à l'épargne publique en vue d'effectuer des
placements financiers, à condition que ceux-ci n'exercent, à
titre individuel ou conjointement, aucun contrôle sur
l'entreprise.
En outre, les PME doivent répondre aux conditions
suivantes :
Pour les entreprises existantes, avoir un effectif
permanent ne dépassant 200 personnes et avoir réalisé, au
cours de deux derniers exercices, soit un chiffre d'affaires annuel hors taxe
n'excédant pas 75 millions de dirhams, soit un total de billon annuel
n'excédant pas 50 millions de dirhams; lorsqu'il s'agit d'une PME, qui
détient directement ou indirectement plus de 25% du capital ou des droit
de vote dans une ou plusieurs entreprises, il est fait addition des effectifs
permanents et des chiffres d'affaires annuel hors taxe ou des totaux des bilans
annuels de la dite PME et des autres entreprises précitées, sont
toutefois que le total de chacun de ces critères dépasse les
seuils fixés ci-dessus;
Pour les entreprises nouvellement créées,
engager un programme d'investissement initial global n'excédant pas 25
millions de dirhams et respecter un ratio d'investissement par emploi de moins
de 250 milles dirhams.
On entend par entreprise nouvellement créée,
toute entreprise ayant moins de deux années
d'existence ».
A l'heure actuelle, la définition de la PME continue de
susciter l'intérêt des chercheurs en la matière. En effet
une autre définition proposée conjointement par les
Ministères de l'Industrie et du Commerce, des Finances, l'Agence
nationale pour la promotion des PME (ANPME) et Confédération
générale des entreprises du Maroc (CGEM), ne retenant comme
critère de différenciation que le chiffre d'affaire, est
déjà prête et n'attende que la validation du
Ministère de finances.
En somme, on peut déduire que le concept de la PME est
un concept évolutif et fonction de la période et de l'espace
dans lesquels évolue la PME. En d'autres termes la définition
d'une PME n'a de sens qu'au regard des éléments
suivants :
- Le secteur de l'entreprise en question ;
- L'économie dans laquelle elle évolue ;
- Le marché dans lequel elle débouche ;
- La période dans laquelle elle est utilisée.
II - la répartition géographique
inégale
Dominé, désarticulé et appauvri à
l'extrême, le Maroc a hérité d'une économie et
d'une société duales marquée par la désarticulation
complète des structures, la déconnection parfaite entre le
moderne et le traditionnel, l'utile et l'inutile...etc.
Ce legs historique est si lourd qu'aucune politique
régionale et d'aménagement du territoire n'a pu éradiquer
ou au moins minimiser les disparités socio-économiques et
spatiales flagrantes. L'examen de la répartition des PME par
région reflète cette situation en dégageant une
très forte concentration des PME dans les régions du centre
(Maroc utile).
De même la répartition régionale des
créations des personnes morales immatriculées au registre du
commerce confirme la concentration des sociétés commerciales dans
la région du grand Casablanca qui représente 33% de l'ensemble
des immatriculations.
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Source : Direction de la Politique Économique
Générale « ministre de finance »
III - La spécificité comportementale et
managériale de la PME marocaine :
L'analyse du comportement managérial des PME
marocaines s'explique essentiellement par le statut des dirigeants. Certains
entrepreneurs se décident de créer des entreprises parce qu'ils
ont des capitaux à investir, d'autre deviennent créateurs par
succession à leurs pères. Dans les deux cas, il est difficile de
dire qu'ils ont un esprit d'entreprise ou le goût de risque. Le
propriétaire dirige, gère, et participe à la production.
Cette participation évoque le non séparation de la
propriété et du contrôle ; c'est-à-dire, d'une
part, la réussite de la croissance de leur entreprise se trouve
confrontée aux risques de perte de contrôle et de
difficultés financières et d'autre part le problème de la
croissance et de l'indépendance financière se présente
à eux comme un enjeu permanent multiple.
Ce comportement des créateurs ne va pas sans effets
négatifs sur l'activité de l'entreprise et Il n'est pas alors
étonnant qu'ils créent des entreprises non innovatrices ou non
industrielles.
Or, les solides fondations sur lesquelles un entrepreneur
peut créer une entreprise viable sont le savoir faire, la
compétence personnelle et les connaissances que le créateur a su
acquérir au cours de sa vie scolaire professionnelle et personnelle.
IV - La domination des activités de service
Le secteur du commerce qui compte 888 000 emplois (hors
informel) est constitué dans presque son intégralité de
PME. Dans le secteur des services, est tout d'abord dans le tourisme qui compte
près de 600000 emplois, la PME constitue un outil
privilégié dans la promotion de l'hôtellerie, de la
restauration et des agences de voyages.
En termes de nombre d'entreprises, le tissu des PME est
composé notamment par les activités de commerce (30%) et les
activités de services (40%).
Le secteur du commerce est l'un des piliers de
l'économie marocaine. Ses principaux indicateurs sont :
- Valeur ajoutée du commerce 63,2 milliards DH;
- 11% du PIB national ;
- 1233000 emplois, soit 12,4% de la population
active ;
- Croissance du secteur à 6% annuellement.
Section II: La place des PME/PMI dans l'économie
marocaine : Etat de lieux:
Les PME au Maroc occupent, d'après la
Fédération de la PME (affiliée à la CGEM) une place
primordiale à l'instar des autres pays, qu'ils soient
développés ou émergents. Elles représentent plus
de 95% du tissu économique du pays et seraient implantées pour
72%dans le commerce et service. elles occupent plus de 50% des
salariés, mais leur part dans les exportations ne
dépassent pas 40% et elles ne participent qu'à raison de 10% dans
la valeur ajoutée. Cette part est en deçà des
aspirations des décideurs.
En terme de nombre d'entreprises, le poids de la PME
représente 98% de l'ensemble du tissu productif national. La part des
PME est de plus de 90% dans toutes les branches d'activité sauf celle
de la production et distribution d'électricité, gaz et eau
où cette participation est uniquement de 50%.
Source : Direction de la Politique Économique
Générale « ministre de finance »
La participation des PME dans la création de
la valeur ajoutée globale est de 21%. Cette participation est
très variable allant de 0,2 pour la branche de la production et
distribution d'électricité, gaz et eau à 73% pour la
branche de l'immobilier et service aux entreprises. Elle s'élève
à 20% dans le cas des industries manufacturières.
I - La part des PME dans la répartition par branche
d'activité économique :
En termes de nombre d'entreprises, le tissu des PME est
composé d'abord par les activités de commerce et
réparations (30%) suivies des activités de l'immobilier et
service aux entreprises (22%), et des industries manufactures (15%).
Malgré leur part de 15% dans la population des PME, les
industries manufacturières génèrent la plus grande valeur
ajoutée avec une contribution de 37%. Elles sont suivies des
activités de commerce et réparations (19%) et de l'immobilier et
services aux entreprises (13%).
En termes de nombre d'unités, les PMI sont
concentrées dans trois branches principales :
- Les industries chimiques et para chimiques (32%) ;
- Les industries agro-alimentaires (26%) ;
- L'industries textiles et cuir (24%) ;
- Les industries mécaniques et métallurgiques
(15%) ;
- Les industries électriques et électroniques
(3%).
En terme de valeur ajoutée, on retrouve quasiment la
même concentration :
- Les industries chimiques et para chimiques (33%) ;
- Les industries agro-alimentaires (28%) ;
- Les industries textiles et cuir (20%) ;
- Les industries mécaniques et métallurgiques
(15%) ;
- Les industries électriques et électroniques
(4%).
Par contre, en terme d'emploi, les industries textiles et cuir
viennent en premier lieu (35%), suivies des industries chimiques et para
chimiques (26%), et les industries agro-alimentaires (24%).
En terme d'exportations, les industries textiles et cuir
viennent également en tête (45%), suivies des industries
agro-alimentaires (39%), et les industries chimiques et para chimique (10%).
II - problèmes et contraintes de
développement des PME au Maroc :
Les PME/PMI marocaines souffrent de nombreux problèmes
qui entravent leur développement. Ces problèmes sont responsables
de la modeste contribution de leur productivité dans le PIB national
(10%), notamment celles de création et de démarrage. Ces derniers
sont soit liés à l'environnement, soit de l'entrepreneur
lui-même.
1 - Problèmes liés à
l'environnement :
Dans les faits, tous les entrepreneurs nouveaux
éprouvent des difficultés à se retrouver dans toutes les
démarches officielles et pour trouver des renseignements fiables.
Ainsi les problèmes de la phase de création
subsistent pendant le démarrage, voire s'accroissent. Ces
problèmes sont d'ordre financier, technique, administratif, commercial,
humain et juridique.
1 - 1 - Problèmes juridiques et
administratifs : ces problèmes se traduisent par les
défis et les complications coûteuses entrainées par la
lenteur administrative. Ces administrations sont plutôt : les
tribunaux commerciales, les services administratifs de formalités de
création d'entreprises, les banques, la douane, les chambres de commerce
et d'industrie, les municipalités...etc.
Ces problèmes affectent particulièrement les
jeunes prometteurs dans leur décision de création d'un projet.
Leur démarrage.
Les entreprises créées rencontrent apparemment,
de graves difficultés à confirmer leur démarrage. Ces
difficultés subsistent voire s'aggravent tout le long de la
période de démarrage.
Ici on pose la question des centres
régionaux d'investissement qui doivent suivre les projets des
prometteurs dès la conception jusqu'à la réalisation,
conseil et assistance continue !!!
1 - 2- Les problèmes
financiers : les prêts bancaires et les garanties
exigées pour leur consentement constituent l'essentiel de ces
problèmes.
Les montants insuffisants des prêts, ainsi que les
garanties exigées par les banques découragent beaucoup
d'entrepreneurs potentiels.
Tous chefs d'entreprise se heurtent à la
difficulté d'obtenir un capital suffisant à des conditions
avantageuses pour démarrer une entreprise.
Le manque de capitaux et surtout l'incapacité
à financer des besoins accrus de trésorerie au cours de chaque
phase d'expansion, fait aussi obstacle au développement de
l'entrepreneuriat au Maroc
1 - 3- Les problèmes
commerciaux : Outre les problèmes causés par
l'étroitesse du marché interne et par les aléas de la
conjoncture économique nationale liés aux années
successives de sécheresse, les entrepreneurs trouvent d'autres
problèmes commerciaux lors de la création de leur entreprise
à savoir la concurrence des produits Chinois et Turcs. Certains jeunes
prometteurs ne fonds pas d'étude de marché avant la
création. La prospection des clients et l'estimation du marché se
font par l'observation et le flair du dirigeant. Leurs entreprises ne
fabriquent souvent qu'un seul produit qui n'est pas nécessairement
nouveau sur le marché intérieur.
Quand aux problèmes relatifs aux
aléas de la conjoncture, aux concurrences des produits
étrangers, les problèmes de marché et de
commercialisation, constituent l'essentiel des problèmes commerciaux des
PME marocaines.
1 -4 - Les problèmes humains et
sociaux : ceux-ci sont relatifs à l'absentéisme,
à la qualification, à l'insuffisance de rendement, et à
l'adhésion du personnel.
Ces problèmes proviennent du retard des conditions de
travail dans beaucoup d'entreprises, notamment les salaires et les avantages
sociaux.
Les salaires donnés par une grande entreprise peuvent
être deux fois supérieurs par rapport à ceux donnés
par certaines entreprises de taille petite ou moyenne, et pour le même
poste.
Il est constaté aussi que certains entrepreneurs
créent leur entreprise au Maroc grâce à une existence
d'une main-d'oeuvre bon marché. Ce qui est vulnérable !!!
Les entrepreneurs accordent une place aussi importante
à la non disponibilité de main d'oeuvre qualifiée, d'autre
accordent à l'insuffisance de rendement une place assez importante.
Par ailleurs, à coté des problèmes
sociaux, les infrastructures et les services collectifs sont chers pour
certains. Ce problème n'était pas souvent évoqué
par les dirigeants.
Pourtant, certains voient cher le prix de
l'électricité consommée dans les entreprises. Il propose
de réduire les taux de charges sur l'entreprise (eau,
électricité, téléphone...etc.), certains d'autre se
plaignent de prix cher de loyer des terrains ou bâtiments industriels.
2. problèmes liés à l'entrepreneur
et à la gestion interne des PME :
Au niveau micro économique, les petites et moyennes
entreprises marocaines souffres de nombreux problèmes à
savoir :
- Le critère managérial et comportemental des
dirigeants : les PME marocaines ont un aspect familial, ce qui implique
une difficulté au niveau de gouvernance d'entreprise ;
- Problème de gestion de ressources humaines ;
- Problème d'organisation d'entreprise : sont
plutôt dominées par une structure linéaire ;
- Problème de gestion de liquidité ;
- Manque d'un dispositif de contrôle de
gestion ;
- Manque de stratégie;
- Problème de gestion financière et de
contrôle budgétaire ;
- Problème de gestion des stocks ;
- Insuffisance de technologie d'information ;
- ...etc.
Tous ces problèmes entravent la
compétitivité des PME dans le marché.
Chapitre II : les PME au reste du monde
Afin de préciser les retombées et les impacts
positifs des PME/PMI sur les territoires, il est primordiale de zoomer
certaines expériences riches des pays étrangers ayant même
capacité que le Maroc en mettant l'accent sur l'expérience
tunisienne. Car ce pays a connu, comme le Maroc, au début des
années 80 une crise économique et sociale sans
précédent, qui s'est traduite par une chute de la croissance
économique et des exportations et une montée du chômage et
de l'exclusion sociale, non seulement de personnes mais aussi de couches
entières et de zones ou de régions à l'intérieur du
pays. Les modèles de développement économique suivis
durant les années 60 et 70, faisant de la Tunisie un pays
caractérisé par une prédominance d'une classe sociale
moyenne, ont vite connu leur limite et par conséquent, sont partis en
éclat. L'adoption d'un programme d'ajustement structurel (PAS) au milieu
des années 80 (1986) s'est imposé pour rétablir l'ensemble
des équilibres macro-économiques (tant budgétaire que
commercial et financier) et impulsé la croissance dans le pays. Les
effets positifs attendus de ce programme étaient altérés
ou inhibés par nombre de phénomènes, dont
principalement :
- L'ouverture économique sur le marché
extérieur ;
- Le désengagement de l'Etat de l'économie
nationale (privatisation, baisse des investissements publics...) ;
- L'encouragement des PME/PMI pour enrichir l'économie
nationale et développer le coté social.
Section I : Atouts des PME Tunisiennes
I - la place des PME dans l'économie
Tunisienne :
Les PME sont le premier maillon de la chaîne du
progrès économique en Tunisie. Elle représente 97% du
total du tissu économique Tunisien et joue le
rôle d'un vecteur de création de richesse et d'emplois. En 2012
les PMI dans le secteur industriel représentent environ de 92% et dans
le secteur de l'industrie manufacturière les PME emploient 20.5% de la
main d'oeuvre et 22% dans le secteur d'agriculture.
1- La contribution aux agrégats
macro-économiques :
En Tunisie, plusieurs réformes sont mises en oeuvre
pour le développement des PME nationales. Ces réformes ont pour
objectif d'augmenter la contribution de cette famille d'entreprises dans le PIB
national. Cette contribution était de l'ordre de 5% en 1987 et 5,5% en
2005. A partir de cette année, et d'après la multiplication des
efforts du gouvernement tunisien, ce taux est augmenté d'une
façon significative pour atteindre 19% en 2012 du PIB alors que
l'industrie manufacturière représente 21.4% du PIB et
l'agriculture et la pêche contribuent à concurrence de 11.9% du
PIB.
2 - La participation à l'exportation :
Les PME tunisiennes participent à raison de 80% des
exportations. En effet 90% des PME exportatrices font de la sous-traitance.
Cette dernière permet d'employer des masses importantes de main
d'oeuvre, exemple le secteur textile emploie environ 50000 personnes. Toutefois, et dans le cadre de l'ouverture du
marché tunisien en 2008, les PME Tunisiennes sont de passer de la
sous-traitance à la production des produits finis.
3 - La PME Tunisienne est un instrument de
rééquilibrage régional :
Outre les qualités intrinsèques reconnues aux
PME, leur modicité des coûts d'installation ou de transferts, leur
souplesse d'adaptation aux demandes des marchés, leur facilité de
reconversion en cas de crise, la rentabilité immédiate des
investissements, les PME ont la possibilité de s'implanter dans des
régions déshéritées et de devenir un
élément moteur pour le maintien de l'équilibre de cette
région.
L'Etat Tunisien a utilisé cette particularité
comme un moyen de décentralisation économique. Car la
concentration du capital étranger dans quelques régions
côtières (Sfax, Sousse, Monastir, Bizerte...) a accentué
les disparités sociales entre les régions et augmenté la
prise de conscience de la nécessité d'un développement
harmonieux, limitant le déficit et la cassure sociale et tenant compte
des potentialités des régions (développement d'un tourisme
saharien, d'une agriculture intensive dans les régions de
l'intérieur...).Dans ce sens, des faveurs spéciales sont
réservées à toute installation dans les zones
territoriales jugées déshéritées.
Remarque :
En effet, la Tunisie a été successivement
divisée en trois puis en cinq zones, à chacune ont
été confiés des avantages spécifiques, allant
jusqu'à l'exonération à concurrence de 90% du droit
proportionnel de la patente.
II - Les efforts effectués par le gouvernement
tunisien pour les PME :
Entre les années 2005 et 2012, nous remarquons une
augmentation significative de la contribution des PME dans le PIB national de
la Tunisie en passant de 5,5% à 19%. Cela est le fruit de grands efforts
des acteurs locaux tunisiens qui ont adopté des multitudes
réformes et ont pu tirer une définition effective des PME suite
à un communiqué du Conseil du Marché Financier (CMF),
Bulletin du CMF 2588 du Mercredi 03 Mai 2006, sont désormais
considérées comme petites et moyennes entreprises (PME),
conformément aux recommandations du Conseil Interministériel du
lundi 13 mars 2006, les entreprises dont les critères d'actifs
immobilisés nets et d'effectif n'atteignent pas les seuils suivants:
- quatre millions de dinars en ce qui concerne le montant
d'actifs immobilisés nets;
- 300 personnes en ce qui concerne l'effectif total.
Cette définition qui vient réconforter les
définitions retenues dans le cadre du FOPRODI (Fonds de Promotion et de
Décentralisation Industrielle) et de la Mise à niveau lesquelles
ne retenaient que le plafond des immobilisations à 4 millions de dinars,
s'insère dans toute une nouvelle politique volontariste en
matière de PME.
Ainsi, et dans le cadre de l'exécution du programme
présidentiel pour «la Tunisie de demain» 2004-2009, et
plus particulièrement l'objectif quantitatif qui y est fixé
(70.000 entreprises ou projets nouveaux), plusieurs mesures en faveur de la PME
ont été mises en oeuvre. Elles portent notamment sur
l'amélioration du cadre incitatif, le renforcement des institutions
d'appui, l'accès des PME au financement ainsi des programmes pour la
promotion de la création d'entreprise et l'amélioration de la
compétitivité des PME.
Après la mise en application de cette définition
plusieurs mécanismes d'appui à la PME en vu le jour.
III - Les mécanismes d'appui à la PME
La Tunisie a essayé de renforcer les bases du
développement économique par le biais des PME qui
nécessite la création des structures d'appui. Ces structures se
présentent en deux volets à savoir l'infrastructure et les
secteurs d'activités dont elles ont besoin. Cela a pour objectif la
réduction de la pauvreté tant urbaine que rurale et l'implication
de large masse de la population dans le processus de développement
économique du pays. Pour se faire, plusieurs agences et programmes
d'activités ont mis en application à savoir, Les structures
d'appui à la PME et renforcement des institutions d'appui.
1 - Les structures d'appui à la PME :
Nous pouvons regrouper les différentes actions
menées par l'Etat en faveur des PME à travers la création
d'organismes étatiques, le changement de réglementation en
vigueur et la création de fonds de solidarité gérés
par des banques ou d'autres institutions étatique. Parmi ces actions on
cite :
- Agence de Promotion de l'Industrie (API);
- Programme de Modernisation Industrielle (PMI) ;
- Centres techniques sectoriels ;
- Institut National de Normalisation et de la
Propriété Industrielle (INNORPI);
- Agence de Promotion de l'Investissement Extérieur
(APIE);
- Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA)
- Agence Foncière Industrielle (AFI)
- Banque Centrale de Tunisie (BCT)
- Chambres Mixtes de Commerce et d'Industrie
- Office National Tunisien du Tourisme (ONTT)
- Offices de développement
- Sociétés régionales d'investissement et
de développement
- Centre de Promotion des Exportations (CEPEX)
- Agence Nationale de l'Emploi et du Travail
Indépendant (ANETI)
2 - renforcement des institutions d'appui
D'autres institutions ont crée en 2005 pour appuyer
l'arsenal déjà existant et booster davantage le rythme de
création d'entreprises d'autant plus que le nombre des
diplômés de l'enseignement supérieur ne cesse d'augmenter.
On en citera les exemples qui suivent :
- Les centres d'affaires : Les centres
d'affaires d'intérêt public économique, loi n° 2005-57
du 18 juillet 2005, sont des personnes morales dotées de la
personnalité juridique et de l'autonomie financière qui ont pour
but d'offrir les services nécessaires aux promoteurs et investisseurs
pour le lancement ou le développement de leurs projets. Ils leur
permettent de :
· renseigner sur les procédures de création
d'entreprises, les avantages et incitations qui leur sont destinés, les
sites d'installation possibles et les opportunités prometteuses
d'investissement et de partenariat;
· Accompagner les promoteurs dans les différentes
phases de démarrage et de suivi de la réalisation des projets et
notamment dans la phase d'élaboration des études de
faisabilité et de la finalisation du schéma de financement;
· Mettre, le cas échéant et à titre
onéreux, à la disposition des promoteurs des bureaux
équipés de moyens de communication et leur assurer les services
de base.
Remarque :
24 centres ont été
jusque-là créés et qui ont effectivement
démarré leur activité : 8 au sein des Chambres de Commerce
et de d'Industrie (Bizerte, Nabeul, Tunis, Sousse, Sfax, Gabès, Gafsa,
Béja),4 créés fin 2006 au sein des Offices de
Développement dans les gouvernorats de Kasserine, Siliana,
Médenine et Jendouba.12 créés en 2007 (Ariana, Ben Arous,
Manouba, Zaghouan, Sidi Bouzid, le Kef, Kébili, Tataouine, Monastir,
Mahdia, Kairouan et Tozeur).
- Le Guichet Unique : permit la
réduction des délais d'accomplissement des formalités
administratives pour la déclaration des projets et pour la constitution
des sociétés. Les principales missions du Guichet Unique
sont:
· La délivrance des attestations de
dépôt de déclaration de projet d'investissement :
Projets d'investissement dans les secteurs de l'industrie et des
services ; Projets d'investissement dans le secteur d'hydrocarbure.
· Accomplissement des formalités de constitution
des entités juridiques (personnes physiques / personnes morales):
professions libérales, entreprises créées par des
étrangers ou par des tunisiens résidant à
l'étranger.
· La réalisation d'autres types de prestations en
rapport avec la création de projets.
· Assistance et information sur l'environnement de
l'investissement en Tunisie.
- Les pépinières d'entreprises:
La pépinière d'entreprises est une structure d'accueil et
d'accompagnement des créateurs devant fournir un appui sous forme de
conseils et d'expertise nécessaires à la formalisation de leurs
projets et une aide au développement de leurs entreprises leur assurant
ainsi, les meilleures chances de viabilité, de croissance et de
pérennité. Cela se matérialise par la mise à la
disposition des nouvelles entreprises de toutes les commodités
matérielles et logistiques qui leur permettent de démarrer leurs
activités dans les meilleures conditions. Les champs d'intervention des
pépinières d'entreprises sont :
· Information et Orientation : La
Pépinière d'Entreprises fournit de l'information et de la
documentation relative à la création d'entreprises en Tunisie.
Elle répond aux interrogations des porteurs de projets en matière
de création d'entreprises et les orientent dans leurs démarches
de création d'entreprises. Elle fournit des informations telles que les
prestations de la pépinière d'entreprises, les données
économiques régionales (l'environnement et conjonctures
économiques), les avantages quant à l'implantation dans la
région (monographies sectorielles, idées de projets, partenaires
potentiels...etc.), les mécanismes et structures d'appui
régionales ainsi que les formalités de la constitution juridique
de l'entreprise.....
· Formation et Encadrement :
Comporte deux volets à savoir des cycles de formation en
création d'entreprises et un encadrement personnalisé selon la
nature du projet. Le créateur peut bénéficier d'un
encadrement personnalisé sous forme de conseils (validation du projet,
étude de la préfaisabilité, marché,
équipements de production, coût de l'investissement, sources de
financement, statut juridique ...etc.
· Incubation et couvaison : La
pépinière d'entreprise met à la disposition des porteurs
de projets en incubation un réseau de compétences
multidisciplinaires initié par des experts spécialisés en
la matière à savoir le marketing, la comptabilité,
finance, l'ingénierie et l'aspect juridique. Cet accompagnement consiste
en:
ü Une présence en pépinière à
raison d'au moins deux jours par semaine d'un coach régional. Ce coach
est chargé d'accompagner les porteurs de projets dans les phases de
finalisation du plan d'affaires et de recherche de financement.
ü Une présence en pépinière d'un
expert comptable à raison d'au moins 4 demi-journées par mois.
Cet expert est chargé de conseiller et de former les porteurs de projets
dans les domaines comptables, financiers et juridiques. Une convention a
été signée à cet effet entre les
pépinières d'entreprises et l'ordre des experts comptables de la
Tunisie.
ü L'intervention d'un banquier et/ou d'un expert en
capital risque en cas de besoin. Les pépinières d'Entreprises du
Réseau National des Pépinières d'Entreprises sont
parrainées par les banques.
ü La mise à disposition des porteurs de projets de
l'expertise technique en cas de besoin (choix des équipements de
production, processus de fabrication,...). Ces expertises sont assurées
par les centres techniques sectoriels.
ü Un soutien des porteurs de projets par les entreprises
parraines ou inscrites dans le programme national de l'essaimage ; le but
étant de les assister dans la recherche d'informations ou d'un
marché potentiel.
ü La mise à disposition des porteurs de projets
des compétences et des ressources de l'université (documentation
spécialisée, laboratoires...).
· Hébergement
pour favoriser l'intégration de l'entreprise dans son
environnement économique local, régional, national et
international Cette phase se caractérise par la mise à la
disposition des créateurs de un à deux ans de moyens
logistiques, des bureaux et/ou ateliers, assistance téléphonique,
copieur et fax, d'une salle de réunion, et d'une connexion Internet Haut
Débit ...outre l'accompagnement en conseils et expertise. Une
assistance.
· Le Post-hébergement
Faire participer les entreprises sortantes des
pépinières dans les manifestations régionales, nationales
et internationales.
Remarque :
Dans la perspective de création des centres d'affaires
et de guichets uniques que la Tunisie veuille inciter les gens à la
création des PME (la facilitation des procédures). Et dans la
logique de création des pépinières d'entreprises que la
Tunisie veuille assurer l'accompagnement et le développement des PME et
de trouver une solution optimale contre le problème de foncier qui
représente un obstacle aux nouveaux créateurs.
3 - Les mécanismes de financement de la
PME :
Faisant partie des programmes sociaux, plusieurs fonds ont
été mise en oeuvre par l'Etat tunisien pour venir en aide aux
zones et aux personnes. Parmi ces fonds il y a Le Régime d'Incitation
à l'Innovation dans les Technologies de l'Information (RIITI), La Banque
de Financement des PME, La Banque Tunisienne de Solidarité (BTS) et
Les Fonds d'Amorçage.
3 - 1 - Le Régime d'Incitation à
l'Innovation dans les Technologies de l'Information (RIITI) :
Le (RIITI) apporte l'aide financière aux promoteurs
dans des projets d'innovation dans les technologies de l'information. Ce
concours financier du régime tend à aider les promoteurs à
boucler les schémas de financement.
Les bénéficiaires de ce régime sont les
personnes physiques ayant la nationalité tunisienne, titulaires
d'un diplôme universitaire, qui disposent une idée ou d'un produit
jugé innovateur dans le domaine des technologies de l'information
et s'engagent à assurer la gestion du projet à plein temps.
Les investissements éligibles sont les investissements
nouveaux dont le coût ne dépasse pas 500 mille dinars ainsi que
les investissements d'extension dont le coût global ne dépasse pas
500 mille dinars compte tenu des actifs fixes nets. Seules les activités
fixées par la liste annexée au décret n° 2003-2053 du
06 octobre 2003 sont admises au bénéfice du concours du
régime. Il s'agit :
- de la production ou du développement : de
logiciels ou contenus numériques, de systèmes et solutions
techniques à haute valeur ajoutée dans le domaine de
l'information et de la télécommunication.
- du développement de services innovants basés
essentiellement sur les technologies de l'information et de la
télécommunication ou y destinés.
L'intervention du RIITI vise à renforcer les fonds
propres du projet et elle prend l'une des deux formes suivantes la
dotation remboursable et la participation dans le capital.
· La dotation remboursable : Les
promoteurs des projets technologiques ayant renoncé à la
participation dans le capital et ayant choisi la dotation,
bénéficient sur les ressources du RIITI d'une dotation
remboursable ne dépassant pas 49 % du capital du projet avec un plafond
égal à 120.000 D. Le remboursement de cette dotation s'effectue
dans des conditions très souples à savoir une durée de 12
ans assortie d'un délai de grâce égal à cinq
années et moyennant un taux d'intérêts fixé à
3%.
· La participation dans le
capital : La participation dans le capital imputée sur les
ressources du RIITI peut atteindre jusqu'à 49 % du capital du projet
sans qu'elle dépasse le montant de 120 000 DT.
L'octroi de cette participation est conditionné par la
présentation d'un schéma de financement de l'investissement
comportant au minimum des fonds propres de 50 % du coût global, et par
des apports propres minimums en numéraire effectués par le
promoteur de 2 % du capital.
Le promoteur bénéficie par ailleurs de
l'attribution en sa faveur des dividendes générés par la
participation du RIITI dans le projet, qui constitue normalement une ressource
du régime. Toutefois, ces dividendes ne peuvent servir que pour le
rachat total ou partiel de cette participation.
Remarque:
Nous remarquons que la Tunisie a voulu développer la
technologie de l'information qui est la base de l'émergence d'un pays
dans la mondialisation. Cette initiative vise les jeunes tunisiens porteurs des
diplômes supérieurs pour objectif de lutter à la fois
contre le chômage de cette catégorie de la population et
moderniser l'économie nationale.
Les projets promus par des personnes de nationalité
tunisienne sous forme d'entreprise individuelles ou de société de
personnes justifiant des qualifications requises et s'engageant à
assumer personnellement et à plein temps la responsabilité de la
gestion de ces entreprises.
3 - 2 - La Banque de Financement des
PME :
Les objectifs assignés à ce fonds concernent la
promotion de l'emploi indépendant et l'encouragement à la
création ou l'extension des petites et moyennes entreprises dans les
secteurs de production, de services, outre que commerciales et artisanales.
Les activités éligibles du programme de la banque de financement
des PME sont tous les projets à haute valeur ajoutée, et
notamment :
- Les services liés à l'économie du
savoir,
- Les activités de services à hautes
potentialités d'exportation,
- Les entreprises liées à un programme pilote
dans le cadre du développement de l'essaimage, des énergies
renouvelables, et en collaboration avec les Fonds d'Amorçage pour les
projets innovants
- L'agriculture, au cas par cas, et éventuellement les
projets de services liés à l'agriculture.
Les bénéficiaires de ce fond
sont :
ü Les nouveaux promoteurs avec un investissement se
situant entre 80 MD et 4 MD.
ü Les entreprises projetant une extension d'un coût
qui se situe entre 80 MD et 4 MD (y compris les immobilisations nettes).
ü Les PME adjudicataires d'un marché public.
Les modalités d'intervention de cette banque est
l'octroi de crédits MLT uniquement en cofinancement conjoint avec
d'autres institutions financières et de donner des avances au profit des
PME adjudicataires d'un marché public ;
Ainsi que la participation, limitée, au capital des
entreprises à créer, ou déjà existantes et
Procuration aux PME des produits financiers ainsi que des services à
haute valeur ajoutée (coaching, conseil en matière des
marchés publics, etc.).
Remarque :
Il est aisé de remarquer que la politique suivie en
matière de développement des PME tente de remédier
l'aspect financier des PME dont il souffre la majorité de cette
catégorie d'entreprises dans le monde et encourager ces entreprise dans
l'accès au marché publique. Cette politique ne cible pas une
couche bien déterminée de ces entreprise (appartenance à
un secteur d'activité bien déterminé ni une
catégorie de gens bien précise mais elle vise la
prospérité de l'ensemble de ces entreprises et cherche de donner
une nouvelle forme à l'action de l'Etat.
3 - 3 - La Banque Tunisienne de Solidarité
(BTS) :
La BTS est autorisé à exercer sans limitations
particulières toutes les activités bancaires classiques
prévues par la loi tunisienne. Son capital est réparti entre
l'Etat (62%) et quelques entreprises publiques (38%).
Les objectifs peuvent être regroupés en
quatre à savoir le financement de petits projets au profit de
personnes ayant une qualification professionnelle, le financement des petites
activités génératrices de revenus et créatrices
d'emplois, la contribution à l'effort national dans la lutte contre les
formes de marginalisation et la contribution à la diffusion de l'esprit
d'initiative, la valeur du travail et la prise en charge de soi-même. Les
modalités d'intervention du BTS sont :
- le financement de petits projets au profit de personnes
ayant une qualification professionnelle ou scientifique, titulaire de
diplôme de formation ou de certificats d'aptitude professionnelle et ne
disposant pas de moyens financiers suffisants de financement et des garanties
exigées par le système bancaire classique. Le micro crédit
de cette banque soutient l'initiative individuelle, l'auto-emploi et la
créativité des petits promoteurs, de manière à
faciliter leur insertion dans la dynamique de développement.
- Le financement de petites activités
génératrices de revenus et créatrices d'emplois dans les
différents secteurs de l'économie (petits métiers,
artisanat, agriculture, industrie, commerce...), dans les milieux rural et
urbain et notamment dans les zones d'intervention du fonds de solidarité
nationale, contribuant ainsi, à la création de sources de revenus
dans des zone défavorisées.
- La contribution à l'effort national dans la lutte
contre les formes de marginalisation et d'exclusion susceptibles d'être
engendrées par le phénomène de la mondialisation et de la
politique de libéralisation du pays en soutenant les petites initiatives
et en favorisant l'emploi indépendant.
- La contribution à la diffusion de l'esprit
d'initiative, de la prise en charge de soi-même et de la valeur du
travail qui constituent les impératifs de tout développement
durable.
Par ailleurs, quatre grands principes directeurs guident les
interventions de la BTS :
· La proximité : contact direct avec les
populations cibles pour un encadrement et un suivi permanents. La coordination
avec les différents intervenants et les structures d'appui
régionales institutionnelles concernées par la promotion de la
petite entreprise renforce cet encadrement.
· La simplification des procédures :
facilité la constitution du dossier, limiter les formalités, ne
pas exiger de garanties hors projet...
· La rapidité du crédit :
réduction des relais d'étude et d'octroi, responsabilisation des
cellules régionales...
· L'adaptation du crédit : répondre
aux besoins réels des promoteurs ciblés, taux
d'intérêt maximum de 5%, possibilité d'accompagner par des
crédits successifs les projets qui réussissent sans attendre la
fin de remboursement.
Quand à l'obtention du crédit, elle
répond aux conditions suivantes :
ü Figurer dans la population cible de la BTS :
petits promoteurs... ;
ü Avoir une qualification professionnelle ou scientifique
attestée par un diplôme universitaire, ou un diplôme de
formation ;
ü Avoir un esprit d'initiative et une bonne
moralité,
ü Se consacrer exclusivement à la gestion du
projet ;
ü Etre âgé de 18 à 59 ans ;
ü Justifier d'un projet rentable et disposer d'un
marché.
Remarque :
La BTS accorde des crédits à court et moyen
termes destinés à financer l'acquisition du matériel et
des équipements nécessaires à l'exercice de
l'activité ou les besoins en fonds de roulement. Le délai de
remboursement du crédit ainsi que les échéances sont
déterminés en fonction de la capacité de remboursement du
promoteur. Par ailleurs, la BTS a relevé ses plafonds d'intervention au
profit des diplômés de l'Enseignement Supérieur de 50.000
à 100.000 dinars.
Nous dégageons de cette initiative que la Tunisie vise
le développement des petits métiers, les petits industries, les
petits commerçants et le secteur artisanal dans toutes les
régions du pays pour avoir un équilibre entre ces régions
et lutter contre le phénomène du diplômés
chômeurs.
3 - 4 - Les Fonds d'Amorçage :
Les fonds d'amorçage, créés par la loi
n°2005-58 du 18 juillet 2005, sont des fonds communs de placement en
valeurs mobilières ayant pour objet le renforcement des fonds propres
des projets innovants avant la phase de démarrage effectif. Ces fonds
interviennent essentiellement pour aider les promoteurs à :
- Exploiter les brevets d'invention ;
- Achever l'étude technique et économique du
projet ;
- Développer le processus technologique du produit
avant la phase de la commercialisation ;
- Achever le schéma de financement.
Remarque :
La Tunisie a essayé de renforcer les projets
technologiques innovants avant la phase de démarrage pour les faire
réussir et d'encourager les recherches et développement dans
l'industrie. Et dans ce sens nous remarquons la stratégie tunisienne
d'industrialisation du pays.
Section II : Les avantages fiscaux et financiers
au profit des PME tunisiennes :
L'exonération des petites et moyennes
entreprises (PME) qui seront créées en 2013, des impôts sur
les bénéfices pendant 3 ans, en vue d'encourager l'investissement
et de créer des emplois. Cette mesure a pour objectifs d'exonérer
les bénéfices réalisés par les activités des
PME et d'instituer un droit d'enregistrement fixe sur les contrats de
propriété, de 20 dinars. D'autres mesures prises dans la
politique constante de l'amélioration du cadre incitatif ont
porté notamment sur :
Le relèvement du plafond du FOPRODI en faveur de la PME
et des nouveaux promoteurs de 3 à 4 millions de dinars.
L'octroi aux PME et aux nouveaux promoteurs, d'une prime au
titre des investissements immatériels de 50 % du coût et d'une
prime au titre des investissements technologiques prioritaires de 50 % du
coût avec un plafond de 10.000 dinars (2005).
Ainsi, les avantages dont peuvent bénéficier, si
les conditions requises sont remplies, sont notamment les suivants:
I - Avantages communs
- Exemption fiscal au taux de 35% au profit:
· des souscripteurs ;
· des sociétés qui réinvestissent au
sein d'elles mêmes.
- Régime de faveur au titre des équipements:
- Droits de douane DD=0; TVA= 12% à l'import
- TVA = 0 (création), 12 % (extension) si acquisition
locale
II - Avantages au titre de l'Exportation
- Suspension de la TVA au titre des équipements,
matières premières, produits semi-finis ... Franchise totale en
matière de Droits de douane lors de l'importation des
équipements, matières premières et produits
semi-finis... ;
- Exonération totale des autres droits et
taxes ;
- Exemption fiscal total
- Déduction totale des bénéfices de
l'export:
· 100 % durant les 10 premières années
· 50 % au-delà
III - Avantages au titre du Développement
Régional
1 - Avantages fiscaux :
- Dégrèvement fiscal total
- Déduction des bénéfices provenant de
l'activité :
· 100 % durant les 10 premières années
· 50 % durant les 10 années suivantes
2 - Avantages Financiers :
- 15 % du coût de l'investissement, max = 450 md
- 25 % du coût de l'investissement dans les Zones de
Développement Régional Prioritaires « ZDRP »
(30 % Nouveaux Promoteurs) max = 750 md
- 50 % des dépenses d'infrastructure (75 % si ZDRP)
- Prise en charge par l'Etat des cotisations patronales au
régime de sécurité sociale :
· 100 % durant les 5 premières années
· 80 % à 20 % durant les 5 années
suivantes (si ZDRP)
IV - Avantages au titre de Nouveau Promoteur
- Prime d'investissement : 10 % du coût des
équipements avec un plafond de 100 md
- Prime au titre du terrain ou de l'immeuble : le tiers
(1/3) de la valeur avec un plafond de 30 md
- Prime d'étude et d'assistance technique : 70 %
du coût avec un plafond de 20 md
- Prime au titre des investissements immatériels :
50 % du coût
- Prime au titre des investissements technologiques
prioritaires (ITP) : 50 % avec un plafond de 100 md
V - Avantages au titre de PME
- Prime d'étude et d'assistance technique à
hauteur de 70 % du coût avec un plafond de 20 md.
- Prime au titre des investissements immatériels
à hauteur de 50 % du coût
- Prime au titre des investissements technologiques
prioritaires (ITP) à hauteur de 50 % avec un plafond de 100 md
VI - Avantages au titre du Programme de Mise à
niveau
1 - Au titre de mise à niveau :
- Etude de mise à niveau : 70 % avec un plafond de
30 md
- Les investissements immatériels : 70 %
- Les investissements matériels :
· 20 % de la part de l'investissement financé par
des fonds propres
· 10 % de l'investissement financé par des
crédits (ou autres).
2 - Au titre des Investissements Technologiques
Prioritaires (ITP)
- Les investissements matériels : 50 % du
coût avec un plafond de 100 md et renouvelable tous les cinq ans.
- Les investissements immatériels : 70 % du
coût avec un plafond de 70 md et renouvelable tous les cinq ans.
VII - Avantages additionnels
Les investissements dans les activités prometteuses et
qui revêtent un intérêt particulier pour l'économie
peuvent ouvrir droit après avis de la Commission Supérieure des
Investissements (CSI) à :
- Exonération de l'impôt sur les
bénéfices : 5 ans max
- Participation de l'Etat aux dépenses de
l'infrastructure
- Prime d'investissement : 5 à 20 %
- Régime de faveur au titre des équipements
- Terrain au dinar symbolique
- Avantages accordés au cas par cas (décret)
En guise de conclusion on pourra constater que le
développement de PME en Tunisie cherche à renforcer
l'économie nationale et non seulement à maintenir le niveau de
vie des couches moyennes, qui constituent 70%de la population du pays, mais
aussi à améliorer les conditions de vie de l'ensemble des
régions et des larges masses de la population dans le pays. Les
résultats d'un tel changement restent fonction du mode d'application ou
de fonctionnement, de la capacité à motiver les gens et la marge
de liberté vise-à-vie des structures officielles.
