UNIVERSITE DE YAOUNDE I
UNIVERSITY OF YAOUNDE I
FACULTE DES SCIENCES
FACULTY OF SCIENCE
DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ET PHYSIOLOGIE
VEGETALES
DEPARTMENT OF PLANT BIOLOGY
Approche participative pour une utilisation durable de
la
flore médicinale en zone forestière du
Sud-Cameroun :
cas du terroir de Tya'assono (Vallée du
Ntem)
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du Diplôme d'Études Supérieures
Spécialisées (D.E.S.S.) en Sciences de
l'Environnement
Option : Assainissement et Restauration
de l'Environnement
Par :
ESSOMBA DONATIEN JEAN PIERRE
Matricule: 00V172
Maître ès Sciences
Sous la direction de :
Dr. NDONGO BEKOLO
Chargé de Cours
Année académique 2009-2010
DEDICACE
A mon feu père ESSOMBA NGONGO Cosmas
A ma mère MENGUE Marthe
A mon frère BIBIANG
Ce mémoire est la concrétisation des multiples
sacrifices moraux et matériels, que vous avez consentis à mon
égard. Qu'il soit pour vous un réel motif de satisfaction.
REMERCIEMENTS
Ce travail a été possible grâce
à l'aide et à la collaboration de nombreuses personnes à
qui je témoigne toute ma reconnaissance. Je témoigne
particulièrement toute ma gratitude à :
- Professeur AMOUGOU AKOA, Chef de Département de
Biologie et Physiologie Végétales à l'Université de
Yaoundé I et Responsable des filières professionnalisantes,
surtout pour son sens de responsabilité et sa rigueur durant notre
formation académique ;
- Dr. NDONGO BEKOLO, Chargé de Cours au
Département de Biologie et Physiologie Végétales à
l'Université de Yaoundé I qui a accepté de diriger ce
travail avec dévouement. C'est grâce à sa confiance et ses
encouragements que toutes les embûches ayant entravées ce travail
ont été surmontées ;
- Dr. DJOCGOUE Pierre François, Chargé de Cours
et Coordonnateur de la filière Sciences de l'Environnement, vos
enseignements et conseils permanents ont été d'un grand apport
dans ma formation ;
- Mlle. NGANTOU Agnès Patience, Conseillère
sylvicole à l'ANAFOR/Antenne d'Ebolowa, pour son encadrement et ses
conseils dans la conduite de ce travail;
- M. NDI ODOUMOU JOACHIM, Délégué
Régional de l'Environnement et Protection de la Nature du Sud, pour sa
contribution à l'aboutissement de ce travail;
- M. EDANDE Jean, Chef du village de
Tya'assono pour son hospitalité lors de mon séjour dans son
territoire ;
- M. MBUINGO'O Robert, Guide forestier pour son engagement
lors des travaux d'inventaire de la flore médicinale ;
- MME. EZEME, Tradithérapeute pour son accueil et
entière disponibilité tout au long du présent travail sur
le terrain ;
- M. KONO Leon, pour son apport dans
l'identification des espèces botaniques ;
- M. ALOU Jean Claude et Mme ALOU Solange, M. BOMBA Agbor
Alain et mon amie LISSOM Christine pour leur soutien moral,
financier et logistique durant la rédaction de ce mémoire;
- Toutes les populations du terroir de Tya'assono, je vous
remercie pour votre participation active aux travaux d'inventaire.
Je tiens enfin à remercier tous ceux qui de
près ou de loin ont contribué à l'élaboration de ce
travail.
SOMMAIRE
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
LISTE DES FIGURES
vi
LISTE DES TABLEAUX v
LISTE DES ANNEXES
vii
LISTE DES ABREVIATIONS ET DES SIGLES
viii
RESUME
ix
ABSTRACT
x
CHAPITRE I.
GENERALITES
1
I.1 INTRODUCTION
2
I.1.1 Contexte de la recherche
2
I.1.2 Problématique et justification de la
recherche
3
I.1. 3. Objectifs de l'étude
4
I.1.3.1. Objectif général
4
I.1.3.2. Objectifs spécifiques
5
I.1. 4. Hypothèses
5
I.2. Revue de la littérature
5
I.2.1. Définition des concepts
5
I.2.1.1. Plantes médicinales
5
I.2.1.2. Plantes remèdes
6
I.2.1.3. Phytothérapie et zoothérapie
6
I.2.2. Médecine traditionnelle
7
I.2.2.1 Définition et
généralités..............................................................................................7
I.2.2.2. Aperçu historique
7
I.2.3. Plantes médicinales en Afrique
7
I.2.4. Plantes médicinales au Cameroun
9
I.2.5. Aspect pharmacologique des plantes
médicinales
9
I.2.6. Types d'utilisation des terres (TUT) et
plantes médicinales
9
I.2.6.1. Forêt primaire
9
I.2.6.2. Forêt secondaire
10
I.2.6.3. Forêts secondaires
dégradées
10
I.2.6.4. Jachères
10
I.2.6. 5. Agroforêts en cacaoculture
10
I.2.6.6. Forêts marécageuses et
périodiquement inondées
10
I.2.7. Plantes médicinales et conservation
11
I.2.8. Bois d'oeuvre et plantes médicinales
11
I.2.9. Techniques de récoltes des plantes
médicinales
12
I.2.10. Méthodes d'exploitation durable des
plantes médicinales
13
I.2.11. Cadre réglementaire
13
I.2.11.1 Lois et règlements nationaux
13
I.2.11.2. Conventions et traités
internationaux
14
I.3. Présentation du site d'étude
14
I.3.1. Localisation géographique du terroir de
Tya'assono
14
I.3.2. Présentation du milieu
16
I.3.2.1 Climat
16
I.3.2.2. Géologie et pédologie
17
I.3.2.3. Hydrographie
17
I.3.2.4. Flore et Végétation
17
I.3.2.5. Faune
18
I.3.2.7. Population et démographie
19
I.3.2.8. Flux des populations
19
I.3.2.9. Activités socioéconomiques
19
I.3.2.10. Organisations administratives et sociales
fonctionnelles dans le Terroir
21
I.3.2.11. Couverture sanitaire et importance de la
phytothérapie dans le terroir
21
CHAPITRE II.
MATERIEL ET METHODES
22
II.1. Matériel
23
II .1.1. Matériel de collecte de
données primaires
23
II.1.2. Matériel d'inventaire des
espèces médicinales sur le terrain
23
II.2. Méthodes
23
II.2.1. Méthode de collecte des données
secondaires
23
II.2.2. Méthodes de collecte de
données primaires
23
II.2.2.1. Enquêtes
socio-économiques
23
II.2.2.2. Inventaire des plantes
médicinales
24
CHAPITRE III.
RESULTATS ET DISCUSSION
26
III.1. Perception des enquêtées sur
le potentiel des plantes médicinales du terroir
27
III.1.1 Caractéristiques
socioéconomiques
27
III.1.2. Etat et profil sanitaire du terroir
29
III.1.3. Moyens de recours
thérapeutiques
30
III.1.4. Accès et lieux
d'approvisionnement en plantes médicinales
31
III.1.5. Parties et organes des plantes
médicinales utilisés en médecine traditionnelle
32
III.1.6. Conservation des plantes
médicinales
33
III.1.7. Gestion durable et Raisons de non
plantation des plantes médicinales
34
III .1.8. Plantes médicinales les plus
importantes dans le terroir
35
III.1.9. Plantes médicinales en voie
d'extinction dans le terroir
36
III.1.10. Contraintes majeures de gestion durable
des plantes médicinales
37
III.2. Caractérisation de la
végétation
38
III.2.1. Présentation des types
d'utilisation des terres échantillonnés
39
III.2.2. Richesse spécifique des plantes
médicinales dans les différents TUT du terroir de Tya'assono
39
III.2.3. Richesse des plantes médicinales
non ligneuses 40
III.2.4. Taxons botaniques les plus
utilisées pour le traitement des maladies et symptômes
endémiques
42
III.2.4.1. Familles les plus utilisées pour
le traitement des maladies et symptômes endémiques
42
III.2.4.2. Potentiel d'espèces
médicinales dans le traitement des maladies et symptômes
endémiques
43
III.2.5. Abondance des espèces
médicinales
44
III.2.5.3. Abondance des espèces
médicinales herbacées
47
III.2.6. Structure des peuplements
47
III.2.6.1 Distribution des plantes
médicinales ligneuses par classe de diamètre dans les
différents TUT étudiés.
48
III.2.6.2. Distribution des plantes
médicinales ligneuses par classe de diamètre dans le site
d'étude.
50
III.2.6.3. Difficultés rencontrées
lors du déroulement de l'étude
50
CHAPITRE IV.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
51
IV.1 Conclusion
52
IV.2 Recommandations
53
BIBLIOGRAPHIE
54
ANNEXES
LISTE DES FIGURES
Fig. 1. Localisation du terroir de Tya'assono dans l'UTO
Campo-Ma'an..............................15
Fig. 2. Site d'étude de
Tya'assono..........................................................................................16
Fig. 3. Diagramme ombrothermique de Nyabessang (Ma'an) de
1944 à 2001,
caractéristique du terroir de
Tya'assono.....................................................16
Fig. 4. Répartition des enquêtés par classes
d'âge...................................................................27
Fig. 5. Répartition des enquêtés par
sexe............................................................28
Fig. 6. Répartition des enquêtés selon leur
statut matrimonial.....................................28
Fig. 7. Répartition des enquêtées par
niveau d'instruction........................................29
Fig. 8. Moyens de recours thérapeutiques des personnes
enquêtées..............................31
Fig. 9. Répartition des enquêtes selon les lieux de
prélèvements des plantes médicinales dans
le
terroir..................................................................................................32
Fig. 10. Fréquence de citation des organes et parties des
plantes médicinales utilisées par la
Communauté de
Tya'assono........................................................................................33
Fig. 11. Répartition des enquêtés selon leur
comportement vis-à-vis de la conservation des
plantes médicinales lors des
défrichements
champêtres.............................................34
Fig.12. Répartition des enquêtés selon les
raisons de non plantation des plantes médicinales
dans le
terroir...........................................................................................35
Fig. 13. Répartition de la richesse spécifique
moyenne par parcelle élémentaire dans les
différents types d'utilisation des terres
étudiés............................................................40
Fig. 14. Recouvrement des plantes médicinales
herbacées dans les différents types
d'utilisation des terres
étudiés..................................................................41
Fig. 15. Répartition des plantes médicinales
utilisées selon les maladies, symptômes et autres
affections endémiques sévissant dans
la zone d'étude.........................................43
Fig. 16. Fréquence des plantes médicinales
ligneuses les plus abondantes inventoriées dans
la zone d'étude
...................................................................................46
Fig. 17. Structure diamétrique de la population des
plantes médicinales ligneuses par classes
de diamètre dans les différents TUT
étudiés
...............................................................49
Fig. 18. Répartition de l'abondance absolue des plantes
médicinales ligneuses par classes
de diamètre (cm) dans la zone
d'étude..........................................................................50
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I. Bref aperçu de quelques espèces
médicinales de Côte d'Ivoire ........................8
Tableau II. Bois d'oeuvre ayant une valeur médicinale
..............................................12
Tableau III. Principaux PFNL par ordre d'importance dans le
terroir de Tya'assono.............20
Tableau IV. Prévalence des maladies, symptômes
ayant sévies les 12 derniers mois dans
les ménages enquêtés
du terroir.........................................................30
Tableau V. Plantes médicinales importantes les plus
utilisées et leur technique de
prélèvement selon la
communauté de Tya'assono.................... ................36
Tableau VI. Plantes médicinales rares en voie de
disparition dans le terroir...........................37
Tableau VII. Contraintes et plan d'action d'utilisation durable
des plantes médicinales .......38
Tableau VIII. Classe de recouvrement selon Braun Blanquet
.....................................41
Tableau IX. Familles botaniques les plus utilisées sur
les maladies, symptômes et
autres affections dans la
région forestière de Tya'assono.........................42
Tableau X a. Espèces ligneuses les plus abondantes de
la forêt secondaire âgée ...............44
b. Espèces ligneuses les plus
abondantes de la forêt secondaire jeune.............44
c. Espèces ligneuses les plus
abondantes de la forêt secondaire en partie non
perturbée..................................................................................44
d. Espèces ligneuses les plus
abondantes de la jachère âgée
.................................45
e. Espèces ligneuses les plus
abondantes de la jachère jeune..........................45
f. Espèces ligneuses les plus
abondantes de la plantation cacaoyère..................45
g. Espèces ligneuses les plus
abondantes des marécages..............................45
Tableau XI. Plantes médicinales herbacées ayant
une grande abondance relative dans
l'ensemble des TUT étudiés
............................................................47
Tableau XII. Classification des classes de diamètre et
stades biologiques.......................48
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1. Questionnaire individuel pour le chef de
ménage......................................59
Annexe 2. Questionnaire spécifique adressé
aux tradithérapeutes................................62
Annexe 3. Fiche d'inventaire des plantes
médicinales.............................................64
Annexe 4. Variabilité intra-TUT de la richesse
spécifique par parcelle de (50m×50m).........65
Annexe 5. Effectifs et densité des plantes
médicinales ligneuses par classe de diamètre dans
les différents TUT
étudiés..................................................................66
Annexe 6. Espèces médicinales ligneuses les
moins abondantes dans le site d'étude.............67
Annexe 7. Espèces médicinales utilisées
dans le traitement des principales maladies et
symptômes endémiques dans la
zone d'étude...........................................69
Annexe 8. Liste des espèces médicinales
recensées dans la zone d'étude du terroir de
Tya'assono....................................................................................71
LISTE DES ABREVIATIONS ET DES SIGLES
ACCT : Agence Culturelle de Coopération
Technique.
ADFCO : Association de Développement pour
la Forêt Communautaire
ADVITY : Association des Villageois de Tya'assono
ANAFOR : Agence Nationale d'Appui au
Développement Forestier
CARPE: Programme Régional de l'Afrique Centrale pour
l'Environnement
CEPFILD: Centre de Promotion des Forêts et des
Initiatives Locales de Développement
FAO: Food and Agriculture Organization
HNC: Herbier National du Cameroun
IMPM: Institut de Recherches Médicales et
d'Etudes des Plantes Médicinales
IRD: Institut de Recherche pour le
Développement
ISS : Interviews semi structuré
MARP : Méthode Active de Recherche
Participative
MINEP : Ministère de l'Environnement et la
Protection de la Nature
MINFOF: Ministère des Forêts et de la Faune
MINRESI: Ministère de la Recherche Scientifique et de
l'Innovation
MINSANTE : Ministère de la Santé
Publique
MST : Maladie sexuellement transmissible
OAPI : Organisation Africaine de la
Propriété Intellectuelle
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OUA : Organisation de l'Unité
Africaine
PFNL: Produits Forestiers Non Ligneux
PNDP : Programme National de
Développement Participatif
RFD : Réserve Forestière du
Dja
SAGED: Stratégies d'Action du Genre à la
Gestion Environnementale et de
Développement Durable
TUT : Type d'utilisation des terres
UFA: Unité Forestière d'Aménagement
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la
Nature
UTO: Unité Technique Opérationnelle
WWF: World Wide Fund for Nature
RESUME
Cette étude a été
menée dans le but de promouvoir la participation des populations rurales
sur l'utilisation durable des plantes médicinales, dans le terroir de
Tya'assono (Vallée du Ntem). Deux méthodes de travail ont
été utilisées pour réaliser cette étude. Une
enquête socio-économique et un inventaire.
Le dépouillement de l'enquête montre
que 86 % des enquêtés font recours aux plantes
médicinales pour leurs soins de santé. Le pourcentage de la
population des enquêtés n'ayant jamais cultivé une plante
médicinale est de 96 %. Environ 87 % des enquêtés
regrettent la rareté de certaines espèces médicinales
telles que : Baillonella toxisperma, Guibourtia
tessmannii et Entandrophragma angolense. Dans le site
d'étude, 164 espèces médicinales appartenant à 56
familles ont été recencées. Funtumia elastica est
l'espèce la plus abondante en individus dans cinq types d'utilisation
des terres (TUT) sur sept. Près de 81 % des TUT décrits sont
perturbés par des activités anthropiques. Les TUT les plus riches
et diversifiés en espèces médicinales connues par les
enquêtés sont : la jachère jeune suivie de la
plantation cacaoyère. Une liste des familles des espèces
médicinales pour les affections courantes a permis de retenir les
principales familles suivantes pour chacune des affections : la famille
des Apocynaceae pour le paludisme, la famille des
Euphorbiaceae pour les amibes et les diarrhées. L'effectif des
tiges des plantes médicinales ligneuses est élevé dans la
classe de diamètre inférieur à 20 cm laissant
présager un potentiel de régénération
appréciable.
La gestion durable des plantes médicinales par
l'approche participative constitue donc une alternative louable dans la
conservation des produits forestièrs non ligneux.
Mots clés. Approche participative, plante
médicinale, terroir, utilisation durable, Vallée du Ntem.
.
ABSTRACT
This study was carried out to make an assessment of
the participation of the rural populations to the sustainable use of medicinal
plants, from the land of Tya'assono (Ntem-Valley). In order to attain the
results of this study two methods have been use, which include a socio economic
survey and an inventory.
The investigation showed that majority (86 %) of the
local population use medicinal plants for their health problems. A percentage
of 96 % of surveyed has never planted any medicinal plant. Approximately 87 %
of the surveyed believe that: Baillonella toxisperma, Guibourtia
tessmannii and Entandrophragma angolense are becoming scare. A
total of 164 medicinal species were recorded from the study area belonging to
56 families. Funtumia elastica is the most abundant specie in five
lands use systems (LUS) over seven. Nearly 81 % of described LUS are disturbed
by anthropic activities. The LUS richest and diversified medicinal plants are
the young fallow following by the cocoa-plantations. The list of the medicinal
plants for the current affections made it possible to retain the main following
families for each affection: the family of Apocynaceae for malaria,
the family of Euphorbiaceae for amoebas and diarrhoeas. The number of
stems for timber medicinal plants is high in diameter less than 20 cm giving
prospects for appreciable regeneration potential.
The sustainable use of medicinal plants through a
participatory approach is a laudable alternative for the conservation of non-
timber forest products.
Key words. Land, medicinal plant, participatory approach,
sustainable use, Ntem-Valley.
CHAPITRE I
GENERALITES
I.1 INTRODUCTION
I.1.1 Contexte de la
recherche
Le Cameroun contient un total de 22 millions d'hectares de
forêt représentant environ 46,3 % de la superficie du pays
(Besong, 1995). Pour les populations riveraines, la forêt est un
ensemble écologique vivant. Elle est une réserve de bois et
représente un tout multifonctionnel où ces populations tirent
l'essentiel des produits nécessaires pour leur alimentation, leur
santé et leur habitat (Mogba, 1999 ; Delberne, 2003). Cette
forêt camerounaise possède une riche flore médicinale et
contribue au moyen d'existence des populations rurales,
généralement pauvres, qui vivent à l'intérieur ou
à sa périphérie (Betti, 1996 ; Noudjieu, 2005).
A cause de l'absence d'infrastructures sanitaires dans la
majorité des villages du Sud- Cameroun, le nombre de personnes utilisant
actuellement les plantes médicinales est très important et
croît progressivement depuis la crise économique en 1986 et la
dévaluation du Franc CFA en Janvier 1994 (Betti, 1999; Bikie et
al., 2000). Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 80
% des populations rurales et même urbaines d'Afrique noire font recours
aux plantes médicinales pour leurs soins de santé (Abayomi,
1996).
Certaines plantes médicinales, bien
étudiées scientifiquement, peuvent donner naissance à des
médicaments utilisables dans les soins de santé primaire
(Pousset, 1992 ; Biyiti et al., 2004). Environ 30 % de
médicaments doivent leur principe actif aux plantes, c'est la raison
pour laquelle la plante est à la base de nombreuses recherches
thérapeutiques (Ake Assi et al., 1981 ; Kebou, 1983).
Toutefois, de nombreuses actions ont été
menées en faveur du développement de la médecine
traditionnelle. Tel est le cas de l'OMS, qui depuis 1975, a jugé
opportun d'intégrer la médecine traditionnelle dans les soins de
santé primaire et d'assurer la mise en valeur de celle-ci. Dans cette
optique les organisations internationales et de nombreuses organisations non
gouvernementales (ONG) se préoccupent beaucoup de la sauvegarde des
produits forestiers non ligneux (PFNL) à usage médicinal. Cette
action est soutenue par le Ministère de la Recherche Scientifique et de
l'Innovation (MINRESI), l'Institut de Recherche Médicale et d'Etudes des
Plantes Médicinales (IMPM) et le Programme National de
Développement Participatif (PNDP) qui semblent très
motivés par la gestion et la conservation des plantes
médicinales. Depuis un certain temps, le Sud Cameroun constitue un
ensemble naturel dont les richesses s'amenuisent progressivement suite
à des pressions anthropiques (Bikié et al., 2000).
L'utilisation durable des plantes médicinales ne pourra
bien se faire que si elle est bien connue des populations riveraines,
d'où la nécessité de mener des études sur la flore,
notamment celle dite médicinale. Brenan (1963) signale que la flore est
indispensable pour les pays en voie de développement que pour les pays
développés. Il est urgent de mener des recherches par l'approche
participative, pour combler les lacunes dans nos connaissances ethnobotaniques
et écologiques sur la flore médicinale du Sud Cameroun. Il
s'avère indispensable de promouvoir et de valoriser les savoir-faire
locaux, dans toute recherche sur la gestion et la conservation des ressources
naturelles en zone rurale (Borrini-Feyerabend et al., 2000).
I.1.2 Problématique et justification de la
recherche
Les plantes médicinales contribuent au
bien-être des populations en zone rurale. Selon Akogo (2002), ce sont
des produits forestiers non ligneux (PFNL) disponibles recherchés toute
l'année. Ces produits peuvent être exploités directement
par les populations locales en excluant l'exploitation et l'industrie du bois
et ses dérivés (Van Dijk, 1999). Mais ces plantes ont une
spécificité car elles sont utilisées dans la
médecine traditionnelle, la pharmacopée, les rituels et les
traditions ancestrales (Anonyme, 2000).
Le renouvellement des ressources suppose donc une
planification de leur gestion pour éviter que la vitesse de
l'exploitation ne dépasse celle de la régénération
(Pontanier et Froret, 1995). En effet, la gestion durable consiste à
gérer et à utiliser les ressources naturelles d'une
manière et d'une intensité telle qu'elles maintiennent leur
biodiversité, leur productivité, leur capacité de
régénération et leur vitalité. La capacité
de régénération permettra une satisfaction actuelle et
future des besoins, d'assumer les fonctions écologiques,
économiques et sociales pertinentes au niveau local, national et
mondial.
La gestion durable doit permettre de ne pas poser
préjudice à d'autres écosystèmes (Anonyme, 1994).
L'on note aussi l'importance des plantes médicinales dans la
valorisation des savoirs locaux, par la transmission des connaissances aux
communautés villageoises, au moyen de pérenniser les cultures
ancestrales aux progénitures. Il est nécessaire de sensibiliser,
de manière continue, les populations locales afin que celles-ci
s'approprient le dit concept de gestion durable pour un développement
participatif au sein de la communauté.
Il est important d'impliquer les populations locales dans la
gestion forestière des ressources, afin de mieux utiliser durablement
les produits de la flore médicinale (Betti, 1999).
En dehors des tradithérapeutes qui accordent une
précaution particulière aux plantes médicinales lors des
activités culturales, la majorité des paysans qui ignore les
vertus curatives des plantes, est responsable de plusieurs pratiques non
durables sur celles-ci (Anonyme, 2006).
