EPIGRAPHES
Quand on regarde à l'éternel, on
resplendit de joie, et le visage n'a pas à rougir.
PSAUME 34 :6 Bible THOMPSON
L'UNION FAIT LA FORCE
« L'Afrique est perçue par
beaucoup comme un risque, mais pour nous, l'Afrique peut être
une grande opportunité. Si nous nous donnions tous la main, si nous
agissons dès aujourd'hui, pas demain car il sera tard. Si nous agissons
dans le cadre d'un large consensus pour exercer notre leadership et
établir l'agenda pour l'Afrique ».
ALPHA OUMAR KONARE
DEDICACE
À ma charmante épouse MIMIECHRISTELLE NGALULA
MBOMBO ;
À mes chers fils : AARON KABAMBI WA MBOMBO, LEVI
KALALA WA MBOMBO et LAEDAN KABUYA WA MBOMBO ;
À mon honorable père GASTON KALALA KAKESE
MUTUMBAYI ;
À ma révérende mère ESTHER TSHIABU WA
MBOMBO ;
À mes frères et soeurs : JOSEPH KAKESE
MUKANYA LESERIEUX, JOSEE BAMPENDI KALALA, THERESE NGALULA KALALA, THETHE BITOTA
KALALA, KALLY KALALA KAKESE, BIJOUE BILONDA KALALA, HONORE MUYA KALALA, ESTHER
TSHIABU KALALA et JEEF MUKENGA MUKANYA ;
À mes beaux-frères et belles soeurs :
Pasteur JIMMY KASONGA, FRANCK KABAMBA, MARCEL KALONJI, THETHE RACHEL
KAZADI ;
Au couple papa Willy BABENDA et toute sa famille
Au révérend Pasteur MARCEL MULUMBA
KENGA ;
À maman ANNE META MULUMBA ;
À toute la famille KENGA ;
À la famille du Pasteur JOSUE KADIMA ;
Au Pasteur POLYCARPE NDUMBI et à tous les
fidèles de la communauté la COLOMBE :
Au Pasteur Docteur BILLY MUSTHIPAYI ;
À mes beaux-parents : PAPA KIYAMDOMBA MUKUNA et
MAMAN MADO NGALULA ;
Au PDG Charles KABAMBI WA BEYA KABE
Au frère ETIENNE NTAMBWE, frère Pathy LUABEYA
KALALA et Ir. Willy KITUMENGE qui ont bien voulus rédiger ce
travail ;
À tous ceux que nous n'avons pas pu citer, notre esprit
les portera toujours.
Timothée Eben MBOMBO KASANKIDI
AVANT PROPOS
À l'Éternel Dieu Tout Puissant
soit la gloire.
La rédaction du présent mémoire en
Relations Internationales est le fruit de notre lutte de cinq ans
d'études universitaires.
Durant ces années nous avions acquis des connaissances
nécessaires et indispensables pour contribuer à l'essor de
l'humanité en générale et de notre chère patrie la
République Démocratique du Congo en particulier.
Il nous incombe de manifester notre gratitude à tous
ceux qui de loin ou de près ont participé à la
réalisation de cette grandiose oeuvre scientifique.
De prime abord, nos sincères et vifs remerciements vont
à l'endroit du Professeur LEONARD NTUAREMBA ONFRE qui a
accepté la direction de ce travail malgré ses multiples
occupations.
De même, le chef de travaux OSCAR MUDIANDAMBU
KITADI trouve ici l'expression de nos passions pleines de gratitude
pour son encadrement si bénéfique en notre endroit durant la
rédaction de ce travail de ce travail.
Nos reconnaissances vont également à l'endroit
des Professeurs, les Chefs de Travaux, des Assistants ainsi que des membres du
corps administratif de la faculté des Sciences sociales administratives
et politiques et plus particulièrement ceux du Département des
Relations internationales pour leur encadrement durant tout le temps que nous
avons passé à leur côté.
Il nous serait ingrat de terminer cette page sans pour autant
remercier tous les compagnons de lutte (camarades) de la promotion avec qui
nous avons partagé des pires et meilleurs moments au cours de notre
parcours universitaire , nous citons : CHRISTIAN NTAMBUE
MULAMBA, ALI BASHIMBE BUGONDO, OSCAR VODU, ANNE KABIMANYA SALIMA, EUGENIE NKUSU
SAKAJI, CHRISTINE KIPUSHI FATUMA, FELICIEN BOKELE,CP. MADILU LUSHIMBA, ISABELLE
NTUMBA KATENDE, JEAN TSHIOMBA, JIRES KOLOMBO NGELEKA et
OLIVIER MUDINDA WAZOBONGO.
Timothée Eben MBOMBO KASANKIDI
Que toute ma famille biologique et spirituelle, mes amis et
connaissances trouvent ici le degré de ma profonde reconnaissance.
SIGLES ET ABREVIATIONS
APD
|
: Aide Publique au Développement
|
CEA
|
: Communauté Économique d'Afrique de l'Est
|
CEE
|
: Communauté Économique Européenne
|
CEAO
|
: Communauté des Etats d'Afrique Occidentale
|
CEDEAO
|
: Communauté Economique des Etats d'Afrique de
l'ouest
|
CEEAC
|
: Communauté Economique des Etats d'Afrique Centrale
|
CEMAC
|
: Communauté Economique et Monétaire d'Afrique
Centrale
|
CEPGL
|
: Communauté Economique des Pays des Grands Lacs
|
CIPEC
|
: Conseil Inter-gouvernemental des Pays Exportateurs du
Cuivre
|
CNUCED
|
: Conférence des Nations-Unies sur le Commerce et le
Développement
|
COI
|
: Commission de l'Océan Indien
|
COMESA
|
: Marché commun des Etats de l'Afrique Australe
|
ECOMOG
|
: Ecowas Monitoring Group
|
FAO
|
: Fonds des Nations-Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture
|
MPNA
|
: Mouvement des pays Non-Alignés
|
NEPAD
|
: Nouveau Programme pour le Développement de l'Afrique
|
OEA
|
: Organisation des Etats Américains
|
OCDE
|
: Organisation pour la Coopération et le
Développement Économique
|
OMD
|
: Objectifs du Millénaire du Développement
|
OMS
|
: Organisation Mondiale pour la Santé
|
ONG
|
: Organisation Non Gouvernementale
|
ONU
|
: Organisation des Nations-Unies
|
OTAN
|
: Organisation du Traité de l'Atlantique Nord
|
OPEP
|
: Organisation des Pays Producteurs et Exportateurs du
Pétrole
|
OUA
|
: Organisation de l'Unité Africaine
|
PAL
|
: Plan d'Action de Lagos
|
PIB
|
: Produit Intérieur Brut
|
PNB
|
: Produit National Brut
|
PPTE
|
: Pays Pauvres Très Endettés
|
PVD
|
: Pays en Voie de Développement
|
RDC
|
: République Démocratique du Congo
|
RISDP
|
: Regional Indicative Strategic Developement Plan
|
SADC
|
: Communauté pour le Développement de l'Afrique
Australe
|
SDN
|
: Société des Nations
|
SELA
|
: Système Economique Latino-Américain
|
SIPO
|
: Strategic Indicative Plan Organ
|
TEC
|
: Tarif Extérieur Commun
|
UA
UAM
|
: Union Africaine
: Union Africaine et Malgache
|
UDAA
|
: Union Douanière de l'Afrique Australe
|
UE
|
: Union Européenne
|
UEMOA
|
: Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
|
UFM
|
: Union du Fleuve Mano
|
UMA
|
: Union du Maghreb Arabe
|
UNESCO
|
: Organisation des Nations-Unies pour l'Education, la Science et
la Culture
|
URSS
|
: Union des Républiques Socialistes
Soviétiques
|
USA
|
: United States of America (États-Unis
d'Amérique)
|
ZEP
|
: Zone d'Échanges Préférentiels.
