Introduction
Le riz est l'aliment de base de plus de la moitié de
l'humanité (CIRAD-GRET, 2009) avec environs 163 463 010 hectares
emblavés dans le monde en 2012 (FAOSTAT, 2013). En effet selon FAOSTAT
(2013) le riz, avec une production de l'ordre de718 345 380 tonnes en 2012 est
la deuxième céréale cultivée et la troisième
consommée et exportée dans le monde après le blé et
le maïs.
En Afrique malgré l'existence de quelques producteurs
importants (Egypte, Nigéria, Madagascar), le riz se classe loin
derrière le sorgho, le maïs et le blé aussi bien en termes
de production qu'en termes de superficie cultivées (Gnipko, 2006). De ce
fait en 2009 l'Afrique a importé 10 millions de tonnes de riz
usiné pour un coût de 5 milliards de dollars Américain
(Africa rice, 2012) pour combler l'écart entre la production locale et
la demande.
Au Bénin le riz occupe de plus en plus une place
prépondérante dans les habitudes alimentaires tant des
populations urbaines que rurales. En 1997 par exemple, une étude de la
FAO a montré que la consommation moyenne de riz par tête et par an
varie de 6 à 20 kg en zones rurales et de 10 à 30 kg en zones
urbaines (FAOSTAT, 1997). Environs une décennie plus tard ces
consommations sont environs de 42 à 85 kg par tête par an en
milieu rural et de 33 à 98 kg par tête par an en milieu urbain
(Adégbola et al, 2006) parallèlement, la production du riz a
connu ces dernières décennies une tendance évolutive en
passant de 54 901 tonnes de riz paddy pour la campagne de 2001-2002 à
150 604 tonnes pour la campagne 2009-2010 soit une augmentation de 174% (Base
de données CERPA/ MAEP/ DPP 2001 à 2010). Cependant
l'augmentation de la production nationale en riz connue ces dernières
décennies reste encore insuffisante pour satisfaire la demande sans
cesse croissante (Adèkambi, 2005) car la production de riz est
confrontée aux ravages des adventices, des maladies et insectes.
Présenté et Soutenu par Télesphore AGALE
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Etude diagnostique de la production de riz à Bakou et
élaboration d'un micro projet de production et de commercialisation
de semence de riz
Les quelques études réalisées sur le riz
au Bénin ont révélé des contraintes au
développement de cette culture (Adégbola et Sodjinou 2005).
Au Bénin la présence des maladies fongiques ont
été notée pour la première fois en 1964 par Laffia
KOTTO dans la vallée de l'ouémé, en 1966 à Ina et
ce n'est qu'à partir de 1969 que ces maladies se sont
généralisées dans la partie septentrionale du Bénin
(Vodouhè et al, 1981). Les pertes annuelles causées par ces
maladies varient entre 10 et 30% de la production (Skamnioti et Gurr, 2009)
dans certains cas les pertes de récolte peuvent attendre 100% pour les
variétés très sensibles.
Des lors l'identification des maladies fongiques causant des
dégâts dans le village de Bakou demeure primordiale.
Contexte et justification
Le riz est une céréale importante dont la
production est assez répandue sur le site prospecté. Deux
espèces du genre Oryza sont cultivées dans le monde.
L'une d'origine africaine, O. glaberima est répandue presque en
Afrique de l'ouest et est probablement issue de la domestication de O.
breviligulata, dans le delta intérieur du Niger. L'autre
espèce d'origine asiatique, O. sativa, est présente
aujourd'hui sur les cinq continents (CIRAD-GRET, 2009). Au Bénin,
seulement 1% des potentialités réelles de la production du riz
est utilisée et malgré la mise en oeuvre de politique
d'aménagement hydro agricole, la production n'a jamais couvert les
besoins nationaux de consommation (Ahoyo, 1996). Pour satisfaire ses besoins,
le pays est obligé de faire constamment recours à l'importation
pour le ravitaillement des populations en cette céréale.