Chapitre III : le rapprochement Maroc /
Tunisie :
L'intérêt de ce rapprochement est de
dégager les écarts entre l'expérience marocaine et celle
de la Tunisie sur divers plans :
Section 1 : Sur le plan de contribution des PME
dans l'économie
Nous avons déjà signalé que les PME
marocaines représentent plus de 95% du tissu économique du Maroc
et ne participent qu'à raison de 10% dans la valeur ajoutée. Cela
reflète les échecs des stratégies adoptées par les
acteurs de développement ainsi que le manque de la synergie entre ces
derniers.
En juillet 2002, de par la loi n°53-00 formant Charte de
la PME, les PME se distinguent des Grandes Entreprises par des actions
spécifiques. La création des agences nationale, notamment
l'ANPME, permettent d'assurer l'accompagnement des petites structures et
d'améliorer leur contribution dans la création des richesses et
des emplois. La mise en place des programmes de soutien des PME tel que le
programme de mise à niveau, programmes d'accompagnement, le programme
d'émergence..., permettent d'améliorer la performance de ces
dernières dans le temps et dans l'espace.
Or, cela reste purement théorique. Ce regain
d'intérêt pour les PME par les acteurs publics et privés
(notamment les banques, la CGEM et les associations) est marqué par
l'absence d'une réflexion académique pour analyser et
étudier les principales problématiques économiques,
financières, stratégiques et entrepreneuriales.
On note que, jusqu'à aujourd'hui ils n'ont pas pu
sortir avec une définition claire et normalisé d'une PME qui est
la base de départ d'une stratégie sérieuse qui
amène cette famille d'entreprise vers la performance.
Par contre, en Tunisie, l'innovation dans les PME, L'esprit
entrepreneurial des dirigeants et leur profil, la création de la valeur
étaient les mots clés des acteurs de développement local
pour développer cette famille d'entreprise.
On note que les PME tunisiennes ont signalé une
participation de 19% dans le PIB en 2012 contre 5,5% en 2005 date de
début de la réforme. D'où la tendance de
l'industrialisation des entreprises. Cette tendance est jugée
d'après les avantages fiscaux et financiers accordés aux PME qui
investissent dans le domaine de l'industrie et de la technologie de pointe en
l'occurrence le prime d'étude et d'assistance technique à
hauteur de 70 % du coût avec un plafond de 20 md, prime au titre des
investissements immatériels à hauteur de 50 % du coût,
prime au titre des investissements technologiques prioritaires (ITP) à
hauteur de 50 % avec un plafond de 100 md, la prise en charge par l'Etat des
cotisations patronales au régime de sécurité
sociale (100 % durant les 5 premières années 80 % à
20 % durant les 5 années suivantes )...etc.
On remarque, jusqu'à aujourd'hui, que les PME
marocaines aient dominées par le secteur service qui compte 888000
emplois (hors informel). Ce choix d'investissement initie par les dirigeants
marocains entrave l'émergence des PME dans l'économie nationale.
Section 2 : Sur le plan de l'équilibre
régional
Au Maroc, aucune politique régionale et
d'aménagement du territoire n'a pu arracher ou au moins minimiser les
disparités socio-économiques. La répartition
régionale des créations des PME immatriculées au registre
du commerce confirme la concentration des sociétés commerciales
dans la région du grand Casablanca qui représente 33% de
l'ensemble des immatriculations et au centre.
Au Maroc, la logique du Maroc utile et Maroc inutile
concrétisée par le déséquilibre entre les
régions en termes de ressources et d'emplois, le développement de
l'économie de rente et l'échec de l'Etat dans le sens de
développement de l'esprit d'investissement dans le domaine de production
sont les facteurs responsables du déséquilibre économique
entre les régions et les variables qui entravent les PME de jouer le
rôle de compensation des écarts économiques et sociaux
entre les régions.
En Tunisie et abstraction faite des rabattements fiscaux des
exonérations accordées aux PME en générale, des
faveurs spéciales sont réservées à toute
installation dans les zones territoriales jugées
déshéritées.
Pour le maintien de l'équilibre économique entre
les régions le gouvernement tunisien a aussi utilisé la
particularité unique des PME pour encourager l'implantation de ces
dernières dans des régions déshéritées.
En effet, la Tunisie a été successivement
divisée en trois puis en cinq zones, à chacune ont
été confiés des avantages spécifiques, allant
jusqu'à l'exonération à concurrence de 90% du droit
proportionnel de la patente.
Section 3 : Sur le plan d'absorption du
chômage
Malgré leurs nombre existant sur le territoire, le
problème de financement et la difficulté d'accès au
marché public sont les principales contraintes qui empêchent les
PME d'absorber un nombre important du chômage.
Même si le gouvernement de BENKIRANE a
réservé 40% des appels d'offres du marché public aux PME,
les mécanismes de financement et les incitations fiscales
accordés à ces dernières restent des barrières en
fer pour l'accès de cette famille d'entreprise à ce
marché.
En effet, le financement des PME marocaines est très
marginal en raison de l'étroitesse et des conditions exigées par
les banques. C'est pourquoi ces PME recourent d'une manière quasi
exclusive à l'autofinancement pour confronter leurs besoins de
financement, ce qui leurs posent beaucoup de difficultés qui entravent
d'une part leur croissance et d'autre part leur capacité d'absorption du
chômage.
Cette particularité des PME marocaines est subite et
non choisi faute d'alternatives. Il s'agit là d'un problème
d'asymétrie de l'information et de la conception de facteur risque entre
le banquier et l'entrepreneur. Il faut que ces deux acteurs, indissociables
économiquement, puissent établir un langage commun afin qu'il y
ait un lien entre les demandeurs des biens et les apporteurs d'argent.
La problématique de financement de la PME au Maroc est
aussi liée:
- Au manque de transparence des entreprises et de
professionnalisme dans la présentation des dossiers de crédit.
- A la réticence des banques à octroyer des
prêts aux PME,
- A la sous-exploitation des différentes sources de
financement
Ces analyses et diagnostics résultent à ce que
la problématique de financement constitue souvent un point de
désaccord entre la banque et la PME :
Au niveau des banques : faiblesses au niveau
de gouvernance, la capitalisation, la transparence financière et la
viabilité des projets.
Au niveau des PME : les conditions
d'accès aux crédits (taux d'intérêts, garantie,
etc.)
En outre, le facteur institutionnel, notamment la
complexité des règles comparées aux moyens des PME
marocaines, constitue aussi une importante barrière d'accès des
PME au marché public.
Même si les efforts du gouvernement marocain au profit
des PME, la corruption, le manque de transparence et le retard du paiement
sont des variables responsables de la faiblesse de ces entreprises.
En Tunisie, l'objectif de création de la banque de
financement des PME est d'accorder des avances financières au profit
des PME adjudicataires d'un marché public. Le capital de cette banque
est constitué dans une première étape par des fonds
publics, puis il sera ouvert aux institutions financières
privées.
On note que chaque retard de remboursement des dettes à
la banque des PME est justifié par le retard de règlement des
factures par l'Etat. Cela protège les PME contre chaque déficit
budgétaire.
Les principaux objectifs de la banque des PME sont la
mobilisation des crédits nécessaires à la dynamisation de
l'investissement, l'amélioration des taux d'encadrement, l'impulsion de
l'initiative privée et l'investissement dans les créneaux ne
disposant pas de mécanismes incitatifs.
En effet, les efforts tunisiens dans le financement des PME
sont justifiées par :
- L'augmentation de leur contribution dans le P IB national
en passant de 5,5 en 2005 à19% en 2012 (presque le double de la
contribution des PME marocaines dans le PIB national (10%)) ;
- L'absorption d'une grande masse du chômage (les PME
tunisiennes sont devenues le premier maillon de la chaine économique
nationale).
Pour conclure cette partie, on signale que malgré les
écarts dégagés entre le Maroc et la Tunisie,
l'expérience tunisienne reste très modeste et très
limité par rapport à d'autres pays envoie de
développement en l'occurrence la Turquie, le brésil, l'Inde,
l'Afrique du sud ...etc.
Mais après le printemps arabe, le nouveau gouvernement
tunisien a tenu compte de cette insuffisance nationale pour le
développement des PME. Cette insuffisance était signalée
en 2012 par Le directeur de L'organisation arabe pour le développement
industriel et des mines (OADIM), Mohamed Ben Youssef, dans son
participation à la 6ème rencontre arabe des petites et moyennes
industries (PMI) à Gammarth (Banlieue Nord de Tunis), a pour sa part,
souligné que « malgré l'accroissement des
institutions de micro crédit, la participation de ces dernières
au financement des PME reste très limitée dans les pays arabes.
Cette contribution est estimée à 8,3% du total des
opérations de crédit contre 26,8% dans les pays de l'organisation
de coopération et de développement économique
(OCDE) ».
Le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jébali,
avait justifié cette intervention dans la même rencontre :
- Sur le plan national, il a relevé
qu'en Tunisie, les efforts sont actuellement axés sur l'instauration
d'un cadre qui permettra aux PME, qui représentent 92% du tissu
industriel, de jouer pleinement leur rôle de créatrices de
richesses et d'emplois. Il s'agit, au juste, de renforcer la bonne gouvernance
au sein des PME, de garantir un climat d'affaires plus transparent, d'orienter
"équitablement" l'investissement public et privé vers les
régions intérieures et d'assurer aux diplômés du
supérieur des opportunités d'emploi.
- Sur le plan international, Mr.
Jébali a fait remarquer que son gouvernement s'emploie à
élargir le réseau de ses partenaires économiques. Il a
rappelé, à ce sujet, que les entreprises arabes ou à
participation arabe opérant en Tunisie ne dépassent pas 104
entreprises, soit uniquement 2% du tissu industriel tunisien.
Remarque :
Si nous avons pris le cas de la Turquie au lieu de la Tunisie,
l'écart entre les deux pays (le Maroc et la Turquie) sera plus grand et
les deux pays deviennent incomparables.
Les petites et moyennes entreprises (PME) constituent
l'épine dorsale de l'économie turque. La promotion de leur
développement est un facteur indispensable pour favoriser
l'entrepreneuriat, la concurrence, l'innovation et la croissance dans le
pays.
Les PME en Turquie représentent 99 % des
entreprises et 80 % des emplois, et assurent d'après les
estimations jusqu'à 57 % de la valeur ajoutée totale dans
l'économie. Le développement du financement à moyen terme
contribue largement aux performances des PME en termes de chiffres d'affaires,
d'investissement et de création d'emplois.
À travers le programme de financement
élaboré par la politique économique nationale en entre
2007et 2010, les entreprises ont bénéficié d'un coût
du capital compétitif, ce qui leur a permis d'accroître leurs
débouchés commerciaux à long terme, et surtout de sortir
de la crise. Les PME qui ont utilisé des fonds provenant du projet de
financement appartiennent pour la plupart aux secteurs du textile, du tourisme,
de l'énergie et de la production de caoutchouc et de plastique.
La couverture géographique des PME s'étend
à la plupart des régions de la Turquie, et surtout aux zones mal
desservies de l'Est et du Centre.
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Source : babnet.net
En fin, il est intéressant d'observer comment
fonctionne la commande publique dans d'autres pays du monde afin de pouvoir
s'appuyer sur leurs expériences :
D'abord nous analyserons le cas de l'Argentine et de
l'Afrique du Sud en matière de rationalisation des marchés
publics. Puis, nous tirons les enseignements des expériences de
l'utilisation de la dématérialisation aux États-Unis. En
suite, nous observerons les services de conseils et d'assistance
imaginés par les Indiens. En fin, nous nous pencherons sur un exemple de
coopération entre entreprises au Brésil, sur les
références assouplies aux États-Unis et l'aide
financière proposée en Inde. L'ensemble de ces
observations est tiré de l'ouvrage « Améliorer
l'accès des PME aux marchés publics : l'expérience
des pays sélectionnés ».
- Rationnaliser les marchés
publics:
L'Argentine et l'Afrique du Sud ont mis en place des mesures
intéressantes concernant la rationalisation des marchés
publics. En Argentine, en 1996, dans la ville de Buenos Aires le montant des
marchés publics est de un milliard de dollars américains. Les
élus de la ville se sont rendus compte que l'ensemble des marchés
conclus était en moyenne 30% plus élevé que les prix du
marché. Ils ont décidé de mettre en place des mesures
drastiques pour remédier à cette dérive. Ces mesures
étaient :
- La suppression des marchés fermés. Ces
marchés étant réservés à quelques
entreprises.
- Lancement d'une campagne de communication auprès des
entreprises visant à accroître le nombre de fournisseurs qui
s'intéressent aux appels d'offres de la municipalité.
- Les acheteurs doivent vérifier que les offres des
candidats sont alignées sur les prix du
marché. Après la mise en place de ces mesures, la ville
a économisé 200 millions en un an.
Cette expérience nous montre qu'en communiquant
auprès des entreprises et en ne limitant pas l'accès
d'entreprises (souvent les moins influentes, comme les PME), les
dépenses publiques sont mieux contrôlées. Plus
d'intervenants signifie plus de concurrence. Ainsi les PME et les
administrations ressortent gagnantes de cette mesure.
- Harmoniser les formulaires:
Du côté de l'Afrique du Sud, un livre vert incite
les pouvoirs publics à utiliser les documents contractuels (les
documents équivalents au DCE français) standard et de cesser les
conditions contractuelles spécifiques qui ne sont pas justifiées
pour certains appels d'offres. Le but de cette standardisation est bien
évidement d'harmoniser l'ensemble des procédures. Les documents
contractuels sont plus conviviaux et permettent d'être plus facilement
compris par les entreprises. Ils ne comportent plus d'exigences ou de
conditions trop onéreuses pour les PME. Ces documents sont
diffusés en plus grand nombre et permettent d'atteindre plus de
fournisseurs.
- Un échec dans la
dématérialisation:
Les États-Unis ont vécu une expérience
malheureuse dans leur désir de dématérialiser les
procédures. La France doit tirer les conclusions de cet échec
pour en éviter un semblable. En 1993, un portail Internet est
crée : FACNET. Cette interface créée dans le but
d'économiser un demi-milliard de dollars est un échec. Le
système a échoué car il ne prenait en compte que les
marchés publics d'un montant compris entre 2 500 $ et 100 000 $,
alors que 75% des marchés publics sont inférieurs à 2 500
$. De plus, ce revers s'explique par l'obligation pour les PME d'investir dans
des logiciels et matériels compatibles coûteux. La leçon
à tirer de cette expérience est de prendre conscience que les
PME, bien que très bien équipées, peuvent être
confrontées au problème d'installation de la signature et des
certificats électroniques. Il serait dommage de voir cette initiative
échouée à cause d'un système que les PME ne
maîtrisent pas.
- Accompagner les PME :
Au niveau du conseil et d'assistance, ce sont l'Afrique du Sud
et l'Inde qui brillent par leurs initiatives. L'Afrique du Sud a crée
des centres conseils dans chaque région qui viennent accompagner les PME
durant toute la procédure de réponse à un appel d'offres.
L'existence de ces centres est connue par les entrepreneurs pouvant s'y
référer en cas de problème. De même en
Inde, la société nationale des petites entreprises (NSIC),
fournit de l'information, de la formation et effectue de l'assistance technique
auprès des PME répondant aux marchés publics. De
plus, les petites industries membres de la NSCI sont traitées comme des
fournisseurs classiques : il n'y a pas de différence faite avec les
grandes entreprises. Cependant, ces petites industries, à la
différence des plus grandes, bénéficient d'une bonne
information concernant les appels d'offres. Les plans et les cahiers des
charges leur sont fournis gratuitement bien qu'ils soient payants pour les
grandes entreprises. Les centres d'informations existants en Inde et en
Afrique du sud n'ont, à ce jour, pas d'équivalent dans notre
pays. Il est essentiel de mettre en place de telles structures et d'informer
les PME de leur existence.
- Les coopératives brésiliennes
:
Au Brésil, une expérience très
intéressante a eu lieu concernant le rapprochement d'entreprises. On
pourrait comparer cela au groupement d'entreprises. Il s'agit d'une
coopérative de PME qui se constitue pour répondre à un
appel d'offres. Par ce système, l'État brésilien a pu
profiter d'une meilleure prestation technique pour un coût moins
élevé. Le fait de grouper de la sorte les PME crée un
dynamisme entre elles. Elles se sentent obligées de proposer une
prestation de qualité pour ne pas dévaloriser les PME sur le
produit final. La prestation est souvent meilleure que celle
réalisée par une seule grande entreprise. Il est certain
que ce système est difficilement exportable dans d'autres pays, du fait
des différences de mentalités et d'habitudes. Pourtant, il nous
montre l'importance de favoriser la collaboration entre les PME qui effectuent
des taches précises pour répondre à un appel d'offres.
- Aider financièrement les entreprises
:
Les États-Unis et l'Inde se démarquent par leur
implication en matière de cautionnement et de garanties. Aux
États-Unis, la garantie qu'obtiennent les entreprises auprès de
leurs banques est basée sur les compétences que le banquier
perçoit de l'entrepreneur, et non uniquement sur une sûreté
réelle. Cela favoriserait indéniablement les PME ayant
la capacité de répondre aux marchés publics mais ne
possédant pas toujours les garanties matérielles. En
Inde, le pays permet aux PME de payer les conditions de participations lors du
dépôt de candidature d'une offre et elles ne sont pas tenues des
cautions de bonnes fins lorsqu'elles sont retenues. Cela atténue le
besoin en fond de roulement et de ce fait, favorise la trésorerie de
l'entreprise.
Partie II :
Le rôle confié aux acteurs marocains
pour le développement des PME
Aujourd'hui, dans un contexte de compétitivité
internationale accrue et de remise en question des modes d'intervention de
l'Etat, plusieurs voix affirment la nécessité de redonner
l'initiative à la société, en s'appuyant sur le rôle
des acteurs locaux et les capacités d'une gestion
décentralisée enracinée dans la vie locale. Cette option
requiert une synergie pluridimensionnelle de complémentarité
fonctionnelle entre ces différents acteurs-partenaires. Ce qui
était géré par l'Etat, les administrateurs et les
technocrates, doit revenir à l'initiative des collectivités
locales et des citoyens. Face au double effet :
- D'une décentralisation politique donnant les pouvoirs
accrus aux corps élus de l'espace représentatif professionnel,
régional, provincial, préfectoral ou communal ;
- D'une dotation en ressources humaines d'accompagnement des
besoins de libéralisation et de compétition
territorialisée, ancré dans une économie de plus en plus
mondialisée.
D'où l'émergence de l'Etat subsidiaire
laissant jouer les acteurs du terrain.
Le Maroc s'est engagé dans de nombreux
changements : politiques, sociaux, économiques..., tous ont un
impact sur la relation que l'Etat entretient avec son territoire, ou
plutôt de nos jours avec ses territoires.
La décentralisation, l'émergence d'une
société civile, l'ouverture à des influences
extérieures et la privatisation partielle de l'Etat réorientent
les politiques publiques, désormais coproduites entre l'Etat et ses
partenaires. Aussi affaibli qu'il puisse apparaître dans cette nouvelle
pratique politique, l'Etat central marocain conserve une réelle
autorité en réinventant les moyens de sa puissance.
Dans cette partie nous allons essayer d'analyser les efforts
déployés par les acteurs locaux marocains à savoir l'Etat,
le corps élus et la société civile au profit des PME comme
outil de développement régional tout en essayant de
dégager les écarts qui abrogent l'épanouissement de ces
dernières.
Chapitre I : le rôle de l'Etat :
Seul l'Etat possède la capacité d'émettre
des réglementations territoriales ou de définir les normes
territoriales. C'est pourquoi l'Etat s'est perçu comme un agent majeur
et un acteur du développement spatial n'est pas comme les autres.
Au Maroc l'Etat conserve un rôle important dans
la définition des politiques régionales à travers les
inspections régionales et le Wali.
Le Wali représente une personne pivot, seule
habilitée à mobiliser les autres acteurs, et notamment dans la
composition de leur comité de pilotage. La bonne
représentativité des pouvoirs locaux peut donc s'en trouver
altérée. De même, les pouvoirs locaux autres que le Wali,
le Conseil Régional n'ont qu'un pouvoir consultatif. Le comité de
suivi qui peut rejeter l'étude à tout moment est
entièrement composé de représentants directs de l'Etat,
à l'exception du Conseil Régional dont l'autonomie est parfois
relative.
La promulgation des lois et règlements, la
création des centres et des agences de développement,
l'aménagement du territoire la prise des décisions fiscales et
l'animation de la synergie entre les acteurs, sont les principales
tâches confiées à l'Etat pour la création d'une
dynamique économique régionale.
Ces tâches se regroupent dans quatre volets :
- La promulgation des chartes pour protéger les
PME contre la concurrence;
- La création des agences pour la mise en application de
ces chartes ;
- L'aménagement du territoire qualifier les
territoires et les rendre adéquat pour la dynamique des
entreprises;
- La formation des citoyens pour les encourager à la
création des PME et arroser les territoires par des mains d'oeuvres
qualifiées.
Quelles sont les efforts pris par l'Etat marocain
en termes de développement des PME ?
I - La promulgation des chartes :
1 - La charte des investissements
Cette charte se différencie des codes d'investissement
par son aspect global. Elle généralise ses avantages à
tous les secteurs d'activité économique hormis l'agriculture qui
a ses propres lois et avantages. Ces avantages deviennent automatiques et ne
sont subordonnés qu'au simple acte d'investir sans aucun besoin de visa
de conformité.
Les objectifs visés sont :
- La réduction de la charge fiscale
afférente aux opérations d'acquisition du matériel,
outillages, biens d'équipement et terrains nécessaires à
la réalisation de l'investissement ;
- L'octroi d'un régime fiscal
préférentiel en faveur du développement régional
;
- Le renforcement des garanties accordées aux
investisseurs en aménageant des voies de recours en matière de
fiscalité nationale et locale-
- La promotion des places financière off-shore, des
zones franches d'exportation et du régime de l'entrepôt industriel
franc ;
- Une meilleure répartition de la charge fiscale et
un bonne application des règles de la libre concurrence notamment par
la révision du champs d'application des exonérations fiscales
accordées.
Ces mesures visent aussi :
- L'encouragement des exportations ;
- La promotion de l'emploi ;
- La réduction du coût de la production ;
- La réduction du coût de l'investissement ;
- La rationalisation de la consommation de l'énergie et
de l'eau ;
- La protection de l'environnement.
Pour favoriser d'avantage les PME et les protéger
contre la concurrence, l'Etat a promulgué une charte spécialement
réservée pour eux :
2 - La charte des PME :
La loi formant charte de la PME 5300 constitue le cadre de
référence de l'action que compte mener l'État en
partenariat avec les acteurs privés.
Dans ce cadre l'Etat :
- Engage en faveur des PME des réformes visant
l'allègement et la simplification des règles juridiques et des
procédures administratives notamment dans les domaines commercial,
fiscal, comptable, de la législation des sociétés, des
relations du travail et en matière de sécurité sociale
ainsi que dans le domaine des marchés publics.
- Veille à favoriser l'accès des PME aux
marchés publics : appuie les efforts des PME en vue de participer
plus activement à la commande publique et veillera à
réduire les délais de paiement des PME attributaires de commandes
publiques.
- S'engage à favoriser la mise en place d'un cadre
institutionnel de promotion des PME basé sur des structures et des
mécanismes de concertation, de dialogue et de partenariat avec les
opérateurs et les institutions représentatives des PME. Il
encouragera leur participation, à côté des instances
publiques à l'échelon local, provincial, régional et
national dans la mise en oeuvre des mesures d'aide et de soutien qui seront
prises dans différents domaines intéressant la PME.
Pour la mise en application de ces chartes et sur la base des
principes de la concertation, de la participation et de la transparence, l'Etat
a crée l'agence nationale pour la promotion de la PME.
Cette politique ainsi que son efficacité exigent une
coordination en relation avec toutes les parties concernées.
II - L'agence nationale pour la promotion de la PME
(ANPME)
L'ANPME est un instrument opérationnel des pouvoirs
publics en matière de développement des PME.
Elle est instituée sous la forme d'un
établissement public doté d'une structure légère.
La tâche principale de cette agence est de veiller
à la mise en application de la charte des PME par :
- L'accompagnement des PME dans leur processus de
modernisation et d'amélioration de leur compétitive ;
- La dynamisation et coordination des actions des PME par
l'instauration d'un réseau des institutions publiques et privés
de promotion existants;
- L'établissement d'un cadre juridique plus
adéquat pour les associations de soutien des PME, lesquelles pourront
bénéficier du statut d'association reconnues d'utilité
publique.
- L'élaboration des programmes d'appuis aux PME
à travers des relais régionaux.
1 - Les programmes d'appuis aux PME :
IMTIAZ et MOUSSANADA sont les programmes majeurs d'appui aux
PME déployés dans le cadre du Pacte National pour l'Emergence
Industrielle et mis en oeuvre par l'ANPME. Ces programmes visent à
accompagner les PME dans la concrétisation de leurs projets de
développement et à renforcer leur compétitivité.
Le programme MOUSSANADA est destiné aux entreprises en
phase de modernisation. Il vise l'amélioration de leur
productivité et le renforcement de leur compétitivité.
L'offre MOUSSANADA est constituée de plusieurs packs de services
couvrant tous les besoins des entreprises. Ce programme prend en charge 60%
à 80% des coûts de prestations de services pouvant atteindre 1
million de DH notamment dans le cadre de plans de progrès.
Le programme IMTIAZ , il est destiné aux PME à
fort potentiel de croissance et permet aux entreprises disposant de projets de
développement ambitieux de bénéficier d'une aide de l'Etat
sous forme de prime accordée par l'ANPME à hauteur de 20% du
montant global de l'investissement dans la limite de 5 MDH.
2 - Relais régionaux
Pour accélérer l'adhésion des PME aux
différents mécanismes de modernisation promus par l'ANPME et
optimiser l'intervention de l'Agence dans le processus d'accompagnement des
PME, l'Etat a mis en place un relai régional. Ce relai a pour
missions :
- De relayer l'action de l'Agence en matière de
communication et de promotion régionale;
- De faire émerger les besoins des PME en
matière de conseil et d'accompagnement ;
- D'assurer le suivi de la mise en oeuvre des actions de
conseil et d'accompagnement au profit des PME.
En décembre 2005 et grâce à un appui
financier de l'Union Européenne, ce relai a été
renforcé par le réseau des intervenants régionaux de
l'ANPME (RIMANE). Dans Ce cadre, un partenariat entre l'ANPME et le
Ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies
(MICNT) a vue le jour.
Ce réseau assure la présence effective de
l'ANPME sur l'ensemble du Royaume.
Remarque :
Le RIMANE est constitué d'intervenants relevant des
délégations provinciales du commerce et d'industrie (DPCI). Il
est réparti en fonction de la densité industrielle
régionale et la dynamique que connaît le processus de la
modernisation compétitive des entreprises dans chaque région.
En fin, si le rôle majeur de l'ANPME réside dans
la dynamisation des PME déjà existantes sur le territoire, elle
ignore alors les problèmes qui gênent ces dernières dans
la phase de création et qui permettent leur décès à
la naissance.
C'est pourquoi l'Etat a essayé de remédier ces
problèmes par la création des centres régionaux
d'investissement (CRI).
III - Les centres régionaux d'investissement
(CRI)
Les pouvoirs publics ont oeuvré à
améliorer l'attractivité du Royaume à travers des mesures
d'ordre économique, institutionnel, législatif et
réglementaire qui ont été concrétisé.
Dans cette perspective, ont été crées
seize centres régionaux d'investissements conformément à
la lettre royale adressée au premier ministre Abderrahmane Yousfi le
9janvier 2002 instituant la gestion de l'investissement concentrée au
Maroc et fixant les modalités de fonctionnement de ceux-ci.
1 - Missions des centres régionaux
d'investissement
Le CRI a pour mission d'être l'interlocuteur unique des
créateurs d'entreprises et les investisseurs nationaux ou
étrangers. Il est l'interface entre le porteur de projet et les autres
administrations afin de faciliter les démarches administratives
liées à l'acte d'investir.
Il assure la gestion décentralisée de
l'investissement sous tutelle des WALIS de régions.
En vue d'aider à valoriser les potentialités des
régions où ils opèrent, la mission de CRI ne se limite pas
au guichet unique mais elle englobe d'autres missions plus larges telle que la
mise à la disposition des operateurs économiques des
donnés et informations à caractère économique.
2 - Organes de gestion de CRI:
Le CRI est sous l'autorité du WALI qui constitue
l'administration territoriale. Il est géré par un haut
fonctionnaire nommé par le roi doté du statut de directeur
d'administration centrale lequel dirigera une commission régionale
composée de délégués régionaux des
administrations concernées par l'investissement et des autorités
locales compétentes.
3 - Structures des centres régionaux
d'investissement
Le gouvernement a institué, sous la présidence
du premier ministre, une commission interministérielle dont l'objectif
est :
- de mettre en oeuvre toute mesure pouvant améliorer et
promouvoir l'environnement des investissements au Maroc ;
- de statuer sur les questions pouvant entraver la
réalisation des projets d'investissements ;
- de simplifier les procédures pouvant entraver la
réalisation des projets d'investissement ;
- de simplifier les procédures pouvant bloquer la
réalisation projets d'investissement dont le cout dépasse 200
millions de dirhams (procédure exceptionnelle).
· Au niveau national : Une
commission interministérielle des investissements est chargée
principalement de :
- Statuer sur les problèmes qui bloquent la
réalisation de tout projet d'investissement ;
- Agréer les contrats particuliers objet de l'article
17 de la loi cadre 18-95 formant charte des investissements ainsi que toute
autre convention liant l'Etat à des investisseurs et suivre
l'exécution des projets d'investissements correspondants ;
- S'informer sur l'état général des
investissements et mettre en oeuvre toute mesure à même
d'améliorer l'environnement des investissements.
· Au niveau régional : Le CRI
est un Guichet d'aide à la création d'entreprises et aux
investisseurs :
Ø le CRI est un guichet d'aide à la
création d'entreprises :
Ce guichet est l'interlocuteur unique de toute personne
désireuse de créer une entreprise. Sa mission est de :
- Mettre à la disposition des investisseurs un
formulaire unique dans lequel figurent tous les renseignements
(législatifs ou réglementaires) pour la création de
l'entreprise.
- Accomplir les démarches pour recueillir auprès
des administrations compétentes les documents ou attestations
nécessaires à la création d'une société.
Ø le CRI est un guichet d'aide aux
investisseurs :
Pour encourager l'investissement, ce guichet a pour mission
de :
- Procurer aux investisseurs toutes les informations utiles
pour l'investissement régional ;
· Si l'investissement projeté est inférieur
à 200 millions de dirhams, le CRI doit étudier toutes les
demandes d'autorisations administratives ou préparer tous les actes
administratifs nécessaires à la réalisation des projets
d'investissement dans les secteurs industriel, agro-industriel, minier,
touristique, artisanal et d'habitat
· Si l'investissement est égal ou supérieur
à 200 millions de dirhams, le CRI doit étudier les projets de
contrats ou de conventions à conclure avec l'Etat et les transmettre
à l'autorité gouvernementale compétente pour approbation
et signature par les parties contractantes ;
- Proposer des solutions amiables aux différends entre
les investisseurs et les administrations.
Ce schéma résume l'organigramme des centres
régionaux d'investissements :
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Source : centre régional d'investissement
En fin, pour remplir le besoin en main d'oeuvre qualifie et
instaurer la culture d'entreprendre chez les citoyens, l'Etat a
procédé à la création de l'office de la formation
professionnelle et la promotion du travail (OFPPT). Cela à pour but de
faire réussir les réformes précitées.
IV - L'office de la formation professionnelle et la
promotion du travail (OFPPT) :
Deux principales missions confiées à l'OFPPT qui
sont :
- La mission de formation professionnelle qualifiée et
la mission d'accompagnement des jeunes à la création des PME:
1. mission de formation professionnelle
qualifiée :
L'OFPPT constitue l'un des acteurs principaux avec l'ANPME.
C'est un organisme public dont la principale vocation est de former des jeunes
gens sur le plan théorique et surtout sur le plan pratique afin de les
rendre immédiatement opérationnels sur le marché du
travail.
Son champ d'action est vaste puisqu'il va de la formation de
l'ouvrier spécialisé jusqu' au technicien supérieur. Ce
champ s'est encore élargi à la formation du niveau
d'ingénieur d'Etat dans le domaine du textile.
Depuis 1984, une profonde réforme a
été mise en oeuvre. Elle consiste en une modernisation des
structures, un financement de nouvelles filières, une formation et un
recrutement d'encadreurs de grande qualité.
C'est ainsi que la formation professionnelle a connu un
développement important tant sur le plan quantitatif que sur le plan
qualitatif au point qu'elle est devenue de plus en plus prisée par les
jeunes.
En effet les effectifs des élèves dans les
différentes formations et le nombre des filières
proposées augmentent régulièrement ainsi que le nombre
des établissements de l'OFPPT dont la présence est
actuellement généralisée à tout le territoire
nationale.
En effet l'OFPPT a créé en 1996, en
collaboration avec l'AMITH (association marocaine de l'industrie du textile
et de l'habillement ) , l'ESITH ( Ecole supérieure des
ingénieurs textiles et de l'habillement) qui a pour mission la
formation des ingénieurs d'Etat et des techniciens
spécialisés .
Pour assurer une adéquation formation- insertion, des
cellules pour la promotion de l'emploi ont été
créées dans un premier temps pour faciliter cette insertion
dans le monde du travail.
Dans cet ordre d'idée, l'OFPPT assure des
formations complémentaires susceptibles de leur permettre de rendre
adéquate leur formation au marché du travail.
Remarque :
Il faut également noter le rôle non
négligeable de cet organisme pour la formation continue des adultes
grâce à des programmes adaptés à leurs besoins et
à leurs horaires.
2. Mission d'accompagnement à la
création des entreprises :
En plus de sa mission première qui consiste à
former et mettre à disposition des entreprises un personnel
qualifié, une autre mission également importante a
été assignée à l'OFPPT et a consisté en la
mise en place des cellules d'accompagnement et d'assistance à la
création de l'entreprise. Ces cellules couvrent pratiquement
l'ensemble du territoire national .Elles pourraient être efficaces par
leur proximité avec le jeune qui voudrait monter son entreprise et
aussi par une meilleure connaissance du terrain. Mais leur efficacité
n'est pas comparable partout à cause d'une différence qualitative
du niveau de leur prestation. Plusieurs difficultés ont
été dénombrées:
Ø Les chargés de gestion de ces cellules
cumulent, dans la plus part des cas, cette fonction avec une autre fonction
relevant de la formation proprement dite ;
Ø Les profils des responsables de ces cellules ne sont
pas souvent en adéquation avec la mission de création
d'entreprises ;
Ø Une grande mobilité du personnel chargé
de ces cellules handicape le niveau de l'auto- insertion des jeunes ;
Ces cellules ne sont pas toujours dotées de moyens
susceptibles de leur permettre d'assurer correctement leurs missions.
En fin, d'autres mesures susceptibles d'encourager
l'investissement ont été prises par l'OFPPT Il s'agit de :
- L'introduction du module de gestion des entreprises dans le
cursus de formation.
- la participation à la sensibilité des jeunes
à l'insertion par l'auto-emploi.
- L'initiation d'une formation des lauréats de l'OFPPT
aux techniques de gestion, aux relations banques-entreprises et aux
études de montage de dossiers de prêt .Cette action a
été menée en collaboration avec le GPBM (groupement
professionnel des banques marocaines).
Entre autres, l'Etat est un acteur entrepreneur pour les
autres:
Pour créer un climat favorable aux entreprises dont les
PME, et pour favoriser une dynamique économique nationale, l'Etat doit
élaborer des programmes et des projets structurant d'aménagement
et de développement du territoire. Ces projets et programmes ont pour
objectif de mesurer les effets de l'action publique sur le territoire et
d'apprécier son efficacité et ses performances en comparant les
résultats aux objectifs assignés.
Le but ultime du concept de l'Etat entrepreneur, est de
créer une plate forme adéquate qui aide les autres acteurs
à la prise de décision d'investissement au long du territoire et
d'optimiser la politique de développement national.
L'appréciation globale d'un projet d'aménagement
et de développement du territoire doit, en effet, comporter les aspects
spatiaux en termes d'impact, d'effets, et dynamiques territoriale sur le plan
économique, social et environnemental. Ce rôle doit être
axé principalement sur quatre aspects : le bien fondé,
l'efficacité, l'efficience et l'impact. Cela nécessite une
stratégie pour les actions et projets menés sur un territoire.
Quels sont alors ces stratégies et ces
actions menées par les gouvernements marocains en matière
d'aménagement, de qualification et de développement du territoire
?
Section 2 : De l'aménagement du territoire
au développement durable :
héritant d'un environnement économique et social
peu enviable, le gouvernement marocain a élaboré le premier plan
quinquennal 1960-1964 qui s'est défini comme un plan de transition d'une
économie coloniale à une économie nationale en
avançant quelques cinq mesures structurelles visant à rompre avec
le passé colonial et devant conduire à l'indépendance
économique et financière.
Lequel plan s'est fixé comme objectif la
réalisation d'un taux de croissance économique de 6,2% en
avançant les options suivantes:
Réforme des structures agraires et des conditions
d'exploitation agricole ;
Mise en place d'une industrie de base avec l'attribution d'une
fonction centrale à l'Etat dans ce processus à travers le Bureau
d'Etudes et de Participations Industrielles (B.E.P.I.) ;
Réforme des structures administratives de l'Etat en
mettant sur pied une administration tournée vers le développement
économique.
Restructuration et réadaptation du système
d'enseignement et de formation conformément aux besoins du
développement économique.
Mais suite à un changement de gouvernement, le Maroc a
décidé d'abandonner les orientations globales de ce plan dans un
contexte de crise budgétaire et financière en 1964.
Le Plan Triennal 1965-1967 présenté comme un
plan de stabilisation fut fortement inspiré de l'idéologie de la
banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD),
les options économiques libérales sont affirmées,
l'industrie n'est plus une priorité, elle vient après
l'agriculture, le tourisme et la formation des cadres. Le taux de croissance
économique projeté est très modeste: 3,7% par an.
Le second Plan Quinquennal 1968-72 reprend les mêmes
options que le plan triennal 1965-67 en fixant un taux de croissance de 4,3%
par an, la part des investissements publics et semi publics reste
prépondérante : 80%. L'accent sera mis sur l'agriculture
tournée vers l'exportation et l'industrie légère.
Le Plan 68-72 a été le premier à poser la
question de « l'Aménagement de Territoire » comme politique
publique, en l'assimilant - à tort ou à raison - à
« une politique de développement régional » et en le
définissant selon quatre grands axes :
Promouvoir le développement économique par une
localisation judicieuse des projets ;
Contribuer au développement social par une
réduction des disparités et une localisation plus rationnelle des
infrastructures et des équipements sociaux ;
Rechercher les actions permettant de protéger et
d'accroitre les richesses naturelles et protéger la qualité de
l'environnement. La lutte contre la dégradation du patrimoine
régional, la prolifération urbaine, la protection des ressources
naturelles contre l'exploitation abusive et irrationnelle constituent un
objectif permanent pour une politique d'aménagement rationnel du
territoire ;
Associer la population à l'effort de
développement, et ce par la participation effective par le biais des
institutions élues de la population et des forces vives de la
région à la conception, au contrôle et à
l'exécution du plan.
L'année 1968 verra également la création
du comité interministériel de l'Aménagement du Territoire
(CIAT).
En 1971 que le Maroc a commencé à mettre en
place un projet de régionalisation progressive, avec la création
de sept régions Economiques, érigées en
collectivités locales par la Constitution révisée de 1992
et confirmées par celle de 1996 dans son article 100.
La création d'un Fonds Spécial de
Développement Régional, la promulgation du premier code des
investissements industriels accordant certains avantages fiscaux aux
créations d'entreprises et délocalisations selon le lieu
d'implantation, et ce dans le but d'encourager la décentralisation
industrielle au profit des zones intérieures.
En 1981, la mise en place d'un Programme National
d'Aménagement des Zones Industrielles (PNAZI).
Remarque :
Les deux décennies (70 et 80) étaient pour
l'économie et l'Etat marocain des années financièrement et
socialement extrêmement difficiles. Dans cette période on note:
- La guerre au Sahara, les années de sécheresse,
l'endettement du Maroc, la chute des cours du phosphate et des recettes du
tourisme, l'augmentation de facture pétrolière, ...sont autant de
facteurs qui ont mis en veilleuse les grands projets structurants du
territoire.
- La mise en oeuvre du Programme d'Ajustement Structurel
(PAS) à partir de 1983 a fortement réduit l'effort de l'Etat en
matière de développement économique et social.
Après le PAS on note :
- En 1997 la création d'un ministère
l'aménagement du territoire de l'environnement, de l'urbanisme et de
l'habitat (gouvernement d'alternance);
- Constitution de deux documents de
référence : la charte nationale de l'aménagement du
territoire en 2000 et le schéma national de l'aménagement du
territoire SNAT en 2007;
- Création de trois agences de développement
« nord, sud, oriental »
- Création de CRI « 16 régions»
- Création de fondation Med VI pour la
solidarité et l'INDH
Remarque :
Dans cette période L'importance accordée au
Maroc inutile (rif, province SAHARIENNES, l'oriental).
Ainsi, on est passé de la conception physique de
l'aménagement du territoire à la conception du
développement durable, de la bonne gouvernance du territoire à la
recherche de l'équité sociale.
I - La reconnaissance de la ville comme moteur de
développement économique:
La ville n'est plus considérée comme un
réceptacle des activités et de populations mais au contraire un
espace de création de richesses, le moteur de changement social,
culturel, scientifique et artistique. C'est aussi un centre de diffusion des
valeurs, de solidarité, de démocratie et de justice...etc. Les
collectivités territoriales sont donc appelées à
élargir leur compétences pour répondre à ces
impératifs.
II - Un développement basé sur la lutte
contre la pauvreté et l'exclusion:
En effet la pauvreté et l'exclusion se traduisent au
niveau de l'espace urbain par la création de bidonville (villes
défigurées).
Pour contrecarrer ce fléau les politiques publiques se
focalisées sur le logement et l'équipement urbain (programme BAJ
1996). L'évaluation de ce dernier (BAJ) a montré ses limites
d'où la création des AGR à travers l'INDH.
III - La contractualisation et politique sectorielle
Avec l'ère de la gouvernance, la contractualisation
s'avère comme un remède pour la prédominance de l'approche
sectorielle, le cloisonnement, l'absence de prise sur le réel,
l'inefficacité ...ce contrat est une reconnaissance mutuelle des acteurs
et c'est aussi une responsabilisation de chacun de dans la
concrétisation du projet territorial.
IV - Le concept du développement durable :
Le développement durable comme un développement
qui permet la satisfaction des besoins présent sans compromettre la
capacité des générations futures à satisfaire les
leurs.
Au Maroc un arsenal juridique en la matière se
confectionne de jour en jour.
Or le développement durable est un processus et une
oeuvre de grande haleine qui nécessite un changement d'attitude des
décideurs et des citoyens vis-à-vis des ressources. Demain se
construit aujourd'hui.
Partant de l'idée que la notion du
développement durable est au coeur de l'économique, du
socio-spatial, de l'écologique et de l'institutionnel on va assister en
2007 lors de la création du ministère de l'habitat de l'urbanisme
et de l'aménagement de l'espace à une déclinaison
territoriale des orientations de SNAT et de la charte nationale de
l'aménagement du territoire à savoir:
- Les schémas régionaux d'aménagement du
territoire (SRAT)
- La stratégie nationale de développement rural
(SNDR)
- La stratégie nationale de développement urbain
(SNDU)
- L'agenda 21
- Les plans communaux de développement (PCD)
Pour la réalisation de ces orientations et ces plans la
plate forme logistique est un souci de la performance de l'aménagement
de territoire.
Quels sont les efforts de l'Etat Marocain en la
matière ?
Section 3 : Les efforts de l'Etat dans
construction de plate forme logistique
Le transport joue un rôle essentiel dans le
développement économique et commercial des pays et, partant,
dans le bien-être de leur population. Pour produire des biens et des
services les entreprises dépendent des transports qui leur permettent
d'obtenir des matières premières, des pièces
détachées de la main d'oeuvre et de l'énergie et de faire
parvenir les biens manufacturés, les produits agricoles et les services
aux consommateurs locaux et aux marchés internationaux. Par delà
et à travers sa tâche principale consistant à assurer le
déplacement des personnes et la circulation des biens, le transport a un
impact considérable sur la vie de nombreuses personnes en contribuant
à la création d'emplois et à rendre plus accessibles
l'infrastructure et les services sociaux.
La contribution des transports à l'économie est
confirmée par des effets bénéfiques d'une infrastructure
et de services de transport convenables sur l'activité
économique. Cette confirmation nécessite :
- Le développement de l'industrie des transports;
- La création et l'installation des entreprises
d'aménagement et d'entretien des infrastructures et autres pour le
développement des services de la logistique.
- Déplacement des personnes et acheminement des
marchandises ;
- Développement direct et indirect d'autres secteurs
;
- Désenclavement des populations;
- Création d'emplois directs et indirects.
Remarque :
On note que chaque dollar investi dans l'infrastructure, en
grande partie par les pouvoirs publics, peut avoir un effet multiplicateur qui
va bien au-delà des bénéfices commerciaux immédiats
inhérents au transport des personnes et des marchandises.
Le tableau ci-dessous, met en évidence le secteur de
transport et son effet multiplicateur de l'investissement dans
l'infrastructure par l'augmentation de la valeur ajoutée.
pays
|
Investissement et dépenses d'entretien dans
l'infrastructure des transports en % du PIB
|
Valeur ajoutée du secteur
des transports et de
l'entreposage en % du PIB
|
Bangladesh
|
1,2
|
9,7
|
Cambodge
|
1
|
7
|
Chine
|
4
|
5,7
|
Russie
|
4,1
|
8,3
|
Inde
|
2,3
|
4,8
|
Iran
|
1,6
|
6,7
|
Japon
|
2
|
6,4
|
Kazakhstan
|
2
|
11
|
Mongolie
|
2,1
|
13
|
Singapour
|
0,9
|
6,3
|
Thaïlande
|
3,9
|
8
|
Source: annuaires statistiques,
2005, de la banque asiatique de développement, la banque japonaise pour
la coopération internationale et de la banque mondiale.
Le Maroc avec 1416 km d'autoroutes en 2011 (1800 km
prévus en 2015) et avec le plus grand réseau autoroutier du
Maghreb et le deuxième d'Afrique après l'Afrique du Sud, a
essayé de développer sa plate forme logistique dans
l'ensemble du territoire.
Nous citerons ci-après l'état des lieux de la
plate forme logistique nationale afin de montrer son importance réseau
sur le territoire.
I - Les Infrastructures routières au Maroc :
1 - Les autoroutes :
L'armature autoroutière se compose de plusieurs
tronçons :
- A 1 : Rabat - Tanger (223
km) ;
- A 2 : Rabat - Fès (182 km) ;
- A 3 : Rabat - Casablanca (90 km) ;
- A 4 : Tanger - Port Tanger Med (54 km);
- A 5: Périphérique Casablanca
(37 km) et Casablanca - El Jadida (81km) ;
- A 6 : Tetuán - Fnideq (28 km);
- A 7 : Casablanca - Agadir (480 km);
- A 2 : Fès - Oujda (328 km);
- Autoroute Berrechid - Béni Mellal
(172 km) (ouverture en juin 2013);
- Autoroute de contournement de Rabat
(41 km) (ouverture en janvier 2014)
- ý Autoroute TitMellil -
Berrechid (30 km) (ouverture en décembre 2014);
- A 5 : prolongation El Jadida - Safi (140
km) (ouverture en décembre 2014);
2 - Les Routes :
Le Maroc dispose d'un réseau routier d'environ 95 000
km d'assez bonne qualité, un des plus denses d'Afrique, mais qui doit
encore être renforcé pour faire face au besoin de
développement du pays. Le réseau principal comprend des routes
nationales, régionales et provinciales.
3 - Chemin de fer :
Le réseau ferroviaire marocain est l'un des plus
développés d'Afrique, il relie toutes les principales villes du
pays.
- Le réseau s'étend sur une longueur de 2 120 km
dont :
- 1 060 km de lignes électrifiées ;
- 1 702 km de lignes à voie unique ;
- 418 km de lignes à double voie.
Le Maroc se dotera d'une ligne à grande vitesse TGV
entre Tanger et Casablanca fin 2015, puis d'une ligne TGV entre Casablanca et
Marrakech à la fin 2017. Enfin de deux lignes à grande vitesse
TGV entre Marrakech et Agadir et entre Casablanca et Oujda pour 2030.
4 - RER :
Seulement les plus grandes villes du Maroc dispose de RER :
- Al Bidaoui, RER Casablancais qui traverse toute la ville de
Casablanca jusqu'à l'aéroport de Mohamed V.
- RER Bouregreg qui traverse la capitale ainsi que sa banlieue
en passant par le fleuve Bouregreg séparant Rabat de Salé.
5 - Métro :
Casablanca se dotera d'un métro d'ici début
2015 (Métro de Casablanca) mais au défaut de la crise actuelle ce
projet a été reporté.
6 - Tramway :
La ville de Rabat a bénéficié de ses deux
lignes de Tramway en décembre 2010. (Tramway de Rabat-Salé)
La ville de Casablanca a bénéficié aussi
de son tramway en décembre 2012 en collaboration avec le groupe
français Alsthom, qui a fourni les rails et les navettes.
Le tramway est actuellement en étude pour les villes
d'Agadir, Fès, Tanger ainsi que Marrakech.
II - Réseau aéroportuaire du Maroc :
Le réseau aéroportuaire coiffe l'ensemble du
pays à savoir : (Aéroports marocains classés par le
nombre de passagers) :
- Aéroport Agadir - Al Massira
- Aéroport Al Hoceima - Cherif Al Idrissi
- Aéroport Mohammed V de Casablanca
- Aéroport Casablanca Tit Mellil
- Aéroport de Dakhla
- Aéroport d'Errachidia
- Aéroport Essaouira - Mogador
- Aéroport Fès - Saïs
- Aéroport Kenitra
- Aéroport international Laâyoune - Hassan 1er
- Aéroport Marrakech - Menara
- Aéroport Internationale de Nador
- Aéroport d'Ouarzazate
- Aéroport Oujda-Angads
- Aéroport international Rabat - Salé
- Aéroport Tanger - Ibn Battouta
- Aéroport Tétouan - Sania R'mel
III - L'infrastructure portuaire
Les principaux ports marocains sont:
- Port de Casablanca
- Tanger Med
Section IV : Les efforts de l'Etat dans
l'aménagement des villes:
Depuis quelques années, le Maroc connaît une
forte croissance et une massive concentration en milieu urbain de sa
population, c'est pourquoi l'idée de la mise en place des projets
portant sur la création des villes nouvelles disposant de tous les
équipements nécessaire a vu le jour.
Le but ultime de cette idée est de lutter contre
l'exsude rurale et de créer une croissance économique locale sur
l'ensemble du territoire pour avoir un équilibre économique entre
les régions.
Il est d'une extrême importance de souligner que la
totalité de villes ont puisé les principes de leurs conceptions
d'une politique urbaine régionale, tout en s'inscrivant dans une logique
et une vison d'aménagement territoriale plus large par
l'élaboration des schémas directeurs d'aménagement et
d'urbanisme (SDAU) pour les villes satellites et la création des villes
nouvelles.
I - Les schémas directeurs d'aménagement et
d'urbanisme pour des villes satellites au Maroc :
Durant les différentes générations l'Etat
a mis en application des schémas directeurs d'aménagement et
d'urbanisme (SDAU), parmi ces schéma on trouve ceux qui ont prévu
la création de villes nouvelles sans pour autant que l'appellation soit
systématiquement reprise.
Nous citerons ci-après quelques exemples afin de
montrer comment cette notion a été appréhendée, car
chaque document a eu une vision propre de cette notion, laquelle prenait des
significations différentes selon chaque cas de figure.
1 - SDAU de l'aire Urbaine d'Agadir :
La ville d'Agadir constitue une exception sur la scène
urbaine marocaine, suite au tremblement de terre survenu en 1960, la ville fut
entièrement rasée, elle sera reconstruite sur de nouvelles bases.
Juste auparavant, le SDAU de 1978 prévoyait déjà la
création de trois villes nouvelles pour faire face à une
croissance rapide, il s'agit des villes d'Agadir Sud-Est (Dakhla), de Tama et
de Tasila. Ces entités urbaines ont été programmées
sur des sites vierges sous forme de lotissements pour accueillir une population
d'environ 100 000 habitants.
2 - SDAU de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer :
Pour favorisait des voies de communication en
corrélation avec la progression de la population et des
activités, Ce SDAU voyait dans le développement linéaire
de Rabat une condition favorable pour garantir une certaine indépendance
économique nécessaire à l'épanouissement de deux
villes nouvelles avec un moindre coût. Il s'agit notamment de Bouznika
et de Bouknadel.
Le concept repose sur des villes nouvelles destinées
à fixer la population rurale de la Wilaya dans des "Unités
Urbaines-Rurales Auto-suffisantes». Ce qui permettrait d'isoler
économiquement la région périphérique de Rabat en
mobilisant son potentiel agricole pour créer des emplois nouveaux.
3 - SDAU d'Al Hoceima :
Dans le cadre de l'élaboration du SDAU d'AL HOCEIMA,
les données physiques et démographiques a débouché
sur un constat de blocage. Face à ces perspectives, les efforts ont
dû être orientés vers la recherche des options capables
d'assurer à la ville une croissance conforme à sa vocation et
jeter les bases d'une politique d'aménagement à moyen et long
termes appelée à résorber le "Trop plein"
démographique de la cité.
La cité satellite est appelée à
répondre à un certain nombre de paramètres que l'on
pourrait classer comme suit:
- La proximité à 9 km d'AL HOCEIMA.
- L'accessibilité directe assurée par une voie
axiale.
L'environnement qualifié d'exceptionnel malgré
certaines contraintes physiques. La base économique pouvant être
alimentée par trois volets distincts :
- La masse de la population: 30000 résidents
potentiels ;
- Le potentiel de développement touristique de la
côte ;
- Le développement de l'agriculture.
4 - SDAU du Littoral de Sidi Bouknadel- My Bousselham
:
L'option retenue par le SDAUL consistait dans le renforcement
de la tendance actuelle de la province de Kenitra en favorisant la croissance
des centres urbains émergeants ainsi que le développement des
petites villes et des « bourgs ruraux » notamment en :
- Renforçant la généralisation des
équipements d'infrastructure (électricité, eau potable,
téléphones, voirie,..) et le développement des
équipements socio-collectifs ;
- Favorisant le développement des activités non
agricoles ;
- Constituant des réserves foncières pour les
futurs lotissements d'habitat ;
- Aidant les collectivités locales à
développer les infrastructures d'accueil ;
- Encourageant les regroupements spatiaux de l'habitat
dispersé.
5 - SDAU de l'aire périphérique de
Marrakech :
Ce SDAU prévoit une ville nouvelle de Harbil qui a une
vocation industrielle.
Harbil constitue aujourd'hui avec Noors Zaer, les deux grands
projets de villes nouvelles prioritaires du présent gouvernement. Elle
présente un cas exceptionnel et ce à plusieurs égards.
En effet, cette ville se distingue par son emplacement, sur
un terrain vierge excentré et d'une superficie de 1500 ha dont 700 ha
seront mobilisés à la première tranche. C'est
également une ville sa vocation industrielle, principalement liée
à l'agro-alimentaire. Cette vocation est porteuse de multiples
significations, elle témoigne d'une ferme volonté de diversifier
la base économique de la ville de Marrakech, qui aujourd'hui s'articule
autour du tourisme, mais les événements du terrorisme n'ont fait
que renforcer cette conviction.
6 - SDAU de l'aire urbaine d'Essaouira : La
cité nouvelle Lghazoua
La nouvelle entité compte répondre aux besoins
de la croissance urbaine. Des réserves foncières destinées
au transfert de la population de la médina ont été
envisagées. Ce choix porte sur une cité nouvelle, qui regroupera
toutes les fonctions industrielle, administrative, commerciale et de service
à côté de celles résidentielle, de sport et de
loisir.
Le projet de cité nouvelle située à
Lghazoua, procède d'un choix qui prend en compte:
- les besoins en espace pour le programme de la croissance
urbaine;
- les limites de la capacité d'accueil des zones
ouvertes à l'urbanisation;
- les impératifs de protection des sites fragiles dans
l'aire urbaine.
II - La création des villes nouvelles au
Maroc :
Parler de villes nouvelles interpelle une production spatiale
de masse, de grandes superficies seront ainsi ouvertes à l'urbanisation
(logements, services, activités économique, infrastructures de
base...).
Par conséquent, la création des villes
nouvelles ne devrait en aucun cas constituer un acte isolé. Elles
doivent répondre à des objectifs précis
(décongestionnement des agglomérations, développement de
certaines zones, intégration d'autres...). Sur un autre registre,
au-delà de l'objectif primordial, visant à désengorger les
grandes métropoles, les villes nouvelles alimentent le secteur
économique du bâtiment et des travaux publics. En ce sens que les
différents chantiers lancés tendent à la création
de 800 000 emplois au niveau national. De même, ce secteur promet la
création annuelle de 50 000 nouveaux emplois, participant ainsi à
la réduction du chômage et à l'amélioration de la
vie du citoyen marocain, qui demeure au coeur de tout projet initié dans
le royaume chérifien. A cette fin le Maroc a vécu cette
expérience à travers la création des deux villes, Tanasna
et Tamansourt.
La ville nouvelle de Tamesna, dont les travaux ont
débuté en 2006, celle-ci a été
édifiée sur une surface de 840 hectares, avec une capacité
d'accueil de 250 000 habitants. De plus, couvrant, à elle seule, 36% des
besoins en logement dans la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer,
Tamesna compte 54 000 logements, dont 8 300 logements à faible
coût, 9 800 logements économiques et 1 500 villas
économiques.
En outre, pour la réalisation de ce projet colossal,
dont le coût total généré est estimé à
22 milliards de dirhams, environ 30 promoteurs, nationaux et étrangers,
se sont mis à l'oeuvre en vue d'aboutir aux résultats
escomptés.
Ainsi, en plus de clairement renseigner sur le volontarisme
des promoteurs publics et privés nationaux, l'implication des acteurs,
étrangers en particulier, met en exergue la bonne santé de
l'économie nationale et témoigne d'un climat concurrentiel sain.
En outre, l'expérience de Tamansourt et de Tamesna a
poussé les pouvoirs publics marocains à amorcer d'autres projets
de villes nouvelles couvrant l'ensemble du royaume. En 2006, par exemple,
quatre nouveaux chantiers ont été lancés, à savoir
Lakhyayta et Zenata, à proximité de Casablanca, Melloussa
à Tanger et Tagadirt à Agadir. A terme, environ
« quinze villes nouvelles verront le jour d'ici
2020 !!! ».
Celles-ci permettront de répondre à un besoin
réel ressenti en matière de logement, en particulier chez les
populations habitant dans les bidonvilles.
De cette manière, des projets d'une telle envergure
permettent non seulement aux pouvoirs publics de s'acquitter de leur mission
sociale, en termes de droit au logement et de résorption de la
précarité et de la pauvreté, mais également de
dynamiser l'économie nationale, à travers un partenariat entre le
secteur public et le secteur privé, appuyé par la participation
de groupes internationaux.
Section V : Les limites de l'Etat comme acteur au
Maroc:
Après avoir présenté l'effort
initié par l'Etat marocain dans divers domaines de construction et
d'aménagement du territoire et clarifié le rôle qu'il a pu
jouer, jusqu'à aujourd'hui, comme acteur indispensable pour le
développement des autres. Nous essayons maintenant de porter certaines
critiques sur des décisions qui présentent un obstacle pour le
développement des PME au Maroc :
I - limite des chartes :
Concernant les chartes, en plus des ses imprécisions
déjà énoncées au fur et à mesure de sa
présentation, plusieurs critiques ont été formulées
à son égard. On peut citer la suppression du zoning, alors que
l'ancien code des investissements tenait compte des disparités
régionales en octroyant des avantages fiscaux aux entreprises qui
s'implantent dans les zones les plus défavorisées. Si un article
semble combler cette lacune en prévoyant une réduction de 50 %
de l'impôt sur les sociétés pendant les cinq
premières années dans les préfectures et les provinces
dont les niveau d'activité exige ce traitement fiscal, il n' y a aucune
précision quant aux préfectures et provinces visées .
Si la charte a baissé le taux de l'impôt
sur les sociétés d'un point, elle a par la même occasion
supprimé toutes les exonérations pendant les cinq
premières années d'activité notamment pour les
entreprises s'installant dans les zones défavorisées.
Ce qu'il faut surtout noter, c'est que cette charte a
uniformisé les avantages accordés aux différents
entreprises sans se préoccuper ni de la taille ni de la zone
d'implantation. Et il n'y a aucun traitement spécifique et
préférentiel des PME /PMI.
II - Dysfonctionnement des villes satellites et limite des
villes nouvelles
Si les villes nouvelles constituent un acte volontariste,
elles peuvent être considérées en partie comme la
réponse à l'échec de l'expérience des villes
satellites.
En effet, phénomène urbain plutôt subi, la
ville satellite est considérée en tant qu'aléas,
résultat de dysfonctionnements dans le monde urbain et rural. La
campagne ne constitue plus désormais qu'une force expulsive des ruraux
qui s'installent à la lisière de la ville à la recherche
d'un emploi en vue d'améliorer les conditions de leur vie. Quant aux
citadins, ils y trouvent une réponse à un besoin en logement
inexaucé en ville.
Si, ces villes satellites ont permis de réguler les
tensions en répondant à des besoins pressants, elles n'ont jamais
pu apporter des solutions efficaces, dans la mesure où ils ne forment
que de grands villages à la lisière de la ville, sans une base
économique diversifiée, ni activités culturelles et de
loisirs. De même que leur intégration dans l'armature urbaine
globale pose d'énormes problèmes.
Or, si aujourd'hui, le Maroc voudrait s'engager dans la
politique des villes nouvelles, il faudrait que cette décision soit
l'émanation d'une vision globale et non un moyen pour répondre
à des problèmes locaux au cas par cas. Elles devraient contribuer
à la création de l'emploi avec une répartition
équilibrée sur le territoire comme elles constitueront un moyen
de régulation du marché foncier des grandes agglomérations
et de leur mise à niveau. A cet effet, il serait judicieux de mettre en
place une commission nationale des villes nouvelles, cette commission
interministérielle devrait définir la localisation de ces villes,
leurs caractéristiques...ainsi que leurs fondements juridiques et
légaux.
Etant programmées sur des sites vierges, la
créativité en matière de conception n'aurait de
contraintes que celles liées à la réalité du
terrain. De ce fait, les villes nouvelles devraient constituer une occasion
pour rehausser la qualité du paysage urbain marocain et proposer un
style architectural et urbanistique de haut niveau (densité, hauteurs,
percées visuelles, centres, répartition des
équipements).
Les formes urbaines devraient favoriser une enveloppe et une
ambiance urbaine agréables, la richesse de ces formes permettrait de
dégager un langage urbanistique et architectural de qualité.
Cependant, cette conception devrait veiller à l'instauration d'une
réelle mixité urbaine, laquelle pourrait être traduite par
une mixité fonctionnelle et une mixité sociale. Chose qui
contribuerait à la diversification de la base économique de la
ville et de sa structure sociale.
Enfin de compte, le renforcement et l'encouragement de la
concentration des populations, rurales et/ou urbaines, dans des
agglomérations plus ou moins grandes, qu'elles puissent être
« semi-rurales » ou « semi-urbaines » ,
ne peuvent qu'améliorer la constitution et le fonctionnement de
l'armature urbaine de l`aire d'étude en relation avec l'ensemble de
l'armature provinciale et régionale, voire avec l'axe littoral de
Rabat-Salé à Kénitra. L'exemple de Sidi Taïbi est,
à ce titre, plus que manifeste.
Remarque :
S'il est quasi-impossible de dépasser certaines
contraintes imposées par la géographie physique et de corriger en
peu de temps les dysfonctionnements hérités du passé, tous
les acteurs de développement s'accordent à dire aujourd'hui
qu'une bonne gouvernance territoriale fondée sur la
décentralisation, la concertation, la participation et la coordination
des acteurs et la clé de voute du développement du Maroc. Chose
qui est encore loin à réaliser.
III - Limites des agences :
Les centres régionaux d'investissement doivent
dépasser leur conception étroite limitée dans les
formulaires et aller vers l'accompagnement et la qualification des PME. Ils
doivent être le carrefour des entreprises et le point de rencontre entre
les entreprises clients et les entreprises fournisseurs. Car les secteurs
d'activités doivent s'inscrire dans un fonctionnement entrepreneurial
territorialisé intégrés.
Au niveau des pôles de compétitivité
(offsoring, nearchoring, zone franches d'export) le CRI doit assurer le
partenariat entre les PME et les autres entreprises et la prospection de
contrats entre les deux.
On signale que parmi 100 entreprises crées aux centres
régionaux d'investissement, une qui résiste contre la concurrence
du marché.
Se pose alors à l'entreprise la question d'adaptation
des orientations à un horizon de temps suffisamment long, dans un
contexte en perpétuel de changement.
Les centres régionaux d'investissement doivent
concilier le besoin de planification stratégique qui permet de
définir un cap pour les acteurs de l'entreprise avec le besoin de
réactivité.
En fin l'analyses prospective des centres d'investissement et
l'ANPME recommande de renouveler la réflexion stratégique de ces
deux agences pour les adapter non seulement à l'extension temporelle et
à l'extension des méthodes de réflexion et d'utilisation
des nouvelles techniques. Mais aussi à l'extension des modes de
participation, qui nécessite dialogue et réactivité dans
l'ensemble des strates de l'entreprise, impliquant les acteurs externes.
Chapitre II : le rôle des élus
Le processus de décentralisation est entamé au
Maroc, au lendemain de son indépendance, par la création
d'institutions communales sur des bases géographiques,
économiques et sociales que le Dahir du deux décembre 1959
relatif au découpage administratif du royaume et le Dahir du 23 juin
1963 relatif à l'organisation communale vont cristalliser la
première expérience au Maroc.
En 1976 une nouvelle charte est mise en place rectifiant
insuffisances et lacunes de la précédente va élargir les
compétences des conseils communaux et leur reconnaitra la
possibilité de définir leurs plans de développement
communaux.
L'ancienne constitution chargeait les wali et les gouverneurs
de l'exécution des délibérations des assemblées
provinciales, préfectorales, et régionales. Ce qui en faisant les
ordonnateurs des budgets d'action économique et sociale et de mise
à jour de tout équipement local.
Mais selon la constitution de premier juillet 2011, les walis
et les gouverneurs assistent, seulement, les présidents des
collectivités territoriales et notamment les présidents des
conseils dans la mise en oeuvre des plans et des programme de
développement. Ce qui donne aux élus le pouvoir de soulever les
contraintes qui se dressent devant la promotion des PME en raison de la
fragilité de leurs structures et de la faiblesse de leurs moyens
humains, techniques et financiers.
Cela permet de lutter contre l'insuffisance de leurs
performances, l'érosion de leur compétitivité et par leur
taux de mortalité élevé.
Quels sont ces conseils et quels sont ses
attributions par rapport au développement des PME
?
Section 1 : le rôle des élus dans le
développement économique et social :
I - Le conseil communal :
C'est l'organe délibérant de la commune. Il se
compose de conseillers élus au scrutin majoritaire uninominal à
un tour dans les communes dont le nombre d'habitants est égale ou
inferieur à 35000 et au scrutin de liste à la
représentation proportionnelle à un tour suivant la règle
du plus fort reste pour les communes dont le nombre est supérieur
à 35000 habitants, pour une période de six ans.
Le nombre de conseillers varie d'une commune à l'autre
en fonction du nombre de la population :
Nombre d'habitant
|
Nombre des membres
du conseil communal
|
=<7500
|
11
|
>7500 et =< 12500
|
13
|
>12500 et =<15000
|
15
|
>15000 et =<25000
|
23
|
>25000 et=<50000
|
25
|
>50000 et =<100000
|
31
|
>100000 et =<150000
|
35
|
>150000 et =<300000
|
39
|
>300000
|
41
|
Source : la charte communale
Maroc
II - Les organes constitutifs du conseil communal
Les organes constitutifs du conseil communal sont:
- le président et ses adjoints (le bureau);
- le secrétaire du conseil et son adjoint;
- le rapporteur du budget et son adjoint;
- le rapporteur du budget et son adjoint;
- les commissions et leurs présidents.
Les commissions et leurs présidents: sont élus
au scrutin secret à la majorité relative.
Remarque :
Le conseil constitue des commissions et leurs
présidents pour l'étude des questions et la préparation
des affaires à soumettre à l'examen et au vote de
l'assemblée plénière.
Les commissions: sont fonction du nombre de conseillers. Pour
les communes dont le nombre des membres du conseil est supérieur
à 35, quatre commissions permanentes sont à constituer :
- La commission chargée de la planification, des
affaires économiques, du budget et des finances;
- la commission chargée du développement humain,
des affaires sociales, culturelles et sportives;
- la commission chargée de l'urbanisme, de
l'aménagement du territoire et de l'environnement;
- la commission chargée des services publics.
Pour les communes dont le nombre des membres du conseil se
situe entre 25 et 35 le conseil constitue trois commissions (les trois
premières que celles pour les communes >=35);
Pour les communes dont le nombre des membres du conseil est
inférieur à 25, le conseil constitue deux commissions:
- la commission chargée de la planification, des
affaires économiques, de l'urbanisme, de l'aménagement du
territoire, de l'environnement, du budget et des finances;
- la commission chargée du développement humain,
des affaires sociales, culturelles et sportives.
Le conseil peut constituer, le cas échéant, des
commissions provisoires pour une durée limitée à un objet
déterminé. Les présidents des commissions adressent leurs
rapports au président du conseil, dans un délai de 21 jours,
avant la date d'ouverture de chaque session. Un rapport annuel est aussi remis
au conseil sur les activités relatives aux missions qui leur sont
dévolues.
La composition, les attributions et le fonctionnement des ces
commissions sont fixés par le règlement intérieur du
conseil. Ce dernier organise la bonne marche du conseil lors des sessions et
les réunions des commissions et il est voté par le conseil
à condition qu'il ne soit pas contradictoire avec la charte
communale.
III- Fonctionnement du conseil communal:
Le fonctionnement du conseil communal se déroule dans
le cadre de sessions ordinaires obligatoires à tenir durant le mois de
février, avril, juillet et octobre, ou des sessions extraordinaires
lorsque les circonstances l'exigent.
Le conseil ne peut délibérer que sur les
questions figurants à l'ordre du jour établit par le
président en collaboration avec les membres du bureau et
communiqué dans un délai de 8 jours à l'autorité
locale pour y faire inscrire toute question qu'elle entend soumettre à
l'examen du conseil. Dans tous les cas, le conseil ne peut
délibérer que si le quorum est atteint: plus de la moitie des
membres à la première séance, le 1/3 à la
deuxième et quelque soit le nombre à la troisième
convocation.
Les séances plénières du conseil
communal sont publiques. Leurs ordres du jour et dates sont affichés au
siège de la commune. À la demande du président ou celle de
trois de ses membres, le conseil peut décider de siéger à
huit clos. Le conseil siège également à huit clos à
la demande de l'autorité administrative locale, lorsque celle-ci estime
que la réunion du conseil en séance publique menace l'ordre
public et la sérénité des débats.
Les délibérations sont prises à la
majorité absolue des suffrages exprimés. Le vote a lieu au
scrutin public, et exceptionnellement au scrutin secret si le tiers des membres
présents le réclame.
A l'issue des délibérations, il est
établit un PV signé par le président et le
secrétaire du conseil et transcrit dans un registre côté et
paraphé par eux. Copies sont transmises dans les quinzaines à
l'autorité locale.
Certaines sont exécutoires sauf opposition du Wali ou
du gouverneur, d'autres, celles figurant en particulier dans l'article 69 ne le
sont qu'après leur approbation par l'autorité de tutelle.
IV - Les compétences du conseil communal:
Trois articles prévoient les compétences du
conseil communal qui sont : Compétences propres (art 36) ;
Compétences transférées (art 43) et Compétences
consultatives: (art 44)
- Compétences propres (art
36) :
· Développement économique et social;
· Finances, fiscalité et biens communaux;
· Services publics locaux et équipements
collectifs;
· Urbanisme et aménagement du territoire;
· Hygiène, salubrité et environnement;
· Equipement s et actions socioculturelles.
- Compétences transférées (art
43) :
· Réalisation et entretien des écoles et
des établissements fondamentaux, des dispensaires et des centres de
santé et de soins;
· Réalisation et entretien des ouvrages et
équipements de petites et moyenne hydraulique;
· Protection et réhabilitation des monuments
historiques, du patrimoine culturel et Préservation des sites
naturels;
· Formation des personnels et des élus
communaux;
· ....etc.
- Compétences consultatives (art
44) :
· il propose à l'Etat et aux autres personnes
morales de droit public, les actions à entreprendre pour promouvoir le
développement économique, social et culturelle de la commune,
lorsque les dites actions dépassent les limites de ses
compétences, ou excèdent ses moyens et ceux mis à sa
disposition;
· il donne son avis toutes les fois que celui-ci est
requis par les lois et règlements en vigueur ou qu'il est demandé
par l'Etat ou les autres collectivités publiques.
Devant ce constat les élus régionaux doivent,
pour développer leur région, exploiter ces PME/PMI en vue
d'assurer une croissance économique et sociale.
Section II : Le rôle les
collectivités locales dans le développement économique et
social :
I - L'ancien rôle des collectivités locales
:
Avant, les conseils municipaux ne pouvaient s'intervenir dans
la vie économique de leurs communes. Leurs tâches devaient se
limiter à certaines missions d'ordres administratifs et sociaux. Leurs
revendications qui se cristallisaient, alors, autour des problèmes
d'aménagement et d'urbanisme, se sont progressivement traduites par une
volonté d'acquérir plus de moyens, surtout financiers, en vue
d'une amélioration des conditions d'attractivité pour promouvoir
leurs villes au lieu et place de se cantonner aux services urbains
traditionnels tels que l'état civil, les voiries, les réseaux de
distribution des eaux et les ordures ménagères.
Le développement et la transformation profonde de
l'économie nationale, en générant de nouveaux besoins,
devraient pousser les municipalités vers une prise en charge partielle
des aménagements nécessaires en matière
d'équipement, d'infrastructure, de logement social et de création
de plusieurs zones d'activité.
II - Le rôle actuel des collectivités locales
:
Aujourd'hui, l'espace communal local est un terrain pour
l'innovation et l'attractivité économique.
La question de l'intervention économique des
collectivités doit être au centre des préoccupations de
leurs élus locaux qui doivent :
- Développer l'infrastructure de leur territoire;
- Assurer un bon environnement pour attirer les PME;
- Donner au PME la possibilité d'accès au
marché publique et au foncier;
- Garantir le problème de financement (prime de
risque) ;
- Assurer la formation professionnelle des dirigeants des PME
et leur l'orientation vers les secteurs cibles;
- Assurer une main d'oeuvre qualifiée;
- Promouvoir la R&D par l'implication des
universités;
- Développer un système d'information au service
des PME ;
- Proposer un régime fiscal et un cadre juridique
adaptés au PME...etc.
A travers les pouvoirs qui leurs sont conférés,
les élus locaux devraient être en mesure d'innover en
matière de fiscalité locale pour drainer plus d'entreprises et
promouvoir la création et le développement de zones
industrielles. Ils leur incombent également d'encourager les politiques
de logements sociaux par l'amélioration des procédures
inhérentes à la gestion urbaine et par la réduction des
impôts et charges locaux dans le but de l'encouragement de
l'activité créatrice de l'emploi.
Toutefois, cette dimension économique restait dans
l'esprit des élus locaux, associée à un rôle de
gestion de l'environnement des entreprises par la mise en place des conditions
de mobilisation et de reproduction de la force de travail. Ceci pousse à
un changement dans l'évolution de la pratique des interventions des
collectivités locales.
Dans cette logique, les élus locaux ne peuvent plus
rester indifférents aux implications d'une fermeture ou du départ
d'une entreprise, en raison du coût social du chômage et du
coût économique global qui pèse inévitablement sur
leurs choix de gestion.
III - Conséquences du rôle actuel des
collectivités locales :
C'est pour un cercle vertueux ouvert à une
stratégie de développement, basée sur la création
de valeur, de richesse et d'emploi, que les élus doivent
s'intéresser aux difficultés économiques d'autant plus que
celles-ci représentent un enjeu politique. Ces difficultés
économiques devraient être les objectifs ultimes de toute
collectivité locale, s'assurant la synergie nécessaire à
sa mise en oeuvre, s'articulant autour de quatre objectifs :
- Un élu stratège consacré dans un
rôle de définition des visions, de fixation de choix et
d'orientation des interventions ;
- Une administration locale performante aux ressources
humaines appropriées ;
- Un Etat accompagnateur qui réussit le passage de la
tutelle, qui se présente parfois comme une source de blocage, à
l'accompagnement et de l'action sectorielle dispersée à la
contractualisation autour de projets intégrés.
- Un cadre juridique adapté et favorable à la
gestion optimale des affaires locales.
Plusieurs défis majeurs aujourd'hui ont des
conséquences fondamentales sur le rôle et la mission des
élus locaux. D'une part, Dans le mode d'aménagement et d'autre
part dans l'élaboration des politiques de développement des
territoires. Ce rôle est à la fois essentiel et complexe où
il incombe aux élus locaux parmi l'ensemble de leur prérogatives
de :
- Reconnaître la nécessité de la fonction
«développement» comme une des missions de l'instance politique
municipale ;
- Impulser et faire exister dans la longueur le processus
d'élaboration des projets.
- Mener la négociation. Cela suppose une
capacité de négociation.
- Penser un projet pour le territoire : les exercices de
vision et de planification du développement.
- Mener des actions économiques à même de
renforcer la collectivité et lui assurant des sources de financement
pérennes.
La mise en oeuvre de ses axes de développement dans le
programme des élus est nécessaire pour une qualité
managériale intrinsèque à ces derniers.
Quels élus disposent les régions
marocaines ?
Section 3 : Les contraintes des élus
marocains
I - Contrainte liée à la qualité des
élus au Maroc :
Pour assurer ce rôle socioéconomique prescrit,
l'intervention des élus marocains dans le secteur économique
devient une nécessité et particulièrement le secteur de
PME / PMI qui souffrent de:
- Problème d'organisation;
- Problème de financement;
- Problème de foncier ;
- Problème de culture d'entreprendre chez les
dirigeants ;
- ...etc.
Pour remplir cette mission qui leur a été
confiée, la qualité des élus aussi est une pièce
maîtrise pour le développement.
Or, Quels élus disposent les régions
marocaines ?
- Les diplômés chômeurs;
- « Oulad derb»
- Et les notables;
Dans cette situation les élus marocains se
trouvent :
- soit aux compétences et moralité
très limitées ;
- soit animés par leurs propres
intérêts.
C'est pourquoi ils sont incapables de créer une
synergie entre les acteurs. Pour cela la nouvelle constitution réserve
aussi dans « l'article 49 » « la nomination des walis et
gouverneurs au conseil des ministres présidé par le Roi». Ce
qui met les walis et gouverneurs à la tête de la hiérarchie
territoriale désignée non seulement de l'Intérieur mais de
tout l'exécutif déconcentré.
Le développement de tout territoire dépend du
bon choix d'élus et non seulement de la délégation de
larges pouvoirs à ces derniers et cela n'est possible que par un citoyen
bien formé et suffisamment informé.
II - Contrainte liée au rôle des
collectivités locales :
Le rôle des collectivités locales doit
dépasser de loin la simple fonction administrative, et se
décliner en intervention pour la cohésion économique et
sociale du territoire et en participation à la réalisation
d'infrastructures, avec pour but la création de richesse au profit des
administrés.
La consolidation et la pérennisation du processus
démocratique en cours dans notre pays sont tributaires, entre autres,
d'une politique communale qui permet au citoyen de constater, sur le terrain,
le résultat du travail des élus politiques et, par
conséquent, de croire en cette dynamique démocratique et
s'inscrire dans cette démarche de façon volontaire.
Aujourd'hui, nous sommes bien loin de cette vision, dans la
mesure où beaucoup d'élus de tous les partis et à tous les
niveaux, sauf dans des cas relativement limités, montrent une bien
piètre image d'efficacité et d'intégrité, avec des
«affaires» en tout genre, sans parler du manque quasi total de
conviction politique basée sur un programme ou d'une ligne de conduite
imprégnée d'engagements sincères pour
l'amélioration de la situation matérielle et morale de leurs
électeurs.
Cependant, dans quelques villes du Royaume, certains
élus se sont illustrés par une approche novatrice qui a
démontré son efficacité mais reste souvent
améliorable « cas de la commune de MARRAKECH».
III - Contrainte liée à la réforme
:
Au Maroc, l'une des principales références en
matière de gestion des collectivités locales reste la charte
communale de 1976 dont la dernière révision remonte à 2003
et dont les aménagements sont d'ordre technique et structurel,
définissant les statuts des élus et leurs mandats...
Alors que dans certains pays le rôle des élus
locaux est bien circonscrit. Par contre, au Maroc, le rôle de ces
élus reste entaché d'imprécisions au niveau des
prérogatives. Il existe une interdépendance dans les fonctions et
un enchevêtrement des compétences tels que le nombre
d'intervenants devient incalculable, d'où la panoplie des lourdeurs et
des lenteurs administratives où toute gestion de projet doit faire appel
à une ou plusieurs mesures dérogatoires.
Remarque :
Il est alors remarqué qu'en raison d'une
incompréhension totale des mécanismes de la gestion locale, le
conseiller communal s'est tout simplement érigé en
exécutant des décisions du conseil à la place du pouvoir
exécutif au lieu de légiférer en assemblée
municipale pour le bien de toute la communauté.
En guise de conclusion, la conséquence est
qu'aujourd'hui au Maroc nous vivons plusieurs crises dans la gestion des villes
et des communes, nous pouvons en citer, quelques-unes, notamment :
Une crise de confiance des élites avec une
appréhension négative de la gestion de la chose publique ;
Une crise d'identité de la ville. Cette dernière
n'est pas perçue comme un enjeu propre à faire valoir dans le
droit marocain.
Une crise de leadership : aucune majorité ne se
dégage des élections pour conférer à l'élu
une parfaite adhésion des citoyens.
Une crise de globalité, dans la mesure où la
ville est absente des plans stratégiques gouvernementaux.
Or, les villes d'aujourd'hui devraient être de
véritables acteurs et locomotives du développement
économique, elles doivent être intégrées dans toute
planification stratégique. Le territoire étant une valeur
où sont exercés les actes de citoyenneté, les pratiques de
solidarité et de cohésion sociale et où l'élu
devrait avoir aussi un rôle d'orientation et de planification que de
régulation et de correction.
De l'élu notable, et/ou diplômés
chômeurs, et/ou «ould derb» à l'élu visionnaire
et stratège, Les décisions seront prises au niveau les plus
proches des citoyens où ces derniers seront associés tout au long
du processus décisionnel. Le rôle des collectivités
dépassera de loin le simple rôle administratif, et se
déclinera souvent en une intervention pour la cohésion
économique et sociale, de participation à la réalisation
d'infrastructures, à la création de richesses, de valeurs et
d'emplois.
Chapitre III : Le rôle de la
société civile.
