2. Hypothèse de
travail
Le fait que le monde se réorganise devrait obliger le
Congo à se réorganiser à l'intérieur en fonction
des dynamiques mondiales. La résolution de cette équation serait
rendue difficile vu l'état d'effondrement actuel du pays mais pas
impossible pour autant.
Pour ce faire, nous estimons que si le Congo désire
renaître dans toute sa splendeur, tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur, il ne devrait pas se contenter d'une simple
restauration de la légitimité institutionnelle, soit-elle
démocratique, résultant d'une ingérence de la
communauté internationale mais qu'il devrait plutôt travailler
à l'inversion de l'informalisation de l'Etat soit à son
empuissancement en vue de mieux exprimer son indépendance et sa
souveraineté mais aussi de s'engager dans n'importe quel projet
géopolitique et d'en tirer le maximum de profit ou gain possible. Ce qui
procéderait d'une synergie nationale aux fins de consolider la
démocratie, de restructurer et de revigorer l'administration et la
justice, l'économie, l'armée, la police et les officines de
sécurité ainsi que la diplomatie.
Les réformes que nous préconisons dans
différents secteurs de la vie nationale, si elles sont menées
à bon escient devraient produire cet empuissancement en permettant
à l'Etat congolais de remplir pleinement et convenablement ses fonctions
de régulation et de coordination (politique) ; de contrôle,
suivi et exécution des décisions prises (administration) ;
de protection des droits et libertés ainsi que d'harmonisation des
rapports et activités au sein du groupe (justice) ; de
sécurisation des personnes et de leur bien ainsi que de défense
du territoire national (armée et police) ; et enfin celle de
gestion et de stabilisation de son environnement extérieur
(diplomatie).
C'est dire en d'autres termes que la problématique de
la renaissance ou de la reconstruction de la RD Congo se poserait doublement,
en termes existentiel et praxéologique. Le premier volet (existentiel)
procéderait d'une géopolitique interne consistant au
contrôle de la vie sociale soit au rétablissement complet de
l'autorité de l'Etat afin de procurer à la nation la consistance
propre dans la gestion de son indépendance et de sa souveraineté.
Le second volet (praxéologique) renverrait au jeu de puissance soit
à la participation active et effective de l'Etat congolais dans les
interactions diplomatico stratégiques ainsi qu'au jeu
d'interdépendance du monde post guerre froide. Car, comme toute nation
responsable, l'Etat congolais devrait sans relâche travailler à
se donner un rang et à jouer un rôle dans l'ordre mondial en
construction au niveau de la sous région, de la région et du
monde.
|