Une approche plus pragmatique à la
récolte durable, pourrait exiger de n'avoir « aucune perte
d'espèces et aucun changement irréversible dans le processus de
l'écosystème » (Boot et Gullison, 1995). Les
espèces médicinales Garcinia lucida, Anonidium mannii, Annikia
chlorantha doivent être exploitées durablement. En effet, il
existe des techniques viables qui pourraient permettre de bien gérer le
tronc de d'arbre de façon rationnelle, en donnant la chance à ce
dernier de se reconstituer (Guedje, 1998). Il serait donc indispensable et
urgent que la recherche assure la vulgarisation de celles-ci en zone rurale,
où l'exploitation se fait souvent à un rythme intensif. Selon
Peters (1994) tous les types d'exploitation des ressources forestières
ont un impact écologique. L'ampleur de cet impact dépend de la
nature et de l'intensité de la récolte, du type d'organes
exploités et des caractéristiques écologiques de
l'espèce exploitée (abondance, densité, structure
diamétrique).
I.2.11. Cadre
réglementaire
I.2.11.1 Lois et
règlements nationaux
La principale juridiction environnementale au Cameroun est la
loi n° 96/12 du 5 août 1996, portant Loi-cadre relative à la
gestion de l'environnement au Cameroun. Elle précise dans son article 2
que l'environnement constitue en République du Cameroun un patrimoine
commun de la nation, et que sa protection et la gestion rationnelle des
ressources qu'il offre à la vie humaine sont d'intérêt
général.
Selon l'article 63, les ressources naturelles doivent
être gérées rationnellement de façon à
satisfaire les besoins des générations actuelles sans
compromettre la satisfaction de ceux des générations futures.
Sans être exhaustif, d'autres aspects réglementaires et
législatifs concernent notamment :
- la loi n°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime
des forêts, de la faune et de la pêche au Cameroun ;
- le décret n° 95/531/PM du 23 août 1995
fixant les modalités d'application du régime des
forêts ;
- Projets de loi portant organisation et code de
déontologie de l'exercice de la médecine traditionnelle en cours
de validation au niveau législatif.
I.2.11.2. Conventions et
traités internationaux
Sur le plan international, un nombre important de conventions
a été adopté par la communauté mondiale. Le
Cameroun est signataire de plusieurs traités ou conventions concernant
la protection de la nature et de la diversité biologique, dont certains
textes de portée mondiale :
- la convention sur la protection du patrimoine culturel et
naturel tenue à Paris en 1972 ;
- la convention sur le commerce international des
espèces de faune et de flore menacées
d'extinction tenue à Washington en
1973 ;
- la convention sur la diversité biologique, en 1992
à Rio de Janeiro au Brésil, signée le 14 juin 1992 et
ratifiée le 19 octobre 1994. Le Cameroun ayant proclamé son
adhésion à l'ensemble du processus de Rio de Janeiro, la gestion
forestière est inscrite dans l'optique de l'application de l'agenda
21.
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