Il ressort des observations faites au MINRESI et à
l'IMPM, au regard des documents disponibles, que des études faites pour
aider à l'amélioration des connaissances sur les plantes
médicinales sont peu nombreuses. La prise en compte de celles-ci dans
les questions de gestion forestière et de développement durable
est faible (Anonyme, 2001). Les potentialités des plantes
médicinales sont de plus en plus grandes, avec une demande sans cesse
croissante. Les actions de développement et de vulgarisation de ces
plantes peuvent constituer une source garantie de revenus et de
bien-être, sur le plan sanitaire pour les populations.
En raison de l'importance socio-économique
des plantes médicinales dans la société traditionnelle et
moderne, l'exploitation anarchique de cette ressource naturelle devient de plus
en plus intense. Celle-ci menace à divers degrés la survie des
espèces médicinales rares ou en voie d'extinction qu'il faudrait
penser à reboiser (Betti, 1999). A cette exploitation, s'ajoutent
l'agriculture itinérante sur brûlis et l'exploitation
forestière qui contribuent à la destruction de
l'écosystème forestier.
Il serait utile d'élucider notre
problématique par l'implication préalable et primordiale des
populations rurales dans tout processus de recherche sur la gestion durable des
ressources naturelles, en particulier la flore médicinale dont
l'exploitation se fait de manière anarchique et informelle. Les
populations locales gagneraient à mieux gérer leur patrimoine
vital (Bikie et al., 2000).
Pour apporter une solution à ce
problème. l'on a trouvé indispensable d'utiliser l'approche
participative en impliquant les populations elles-mêmes à mener
à bien ce processus de gestion durable de plantes médicinales
dans leur terroir, car celles-ci contribuent au bien-être des
communautés villageoises (création d'emploi, santé)
(Anonyme, 1998).
I.1. 3. Objectifs de l'étude
I.1.3.1. Objectif général
L'objectif général de l'étude est
de promouvoir la participation de la communauté locale dans tout
processus de recherche sur la gestion durable des ressources naturelles, en
matière des plantes médicinales dans l'écosystème
forestier du terroir de Tya'assono.
I.1.3.2. Objectifs
spécifiques
Les objectifs spécifiques suivants ont
été retenus dans le cadre de la présente étude:
- réaliser le diagnostic participatif de la zone
d'étude pour apprécier le degré de perception que les
populations ont de leur flore médicinale ;
- inventorier les plantes médicinales avec l'aide des
populations locales pour une meilleure valorisation de leurs savoirs locaux
dans les différents types d'utilisation des terres (forêt
secondaire, jachère, champ cacaoyer et marécage) ;
- ressortir les contraintes majeures qui entravent la gestion
durable des plantes médicinales ;
- proposer quelques actions à mener pour promouvoir le
processus de gestion durable des plantes médicinales dans la zone
d'étude.
I.1. 4. Hypothèses
Pour atteindre ces objectifs retenus ci-dessus, l'on a
émis un certain nombre d'hypothèses :
- la biodiversité végétale est
très riche en plantes médicinales et autres PFNL dans la zone
d'étude ;
- les plantes médicinales sont la principale source de
médicaments pour les populations de la zone d'étude ;
- l'ignorance pousse les populations à utiliser les
techniques inadaptées à la gestion durable des plantes
médicinales.
I.2. Revue de la
littérature
I.2.1. Définition des
concepts
I.2.1.1. Plantes
médicinales
Les plantes médicinales sont
toutes les plantes qui contiennent une ou plusieurs substances pouvant
être utilisées à des fins thérapeutiques, ou qui
sont des précurseurs dans la synthèse de drogues utiles (Abayomi,
1996).
Une définition des plantes
médicinales peut inclure les cas suivants :
- toute plante à usage médicinal entrant dans
les préparations galéniques (décoctions, infusions,
alcoolats, macérations, concoctions, poudre végétale,
etc...) ;
- toute plante aliment ou épice entrant dans le
traitement de quelques affections que ce soit ;
- toute plante microscopique employée pour isoler des
produits pharmaceutiques en particulier les antibiotiques ;
- toute plante à fibre comme le coton, le lin ou les
jutes utilisés dans la préparation des pansements
chirurgicaux.
I.2.1.2. Plantes
remèdes
L'on regroupe sous ce terme les
plantes médicinales (à principes actifs décelables par
l'analyse biochimique) et les plantes à pouvoir magico religieux (qui
interviennent dans le processus de guérison). Cette extension s'impose,
étant donnée la place occupée par les forces occultes dans
le concept de maladie en zone forestière africaine, voire camerounaise
(Zipcy-Saivet et al, 1976).
Cependant aux yeux des tradipraticiens, il n'est
d'ailleurs pas un végétal qui ne détienne une vertu
curative (Abayomi, 1996).
Chaque spécialiste dispose d'un
cortège de plantes dont il est parfois le seul à connaître
les propriétés et le mode d'emploi (Bouquet, 1969). Toutefois
certaines grandes familles botaniques comptent un grand nombre de plantes
remèdes, qui constituent les pivots de la pharmacopée
forestière notamment les Acanthaceae, les Apocynaceae
et les Menispermaceae (Anonyme, 2001). Tous les organes d'une plante
peuvent être sollicités : écorces, feuilles, racines,
sèves, résines et latex, rhizomes et bulbes, tubercules, tige,
fleurs, péricarpe, mésocarpe et graines du fruit, etc...
I.2.1.3.
Phytothérapie et zoothérapie
La phytothérapie :
vient du Grec « phyton » qui signifie plante et de
« therapera » qui signifie traitement. La
phytothérapie se définit ainsi comme le traitement des maladies
avec les plantes (Valnet, 1983).
La phytothérapie
traditionnelle utilise des produits et des dérivées d'origine
végétale et animale, suivant les actes et les maux
présentés par le malade et la connaissance du tradipraticien en
question. Toutefois, les produits de la flore médicinale sont
utilisés soit frais ou secs. Ce choix est en relation avec les parties
utilisées et la prestance du tradithérapeute à la
conservation. L'empirisme aidant, certaines plantes ou parties des plantes ne
peuvent être cueillies qu'à des périodes de temps assez
bien définies. Cette observation répond à satisfaire
l'équilibre entre le métabolisme de la plante et la production du
principe actif (Ake Assi et al.,1981).
Les parties animales utilisées en
zoothérapie sont : les poils, l'os, les crocs, les crochets, les
crottes, les griffes et les restes stomacales ou voire certaines parties
internes (surtout les viscères).
Certains produits sont consommés
directement. Il s'agit des produits végétaux comme les gommes et
le latex. Les préparations pharmaceutiques nombreuses sont obtenues
suivant plusieurs processus opératoires comme le ramollissement, la
macération, la trituration, pulpation, carbonisation, etc... Ces
préparations sont utilisées pures ou associées à
des produits dits véhicules : eau, lait, miel, alcool, jus de
citron, vin, huile de palme et de palmiste, huile de Baillonella
toxisperma.
I.2.2. Médecine
traditionnelle
I.2.2.1.
Définition et généralités
Pratiquée dans tous les
pays en voie de développement, la médecine traditionnelle ne date
pas d'aujourd'hui, elle a été redéfinie par l'OMS comme
comprenant des pratiques thérapeutiques existant souvent depuis des
centaines d'années, avant le développement et la diffusion de la
médecine scientifique qui est toujours appliquée aujourd'hui
(Anonyme, 2006). Toutefois les pratiques de la médecine traditionnelle
varient largement en accord avec l'héritage socioculturel des pays
différents (Abayomi, 1996).
I.2.2.2. Aperçu
historique
Dès son origine l'homme a cherché
à réduire ses souffrances, à calmer ses maux, à
panser ses plaies, par les produits immédiatement à sa
portée fournis par le monde végétal, en particulier la
flore médicinale (Dikanda, 2000).
« Quelques 3000 ans av.J.C. L'homme
connaissait déjà les propriétés médicinales,
probablement aussi les effets toxiques de certaines plantes de son
environnement » (Abayomi, op.cit.).
En Afrique noire, on ne connaît pas d'origine
propre à la pharmacopée traditionnelle, mais au Nigeria, selon la
légende Yoruba, le premier homme noir à pratiquer la
médecine traditionnelle est Orunmila qui reçut sa connaissance de
Dieu (Abayomi, op.cit.).
Dans la région du Sud Cameroun, et notamment
chez le groupe Betis-Fangs, la pharmacopée traditionnelle occupe une
place de choix dans les communautés villageoises (Betti, 1996).
I.2.3. Plantes
médicinales en Afrique
Dans la plupart des pays Africains, les plantes
médicinales exploitées par les populations jouent un rôle
prépondérant pour la santé (Pousset, 1992).
Au Ghana, l'huile extraite de Ceiba
pentandra est utilisée dans le traitement du paludisme (Falconer,
1990). Dans quatre régions du Congo Brazzaville, le
décocté des racines de Carica papaya est utilisé
en association avec les fruits de Citrus aurantifolia pour le
traitement de la syphilis (Diafouka, 1997). Selon Adjanahoun (1986) Costus
afer est une plante dont les rhizomes tubérisés sont
utilisés en association avec l'écorce de Amphimas
ferruginea pour le traitement de la bilharziose au Gabon. L'on pourrait
également citer le cas de plusieurs autres espèces
médicinales de la Côte d'Ivoire, utilisées dans la
pharmacopée (Tableau I).
Tableau I. Bref aperçu de
quelques espèces médicinales de Côte d'Ivoire (Bouquet et
Debray, 1974).
Nom scientifique
|
Famille
|
Indications thérapeutiques
|
Canarium schweinfurthii
|
Burseraceae
|
Les écorces sont utilisées comme fortifiant des
femmes enceintes, calmant pour les douleurs gastro-intestinales.
|
Cleistopholis patens
|
Annonaceae
|
Jus instillé dans le nez pour combattre les
céphalées.
|
Elaeis guineensis
|
Palmae
|
Les racines soignent le rhumatisme.
|
Fagara leprieurii
|
Rutaceae
|
Les écorces soignent les maux de reins, en association
avec les écorces et les racines de Piptedeniastrum africanum,
les écorces de Fagara leprieurii soignent le rhumatisme.
|
Fagara macrophylla
|
Rutaceae
|
Les écorces soignent les états fébriles,
les maux de tête, de reins, de ventre et de dents. Le
décocté des jeunes feuilles calmerait la toux et serait actif
contre la blennorragie et la bilharziose.
|
Uapaca guineensis
|
Euphorbiaceae
|
Propriétés purgatives : le
décoté des écorces et des racines est prescrit en boisson
ou en lavement dans le cas d'oedèmes et des troubles
gastro-intestinaux.
|
Pentaclethra macrophylla
|
Mimosaceae
|
Action calmante contre les règles douloureuses.
|
Ricinodendron heudelotii
|
Euphorbiaceae
|
Les écorces soignent la dysenterie, la
stérilité des femmes, les oedèmes plus ou moins
généralisées, les maux de ventre et les états
fébriles, les racines seraient des aphrodisiaques.
|
Tabernaemontana crassa
|
Apocynaceae
|
Latex (sève) pour soigner les blessures
|
Tetrapleura tetraptera
|
Mimosaceae
|
Propriétés antalgiques, soigne également
la toux, les hémorroïdes.
|
Tricoscypha arborea
|
Anacardiaceae
|
Prescrite pour soigner les aménorrhée et
dysenterie.
|
Vitex spp.
|
Verbenaceae
|
Soigne les diarrhées dysentériformes.
|
I.2.4. Plantes
médicinales au Cameroun
La première grande enquête ethnobotanique
et floristique conduite sur le territoire national, sous l'égide de
l'OUA en 1996 a permis de répertorier 406 espèces de plantes
médicinales (Anonyme, 2006). Plusieurs auteurs ont travaillé avec
les tradithérapeutes qui faisaient des récoltes dans les
différentes formations végétales de leur zone d'influence.
Ces études et bien d'autres qui se poursuivent ont permis d'inventorier
plus 500 espèces médicinales qui entrent dans la
pharmacopée camerounaise (Betti, 1996).
L'on peut également citer les travaux de
Toukam (2001) qui portaient sur l'étude des plantes médicinales
dans la localité de Douala et ses environs. Les populations riveraines
des forêts du sud-Cameroun connaissent parfaitement les espèces
végétales de leur écosystème forestier mais aussi
les différents usages thérapeutiques (Tchatat et al.,
1999). De même, une substance active contre le cancer de la prostate
extraite de Prinus africanus, pourrait échapper à
l'humanité si la forêt camerounaise arrivait à être
détruite (Anonyme, 2006). Dans la localité d'Edea au Cameroun, la
plante entière d'Euphorbia hirta soigne les amibiases et les
diarrhées et les feuilles de vernonia amygdalina soignent
également contre la diarrhée (Dikanda, 2000).
I.2.5. Aspect pharmacologique
des plantes médicinales
Cet aspect n'est pas en reste,
car plusieurs travaux de recherche ont été menés dans le
but de déterminer la composition chimique à partir de
l'extraction des principes actifs de ces plantes. Dans certains travaux, il
ressort que les différentes parties d'Anthocleista vogelii
contiennent des traces d'alcaloïdes (0,05 % dans les feuilles et un
principe aphrogène (saponoside) lui confère ses
propriétés purgatives (Bouquet et Debray, 1974).
De même, Carica papaya doit son
action thérapeutique à la papaïne et pseudocarpine (Bouquet
et Debray, op.cit.). En plus des alcaloïdes, d'autres
substances chimiques ont été isolées, le vomifoliol qui
est une substance proche de l'acide abscissique la micotiflorine et
l'astragaline dans les feuilles de Rauvolfia vomitoria.
I.2.6. Types d'utilisation
des terres (TUT) et plantes médicinales
I.2.6.1. Forêt
primaire
Elle est plus ancienne et physionomiquement
très recouvrante. Il s'agit d'une forêt originelle, qui en
principe n'a subit aucune activité anthropique. Celle-ci comprend trois
strates : la strate inférieure constituée par un sous bois
clair et parsemé de quelques herbacées, des lianes et arbustes,
la strate moyenne a un recouvrement d'environ 40 à 50%, la strate
supérieure très fermée et présentant une
canopée continue.
I.2.6.2. Forêt
secondaire
Elle est causée par l'activité humaine
sur la forêt primaire et apparaît après le
défrichement de celle-ci. S'il s'agit d'une jachère ayant au
moins 20 ans, dans ce cas elle est dite forêt secondaire ancienne. Tandis
que la forêt secondaire jeune se caractérise par des
espèces dites héliophiles : Musanga
cecropioides, Myrianthus arboreus, Trema orientalis.
C'est surtout le domaine des arbres, des arbustes et surtout des
herbacées. Les lianes ligneuses y sont abondantes (Landolphia
spp. , Cissus spp., Tetracera alnifolia).
I.2.6.3. Forêts
secondaires dégradées
Elles sont constituées essentiellement par
des espaces utilisés par les populations locales (les habitations et les
plantations cacaoyères) qui sont généralement
localisées autour du village, le long des axes routiers ou des pistes
forestières.
I.2.6.4.
Jachères
Selon Pontanier et Floret (1995),
la jachère est la mise au repos complet, pendant une ou plusieurs
années d'une parcelle habituellement cultivée. Cette
période est nécessaire à la reconstitution de la
fertilité du sol avant d'entamer un nouveau cycle de culture.
Toutefois, la durée de la période de
jachère peut varier sur la base de l'âge affecté à
celle-ci par son propriétaire. Sur une observation du stade de
développement des espèces caractéristiques, on distingue
quatre catégories de jachères selon l'âge : les jeunes
jachères d'âge compris entre 2-5 ans, les moyennes jachères
d'âge compris entre 6-10 ans et les vieilles jachères d'âge
compris entre 10-25 ans.
I.2.6. 5.
Agroforêts en cacaoculture
Elle est
caractérisée par des arbres de couverture parmi lesquels, les
espèces de faciès de forêt secondaire et primaire. C'est un
milieu qui contient un grand nombre d'espèces médicinales. En
plus des pieds de Theobroma cacao, l'on y rencontre de nombreuses
plantes médicinales telles que : Alstonia boonei, Annikia
chlorantha, Garcinia lucida, Garcinia cola, Cola spp., Dacryodes
edulis, Carica papaya, Persea americana et Citrus medica.
I.2.6.6. Forêts
marécageuses et périodiquement inondées
Ces forêts se développent sur des sols
humides, le long des cours d'eau et des rivières périodiquement
inondées. Les espèces caractéristiques sont :
Uapaca guineensis, Raphia monbuttorum (qui occupent très
souvent les bords), Nauclea pobeguinii, Cola spp.,
et de nombreuses Marantaceae (Haumania danckelmanniana,
Megaphrynium macrostachyum, Sarcophrynium priogonium.
(Anonyme, 2005).
I.2.7. Plantes
médicinales et conservation
Les enquêtes au Congo Brazzaville ont
montré que les tradithérapeutes ne disposent pas de moyens pour
garantir la conservation des produits finis. A l'exception de quelques produits
réduits en cendres ou en poudres. Le seul moyen de conservation est le
séchage des écorces ou des feuilles (Adjanahoun et
al.,1988).
Les innovations en matière de
productions des formes pharmaceutiques sont encore rares. Chez certains
tradithérapeutes l'on signale la présence des produits finis sous
des formes commercialisables.
Au niveau des institutions de recherche, il
existe des unités spécialisées qui travaillent sur des
plantes médicinales. Les études sur l'extraction des principes
actifs de ces plantes ont déjà été faites sur
presque la quasi-totalité des espèces médicinales connues.
Des études de toxicité pour la
production des molécules chimiques de synthèse font l'objet de
nombreuses recherches financées par les grandes firmes pharmaceutiques
mondiales (Anonyme, 2001).
Leurs travaux se basent pour l'essentiel
à la mise en évidence des propriétés
pharmacologiques et toxicologiques. Le volet production des formes
pharmaceutiques ou galéniques en pharmacopée traditionnelle bat
encore de l'aile (Biyiti et al., 2004).
Par ailleurs, le commerce des plantes
médicinales associées à la médecine traditionnelle
et à la magico thérapie se base sur la vente de produits
naturels. On trouve rarement des produits finis (transformés) sur le
marché (Adjanahoun et al., op.cit).
I.2.8. Bois d'oeuvre et
plantes médicinales
L'exploitation forestière du bois d'oeuvre
cause beaucoup de dommages aux plantes médicinales. Par contre le
réseau routier cause environ 5 % de destruction du couvert
végétal et la création des campements provoque des
destructions de l'ordre de 0,04 % du couvert végétal (Dupuy,
1998 ; Nougang, 2007).
Plusieurs espèces de bois d'oeuvre sont
utilisées comme plantes médicinales, surtout dans la
pharmacopée traditionnelle (Tableau II).
Tableau II. Bois d'oeuvre ayant une
valeur médicinale (Laird, 1995).
Ec : Ecorce fe : feuille ti : tige
ra : racine fr : fruit ex : exsudat
Nom scientifique
|
Nom local
|
Nom commercial
|
Famille
|
Parties utilisées
|
Albizia zygia
|
Angoyeme
|
Auochi
|
Mimosaceae
|
Ec, ti, fr, fe
|
Alstonia boonei
|
Ekouk
|
Emien
|
Apocynaceae
|
Ec, ra, fe
|
Baillonella toxisperma
|
Adzap
|
Moabi
|
Sapotaceae
|
Ec, fr, ra
|
Canarium schweinfurthii
|
Abeul
|
Aiélé
|
Burseraceae
|
Ec, ra, fr
|
Ceiba pentandra
|
Doum
|
Fromager
|
Bombacaceae
|
Ec, fe, fr, ra
|
Coelocaryon preussii
|
Nnom eteng
|
Ekousse
|
Myristicaceae
|
Ec
|
Entandrophragma utile
|
Asseng assie
|
Sipo
|
Meliaceae
|
Ec
|
Annikia chlorantha
|
Nfo'o
|
Moambé jaune
|
Annonaceae
|
Ec
|
Milicia excelsa
|
Abang
|
Iroko
|
Moraceae
|
Ec, fe, ti, ex
|
Nauclea diderrichii
|
Bilinga
|
Bilinga
|
Rubiaceae
|
Ec, fe, ra
|
Piptedeniastrum africanum
|
Otoui
|
Dabema
|
Mimosaceae
|
fr, fe
|
Pterocarpus soyauxii
|
Mbe'e
|
Padouk
|
Fabaceae
|
Ec, fe, ti
|
Pycnanthus angolensis
|
Eteng
|
Ilomba
|
Myristicaceae
|
Ec, fe, ti
|
Terminalia superba
|
Akom
|
Fraké
|
Combretaceae
|
Ec, fe, ti
|
I.2.9. Techniques de
récolte des plantes médicinales
Les techniques de récolte des plantes
médicinales dépendent du type d'organes ou parties de la plante
que l'on veut récolter.
Pour les écorces des arbres, les
espèces les plus prisées sont : Alstonia boonei, Picralinia
nitida, Annikia chlorantha, Voacanga thouarsii, Pentaclethra macrophylla
celles-ci entrent dans le traitement contre le paludisme qui est l'une
des maladies endémiques qui affecte le plus la population dans la
localité. Les écorces de Tabernaemontana crassa sont
également sollicitées pour soigner les plaies et les
abcès, celles de Garcinia kola sont utilisées contre le
mal d'estomac et les douleurs gastriques. Les écorces des espèces
sues citées sont prélevées à l'aide d'une machette
ou dune hache, sans aucun respect d'une bonne technique
d'écorçage qui évite le cernage du tronc d'arbre laissant
parfois très peu de chance de survie à l'arbre (Anonyme, 2006).
Les feuilles des arbres et arbustes et herbacées sont aussi
sollicitées en pharmacopée traditionnelle. Pour certaines
espèces comme Carica papaya les racines sont
prélèvées pour le traitement de la syphilis, parfois dans
ce cas la plante est totalement déracinée et meurt par la suite.
Au Sud Cameroun la sève de Desplatia dewevrei facilite la
cicatrisation des blessures (Anonyme, op.cit.).
L'exploitation destructrice regroupe les méthodes pour lesquelles
d'importants volumes sont extraits des individus ou de la population d'arbres.
Les techniques de prélèvement entraînent
l'élimination des individus exploités. L'intensité et la
fréquence des prélèvements appliquées ne permettent
pas un renouvellement de la ressource. L'anhélation, le
déracinement et l'abattage des arbres pour la récolte de
l'écorce, des fruits, des feuilles ou des racines de diverses
espèces ligneuses sont quelques exemples illustrant ce type
d'exploitation (Guedje, 2002). L'impact de ce type d'exploitation est une forte
pression exercée sur la ressource. Elle se traduit
généralement par l'élimination immédiate ou
à long terme des arbres exploités au niveau de l'individu et par
une mortalité élevée ou une réduction drastique de
l'effectif des individus exploitables au niveau de la population d'arbres.
I.2.10. Méthodes
d'exploitation durable des plantes médicinales
Une approche plus pragmatique à la
récolte durable, pourrait exiger de n'avoir « aucune perte
d'espèces et aucun changement irréversible dans le processus de
l'écosystème » (Boot et Gullison, 1995). Les
espèces médicinales Garcinia lucida, Anonidium mannii, Annikia
chlorantha doivent être exploitées durablement. En effet, il
existe des techniques viables qui pourraient permettre de bien gérer le
tronc de d'arbre de façon rationnelle, en donnant la chance à ce
dernier de se reconstituer (Guedje, 1998). Il serait donc indispensable et
urgent que la recherche assure la vulgarisation de celles-ci en zone rurale,
où l'exploitation se fait souvent à un rythme intensif. Selon
Peters (1994) tous les types d'exploitation des ressources forestières
ont un impact écologique. L'ampleur de cet impact dépend de la
nature et de l'intensité de la récolte, du type d'organes
exploités et des caractéristiques écologiques de
l'espèce exploitée (abondance, densité, structure
diamétrique).