Pour pallier à cette situation et pour empêcher
la sortie d'importantes devises déjà insuffisantes du pays, les
possibilités d'intensification de la culture sont en cours pour
augmenter la production en vue de satisfaire les besoins intérieurs et
d'exporter éventuellement le surplus. Depuis les années 80, des
accords ont été ratifiés à cet effet avec
différentes institutions internationales pour promouvoir la culture du
riz au Bénin (Djogbénou, 1981).
Selon Ahoyo (1996), les grands aménagements
réalisés dans les années 80 ont connu un échec qui
s'expliquerait d'une part par le manque de motivations des paysans et d'autre
part par le non suivie de ces paysans par les structures étatiques. La
question de l'inadéquation des objectifs des interventions face aux
besoins des paysans reste donc posée. Il importe d'ajouter à ces
difficultés, celles liées aux aléas climatiques et aux
ennemis du riz : insectes, maladies et adventices.
Présenté et Soutenu par Télesphore AGALE
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Etude diagnostique de la production de riz à Bakou et
élaboration d'un micro projet de production et de commercialisation
de semence de riz
Dans le GVPR de Bakou les maladies d'origine fongique sont
celles qui causent d'énormes dégâts. Il s'avère donc
indispensable d'identifier les champignons responsables de ces maladies dans le
village de Bakou.
Objectifs
L'objectif général de cette étude est
d'identifier les agents causaux des maladies fongiques sur le riz dans le
village de Bakou.
De façon spécifique, il s'agit :
· D'isoler les champignons responsables de ces maladies
fongiques
· D'identifier ces champignons
Hypothèses d'action
Les hypothèses de l'étude sont les suivantes :
-Hypothèses1 : Les maladies fongiques sont
identifiables à partir des symptômes.
-Hypothèses2 : L'isolement de ces champignons au
laboratoire permet leur identification
Résultat attendu
Le résultat attendu après cette étude est
de connaître les caractéristiques de ces champignons
phytopathogènes
Opérationnalisation
· Matériel
· Le site de l'étude : Laboratoire de Production
Végétale de la Faculté d'Agronomie de l'Université
de Parakou
· Matériel végétal
Echantillons de feuilles de riz malades prélevés
sur le site du GVPR de Bakou
· Gros matériels
y' Autoclave : Sera utilisé pour la stérilisation
du milieu de culture à air humide
y' L'Etuve : Sera utilisé pour la stérilisation
des boîtes de pétri à air sec
y' Le Distillateur : Sera utilisé pour la
préparation de l'eau distillée
y' La Hotte : Sera utilisée pour éviter les
contaminations des milieux lors des
manipulations
· Petits matériels
y' Les presses : seront utilisés pour la conservation des
échantillons y' Les boites de pétri : les milieux
préalablement préparés seront coulés dans ces
boites
y' Le microscope : Sera utilisé pour l'observation des
champignons avec un grossissement de 40X
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Etude diagnostique de la production de riz à Bakou et
élaboration d'un micro projet de production et de commercialisation
de semence de riz
y' L'agitateur : il sera utilisé pour
homogénéiser les milieux de culture
? Les produits chimiques
y' Le PDA (Pomme Dextrose Agar) : c'est le milieu de culture qui
sera utilisé pour la
culture des champignons. Il favorise la poussée des
champignons
y' L'acide citrique : pour bloquer la poussée des
bactéries sur le milieu
y' Le bleu de méthylène : pour mieux observer les
champignons à spores claires
y' La phénolphtaléine : pour mieux observer les
champignons à spores sombres
? La clé d'identification des champignons.
· Méthodes
? Sur le terrain
Les échantillons de feuilles de riz malades seront
collectés selon la méthode aléatoire à raison d'un
échantillon par mètre carré avec des ciseaux et
déposés dans des papiers journaux et disposés dans des
presses pour mieux les conserver, ceci pendant 72 heures. Ces
échantillons seront collectés au cours de la phase
végétative du riz
? Au laboratoire
Trois(3) étapes seront suivies.
y' L'isolement : il consiste à préparer le PDA
dans de l'eau distillée (43 g pour 1 l d'eau) puis à
déposer le milieu ainsi préparé dans l'autoclave à
121°C pendant 15 min. Le milieu sorti de l'autoclave sera
déposé dans la hotte pendant 60 minutes pour se refroidir.
