I.1.2 Problématique et justification de la
recherche
Les plantes médicinales contribuent au
bien-être des populations en zone rurale. Selon Akogo (2002), ce sont
des produits forestiers non ligneux (PFNL) disponibles recherchés toute
l'année. Ces produits peuvent être exploités directement
par les populations locales en excluant l'exploitation et l'industrie du bois
et ses dérivés (Van Dijk, 1999). Mais ces plantes ont une
spécificité car elles sont utilisées dans la
médecine traditionnelle, la pharmacopée, les rituels et les
traditions ancestrales (Anonyme, 2000).
Le renouvellement des ressources suppose donc une
planification de leur gestion pour éviter que la vitesse de
l'exploitation ne dépasse celle de la régénération
(Pontanier et Froret, 1995). En effet, la gestion durable consiste à
gérer et à utiliser les ressources naturelles d'une
manière et d'une intensité telle qu'elles maintiennent leur
biodiversité, leur productivité, leur capacité de
régénération et leur vitalité. La capacité
de régénération permettra une satisfaction actuelle et
future des besoins, d'assumer les fonctions écologiques,
économiques et sociales pertinentes au niveau local, national et
mondial.
La gestion durable doit permettre de ne pas poser
préjudice à d'autres écosystèmes (Anonyme, 1994).
L'on note aussi l'importance des plantes médicinales dans la
valorisation des savoirs locaux, par la transmission des connaissances aux
communautés villageoises, au moyen de pérenniser les cultures
ancestrales aux progénitures. Il est nécessaire de sensibiliser,
de manière continue, les populations locales afin que celles-ci
s'approprient le dit concept de gestion durable pour un développement
participatif au sein de la communauté.
Il est important d'impliquer les populations locales dans la
gestion forestière des ressources, afin de mieux utiliser durablement
les produits de la flore médicinale (Betti, 1999).
En dehors des tradithérapeutes qui accordent une
précaution particulière aux plantes médicinales lors des
activités culturales, la majorité des paysans qui ignore les
vertus curatives des plantes, est responsable de plusieurs pratiques non
durables sur celles-ci (Anonyme, 2006).
Il ressort des observations faites au MINRESI et à
l'IMPM, au regard des documents disponibles, que des études faites pour
aider à l'amélioration des connaissances sur les plantes
médicinales sont peu nombreuses. La prise en compte de celles-ci dans
les questions de gestion forestière et de développement durable
est faible (Anonyme, 2001). Les potentialités des plantes
médicinales sont de plus en plus grandes, avec une demande sans cesse
croissante. Les actions de développement et de vulgarisation de ces
plantes peuvent constituer une source garantie de revenus et de
bien-être, sur le plan sanitaire pour les populations.
En raison de l'importance socio-économique
des plantes médicinales dans la société traditionnelle et
moderne, l'exploitation anarchique de cette ressource naturelle devient de plus
en plus intense. Celle-ci menace à divers degrés la survie des
espèces médicinales rares ou en voie d'extinction qu'il faudrait
penser à reboiser (Betti, 1999). A cette exploitation, s'ajoutent
l'agriculture itinérante sur brûlis et l'exploitation
forestière qui contribuent à la destruction de
l'écosystème forestier.
Il serait utile d'élucider notre
problématique par l'implication préalable et primordiale des
populations rurales dans tout processus de recherche sur la gestion durable des
ressources naturelles, en particulier la flore médicinale dont
l'exploitation se fait de manière anarchique et informelle. Les
populations locales gagneraient à mieux gérer leur patrimoine
vital (Bikie et al., 2000).
Pour apporter une solution à ce
problème. l'on a trouvé indispensable d'utiliser l'approche
participative en impliquant les populations elles-mêmes à mener
à bien ce processus de gestion durable de plantes médicinales
dans leur terroir, car celles-ci contribuent au bien-être des
communautés villageoises (création d'emploi, santé)
(Anonyme, 1998).
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