I.2.11. Cadre
réglementaire
I.2.11.1 Lois et
règlements nationaux
La principale juridiction environnementale au Cameroun est la
loi n° 96/12 du 5 août 1996, portant Loi-cadre relative à la
gestion de l'environnement au Cameroun. Elle précise dans son article 2
que l'environnement constitue en République du Cameroun un patrimoine
commun de la nation, et que sa protection et la gestion rationnelle des
ressources qu'il offre à la vie humaine sont d'intérêt
général.
Selon l'article 63, les ressources naturelles doivent
être gérées rationnellement de façon à
satisfaire les besoins des générations actuelles sans
compromettre la satisfaction de ceux des générations futures.
Sans être exhaustif, d'autres aspects réglementaires et
législatifs concernent notamment :
- la loi n°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime
des forêts, de la faune et de la pêche au Cameroun ;
- le décret n° 95/531/PM du 23 août 1995
fixant les modalités d'application du régime des
forêts ;
- Projets de loi portant organisation et code de
déontologie de l'exercice de la médecine traditionnelle en cours
de validation au niveau législatif.
I.2.11.2. Conventions et
traités internationaux
Sur le plan international, un nombre important de conventions
a été adopté par la communauté mondiale. Le
Cameroun est signataire de plusieurs traités ou conventions concernant
la protection de la nature et de la diversité biologique, dont certains
textes de portée mondiale :
- la convention sur la protection du patrimoine culturel et
naturel tenue à Paris en 1972 ;
- la convention sur le commerce international des
espèces de faune et de flore menacées
d'extinction tenue à Washington en
1973 ;
- la convention sur la diversité biologique, en 1992
à Rio de Janeiro au Brésil, signée le 14 juin 1992 et
ratifiée le 19 octobre 1994. Le Cameroun ayant proclamé son
adhésion à l'ensemble du processus de Rio de Janeiro, la gestion
forestière est inscrite dans l'optique de l'application de l'agenda
21.
I.3. Présentation du site d'étude
I.3.1. Localisation
géographique du terroir de Tya'assono
Le terroir de Tya'assono est situé à
une distance de 17 km de l'arrondissement de Ma'an et à 90 km d'AMBAM,
dans le département de la vallée du Ntem, région du Sud
entre les latitudes Nord 2°22' et 2°04' et les longitudes Est
10°27' et 10°55' (Anonyme, 2005). Le village a une longueur de 5 km
et une superficie de 50 km². Il est riverain à l'Unité
Forestière d'Aménagement (UFA) 09-021 et abrite
également une forêt communautaire d'étendue 1874 ha
attribuée depuis 2007 par le Ministère des Forêts et de la
Faune (MINFOF). Tya'assono fait partie intégrante de l'Unité
Technique Opérationelle (UTO) Campo-Ma'an et est situé à
proximité du parc national de Campo-Ma'an, dont la superficie est
estimée à 264 064 ha (Akogo, 2002).
Les raisons sus-citées ont contribué au
choix de ce site d'étude à cause des impacts environnementaux
liés aux activités d'exploitation forestière au sein de
de l'UFA 09-021 riverain au terroir de Tya'assono.
Fig. 1. Localisation du terroir de Tya'assono dans l'UTO
Campo-Ma'an (Anonyme, 2005).
Fig. 2. Site d'étude de Tya'assono.
I.3.2. Présentation du
milieu
I.3.2.1 Climat
Le climat est de type équatorial guinéen
à quatre saisons avec les précipitations moyennes annuelles
oscillant entre 1500 et 2000 mm (Fig. 2). On distingue deux périodes de
pointe : la grande saison des pluies de septembre à novembre et la
petite saison des pluies de mars à mai. La grande saison sèche se
situe entre juin et août. La température moyenne annuelle est de
24 °C. L'humidité relative y est élevée variant selon
les mois de l'année et les heures de la journée entre 62 % et 98
% (Suchel, 1972 ; Engolo, 2008).
Fig. 3. Diagramme ombrothermique
de Nyabessang (Ma'an) de 1944 à 2001, caractéristique
du terroir de Tya'assono. Station
météorologique de Nyabessang (Ma'an).
I.3.2.2. Géologie et
pédologie
La structure géologique du terroir est
essentiellement constituée du complexe de base mise en place au
précambrien inférieur. Elle est dominée par d'autres
roches métamorphiques telles que les migmatites, les schistes et les
quartzites datant du précambrien (Jordan, 1985).
Sous climat chaud et
humide, ces roches produisent des sols acides et pauvres en
éléments nutritifs. Trois types de sols prédominent dans
la région :
- les sols peu évolués sur les massifs
portent un mince horizon humifère, retenu par les racines très
nombreuses. Ces sols sont très sensibles au défrichement car la
perturbation de la couche superficielle entraîne des risques
d'érosion importants ;
- les sols ferralitiques sont des sols jaunes ou rouges
développés sur la roche mère. Ces sols très acides
et très divers couvrent la majeure partie du terroir ;
- les sols hydromorphes dans les vallées
et les bas-fonds, parcourus par d'abondants petits cours d'eau. Ces sols sont
généralement pauvres en cations.
I.3.2.3. Hydrographie
Le réseau hydrographique du terroir est
très dense. Il comporte plusieurs cours d'eau d'importance variable.
Les plus importants sont : Mfoumok, Mbang, Abera,
Mvi'ili, Mbuimbomo, Mvila. Grâce à l'inclinaison
générale Nord-ouest de la zone, la quasi-totalité des
cours d'eaux importants se jette dans le Ntem qui est situé au
Sud-ouest de l'UFA 09021. Le Ntem devient ainsi le collecteur principal des
eaux de la région.
I.3.2.4. Flore et
Végétation
La région est une zone de transition entre deux types
de forêts : la forêt dense humide semi-caducifoliée
guinéo-congolaise, dont les espèces prédominent et la
forêt dense humide toujours verte guinéo-congolaise. Plus de 1500
espèces de plantes réparties dans près de 640 genres et
141 familles sont représentées. On y trouve près de 114
espèces endémiques parmi lesquelles 29 ne sont connues que dans
le parc national de Campo-Ma'an (Letouzey, 1985).
Selon la classification de
Letouzey (1968) la zone de Tya'assono appartient, dans son ensemble, au
district atlantique biafréen et au district atlantique littoral du
domaine de la forêt dense humide sempervirente guinéo-congolaise.
Elle comporte plusieurs écosystèmes dont les systèmes les
plus caractéristiques présents dans le terroir sont :
- les forêts atlantiques biafréennes à
Caesalpiniceae, des formations forestières plus ou moins
fermées. Elles sont constituées de très grands arbres
à fût droit pouvant atteindre 50-60 m de hauteur avec des
contreforts impressionnants. Elles se caractérisent par la
présence de nombreuses espèces de caesalpiniaceae (plus
de 60 m), telles que : Afzelia spp. , Distemonanthus
benthamianus, Erythrophleum ivorense. Les forêts
atlantiques biafréennes se subdivisent en plusieurs sous types en
fonction de leur physionomie, de la flore, des conditions climatiques, des sols
et de l'altitude ;
- les forêts mixtes toujours vertes atlantiques et
sémi caducifoliées. Elles couvrent la majeure partie du terroir.
Les espèces caractéristiques sont : Pycnanthus
angolense, Coelocaryon preussi et Lophira
alata ;
- les forêts marécageuses périodiquement
inondées. Elles se trouvent sur des sols humides périodiquement
inondés, particulièrement en bordure des cours d'eaux (Mvila,
Mon'viili, etc...) et sur les multiples îlots périodiquement
inondés. Ces zones sont très riches en plantes semi-aquatiques
rares et endémiques ;
- les forêts dégradées. Elles
dérivent de la transformation des activités de l'homme
(agriculture et exploitation forestière). On les retrouve autours du
village, le long des axes routiers ou des pistes forestières ;
Plusieurs études ont montré que la zone de
terroir de Tya'assono est dotée d'une richesse floristique importante.
On y rencontre en plus, 45 espèces endémiques (Anonyme, 2005).
Le site d'étude se trouve dans la zone classée
à « activités multiples » dans l'UTO de
Campo-Ma'an, à proximité du parc national et de l'UFA 09021.
Cette règlementation amoindrit l'exploitation informelle des
espèces végétales qui composent la flore et en
particulier, les PFNL à usage alimentaire et médicinale (Anonyme,
op.cit.).
I.3.2.5. Faune
Le terroir abrite une faune
abondante très variée, qui occupe une place stratégique
dans la préservation de la faune dans l'UTO de Campo-Ma'an en
général. La quasi-totalité des espèces fauniques du
parc se trouve dans le terroir. Des inventaires conduits au
niveau du terroir font état de la présence de quatre vingt dix
(90) espèces de mammifères moyens et grands, dont les
« six grands » de la forêt :
l'éléphant, le buffle, le gorille, le chimpanzé, la
panthère et le pangolin géant. On note aussi la présence
de dix huit (18) espèces de primates, dont quatre espèces
« menacées d'extinction » d'après la liste
rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Ces
espèces ménacées sont: Gorilla gorilla
(gorille), Pan troglodytis troglodytis (chimpanzé),
Cercocebus torquatus (hocheur) et Madrillus sphynx (Anonyme,
2005). L'on note également la présence de 122 espèces de
reptiles dont 6 espèces pour la région. Ce site se
présente comme l'un des plus riche du continent du point de vue
herpétologique (Chirio, 2000). L'on note aussi la présence de 302
espèces d'oiseaux dont 168 partiellement ou entièrement
confinées au Biome des forêts.
I.3.2.6. Population et
démographie
La population rurale de la zone forestière
s'évalue à 47% (Tiki-manga et Weise, 1995). Celle-ci exerce une
certaine pression très accentuée sur les ressources floristiques
médicinales à cause de l'intensification d'utilisation des terres
pour des pratiques agricoles (Gockowski et Baker, 1996). Tya'assono compte 750
habitants d'après le recensement effectué lors du diagnostic
participatif en 2007.
Le terroir a une longueur de 5 km et une superficie de 50 km², soit une
densité de 15 habitants/km². L'on retrouve uniquement une seule ethnie
autochtone : les Ntumu parmi les deux principales ethnies (Ntumu, Mvae)
que comptent la région de Ma'an. Ces deux tribus
apparentées et très proches du point de vue social et culturel
sont rattachées au groupe linguistique Fang-Béti (Guthrie,
1976 ; Santoir et Bopda, 1995).
I.3.2.7. Flux des
populations
Les populations locales sont mobiles. Entre 1996 et 1997, un
taux d'émigration de 1,2 % a été observé dans le
terroir (Anonyme, 2005). L'émigration chez les hommes est motivée
par la recherche d'emplois dans les pays frontaliers tels que le Gabon et la
Guinée Equatoriale. Par contre, chez la femme l'imigration est
liée au mariage virilocal. Toutefois, l'on rencontre peu
d'allogènes dans le terroir. Ce phénomène est
sûrement dû à l'enclavement et au faible marché
économique.
I.3.2.8. Activités
socioéconomiques
I.3.2.8.1. Agriculture
L'agriculture est l'activité économique
la plus importante dans le terroir. La principale culture vivrière est
l'arachide qui est en grande partie destinée à la consommation
locale. Tandis que les concombres, la banane plantain et le macabo sont
destinés à la vente dans les grands centres urbains d'Ambam,
d'Ebolowa et les grands marchés frontaliers de Kyo'ssi et d'Abang
Minko'o.
Le colon a encouragé, pendant de nombreuses
années la monoculture du cacao dans cette région (Zapfack,
2005). La production cacaoyère rencontre plusieurs difficultés
d'entretien à cause du manque d'intrants agricoles. A cause de
l'enclavement de la localité, les cacaoculteurs éprouvent
d'énormes difficultés d'écoulement des produits vers les
grandes villes pour la commercialisation.
I.3.2.8.2. Chasse
Après l'agriculture
la chasse est l'activité la plus importante pour les
populations de la zone. Elle constitue la source de protéines animales
prépondérante et représente un apport économique
important pour plusieurs ménages (Anonyme, 2005).
I.3.2.8.3. Pêche
La pêche est pratiquée
de manière artisanale entre mi-novembre et fin mars, dans les nombreux
cours d'eau qui drainent la zone et dont le plus important est le Ndjo'o qui
constitue la limite Nord du terroir. Les autres rivières sont :
Mvila, Mvi'ili, Mfoumo'o, Mbuimbomo, Abera et Mbang. Les espèces de
poissons capturées sont : le poisson courant (Malapternus
electricus), le poisson vipère (Panacharmas obscura), le
silure.
I.3.2.8.4.
Collecte des Poduits Forestiers Non Ligneux
Les populations du terroir dépendent
étroitement de la forêt. En effet, elles y tirent un grand nombre
de produits pour l'alimentation (vin, huile, amandes, fruits, condiments,
récolte du miel, stimulants, etc...), la pharmacopée, l'artisanat
et les services divers (Tchatat et al, 1999). La récolte des
PFNL ne cause pas de véritables problèmes, tant que ces produits
n'ont pas un véritable but commercial (Peters, 1997). Il faut dire que
la présence d'un réseau routier rudimentaire et un marché
approximatif dans la région ne permettent pas encore l'expansion
commerciale de cette filière.
Tableau III. Principaux PFNL par ordre d'importance
dans le terroir de Tya'assono.
(Anonyme, 2006), SP : saison de pluies ; TA : Toute
l'année.
Nom scientifique
|
Famille
|
Type morphologique
|
Partie collectée
|
Période
de
collecte
|
Usages
|
Irvingia gabonensis
|
Irvingiaceae
|
Arbre
|
Fruits (amandes)
|
SP
|
Aliments
|
Dacryodes edulis
|
Burseraceae
|
Arbre
|
Fruits
|
SP
|
Alimentation
|
Baillonella toxisperma
|
Sapotaceae
|
Arbre
|
Fruits
|
SP
|
Alimentation
|
Coula edulis
|
Olacaceae
|
Arbre
|
Fruits
|
SP
|
Alimentation
|
Ricinodendron heudelotii
|
Euphorbaceae
|
Arbre
|
Fruits
|
SP
|
Alimentation (épices, condiments)
|
Calamus spp.
|
Arecaceae
|
Liane
|
Tiges
|
TA
|
Artisanat (meubles)
|
Garcinia kola
|
Guttiferae
|
Arbre
|
Fruits
|
TA
|
Alimentation
|
Garcinia lucida
|
Guttiferae
|
Arbre
|
Fruits
|
TA
|
Alimentation
|
Dacryodes macrophylla
|
Burseraceae
|
Arbre
|
Fruits
|
SP
|
Alimentation
|
Trichoscypha acuminata
|
Anacardiaceae
|
Arbre
|
Fruits
|
SP
|
Alimentation
|
Elaeis guineensis
|
Arecaceae
|
Herbe
|
Fruits
|
TA
|
Alimentation (vin, huile)
|
Klainedoxa gabonensis
|
Irvingiaceae
|
Arbre
|
Fruits
|
SP
|
Alimentation (épices, condiments)
|
Raphia vinifiera
|
Arecaceae
|
Herbe
|
Vins, bambous
|
TA
|
Boisson, artisanat
|
Anonidium mannii
|
Annonaceae
|
Arbre
|
Fruits
|
SP
|
Alimentation
|
Gambaya lacourtiana
|
Sapotaceae
|
Arbre
|
Fruits
|
SP
|
Alimentation
|
I.3.2.9. Organisations
administratives et sociales fonctionnelles dans le Terroir
I.3.2.9.1. Organisations
administratives
Sur le plan administratif le terroir est sous
l'autorité d'un chef traditionnel de troisième degré, qui
est assisté par des notables. La chefferie n'est pas encore totalement
structurée. Le chef du village est l'interlocuteur
privilégié du terroir avec l'administration et des autres
institutions en contact avec le village. Cependant, le chef du village et ses
notables ont perdu de leur autorité auprès de leurs
administrés, car ils sont accusés de satisfaire leurs propres
intérêts.
I.3.2.9.2. Associations sociales
fonctionnelles dans le Terroir
La vie en association est très faiblement
représentative. On dénombre seulement trois associations sociales
fonctionnelles dans le terroir : l'Association des Villageois de
Tya'assono (ADVITY), l'Association de Développement pour la Forêt
Communautaire (ADFCO) et l'Association entente ( regoupement des femmes) qui
mènent effectivement leurs activités selon les objectifs
fixés : montage des projets communautaires, tontines, Gestion des
revenus provenant de la forêt communautaire, montage des projets
financés par les fonds des redevances forestières annuelles
(RFA). Ces associations bénéficient de l'appui technique et
financier de leurs partenaires : les ONG locales (CEPFILD, SAGED) et
ONG internationales (WWF, UICN).
I.3.2.10. Couverture
sanitaire et importance de la phytothérapie dans le terroir
Le terroir souffre d'une carence totale en
infrastructures sanitaires. Les plantes médicinales ont un rôle
très important pour la santé des populations. La majorité
de la population possède un savoir faire en pharmacopée
traditionnelle. La plupart des maladies sont traitées à base des
plantes médicinales avant tout recours à la médecine
moderne.
La communauté de Tya'assono compte cinq
tradipraticiens de profession. Ceux-ci sont reconnus pour leur expertise en
phytothérapie et consultent régulièrement les patients qui
viennent des autres villages, des grandes métropoles et autres pays
voisins tels que le Gabon et la Guinée Equatoriale. Toutefois, les
populations et les tradipraticiens ont des rapports très conviviaux. Du
surcroît les soins administrés aux membres de la communauté
sont presque gratuits. Dans la plupart des cas, c'est le patient qui une fois
guérit, récompense le tradipratitien en nature ou en
espèces. Les patients nantis qui proviennent des villes payent des
sommes symboliques pour leur traitement, surtout lorsqu'il s'agit des maladies
graves.
CHAPITRE II
MATERIEL ET METHODES
II.1. Matériel
II
.1.1. Matériel de collecte de données primaires
Le matériel est constitué
des :
- fiches de questionnaire d'enquête auprès des
ménages, des personnes ressources et particulièrement
auprès des tradithérapeutes ;
- fiches de questionnaire de groupe (focus group)
destinées à la communauté villageoise.
II.1.2. Matériel d'inventaire des espèces
médicinales sur le terrain
Le matériel est constitué de :
- une boussole qui permet de s'orienter et de
délimiter les parcelles d'inventaire ;
- deux machettes pour couper les herbes, lianes et arbustes
afin de frayer un chemin et à couper les jalons ;
- un décamètre et une ficelle qui sont
respectivement utilisés pour mesurer et délimiter les parcelles
;
- un pot de peinture rouge à huile et un pinceau pour
le marquage des jalons lors de la matérialisation des
parcelles d'inventaire;
- un mètre ruban tailleur pour mesurer le
diamètre à la hauteur de la poitrine (DHP = 1,30 m)
au-dessus du sol pour les arbres supérieurs à 20 cm de
diamètre ;
- les planches à herbier et papiers journaux pour le
prélèvement des échantillons d'espèces
médicinales non identifiés par l'équipe d'inventaire.
II.2. Méthodes
II.2.1. Méthode de collecte des données
secondaires
La recherche documentaire, à travers la revue
de la littérature, a permis de tirer avantage de la réflexion de
certains auteurs et chercheurs sur la gestion durable de la flore
médicinale.
Les informations sont obtenues grâce aux
consultations des documents dans les bibliothèques et instituts de
recherche suivants: l'Herbier National du Cameroun (HNC) situé à
Yaoundé, l'IMPM, MINRESI, l'Université de Yaoundé I,
l'Agence d'Appui au Développement Forestier (ANAFOR), la
Délégation Régionale des Forêts et de la Faune du
Sud, l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et la Commune
de Ma'an.
II.2.2. Méthodes de collecte de données primaires
II.2.2.1. Enquêtes socio-économiques
Les enquêtes socio-économiques ont
été réalisées dans le terroir en utilisant les
méthodes et les outils de la méthode
accélérée pour la recherche participative (MARP), qui vise
à renforcer l'autonomie de la population locale, en encourageant les
gens à partager, à améliorer, à analyser, à
contrôler et à évaluer leurs connaissances. Celle-ci
est conçue comme une méthode de diagnostic rapide des conditions
physiques et socio-économiques au niveau du terroir (Borrini-Feyerabend
et al, 2000).
Les données ont été collectées en
administrant les questionnaires d'enquête auprès des 44 chefs de
ménage (soit un taux de sondage de 6,29 % de la population totale), des
interviews semi-structurés (ISS) auprès des villageois et autres
personnes ressources (le chef du village, les leaders de communauté
villageoise), et plus particulièrement les tradithérapeutes.
II.2.2.2. Inventaire des plantes médicinales
Le choix des parcelles s'est fait avec l'aide de la
communauté locale, et les critères ont été
communiqués aux populations et aux tradithérapeutes. Le travail
consiste à choisir des parcelles accessibles dans les différents
lieux (forêt secondaire âgée, forêt secondaire jeune,
jachère âgée, jachère jeune, plantation
cacaoyère, marécage).
Les inventaires des plantes médicinales sont faites
par la méthode des parcelles car celles-ci poussent partout. Le
dispositif d'inventaire a été constitué par 14 parcelles
de superficie de 50 m × 50 m, localisées dans 7 types d'utilisation
des terres (TUT), représentant la diversité des modes
d'utilisation des espaces identifiées au sein du terroir.
La technique de délimitation et d'orientation des
parcelles est la technique de la boussole. Le GPS n'étant pas disponible
dans le terroir. Dans chacune des parcelles, toutes les plantes
médicinales connues par les populations ont été
recensées et recoltées sous la conduite des guides, et mises sous
presses pour séchage.
Toute espèce végétale ligneuse à
vertu médicinale ayant un diamètre supérieur à 20
cm a été mesurée à l'aide d'un mètre ruban.
Pour les herbacées et les lianes, leur abondance relative a
été appréciée en utilisant l'échelle
semi-quantitative de Braun Blanquet (Gounot, 1969).
II.2.2.2.1. la
technique de construction des parcelles d'inventaire
Un jalon
planté au sol permet de marquer le début de
matérialisation de chaque parcelle (point 0). A partir de ce point de
départ choisi au hasard dans une zone appropriée, un piquet
coupé est planté sur le sol à hauteur des yeux. On place
ensuite la boussole sur le piquet, de manière à s'orienter
à partir de l'azimut indiqué par la boussole sans tenir le
piquet. On trace un layon depuis le piquet de départ et dans la
direction indiquée par l'azimut de la boussole, en coupant un minimum de
végétation de manière à dégrader le moins
possible l'habitat, en évitant de couper les arbres rencontrés
sur le chemin, pour que le reste de l'équipe puisse suivre. Le
boussolier se charge d'orienter le machetteur, dont le rôle principal est
d'ouvrir un layon sans détour jusqu'à une distance de 50 m.
Un
layon est ouvert dans la direction indiquée par la boussole, l'on
surveille en permanence celui qui ouvre le layon afin qu'il conserve la
direction indiquée par l'azimut de la boussole. La longueur de la
parcelle est mesurée à l'aide d'un pentadécamètre
et d'une ficelle qui sera marquée tous les 10 m et en positionnant le
jalon à chaque 10 m de distance. Un marqueur de couleur rouge permet de marquer les
distances sur les jalons, jusqu'à atteindre les 50 m. L'on effectue un
premier virage à droite de la boussole à 90° en continuant
la délimitation de la parcelle selon le même processus, jusqu'au
troisième virage toujours à 90° pour de nouveau atteindre le
point zéro de la parcelle ainsi réalisée. A la fin de ce
procédé, la boussole indique de nouveau le même angle de
visé de l'azimut qu'au début de l'opération de
construction de la parcelle de superficie 50 m×50 m.