Après refroidissement du milieu il sera coulé dans les boites de
pétri pour recevoir les échantillons de feuilles de riz malades
de 1cm de coté déjà désinfectés dans
l'hypochlorure de sodium (javel) à 0,35% dans l'alcool à 70% et
dans de l'eau distillée chaque fois pendant 1 min. Les boites de
pétri seront scellées avec du parafilm juste emballées
dans du papier aluminium puis déposées dans l'incubateur à
25°C pendant 48 à 72 heures.
y' La purification : elle sera faite 48 à 72 heures
après l'isolement. Les champignons qui ont fructifiées seront
purifiées dans d'autre boites de pétri. Pour ce faire un autre
milieu PDA sera préparé pour la purification.
y' L'identification : elle sera faite 4 à 5 jours
après la purification. En effet les champignons contenus dans les boites
de pétri seront prélevés pour être observés
au microscope. Le bleu de méthylène sera utilisé pour
mieux observer les champignons à spores claires tandis que la
phénolphtaléine sera utilisée pour mieux observer les
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Etude diagnostique de la production de riz à Bakou et
élaboration d'un micro projet de production et de commercialisation
de semence de riz
champignons à spores sombres. Après
l'observation, l'identification proprement dite sera faite grâce à
la clé d'identification.
Après l'identification, les champignons seront bien
connus et nous pourrons donner les caractéristiques de ces
champignons.
? Planification des activités
Tableau 2 : Planification des
activités
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septembre 2013
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octobre
2013
|
décembre 2013
|
Février- Mai2014
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Juin
2014
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Juillet
2014
|
Août
2014
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Recherche documentaire
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XXXXX
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XXXX
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Rédaction du protocole
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XXXXX
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XXXX
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Présentation soutenance
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XXXXX
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Aménageme nt du site
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XXXXX
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Réalisation des pépinières et
entretiens
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XXXX
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Collecte des échantillons
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XXXX
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Isolement, purification, identification
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XXXX
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Analyse des donnés
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XXXX
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XXXX
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Proposition
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de semence de riz
de lutte
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XXXX
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biologique
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efficace
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Etude diagnostique de la production de riz à Bakou et
élaboration d'un micro projet de production et de commercialisation
de semence de riz
2-3-Projet de création d'entreprise
2-3-1- Généralité sur le riz
Le riz (Oryza sp.) appartient à la famille
des graminées et nourrit plus de 4 milliards d'habitants dans le monde
(FAO, 2001). Il est à cet effet une denrée alimentaire
très importante pour l'humanité. De nombreuses recherches ont
été effectuées sur sa production, aussi bien au
Bénin que dans le reste du monde. La littérature sur cette
céréale est de ce fait riche et variée.
Sur les 25 espèces distribuées dans les
régions d'Asie, d'Afrique, d'Australie, d'Amérique centrale et du
Sud, seules les espèces Oryza sativa L. et Oryza glaberrima
Steud. sont cultivées. Ces deux espèces sont diploïdes
(2n=24) et autogames (Raemaekers et al, 2001).
Le riz asiatique Oryza sativa est mondialement
répandu. Il aurait été domestiqué dans le Nord-Est
de l'Inde dès 5000 avant Jésus-Christ. Sa culture se serait
ensuite propagée en Chine méridionale puis dans toutes les
contrées de l'Est et du Sud-Est de l'Asie. C'est une culture annuelle
qui a subi une domestication complète après être
passée d'une espèce sauvage pérenne (O.
rufipogon) à une espèce sauvage annuelle (O.
sativa), en Inde et en Chine il y a plus de 8000 ans. Il est
cultivé de par le monde entier à cause de ses rendements et son
adaptabilité aux conditions locales de croissance. La culture du riz
dans les régions occidentales et méridionales de l'Inde est aussi
ancienne. Déjà en 1000 avant Jésus-Christ, le riz
était une culture importante au Sri Lanka. De l'Inde, le riz est
passé en Iran. Son introduction en Grèce et dans les
régions voisines du bassin méditerranéen remonterait aux
expéditions d'Alexandre le Grand qui atteignent l'Indus (334-324 av.