|
INTRODUCTION GENERALE
1. PRÉSENTATION DU SUJET
Nul ne conteste l'importance de l'intégration
régionale pour le développement des pays membres d'une
Région. Mais ce concept est particulièrement déroutant
pour beaucoup d'acteurs politiques habitués à détourner
l'intérêt national en intérêt privé. Comme
pour tous les pays du Nord qui ont déjà compris l'enjeu
géopolitique d'appartenir à un grand ensemble et de consolider
l'Union Régionale, l'Afrique et quelques pays d'Asie se trouvent
à un tournant décisif de leur histoire immédiate. Ils
innovent ou ils s'affaiblissent. La guerre froide qui suscitait un
intérêt pour ces régions a disparu. L'Afrique et une
partie de l'Asie sont désemparées, car les bouleversements des
relations internationales les a presque écartées de la
scène internationale, les obligeant à nouer des nouveaux
contacts.
Après les indépendances de plusieurs pays
africains, l'on a observé une évolution consciente de ces
derniers à travailler dans le domaine d'intérêts communs.
Les pères des indépendances africaines avaient pensé de
conjuguer leurs efforts en vue de résoudre certains problèmes et
de relever certains défis de l'époque. C'est ce qui amena
à la création de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA)
en 1963. On a constaté au sein de cette Organisation deux tendances
idéologiques, celle de Brazzaville et celle d'Accra. La tendance de
Brazzaville préconisait le maintien des liens de dépendance avec
l'ancienne métropole qui était la France. Pour elle, chaque pays
devait promouvoir son développement sur base de ses relations avec
l'ancienne puissance colonisatrice. La tendance d'Accra, avec le Docteur
KWAME N'KRUMAH souhaitait, quant à elle, l'indépendance totale de
l'Afrique et chaque État devait être considéré comme
membre de la fédération avec un point de chute la création
des États Unis d'Afrique.
Ces deux tendances au sein de l'Organisation ont
constitué un frein au développement politique, économique
et autre pour les nouveaux Etats qui venaient d'être incorporés
dans le concert des Nations, et aussi à l'Organisation au sein duquel
appartenaient ces Etats.
De ce fait, tous les pères des indépendances
africains vont se réunir afin de faire disparaitre leurs divergences
idéologiques et créer ainsi des Regroupements
sous-régionaux, ce qui sera les premiers accords de l'intégration
régionale africaine. Ceci avait été appuyé par le
Plan d'Action de Lagos adopté en 1980 comme une initiative
spéciale d'Etats et des Gouvernements de l'OUA pour favoriser
l'intégration Sous-Régionale.
Le Plan d'Action de Lagos soutient le principe suivant lequel
les Etats africains devraient tendre vers le renforcement de
l'auto-dépendance et de l'intégration économique de
l'Afrique en l'an 2000. L'intégration régionale et le meilleur
moyen qui permettra de réaliser les objectifs du millénaire du
développement (OMD), car la stabilité politique est le
renfoncement de la démocratie, fondées sur la consolidation de la
justice et des libertés individuelles, constituent des conditions
essentielles au dynamisme de l'investissement et à
l'accélération de la croissance. Les économies africaines
demeurent également confrontées à des contraintes
structurelles qui affectent leur compétitive. Ces contraintes ne
peuvent être levées qu'en conjuguant les efforts dans un cadre
régionale. Il est de plus en plus évident que les pays africains
ne pourront pas résoudre le problème lié à leur
insertion dans l'économie mondiale avec des actions limitées au
niveau national, dans un monde globalisé et considéré
comme village planétaire selon MC LUHAN MARSHALL, où le
phénomène de masse et de taille critique constitue un facteur
essentiel pour consolider les bases du développement.1(*)
Il est de la responsabilité des Africains de faire de
l'intégration régionale un vecteur d'accélération
du développement.2(*)
Que toutes les Organisations Sous-Régionales africaines qui se
multiplient dans toutes les zones géographiques africaines consolident
leurs efforts à l'aboutissement de l'idée des États- Unis
d'Afrique. C'est alors que l'Afrique fera sentir sa voix sur la scène
internationale.
De ce qui précède, il y a lieu de souligner que
toutes les Organisations Sous-Régionales, afin d'aboutir à
l'intégration véritable doivent chercher à parvenir
à des objectifs qui convergent à ce but, car leur divergence
c'est-à-dire, des objectifs s'érigent en obstacle à
l'intégration du continent.
Par ailleurs, le manque criant des moyens financiers par les
Etats qui forment ces différentes Organisations constitue aussi un frein
pour parvenir à l'intégration régionale voulue, d'autant
plus que ces derniers, se retrouvant dans plus d'une Organisation au même
moment a du mal à payer leurs contributions.