Depuis le début des années 1980, la
stratégie économique nationale est marquée par le
désengagement de l'Etat en faveur du secteur privé. Cela a
ouvert, d'une part, des opportunités permettant aux ONG de jouer
un rôle clé par l'engagement de la société civile
dans le processus de développement et d'autre part, les
organes d'encadrement sur les activités qu'elles
prétendent dynamiser. C'est ainsi que plusieurs
associations ont été créées et ont
été encouragé par des facteurs internationaux par le
transfert de fonds pour favoriser la participation des ONG dans le processus de
développement.
Aujourd'hui, le mode opératoire des banques a
été définitivement consacré avec l'existence d'un
ensemble des banques coopératives et mutualistes au niveau des
régions. Ce qui favorise leur ancrage profond dans les régions
d'implantation.
Quels sont alors les organes de la société
civile au Maroc et quel est le rôle de ces organes?
Section 1 : Les organes d'encadrement :
I - Les chambres du commerce et d'industrie (CCI)
Les chambres de commerce et d'industrie sont
gérées par des personnes privées élues,
assistées par des cadres permanents. Elles peuvent constituer une
tribune efficace pour la défense du secteur privé.
Ces chambres sont sensées représenter les
différents secteurs économiques et être les animateurs de
la vie économique locale. Pour cette raison, elles sont réparties
sur le territoire national.
Ces chambres ont une grande connaissance du tissu
économique local et doivent organiser des actions destinées
à le renforcer et le développer.
L'avantage de ces CCI est qu'elles constituent un
réseau disséminé sur le territoire national et que leur
pérennité ne pourrait pas être mise en cause grâce
à la nature de leur financement.
Les chambres de commerce et d'industrie ont pour missions :
- La promotion des idées et des connaissances par
la diffusion d'études, d'analyses, de réflexions sur les
secteurs économiques, sur les problèmes de la formation...etc.
- La promotion des hommes et des femmes par l'initiation
de plusieurs programmes de formation technique, de gestion ...etc.
- La promotion des entreprises par l'assistance, le conseil et
la mise à disposition du promoteur de toutes les informations
nécessaires dans les domaines technique, commercial, juridique et
financier ;
- La promotion des équipements tels que les zones
industrielles, les ports...etc.
Remarque :
le prestige des CCI a été quelque peu
ébranlé car il semble qu'elles soient plus perçues
comme les relais de petits commerçants . Des entrepreneurs proposent
d'ailleurs d'en réformer les statuts et d'en améliorer la
représentativité.
II - le syndicat national de la PME / PMI et des jeunes
entrepreneurs :
Le syndicat national de la PME/PMI est créé en
1996. Il dispose d'antennes régionales dans quelques villes marocaines.
Il comporte :
- Un bureau national composé de membres élus
à l'assemblée générale ;
- Un conseil national composé des membres du bureau
national et de représentants régionaux ;
- Des bureaux régionaux.
Ce syndicat se définit comme un groupement national,
indépendant et apolitique .Ses objectifs à court et à
moyen terme sont :
- La mise en place d'une charte spécifique au jeune
promoteur ;
- La facilité d'accès au financement des jeunes
entrepreneurs;
- La création d'un fonds de cautionnement mutuel pour
les jeunes entrepreneurs ;
- La mise en oeuvre du parrainage des jeunes promoteurs par
les grandes entreprises afin de leur permettre l'accès à leur
marché en tant que fournisseur ou sous-traitant.
Remarque :
Ce syndicat s'est manifesté à l'occasion de
la crise suscitée par les difficultés des jeunes promoteurs
à honorer leurs engagements vis-à-vis des banques, en organisant
une rencontre à laquelle étaient invités les
représentants de la Confédération générale
des entreprises du Maroc (CGEM) , le Groupement Professionnel des Banques du
Maroc (GPBM) et le Conseil national de la jeunesse et de l'avenir (CNJA)
ainsi que des représentants du gouvernement et de la
société civile .
III - la fédération des PME / PMI de la
CGEM.
La fédération des PME/PMI constitue l'une des
fédérations les plus actives de la CGEM. Elle est aussi
l'interlocuteur privilégié des pouvoirs publics
représentant les PME. Sa mission est de promouvoir les
intérêts des PME en faisant des propositions visant à
lever les obstacles qui entravent leur développement.
Parmi ces objectifs on cite :
- L'amélioration l'accès au financement bancaire
pour les PME dans de meilleures conditions par la mise en place de fonds de
garantie et d'un fonds de restructuration financière ;
- L'accès plus facile à un financement hors
banques par l'intermédiaire de la bourse qui ne peut se faire que par
une baisse significative des taux d'intérêt pratiqués
par le trésor public et par une modification des conditions
d'entrée compatibles avec les possibilités des PME ;
- La mise en place des incitations fiscales pour les
entreprises qui procèdent à l'augmentation de leur fonds
propres par injection d'une partie de leurs bénéfices ;
- La réduction des impôts pour les entreprises en
général et pour les PME en particulier ;
- La réduction du taux de la TVA ;
- La disponibilité des locaux pour les PME à des
conditions avantageuses ;
- Le développement des groupements
d'intérêt économique ;
- L'encouragement de l'innovation au sein des PME en
prônant la coopération avec les universités ;
- L'accélération de la mise à niveau des
PME par un meilleur ciblage de ce processus.
Cette fédération avait également
proposé des réformes à long terme visant la mise
à niveau de l'administration de la justice et de l'enseignement.
Remarque
Cette fédération avait appelé à
la création d'un fonds de garantie contre les risques de change pour
les crédits fournisseurs étrangers, généralement
accordés à des taux très bas . Ces crédits
sont remboursables en devises .Le fonds devrait être financé par
le gouvernement à travers les gains réalisés sur les
opérations de change ainsi que par les pays fournisseurs et aussi par
une contribution spéciale de la communauté européenne
.Comme elle avait réclamé une énergie meilleur
marché pour les PME ne disposant pas de la moyenne tension .
Section 2 : Les organes de la participation
citoyenne
I - les associations de promoteurs
Les associations de promoteurs par leurs fonctionnements
similaires, permettent à leurs adhérents de s'exprimer dans un
cadre organisé. Elles constituent des forces de propositions et de
revendications en faveur de la PME et assurent leur encadrement en termes
d'informations, de formation. Ce mode de fonctionnement sera exposé
à travers la présentation de quelques associations et
fédérations les plus actives.
1 - la fédération des associations des
jeunes entrepreneurs du Maroc (FAJEM).
La fédération des associations des jeunes
entrepreneurs du Maroc a été créée en 1994. Elle
regroupait quelques années après son démarrage des
associations de jeunes promoteurs d'une trentaine de villes.
Les objectifs de la FAJEM sont :
- la création d'entreprises et d'emplois par le soutien
aux jeunes promoteurs de l'idée jusqu'à la réalisation du
projet ;
- la promotion du commerce et de l'industrie par les mises en
relation et la prospection du marché.
Cette fédération constitue un moyen
d'échange d'expériences et d'informations entre les jeunes
promoteurs à travers les actions suivantes :
- la collecte d'informations susceptibles d'intéresser
la PME ;
- l'organisation de plusieurs séminaires en particulier
la formation des jeunes promoteurs ;
- la formation et l'animation de tables rondes et
séminaires.
Remarque :
Elle a une représentation à
l'étranger par le biais du club franco- marocain des jeunes
entrepreneurs (CFMJE) .
2 - Le réseau Maroc entreprise :
C'est une association professionnelle a pour but de
permettre de favoriser les vocations d'entrepreneurs et de les aider
à concrétiser leurs idées en les faisant parrainer par
des entrepreneurs chevronnés volontaires ayant à leur actif des
expériences réussies de management. Tous les parraineurs qui
adhère à ce projet doivent pendant trois ans accompagner les
jeunes porteurs de projets en leur assurant un accompagnement
stratégique, managérial et de formation et surtout les faire
bénéficier de leurs expériences .L'association envisage
également de faire une bonne analyse du marché pour mieux
cerner la demande relative à l'activité des PME et diriger les
PME naissantes sur les activités les plus porteuses .
En outre, l'association a monté un fonds
d'intervention et de soutien alimenté par les partenaires de la banque
et les entrepreneurs qui le désirent pour soutenir les projets à
fort potentiel. Des prêts d'honneur seront accordés sur la base
d'un simple engagement personnel des entrepreneurs qui seraient
sélectionnés de façon rigoureuse par un comité
.La cible du réseau est avant tout la population de porteurs de
projets créateurs d'emplois mais ne disposant pas de moyens de
financement pour monter leur affaire .
Elle vise en définitive à développer
l'esprit d'entreprise en sécurisant les porteurs d'idées et en
leur permettant de disposer de tous les atouts pour pérenniser leur
affaire .Les idées les plus novatrices et les plus pourvoyeuses
d'emplois devraient être les plus visées par ce programme .
3 - Association marocaine d'appui et de promotion de
la petite entreprise (AMAPPE)
le rôle de l'association marocaine d'appui et de
promotion de la petite entreprise (AMAPPE) est d'assurer au jeune
créateur d'entreprise le conseil juridique, les études de
faisabilité, la formation et l'initiation à la gestion de
l'entreprise et la réalisation des idées compatibles avec son
profil et ses capacités .Cependant, son rôle n'est pas de se
substituer au jeune promoteur .
Le champ d'action de cette association reste limité
notamment à l'axe Rabat-Kenitra à cause de la faiblesse de ses
fonds.
4 - La fondation banque populaire pour la
création des PME :
La banque populaire dans un but de consolider la
création d'entreprise, a mis en place une fondation à laquelle
ont été assignées les missions de formation, de conseil et
d'assistance aux porteurs de projets en particulier aux jeunes promoteurs.
La fondation soutient en priorité les projets
novateurs à travers un dispositif d'assistance qui consiste en
l'orientation des porteurs d'idées et leur accompagnement dans la
concrétisation de leur idée.
Les candidats sont sélectionnés sur tout le
territoire national principalement selon leur profil qui est sondé
à travers la formation qui leur est offerte .Des ateliers d'initiation
à la législation et à l'étude de marché
animés par des experts sont organisés au profit de ces
candidats qui doivent chercher l'information concernant leur projet par leurs
propres moyens .De même des séminaires thématiques et
même des stages sont organisés en leur faveur pour qu'ils puissent
maîtriser les différents paramètres de leur projet et en
augmenter les chances de réussite.
II - Les organismes relevant de la coopération
internationale :
Dans le cadre des relations de coopérations
internationale , des structures sont mises en place pour aider au
développement socio-économique du Maroc .Parmi ces organismes,
on peut citer ceux relevant de la Commission Européenne, de l'USAID
et de la Banque Mondiale.
1 - La délégation de la commission
européenne
Avant la conférence de Barcelone de 1995, la
coopération avec l'Union Européenne s'est
concrétisée pour le Maroc par plusieurs opérations d'aide
au développement.
Ces opérations ont concerné tous les
domaines pouvant aller de l'éducation de base au grand projet
d'infrastructure en passant par la lutte contre la pollution ou l'appui
aux entreprises nationales ...etc .
L'appui en particulier pour la PME s'est
concrétisé par exemple par les crédits de la Banque
Européenne d'Investissement (le BEI). On peut également
évoquer le programme ECIP (European Community Investment Parteners ) .
Celui-ci consistait en des interventions financières
réalisées dans le cadre d'investissements effectués
sous formes d'entreprises conjointes entre des partenaires
européennes et marocaines . Les facilités financières
étaient accordées pour des différents types
d'opérations liées à des projets d'investissement au
Maroc. L'entreprise marocaine se devait d'identifier un secteur avec un
réel potentiel de développement, repérer les
entreprises européennes qui disposeraient de la technologie et des
ressources financières.
Le programme ECIP finançait au delà des besoins
en capitaux, plusieurs opérations en amont du projet comme la
réalisation des études d'identification des projets et des
partenaires potentiels, la réalisation des opérations
préalables à l'entreprise conjointe tels que les études
marketing, de faisabilité ou la construction d'unités de
production pilote, la fabrication de prototype ... etc. La formation et
l'assistance à la gestion est également prévue par ce
programme.
Avec l'avènement de la conférence de
Barcelone, le plan MEDA est devenu le principal instrument notamment
financier de la coopération entre l'Union Européenne et
des pays méditerranéens comme le Maroc, l'Algérie, la
Jordanie, la Tunisie , la Turquie , le Liban ...etc. La
délégation de la Commissions Européenne est
chargée de superviser ce programme MEDA avec des moyens humains
en partie européens délocalisés au Maroc et
répartis en commissions sectorielles .
Parmi les projets financés, on peut citer des projets
hydro-agricoles, routiers, forestiers, d'éducation de base d'appui
à la santé, de développement rural, de soutien
à la flotte côtière, de soutien à l'ajustement
structurel, ...etc.
Cette ligne de coopération internationale a pour
objectif la mise à niveau des entreprises nationales, le soutien
à la formation professionnelle et le développement du tourisme et
des nouvelles technologies, outre le financement de la mise à niveau
de l'administration et le développement de l'emploi des femmes rurales
dans les exploitations de l'arganier et la préservation de ce
secteur. Le volet le plus important de cette ligne concerne le programme
d'appui aux entreprises par des fonds très important
réservés au financement des actions en faveur de
l'amélioration de l'appareil productif sous formes de :
- Conseils techniques aux entreprises pour la mise à
niveau ;
- Cofinancement de la mise à niveau par la
participation avec le gouvernement au financement du FOMAN (un fonds de mise
à niveau) ;
- Soutien et d'appui au renforcement de la qualité de
la production des entreprises ;
- Renforcement de la formation professionnelle dans le secteur
du tourisme.
2 - L'USAID :
L'USAID est un organisme américain d'aide au
développement dans les pays du tiers monde. Ses interventions sont
multiples et peuvent être d'ordre social, économique ...etc.
On peut citer parmi ses actions l'appui à la
santé et à l'éducation des populations mais aussi des
actions visant l'amélioration de l'entreprise et de son
environnement.
Parmi ses objectifs on peut citer :
- l'amélioration de la compétitivité des
entreprises ;
- l'amélioration de l'environnement par des
études, enquêtes et prospections ... etc.;
- le renforcement du rôle des associations
professionnelles ;
- l'appui au financement notamment à court terme ;
- ..etc
Ainsi une structure nommée le CEM est née
en 1993 à l'initiative de l'USAID en collaboration avec une
école privée de gestion qui est l'ESG ( l'école
supérieure de gestion ). Le CEM est une structure d'activité de
conseil, destinée à toute personne désirant
créer une entreprise ou voulant améliorer ses connaissances
de gestionnaire. Son activité rentre dans le cadre du projet DYNA -PME
mis en place par l'USAID et le ministère
délégué au premier ministre chargé des affaires
générales. Ce projet vise en plus du soutien à la PME
à travers le CEM, la réforme organisationnelle et administrative
et le financement en ciblant les entreprises qui ont besoin d'un financement
à court terme.
Mais ses prestations sont payantes ce qui en limite
l'accès pour plusieurs jeunes promoteurs. D'après son directeur,
le CEM n'a pu remplir sa fonction de soutien à la PME à cause
d'un environnement jugé peu adéquat ( problèmes
administratifs et de terrains, absence de pépinière,
...etc.) . Ce centre envisage de renouveler son action avec les grandes
entreprises.
3 - la banque mondiale
La Banque Mondiale, par l'intermédiaire de sa filiale,
la Société Financière Internationale ( SFI ), est
chargée du développement du secteur privé dans les pays
en voie de développement . Le programme North Africa Entreprise
Développement ( NAED ) est le programme par lequel elle apporte son
appui au développement des PME au Maroc, en Algérie et en
Egypte en soutenant le développement des marchés et des
institutions essentiels à la croissance des PME.
Au Maroc, le bureau de la SFI est opérationnel depuis
janvier 2003, et le NAED cible :
- l'accès au financement ;
- les services d'appui aux entreprises
- et l'amélioration de l'environnement des affaires
;
Les chantiers de la SFI au Maroc visent :
- L'établissement d'un partenariat avec les banques
pour le financement des PME ;
- L'établissement d'un partenariat avec l'association
du microcrédit Al Amana pour l'introduction du prêt
individuel ;
- Un projet de partenariat en vue de renforcer la
capacité des banques en matière de gestion du risque entreprise
et de recouvrement ;
- Le renforcement des capacités des organismes
intermédiaire (les associations professionnelles) et la stimulation du
marché des services aux entreprises et aussi en un accord avec la
zone industrielle de Tanger (l'AZIT ) ;
- Le développement de l'infrastructure, de
l'information sur les entreprises et la dynamisation de l'environnement des
affaires de la région de Tanger.
En outre la Banque Mondiale finance le Groupent
interprofessionnel d'aide au Conseil (GIAC), grâce à une enveloppe
de 3 millions de dollars. Les GIAC aident les entreprises membres d'une chambre
ou d'une association professionnelle à effectuer leur diagnostic
stratégique, en finançant à hauteur de 70 %
l'étude stratégique. Ils sont présents dans le textile et
le cuir, les pêches maritimes, le BTP, les IMME et bientôt le
tourisme et l'agroalimentaire.
Section 3 : Les organismes bancaires et
financiers
Il s'agit des banques, des sociétés du
capital-risque et du capital-développement, des établissements
de garantie , des sociétés de cautionnement mutuel.
I - Les banques
chaque banque marocaine dispose d'un département
dédié à la PME, mais les plus impliquées dans
l'activité PME semblent être la BMCE Bank, Banque Centrale
populaire et AttijariWafa Bank.
Bank Al Amal et la Caisse Nationale de Crédit
Agricole ont des missions spécifiques et des objectifs précis.
Bank Al Amal a pour vocation l'encouragement des promoteurs marocain
résident à l'étranger à investir au Maroc et la
Caisse Nationale du Crédit Agricole le développement du monde
rural.
1 - Banque Al Amal
BANK AL AMAL est un organisme qu'on peut qualifier de «
banque à part » de par la constitution de son capital et de
par ses interventions. En effet, le capital de cette banque est
détenu à 75 % par des marocains résidents à
l'étranger et à 25 % par le système bancaire et financier
marocain.
Cette participation des travailleurs marocains dans le
capital de cette banque résulte des bonifications accordées
sur le taux de change appliqué à leur transfert de devises.
Son champ d'action ne concerne que le financement des projets
où participe de façon effective au moins un résident
à l'étranger.
Elle accorde un crédit participatif sans garantie
réelle et à des taux avantageux .C'est également une
société à capital-risque, puisqu'elle peut participer au
capital des entreprises éligibles à concurrence de 10% du
capital, avec l'engagement de se retirer dès que les promoteurs
ont la possibilité de racheter leurs parts .
Cette banque peut financer jusqu'à 40 % du montant du
projet à hauteur maximale de cinq millions de dirhams (à partir
de 1993) et à des taux inférieurs aux taux du marché
sans exigences de garantie et avec un différé de remboursement de
deux ans .
Elle peut également prendre des participations au
capital des entreprises nouvelles ou déjà existantes à un
niveau maximum de 20% du capital de l'entreprise.
Remarque :
A l'issue de l'exercice 2012, Bank Al Amal a enregistré
des réalisations en croissance dont le total de l'encourt des
crédits s'élève à 619 millions de dirhams. Les
données révélées par Idriss Azami Al Idrissi devant
la 2e Chambre indiquent aussi que l'ensemble des projets immobiliers
financés par la banque a atteint 71 unités, pour un coût
global de 930 millions de dirhams, dont 450 millions de dirhams de prêts
accordés. L'état des lieux de cette entité
contrôlée par la Banque Populaire laisse montrer un net
regain des MRE pour des formules proposées
dans le cadre du financement de leurs
investissements, avec une enveloppe de 2 milliards de dirhams d'apports
bancaires sur la période 2005-2012.
2 - La banque BMCE
La banque BMCE, à travers le club PME qui est un
concept innovant, permettra aux PME de bénéficier d'un
accompagnement sur mesure pour améliorer les compétences
professionnelles en matière de relation bancaire.
Les objectifs du club PME de la banque BMCE sont :
- Renforcer la dimension conseil & accompagnement en
faveur des PME ;
- Faciliter aux clients la maitrise des techniques bancaires
(opérations bancaires et montage des dossiers de crédit, les
types de financements..) ;
- Diffusion de bonnes pratiques de terrain et l'échange
d'expérience, sans finalité commerciale ;
- Renforcer la relation banque & client entreprise.
Pour se faire, elle offre des formations basées sur la
pratique, en faveurs des cadres de PME pour améliorer leurs
connaissances bancaires suite auxquelles un certificat de suivi du cycle de
formation Club PME est remis au cadre et un ensemble des avantages au profit
des adhérents à savoir :
- Une plateforme de partage d'expériences et
d'informations ;
- Une newsletter électronique ODE comportant des
informations utiles aux dirigeants d'entreprise ;
- Un agenda de séminaires planifiés;
- Une carte d'adhérent au club avec un code
d'identification pour accéder au contenu des modules de formations sur
ODE.
- Une série de flux d'informations sur le forum du site
institutionnel, après l'identification par code.
En ce qui concerne le financement des PME un ensemble des
packs mis à la disposition des PME à savoir :
- Pack Business PME met à la disposition des PME un
ensemble de services regroupés en une seule offre avec une tarification
forfaitaire. Il englobe deux types de services :
· Services de base : un compte, une forfaitisation des
commissions Maroc, une carte à débit immédiat ou
différé ainsi que l'accès au compte à distance ;
· Services optionnels : plusieurs cartes Business,
l'assurance securicard, l'assurance manager, la Travel Business, l'Option
e-Trade et bien d'autre avantages.
- Pack BMCE Moussanada, qui porte une solution globale dans la
démarche de modernisation à travers un programme d'assistance
accessible à tous les secteurs d'activité.
Pour améliorer la performance des PME et renforcer leur
compétitivité, Pack BMCE Moussanada vous propose :
· Un pré-diagnostic gratuit effectué par
L'ANPME
· Un appui financier de l'Etat jusqu'à 1MDH
· La prime MOUSSANADA, pour accompagner vos
démarches de modernisation en fonction des besoins de votre entreprise
· Offre accessible à l'ensemble de PME ayant un
chiffre d'affaires inférieur ou égal à 175 MDH;
3 - Le Crédit Populaire du Maroc
Le groupe Banque Populaire couvre par un réseau
étoffé d'agences à l'ensemble du territoire du Maroc et
se caractérise par la nature du crédit populaire,
principal organe de financement de l'artisanat, de la PME et des jeunes
promoteurs et aussi par la création d'un organisme d'assistance
à la création d'entreprises qui est la fondation de la
Banque Populaire qui est très active en matière de
création d'entreprises grâce à des actions
d'informations de formation de conseil et d'assistance aux investisseurs
notamment les jeunes promoteurs .
La BCP a en effet, participé à 63 % du
montant total des investissements du crédit « jeunes
promoteurs » institué par la loi 36/87 et qui visait :
- La résorption du chômage des jeunes par la
création de leur propre entreprise ;
- L'émergence d'une nouvelle élite
d'entrepreneurs.
Ce prêt de soutien des jeunes promoteurs se
distinguait par sa procédure simplifiée , son taux
d'intérêt réduit , son délai de remboursement
avantageux et ses garanties peu contraignantes .
Signalons que ce crédit a fait l'objet d'une
convention signée entre l'Etat et les différentes banques.
La BCP se caractérise en outre, par une ligne de
crédits avantageux pour le secteur de l'artisanat dont les entreprises
ayant un montant d'actifs nets inférieur à 200 000 dirhams
peuvent bénéficier.
En effet, le quantum de financement de la BCP peut atteindre
70 % du coût de l'investissement, avec un taux d'intérêt
inférieur aux taux du marché.
Le groupe Banques populaires part avec une longueur d'avance
sur ses concurrents pour «reconquérir» le segment des PME. Il
accapare, en effet, 60% de ce segment où il est considéré
comme «la banque de référence». Le financement des PME
fait partie de notre mission légale,
Depuis le début de cette année (2013), l'offre
entreprise du groupe est contenue dans le package Business Project. Cet
ensemble de services propose d'abord des crédits d'investissement
dédiés à la création et le développement des
entreprises en général et des PME en particulier. Il contient
également des formules destinées au leasing, aux assurances et
autres services annexes.
Remarque :
Les crédits d'investissement de la Banque populaire
sont accordés à un taux unique de 5,5%, considéré
comme le plus bas du marché.
4 - Attijariwafa-bank
Afin de mieux soutenir ces PME/TPE dans le cadre d'un
partenariat gagnant-gagnant, le Groupe Attijariwafa bank a adopté une
stratégie qui repose sur une démarche d'intégration de
plusieurs piliers du Groupe.
Le dispositif mis en place s'appuie, ainsi, sur une
organisation commerciale dédiée, une création de
structures (Centres d'affaires) visant à accompagner les PME/TPE
à toutes les étapes de leur cycle de vie (création,
croissance, développement et renouvellement), une offre innovante de
produits et services, un accompagnement à l'international à
travers les différentes filiales du Groupe, un dispositif d'expertise et
de métiers et, enfin, une approche risque basée sur la
proximité et la connaissance du client.
Ainsi, les PME disposent au niveau des guichets des Centres
d'affaires du Groupe Attijariwafa bank d'une offre complète comprenant
plusieurs solutions : gestion des flux, activités de marché,
conventions employeurs, placements, opérations à l'international,
assurances et financements. Ces solutions sont continuellement enrichies en
fonction des demandes et des anticipations des besoins du marché.
Enfin, conscient que la majorité des PME marocaines
sont des TPE et que celles-ci ont des besoins d'accompagnement et de
financement spécifiques, le Groupe Attijariwafa bank a affiné son
offre en mettant en place tout un dispositif riche et adapté à
cette catégorie d'entreprises via la solution «Pacte
Rasmali».
Avec cette solution, le Groupe intervient par le biais de
trois canaux. D'abord, il apporte un accompagnement citoyen aux TPE dans le
cadre des programmes initiés par l'Etat (Rawai, Maroc Vert, Moussanada,
Vision Artisanat 2015, Emergence, Maroc Numéric, etc.) et d'autres
organismes et associations (Chambres de commerce, Chambres de l'artisanat,
etc.). Ensuite, il met à la disposition des TPE une offre exhaustive et
évolutive regroupée en trois volets : la banque au quotidien
(Hissab Rasmali, monétique, etc.), le financement (investissement,
trésorerie, etc.) et l'assurance (activité professionnelle,
prévoyance, etc.).
Remarque :
Jeudi, 23 mai 2013 (MAP) - La Caisse de Dépôt et
de Gestion (CDG) et la KFW, une des premières banques allemandes de
promotion, se sont mis d'accord pour apporter une "ligne de refinancement
à concurrence de 200 millions d'euros" pour des prêts aux PME, aux
termes d'un mémorandum d'entente signé à Rabat par les
deux institutions.
Selon un communiqué conjoint, parvenu jeudi à la
MAP, ce mémorandum a été signé par Anas Houir
Alami, Directeur Général de la CDG, et Ulrich Schröder,
président du Directoire de la KfW.
Les deux institutions ont convenu de la mise en place d'une
coopération spécifique en apportant une ligne de refinancement
jusqu'à concurrence de 200 millions EUR pour des prêts aux PME par
l'intermédiaire du secteur bancaire commercial", a précisé
le communiqué des deux institutions.
La coopération entre la CDG et la KFW permettra aussi
de fournir une assistance technique, financée à travers les fonds
du ministère fédéral allemand de la coopération
économique et du développement, pour l'amélioration des
capacités de prêt des banques commerciales aux PME, a
ajouté la même source, précisant que cette ligne de
crédit "sera accordée par la KFW à FINEA, filiale de la
CDG dont la vocation est de faciliter l'accès des entreprises, PME et
TPE en particulier, au financement bancaire.
La FINEA sera ainsi appelée à canaliser les
fonds reçus par les institutions internationales de financement du
développement vers les PME marocaines par l'intermédiaire du
secteur bancaire commercial.
Les deux institutions envisagent de poursuivre leur
coopération, notamment au niveau de l'accès au financement pour
les petites et moyennes entreprises au Maroc, afin de permettre l'augmentation
de la croissance et la création d'emplois.
Selon le même communiqué, la KfW et la CDG
collaborent sur des thématiques communes afin de contribuer au
développement de l'économie marocaine et souhaitent continuer
à renforcer leurs efforts conjoints, actuels et futurs, dans divers
domaines d'intérêt commun au Maroc.
II - Les sociétés de capital- risque et de
capital- développement
Le capital-risque est la traduction française de
« venture capital » anglo-saxon. Cette traduction a tendance
à mettre l'accent sur l'aspect risque, donc possibilité de
perte, l'expression anglo-saxonne étant plutôt celle du
« capital associé à une entreprise nouvelle »,
soulignant l'aspect plus dynamique, plus aventurier de
l'investissement, plus optimiste aussi .
Le terme de « venture capital » est aujourd'hui
largement utilisé en France et dans tous les pays d'Europe.
Le « venture capital » ou capital-risque est un
procédé de financement sous forme de capitaux propres en
faveur de projets émanant d'entreprises de taille petite ou moyenne,
novatrices, mettant sur le marché des produits ou services
nouveaux ou exportant des produits ou services originaux .
Au Maroc, la première société de capital-
risque est apparue en 1993, il s'agit de la société Moussahama.
Leur activité progresse aussi en terme de volume de financement.
L'actif global géré est d'environ 1.5 milliards de dirhams soit
0.4 % du PIB.
Malgré cette progression, la participation du
capital-risque dans l'investissement reste faible à cause d'un certain
nombre de problèmes inhérents, en particulier à
l'environnement local qui empêchent cette forme alternative de
financement de prendre son envol . Parmi ces problèmes, on peut
citer :
- La rareté de projets répondant aux
critères des entreprises ciblées par le capital-risque comme
l'innovation, l'originalité et le fort potentiel de développement
;
- Le peu de transparence au niveau des résultats des
entreprises ;
- Le peu d'incitation en faveur du capital-risque, en
particulier l'incitation fiscale.
- Les conditions jugées très difficiles pour
l'accès à ce genre de financement notamment des taux de rendement
exigés de l'ordre de 20 % ;
- Une réticence de la part du chef d'entreprise
à solliciter ce genre de financement de peur de l'immixtion du
capital-risqueur dans sa gestion.
Remarque :
Les créations d'entreprises par capital-risque
sont rares. Les activités des sociétés du
capital-risque sont plutôt tournées vers le capital
développement qui s'intéresse aux entreprises mûres et
où le risque est moindre. Les sociétés du capital-risque
en général ne limitent pas leur activité à un
secteur particulier ou une taille particulière notamment, à la
PME.
III - les établissements de garantie
Deux établissements de garantie interviennent dans le
marché marocain. .Il s'agit de la Caisse Centrale de Garantie ( la
CCG ) qui est un établissement public et Dar Ad Daman qui est une
institution privée . Elles ont pour mission d'apporter une
contribution significative au financement de l'économie nationale par
les garanties qu'elles offrent et qu'elles gèrent.
1 - Dar Ad-daman:
Dar Ad Daman consiste à:
- Faciliter à la PME en particulier, l'accès
au financement en garantissant les crédits d'investissement et les
crédits de fonctionnement nécessaires au financement du cycle
d'exploitation ;
- Promouvoir le développement de l'investissement et de
l'emploi ;
- Financer, conjointement avec les banques, les programmes de
mise à niveau des unités des secteurs de l'hôtellerie et
du textile ;
- Accompagner l'entreprise dans chacune des étapes de
son existence, pendant sa création, son développement et sa mise
à niveau.
Les garanties consenties par Dar Ad-daman se sont
élevées à 297 millions de dirhams (MDH) en 2012, soit une
progression de 30% par rapport à l'exercice 2011, selon un
communiqué de la société parvenu lundi à la MAP.
Dépassant les objectifs fixés de 29%, ces garanties ont
bénéficié à 264 opérations et ont permis de
couvrir un montant total de crédits de près de 650 millions de
dirhams, contre près de 287 MDH en 2011, selon la même source. Les
crédits garantis, qui ont financé un investissement total de 700
MDH et qui devraient générer plus de 920 nouveaux postes
d'emploi, ont bénéficié principalement aux secteurs des
services avec 50% et du BTP avec 27%.
Par répartition géographique, les
agréments de l'année ont concerné la région du
Grand Casablanca avec 43%, suivie des régions Rabat-Salé-Zemmour
Zair avec 12% et Fès-Boulemane avec 11%.
Les comptes de la société au titre de l'exercice
2012 ont été approuvés à l'occasion de son conseil
d'administration tenu le 20 courant.
2 - La Caisse Centrale de Garantie (CCG)
L'activité de la CCG a commencé en 1996
.Elle est administrée par un conseil d'administration où le
secteur privé est représenté par le Groupement
professionnel des banques (GPBM) et les fédérations des chambres
professionnelles (commerce, industrie et services, agriculture et artisanat).
Les garanties qu'elle accorde sont couvertes par les
garanties inconditionnelles de l'Etat. Son champs d'intervention est
diversifié et couvre :
- La garantie des crédits d'investissement à
moyen ou à long terme contractés à l'intérieur ou
à l'extérieur du pays pour les projets des entreprises ou
organismes publics ou privés ayant pour objet une activité de
production de biens ou de services ;
- Le cautionnement des marchés à l'exportation
pour les entreprises soumissionnaires ou titulaires de marchés de
travaux ou fournissant des services à l'exportation ;
- La gestion des fonds de garanties et de toutes
opérations similaires pour le compte des tiers, publics ou
privés, sur une base conventionnelle. La CCG gère ainsi pour le
compte de l'Etat,
les fonds de garantie des crédits pour la mise
à niveau des entreprises et gère aussi le fonds de
dépollution industrielle (FODEPI) pour le compte de la banque
allemande de développement KFZ . Elle participe également
à la gestion du fonds de garantie français en faveur des
entreprises marocaines.
Le traitement de la PME constitue la priorité de
la CCG. 80 % des interventions de cette caisse concernent la PME.
Par ailleurs des relations de partenariat entre la CCG et
les banques ont été établies pour créer une
synergie entre ses mécanismes de garanties et les concours bancaires
.Il est même envisagé de déléguer la décision
de garanties aux banques jusqu'à un seuil de montants à
garantir qui sera fixé .
A fin octobre 2012, les crédits accordés par les
banques aux PME et garantis par la CCG s'élèvent à
près de 2,7 Milliards DH contre 1,5 Milliards de DH pour la même
période de 2011, soit une hausse de 77%.
Ces financements sont constitués essentiellement de
crédits d'exploitation pour un montant de 1,28 Milliards DH et de
crédits d'investissement pour 1,20 Milliards DH. Concernant les TPE, le
produit « Damane Express » a garanti, depuis son lancement en juin
2012, des crédits s'élevant à 127 Millions DH consentis
à 321 TPE.
Le secteur Industriel arrive en tête des secteurs
bénéficiaires des financements bancaires garantis par la CCG avec
37% de crédits mobilisés.
Remarque :
Quant aux banques qui recourent aux mécanismes de la
CCG, le Groupe des Banques Populaires arrive en tête, suivi
respectivement de la BMCE et d'Attijariwafa Bank. A elles trois, ces banques
totalisent 87% des crédits garantis en faveur des TPME.
IV - les sociétés de cautionnement mutuel
Ces sociétés permettent l'octroi de
crédits à des gens qui ne possèdent pas de garanties
personnelles en les cautionnant auprès de la banque qui les finance. Et
lorsque l'entrepreneur se révèle insolvable, la
société de cautionnement mutuel doit assurer le remboursement de
ses créances.
Ces sociétés sont nées à partir
d'un groupement de gens qui ont mis leurs ressources en commun pour
constituer des fonds de garanties.
ces sociétés de cautionnement mutuel
regroupent des opérateurs appartenant au même secteur comme
l'artisanat, le transport , la pêche ,...etc.
Outre l'accès aux crédits bancaires pour les
opérateurs sans garanties réelles, ces sociétés ont
permis :
- L'organisation de la profession ;
- L'obtention des prix préférentiels chez les
fournisseurs ;
- Une diminution significative des impayés pour les
banques et une fidélisation d'une nouvelle clientèle pour la
banque.
V - Témoignage d`échec de financement des
PME par les banques
Il est anormal que les banques rechignent toujours à
financer la PME à des taux bancaires conformes aux risques qu'elles
prennent. !!!!!!!!!!
Pour savoir les causes de cet échec, on a essayé
d'élaborer une interview avec les responsables de la banque BMCI. Cette
interview a été réalisé dans la visée de
savoir les causes de rejet des dossiers de crédits posés par les
PME:
Malgré l'existence des organismes de financement, le
déséquilibre de la structure financière, cumul de
résultats déficitaires, concentration des créances et
mouvements douteux sur des postes du bilan constituent les principales causes
de rejet des dossiers de financement des PME par ces organes.
Erigée souvent en tant que facteur freinant l'essor de
la PME, la problématique du financement ne cesse d'être
dénoncée à tort et à travers, alors qu'elle devrait
être mise dans son véritable cadre d'analyse. «A
entendre les discours qui traitent des difficultés d'accès des
PME au financement, l'on se croit en présence d'établissements de
crédit qui opposent un refus systématique dès lors qu'il
s'agit d'une PME qui prétend au concours bancaire. Or, cela est
archi-faux», affirme un DG d'une grande banque de la place.
En effet, la majorité des emplois des banques est concentrée sur
un nombre réduit de grands groupes. La loi de Pareto se vérifie
à cet égard, en faisant en sorte que 20% de la clientèle
concentre 80% des crédits. «Cette configuration
gagnerait à être nuancée du fait que les besoins des
grandes entreprises sont d'un ordre de grandeur plus important en volume que
celui des PME. En raisonnant par dossier/client, la configuration se trouve
aussitôt inversée», précise-t-il.
Les établissements de crédit, du fait de la
nature même du tissu économique, traitent avec un nombre de PME
largement supérieur à celui des grandes entreprises
structurées. «Nous gérons au niveau de l'agence
200 dossiers de PME contre 5 dossiers de grandes
entreprises», confie le responsable de clientèle d'un
centre d'affaires de la BP à Casablanca.
Un fonds de roulement négatif donne lieu à un
rejet systématique. C'est dire que la PME représente le plus gros
de la clientèle «Entreprise» des établissements
bancaires, qui ne laissent passer aucune occasion sans la concrétiser en
dossier de crédit, dans un contexte de concurrence acharnée entre
confrères.
«Nous donnons des instructions claires aux
équipes pour ne pas perdre de vue qu'il n'y a pas de grands clients et
de petits clients. Nous privilégions surtout les PME vu qu'elles
présentent un fort potentiel en matière de placement des produits
et des conventions, pour peu que leur dossier soit
bancable», affirme un responsable de réseau à
la BMCI.
Et c'est justement au niveau du dossier qu'une grande
majorité de PME rate sa chance au financement, selon les banquiers. Ces
derniers remontent, à ce titre, quatre types de facteurs qui
déclenchent le rejet expéditif d'une demande de crédit
émanant de la PME. Il s'agit en premier lieu de facteurs
inhérents à la structure financière que présente
l'entreprise aspirant au financement. Structure qui, en plus d'être
souvent en sous-capitalisation?(capital?à 10 000 DH), peut
refléter un déséquilibre traduit par un fonds de roulement
négatif issu de l'excès des emplois sur les ressources.
«Beaucoup de PME, en l'absence de financiers avertis,
financent par exemple des outils de production qui représentent un
emploi de long terme, par la trésorerie qui, elle, constitue une
ressource de court terme», explique un gérant de
portefeuille d'une banque de la place. Et d'ajouter : «En
présence d'un fonds de roulement négatif, Bank Al-Maghrib
proscrit légalement l'octroi du financement».
Aussi, le cumul de résultats déficitaires est
répertorié chez les banquiers en tant que facteur
récurrent lors des refus. Selon eux, les entreprises dont les pertes
atteignent les 3/4 du capital social, et elles sont relativement nombreuses,
doivent produire un «PV de continuité» précisant les
modalités de reconstitution des fonds propres si elles envisagent de
poursuivre leur activité. Chose que plusieurs PME n'observent pas,
systématiquement, au bon moment.
L'évolution des mouvements des postes du bilan est,
elle aussi, pointée du doigt, notamment en matière des comptes
courants d'associés qui reprennent en principe les dettes que
détiennent les associés sur leur entreprise, mais qui ne
reflètent pas généralement la réalité des
ressources que les associés pompent parfois de l'entreprise sans
comptabilisation. Sachant que la récupération de ces dettes doit
se faire avec des justificatifs expliquant les sorties des fonds.
«Cette anomalie revient souvent, vu que
l'associé, surtout dans les PME de type familial, dispose de l'argent
sans qu'il lui paraisse important de faire le distinguo entre son patrimoine et
celui de la société. Ainsi, il peut opérer des retraits
importants et répétitifs sans que cela concerne l'activité
de l'entreprise, et sans qu'il y ait de comptabilisation au débit de son
compte d'associé», explique le gérant de
portefeuille.
«Nous avons récemment rejeté le
dossier d'une PME vu que le compte clients représente plus de 80% de son
courant d'affaires, ce qui la rend totalement dépendante de ses
débiteurs. D'autant plus qu'elle n'a pas pu fournir le détail de
ses créances pour nous permettre de statuer sur leur qualité et
les chances de leur recouvrement», note un analyste de
risque d'une banque de la place pour illustrer cet autre facteur qui peut
servir de motif de refus.
S'agissant d'entreprises nouvellement créées, le
principal motif de rejet qui a trait aux finances concerne les projections du
business plan remis aux banquiers.
Généralement, et pour mettre plus de chances de
leurs côtés, les actionnaires?confectionnent?des comptes
prévisionnels très optimistes, et pas du tout réalistes,
vu qu'ils ne cadrent pas avec les hypothèses vérifiées au
niveau du secteur dont fait partie la PME prétendant au financement.
La discontinuité dans les comptes, autre motif de
refus. Par ailleurs, avec l'exigence par les banques?du?bilan?fiscal?depuis
quelques années, plusieurs PME trouvent du mal à produire des
bilans dont les postes affichent une continuité du fait qu'elles
confectionnaient auparavant des bilans bancaires totalement différents
de ceux déposés auprès du fisc.
«Ce cas d'espèce déclenche un
refus systématique lorsqu'il est observé au niveau des exercices
lointains des entreprises et qu'il touche des rubriques cruciales du bilan,
notamment lors de l'octroi d'un crédit à moyen et long
terme», confie un cadre d'une grande banque de la place.
