La problématique de l'intégration de l'Afrique face à la multiplicité des organisations sous- régionales africaines( Télécharger le fichier original )par Timothée MBOMBO KASANKIDI Université de Kinshasa - Licence 2011 |
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALESLe but primordial de cette étude est de présenter comment la multiplicité des Organisations Sous -Régionales en Afrique est un frein à l'intégration. Il s'avère important dans ce premier chapitre de mener une étude approfondie et explicative des notions d'intégration et des Organisations Internationales, considérées comme le socle de cette analyse et enfin présenter la situation politico-économique de l'Afrique. Les explications des concepts est la toute première phase dans l'élaboration d'un travail scientifique car, certains termes ont souvent prêté à confusion. C'est ainsi que nous avons le devoir de définir et d'expliquer les notions d'intégration et des Organisations Internationales afin d'orienter favorablement nos lecteurs dans la saisie nettes de ces vocables. Ce chapitre est subdivisé en trois sections ci-après : les notions d'intégration dans la première section, les notions des Organisations Internationales dans la seconde et enfin la présentation de l'Afrique dans la troisième et dernière section. SECTION I : NOTIONS D'INTÉGRATIONDans cette section il est question de donner : les définitions, les types, les modalités, les étapes, les avantages, le but, la nécessité et les voies de l'intégration. §1. DÉFINITIONSL'intégration est un concept technique pluridimensionnel et plurisectoriel. Elle revêt plusieurs dimensions, à savoir : économique, politique, sociale, culturelle, voire même militaire.10(*) Il existe de ce fait une panoplie de définitions complexes et assez divergentes les unes des autres, selon les auteurs, les écoles et l'optique dans laquelle on se base. Selon le point de vue adopté, on aura une appréhension différente du phénomène de l'intégration. Ceci explique que les définitions données par les auteurs ne concordent pas toujours, elles s'affrontent et parfois se complètent. D'une manière générale, intégrer du latin signifie en son sens étymologique « rendre entier » ; en sens plus large : assembler des parties pour en former un tout cohérent. C'est rassembler les éléments pour en former un tout ou encore, c'est réunir les parties existantes de façon à faire un tout organique ou encore augmenter la cohésion d'un tout déjà existant.11(*) RAYMOND ARON parlant de l'intégration, considère que deux unités économiques peuvent être considérées comme ayant réalisé le plus haut degré d'intégration quand les transactions entre deux individus placés dans l'une ou l'autre unité ressemblent, à très peu de choses près à des transactions entre individus de la même unité. C'est en d'autres termes, l'élimination de la discrimination entre les unités économiques appartenant à différentes nations et l'unification des plans d'un ensemble de centres de décisions appelé à former un seul système économique.12(*) De notre part nous pouvons définir l'intégration comme le fait pour les entités d'origines différentes accepte de se mettre ensemble pour travailler pour un seul idéal. Sur le plan économique, l'intégration est la création des ensembles économiques qui transcendent les économies nationales, ce qui suppose : - L'harmonisation des plans et programmes de développement de différents Etats ; - La coordination des politiques dans le domaine de la production ; - La promotion des règles applicables à des secteurs déterminés.13(*) Sur le plan politique ERNEST HAAS pense que l'intégration politique peut être considérée comme la politisation graduelle des buts des acteurs, buts qui étaient initialement de caractère technique et non controversable. Pour cet auteur, l'intégration est un processus graduel par lequel les différents acteurs politiques des Etats ont décidé de réorienter leurs activités vers un centre nouveau de décision, centre dont les décisions sont obligatoires et s'imposent aux différents Etats-nations.14(*) Nous appréhendons l'intégration à ce stade comme étant la cession ou l'abandon partiel ou total des certaines compétences Étatiques au profit d'une structure supranationale. Une conception plus élargie sous entant que l'intégration est considérée comme un cadre plus vaste permettant le développement économique et un développement général. * 10 KABAMBA WA KABAMBA, G.,la communauté économique africaine du XXIe siècle, mythe ou réalité ? éd. MES, Kinshasa, 2003, p.25. * 11Dictionnaire de l'académie française, édition de 1935 * 12 RAYMOND, A, cité par PERROUX, F., l'Europe sans clivage, PUF, Paris, 1954, p.419. * 13 KABENGELE DIBWE, G., Problèmes d'intégration économique, éd. CAP, Kinshasa, 2008, p.15 * 14 HAAS, E., cité par KABENGELE DIBWE, G., op.cit, p.15 |
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