2. PROBLÉMATIQUE
Selon PINTO et GRAWITZ, la
problématique est le champ des connaissances théoriques dans
lequel on pose le problème du lien exact de sa proposition et des
concepts requis pour les poser.3(*)
Pour LUTUNDULA, la problématique est
l'ensemble des problèmes que l'on tente de résoudre par un
questionnement qui permettrait de combler l'écart entre ce qui existe et
ce que le chercheur croit être.4(*)
Somme toutes, nous saisissons de notre part la
problématique comme l'art d'élaborer clairement les
problèmes et aussi les résoudre rigoureusement en suivant leur
transformation, ou soit un ensemble des questions qu'une science ou une
philosophie peut valablement poser en fonction de ses moyens, de son objet
d'étude et de ses ponts de vue.
L'intégration régionale africaine a
constitué un mobile de plusieurs dirigeants africains jusqu'à tel
point ils ont pensé à la création des Etats-Unis d'Afrique
au modèle des Etats-Unis d'Amérique. Préoccupé par
cette situation, les dirigeants africains ont mis en place une structure devant
permettre la résolution des problèmes du continent, il s'agit de
l'instauration en 1963 de l'OUA comme socle de l'unité de l'Afrique
devant conduire à l'intégration politique, économique,
culturelle et autre.
Pour procéder à l'intégration
générale de l'Afrique, les mesures furent adoptées de
commencer par la création des Organisations Sous-Régionales qui
doivent commencer par intégrer les Etats se retrouvant dans cette
Sous-Région, c'est ainsi l'Afrique fut divisée en cinq
Sous-Régions géographiques, à savoir : Afrique du
Nord, Afrique Australe, Afrique de l'Ouest, Afrique de l'Est et l'Afrique
Centrale. Le problème de l'intégration constitue pour les Etats
à ce jour une donne d'actualité d'autant plus qu'aucun Etat ne
peut s'auto-suffir ni résoudre les différents problèmes
qui se poseraient dans son pays seul, car l'intégration répond
à un principe selon lequel « l'Union fait la
force ». C'est ainsi les Etats d'une Sous-Région ou d'une
Région sont conviés à conjuguer leurs efforts ensemble
afin d'affronter les défis divers que pose la mondialisation.
De toutes les différentes Organisations
Sous-Régionales africaines, le bilan de l'intégration
démontre qu'elle est pour l'instant peu réjouissante et beaucoup
d'alliances sous-régionales et régionales se caractérisent
par des initiatives non coordonnées, des conflits politiques et
armés et des faibles échanges commerciaux intra-régionaux.
Eu égard à ce qui précède, la
question suivante constitue la problématique de ce travail :
- La multiplication des Organisations Sous-Régionales
africaines contribue-t-elle à l'intégration ou à la
segmentation de l'Afrique ?
Voilà la question à laquelle notre analyse va
essayer de répondre.
3. HYPOTHÈSES
L'hypothèse peut se définir comme étant
relative à l'exploitation des phénomènes naturels et qui
doivent être vérifiés par les faits.5(*)
D'après PINTO et GRAWITZ,
l'hypothèse est une proposition des réponses aux questions que
l'on se pose à propos de l'objet de recherche formulée dans les
termes tels que l'observation et l'analyse puissent fournir une
réponse aux questions.6(*)
Quant au professeur BONGELI,
l'hypothèse constitue généralement l'aboutissement de la
formation d'une problématique et une anticipation de la réponse
à la question principale ; elle doit être plausible,
vérifiable et précise. Elle est une proposition qui doit
être confrontée à des données recueillies durant
l'enquête afin d'être confirmée ou infirmée.7(*)
La multiplicité des Organisations
Sous-Régionales africaines a été voulue par les
pères des indépendances dans le but de partir d'une
intégration sous-régionale afin d'aboutir à
l'intégration régionale ou générale du Continent
africain. Nous constatons aujourd'hui que les Organisations
Sous-Régionales africaines au lieu de contribuer à
l'intégration régionale constituent un frein à cet
idéal, or le développement de l'Afrique en ce temps des grands
enjeux n'est possible qu'avec l'intégration régionale
4. CHOIX ET INTÉRÊT DU SUJET
Le choix de ce sujet se justifie par le résultat qui
relève d'un constat. En effet, depuis d'accession des Etats Africains
à l'indépendance, plusieurs initiatives à l'échelle
continentale et mondiale ont été arrêtées avec comme
objectif final de sortir l'Afrique de ses manquements ou son
sous-développement. Cependant, malgré tout ce multiple effort
fourni, la condition de l'Afrique n'a guère changée.
Quant à l'intérêt, ce travail interpelle
les Dirigeants Africains sur l'obstacle à l'intégration
régionale que constitue la multiplicité des Organisation
Sous-Régionales et de l'autre côté c'est un apport
documentaire aux autres chercheurs qui, à leur tour, peuvent le
critiquer et apporter leurs suggestions.
5. MÉTHODES DE TECHNIQUES
5.1. Méthode
Le mot méthode peut revêtir plusieurs sens. C'est
la raison pour laquelle nous essayerons de l'expliquer selon les
différentes conceptions.
De leur part PINTO et GRAWITZ définissent la
méthode comme un ensemble des opérations intellectuelles par
lesquelles une discipline atteint les vérités qu'elle poursuit,
les démontre et les vérifie.8(*)
Pour le Professeur TSHIAMALA MUJANGI, la méthode est
l'ensemble de procédés d'analyse susceptible de conduire à
une explication des phénomènes observés.9(*)
S'agissant de notre travail, nous avons opté pour la
méthode analytique, laquelle nous a permis de comprendre en quoi la
multiplicité des Organisations Sous-Régionales africaines peut
constituer un obstacle à l'intégration africaine.
5.2. Technique
Une technique peut être entendue comme un outil de
travail, un instrument qui permet de découvrir ou d'observer les faits
et de recueillir les différentes données sur ces faits. La
technique constitue une base concrète et pratique, elle reste
liée aux faits ou phénomènes à étudier.
Concernant la rédaction de ce travail, nous avons
choisi la technique documentaire. Elle a consisté à examiner les
divers documents susceptibles de fournir les vérités que nous
poursuivons dans notre travail.
6. DÉLIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
Pour être plus précis, ce travail sera
délimité dans le temps et dans l'espace, dans le souci de vouloir
éviter des controverses qui peuvent mettre en cause nos efforts.
S'agissant du temps, notre travail part de 1963,
l'année de la création de l'Organisation de l'Unité
Africaine (OUA) jusqu'en 2010 année qui vu la floraison des
Organisations Internationales Africaines.
Quant à l'espace, notre champ d'investigation reste le
Continent africain.
7. DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
Être partager entre les recherches d'un
côté, l'assistance aux cours et le stage de l'autre
côté nous a rendu une tâche difficile.
