0.INTRODUCTION GENERALE
0.1. PROBLEMATIQUE
La relance de l'activité économique et la
réduction de la pauvreté en République Démocratique
du Congo constituent les principaux sujets de préoccupation de l'Etat
Congolais dans un vaste programme dit « Cinq Chantiers ».
Le redémarrage des activités génératrices de
revenus passe irrémédiablement par l'accroissement des
investissements. La structure fragile du pays, du fait de son
sous-développement, ne lui permet malheureusement pas de puiser dans ses
ressources propres pour effectuer ces investissements. Cela le contraint
à faire appel à des capitaux privés étrangers qui,
sous certaines conditions, sont appelés Investissements Directs
Etrangers (IDE).
En tant que l'une des Provinces de la République
Démocratique du Congo, le Bas-Congo est aussi concerné par ce
fait. Ainsi, dans le cadre de son programme quinquennal 2006-2011, le
Gouvernement Provincial du Bas-Congo, afin d'amorcer sa croissance
économique, a mis un accent particulier sur les IDE qu'il
considère comme un des moteurs de la croissance. C'est ainsi que ce
programme favorise les actions susceptibles de créer les conditions de
relance et de facilitation de l'investissement afin de stimuler la
création des emplois et des auto emplois. (1(*))
Si hier, les IDE étaient considérés avec
beaucoup de méfiance par certains pays en voie de développement
(PED) et jugés comme un facteur de dominance, aujourd'hui on assiste
à un changement radical de l'attitude de ces derniers vis-à-vis
des IDE. (2(*))
Par ailleurs, la théorie économique basée
sur une analyse néoclassique de la modernisation préconise que
les IDE stimulent la croissance économique à travers la
réalisation des ressources, l'accumulation du capital et le transfert
technologique.
A cet effet, nous nous sommes posé les questions
suivantes :
· L'environnement de la Province du Bas-Congo favorise-il
l'implantation des IDE ?
· Quelles sont les stratégies mises en place par
la Province du Bas-Congo pour attirer les IDE ?
· Comment ces IDE sont-ils matérialisés
à travers les projets de développement de la Province ?
· Quelles sont les principales contraintes au
développement des IDE dans le Bas Congo ?
0.2. HYPOTHESES
La retenue à la source de 40 % des recettes
à caractère national par les provinces serait un atout pour
promouvoir le développement socio-économique du Bas-Congo ;
malheureusement, la non application de cette disposition rend cette
dernière incapable de concrétiser son projet de
développement. Du fait de l'insuffisance des ressources internes, les
IDE contribueront à l'amorce de la croissance effective de la
province.
0.3. OBJECTIF ET CHOIX DU SUJET
Le choix porté sur ce sujet revêt une importance
capitale dans la mesure où la Province du Bas Congo en particulier, et
la RDC en général, sont engagées dans un processus
volontariste d'amorce du développement : les Investissements
Directs Etrangers demeurent le principal moyen au travers duquel cet objectif
peut être atteint.
L'objectif principal poursuivi est de démontrer
à l'opinion nationale l'évolution dans le temps des
Investissements Directs Etrangers dans la Province du Bas-Congo au regard du
nombre important des potentiels investisseurs reçus par elle.
0.4. DELIMITATION DU SUJET
Notre travail se délimite dans le temps et
dans l'espace.
Dans le temps, notre travail se circonscrit dans une
fourchette de temps comprise entre 2007 et 2010 parce que l'action du
Gouvernement n'a effectivement commencé qu'en 2007.
Dans l'espace, nous avons choisi la Province du Bas-Congo pour
les raisons suivantes :
- La facilité et la disponibilité des
données ; et
- La connaissance du milieu.
0.5. METHODES ET TECHNIQUES UTILISEES
Pour mieux appréhender notre sujet, nous avons
utilisé des méthodes et techniques suivantes :
Ø La méthode historique, qui nous a permis de
retracer l'histoire de la province sous examen;
Ø La méthode analytique, qui nous a permis
d'analyser et d'expliquer l'évolution des IDES au Bas-Congo ;
Ø La méthode d'interview, qui nous a permis de
nous procurer des informations auprès des sociétés
étrangères installées dans la province.
Ø La technique documentaire, qui nous a permis de
réunir les différents documents relatifs aux IDE.
0.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion, ce travail comporte
trois chapitres :
· Le premier chapitre est consacré aux
généralités conceptuelles ;
· Le deuxième chapitre est consacré
à la présentation de la Province du Bas-Congo;
· Le troisième chapitre enfin porte sur les
investissements directs étrangers au Bas-Congo.
CHAPITRE I : GENERALITES CONCEPTUELLES
1.1. DES CONCEPTS
En économie, les Investissements Directs Etrangers
(IDE) renvoient à un certain nombre de concepts, de
réalités et de résultats issus de recherches qu'il
convient de distinguer.
1.1.1. Investissement
L'investissement est un grand facteur de la croissance. Il est
une opération qui consiste, pour une entreprise ou pour un pays,
à augmenter le stock, le moyen de production (machines,
équipements de tous types, infrastructures, biens de tout ordre, mais
aussi acquisition de connaissances et formation des hommes), avec pour
perspective une production future. Il est brut ou net, selon qu'il prend en
compte ou non l'usure et l'entretien des biens durables qui interviennent dans
la production (si l'investissement brut est inférieur à cette
usure, on dit alors qu'il y a désinvestissement).3(*)
Selon le lexique économique, quatre sens
d'investissement nous sont proposés :
· Dans son sens étroit, l'investissement est
synonyme de l'acquisition des biens de production en vue de l'exploitation
d'une entreprise et de dégager un niveau ou une augmentation de la
capacité de production ;
· Dans son sens large, il est l'acquisition d'un capital
en vue d'en percevoir ou d'en consommer le revenu ;
· Dans son sens particulier et familier, il est synonyme
de placement, de mise en réserve d'un bien de consommation durable en
vue de sa revente ou de sa consommation ultérieure ;
· Et enfin, sur le plan national, l'investissement
constitue donc un renouvellement des équipements et l'augmentation
apportée au patrimoine d'un agent au cours d'une période.
(4(*))
De toutes ces définitions, l'élément
commun est l'affectation des ressources à l'acquisition des biens de
production en vue de l'obtention d'un revenu pendant une période
ultérieure. Ces biens de production peuvent être matériels
ou immatériels, qu'il s'agisse du domaine de la production industrielle
ou du domaine de développement.
Investir consiste donc à échanger une
dépense actuelle, qui présente un caractère certain,
contre des bénéfices futurs incertains.5(*)
La décision d'investir est déterminée par
plusieurs facteurs. Dans le cadre de ce travail, nous en retenons quatre
principaux, sans prétendre à l'exhaustivité : le profit,
le taux d'intérêt, la demande anticipée et le prix relatif
des facteurs.
L'entrepreneur investit dès lors qu'il dispose des
moyens financiers pour le faire. Il est ici implicitement supposé que
l'entrepreneur recourt au financement interne de l'investissement ;
c'est-à-dire utilise sa propre épargne pour acquérir des
biens de production.
Mais l'existence d'un profit ne signifie pas
nécessairement que l'entrepreneur va procéder à un
investissement ; il peut en effet comparer le profit espéré
de l'investissement avec ce que lui apporte un placement financier.
L'entrepreneur peut également procéder à un financement
externe de l'investissement, en empruntant une certaine somme. Dans ce cas, il
compare le prix d'un emprunt (le taux d'intérêt) avec ce que lui
rapporte l'investissement, à savoir : son taux de rendement (le
taux de rendement de l'investissement est égal aux profits liés
à l'investissement/coût de l'investissement). Si le taux de
rendement est supérieur au taux d'intérêt, l'entrepreneur
effectue l'investissement.
L'investissement a plusieurs caractéristiques :
· Il est considéré comme productif
(marchand) lorsque la valeur cumulée des biens et des satisfactions
obtenues est suffisamment supérieure aux coûts engendrés.
Il est considéré comme improductif (non marchand), lorsqu'il
concerne des biens et des services d'utilité publique (écoles,
hôpitaux, etc.).
· Il est également déterminé par le
prix relatif des facteurs, dès lors que la fonction de production est
à facteurs substituables. En effet, si le prix du travail augmente par
rapport au prix du facteur capital, l'entrepreneur substitue du capital au
travail, c'est-à-dire investit.6(*)
Un investissement matériel concerne un bien de
production. Il revêt un caractère immatériel quand il
concerne les services : formation, recherche-développement, innovation,
marketing, technologies de l'information, publicité, etc., susceptibles
d'apporter un développement futur.
L'aspect économique s'attache aux
caractéristiques réelles de l'investissement, l'aspect financier
ne considère que sa contrepartie financière.
Ainsi, on peut distinguer :
1.1.2. Investissement Public
C'est l'ensemble des dépenses engagées par
l'Etat et les collectivités locales en équipements collectifs, ce
que l'on appelle aussi les infrastructures publiques. Ce sont des
investissements coûteux qui ne peuvent pas tous être
supportés par le secteur privé.
Pour les économistes, les infrastructures sont plus
souvent définies comme des biens collectifs mixtes à la base de
l'activité productive.7(*) Deux notions sous-tendent cette définition :
celle des biens collectifs ou des biens publics, et celle des facteurs
productifs.
La notion des biens publics, définie par Samuelson
(1954) et MUSGRAVE (1959), repose sur les critères de non
rivalité et de non exclusion. Un bien est qualifié de non rival
si son utilisation par un agent ne réduit pas la quantité
disponible pour les autres agents. La non rivalité s'accompagne, en
fait, de l'indivisibilité d'usage, c'est-à-dire d'une
consommation en totalité de ses biens qui ne pourra être
partagé entre divers utilisateurs. Les exemples traditionnels sont ceux
de la justice, de la sécurité ou d'éclairage public. La
non exclusion par le mécanisme du marché caractérise, de
son côté, des biens dont aucun agent ne peut être exclu des
bénéfices. Celle-ci découle de l'impossibilité de
fractionner le service entre divers consommateurs. Ainsi, les
caractéristiques intrinsèques de ces biens justifient
l'intervention de l'Etat dans leur production ou leur réglementation.
Il y a aussi une forte notion de compétitivité
attachée à l'investissement public, puisque, en soignant et en
développant ses infrastructures collectives, un pays va se faciliter la
tâche pour attirer des capitaux étrangers qui vont, à leur
tour, participer au développement économique du pays.
1.1.3. Investissement Privé
La soumission des principes du domaine privé au droit
privé repose sur le caractère d'activités privées
traditionnellement reconnu à la gestion du domaine privé
assimilé à une gestion purement patrimoniale dénuée
des finalités d'intérêt général.
1.1.4. Investissement Direct Etranger
L'Investissement Direct est tout investissement relevant du
champ d'application envisagé par une entreprise nouvelle ou existante
visant à mettre en place une capacité nouvelle ou à
accroître la capacité de production des biens ou de prestation de
services, à élargir la gamme des produits fabriqués ou des
services rendus, à accroître la productivité de
l'entreprise ou à améliorer la qualité des biens ou des
services. Notons que l'Investisseur Direct reste toute personne physique ou
morale, publique ou privée, effectuant un investissement direct en
RDC. 8(*)
L'Investissement Direct Etranger (IDE) désigne tout
investissement dont la participation étrangère dans le capital
social d'une entreprise dans laquelle l'investissement réalisé
est au moins égale à 10%.9(*) Il peut prendre la forme d'une création
d'entreprise, du rachat d'une entreprise existante, ou encore d'une simple
prise de participation dans le capital d'une entreprise, à condition
que cela permette d'obtenir un pouvoir de décision effectif dans la
gestion.
Selon l'OCDE, l'IDE « est un type d'investissement
transnational effectué par le résident d'une économie
(« l'investisseur direct ») afin d'établir un
intérêt durable dans une entreprise (« l'entreprise
d'investissement direct ») qui est résidente d'une autre
économie que celle de l'investisseur direct. ». Par
convention, « l'existence d'un « intérêt
durable » est établie dès lors que l'investisseur
direct détient au moins 10 % des droits de vote de l'entreprise
d'investissement direct ». Ce seuil de 10 % est une convention
statistique et est à ce titre discutable : dans certains cas, la
détention de 10 % des droits de vote ne permet pas d'exercer une
influence sensible sur la gestion de l'entreprise, et inversement. Un
investisseur direct peut détenir moins de 10 % des droits de vote
tout en exerçant une influence importante sur la gestion. Il n'en reste
pas moins que l'OCDE n'autorise aucune souplesse dans l'application du seuil de
10 %, cette stricte application étant recommandée par souci
de cohérence statistique entre les pays. L'investissement direct
comprend à la fois l'opération initiale entre les deux
entités et toutes les opérations financières
ultérieures entre elles et les unités institutionnelles
apparentées, qu'elles soient ou non constituées en
sociétés.
La notion d'intérêt durable implique l'existence
d'une relation à long terme entre l'investisseur direct et la
société investie, et l'exercice d'une influence notable du
premier sur la gestion de la seconde. Cette notion permet également de
différencier, parmi les mouvements internationaux de capitaux, les IDE
des investissements de portefeuille. Ces derniers sont considérés
comme des placements internationaux, alors que les IDE impliquent un pouvoir de
décision de l'investisseur sur l'entreprise rachetée ou
construite à l'étranger. La distinction fondamentale entre IDE et
investissement de portefeuille a été introduite en 1960 par S.
Hymer.10(*) Dans une
thèse qui ne sera publiée qu'en 1976, il met en évidence
que ces deux types d'investissements internationaux répondent à
des déterminants différents.
L'IDE se traduit non seulement par un transfert de fonds
financiers, mais aussi en général par un ``
transfert
de technologies'' et de ``
capital
humain'' (par l'intermédiaire des personnels expatriés
s'impliquant dans la production à l'étranger).
L'IDE est à l'origine de la création des firmes
``
multinationales'' ou
sociétés transnationales. Une fois créé un
réseau des filiales à l'étranger, l'activité de la
firme multinationale ne se réduit cependant pas aux seuls IDE.
Progressivement, la firme internationale va organiser au niveau international
ses activités de conception, de production et de commercialisation de
ses produits. Les relations entre les filiales étrangères et la
maison-mère donnent alors lieu à un ``
commerce
international'' intra-firme de biens et de services, qui ne
relève pas des IDE.
La définition des IDE évoquée par la
6ème édition (2009) du manuel de la balance des
paiements du FMI, reste cohérente à celle de la
4ème édition de l'OCDE (2008).
D'après toutes ces définitions, il se
révèle que les Investissements Directs ne créent pas de
dettes pour le pays qui les reçoit, en ce sens qu'il n'y a aucune
obligation juridique qui puisse contraindre l'Etat du pays d'accueil à
en rembourser la valeur. Cela ne veut pourtant pas dire qu'ils ne créent
pas des flux en retour, puisqu'ils sont le plus souvent effectués pour
rapatrier des bénéfices vers la maison mère (sauf si des
opportunités d'investissements rentables se présentent sur
place). A ce flux de revenu, peut s'ajouter un flux de capital si
l'investisseur décide de redéployer son capital vers d'autres
pays.
Ainsi, nous constatons que l'IDE constitue le principal
vecteur de la hiérarchisation de l'ensemble de l'économie.
1.1.4.1. Typologie des IDE
a) Par la forme des IDE
L'
OCDE
reprend fréquemment dans ses analyses une distinction selon la forme des
IDE.11(*) Pour se
constituer un réseau de filiales à l'étranger,
l'investisseur peut soit :
· créer une filiale entièrement nouvelle,
avec l'installation de nouveaux moyens de production et le recrutement de
nouveaux employés. On parle alors d'IDE de création (greenfield
investment) ;
· acquérir au moins 10% du capital social d'une
entité étrangère déjà existante. Dans ce
cas, l'IDE d'acquisition se traduit principalement par un transfert de
propriété des titres de la filiale acquise. Cette
catégorie est également connue sous le terme anglais de
brownfield investment. Les
fusions-acquisitions
transfrontalières appartiennent à cette forme des IDE.
Une fois la filiale créée, l'investisseur peut
encore décider :
· d'accroître les capacités de production
des filiales déjà existantes. L'IDE d'extension se traduira alors
par l'injection de fonds nouveaux permettant l'extension des moyens de
production et/ou le recrutement de nouveaux employés. Cette
catégorie est parfois confondue avec celle des IDE de
création ;
· de soutenir l'activité d'une filiale qui
connaît des difficultés financières en y injectant des
fonds nouveaux (souscription à une augmentation de capital,
prêts, avances de fonds, etc.) afin de compenser les pertes
résultant de l'exploitation. L'OCDE parle alors d'IDE de restructuration
financière.
b) Par la logique des IDE
Markusen (1995) quant à lui, introduit une typologie
des IDE basée sur la logique qui sous-tend la décision de
créer des filiales à l'étranger.12(*) Il distingue :
· L'IDE horizontal où toutes les filiales
produisent des biens identiques à ceux de leur maison-mère. Ce
type d'IDE vise à faciliter l'accès de l'investisseur à un
marché étranger solvable aux perspectives de développement
favorable. Certains facteurs (obstacles tarifaires ou non aux échanges,
coûts de transport) affectant la compétitivité des
exportations, l'investisseur préfère implanter à
l'étranger des entités reproduisant, comme dans son pays
d'origine, toutes les étapes du processus de production afin de servir
le marché local ;
· L'IDE vertical par lequel l'investisseur fragmente les
différentes étapes de conception, de production et de
commercialisation de ses produits en implantant dans des pays différents
des filiales qui produisent des biens intermédiaires et/ou finaux
différents. Il s'agit ici pour l'investisseur de tirer partie des
différences de coût des facteurs entre pays. Dans ce cas,
l'activité à l'étranger est un complément de
l'activité de la maison-mère, car l'une et l'autre ne se situent
pas au même niveau de la chaîne de production. L'IDE vertical
relève de la
délocalisation,
mais il n'en constitue que l'une des modalités (aux côtés
de la sous-traitance internationale par exemple).
Toutefois, la distinction entre IDE horizontal et vertical
n'est pas aussi claire dans les faits : les firmes multinationales
s'engagent souvent dans des stratégies d'intégration complexe,
qui englobent à la fois des formes d'intégration verticale dans
certains pays et horizontale dans d'autres.13(*)
c) Par le type d'instruments financiers des
IDE
S'agissant du type d'instrument financier utilisé, les
IDE peuvent être effectués sous forme de :
· Titres de participation : ils regroupent les actions
ordinaires et les actions privilégiées, les réserves, les
apports au capital et les bénéfices réinvestis (ces
derniers correspondent à la fraction du résultat de la filiale
non distribuée sous forme de dividende à sa maison-mère,
et réinvestie de fait dans la filiale) ;
· Titres de créance : ils regroupent les valeurs
mobilières négociables telles que les obligations (garanties ou
non), les billets de trésorerie, billets à ordre, actions
privilégiées à dividende fixe et autres valeurs
mobilières négociables non représentatives de capital.
Font également partie des titres de créance les prêts,
dépôts, crédits commerciaux et autres comptes à
recevoir ou à payer.
1.1.4.2. L'investisseur direct et typologie des firmes
multinationales
L'investisseur direct peut être une personne physique,
une entreprise publique ou privée dotée ou non d'une
personnalité morale distincte, un groupe de personnes physiques ou
d'entreprises qui sont associées, un gouvernement ou un organisme
officiel, qui possède (selon les critères cités
précédemment) une entreprise d'investissement direct.
Les firmes multinationales, communément nommées
FMN, sont des entreprises d'investissements directs ayant une envergure
internationale. Elles occupent une place très importante dans les
échanges internationaux, à tous les niveaux, aussi bien dans la
production et l'exportation de produits primaires que de produits finis et de
services. Elles étendent leurs ramifications dans plusieurs pays du
monde, et pour cela elles ont une politique bien précise de localisation
stratégique.
DUNNING14(*)dans ses études sur les FMN distingue cinq (5)
possibilités qu'exploitent les firmes pour choisir leurs lieux
d'implantation. Dans le cadre de ses travaux en 1993, il considère cinq
(5) types de firmes multinationales selon leur comportement productif :
v Les « Ressources Seekers » encore appelées
« Chercheurs de Ressources ». Elles s'implantent dans une
économie dans le but d'acquérir des ressources
particulières, main-d'oeuvre par exemple, à moindre coût ou
des ressources indisponibles dans son lieu de résidence ;
v Les « Market Seekers » ou « Chercheurs de
Grands Marchés ». Elles recherchent la rentabilité de
l'approvisionnement sur le marché local. Généralement,
elles tiennent compte de la taille du marché dans l'arbitrage entre
exporter vers une économie à l'étranger ou s'y
implanter ;
v Les « Efficiency Seekers » encore appellées
« Chercheurs d'Efficience » Elles recherchent l'efficacité de
l'économie d'échelle et de la diversification des risques en
s'implantant à l'étranger ;
v Les « Strategy Asset ou capability Seekers » ou
« Chercheurs de Compétitivité ». Ce sont des firmes qui
achètent des actions à l'étranger dans le but de
promouvoir leurs objectifs de long terme. Elles sont motivées par le
renforcement de leur compétitivité ou par la baisse de
compétitivité de leurs concurrents ;
v Le dernier type regroupe les firmes qui adoptent des
stratégies d'investissement pour échapper à des
restrictions afin de soutenir l'activité d'autres filiales ou tout
simplement des investissements passifs dans le but d'accroître le
capital.
1.1.4.3. L'entreprise d'investissements directs
Une entreprise d'investissements directs peut être
définie comme étant une entreprise dans laquelle un investisseur
étranger détient plus de 10% des actions ou des droits de vote et
peut exercer un contrôle sur la gestion de cette entreprise. Les
entreprises d'investissements directs peuvent être regroupées en
trois (3) catégories distinctes :
· Les filiales : On parlera de filiale dans le cas
où une entreprise étrangère détiendra plus de 50%
du capital ;
· Les entreprises affiliées : Une entreprise est
dite affiliée lorsqu'une entreprise non résidente détient
une part du capital comprise entre 10 et 50% ;
· Les succursales : Les succursales ont
l'entièreté de leur capital soit 100% appartenant à une
entreprise étrangère.
En recevant ces transferts d'actifs, ces entreprises
d'investissements directs bénéficient d'un certain nombre
d'avantages.
1.1.5. Partenariat Public-Privé
Le partenariat public-privé (PPP) est un mode de
financement par lequel
l'Etat, une collectivité ou un établissement public de l'Etat
confie à une entreprise la mission globale de financer, concevoir tout
ou partie, construire, maintenir et gérer des ouvrages ou des
équipements publics et services concourant aux missions de service
public de l'administration, dans un cadre de longue durée et contre un
paiement effectué par la personne publique et étalé dans
le temps.
Ce mode de financement peut se présenter sous des
formes variées et présente des avantages multiples :
l'accélération, par le préfinancement, de la
réalisation des projets ; une innovation qui
bénéficie à la collectivité par le dynamisme et la
créativité du privé ; une approche en coût
global ; une garantie de performance dans le temps ; une
répartition du risque optimale entre secteur public et privé,
chacun supportant les risques qu'il maîtrise le mieux.
1.2. AVANTAGES ET INCONVENIENTS DES IDE
1.2.1. Sur le Commerce international
Si les pays échangent des produits, c'est parce que,
initialement, les facteurs de production sont immobiles. A l'inverse, si les
facteurs sont mobiles internationalement (en particulier le capital) et le
commerce des produits fortement limité (sinon empêché) par
des obstacles tarifaires ou par des coûts de transport
élevés (conditions de l'IDE horizontal), les IDE apparaissent
comme des substituts au commerce des marchandises.
Plus généralement, il apparaît que, dans
le cas des IDE verticaux où les firmes multinationales
répartissent leurs activités entre les pays en fonction des
différents avantages comparatifs, IDE et commerce international peuvent
être complémentaires, notamment en accroissant les échanges
intra-firmes, tandis qu'il ne l'est pas pour les IDE horizontaux.
1.2.2. Sur la croissance et l'emploi
Au-delà de son impulsion initiale sur le stock de
capital, l'IDE influence positivement la croissance du pays d'accueil en
améliorant la productivité totale des facteurs, grâce au
transfert de technologie l'accompagnant. L'IDE entrant peut faciliter les
transferts de technologie et de savoir-faire en gestion dans le pays d'accueil,
non seulement dans ses filiales, mais aussi dans l'ensemble des entreprises du
pays d'accueil par des phénomènes de diffusion. L'IDE entrant
peut également faciliter l'accès au marché d'exportation
et contribuer à une amélioration de la
compétitivité des entreprises locales.
1.2.3. Sur les conditions de travail
Les effets des IDE sur les conditions de travail consistent en
la répercussion des IDE sur les conditions salariales et non salariales
des entreprises locales, qui ne sont pas détenues par des actionnaires
étrangers. Ils empruntent deux canaux de transmission
différents :
· Le premier est lié à la diffusion des
progrès de productivité introduits par les multinationales vers
les entreprises locales 15(*):
Ø les entreprises locales peuvent décider
d'améliorer leur productivité en appliquant les processus de
production et les méthodes de gestion des filiales
étrangères ;
Ø les travailleurs qui passent d'une filiale de groupe
étranger vers une entreprise locale peuvent faire
bénéficier leur nouvel employeur de leur expérience
accumulée dans la filiale de la multinationale
étrangère ;
Ø les filiales étrangères peuvent
demander à leurs fournisseurs locaux d'adopter leurs pratiques en termes
de production ou de gestion (respect des normes de qualité par
exemple) ;
Ø l'intensification de la concurrence
consécutive à l'arrivée des filiales des groupes
étrangers peut contraindre les entreprises locales à s'adapter le
plus possible aux méthodes de production introduites par les
multinationales.
· Le second tient aux effets de l'arrivée des
filiales étrangères sur le marché local du travail :
Ø en premier lieu, les filiales des groupes
étrangers vont mécaniquement augmenter la demande de travail, ce
qui devrait exercer une pression à la hausse des salaires locaux ;
Ø en outre, si les filiales des groupes
étrangers paient des salaires plus élevés que les
entreprises locales, les travailleurs locaux vont préférer
travailler dans les filiales des multinationales, ce qui tendra à
réduire l'offre de travail à l'attention des entreprises locales
qui se verront contraintes de relever leurs salaires afin de rester
attractives.
Par ailleurs, d'autres IDE tendent à tirer parti de
l'existence des bas salaires ou des conditions de travail moins favorables aux
salariés dans certains pays étrangers. Les firmes
multinationales sont parfois accusées de concurrence déloyale. On
leur reproche également de fermer les yeux sur les violations des droits
de l'homme et des droits des travailleurs dans les pays en développement
où les autorités ne font pas véritablement respecter ces
droits.
1.2.4. Sur l'environnement
Les aspects les plus importants et les plus
controversés des effets des IDE sur l'environnement sont relatifs
à l'effet technologique. Deux théories s'affrontent en
effet :
a) Les IDE comme vecteurs de diffusion de
technologies plus
propres
Les IDE peuvent permettre une diffusion efficace et plus
rapide des technologies propres permettant ainsi une meilleure protection de
l'environnement. Les IDE sont susceptibles d'avoir des effets positifs sur
l'environnement du pays d'accueil pour trois raisons.16(*) Ils permettent :
· un transfert des technologies plus propres (moins
polluantes ou plus économes en ressources) comparées à
celles disponibles initialement dans le pays d'accueil ;
· un bond technologique permettant au pays d'accueil
d'accéder immédiatement aux technologies les plus propres ;
· une diffusion de ces technologies plus propres aux
entreprises locales, que ces dernières soient des fournisseurs, des
concurrents ou des clients des filiales créées par l'IDE.
Tous ces effets positifs sont possibles parce que :
· les firmes multinationales sont
généralement plus avancées et dynamiques sur le plan
technologique que les entreprises locales ;
· les firmes multinationales sont soumises à des
normes environnementales plus strictes dans leurs pays d'origine, en raison de
la législation et de la pression des consommateurs ou d'organisations
non gouvernementales ;
· les firmes multinationales ont tendance à
homogénéiser les normes environnementales pour l'ensemble de
leurs processus productifs, où qu'ils soient localisés.
b) Les délocalisations des industries
polluantes
Néanmoins, il y a des fois, les entreprises
multinationales déplacent des installations polluantes de leurs pays
d'origine vers leurs filiales implantées à l'étranger (et
notamment dans des pays en développement). Dans ce cas, les pays
victimes des délocalisations courent le risque de n'établir
aucune norme environnementale, ou de ne légiférer que sur des
normes limitées, ou de ne pas veiller au respect des normes plus
rigoureuses afin de pouvoir retrouver un avantage comparatif dans certaines
productions industrielles.
1.3. LA CROISSANCE ECONOMIQUE
1.3.1. Notion de la croissance économique
1.3.2. Définition
Plusieurs économistes s'interrogent sur ce qu'ils
savent vraiment de la croissance et sur la meilleure manière de
définir une politique en l'absence de modèles fiables. On
constate alors que la croissance économique reste un concept
polysémique qui est une préoccupation centrale de la
macroéconomie et une tendance de l'économie. On tend souvent
à l'opposer au développement. Mais la différence n'est pas
facile à établir. On limite généralement la notion
de croissance à des critères uniquement quantitatifs alors que le
développement inclurait aussi des phénomènes qualitatifs
(éducation, emploi...); néanmoins, Rostow(dans son ouvrage
intitulé : « les étapes de la
croissance »), ne lie-t-il pas intimement les critères
quantitatifs aux critères qualitatifs ?
Si, dans le langage courant, on emploie souvent le terme de
«
croissance »
dans le cadre d'évolutions à court terme, les économistes
l'utilisent conventionnellement pour décrire une augmentation de la
production sur le long terme. Selon la définition de
François
Perroux, la croissance économique correspond à
« l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes
longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en
termes réels. »17(*). La définition de
Simon Kuznets
va au-delà et affirme qu'il y a croissance quand la croissance par
tête augmente, c'est-à-dire lorsque la croissance du PIB est
supérieure à la croissance de la population. A court terme, les
économistes utilisent plutôt le terme d'«
expansion »,
qui s'oppose à «
récession »,
et qui indique une phase de croissance dans un
cycle
économique. La
croissance
potentielle estime l'écart entre la croissance mesurée et
celle qui serait obtenue avec une pleine utilisation de tous les
facteurs de
production ; cet écart est minimal au plus fort d'une
expansion.
Au sens strict, la croissance décrit un processus
d'accroissement de la seule production économique. Elle ne renvoie donc
pas directement à l'ensemble des mutations économiques et
sociales propres à une économie en développement. Ces
transformations au sens large sont, conventionnellement,
désignées par le terme de
développement
économique. François Perroux, définit ce dernier
comme « la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une
population qui la rend apte à faire croître, cumulativement et
durablement, son produit réel global. »18(*)
Il apparaît donc que la théorie de la croissance
(au sens où nous l'entendons) n'a aucune utilité
particulière pour l'économie du sous développement, et les
pays sous développés n'ont pas joué le rôle dans son
élaboration. Elle est un processus complexe de
transformation économique, sociale et politique et sa clé
consiste à mettre en place des politiques nationales appropriées.
Le terme de « croissance » s'applique alors plus
particulièrement aux économies déjà
développées.
1.3.3. Les facteurs de la croissance économique
En effet, il existe plusieurs facteurs explicatifs de la
croissance 19(*):
Ø Les facteurs liés à l'offre ;
Ø Les facteurs liés à la
demande ;
Ø Les facteurs d'ordre psychologique.
a) Les facteurs liés à
l'offre
Les raisonnements en termes d'offre se placent du
côté de la structure productive.
En fait, l'augmentation de la production d'une entreprise peut
s'expliquer :
· soit par l'augmentation de la quantité des
facteurs de production
(capital et travail) utilisés par
l'entreprise : on parle alors de
croissance extensive ;
· soit par l'amélioration de l'efficacité
des facteurs de production
utilisés, c'est-à-dire de leur
productivité : on parle alors de
croissance intensive.
b) Les facteurs liés à la
demande
Les raisonnements en termes de demande se placent cette
fois-ci du côté des achats. Si une entreprise augmente sa
production, c'est pour répondre à la demande qui lui est
adressée.
Cette demande, comme le montre l'équilibre
emplois/ressources, provient :
· soit des consommateurs nationaux (via la consommation
finale) ;
· soit des consommateurs internationaux (via les
échanges
extérieurs) ;
· soit des entreprises à des fins d'investissement
(via la Formation
Brute du Capital Fixe).
c) Les facteurs d'ordre
psychologique
L'évolution de la demande, ainsi que
celle de la structure productive, dépendent en partie des facteurs plus
psychologiques. Parmi ceux-ci, nous pouvons mettre en avant :
· la confiance des agents économiques, qui les
pousse à consommer ;
· le développement de la
rationalité ;
· le développement de l'esprit d'entreprise via le
goût du risque et
l'apparition d'entrepreneurs.
1.3.4. Le rôle des facteurs
Nous
retenons les trois facteurs classiques de la croissance : la terre, le
travail et le capital.
La quantité de terre disponible dans un pays est
constante, il est donc logique de ne tenir que des deux autres facteurs :
travail (L) et capital (K). La production résulte donc exclusivement de
la mise en combinaison d'une certaine quantité de capital (moyens de
production) et de travail (main d'oeuvre).
Dans le vocabulaire économique, la fonction qui relie
les différents niveaux de production à toutes les combinaisons
techniquement possibles des facteurs est appelée « fonction de
production ».20(*)
Pour simplifier, on représente cette fonction sous la
forme d'une liaison technique entre les quantités produites (Q), le
capital (k) et le travail (L) :
Q= F (L, K)
Le modèle de Solow se fonde sur l'hypothèse que
les facteurs de production connaissent des
rendements
décroissants, c'est-à-dire qu'une augmentation de ceux-ci
dans une certaine proportion engendre une augmentation dans une proportion plus
faible de la production.
Il est par ailleurs possible d'introduire d'autres
éléments explicatifs dans l'analyse des facteurs de la croissance
économique en remettant en cause l'hypothèse
d'homogénéité des facteurs. En d'autres termes, les
ressources humaines ne sont pas de simples quantités de travail, les
équipements ne se renouvellent pas à l'identique : il existe
dans l'évolution des facteurs, un aspect qualitatif.
Il se peut qu'une partie de la croissance soit due à
l'amélioration de la qualité du facteur travail (augmentation des
compétences, des qualifications, de l'instruction), l'économiste
DENISON a montré que cet aspect constituait un facteur important du
développement d'une économie (1/5e de la croissance
des Etats-Unis sur la période 1929-1957 peut être ainsi
expliqué). On peut tenir compte ainsi des migrations professionnelles
entre les secteurs d'activité et de la qualité du facteur capital
(rajeunissement des machines et des équipements).21(*)
Néanmoins, la prise en compte de ces facteurs reste
insuffisante pour expliquer la totalité du taux de croissance. Il reste
un « résidu » important, qui est la part de la
croissance non expliquée.
Un approfondissement de l'analyse économique a
consisté à introduire le progrès technique comme facteur
explicatif du résidu.22(*) Pour Solow, sur le long terme,
la croissance provient du
progrès
technologique. Il peut modifier la productivité du capital, du
travail ou les deux.
Toutefois, ce progrès technologique est exogène
au modèle, c'est-à-dire qu'il ne l'explique pas mais le
considère comme donnée.23(*) Les théories récentes cherchent
précisément à rendre ce facteur endogène,
c'est-à-dire à construire des modèles qui expliquent son
apparition.
Du point de vue de l'analyse, il existe plusieurs
possibilités pour prendre en compte le progrès technique :
1. On peut estimer que l'intégration du progrès
technique élève la seule productivité du capital et laisse
inchangé le coefficient d'utilisation de la main d'oeuvre. C'est la
neutralité du progrès technique au sens de SOLOW. La fonction de
production devient24(*) :
Q= F (K.At, L)
At étant le coefficient de l'évolution du
progrès technique.
2. On peut considérer que l'intégration du
progrès technique élève la seule productivité du
travail et laisse constant le coefficient de capital. C'est la
neutralité du progrès technique au sens de HARROD. La fonction de
production devient 25(*):
Q= F (K, At.L)
3. Enfin, on peut ajouter un 3ème facteur au
travail et au capital, laissant inchangé le taux marginal de
substitution entre capital et travail. C'est le progrès technique non
incorporé aux facteurs26(*) :
Q= At.F (K, L)
Ces
modèles
expliquent que la croissance engendre du
progrès
technique par trois grands mécanismes :
· Premièrement, le learning by
doing : plus on produit, plus on apprend à produire de
manière efficace. En produisant, on acquiert en particulier de
l'expérience, qui accroît la
productivité ;
· Deuxièmement, la croissance favorise
l'accumulation du
capital humain,
c'est-à-dire les compétences possédées par la main
d'oeuvre et dont dépend sa
productivité.
En effet, plus la croissance est forte, plus il est possible d'accroître
le niveau d'instruction de la main-d'oeuvre, en investissant notamment dans le
système éducatif. D'une manière générale, la
hausse du niveau d'éducation de la population par des moyens publics ou
privés est bénéfique ;
· Troisièmement, la croissance permet de financer
des infrastructures (publiques ou privées) qui la stimulent. La
création des réseaux de communication efficaces favorise, par
exemple, l'activité productive.
1.3.5. Théories de la croissance
Les théories explicatives de la croissance sont
relativement récentes dans l'
histoire
de la pensée économique. Ces théories ont conduit
à mettre en avant le rôle primordial du
progrès
technique dans la croissance. Sur le long terme, seul le progrès
technique est capable de rendre plus
productive une
économie (et donc de lui permettre de produire plus, c'est-à-dire
d'avoir de la croissance). Toutefois, ces théories expliquent encore mal
d'où provient ce progrès, et en particulier en quoi il est
lié au fonctionnement de l'économie.
1.3.5.1. L'école classique
La plupart des économistes de l'
école
classique, écrivant pourtant au commencement de la
révolution
industrielle, pensaient qu'aucune croissance ne pouvait être durable,
car toute production devait, selon eux, inexorablement converger vers un
état stationnaire.
C'est ainsi le cas de
David Ricardo
pour qui l'état stationnaire était le produit des
rendements
décroissants des terres cultivables, ou encore pour
Thomas
Malthus qui le liait à son « principe de
population ». Toutefois,
Adam Smith, à
travers son étude des effets de productivité induits par le
développement de la
division du
travail, laissait entrevoir la possibilité d'une croissance
ininterrompue. Et
Jean-Baptiste
Say a écrit qu'il est impossible d'assigner une limite à
la puissance qui résulte pour l'homme de la faculté de former des
capitaux ; car les capitaux qu'il peut amasser avec le temps,
l'épargne et son industrie, n'ont point de bornes. »
La problématique des classiques est principalement
celle de la formation des richesses. Leur analyse est donc centrée sur
la production et l'offre. De plus, puisque leur époque est encore
dominée par la pénurie, ils postulent implicitement que tout
produit répond à un besoin. C'est ainsi que Jean Baptiste Say
pose en principe que tout produit terminé crée des
débouchés pour d'autres produits.27(*) En d'autre termes, chaque fois qu'un producteur
augmente son activité, il crée en même temps de nouveaux
débouchés pour ses fournisseurs, il crée de nouveaux
salaires pour ses employés, il crée un circuit d'activités
pour ses distributeurs.
Selon cette école, la manière la plus effective
d'obtention d'une
croissance
économique élevée sur le moyen et le long terme est
d'aider les entreprises à produire davantage des
biens et services,
de les inciter à entrer sur de nouveaux marchés, et de lever le
plus possible les freins fiscaux et règlementaires qui entravent leur
développement.
Quatre points fondamentaux caractérisent ce courant de
pensée :
· la liberté des individus (liberté
d'entreprendre, liberté de contracter, liberté de
concurrence) ;
· le marché comme régulateur de
l'économie, dont le fonctionnement assure les grands
équilibres ;
· la non intervention de l'État dans la vie
économique ;
· la limitation du rôle de l'État dans
l'exercice des fonctions régaliennes (la police, la défense
nationale, l'Éducation nationale, la justice).
1.3.5.2. L'école néo-classique
A l'approche classique des organisations, a
succédé l'école néo-classique plus orientée
vers l'activité des managers, la fonction de direction et la
structuration de l'action.
L'économie néoclassique met l'accent sur les
situations d'
équilibre,
considérées comme les solutions aux problèmes de
maximisation des agents.
Les phénomènes généraux sont
déterminés par l'agrégation des comportements individuels
des agents, une position appelée individualisme méthodologique.
Les
institutions, dont on
peut penser a priori qu'elles conditionnent les comportements individuels, ne
reçoivent que peu d'attention.
L'analyse néoclassique démontre aussi (à
partir des postulats fondateurs) que les mécanismes du marché
jouent un rôle régulateur qui conduit à un équilibre
optimal du système économique. Pour les néoclassiques, les
crises économiques sont liées à des
événements extérieurs qui perturbent le bon fonctionnement
du marché (interventions publiques, chocs pétroliers...), ces
crises se résolvant d'elles-mêmes en situation de concurrence pure
et parfaite. La croissance semble acquise, mais il y a une montée de
l'insatiabilité d'où la notion d'équilibre. Donc, on n'est
plus dans un cadre dynamique comme chez les classiques.
En outre, cette école a été la
première à utiliser l'
utilité
marginale comme déterminant de la valeur des biens et le
calcul
différentiel comme instrument principal de raisonnement.
1.3.5.3. Rôle de l'Etat
L'Etat, par son action, peut contribuer à la croissance
économique en :
· mettant en place des infrastructures ;
· mettant en place des mesures visant à
internaliser les externalités ;
· promouvant la concurrence en luttant contre les
monopoles ;
· formant la population pour augmenter le capital
humain ;
· mettant en place des pôles de
compétitivité ;
· contribuant à la relance de la demande via ses
dépenses publiques ;
· contribuant au « moral » des agents
économiques afin de relancer la confiance.
Keynes y a mis l'accent en affirmant que l'Etat a un
rôle régulateur à jouer à court terme. Pour lui, la
demande demeure un outil indispensable car l'économie est sujette aux
booms et aux crises issues de l'instabilité des investissements
industriels, des vagues d'optimisme et de pessimisme altérées qui
affectent les achats des consommateurs et des variations de la politique
gouvernementale elle-même.
En cas de sous-emploi Keynésien, les politiques
budgétaires de stimulation de la demande sont susceptibles
d'accroître l'emploi.28(*) Cette stimulation de la demande permettra de redonner
confiance aux investisseurs. Pour ce faire, l'État dispose de plusieurs
moyens. Il peut tout d'abord redistribuer les revenus des plus riches (qui ont
une plus forte
propension
à épargner) aux plus pauvres (qui eux ont une forte
propension
à consommer). L'État peut aussi stimuler la
création
monétaire via une baisse des taux d'intérêt qui
encouragera les gens à emprunter pour consommer et surtout rendra
rentable des projets d'investissement dont l'efficacité marginale du
capital était inférieure au niveau du taux d'intérêt
monétaire. Enfin, l'État peut accroître ses dépenses
publiques induisant une augmentation de la demande globale en lançant
des programmes de grands travaux par exemple. Sur ce, il peut même
recourir au
déficit
budgétaire dont il peut espérer qu'il sera à moyen
terme comblé par la reprise économique
1.3.6. La croissance et le développement durable
Le fait que la croissance économique se définit
comme une augmentation de la
production sur le long
terme, et qu'elle puisse avoir des effets négatifs sur l'
environnement, cela
crée les préoccupations du
développement
durable. Or, celui-ci comporte trois piliers : économique,
social et environnemental.
A long terme, il n'y aura pas de développement possible
si celui-ci n'est pas économiquement efficace, socialement
équitable, et écologiquement soutenable.
Par ailleurs, la poursuite de cette voie impose de respecter
deux conditions :
Ø l'élimination des externalités
négatives responsables de
l'épuisement des ressources naturelles et de la
dégradation de
l'environnement ;
Ø la maîtrise des biens publics indispensables
à la poursuite à long
terme du développement économique,
comme ceux qui
reposent sur le bon fonctionnement des
écosystèmes, la
salubrité de l'environnement et la
cohésion de la société
(protection sociale, éducation, santé...).
Donc, la notion de développement durable exprime le
souci d'une large vision de ce qu'implique le bien-être humain et d'un
équilibre entre les objectifs d'efficience économique, de
développement social et de protection de l'environnement. Elle met
également en relief l'importance de l'adoption d'une perspective
à long terme des conséquences des activités actuelles, et
d'une coopération mondiale entre les pays, pour parvenir à des
solutions viables.
Ainsi, nous pouvons dire que le développement durable
est un développement qui préserverait l'environnement. Son
objectif est « de répondre aux besoins du
présent, sans compromettre la capacité pour les
générations futures de satisfaire les leurs ».29(*)
CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA PROVINCE DU BAS-
CONGO
2.1. HISTORIQUE
Le Bas-Congo est l'une des plus anciennes provinces de la
République
Démocratique du Congo. Déjà avant l'arrivée de
l'homme blanc, sa superficie actuelle constituait l'une des parties du
Royaume Kongo.
Avec l'arrivée de l'homme blanc, le
Congo Belge, l'actuel
République
Démocratique du Congo, s'organise autrement que celle qu'elle
était avant la venue de ce dernier. Le Congo Belge qui s'est vu
divisé en 6 provinces, compte aussi Léopoldville (englobant la
superficie du Bas-Congo actuel) comme l'une de ces provinces. Mais à
cette époque, la démarcation du Bas-Congo n'est pas encore
présente.
En 1962, deux ans après l'indépendance du Congo,
la Province de Léopoldville est divisée en deux : Province
du Kongo Central (actuel Bas-Congo), chef-lieu,
Songololo, et Province de
Bandundu, chef-lieu
Kikwit qui sera
transféré plus tard à Bandundu.
Malgré les différentes secousses
entraînées par la
constitution
(fédéraliste) de 1964 dite « de
Luluabourg », la Province du Kongo central ne bouge pas. Elle
constitue l'une des 11 provinces, déjà, de la
République
Démocratique du Congo.
Si la nouvelle constitution de 1965 n'entraîne aucune
modification sur la province, la journée des 3Z (
27
octobre
1971) va bouleverser certaines
réalités de l'époque, notamment la débaptisation de
la Province du Kongo Central qui devient la Province du Bas-Zaïre.
A la création de la Province du Kongo Central, celle-ci
ne comptait que deux districts (ou sous-régions pendant la
2ème République) : district des
Cataractes et district du
Bas-Congo. Ce n'est que quelques années plus tard que la
Lukaya rejoindra la liste des
districts.
2.2. GEOGRAPHIE
La Province du Bas-Congo est la plus petite province de la
République Démocratique du Congo à l'exception de Kinshasa
la capitale ayant un statut analogue. Avec ses 53.920 km² soit 2,3% de la
superficie totale du pays qui est de 2.345.000 km², elle est aussi la
moins peuplée avec 2.835.000 habitants (selon les données du
DSCRP 2008).
La Province du Bas-Congo s'étend entre 4° et
6° de latitude Sud, et 12° et 16° de longitude Est. Elle est
limitée au Nord par la République du Congo (Brazzaville), au Sud
par l'Angola, à l'Ouest par l'enclave de Cabinda et l'Océan
Atlantique ; à l'Est par la ville de Kinshasa, capitale de la
République Démocratique du Congo et la Province de Bandundu.
Le Bas-Congo est traversé par le fleuve Congo dans le
Nord-Est/Sud-Ouest sur une longueur de 400 km dont 168 seulement sont
navigables entre l'embouchure et Matadi, ville portuaire et chef lieu des
institutions politico-administratives du Bas-Congo.30(*)
Très brièvement, nous examinerons les aspects
naturels du Bas-Congo ; à savoir : le relief, l'hydrographie, le
climat, les sols et la végétation.