Si les facteurs d'ordre financier sont récurrents, cela
n'empêche pas que d'autres causes précipitent les rejets des
dossiers, dans une moindre mesure, notamment ceux inhérents aux
caractéristiques du crédit sollicité. Les banquiers
s'accordent surtout sur les cas d'inadéquation entre la nature du
crédit demandé et le cycle d'exploitation de l'entreprise en
question.
«Une PME qui vend par exemple au comptant
aura, bien évidemment, du mal à avoir une facilité de
caisse, vu qu'elle n'a pas de délais au niveau de ses
recettes», relève ce cadre. Parfois, selon ce
banquier, il existe un bon nombre de demandes dont les montants et les lignes
demandés se trouvent injustifiés vu l'activité de
l'entreprise.
Ceci étant, les rejets pour insuffisance ou absence de
garanties, et qui reviennent le plus souvent dans les discours, ne sont pas
passés sous silence. Les banquiers font leur mea culpa en affirmant,
pour leur majorité, qu'il y va de leur impératif de gestion de
risque de demander des couvertures à hauteur des expositions au risque
encouru. Garanties qui ne sont pas toujours à la portée des PME,
surtout celles nouvellement créées.
«Il faut être persuadé que si
les dossiers ne présentent pas de vice rédhibitoire en termes
financiers (ndlr : bilans) et économiques (ndlr : objet du
crédit, faisabilité, secteur), les garanties peuvent être
apportées à la banque par des organismes créés
à cette fin, de type CCG...», note l'analyste risque.
D'autant plus que les banques se contentent parfois d'un simple acte de caution
solidaire en plus d'un nantissement du fonds de commerce lorsque les
crédits ne financent pas des lignes à haut risque.
Qu'est-ce qu'un dossier bancable ?
Instruire un dossier de crédit diffère selon la
typologie du financement sollicité. Les dossiers prétendant
à des concours de fonctionnement ne sont pas montés de la
même manière que ceux aspirant à financer des
investissements, encore moins que ceux qui concernent des opérations de
haut de bilan. Néanmoins, la norme veut qu'un dossier bancable
corresponde sommairement à une demande étayée le plus
possible par tout élément de nature à mieux renseigner sur
l'entreprise prétendant au financement bancaire.
A savoir, un écrit présentant l'entité et
justifiant le crédit sollicité, la liasse fiscale reprenant
l'ensemble des états financiers (bilan, compte de produits et charges,
état de soldes de gestion, tableau de financement), et ce, au titre des
trois derniers exercices, accompagnée d'un
récépissé de dépôt auprès du fisc et
du reçu de règlement IS. En plus de l'original du registre de
commerce analytique (dit Modèle J) de l'entreprise, libre de toute
charge ou saisie.
Et, idéalement, une note détaillée
expliquant l'évolution des indices d'activité et de structure.
Pour les nouvelles créations, un business plan sur un horizon de 4
à 5 ans avec des hypothèses réalistes se substitue aux
états financiers. Ce même document est nécessaire pour le
traitement des dossiers d'investissement. Il sert à apprécier,
dans ce cas, les cash-flows marginaux dégagés par
l'investissement.
En guise de conclusion, les organismes relevant de la
coopération internationale joue un rôle central dans la promotion
de l'économie marocaine en général et de la PME en
particulier. Le nombre d'organismes de soutien et d'aide aux PME contraste avec
la situation des PME qui reste peu brillante.
La multiplication des organismes d'aide et de soutien à
la PME aux motivations différentes a favorisé leur dispersion
.Une cohésion de leurs actions peut développer des synergies en
faveur de la PME.
L'ANPME doit coordonner ces actions dans
l'intérêt exclusif des PME. Pour ce faire, elle doit avoir un
ascendant sur les autres structures et doit disposer de moyens pour s'imposer
dans le paysage administratif et pour être écoutée par les
banques et les autres bailleurs de fonds.
Conclusion :
Tout programme de développement local nécessite
au préalable l'identification des acteurs actifs dans le territoire, vu
leur rôle important en matière de l'animation, de la
coordination et de la mise en oeuvre des stratégies et des programmes
dans leur territoire.
En effet, dans l'approche territoriale moderne, tous les
acteurs doivent être dynamique en la matière y compris les
masses médias et les universités. Ces
deux acteurs peuvent aider le géomarketing territorial à mieux
informer les décideurs et à mieux s'informer de leurs
activités.
Selon le professeur El Badoui, « ... en effet,
les difficultés d'établissement d'une stratégie de
développement tiennent non seulement à la croissance rapide de
l'économie mais à la meilleure connaissance que les agents,
acteurs et partenaires, ont des faits et des effets passés, en cours ou
en perspective ».
Or, la difficulté d'entrer à
l'information présente encore un obstacle devant les acteurs des
réseaux de communication. Cela dit les PME ne peuvent pas
bénéficier équitablement des marchés offerts
notamment les marché publics. En effet, partout dans le monde,
l'accès à l'information et son usage en temps réel et
approprié conditionnent le progrès et le
développement.
En outre, la dynamique de recherche au sein des
universités marocaines reste enclaver à
l'intérieur de ces mures. On signale qu'il n'y'a aucune
coordination entre l'université et les autres acteurs locaux pour
gérer les problèmes des affaires locales d'une façon
optimale tout en mettant l'accent sur l'étude de
faisabilité des projets publics. Cela est substitué par la mode
de contractualisation des acteurs avec des bureaux d'étude bien
définis. D'où la nécessité de
dépense d'une somme d'argent énorme pour fidéliser cette
mode. L'enjeu est donc de favoriser et de renforcer des
coopérations entre les institutions de recherche et le secteur
privé.
Aussi, l'économie informelle présente-elle un
acte de freinage de développement économique local
endogène et particulièrement les PME/PMI. La formalisation de
cette économie est un acte intelligent qui permet la lutte contre ce
phénomène sans pour autant toucher à l'aspect social des
citoyens. Cela présente un défit majeur et un acte primordial, de
tous les acteurs dont la société civile et les organes de la
collectivité locale « organes élus ». Ce
rôle est encore occupé par les Kaid et les pachas car au Maroc,
le processus de décentralisation est encore neuf et les structures
déconcentrées encore trop limitées. Elles font obstacle
à l'émergence d'un jeu politique local et servent des politiques
publiques territorialisées mais pas encore
territoriales.
Malgré la dernière
réforme, les acteurs locaux demeurent souvent sous la tutelle de l'Etat
central.
On note que tout l'enjeu de la configuration territoriale
réside dans la capacité d'articulation des acteurs de l'Etat, des
Collectivités Locales et de la société civile. L'Etat
marocain entame une profonde mutation (ses formes traditionnelles se refondent
dans une figure moderne, plus libéralisée) et le territoire
national se divise en de multiples territoires locaux dont on reconnaît
les spécificités.
Comment les territoires subissent-ils cette nouvelle inflexion
de l'Etat et la réorientation des politiques publiques qui en
résulte ? Quelle nouvelle configuration territoriale dessine cette
transformation de l'Etat ? A quelle échelle se joue la
recomposition territoriale ? Quels sont les pouvoirs qui y participent et
comment interagissent-ils les uns avec les autres ?
Si l'ensemble de ces interrogations porte sur la nouvelle
configuration territoriale, on ne doit pas sous-estimer le fait qu'elles
questionnent également la récente architecture étatique et
la nature d'un « nouveau » makhzen.
Il s'agit de ne plus considérer l'espace comme un
substrat plus ou moins homogène mais comme une articulation, ou au
minimum, une juxtaposition de territoires spécifiques et divers. La
reconnaissance de l'individualité des territoires conduit parfois
à leur réification. Ils sont alors pensés et surtout
utilisés comme des outils de développement et non plus comme des
produits socio-spatiaux.
La participation de ces territoires à un tout national
pose problème. Pour le moment, cette réforme est peu lisible dans
l'organisation spatiale et politique du Maroc du fait de la lenteur des
processus engagés et peut-être de la réticence de certains
des acteurs du jeu territorial.
« ...Une telle synergie inter-
nationale et intra- nationale appelle des règles managériales
plus interactives qu'unilatérale, plus stratégique que simplement
expéditives d'affaires courantes de proximité plus
démocratiques que bureaucratique. Dans une dimension autant transversale
(intégrée) qu'horizontale (décentralisée) et
verticale (déconcentré)» ajoute le professeur
El BADOUI.
Cela dit, le développement local exige ainsi, la
diffusion d'une culture de la promotion des territoires parmi les acteurs
locaux, car la réussite de ce chantier est tributaire à la
contribution de tous les intervenants : politiques, institutionnels ;
chercheurs ; citoyens etc.... , chacun de sa place.
Annexes :
1) Charte des PME
LOI N° 53-00 FORMANT CHARTE DE LA PETITE ET
MOYENNE ENTREPRISE
Dahir n° 1-02-188 du 12 joumada I 1423 (23 juillet
2002)
|
B. O. n° 5036 du 15/09/2002
|
PRÉAMBULE
Les petites et moyennes entreprises constituent la base
du tissu économique du Maroc. Numériquement de loin les plus
nombreuses, elles participent de manière positive à la croissance
économique, à la création d'emplois et au
développement régional et local. Néanmoins, leur
contribution reste largement en deçà des potentialités que
cette catégorie d'entreprises peut faire valoir.
|
Les pouvoirs publics, conscients de l'importance et du rôle
que joue l'initiative privée dans le développement
économique et social, n'ont pas manqué de lui apporter l'appui
nécessaire, tant sur le plan du financement et de la formation que des
infrastructures d'implantation et des incitations fiscales à
l'investissement.
|
|
La PME doit toutefois être différenciée dans
son traitement par rapport à la grande entreprise et un soutien
spécifique, mieux adapté à ses besoins doit lui être
apporté.
|
|
En raison de la fragilité de ses structures et la
faiblesse de ses moyens, la PME demeure en effet plus exposée aux
contraintes de son environnement général dont elle subit, plus
que la grande entreprise, les aléas et les incertitudes. Cela se traduit
par un taux d'échec élevé pour les nouvelles entreprises
et par un niveau de compétitivité et des performances
insuffisants pour les PME existantes.
|
|
Aussi une nouvelle politique de promotion spécifique
à la PME doit-elle être initiée. La loi
formant charte de la PME constitue à cet
égard, le cadre de référence de l'action que compte mener
l'État, en partenariat avec les acteurs privés dans les
années à venir.
|
|
Le succès de cette politique ainsi que son
efficacité exigent qu'elle soit élaborée, mise en oeuvre
et coordonnée en relation avec toutes les parties concernées, sur
la base des principes de la concertation, de la participation et de la
transparence.
|
|
L'État s'engage ainsi à favoriser la mise en place
d'un cadre institutionnel de promotion des PME basé sur des structures
et des mécanismes de concertation, de dialogue et de partenariat avec
les opérateurs et les institutions représentatives des PME. Il
encouragera leur participation, à côté des instances
publiques à l'échelon local, provincial, régional et
national dans la mise en oeuvre des mesures d'aide et de soutien qui seront
prises dans différents domaines intéressant la PME.
|
|
Dans ce, cadre, il sera créé une Agence nationale
pour la promotion de la PME qui sera instituée sous la forme d'un
établissement public doté d'une structure légère et
s'appuyant, pour la mise en oeuvre de ses missions, sur le réseau des
institutions publiques et privées de promotion existantes tout en les
dynamisant et en coordonnant leurs actions ; de même qu'il sera
établi un cadre juridique plus adéquat pour les associations de
soutien des PME, lesquelles pourront bénéficier du statut
d'associations reconnues d'utilité publique.
|
|
L'État engagera en faveur des PME des réformes
visant l'allègement et la simplification des règles juridiques et
des procédures administratives notamment dans les domaines commercial,
fiscal, comptable, de la législation des sociétés, des
relations du travail et en matière de sécurité sociale
ainsi que dans le domaine des marchés publics.
|
|
L'État veillera à favoriser l'accès des PME
aux marchés publics. Il appuiera auprès des administrations, des
organismes publics et des collectivités locales, les efforts des PME en
vue de participer plus activement à la commande publique. Il veillera
à réduire les délais de paiement des PME attributaires de
commandes publiques.
|
|
Pour leur part, les PME sont tenues, pour être en mesure de
participer à cette action commune, de s'organiser dans des structures
représentatives dynamiques. Elles doivent fournir un effort important en
matière de création d'emplois, de modernisation et de
compétitivité, par la formation, l'amélioration de
l'encadrement et le développement des ressources humaines, par la
promotion de la qualité, la recherche développement,
l'utilisation de technologies modernes, la préservation de
l'environnement, ainsi que par une gestion saine et transparente,
conformément aux règles morales régissant une entreprise
citoyenne.
|
|
À son rôle classique de création d'emplois et
de valeur ajoutée, s'ajoute celui de répartition des richesses,
de formation et d'insertion. La PME devient ainsi un centre sur lequel se
cristallisent plusieurs fonctions : économique, sociale et culturelle,
qui caractérisent une économie performante et solidaire.
|
TITRE PREMIER : DISPOSITIONS
GÉNÉRALES
Article Premier : Au sens de la
présente loi, on entend par petite et moyenne entreprise,
ci-après dénommée PME, toute entreprise
gérée et/ou administrée directement par les personnes
physiques qui en sont les propriétaires, copropriétaires ou
actionnaires, et qui n'est pas détenue à plus de 25% du capital
ou des droits de vote par une entreprise ou conjointement par plusieurs
entreprises ne correspondant pas à la définition de la
P.M.E. Ce seuil peut être dépassé si l'entreprise
est détenue par :
|
- des fonds collectifs d'investissement, tels que définis
à l'article 27 ci-après ou,
|
|
- des sociétés d'investissement en capital, telles
que définies à l'article 28 ci-après ;
|
|
- des organismes de capital risque, tels que définis
à l'article 31 ci-après ;
|
|
- des organismes financiers dûment habilités
à faire appel à l'épargne publique en vue d'effectuer des
placements financiers,
|
à condition que ceux-ci n'exercent, à titre
individuel ou conjointement, aucun contrôle sur l'entreprise. En
outre, les P.M.E. doivent répondre aux conditions suivantes :
|
a) pour les entreprises existantes, avoir un effectif permanent
ne dépassant pas deux cents personnes et avoir réalisé, au
cours des deux derniers exercices, soit un chiffre d'affaires annuel hors taxes
n'excédant pas soixante-quinze millions de dirhams, soit un total de
bilan annuel n'excédant pas cinquante millions de dirhams ;
|
|
Lorsqu'il s'agit d'une P.M.E. qui détient directement ou
indirectement plus de 25% du capital ou des droits de vote dans une ou
plusieurs entreprises, il est fait addition des effectifs permanents et des
chiffres d'affaires annuels hors taxes ou des totaux des bilans annuels de
ladite P.M.E. et des autres entreprises précitées, sans toutefois
que le total de chacun de ces critères dépasse les seuils
fixés ci-dessus.
|
|
b) pour les entreprises nouvellement créées,
engager un programme d'investissement initial global n'excédant pas
vingt-cinq millions de dirhams et respecter un ratio d'investissement par
emploi de moins de deux cent cinquante mille dirhams.
|
|
On entend par entreprise nouvellement créée, toute
entreprise ayant moins de deux années d'existence.
|
Article 2 : La qualité de PME
est reconnue, sur sa demande, à l'entreprise qui remplit les conditions
prévues à l'article premier ci-dessus. La qualité de
PME donne lieu à une identification dont la procédure est
fixée par voie réglementaire. Cette identification doit
être produite pour bénéficier des avantages prévus
aux articles 22 et 24 de la présente loi.
Article 3
: Au sens de la présente loi, l'appui à la
création de PME comprend :
|
- l'assistance au promoteur dans la conception et la
réalisation du projet ;
|
|
- le soutien pour le démarrage et le développement
des activités au cours des trois premières années de vie
de l'entreprise.
|
TITRE II : CADRE INSTITUTIONNEL DE PROMOTION DE LA
PME
CHAPITRE PREMIER : AGENCE NATIONALE POUR LA PROMOTION E LA
PME
Article 4 :Il est créé, sous
la dénomination "°Agence nationale pour la promotion de la
PME°", un établissement public doté de la
personnalité morale et de l'autonomie financière ci-après
désigné par l'agence. L'agence est placée sous la
tutelle de l'Etat, laquelle a pour objet de faire respecter par les organes
compétents de l'agence les dispositions de la présente loi, en
particulier celles relatives aux missions qui lui sont
dévolues.
Article 5 : L'agence est
chargée de :
|
- participer à la mise en oeuvre, en coordination avec les
départements ministériels concernés, de la politique de
l'Etat en matière de promotion et de soutien de la PME ;
|
|
- encourager par son assistance technique, les programmes de
promotion de création d'entreprises initiés par les
collectivités locales, les chambres et les organisations
professionnelles, les établissements d'éducation et de formation
publics et privés et les organisations privées à but non
lucratif ;
|
|
- promouvoir au profit des PME, la prestation de services
d'information, de conseil, d'assistance technique, d'expertise et de formation
en matière de gestion et d'administration de l'entreprise, par les
organismes publics et privés spécialisés ;
|
|
- appliquer les orientations et les normes relatives aux
programmes d'action en matière de prestations de services et en
matière d'aménagements fonciers ; conclure pour le compte de
l'Etat les conventions visées aux articles 23 et 24 de la
présente loi et s'assurer de leur exécution ;
|
|
- assister les PME, en relation avec l'administration et les
organismes publics concernés, dans les domaines de l'accès aux
marchés extérieurs, de l'acquisition des nouvelles technologies
et du développement de l'innovation et de la qualité ;
|
|
- promouvoir au profit des PME la prestation de services
d'expertise et de formation en matière de management de l'environnement
;
|
|
- entreprendre toute action de sensibilisation, d'information et
d'assistance auprès des administrations, des collectivités
locales et des organismes publics concernés, en vue de promouvoir et
faciliter l'accès des PME aux marchés publics soutenir et appuyer
l'action des PME dans ce domaine ;
|
|
- apporter son assistance pour la constitution et le
fonctionnement des associations, groupements et réseaux de PME ;
|
|
- donner son avis sur les demandes de reconnaissance
d'utilité publique présentées par les associations
prévues à l'article 20 de la présente loi ;
|
|
- entreprendre toute action de sensibilisation, d'information et
d'assistance en matière de simplification et d'allègement des
règles juridiques et des procédures administratives applicables
aux PME ;
|
|
- diffuser par tous moyens appropriés, la
législation et la réglementation applicables aux PME ;
|
|
- collecter et diffuser l'information relative au rôle de
la PME, à sa contribution à l'économie nationale et
à l'évolution de son activité ;
|
|
- suivre et évaluer les actions et programmes visant la
promotion de la PME ;
|
|
- établir un rapport annuel sur l'état de la
PME.
|
|
L'agence peut se faire communiquer par l'administration, les
organismes publics, les collectivités locales, les entreprises
concessionnaires de services publics, les associations visées à
l'article 20 ci-dessous et les PME, tous documents ou informations
nécessaires à la réalisation de ses missions.
|
|
L'agence peut conclure toute convention dont l'objet est la
promotion et le développement des PME.
|
|
Pour l'exécution de ses missions, l'Agence peut conclure
des accords de partenariat avec les administrations, les collectivités
locales, les établissements publics, les chambres et organisations
professionnelles, les organisations à but non lucratif, les
établissements d'éducation et de formation publics et
privés et les associations de soutien des PME visées à
l'article 20 ci-dessous.
|
|
Ces accords ont pour objet de désigner lesdits
administrations, organismes, collectivités et associations en tant que
représentants de l'agence chargés de promouvoir et suivre les
actions de celle-ci au niveau local, provincial et régional. Ils
prévoient des mesures de nature à renforcer leurs
capacités d'intervention en matière de soutien et d'assistance
des PME.
|
L'agence établit périodiquement un cahier des
charges et sélectionne ses représentants en fonction de la
qualité de leurs propositions de services et de ses besoins à
l'échelon local, provincial ou régional.
Article 6
: L'Agence est administrée par un conseil d'administration
et gérée par un directeur. Le conseil d'administration est
composé, outre le président :
|
- de quatre représentants de l'Etat ;
|
|
- des présidents des fédérations des
chambres professionnelles ;
|
|
- du président du Groupement professionnel des banques du
Maroc ;
|
|
- du président de l'Ordre des experts comptables ;
|
|
- et de quatre représentants désignés par
voie réglementaire parmi les présidents des associations
professionnelles et des organisations à but non lucratif oeuvrant dans
le domaine de la promotion de la PME.
|
|
Le conseil peut convoquer à ses réunions, à
titre consultatif, toute personne physique ou morale du secteur privé ou
public dont la participation est jugée utile.
|
Article 7 : Le conseil d'administration
dispose de tous les pouvoirs et attributions nécessaires à
l'administration de l'agence. À cet effet, le conseil règle
par ses délibérations les questions générales
intéressant l'agence, et notamment :
|
1 - élabore les plans de développement des
activités de l'agence ;
|
|
2 - arrête les programmes prévisionnels des
opérations ;
|
|
3 - approuve les contrats programmés et les conventions de
partenariat conclues par l'agence dans le cadre de ses attributions ;
|
|
4 - arrête le budget annuel de l'agence et les
modifications dont il peut faire l'objet ;
|
|
5 - approuve les comptes financiers de l'agence ;
|
|
6 - accepte les dons et legs ;
|
|
7 - élabore le statut du personnel de l'agence et le
soumet à approbation conformément à la
réglementation en vigueur.
|
|
Le conseil se réunit sur convocation de son
président aussi souvent que les besoins de l'agence l'exigent et au
moins deux fois par an :
|
|
- avant le 30 juin pour arrêter les états de
synthèse de l'exercice clos ;
|
|
- avant le 15 octobre pour examiner et arrêter le budget et
le programme prévisionnel de l'exercice suivant.
|
Article 8 : Le conseil d'administration
délibère valablement lorsque la moitié au moins de ses
membres sont présents ou représentés. Les
décisions sont prises à la majorité des voix. En cas de
partage égal des voix, celle du président est
prépondérante.
Article 9 : Le
conseil d'administration peut décider la création de tout
comité dont il fixe la composition et les modalités de
fonctionnement et auquel il peut déléguer partie de ses pouvoirs
et attributions.
Article 10 : Il est
créé auprès du conseil d'administration, un comité
d'éligibilité chargé d'examiner les projets de conventions
soumis à l'agence dans le cadre des articles 23 et 24 ci-dessous et de
statuer sur leur conformité aux dispositions de la présente loi.
Il émet un avis de conformité ou un refus motivé, dans un
délai n'excédant pas un mois suivant la date du
dépôt de la convention, attestée par le
récépissé de dépôt.
|
Le comité d'éligibilité, qui est
présidé par le directeur de l'agence, est composé de :
|
|
- quatre représentants de l'administration ;
|
|
- deux représentants des chambres professionnelles ;
|
|
- deux représentants des associations et organisations
à but non lucratif, choisis en raison de leur compétence et de
leur expérience dans le domaine de la promotion des PME.
|
Les membres du comité d'éligibilité sont
désignés par voie réglementaire.
Article 11
: Le directeur de l'agence est nommé conformément
à la législation en vigueur. Il détient tous les
pouvoirs et attributions nécessaires à la gestion de
l'agence. Il exécute les décisions du conseil
d'administration, du comité d'éligibilité et le cas
échéant du ou des comités créés au sein du
conseil. Il règle les questions pour lesquelles il aura reçu
délégation du conseil d'administration. Il peut
déléguer, sous sa responsabilité, partie de ses pouvoirs
et attributions au personnel placé sous son autorité occupant des
postes de responsabilité à l'agence. Il assiste avec voix
consultative aux réunions du conseil d'administration, du comité
d'éligibilité et du ou des autres comités
créés, le cas échéant, et fait rapport des
questions qui y sont examinées.
Article 12
: Le budget de l'agence comprend :
|
1) En recettes :
|
|
- Les revenus provenant de ses activités
;
|
|
- Les avances remboursables du Trésor et des
collectivités locales ;
|
|
- Le produit des emprunts intérieurs et extérieurs
;
|
|
- Les subventions de l'Etat, des collectivités locales et
de tout organisme national ou international de droit public ou privé
;
|
|
- Les dons, legs et produits divers ;
|
|
- Et toutes autres recettes qui peuvent lui être
attribuées ultérieurement par voies législative et
réglementaire.
|
|
|
|
2) En dépenses :
|
|
- Les dépenses d'investissement ;
|
|
- Les dépenses de fonctionnement ;
|
|
- Les remboursements des avances et emprunts ;
|
|
- Les subventions et contributions accordées par
l'agence.
|
Article 13 : Par dérogation aux
dispositions du dahir n° 1-59-271 du 17 chaoual 1379 (14 avril 1960)
organisant le contrôle financier de l'État sur les offices,
établissements publics et sociétés concessionnaires ainsi
que sur les sociétés et organismes bénéficiant du
concours financier de l'État ou de collectivités publiques, tel
qu'il a été modifié ou complété, l'agence
est soumise à un contrôle financier à posteriori de
l'État visant à apprécier la conformité de la
gestion de cet établissement à la mission et aux objectifs qui
lui sont assignés, ses performances techniques et financières
ainsi que la régularité des actes de gestion du
directeur.
Article 14 : Ce contrôle est
exercé par une commission d'experts et par un comptable
désignés par le ministre des finances.
Article 15
: Sont, tous les six mois, soumis à l'appréciation
de la commission visée à l'article 14 ci-dessus, les mesures
d'exécution du budget, les modalités de passation et de
réalisation des marchés de travaux, de fournitures ou de services
conclus par l'agence, les conditions des acquisitions immobilières
réalisées par cette dernière, les conventions
passées avec les tiers, l'utilisation des subventions qu'elle a
reçues ou accordées, l'application du statut du personnel. Est
également soumis à la commission le résultat du programme
d'utilisation des crédits et des dotations affectés à
l'agence, assorti de toutes les indications et des états des
opérations comptables et financières, ainsi que de toutes les
données administratives et techniques relatives aux réalisations
de l'agence. La commission examine les états financiers annuels de
l'agence. Elle formule une opinion sur la qualité du contrôle
interne de l'agence. Elle s'assure également que les états
financiers donnent une image fidèle du patrimoine, de la situation
financière et des résultats de l'agence.
Article
16 : Pour l'exécution de sa mission, la commission peut
à tout moment exercer tous pouvoirs d'investigation sur place. Elle peut
procéder à toutes enquêtes, demander communication ou
prendre connaissance de tous documents ou titres détenus par
l'agence. La commission établit des rapports sur ses travaux qui sont
communiqués à l'autorité gouvernementale de tutelle, au
ministre chargé des finances et aux membres du conseil
d'administration.
Article 17 : Le comptable veille
à la régularité des engagements, des liquidations et des
paiements décidés par l'ordonnateur et peut s'y opposer, Dans ce
cas, il en informe le directeur qui peut lui ordonner de viser l'acte ou de
procéder à la dépense. Le comptable procède alors
à la dépense sauf dans les cas suivants :
|
- insuffisance de crédits ;
|
|
- absence de justification du service fait ;
|
|
- absence du caractère libératoire de la
dépense.
|
Le comptable fait immédiatement rapport de cette
procédure au ministre des finances, au président du conseil
d'administration et à la commission visée à l'article 14
ci-dessus.
Article 18 : Le montant ou la valeur
des dons en argent ou en nature octroyés à l'agence par des
personnes physiques ou morales constituent des charges déductibles
conformément aux dispositions de l'article 9 (I) de la loi n° 17-89
relative à l'impôt général sur le revenu et de
l'article 7 (9) de la loi n° 24-86 instituant un impôt sur les
sociétés.
Article 19 :Outre le personnel
qu'elle peut recruter conformément au statut de son personnel, l'agence
peut se voir détacher, en vertu des dispositions législatives en
vigueur, des fonctionnaires et agents des administrations
publiques. L'agence peut également avoir recours, pour la
réalisation d'études d'ordre technique et pour des durées
déterminées, à des experts de l'administration publique ou
du secteur privé.
CHAPITRE II : LES ASSOCIATIONS DE SOUTIEN
À LA PME
Article 20 : Peuvent être
reconnues d'utilité publique, les associations
régulièrement constituées, fonctionnant
conformément à leurs statuts pendant au moins un an après
leur constitution et ayant pour objet de promouvoir au niveau local,
régional ou national, la création et le développement des
PME, notamment par :
|
1 - la mise à la disposition des PME, des services
d'assistance technique, de conseil spécialisé, d'information et
de formation pour la création, le démarrage et le
développement de l'entreprise ;
|
|
2 - le soutien à la constitution de groupements ou de
réseaux de PME, en vue d'exploiter en commun les moyens et
d'améliorer les conditions d'accès des PME aux nouvelles
technologies et à de nouveaux marchés ;
|
|
3 - la mise en oeuvre des moyens pouvant faciliter le financement
des PME, notamment sous forme de fonds de garantie ou de cautionnement
mutuel ;
|
|
4 - la mise en oeuvre des moyens pour l'aménagement de
terrains et locaux professionnels, la création de
pépinières d'entreprises et de parcs technologiques.
|
Les associations prévues à l'alinéa premier
ci-dessus sont reconnues d'utilité publique conformément aux
dispositions du dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958)
réglementant le droit d'association, tel qu'il a été
modifié et complété, sous réserve de la
consultation des chambres professionnelles concernées et de l'Agence
nationale pour la promotion de la P.M.E. dans les deux mois suivant le
dépôt de la demande de reconnaissance d'utilité
publique.
Article 21 : Les associations
visées à l'article 20 ci-dessus peuvent, à l'initiative de
l'administration, prendre la dénomination de "Maison de la jeune
entreprise" si elles s'engagent lors de leur création à respecter
un cahier des charges définissant les modalités de mise en oeuvre
des missions prévues au premier alinéa § 1, 2, 3 et 4 de
l'article 20 ci-dessus et les engagements financiers de
l'État.
TITRE III : MESURE D'AIDE À LA
PME
CHAPITRE PREMIER : MESURE D'ORDRE FINANCIER, FONCIER ET
ADMINSITRATIF
Aide de l'État au titre des prestations de
services à l'entreprise
Article 22 : Peuvent
bénéficier d'une prise en charge par l'Etat d'une partie des
dépenses afférentes aux prestations de services qui leur sont
rendues en matière d'information, de conseil, d'assistance technique,
d'expertise et de formation en gestion de l'entreprise, les PME en cours de
création ainsi que celles qui justifient de trois années
d'activité au plus et qui remplissent les conditions suivantes :
|
a) Lorsqu'il s'agit de création d'une
entreprise, le promoteur doit présenter une étude
préliminaire du projet qui doit être retenue parmi les programmes
visés à l'article 23 ci-après ;
|
|
b) Pour les entreprises nouvellement
créées : le programme d'investissement initial global ne doit pas
excéder cinq millions de dirhams et le ratio d'investissement par emploi
doit être inférieur ou égal à cent mille dirhams
;
|
|
c) Pour les entreprises existantes : l'entreprise
doit avoir pour les deux derniers exercices un effectif permanent
employé ne dépassant pas cinquante personnes et justifier pour
lesdits exercices :
|
|
- soit d'un total de bilan annuel n'excédant pas dix
millions de dirhams ;
|
|
- soit d'un chiffre d'affaires annuel hors taxes
n'excédant pas quinze millions de dirhams.
|
|
Peuvent également bénéficier d'une prise en
charge d'une partie des dépenses afférentes aux actions qu'elles
engagent en vue de :
|
|
- l'amélioration de la qualité de leurs produits et
services par un processus de certification de la qualité, de
normalisation ou d'acquisition de nouvelles technologies ;
|
|
- la recherche-développement et l'innovation dans le but
de mettre au point de nouveaux produits ou de nouveaux procédés
;
|
|
- la constitution de groupements ou d'associations de PME dont
l'objet est l'accès à la commande publique et aux marchés
extérieurs ou l'approvisionnement en produits et services.
|
les PME qui justifient de plus de trois années
d'activité après leur constitution et qui remplissent les
conditions suivantes :
|
- justifier pour les deux derniers exercices, soit d'un total de
bilan annuel compris entre dix et cinquante millions de dirhams, soit d'un
chiffre d'affaires annuel hors taxes compris entre quinze millions de dirhams
et soixante-quinze millions de dirhams ;
|
|
- employer au cours des deux derniers exercices un effectif
permanent compris entre vingt et deux cents personnes.
|
Article 23 : Le bénéfice
de la prise en charge par l'Etat prévue à l'article 22 ci-dessus,
est accordé aux PME dont les demandes ont été retenues
dans le cadre de programmes d'action établis par les chambres et
organisations professionnelles, les collectivités locales, les
établissements d'éducation et de formation publics et
privés, les organisations privées à but non lucratif ou
les associations visées à l'article 20 ci-dessus.
|
Ces programmes d'action font l'objet de conventions conclues
entre les organismes, collectivités et associations visés au
précédent alinéa et l'Agence nationale pour la promotion
de la PME.
|
Ces conventions fixent :
|
a) les objectifs, les conditions de
réalisation et les résultats attendus des programmes
précités ;
|
|
b) les obligations incombant aux PME
bénéficiaires des programmes et les conditions d'exclusion de
leur bénéfice en cas de non respect de ces obligations ;
|
|
c) les conditions et les modalités d'octroi
de l'aide de l'Etat au titre de la prise en charge des coûts des
prestations de services visés à l'article 22 ci-dessus ;
|
|
d) les moyens par lesquels l'agence s'assure du
suivi des programmes, du bon emploi des fonds et de la conformité de
leur destination et de leur usage aux dispositions de la présente loi et
des textes pris pour son application.
|
|
Peuvent conclure les conventions précitées, les
organismes, collectivités et associations visés au premier
alinéa ci-dessus, qui remplissent les conditions suivantes :
|
|
a) disposer du personnel qualifié, des
locaux et des moyens matériels et techniques nécessaires pour la
mise en oeuvre des programmes d'action proposés ;
|
|
b) justifier d'une expérience d'au moins
deux ans en matière d'information et d'assistance dans les domaines de
la conception, de la préparation, de la réalisation et du suivi
des projets de création et de développement des PME ;
|
|
c) présenter un programme d'action conforme aux
orientations et aux normes arrêtées annuellement par l'Agence
nationale pour la promotion de la PME en matière de prestations de
services visées à l'article 22 ci-dessus.
|
|
Les modalités de conclusion et d'exécution des
conventions ainsi que les modalités d'établissement des
programmes d'action prévus au présent article sont fixées
par voie réglementaire.
|
Aménagements fonciers
Article 24 : L'État peut prendre
en charge une partie des dépenses liées à
l'aménagement, par les promoteurs, de terrains et locaux professionnels
destinés aux PME, ainsi qu'à la création de
pépinières d'entreprises et de parcs technologiques en vue
d'accueillir les PME innovantes ou utilisant des technologies
avancées. Les taux de cette prise en charge peuvent varier selon les
zones définies ou qui seront définies dans le cadre de la
législation et la réglementation relatives à
l'aménagement du territoire. Les programmes de prise en charge font
l'objet de conventions entre les promoteurs visés au 1er alinéa
ci-dessus et l'Agence nationale pour la promotion de la PME. Ces conventions
peuvent prévoir notamment que la cession ou la location des terrains ou
locaux aménagés aux créateurs d'entreprises s'effectue
à prix préférentiel.
|
Ces conventions fixent :
|
|
a) les objectifs, les conditions de réalisation et les
résultats attendus des programmes précités ;
|
|
b) les obligations incombant aux PME bénéficiaires
des programmes et les conditions d'exclusion de leur bénéfice en
cas de non respect de ces obligations ;
|
|
c) les conditions et les modalités d'octroi de l'aide de
l'Etat au titre de la prise en charge des dépenses d'aménagement
visées au présent article ;
|
|
d) les moyens par lesquels l'agence s'assure du suivi des
programmes, du bon emploi des fonds et de la conformité de leur
destination et de leur usage aux dispositions de la présente loi et des
textes pris pour son application.
|
|
Peuvent conclure les conventions prévues à
l'alinéa précédent les promoteurs qui remplissent les
conditions ci-après :
|
|
- disposer des qualifications requises et des moyens techniques
et financiers nécessaires à la réalisation des programmes
d'aménagement proposés ;
|
|
- justifier d'une expérience d'au moins cinq ans lorsqu'il
s'agit d'aménagement et/ou de gestion de zones d'implantation de
terrains ou de locaux professionnels et d'au moins deux ans lorsqu'il s'agit
d'aménagement et/ou de gestion de pépinières d'entreprises
et de parcs technologiques ;
|
|
- présenter un programme d'aménagement conforme aux
orientations et aux normes arrêtées annuellement par l'Agence
nationale pour la promotion de la PME en matière d'aménagements
visés au présent article.
|
|
Les modalités de conclusion et d'exécution des
conventions ainsi que les modalités d'établissement des
programmes d'aménagement prévus au présent article sont
fixées par voie réglementaire.
|
Fonds de promotion des PME
Article 25 : Il sera
créé, conformément à la législation en
vigueur, un compte d'affectation spéciale intitulé " Fonds pour
la promotion des PME " destiné à financer les opérations
afférentes à la prise en charge par l'Etat du coût des
avantages accordés aux PME dans le cadre des conventions prévues
aux articles 23 et 24 de la présente loi.
CHAPITRE II : DISPOSITIONS RELATIVES AU FINANCEMENT
DES PME
Article 26 : Des fonds collectifs
d'investissement en capital, des sociétés d'investissement en
capital et des sociétés régionales de financement des PME
peuvent être créés en vue du financement des PME. Ces
organismes de financement seront soumis à une législation
spécifique.
Fonds collectifs d'investissement en
capital
Article 27 : Le fonds collectif
d'investissement en capital (FCI), organisme dépourvu de la
personnalité morale, a pour objet la détention en
copropriété pour une part supérieure à la
moitié de son actif total, de titres de capital ou de créances
émis par des sociétés de capitaux ayant la qualité
de PME au sens de l'article premier de la présente loi et non inscrites
à la cote de la bourse des valeurs. Les parts sociales émises
par le fonds en représentation des apports sont souscrites par les
porteurs qui ne peuvent en demander le rachat avant un délai minimum
fixé par le règlement du fonds conformément à la
législation qui lui est
applicable.
Sociétés d'investissement en
capital
Article 28 : La société
d'investissement en capital (SIC) est une société anonyme qui a
pour objet exclusif la gestion d'un portefeuille composé pour une part
supérieure à la moitié de son actif total, de valeurs
mobilières sous forme de prises de participations dans le capital de
sociétés de capitaux ayant la qualité de PME au sens de
l'article premier de la présente loi, non inscrites à la cote de
la bourse des valeurs. Cette prise de participations ne peut dépasser
un pourcentage du capital de la société émettrice et de
l'actif total de la société d'investissement. Les conditions
d'émission, de souscription et de rachat des actions de la SIC par ses
souscripteurs ou actionnaires sont fixées par ses statuts
conformément à la législation qui lui est
applicable.
Sociétés régionales de
financement
Article 29 : Des sociétés
régionales de financement des PME peuvent être
créées en application de l'article 10, 3e alinéa du dahir
portant loi n° 1-93-147 du 15 moharrem 1414 (6 juillet 1993) relatif
à l'exercice de l'activité des établissements de
crédit et de leur contrôle et de la présente loi. Les
sociétés régionales de financement des PME exercent leurs
activités dans le cadre de la région, telle que définie
par la loi n° 47-96 relative à l'organisation de la
région. Elles ont pour objet exclusif l'octroi de prêts
destinés au financement des besoins d'investissement et d'exploitation
des PME. Les sociétés régionales de financement des PME
qui réalisent au moins 75% de leur activité, dans des provinces
ou préfectures dont le niveau de développement justifie une aide
particulière de l'État, peuvent être autorisées
à émettre des emprunts avec la garantie de
l'État.
Organismes de crédit mutuel et
coopératif
Article 30 : Est
considéré comme établissement de crédit mutuel et
coopératif, toute coopérative constituée
conformément à la loi n° 24-83 fixant le statut
général des coopératives et les missions de l'Office du
développement de la coopération, par dérogation aux
dispositions de ses articles premier et 13, par des PME répondant
à la définition de la présente loi et dont l'objet est
l'exercice au profit exclusif de ses membres de l'activité
d'établissement de crédit telle que définie par le dahir
portant loi n° 1-93-147 du 15 moharrem 1414 (6 juillet 1993)
précité. Les conditions d'exercice de l'activité
d'établissement de crédit par les établissements de
crédit mutuel et coopératif sont fixées
ultérieurement.
Organismes de capital risque
Article 31 : Au sens de la
présente loi sont considérés comme organismes de capital
risque, les sociétés de capital risque et les fonds communs de
placement à risque.
Sociétés de capital risque
Article 32 : Peuvent être
autorisées à prendre la dénomination de "
sociétés de capital risque " (SCR), les sociétés
marocaines par actions dont l'objet social est exclusivement le financement en
fonds propres et quasi-fonds propres de sociétés et dont la
situation nette comptable est représentée de façon
constante à concurrence de 50% au moins d'actions, parts et certificats
d'investissement et de toutes formes de dettes convertibles ou remboursables en
actions de petites et moyennes entreprises (PME) telles que définies
à l'article premier de la présente loi.
Article 33
: Les conditions d'admission des PME pour le calcul de
l'affectation minimale de 50% visée à l'article 32 ci-dessus
seront définies par une loi spécifique.
Fonds
communs de placement à risque
Article 34 : Les fonds communs de
placement à risque (FCPR) sont des fonds communs de placement (FCP) tels
que définis par le dahir n° 1-93-213 du 4 rabii Il 1414
(21 septembre 1993) relatif aux organismes de placement collectif en valeurs
mobilières (OPCVM). Les dispositions du dahir portant loi
précité sont applicables aux FCPR sous réserve des
dérogations et conditions prévues par une loi
spécifique.
Article 35 :L'actif d'un FCPR doit
être constitué de façon constante, à concurrence de
50% au moins en actions, parts et certificats d'investissement et de toutes
formes de dettes convertibles ou remboursables en actions d'entreprises ayant
la qualité de PME telle que définie par la présente
loi. Tous autres critères que ceux prévus par la
définition de l'article premier de la présente loi et
nécessaires pour l'admission des PME dans le calcul de l'affectation
minimale de 50% visé ci-dessus seront définis par une loi
spécifique.
