Problématique des investissements directs étrangers( Télécharger le fichier original )par Jean Louis MAVUNGU MASINGA Institut supérieur de commerce (ISC ) / Matadi - Licence en sciences commerciales et financières 2011 |
1.2. AVANTAGES ET INCONVENIENTS DES IDE1.2.1. Sur le Commerce internationalSi les pays échangent des produits, c'est parce que, initialement, les facteurs de production sont immobiles. A l'inverse, si les facteurs sont mobiles internationalement (en particulier le capital) et le commerce des produits fortement limité (sinon empêché) par des obstacles tarifaires ou par des coûts de transport élevés (conditions de l'IDE horizontal), les IDE apparaissent comme des substituts au commerce des marchandises. Plus généralement, il apparaît que, dans le cas des IDE verticaux où les firmes multinationales répartissent leurs activités entre les pays en fonction des différents avantages comparatifs, IDE et commerce international peuvent être complémentaires, notamment en accroissant les échanges intra-firmes, tandis qu'il ne l'est pas pour les IDE horizontaux. 1.2.2. Sur la croissance et l'emploiAu-delà de son impulsion initiale sur le stock de capital, l'IDE influence positivement la croissance du pays d'accueil en améliorant la productivité totale des facteurs, grâce au transfert de technologie l'accompagnant. L'IDE entrant peut faciliter les transferts de technologie et de savoir-faire en gestion dans le pays d'accueil, non seulement dans ses filiales, mais aussi dans l'ensemble des entreprises du pays d'accueil par des phénomènes de diffusion. L'IDE entrant peut également faciliter l'accès au marché d'exportation et contribuer à une amélioration de la compétitivité des entreprises locales. 1.2.3. Sur les conditions de travailLes effets des IDE sur les conditions de travail consistent en la répercussion des IDE sur les conditions salariales et non salariales des entreprises locales, qui ne sont pas détenues par des actionnaires étrangers. Ils empruntent deux canaux de transmission différents : · Le premier est lié à la diffusion des progrès de productivité introduits par les multinationales vers les entreprises locales 15(*):
Ø les entreprises locales peuvent décider d'améliorer leur productivité en appliquant les processus de production et les méthodes de gestion des filiales étrangères ; Ø les travailleurs qui passent d'une filiale de groupe étranger vers une entreprise locale peuvent faire bénéficier leur nouvel employeur de leur expérience accumulée dans la filiale de la multinationale étrangère ; Ø les filiales étrangères peuvent demander à leurs fournisseurs locaux d'adopter leurs pratiques en termes de production ou de gestion (respect des normes de qualité par exemple) ; Ø l'intensification de la concurrence consécutive à l'arrivée des filiales des groupes étrangers peut contraindre les entreprises locales à s'adapter le plus possible aux méthodes de production introduites par les multinationales. · Le second tient aux effets de l'arrivée des filiales étrangères sur le marché local du travail : Ø en premier lieu, les filiales des groupes étrangers vont mécaniquement augmenter la demande de travail, ce qui devrait exercer une pression à la hausse des salaires locaux ; Ø en outre, si les filiales des groupes étrangers paient des salaires plus élevés que les entreprises locales, les travailleurs locaux vont préférer travailler dans les filiales des multinationales, ce qui tendra à réduire l'offre de travail à l'attention des entreprises locales qui se verront contraintes de relever leurs salaires afin de rester attractives. Par ailleurs, d'autres IDE tendent à tirer parti de l'existence des bas salaires ou des conditions de travail moins favorables aux salariés dans certains pays étrangers. Les firmes multinationales sont parfois accusées de concurrence déloyale. On leur reproche également de fermer les yeux sur les violations des droits de l'homme et des droits des travailleurs dans les pays en développement où les autorités ne font pas véritablement respecter ces droits. * 15 N. Malchow-Moller, J. Markusen et B. Schjerning, « Foreign Firms, Domestic Workers », NBER Working, n°13001, 2007, Paper, n°13001, 2007, p. 503 |
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