J.-C.). Il est probable que les portugais introduisirent la culture du riz en
Afrique de l'ouest il y a 300 à 400 ans. Son introduction en Afrique
centrale est attribuée aux Arabes. Les espagnols et les portugais
l'introduisirent dans le sud et le centre de l'Amérique. La culture du
riz en Amérique du nord remonte au 17è siècle
(Raemaekers et al, 2001).
Le riz africain, 0riza glaberrima, serait originaire
du delta central du Niger où il serait cultivé depuis l'an 1500
av J.-C. Sa culture est limitée à l'Afrique de l'Ouest. Cette
espèce est issue de la domestication de l'espèce annuelle
Oriza brevigulata, elle-même issue de l'espèce
pérenne à rhizome Oryza longistaminata. Du fait de sa
faible productivité, la culture de cette espèce est aujourd'hui
cantonnée à des systèmes de culture très marginaux.
Par contre, elle est de plus en plus utilisée comme source de
caractères d'intérêt agronomique dans les programmes
d'amélioration variétale du riz pour l'Afrique (CIRAD-GRET,
2009).
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Etude diagnostique de la production de riz à Bakou et
élaboration d'un micro projet de production et de commercialisation
de semence de riz
Certains scientifiques soutiennent que le riz est originaire
des pays tropicaux humides du Gondwana Land il y a à peu près 135
millions d'années. Les généticiens russes soutiennent eux
que le riz est originaire du Hindoustani et s'est ensuite répandu dans
la région.
Oryza sativa présente une grande
diversité de formes. Ces formes ont été classées au
sein de deux sous-espèces indica et japonica
(Raemaekers et al, 2001).
La sous-espèce indica regroupe des
variétés de culture aquatique tropicale, à tallage fort,
à feuilles fines, à grain le plus souvent mince. Les
variétés traditionnelles sont de taille haute, supérieure
à un mètre; les variétés modernes
(améliorées) destinées à la riziculture
irriguée intensive portent un gène de nanisme leur
conférant une hauteur inferieure à un mètre. La
sous-espèce japonica comporte deux types morphologiques :
? Japonica tempéré :
variétés pour la culture irriguée en Asie
tempérée, dans le bassin méditerranéen et aux Etats
Unis, à tallage moyen, à feuilles fines et à grain le plus
souvent court et arrondi ;
? Japonica tropicale : variétés de
culture essentiellement pluviale, à tallage faible, feuilles larges et
grain le plus souvent long et large.
Le riz est la céréale qui a le plus petit
génome et celui qui se prête le plus facilement à des
manipulations génétiques. De ce fait, il est utilisé par
les généticiens comme plante modèle. L'amélioration
variétale du riz bénéficie de plus en plus des
applications de biotechnologies. La collection mondiale des écotypes de
riz cultivé, conservée par l'IRRI, comporte plus de cent mille
entrées. Il existe de nombreuses autres collections de ressources
génétiques à vocation régionale ou nationale. Sur
chaque continent et dans chaque pays, des centres internationaux de recherche
(IRRI en Asie, CIAT en Amérique du sud et ADRAO en Afrique) et des
services nationaux de recherche et de développement tiennent à
jour des listes de variétés recommandées pour
différents écosystèmes et différents
systèmes de cultures du riz (CIRAD-GRET, 2002).
Grâce à la très grande diversité
morpho- physiologique de ses écotypes, le riz cultivé dans des
conditions écologiques très variées allant du pluvial
strict à des situations inondées.