Article 36 : Les
modalités de création, d'agrément, de fonctionnement, de
contrôle et d'information des organismes de capital risque tels que
définis à l'article 31 seront fixées par une loi
spécifique.
Fonds de garantie des prêts à la
création de la jeune entreprise
Article 37 : Des prêts peuvent
être accordés par les établissements bancaires ou tout
autre établissement financier agréé à cette fin par
le ministre chargé des finances, aux entrepreneurs remplissant les
conditions prévues à l'article 38 ci-après. Les
prêts et les établissements précités sont
désignés, dans la suite de la présente loi, sous les
dénominations respectives de prêts et établissements
intervenants.
Article 38 : Peuvent
bénéficier des prêts visés à l'article 37
ci-dessus, les jeunes entrepreneurs à titre individuel ou les
sociétés et les coopératives constituées par ces
derniers.
|
Les jeunes entrepreneurs à titre individuel ainsi que les
actionnaires de sociétés et les porteurs de parts de
coopératives susvisés doivent remplir les conditions
d'éligibilité suivantes :
|
|
- être de nationalité marocaine ;
|
|
- être âgés de 20 ans au moins et de 45 ans au
plus, à la date de leur demande d'octroi de prêt, Toutefois, au
cas où le prêt est accordé dans le cadre d'une
société ou d'une coopérative, une dérogation
à la limite d'âge de 45 ans peut être admise au
bénéficie d'un seul associé ;
|
|
- présenter un projet viable de première
installation ou de création. Toutefois, les projets d'extension peuvent
être admis dans les conditions prévues par l'article 39
ci-après.
|
|
Par dérogation aux dispositions de l'article 12 de la loi
n° 24-83 fixant le statut général des coopératives et
les missions de l'Office du développement de la coopération, les
coopératives visées à l'alinéa premier du
présent article peuvent ne comprendre que trois membres.
|
Article 39 : Il n'est accordé,
dans le cadre de la présente loi, qu'un seul prêt par personne
physique ou personne morale visée à l'article 38 ci-dessus.
Cependant, des crédits peuvent être accordés dans le cadre
d'une extension, à tout nouveau associé ou détenteur de
parts à condition que ces derniers soient éligibles
conformément aux dispositions de l'article 38 ci-dessus et que le cumul
du crédit initial et du nouveau crédit n'excède pas le
plafond fixé par l'article 40 ci-dessous.
Article 40
: Tout projet retenu peut bénéficier d'un
prêt d'un montant égal au maximum à un million de dirhams
de son coût total lorsqu'il s'agit d'un projet individuel et trois
millions de dirhams dans le cas de projets à réaliser par des
sociétés ou des coopératives.
Article 41
: Les prêts sont accordés, par les
établissements intervenants, aux conditions ci-après :
|
- une durée minimale de 7 ans, sauf si le
bénéficiaire préfère rembourser le prêt, en
totalité ou en partie, avant l'expiration de cette durée ;
|
|
- un différé de remboursement du principal d'une
durée qui ne peut être inférieure à deux ans ;
|
|
- un taux d'intérêt tenant compte de la garantie
prévue à l'article 43 ci-dessous.
|
Article 42 : Les demandes de
prêts sont adressées à l'un des établissements
intervenants.
Article 43 : Les risques encourus
par les établissements intervenants au titre du financement des projets
d'investissement des jeunes entrepreneurs éligibles au
bénéfice de la présente loi sont couverts par :
|
- un Fonds de garantie créé à cet effet et
fonctionnant dans les conditions prévues aux articles 44 et 45
ci-dessous ;
|
|
- les garanties portant exclusivement sur les
éléments constitutifs du projet objet du prêt. Dans le cas
où les bénéficiaires sont constitués en
société ou coopérative, celle-ci se porte caution à
l'égard de l'établissement intervenant par affectation de ses
éléments d'actif financés par le prêt octroyé
en application des dispositions de la présente loi ;
|
|
- la délégation de l'assurance-vie devant
être souscrite en cas de prêt individuel et couvrant la
totalité du prêt.
|
Article 44 : Le Fonds de garantie
assure à hauteur de 85% le remboursement du principal du prêt
accordé par les établissements intervenants, majoré des
intérêts normaux et, le cas échéant, des
intérêts de retard. Cette garantie est accordée sous
forme d'aval.
|
Lorsque le prêt devient immédiatement exigible pour
quelque motif que ce soit, l'établissement intervenant peut demander la
mise en jeu de la garantie accordée par le Fonds prévu à
l'article 43 ci-dessus dans les conditions et selon les procédures
prévues par la convention visée à l'article 46
ci-après.
|
|
L'État se substitue, dans ses droits de créancier,
à l'établissement intervenant qui a
bénéficié du remboursement de la part garantie du
prêt et le produit des sommes récupérées est
versé au crédit du Fonds de garantie.
|
Article 45 : Les ressources du Fonds de
garantie sont constituées ;
|
- de dotations budgétaires ;
|
|
- d'une commission liquidée au taux de 1,5% sur la base du
montant de la garantie octroyée, à la charge du
bénéficiaire du prêt et payable par
prélèvement sur les différents déblocages du
prêt accordé selon leurs montants ;
|
|
- des recouvrements réalisés au titre de la part
garantie par ledit fonds ;
|
|
- des produits des placements effectués pour le compte du
Fonds de garantie ;
|
|
- de toute autre ressource.
|
Article 46 : Le Fonds de garantie
visé à l'article 43 ci-dessus est géré pour le
compte de l'Etat par un ou plusieurs organismes de garantie sur la base d'une
convention conclue à cet effet avec l'Etat.
Article 47
: L'État participe, par le biais du Fonds pour la
promotion de l'emploi des jeunes, au financement des actions ci-après au
profit des jeunes entrepreneurs :
|
- l'achat, la location et l'équipement des terrains
susceptibles d'accueillir des locaux à usage professionnel,
destinés à la vente ou à la location à des prix
préférentiels ;
|
|
- l'achat, la location et l'équipement de locaux et
ouvrages nécessaires à la promotion des activités
professionnelles ;
|
|
- l'aménagement et l'équipement de terrains
agricoles en ouvrages de petite et moyenne hydraulique au profit soit de jeunes
exploitants agricoles ayant droit à des terrains collectifs, soit de
lauréats des établissements de formation agricole sur les
terrains acquis ou loués par ces derniers.
|
|
L'État, par le biais du Fonds pour la promotion de
l'emploi des jeunes, accorde aux établissements et organismes
susceptibles d'assurer une formation spécifique, des subventions pour le
financement d'actions de formation complémentaire destinées aux
jeunes entrepreneurs.
|
|
L'État, par le biais du Fonds pour la promotion de
l'emploi des jeunes, accorde des subventions aux chambres professionnelles et
aux organismes de formation et à d'autres organismes publics ou
privés, en vue de la mise en place de moyens destinés à
assurer aux jeunes entrepreneurs des actions d'information et d'assistance en
matière de conception, d'évaluation, de réalisation et de
suivi de projets d'investissement.
|
|
L'octroi des subventions visées aux alinéas 2 et 3
ci-dessus est subordonné à la conclusion de conventions entre
l'État et les établissements de formation et organismes
concernés. Ces conventions doivent permettre à l'autorité
compétente de s'assurer du bon emploi des fonds et de la
conformité de leur destination et de leur usage aux dispositions de la
présente loi.
|
Article 48 : Sont abrogées les
dispositions :
|
- de la loi n° 36-87 relative à l'octroi des
prêts de soutien à certains promoteurs, telle qu'elle a
été modifiée par la loi n° 14-94 ;
|
|
- et de la loi n° 13-94 relative à la mise en oeuvre
du Fonds pour la promotion de l'emploi des jeunes.
|
Article 49 : Les prêts conjoints
accordés antérieurement à la date de publication de la
présente loi, au " Bulletin officiel " en vertu des dispositions de la
loi n° 36-87 relative à l'octroi des prêts de soutien
à certains promoteurs, telle qu'elle a été modifiée
par la loi n° 14-94 et de la loi n° 13-94 relative à la mise
en oeuvre du Fonds pour la promotion de l'emploi des jeunes, demeurent
régis par les dispositions desdites lois jusqu'à leur
remboursement.
Fonds de garantie
Article 50 : Des fonds de garantie
spécifiques aux besoins des PME, notamment des très petites
entreprises et des entreprises innovantes, seront mis en place. Ces fonds
seront gérés par les organismes de garantie publics et
privés dans des conditions qui seront fixées par voie
réglementaire.
TITRE IV : DISPOSITIONS D'ORDRE
FISCAL
Article 51 : Dans les conditions et
limites fixées par la loi de finances, des déductions de la base
imposable à l'impôt général sur le revenu,
égales ou, inférieures au montant de leur souscription, peuvent
être accordées aux personnes physiques ayant souscrit en
numéraire au capital d'une PME qui se trouve en liquidation dans les
cinq ans suivant sa constitution ou son redressement.
Article 52
: Dans les conditions et limites fixées par la loi de
finances, une réduction de l'impôt général sur le
revenu est accordée aux personnes physiques qui souscrivent en
numéraire au capital initial ou aux augmentations de capital d'une PME
ainsi qu'à celles qui souscrivent en numéraire au capital initial
ou aux augmentations de capital d'une société d'investissement en
capital, d'une société régionale de financement des PME ou
à des parts d'un fonds collectif d'investissement en capital, tels que
prévus aux articles 27, 28 et 29 de la présente
loi.
Article 53 : Le montant ou la valeur des dons
en argent ou en nature octroyés aux associations reconnues
d'utilité publique prévues à l'article 20 ci-dessus par
des personnes physiques ou morales constituent des charges déductibles
conformément aux dispositions de l'article 9 (I) de la loi n° 17-89
relative à l'impôt général sur le revenu et de
l'article 7 (9, b) de la loi n° 24-86 instituant un impôt sur les
sociétés.
Article 54 : Seront
exonérés de la TVA les matériels, outillages et biens
d'équipement importés ou acquis localement, directement ou par
l'intermédiaire d'une entreprise de crédit-bail, par un
groupement d'intérêt économique constitué
exclusivement par des PME de production de biens et services exerçant
leur activité dans des secteurs qui seront définis par la loi de
finances.
Article 55 : Le régime fiscal
applicable aux organismes de capital risque visés à l'article 31
de la présente loi sera le même que celui applicable aux
organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) et ce,
dans les conditions et selon les taux fixés par la loi de
finances. Les avantages fiscaux prévus à l'alinéa
précédent sont cumulables, selon les modalités
fixées par une loi de finances, avec ceux prévus à
l'article 52 ci-dessus.
TITRE V : DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET DIVERSES
Dissolution de l'Office pour le développement
industriel
Article 56 : L'Office pour le
développement industriel sera dissous dans un délai de trois mois
à compter de la date de publication de la présente loi
au Bulletin officiel,
Article 57
: La propriété des titres de participation
détenus par l'Office pour le développement industriel est
transférée à titre gratuit à l'État. Les
biens immeubles appartenant à l'Office pour le développement
industriel sont transférés gratuitement à l'Agence
nationale pour la promotion de la PME visée à l'article 4 de la
présente loi. Sont également transférés à
ladite agence, gratuitement, à leur valeur comptable nette, les autres
actifs immobilisés corporels appartenant à l'office. Les
transferts visés au présent article ne donnent lieu à la
perception d'aucun impôt, droit ou taxe de quelque nature que ce
soit.
Article 58 : L'État est
subrogé dans les engagements de l'Office pour le développement
industriel vis-à-vis de ses filiales et participations
financières.
Article 59 : Le personnel en
fonction à l'Office pour le développement industriel à la
date d'entrée en vigueur de la présente loi, est
transféré à l'Agence nationale pour la promotion de la
PME. Le personnel transféré en vertu de l'alinéa
précédent sera intégré dans les cadres de l'Agence
nationale pour la promotion de la PME. Dans l'attente de la mise en vigueur du
statut particulier du personnel de l'agence, ce personnel demeure régi
par le statut particulier qui lui était appliqué à la date
de son transfert. La situation statutaire conférée par le
statut particulier de l'agence, ne saurait en aucun cas être moins
favorable que celle détenue par les intéressés en vertu du
statut qui leur était applicable à la date de leur
intégration. Les services effectués à l'Office pour le
développement industriel par le personnel visé au présent
article sont pris en considération lors de son intégration dans
les cadres de l'Agence nationale pour la promotion de la
PME.
Article 60 : Nonobstant toutes dispositions
contraires, le personnel transféré à l'agence continue
à être affilié, pour le régime des pensions,
à la caisse à laquelle il cotisait à la date de son
transfert.
Article 61 : Les modalités de
liquidation des actifs de l'Office pour le développement industriel
autres que ceux prévus à l'article 57 ci-dessus, et de
règlement de ses dettes sont fixées par voie
réglementaire. Le boni éventuel résultant des
opérations de liquidation est acquis au budget général de
l'Etat.
Article 62 : Est abrogé le dahir
portant loi n° 1-73-323 du 4 joumada I 1393 (6 juin 1973) transformant le
Bureau d'études et de participations industrielles en Office pour le
développement industriel.
2) charte d'investissement
Dahir n° 1-95-213 du 14 joumada II 1416 (8 novembre 1995)
portant promulgation de la loi-cadre n° 18-95 formant charte de
l'investissement.
LOUANGE A DIEU SEUL! (Grand Sceau de Sa Majesté Hassan
II)
Que l'on sache par les présentes - puisse Dieu en
élever et en fortifier la teneur !
Que Notre Majesté Chérifienne,
Vu la Constitution, notamment son article 26,
A décidé ce qui suit :
Est promulguée et sera publiée au Bulletin
officiel, à la suite du présent dahir, la loi-cadre
n° 18-95 formant charte de l'investissement, adoptée
par la Chambre des représentants le 7 joumada I 1416 (3 octobre
1995).
Fait à Rabat, le 14 joumada II 1416 (8 novembre 1995)
Pour contreseing :
Le Premier ministre, Abdellatif Filali
Loi-cadre n° 18-95formant charte de l'investissement
Titre premier : Objectifs de la charte de
l'investissement
Article Premier
Sont fixés, conformément aux dispositions du
deuxième alinéa de l'article 45 de la Constitution, les objectifs
fondamentaux de l'action de l'Etat pour les dix années à venir en
vue du développement et de la promotion des investissements par
l'amélioration du climat et des conditions d'investissement, la
révision du champ des encouragements fiscaux et la prise de mesures
d'incitation à l'investissement.
Article 2
Les mesures prévues par cette charte tendent à
l'incitation à l'investissement par :
- la réduction de la charge fiscale afférente aux
opérations d'acquisition des matériels, outillages, biens
d'équipement et terrains nécessaires à la
réalisation de l'investissement ;
- la réduction des taux d'imposition sur les revenus et
les bénéfices ;
- l'octroi d'un régime fiscal préférentiel
en faveur du développement régional ;
- le renforcement des garanties accordées aux
investisseurs en aménageant les voies de recours en matière de
fiscalité nationale et locale ;
- la promotion des places financières offshore, des zones
franches d'exportation et du régime de l'entrepôt industriel franc
;
- une meilleure répartition de la charge fiscale et une
bonne application des règles de libre concurrence, notamment par la
révision du champ d'application des exonérations fiscales
accordées.
Ces mesures tendent également à :
- encourager les exportations ;
- promouvoir l'emploi ;
- réduire le coût de l'investissement ;
- réduire le coût de production ;
- rationaliser la consommation de l'énergie et de l'eau
;
- protéger l'environnement.
Titre II : Mesures d'ordre fiscal
Droits de douanes
Article 3
Les droits de douane comprenant le droit d'importation et le
prélèvement fiscal à l'importation sont
aménagés comme suit :
Le droit d'importation ne peut être inférieur
à 2,5% ad valorem ;
- Les biens d'équipement, matériels et outillage
ainsi que leurs parties, pièces détachées et accessoires,
considérés comme nécessaires à la promotion et au
développement de l'investissement sont passibles d'un droit
d'importation à un taux minimum de 2,5% ad valorem ou à un taux
maximum de 10% ad valorem ;
- Les biens d'équipement, matériels, outillage et
parties, pièces détachées et accessoires visés
ci-dessus sont exonérés du prélèvement fiscal
à l'importation en tenant compte des intérêts de
l'économie nationale.
Taxe sur la valeur ajoutée
Article 4
Sont exonérés de la taxe sur la valeur
ajoutée à l'intérieur et à l'importation, les biens
d'équipement, matériels et outillage à inscrire dans un
compte d'immobilisation et ouvrant droit à déduction
conformément à la législation relative à la taxe
sur la valeur ajoutée.
Les entreprises assujetties qui ont acquitté la taxe
à l'occasion de l'importation ou de l'acquisition locale des biens
susvisés bénéficient du droit au remboursement de ladite
taxe.
Droits d'enregistrement
Article 5
Sont exonérés des droits d'enregistrement les actes
d'acquisition des terrains destinés à la réalisation d'un
projet d'investissement, à l'exclusion des actes visés au
paragraphe a) du deuxième alinéa ci-dessus, sous réserve
de la réalisation du projet dans un délai maximum de 24 mois
à compter de la date de l'acte.
Sont soumis à un droit d'enregistrement au taux de 2,5%
:
a) les actes d'acquisition des terrains destinés à
la réalisation d'opération de lotissement et de constructions
;
b) les premières acquisitions des constructions
visées ci-dessus par des personnes physiques ou morales autres que les
établissements de crédit ou les sociétés
d'assurances.
Sont soumis à un droit d'enregistrement au taux maximum de
0,50% les apports en société à l'occasion de la
construction ou de l'augmentation du capital de société.
Participation à la solidarité nationale
Article 6
L'impôt de la participation à la solidarité
nationale lié à l'impôt sur les sociétés est
supprimé.
Toutefois, les bénéfices et revenus totalement
exonérés de l'impôt sur les sociétés en vertu
des législations présentes ou futures instituant des mesures
d'encouragement aux investissements sont passibles, aux lieu et place de la
participation à la solidarité nationale, d'une contribution
égale à 25% du montant de l'impôt sur les
sociétés qui aurait été normalement exigible en
absence d'exonération.
Impôt sur les sociétés
Article 7
A. Le taux de l'impôt sur les sociétés est
ramené à 35%.
B. Les entreprises exportatrices de produit ou de services
bénéficient, pour le montant de leur chiffre d'affaires à
l'exportation, d'avantage particuliers pouvant aller jusqu'à
l'exonération totale de l'impôt sur les sociétés
pendant une période de cinq ans et d'une réduction de 50 % dudit
impôt au-delà de cette période.
Toutefois, en ce qui concerne les entreprises exportatrices de
services, les exonérations et réductions précitées
ne s'appliquent qu'au chiffre d'affaires à l'exportation
réalisé en devises.
C. Les entreprises qui s'implantent dans les préfectures
ou provinces dont le niveau d'activité économique exige un
traitement fiscal préférentiel, bénéficient d'une
réduction de 50% de l'impôt sur les sociétés pendant
les cinq premiers exercices suivant la date de leur exploitation, à
l'exclusion des établissements stables des sociétés
n'ayant pas leur siège au Maroc, attributions de marchés de
travaux, de fournitures ou de services, des établissements de
crédit, des sociétés d'assurances et des agences
immobilières,
D. Les entreprises artisanales, dont la production est le
résultat d'un travail essentiellement manuel, bénéficient
d'une réduction de 50% de l'impôt sur les sociétés
pendant les cinq premiers exercices suivant la date de leur exploitation, et
ce, quel que soit le lieu de leur implantation.
Impôt général sur le revenu
Article 8
A. Il est procédé à un
réaménagement des taux du barème de l'impôt
général sur le revenu, le taux d'imposition maximum ne devant pas
excéder 41,5%.
B. Les entreprises exportatrices de produits ou de services
bénéficient, pour le montant de leur chiffre d'affaires à
l'exportation, d'avantages particuliers pouvant aller jusqu'à
l'exonération totale de l'impôt général sur le
revenu pendant une période de cinq ans et d'une réduction de 50%
dudit impôt au-delà de cette période.
Toutefois, en ce qui concerne les entreprises exportatrices de
services, les exonérations et réductions précitées
ne s'appliquent qu'au chiffre d'affaires à l'exportation
réalisé en devises.
C. Les entreprises qui s'implantent dans les préfectures
ou provinces dont le niveau d'activité économique exige un
traitement fiscal préférentiel, bénéficient d'une
réduction de 50% de l'impôt général sur le revenu
pendant les cinq premiers exercices suivant la date de leur exploitation,
à l'exclusion des établissements stables des entreprises n'ayant
pas leur siège au Maroc, attributaires de marchés de travaux, de
fournitures ou de services, ainsi que des agences immobilières.
D. Les entreprises artisanales, dont la production est le
résultat d'un travail essentiellement manuel, bénéficient
d'une réduction de 50% de l'impôt général sur le
revenu pendant les cinq premiers exercices suivant la date de leur exploitation
et ce, quel que soit le lieu de leur implantation.
E. E.Le bénéfice des avantages prévus
ci-dessus est subordonné à la tenue d'une comptabilité
régulière conformément à la législation en
vigueur.
Amortissements dégressifs
Article 9
Sont maintenues pour les biens d'équipement et pendant la
période visée à l'article premier ci-dessus, les mesures
prévues par la législation relative à l'impôt sur
les sociétés et à l'impôt général sur
le revenu en matière d'amortissements dégressifs.
Provisions pour investissement en matière d'impôt
sur les sociétés et d'impôt général sur le
revenu
Article 10
Sont considérées comme charges déductibles,
les provisions constituées dans la limite de 20% du
bénéfice fiscal, avec impôt, par les entreprises en vue de
la réalisation d'un investissement en biens d'équipement,
matériels et outillages, et ce, dans la limite de 30% dudit
investissement, à l'exclusion des terrains, constructions autres
qu'à usage professionnel et véhicules de tourisme.
Sont maintenues comme charges déductibles, les provisions
constituées par les entreprises minières pour reconstitution de
gisements miniers conformément à la législation relative
à l'impôt sur les sociétés ou à l'impôt
général sur le revenu.
Les provisions susvisées utilisées
conformément à l'objet pour lequel elles ont été
constituées sont reportées sur un compte provisionnel
intitulé " provisions d'investissement ".
Les montants inscrits dans le compte "provisions
d'investissement" ne sont utilisés que :
- par incorporation au capital :
- ou en déduction des déficits des exercices
antérieurs.
Taxe sur les profits immobiliers
Article 11
En vue d'encourager la construction de logements sociaux, est
exonéré de la taxe sur les profits immobiliers, le profit
réalisé par les personnes physiques à l'occasion de la
première cession de locaux à usage d'habitation, sous
réserve que la cession n'ait pas un caractère spéculatif
et que le logement présente en caractère social.
Impôt des patentes
Article 12
La taxe variable du principal de l'impôt des patentes est
supprimée.
Est exonérée de l'impôt des patentes, toute
personne physique ou morale exerçant au Maroc une activité
professionnelle, industrielle ou commerciale, et ce, pendant une période
de cinq années qui court à compter de la date du début de
son activité.
Sont exclus de cette exonération les établissements
stables des sociétés et entreprises n'ayant pas leur siège
au Maroc, attributaires de marchés de travaux, de fournitures ou de
services, les établissements de crédit, les entreprises
d'assurances et les agences immobilières.
Taxe urbaine
Article 3
Sont exonérés de la taxe urbaine les constructions
nouvelles, les additions de constructions ainsi que les appareils faisant
partie intégrante des établissements de production de biens ou de
services, et ce, pendant une période de cinq années suivant celle
de leur achèvement ou de leur installation.
Sont exclus de cette exonération les
établissements, entreprises et agences visés au dernier
alinéa de l'article 12 ci-dessus, à l'exclusion des entreprises
de crédit-bail en ce qui concerne les équipements qu'elles
acquièrent pour le compte de leurs clients.
Fiscalité locale
Article 14
En ce qui concerne la fiscalité locale, il est
procédé à une simplification et une harmonisation des taux
maximum et des assiettes imposables et à leur adaptation aux
nécessités de développement et d'investissement.
Titre III : Mesures d'ordre financier, foncier,
administratif et autres
Article 15
Ces mesures diverses ont pour objet :
- la liberté de transfert des bénéfices et
des capitaux pour les personnes qui réalisent des investissements en
devises ;
- la constitution d'une réserve foncière
destinée à la réalisation de projets d'investissement et
la définition de la participation de l'Etat à l'acquisition et
à l'équipement des terrains nécessaires à
l'investissement ;
- l'orientation et l'assistance des investisseurs dans la
réalisation de leurs projets, et ce, par la création d'un organe
national unifié ;
- la simplification et l'allégement de la
procédure administrative relative aux investissements.
Réglementation des changes
Article 16
Les personnes physiques ou morales de nationalité
étrangère, résidentes ou non, ainsi que les personnes
physiques marocaines établies à l'étranger, qui
réalisent au Maroc des investissements financés en devises,
bénéficient pour lesdits investissements, sur le plan de la
réglementation des changes, d'un régime de convertibilité
leur garantissant l'entière liberté pour :
- le transfert des bénéfices nets d'impôts
sans limitation de montant ni de durée ;
- le transfert du produit de cession ou de liquidation totale ou
partielle de l'investissement, y compris les plus-values.
Prise en charge par l'Etat de certaines dépenses
Article 17
Les entreprises dont le programme d'investissement est
très important en raison de son montant, du nombre d'emplois stables
à créer, de la région dans laquelle il doit être
réalisé, de la technologie dont il assurera le transfert ou de sa
contribution à la protection de l'environnement, peuvent conclure avec
l'Etat des contrats particuliers leur accordant, outre les avantages
prévus dans la présente loi-cadre et dans les textes pris pour
son application, une exonération partielle des dépenses
ci-après :
- dépenses d'acquisition du terrain nécessaire
à la réalisation de l'investissement ;
- dépenses d'infrastructure externe ;
- frais de formation professionnelle.
Les contrats visés ci-dessus peuvent comporter des clauses
stipulant qu'il sera procédé au règlement de tout
différent afférent à l'investissement, pouvant
naître entre l'Etat marocain et l'investisseur étranger,
conformément aux conventions internationales ratifiées par le
Maroc en matière d'arbitrage international.
Fonds de promotion des investissements
Article 18
Il est créé un compte d'affectation spécial
intitulé " Fonds de promotion des investissements " destiné
à comptabiliser les opérations afférentes à la
prise en charge par l'Etat du coût des avantages accordés aux
investissements dans le cadre du régime des contrats d'investissement
visés à l'article précédent ainsi qu'aux
dépenses nécessitées par la promotion des
investissements.
Zones industrielles
Articles 19
Dans les provinces ou préfectures dont le niveau de
développement économique justifie une aide particulière de
l'Etat, celui-ci prend en charge une partie du coût d'aménagement
des zones industrielles qui y seront implantées.
Article 20
Chaque zone industrielle, dont l'importance de la superficie le
justifie, est dotée d'un comité de gestion composé des
utilisateurs de la zone et du promoteur, personne publique ou privée, et
chargé de veiller à la gestion et à la maintenance de
l'ensemble de la zone, à la surveillance et au maintien de la
sécurité à l'intérieur de la zone ainsi qu'à
la bonne application des clauses du cahier des charges liant le promoteur de la
zone et les utilisateurs.
Accueil et assistance des investisseurs
Article 21
Il est institué un organe administratif chargé de
l'accueil, de l'orientation, de l'information et de l'assistance des
investisseurs ainsi que de la promotion des investissements.
Allégement des procédures administratives
Article 22
Il est procédé à l'allégement et
à la simplification des procédures administratives liées
à la réalisation des investissements. Dans tous les cas où
le maintien d'une autorisation administrative pour l'octroi d'avantages
prévus par la présente loi-cadre s'avère
nécessaire, cette autorisation est censée être
accordée lorsque l'administration aura gardé le silence sur la
suite à réserver à la demande la concernant pendant un
délai de soixante jours à compter de la date du
dépôt de ladite demande.
Dispositions transitoires
Article 23
Sont maintenus les droits acquis par les investisseurs en ce qui
concerne les avantages dont ils bénéficient en vertu des
législations instituant des mesures d'encouragement aux investissements,
lesquels avantages demeurent en vigueur jusqu'à expiration de la
durée, et aux conditions, pour lesquelles ils ont été
accordés.
Titre IV : Secteur agricole
Article 24
Les dispositions de la présente loi-cadre ne sont pas
applicables au secteur agricole dont le régime fiscal, notamment celui
relatif aux investissements, fera l'objet d'une législation
particulière.
Titre V : Mesures d'application
Article 25
La présente loi-cadre sera mise en vigueur
conformément aux textes législatifs et réglementaires pris
pour son application.
Le gouvernement procède à la présentation
des textes législatifs et réglementaires nécessaires
à la réalisation des objectifs définis dans la
présente loi-cadre à compter de la loi de finances pour
l'année 1996.
3) la charte communale
Loi n° 78-00 portant charte communale
Titre Premier
Chapitre unique : Dispositions générales
Article premier : Les communes sont des
collectivités territoriales de droit public, dotées de la
personnalité morale et de l'autonomie financière.
Elles sont divisées en communes urbaines et en communes
rurales.
Les communes sont créées et peuvent être
supprimées par décret. Le chef-lieu de la commune rurale est
fixé par arrêté du ministre de l'intérieur.
Le changement de nom d'une commune est décidé
par décret, sur proposition du ministre de l'intérieur
après consultation du conseil communal intéressé, ou sur
proposition de ce dernier.
Titre II : Des Organes de la Commune
Chapitre premier : Le conseil communal
Article 2 :
Les affaires de la commune sont gérées par un
conseil élu, dont la durée du mandat et les conditions
d'élection sont fixées par les dispositions de la loi formant
code électoral.
Article 3 :
Le nombre des membres du conseil communal, à
élire dans chaque commune, est fixé par décret sur la base
des règles et des conditions définies par la loi formant code
électoral.
Article 4 :
Les sièges du conseil qui deviennent vacants, pour
quelque cause que ce soit, sont pourvus conformément aux règles
prescrites par la loi formant code électoral.
Article 5 :
Le mandat des conseillers issus des élections
complémentaires prend fin à la date de l'expiration du mandat des
membres qu'ils remplacent.
Chapitre II : Le bureau
Article 6 :
Le conseil communal élit, parmi ses membres, un
président et des vice-présidents, qui forment le bureau dudit
conseil.
Les membres du bureau sont élus pour la durée du
mandat du conseil communal.
Cette élection a lieu dans les 15 jours qui suivent
l'élection du conseil communal ou la date de la cessation collective de
fonction du bureau pour quelque cause que ce soit. Dans tous les cas, le
conseil se réunit sur convocation écrite de l'autorité
administrative locale compétente. Le conseil se réunit dans les
conditions de quorum prévues à l'article 60 ci-dessous, sous la
présidence du plus âgé de ses membres présents. Le
plus jeune parmi les membres présents du conseil, sachant lire et
écrire, assure le secrétariat de la séance et en
établit le procès-verbal.
L'autorité administrative locale compétente ou
son représentant assiste à la séance. L'élection du
président et des vice-présidents a lieu au scrutin uninominal au
vote secret. Pour être valables, les opérations de vote doivent
être effectuées au moyen d'un isoloir, d'une urne transparente, de
bulletins de vote et d'enveloppes opaques portant le cachet de
l'autorité administrative locale.
Au premier tour du scrutin, l'élection n'est acquise
qu'à la majorité absolue des membres en exercice. Si un
deuxième tour est nécessaire, elle est acquise à la
majorité relative. En cas de partage égal des suffrages au
deuxième tour, l'élection est acquise au plus âgé ;
en cas d'égalité d'âge, le candidat élu est
tiré au sort.
Une copie du procès-verbal est délivrée,
à leur demande, aux membres en exercice du conseil communal, dans un
délai n'excédant pas 24 heures après l'élection.
Copie dudit procès-verbal est affichée au
siège de la commune pendant les huit jours suivant celui de
l'élection.
Article 7 :
Le nombre des vice-présidents varie selon le nombre
des membres des conseils communaux. Il est de :
- 3 vice-présidents pour les conseils dont le nombre
des membres est inférieur ou égal à 13 ;
- 4 vice-présidents pour les conseils dont le nombre
des membres est égal à 15 ;
- 5 vice-présidents pour les conseils dont le nombre
des membres est égal à 23 ;
- 6 vice-présidents pour les conseils dont le nombre
des membres est égal à 25 ;
- 7 vice-présidents pour les conseils dont le nombre
des membres est égal à 31 ;
- 8 vice-présidents pour les conseils dont le nombre
des membres est égal à 35 ;
- 9 vice-présidents pour les conseils dont le nombre
des membres est égal à 39 ;
- 10 vice-présidents, pour les conseils dont le nombre
des membres est supérieur ou égal à 41.
Article 8 :
L'élection du président ou des
vice-présidents peut être arguée de nullité dans les
conditions, formes et délais prescrits pour les réclamations
contre les élections du conseil communal, par les dispositions de la loi
formant code électoral.
Article 9 :
Lorsque le président ou les vice-présidents ont
cessé leurs fonctions, pour cause de décès, de
démission volontaire, de démission d'office, de
révocation, d'annulation de l'élection devenue définitive,
d'arrestation pendant une durée supérieure à deux mois, ou
pour quelque cause que ce soit, le conseil communal est convoqué pour
procéder à leur remplacement sous réserve, pour la vacance
du président, de l'application des dispositions de l'article 10
ci-dessous :
- soit dans les quinze jours qui suivent la cessation de
fonction, lorsqu'il peut être procédé valablement à
cette élection sans qu'il soit besoin de recourir à des
élections complémentaires ;
- soit, dans le cas contraire, dans les quinze jours qui
suivent ces élections complémentaires.
En cas de cessation de fonction d'un ou plusieurs
vice-présidents pour quelque cause que ce soit, les
vice-présidents de rang inférieur accèdent, de plein droit
et dans l'ordre de leur classement, au rang immédiatement
supérieur rendu vacant.
Le conseil procède dans les formes prescrites à
l'alinéa précédent, au remplacement des derniers postes
vacants de vice-présidents.
Article 10 :
La cessation de fonction du président du conseil
communal, pour quelque cause que ce soit conformément aux dispositions
de l'article 9 ci-dessus, emporte de plein droit la dissolution du bureau.
Le conseil est convoqué pour procéder à
l'élection du nouveau bureau dans les formes et délais prescrits
à l'article 6 ci-dessus.
Chapitre III : Les organes auxiliaires
Article 11 : Le conseil communal élit parmi ses membres
sachant lire et écrire, en dehors du bureau, au scrutin secret et
à la majorité relative des membres en exercice, un
secrétaire, chargé de la rédaction et de la conservation
des procès-verbaux des séances, et un rapporteur du budget,
chargé de présenter au conseil les prévisions
financières et les comptes administratifs.
Le conseil élit également parmi ses membres,
dans les conditions fixées a l'alinéa précédent, un
secrétaire adjoint et un rapporteur adjoint, chargés
respectivement d'assister le secrétaire et le rapporteur du budget et de
les remplacer en cas d'absence ou d'empêchement.
A défaut de candidats sachant lire et écrire, le
président désigne, en accord avec les membres du conseil, parmi
les fonctionnaires de la commune, un secrétaire et un rapporteur
auxiliaires, chargés des mêmes fonctions sous la
responsabilité des membres titulaires élus.
Article 12 :
Le secrétaire du conseil, le rapporteur du budget et
leurs adjoints peuvent être démis de leurs fonctions, par une
délibération du conseil communal, votée au scrutin secret
à la majorité absolue des membres en exercice.
Le conseil procède alors à leur remplacement
dans les formes et conditions fixées au premier alinéa de
l'article 11 ci-dessus.
Article 13 :
Le rapporteur du budget ou son adjoint est de droit membre de
la commission des questions budgétaires et financières, de toutes
les commissions d'appel d'offres et des jurys des concours relatifs aux
marchés passés pour le compte de la commune.
Le président du conseil communal lui communique
régulièrement les documents et pièces comptables
nécessaires à l'exercice de ses fonctions.
Article 14 :
Le conseil constitue des commissions pour l'étude des
questions et la préparation des affaires à soumettre à
l'examen et au vote de l'assemblée plénière.
Il doit être constitué au moins trois commissions
permanentes :
- la commission chargée des questions
budgétaires et financières ;
- la commission chargée du développement
économique, social et culturel ;
- la commission chargée de l'urbanisme,
l'aménagement du territoire et l'environnement.
Le conseil communal élit parmi ses membres, au scrutin
secret et à la majorité relative, le président de chaque
commission et son adjoint.
La composition, les attributions et le fonctionnement des
commissions sont fixés par le règlement intérieur
prévu à l'article 57 ci-dessous.
Article 15 :
Les commissions ne peuvent exercer aucune des attributions
dévolues au conseil. Le président de la commission est de droit
rapporteur de ses travaux ; il peut appeler à participer aux travaux de
la commission, à titre consultatif, le personnel en fonction dans les
services de la commune par l'intermédiaire du président du
conseil communal. Il peut également faire convoquer aux mêmes fins
par le président du conseil communal et par l'intermédiaire de
l'autorité administrative locale, les fonctionnaires et agents de l'Etat
ou des établissements publics, dont la compétence couvre le
ressort territorial de la commune.
L'autorité administrative locale compétente est
informée des réunions desdites commissions. Cette autorité
ou son représentant peut assister à titre consultatif à
leurs travaux.
Titre III : Du Statut de l'Elu
Article 16 :
Les fonctionnaires et agents de l'Etat, des
collectivités locales et des établissements publics
exerçant un mandat public communal bénéficient de plein
droit de congés exceptionnels ou permissions d'absence, à plein
traitement, sans entrer en ligne de compte dans le calcul des congés
réguliers, dans la limite de la durée effective des sessions des
conseils et des commissions permanentes, dont ils font partie.
Article 17 :
Les employeurs sont tenus d'accorder aux salariés de
leur entreprise, membres du conseil communal, des permissions d'absence pour
participer aux séances plénières du conseil ou des
commissions permanentes qui en dépendent dans la limite de la
durée effective de ces séances.
Le temps passé par les salariés aux
différentes séances du conseil et des commissions permanentes ne
leur sera pas payé comme temps de travail. Ce temps pourra être
remplacé.
La suspension du travail prévue au présent
article ne peut être une cause de rupture par l'employeur du contrat de
louage de service, et ce, à peine de dommages et intérêts
au profit des salariés.
Article 18 :
Les communes sont responsables des dommages subis par les
membres des conseils communaux lorsqu'ils sont victimes d'accidents survenus,
à l'occasion des sessions des conseils, des réunions des
commissions dont ils sont membres ou de missions effectuées pour le
compte de la commune.
Article 19 :
Le membre du conseil communal, qui entend mettre fin à
son mandat, adresse sa demande de démission volontaire au wali ou au
gouverneur qui en informe aussitôt par écrit le président
du conseil communal. La démission prend effet à compter de la
délivrance de l'accusé de réception par le wali ou le
gouverneur, dont copie est notifiée aussitôt au président
du conseil communal pour information du conseil, et à défaut, 15
jours après le 6renouvellement de la demande, constaté par lettre
recommandée.
Article 20 :
Tout membre du conseil communal qui, sans motif reconnu
légitime par le conseil, n'a pas déféré aux
convocations à trois sessions successives ou qui, sans excuse valable, a
refusé de remplir une des fonctions qui lui sont dévolues par les
textes en vigueur, peut être, après avoir été
invité à fournir des explications, déclaré
démissionnaire, par arrêté motivé publié au "
Bulletin officiel î, du ministre de l'intérieur pour les communes
urbaines et du wali ou du gouverneur pour les communes rurales.
La demande visant à démettre
l'intéressé est adressée par le président du
conseil communal ou l'autorité administrative locale, avec l'avis
motivé dudit conseil et, selon le cas, du président ou de
l'autorité administrative locale, au wali ou au gouverneur pour
décision ou transmission au ministre de l'intérieur.
Article 21 :
Tout membre du conseil communal, reconnu responsable d'actes
ou de faits graves contraires à la loi et à l'éthique du
service public peut, après avoir été invité
à fournir des explications écrites sur les faits qui lui sont
reprochés, être suspendu pour une période qui ne peut
excéder un mois, par arrêté motivé du ministre de
l'intérieur, ou révoqué par décret motivé,
publiés au " Bulletin officiel î.
Article 22 :
Il est interdit, à peine de révocation
prononcée dans les formes prescrites à l'article
précédent, sans préjudice de poursuites judiciaires,
à tout conseiller communal d'entretenir des intérêts
privés avec la commune dont il est membre, de conclure des actes ou des
contrats de location, d'acquisition, d'échange ou toute transaction
portant sur des biens de la commune, ou de passer avec elle des marchés
de travaux, de fournitures ou de services, ou des contrats de concession, de
gérance et toutes autres formes de gestion des services publics
communaux, soit à titre personnel soit comme actionnaire ou mandataire,
soit au bénéfice de son conjoint, ses ascendants et ses
descendants directs.
Article 23 :
Il est formellement interdit aux conseillers communaux, en
dehors des présidents et des vice-présidents, d'exercer
au-delà de leur rôle délibérant au sein du conseil
ou des commissions qui en dépendent, des fonctions administratives de la
commune, de signer des actes administratifs, de gérer ou de s'immiscer
dans la gestion des services publics communaux, à peine de
révocation prononcée dans les formes prescrites à
l'article 21 ci-dessus, sans préjudice de poursuites judiciaires pour
exercice de fait de fonctions réglementées.
Article 24 :
Les membres des conseils communaux, déclarés
démissionnaires ou révoqués pour l'une des causes
prévues aux articles ci-dessus, ne peuvent être
réélus avant l'expiration d'un délai d'un an à
partir de la date de la décision de cessation de leurs fonctions,
à moins qu'il ne soit procédé auparavant au renouvellement
général des conseils communaux.
Article 25 :
Lorsque, pour des raisons portant atteinte au bon
fonctionnement du conseil communal, les intérêts de la
collectivité sont menacés, le conseil peut être dissous par
décret 7motivé, publié au " Bulletin officiel î.
S'il y a urgence, le conseil peut être suspendu par arrêté
motivé du ministre de l'intérieur publié au " Bulletin
officiel î. La durée de la suspension ne peut excéder trois
mois.
