III.1.6. Conservation des
plantes médicinales
Selon Zapfack (2005) la forêt
représente pour une reserve foncière pour l'extention des champs
dont l'implantation obéit malheureusement aux pratiques de brûlis.
La conservation des plantes médicinales
pendant des activités culturales (défrichements champêtres,
agriculture itinérante sur brûlis, coupe de bois) ne constitue pas
une préoccupation chez les 88,64 % des personnes enquêtés
qui ne possèdent pas assez des connaissances sur les plantes
médicinales, cela est dû à l'ignorance et à
l'absence de sensibilisation. La majeure partie de la population ne
perçoit pas l'aspect de diminution progressive de certaines
espèces médicinales qui autrefois se trouvaient à
proximité des habitats. De nos jours l'on parcoure des longues distances
en forêt à la recherche de certaines plantes médicinales
jugées prioritaires. L'on pourrait également expliquer ce
désintérêt à la conservation des plantes
médicinales par l'absence du commerce des plantes médicinales
dans le terroir.
Par contre 11,36 % seulement d'enquêtés
se soucient des plantes médicinales pendant les activités
culturales. Il s'agit probablement des tradithérapeutes et autres
paysans qui connaissent l'importance des vertus curatives de la flore
médicinale dans la pharmacopée traditionnelle.
III.1.7. Gestion durable et
Raisons de non plantation des plantes médicinales
Si la gestion durable in situ des plantes
médicinales reste non applicable dans la zone d'étude. Les
connaissances des méthodes de conservation ex situ sont presque
inconnues des populations. D'après les résultats obtenus lors de
nos enquêtes 96 % des enquêtés avouent n'avoir jamais
planté une espèce médicinale dans leurs systèmes de
cultures (champ de cultures, agroforêts, jardins de case).
En dehors de quelques tradithérapeutes du
terroir qui ont le souci de planter ces espèces médicinales pour
leur acquisition facile pendant leurs activités de phytothérapie.
Ce qui leur permet d'éviter de parcourir de longues distances en
forêt pour le prélèvement de certaines espèces
sollicitées pour les soins des malades.
Les raisons pour lesquelles les populations ne
sont pas impliquées dans la conservation des plantes médicinales
dans leurs systèmes de cultures en plantes médicinales sont
multiples (figure 12).
De façon générale 70,45 %
des enquêtés déclarent que c'est une perte de temps inutile
de planter ces produits, lorsque l'écosystème forestier en
regorge autant. L'acquisition de cette ressource reste et demeure très
facile car celle-ci est disponible et permanente. Ils avouent que le potentiel
en plantes médicinales est très riche dans le terroir. Les
enquêtés ne perçoivent pas le fait que cette ressource
soit en diminution progressive, malgré la rareté de certaines
espèces qui existaient auparavant dans le terroir (Tableau VI). Il
s'avère nécessaire d'effectuer des campagnes sensibilisation et
d'éducation environnementale sur la gestion durable des plantes
médicinales auprès des populations locales.
Environ 22,73 % des enquêtés ignorent
l'existence et la connaissance des techniques de domestication et de
régénération des plantes médicinales importantes
pour les soins de santé primaire, voire celles qui sont en voie de
d'extinction dans le terroir. Eventuellement 4,55 % des personnes
enquêtées pensent que le temps de production est très long
(25-50 ans) pour certaines espèces médicinales, et ne pensent
donc pas à la pérennisation de l'espèce pour les
générations futures.
Enfin 2,27 % des personnes enquêtées
pensent que la flore médicinale constitue un patrimoine culturel
légué par les ancêtres qui ne connaîtra pas une
quelconque extinction.
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