2.2.1. Le relief
Le Bas-Congo a un relief très varié dans le
détail ; mais il est essentiellement une province des plateaux plus ou
moins vivement disséqués et jamais très
élevés. L'altitude dépasse rarement 750 m.
Nous pouvons distinguer quatre régions dans le
Bas-Congo : la région côtière, la région de Mayumbe,
la région des Cataractes et les confins Bas-Congo/Kwango.
2.2.2. L'hydrographie
Le Bas-Congo fait partie du grand bassin du fleuve Congo,
à l'exception du Mayumbe drainé par le fleuve Shiloango.
Cependant l'apport des affluents du Bas-Congo au débit du fleuve est
minime (1,5 % au maximum). De même, si le fleuve Congo est une voie de
communication principale pour la R.D.Congo, la partie navigable du Bas-Congo
n'est que de 168 km entre Matadi et Banana. Ainsi, sur 400 km entre Kinshasa et
Banana, 232 km (Kinshasa- Matadi) ne sont pas navigables à cause des
chutes et des rapides.
En outre, le fleuve Congo regorge un formidable potentiel
hydro-électrique estimé à 100.000 Mégawatts dont
58.000 Mégawatts entre Kinshasa et Matadi sur le territoire du
Bas-Congo. En dehors du fleuve Congo, le réseau hydrographique du
Bas-Congo est formé de nombreuses rivières aux dimensions plus
modestes dont les plus importantes sont :
· Inkisi, Nsele, Mfidi, Lubishi, Lumene, Bombo, Lufimi,
Luidi, Lukunga, Ngufu, Mosi, Mobi, Lugunga, ... dans le District de la
Lukaya ;
· Kwilu, Lukunga, Lufu, Mfumu, Yambi, Luala, Tombe,
Lunionzo, Madiadia, Luima, Sanzikua, Lukasu, Ngudi, Luozi, Luenda,... dans le
District des Cataractes;
· Lukula, Lubuzi, Mbavu, Lemba, Luangu, Mbulu, Nkiela,
Ndudi, ainsi que le Fleuve Shiloango dans le District du Bas-Fleuve;
2.2.3. Le climat
Le Bas-Congo est caractérisé par une courte
saison sèche de mai à septembre et une longue saison de pluies
d'octobre à mai, entrecoupée d'une petite saison sèche
entre janvier et février. L'originalité du climat du Bas-Congo
réside dans le régime des pluies et la durée de la saison
sèche. En effet, à la même latitude, il pleut moins ici,
surtout dans la région côtière, que plus à l'Est,
à l'intérieur du pays. Le nombre de jours de pluies y est aussi
moins élevé. La saison sèche, par contre, est plus longue,
et la petite saison sèche, plus nette.
Le Bas-Congo est la province la moins arrosée du pays
avec la plus grande variation inter annuelle des précipitations. Ce qui
explique la fréquence du phénomène de sécheresse.
Le courant marin de Benguela y est pour beaucoup.
La sécheresse est un phénomène
périodique et perturbateur au Bas-Congo. Il est dû :
· A la faiblesse des taux pluviométriques : le
Bas-Congo enregistre les plus faibles taux pluviométriques du pays. Les
pluies diminuent d'Est à l'Ouest (1.500 mm au Kwango et 900 mm sur la
côte Atlantique) ;
· Aux irrégularités inter annuelles : on y
assiste à une succession d'années sèches et
d'années pluvieuses.
Il existe au Bas-Congo des sensibles variétés
climatiques régionales. On peut les résumer comme suit :
· La région littorale : températures
élevées, sécheresse très prononcée ;
· Le Mayumbe : sécheresse moins accentuée,
grande irrégularité de précipitations, températures
plus fraîches ;
· Le Manyanga et le pays de Songololo : région
assez sèche dans l'ensemble, sauf les zones élevées
(massifs, montagnes, crêtes) où les précipitations sont
abondantes et les températures fraîches ;
· Le Sud des Cataractes de Mbanza-Ngungu à
Kinshasa : zone de transition assez humide avec des fortes pluies ;
températures moins élevées sur les sommets (Bangu,
Mbanza-Ngungu) et plus chaudes et moins arrosées dans la
dépression;
· Le Kwango : bien arrosé et températures
fraîches au Nord et chaudes au Sud.
2.2.4. Le sol
Il y a quatre types de sols au Bas-Congo, à
savoir 31(*):
· Les sols sablonneux du type arénoferral :
c'est un type de sol médiocre qui ne convient pas à
l'agriculture, mais qui peut convenir à l'élevage (Nord de
l'île de Mateba) ;
· Les sols argilo-sablonneux et argileux sont
situés à : Lukula, Tshela, Nord et Nord-Ouest de Seke-Banza
(District du Bas-Fleuve) ; ces terres appartiennent au groupe ferralsols
sur roche basique, sauf l'Ouest qui est du type grès sublittoraux
crétacés. En général, la fertilité est
moyenne à l'exception de la partie Ouest (sablonneuse) ;
· Les sols argilo-sablonneux sont situés au Sud de
Seke-Banza (District du Bas-Fleuve), Sud-Ouest de Luozi (District des
Cataractes), Mbanza-Ngungu, sauf Nord-Ouest (District des Cataractes), Madimba,
vallée de l'Inkisi (District de la Lukaya). De l'Ouest à l'Est on
distingue le système Mayumbe, le système Haut-Shiloango, la
tillite et le système schisto-calcaire. La texture est argilolimoneuse
à argilo-sablonneuse ; c'est un sol fertile, sauf au Sud de
Mbanza-Ngungu (District des Cataractes) où la texture est
constituée de sable fin ;
· Les sols sablo-argileux avec tâches
argilo-sablonneuses se trouvent au Nord et à l'Est de Luozi (District
des Cataractes), Nord-Ouest de Mbanza-Ngungu (District des Cataractes) et dans
le District de la Lukaya ; ces sols sont fragiles et faiblement
fertiles.
2.2.5. La végétation
La végétation du Bas-Congo comprend trois types
de formation naturelle distincts :
· L'hinterland côtier ou le littoral,
caractérisé par une végétation de mangroves dans
les terrains marécageux de l'embouchure du Fleuve Congo et de steppes
dans les plateaux dominant la côte de Moanda ;
· Le District du Bas-Fleuve recouverte par la forêt
sur toute son étendue ;
· Le District des Cataractes et le District de la Lukaya,
lesquels, malgré une forte pluviosité, correspondent à une
région de savane entrecoupée par des lambeaux de forêt. Les
savanes ne sont que les conséquences des actions anthropiques :
Ø Déboisements inconsidérés ;
Ø Jachères de plus en plus courtes (3 à 4
ans) ;
Ø Feux de brousse et défrichement dus à la
demande accrue des produits vivriers pour les villes ;
Ø Abattage des arbres en vue de fabriquer le charbon de
bois (makala) ;
Ø Les pratiques culturales inappropriées.
2.3. SOCIAL
2.3.1. L'Education
Le Bas-Congo n'est pas l'exception en matière d'
éducation
en République Démocratique du Congo. Elle souffre
réellement, à l'image du pays, d'un manque cruel de personnel
pour la formation, d'une insuffisance remarquable d'institutions, d'un
réel état de délabrement des infrastructures scolaires et
universitaires.
2.3.2. La Langue
La population du Bas-Congo venant de tous les coins du Congo
parle plusieurs langues chaque jour dans les villes comme dans les villages.
Les langues les plus importantes reflètent la composition de la
population.
Étant donné que la majorité de la
population descend directement du
Royaume Kongo,
celle-ci parle majoritairement le
kikongo ou ses dialectes
(kiyombe, kimanianga, kindibu, kintandu, kilemfu...). Le kikongo est la langue
principale de la culture populaire, de la musique, des églises, du
théâtre populaire, etc.
Le
lingala reste aussi une des
langues que l'on entend souvent au Bas-Congo, surtout dans les villes.
2.4. ECONOMIE
La province du Bas-Congo est l'une des provinces les plus
actives de la République Démocratique du Congo avec une
économie très développée : produits agricoles,
productions minières,
pétrole,
productions industrielles et autres. Ceci est imputable grâce à sa
situation géographique (le littoral maritime), à sa richesse
forestière, à son sol arable, à son chemin de fer reliant
la ville de
Kinshasa (la capitale)
à la ville portuaire de
Matadi, au pont O.E.B.K
(ancien pont Maréchal-Mobutu) reliant la ville portuaire de
Boma à celle de Matadi
et donnant aussi accès à la plage de
Moanda, aux barrages
hydroélectriques, spécialement les deux
barrages
d'Inga.
Pour ces dernières raisons et tant d'autres
essentiellement géographiques et historiques, elle fait partie des
provinces les plus touristiques du Congo-Kinshasa.
2. 5. POLITIQUE
Le projet de
Constitution
de la République démocratique du Congo, adopté par
référendum le 18 décembre 2005, confirmé par la
Cour suprême le 4 février 2006 a approuvé le changement de
nom de la province en « Kongo central » dans le cadre des
nouvelles institutions.
Outre le changement de nom, cette province n'a pas
échappé à la nouvelle règle imposée par la
nouvelle constitution, c'est-à-dire des provinces fortement
décentralisées dirigées par un gouverneur et par une
assemblée provinciale.
2.6. SITUATION SOCIO-ÉCONOMIQUE DU BAS-CONGO
D'après les données du DSCRP Bas Congo (2008),
près de 70 % de la population de la Province du Bas-Congo vivent en
milieu rural et périurbain. Dans ce milieu, caractérisé
par des potentialités de développement immenses, sévit
cependant une pauvreté absolue dont les traits essentiels sont les
suivants : la faible production agricole et le sous-emploi d'une grande
partie de la population adulte valide (#177; 60 % de la population active
pratiquent une agriculture de subsistance) ; le faible revenu par
habitant/jour (plus de 90 % de paysans ont un revenu de moins d'un dollar
américain) ; le faible accès aux services sociaux de base
(15 % de la population desservis en eau potable avec comme
conséquence la résurgence des maladies d'origine
hydrique) ; 90 % de ménages vivent dans des maisons avec toiture
en herbes, surtout dans les Territoires de Kimvula, de Muanda
et de Luozi ; 90,3 % de ménages vivent dans des maisons avec
pavement en terre battue ; moins de 1 % de la population rurale est
desservi en électricité ; l'enclavement ou l'isolement du monde
rural (#177; 2.000 Km seulement sur 13.474 Km des routes de desserte agricole,
soit 14,84 % de routes praticables) ; la sous information ;
l'insuffisance ou le manque de moyens de transports utilitaires ; la
dégradation accélérée de la forêt (0,6
% de taux de déboisement annuel, un taux plus élevé que la
moyenne nationale qui est de 0,2 %) qui pousse à la migration vers les
milieux urbains; l'absence de données d'études
socio-économiques à jour et fiables pouvant orienter les acteurs
de développement ; la forte pression démographique sur les
ressources naturelles et l'absence de suivi de la politique de conservation des
écosystèmes ; le faible accès des femmes aux facteurs
de production ( terre, outil de production, capitaux ; etc.) et à
la gestion des ressources naturelles (eau et forêt) ; l'ignorance du
rôle prépondérant de la femme dans le secteur agricole et
son exclusion de la gestion des ressources agricoles. Ce sont là les
quelques facteurs parmi tant d'autres qui caractérisent la situation
socio-économique actuelle de la Province dans ce milieu.32(*)
Dans le milieu urbain par contre, cette situation
présente une différence, bien que pas assez considérable.
Cependant, il apparaît que les ménages des milieux urbains aient
un niveau de vie plus élevé que ceux des milieux ruraux.
2.6.1. Indice de pauvreté
Sur base du rapport national sur le développement
humain de l'an 2.000 (PNUD, RDC), l'indice de pauvreté humaine pour le
Bas-Congo est estimé à 35,40 %, calculé suivant les
éléments ci-après : le taux
d'analphabétisme : 29,5 % dont 17 % pour les hommes et 42 % pour
les femmes ; l'espérance de vie à la naissance : 50,7
ans pour les hommes et 52 ans pour les femmes ; le pourcentage des
personnes dont l'espérance de vie ne dépasse pas 40 ans :
36,3 % pour les hommes et 32 % pour les femmes ; le pourcentage des
ménages sans accès à l'eau potable : 45,04 % dont
31,70% en milieu urbain et 58,38 % en milieu rural.
2.6.2. Déterminant de la pauvreté
L'analyse sur les déterminants de la pauvreté au
Bas-Congo indique que plusieurs facteurs expliquent la pauvreté dans la
Province du Bas-Congo, à savoir : le bas niveau de revenus ;
l'imitation des cultures rétrogrades ; la dégradation des
infrastructures ; le poids familial ; le niveau d'instruction ;
le chômage ; l'exode rural ; et l'abandon de
l'agriculture ; existence des inégalités de genre, et ce,
dans tous les domaines ; la situation socio-économique
déplorable de la femme.
2.6.3. Les potentialités d'investissement du
Bas-Congo
La spécificité économique de la Province
du Bas-Congo tient à une diversité considérable, ce qui
fait d'elle l'une des provinces les plus actives de la République
Démocratique du Congo. De plus, elle est l'une des celles qui offrent le
plus de perspectives de développement pour l'avenir.33(*)
Elle compte un certain nombre d'atouts et de
potentialités particulièrement importants que nous avons
résumé en dix secteurs essentiels ; à
savoir :
2.6.3.1. Secteur des mines, des carrières et
des hydrocarbures
Les potentialités d'investissement dans le secteur des
mines, des carrières et des hydrocarbures concernent essentiellement
les matières pour lesquelles, soit des estimations précises de
teneur et des réserves ont déjà été faites,
soit des indices très intéressants existent. Il s'agit : du
manganèse, des phosphates, de la bauxite, de la pyrite
(sulfure de fer), du fer, de la silice, du cuivre et des métaux
associés (plomb, zinc, argent et vanadium), du vanadium, du granite, du
sel gemme et de la stylite, du sel potassique, du kaolin et de l'argile de
poterie, du marbre, du calcaire, du pétrole et du gaz, des sables et
calcaires bitumeux, de l'or, du diamant, de la stéatite, de la
cassitérite, de la barytine, du gypse et de la syénite
etc..
Nous allons cependant insister ici sur deux d'entre eux
particulièrement qui représentent des urgences en matière
d'investissement, à savoir :
· le gaz : en plus de l'exploitation des
réserves de gaz, il s'avère important de construire des usines de
récupération des gaz des puits de pétrole qui sont
actuellement brûlés, car, en dehors des revenus d'exportation et
des emplois qu'une telle activité va générer, elle va
permettre de réduire très sensiblement la pollution de l'air qui,
actuellement, constitue une très grave menace pour la santé des
populations locales ;
· le calcaire à ciment : en dehors des
besoins du marché domestique qui sont très largement insatisfaits
par l'offre des deux cimenteries actuelles (Cimenterie de Lukala
« CILU » et Cimenterie Nationale
« CINAT » de Kimpese), la demande mondiale du ciment
continue à augmenter très fortement avec risque de voir le prix
de ce produit augmenter tout aussi fortement, alors que le District des
Cataractes dispose de suffisamment de calcaire à ciment pour pouvoir
abriter plusieurs dizaines de cimenteries.
2.6.3.2. Secteur de l'agro-industrie
1° AGRICULTURE
L'humanité est menacée aujourd'hui par une
pénurie mondiale des denrées alimentaires suite à la
baisse de la production agricole mondiale combinée à une
très forte hausse de la demande de ces mêmes denrées. La
conséquence en est une explosion des cours mondiaux des produits
agricoles. Ce double phénomène constitue donc une
opportunité pour la RDC qui dispose d'immenses étendues de
terres arables inexploitées à plus de 90%, de redevenir, comme ce
fut le cas à l'époque coloniale, l'un des principaux greniers du
monde et l'un des plus grands exportateurs des produits agricoles du monde. La
Province du Bas-Congo se doit donc de profiter de cette opportunité,
à l'instar des autres provinces du pays.
En effet, quoiqu'étant la plus petite province du pays,
la province du Bas-Congo dispose de 500.000 ha mécanisables, soit
100.000 ha/an si on respecte la période normale de 5 années de
jachère. Ce chiffre monte à environ 250.000 ha/an si on amende le
sol avec une jachère améliorante, telle que la culture des
légumineuses.
Aujourd'hui, moins de 1% seulement de ces terres
mécanisables sont exploitées.
De plus, ces terres sont caractérisées par de
très bons facteurs de fertilité : sols argilo-sablonneux et
argileux, pluviométrie suffisante (900 à 1.500 mm/an) et bon
ensoleillement. Ces terres sont donc particulièrement propices, non
seulement aux cultures destinées à la seule alimentation humaine
(cultures vivrières, fruitières et maraichères), mais
aussi aux cultures pérennes et industrielles.
Parmi les cultures que l'on peut facilement développer
et dont on peut assurer la transformation locale pour accroître leur
valeur ajoutée (pour la consommation locale et pour l'exportation), nous
pouvons citer tout particulièrement :
· les cultures pérennes et industrielles :
l'hévéa, la canne à sucre, le palmier à huile, le
café, le cacao, les fibres textiles (coton, sisal et urena lubata) et le
jatropha ;
· les cultures vivrières : le manioc, le
maïs, le riz paddy, la banane plantain, l'arachide, le haricot, le pois
cajun, la patate douce, le sésame, le niébé, le soja, le
tournesol et le colza ;
· les cultures fruitières : les agrumes, la
banane Gros Michel (banane fruit), l'ananas, la papaye, l'avocat, le mangoustan
ou « fruit de la passion », l'avocat et le maracuja ;
· les cultures maraîchères : la tomate,
l'oignon, l'aubergine et la ciboule.
Comme on le voit, beaucoup de ces cultures ont aussi des
multiples usages industriels et pourraient donc servir comme intrants
industriels. De plus, certaines cultures peuvent servir pour la production des
biocarburants destinés principalement à l'exportation
(bioéthanol, biométhanol et biodiesel).
En effet, les biocarburants constituent un marché
à la fois très lucratif au regard de l'explosion des cours du
pétrole et une filière dont la demande (domestique et à
l'exportation) est quasi illimitée suite à son faible coût
relatif, à l'épuisement des réserves de pétrole et
à la nécessité de lutter contre le
dérèglement climatique.
Rappelons à cet effet que la Province du Bas-Congo
dispose d'un avantage comparatif exceptionnel en matière d'exportation
du fait de ses 3 ports maritimes de Matadi, Boma et Banana (futur port en eaux
profonde), offrant ainsi des perspectives particulièrement
intéressantes à son agro-industrie.
2° PECHE ET ELEVAGE
a) Elevage
La Province du Bas-Congo dispose de vastes étendues de
terres propices à l'élevage du gros bétail et de
très nombreux kraals abandonnés dont les activités
pourraient aisément être relancées. Les terres les plus
propices à l'élevage du gros bétail se trouvent sur la
côte Atlantique (Secteur de Kakongo) et dans le District des Cataractes
(Territoires de Mbanza-Ngungu et de Songololo). De même, l'élevage
porcin et avicole pourrait être développé autour des villes
et grandes agglomérations où la demande est très forte
(Matadi, Boma, Mbanza-Ngungu, Kimpese, Kwilu-Ngongo, Inkisi, Kasangulu, Tshela,
Lukula,...).
b) Production industrielle du poisson
Dans ce domaine, il s'agit notamment :
· de la pêche maritime dans les eaux territoriales
(côte océanique de Muanda) et fluviales (Boma, Inga, Luozi et
Mpioka) qui sont très poissonneuses, mais aujourd'hui très peu
exploitées ;
· du rempoissonnement de nombreux étangs naturels
que regorge la Province (particulièrement dans le Territoire de
Songololo) pour une exploitation industrielle et intensive ;
· de l'aquaculture pour la production industrielle et
intensive du poisson.
c) Apiculture
La demande de miel est très forte tant sur le plan
domestique qu'à l'exportation. En effet, on enregistre une baisse de la
production du miel dans les pays développés à cause
notamment de l'hyper-urbanisation et des pesticides. L'apiculture constitue
donc une bonne opportunité d'investissement d'autant plus qu'elle
augmente le rendement des cultures fruitières.
2.6.3.3. Secteur de l'industrie manufacturière
Du fait de sa position centrale par rapport à certains
pays limitrophes (Angola, Congo Brazzaville, Gabon, Guinée Equatoriale
et Cameroun) et de sa position de porte d'entrée et de sortie du pays
ouverte sur l'Océan Atlantique, la Province du Bas-Congo dispose d'un
marché potentiel très important.
Ainsi, elle pourrait accueillir sur son territoire un certain
nombre d'industries pouvant aisément atteindre le seuil de
rentabilité en visant les 4 marchés ci-après : le
marché domestique, le marché des pays environnants (Angola, Congo
Brazzaville, Gabon, Guinée Equatoriale et Cameroun), le marché
des autres pays africains situés sur la côte Atlantique et le
marché international. La conquête de ces marchés serait
d'autant facilitée si la Province du Bas-Congo décidait d'adopter
une politique visant à exploiter systématiquement les très
nombreux accords bilatéraux, sous-régionaux et internationaux
dont la République Démocratique du Congo tire rarement profit.
Il s'agit notamment des industries ci-après qui
correspondent à une très forte demande potentielle dans les pays
et régions ci-dessus cités :
· les industries de montage délocalisables, telles
que les industries de montage de tracteurs (besoins importants en
mécanisation agricole) ou d'automobiles (demande élevée en
véhicules neufs, très bon marché à la place des
véhicules d'occasion) ;
· les industries de fabrication du matériel
électrique (transformateurs, isolants, coffrets, câbles,...) pour
tirer profit de la proximité du Barrage d'Inga et d'une forte demande en
desserte en électricité tant pour les entreprises que pour
les ménages ;
· les industries de montage du matériel
électroménager, notamment les cuisinières et plaques
chauffantes pour limiter l'utilisation des matières ligneuses à
des fins de cuisson (bois et charbon de bois) et lutter ainsi contre la
déforestation avancée de nos pays ;
· l'agro-industrie, notamment l'industrie de la
conserverie (fruits et légumes) et de la transformation du bois
(parqueterie, lambris, portes, meubles,...) ;
· l'industrie pétrochimique, au cas où la
Province se dotait d'une raffinerie de grande capacité munie d'une
unité de thermo-cracking.
2.6.3.4. SECTEUR DE L'ENERGIE
Comme dit plus haut, la Province dispose d'un énorme
potentiel de production hydro-électrique. Cependant sa desserte
actuelle n'atteint que 6,2% de l'ensemble de sa population. Ceci offre donc de
nombreuses opportunités d'investissement dans les trois domaines de la
production, du transport et de la commercialisation de
l'électricité. Il s'agira donc essentiellement des Partenariats
Public-Privé (PPP) que les investisseurs pourraient conclure avec la
Société Nationale d'Electricité (SNEL) qui est totalement
ouverte à cet effet.
1° Réhabilitation et construction des
barrages
a) Réhabilitation des barrages Inga I et
Inga II
Il y a 14 turbines à réhabiliter dont 12 ont
déjà fait l'objet d'une manifestation d'intérêt de
la part soit des bailleurs de fonds multilatéraux, soit des
investisseurs privés. Il reste encore deux turbines pour lesquelles il
n'a été enregistré aucune manifestation
d'intérêt et dont le coût de réhabilitation est de
l'ordre de 60.000.000 $ (estimation 2006).34(*)
b) Construction et équipement du barrage
Inga III
Les études sont en cours et seront bientôt
terminées. Sitôt après, les appels d'offre seront
lancés pour la réalisation.
c) Réhabilitation du barrage de
Sanga
Les études concernant les travaux ont
déjà été finalisées (génie civil et
équipement électromécanique), mais l'évaluation des
coûts n'a pas encore été faite. Ici aussi, la SNEL est
à la recherche du financement pour réhabiliter ce barrage qui est
pour le moment pratiquement à l'arrêt.
d) Construction d'autres
barrages
La SNEL a des projets d'exploitation de nombreuses chutes
d'eau dont 7 sont situées dans le Bas-Congo. La SNEL cherche les
partenaires capables d'assurer le financement des études, des travaux de
génie civil et de l'achat de l'équipement
électromécanique nécessaires à l'exploitation de
ces chutes.
Il s'agit des chutes ci-après dont les études et
le coût restent encore à déterminer :
· Zongo 2 (100 MW) ;
· Kilemfu (3,0 MW) ;
· Gombe Matadi (0,18 MW) ;
· Sundi Lutete (3,106 MW) ;
· Kwilu (7,503 MW) ;
· Nsangi ;
· Yalala.
En dehors de ces chutes recensées par la SNEL, il en
existe d'autres encore qui pourraient faire l'objet d'une exploitation, telle
que les chutes de Londo (Territoire de Tshela).
2° RAFFINERIE DE PETROLE, PETROCHIMIE ET
PIPELINE
La République Démocratique du Congo ne dispose
que d'une seule raffinerie de pétrole qui appartient à une
entreprise d'économie mixte, la Société Congolaise des
Industries de Raffinage « SOCIR », et dont les parts
sociales sont détenues à égalité par l'Etat
congolais et l'entreprise privée « X-OIL ».
Cependant, cette raffinerie est actuellement à
l'arrêt faute de fonds de roulement pour s'approvisionner en brut. De
plus, elle se caractérise par sa vétusté, sa faible
capacité au regard des besoins du pays et l'absence d'une unité
de thermo-cracking.
Ainsi, pour satisfaire sa demande actuellement, le pays
n'importe que des produits raffinés ou blancs (essence, gasoil, jet et
pétrole lampant). De même, il ne dispose d'aucune industrie
pétrochimique malgré une forte demande de produits
dérivés.
Il y a donc là une opportunité en termes de
construction d'une raffinerie moderne d'une capacité suffisante pour
satisfaire l'ensemble des besoins du pays et dotée d'une unité de
thermo-cracking pour permettre au pays de disposer d'une industrie
pétrochimique. Cette raffinerie pourrait même utiliser le brut
local comme intrant.
Une autre opportunité serait la construction d'un
pipeline qui permettrait d'approvisionner la province en particulier, et le
pays en général, à partir de cette raffinerie, en
prolongeant le pipeline de Muanda à Kinshasa pour constituer un maillage
de tout le territoire national. En dehors de la rentabilité d'un tel
investissement, ce pipeline permettrait, d'une part, de mieux asseoir la
rentabilité de la raffinerie, et, d'autre part, d'assurer un
approvisionnement régulier et à moindre coût de l'ensemble
du territoire national.
3° ENERGIES NOUVELLES ET
RENOUVELABLES
a) Exploitation des éoliennes, des
panneaux solaires et des hydroliennes
La Province dispose de nombreux sites de vent et de grandes
rivières, de même qu'elle jouit d'un taux d'ensoleillement
suffisant.
Ce sont donc là des facteurs très propices
à exploiter pour produire des énergies nouvelles et renouvelables
en partenariat ave la SNEL (vente d'électricité au réseau
interconnecté de la SNEL).
b) Production des biogaz
L'abondance de la végétation et des
déchets ménagers dans les villes et les grandes
agglomérations permet l'installation des usines de production des
biogaz.
c) Production de l'hydrogène
liquide
La disponibilité permanente et en grande
quantité de l'eau douce (débit moyen de 40.000 m/seconde à
Matadi) et la disponibilité future des grandes quantités
d'électricité (Inga I et Inga II, puis Inga III et Inga IV)
constituent deux facteurs importants pour entrevoir la possibilité de
l'installation d'unités de production de l'hydrogène liquide,
énergie de demain par excellence, aux environs de Matadi ou de Boma.
2.6.3.5. Secteur de l'eau
1° Partenariats Public-Privé avec la
REGIDESO
La REGIDESO ne dispose dans la Province que de 12 centres de
production d'eau potable. Ainsi, le taux de desserte en eau potable n'est que
de 36,5% dans les villes et centres urbanisés, tandis qu'il est presque
nul en milieu rural. De plus, dans les milieux urbains et urbanisés,
l'infrastructure de distribution de la REGIDESO se caractérise par sa
très grande vétusté.
A cet effet, la REGIDESO a un programme de
réhabilitation des puits de forage et du réseau de distribution
d'eau qui concerne la ville de Matadi ainsi que les agglomérations de
Mbanza-Ngungu et Lukala, programme qui se chiffre à environ 3.500.000 $.
Elle est à la recherche de fonds pour financer ce programme. Des
Partenariats Public-Privé peuvent donc être envisagés avec
la REGIDESO pour l'accroissement de sa capacité de production et
l'amélioration/extension de son réseau de distribution.
2° Usines d'embouteillage des eaux de
boisson
Comme partout au monde, la demande de l'eau en bouteille est
en forte hausse en République Démocratique du Congo.
A cet effet, la Province du Bas-Congo dispose de très
nombreuses sources d'eau exploitables industriellement, notamment dans le
Massif du Mont de Cristal qui s'étend sur 2 de ses 3 districts (District
des Cataractes et District du Bas-Fleuve).
Actuellement, la Province ne dispose que d'une seule usine
d'embouteillage des eaux de boisson appartenant à la
société SOGEMIL qui produit des eaux de boisson de la marque MA
VIE dans le Massif du Cristal de Tshimpi à Matadi.
2.6.3.6. Secteur des infrastructures
1° ROUTES
La Province du Bas-Congo compte un réseau de 1.730 km
de routes à très grande circulation (actuellement ou
potentiellement), soit 1.427 km de routes nationales et 303 km de routes
d'intérêt provincial. De ces routes, 612 km sont revêtues et
1.118 km ne sont pas revêtues. Des 612 km de routes revêtues, seul
le tronçon Kinshasa-Matadi (365 km) est en bon état et entretenu
régulièrement grâce notamment au fonds du péage
instauré depuis 2006. Le reste de ce réseau, soit près de
80% (247 km de routes revêtues et 1.118 km de routes non revêtues)
est en mauvais ou en très mauvais état. Il demande donc
réhabilitation, mieux, revêtement (asphaltage ou
bétonnage).
Par ailleurs, du fait de l'accroissement prévisible de
l'activité économique dans certaines parties de la province
(exploitation pétrolière et minière notamment), d'autres
embranchements routiers devraient être envisagés.
Il y a donc là de nombreuses opportunités
d'investissement pour les capitaux à risques, le Gouvernement Central et
le Gouvernement Provincial étant disposés à accorder des
concessions de très longue durée pour permettre aux investisseurs
de rentabiliser leurs capitaux moyennant péage.
2° PORTS
a) Réhabilitation des ports de Matadi et
de Boma
Les ports maritimes de Matadi et de Boma ont un grand besoin
de renouvellement de leurs matériels de manutention, tandis que celui de
Matadi doit, en plus, être réhabilité (travaux de
génie civil).
Pour le Port de Matadi, les besoins sont estimés
à 58.071.320 $ pour le génie civil et à
11.245.384 $ pour le matériel, tandis que pour le Port de Boma, les
besoins en matériel sont estimés à 2.076.171 $, soit un
total général de 71.392.875 $.
Ici aussi, l'Office National de Transport (ONATRA),
propriétaire de ces deux ports, est ouvert à toute
possibilité de Partenariat Public-Privé (PPP).
b) Construction du port en
eaux profondes de Banana
La République Démocratique du Congo a pris
l'option de se doter d'un port en eaux profondes à Banana (à 8 km
de Muanda) sur la côte de l'Océan Atlantique, projet qui date de
l'époque coloniale.
Selon les études les plus récentes, le
coût de cette infrastructure est estimé à 537.000.000 $
pour lesquels l'Etat recherche des bailleurs de fonds, y compris des
investisseurs privés dans le cadre des Partenariats Public-Privé
(PPP). 35(*)
c) Possibilité de construction du port
flottant à Banana
En attendant la concrétisation du projet de port en
eaux profondes de Banana, il est proposé la construction d'un port
flottant à Banana, afin de tirer profit d'un marché potentiel
très important constitué principalement du fret transitant par le
port de Pointe Noire, dont 69 % sont destinés à la RDC, du fret
à destination de la Province angolaise du Cabinda, du fret à
destination des sociétés locales d'exploitation et d'exploration
pétrolière PERENCO, SURESTREAM et SOCO.