Par ailleurs, la récolte des données,
l'insuffisance des moyens financiers et matériels ont constitué
aussi des difficultés pour l'élaboration du présent
travail.
8. PLAN SOMMAIRE
Hormis l'introduction et la conclusion, ce travail gravite
autour de trois chapitres, à savoir :
- Les considérations générales dans le
premier chapitre ;
- L'état des lieux de l'intégration en Afrique
dans le second chapitre ;
- La multiplicité des Organisations
Sous-Régionales obstacle à l'intégration de l'Afrique,
troisième et dernier chapitre.
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES
Le but primordial de cette étude est de
présenter comment la multiplicité des Organisations Sous
-Régionales en Afrique est un frein à l'intégration. Il
s'avère important dans ce premier chapitre de mener une étude
approfondie et explicative des notions d'intégration et des
Organisations Internationales, considérées comme le socle de
cette analyse et enfin présenter la situation politico-économique
de l'Afrique.
Les explications des concepts est la toute première
phase dans l'élaboration d'un travail scientifique car, certains termes
ont souvent prêté à confusion. C'est ainsi que nous avons
le devoir de définir et d'expliquer les notions d'intégration et
des Organisations Internationales afin d'orienter favorablement nos lecteurs
dans la saisie nettes de ces vocables.
Ce chapitre est subdivisé en trois sections
ci-après : les notions d'intégration dans la première
section, les notions des Organisations Internationales dans la seconde et enfin
la présentation de l'Afrique dans la troisième et dernière
section.
SECTION I : NOTIONS D'INTÉGRATION
Dans cette section il est question de donner : les
définitions, les types, les modalités, les étapes, les
avantages, le but, la nécessité et les voies de
l'intégration.
§1. DÉFINITIONS
L'intégration est un concept technique
pluridimensionnel et plurisectoriel. Elle revêt plusieurs dimensions,
à savoir : économique, politique, sociale, culturelle, voire
même militaire.10(*)
Il existe de ce fait une panoplie de définitions
complexes et assez divergentes les unes des autres, selon les auteurs, les
écoles et l'optique dans laquelle on se base. Selon le point de vue
adopté, on aura une appréhension différente du
phénomène de l'intégration. Ceci explique que les
définitions données par les auteurs ne concordent pas toujours,
elles s'affrontent et parfois se complètent.
D'une manière générale, intégrer
du latin signifie en son sens étymologique
« rendre entier » ; en sens
plus large : assembler des parties pour en former un tout cohérent.
C'est rassembler les éléments pour en former un tout ou encore,
c'est réunir les parties existantes de façon à faire un
tout organique ou encore augmenter la cohésion d'un tout
déjà existant.11(*)
RAYMOND ARON parlant de l'intégration,
considère que deux unités économiques peuvent être
considérées comme ayant réalisé le plus haut
degré d'intégration quand les transactions entre deux individus
placés dans l'une ou l'autre unité ressemblent, à
très peu de choses près à des transactions entre individus
de la même unité. C'est en d'autres termes, l'élimination
de la discrimination entre les unités économiques appartenant
à différentes nations et l'unification des plans d'un ensemble de
centres de décisions appelé à former un seul
système économique.12(*)
De notre part nous pouvons définir l'intégration
comme le fait pour les entités d'origines différentes accepte de
se mettre ensemble pour travailler pour un seul idéal.
Sur le plan économique, l'intégration est la
création des ensembles économiques qui transcendent les
économies nationales, ce qui suppose :
- L'harmonisation des plans et programmes de
développement de différents Etats ;
- La coordination des politiques dans le domaine de la
production ;
- La promotion des règles applicables à des
secteurs déterminés.13(*)
Sur le plan politique ERNEST HAAS pense que
l'intégration politique peut être considérée comme
la politisation graduelle des buts des acteurs, buts qui étaient
initialement de caractère technique et non controversable. Pour cet
auteur, l'intégration est un processus graduel par lequel les
différents acteurs politiques des Etats ont décidé de
réorienter leurs activités vers un centre nouveau de
décision, centre dont les décisions sont obligatoires et
s'imposent aux différents Etats-nations.14(*)
Nous appréhendons l'intégration à ce
stade comme étant la cession ou l'abandon partiel ou total des certaines
compétences Étatiques au profit d'une structure supranationale.
Une conception plus élargie sous entant que l'intégration est
considérée comme un cadre plus vaste permettant le
développement économique et un développement
général.
§.2. TYPES D'INTÉGRATIONS
Il sied de préciser ici que tous les domaines de la vie
sociale sont susceptibles d'intégration, c'est la raison pour laquelle
nous avions dit plus haut que l'intégration est un concept
multidimensionnel et multisectoriel, c'est ainsi que l'on peut parler
de : l'intégration économique, politique, sociale,
culturelle, technologique, nationale, internationale.
2.1. Intégration économique
D'après PAD UGO, l'intégration
économique est un processus d'élimination progressive d'obstacles
aux échanges entre plusieurs pays ; des confrontations entre les
politiques respectives, un processus de coordination et d'harmonisation des
directives économiques principales.15(*)
TINBERGEN de sa part définit le
concept intégration économique comme la création des
structures plus favorables à l'économie internationale et
susceptible d'introduire tous les éléments favorables à
la coordination et à l'unification des Etats.16(*)
Elle suppose donc que certaines politiques
macro-économiques, budgétaires et monétaires soient
communes aux pays membres de la zone intégrée.
2.2. Intégration
politique
En effet, pour ERNEST HAAS,
l'intégration politique est le processus par lequel les acteurs
politiques de différentes communautés nationales sont
déterminés à réorienter leurs allégeances,
leurs aspirations et leurs activités politiques vers un nouveau centre
dont les institutions possèdent ou demandent la juridiction sur les
Etats-nationaux préexistants.17(*)
Cette définition de HAAS rejoint celle de
LINDBERG pour qui l'intégration politique est le
processus par lequel, indépendamment les unes des autres, les
unités politiques harmonisent leur politique étrangère
ainsi que leurs principales politiques domestiques et cherchent à
prendre ensemble des décisions ou confient le processus
décisionnel à un nouvel organe central et un processus par lequel
les acteurs politiques de diverses unités sont conduits à
réorganiser leurs aspirations et activités vers un nouveau
centre.18(*)
En bref, l'intégration politique n'est autre qu'un
rapprochement par lequel deux ou plusieurs unités politiques se
décident de se mettre ensemble pour constituer une seule unité
politique.