Ensuite, l'on divise la
parcelle en cinq bandes de superficie 10 m×50 m chacune. L'on se
déplace à l'intérieur des bandes en compagnie de
l'équipe d'inventaire, en évoluant tous en groupe à
l'intérieur de chacune des bandes pour l'identification de toutes les
plantes médicinales connues par l'équipe d'inventaire
constituée par les guides forestiers, les tradithérapeutes et le
chercheur. En effet, l'identification de chaque espèce médicinale
se fait de manière participative en langue locale Ntumu.
II.2.2.2.2. Traitement des
données
Les données
d'enquête socio-économique et les données d'inventaire
collectées ont été dépouillées et
traitées à l'aide du logiciel Microsoft Excel. Toutes ces informations ont été
analysées et confrontées avec les données de bases
obtenues auprès des tradithérapeutes du terroir. Ceci pour un
éxamen de convergence sur l'identification et l'usage
thérapeutique des plantes recensées. La détermination des
espèces a été faite à l'Herbier National
deYaoundé et à l'Université de Yaoundé I.
A partir des données obtenues lors des inventaires, les
résultats suivants ont pu être obtenus :
- la richesse spécifique de chaque TUT sera
déterminée, ainsi que la fréquence, l'abondance et la
dominance des taxons ;
- liste des familles botaniques les plus utilisées
pour le traitement des maladies et symptômes endémiques ;
- la structure des peuplements ligneux et la distribution des
plantes médicinales ligneuses par classe de diamètre dans les
différents TUT /ha, a été établie en
illustrant leur répartition sous forme de graphique.
CHAPITRE III
RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. Perception des
enquêtés sur le potentiel des plantes médicinales du
terroir
III.1.1
Caractéristiques socioéconomiques
L'enquête révèle que la
tranche d'âge de 40 à 50 ans est majoritaire et constitue environ
28 % du total de 44 personnes enquêtées. La moyenne d'âge
des enquêtés est de 43 ans, il s'agit des adultes en âge de
procréer, faisant également partie de la couche paysanne active
du terroir. Toutefois une augmentation de la population est envisageable, et
par conséquent une plus grande pression peut s'exercer sur la flore
médicinale. Par contre, la classe d'âge [60-70[ans est
minoritaire et représente 14 % des personnes enquêtées. Il
s'agit des vieillards dont le savoir et la connaissance en matière de
plantes médicinales constituent un atout indispensable pour une
meilleure préservation de la ressource.
Le résultat de l'enquête présente
une répartition des enquêtés avec 77,27 % d'hommes et 22,73
% de femmes. Cette enquête montre un faible taux de répartition
des femmes enquêtées. Ceci s'explique surtout par la
prédominance de l'homme au sein du foyer conjugal. L'homme est le chef
de famille, selon les us et coutumes Ntumu. Il est donc plus apte à
recevoir un visiteur dans la maison, surtout pour des questions
d'intérêt communautaire, visant tout processus de
développement local.
Les statistiques du statut matrimonial des
personnes adultes montrent que 88,63 % des enquêtés sont
mariés, contre 4,55 % respectivement pour les personnes qui sont
célibataires (fig.6). Ce fort taux de statut matrimonial des personnes
mariées chez les adultes peut expliquer une plus grande stabilité
de la population, donc une plus forte pression sur les ressources
forestières, en particulier les plantes médicinales, lors des
activités de mise en place des systèmes de cultures.
L'enquête montre aussi que 61,36 % de
personnes enquêtées n'ont pas obtenu un diplôme scolaire au
sortir de l'école, contre 38,64 % de personnes enquêtées
dont le niveau d'instruction correspond au moins à l'obtention d'un
diplôme. Cette tendance reflète le faible niveau de scolarisation,
et pourrait avoir une incidence sur l'avenir des plantes médicinales
dans le terroir, car il faut des gens au moins capable de comprendre le concept
de la gestion participative des ressources naturelles, en matière des
plantes médicinales, pour une meilleure valorisation de celles-ci, afin
de promouvoir la lutte contre la pauvreté en zone rurale.
III.1.2. Etat et profil
sanitaire du terroir
Les
enquêtes socio-économiques font état de la
prévalence des maladies, symptômes et affections fréquents
et variés dans le terroir (Tableau IV).
Parmi les maladies les
plus courantes à Tya'assono, l'on a recensé auprès des
enquêtés les maladies ayant une proportion d'apparition
supérieur à 50 %.
Il s'agit
respectivement du paludisme qui est une maladie grave biologiquement et
socialement et qui serait la cause de la moitié des cas de
mortalité infantile, les amibiases et parasitoses intestinales qui
provoquent des troubles digestifs et d'affaiblissement et sont
favorisées par les facteurs de l'environnement et par un manque des
mesures d'hygiène, le rhume, la toux et la grippe qui constituent des
maladies et affections endémiques à la zone forestière du
terroir.
Ensuite l'on a recensé des maladies qui ont
une fréquence d'apparition comprise entre 12-30 %, il s'agit
respectivement de la diarrhée, les maux de tête,
l'anémie et le mal d'estomac.
Enfin les maladies ayant une fréquence
d'apparition inférieur à 12 %, il s'agit respectivement
de la carie dentaire, blessures/plaies, typhoïde, les filaires,
symptômes de jaunisse, la rougeole, la gale sarcoptique/dartre, la
hernie, les abcès, les MST et problèmes gynécologiques et
le rhumatisme qui affecte le plus les vieillards. Le seul espoir de
guérison de toutes ces maladies repose sur les plantes
médicinales.
Tableau IV. Prévalence des maladies, symptômes et
affections ayant sévies les 12 derniers
mois dans les ménages
enquêtés du terroir.
Maladies recensées
|
Nombre des répondants
|
Pourcentage des répondants
(%)
|
Fréquence d'apparition
|
Paludisme et assimilées
|
39
|
88,64
|
>50 %
|
Amibiases/ Parasitoses intestinales
|
29
|
65,91
|
Rhume
|
27
|
61,36
|
Toux
|
26
|
59,09
|
Grippe
|
23
|
52,27
|
Diarrhées
|
12
|
27,27
|
12-30 %
|
Maux de tête
|
11
|
25
|
Anémie
|
10
|
22,73
|
Mal d'estomac
|
9
|
20,45
|
carie dentaire
|
5
|
11,36
|
<12 %
|
Blessures/Plaies
|
5
|
11,36
|
Typhoïde
|
4
|
9,09
|
Filariose
|
4
|
9,09
|
Symptômes de jaunisse
|
4
|
9,09
|
Rougeole
|
4
|
9,09
|
Gale sarcastique/ Dartre
|
3
|
6,82
|
Hernie
|
2
|
4,55
|
Abcès
|
2
|
4,55
|
MST, problèmes gynécologiques
|
2
|
4,55
|
Rhumatisme
|
1
|
2,27
|
III.1.3. Moyens de recours
thérapeutiques
L'enquête révèle que 86,36 %
des personnes interrogées utilisent les plantes médicinales,
comme recours thérapeutique pour les soins de santé primaires
lorsqu'elles sont affectées par la maladie. Cela serait dû
à la pauvreté en milieu rural et à l'absence de structure
sanitaire (case de santé) dans le terroir. Le centre médical de
santé de Ma'an se trouvant à une distance éloignée
de 17 km de Tya'assono.
Par contre 9,09 % des personnes
enquêtées s'orientent vers la pharmacie de rue qui est plus
douteuse et dangereuse. Cependant certaines boutiques vendent de plus en plus
des médicaments pharmaceutiques, de manière informelle et
illicite. Ce qui encourage l'automédication dans le terroir.
Enfin 4,55 % des personnes enquêtées se
tournent vers la médecine conventionnelle pour un meilleur diagnostic de
leur maladie, surtout pour des maladies jugées graves, deux causes les
font revenir aux plantes médicinales à savoir : le manque
des moyens, ou la non satisfaction du malade face aux soins de l'hôpital.
Les plantes médicinales constituent donc le moyen de recours
thérapeutique le plus utilisé en zone rurale, d'où la
nécessité de conserver et gérer durablement ces
ressources.
III.1.4. Accès et
lieux d'approvisionnement en plantes médicinales
En dehors des champs de cultures où
l'accès est réservé aux propriétaires. Les plantes
médicinales dans le terroir sont à accès libre pour tous
les membres de la communauté villageoise. En général les
populations trouvent toujours un compromis même pour l'accès aux
systèmes d'utilisation des terres privées.
Les pourcentages de répartition des
enquêtés selon les sources d'approvisionnement en plantes
médicinales sont respectivement les suivants : Environ 28,21 % des
enquêtés prélèvent les plantes médicinales
dans la forêt secondaire qui constitue un milieu biologique où
l'on se procure les produits utilisées dans la pharmacopée
traditionnelle, suivis de 26,28 % des enquêtés qui les
prélèvent dans les jachères, suivis de 23,08 % des
enquêtés qui prélèvent cette ressource dans les
plantations cacaoyères qui constituent une sorte d'agroforêt dans
laquelle plusieurs espèces médicinales sont conservées
pour une meilleure utilisation de la ressource, suivis de 17,31 % des
enquêtés qui les prélèvent non loin aux alentours
des habitats(jardins de cases) permettant aux usagers de cette ressource
d'éviter de parcourir de longues distances en forêt à la
recherche de certaines espèces médicinales, eventuellement 3,85 %
des enquêtés prélèvent celles-ci dans les
marécages qui constituent des milieux écologiques pas très
accessibles. Par contre 1,28 % des personnes enquêtées
prélèvent ces plantes dans des champs de cultures ce qui montre
que la population n'est pas assez sensibilisée pour la conservation
dans des systèmes de culture.
III.1.5. Parties et organes des
plantes médicinales utilisés en médecine
traditionnelle
Toutes les parties de la plante sont pratiquement
sollicitées à savoir les écorces, les
feuilles , les fruits , les tiges , la sève , les
racines et les bulbes. Ces parties et organes de la plante sont
utilisés selon les modes opératoires variés :
l'infusion, la décoction, la poudre, la pâte, selon la pathologie
identifiée.
Les résultats de la fréquence de
citation des organes et parties utilisées dans les 164 plantes
médicinales inventoriées dans le site d'étude sont
respectivement : d'environ 51,91 % pour les écorces avec comme
technique de prélèvement l'écorçage qui devrait
faire l'objet d'une sensibilisation auprès des populations
(éviter par exemple le cernage autour du tronc d'arbre qui est une
pratique d'exploitation non durable de la ressource) (Guedje,
1998). Suivies des feuilles (26,76 %) dont une cueillette partielle ne
cause généralement aucun impact de destruction de
l'espèce, suivis des fruits/amandes/graines (8,70 %) dont le mode de
prélèvement est le ramassage ou la cueillette des fruits, suivies
des tiges d'herbacés et des lianes (6,56 %), suivis de la sève,
exsudats et résines (2,73 %) dont technique de
prélèvement est l'application d'une entaille sur le tronc d'arbre
qui laisse couler une exsudation de couleur variable, pour cette technique l'on
devrait éviter d'atteindre le bois de l'arbre.
Par contre 2,19 % des parties utilisées sont
constituées par les racines dont la technique de
prélèvement est le déracinement qui peut être
préjudiciable pour la plante. Par contre les autres parties telles que
les bulbes et tubercules sont moins sollicitées.
III.1.6. Conservation des
plantes médicinales
Selon Zapfack (2005) la forêt
représente pour une reserve foncière pour l'extention des champs
dont l'implantation obéit malheureusement aux pratiques de brûlis.
La conservation des plantes médicinales
pendant des activités culturales (défrichements champêtres,
agriculture itinérante sur brûlis, coupe de bois) ne constitue pas
une préoccupation chez les 88,64 % des personnes enquêtés
qui ne possèdent pas assez des connaissances sur les plantes
médicinales, cela est dû à l'ignorance et à
l'absence de sensibilisation. La majeure partie de la population ne
perçoit pas l'aspect de diminution progressive de certaines
espèces médicinales qui autrefois se trouvaient à
proximité des habitats. De nos jours l'on parcoure des longues distances
en forêt à la recherche de certaines plantes médicinales
jugées prioritaires. L'on pourrait également expliquer ce
désintérêt à la conservation des plantes
médicinales par l'absence du commerce des plantes médicinales
dans le terroir.
Par contre 11,36 % seulement d'enquêtés
se soucient des plantes médicinales pendant les activités
culturales. Il s'agit probablement des tradithérapeutes et autres
paysans qui connaissent l'importance des vertus curatives de la flore
médicinale dans la pharmacopée traditionnelle.
III.1.7. Gestion durable et
Raisons de non plantation des plantes médicinales
Si la gestion durable in situ des plantes
médicinales reste non applicable dans la zone d'étude. Les
connaissances des méthodes de conservation ex situ sont presque
inconnues des populations. D'après les résultats obtenus lors de
nos enquêtes 96 % des enquêtés avouent n'avoir jamais
planté une espèce médicinale dans leurs systèmes de
cultures (champ de cultures, agroforêts, jardins de case).
En dehors de quelques tradithérapeutes du
terroir qui ont le souci de planter ces espèces médicinales pour
leur acquisition facile pendant leurs activités de phytothérapie.
Ce qui leur permet d'éviter de parcourir de longues distances en
forêt pour le prélèvement de certaines espèces
sollicitées pour les soins des malades.
Les raisons pour lesquelles les populations ne
sont pas impliquées dans la conservation des plantes médicinales
dans leurs systèmes de cultures en plantes médicinales sont
multiples (figure 12).
De façon générale 70,45 %
des enquêtés déclarent que c'est une perte de temps inutile
de planter ces produits, lorsque l'écosystème forestier en
regorge autant. L'acquisition de cette ressource reste et demeure très
facile car celle-ci est disponible et permanente. Ils avouent que le potentiel
en plantes médicinales est très riche dans le terroir. Les
enquêtés ne perçoivent pas le fait que cette ressource
soit en diminution progressive, malgré la rareté de certaines
espèces qui existaient auparavant dans le terroir (Tableau VI). Il
s'avère nécessaire d'effectuer des campagnes sensibilisation et
d'éducation environnementale sur la gestion durable des plantes
médicinales auprès des populations locales.
Environ 22,73 % des enquêtés ignorent
l'existence et la connaissance des techniques de domestication et de
régénération des plantes médicinales importantes
pour les soins de santé primaire, voire celles qui sont en voie de
d'extinction dans le terroir. Eventuellement 4,55 % des personnes
enquêtées pensent que le temps de production est très long
(25-50 ans) pour certaines espèces médicinales, et ne pensent
donc pas à la pérennisation de l'espèce pour les
générations futures.
Enfin 2,27 % des personnes enquêtées
pensent que la flore médicinale constitue un patrimoine culturel
légué par les ancêtres qui ne connaîtra pas une
quelconque extinction.
III .1.8. Plantes
médicinales les plus importantes dans le terroir
Il ressort du Tableau V que les plantes
médicinales anti-paludiques sont les plus utilisées par la
communauté, il s'agit respectivement de : Alstonia boonei,
Picralinia nitida, Annikia clorantha, Voacanga
thouarsii, Tabernaemontana crassa et Pentaclethra
macrophylla.
Par contre les plantes médicinales
herbacées suivantes : Euphorbia hirta, Emilia coccinea,
Clerodendron volubile sont également sollicitées par la
communauté.
Tableau V. Plantes médicinales importantes les plus
utilisées et leur technique de prélèvement selon la
communauté de Tya'assono.
Nom local
|
Nom scientifique
|
Famille
|
Technique de prélèvement
|
Importance thérapeutique
|
Ekouk
|
Alstonia boonei
|
Apocynaceae
|
Ecorçage
|
Paludisme
|
Ebam
|
Picralima nitida
|
Apocynaceae
|
Ecorçage
|
Paludisme, thyphoúde
|
Nfo'o
|
Annikia chlorantha
|
Annonaceae
|
Ecorçage
|
Paludisme, symptômes de jaunisse, hépatite B
|
Obatone
|
Voacanga thouarsii
|
Apocynaceae
|
Ecorçage
|
Paludisme
|
Etuen
|
Tabernaemontana crassa
|
Apocynaceae
|
Ecorçage
|
Abcès, plaies, paludisme, anémie
|
Ebai
|
Pentaclethra macrophylla
|
Mimosaceae
|
Ecorçage
|
Paludisme, rate, morsure de serpents
|
Onye
|
Garcinia kola
|
Guttiferae
|
Ecorçage, ramassage des fruits
|
Mal d'estomac, mal de ventre
|
Oveng
|
Guibourtia tessmannii
|
Caesalpiniaceae
|
Ecorçage
|
maladies mystiques et autres
|
Adzap
|
Baillonella toxisperma
|
Sapotaceae
|
Cueillette des fruits, écorçage
|
Mal de reins, mal de dos, syphilis
|
Akom
|
Terminalia toxisperma
|
Combretaceae
|
Ecorçage
|
Diarrhées, lavage du bas ventre, blessures, amibiases
|
Afop Zam
|
Hallea stipulosa
|
Rubiaceae
|
Ecorçage
|
Maux de tête
|
Ngombang
|
Citrus aurantifolia
|
Rutaceae
|
Ramassage et cueillette des fruits
|
Blessures, fortifiant, rhume, mal des yeux, grippe, plante
d'accompagnement
|
Asseng
|
Musanga cecropioides
|
Cecropiaceae
|
Ecorçage
|
Toux, rhume, mal d'estomac, tuberculose, jaunisse
|
Kulu Bifès
|
Euphorbia hirta
|
Euphorbiaceae
|
Cueillette des feuilles
|
Amibiases, diarrhées
|
Alo'o Mvu
|
Emilia coccinea
|
Asteraceae
|
Cueillette des feuilles
|
Plaies, jaunisse, accouchement difficile
|
Beyeme Elock
|
Clerodendron volubile
|
Verbenaceae
|
Cueillette des feuilles
|
Maladies mystiques, toux, rhumatisme
|
III.1.9. Plantes
médicinales en voie d'extinction dans le terroir
Lors du diagnostic participatif
les populations ont révélé avec regret la disparition
progressive de certaines espèces médicinales. Il s'agit
de : Guibourtia tessmannii (Oveng) avec 93,18 % des
enquêtés qui ont noté la rareté et la diminution
progressive de celle-ci, ensuite l'on a 90,91% d'enquêtés pour
l'espèce Baillonella toxisperma (Adzap), enfin l'espèce
Entandrophragma angolense (Ebeba) avec 77,27 % des
répondants.
Toutefois l'exploitation forestière
illégale a appauvri la diversité spécifique de la flore
médicinale du terroir de Tya'assono, ce qui a entraîné la
rareté de certaines espèces médicinales également
utilisées comme bois d'oeuvre.
La régénération de ces
espèces mérite l'élaboration des stratégies de
conservation et de multiplication (Tableau VI). En effet l'on préconise
la mise place des pépinières de reboisements et de domestication
des espèces médicinales rares au sein des jardins de cases.
Tableau VI. Plantes
médicinales rares en voie de disparition dans le terroir.
Nom scientifique
|
Famille
|
Nombre
de
répondants
|
Pourcentage
de
répondants (%)
|
Problèmes
identifiés
|
Guibourtia tessmannii
|
Caesalpiniaceae
|
41
|
93,18
|
Exploitation abusive
|
Baillonella toxisperma
|
Sapotaceae
|
40
|
90,91
|
Exploitation abusive (espèce rare)
|
Entandrophragma angolense
|
Meliaceae
|
34
|
77,27
|
Abattage abusif
|
III.1.10. Contraintes majeures
de gestion durable des plantes médicinales
La culture itinérante sur brûlis et la
déforestation sont considérées comme une entorse au
développement de la forêt dans toute sa richesse et sa
diversité spécifique (Zapfack et Ngobo-Nkongo, 2000). Ces
contraintes qui entravent la gestion durable des plantes médicinales
sont présentées dans le tableau VII.
Pour chaque contrainte qui entrave l'utilisation durable des
espèces médicinales, l'on a préconisé des solutions
qui constituent des activités prioritaires envisagées.
Tableau VII. Contraintes et Plan
d'action d'utilisation durable des plantes médicinales.
Contraintes
|
Activités prioritaires envisagées
|
L'inorganisation de la communauté.
|
- Identification de tous les principaux tradithérapeutes
de la communauté avec leurs spécialités ;
- mise sur pied d'un comité de gestion des plantes
médicinales ;
- renforcement des capacités des membres du comité
en gestion des forêts communautaires.
|
L'éloignement et à la rareté de la
ressource.
Espèces visées : Guibourtia
tessmannii, Baillonnella toxisperma et
Entandrophragma angolense.
|
- Sensibilisation des populations du village sur l'importance
des plantes médicinales et leurs conservations ;
- formation de la communauté villageoise en technique de
régénération ;
- création et entretien d'une pépinière
communautaire où toutes les espèces dont le statut
s'avèrent critique seront multipliées et domestiquées
suivant les techniques d'agroforesterie ;
- domestication des espèces devenues rares ou en voie de
disparition.
|
Difficultés de transformation et de conservation à
long terme des produits médicinaux.
|
- Formation sur les techniques de fabrication, conditionnement et
conservation des produits médicinaux à base des plantes pour une
meilleure valorisation de celles-ci ;
- dotation en petit matériel pour le conditionnement des
plantes médicinales.
|
Récolte abusive des écorces d'arbre et
d'exploitation forestière.
|
- Formation sur les techniques de récolte durable des
écorces ;
- sensibilisation des exploitants forestiers sur la conservation
des essences ayant des vertus médicinales ;
- régénération et domestication des
espèces victimes de surexploitation.
|
Absence de collaboration
tradithérapeutes-médecins.
|
- Recensement et organisation des tradithérapeutes du
village ;
- recherche de collaboration avec les centres de santé,
l'IMPM, les ONG, le MINSANTE, l'OMS.
|
Transmission des connaissances non assurée au sein des
familles.
|
- Sensibilisation des tradithérapeutes sur la
nécessité de transmettre leurs connaissances à leurs
descendants ;
- appui à la protection de leurs connaissances avec l'aide
des juristes et de l'Organisation Africaine de la Propriété
Intellectuelle (OAPI).
|
Absence de marché pour les PFNL.
|
- Recherche des débouchés et des partenaires
économiques.
|
III.2.
Caractérisation de la végétation
Les résultats d'inventaire d'espèces
médicinales obtenus dans les 14 parcelles de 50 m×50 m chacune du
site d'étude, soit (3,5 ha) ont permis de recenser 164 espèces
médicinales appartenant à 56 familles dont les plus
représentatives sont les Euphorbiaceae (14 espèces), les
Caesalpiniaceae (9 espèces), les Apocynaceae (8
espèces), les Annonaceae (7 espèces) Les travaux de
Diafouka (1997) dans quatre régions du Congo nous présentent 101
familles de plantes médicinales, dont la famille qui renferme le plus
grand nombre d'espèce est celle des Euphorbiaceae (similaire
aux résultats obtenus dans nos travaux).
Selon le type morphologique l'on a recensé
31 espèces herbacées, 17 espèces de lianes
et 114 espèces d'arbres et arbustes. Il convient de noter que cette
liste n'est pas exhaustive. Toutefois l'enquête participatif a
révélé la présence de deux espèces
médicinales non inventoriées dans les parcelles
caractéristiques des TUT étudiés : il s'agit
notamment de Baillonella toxisperma et Citrus
aurantifolia.