Article 26 :
En cas de suspension, de dissolution d'un conseil communal ou
de démission de tous ses membres en exercice, ou lorsqu'un conseil ne
peut être constitué, une délégation spéciale
est désignée pour en remplir les fonctions. Elle cesse ses
fonctions de plein droit dès que le conseil communal est
reconstitué.
La délégation spéciale est nommée
par arrêté du ministre de l'intérieur pour les communes
urbaines et du wali ou du gouverneur pour les communes rurales, dans les quinze
(15) jours qui suivent la survenance des cas visés à
l'alinéa précédent.
Outre le secrétaire général de la
commune, membre de droit, le nombre des membres de la délégation
spéciale est de cinq, lorsque le conseil communal compte moins de
vingt-trois membres, et de sept dans les autres cas.
L'autorité administrative locale compétente
préside de droit la délégation spéciale et exerce
les attributions dévolues par la présente loi au président
du conseil communal. Elle peut, par arrêté, déléguer
partie de ces fonctions aux membres de la délégation
spéciale.
Les pouvoirs de la délégation spéciale
sont limités aux actes de pure administration urgente ; elle ne peut
engager les finances communales au-delà des ressources disponibles de
l'exercice courant.
Article 27 :
Toutes les fois que le conseil communal a été
dissous ou qu'il a cessé ses fonctions par suite de démission
collective ou pour tout autre cause, il est procédé à
l'élection des membres du nouveau conseil dans les quatre-vingt-dix (90)
jours à dater de la cessation de fonction, à moins que l'on ne se
trouve dans le trimestre qui précède la date du renouvellement
général des conseils communaux.
Article 28 :
Ne peuvent être élus présidents ni en
exercer temporairement les fonctions, les membres du conseil communal ne
justifiant pas au moins d'un niveau d'instruction équivalent à
celui de la fin des études primaires.
Article 29 :
Les membres du conseil communal élisant
résidence à l'étranger, du fait de leurs fonctions
publiques ou de l'exercice de leurs activités privées ne peuvent
être élus présidents ou vice-présidents. Les
présidents ou les vice-présidents élisant domicile
à l'étranger postérieurement à leur élection
sont immédiatement déclarés démissionnaires par
arrêté, du ministre de l'intérieur publié au "
Bulletin officiel î.
Ne peuvent être élus présidents ou
vice-présidents, ni en exercer temporairement les fonctions, dans aucune
des communes de la région où ils exercent, les trésoriers
régionaux, les trésoriers préfectoraux ou provinciaux, les
percepteurs régionaux, les percepteurs et les receveurs communaux. 8
Les membres du conseil, salariés du président,
ne peuvent être élus vice-présidents.
Les fonctions de président du conseil communal sont
incompatibles avec celles de président de l'assemblée
préfectorale ou provinciale ou de président du conseil
régional.
Article 30 :
Les présidents des conseils communaux exercent les
attributions qui leur sont reconnues par la présente loi dès leur
élection.
Chaque président reçoit de Sa Majesté Le
Roi un dahir qui le munit de ses Hautes
Recommandations.
Les présidents des conseils communaux portent, à
l'occasion des cérémonies officielles, un insigne apparent aux
couleurs nationales dont les caractéristiques et les conditions de port
seront déterminées par décret.
Article 31 :
Les fonctionnaires et agents de l'Etat, des
collectivités locales et des établissements publics, élus
présidents des conseils communaux peuvent bénéficier, sans
préjudice pour le service public et en fonction des
nécessités de service, de la priorité ou de
facilités de mutation pour se rapprocher du siège de leur
commune.
Ils bénéficient, en outre, de plein droit d'un
congé exceptionnel ou permission d'absence d'une journée ou de
deux demi-journées par semaine, à plein traitement et sans
conséquence sur le calcul de leur congé régulier.
Article 32 :
La démission volontaire du président ou des
vice-présidents est adressée au wali ou au gouverneur
compétent ; elle est définitive à partir de son
acceptation par le wali ou le gouverneur, ou, à défaut de cette
acceptation, quinze (15) jours après le renouvellement de cette demande
constaté par lettre recommandée.
Le président et les vice-présidents
démissionnaires continuent d'exercer leurs fonctions jusqu'à
l'installation de leurs successeurs.
La démission volontaire du président ou des
vice-présidents emporte de plein droit leur inéligibilité
à ces fonctions pendant une année, à compter de sa date
d'effet, à moins qu'il ne soit procédé auparavant au
renouvellement général des conseils communaux.
Article 33 :
Les présidents des conseils communaux et les
vice-présidents, reconnus responsables de fautes graves, dûment
établies, peuvent, après avoir été entendus ou
invités à fournir des explications écrites sur les faits
qui leur sont reprochés, être suspendus ou révoqués.
La suspension, qui ne peut excéder un mois, intervient
par arrêté motivé du ministre de l'intérieur,
publié au " Bulletin officiel î. 9
La révocation, qui intervient par décret
motivé, publié au " Bulletin officiel î, emporte de plein
droit l'inéligibilité aux fonctions de président ou
à celles de vice-président, pendant la durée restante du
mandat.
Article 34 :
Les fonctions de président, vice-président,
rapporteur du budget, secrétaire et membre des conseils communaux sont
gratuites, sous réserve pour les membres du bureau, le rapporteur du
budget et le secrétaire du conseil, d'indemnités de fonction, de
représentation et de déplacement qu'ils perçoivent dans
les conditions et pour un montant fixés par décret.
Les membres des conseils communaux perçoivent des
indemnités de déplacement lorsqu'ils effectuent des missions pour
le compte de la commune à l'intérieur ou à
l'extérieur du Royaume, conformément aux conditions et taux
applicables aux fonctionnaires de la catégorie supérieure.
Titre IV : Des Compétences
Chapitre premier : Les attributions du conseil
communal
Article 35 :
Le conseil règle par ses délibérations
les affaires de la commune. A cet effet, il décide des mesures à
prendre pour assurer le développement économique, social et
culturel de la commune. Il exerce notamment des compétences propres et
des compétences qui lui sont transférées par l'Etat. Il
peut, en outre, faire des propositions et des suggestions et émettre des
avis sur les questions d'intérêt communal relevant de la
compétence de l'Etat ou de toute autre personne morale de droit public.
Pour l'accomplissement des missions qui lui sont imparties, le
conseil peut bénéficier du concours de l'Etat et des autres
personnes morales de droit public. Paragraphe 1 - Les compétences
propres
Article 36 :
Développement économique et social
1 - Le conseil communal examine et vote le plan de
développement économique et social de la commune,
conformément aux orientations et aux objectifs du plan national. A cet
effet :
- il fixe dans la limite des moyens propres à la
commune et de ceux mis à sa disposition, le programme
d'équipement de la collectivité ;
- il propose les actions à entreprendre en association
ou en partenariat avec l'administration, les autres collectivités
locales ou les organismes publics.
2 - Il initie toute action propre à favoriser et
à promouvoir le développement de l'économie locale et de
l'emploi. A cet effet :
- il prend toutes mesures de nature à contribuer
à la valorisation de son potentiel économique notamment agricole,
industriel, artisanal, touristique ou de services ;
- il engage les actions nécessaires à la
promotion et à l'encouragement des investissements privés,
notamment la réalisation des infrastructures et des équipements,
l'implantation de zones d'activités économiques et
l'amélioration de l'environnement de l'entreprise ;
- il décide de la participation de la commune aux
entreprises et sociétés d'économie mixte
d'intérêt communal, intercommunal, préfectoral, provincial
ou régional ;
- il décide de la conclusion de tout accord ou
convention de coopération ou de partenariat, propre à promouvoir
le développement économique et social, et arrête les
conditions de réalisation des actions que la commune exécutera en
collaboration ou en partenariat avec les administrations publiques, les
collectivités locales, les organismes publics ou privés et les
acteurs sociaux.
3 - Il arrête, dans la limite des attributions qui lui
sont dévolues par la loi, les conditions de conservation, d'exploitation
et de mise en valeur du domaine forestier.
Article 37 :
Finances, fiscalité et biens communaux
1 - Le conseil communal examine et vote le budget et les
comptes administratifs, dans les formes et conditions prévues par la
législation en vigueur.
2 - Il décide de l'ouverture des comptes d'affectation
spéciale, de nouveaux crédits, du relèvement des
crédits et des virements d'article à article.
3 - Il fixe, dans le cadre des lois et règlements en
vigueur, les taux des taxes, les tarifs des redevances et des droits divers
perçus au profit de la commune.
4 - Il décide des emprunts à contracter et des
garanties à consentir.
5 - Il se prononce sur les dons et legs consentis à la
commune.
6 - Il veille sur la gestion, la conservation et l'entretien
des biens communaux. A cet effet :
- il procède, conformément à la
législation et à la réglementation en vigueur, au
classement, au déclassement et à la délimitation des biens
du domaine public communal ; 11
- il statue sur les acquisitions, les aliénations, les
échanges, les baux et toutes les transactions portant sur les biens du
domaine privé ;
- il approuve tous les actes de gestion ou d'occupation du
domaine public communal ;
- il décide de l'affectation ou de la
désaffectation des bâtiments publics et des biens communaux,
conformément aux lois et règlements en vigueur.
Article 38 :
7 Urbanisme et aménagement du territoire
1 - Le conseil communal veille au respect des options et des
prescriptions des schémas directeurs d'aménagement urbain, des
plans d'aménagement et de développement et de tous autres
documents d'aménagement du territoire et d'urbanisme.
2 - Il examine et adopte les règlements communaux de
construction, conformément à la législation et la
réglementation en vigueur.
3 - Il décide de la réalisation ou de la
participation aux programmes de restructuration urbaine, de résorption
de l'habitat précaire, de sauvegarde et de réhabilitation des
médinas et de rénovation des tissus urbains en
dégradation.
4 - Il décide de la réalisation ou de la
participation à l'exécution de programmes d'habitat.
5 - Il encourage la création de coopératives
d'habitat et d'associations de quartiers.
6 - Il veille à la préservation et à la
promotion des spécificités architecturales locales.
Article 39 :
Services publics locaux et équipements collectifs
1 - Le conseil communal décide de la création et
de la gestion des services publics communaux, notamment dans les secteurs
suivants :
- approvisionnement et distribution d'eau potable ;
- distribution d'énergie électrique ;
- assainissement liquide ;
- collecte, transport, mise en décharge publique et
traitement des ordures ménagères et des déchets
assimilés ;
- éclairage publie ;
- transport public urbain ;
- circulation, roulage et signalisation des voies publiques ;
- transport des malades et des blessés ;
- abattage et transport de viandes et poissons ;
- cimetières et services funéraires.
Il décide des modes de gestion des services publics
communaux, par voie de régie directe, de régie autonome, de
concession ou de toute autre forme de gestion déléguée des
services publics, conformément à la législation et la
réglementation en vigueur.
2 - Il décide de la réalisation et des modes de
gestion des équipements à caractère industriel et
commercial, notamment les marchés de gros, les marchés communaux,
les abattoirs, les halles aux grains, les halles aux poissons, les gares et
haltes routières, les campings et les centres d'estivage.
3 - Il décide de l'établissement, la suppression
ou le changement d'emplacement ou de dates de foires ou marchés.
4 - Il décide, conformément à la
législation et la réglementation en vigueur, de la
réalisation ou de la participation à l'exécution :
- des aménagements et des ouvrages hydrauliques
destinés à la maîtrisé des eaux pluviales et
à la protection contre les inondations ;
- de l'aménagement des plages, des corniches, des lacs
et des rives des fleuves situés dans le périmètre
communal.
Article 40 :
Hygiène, salubrité et environnement
Le conseil communal veille, sous réserve des pouvoirs
dévolus à son président par l'article 50 ci-dessous,
à la préservation de l'hygiène, de la salubrité et
de la protection de l'environnement. A cet effet, il délibère
notamment sur la politique communale en matière de :
- protection du littoral, des plages, des rives des fleuves,
des forêts et des sites naturels ;
- préservation de la qualité de l'eau,
notamment de l'eau potable et des eaux de baignade ;
- évacuation et traitement des eaux usées et
pluviales ;
- lutte contre les vecteurs des maladies transmissibles ;
- lutte contre toutes les formes de pollution et de
dégradation de l'environnement et de l'équilibre naturel.
A ce titre, le conseil communal décide notamment de :
- la création et l'organisation des bureaux communaux
d'hygiène ;
- l'adoption des règlements généraux
communaux d'hygiène et de salubrité publiques,
conformément aux lois et règlements en vigueur.
Article 41 :
Equipements et action socioculturels
1 - Le conseil communal décide ou contribue à la
réalisation, l'entretien et la gestion des équipements
socioculturels et sportifs, notamment :
- les centres sociaux d'accueil, maisons de jeunes, foyers
féminins, maisons de bienfaisance, asiles de vieillards, salles des
fêtes, parcs et centres de loisir ;
- les complexes culturels, bibliothèques communales,
musées, théâtres, conservatoires d'article et de musique,
crèches et jardins d'enfants ;
- les complexes sportifs, stades et terrain de sport, salles
couvertes, gymnases, piscines, vélodromes et hippodromes.
2 - Il initie toutes actions nécessaires à la
promotion des activités sociales, culturelles et
sportives ou y participe. A cet effet :
- il participe à l'animation socioculturelle et
sportive avec le concours des organismes publics chargés de la culture,
de la jeunesse, des sports et de l'action sociale ;
- il encourage et assiste les organisations et les
associations à caractère social, culturel et sportif.
3 - Il entreprend toutes actions de proximité de nature
à mobiliser le citoyen, à développer la conscience
collective pour l'intérêt public local, à organiser sa
participation à l'amélioration du cadre de vie, à la
préservation de l'environnement, à la promotion de la
solidarité et au développement du mouvement associatif. A ce
titre, il a la charge de mener toutes actions de sensibilisation, de
communication, d'information, de développement de la participation et du
partenariat avec les associations villageoises et toutes organisations ou
personnes morales ou physiques agissant dans le champ socio-économique
et culturel.
4 - Il engage toutes les actions d'assistance, de soutien et
de solidarité et toute oeuvre à caractère humanitaire et
caritatif. A cet effet :
- il conclut des partenariats avec les fondations, les
organisations non gouvernementales et autres associations à
caractère social et humanitaire ;
- il contribue à la réalisation des programmes
d'aide, de soutien et d'insertion sociale des handicapés et des
personnes en difficulté.
5 - Il participe à l'exécution des programmes
nationaux, régionaux ou locaux de lutte contre l'analphabétisme.
14
6 - Il contribue à la préservation et la
promotion des spécificités du patrimoine culturel local.
Article 42 :
Coopération, association et partenariat
Le conseil communal engage toutes actions de
coopération, d'association ou de partenariat, de nature à
promouvoir le développement économique, social et culturel de la
commune, avec l'administration, les autres personnes morales de droit public,
les acteurs économiques et sociaux privés et avec toute autre
collectivité ou organisation étrangère. A cet effet :
- il décide de la création ou de la
participation à tout groupement d'intérêt intercommunal,
préfectoral, provincial ou régional ;
- il arrête les conditions de participation de la
commune à la réalisation de programmes ou de projets en
partenariat ;
- il examine et approuve les conventions de jumelage et de
coopération décentralisée ; décide de
l'adhésion et de la participation aux activités des associations
des pouvoirs locaux, et de toutes formes d'échanges avec des
collectivités territoriales étrangères, après
accord de l'autorité de tutelle, et dans le respect des engagements
internationaux du Royaume.
Toutefois, aucune convention ne peut être passée
entre une commune ou un groupement de collectivités locales avec un Etat
étranger.
Paragraphe 2 - Compétences
transférées :
Article 43 : Dans les limites du ressort territorial de la
commune, le conseil communal exerce les compétences qui pourront lui
être transférées par l'Etat, notamment dans les domaines
suivants :
1 - réalisation et entretien des écoles et des
établissements de l'enseignement fondamental, des dispensaires et des
centres de santé et de soins ;
2 - réalisation des programmes de reboisement,
valorisation et entretien des parcs naturels situés dans le ressort
territorial de la commune ;
3 - réalisation et entretien des ouvrages et des
équipements de petite et moyenne hydraulique ;
4 - protection et réhabilitation des monuments
historiques, du patrimoine culturel et préservation des sites naturels ;
5 - réalisation et entretien des centres
d'apprentissage et de formation professionnelle ;
6 - formation des personnels et des élus communaux ;
15
7 - infrastructures et équipements
d'intérêt communal.
Tout transfert de compétences est accompagné
obligatoirement par un transfert des ressources nécessaires à
leur exercice. Il est effectué, selon le cas, par l'acte
législatif ou réglementaire approprié.
Paragraphe 3 - Compétences consultatives
Article 44 : Le conseil communal présente des
propositions, des suggestions et émet des avis.
A ce titre :
- il propose à l'Etat et aux autres personnes morales
de droit public, les actions à entreprendre pour promouvoir le
développement économique, social et culturel de la commune,
lorsque lesdites actions dépassent les limites de ses
compétences, ou excèdent ses moyens et ceux mis à sa
disposition ;
- il est préalablement informé de tout projet
devant être réalisé par l'Etat ou tout autre
collectivité ou organisme public sur le territoire de la commune ;
- il donne obligatoirement son avis sur tout projet devant
être réalisé par l'Etat ou tout autre collectivité
ou organisme public sur le territoire de la commune, dont la réalisation
est susceptible d'entraîner des charges pour la collectivité ou de
porter atteinte à l'environnement ;
- il est consulté sur les politiques et les plans
d'aménagement du territoire et d'urbanisme, dans les limites du ressort
territorial de la commune et donne son avis sur les projets des documents
d'aménagement et d'urbanisme, conformément à la
législation et la réglementation en vigueur ;
- il donne son avis toutes les fois que celui-ci est requis
par les lois et les règlements en vigueur ou qu'il est demandé
par l'Etat ou les autres collectivités publiques.
Le conseil peut, en outre, émettre des voeux sur toutes
les questions d'intérêt communal, à l'exception des voeux
à caractère politique. Les voeux du conseil sont transmis, dans
la quinzaine, par l'intermédiaire de l'autorité de tutelle, aux
autorités gouvernementales, aux établissements publics et aux
services concernés, qui sont tenus d'adresser, au conseil communal,
leurs réponses motivées, par la même voie, dans un
délai n'excédant pas trois mois.
Chapitre II: Les attributions du président du
conseil communal
Article 45 :
Le président du conseil communal est l'autorité
exécutive de la commune. Il préside le conseil communal,
représente officiellement la commune dans tous les actes de la vie
civile, administrative et judiciaire, dirige l'administration communale et
veille sur les intérêts de la commune, conformément aux
lois et règlements en vigueur.
Article 46 :
Le président préside les séances du
conseil, à l'exclusion de la séance consacrée à
l'examen et au vote du compte administratif. Dans ce cas, il assiste à
la séance mais doit se retirer lors du vote. Le conseil élit,
sans débat, à la majorité des membres présents,
pour présider cette séance, un président choisi en dehors
des membres du bureau.
Lorsque le conseil examine et vote le compte administratif
relatif à la gestion financière d'un président en
cessation de fonctions, les dispositions de l'alinéa
précédent s'appliquent à l'ordonnateur et aux membres du
bureau sortants.
Article 47 :
Le président exécute les
délibérations du conseil, prend les mesures nécessaires
à cet effet et en assure le contrôle. A ce titre :
1 - il exécute le budget et établit le compte
administratif ;
2 - il prend les arrêtés fixant les taux des
taxes, les tarifs des redevances et droits divers, conformément à
la législation et la réglementation en vigueur ;
3 - il procède, dans les limites
déterminées par le conseil communal, à la conclusion et
l'exécution des contrats d'emprunt ;
4 - il conclut les marchés de travaux, de fournitures
ou de services ;
5 - il procède à la conclusion ou la
révision des baux et louage des choses ;
6 - il conserve et administre les biens de la commune. A ce
titre, il veille à la tenue des inventaires des biens communaux,
à la mise à jour des sommiers de consistance et à
l'apurement juridique de la propriété domaniale communale et
prend tous actes conservatoires des droits de la commune ;
7 - il procède aux actes de location, de vente,
d'acquisition, d'échange et de toute transaction portant sur les biens
du domaine privé communal ;
8 - il prend les mesures relatives à la gestion du
domaine public communal et délivre les autorisations d'occupation
temporaire du domaine public avec emprises ;
9 - il procède à la prise de possession des dons
et legs ;
10 - il conclut les conventions de coopération, de
partenariat et de jumelage.
Article 48 :
Le président représente la commune en justice
sauf lorsqu'il est intéressé à l'affaire personnellement
ou en qualité de mandataire, d'associé ou actionnaire, de
conjoint, d'ascendant ou de descendant direct. Dans ce cas, il est fait
application des dispositions de l'article 56 de la présente loi
relatives à la suppléance. Il ne peut intenter une action en
justice sans une délibération conforme du conseil. Il peut,
toutefois, sans autorisation préalable du conseil, défendre,
appeler ou suivre en appel, intenter toutes actions possessoires ou y
défendre, faire tous actes conservatoires ou interruptifs de
déchéance, défendre aux oppositions formées contre
les états dressés pour le recouvrement des créances
communales, introduire toute demande en référé, suivre sur
appel des ordonnances du juge des référés, interjeter
appel de ces ordonnances.
Le président doit informer le conseil de toutes les
actions judiciaires, engagées sans délibération
préalable, au cours de la session ordinaire ou extraordinaire qui suit
immédiatement l'introduction de ces actions.
Aucune action judiciaire en réparation ou pour
excès de pouvoirs, autre que les actions possessoires et les recours en
référé intentés contre la commune ou les actes de
son exécutif ne peut, à peine d'irrecevabilité par les
juridictions compétentes, être intentée contre une commune
qu'autant que le demandeur a préalablement informé la commune et
adressé au wali ou au gouverneur de la préfecture ou de la
province du ressort de la commune, un mémoire exposant l'objet et les
motifs de sa réclamation. Il lui est immédiatement
délivré un récépissé par cette
autorité.
Le requérant n'est plus tenu par cette
formalité, si à l'expiration d'un délai de 15 jours, qui
suit la réception du mémoire, il ne lui est pas
délivré de récépissé ou si à
l'expiration d'un délai d'un mois suivant la date du
récépissé, les deux parties n'ont pas convenu d'un
règlement à l'amiable.
La présentation du mémoire du demandeur
interrompt toute prescription ou déchéance si elle est suivie
d'une demande en justice dans le délai de trois mois.
Article 49 :
Les présidents des conseils communaux exercent, de
plein droit, les attributions de police administrative communale et les
fonctions spéciales reconnues par la législation et la
réglementation en vigueur aux pachas et caïds, à l'exclusion
des matières suivantes qui demeurent de la compétence de
l'autorité administrative locale :
- maintien de l'ordre et de la sécurité publics
sur le territoire communal ;
- associations, rassemblements publics et presse ;
- élections ;
- organisation des juridictions communales et
d'arrondissements ;
- syndicats professionnels ;
- législation du travail, notamment les conflits
sociaux ;
- professions libérales ;
- réglementation et contrôle de l'activité
des marchands ambulants sur les voies publiques ; 18
- réglementation et contrôle de l'importation, la
circulation, le port, le dépôt, la vente et l'emploi des armes,
des munitions et des explosifs ;
- contrôle du contenu de la publicité par
affiches, panneaux-réclames et enseignes ;
- police de la chasse ;
- passeports ;
- contrôle des prix ;
- réglementation du commerce des boissons alcooliques
ou alcoolisées ;
- contrôle des disques et autres enregistrements
audiovisuels ;
- réquisition des personnes et des biens ;
- service militaire obligatoire ;
- organisation générale du pays en temps de
guerre.
Article 50 :
Le président du conseil communal exerce les pouvoirs de
police administrative, par voie d'arrêtés réglementaires et
de mesures individuelles, portant autorisation, injonction ou interdiction,
dans les domaines de l'hygiène, la salubrité et la
tranquillité publiques et la sûreté des passages. Il exerce
notamment les attributions suivantes :
- il veille à l'application des lois et
règlements d'urbanisme et au respect des prescriptions des
schémas d'aménagement du territoire et des documents d'urbanisme
;
- il délivre les autorisations de construction, de
lotissement et de morcellement, les permis d'habiter, les certificats de
conformité, et les autorisations d'occupation du domaine public pour un
usage lié à la construction, dans les conditions et les
modalités fixées par les lois et les règlements en vigueur
;
- il veille à l'hygiène et la salubrité
des habitations et de la voirie, à l'assainissement des égouts,
à l'élimination et la répression de l'entreposage des
dépôts d'ordures en milieu habité ;
- il contrôle les édifices abandonnés,
désertés ou menaçant ruine et prend les mesures
nécessaires à leur rénovation ou leur démolition,
en conformité avec les lois et les règlements en vigueur ;
- il participe à la sauvegarde et à la
protection des sites naturels et du patrimoine historique et culturel en
prenant les mesures nécessaires conformément à la
législation et la réglementation en vigueur ;
- il délivre les autorisations d'exploitation des
établissements insalubres, incommodes ou dangereux relevant de ses
attributions et en assure le contrôle conformément à la
législation et la réglementation en vigueur ;
- il organise et contribue au contrôle des
activités commerciales et professionnelles non
réglementées dont l'exercice peut menacer l'hygiène, la
salubrité, la sûreté des passages et la tranquillité
publique ou nuire à l'environnement ;
- il contrôle les magasins de droguistes,
épiciers, coiffeurs, parfumeurs, et généralement tous les
lieux où peuvent être fabriqués, entreposés ou mis
en vente des produits dangereux ;
- il veille au respect des normes d'hygiène et de
salubrité des lieux ouverts au public, notamment les restaurants,
cafés, salles de jeux, salles de spectacles, théâtres,
lieux de baignade et autres lieux ouverts au public et fixe leurs horaires
d'ouverture et de clôture ;
- il prend les mesures nécessaires à la
sûreté et la commodité des passages dans les voies à
usage public : nettoiement, éclairage, enlèvement des
encombrements, démolition ou réparation des édifices
menaçant ruine, interdiction d'exposer aux fenêtres et autres
parties des édifices ou de jeter sur la voie publique tous les objets
dont le jet peut être dangereux pour les passants ou causer des
exhalations nuisibles ;
- il participe à l'organisation et au contrôle
de la qualité des aliments, boissons et condiments exposés
à la vente ou livrés à la consommation ;
- il veille à la salubrité des cours d'eau et de
l'eau potable et assure la protection et le contrôle des points d'eau
destinés à la consommation publique et des eaux de baignade ;
- il prend les dispositions nécessaires pour
prévenir ou lutter contre les maladies endémiques ou dangereuses,
conformément aux lois et règlements en vigueur ;
- il prend les mesures propres à assurer la
tranquillité publique, en particulier dans les lieux publics où
se font des rassemblements de personnes tels que foires, marchés, salles
de spectacles ou de jeux, terrains de sports, cafés, piscines, plages...
;
- il prend les dispositions nécessaires pour
empêcher la divagation des animaux malfaisants et nuisibles,
contrôle les animaux domestiques et procède aux opérations
de ramassage et de contrôle des chiens errants et lutte contre la rage et
toute autre maladie menaçant les animaux domestiques,
conformément aux lois et règlements en vigueur ;
- il organise et contrôle les gares et stations de cars
de voyageurs, d'autobus, de taxis et de véhicules de transport de
marchandises ainsi que tous les parcs de stationnement des véhicules ;
- il prend les mesures nécessaires à la
prévention des incendies, des sinistres, des inondations et autres
calamités publiques ;
- il réglemente l'usage du feu en vue de
prévenir les incendies menaçant les habitations, les plantations
et les cultures, conformément à la législation et la
réglementation en vigueur ;
- il délivre les autorisations d'occupation temporaire
du domaine public sans emprises ;
- il réglemente et organise la signalisation des voies
publiques à l'intérieur du territoire communal ;
- il organise et contrôle l'implantation et
l'exploitation du mobilier urbain publicitaire :
panneaux-réclames, enseignes sur la voie publique, sur
ses dépendances et ses annexes ;
- il organise l'exploitation des carrières dans la
limite des dispositions législatives et réglementaires en vigueur
et veille à l'application de la législation et la
réglementation dans ce domaine ;
- il assure la protection des plantations et
végétaux contre les parasites et le bétail,
conformément à la législation et la réglementation
en vigueur ;
- il assure la police des funérailles et des
cimetières, pourvoit d'urgence à ce que toute personne
décédée soit inhumée décemment, organise le
service public de transport de corps et contrôle les inhumations et les
exhumations, selon les modalités fixées par les lois et
règlements en vigueur.
Article 51 :
Le président du conseil communal est officié
d'état civil. Il peut déléguer l'exercice de cette
fonction aux vice-présidents, il peut également la
déléguer aux fonctionnaires communaux conformément aux
dispositions de la loi relative à l'état civil.
Il procède, dans les conditions prévues par la
législation et la réglementation en vigueur, à la
légalisation des signatures et à la certification de la
conformité des copies aux documents originaux. Ces dernières
fonctions peuvent être déléguées aux
vice-présidents, au secrétaire général de la
commune et aux chefs de divisions et de services de la commune
désignés conformément à la législation et la
réglementation en vigueur.
Article 52 :
Le président du conseil peut faire exécuter
d'office, aux frais et dépens des intéressés, dans les
conditions fixées par le décret en vigueur, toutes mesures ayant
pour objet d'assurer la sûreté ou la commodité des
passages, la tranquillité, la salubrité et l'hygiène
publiques.
Article 53 :
Le président peut demander, le cas
échéant, à l'autorité administrative locale
compétente de requérir l'usage de la force publique, pour assurer
le respect de ses arrêtés et décisions, dans la limite de
la législation en vigueur.
Article 54 :
Le président du conseil communal dirige les services
communaux. Il est le chef hiérarchique du personnel communal. Il nomme
à tous les emplois communaux et gère le personnel permanent,
temporaire et occasionnel, dans les conditions fixées par la
législation et la réglementation en vigueur.
Les communes disposent d'un corps particulier de
fonctionnaires relevant du régime institué par le dahir n°
1-58-008 du 4 chaabane 1377 (24 février 1958) portant statut
général de la fonction publique, tel qu'il a été
modifié et complété, sous réserve des dispositions
particulières fixées par le décret portant statut
particulier de ce personnel.
Le président du conseil communal organise les services
communaux par arrêté visé par le ministre de
l'intérieur ou son délégué pour les communes
urbaines et par le wali ou le gouverneur pour les communes rurales. Il nomme
les titulaires des fonctions supérieures dans les conditions et formes
fixées par décret.
Article 55 :
Le président peut, par arrêté,
déléguer à un ou plusieurs vice-présidents, partie
de ses fonctions.
Le président du conseil communal peut sous sa
responsabilité et son contrôle, donner par arrêté,
délégation de signature, au secrétaire
général de la commune pour la gestion administrative ainsi qu'aux
chefs de divisions et de services de la commune désignés
conformément à la législation et la réglementation
en vigueur.
Ces arrêtés sont affichés au siège
de la commune et des bureaux annexes et publiés ou portés
à la connaissance du public par tous moyens appropriés.
Article 56 :
En cas d'absence ou d'empêchement de longue durée
pouvant porter préjudice au fonctionnement ou aux intérêts
de la commune, le président est provisoirement remplacé dans la
plénitude de ses fonctions par un vice-président dans l'ordre des
nominations ou à défaut de vice-président, par un
conseiller communal désigné par le conseil, sinon pris dans
l'ordre du tableau qui est déterminé :
1 - par la date la plus ancienne de l'élection ;
2 - entre conseillers de même ancienneté, par le
plus grand nombre de suffrages obtenus ;
3 - à égalité d'ancienneté et de
suffrages, par priorité d'âge.
Titre V :
Du fonctionnement du Conseil Communal
Chapitre Unique : Le régime des réunions et des
délibérations du conseil 22
Article 57 :
Le président du conseil communal, en accord avec les
membres du bureau, élabore le règlement intérieur du
conseil, qu'il soumet à l'examen et au vote du conseil, à la
première session qui suit l'élection ou le renouvellement
général du conseil.
Article 58 :
Le conseil communal, sur convocation écrite de son
président comportant l'ordre
du jour, se réunit obligatoirement quatre fois par an,
en session ordinaire au cours des mois de
février, avril, juillet et octobre. La durée de
chaque session ne peut excéder quinze (15) jours
ouvrables consécutifs. Cette durée peut
être prolongée par arrêté du wali ou du gouverneur,
pris à la demande du président pour une
période qui ne peut excéder sept jours ouvrables
consécutifs.
Lorsque les circonstances l'exigent, le président
convoque le conseil en session extraordinaire,
soit à son initiative, soit lorsque l'autorité
administrative locale compétente ou le tiers des
membres en exercice lui en fait la demande écrite,
comportant les questions à soumettre à
l'examen du conseil.
Le conseil se réunit dans les quinze (15) jours qui
suivent la demande. La session est close dès que l'ordre du jour pour
lequel elle a été convoquée est épuisé et,
en tout cas, dans un délai maximum de sept (7) jours ouvrables
consécutifs. Cette durée ne peut être prolongée.
Le conseil se réunit en session ordinaire ou
extraordinaire au plus tôt trois (3) jours francs après l'envoi
des convocations.
Article 59 :
Le président du conseil communal établit, avec
la collaboration du bureau, l'ordre du jour des sessions et le communique
à l'autorité administrative locale compétente, qui dispose
d'un délai de huit (8) jours pour y faire inscrire les questions
supplémentaires qu'elle entend soumettre à l'examen du conseil.
Tout conseiller ou groupe de conseillers peut proposer par
écrit au président l'inscription à l'ordre du jour des
sessions de toute question entrant dans les attributions du conseil. Le refus
d'inscription de toute question ainsi proposée doit être
motivé et notifié sans délai aux parties
intéressées.
Le président arrête alors l'ordre du jour
définitif, qui est transmis à l'autorité administrative
locale compétente trois (3) jours au moins avant la date d'ouverture de
la session.
Le refus d'inscription de toute question proposée par
les conseillers doit être porté à la connaissance de
l'assemblée à l'ouverture de la session, qui en prend note sans
débat et doit être dûment porté sur le
procès-verbal de la séance.
Le conseil communal délibère, à peine
d'annulation, uniquement sur les questions inscrites à l'ordre du jour.
Le président, ou à défaut
l'autorité administrative locale ou son délégué,
qui assiste à la séance, s'oppose à la discussion de toute
question non inscrite audit ordre du jour. 23
Article 60 :
Le conseil communal délibère en assemblée
plénière. Il ne peut valablement délibérer que si
plus de la moitié des membres en exercice assiste à la
séance et uniquement sur les questions inscrites à l'ordre du
jour.
Quand, après une première convocation, le
conseil communal ne s'est pas réuni en nombre suffisant, la
délibération prise après une deuxième convocation,
envoyée au moins trois (3) jours après le jour fixé pour
la réunion précédente, n'est valable que si le tiers au
moins des membres en exercice assiste à la séance.
Si cette seconde assemblée n'a pas réuni le
tiers des membres en exercice, il peut en être convoqué dans les
formes et délais prévus à l'alinéa
précédent, une troisième qui délibère
valablement quel que soit le nombre des membres présents.
Le quorum est apprécié à l'ouverture de
chaque séance. Tout retrait de membres en cours de séance pour
quelque cause que ce soit est sans effet sur la validité du quorum
jusqu'à la fin de ladite séance.
Article 61 :
L'autorité administrative locale compétente ou
son représentant assiste aux séances. Elle ne prend pas part aux
votes. Elle peut présenter, à son initiative ou à la
demande du président et des membres du conseil, toutes observations
utiles ou explications relatives aux délibérations du conseil et
notamment pour les questions inscrites à l'ordre du jour à sa
demande.
Article 62 :
Le personnel en fonction dans les services communaux, sur
convocation du président du conseil communal, assiste aux séances
du conseil à titre consultatif.
Les fonctionnaires et agents de l'Etat ou des
établissements publics en fonction sur le territoire de la commune
peuvent être appelés à participer, à titre
consultatif, aux travaux du conseil.
Leur convocation a lieu par l'intermédiaire de
l'autorité administrative locale.
Article 63 :
Les séances plénières du conseil
communal sont publiques. Leurs ordres du jour et dates sont affichés au
siège de la commune. Le président exerce la police de
l'assemblée. Il peut faire expulser de l'auditoire tout individu qui en
trouble l'ordre. Dans le cas où le président se trouve dans
l'impossibilité de faire respecter directement l'ordre, il peut faire
appel à l'autorité administrative locale.
Le président ne peut faire expulser un membre du
conseil communal de la séance. Toutefois, l'assemblée peut
décider, sans débat, à la majorité des membres
présents, après avertissement infructueux du président,
d'exclure de la séance, tout conseiller communal qui trouble l'ordre,
entrave les débats et manque aux dispositions de la loi et du
règlement intérieur.
A la demande du président ou celle de trois de ses
membres, le conseil peut décider, sans débat, de siéger
à huis clos.
Le conseil siège d'office à huis clos, à
la demande de l'autorité administrative locale compétente ou de
son représentant, lorsque celle-ci estime que la réunion du
conseil en séance publique menace l'ordre public et la
sérénité des débats.
Une séance valablement ouverte ne peut être
levée par le président qu'à l'épuisement de son
ordre du jour ou à défaut avec l'accord des membres
présents.
Article 64 :
Les délibérations sont prises à la
majorité absolue des suffrages exprimés, sauf l'exception
prévue au troisième alinéa du présent article.
Le vote a lieu au scrutin public. Exceptionnellement, il a
lieu au scrutin secret si le tiers des membres présents le
réclame ou s'il s'agit de procéder à une nomination pour
la représentation de la commune.
Dans ce dernier cas, il est procédé à la
désignation au scrutin secret et à la majorité relative.
Les noms des votants sont indiqués au procès-verbal.
Si le vote est public, la voix du président est
prépondérante en cas de partage égal des voix et
l'indication du vote de chaque votant figure au procès-verbal.
Si le vote est secret, le partage égal des voix vaut
rejet de la délibération.
Article 65 :
Il est dressé procès-verbal des séances.
Ce procès-verbal est transcrit sur un registre coté et
paraphé par le président et le secrétaire du conseil. Les
membres du conseil communal peuvent obtenir à leur demande copie du
procès-verbal des séances, dans un délai n'excédant
pas les quinze (15) jours qui suivent la clôture de la session.
Les délibérations sont signées par le
président et le secrétaire et inscrites par ordre chronologique
au registre.
En cas d'absence ou d'empêchement du secrétaire
du conseil ou lorsque celui-ci refuse ou s'abstient de signer les
délibérations, il est fait expressément mention de la
cause au procès verbal de la séance et le secrétaire
adjoint y procède d'office. A défaut, le président
désigne parmi les membres présents un secrétaire de
séance qui pourra y procéder valablement.
Article 66 :
Le président du conseil est responsable de la tenue et
de la conservation du registre des délibérations. A la cessation
de fonction du président pour quelque cause que ce soit, la remise du
registre coté et paraphé, à son successeur est
dûment constatée par l'autorité administrative locale
compétente.
A l'expiration du mandat des conseils communaux, des copies
certifiées conformes à l'original du registre des
délibérations sont obligatoirement adressées, sous le
contrôle de l'autorité administrative compétente, au
ministère de l'intérieur et à la bibliothèque
générale du
Royaume.
Article 67 : Les délibérations sont
affichées dans la huitaine, par extrait, au siège de la commune.
Tout électeur de la commune a le droit de demander communication et de
prendre à ses frais copie totale ou partielle des
délibérations. Il peut les publier sous sa responsabilité.
Titre VI : De la tutelle sur les actes
Chapitre Premier : La tutelle sur les actes du conseil
communal
Article 68 :
Les pouvoirs de tutelle conférés à
l'autorité administrative par la présente loi, ont pour but de
veiller à l'application par le conseil communal et son exécutif
des lois et règlements en vigueur, de garantir la protection de
l'intérêt général et d'assurer l'assistance et le
concours de l'administration.
Article 69 :
Ne sont exécutoires qu'après avoir
été approuvées par l'autorité de tutelle, dans les
conditions définies à l'article 73 ci-dessous, les
délibérations du conseil communal portant sur les objets suivants
:
1 - budget, comptes spéciaux et comptes administratifs
;
2 - ouverture de nouveaux crédits, relèvement de
crédits, virement d'article à article ;
3 - emprunts et garanties ;
4 - fixation du taux des taxes et des tarifs des redevances et
droits divers ;
5 - création et modes de gestion des services publics
communaux ;
6 - création ou participation aux entreprises et
sociétés d'économie mixte ;
7 - conventions d'association ou de partenariat ;
8 - accords de coopération décentralisée
et de jumelage avec des collectivités locales étrangères ;
9 - acquisitions, aliénations, échanges et
autres transactions portant sur les biens du domaine privé communal ;
10 - occupations temporaires du domaine public avec emprises ;
11 - baux dont la durée dépasse 10 ans ou dont
la reconduction dépasse la durée cumulée de
10 ans ;
12 - dénomination des places et voies publiques lorsque
cette dénomination constitue un hommage public ou un rappel d'un
événement historique ; 26
13 - établissement, suppression ou changement
d'emplacement ou de date de souks ruraux hebdomadaires.
Des expéditions de toutes les
délibérations relatives aux matières indiquées
ci-dessus sont adressées dans la quinzaine suivant la clôture de
la session, par le président du conseil communal à
l'autorité de tutelle.
Article 70 :
L'autorité chargée de l'approbation des
délibérations peut provoquer par demande motivée, un
nouvel examen par le conseil communal d'une question dont celui-ci a
déjà délibéré, s'il ne lui paraît pas
possible d'approuver la délibération prise.
Si le conseil communal maintient sa décision
après le nouvel examen, le Premier ministre peut, dans un délai
de 3 mois, décider par décret motivé, sur proposition du
ministre de l'intérieur, de la suite à donner, sauf pour les
délibérations relatives au rejet des comptes administratifs
régies par les dispositions de l'article 71 ci-dessous.
Article 71 :
Le conseil communal examine et vote le compte administratif
présenté par le président. Il est tenu, à peine e
nullité déclarée dans les formes prévues à
l'article 74 ci-dessous, de motiver la délibération portant rejet
du compte administratif. Il est fait expressément mention au
procès-verbal des délibérations des motifs dit rejet.