2.3. Intégration
sociale
Ce type d'intégration repose sur le consentement des
Etats à mettre en place des mécanismes nécessaires
à une grande mobilité des hommes dans les limites des
frontières de ladite zone intégrée.19(*) Elle vise à
réaliser l'égalité des changes par l'assouplissement des
rigidités sociales tout en aidant les hommes à choisir en toute
liberté leurs conditions de vie de travail.
2.4. Intégration
culturelle
Selon YOUSSE, l'intégration culturelle
n'est autre que cette cohésion des peuples qui ont en commun certaines
caractéristiques telles que : la langue, la culture et
l'expérience historique commune.20(*)
§.3. MODALITÉ D'INTÉGRATION
L'intégration est donc le moyen par lequel les pays en
voie de développement (PVD) peuvent progressivement, selon le
degré de développement, assurer des disciplines et obligations
accrues par le biais d'une production plus complète de système
commercial international.21(*)
L'intégration peut être réalisée
par le moyen de décision et d'action autonome ou par la conclusion
d'accords et de concessions négociées. Analyser les
modalités de l'intégration implique que l'on étudie
comment réduire l'écart et le déséquilibre actuels
que présentent le double système commercial multilatéral
pour en faire un tout plus cohérent de sorte que les règles et
disciplines ainsi que les garanties et avantages s'appliquent également
à tous les partenaires commerciaux.
Notre analyse sera basée sur l'intégration
régionale qui est un concept glissant, échappant aux efforts
d'élucidation et aux mesures précises. Le processus
d'intégration par lequel les pays en voie de développement
s'acheminent vers une participation plus complète au système
commercial, peut-être réalisé par le biais des diverses
mesures suivant à :
- Rationaliser les régimes commerciaux
existants ;
- Assurer la plus grande participation au dispositif
institutionnel ;
- Libéraliser les régimes commerciaux.
§.4. LES ÉTAPES DE L'INTÉGRATION
Parmi les théoriciens du processus
d'intégration, BELLA BALASSA est resté le plus
célèbre, car la quasi-totalité des Organisations
Régionales d'intégration qui ont réalisé de
très grandes performances dans ce domaine suivent toujours le processus
tracé par lui.
D'après lui, il y a cinq étapes pour
réaliser l'intégration. Le degré d'intégration
étant chaque fois plus prononcé lorsqu'on passe à
l'échelon supérieur. Il y a d'abord:22(*)
- La zone de
libre-échange : qui suppose l'abolition des
droits de douane et des barrières tarifaires entre pays membres de la
zone intégrée et une indépendance des politiques
tarifaires extérieurs.
- L'union douanière :
est le prototype d'une zone de libre-échange, c'est-à-dire, les
pays membres de la zone intégrée éliminent les
barrières au commerce entre eux. Mais en plus, les partenaires adoptent
un tarif commun extérieur.
- Le Marché
commun : qui est une union douanière
complétée par une libre-circulation à la mobilité
des facteurs de production. Le marché commun a souvent été
caractérisé par les quatre libertés de mouvements
fondamentaux, notamment des biens, des personnes, des capitaux et des
services.
- L'union économique :
est un marché commun accompagné d'une harmonisation ou d'une
coordination des politiques économiques, financières, sociales et
monétaires des nations et enfin au sommet de l'échelle.
- L'union politique :
suppose que les pays membres de la zone intégrée acceptent
d'abandonner partiellement ou totalement leurs compétences Etatiques
à une structure supranationale institutionnalisée avec un pouvoir
contraignant.23(*)
§.5. LES AVANTAGES DE L'INTÉGRATION
Le processus de l'intégration permet pour les Etats
membres de la zone intégrée, une extension du marché
permettant ainsi d'atteindre un taux de croissance élevé à
un coût moindre que si l'effet avait été entrepris par
chaque Etat individuellement.24(*)
Outre cet avantage de l'élargissement du
marché, il faut ensuite souligner que l'intégration permet un
libre mouvement des biens et des services à l'intérieur de la
zone et ce marché commun permet de surcroît l'accroissement de la
spécialisation par les avantages comparatifs impliquant une plus grande
utilisation des ressources et l'accroissement des volumes des
échanges.25(*)
Un autre avantage de l'intégration réside dans
le fait que celui-ci permet de conférer aux Etats membres un pouvoir de
négociation dans la lutte commerciale avec d'autres pays
extracommunautaire ainsi qu'aux fluctuations brutales de leurs recettes
d'exportation.26(*)
Enfin, l'autre avantage de l'intégration est certes
celui lié à la mobilité des capitaux, des facteurs ainsi
qu'à la redistribution du revenu qui pourrait être affecté
par le mouvement des biens et des facteurs à l'intérieur du
marché commun puisque le libre commerce au sein du bloc permet
l'exportation des biens et services qui sont produits à bon compte dans
un pays vers un autre et, par-là augmente le rendement des Etats dans
leur production.
§6. BUT ET NÉCESSITÉ DE
L'INTÉGRATION
Le but principal de l'intégration est de constituer un
bloc fort capable de résister à toutes tentatives nuisantes.
Au plan sous-régional, traditionnellement
l'intégration est considérée comme un optimum du second
rang mais dans ce contexte de la mondialisation de l'économie ainsi que
la discrimination de fait de l'ajustement structurel, l'intégration
sous-régionale reste utile, car en plus des objectifs traditionnels
dont la pertinence n'a jamais été démontrée,
l'intégration sous-régionale s'avère indispensable pour
relever les défis actuels et futurs dont :
- La mondialisation de l'économie ;
- L'ajustement structurel ;
- Les réformes économiques ;
- La prévention, la gestion, la résolution des
conflits et l'intégration sous-régionale.
Notez cependant que, le but poursuivi par
l'intégration est et reste de :
- Développer l'industrialisation ;
- Promouvoir l'investissement du fait de l'existence du
marché sous-régional ou régional élargie ;
- Promouvoir l'intégration des marchés et une
division extrarégionale du travail ;
- Réaliser une croissance économique
rapide ;
- Lutter contre la détérioration de termes
d'échanges ;
- Acquérir collectivement un poids plus important dans
les négociations internationales.
§.7. PRINCIPALES THEORIES PROPOSÉES POUR
RÉALISER L'INTÉGRATION
D'après les auteurs, quatre voies ont été
proposée pour réaliser l'intégration, il s'agit
notamment : du fédéralisme, du fonctionnalisme, du
néo-fonctionnalisme et du communicationnisme.
7.1. Le
fédéralisme
On parle d'organisation fédérale quand les
communautés politiques sont réunies sous une règle commune
mais conservent leur autonomie. Dans un système fédéral,
il ya deux parties qui se partagent le pouvoir : l'Etat
fédéral ou gouvernement central qui exerce le jus belli, le jus
legationis et le jus tractoris et les soumet, à un pouvoir unique ;
le pouvoir fédéré des Etats qui se conforment à
l'ordre du pouvoir central mais conservent partiellement
indépendance.27(*)
Le fédéralisme est le meilleur moyen d'unifier
les peuples qui ont déjà en commun certaines
caractéristiques comme la langue, la culture ou simplement l'aire
géographique mais qui forment des Etats séparés.
7.2. Le fonctionnalisme
Cette théorie de David MITRANY
élabore la solution fonctionnelle dont l'hypothèse est faite de
la nécessité de créer une nouvelle forme du système
international pour remplacer celui dont la défaillance a aboutir aux
deux guerres mondiales.
D'après MITRANY, le meilleur moyen de
promouvoir la paix dans le monde serait d'organiser les activités
internationales par rapport à des besoins fonctionnels fondamentaux
comme le transport, la santé, le bien être, les activités
scientifiques et culturelles, le commerce. L'unification économique
n'aboutirait pas seulement à une paix mais jetterait également
les bases d'un accord politique plus large.28(*)
7.3. Le néo -
fonctionnalisme
C'est l'antithèse du courant fonctionnaliste,
HANSEN, R. a révisé toutes les théories
de l'intégration et est arrivé à la conclusion que les
postulats de HAAS sur le fonctionnalisme ne sont pas vérifiables,
c'est-à-dire que le passage de l'économie à la politique
n'est pas possible et que les expériences d'intégration politique
sont différentes d'un contexte à un autre.
JOSEPH NYE estime qu'il n'existe pas d'automatisme dans les
théories d'intégration, parce que chaque cas est unique. La
généralisation n'est pas autorisée.29(*)
LIEBER soutient l'approche néo-fonctionnalisme pour les
raisons ci-après :
- On constate qu'il faut une volonté politique
manifeste dans le processus de l'intégration et que les seules actions
économiques ne suffisent pas ;
- En prenant le marché commun comme exemple, on
constate que la politique a toujours joué chaque fois que la
Communauté Economique Européenne (CEE) aujourd'hui l'Union
Européenne était devant un problème à portée
nationale de chaque pays.
À ce moment, on ne parle plus d'économie mais on
parlera plutôt des intérêts nationaux.
7.4. Le
Communicationnisme
Cette méthode s'inspire des principes de la
cybernétique et les applique aux relations entre les nations ou les
groupes de transactions considérées comme meilleur indicateur et
elle part de l'hypothèse selon laquelle la cohésion entre les
individus se mesure et se développe à partir de l'importance des
rapports et des interactions entre eux. Ces indicateurs sont : le flux des
transactions sociales, il faut citer entre autres : le courrier, les
communications téléphoniques, les transactions
commerciales,...
K.DEUTSCH estime qu'aucun indice n'a de
valeur en lui-même, c'est un ensemble d'indices qui compte.30(*)
Section II : NOTIONS DES ORGANISATIONS
INTERNATIONALES
Dans cette section nous avons un devoir de définir, de
donner l'évolution historique et la classification des organisations
internationales. Avant d'entrer dans le vif de cette section, il nous incombe
de préciser que dans le cadre de ce travail nous devrions parler ou
définir les organisations sous-régionales ; retenez que les
Organisations Sous-Régionales sont aussi des organisations
internationales, mais avec une sphère de compétence
limitée dans la région ou le continent.31(*)
C'est la raison qui nous a poussés de baptiser cette
section notions des Organisations Internationales au lieu de notions des
Organisations Sous-Régionales, car adopter cette dernière c'est
restreindre l'analyse.
§.1. DÉFINITIONS
L'Organisation Internationale peut être définie
comme une association d'Etats, constituée par un traité,
dotée d'une constitution et d'organes communs et possédant une
personnalité juridique distincte de celle des Etats membres.32(*)
Pour le professeur LABANA, une Organisation
Internationale est une structure de coopération internationale, une
association d'Etats souverains poursuivant des buts d'intérêts
communs au moyen d'organes autonomes.33(*)
MARIE-CLAIRE SMOUTHS quant à elle
définit l'organisation internationale comme un ensemble structuré
des participants appartenant à des pays différents coordonnant
leur action en vue d'atteindre les objectifs communs.34(*)
§.2. EVOLUTION HISTORIQUE
On peut distinguer quatre grandes vagues de création
des Organisations Internationales Gouvernementales.
- Au début du XIXè siècle, les
premières Organisations Internationales vont naître dans le
domaine purement technique des communications. Il s'agit des Commissions
Fluviales Internationales. Elles ont été créées
pour régler les problèmes posés par l'utilisation des
fleuves internationaux.35(*)
À cet effet, l'acte final du Congrès de Vienne
de 1815 posa le principe de la gestion commune de ces fleuves par les Etats
riverains et décida de mettre en place une commission centrale pour la
navigation du Rhin.
- Entre 1919 et 1939, le choc du premier conflit mondial
combiné avec la révolution scientifique et technique du
XXè siècle va accélérer le développement de
ce processus de solidarité.
La naissance de la Société des Nations (SDN) en
1919, constitue un événement important dans les Relations
Internationales. Première Organisation universelle à
caractère politique, la SDN incarna entre 1919 et 1939, l'idéal
de la paix par le droit et par la sécurité collective.
La partie XIII du traité de Versailles institua la
première Organisation à vocation véritablement
sociale : l'Organisation du Travail au sein de laquelle la
représentation est tripartite, comprenant les
délégués gouvernementaux, les représentants des
travailleurs.36(*)
- Après 1945, le mouvement s'amplifie et on assiste
à une prolifération extraordinaire des Organisations
Internationales tant au niveau mondial que régional.
On dénombre actuellement plus de trois cents
Organisations Internationales, dont l'Organisation des Nations Unies (ONU) est
la plus importante. L'ONU exerce une mission de service public international
dans le cadre de l'ensemble formant ce que l'on appelle le système des
Nations Unies composé de l'ONU et de ses Institutions
Spécialisées.
- A partir de 1960, avec la décolonisation, les Etats
du Tiers-Monde vont créer leurs propres Organisations Internationales.
Les Organisations Internationales du Tiers-Monde sont nées dans un
contexte historique bien particulière et leur besoin de
coopération répond à des aspirations spécifiques,
notamment faire légitimer leur indépendance nationale et leur
politique étrangère. Tel est le cas du Mouvement des Pays
Non-Alignés (MPNA), de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA)
aujourd'hui Union Africaine (UA), de la Ligue Arabe et autres.37(*)
§.3. CLASSIFICATION
Nous présentons dans ce point une typologie qui n'est
pas la seule et qui n'est pas forcement exhaustive d'autres classifications
peuvent également être faites.
3.1. La classification
d'après la composition
Elle conduit à distinguer deux types
d'Organisations : celles dites universelles et celles à vocation
régionale ou internationale.
- Les Organisations Internationales à
vocation universelle comprennent théoriquement tous les
Etats, sans exception (grands ou petits, indépendant de leur
système politique ou économique,...), à condition qu'ils
répondent à la définition juridique donnée,
c'est-à-dire, le respect des dispositions de l'acte constitutif de
l'Organisation. L'ONU et les Institutions spécialisées qui lui
sont rattachées constituent par excellence le modèle des
Organisations Universelles.38(*)
- Les Organisations Internationales à
vocation régionale regroupent les Etats sur base des
affinités géopolitiques, économiques, politiques,
militaires voire ethnique.39(*)
L'Union Africaine (UA), l'Organisation des Etats
Américains (OEA), le Système Economique Latino-Américain
(SELA), l'Union Européenne (UE), ... sont autant d'exemples des
Organisations à vocation régionale. Une Organisation qui
regroupe un nombre d'Etats appartenant à plusieurs zones
géographiques différentes est une Organisation Internationale.
Citons notamment l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN),
l'Organisation pour la Coopération et le Développement
économique (OCDE), l'Organisation (OCDE), l'Organisation des Pays
Producteurs et Exportateurs de pétrole (OPEP), le Conseil
Intergouvernemental des Pays Exportateurs du Cuivre (CIPEC),...
3.2. La classification
d'après les fonctions
Ici nous pouvons présenter une double
catégorisation :
- La différence dans l'étendue des fonctions
distingue les Organisations Internationales qui ont une vocation ou une
compétence générale qui les autorisent à s'occuper
de toutes les questions internationales des Organisations qui ont
compétence spéciale. D'où l'opposition entre les
Organisations Politiques et les Organisations Techniques. Par exemple, le
domaine d'action de l'ONU est illimité (paix, sécurité
internationale, décolonisation, désarmement, questions
économiques, coopération, droits de l'homme, ...), tandis que
celui de l'UNESCO est limité à l'éducation, la science et
la culture.40(*)
- La différence dans la nature des fonctions permet de
séparer les Organisations de Coopération qui cherchent à
coordonner les activités des Etats membres (ONU, UA,...) des
Organisations de Gestion qui sont chargées d'accomplir une tâche
spécifique ou de fournir certains services matériels (les
Commissions Fluviales, la FAO, l'OMS), l'Agence Spatiale Européenne.
3.3. La classification
d'après les pouvoirs
Ce critère donne une typologie qui
présente :
- Les Organisations Internationales de type
classique. Elles ne possèdent pas de pouvoir de
décision vis-à-vis des Etats membres (sauf sur le plan
international en matière administrative et financière), mais un
simple pouvoir de recommandation (Conseil d'Europe, OCDE),
- Les organisations supranationales.
Elles disposent d'un pouvoir de décision obligatoire à
l'égard des Etats membres et parfois à l'égard des
personnes privées (physiques ou morales).
Dans le cas de l'Union Européenne, par exemple, le
Conseil des Ministres et la Commission de Bruxelles ont un pouvoir de
réglementation et de décision. Les actes qu'ils édictent
sont exécutoires de plein droits sur le territoire de la
Communauté. Et le droit communautaire prime toujours en cas de conflit
sur les droits nationaux des Etats membres.
§.4.LA CRÉATION ET PARTICIPATION
4.1. La création
Il s'agit de l'acte constitutif de l'Organisation qui non
seulement la crée, mais aussi définit ses compétences et
ses moyens. Il permet d'officialiser l'accord de volonté entre les Etats
membres et de mettre en place une Constitution pour l'Organisation. Le
traité lie les Etats (pactasuntservanda), mais uniquement dans les
limites et pour un objet librement acceptés. Les Etats peuvent
émettre des réserves au traité, compatibles avec ses buts
(Convention de Vienne de 1969), sauf refus de l'organe compétent de
l'Organisation ou Interdiction dans le traité.
L'acte constitutif s'impose face aux traités
antérieurs conclus par les Etats membres, mais pour ce qui est des
traités conclus postérieurement, il faut que l'acte constitutif
prévoie une hiérarchie entre les textes.
Exemple : l'article 103 de la Charte des Nations Unies
qui souligne que la charte l'emporte sur tout autre accord.41(*)
4.2. La participation
4.2.1. Modalités de
participation
En principe seuls des Etats souverains peuvent être
membres d'une Organisation Internationale, aussi appelée
Intergouvernementale.
Généralement, les Etats sont membres
pléniers, c'est-à-dire qu'ils sont titulaires de tous les droits
et devoirs liés à la qualité de membre. Parfois ils sont
seulement associés, ils bénéficient alors des mêmes
droits que les membres, sauf pour ce qui est du droit de vote.
Enfin les Etats, mais aussi d'autres Organisations (par
exemple des Mouvements de Libération Nationale à l'ONU, peuvent
être simplement observateurs, c'est-à-dire, avec simplement le
droit d'assister aux débats les concernant, ce qui est souvent un
prélude à une future admission.42(*)
4.2.2. Qualité de membre
L'adhésion à une Organisation Internationale est
un acte volontaire de la part de l'Etat. L'acceptation de la candidature est un
acte volontaire de la part de l'Organisation.43(*)
On peut différencier les membres originaires, qui sont
ceux ayant négocié l'acte constitutif et crée
l'Organisation, et des membres admis. Ces derniers souhaitent adhérer
à l'Organisation après sa création, et pour cela ils sont
soumis à une procédure d'admission.
C'est l'acte constitutif qui détermine les conditions
et les procédures d'admission. Les critères d'admission sont
déterminés selon une volonté d'assurer la
solidarité entre les Etats membres et selon la finalité de
l'Organisation, avec cependant des points communs :
- il faut tout d'abord que l'Etat dépose sa candidature
(chaque Etat étant libre de participer ou non à une
Organisation) ;
- Il faut un vote d'un ou plusieurs Organes de l'Organisation,
suivant des procédures de majorité variable, voire à
l'unanimité.
