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Etude comparée de la gestion de l'eau dans deux communes frontalières: Saint- Julien-en- Genevois( France ) et Bernex ( Suisse )

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par Marcellin FAGLA
Université de Lausanne  - Master de géographie orientation études urbaines 2011
  

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7. Conclusion et perspectives

7.1. Conclusion

Vu la place importante qu'occupe l'eau, sa gestion doit se faire de façon durable, c'est-à-dire de sorte à satisfaire aux exigences du développement durable qui se résument à la satisfaction des besoins actuels en garantissant celle de demain. Cette gestion durable de l'eau est donc l'affaire de tous ; elle doit se faire dans un esprit participatif, impliquant tous les protagonistes concernés : élus, professionnels, experts, profanes et ce, à toutes les échelles, du local au global, donc en s'affranchissant des vicissitudes des frontières et avec pour point de mire les ressources en eau, tant superficielles que souterraines. D'où l'importance de l'approche systémique qui prend en compte toutes ces considérations, s'opposant ainsi l'approche sectorielle à laquelle on a souvent recours et qui pose problème en matière de gestion durable et intégrée de l'eau.

En plus, pour orienter résolument la gestion des ressources en eau dans le sens de la durabilité, il est indispensable de mettre au point des unités de mesure du degré de prise en compte des critères du développement durable dans la gestion de l'eau ; ces unités de mesure sont les indicateurs de durabilité ; de même, un cadre légal qui règlemente la gestion est indispensable.

Dans le cadre de ce travail, nous avons utilisé les indicateurs LEMANO qui sont des outils d'aide à la décision souples et faciles d'utilisation ; leur définition et la manière dont ils sont évalués sont simples et faciles à comprendre. Ils ont le mérite de permettre la mesure du degré de durabilité de la gestion de l'eau de manière objective et tangible, en se basant sur des postulats et des résultats concrets et non sur des théories peu fiables et volatiles. Les résultats auxquels ils aboutissent peuvent servir d'argument pour justifier une action à entreprendre dans le cadre de la gestion de l'eau. Ce sont donc des outils à promouvoir et à faire connaître à tous les acteurs en charge de la gestion de l'eau, dans le but d'atteindre les objectifs du développement durable en matière de gestion des ressources en eau.

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Le champ d'application de la gestion durable de l'eau est le bassin versant comme le veut la Communauté Internationale ; mais nous l'avons appliquée à l'échelle de communes frontalières. Une en France et une en Suisse, tout en prenant en considération la ressource en eau, les acteurs, les usages et en leur accordant la même importance, le fil rouge étant le contenu des textes et lois prévalant dans lesdites communes, l'objectif, de voir comment la ville s'insère dans le cycle naturel de l'eau et comment elle l'influence, le but, la mesure de la durabilité. En effet, les villes possèdent une grande empreinte écologique qu'il s'agit de réduire. Cette réduction ne peut pas se faire si on ne fait pas un diagnostic de la situation actuelle, diagnostic qui permet de mieux orienter les actions à venir. C'est ce à quoi nous nous sommes attelé dans ce travail de mémoire.

Il s'est avéré, malgré la frontière qui existe entre ces deux Etat-nations, que les textes et lois régulant la gestion de l'eau sont similaires et poursuivent le même objectif : celui de la gestion durable et intégrée des ressources en eau. Ce qui veut dire que si les lois sont correctement appliquées, atteindre un état durable et intégré des ressources en eau n'aurait pas été un problème.

Malheureusement il existe parfois des carences dans l'application de la loi, ce qui fait que les objectifs de la gestion durable de l'eau sont difficiles à atteindre puisque - constat amer - l'environnement est le parent pauvre du développement durable, trop d'importance étant accordée aux pôles social et économique, contrairement à ce qu'imposent les lois. Une économie efficace et performante, une société juste, équitable et solidaire dans un environnement équilibré, tels sont les buts visés par le développement durable.

Les raisons des carences dans l'application de la loi sont le plus souvent le manque de volonté politique, le manque de moyens d'accompagnement (surtout financiers, de contrôle et de sanction), ce qui induit un laisser-aller et un laisser-faire qui ne disent pas leur nom.

Les clés pour vraiment parvenir à une gestion durable et intégrée des ressources sont à chercher dans la conclusion d'alliances et de partenariat entre Etats riverains, de sorte que les actions à développer pour atteindre la durabilité et l'intégration s'inscrivent dans un référentiel commun approuvé par tous les partenaires impliqués.

Les partenariats qui existent déjà et qui oeuvrent dans ce sens sont à saluer et à encourager. Ainsi, il faudra développer et améliorer davantage la coopération transfrontalière dans les structures comme :

- la Commission d'exploitation de la nappe du genevois. Mise sur pied en 1978, cette commission qui regroupe des représentants du canton de Genève et du département de la Haute-Savoie a pour tâches de proposer un programme d'utilisation de la nappe

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souterraine transfrontalière qu'est la nappe du Genevois, dans le but de la sauvegarder et de préserver la qualité de ses eaux.

- le Comité Régional Franco-Genevois qui est une instance transfrontalière ayant signé un protocole d'accord en 1997 entre les parties françaises et le canton de Genève et visant à mettre en oeuvre des actions cohérentes en matière de gestion de l'eau à l'échelle des bassins versants et non plus des frontières.

- la Commission Internationale pour la Protection des Eaux du Léman qui est un organisme franco-suisse chargé de veiller sur la santé du lac Léman et de ses bassins

versants par la coordination de la politique de l'eau entre la France et la Suisse.

- l'Association pour la Sauvegarde du Léman qui est une association franco-suisse fondée en 1980 et dont le but est de sauvegarder le Léman et les rivières qu'il alimente grâce aux actions telles que « rivières et rives propres », les campagnes d'information, les revues Lémaniques, les animations, les projets de recherche, etc.

- les Contrats de rivières qui sont des approches dynamiques et des outils de concertation et d'action réunissant tous les acteurs de l'eau pour bâtir et mette en oeuvre des programmes d'action visant la restauration des rivières et de leurs bassins versants.

C'est au sein de ces structures d'avenir, et porteuses d'espérance que se feront l'identification des problèmes et les échanges d'idées et d'expériences pour trouver des solutions aux problèmes qui se posent, pour anticiper les conflits éventuels afin d'instaurer une dynamique de gestion durable des ressources en eau dans un esprit de coopération et de complémentarité entre les différentes couches concernées par la gestion de ce patrimoine naturel commun qu'est l'eau, source de vie et d'un bien-être exceptionnel.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams