CHAPITRE IV
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
IV.1 Conclusion
Dans le terroir de Tya'assono, les plantes
médicinales sont les PFNL qui contribuent au bien-être des
populations sur le plan sanitaire. Celles-ci sont disponibles et
recherchées toute l'année. L'étude a été
menée pour apprécier le dégré de perception que les
populations ont de leurs plantes médicinales.
Des enquêtes réalisées
auprès des populations ont permis d'aboutir aux résultats
suivants:
- 86 % des enquêtés font recours aux plantes
médicinales pour leurs soins de santé;
- 88,60 % des enquêtés n'ont aucun souci de
conservation des plantes médicinales lors des travaux
champêtres;
- 96 % des personnes interrogées n'ont jamais
cultivé une plante médicinale pour les bésoins de
domestication et de regénération au sein des jardins de case;
- 87 % regrettent la rareté de certaines espèces
médicinales telles que Baillonella toxisperma, Guibourtia
tessmannii et Entandrophragma angolense.
L'inventaire réalisé au sein du site
d'étude a permis de recenser 164 espèces médicinales
appartenant à 56 familles. L'espèce médicinale
Funtumia elastica est la plus abondante en individus dans cinq TUT sur
sept. Les espèces médicinales sont beaucoup plus nombreuses dans
les TUT anthropisés telles que : la Jachère jeune, les
plantations cacaoyères plus rapprochées des concessions, et
visitées par les populations du terroir. De même une liste des
familles des plantes médicinales, pour les affections courantes, a
permis de retenir les principales familles suivantes : la famille des
Apocynaceae pour le paludisme, la famille des Euphorbiaceae
pour les diarrhées et les amibes.
Les premières conclusions de cette
étude montrent que les populations locales et les gestionnaires du
secteur forestier du Sud Cameroun ne sont pas assez sensibilisés, sur le
concept de gestion durable des plantes médicinales. L'absence d'un cadre
législatif et réglementaire sur la gestion durable des plantes
médicinales ne permet pas de créer le développement du
secteur.
Sur le plan économique, les plantes
médicinales ne jouent pas encore le rôle qui est le leur,
à savoir l'apport des revenus dans les ménages pour favoriser la
lutte contre la pauvreté en milieu rural. Les circuits de
commercialisation étant presque inexistants. L'on peut penser que
l'exploitation anarchique des écorces de certaines plantes
médicinales mettrait en péril de nombreuses espèces
végétales. De même, les activités liées aux
plantes médicinales relèvent largement du domaine informel.
Celles-ci échappent aux statistiques et à l'attention des
analystes et des décideurs.
Le travail ainsi présenté ne couvre
pas tous les renseignements relatifs à l'usage des plantes, puisque
l'étude n'a pas pris en compte le mode de préparation des
différentes recettes de la pharmacopée traditionnelle. Celle-ci
ouvre des voies pour des recherches futures en flore médicinale et
pharmacopée traditionnelle. Le rôle que devront jouer les
organismes et administrations en charge des problèmes de santé et
recherche scientifique dans ce sens est important.
|