La problématique de l'intégration de l'Afrique face à la multiplicité des organisations sous- régionales africaines( Télécharger le fichier original )par Timothée MBOMBO KASANKIDI Université de Kinshasa - Licence 2011 |
SECTION III : DIFFICULTÉS ET AVANTAGES DE L'INTÉGRATION EN AFRIQUEL'importance de la coopération et de l'intégration en Afrique pour accélérer et renforcer le développement économique et social est reconnue depuis longtemps par les décideurs africains. L'unité, la coopération et l'intégration de l'Afrique ont été de tout temps des objectifs pour de nombreux responsables africains comme GEORGE PATMORE, W.E.B. DUBOIS ou MARCUS GARVEY, ainsi que pour des nationalistes africains comme KWAME N'KRUMAH qui, dans son « livre : Africa must » préconisait déjà l'unité africaine.100(*) Cet objectif d'intégration est donc profondément ancré dans l'histoire de l'Afrique, même si, comme dans d'autres Régions, la priorité a été initialement de s'assurer un poids et une autorité politique accrus sur la scène internationale. Mais au fur et à mesure que les défis de la mondialisation et de l'interdépendance se sont imposés aux pays de la Région avec le risque d'une marginalisation du continent africain, cet objectif d'intégration est devenu prioritaire. Le rêve qui a hanté tous ceux qui ont travaillé pour une Afrique unifiée, reste illusoire en ce qu'aujourd'hui, autant d'obstacles jonchent encore le parcours et le voyage des Etats africains vers la constitution des grands ensembles.101(*) Ainsi, nous analysons dans cette section les difficultés de l'intégration en Afrique au premier paragraphe et les avantages de l'intégration en Afrique dans le second. §.1. DIFFICULTÉS DE L'INTÉGRATION EN AFRIQUEAujourd'hui l'Afrique malgré la multiplicité des Organisations Sous-Régionales d'intégration reste butée à des sérieuses difficultés pour maintenir l'intégration entre les États. Le processus d'intégration en Afrique se heurte à plusieurs obstacles. En outres, nous pouvons citer les difficultés suivantes : 1.1.Les micro-nationalismesLe désir de chaque État de se stabiliser dans le cadre des frontières héritées de la colonisation, notamment par l'affirmation du principe sacro-saint de l'intangibilité des frontières consacrées par la charte de l'OUA. C'est le danger d'un certain repli sur soi-même alors que ce nationalisme étroit n'a plus de place dans un monde devenu de plus en plus interdépendant. L'intégration implique la remise en cause du sentiment local pour le global et suppose des communautés sociales unies librement à un projet commun. Or la plupart des États n'acceptent pas une telle remise en cause ou l'aliénation d'une part de leur souveraineté au profit de la construction communautaire. L'illustration la plus concrète de cet obstacle est le cas de la Grande Bretagne qui a refusé la ratification du Traité créant la monnaie unique européenne.102(*) Ce danger de repli sur soi-même ouvre la voie aux égoïsmes locaux : volonté de chaque Etat de sauvegarder ses industries en fonction de son propre développement et de ses nécessités budgétaires. Cette situation ne pourra jamais favoriser l'intégration, donc il faut relativiser la notion de la nationalité au profit du grand ensemble. * 100 CNUCED, Rapport 2009, op-cit., p.1 * 101 KABAMBA WA KABAMBA, G., op-cit * 102 BOKULU IKETE, La problématique de l'intégration Sous-Régionale en Afrique face à la mondialisation, cas de la CEDEAO, Mémoire L2 RI, UNIKIN, 2004-2005, p.14 |
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