Section 3 : LA COOPERATION ENTRE LES NATIONS UNIES ET
LES ORGANISMES
REGIONAUX EN MATIERE DE LA
DECENTRALISATION DU MAINTIEN DE LA PAIX.
1.
GENERALITES.
Si dans le domaine de règlement pacifique des
différends la Charte des Nations-Unies reconnait la compétence
des organismes régionaux pour connaître des différends
d'ordre local, la coexistence de compétences concurrentes dans le
domaine du maintien de la paix est plus problématique. Et c'est donc
essentiellement à cette dernière que nous nous
intéressons. La fin de la guerre froide et la multiplicité des
interventions de l'ONU ont relancé les débats sur la
coopération avec les organisations régionales.
Face à une organisation mondiale
sous-équipée pour faire face à ses nouvelles
responsabilités, l'intervention des organismes régionaux est
apparue comme un moyen de partager le fardeau du maintien de la paix et
d'augmenter l'efficacité de l'action de l'ONU.
Comme l'a souligné le Secrétaire
Général dans son supplément
« l'Agenda pour la
paix » cette coopération peut
revêtir plusieurs formules allant de la simple consultation à la
mise sur pied de mission conjointes, en passant par un soutien diplomatique ou
opérationnel. Les organismes régionaux semblent ainsi apporter la
solution aux faiblesses structurelles de l'organisation.
L'idée semble attrayante, si les Etats membres refusent
aux Nations Unies les moyens de son action, celles-ci devraient alors se
tourner vers les organismes capables de lui fournir cette assistance. Le
Conseil de Sécurité a également réaffirmé
son attachement à une telle coopération dans la
déclaration de son Président du 28 Mai 1993, en insistant sur la
mise à disposition de l'organisation de leurs ressources et de leurs
compétences pour le maintien de la paix.
L'intervention de l'OTAN en Bosnie-Herzégovine a ainsi
fourni aux Nations Unies les moyens militaires que les Etats membres lui
refusaient depuis toujours. L'action conjointe entre les Nations Unies et le
Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest au
Libéria.
D'après le Secrétaire Général, ces
expériences devraient ouvrir la voie à une nouvelle division du
travail entre l'ONU et les organismes régionaux, dans le cadre de
laquelle celle-ci accompliraient l'essentiel de la tâche en
bénéficiant de l'appui d'une opération de petite envergure
des Nations Unies qui permettrait de vérifier que la mission se
déroule de manière conforme aux positions adoptées par le
Conseil de Sécurité.
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