Le cycle de développement du riz comporte trois phases
essentielles :
? La phase végétative
? La phase de reproduction
? La phase de maturation
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Etude diagnostique de la production de riz à Bakou et
élaboration d'un micro projet de production et de commercialisation
de semence de riz
La phase végétative
Le nombre de talles, le nombre de feuilles et la surface
foliaire augmentent au cours de cette
phase. La durée de cette phase varie selon les
variétés (entre 60 et 70 jours).
La phase de reproduction
Cette phase commence au début de la formation de la
panicule et se termine à la floraison.
Elle dure normalement 35 jours.
La phase de maturation
Cette phase débute à la floraison et dure environ
30 jours, pour les variétés précoces. Cette
phase dure normalement 25 jours.
2-3-1-1- Données techniques
? Exigences écologiques du riz
? Climat
Les besoins en eau du riz en termes
d'évapotranspiration se situent généralement entre 400 et
800 mm en fonction des conditions climatiques et de la durée du cycle
végétatif. Les périodes critiques pour l'alimentation en
eau sont, par ordre d'importance, la floraison puis la première
moitié de la phase reproductive au cours de laquelle les panicules se
développent dans les gaines. Le riz irrigué avec maintien d'une
lame d'eau permanente nécessite, compte tenu des pertes dans les canaux,
de 1.000 à 1.500 mm ; sur sol filtrant, cette quantité d'eau peut
être doublée. En riziculture pluviale, une pluviométrie
bien repartie de 800 à 1.000 mm suffit pour un cycle
végétatif de 4 à 5 mois (Raemaekers et al, 2001).
Le riz est une plante C3 dont l'efficience
photosynthétique est diminuée par photo respiration. Bien que
l'on considère le riz comme une plante adaptée aux hautes
températures, il existe pour chaque stade de croissance une
température optimale au-delà de laquelle une
élévation de la température, tout en accentuant la photo
respiration, se traduit par une diminution de la production de biomasse.
En général, en dessous de 12° à
13°C la germination ne se fait pas ; certaines variétés
tropicales nécessitent même une température minimale de
18°C. La reprise des plants après repiquage peut se faire avec des
températures moyennes journalières d'environ 13° à
15°C ; au cours des stades ultérieurs, un bon développement
sera assuré avec des températures moyennes journalières
comprises entre 25° à 30°C, le type indica
étant plus exigeant que le type japonica. En culture
irriguée, une température diurne de l'eau et du sol comprise
entre 25° et 35°C est optimale. De basses températures
induisent la stérilité des épillets. Le stade le plus
sensible est celui du gonflement des panicules dans la gaine, stade durant
lequel se
Présenté et Soutenu par Télesphore AGALE
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Etude diagnostique de la production de riz à Bakou et
élaboration d'un micro projet de production et de commercialisation
de semence de riz
produit la méiose. La température critique
à ce stade varie de 15° à 19°C selon les
variétés, la durée du froid et les conditions de culture.
Le tableau 3 en annexes illustre bien les exigences du riz en
température. En culture aquatique, la température de l'eau est
également importante. Le minimum est de 13-14°C, l'optimum de
30°-40°C et à 50°C, la plante meurt (CIRAD-GRET,
2009).
L'ensoleillement joue un rôle important sur la
croissance et le rendement du riz en favorisant le tallage et en augmentant le
nombre d'épillets par panicule et le poids de 1.000 grains. Pour un
cycle de culture de 120-130 jours, la somme des radiations solaires
nécessaires pour obtenir de hauts rendements correspondent à
1.000-1.200 d'ensoleillement, le minimum étant de 400 heures, 220-240
heures durant le premier mois. D'une façon générale, les
rendements les plus élevés sont observés dans les
régions subtropicales ensoleillées (Egypte). Les
variétés modernes avec des feuilles courtes, étroites et
érigées utilisent efficacement les radiations solaires et
répondent bien à l'apport d'azote.
La température de l'air nécessaire à la
culture du riz varie en fonction de l'étape de développement du
plant et de la température de l'air. La température optimum
nécessaire à la germination des grains est de 30°-35°C
et de 25°C à la maturation.