La réalisation de l'étude de faisabilité
a été confiée à un consultant Belge, la
société « FREFARAILS »,
spécialisée dans ce genre d'études. Cette étude
ressort un coût d'investissement estimé à environ
134.000.000$ (coût nettement moins élevé que celui du port
en eaux profondes), y compris le coût de l'étude de
faisabilité. Il est proposé qu'il soit financé à
concurrence de 20.000.000 $ par les fonds propres et de 114.000.000 $ par un
emprunt. La Province est à la recherche du financement, y compris le
financement privé dans le cadre des Partenariats Public-Privé.
3° CHEMINS DE FER
Afin de faciliter l'évacuation des produits qui seront
importés par le port en eaux profondes de Banana et les exportations du
pays (principalement celle des minerais du Katanga) par la seule voie nationale
sans rupture de charge, le Gouvernement Central a pris l'option de construire
deux tronçons de voie ferrée pour compléter la voie
ferrée nationale : le tronçon Ilebo-Kinshasa et le
tronçon Matadi-Banana.
Pour le tronçon Matadi-Banana, le coût estimatif
est de 600.000.000 $ pour lesquels le pays est à la recherche du
financement, y compris le financement privé dans le cadre des
Partenariats Public-Privé.
4° AEROPORTS
La Province du Bas-Congo dispose de 3 principaux
aéroports : Matadi, Boma et Muanda, aéroports qui ne peuvent
accueillir que des avions petits porteurs à cause de la longueur
(respectivement 1.580 m, 1.100 m et 1.480 m) et de l'état des
pistes (en terre pour Matadi, Boma et Muanda).
Les aéroports de Matadi et de Muanda enregistrent
actuellement un trafic régulier avec des vols quotidiens de deux
compagnies aériennes. Ce trafic est appelé à
s'accroître avec la concrétisation en cours ou dans un proche
avenir d'un certain nombre de grands projets. Il est donc nécessaire de
les réhabiliter (allongement et revêtement des pistes,
modernisation des tarmacs, des bâtiments administratifs, des
aérogares, des équipements de communication et des aides
radioélectriques à la navigation).
Ceci permettra d'accueillir des avions moyens et gros porteurs
et d'établir des liaisons directes avec les autres provinces
(évacuation de certains produits importés destinés aux
provinces), voire avec l'Angola et le Congo Brazzaville. Ceci entraînera
à son tour un accroissement très significatif du trafic
aérien.
Il y a là aussi une opportunité d'investissement
dans le cadre des Partenariats Public-Privé à conclure avec la
Régie des Voies Aériennes (RVA) pour des concessions
d'exploitation de très longue durée.
2.6.3.7. SECTEUR DE L'HABITAT ET DE LA VOIRIE
L'habitat dans la Province du Bas-Congo se caractérise
notamment par les faits suivants36(*) :
· 62,8% de personnes dormant à plus de 3 dans une
même pièce ;
· 69,8 % des maisons avec pavement en terre ;
· 66,5% des maisons couvertes de paille ou de
chaume ;
· 52,8% des murs en briques adobes non cuites, en
pisé, en planche ou en feuilles ;
· 12% des locataires.
Elle se caractérise aussi par une urbanisation
très rapide, soit 30% de sa population (1.085.500 habitants)
répartis sur 3 villes et agglomérations de plus de 100.000
habitants (Matadi, Boma et Mbanza-Ngungu) et 33 agglomérations de plus
de 5.000 habitants. De plus, cette urbanisation est désordonnée,
comme c'est le cas dans la plupart des pays en développement. Ceci ouvre
des grandes opportunités pour les investisseurs privés dans
divers domaines, notamment :
1° Assainissement des villes et
agglomérations
Il s'agit essentiellement de l'implantation des usines de
traitement de toutes sortes de déchets ménagers et industriels
pour produire des composts, du biogaz et autres produits, ainsi que pour
recycler métaux, papiers et plastiques.
2° Construction de nouvelles villes
et des quartiers nouveaux
Il s'agit de construire de nouvelles villes ou, dans les
anciennes villes, de nouveaux quartiers répondant aux normes
urbanistiques, y compris une nouvelle capitale de la Province à
Songololo (à 72 km de Matadi et à 293 km de Kinshasa).
2.6.3.8. SECTEUR DE L'HOTELLERIE ET DU TOURISME
La Province du Bas-Congo compte de très nombreux sites
touristiques (plus de 119 sites). Ces sites doivent être
aménagés et des infrastructures d'accueil doivent y être
construites pour les rentabiliser.
Par ailleurs, la Province connaît une grande
activité économique liée notamment à
l'import/export, à la production de l'électricité d'Inga
et l'agro-industrie. Cette activité va fortement
s'accélérer dans les prochaines années avec la mise en
oeuvre d'un certain nombre de grands projets dans la province.
Ces potentialités touristiques et cette activité
économique en croissance présagent d'une très forte
demande future en services d'hôtellerie/restauration et constituent donc
une véritable opportunité d'investissement dans la construction
des hôtels de différents standings.
2.6.3.9. SECTEUR DE LA SANTE
La République Démocratique du Congo ne dispose
d'aucune formation médicale de classe internationale dotée
d'équipements modernes et capable de prendre en charge et de soigner
correctement les maladies les plus handicapantes (ex. les accidents
cardio-vasculaires) et les affections les plus graves (ex. les cancers).
Par ailleurs, il y a aussi une bonne opportunité
d'investissement dans ce secteur pour le Bas-Congo avec deux arguments
particuliers :
· La position centrale du Bas-Congo qui lui permet de
miser sur 5 marchés : celui de l'Angola continental, du Cabinda,
du Congo Brazzaville, du Bas-Congo et de la Ville de Kinshasa (clientèle
des sociétés d'exploitation pétrolière et
minière, des grandes sociétés, de nombreuses
sociétés en voie de s'implanter pour la mise en valeur de la
Province, des institutions internationales, des ambassades, de l'Etat, des
services publics provinciaux et des indépendants). Ces 5 marchés
paraissent suffisants pour rentabiliser un tel investissement ;
· Secundo, la disponibilité des médecins
congolais dont le savoir faire n'est plus à démontrer,
particulièrement ceux qui sortent de la Faculté de
Médecine de l'Université Kongo à Kisantu, ainsi que
l'atteste leur présence massive et appréciée en Afrique du
Sud.
2.6.3.10. SECTEUR BANCAIRE
En guise de structures de soutien à l'activité
économique, la Province du Bas-Congo ne dispose actuellement que de
quelques banques commerciales souvent sans grande assise financière et
de quelques structures de microcrédits. De ce fait, les crédits
accordés à l'économie se caractérisent par leur
insuffisance, par des termes très courts (2 ans maximum) et par des taux
d'intérêts prohibitifs (11 à 15%), tandis que certains
types de crédits sont totalement inexistants (crédit immobilier
et crédit à la consommation).
Il y a donc là des opportunités à saisir
en créant des structures de crédit capables de rencontrer la
demande existante ; notamment dans les domaines ci-après :
· Banques d'affaires ou de développement
(crédit à l'économie à moyen et long termes,
à des taux non prohibitifs) pour soutenir l'activité de
production, particulièrement celle des PME (agriculture, agro-industrie,
mines, industrie manufacturière, services,...) ;
· Crédit immobilier et hypothécaire pour
soutenir l'industrie du bâtiment pour laquelle la demande est
particulièrement forte (hôtels, infrastructures commerciales,
immeubles de bureau, immeubles de rapport et logements
privés) ;
· Crédit à la consommation pour lequel la
demande est en forte hausse à cause de la reprise de l'activité
économique et de l'émergence d'une classe moyenne
constituée des jeunes cadres universitaires, de hauts fonctionnaires,
d'hommes d'affaires et des membres des professions libérales avides
d'acquérir des biens durables et d'accéder à un certain
nombre de services (véhicules, mobilier, électroménager,
études, mariages, vacances, soins de santé,...).
CHAPITRE III. INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS
DANS LE
BAS-CONGO
Compte tenu de l'état de délabrement des
infrastructures socio-économiques et de l'effondrement de la production
qu'a connus la Province du Bas Congo pendant plusieurs décennies, le
Gouvernement Provincial, dans son programme quinquennal de
développement, a mis un accent particulier sur les investissements,
notamment en prévoyant la création des conditions de relance et
de facilitation de ces derniers afin de stimuler la création des
emplois et des auto emplois.
3.1. CONDITIONS D'IMPLANTATION DES IDE
Les conflits politiques et armés qui se sont produits
sur l'ensemble du pays depuis plus d'une décennie ainsi que le processus
de démocratisation, assis sur des bases fragiles, ont eu de graves
répercussions sur le fonctionnement de l'appareil étatique
(politisation à outrance de l'Administration Publique et Territoriale)
et sécuritaire de la Province du Bas-Congo. Cette situation est
notamment à l'origine de certains mouvements qui se sont
manifestés par des revendications d'ordre politique, religieux, culturel
et social tels que celles du mouvement Bundu Dia Kongo (BDK). 37(*)
La déliquescence de l'appareil sécuritaire
consécutif à cette situation des conflits récurrents, et
qui trouve ses origines dans la traversée de la Province par des
rebelles qui ont attaqué Kinshasa en août 1998, a
été marquée par des pillages, la destruction des
structures sanitaires privant les femmes de l'accès aux services de
santé de la reproduction/PF et VIH/SIDA, des viols, des vols et des
tueries à travers la Province.
L'inefficacité des structures provinciales de
l'Administration publique, de la Territoriale, de la Justice et des Services de
sécurité, se matérialise par les faits
ci-après : (i) la corruption et la concussion ; (ii)
l'insécurité des personnes et de leurs biens ; (iii) la non
implication de la population dans la gestion de la chose publique ; (iv)
la mauvaise distribution de la justice ; (v) les violations des droits
humains, (vi) les tracasseries administratives et fiscales ainsi que
l'inexistence d'un cadre permanent de concertation, susceptible de créer
un partenariat dynamique entre les acteurs provinciaux du développement.
Toutes ces conditions compromettent l'environnement des affaires et font que
la RDC en général et la Province du Bas Congo en particulier
soient considérées comme des territoires à haut risque en
matière d'investissement.
Toutefois, grâce aux efforts fournis par le Gouvernement
Provincial du Bas-Congo pour sauvegarder la paix et la sécurité
et promouvoir les investissements, il convient de signaler qu'il y a une nette
amélioration en matière d'investissements directs
étrangers.
3.2. POLITIQUE ATTRACTIVE
L'attractivité des investissements étrangers,
surtout sous forme d'IDE, nécessite une reforme du système visant
à améliorer le climat des affaires en vue de redonner confiance
à ces derniers, car nous ne devons pas perdre de vue qu'investir
à l'étranger est une action de précision. Le choix de la
cible doit être mûrement réfléchi38(*).
C'est dans ce cadre que deux
structures spécifiques ont été mises en place par le
Gouvernement Provincial du Bas-Congo, l'une chargée des investissements
et l'autre de la lutte contre la corruption et de toute forme de tracasseries.
3.2.1. Commission Provinciale pour les Investissements et
le
Développement du Bas-Congo
« COPIDE »
3.2.1.1. Objectifs poursuivis39(*)
L'observation de l'évolution de la situation de la
Province et les implications de la mise en oeuvre efficiente de son programme
quinquennal appellent la nécessité de la création d'une
structure spécifique de promotion du développement de la
Province, et ce pour quatre raisons :
· Depuis l'installation des autorités
démocratiquement élues dans le cadre de la nouvelle Constitution
qui a consacré une très large décentralisation du pays, il
a été constaté un afflux très important
d'investisseurs potentiels étrangers dans la Province, investisseurs qui
viennent directement au Bas Congo sans passer par les structures du
Gouvernement Central.
Cet afflux s'explique par : (i) les très
nombreuses ressources naturelles agricoles, minières et touristiques
dont dispose la Province ; (ii) ses indéniables atouts, notamment
la disponibilité de 3 ports maritimes par lesquels transitent plus de
80% du commerce extérieur du pays et l'abondance de
l'électricité avec 3 barrages hydro-électriques dont
INGA ; (iii) la volonté agissante et clairement affichée des
deux Institutions de la Province, l'Assemblée Provinciale et le
Gouvernement Provincial, de mettre en valeur les potentialités de la
Province.
· Mais la Province du Bas-Congo ne doit pas seulement se
contenter des seuls investisseurs potentiels qui viennent par eux-mêmes.
Elle se doit au contraire, à travers une démarche proactive,
d'aller vers les détenteurs des capitaux étrangers en quête
de placements rentables pour les attirer vers elle.
· De même, il n'est pas souhaitable que toute
l'économie de la Province soit contrôlée par les seuls
capitaux étrangers. Il est par conséquent nécessaire
d'inciter les nationaux à prendre leur part dans des
investissements à réaliser dans la Province, soit seuls, soit en
partenariat avec leurs homologues étrangers.
· Enfin, la survie et le développement des
entreprises actuelles ou à créer ne peuvent se concevoir sans
exportation, du fait de l'étroitesse du marché intérieur
face aux opportunités offertes par la mondialisation. Il faut donc
pousser et aider ces entreprises à exporter leurs produits pour
conquérir des marchés extérieurs qui présentent des
capacités d'absorption plus grandes et des prix plus
rémunérateurs, à travers un marketing adéquat. Et,
ce d'autant plus que la Province du Bas-Congo (à l'instar des autres
provinces du pays) a été très présente sur les
marchés internationaux des produits agricoles, de la période
coloniale jusqu'en 1973 (zaïrianisation), date depuis laquelle lesdits
produits ont progressivement disparu du tableau des exportations du pays dont
ils sont pratiquement absents aujourd'hui : la Province du Bas-Congo doit
donc reprendre sa place d'autrefois.
Il faut noter que cet effort de présence sur les
marchés extérieurs ne doit pas concerner seulement les produits
agricoles, mais aussi les produits manufacturés qui se
caractérisent par une forte valeur ajoutée et les produits
touristiques dont l'industrie a le taux de croissance le plus
élevé dans le monde.
Au vu de ce qui précède, il est donc apparu
nécessaire de doter la Province d'une structure spécifique
capable de pouvoir apporter une réponse adéquate à ces
différentes préoccupations. Il s'agit en fait de créer une
structure de promotion des investissements, des PME et des exportations de la
Province, structure chargée de la mise en oeuvre et de
l'exécution de la politique du Gouvernement Provincial dans ces
différents domaines en vue d'accélérer le
développement économique de la Province.
Cette structure de promotion est dénommée
« Commission Provinciale pour l'encadrement des
Investissements et le Développement de la Province du Bas
Congo », COPIDE en sigle. Cette commission est
créée suivant l'Arrêté Provincial
n°90/BIS/CAB.GOUV/BC/022/2009 du 25 mai 2009.
3.2.1.2. Missions et tâches de la COPIDE
La COPIDE a pour mission d'encadrer les investisseurs
désireux de s'établir dans la Province du Bas Congo et de les
accompagner dans leurs actions.
Elle a pour tâches spécifiques :
Ø L'accueil des investisseurs potentiels et leur
assistance auprès des administrations publiques tant nationales
que provinciales;
Ø Le conseil et l'orientation des investisseurs
potentiels, notamment en matière de choix des secteurs d'investissement
et des sites de localisation ;
Ø La collecte, le traitement et la mise à jour
des informations intéressant les investisseurs potentiels ;
Ø La diffusion des informations intéressant les
investisseurs potentiels à travers des supports
appropriés ;
Ø Le suivi des contacts avec les investisseurs
potentiels ayant manifesté leur intérêt afin de les aider
à concrétiser leurs projets ;
Ø La réalisation de toute mission ponctuelle lui
confiée par le Gouverneur et susceptible de concourir directement ou
indirectement au développement de la Province du Bas Congo.
3.2.1.4. Organisation et fonctionnement
La COPIDE est dirigée par un Président
nommé PAR LE Gouverneur de Province ; il est assisté d'un
Secrétaire Permanent et des Experts nommés par l'Autorité
Provinciale.