III.2.1. Présentation
des types d'utilisation des terres échantillonnés
Sept TUT variés ont été
définis de part leur aspect ou leur physionomie, il s'agit de :
- forêt secondaire âgée ;
- forêt secondaire jeune ;
- forêt secondaire en partie non
perturbée ;
- jachère âgée ;
- jachère jeune ;
- plantation cacaoyère ;
- marécages.
L'on parle de TUT à cause de
l'instabilité des écosystèmes forestiers (Zapfack, 2005).
Ceux-ci sont constamment attaqués par les feux de brousse, des insectes
et même des maladies. Ils font surtout l'objet d'une exploitation
forestière anarchique dans la production des grumes. L'agriculture
itinérante sur brûlis, après le passage des
sociétés forestières accentue l'instabilité des
parcelles de forêt dans cette zone forestière (Zapfack.,
op.cit.).
III.2.2. Richesse
spécifique des plantes médicinales dans les différents TUT
du
du terroir de Tya'assono
La jachère jeune avec une richesse
spécifique moyenne de 20,43 % est le TUT le plus riche en plantes
médicinales connues par la population dans la zone d'étude
à cause de la forte anthropisation de ce milieu qui favorise ainsi le
développement des espèces héliophiles, suivie de la
cacaoyère (19 %) qui est une sorte d'agroforêt dans laquelle l'on
conserve la plupart des PFNL à usage médicinal et alimentaire, la
forêt secondaire âgée (14,70 %), la forêt secondaire
jeune (13,62 %), la jachère âgée (12,90 %), enfin le
marécage (7,53 %) se présente comme le TUT le moins riche en
plantes médicinales connues par la population. Par contre Raphia
monbuttorum est considéré comme l'espèce la plus dominante
au sein des marécages. Toutefois le faible niveau de connaissance de la
population locale en plantes médicinales inventoriées au sein du
marécage pourrait également expliquer ce résultat.
Il ressort de ces résultats que la
Jachère jeune et la plantation cacaoyère sont
considérées respectivement comme des TUT les plus riches en
plantes médicinales dans le site d'étude. Ce sont des milieux
écologiques fortement anthropisés. Cette anthropisation serait
responsable de l'accroissement de la richesse spécifique de ces milieux
qui subissent une recolonisation en espèces héliophiles pour la
jachère jeune (Musanga cecropiodes, Pycnathus
angolensis, etc...). Les populations locales devraient être
sensibilisées pour la conservation des espèces médicinales
dans les jachères jeunes et les plantations cacaoyères. Ce
dernier laisse les arbres en fonction de leurs vertus. L'on a constaté
que les espèces laissées sur pieds de cacaoyers étaient
utiles soit à la pharmacopée traditionnelle (Funtumia
elastica, Alstonia boonei, Pycnanthus angolensis,
Tabernaemontana crassa, Petersianthus macrocarpus et Mammea
africana), soit enfin à la difficulté d'abattage (Ceiba
pentandra, Milicia excelsa).
III.2.3. Richesse des plantes
médicinales non ligneuses
Dans le cas d'inventaires des espèces
médicinales non ligneuses (herbacées). Les analyses quantitatives
ou d'abondance nécessitent que les valeurs des classes de recouvrement
selon Braun Blanquet soient transformées en unités quantitatives.
Le tableau VIII ci-dessous donne la manière standard de transformer ces
valeurs sémi-quantitatives.
Tableau VIII. Classe de
recouvrement selon Braun Blanquet (source : Gounot, 1969).
Classe de recouvrement
|
Signification
|
+
|
Recouvrement insignifiant ou faible, espèce peu
abondante
|
1
|
Moins de 5 %, espèce abondante mais avec un faible
recouvrement, ou espèce assez peu abondante mais ayant un recouvrement
plus grand
|
2
|
Taux de recouvrement de 5 à 25 %, espèce
très abondante
|
3
|
de 25 à 50 %, abondance quelconque
|
4
|
de 50 à 75 %, abondance quelconque
|
5
|
Plus de 75 %, abondance quelconque
|
Les résultats obtenus dans la figure 14 montrent que
les plantes médicinales non ligneuses ont un taux de recouvrement moins
important dans le site d'étude. Le coefficient 1 est significatif par
rapport aux autres coefficients respectifs +, 2 et 3. Il ressort que la
zone d'étude présente plus d'espèces médicinales
non ligneuses à un taux de recouvrement de moins de 5 % que celle
à un taux de recouvrement compris entre 25 à 50 %.
Coefficient + : recouvrement insignifiant, coefficient 1,
recouvrement de moins de 5 %, coefficient 2 : recouvrement de 5 à
25 %, coefficient 3 : recouvrement de 25 à 50 %.
III.2.4. Taxons botaniques les
plus utilisées pour le traitement des maladies et
symptômes endémiques
III.2.4.1. Familles les
plus utilisées pour le traitement des maladies et symptômes
endémiques
Un aspect important de cette
étude est l'analyse montrant le recoupement des
Familles botaniques les plus utilisées sur les maladies,
symptômes et autres affections dans la région forestière de
Tya'assono, soit un total de 8 familles botaniques (Tableau IX). Le fait que
ces familles soient aussi citées dans les travaux de Diafouka (1997)
pour les mêmes usages, confirme leur potentiel thérapeutique et
surtout leur efficacité. La famille des
Apocynaceae est très utilisée dans le traitement du
paludisme grâce aux espèces Alstonia
boonei, Picralinia nitida, Voacanga thouarsii,
Tabernaemontana crassa, etc... Parmi les familles assez
utilisées dans le traitement des amibes et des diarrhées l'on a
les Euphorbiaceae grâce aux espèces Euphorbia hirta,
Alchornea cordifolia et Drypetes
gossweileri.
Pour les familles peu utilisées pour le traitement des
maladies l'on a recensé les Asteraceae pour les
diarrhées et les blessures, les Mimosaceae pour le paludisme et
les blessures, les Anacardiaceae pour les diarrhées et caries
dentaires, les Annonaceae pour le traitement du paludisme, les
sterculiaceae pour le traitement des amibes, les Burseraceae
pour le traitement des caries dentaires. Par contre la famille des
Asteraceae est très peu utilisée pour le traitement de
la grippe grâce à l'espèce Vernonia amygdalina.
Toutes ces familles devraient faire l'objet d'études ethnobotaniques et
pharmacologiques approfondies pour évaluer leur dégré
d'efficacité thérapeutique.
Tableau IX. Familles botaniques
les plus utilisées sur les maladies, symptômes et autres
affections dans la région forestière de Tya'assono.
++++ : Très utilisé pour soins,
+++ : assez utilisé pour soins, ++ : peu utilisé pour
soins, + : très peu utilisé pour soins, - : non
utilisé pour soins.
Pal : Paludisme, S j : Symptômes de jaunisse,
Ty : Typhoïde, Am : Amibes, Di : Diarrhée,
Bl : Blessures, C d : Carie dentaire, To : Toux,
Gr : Grippe.
Famille botanique
|
Pa
|
S j
|
Ty
|
Am
|
Di
|
Bl
|
C d
|
To
|
Gr
|
Apocynaceae
|
++++
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
Euphorbiaceae
|
-
|
-
|
-
|
+++
|
+++
|
-
|
-
|
+
|
-
|
Asteraceae
|
+
|
+
|
+
|
+
|
++
|
++
|
-
|
-
|
+
|
Mimosaceae
|
++
|
-
|
-
|
-
|
-
|
++
|
-
|
+
|
-
|
Anacardiaceae
|
-
|
-
|
-
|
-
|
++
|
-
|
++
|
-
|
-
|
Annonaceae
|
++
|
+
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
Sterculiaceae
|
-
|
+
|
-
|
++
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Burseraceae
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
++
|
-
|
-
|
III.2.4.2. Potentiel
d'espèces médicinales dans le traitement des maladies et
symptômes endémiques
Les espèces anti-paludiques et fièvres
assimilées (typhoïde, jaunisse) représentent 26,42 %
d'espèces sur un total de 67 espèces qui entrent dans le
traitement des maladies et symptômes endémiques (Annexe 6).
Donc ce taux élevé d'espèces
permet aux populations locales de se procurer facilement les dites
espèces pour venir à bout de ces maladies et symptômes
endémiques qui sévissent dans le terroir. Par contre 1,89 %
d'espèces médicinales recensées entrent respectivement
dans le traitement de la grippe. Malgré ce faible taux d'espèces
rencontrés dans le site d'étude les populations connaissent
quelques plantes qui soignent contre la grippe, il s'agit notamment de :
Zingiber officinale (gingimbe) en association avec les fruits de
Citrus aurantifolia, les feuilles macérées de
Vernonia amygdalina.
III.2.5. Abondance des
espèces médicinales
III.2.5.1. Abondance des
plantes médicinales ligneuses par TUT/ha.
Funtumia elastica, Theobroma cacao et
Tabernaemontana crassa sont les espèces les plus abondantes dans la
forêt secondaire âgée (Tableau X a). Dans la forêt
secondaire jeune Funtumia elastica, Musanga cecropiodes et
Tabernaemontana crassa dominent (Tableau X b).
Dans la forêt secondaire en partie non perturbée
Tabernaemontana crassa, Annikia chlorantha et Meiocarpidium
lepidotum dominent (Tableau X c). La jachère âgée
montre que Funtumia elastica, Tabernaemontana crassa,
Uapaca guineensis dominent (TableauX d). La jachère jeune montre
que Funtumia elastica, Musanga cecropiodes et
Petersianthus macocarpus dominent (Tableau X e). La
plantation cacaoyère montre que Funtumia elastica,
Alstonia boonei, Pycnanthus angolensis dominent (Tableau X f). Enfin dans
les Marécages, Uapaca guineensis, Hallea stipulosa
et Nauclea sp. dominent
(Tableau X g).
Donc F. elastica est l'espèce la plus
abondante dans les cinq TUT sur sept (Tableaux X a, b, d, e, f).
Tableau X a. Espèces ligneuses les plus abondantes de
la forêt secondaire âgée.
espèce
|
Abondance (%)
|
Funtumia elastica
|
27,54
|
Theobroma cacao
|
5,31
|
Tabernaemontana crassa
|
4,83
|
Macaranga sp.
|
4,35
|
Oncoba welwitschii
|
3,38
|
Tableau X b. Espèces ligneuses les plus
abondantes de la forêt secondaire jeune.
Espèce
|
Abondance (%)
|
Funtumia elastica
|
21,98
|
Musanga cecropiodes
|
12,09
|
Tabernaemontana crassa
|
9,89
|
Pycnanthus angolense
|
6,59
|
Myrinathus arboreus
|
4,40
|
Tableau X c. Espèces ligneuses les plus abondantes de
la forêt secondaire en partie non perturbée.
Espèce
|
Abondance (%)
|
Tabernaemontana crassa
|
19,57
|
Annikia chlorantha
|
13,04
|
Meiocarpidium lepidotum
|
10,87
|
Carpolobia lutea
|
4,35
|
Alchornea floribunda
|
4,35
|
Tableau X d. Espèces ligneuses les plus abondantes
de la jachère âgée.
Espèce
|
Abondance (%)
|
Funtumia elastica
|
14,29
|
Tabernaemontana crassa
|
8,70
|
Uapaca sp.
|
6,83
|
Myrinathus arboreus
|
5,59
|
Petersianthus macrocarpus
|
4,97
|
Tableau X e. Espèces ligneuses les plus abondantes de
la jachère jeune.
Espèce
|
Abondance (%)
|
Funtumia elastica
|
24,27
|
Musanga cecropiodes
|
7,77
|
Petersianthus macrocarpus
|
4,85
|
Oncoba welwitschii
|
3,98
|
Tabernaemontana crassa
|
3,98
|
Tableau X f. Espèces ligneuses les plus abondantes de
la plantation cacaoyère.
Espèce
|
Abondance (%)
|
Funtumia elastica
|
21,65
|
Alstonia boonei
|
7,22
|
Pycnanthus angolensis
|
5,15
|
Tabernaemontana crassa
|
4,12
|
Petersianthus macrocarpus
|
4,12
|
Tableau X g. Espèces ligneuses les plus abondantes des
marécages.
Espèce
|
Abondance (%)
|
Uapaca guineensis
|
34,15
|
Hallea stipulosa
|
12,20
|
Nauclea sp.
|
9,76
|
Ricinodendron heudelotii
|
4,88
|
Alstonia boonei
|
4,88
|
III.2.5.2 Abondance des
espèces médicinales ligneuses dans l'ensemble des TUT
étudiés
Parmi les 16 espèces médicinales
ligneuses les plus abondantes inventoriées dans l'ensemble des TUT du
site d'étude. Funtumia elastica est l'espèce la plus
abondante avec 32,63 % d'individus recensés, suivi de
Tabernaemontana crassa et Terminalia superba qui ont
respectivement 9,96 % d'ndividus recensés. Par contre, les autres
espèces médicinales non illustrées présentent une
fréquence d'abondance de moins de 2 % (annexe 6). L'utilisation
durable et rationnelle de cellles-ci serait une mesure de conservation
envisageable par la communauté locale.
III.2.5.3. Abondance des
espèces médicinales herbacées
Parmi les herbacées les plus
rencontrées, l'on a : Eupatorium odoratum
qui est une espèce de jachère jeune utilisée pour la
cicatrisation des blessures, Emilia coccinea qui est une espèce
herbacée annuelle commune dans les anciens débroussements,
Raphia monbuttorum se retrouve abondamment dans les marécages et
la cendre des feuilles brulées de celle-ci est utilisée pour
soigner les dermatoses, Aframomum sp. que l'on retrouve dans
les forêts secondaires jeunes, les forêts secondaires
âgées et les jachères âgées et Costus
afer qui est une espèce de sous-bois commune dans les forêts
tropicales d'Afrique intertopicale (Dikanda, 2000).
Tableau XI. Plantes médicinales herbacées ayant
une grande abondance relative dans l'ensemble des TUT étudiés.
++++: très abondant, +++: abondant, ++: moins abondant, +:
rare
T m : Type morphologique, P c : Partie
collectée, A r : Abondance relative
Fll : Feuille, Se : Sève, Fr : Fruit.
Nom scientifique
|
Famille
|
T m
|
P c
|
A r
|
Usages
|
Eupatorium odoratum
|
Asteraceae
|
herbe
|
Fll
|
++++
|
Blessures, mal d'estomac, rhumatisme
|
Emilia coccinea
|
Asteraceae
|
Plante entière
|
Fll
|
++++
|
Accouchement difficile
|
Raphia monbuttorum
|
Arecaceae
|
herbe
|
Fll
|
++++
|
La cendre des feuilles soigne les champignons et les
dermatoses
|
Aframomum sp.
|
Zingiberaceae
|
herbe
|
Fr, Fll
|
++++
|
Blessures
|
Costus afer
|
Costaceae
|
herbe
|
Se
|
++++
|
Allaitement, maux de dents, fatigue sexuelle,
démangeaisons aigües, envoûtement, prurit
|
III.2.6. Structure des
peuplements
Il s'agit de comprendre la distribution des peuplements et
prédire leur dynamique, l'on s'est intéressé à
l'occupation de l'espace par les espèces médicinales ligneuses,
d'où l'étude
de leur structure diamétrique.
Cette structure du peuplement est exprimée
en classes de diamètre. Les classes vont de I à VII selon le
diamètre de l'espèce :
- les arbres et arbustes de diamètre inférieur
à 20 cm, il s'agit de la classe I ;
- de 20 à 29 cm de diamètre, la classe
II ;
- de 30 à 39 cm de diamètre, la classe
III ;
- de 40 à 49 cm de diamètre, la classe
IV ;
- de 50 à 59 cm de diamètre, la classe de
V ;
- de 60 à 69 cm de diamètre, la classe de
VI ;
- les arbres de diamètre supérieur ou
égal à 70 cm de diamètre, il s'agit de la classe VII.
Pour simplifier l'interprétation et la
discussion de ces résultats, l'on a défini comme l'indique la
classification ci-dessus, sept classes de diamètre.
Tableau XII. Classification des
classes de diamètre et stades biologiques.
classes
|
Diamètre (cm)
|
Stades biologiques
|
Classe I
|
<20 cm
|
Régénération acquise des arbres et
arbustes
(Semis+ gaulis)
Tiges d'avenir (perchis)
|
Casse II
|
[20-30[
|
Tiges d'avenir (perchis)
|
Classe III
|
[30-40[
|
Classe IV
|
[40-50[
|
Classe V
|
[50-60[
|
Classe VI
|
[60-70[
|
Arbres médicinaux adultes
|
Classe VII
|
=70 cm
|
III.2.6.1
Distribution des plantes médicinales ligneuses par classe de
diamètre dans les différents TUT étudiés.
L'histogramme récapitulatif de l'inventaire
des arbres affectés dans l'ensemble des parcelles montre la
présence de toutes les classes de diamètre (fig.17).
Mais lorsque l'on regarde individuellement les
histogrammes de chaque classe de diamètre : la classe de
diamètre supérieur à 70 cm est inexistante dans la
forêt secondaire jeune subissant des fortes pressions anthropiques
(abattage non sélectif des arbres, écorçage par cernage
etc...) et le marécage dont le substrat n'est pas propice pour le
développement des grands arbres (Ambassa, 2001). Le nombre d'arbres de
diamètre supérieur à 70 cm est élevé dans la
plantation cacaoyère soit une fréquence de 6,19 % sur un
effectif total de 538 individus que dans les autres TUT, la forêt
secondaire âgée (3,85 %), la jachère jeune (2,97 %), la
forêt secondaire en partie non perturbée (2,73 %), la
jachère âgée (1,19 %). Ceci laisse penser que les
agroforêts conservent mieux les plantes médicinales car la
présence de celles-ci procurent de l'ombre aux cacaoyers et
participent à la conservation des sols (Tchatat et al,
1999 ; Noungang, 2007). Les classes de diamètre
inférieur à 20 cm contiennent également le maximum des
plantes médicinales. Dans cette classe la jachère
âgée et la forêt secondaire en partie non pertubée
ont respectivement les fréquences d'individus les plus
élevées 73,81 % et 72,73 % (Annexe 5). Toutefois il serait
indispensable de laisser les jeunes tiges ligneuses se
régénérées (éviter par exemple de pratiquer
l'écorçage avec cernage sur le tronc d'arbre entraînant sa
mort. Il s'agit en fait d'une distribution diamètrique positivement
dissymétrique avec un mode à l'extrême gauche qui laisse
présager un potentiel de régénération
considérable dans les différents TUT étudiés.
III.2.6.2.
Distribution des plantes médicinales ligneuses par classe de
diamètre dans le site d'étude.
La classe de diamètre inférieur
à 20 cm comprend les arbres de sous-bois. Elle est la plus
représentative en individus, soit une abondance absolue de 60,59 % de
l'effectif total des tiges ligneuses, suivie de la classe de [20-30[ cm avec
15,61 %, la classe de [30-40[ cm avec 9,29 %, la classe de [40-50[ cm avec
4,83 % , la classe de [50-60[ cm avec 3,72 %, la classe de [60-70[ cm avec
3,35 %, enfin la classe de diamètre supérieur à 70
cm représente 2,16 %. D'après ces résultats le nombre
d'individus diminue avec l'augmentation des classes de diamètre (Sonke,
1998). Une sensibilisation sur les techniques d'écorcage des arbres
serait envisageable.
III.2.6.3.
Difficultés rencontrées lors du déroulement de
l'étude
L'étude a connu beaucoup de difficultés dans sa
réalisation, surtout lors des enquêtes, à cause de la
pertinence de certaines questions sur les plantes médicinales. Il
s'agissait d'éviter le volet sur le mode opératoire pour
l'obtention des remèdes de la pharmacopée traditionnelle.
Les principales difficultés rencontrées
sont :
- la recherche ou
l'identification de l'usage thérapeutique des plantes
médicinales ;
- la méfiance excessive de la population locale, pour
crainte de piraterie et du dévoilement du secret des vertus
thérapeutiques et mystiques des plantes médicinales ;
- le manque de collaboration des tradithérapeutes qui
crée un climat de suspicion et d'exclusion lors du déroulement
des enquêtes et diagnostic participatif ;
- la demande de rémunération, pour la
participation aux séances pratiques d'inventaire des plantes
médicinales.
CHAPITRE IV
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
IV.1 Conclusion
Dans le terroir de Tya'assono, les plantes
médicinales sont les PFNL qui contribuent au bien-être des
populations sur le plan sanitaire. Celles-ci sont disponibles et
recherchées toute l'année. L'étude a été
menée pour apprécier le dégré de perception que les
populations ont de leurs plantes médicinales.
Des enquêtes réalisées
auprès des populations ont permis d'aboutir aux résultats
suivants:
- 86 % des enquêtés font recours aux plantes
médicinales pour leurs soins de santé;
- 88,60 % des enquêtés n'ont aucun souci de
conservation des plantes médicinales lors des travaux
champêtres;
- 96 % des personnes interrogées n'ont jamais
cultivé une plante médicinale pour les bésoins de
domestication et de regénération au sein des jardins de case;
- 87 % regrettent la rareté de certaines espèces
médicinales telles que Baillonella toxisperma, Guibourtia
tessmannii et Entandrophragma angolense.
L'inventaire réalisé au sein du site
d'étude a permis de recenser 164 espèces médicinales
appartenant à 56 familles. L'espèce médicinale
Funtumia elastica est la plus abondante en individus dans cinq TUT sur
sept. Les espèces médicinales sont beaucoup plus nombreuses dans
les TUT anthropisés telles que : la Jachère jeune, les
plantations cacaoyères plus rapprochées des concessions, et
visitées par les populations du terroir. De même une liste des
familles des plantes médicinales, pour les affections courantes, a
permis de retenir les principales familles suivantes : la famille des
Apocynaceae pour le paludisme, la famille des Euphorbiaceae
pour les diarrhées et les amibes.
Les premières conclusions de cette
étude montrent que les populations locales et les gestionnaires du
secteur forestier du Sud Cameroun ne sont pas assez sensibilisés, sur le
concept de gestion durable des plantes médicinales. L'absence d'un cadre
législatif et réglementaire sur la gestion durable des plantes
médicinales ne permet pas de créer le développement du
secteur.
Sur le plan économique, les plantes
médicinales ne jouent pas encore le rôle qui est le leur,
à savoir l'apport des revenus dans les ménages pour favoriser la
lutte contre la pauvreté en milieu rural. Les circuits de
commercialisation étant presque inexistants. L'on peut penser que
l'exploitation anarchique des écorces de certaines plantes
médicinales mettrait en péril de nombreuses espèces
végétales. De même, les activités liées aux
plantes médicinales relèvent largement du domaine informel.
Celles-ci échappent aux statistiques et à l'attention des
analystes et des décideurs.
Le travail ainsi présenté ne couvre
pas tous les renseignements relatifs à l'usage des plantes, puisque
l'étude n'a pas pris en compte le mode de préparation des
différentes recettes de la pharmacopée traditionnelle. Celle-ci
ouvre des voies pour des recherches futures en flore médicinale et
pharmacopée traditionnelle. Le rôle que devront jouer les
organismes et administrations en charge des problèmes de santé et
recherche scientifique dans ce sens est important.