L'incidence des vents sur la fertilité des
épillets est souvent exagérée : seuls des vents forts (au
moins 40 km/h) et réguliers (3 h/jour durant 3 semaines) peuvent
provoquer la coulure, l'arrachage des jeunes plants, ou la verse et
l'échaudage à maturité (CIRAD-GRET, 2009).
? Sol
En culture aquatique, les sols les plus adaptés sont
ceux à texture argilo-limoneuse (70% d'éléments fins),
riches en matière organique avec un pH de 6 à 7. Les sols
alluvionnaires ou colluvionaires des bas-fonds, des plaines inondables et des
deltas des grands fleuves sont particulièrement adaptés
(CIRAD-GRET, 2009)
Le riz irrigué préfère des sols lourds
avec de faibles pertes en eau par percolation. Un sol riche et meuble limoneux
à argilo-limoneux convient mieux à la culture sèche car le
riz est particulièrement sensible à la sécheresse. Le pH
optimal du sol est de 6 à 7 ; toutefois le riz irrigué supporte
des pH de 4,5 à 8,5 car après submersion d'une rizière le
pH d'un sol acide augmente et celui d'un sol alcalin diminue d'environ deux
unités (Raemaekers et Schalbroek, 2001).
? Importances socioéconomiques du riz au
Bénin
Le développement de la riziculture a suscité un
engouement chez les producteurs et les consommateurs. Ainsi, sa consommation
annuelle par habitant est passée de 2,9 kg en 1965 à
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Etude diagnostique de la production de riz à Bakou et
élaboration d'un micro projet de production et de commercialisation
de semence de riz
15 kg en 1994 et aujourd'hui tourne autour de 25 à 30
kg. La promotion de la riziculture et la transformation des productions sont
sources de génération d'emplois et par conséquent, de
diminution de l'exode rural.
Par ailleurs, les femmes qui cultivent le riz au Bénin
affirment que leur source de revenus est diversifiée et les revenus
améliorés au point de faire face à la scolarisation de
leurs enfants.
Le riz n'a pas une place particulière dans les moeurs
et coutumes au Bénin. Il faut tout de même retenir que si dans les
années 60-70 il était consommé uniquement lors des
fêtes et manifestations diverses, aujourd'hui il est rentré dans
les habitudes alimentaires de toutes les couches socio-professionnelles. Il est
consommé tous les jours et partout dans le pays, ce qui fait de lui une
denrée de grande consommation qui provoque des importations massives
parce que toutes les ressources disponibles pour sa production ne sont pas
mises à profit.
? Zones de production du riz au
Bénin
Malgré la mise en oeuvre d'une politique
d'aménagement rizicole depuis les années 70, la production du riz
au Bénin n'a jamais dépassé la barre des 20.000 tonnes par
an (ONASA, 1999), jusqu'en 1995. A partir de 1996, on note une progression dans
la production nationale de riz, passant de 22.259 tonnes (en 1996) à
52.441 en 2000 (DPP, 2000). Ces statistiques indiquent que le Bénin
occupe une position marginale dans la production du riz en Afrique de l'Ouest.
En effet, la production du riz au Bénin ne représente que 0,31%
de la production totale en Afrique qui est de l'ordre de 6.136.000 tonnes (FAO,
2001). Toutefois, la production nationale s'accroit régulièrement
au cours de ces dix dernières années (Verlinden et soulé,
2003). La plus grande partie de cette production nationale est
concentrée dans les départements de l'Alibori (34%), des Collines
(32%), de l'Atacora (18%), du Borgou (8%) et de la Donga (6%). Les
départements du Couffo, Zou, du Mono, de l'Ouémé et du
plateau contribuent faiblement à cette production.
Si on s'en tient aux statistiques officielles, l'offre
nationale en riz reste en dessous des besoins effectifs du pays qui sont
estimés à 74.000 tonnes en 1997 (Vautier et Bio Goura, 2000). La
statistique sur l'offre du riz au Bénin varie en fonction des sources.