Pour son fonctionnement, la COPIDE bénéficie
d'un budget annuel qui émarge au budget de la Province.
3.2.2. Commission Provinciale de Lutte contre la
Corruption, la Fraude, les Tracasseries Administratives et Judiciaires
(C.L.C.F.T)
3.2.2.1. Justification de la création
La Province du Bas-Congo comme l'ensemble du pays, fait
état de la persistance des fléaux qui se traduisent
principalement par des maux ayant pour nom la corruption, la fraude fiscale
et/ou douanière ainsi que les diverses tracasseries. Ces
gangrènes constituent des antivaleurs qui freinent le
développement de la province et qui découragent les initiatives
des investisseurs tant nationaux qu'étrangers dont les affaires ne
peuvent s'épanouir dans un environnement en proie à ces
fléaux.
Ainsi, pour répondre au voeu du constituant qui exige
que les droits civils, économiques, sociaux et collectifs soient
garantis et protégés aussi bien par le pouvoir central que
provincial, le Gouvernement Provincial a crée cette Commission par
Arrêté n° 090/BIS/CAB.GOUV/BC/022 du 02 Mai 2008. C'est donc
un instrument d'assainissement de l'environnement socio-économique ou du
climat des affaires tant pour les nationaux que pour les
étrangers ; elle est un instrument qui vient donc en appui de la
COPIDE.
3.2.2.2. Missions et tâches
La mission assignée à cette Commission consiste
à préserver les valeurs éthiques en luttant contre les
antivaleurs et en prônant la bonne gouvernance.
Elle a pour tâches de :
Ø Recueillir et enregistrer toute dénonciation et
toute requête ;
Ø Mener des investigations ;
Ø Constater tous les actes de mauvaise Gouvernance, de
constater les tracasseries administratives et judicaires ;
Ø Proposer les mesures à prendre par
l'Exécutif Provincial ;
Ø Déférer les auteurs, co-auteurs et
complices des infractions avérées devant les autorités
compétentes en vue d'une sanction administrative et/ou judiciaire selon
le cas.
La C.L.C.F.T est aussi placée sous l'autorité du
Gouverneur de Province.
3.3. ANALYSE DE L'EVOLUTION DES IDE AU BAS-CONGO
Dans cette partie, il convient d'analyser le comportement
des IDE de 2007 à 2010 afin d'identifier les
différents investisseurs potentiels accueillis par la
province, les principaux secteurs intéressés et dégager
le taux de matérialisation des différents projets
d'investissement.
Ces différents projets sont présentés
dans les tableaux ci-après :
Tableau n° 1 : Investissements potentiels en
2007
N°
|
DOSSIERS
|
PAYS D'ORIGINE
|
SECTEUR D'ACTIVITE
|
SITUATION ACTUELLE
|
1
|
CASEDG
|
Etats-Unis
|
AGRICULTURE
MINES
|
- Projet en attente
|
2
|
CHEBATCO
|
Etats-Unis
|
AGRICULTURE
|
- Projet en attente
|
3
|
DANGOTE GROUP
|
NIGERIA
|
CIMENTERIE
|
- Projet en attente
|
4
|
DONGMYEONG ENGINEERING CONSULTANTS CO .LTD
|
CORÉE DU SUD
|
CIMENTERIE
|
- Projet en attente
|
5
|
DROCASA
|
ANGOLA
|
PETROLE
|
- Projet en attente
|
6
|
ECOBIO
|
ITALIE
|
AGRICULTURE
|
- Projet en attente
|
7
|
EL SAUDI
|
EGYPTE
|
ELECTRIFICATION
|
-Etude de faisabilité de l'électrification du
Bas-Congo réalisée
- Projet en attente
|
8
|
FUTURE CEATION
|
COREE
|
MINES
|
|
9
|
IKEA
|
BRESIL
|
AGRICULTURE
|
- Protocole d'accord signé pour un partenariat
public-privé
- projet en attente
|
10
|
JINDAL MINERAS
|
INDE
|
ENERGIE
|
- Projet en attente
|
11
|
KIYULEMBA
|
ANGOLA
|
AGRICULTURE
|
- Projet en attente
|
12
|
METALHANDELS & RECYCLING ALTENBURG GMBH (MRA)
|
Espagne
|
AGRICULTURE
|
- Projet en attente
|
13
|
MGS
|
CANADA
|
AGRICULTURE
|
- Projet en attente
|
14
|
MICRODIS
|
Belgique
|
AGROINDUSTRIE
|
- Projet en attente
|
15
|
M.M.M
|
Allemagne
|
MEDICAL
|
- Projet en attente
|
16
|
MTP
|
BRESIL
|
AGRICULTURE
|
- Projet en attente
|
17
|
PIEDBOEUF
|
Belgique
|
AGRO-INDUSTRIE
|
- Projet en attente
|
18
|
PHOENIX CORPORATE
|
GRANDE BRETAGNE
|
MEDICAL
|
- Projet en attente
|
Source : COPIDE
Tableau n° 2 : Investissements Potentiels en
2008
N°
|
DOSSIERS
|
PAYS D'ORIGINE
|
SECTEUR D'ACTIVITE
|
SITUATION ACTUELLE
|
1
|
AFRICAN POWER
|
Afrique du Sud
|
EAU
|
- Projet en attente
|
2
|
AFRICAN STREAMS RESOURCES
|
AFRIQUE DU SUD
|
CIMENTERIE
HOTELLERIE
|
- Signature d'un protocole d'accord pour un partenariat
privé pour la cimenterie
- Projets en attente
|
3
|
CFT
|
Italie
|
AGROINDUSTRIE
|
- Projet en attente
|
4
|
CIC
|
AFRIQUE DU SUD
|
MEDICAL
CIMENTERIE
PETROLE
|
- Protocole d'accord signé pour un
partenariat public-privé
- Projets en attente
|
5
|
DIPLOMATIC
|
CANADA/RDC
|
FINANCEMENT
|
- Projet en attente
|
6
|
ECOTRANS
|
ISRAËL
|
ASSAINISSEMENT
|
Projet déjà Opérationnel
|
7
|
EUROPEAN ENERGY
|
FRANCE
|
ENERGIE
|
- projet en attente
|
8
|
FERONIA
|
SUISSE
|
AGRICULTURE ELEVAGE
|
- Projet déjà opérationnel à
Kimpese
|
9
|
GENERAL ELECTRIC
|
CANADA
|
ENERGIE
|
- Projet en attente
|
10
|
GENERAL SERVICES
|
Belgique
|
AGROINDUSTRIE
|
- Projet en attente
|
11
|
GESTION DANIEL TRADE
|
CANADA
|
PECHE
|
- Projet en attente
|
12
|
GLOBAL ENVIRONMENT TECHNOLOGY
|
Etats-Unis
|
ENERGIE
|
- Projet en attente
|
13
|
GFI
|
Espagne
|
FINANCE
|
- projet en attente
|
14
|
GRYNBERG
|
Etats-Unis
|
BIOCARBURANT
|
- Projet en attente
|
15
|
MEDEX MEDICAL
|
AFRIQUE DU SUD
|
MEDICAL
|
- Projet en attente
|
17
|
MGS
|
CANADA
|
AGRICULTURE
|
- Projet en attente
|
16
|
ROYAL FOREST INTERNATIONAL
|
CHINE
|
HABITAT
|
- Projet en attente
|
17
|
SFI
|
BANQUE MONDIALE
|
ZONE ECONOMIQUE SPECIALE (ZES)
|
- Projet en attente
|
18
|
SHALOOM
|
Italie
|
MULTISECTORIEL
|
- Projet en attente
|
19
|
SIMED
|
Hollande
|
SANTE
|
- Mobilisation du financement finalisée
|
20
|
SOTRAD WATER
|
BELGIQUE
|
EAU
|
- Projet en attente
|
21
|
TERRA WORLD COMMERCIAL
|
ESPAGNE
|
AGRICULTURE LOGEMENTS
|
- Projet en attente
|
Source : COPIDE
Tableau n° 3 : investisseurs potentiels en
2009
N°
|
DOSSIERS
|
PAYS D'ORIGINE
|
SECTEUR D'ACTIVITE
|
SITUATION ACTUELLE
|
1
|
APE
|
Espagne
|
AGRICULTURE ET DEVELOPPEMENT RURAL
|
- Projet déjà opérationnel à
Songololo
|
2
|
CITY VENTURE
|
AFRIQUE DU SUD
|
CONSTRUCTION D'UN STADE
|
- Protocole d'accord signé pour un partenariat
public-privé
- Projet en attente
|
3
|
GEI
|
RDC / France
|
ETUDE SUR LE GENIE CIVIL
|
- Protocole d'accord signé pour un partenariat
public-privé
- Quelques études déjà menées
- Projet en attente
|
4
|
JRI/PBC
|
Etats-Unis
|
MINES
ASSAINISSEMENT
|
- Projet en cours
|
5
|
MANDATS SPRL
|
AFRIQUE DU SUD
|
FINANCE
LOGEMENT
|
- Projet en attente
|
6
|
SAG ROC
|
AFRIQUE DU SUD
|
CONSTRUCTION ROUTES
|
- Projet déjà opérationnel
|
7
|
SEMAG
|
AFRIQUE DU SUD / RDC
|
AGRICULTURE
|
- Projet déjà opérationnel
|
8
|
SESCO
|
Italie
|
LOGEMENTS SOCIAUX
|
- Projet en cours
|
9
|
SFI
|
BANQUE MONDIALE
|
ZONE ECONOMIQUE SPECIALE (ZES)
|
- Projet en attente
|
10
|
SIMED
|
HOLLANDE
|
SANTE
|
- Projet en cours
|
11
|
SION
|
INDE
|
EDUCATION, FORMATION
SANTE
|
- Projet en attente
|
Source : COPIDE
Tableau 4 : Investisseurs potentiels en
2010
N°
|
DOSSIERS
|
PAYS D'ORIGINE
|
SECTEUR D'ACTIVITE
|
SITUATION ACTUELLE
|
1
|
ABCKO
|
AFRIQUE DU SUD
|
AGRICULTURE
MINES
PETROLE
|
- Projet en attente
|
2
|
CORRIDOR DE DÉVELOPPEMENT BAS-CONGO
|
AFRIQUE DU SUD
|
DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
|
- Protocole d'accord signé pour un partenariat
public
- Projet en cours
|
3
|
BETTER PLACE
|
GRANDE BRETAGNE
|
FINANCE
|
- Projet en attente
|
4
|
CONRAD PROJECT SERVICES
|
AFRIQUE DU SUD
|
CONSTRUCTION DES MAISONS
|
- Projet en attente
|
5
|
CRA
|
RDC
|
PORT FLOTTANT
|
- Etude de faisabilité terminée
- société déjà
créée
- Mobilisation de fonds en cours
|
6
|
ECOSTRATEGIE
|
FRANCE
|
ASSAINISSEMENT ET
CONSTRUCTION DES BATIMENTS PUBLICS
|
- Protocole d'accord signé pour un partenariat
public-privé
- Projet en attente
|
7
|
IMMA GLOBAL
|
TURQUIE
|
CONSTRUCTION DE MAISONS PREFABRIQUEES
|
- Projet en attente
|
8
|
ITS
|
INDE
|
AGRICULTURE
MINES
|
- Projet en attente
|
9
|
KUMAKUKIELE
|
Belgique
|
AGRICULTURE
|
- Projet déjà opérationnel
|
10
|
OBJECTIF Ô
|
Belgique
|
POTABILISATION DE L'EAU
|
- Projet en attente
|
11
|
SOCO
|
GRANDE BRETAGNE
|
PETROLE
|
- Projet en cours
|
12
|
THE FLOURISHING GROUP
|
AFRIQUE DU SUD
|
LOGEMENTS AGRICULTURE
|
- Projet en attente
|
13
|
WMS ET EGM
|
Etats-Unis
|
MILTISECTORIEL
|
- Projet en attente
|
Source : COPIDE
Tableau n°5 : Evolution du nombre
d'investisseurs potentiels
Année
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Nombre d'investisseurs
|
18
|
21
|
11
|
13
|
Indice d'accroissement (en %)
|
100
|
117
|
61
|
72
|
Source : nous-même sur base des données
des tableaux 1 à 4
Il ressort des données du graphique ci-dessus
présenté que les projets d'investissements potentiels dans la
Province du Bas Congo ont évolué en dents de scie ;
c'est-à-dire, par rapport à l'année 2007, le nombre
d'investisseurs reçus en 2008 a augmenté de 17%, alors qu'il a
successivement diminué de 39% en 2009 et de 28% en 2010.
Tableau n° 6 : Répartition des
investissements par secteurs intéressés
Secteurs
Années
|
Agriculture et Elevage
|
Infrastructure
|
Mines
|
Energie
|
Santé et Environnement
|
Service et Finance
|
Education et Formation
|
Total Général
|
2007
|
10
|
-
|
6
|
2
|
2
|
-
|
-
|
20
|
2008
|
6
|
4
|
3
|
6
|
4
|
2
|
-
|
25
|
2009
|
2
|
3
|
1
|
-
|
3
|
3
|
2
|
14
|
2010
|
4
|
5
|
4
|
1
|
1
|
1
|
-
|
16
|
Total /Secteur
|
22
|
12
|
14
|
9
|
10
|
6
|
2
|
75
|
Part de chaque secteur (en %)
|
29
|
16
|
19
|
12
|
13
|
8
|
3
|
100
|
Source : Nous-même sur base des données
des tableaux 1 à 4
L'examen de ce graphique laisse voir que parmi tant de
secteurs auxquels les investisseurs ont exprimé l'intention d'investir,
celui de l'agriculture et élevage reste le secteur le plus visé
soit 29 %; suivi du secteur des mines avec 19% ; ensuite vient le secteur
d'infrastructures avec 16%; celui de la santé et de l'environnement
13% ; celui de l'énergie 12%, celui de finances et services 8%
et enfin le secteur de l'éducation et de la formation a
été le secteur le moins visé avec seulement 3%.
3.4. IMPACT DES IDE SUR LE DEVELOPPEMENT
SOCIO-ECONOMIQUE
Tableau n° 7 : Projets
Opérationnels
N°
|
PROJET
|
PAYS D'ORIGINE
|
NOMBRE D'EMPLOIS PREVUS
|
SECTEUR D'ACTIVITE
|
SITUATION PRESENTE
|
1
|
APE (Songololo/KM 5)
|
Espagne
|
50
|
AGRICULTURE ET DEVELOPPEMENT RURAL
|
10 emplois crées (déjà opérationnel
à Songololo KM 5)
|
2
|
ECOTRANS (Matadi)
|
ISRAEL
|
250
|
TRANSPORT ET ASSAINISSEMENT
|
- 20 permanents et 30 saisonniers ;
- Déjà opérationnel
|
3
|
ETS MATSU & BELTRADE (Lukula)
|
RDC/BELGIQUE
|
200
|
TRANSFORMATION
|
- Emplois crées 80 ;
- Traitement et exportation des
feuilles de manioc de Lukula vers
l'Europe
- Distribution à Kinshasa des feuilles de maniocs
hachés par la société SEBO/Orgaman
|
4
|
FERONIA
|
Espagne
|
375
|
AGRICULTURE ET ELEVAGE
|
- Vient de faire 1200 ha de riz et de manioc
|
5
|
JRI/BCP (Matadi et Bas-Fleuve)
|
ETATS-UNIES
|
350
|
MINES (BITUME)
ASSAINISSEMENT
|
- 5 Permanents et 30 cantonniers pour les travaux
d'assainissement de la ville de Matadi
- Projet d'exploitation de bitume en cours de
réalisation
|
6
|
KUMAKUKELE (Seke-Banza)
|
Belgique
|
280
|
AGRICULTURE
|
- 100 permanents dans les travaux de dessouchage dans deux sites
dans le territoire de Seke- Banza
- Entretien des routes dans un rayon de 40 Km autour de
Seke-Banza avec l'appui de CTB
|
7
|
SAG ROC (Seke-Banza)
|
AFRIQUE DU SUD
|
50
|
INFRASTRUCTURE
|
- Déjà opérationnel
- Réhabilitation de la route de Sekebanza (long de 52
Km)
- Réhabilitation en cours de la route Kinzau vuete
-Lemba
|
Source : COPIDE
L'observation du tableau ci-haut présenté nous
permet de constater ce qui suit :
· Sur un total de 63 projets d'investissement reçus
par la COPIDE entre 2007 et 2010, 07 (sept) seulement sont déjà
opérationnels, soit 11% ;
· Le nombre total d'emplois permanents créés
au cours de la même période s'élève à 1.555
pour les projets opérationnels, et les emplois en cours de
création s'élève à 559.