IV.2 Recommandations
Afin d'assurer une exploitation et un développement
durable des plantes médicinales, il est proposé de :
- favoriser la communication et l'échange
d'informations entre les acteurs de la santé et de la recherche autour
des cadres de concertation (séminaires, conférences, colloques,
commissions);
- mener des recherches sur les niveaux de durabilité et
les méthodes de cultures, cueillette, séchage et conservation
des plantes médicinales;
- encourager la recherche dans le domaine des plantes
médicinales en mettant l'accent sur les études
ethnopharmacobotaniques, afin d'évaluer leur degré
d'efficacité et détecter leur degré de toxicité;
- procéder à l'étude biologique et
écologique des plantes médicinales menacées d'extinction
dans le terroir, pour entreprendre leur
régénération ;
- lutter contre la pression exercée sur les plantes
médicinales par la création d'un jardin botanique servant
à l'approvisionnement, pour les soins de santé primaire, dans
chaque concession villageoise ;
- encourager les populations locales à conserver les
plantes médicinales les plus utilisées lors des pratiques
culturales ;
- promouvoir un cadre de concertation de développement
et de vulgarisation des résultats de la recherche sur les plantes
médicinales entre les principaux acteurs étatiques MINFOF, MINEP,
MINRESI, IMPM et le MINSANTE, en collaboration avec les tradithérapeutes
et la société civile.
BIBLIOGRAPHIE
ABAYOMI S., 1996. Plantes médicinales et
médecine traditionnelle d'Afrique.
KARTHALA, Paris. 370 p.
ADJANAHOUN E., AHYI A.M.R.K., AKE ASSI L., CHIBON P., CUSSET
G.,
DOULOU V., ENZANZA., EYME. J,
GOUDOTE E., KEITA A.,
MBEMBA C., MOLLET J.,
MOUTSAMBOTE J.M., MPATI J., et
SITA P., 1988. Contribution aux
études ethnobotaniques et
floristiques en
République populaire du Congo.Collection médecine
traditionnelle et
pharmacopée. ACCT, Paris. 605 p.
ADJANAHOUN E., NGUEMA M.G., OLLOME J.B et SITA P., 1986.
Contribution aux études ethnobotaniques et floristiques au Gabon.
Collection médecine traditionnelle et pharmacopée, ACCT., Paris.
294 p.
AKE ASSI L., ABEYE J., GUINKO S. et RIGUET R., 1981.
Contribution aux études ethnobotaniques et floristiques en
République Centrafricaine : médecine traditionnelle et
pharmacopée. ACCT, Paris. pp. 30-45.
AKOGO G, 2002. Conservation et gestion durable des
écosystèmes des forêts tropicales humides de l'Afrique
Centrale : étude de cas d'aménagement forestier exemple en
Afrique Centrale. La zone de Campo-Ma'an.FAO, Rome. pp. 19-20.
AMBASSA N.A., 2001. Etude de la biodiversité ligneuse
et des produits forestiers non ligneux de la région de Djoum.
Mémoire de Maîtrise. Université de Yaoundé I. pp.
18-41.
ANONYME., 1994. Le défi de l'aménagement durable
des Forêts. Quel avenir pour les forêts mondiales ? FAO, Rome.
183 p.
ANONYME., 1998. Analyse économique de la zone
forestière du Sud-Est du Cameroun. Rapport final provisoire.
WWF-Cameroun, 120 p.
ANONYME., 2000. Les produits forestiers non ligneux en Afrique
centrale. Recherches actuelles et perspectives pour la conservation et le
ANONYME., 2001. Etude de la gestion durable des PFNL au
Cameroun. UICN, Yaoundé. pp. 3-10.
ANONYME., 2005. Résumé du plan
d'aménagement durable. UFA 09.021. Wijma Douala S.A.R.L. 53 p.
ANONYME., 2006. Assorti des plans de gestion des plantes
médicinales et autres PFNL. PNDP, Yaoundé.105 p.
BARBAULT R., 1983. Ecologie générale.Masson,
Paris.131 p.
BESONG J., 1995. Cameroon Forest resource assessment. Forest
Department Yaoundé Cameroun WWF,44 p.
BETTI J.L., 1996. Etudes ethnobotaniques des plantes
médicinales de la RFD (Cameroun). Projet ECOFAC Composante Cameroun.
22p+Annexes.
BETTI J.L., 1999. Etudes ethnobotaniques des plantes
médicinales de la Réserve forestière du DJA au Cameroun
RFD (Cameroun). Rapport progressif. Université Libre de Bruxelles. 122
p.
BIYITI L.F., MEKO'O D.J.L., TAMZE V., AMVAM ZOLLO P.H., 2004.
Recherche de l'activité antibactérienne de quatre plantes
médicinales camerounaises. Rapport du Colloque CAMES sur la
pharmacopée et la médecine Traditionnelle
Africaines.Yaoundé. pp. 2-5
BIKIE H., NDOYE O. et SUNDERLIN W., 2000. L'impact de la
crise économique sur les systèmes agricoles et le changement du
couvert forestier dans la zone forestière humide du Cameroun. CIFOR,
Yaoundé. pp. 1- 27.
BORRINI-FEYERABEND G., FARWAR T., NGUINGUIRI C. et NDANGANG
V., 2000. La gestion participative des ressources naturelles, Organisation
Négociation et Apprentissage par l'Action. GTZ et UICN, Heidelberg. 96
p.
BOOT R.G.A. and GULLISSON R.E., 1995. Approaches to
developing sustainable extraction systems for tropical forest products. Ecol.
Appl. 5(4) : 896-903.
BOUQUET A. et DEBRAY M., 1974. Plantes
médicinales de la Côte d'Ivoire. ORSTOM Paris. 232 p.
BOUQUET A., 1969. Fétichisme et médecine
traditionnelle du Congo-Brazzaville. ORSTOM, Paris. 282 p.
BRENAN J., 1963. Utilité des flores pour les pays sous
développés-impact 3 : 123-148.
CHIRIO L., 2000. Inventaire herpétologique dans l'UTO
Campo-Ma'an. Rapport de consultant.10 p.
DELBENE R., 2003. Étude socio-économique.
Concession forestière n°1050 UFA 09-017 et 09-018
Département de la Mvila Arrondissement d'Ebolowa et de Mvangan,
Fabrique Camerounaise de parquet, Yaoundé. pp.71-72.
DIAFOUKA P., 1997. Analyse des usages des plantes
médicinales dans les quatre régions du
Congo-Brazzaville.Thèse de Doctorat ès sciences.
Université libre de Bruxelles. pp. 1-40.
DIKANDA P. C., 2000. Contribution à l'étude des
plantes médicinales de New Malimba dans l'Arrondissement d'Edéa.
Mémoire de Maîtrise Botanique-Ecologie. Université de
Yaoundé I. 81 p.
DUPUY B., 1998. Base pour une sylviculture en forêt
dense tropicale humide africaine. Document n°4 série
FORAFRI/CIRAD/CIFOR, Paris. 328 p.
ENGOLO C., 2008. Etude d'impact environnementale du projet de
hydro- électrique de Me'vele. Mémiore de DESS en Sciences de
l'Environnement. Université de Yaoundé I. pp.1-35.
FALCONER J., 1990. The major significance of «minor»
forest products. The local use and value of forests in West African humid
forest zone. FAO, Rome. 232 p.
GUEDJE N., 1998. Ecologie et gestion de quelques PFNL de la
région de Bipindi-Akom II (Sud Cameroun). Communication
présentée à l'atelier International sur la gestion durable
des forêts denses humides africaines aujourd'hui. FORAFRI,
Yaooundé. 103 p.
GUEDJE N., 2002. La gestion des populations d'arbres comme
outil pour une exploitation durable des produits forestiers Non-Ligneux :
l'exemple de Garcinia lucida (Sud-Cameroun). Thèse de Doctorat.
Université de Bruxelles. 187 p.
GUTHRIE M., 1976. The signifiance of pattern of distribution
shown by Forest plants and animals in tropical Africa for the reconstruction of
upper pleistocene palaeoenvironment. Paleoecology of Africa, 9: 63-97.
GOCKOWSKI J. and BAKER D., 1996. Targeting resources and crop
management according to household in the humid Forest Ecoregion of cental and
West Africa. In: Biennal meeting of Rockfeller Social Science Research
Felloows. IITA, Nairobi. pp. 25-35.
GOUNOT M. , 1969.Méthodes d'études quantitatives
de la vegetation. Masson, Paris. pp. 30-119.
JORDAN C.F., 1985. Nutrient cycling in Tropical Forest
Ecosystems. Jhon Wiley ans Sons, New York. 132 p.
KEBOU J P., 1983. Etude des plantes médicinales et
importance dans la pharmacopée traditionnelle Foto. Mémoire
d'Ingénieur Agronome. INADER de Dschang. pp. 5-36.
LETOUZEY R., 1968. Etude phytogéographique du Cameroun.
Paul Le Chevalier, Paris. 511 p.
LETOUZEY R., 1985. Notice de la carte phytogeographique du
Cameroun au 1/500000.Institut de la carte Internationale de la
végétation, Toulouse. pp. 680-705.
LAIRD S., 1995. The natural management of tropical forests for
timber and non-timber forest products. O.F.I.occasionnal pepers n° 49. 45
p.
MOGBA Z., 1999. Études des systèmes locaux de
gestion des ressources forestières à Djoum. Composante
IR1-CARPE. In : Étude socio-économique Concession
Forestière n°1050 UFA 09-017 et 09-018 Département de la
Mvila Arrondissement d'Ebolawa et de Mvangan. Fabrique Camerounaise de parquet
(FIPCAM), Yaoundé. 72 p.
NOUDJIEU C., 2005. Approche de gestion durable de la chasse
dans l'UTO de Campo-Ma'an-Sud Cameroun. Mémoire de DESS en gestion des
ressources animales et végétales en milieux
tropicaux. Faculté Universitaire des Sciences agronomiques,
Gembloux, pp. 15-19.
NOUNGANG N.R., 2007. Systèmes Agroforestiers et
conservation des produits forestiers non ligneux : cas des façades
Nord et Est du parc de Boumba-Beck. DESS en Sciences Forestières Option
Agroforesterie. Université de Yaoundé I. 66 p.
PETERS C.M., 1994. Sustainable harvest of non-timber plant
ressources in tropical moist forest: An ecological primer. Biodiversity Support
Programme. WWF. Washington. 44 p.
PETERS C.M., 1997. Exploitation soutenue des produits
forestiers autres que le bois en forêt tropical humide. Manuel
d'initiation écologique. WWF, the natural conservancy, World ressources
Institute. 49 p.
PONTANIER R. et FLORET C., 1995. Utilité sur la
dynamique de la végétation des jachères en Afrique
Tropicale. ORSTOM. Colloque et Séminaire. pp. 333-416.
POUSSET J.L., 1992. Plantes médicinales Africaines,
possibilités de développement.Tome II.Ellipses ACCT. Markating
32, Paris. pp. 20-100.
SANTOIR C. et BOPDA A., 1996. Atlas régional du Sud
Cameroun. ORSTOM, Paris. pp. 1-53.
SONKE B., 1998. Etudes florestiques et structurales des
forêts de la reserve de faune du DJA (Cameroun). Thèse de Doctorat
ès Sciences. Université Libre de Bruxelles. 267 p.
SUCHEL B., 1972. Répartition et régimes
pluviométriques au Cameroun. Ceget-CNRS, Yaoundé. 283 p.
TCHATAT M., NDOYE O., et NASI R., 1999. Produits forestiers
autres que le bois d'oeuvre (PFAB) : place dans l'aménagement
durable des forêts denses et humides d'Afrique Centrale. Série
FORAFRI. Document 18. 92 p.
TIKI-MANGA. and WEISE S., 1995. Alternative to slash
and burn (ASB) project,
Cameroun
Benhmark sites. IRA/ IITA / HFS. 85 p.
TOUKAM N.V.A. ,2001. Contribution à l'étude
des plantes médicinales du Littoral camerounais : cas de Douala et
ses environs. Mémoire de Maîtrise.Université de
Yaoundé I. pp. 9-17.
VALNET J., 1983. Arbres des forêts denses d'Afrique
Centrale. Espèces du Cameroun. ACCT, Paris. pp. 86-272.
VAN DIJK J . W., 1999. Non-Timber Forest products in the
Bipindi-Akom II Region, Cameroon. A socio-economic and ecological assessment.
The Tropenbos-Cameroon Programme , Cameroon. 197 p.
ZAPFACK L. et NGOBO-NKONGO M., 2000. Inventaire participatif
des Produits Forestiers Non ligneux et Ligneux de la région de
DJOUM : Sud du Cameroun. Rapport CARPE, Yaoundé. 54 p.
ZAPFACK L., 2005. Impact de l'Agriculture Itinérante
sur brûlis sur la Biodiversité Végétale et la
Séquestration du Carbone. Thèse de Docteur d'Etat ès
Sciences-Ecologie Végétale. Université de Yaoundé
I. 198 p.
ZIPCY-SAIVET E., PELISSIER. et LEMORDANT., 1996.
Ethnopharmacologie Camerounaise. JATBA, XXIII (1-2-3). Paris. pp. 1-17.
Annexe 1. Questionnaire
individuel pour le chef de ménage.
Ce questionnaire a pour objectif de recueillir
votre opinion sur les plantes médicinales de votre terroir il servira
dans le cas des études portant sur la gestion durable des plantes
médicinales au Sud du Cameroun. Cas du terroir de Tya'assono. Toutes les
informations collectées seront confidentielles et ne seront
utilisées que dans le cadre des objectifs poursuivi par
l'étude.
1. Informations générales
1.1. Nom de
l'enquêteur................................................................................................
1.2. Date de
l'entretien :................../......./......../
1.3. Nom du
répondant.....................................................................................
1.4. Activité principale du
répondant.....................................................................
1.5. Activités
secondaires..................................................................................
1.6.Âge :.............
1.7. Sexe : 1-Masculin 2-Féminin
1.7. Statut matrimonial : 1- Marié.
2-Célibataire. 3- divorcé.
4- Veuf.
1.8. Niveau d'instruction : N'a pas été
à l'école. Primaire. Premier cycle secondaire. Second cycle
secondaire. Niveau universitaire.
1.9. Origine : Autochtone Migrant
1.10. Groupe ethnique :
.........................................................................................................
1.11. Appartenance religieuse : Catholique Protestant
Autres
2. Accès aux plantes
médicinales
2.1 Êtes-vous tradithérapeute ? Oui Non
2.2 Savez-vous soigner avec les plantes ?
Oui Non
2.3 Si vous avez besoin des plantes pour vous soignez ou pour
soigner un proche,
2.4 comment allez-vous les procurer ?
....................................................................................
.............................................................................................................
2.5 Vendez-vous les plantes médicinales ? Oui Non
2.6 Si oui, quelle est la part de cette activité dans
vos revenus mensuels (en %) ?
2.7 D'où proviennent les plantes
vendues ?.................................................................................
2.8 Où les
vendez-vous ?.....................................................................................................
3 Gestion et conservation des plantes
médicinales
3.1 Au moment de défricher vos parcelles agricoles
est-ce-que vous abattez tous les arbres avant de brûler ? Oui Non
3.2 Quelque soit votre réponse, dites
pourquoi ?............................................................................
................................................................................................................
3.3 Comment récoltez-vous les plantes
médicinales ?...................................................................
.............................................................................................................
Avez-vous déjà perdu un arbre médicinal
suite à un écorchage abusif ?
Oui Non
3.4 Si oui
lequel ?................................................
3.5 Quelle espèce médicinale
préférez-vous ou utilisez-vous le plus et quel est le
degré des difficultés d'approvisionnement ?
Espèce
|
usage
|
Difficulté d'approvisionnement
|
|
|
Aucune
|
Difficile
|
Très difficile
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3.6 Quels sont les problèmes et contraintes que vous
rencontrez dans l'utilisation des plantes
médicinales ?............................................................................................................................
.....................................................................................................................
3.7 Avez-vous un jardin de plantes médicinales ?
Oui Non
Si oui, donnez sa superficie et une idée de sa richesse
en plantes médicinales.
.....................................................................................................................
Si non
pourquoi ?...............................................................................................................................
.....................................................................................................................
Connaissez-vous quelqu'un qui a un jardin de plantes
médicinales ? Oui Non
Si oui donnez les indications sur la superficie de son jardin,
sa richesse en plante et son adresse.
3.8 Avez-vous déjà planté une plante
médicinale ? Oui Non
Si non
pourquoi ?...............................................................................................................................
3.10 Si oui remplissez le tableau suivant :
Espèces
|
Nombres de pieds
|
Localisation
|
Provenance
|
Destination
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3.11 Y a-t-il des arbres de grande valeur culturelle ou
traditionnellement protégé dans le
village ?.........................................................................................................................................
3.12 Y a-t-il des arbres médicinaux qui sont devenus
rares ou qui ont disparu dans le village ? Oui Non
3.13 Si oui
lesquels......................................................................................
3.14 Commentaire généraux de la personne
enquêté sur le potentiel en plantes médicinales du village
et les contraintes liées à leur
utilisation..........................................................
.....................................................................................................................
3.15 Pratiquez-vous l'exploitation des PFNL ? Oui Non
Si oui indiquez les espèces.
Nom de l'arbre
|
Partie prélevée
1. feuilles (fll)
2. fruit (fr)
3. écorce (ec)
4. racine (r)
5. sève (s)
|
Lieu de récolte
|
Période de récolte
|
Traitement approprié
1) séché
2) pâte
3) poudre
4) huile
5) vin
6) autres
|
Produit fini obtenu (nom)
|
Utilisation
1. alimentation
2. pharmacopée
3. artisanat
4. service
|
5. construction
6. vente
7. autres (préciser)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3.16 À votre avis y a-t-il des difficultés ou
conflits pouvant nuire au progrès de la médicine traditionnelle
dans le village ? Oui Non
3.17 Si oui remplissez le tableau suivant
Difficultés
|
Proposition de solution
|
|
|
|
|
|
|
4. Populations et voies de recours
thérapeutiques
Quelles sont les maladies ayant exigé un traitement
les 12 derniers mois dans le ménage ? (Chaque chef de ménage
doit répondre individuellement aux questions).
|
|
|
Si recours 1, 2 ou 3
|
Si recours 4
|
Maladies traitées
|
Personnes malades :
1= Père
2= mère
3= enfant
4=famille
|
Premier recours ?
1= Pharmacie
2=Hôpital/centres médicaux
3=case de santé
4=Plantes médicinales
|
Quel était le coût du traitement ?
|
La/les personnes ont-elles été
guéries ?
|
Quel était le coût du traitement ?
|
La/les personnes ont-elles été
guéries ?
|
Plantes utilisées
|
Origine de la plante
1= Champs
2= Forêt secondaire
3=jachère
4= autre
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Merci pour votre aimable
collaboration.
Annexe 2.
Questionnaire spécifique adressé aux
tradithérapeutes.
Ce questionnaire s'adresse
spécifiquement aux tradithérapeutes et aux spécialistes de
la médecine traditionnelle de notre zone d'étude.
I. Informations générales
1. Nom de
l'enquêteur :...............................................................................
2. Date de
l'entretien :........... /....... /.......... /
3. Nom du
répondant :.................................................................................
4. Âge :.................
5. Sexe : 1- Masculin 2- Féminin
6. Statut matrimonial : 1-Marié 2-
Célibataire 3-Divorcé 4-Veuve
7. Niveau d'instruction : 1-N'a pas été
à l'école 2-Primaire 3-Premier cycle secondaire
4-Second cycle secondaire 5-Niveau universitaire
8. Origine : 1- Autochtone 2- Migrant
9. Groupe ethnique :
II. Accès aux plantes médicinales
1. Quel est votre lieu d'approvisionnement en plantes
médicinales dans le village ?
Dans le champs En forêt primaire ou secondaire
En jachère Derrière ou devant ou aux alentours
de votre maison
Dans les marécages
2. Quel est la part de votre activité de
tradithérapeutes dans vos revenus mensuels ( évaluer en
%).............................................................................................................
................................................................................................................
2.1. S'agit -il parfois des récompenses en nature ou en
espèces ?......................................................................................................................................
.................................................................................................................
3. Quel est le lieu de provenance de vos malades :
proviennent-ils ?
De votre propre village. D'un autre village de la même
localité de la ville
4. Les ressources en plantes médicinales sont-elles
encore disponibles qu'il y a dix ans ?
Oui Non
4.1. Si non
pourquoi ?....................................................................................................................................
.................................................................................................................
5. Comment récoltez-vous vos plantes
médicinales ? (Donnez les techniques de récolte des plantes
médicinales : écorçage, déracinement, coupure
de feuille, ramassage ou cueillette des fruits).
...............................................................................................................................................................................................................................
5.1. Existe-t-il des chercheurs nationaux ou touriste
étranger en voyage d'étude qui vous ont approché ces
dernières années ? Oui Non
5.1.1. Si oui citez ?
.................................................................................................................
5.2. Quels étaient leurs préoccupations et
appréhensions ?
................................................................................................................
5.3. Vous arrive-t-il de monnayer vos connaissances sur les
plantes médicinales aux personnes étrangères à
votre famille nucléaire ?
.................................................................................................................
6. Avez-vous déjà perdu un arbre médicinal
suite à une mauvaise technique de récolte ?
Oui Non
6.1. Si oui.
Lequel ?....................................................................................
7. Quel est votre spécialité du traitement ?
(Dans votre fonction de tradithérapeute)
.................................................................................................................
................................................................................................................
III. Rôle et importance des plantes
médicinales et de ses organes collectés
1. Quelles espèces médicinales utilisez-vous le
plus pour les soins des malades et quel est le degré
d'approvisionnement
Espèces
|
Type morphologique
|
Parties collectées
|
Usage
|
Difficulté d'approvisionnement
|
|
|
|
|
Aucune
|
Difficile
|
Très difficile
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IV. Médecine traditionnelle et gestion des plantes
médicinales
1. Existe-t-il des regroupements des tradithérapeutes au
niveau de votre localité ?
Oui Non
Si oui, les nommer avec leurs promoteurs
.................................................................................................................
................................................................................................................
2. Commentaires généraux du tradithérapeute
sur le potentiel en plantes médicinales du village et les contraintes
liés leur gestion durable.
.................................................................................................................
.................................................................................................................
3. Que dites-vous de la collaboration entre médecine
traditionnelle et médecine conventionnelle dans la localité
4. Existe-t-il des projets de conservation de ressource
naturelle (ressources forestières) opérant dans le village. Oui
Non
4.1. Si oui citez
.................................................................................................................
.................................................................................................................
5. Quels sont selon vous les conflits auxquels la mise en oeuvre
d'une telle étude sur la gestion participative des plantes
médicinales aura à faire face pour l'obtention des informations
et la collecte des données fiables sur le terrain ?
Conflit éventuel
|
Proposition de solution
|
|
|
|
|
|
|
Merci pour votre aimable collaboration.
Annexe 3. Fiche
d'inventaire des plantes médicinales
Nom du village.............................province
Département................................Arrondissement
N° de la
fiche........................N°Parcelle............Date..................
Topographie...........................................................................
Type de forêt..........................Historique de la
forêt......................
Rapporteur............................................................................
TA: très abondant, A : abondant, MA: moins
abondant, R: rare
N°
|
Nom
local
de l'espèce
|
Nom
scientifique
|
Type morphologique
(arbre, herbe, liane)
|
Partie ou
organe
collecté
|
Diamètre
des arbres
(cm)
|
Abondance
relative
(arbre, herbe,
liane)
|
Usage
thérapeutique
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
|
6
|
|
|
|
|
|
|
|
7
|
|
|
|
|
|
|
|
8
|
|
|
|
|
|
|
|
9
|
|
|
|
|
|
|
|
10
|
|
|
|
|
|
|
|
11
|
|
|
|
|
|
|
|
12
|
|
|
|
|
|
|
|
13
|
|
|
|
|
|
|
|
14
|
|
|
|
|
|
|
|
15
|
|
|
|
|
|
|
|
16
|
|
|
|
|
|
|
|
17
|
|
|
|
|
|
|
|
18
|
|
|
|
|
|
|
|
19
|
|
|
|
|
|
|
|
20
|
|
|
|
|
|
|
|
21
|
|
|
|
|
|
|
|
22
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 4.