Si, après un nouvel examen demandé dans les
conditions et formes prescrites à l'article 70 ci-dessus, le conseil
maintient sa décision de rejet, le ministre de l'intérieur ou le
wali ou le gouverneur, selon les cas, saisit du compte administratif litigieux
la Cour régionale des comptes, qui statue sur la question dans un
délai de deux mois à compter de la date de sa saisine.
Article 72 :
Une expédition de toutes les
délibérations autres que celles énumérées
à l'article
69 ci-dessus, est transmise dans la quinzaine qui suit la
clôture de la session, par le président du conseil communal,
à l'autorité administrative locale compétente qui en
délivre récépissé.
Les délibérations sont exécutoires, sauf
opposition motivée du wali ou du gouverneur dans les cas de
nullité ou d'annulabilité prévus aux articles 74 et 75
ci-dessous, notifiée dans les trois
(3) jours suivant celui de la date du
récépissé.
Article 73 : Sauf dans le cas où il en a
été disposé autrement par voie législative on
réglementaire, l'approbation prévue à l'article 69 est
donnée par le ministre de l'intérieur ou son
délégué pour les communes urbaines et par le wali ou le
gouverneur pour les communes rurales.
Relèvent cependant du pouvoir d'approbation du wali ou
du gouverneur, pour l'ensemble des communes, les délibérations
portant sur les matières visées à l'article 69 paragraphes
2, 10, 11 et 13. 27
L'approbation des délibérations est
donnée par le ministre de l'intérieur dans les 45 jours suivant
la date de leur réception et par le wali ou le gouverneur dans les 30
jours à compter du jour de la réception de la
délibération.
Le refus motivé de l'approbation est notifié au
président du conseil communal. Le défaut de décision dans
les délais fixés à l'alinéa ci-dessus vaut
approbation. Toutefois, ces délais peuvent être reconduits une
seule fois et pour la même durée par décret motivé
pris sur proposition du ministre de l'intérieur.
Article 74 :
Sont nulles de plein droit les délibérations
portant sur un objet étranger aux attributions du conseil communal ou
prises en violation de la législation et la réglementation en
vigueur.
La nullité de droit est déclarée selon le
cas par arrêté motivé du ministre de l'intérieur ou
du wali ou du gouverneur. Elle peut être prononcée à toute
époque d'office ou à la demande des parties
intéressées.
Article 75 :
Est annulable la délibération à laquelle
a pris part un conseiller communal intéressé soit à titre
personnel, soit comme mandataire, ou comme conjoint, ascendant ou descendant
direct, à l'affaire qui a fait l'objet de la délibération.
L'annulation est prononcée dans le délai de deux
mois à partir de la réception de la délibération,
par arrêté motivé, selon le cas, du ministre de
l'intérieur ou du wali ou du gouverneur, soit d'office, soit à la
demande de toute personne intéressée, sous réserve que
ladite demande ait été adressée à l'autorité
de tutelle compétente dans les trente (30) jours suivant la
clôture de la session concernée. Il est donné
récépissé de la demande.
Chapitre II : La tutelle sur les actes du
président du conseil communal
Article 76 :
Pour être exécutoires, les arrêtés
à caractère réglementaire pris par le président du
conseil communal en vertu de l'article 47 paragraphe 2 et de l'article 50
ci-dessus, doivent être revêtus du visa du ministre de
l'intérieur ou sont délégué pour les communes
urbaines et du wali ou du gouverneur pour les communes rurales.
Le visa ou le refus de viser dûment motivé doit
intervenir à compter de la réception de l'arrêté
dans un délai de 30 jours pour le visa central et de 15 jours pour le
visa préfectoral ou provincial.
A défaut de décision dans les délais
précités, l'arrêté, est réputé
approuvé.
Les arrêtés du président, à
l'exclusion de ceux qui font l'objet d'une notification aux
intéressés, doivent être affichés au siège de
la commune, publiés par la presse ou portés à la
connaissance des intéressés par tout autre moyen
approprié. 28
Les documents attestant de la notification et de la
publication sont conservés dans les archives de la commune.
Article 77 :
Lorsque le président du conseil communal refuse ou
s'abstient de prendre les actes qui lui sont légalement impartis, et que
ce refus ou cette abstention a pour effet de se soustraire à une
disposition législative ou réglementaire, de nuire à
l'intérêt général ou de porter atteinte à des
droits des particuliers, l'autorité administrative locale
compétente peut, après l'en avoir requis, y procéder
d'office par arrêté motivé, fixant l'objet précis de
cette substitution.
Titre VII : De la coopération des communes
Article 78 : Les communes urbaines et rurales peuvent conclure
entre elles ou avec d'autres collectivités locales des conventions de
coopération ou de partenariat pour la réalisation d'un projet
d'intérêt commun, ne justifiant pas la création d'une
personne morale de droit public ou privé.
La convention de coopération, conclue sur le vu des
délibérations concordantes des assemblées
concernées, fixant notamment l'objet du projet, son coût, sa
durée, le montant ou la nature des apports et les modalités
financières et comptables, est approuvée par le ministre de
l'intérieur ou son délégué.
Le budget ou un compte d'affectation spéciale de l'une
des collectivités associées sert de support budgétaire et
comptable au projet de coopération.
Article 79 :
Les communes urbaines et rurales peuvent constituer, entre
elles ou avec d'autres collectivités locales, des groupements de
communes ou de collectivités locales, pour la réalisation d'une
oeuvre commune ou pour la gestion d'un service d'intérêt
général du groupement.
La création du groupement est approuvée par
arrêté du ministre de l'intérieur sur le vu des
délibérations concordantes des assemblées des
collectivités associées.
L'approbation ou le refus motivé d'approuver la
création du groupement doit intervenir dans un délai de 45 jours
à compter de la réception de la dernière
délibération. Ce délai peut être prorogé une
seule fois, par arrêté motivé du ministre de
l'intérieur.
Les délibérations relatives à la
création ou la participation à un groupement fixent notamment de
façon concordante, après accord entre les parties
associées, l'objet, la dénomination, le siège, la nature
ou le montant des apports et la durée du groupement.
Le retrait d'une commune ou la dissolution d'un groupement est
approuvé dans les mêmes formes.
Des communes peuvent être admises à faire partie
d'un groupement déjà constitué.
L'approbation est donnée dans les formes prévues
au 3e alinéa du présent article sur le vu des
délibérations concordantes des assemblées
concernées et du conseil du groupement.
Article 80 :
Le Premier ministre peut décider d'adjoindre d'office
pour cause d'utilité publique, par décret motivé, pris sur
proposition du ministre de l'intérieur, une ou plusieurs communes,
à un groupement constitué ou à constituer, après
consultation du ou des conseils communaux concernés. Ce décret
détermine, le cas échéant, les conditions de participation
au groupement des communes concernées.
Article 81 :
Le groupement de communes urbaines et rurales ou de
collectivités locales est un établissement public doté de
la personnalité morale et de l'autonomie financière.
La législation et la réglementation relatives
à la tutelle des communes lui sont applicables ; de même que les
règles financières et comptables des collectivités locales
s'appliquent au budget et à la comptabilité du groupement.
Article 82 :
Le groupement est administré par un conseil du
groupement dont le nombre des membres est fixé, sur proposition des
collectivités associées par arrêté du ministre de
l'intérieur. Les collectivités associées y sont
représentées au prorata de leur apport et au moins par un
délégué pour chacune des communes membres.
Les délégués communaux au conseil du
groupement, sont élus au scrutin secret, à la majorité
relative des suffrages exprimés. En cas d'égalité des
suffrages, le candidat le plus âgé est déclaré
élu.
Les délégués sont élus pour une
durée égale à celle du mandat du conseil qu'ils
représentent.
Toutefois, en cas de cessation de fonction du conseil par
suite de dissolution ou de toute autre cause, les délégués
restent en exercice jusqu'à ce que la nouvelle assemblée ait
procédé à la désignation de leurs successeurs.
Les délégués sortants sont
rééligibles.
En cas de vacance d'un poste de délégué
pour quelque cause que ce soit, le conseil communal concerné pourvoit
à son remplacement dans le délai d'un mois.
Article 83 :
Le conseil du groupement élit parmi ses membres, un
président, deux vice présidents au moins et quatre au plus, qui
constituent le bureau du groupement, dans les conditions de scrutin et de vote
prescrites pour l'élection des membres des bureaux des conseils
communaux.
Le conseil élit en outre, au scrutin secret à la
majorité relative, un secrétaire chargé de la
rédaction et la conservation des procès-verbaux des
séances, et un rapporteur du budget chargé de la
présentation des prévisions financières et des comptes
administratifs au conseil du groupement. 30
Titre VIII : Dispositions particulières aux
communes urbaines de plus
750.000 habitants
Chapitre premier : Dispositions générales
Article 84 :
Les communes urbaines de plus de 750.000 habitants sont
soumises aux règles applicables aux communes, sous réserve des
dispositions du présent titre et de toutes autres dispositions
législatives et réglementaires qui leur sont propres.
La population à prendre en considération est
celle qui est établie par le dernier recensement général
officiel.
Article 85 :
Les affaires des communes urbaines de plus de 750.000
habitants sont réglées par un conseil communal. Des
arrondissements, dépourvus de la personnalité juridique, mais
jouissant d'une autonomie administrative et financière et dotés
de conseils d'arrondissement y seront créés.
Un décret fixera dans chaque cas le nombre des
arrondissements, leurs limites géographiques, leur dénomination,
et le nombre légal de conseillers d'arrondissement à y
élire.
Chapitre II : Le statut des conseillers
d'arrondissement
Article 86 : Le conseil d'arrondissement est composé de
deux catégories de membres :
- les membres du conseil communal élus dans
l'arrondissement ;
- les conseillers d'arrondissement élus dans les
conditions et formes prévues par la loi formant code électoral.
Le nombre des conseillers d'arrondissement est le double de
celui des conseillers communaux élus dans l'arrondissement, sans
toutefois pouvoir être inférieur à 10 ni supérieur
à 20.
Article 87 :
Les dispositions de la présente loi régissant le
statut de l'élu communal sont applicables aux conseillers
d'arrondissement, sous réserve des dispositions particulières
ci-après.
Article 88 :
La cessation de fonction de président du conseil
d'arrondissement par suite de décès, de démission
volontaire, de démission d'office, de révocation ou de tout autre
cause, est sans effet sur les autres membres du bureau.
Dans ce cas, il est procédé à
l'élection de son successeur dans les conditions et formes
prévues par la présente loi pour les présidents des
conseils communaux. 31
Article 89 :
En cas de suspension ou de dissolution d'un conseil
d'arrondissement, ou lorsqu'un conseil ne peut être constitué, les
affaires de l'arrondissement sont gérées par le conseil communal
et par son bureau, jusqu'à ce que le conseil d'arrondissement soit
constitué.
Article 90 :
La dissolution du conseil communal entraîne de plein
droit la suspension des conseils d'arrondissement jusqu'au renouvellement du
premier. Dans ce cas, la délégation spéciale,
désignée dans les conditions prévues à l'article 26
ci-dessus pour remplacer le conseil communal dissous, remplit
parallèlement les fonctions des conseils d'arrondissements.
Article 91 :
La responsabilité visée à l'article 18
ci-dessus pour les dommages subis par les membres du conseil d'arrondissement
est assumée par la commune urbaine.
Article 92 :
La fonction de conseiller d'arrondissement est gratuite sous
réserve, pour le président et les vice-présidents, qui ne
perçoivent aucune indemnité au titre du conseil communal,
d'indemnités de fonction et de représentation égales
à la moitié de celles attribuées aux membres du bureau du
conseil communal.
Chapitre III : Organisation et fonctionnement du
conseil d'arrondissement
Article 93 :
Le conseil d'arrondissement élit un président
et des vice-présidents qui forment le bureau dudit conseil.
Le président est élu par le conseil
d'arrondissement parmi les conseillers communaux. Le conseil d'arrondissement
élit également en son sein indistinctement, parmi les conseillers
communaux et les conseillers d'arrondissement, des vice-présidents.
Le nombre des vice-présidents ne peut excéder le
cinquième des membres du conseil d'arrondissement sans toutefois
être inférieur à trois.
Les fonctions de président du conseil communal et de
président du conseil d'arrondissement sont incompatibles.
Ne peuvent être élus présidents, ou en
exercer temporairement les fonctions, les conseillers ne justifiant pas au
moins d'un niveau d'instruction équivalent à celui de la fin des
études primaires.
L'élection du président et des
vice-présidents a lieu dans les conditions et formes prévues
à l'article 6 ci-dessus, dans les 15 jours qui suivent celle du bureau
du conseil communal.
Article 94 :
L'élection du président d'arrondissement ou des
vice-présidents peut être arguée de nullité dans les
conditions, formes et délais prescrits pour les réclamations
contre les élections du conseil communal, par les dispositions de la loi
formant code électoral. 32
Article 95 :
Le conseil d'arrondissement désigne, en outre, dans les
conditions prévues à l'article 11 ci-dessus, un secrétaire
et un secrétaire adjoint chargés des fonctions dévolues
par la présente loi aux secrétaires des conseils communaux.
Article 96 :
Le conseil d'arrondissement constitue des commissions pour
l'étude des affaires qui doivent être soumises au conseil
plénier. Le conseil d'arrondissement élit parmi ses membres, au
scrutin secret à la majorité relative, le président de
chaque commission et son adjoint.
Il doit être constitué au moins deux commissions
permanentes chargées respectivement de l'étude des questions
financières, économiques et sociales, et des questions
d'urbanisme et d'environnement.
La composition, le fonctionnement et les attributions des
commissions sont fixés par le règlement intérieur du
conseil d'arrondissement dans les conditions prévues pour le conseil
communal à l'article 57 ci-dessus.
Article 97 :
Le conseil d'arrondissement, sur convocation de son
président, se réunit obligatoirement trois fois par an en session
ordinaire, au cours des mois de janvier, juin et septembre.
Lorsque les circonstances l'exigent, le conseil
d'arrondissement se réunit en session extraordinaire sur convocation du
président, à son initiative, à la demande du
président du conseil communal, ou du tiers des membres en exercice ou du
wali ou du gouverneur ou son représentant.
La session extraordinaire ne peut excéder la
durée de trois jours ouvrables consécutifs. Cette durée ne
peut être prorogée.
Article 98 :
Les règles d'établissement de l'ordre du jour,
de convocation, de quorum, de tenue de séances, de
délibération, de vote, d'établissement des
procès-verbaux des séances, de tenue du registre des
délibérations et de publicité des
délibérations, de suppléance et de tutelle applicables aux
communes sont également applicables, dans les mêmes conditions et
formes, aux arrondissements sous réserve des dispositions
spéciales qui leur sont applicables.
Chapitre IV : Attributions du conseil d'arrondissement
et de son président
Article 99 :
Le conseil d'arrondissement règle par ses
délibérations les affaires de proximité dont la
connaissance lui est attribuée par la présente loi.
Il donne son avis sur toutes les questions qui concernent, en
tout ou en partie, le ressort territorial de l'arrondissement et toutes les
fois que cet avis est requis par la législation ou la
réglementation en vigueur ou par le conseil communal. 33
Le conseil d'arrondissement peut, de sa propre initiative,
émettre des suggestions et des propositions sur toute question
intéressant l'arrondissement, et formuler des voeux adressés au
conseil communal, à l'exclusion des voeux à caractère
politique.
Article 100 :
Les délibérations du conseil d'arrondissement
sont adressées au président du conseil communal, qui en transmet
copie au wali ou au gouverneur, dans la quinzaine qui suit leur
réception.
Article 101 :
Le conseil d'arrondissement exerce pour le compte et sous la
responsabilité et le contrôle du conseil communal, les
attributions suivantes :
- Il examine et vote le compte de dépenses sur
dotations et le compte administratif de l'arrondissement, visés aux
articles 107 et 113 ci-dessous ;
- Il examine et vote les propositions d'investissement
à soumettre à la décision du conseil communal ;
- Il décide de l'affectation des crédits qui lui
sont attribués par le conseil communal dans le cadre de la dotation
globale de fonctionnement ;
- Il veille à la gestion, la conservation et
l'entretien des biens du domaine public et privé rattachés
à l'exercice de ses compétences ;
- Il mène en accord et avec le soutien du conseil
communal, à titre propre ou en association avec toute partie
intéressée toutes actions de nature à promouvoir le sport,
la culture et les programmes destinés à l'enfance, à la
femme, aux handicapés ou aux personnes en difficulté ;
- Il participe à la mobilisation sociale, à
l'encouragement du mouvement associatif et à l'initiation de projets de
développement participatif ;
- Il décide du programme d'aménagement,
d'entretien et des modes de gestion des équipements suivants, lorsque
ces équipements sont principalement destinés aux habitants de
l'arrondissement : halles et marchés, places et voies publiques, parcs,
squares, jardins publics et espaces verts, dont la superficie est
inférieure à 1 hectare, les crèches, les jardins
d'enfants, les maisons de jeunes, les foyers féminins, les salles de
fêtes, les bibliothèques, les centres culturels, les
conservatoires de musique, les infrastructures sportives, notamment les
terrains de sport, les salles couvertes, les gymnases et les piscines.
Le conseil communal exerce les compétences reconnues
par les dispositions qui précèdent au conseil d'arrondissement
lorsque l'implantation de ces équipements intéresse le territoire
de deux ou plusieurs arrondissements ou lorsque leur destination dépasse
le besoin propre à un arrondissement.
Certains équipements propres à l'arrondissement
peuvent aussi en raison de leur nature ou de leurs modalités de gestion,
relever de la compétence du conseil communal lorsqu'il en est
34décidé ainsi par arrêté du wali ou du gouverneur
au vu de la délibération du conseil communal.
L'inventaire des équipements dont les conseils
d'arrondissement ont la charge, en application des dispositions qui
précèdent, est dressé pour chaque arrondissement et, le
cas échéant, modifié par délibérations
concordantes du conseil communal et du conseil d'arrondissement
intéressé.
En cas de désaccord entre le conseil communal et le
conseil d'arrondissement sur l'inscription à l'inventaire d'un
équipement, il est statué par arrêté du wali ou du
gouverneur.
Article 102 :
Le conseil d'arrondissement peut faire des propositions, des
suggestions, et émettre des avis sur toutes les questions
intéressant l'arrondissement et notamment :
- Il est consulté sur l'établissement, la
révision ou la modification des documents d'urbanisme et de tout projet
d'aménagement urbain, lorsque ces documents ou projets concernent en
tout ou partie le ressort territorial de l'arrondissement ;
- Il est consulté sur le projet de plan de
développement économique et social de la commune, pour la partie
dont l'exécution est prévue en tout ou partie dans les limites de
l'arrondissement ;
- Il propose toutes les actions propres à favoriser et
à promouvoir le développement économique et social de
l'arrondissement ;
- Il propose toutes actions de nature à promouvoir
l'habitat, à améliorer le cadre de vie et à
protéger l'environnement et donne son avis sur tous les programmes de
restructuration urbaine, de résorption de l'habitat précaire, de
sauvegarde et de réhabilitation des médinas et de
rénovation du tissu urbain en dégradation ;
- Il donne préalablement son avis sur les projets des
règlements communaux de construction et des plans de circulation pour la
partie concernant le territoire de l'arrondissement ;
- Il propose les mesures à prendre pour
préserver l'hygiène et la salubrité publiques ;
- Il donne préalablement son avis pour toutes les
opérations portant sur la gestion des biens publics et privés de
la commune, lorsque ces biens sont totalement situés dans le territoire
de l'arrondissement ;
- Il propose les dénominations des voies et places
publiques situées dans le territoire de l'arrondissement ;
- Il est consulté sur le montant des subventions que
le conseil communal propose d'attribuer aux associations dont l'activité
s'exerce dans le seul arrondissement, ou au profit des seuls habitants de
l'arrondissement, quel que soit le siège de ces associations. L'avis du
conseil d'arrondissement ne peut avoir pour effet de majorer le montant global
des crédits consacrés par le budget de la commune aux
associations visées ci-dessus. A défaut d'avis émis au
plus tard dans les sept jours qui suivent la clôture de la session
ordinaire du mois de septembre, le conseil communal délibère
valablement ;
- Il propose au conseil communal les actions de mobilisation
de citoyens, d'encouragement du développement participatif ou associatif
et les opérations de solidarité ou à caractère
humanitaire intéressant les habitants de l'arrondissement.
Article 103 :
Le conseil d'arrondissement peut adresser des questions
écrites au président du conseil communal sur toute affaire
intéressant l'arrondissement. Il y est répondu par voie
écrite dans un délai n'excédant pas trois mois. A
défaut de réponse dans ce délai, la question est inscrite
à la demande du président d'arrondissement de droit à
l'ordre du jouir de la prochaine session du conseil communal. Ce dernier fixe
dans son règlement intérieur les conditions de publicité
des questions et des réponses.
A la demande du conseil d'arrondissement, le conseil communal
débat de toute affaire intéressant l'arrondissement. Les
questions soumises à son examen sont adressées au
président du conseil communal huit jours au moins avant la tenue de la
session du conseil communal.
Le temps consacré par le conseil communal aux questions
posées et aux points de l'ordre du jour proposés par les conseils
d'arrondissement, en application des deux alinéas
précédents, ne peut excéder une séance par session.
Article 104 :
Le président du conseil d'arrondissement est
l'autorité exécutive de l'arrondissement.
A ce titre, il exécute les délibérations
du conseil de l'arrondissement, prend les mesures nécessaires à
cet effet et en assure le contrôle.
Il prend, conformément à la législation
et la réglementation en vigueur et aux arrêtés
réglementaires du président du conseil communal, les mesures
individuelles de police administrative dans les domaines de l'hygiène,
de la salubrité, de la tranquillité publiques et de la
sûreté des passages.
En matière d'urbanisme et de construction, le
président du conseil d'arrondissement, délivre, sous le
contrôle du président du conseil communal et conformément
à la législation et la réglementation en vigueur et aux
règlements d'urbanisme de la commune, les autorisations individuelles de
construction, d'extension et de rénovation, les certificats de
conformité et les permis d'habiter.
Lorsque lesdites actions concernent des projets d'habitat
collectif, d'équipements publics, des projets à caractère
industriel, commercial ou de service et des opérations de morcellement
et de lotissement, elles relèvent de la compétence du
président du conseil communal. 36
Les demandes y afférentes sont déposées
auprès des services de l'arrondissement et transmises, sous huitaine,
sous la responsabilité du président du conseil d'arrondissement,
pour attribution ou directement auprès des services compétents de
la commune. Une copie des autorisations délivrées par le
président du conseil communal est transmise pour information, sous
huitaine, au président du conseil d'arrondissement.
Article 105 :
Le président du conseil d'arrondissement et ses
vice-présidents sont chargés, dans l'arrondissement, des
attributions reconnues aux présidents des conseils communaux en
matière d'état civil, de légalisation de signature, et de
certification de la conformité des documents a l'original.
Article 106 :
Le président du conseil communal peut
déléguer au président du conseil d'arrondissement dans le
ressort territorial de l'arrondissement, les attributions reconnues aux
présidents des conseils communaux en matière d'élections
par la loi formant code électoral.
Lorsqu'une telle délégation est accordée
à un président d'arrondissement, la même
délégation est accordée de droit aux autres
présidents d'arrondissement sur leur demande.
Article 107 :
Le président du conseil d'arrondissement arrête
et présente au vote du conseil d'arrondissement, au cours de la session
ordinaire du mois de janvier, le compte administratif de l'arrondissement.
Lorsque ce compte est examiné, le président de l'arrondissement
assiste à la séance, présidée par un conseiller
désigné, sans débat à la majorité des
membres présents, par le conseil d'arrondissement en dehors des membres
du bureau et se retire lors du vote. En cas de rejet du compte administratif,
celui-ci est soumis à l'examen du conseil communal qui peut,
après demande d'une seconde lecture, sanctionnée par un nouveau
rejet, statuer sur l'approbation du compte administratif de l'arrondissement ou
demander à l'autorité compétente de requérir l'avis
de la Cour régionale des comptes.
En attendant qu'il Soit Statué, sur le ou les comptes
administratifs litigieux, qui sont sans effets sur le vote et l'approbation du
compte administratif de la commune, leurs résultats sont portés
d'office au compte administratif de la commune.
Article 108 :
Le président du conseil d'arrondissement peut
déléguer par arrêté à un ou plusieurs
vice-présidents partie de ses fonctions dans les conditions
prévues à l'article 55 ci-dessus.
Article 109 :
Lorsque le président du conseil d'arrondissement refuse
ou s'abstient de prendre les actes qui lui sont légalement impartis, le
président du conseil communal peut, après mise en demeure
infructueuse, et accord exprès du wali ou du gouverneur, y
procéder d'office.
Article 110 :
Le président du conseil d'arrondissement dirige
l'administration de l'arrondissement et gère les fonctionnaires et
agents de la commune affectés auprès de l'arrondissement, dans
les conditions prévues au chapitre VI du présent titre.
Chapitre V : Le régime financier des conseils
d'arrondissement
Article 111 :
Les recettes de fonctionnement dont dispose le conseil
d'arrondissement sont constituées, à titre exclusif, d'une
dotation globale attribuée pour l'exercice des compétences
conférées à l'arrondissement par la présente loi.
La dotation globale constitue une dépense obligatoire pour la commune.
Le montant total de la dotation globale destinée aux arrondissements est
fixé par le conseil communal. Elle est répartie dans les
conditions prévues aux articles 112 et 115 ci-dessous.
Article 112 :
La dotation des arrondissements comprend deux parts :
La première part forfaitaire, qui ne peut être
inférieure à 40% du montant de la dotation globale
affectée aux arrondissements, est déterminée
proportionnellement au nombre d'habitants de l'arrondissement.
La seconde part est fixée en fonction de l'importance
relative des dépenses de fonctionnement, à l'exclusion des
dépenses de personnel et des frais financiers qui sont à la
charge du budget de la commune, estimées en tenant compte des
équipements et des services qui relèvent des attributions des
conseils d'arrondissement, en application des dispositions de la
présente loi.
L'évaluation de ces dépenses est
arrêtée par le conseil communal sur proposition du
président du conseil communal.
La part de ces dépenses est modifiée chaque
année pour tenir compte des changements intervenus dans la liste des
équipements ou services relevant des attributions de l'arrondissement.
Le conseil communal évalue la charge correspondant aux nouveaux
équipements et services, par référence à la charge
des équipements ou services comparables existants dans la commune.
Un décret fixera les modalités d'application du
présent article ; il précisera notamment la proportion minimale,
qui revient à chaque arrondissement au titre des sommes affectées
par le conseil communal pour l'ensemble des arrondissements.
Article 113 :
Le montant total des recettes et des dépenses de
fonctionnement de chaque conseil d'arrondissement est inscrit dans le budget de
la commune.
Les recettes et les dépenses de fonctionnement de
chaque arrondissement sont détaillées dans un document
dénommé Compte de dépenses sur dotations . Les comptes
d'arrondissement sont annexés au budget de la commune.
Article 114 :
Le conseil communal examine les propositions d'investissement
approuvées par les conseils d'arrondissement et arrête par
arrondissement le programme d'investissement et les projets
d'équipement.
Une annexe du budget de la commune et une annexe du compte de
la commune décrivent par arrondissement, les dépenses
d'investissement de la commune. 38
Article 115 :
Le conseil communal arrête chaque année, en
application des dispositions de l'article précédent, la
répartition de la dotation globale de fonctionnement destinée aux
arrondissements et délibère sur le montant total des
crédits qu'il se propose d'inscrire à ce titre au budget de la
commune pour l'exercice suivant.
Le montant de la dotation attribuée sur cette base
à chaque arrondissement est notifié, avant le premier septembre,
au président d'arrondissement par le président du conseil
communal.
Le président de l'arrondissement adresse au
président du conseil communal dans le mois qui suit la notification
prévue à l'alinéa précédent, le compte de
dépenses sur dotations voté par le conseil d'arrondissement en
équilibre réel. Ce compte est voté par ligne
budgétaire.
Le compte de chaque arrondissement est soumis au conseil
communal en même temps que le projet de budget de la commune.
Article 116 :
Le conseil communal demande au conseil d'arrondissement de
réexaminer le compte de dépenses sur dotations lorsque le montant
total des crédits destinés aux dotations des arrondissements,
fixé par le conseil communal lors de l'examen du budget de la commune,
est différent de celui envisagé initialement dans les conditions
prévues à l'article précédent, lorsque le conseil
communal estime que le compte n'a pas été adopté en
équilibre réel ou ne comporte pas toutes les dépenses
obligatoires qui doivent y figurer, ou lorsque le conseil communal estime que
les dépenses prévues pour un équipement ou un service,
dont la gestion relève de la compétence du conseil
d'arrondissement, sont manifestement insuffisantes pour assurer le
fonctionnement de cet équipement ou de ce service.
Dans ce cas, le ou les conseils d'arrondissement sont
appelés à délibérer en seconde lecture et à
modifier en conséquence les comptes concernés dans un
délai de quinze jours à compter de la réception de la
demande de réexamen. A défaut de redressement par le conseil
d'arrondissement, il y est procédé d'office par le conseil
communal. Le ou les comptes, ainsi arrêtés sont annexés au
budget de la commune et deviennent exécutoires à la date de son
approbation dans les formes prévues par la législation en
vigueur.
Article 117 :
Les procédures de contrôle prévues pour
le budget de la commune par les lois et règlements en vigueur
s'appliquent dans les mêmes formes aux comptes des arrondissements.
Article 118 :
Lorsque le président d'arrondissement n'a pas
adressé au président de la commune le compte de l'arrondissement
avant le premier octobre, ce compte est arrêté d'office par le
conseil communal.
Article 119 :
Le président de l'arrondissement est l'ordonnateur du
compte de dépenses sur dotations. Il engage et ordonnance les
dépenses inscrites au compte de dépenses sur dotations lorsque
celui-ci est devenu exécutoire, selon les règles applicables aux
dépenses ordonnancées par le président du conseil
communal. 39
A défaut de mandatement d'une dépense
obligatoire prévue au compte de l'arrondissement par le président
d'arrondissement, le président du conseil communal le met en demeure d'y
procéder.
A défaut de mandatement dans le mois qui suit, le
président du conseil communal y procède d'office.
Article 120 :
Le président d'arrondissement peut effectuer, en
exécution d'une délibération du conseil, des virements de
ligne à ligne budgétaire, dans la limite du cinquième de
la dotation inscrite dans chaque ligne du compte de l'arrondissement.
Au-delà, le virement fait l'objet d'une décision conjointe du
président du conseil communal et du président d'arrondissement.
Sur le vu des délibérations du conseil communal
et du conseil d'arrondissement, le comptable chargé de la gestion des
finances de la commune exécute les opérations de dépenses
prévues au compte de l'arrondissement. Jusqu'à ce que le compte
soit devenu exécutoire, le président d'arrondissement peut,
chaque mois, engager et ordonnancer les dépenses dans la limite du
douzième de celles inscrites au compte de l'année
précédente.
Chapitre VI : Le régime du personnel
affecté à l'arrondissement
Article 121 : Le conseil communal affecte auprès de
l'arrondissement les fonctionnaires et agents de la commune nécessaires
à l'exercice des attributions qui lui sont conférées par
la présente loi. Le nombre et la répartition par catégorie
des emplois de l'arrondissement sont arrêtés par le
président du conseil communal en accord avec le président de
l'arrondissement.
A défaut d'accord sur le nombre ou la
répartition des fonctionnaires et agents de la commune affectés
à l'arrondissement, ceux-ci sont fixés par
délibération du conseil communal.
Article 122 :
Les besoins en personnel liés à l'exercice des
compétences dévolues au conseil d'arrondissement à la date
d'entrée en vigueur de la présente loi sont consignés dans
une liste
visée par le président du conseil communal et le
président du conseil d'arrondissement dans un délai
n'excédant pas trois mois. A défaut, le conseil communal statue
dans les deux mois suivants.
Article 123 :
Le président du conseil communal prend les mesures
individuelles d'affectation des fonctionnaires et agents de la commune
auprès du président d'arrondissement. Il est mis fin à
l'affectation d'un agent de la commune auprès de l'arrondissement dans
les mêmes formes après avis du président de
l'arrondissement.
Article 124 :
Chaque année, la situation globale et la
répartition des emplois du personnel affecté auprès du
président de l'arrondissement sont annexées au projet du budget
de la commune et soumises à l'examen du conseil communal.
Article 125 :
Les fonctionnaires et agents de la commune affectés
à la gestion des équipements et des services relevant de la
compétence des arrondissements restent 40provisoirement en fonction
jusqu'à l'intervention des décisions individuelles d'affectation
prises dans les formes prévues à l'article 123 ci-dessus.
Article 126 :
Un secrétaire général d'arrondissement
est nommé par arrêté du président du conseil
communal, visé par le wali ou le gouverneur, sur proposition du
président d'arrondissement parmi les fonctionnaires de la commune
remplissant les conditions prévues par le décret portant statut
particulier du personnel des collectivités locales.
Article 127 :
Le secrétaire général d'arrondissement
exerce, dans la limite des compétences reconnues au conseil
d'arrondissement, les fonctions dévolues aux secrétaires
généraux des communes par la réglementation en vigueur.
Article 128 :
Les fonctionnaires et agents de la commune affectés
auprès du président de l'arrondissement sont soumis aux
règles du statut général et des statuts particuliers
applicables au personnel communal, sous réserve des dispositions des
articles ci-dessus.
Article 129 :
Le président de l'arrondissement fixe les conditions
de travail applicables au personnel affecté auprès de lui, dans
le cadre des dispositions générales applicables aux agents de la
commune.
Il prend les décisions relatives à leurs
congés annuels et à leurs permissions d'absence
conformément à la législation et la réglementation
en vigueur.
Le président du conseil communal est informé des
décisions prises en application des alinéas
précédents.
Article 130 :
Le président du conseil communal assure la gestion des
personnels affectés auprès des présidents
d'arrondissement, sous réserve des dispositions particulières
suivantes :
Le pouvoir de notation est exercé par le
président du conseil communal au vu des propositions du président
d'arrondissement.
L'avancement de grade et d'échelon, lorsqu'il n'est pas
de plein droit, a lieu à l'initiative du président du conseil
communal après avis du président, du conseil d'arrondissement.
Le pouvoir disciplinaire, reconnu par la législation en
vigueur aux présidents des conseils communaux, est exercé
à l'égard du personnel affecté auprès de
l'arrondissement par le président du conseil communal, après avis
du président du conseil d'arrondissement ou sur proposition de ce
dernier.
La décision de placement d'un agent de la commune,
affecté auprès de l'arrondissement, dans une position autre que
l'activité, est prise par le président du conseil communal
après avis du président d'arrondissement. 41
Chapitre VII : Le régime des biens mis à
la disposition de l'arrondissement
Article 131 :
Le conseil communal met à la disposition du conseil
d'arrondissement les biens meubles et immeubles nécessaires à
l'exercice de ses attributions, qui demeurent la propriété de la
commune, qui conserve tous les droits et assume toutes les obligations
attachés à la propriété de ces biens.
Article 132 :
L'inventaire des bâtiments et autres biens immeubles,
des équipements, engins, véhicules, matériels et autres
biens meubles, nécessaires à l'exercice des compétences
dévolues par la présente loi au conseil d'arrondissement, est
dressé contradictoirement par le président du conseil communal et
le président du conseil d'arrondissement, dans les trois mois qui
suivent l'élection ou le renouvellement général des
assemblées. Il peut être modifié ou actualisé chaque
année dans les mêmes formes.
En cas de désaccord entre le président du
conseil communal et le président du conseil d'arrondissement, sur la
consistance ou la modification de l'état des biens mis à la
disposition de l'arrondissement, le conseil communal délibère.
Titre IX : Les Statuts particuliers
Chapitre premier : Régime particulier à la
commune urbaine de Rabat.
Article 133 : Les dispositions des articles 13 (2e
alinéa) et 47 (paragraphes 1 à 4) ne sont pas applicables au
président du conseil communal de Rabat.
Le wali, gouverneur de la préfecture de Rabat exerce
les attributions prévues à l'alinéa
précédent.
A cet effet, le président du conseil met à sa
disposition les services communaux et les moyens nécessaires. Si le
président s'abstient, le wali, gouverneur de la préfecture de
Rabat peut exercer de plein droit l'autorité hiérarchique sur le
personnel et disposer des moyens de la commune pour l'exercice desdites
attributions, après mise en demeure du président.
Pour être exécutoires, les décisions
prises par le wali, gouverneur de la préfecture de Rabat, en vertu de
l'article 47 (paragraphes 1 à 4), doivent être revêtues du
contreseing du président du conseil communal, dans le délai de
cinq jours à compter de leur réception.
A défaut de contreseing dans ce délai, lesdites
décisions du wali, gouverneur de la préfecture de Rabat sont
exécutoires d'office.
Si le président estime que les mesures
d'exécution ne sont pas conformes aux délibérations du
conseil, il peut adresser une motion au ministre de l'intérieur qui
dispose d'un délai d'un mois à compter de la réception de
ladite motion pour y répondre. A défaut de réponse dans ce
délai ou lorsque la réponse n'est pas jugée satisfaisante,
le conseil peut saisir le tribunal administratif lequel doit statuer dans un
délai de trente jours à compter de la date de sa saisine.
Article 134 :
Le wali, gouverneur de la préfecture de Rabat et le
président du conseil assistent à la séance
consacrée à l'examen du compte administratif et se retirent au
moment du vote.
Chapitre II : Régime particulier aux communes
des Méchouars
Article 135 :
Les membres des conseils des communes des Méchouars
sièges de Palais Royaux sont élus dans les conditions
prévues par la loi formant code électoral.
Leur nombre est fixé à 9
Article 136 :
Les attributions reconnues aux présidents des conseils
communaux par la présente loi sont exercées dans les communes
visées à l'article précédent par un Pacha
assisté d'un adjoint, à qui il peut déléguer partie
de ses attributions et qui le remplace en cas d'absence ou d'empêchement.
Article 137 :
Les délibérations des communes des
Méchouars, quel que soit leur objet, ne sont exécutoires
qu'après approbation du ministre de l'intérieur ou de son
délégué.
Article 138 : Est abrogé le dahir n° 1-61-428 du
12 chaabane 1381 (19 janvier 1962) relatif au statut particulier de la commune
des Touargas, tel qu'il a été modifié et
complété.
Titre X
Chapitre Unique : Dispositions Transitoires
Article 139 :
Il sera mis fin à compter de l'entrée en vigueur
de la présente loi, à l'organisation en communauté urbaine
et à la division des agglomérations urbaines en deux ou plusieurs
communes urbaines.
Article 140 :
La commune urbaine ou les communes urbaines qui seront
créées par décret se substitueront aux
ex-communautés urbaines et aux ex-communes urbaines membres.
Article 141 :
La propriété des biens du domaine public et
privé de l'ex-communauté urbaine et des ex-communes urbaines
membres est transférée de plein droit à la commune urbaine
ou communes urbaines créées.
En cas de désaccord sur le transfert des biens de la
communauté urbaine et des ex-communes urbaines membres, il est
statué sur le transfert par arrêté du ministre de
l'intérieur.
Article 142 :
La commune urbaine ou les communes urbaines
précitées se substitueront, de plein droit, à
l'ex-communauté urbaine et aux ex-communes urbaines membres dans tous
les droits et obligations à l'égard des tiers, dans tous les
actes et conventions qu'elles ont régulièrement conclus, ainsi
que dans les litiges réglés ou en instance devant les tribunaux.
Titre XI : Dispositions Finales
Article 143 :
Les pouvoirs reconnus par la présente loi et les
textes pris pour son application à l'autorité administrative
locale compétente, sont exercés, sauf dispositions contraires :
43
- dans les communes urbaines, chefs-lieux de
préfectures ou provinces, par le wali ou le gouverneur de la
préfecture ou de la province ;
- dans les communes urbaines autres que celles visées
ci-dessus, par le pacha ;
- dans les communes rurales, par le caïd.
En cas d'absence ou d'empêchement, le wali ou le
gouverneur est remplacé par le secrétaire général
dans les conditions prévues au 2e alinéa de l'article 30 du dahir
n° 1-63-038 du 5 chaoual 1382 (1er mars 1963) portant statut particulier
des administrateurs du ministère de l'intérieur, tel qu'il a
été modifié et complété, et le pacha ou
caïd est provisoirement remplacé dans la plénitude de ses
attributions par son premier khalifa.
Article 144 :
Est abrogé à compter de l'entrée en
vigueur de la présente loi le dahir portant loi n° 1-76-583 du 5
chaoual 1396 (30 septembre 1976) relatif à l'organisation communale.
Article 145 :
La présente loi prend effet à compter de la
date de la proclamation officielle des résultats définitifs des
premières élections communales postérieures à la
publication du
Présent texte au Bulletin officiel.
Bibliographiés :
Les chartes :
- charte communale Maroc;
- charte des PME Maroc ;
- charte des investissements Maroc ;
Constitutions
- L'ancienne constitution du Maroc ;
- La nouvelle constitution Maroc (révision juillet
2011)
Ouvrage :
- Rente Economique et gouvernance politique « Le
Maroc en100 maux » 2013 (Docteur Abderrahim EL BADOUI) ;
- L'économie de rente politicienne (Docteur Abderrahim
EL BADOUI) ;
- le développement local et l'économie solidaire
à l'épreuve de la mondialisation (sous la direction du professeur
Driss Khrouz).
Revues
- Revue marocaine de recherche en management et marketing
(numéro double 4-5.2011);
- Revue Marocaine d'administration locale et de
développement (numéro78-79 du janvier-avril 2008);
- Revue Marocaine d'administration locale et de
développement (numéro102 du janvier-février 2012);
- Revue Marocaine d'administration locale et de
développement (numéro double décembre 2012);
- Afriquinfos : l'actualité africaines à la
minute (du Mercredi 25 avril 2012) ;
- La vie économique du 30-01-2013
Webographie
- http://www.babnet.net
- Mémorandum d'entente entre la CDG et la KFW: faciliter
l'accès des PME au financement MAP 23.05.2013 21h00PartagerShare on
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