Cependant, ces diverses sources montrent une croissance générale
de, la production locale. Selon les statistiques de la FAO (2004), la
production rizicole au Bénin a connu un accroissement de 1995 à
2004. Cet accroissement est surtout lié à l'accroissement de la
superficie emblavée. Mais malgré cette croissance de la
production, elle est encore très faible pour couvrir les besoins
internes en ce produit. L'Office Nationale d'Appui à la
Sécurité Alimentaire (ONASA) signale en 1999 que la consommation
de riz est un phénomène urbain et enregistre une ampleur beaucoup
plus
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Etude diagnostique de la production de riz à Bakou et
élaboration d'un micro projet de production et de commercialisation
de semence de riz
considérable au Sud comparativement aux autres
régions du pays. La consommation moyenne de riz par tête et par an
est de 6 à 20 kg en zones rurales et de 10 à 30 kg en zones
urbaines (FAO, 1997). La quantité totale consommée chaque
année est en pleine évolution et est de l'ordre de 79.054 tonnes
en 2002 et de 69.206 tonnes en 2003. Selon Verlinden et Soulé (2003),
les besoins des populations pour la consommation du riz sera probablement de
110.812 tonnes en 2010 et de 132.750 tonnes en 2015.
Cependant, il existe un grand écart entre la
production et la consommation. Le déficit alimentaire structurel de
l'ordre de 50.000 tonnes de riz décortiqué en 2002 est
inégalement réparti sur l'ensemble du territoire (Verlinden et
Soulé, 2003). Pour satisfaire ses besoins en consommation, le
Bénin importe chaque année d'importantes quantités de
cette céréale. Selon l'INSAE, ces importations ont atteint
129.011 tonnes en 1996 et se situent à 210.900 tonnes en 2003
(Adégbola et Singbo, 2005). Cependant il y a eu une baisse de
l'importation du riz ces dernières années. La baisse
considérable de l'importation en 2000 semble être liée aux
mesures prises par le gouvernement de la république
fédérale du Nigéria (pays frontalier) pour le
contrôle stricte de la réexportation du riz du Bénin sur
son territoire. De façon générale, les importations
béninoises en riz sont plus dictées par l'évolution de la
réglementation commerciale nigériane que par le niveau du
déficit national.
? Problèmes liés à la production
du riz au Bénin
Les contraintes liées à la production sont
spécifiques à chaque système de riziculture. Dans le
système pluvial strict, les sols sont dégradés et peu
fertiles, la dégénérescence des variétés et
la forte nuisance des adventives constituent les principales contraintes qui
limitent le développement de la riziculture (Danvi et Assigbé,
2003)
Dans le système de riziculture pluviale de bas-fonds,
la culture est extensive et la baisse de fertilité est continue
d'année en année, au niveau de maitrise de l'eau pour une
intensification de l'exploitation est faible, la dégradation du
réseau de diguettes de rétention est rapide et précoce.
Dans le système de riziculture irriguée, il y a des
difficultés d'irrigation de certaines parcelles (parcelles hautes) ; la
forte pression des adventices, des insectes, des termites et autres ; la
rareté de la main d'oeuvre salariée et le climat (l'excessif
froid de Décembre à Janvier ; chaleur excessive en saison
sèche). Les maladies constituent aussi des handicaps majeurs au
développement de la riziculture au Bénin. Les recherches
menées par Vodouhè et Djégui en 1981 ont confirmé
la présence de la pyriculariose dans la vallée de
l'Ouémé, à Ina, la généralisation de la
maladie dans la partie septentrionale du Bénin, dans les années
1960 sur les variétés DS 290, IR 442 à Grand-Popo et
à Moussourou et Savè en 1980. La présence
Présenté et Soutenu par Télesphore AGALE
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Etude diagnostique de la production de riz à Bakou et
élaboration d'un micro projet de production et de commercialisation
de semence de riz
de la panachure jaune du riz a été aussi
signalée par Assigbé et al. (2001) sur le périmètre
aménagé de Malanville.
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