Variabilité intra-TUT de la richesse spécifique par parcelle
élémentaire de 50 m×50 m
CVM= écart-type/moyenne ×100
Type de système d'utilisation des terres
|
Richesse spécifique
Par parcelle
|
Richesse spécifique moyenne par parcelle
élémentaire
|
CVM (%)
|
Pourcentage de la richesse spécifique moyenne par
parcelle élémentaire
|
F s a
|
44
|
41
|
7,32
|
14,70 %
|
38
|
F s j
|
36
|
38
|
7,89
|
13,62 %
|
40
|
F s n p
|
32
|
33
|
3,03
|
11,83 %
|
34
|
J a
|
38
|
36
|
2,78
|
12,90 %
|
34
|
J j
|
55
|
57
|
2,63
|
20,43 %
|
58
|
P c
|
50
|
53
|
5,66
|
18,99 %
|
55
|
M
|
22
|
21
|
9,52
|
7,53 %
|
19
|
Annexe 5. Effectifs et
densités des plantes médicinales ligneuses par classe de
diamètre dans les différents TUT.
Légende
Ja : Jachère âgée
Pc : Plantation cacaoyère
Fsa : Forêt secondaire âgée
Jj : Jachère jeune
M : Marécage
Fsj : Forêt secondaire jeune
Fsnp : Forêt secondaire en partie non protégée
Fsa
|
Intervalle
|
<20 cm
|
[20-30[
|
[30-40[
|
[40-50[
|
[50-60[
|
[60-70[
|
= 70 cm
|
Totaux
|
Effectifs
|
49
|
11
|
7
|
4
|
2
|
2
|
3
|
78
|
Pourcentage (%)
|
62,82
|
14,1
|
8,97
|
5,13
|
2,56
|
2,56
|
3,85
|
100
|
Densité (tiges /ha)
|
196
|
44
|
28
|
16
|
8
|
8
|
12
|
312
|
Faciès : Fsnp
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Intervalle
|
<20
|
[20-30[
|
[30-40[
|
[40-50[
|
[50-60[
|
[60-70[
|
= 70
|
Totaux
|
Effectifs
|
32
|
4
|
2
|
2
|
1
|
2
|
1
|
44
|
Pourcentage (%)
|
72,73
|
9,09
|
4,55
|
4,55
|
2,27
|
4,55
|
2,27
|
100
|
Densité (tiges /ha)
|
128
|
16
|
8
|
8
|
4
|
8
|
4
|
176
|
Fsj
|
Intervalle
|
<20
|
[20-30[
|
[30-40[
|
[40-50[
|
[50-60[
|
[60-70[
|
= 70
|
Totaux
|
Effectifs
|
55
|
10
|
20
|
3
|
2
|
2
|
0
|
92
|
Pourcentage (%)
|
59,78
|
10,87
|
21,74
|
3,26
|
2,17
|
2,17
|
0
|
100
|
Densité (tiges /ha)
|
220
|
40
|
80
|
12
|
8
|
8
|
0
|
368
|
Faciès
|
Ja
|
Intervalle
|
<20
|
[20-30[
|
[30-40[
|
[40-50[
|
[50-60[
|
[60-70[
|
= 70
|
Totaux
|
Effectifs
|
62
|
11
|
3
|
2
|
3
|
2
|
1
|
84
|
Pourcentage (%)
|
73,81
|
13,1
|
3,57
|
2,38
|
3,57
|
2,38
|
1,19
|
100
|
Densité (tiges /ha)
|
248
|
44
|
12
|
8
|
12
|
8
|
4
|
336
|
Faciès
|
Jj
|
Intervalle
|
<20
|
[20-30[
|
[30-40[
|
[40-50[
|
[50-60[
|
[60-70[
|
= 70
|
Totaux
|
Effectifs
|
57
|
28
|
5
|
3
|
4
|
1
|
3
|
101
|
Pourcentage (%)
|
56,44
|
27,72
|
4,95
|
2,97
|
3,96
|
0,99
|
2,97
|
100
|
Densité (tiges /ha)
|
228
|
112
|
20
|
12
|
16
|
4
|
12
|
404
|
Pc
|
Intervalle
|
<20
|
[20-30[
|
[30-40[
|
[40-50[
|
[50-60[
|
[60-70[
|
= 70
|
Totaux
|
Effectifs
|
52
|
16
|
7
|
6
|
3
|
7
|
6
|
97
|
Pourcentage (%)
|
53,61
|
16,49
|
7,22
|
6,19
|
3,09
|
7,22
|
6,19
|
100
|
Densité (tiges /ha)
|
208
|
64
|
28
|
24
|
12
|
28
|
24
|
388
|
Faciès
|
M
|
Intervalle
|
<20
|
[20-30[
|
[30-40[
|
[40-50[
|
[50-60[
|
[60-70[
|
= 70
|
Totaux
|
Effectifs
|
19
|
4
|
6
|
6
|
5
|
2
|
0
|
42
|
Pourcentage (%)
|
45,24
|
9,52
|
14,29
|
14,29
|
11,9
|
4,76
|
0
|
100
|
Densité (tiges /ha)
|
76
|
16
|
24
|
24
|
20
|
8
|
0
|
168
|
Récapitulatif
des 7 TUT
|
Intervalle
|
<20
|
[20-30[
|
[30-40[
|
[40-50[
|
[50-60[
|
[60-70[
|
= 70
|
Totaux
|
Effectifs
|
326
|
84
|
50
|
26
|
20
|
18
|
14
|
538
|
Pourcentage %
|
60,59
|
15,61
|
9,29
|
4,83
|
3,72
|
3,35
|
2,6
|
100
|
Densité (tiges /ha)
|
186
|
48
|
29
|
15
|
11
|
10
|
8
|
307
|
Annexe 6.
Espèces médicinales ligneuses les moins abondantes dans le site
d'étude.
N.B : Autres espèces médicinales ayant moins
de 2% de fréquence d'abondance, par rapport aux espèces
médicinales ligneuses les plus abondantes inventoriées dans le
site d'étude.
N°
|
Nom scientifique
|
Nom local de l'espèce
|
Famille
|
Abondance absolue
des tiges ligneuses
|
1
|
Anibias hastifolia
|
Lom Osoe
|
Araceae
|
1
|
2
|
Albizia adianthifolia
|
Saliyeme
|
Mimosaceae
|
3
|
3
|
Albizia glaberrima
|
Essak
|
Mimosaceae
|
4
|
4
|
Alchornea cordifolia
|
Aboui
|
Euphorbiaceae
|
1
|
5
|
Alchornea floribunda.
|
Alan
|
Euphorbiaceae
|
2
|
6
|
Allanblackia floribunda
|
Nsangomo
|
Guttiferae
|
2
|
7
|
Alstonia booneï
|
Ekouk
|
Apocynaceae
|
5
|
8
|
Amphimas ferrugineus
|
Edie
|
Fabaceae
|
1
|
9
|
Annikia chlorantha
|
Nfo'o
|
Annonaceae
|
8
|
10
|
Annona sp.
|
Nvae ele
|
Annonaceae
|
1
|
11
|
Anonidium mannii
|
Ebom afan
|
Annonaceae
|
2
|
12
|
Anthocleista sp.
|
Elolomzam
|
Loganiacées
|
2
|
13
|
Anthonotha macrophyllea
|
Enak
|
Caesalpiniaceae
|
1
|
14
|
Anthrocaryon klaineanum
|
Ozakong
|
Anacardiaceae
|
9
|
15
|
Antiaris spp.
|
Ako'o
|
Moraceae
|
1
|
16
|
Barteria fustulosa
|
Mebenga
|
Passifloraceae
|
3
|
17
|
Beilschmiedia sp.
|
Kanda
|
Lauraceae
|
1
|
18
|
Bridelia micrantha
|
Essop
|
Euphorbiaceae
|
2
|
19
|
Calpocalyx dinklagei
|
Minsii
|
Caesalpiniaceae
|
1
|
20
|
Canarium schweinfurthii
|
Abe
|
Burseraceae
|
2
|
21
|
Carpolobia lutea
|
Onong afan
|
polygalaceae
|
2
|
22
|
Ceiba pentandra
|
Doum
|
Bombacaceae
|
1
|
23
|
Cleistopholis glauca
|
Avom
|
Annonaceae
|
4
|
24
|
Cleistopholis sp.
|
Anyan zok
|
Annonaceae
|
2
|
25
|
Coelocaryon preussi
|
Ebouzo'o
|
Moraceae
|
1
|
26
|
Cola lepidota
|
Evoe
|
Sterculiaceae
|
1
|
27
|
Cola sp.
|
Ekoang
|
Sterculiaceae
|
1
|
28
|
Coula edulis
|
Ewomen
|
Olacaceae
|
2
|
29
|
Cylicodiscus gabonensis
|
Adoum
|
Mimosaceae
|
2
|
30
|
Dacryodes edulis
|
Assa'a
|
Burseraceae
|
4
|
31
|
Dacryodes macrophylla
|
Atom
|
Burseraceae
|
1
|
32
|
Desplatia dewevrei
|
Nfeneg
|
Tiliaceae
|
1
|
33
|
Didelotia sp.
|
Angop
|
Caesalpiniaceae
|
5
|
34
|
Diospyros grassiflora
|
Mevine
|
Ebenaceae
|
1
|
35
|
Diospyros spp.
|
Evini bam
|
Ebenaceae
|
1
|
36
|
Discoglypremma coloneura
|
Ata'a Ele
|
Euphorbiaceae
|
1
|
37
|
Distemonanthus angolensis
|
Eyen
|
Caesalpiniaceae
|
3
|
38
|
Distemonanthus benthamianus
|
Eyen
|
Caesalpiniaceae
|
6
|
39
|
Drypetes grossoweileri
|
Onong/Olelan
|
Euphorbiaceae
|
2
|
40
|
Dracaena arborea
|
Alen okpe
|
Dracaenaceae
|
1
|
41
|
Duboscia macrocarpa
|
Akak
|
Myristicaceae
|
1
|
42
|
Entandrophragma angolense
|
Ebeba
|
Meliaceae
|
1
|
43
|
Erythrophleum ivorense
|
Elon
|
Caesalpiniaceae
|
3
|
44
|
Fagara heitzii
|
Olon
|
Rutaceae
|
2
|
45
|
Fagara sp.
|
Bongo
|
Rutaceae
|
2
|
46
|
Fernandoa adolfi-fridericii
|
Nvini koe
|
Bignoniaceae
|
2
|
47
|
Ficus sp.
|
Etoto'o
|
Moraceae
|
3
|
48
|
Fucus mucuso
|
Ekekan
|
Moraceae
|
1
|
49
|
Garcinia lucida
|
Essok
|
Guttiferae
|
1
|
50
|
Guibourtia tessmannii
|
Oveng
|
Caesalpiniaceae
|
1
|
51
|
Holoptelea grandis
|
Aveup ele
|
Ulmaceae
|
1
|
52
|
Hypodalphnis zenkeri
|
Ata'a
|
Lauraceae
|
2
|
53
|
Irvingia gabonensis
|
Ando'o
|
Irvingiaceae
|
6
|
54
|
Keayodendron bridelioides
|
Mvae ele
|
Euphorbiaceae
|
2
|
55
|
klainedoxa gabonensis
|
Ngon
|
Irvingiaceae
|
1
|
56
|
Klainedoxa gabonensis
|
Ngon
|
Irvingiaceae
|
5
|
57
|
Lophira alata
|
Okoa
|
Ochnaceae
|
8
|
58
|
Mangifera indica
|
Andok
|
Anacardiaceae
|
1
|
59
|
Margaritaria discoidea
|
Ebebeng
|
Euphorbiaceae
|
1
|
60
|
Markhamia tomentosa
|
Angossa
|
Bignoniaceae
|
8
|
61
|
Meiocarpidium lepidotum
|
Anvim
|
Annonaceae
|
6
|
62
|
Microdesmis puberula
|
Evindi afan
|
Pandaceae
|
1
|
63
|
Milicia excelsa
|
Abang
|
Moraceae
|
1
|
64
|
Morinda lucida
|
Akeng
|
Rubiaceae
|
1
|
65
|
Oncoba sp.
|
Miamingomo
|
Flacourtiaceae
|
2
|
66
|
Ongokea gore
|
Angok
|
Olacaceae
|
2
|
67
|
Pachypodanthium staudtii
|
Afane
|
Pandaceae
|
3
|
68
|
Passiflora foetida
|
-
|
Mimosaceae
|
1
|
69
|
Persea americana
|
Afia
|
Lauraceae
|
3
|
70
|
Phyllanthus discoidens
|
Ebebeng
|
Euphorbiaceae
|
9
|
71
|
Picralima nitida
|
Ebam
|
Apocynaceae
|
2
|
72
|
Piptadeniastrum africanum
|
Atui
|
Mimosaceae
|
2
|
73
|
Plagiostyles africana
|
Essoula
|
Euphorbiaceae
|
6
|
74
|
Poga oleosa
|
Angale
|
Rhizophoraceae
|
1
|
75
|
Polgalthia saveolens
|
Otounga
|
Annonaceae
|
2
|
76
|
Pseudopondias spp.
|
Offos
|
Anacardiaceae
|
2
|
77
|
Pterocarpus lucens
|
|
Papilionaceae
|
1
|
78
|
Pterocarpus soyauxii
|
Mbe'e
|
Papilionaceae
|
1
|
79
|
Pterocarpus spp.
|
-
|
Papilionaceae
|
1
|
80
|
Rhektophyllum mirabile
|
Ndess
|
Araceae
|
1
|
81
|
Ricinodendron heudelotii
|
Ezang
|
Euphorbiaceae
|
3
|
82
|
Santiria trimera
|
Ebop tom
|
Burseraceae
|
3
|
83
|
Scorodophloeus zenkeri
|
Olom
|
Caesalpiniaceae
|
3
|
84
|
Smilax kraussiana
|
Okueme
|
Smilacaceae
|
1
|
85
|
Spathodea campanulata
|
Essoussouk
|
Bignoniaceae
|
5
|
86
|
Sterculia tragacantha
|
Nkenveta'a
|
Sterculiaceae
|
1
|
87
|
Stipularia sp.
|
Nguene
|
Rubiaceae
|
1
|
88
|
Stombosia sp.
|
Djip
|
Olacaceae
|
6
|
89
|
Terminalia superba
|
Akom
|
Combretaceae
|
4
|
90
|
Tetrapleura tetraptera
|
Akpwah
|
Mimosaceae
|
2
|
91
|
Tetrorchidium didymostemon
|
Dilik
|
Euphorbiaceae
|
9
|
92
|
Trichoscypha sp.
|
-
|
Anacardiceae
|
3
|
93
|
Tricoscypha abut
|
Amvut
|
Anacardiaceae
|
2
|
94
|
Vernonia sp.
|
-
|
Asteraceae
|
5
|
95
|
Vernonia conferta
|
Abangak
|
Asteraceae
|
7
|
96
|
Vitex sp.
|
Mbikam
|
Verbenaceae
|
2
|
97
|
Voacanga thouarsii
|
Obatone
|
Apocynaceae
|
2
|
Annexe 7. Les
espèces médicinales utilisées dans le traitement des
principales maladies et symptômes endémiques dans la zone
d'étude.
Espèces
|
Paludisme
|
Symptômes de jaunisse
|
Typhoïde
|
Diarrhée
|
Carie dentaire
|
Amibiases/
Parasitoses intestinales
|
Toux
|
Grippe
|
Rhume
|
Blessures
|
Nombre de maladies
|
Aframomum sp.
|
+
|
|
|
|
|
|
+
|
|
+
|
+
|
4
|
Ageratum conyzoides
|
|
|
|
+
|
+
|
|
|
|
|
+
|
3
|
Albizia adianthifolia
|
|
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
1
|
Alchornea cordifolia
|
|
+
|
|
+
|
+
|
|
+
|
|
|
|
3
|
Alchornea floribunda
|
+
|
|
|
+
|
|
+
|
|
|
|
|
3
|
Allanblackia floribunda
|
|
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
1
|
Alstonia boonei
|
+
|
|
|
|
|
|
|
+
|
|
|
2
|
Annikia chlorantha
|
+
|
+
|
|
|
|
|
|
|
+
|
|
3
|
Anonidium mannii
|
|
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
Anthocleista sp.
|
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
|
1
|
Anthonotha macrophylla
|
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
Anthrocaryon klaineanum
|
|
|
|
+
|
|
|
|
|
+
|
|
2
|
Bridelia micrantha
|
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
|
1
|
Carica papaya
|
+
|
+
|
|
|
|
+
|
+
|
|
|
+
|
5
|
Cissus dinklagei
|
|
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
1
|
Citrus aurantifolia
|
+
|
|
|
|
|
|
+
|
+
|
+
|
+
|
5
|
Cleistopholis glauca
|
|
|
|
|
|
|
|
|
+
|
|
1
|
Cleistopholis sp.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
+
|
|
1
|
Clerodendrum splendens
|
|
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
1
|
Cola lepidota
|
|
+
|
|
|
|
+
|
|
|
|
|
2
|
Combretum hispidium
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
+
|
1
|
Costus afer
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
|
|
1
|
Coula edulis
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
+
|
|
2
|
Dacryodes edulis
|
|
|
|
|
+
|
|
+
|
|
|
|
2
|
Desplastia dewevrei
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
+
|
1
|
Diospyros grassiflora
|
|
|
|
|
|
|
+
|
|
+
|
|
2
|
Distemonanthus benthamianus
|
|
+
|
|
+
|
|
|
|
|
|
|
2
|
Dripetes gossoweileri
|
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
|
1
|
Elaeis guineensis
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
|
|
1
|
Emilia coccinea
|
|
+
|
|
+
|
|
|
|
|
|
+
|
3
|
Eupatorium odoratum
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
+
|
1
|
Euphorbia hirta
|
|
|
|
+
|
|
+
|
|
|
|
|
2
|
Ficus sp.
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
+
|
|
2
|
Funtumia elastica
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
Hallea stipulosa
|
|
|
|
+
|
|
+
|
|
|
|
|
2
|
Harungana madagascariensis
|
|
+
|
|
|
+
|
|
|
|
|
+
|
3
|
Hypodalphnis zenkeri
|
+
|
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
2
|
Irvingia gabonensis
|
|
|
|
+
|
+
|
|
|
|
|
|
2
|
Lophira alata
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
|
|
1
|
Mangifera indica
|
+
|
|
|
+
|
+
|
|
|
|
|
|
3
|
Manniophytum fulvum
|
|
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
1
|
Meiocarpidium lepidotum
|
|
|
|
|
|
|
+
|
|
+
|
|
2
|
Milicia excelsa
|
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
+
|
2
|
Morinda lucida
|
|
|
|
|
|
|
|
|
+
|
|
1
|
Musanga cecropioides
|
|
|
|
|
|
|
+
|
|
+
|
|
2
|
Passiflora foetida
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
Pentaclethra macrophylla
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
+
|
|
2
|
Petersianthus macrocarpus
|
|
+
|
|
|
|
|
|
|
+
|
|
2
|
Phyllanthus discoidens
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
Picralima nitida
|
+
|
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
Pseudopondias spp.
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
|
|
1
|
Psydium guajava
|
|
|
|
+
|
|
|
|
|
|
|
1
|
Pycnanthus angolensis
|
|
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
1
|
Rauvolfia vomitoria
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
Ricinodendron heudelotii
|
|
|
|
+
|
|
|
|
|
|
|
1
|
Tabernaemontana crassa
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
Terminalia superba
|
|
|
|
+
|
|
|
|
|
|
+
|
2
|
Theobroma cacao
|
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
|
1
|
Urera batesii
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
+
|
1
|
Vernonia conferta
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
|
+
|
2
|
Vernonia amygdalina
|
|
|
|
+
|
|
|
|
+
|
|
|
1
|
Voacanga thouarsii
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
Annexe 8. Liste des
plantes médicinales recensées dans le site d'étude du
terroir de Tya'assono.