Tableau n° 8 : Projets en cours de
Maturité
N°
|
DOSSIERS
|
PAYS D'ORIGINE
|
PERSPECTIVE D'EMPLOIS
|
SECTEUR D'ACTIVITE
|
ETAT D'AVANCEMENT
|
1
|
CRA ( Muanda)
|
RDC/PARTANAIRES
ETRANGERS
|
259
|
PORT FLOTTANT
|
Société déjà créée, la
Province est actionnaire avec 15 % sur le 40% réservé au secteur
public national
- La libération des parts a déjà
commencé
|
2
|
ECO-CONGO (Boko II/Seke-Banza
|
ISRAEL
|
100
|
ASSAINISSEMENT
|
- site déjà aménagé et début
de stockage des déchets.
|
3
|
ECOSTRATEGIE (Matadi)
|
FRANCE
|
50
|
ASSAINISSEMENT, PERFECTION ET CONSTRUCTION DES BATIMENTS
PUBLICS
|
- Dossier transmis auprès des partenaires Français
après signature du Ministre Provincial de l'Environnement et du
Gouverneur
|
4
|
SIMED
|
HOLLANDE
|
-
|
SANTE
|
- Toutes les formalités déjà remplies.
- Mobilisation de fonds pour la réhabilitation de six
formations médicales pour un montant de 19.650.000 £ dont 80%
financement ORIO et 20% Province du Bas-Congo entamées.
|
5
|
SESCO
|
Italie
|
150
|
LOGEMENTS SOCIAUX
|
- Financement disponible et mis en place en cours pour la
construction de 2.500 logements sociaux dans la province.
- Souscription en cours
|
Source : COPIDE
De ce qui précède, il faut reconnaître que
le problème demeure entier. Malgré les actions menées pour
promouvoir les investissements et les opportunités d'investissement
qu'offre la Province Bas Congo, le taux de matérialisation des
investissements demeure très faible pour soutenir une croissance forte
permettant de réduire sensiblement la pauvreté, de
résorber le chômage et d'arriver à un niveau de
développement souhaitable, à cause notamment :
· du climat des affaires ; et
· de l'instabilité politique et économique.
3.5. RECOMMANDATIONS ET SUGGESTIONS
Au regard des insuffisances qui sont à la base du
faible taux de matérialisation des projets d'investissement en RDC en
général et dans la Province du Bas-Congo en particulier, nous
suggérons ce qui suit :
Ø Poursuivre l'amélioration du climat des
affaires en assouplissant davantage les conditions de création
d'entreprises;
Ø Rechercher les conditions favorisant la
stabilité politique et économique ;
Ø Encourager les initiatives locales par l'octroi des
crédits capables de concourir à la création
d'entreprises ;
Ø Doter la COPIDE des moyens adéquats pour lui
permettre de jouer pleinement son rôle.
CONCLUSION
Au terme de notre travail, il convient de retenir que
l'investissement direct étranger est un facteur par excellence de la
croissance économique et du développement en ce qu'il apporte
des changements majeurs tels que : développement du capital
humain, création des emplois et des auto-emplois, substituts aux
échanges commerciaux trop lourds, exportation des technologies, etc.
Ainsi, l'analyse de la situation de la Province du Bas Congo
en matière d'Investissements Directs Etrangers nous a permis de relever
ce qui suit :
· Le nombre d'investissements potentiels a
évolué en dents de scie ; c'est-à-dire, par rapport
à l'année 2007, le nombre d'investisseurs reçus en 2008 a
augmenté de 28%, alors qu'il a successivement diminué de 33% en
2009 et de 23% en 2010 ;
· Sur un total de 67 projets d'investissement
reçus entre 2007 et 2010 par la COPIDE, 07 (sept) seulement sont
déjà opérationnels, soit 11% de
matérialisation;
· Le nombre total d'emplois permanents
créés au cours de la même période
s'élève à 1.555 ;
· 05 (cinq) projets d'investissement sont en cours de
matérialisation.
Enfin, le faible taux de matérialisation des projets
d'investissement observé entre 2007 et 2010 est consécutif
à :
v Mauvais climat des affaires :
- La corruption et la concussion ;
- L'insécurité des personnes et de leurs
biens ;
- La non implication de la population dans la gestion de la
chose publique ;
- La mauvaise distribution de la justice ;
- Les violations des droits humains ;
- Les tracasseries administratives et fiscales ainsi que
l'inexistence d'un cadre permanent de concertation susceptible de créer
un partenariat dynamique entre les acteurs provinciaux du
développement ;
v L'instabilité politique et économique.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. ANGOIS G. et M.MOLET, (1992), Analyse Comptable et
Financière, aux éditions Foucher, Paris.
2. Baptiste Say J., Traité d'économie
politique, Livre I, Chap.15, aux éditions, Paris
3. BELLOC B., (1980), Croissance économique et
adapté du capital productif, Economica, Paris
4. BRUNDT LAND Gro Harlem, Note avenir à tous,
Rapport de la Commission mondiale sur l'environnement et le
Développement, 1998.
5. COLOMBE E., (1996), Précis d'Economie, aux
éditions PUF, Paris
6. Gallagher et L.Zarsky, The Enclave Economy, MIT
press, 2007
7. Guellec Dominique et Pierre Ralle, Les Nouvelles
Théories de la croissance, La Découverte, 1995,
8. Hymer S., The International Operations of Nationals
Firms, Cambridge, Massachinetts, the MIT press, 1976
9. Malchow-Moller N., J. Markursen et
B.Shjeming«Foreign Firms, Domestic Workers » NBER Working,
N° 13001, 2007
10. Markusen J., « The Boundaries of Multinational
Enterprises and the Theory of International Trade, Journal of Economic
Perspective», vol.9, n°2, 1995
11. OMAN,C, (2000), Policycompetition for Foreign Direct
Investment, OECD Development Centre, Paris
12. Perroux François, Dictionnaire
économique et social, Hatier, 1990
13. SILEM et ALBERTTINI, Lexique d'Economie
14. SOLOW Robert, Technical Change and the Aggregate
Production Function, 1957
15. TEULON T., (2006), Croissance, Crises et
développement, PUF, Paris
16. Yeaple S.R «The Complex Integration Strategies of
Multinationals and Cross country Dependencies in the structure of Foreign
Direct Investment » journal of International Economics, Vol. 60 (2),
2003
II. NOTES DE COURS
1. KAWATA BWALUM, note de cours de l'économie
financière, 2ème licence,
ISC/Matadi, 2010-2011.
III.AUTRES DOCUMENTS
1. DSCRP Bas-Congo, 2008
2. Monographie du Bas-Congo, 2005
3. Opportunité d'investissement dans le Bas-Congo, 2008
4. OCDE: Définition de référence des
investissements directs internationaux, 4ème édition, 2008,
Paris
5. RDC, Code des Investissement, loi n° 004 du é&
février 2002
IV. SITES WEB
1. WWW.anapi.org/connaitre
la RDC, 8raisons d'investir
2. WWW.google.fr, les cinq
possibilités des FMN
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE..............................................................................................I
DEDICACE................................................................................................II
AVANT-PROPOS.......................................................................................III
ABREVIATIONS
UTILISEES........................................................................IV
0. INTRODUCTION
................................................................................1
Problématique......................................................................................1
Hypothèses..........................................................................................2
Objectif et choix du
sujet........................................................................2
Délimitation du
sujet.............................................................................3
Méthode et techniques
utilisées...............................................................3
Subdivision du
travail...........................................................................3
CHAPITRE 1 : GENERALITES
CONCEPTUELLES ...........................................4
1.1. DES
CONCEPTS....................................................................................4
1.1.1
Investissement.....................................................................................4
1.1.2. Investissement
public............................................................................6
1.1.3. Investissement
privé.................................................................. ...........7
1.1.4. Investissement Direct Etranger
(IDE).......................................................7
1.1.4.1. Typologie des
IDE............................................................................10
1.1.4. 2. L'investisseur direct et typologie des firmes
multinationales ....................12
1.1.4.3. L'entreprise d'investissements
directs...................................................14
1.1.5. Partenariat
Public-Privé.......................................................................14
1.2. AVANTAGES ET INCONVENIENTS DES
IDE ...........................................15
1.2.1. Sur le commerce
international...............................................................15
1.2.2. Sur la croissance et
l'emploi............................................................ ......15
1.2.3. sur les conditions de
travail..................................................................15
1.2.4. Sur
l'environnement...........................................................................17
1.3. LA CROISSANCE ECONOMIQUE
.........................................................18
1.3.1.Notion de la croissance économique
.......................................................18
1.3.2.
Définition..........................................................................................18
1.3.3. Les facteurs de la croissance
économique.................................................20
1.3.4. Le rôle des
facteurs.............................................................................21
1.3.5. Théories de la
croissance.....................................................................24
1.3.5.1 L'école
classique................................................................................24
1.3.5.2. L'école
néoclassique.........................................................................25
1.3.5.3. Le rôle de
l'Etat........................................................................... ...26
1.3.6. La croissance et le développement durable
..............................................27
CHAPITRE II. PRESENTATION DE LA PROVINCE DU
BAS-CONGO................29
2.1. HISTORIQUE
......................................................................................29
2.2.
GEOGRAPHIE.....................................................................................30
2.2.1. Le
Relief............................................................................................30
2.2.2.
L'hydrographie..................................................................................31
2.2.3. Le
climat...........................................................................................31
2.2.4. Le
sol...............................................................................................33
2.2.5. La
végétation.....................................................................................33
2.3.
Social..................................................................................................34
2.3.1. L'éducation
......................................................................................34
2.3.2. La
langue..............................................................................................34
2.4.
ECONOMIE.........................................................................................35
2.5.
POLITIQUE.............................................................................. ..........35
2.6. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE DU
BAS-CONGO................................36
2.6.1. Indice de
pauvreté................................................................................37
2.6.2. Déterminant de la
pauvreté...................................................................37
2.6.3. Les potentialités d'investissement du
Bas-Congo.......................................37
2.6.3.1. Secteur des mines, des carrières et des
hydrocarbures...............................38
2.6.3.2. Secteur de
l'agro-industrie...................................................................39
2.6.3.3. Secteur de l'industrie
manufacturière...................................................41
2.6.3.4. Secteur de
l'énergie...........................................................................43
2.6.3.5. Secteur de
l'eau.................................................................................46
2.6.3.6. Secteur des
infrastructures..................................................................47
2.6.3.7. Secteur de l'habitat et de la
voirie.........................................................50
2.6.3.8.Secter de l'hôtellerie et du
tourisme.......................................................51
2.6.3.9. Secteur de la
santé.............................................................................52
2.6.3.10. Secteur
bancaire..............................................................................52
Chapitre III. INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS DANS LA
PROVINCE
DU
BAS-CONGO......................................................................54
3.1. CONDITIONS D'IMPLANTATION DES IDE
............................................54
3.2. POLITIQUE
ATTRACTIVE.....................................................................55
3.2.1. Commission Provinciale pour les Investissement et le
Développement..........56
3.2.1.1 Objectifs
poursuivis...........................................................................56
3.2.1.2. Missions et tâches de la
COPIDE..........................................................58
3.2.1.3. Organisation et
fonctionnement...........................................................58
3.2.2. Commission de la lutte contre la corruption, la fraude,
les tracasseries
Administratives et
judiciaires................................................................59
3.2.2.1. Justification de la
création..................................................................59
3.2.2.2. Missions et tâches de la
C.L.C.F.T........................................................59
3.3.ANALYSE DE L'EVOLUTION DES IDES AU
BAS-CONGO...........................60
3.4. IMPACT DES IDE SUR LE DEVELOPPEMENT
SOCIO-ECONOMIQUE.........71
3.5. RECOMMANDATIONS ET
SUGGESTIONS...............................................73
CONCLUSION..........................................................................................74
BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................75
TABLE DES
MATIERES............................................................................. .77
* 1 Programme du Gouvernement
Provincial du Bas-Congo, p. 2
* 2 OMAN, C, (2000),
Policycompetition for Foreign Direct Investment, OECD Development Centre,
Paris, p. 57
* 3 E. COMBE, (1996)
Précis d'économie ; éd. PUF, Paris, PP 25-26
* 4 SILEM et ALBERTINI, Lexique
d'économie, p.399
* 5 G. ANGLOIS et M.MOLET,
(1992) Analyse comptable et financière ; ed. FOUCHER, paris, p.
65
* 6 E. COMBE, Op. Cit p.28
* 7 www. umoneton.ca/cf.docs
* 8 R.D.C, Code des
investissements, Loi n°004 du 21 février 2002, p.1
* 9 Idem
* 10 S. Hymer, The
International Operations of National Firms, Cambridge, Massachusetts, The MIT
Press, 1976,
p.189
* 11 OCDE, Définition de
référence des investissements directs internationaux, 4ème
édition, 2008, Paris, p.60
* 12 J. Markusen, « The
Boundaries of Multinational Enterprises and the Theory of International Trade
», Journal
of Economic Perspective, vol. 9, n°2, 1995, p.169
* 13 S.R. Yeaple, « The
Complex Integration Strategies of Multinationals and Cross Country Dependencies
in the
Structure of Foreign Direct Investment », Journal of
International Economics, vol.60(2), 2003, p. 293
* 14
www.google.fr/les cinq
possibilités des FMN
* 15 N. Malchow-Moller, J.
Markusen et B. Schjerning, « Foreign Firms, Domestic Workers », NBER
Working, n°13001, 2007, Paper, n°13001, 2007, p. 503
* 16 Gallagher et L. Zarsky,
The Enclave Economy, MIT Press, 2007, p.102
* 17 François Perroux,
Dictionnaire économique et social, Hatier, 1990, p.92
* 18 Idem, p.95
* 19 Dominique Guellec et
Pierre Ralle, Les Nouvelles Théories de la croissance, La
Découverte, 1995, p.112
* 20 F. TEULON, (2006),
Croissance, crises et développement, PUF, Paris p. 104
* 21 B. BELLOC, 1980,
Croissance économique et adaptation du capital productif, Economica,
Paris, p.161
* 22 F. TEULON, (2006), Op.cit,
p.105
* 23
Robert Solow, Technical
Change and the Aggregate Production Function, 1957, p. 149
* 24 Cfr F. TEULON, (2006),
Op.Cit. p.107
* 25 Idem, p.109
* 26 Ibidem, p.110
* 27
Jean-Baptiste Say,
Traité
d'économie politique, Livre I, chap. 15, édition 1841, p. 138
* 28 Note de cours de
l'économie financière, Pr. KAWATA BWALUM, année
académique 2010-2011, p. 3
* 29 BRUNDTLAND Gro Harlem,
Notre avenir à tous, Rapport de la Commission mondiale sur
l'environnement
et le développement, 1988, p.51
* 30 Monographie du Bas-Congo,
2005, p. 14
* 31 Monographie du Bas-Congo,
op.cit., p.15
* 32 DSCRP Bas-Congo, juin
2008, p. 17
* 33 Opportunités
d'Investissement dans le Bas Congo, 2008, p.3.
* 34 Opportunités
d'investissement dans le Bas-Congo, juin 2008, p.7
* 35 Opportunités
d'investissement dans le Bas-Congo, juin 2008, p.10
* 36 Monographie du Bas-Congo,
avril 2005, p.129
* 37 DSCRP, juin 2008, p.15
* 38
http://www.anapi.org/connaître
la RDC, 8 raisons d'investir
* 39 Arrêté
Provincial de création de la COPIDE, p.1
|