Aymeric Guittet Sous la direction de Jean-Paul
Maréchal,
Mai 2013 Maître de conférences
La décroissance : panacée ou illusion face
aux
grands problèmes contemporains ?
Remerciements
Merci à Monsieur Maréchal.
Merci également à Monsieur Azoulay pour cette
année universitaire.
A Violette T., qui a contribué à me donner envie
de travailler sur ce sujet.
A Simone R., pour son travail dévoué.
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Table des Matières
Résumé p.2
Introduction p.3
Partie I : Les failles de la croissance p.5
1) La dégradation de l'environnement et des ressources
naturelles p.5
Les atteintes portées par le processus de production
à l'homme p.5
Les atteintes portées par le processus de production aux
écosystèmes p.6
2) La création et la subsistance
d'inégalités économiques et sociales p.8
Les écarts de richesse entre pays p.8
Les écarts de richesse au sein des pays p.9
3) Une définition du bonheur inadéquate
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p.10
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Partie II : La décroissance, une solution ?
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p.12
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1) Une décroissance du PIB ?
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p.13
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2) Relocalisation et solidarités face à la raison
technique et économique
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p.15
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1935, Les « Directives pour un manifeste personnaliste
»
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.p.16
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Le « Penser globalement, agir localement »
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p.16
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3) Une nouvelle approche de la soutenabilité : l'effet
débond
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p.18
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La critique du développement durable
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p.18
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L'effet débond
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p.19
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4) La simplicité volontaire
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p.20
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Partie III : Critique de la décroissance
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p.22
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1) L'absence de vision macro-économique
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p.22
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2) Une approche pessimiste du progrès
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.p.24
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3) La croissance, facile bouc-émissaire
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.p.26
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Conclusion
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p.28
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Bibliographie
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p.29
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2
Résumé
Il faut replacer la croissance dans une perspective historique
: celle-ci, contrairement aux apparences, est un phénomène
contingent, historiquement situé. Sa place économique et
politique est pourtant très importante, ainsi que son poids dans
l'imaginaire social. Un tel contexte laisse t-il place à une alternative
? La décroissance en est-elle une ?
Comprendre le mouvement de la décroissance
nécessite, avant même de le définir, de revenir sur les
griefs qu'on impute à la croissance. Trois se détachent
nettement. Le premier porte sur les dommages environnementaux qu'entraîne
le processus de production. Il y a d'abord les dommages directement
portés à l'homme : raréfaction des ressources et donc
augmentation de leur prix, externalités... D'autre part, les dommages
portés aux écosystèmes, qui affectent la nature
elle-même mais également les plus pauvres. Le second grief tient
à l'accroissement des inégalités que le processus de
production, généralisé à l'échelle mondiale,
développe directement ou indirectement : inégalités entre
les pays - dette, conséquences de la spécialisation fonctionnelle
pour certains pays en développement - et inégalités au
sein même des pays, où la croissance laisse un nombre de
laissés-pour-compte inacceptable. Enfin, plus philosophiquement, on peut
attaquer la vision réductrice de la vie induite par la poursuite de la
production et donc de la consommation, qui fonde le bonheur sur la possession
toujours grandissante de biens matériels.
Face à ces grands problèmes, quelles solutions
proposent ceux qu'on appelle les « décroissants » ?
Après un retour sur les racines et l'évolution de la mouvance,
est proposé une analyse synthétique de leurs différentes
idées mais également de leurs débats internes. La
première question concerne celle du produit intérieur brut : la
décroissance signifie t-elle, comme elle semble si évidemment
l'indiquer, une décroissance du PIB ? Vient ensuite la
présentation de quelques autres idées novatrices des
décroissants : l'effet débond, qui contre l'effet rebond mis en
lumière par Jevons, et repose notamment sur la gratuité de
l'usage - activités écologiquement et socialement responsables -
et le renchérissement du mésusage - l'inverse ; la relocalisation
de l'économie, autour d'un artisanat et d'une agriculture locale ; des
choix de sociétés forts, comprenant entre autres la forte
diminution du temps de travail et l'instauration d'un revenu inconditionnel. Un
développement particulier est enfin consacré à cette
« innovation de style de vie », la simplicité volontaire,
démarche privée cherchant à réduire l'impact
écologique et tentant de respecter le principe « moins de biens
pour plus de liens ».
Afin de ne pas remplacer un dogme par un autre, notre
démarche s'est voulue ensuite critique. Est en effet
dénoncé et argumenté l'irréalisme et
l'imprécision de certaines mesures préconisés par les
objecteurs de croissance, ainsi que leur vision limitée des
phénomènes macroéconomiques. Dénonçant la
croissance, ceux-ci ne voient également pas les liens qui la relie
à un modèle plus global de libéralisme, et identifient des
maux non nécessairement issus de la seule croissance, tel
l'épuisement des ressources naturelles. L'approche du progrès est
également problématique car fondamentalement pessimiste, oubliant
la capacité d'invention de l'homme pour se réfugier parfois dans
un certain archaïsme. Enfin, le rapport au travail et aux choix personnels
des décroissants est contestable, niant l'intérêt que l'on
peut porter au premier et la liberté inhérente aux seconds.
La décroissance a le grand mérite de replacer
l'économie comme moyen et non comme fin. Elle ni illusion, ni
panacée, mais permet, au-delà des contradictions et des
débats internes, d'ouvrir les imaginaires. Des propositions
concrètes et lignes d'action, telles la décroissance
sélective ou la simplicité volontaire, sont applicables
immédiatement.
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