N°
|
Nom scientifique
|
Nom local de l'espèce
|
Famille
|
Type morphologique
|
Partie collectée
|
Différents usages
|
1
|
Acacia pennata
|
Nsinick
|
Mimosaceae
|
Liane
|
Sève, feuilles
|
Vers mystiques, palpitations.
|
2
|
Achyranthes aspera
|
Kolot
|
Araceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Antivenimeux
|
3
|
Acroceras zizanoides
|
-
|
Poaceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Soigne la teigne
|
4
|
Adenia sp.
|
Nson Nyo
|
Passifloraceae
|
Liane
|
Feuilles
|
Vers de bas ventre
|
5
|
Aframomum sp.
|
Adjom
|
Zingiberaceae
|
Herbe
|
Fruits
|
Faiblesse sexuelle, toux, piqûre d'épines, rhume,
blessures, démangeaisons cutanées, accouchement facile.
|
6
|
Ageratum conyzoides
|
Okpwate
|
Asteraceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Typhoïde, mal d'estomac, l'épilepsie, le mal
dentaire, la toux, maux de ventre, la diarrhée, la rougeole, les
ménaces d'avortement.
|
7
|
Albizia glaberrima
|
Essak
|
Mimosaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Abcès, gonflement des pieds et du ventre.
|
8
|
Albizia adianthifolia
|
Saliyeme
|
Mimosaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Gonococcie, toux, panarie, anémie.
|
9
|
Alchornea floribunda
|
Alan
|
Euphorbiaceae
|
Arbuste
|
Feuilles
|
Vers du ventre mal, d'estomac, maux de ventre, paludisme,
diarrhée, fracture, entorse.
|
10
|
Alchornea cordifolia
|
Aboui
|
Euphorbiaceae
|
Arbuste
|
Feuilles
|
Anémie, conjonctivite, stérilité, douleurs
abdominales, la toux, carie dentaire, diarrhée, maladies urinaires,
jaunisse, empoisonnement, la râte.
|
11
|
Allanblackia floribunda
|
Nsangomo
|
Guttiferae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Mal d'estomac, mal de dos, fortifiant, excitant, toux, charme,
faiblesse sexuelle
|
12
|
Alstonia boonei
|
Ekouk
|
Apocynaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Fièvre, paludisme, abcès.
|
13
|
Amphimas ferrugineus
|
Edie
|
Fabaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Charme, attirance (mystique).
|
14
|
Ananas sativa
|
Zeuk
|
Bromeliaceae
|
Herbe
|
Fruits verts
|
Typhoïde
|
15
|
Anchomanes differmis
|
Kabat
|
Araceae
|
Herbe
|
Tubercules, feuilles
|
Panaris, toux, filaire, troubles de démence, abcès,
angine, douleurs stomacales.
|
16
|
Ancystrophyllum sp.
|
Mbie
|
Palmae
|
Liane
|
Feuilles
|
Brûlures
|
17
|
Anibias hastifolia
|
Lom Osoe
|
Araceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Mal de dos
|
18
|
Annikia chlorantha
|
Nfo'o
|
Annonaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Fièvre jaune, baisse la charge virale du VIH, paludisme,
hépatite B, Hémorroides.
|
19
|
Annona sp.
|
Nvae ele
|
Annonaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Massage du corps
|
19
|
Anonidium mannii
|
Ebom afan
|
Annonaceae
|
Arbre
|
Ecorces, fruits
|
Tue les poux, lavage du ventre, typhoïde
|
20
|
Anthocleista vogeli
|
Elolomzam
|
Loganiaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Syphilis, maux de ventre, mal d'estomac, vers intestinaux
(ascaridose), maux de tête, toux, faiblesse sexuelle, impuissance
sexuelle, fatigue, douleurs du bas ventre, l'asthme, la rate,la
fièvre
|
21
|
Anthonotha macrophylla
|
Enak
|
Caesalpiniaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Jaunisse, grippe
|
22
|
Anthrocaryon klaineanum
|
Ozakong
|
Anacardiaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Maux de ventre, rhume, contre l'avortement, réanimation,
abcès, Diarrhée, mal de dos, mal de poitrine
|
23
|
Antiaris spp.
|
Ako'o
|
Moraceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Estomac, anémie
|
24
|
Baillonella toxisperma
|
Adzap
|
Sapotaceae
|
Arbre
|
Ecorces Fruits
|
Huile végétale pour alimentation, mal de reins, mal
de dos, syphilis
|
25
|
Barteria fustulosa
|
Mebenga
|
Passifloraceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Impuissance sexuelle, anti-poison, maladies infantiles
|
26
|
Beilschmiedia sp.
|
Kanda
|
Lauraceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Problèmes cardiaques
|
27
|
Bridelia micrantha
|
Essop
|
Euphorbiaceae
|
Arbre
|
Ecorces, feuilles
|
Vers intestinaux, envoutement, mal d'estomac, chaude pisse,
elephantiasis, maux de ventre, rhumatisme
|
28
|
Calpocalyx dinklagei
|
Minsii
|
Caesalpiniaceae
|
Arbuste
|
Ecorces
|
Mal de dos, maux de ventre
|
29
|
Canarium schweinfurthii
|
Abel
|
Burseraceae
|
Arbre
|
Ecorces, graines
|
Furoncles, panaris, vomissement, blessures maux de dents,
maladies de la peau, rituel religieux
|
30
|
Carica papaya
|
Fafolo
|
Caricaceae
|
Arbre
|
Feuilles, Tige (épiderme) racines, fruits
|
Maux de ventre, paludisme, MST,
Mal d'estomac, amibiase, vers intestinaux, jaunisse, rougeole,
toux, hernie, blessures
|
31
|
Carpolobia lutea
|
Onong afan
|
polygalaceae
|
Arbre
|
Ecorces, racines
|
Fatigue sexuelle, lavage du corps, asthme
|
32
|
Ceiba pentandra
|
Doum
|
Bombacaceae
|
Arbre
|
Feuilles
|
Soigne les yeux, mal de nerfs, anémie, mysticisme
|
33
|
Cissus dinklagei
|
Fazo'o
|
Vitaceae
|
Liane
|
Sève (eau)
|
Mal de poitrine, tension, mal des yeux, toux
|
34
|
Citrus aurantifolia
|
Ngobang
|
Rutaceae
|
Arbuste
|
Fruits
|
Blessures, fatigue, rhume, grippe, mal des yeux, plante
d'accompagnement.
|
35
|
Cleistopholis glauca
|
Avom
|
Annonaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Epilepsie, maux de tête, rhume.
|
36
|
Cleistopholis sp.
|
Anyan zok
|
Annonaceae
|
Arbre
|
Ecorces, Feuilles
|
Mal d'estomac, paludisme, filaire.
|
37
|
Clerodendrum splendens
|
Beyem elock
|
Verbenaceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Rhumatisme, toux, maladies mystiques
(désenvoûtement), maladies pulmonaires et infantiles infantiles,
mal de tête
|
38
|
Coelocaryon preussi
|
Ebouzo'o
|
Moraceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Entorse
|
39
|
Cola lepidota
|
Evoe
|
Sterculiaceae
|
Arbuste
|
Feuilles
|
Jaunisse, amibiases
|
40
|
Cola rostata
|
Ako'o ele
|
Sterculiaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Hernie
|
41
|
Cola pachycarpa,
|
Akpwae
|
Sterculiaceae
|
Arbuste
|
Fruits, écorces
|
Rhumatisme, paludisme
|
42
|
Combretum cuspidium
|
Otourefek
|
Combretaceae
|
Liane
|
Tige
|
Blessures
|
43
|
Combretum hispidium
|
Otougou
|
Combretaceae
|
Liane
|
Feuille
|
Soigne la gale, purgatif
|
44
|
Connarus sp.
|
Vabo vaba
|
Connaraceae
|
Liane
|
Feuilles
|
Maladies infantiles, constipation
|
45
|
Costus afer
|
Miane
|
Zingiberaceae
|
Herbe
|
Tige, sève
|
Allaitement, maux de dents, fatigue sexuelle, lavage du ventre,
anémie, envoûtement, démangeaisons aigues, prurit
|
46
|
Coula edulis
|
Ewomen
|
Olacaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Faiblesse sexuelle rhûme, toux
|
47
|
Cyclosorus dentatus
|
Zeng
|
Thelypteridaceae
|
Herbe
|
Jeune feuille
|
Antipyrétique pour bébés, mal d'estomac
|
48
|
Cylicodiscus gabonensis
|
Adoum
|
Mimosaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Maux de ventre, filaires.
|
49
|
Dacryodes edulis
|
Assa'a
|
Burseraceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Fracture, entorses, commestible, mal de dents
|
50
|
Dacryodes macrophylla
|
Tom
|
Burseraceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Contre poison, maladies infantiles
|
51
|
Desmodium ascendens
|
Obo Mesen
|
Fabaceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Mal de ventre, maladies sexuellement Transmissibles, charme,
antivenimeux, antipoison
|
52
|
Desplatia dewevrei
|
Nfeneg
|
Tiliaceae
|
Arbre
|
Sève
|
Cicatrisation des plaies et blessures
|
53
|
Didelotia sp.
|
Angop
|
Cesalpiniaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Panaris, entorse
|
54
|
Didolotia brevipaniculata
|
Ekop zing
|
Caesalpiniaceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Mal du bas ventre chez la femme
|
55
|
Diospyros spp.
|
Mevine 1/ Evini bam
|
Ebenaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Fortifiant, anemie, bagette magique, chasse les mauvais
esprits
|
56
|
Diospyros grassiflora
|
Mevini 2
|
Ebenaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Toux, rhûme, baguette magique
|
57
|
Discoglypremma coloneura
|
Ata'a Ele
|
Euphorbiaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Maux de tête
|
58
|
Distemonanthus angolensis
|
Eyen
|
Caesalpiniaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Maladies mystiques (mauvais sort), prise des enfants.
|
59
|
Distemonanthus benthamianus
|
Eyen
|
Caesalpiniaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Soins des femmes enceintes, jaunisse, diarrhée aigue, vers
de bas ventre, hernie des enfants
|
60
|
Dracaena arborera
|
Alen okpe
|
Dracaenaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Maladies infantiles
|
61
|
Drypetes gossweileri
|
Onong/ Olelan
|
Euphorbiaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Vers intestinaux, amibes, envoûtement, faiblesse sexuelle,
maladies des enfants, lavage reins
|
62
|
Duboscia macrocarpa
|
Akak
|
Myristicaceae
|
Arbre
|
Ecorces, fruit
|
Dartre, blindage
|
63
|
Elaeis guineensis
|
Alen
|
Palmae
|
Herbe
|
Tige , fruits
|
Maux de dents, rhume, comestibles, boisson
|
64
|
Elephantopus mollus
|
Akiba
|
Asteraceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Vers intestinaux, amibes
|
65
|
Emilia coccinea
|
Alo'o mvu
|
Asteraceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Jaunisse, accouchement difficile
|
66
|
Entandrophragma angolense
|
Ebeba
|
Meliaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Mal d'estomac
|
67
|
Eremospatha wendlandiana
|
Nkane
|
Palmae
|
Liane
|
Sève
|
Blessure de l'oeil, Angine, ampoules, pratiques mystiques
|
68
|
Eribroma oblungum
|
Eyong
|
Rubiaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Problèmes respiratoires, chaude-pisse
|
69
|
Erythrophleum ivorense
|
Elon
|
Caesalpiniaceae
|
Arbre
|
Ecorces, jeunes feuilles
|
Faiblesse sexuelle, maux de dents, cholera
|
70
|
Eupatorium odoratum
|
Ndogmo
|
Asteraceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Blessures, estomac, rhumatisme, rate, mal de dos, séchage
du vagin, maux de dents
|
71
|
Euphorbia hirta
|
Kulu bifès
|
Euphorbiaceae
|
Herbe
|
Plante entière
|
Amibiases, diarrhées
|
72
|
Fagara heitzii
|
Olon
|
Rutaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Filaires, mal de ventre, mal de genoux, blennoragie
|
73
|
Fernandoa adolfi-fridericii
|
Nvini koe
|
Bignoniaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Oedèmes d'enfants (diarrhétiques), massage
|
74
|
Ficus exasperata
|
Akole
|
Moraceae
|
Arbuste
|
Feuilles
|
Dartre, toux, diarrhée, hernie,
Empoisonnement, jaunisse
|
75
|
Ficus vogeliana.
|
Etoto'o
|
Moraceae
|
Arbre
|
Ecorces, sève
|
Maux de dents, blessures
|
76
|
Fucus mucuso
|
Ekekan
|
Moraceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Entorse, attirance
|
77
|
Funtumia elastica
|
Ete damba
|
Apocynaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Paludisme, abcès, hémorroïde, mal de dos, mal
de genou
|
78
|
Garcinia kola
|
Onye
|
Guttiferae
|
Arbre
|
Fruits (graines), écorces
|
Ulcèceres (mal d'estomac, maux de ventre), stimulant et
aphrodisiaques (viagra biologique)
|
79
|
Garcinia lucida
|
Essok
|
Guttiferae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Soigne contre le poison, alimentation, tuberculose
|
80
|
Glyphea buvis
|
Aka'a ndik
|
Tiliaceae
|
Liane
|
Feuilles, tige
|
Purgatif contre le malaise général
|
81
|
Guibourtia tessmannii
|
Oveng
|
Caesalpiniaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Maladies mystiques (envoûtement, protection contre les
esprits maléfiques) et plusieurs autres maladies (hemorroúdes,
hypertension, poison, anemie, etc...)
|
82
|
Hallea stipulosa
|
Afop zam
|
Rubiaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Mal de ventre, anémie, vers intestinaux,
diarrhée
|
83
|
Harungana madagascariensis
|
Atondo
|
Hypericaceae
|
Arbuste
|
Ecorces
|
Jaunisse, maladies infantiles, faiblesse sexuelle,
hémorroides, rage des dents
|
84
|
Haumania denckelmanniana
|
Seu
|
Marantaceae
|
Liane
|
Feuilles
|
Emballages des remèdes et des aliments (PFNL)
|
85
|
Hileria latifolia
|
Saka'a
|
Phytolacaceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Vers mystiques
|
86
|
Holoptelea grandis
|
Aveup ele
|
Ulmaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Maux de tête
|
87
|
Hypodalphnis zenkeri
|
Ata'a
|
Lauraceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Maux de tête, paludisme, maux de dents, contre sorcelerie,
anémie
|
88
|
Irvingia gabunensis
|
Ando'o
|
Irvingiaceae
|
Arbre
|
Fruits, écorces, amandes
|
Commestible, diarrhée
|
89
|
Jaleorhiza macrantha
|
Nkolgwe
|
Menispermaceae
|
Liane
|
tige
|
Morsure de serpent
|
90
|
Keayodendron bridelioides
|
Mvae ele
|
Euphorbiaceae
|
Arbre
|
Feuilles, écorces
|
Envoûtement, blénnoragie
|
91
|
klainedoxa gabonensis
|
Ngon/Eveus
|
Irvingiaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Facilite la marche du bébé, fortifiant
|
92
|
Landolphia sp.
|
Ndodô-Andik
|
Apocynaceae
|
Liane
|
Feuilles, tige
|
Mal d'estomac, anémie, massage, impuisance sexuelle
masculine, jaunisse
|
93
|
Leea guineensis
|
Otebissong
|
Leeaceae
|
Arbuste
|
Feuilles
|
Mal de genoux, hemorroïdes, ejaculation précoce
|
94
|
Leptaspis cochleata
|
Ekop Zeuh
|
Poaceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Toux
|
95
|
Lonchitis currori
|
Zeng1
|
Denstaedtiaceae
|
Herbe
|
Jeunes feuilles
|
Mysticisme
|
96
|
Lonchitis gracilis
|
Zeng 2
|
Denstaedtiaceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Nettoie les yeux, mal de tête, massage, anti-poison,
faiblesse sexuelle, blessures, mal de dos, Gale, panaris
|
97
|
Lophira alata
|
Bongossi/Okoga
|
Ochnaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Maux de dents, mal de dos, plaies chroniques
|
98
|
Macaranga sp.
|
Assas
|
Euphorbiaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Toilette intime des femmes, vers de bas ventre diarrhée,
maladies infantiles
|
99
|
Mammea africana
|
Ebozo'o
|
Clusiaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Entorse, lavage
|
100
|
Mangifera indica
|
Andok
|
Anacardiaceae
|
Arbre
|
Ecorces, racines, fruits
|
maux de dents, paludisme, consommation alimentaire
|
101
|
Manniophytum fulvum
|
Ekokolot
|
Euphorbiaceae
|
Liane
|
Feuilles
|
Toux, mal du foie, avortement, faire sortir l'eau des
articulations des enfants.
|
102
|
Margaritaria discoidea
|
Ebebeng
|
Euphorbiaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Furoncle (abcès)
|
103
|
Markhamia tomentosa
|
Angossa
|
Bignoniaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Charme, entretien du corps.
|
104
|
Megaphrynium macrostachyum
|
Oka'akon
|
Marantaceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Emballages des remèdes et d'aliments
|
105
|
Meiocarpidium lepidotum
|
Anvim
|
Annonaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Toux, hemorroïde, gale, rhume.
|
106
|
Microdesmis puberula
|
Evindi afan
|
Pandaceae
|
Arbuste
|
Ecorces
|
Maladies infantiles
|
107
|
Milicia excelsa
|
Abang
|
Moracées
|
Arbre
|
Ecorces
|
Mal des yeux, allaitement, diarrhée, symptômes de
jaunisse
|
108
|
Milletia sp.
|
Aveng ndick
|
Fabaceae
|
Liane
|
Tige
|
Maladies mystiques
|
109
|
Morinda lucida
|
Akeng
|
Rubiaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Purgatif, blessure, rhume.
|
110
|
Musanga cecropioides
|
Asseng
|
Cecropiaceae
|
Arbre
|
Feuilles, écorces
|
Antitetanique naturel, abcès, rhume, toux, mal d'estomac,
grippe.
|
111
|
Myrianthus arboreus
|
Angokông
|
Cecropiaceae
|
Arbre
|
Jeunes feuilles
|
Maux de ventre, anemie, maux de dents, hernie
|
112
|
Nauclea sp.
|
Akondok
|
Rubiaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Maux de ventre
|
113
|
Nephrolepis biserrata
|
-
|
Davalliaceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Maladies mentales
|
114
|
Oncoba sp.
|
Miamingomo 1
|
Flacourtiaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Toilette intime des femmes, maux de dents, désinfectant
|
115
|
Oncoba welwitschii
|
Miamingomo 2
|
Flacourtiaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Tue les poux, maux de dents, désinfectant, MST, fracture,
toilette intime des femmes.
|
116
|
Ongokea gore
|
Angok
|
Olacaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Panaris, luxation
|
117
|
Pachypodanthium staudtii
|
Ntom
|
Annonaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Engoudissement des jambes, filaire.
|
118
|
Panda oleosa
|
Afane
|
Pandaceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Supositoire: qui freine l'activité sexuelle précoce
chez la jeune fille.
|
119
|
Passiflora foetida
|
-
|
Passifloraceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Blessures, morsure de serpent.
|
120
|
Paulinia pinnata
|
Menia kaban
|
Sapindaceae
|
Liane
|
Tige
|
Problèmes d'accouchement
|
121
|
Pentaclethra macrophylla
|
Ebai
|
Mimosaceae
|
Arbre
|
écorces, fruit
|
Paludisme, blessures, morsure de serpent, diabète,
règles douloureuses
|
122
|
Persea americana
|
Afia
|
Lauraceae
|
Arbre
|
Fruits, écorces,
feuilles
|
Mal des yeux, commestible, diarrhée, hypertension
arterielle.
|
123
|
Petersianthus macrocarpus
|
Abing
|
Lecythidaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Vers intestinaux, anémie, mal de dos, jaunisse, paludisme,
maux de ventre, carie dentaire.
|
124
|
Phyllanthus discoidens
|
Ebebeng
|
Euphorbiaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Fracture, entorses, morsure de serpent, paludisme, mal de dos
|
125
|
Picralinia nitida
|
Ebam
|
Apocynaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Paludisme, typhoúde.
|
126
|
Piper guineensis
|
Ndodo-ndik
|
Piperaceae
|
Liane
|
Feuilles, tige
|
Anémie, massage, impuissance sexuelle masculine
|
127
|
Piper umbellatum
|
Abomedzan
|
Piperaceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Intervient dans le traitement de plusieurs maladies, maux de
tête démangeaisons, soigne le vers du corps.
|
128
|
Piptadeniastrum africanum
|
Atui
|
Mimosaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Mal de dos, règles douloureuses, attirance.
|
129
|
Plagiostyles africana
|
Essoula
|
Euphorbiaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Ensorcellement, hargne, maladies mystiques, angine.
|
130
|
Poga oleosa
|
Angale
|
Rhizophoraceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Faiblesse sexuelle masculine
|
131
|
Polgalthia saveolens
|
Otounga
|
Annonaceae
|
Arbre
|
Racines, écorces
|
Trouble d'envoûtement, filaire
|
132
|
Pseudopondias spp.
|
Offos
|
Anacardiaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Mal de dents, mal d'estomac.
|
133
|
Psydium guajava
|
Afele
|
Myrtaceae
|
Arbuste
|
Jeunes feuilles
|
Diarrhée, mal de ventre
|
134
|
Pterocarpus lucens
|
Mbel
|
Papilionaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Anémie
|
135
|
Pterocarpus soyauxii
|
Mbel afum
|
Papilionaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Anémie
|
136
|
Pycnanthus angolensis
|
Eteng
|
Myristicaceae
|
Arbre
|
Sève, écorces
|
Traitement yeux d'enfants, seins maternels (allaitement), mal de
reins, douleurs corporelles, contre poison, toux, abcès.
|
137
|
Raphia monbuttorum
|
Zam
|
palmae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Dermatoses, champignons.
|
138
|
Raphiostylis sp.
|
Esegnyo
|
Icacinaceae
|
Herbe
|
Sève (eau)
|
Mal des yeux
|
139
|
Rauvolfia vomitoria
|
Oyem
|
Apocynaceae
|
Arbuste
|
Ecorces
|
Mal de dos, surmenage, morsure de serpents, paludisme,
fièvre, troubles mentaux.
|
140
|
Rhektophyllum canervanense
|
Ndess
|
Araceae
|
Liane
|
Jeunes feuilles
|
Facilite l'accouchement.
|
141
|
Ricinodendron heudelotii
|
Ezang
|
Euphorbiaceae
|
Arbre
|
Ecorces,
graines
|
Râte, diarrhée, varicelle.
|
142
|
Santiria trimera
|
Ebop tom
|
Burseraceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Insuffisance cardiaque, mal d'estomac d'estomac, enlève la
malchance.
|
143
|
Sarcophrynium priogonium
|
Nken
|
Marantaceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Emballages des remèdes et d'aliments, anti-poison
|
144
|
Scleria boavinii
|
Ovia
|
Cyperaceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Facilite l'accouchement
|
145
|
Scleria sp.
|
Fafolo
|
Cyperaceae
|
Herbe
|
Plante entière
|
Envoûtement, charme.
|
146
|
Scorodophloeus zenkeri
|
Olom
|
Caesalpiniaceae
|
Arbre
|
Ecorces, fruits
|
Virilité sexuelle, condiments, empoisonnement, la
râte, rhumatisme, rougeole, convulsions.
|
147
|
Smilax kraussiana
|
Okueme
|
Smilacaceae
|
Liane
|
Tige
|
Blessures
|
148
|
Spathodea campanulata
|
Essoussouk
|
Bignoniaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Râte, envoûtement, blessure, diarrhée,
rhumatisme, maux de dents.
|
149
|
Sterculia tragacantha
|
Nkenveta'a
|
Sterculiaceae
|
Arbuste
|
Feuilles
|
Envoûtement, vers de poitrine.
|
150
|
Stipularia sp.
|
Nguene
|
Rubiaceae
|
Arbre
|
Feuilles
|
Mal de dos
|
151
|
Stombosia sp.
|
Djijip
|
Olacaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Mal de dos
|
152
|
Strombosiopsis tetrandra
|
Edjip
|
Olacaceae
|
Liane
|
Tige
|
Mal de bas ventre
|
153
|
Stylochiton zenkeri
|
Koletcha
|
Araceae
|
Herbe
|
Bulbe
|
Gale
|
154
|
Tabernaemontana crassa
|
Etuen
|
Apocynaceae
|
Arbre
|
Sève, écorces
|
Mauvais sort, abcès, blessures, paludisme,
anémie.
|
155
|
Terminalia superba
|
Akom/Limba
|
Combretaceae
|
Arbre
|
Feuilles, écorces
|
Massage, blessures, diarrhée, hépatite, amibiases,
et vers intestinaux, accouchement difficile
|
156
|
Tetrapleura tetraptera
|
Akpwah
|
Mimosaceae
|
Arbre
|
Fruits (graines)
|
Brûlures
|
157
|
Tetrorchidium didymostemon
|
Dilik
|
Apocynaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Maladies infantiles
|
158
|
Theobroma cacao
|
keuka'a
|
Sterculiaceae
|
Arbre
|
Jeunes racines, feuilles, écorces
|
Faiblesse sexuelle, vers intestinaux, anémie, blessures,
mal de dos, démangeaisons, mal d'estomac
|
159
|
Trichoscypha arborea
|
Ekong
|
Anacardiceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Provoque l'avortement
|
160
|
Tricoscypha abut
|
Amvut
|
Anacardiaceae
|
Arbre
|
Ecorces, fruits
|
Maladies sexuellement transmissibles, commestible
|
161
|
Triplotaxis stellufera
|
Zelane
|
Astraceae
|
Herbe
|
feuilles
|
Impuissance masculine
|
162
|
Uapaca sp.
|
Assam
|
Euphorbiaceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Ampoule d'orteil, lavage, Prostate, nerfs, lavage, impuissance
sexuelle, allaitemnt
|
163
|
Urera batesii
|
Sa's
|
Urticaceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Fracture, infirmeté, lavage de femme, demangeaisons
sexuelles, insuffisance de sperme, blessures
|
164
|
Vernonia conferta
|
Abangak
|
Asteraceae
|
Arbre
|
Ecorces
|
Maladie de l'enfant, envoûtement, massage, vertige,
antibiotique, maux de ventre, paludisme, plaies, blessures,
céphalés
|
165
|
Vernonia amygdalina
|
Metet
|
Asteraceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Diarrhées, grippe
|
166
|
Vitex sp.
|
Mbikam
|
Verbenaceae
|
Arbuste
|
Ecorces
|
maux de tête
|
167
|
Voacanga thouarsii
|
Obatone
|
Apocynaceae
|
Arbre
|
Ecorces, fruit
|
Paludisme, amibiases
|
168
|
Xanthosoma sp.
|
Ekaba
|
Araceae
|
Herbe
|
Tige, jeunes feuilles
|
Panaris, maladies mystiques
|
169
|
Xanthoxylum heitzeii
|
Ngues
|
Rutaceae
|
Herbe
|
Feuilles
|
Retrecissement du vagin des femmes
|
|
|