La problématique de l'intégration de l'Afrique face à la multiplicité des organisations sous- régionales africaines( Télécharger le fichier original )par Timothée MBOMBO KASANKIDI Université de Kinshasa - Licence 2011 |
1.5.L'absence de complémentarité des économies africainesD'abord retenez que les tenants du libre-échange, pour eux, l'intégration régionale a suscité également quelques critiques négatives, entre autres, les blocs commerciaux régionaux freinent plus l'expansion du commerce mondial qu'ils n'y contribuent. Ils font valoir que ces blocs ont tendance à ériger autour d'eux des remparts tarifaires et non tarifaires qui restreignent les courants commerciaux avec l'extérieur.108(*) Il peut en résulter des inefficiences dans l'allocation des ressources et la production qui réduisent les gains de bien-être induits par la concurrence. Par conséquent malgré la popularité des blocs commerciaux ces dernières décennies, les économistes ne sont pas unanimes quant à leur effet positif net sur le commerce. Les efforts entrepris pour mesurer de façon empirique cet effet dans le cas de certains blocs commerciaux ont contribué à éclairer le débat. Avec les courants commerciaux trop orientés vers les ex-métropoles, cette absence de complémentarité des économies font que certains pays refusent de s'associer avec tel ou tel autre soit : · Par crainte de fusionner deux ou plusieurs sous-développements ; · Par crainte d'être réduit au rang de simple colonie de consommation de produit finis ; · Parce qu'on ne veut pas partager les bénéfices de ses ressources naturelles avec un futur partenaire moins bien nanti économiquement et financièrement. Ainsi, les Etats africains en viennent-ils à s'affronter ouvertement dans une concurrence extérieure, souvent stérile, comme vendeurs des mêmes matières, comme candidats aux mêmes capitaux pour leur industrialisation moyennant des concessions importantes par le biais de codes d'investissements parfois trop libéraux, et comme importateurs de produits manufacturés. À ceux-ci, DIANGITUKWA ajoute : - le grand partenaire tire plus de profits que les petits pays ; - La concurrence est parfois difficile s'il y'a un grand déséquilibre entre les économies nationales ; - Il y'a un risque de voir les marchés extérieurs se refermer ou certains pays ne pas respecter les accords afin de tirer profit des marchés externes ; - Si le regroupement met au point une procédure efficace d'application, les coûts de l'abandon du processus de l'intégration pourraient être élevés pour un membre défaillant, ce qui rendra plus plausible la pérennité des échanges introduits dans la politique économique ; - Les produits du partenaire le plus important pénètrent dans les autres pays avec ou sans intégration régionale. L'économie nationale du grand partenaire croit plus rapidement que celle des autres pays membres.109(*) Les mêmes problèmes systémiques qui entravent le développement des économies nationales du continent, bloquent aussi les progrès rapides vers son intégration. Il faut également ajouter les déceptions et frustrations engendrées par le non-respect par certains Etats membres des décisions communautaires, notamment dans le domaine de la libre-circulation des personnes, le droit de résidence et d'établissement ; les appréhensions relatives aux éventuelles moins-values de recettes fiscales dues au désarmement, Tarif Extérieur commun (TEC) ; les instabilités de prix internationaux qui affectent leurs recettes d'exportation confèrent une vulnérabilité structurelle à ces économies avec les incidences sur la croissance économique, les problèmes monétaires nationaux (convertibilités des monnaies) ; l'inadéquation de l'infrastructure et de l'intégration physique ; la forte dépendance de plusieurs budgets nationaux des Etats africains aux recettes douanières, etc... tous ceux-ci constituent des inconvénients au niveau économique pour l'intégration régionale.110(*) * 108 CNUCED, rapport 2009, op-cit, p.8 * 109 DIANGITUKWA, F.,op-cit, pp.63-64 * 110 TRAORE, S., op-cit, p.24 |
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