Par exemple, selon l'article 4 de la charte de l'Organisation
des Nations Unies, il faut un vote de l'Assemblée Générale
sur recommandation du Conseil de Sécurité.44(*)
Les conditions à remplir pour l'Etat demandeur
sont :
· Etre un Etat pacifique ;
· Accepter de remplir les obligations de la
charte ;
· Avoir la capacité et être disposé
à le faire.
Les nouveaux Etats ou membres admis siègent en
principe à égalité avec les autres membres, ils ont tous
les mêmes droits et obligations.45(*)
SECTION III : PRÉSENTATION DE L'AFRIQUE
Le Continent africain est un continent ancien, par le fait
que son histoire remonte depuis les temps anciens. À l'époque
précoloniale, le pouvoir en Afrique était religieux,
c'est-à-dire, le Roi était considéré comme un
représentant de Dieu sur la terre, il était la personnification
du territoire, le protecteur des fétiches et des croyances.
Le pouvoir était héréditaire, mais dans
d'autres Royaumes il y `avait une rotation ou pouvoir, c'est-à-dire pas
une famille qui dirige. L'économie africaine en cette période
était archaïque ce qui veut dire, l'homme vivait de la chasse et de
la cueillette.
Après cette époque arrive l'époque
coloniale, ici l'importance de l'Afrique était très croissante,
c'est-à-dire l'Afrique était devenue un sujet de convoitise pour
les autres continents, plus particulièrement européen.46(*)
Cette réinvention supposait qu'il faudrait créer
des nouveaux Etats en Afrique, c'est ce qui justifie que les Etats africains
ont une origine exogène, c'est-à-dire coloniale.
Suite aux tensions qui opposaient les grandes puissances en
Afrique, le chancelier allemand BISMARCK convoqua une Conférence
à Berlin où l'Afrique fut divisée entre les grandes
puissances européennes de l'époque, à savoir :
l'Allemagne, la Belgique, la France, l'Espagne, la Brande Bretagne et le
Portugal, ce qui fait que l'Afrique ait connue six types de
colonisations.47(*)
Après la deuxième guerre mondiale, le centre de
gravité du monde se déplace de l'Europe vers les USA et l'URSS,
c'est-à-dire, les Etats et les Gouvernements de l'Amérique et
l'Asie voulaient avoir un droit de regard sur l'Afrique. Donc, l'Europe avait
perdu son monopole de dicta après la période de la
deuxième guerre mondiale en Afrique, raison pour laquelle elle
était obligée à composer avec les africains.
Pendant cette période, l'économie africaine
était contrôlée par les puissances coloniales qui
l'utilisaient en majeur intérêt pour la métropole. La
deuxième guerre mondiale amène le phénomène de la
guerre froide qui divisa le monde en deux blocs idéologiques
opposés, d'un côté le bloc capitaliste avec les USA comme
chef de fil et de l'autre le bloc communiste avec l'URSS.
Pour les Etats africains, il faudrait s'allier soit
derrière les USA soit l'URSS. Ceci à conférer à
l'Afrique une nature internationale.48(*)
Durant cette période l'Afrique a connu une
révolution paradoxale, c'est-à-dire, un processus de
transformation des États tribaux, le mode de vie, les moeurs pour
instaurer un nouveau mode de production au modèle capitaliste.
Enfin arrive l'époque des États
indépendants surtout dans les années 1960 pour la plupart
d'États, cette période est caractérises par le
néocolonialisme, c'est-à-dire, les anciennes puissances
coloniales utilisent les nationaux en les maintenant au pouvoir pour exploiter
ses ressources et, un détournement de l'économie de
l'État pour le compte des dirigeants.
§.1. SITUATION DE L'AFRIQUE SUR LE PLAN POLITIQUE
Dans ce paragraphe, il sera question de ressortir les
tendances dominantes qui caractérisent l'Afrique au plan politique.
Nous y aborderons successivement :
- Les conflits et guerres en Afrique ;
- La mauvaise gestion des affaires politique ;
- La contestation des pouvoirs en Afrique.
1.1. Les conflits et
guerres en Afrique
Le continent africain demeure l'une des Régions du
monde dominé par les conflits armés. Au cours de la
période de la bipolarité, les conflits qui déchiraient le
continent étaient dus à la confrontation idéologique qui
opposait le bloc capitaliste et le bloc socialiste.
En effet, l'on constate qu'après la chute du Mur de
Berlin en novembre 1989 et la fin de la guerre froide, il ya eu une
augmentation considérable du nombre des conflits et de guerre en
Afrique.49(*)
Par ailleurs, la fin de la guerre froide et de la
bipolarité au plan international ont cédé la place
à l'apparition d'un nouveau type de conflit identitaire. C'est le cas
par exemple, au Soudan, le conflit qui oppose les animistes et les
chrétiens et qui a abouti à la division du pays en deux
États, au Rwanda entre les hutus et les tutsis ; sans oublier ce
qui se passe actuellement au nord de l'Afrique.
Il conviendrait également de préciser que, les
conflits et les guerres qui déchirent l'Afrique trouvent aussi dans une
large mesure leur fondement dans le mode de gestion du pouvoir par les
dirigeants politiques.
En effet, en Afrique, outre l'absence des mécanismes
d'alternance pacifique au pouvoir politiques, notamment par les
élections démocratiques, libres, transparentes et honnête,
il y'a d'autres facteurs qui déterminent le conflit des pouvoirs
politiques en Afrique, tels que : le pouvoir est
régionalisé, c'est-à-dire, les ressortissant de la
région du chef sont ceux qui occupent les fonctions importantes dans
presque tous les secteurs du pays, le clientélisme, ceux-ci mettant en
mal la stabilité du pouvoir politique ainsi que la cohésion
sociale et nationale.
Ainsi, l'exclusion qui découle d'un tel mode de gestion
du pouvoir qui est de nature à susciter et à entretenir des
méfiances, des troubles et autres actes analogues. Elle est
également à la base de nombreuses crises, tensions politiques et
guerres au niveau de l'Afrique. Ces conflits armés posent des
sérieux problèmes sur le plan humanitaire et, c'est ce qui est
à l'origine de problème des réfugiés et de
déplacement interne de guerre qui se posent avec acuité au
niveau du continent africain.
1.2.La mauvaise gestion des
affaires politiques en Afrique
La mauvaise gestion des affaires est un trait marquant qui
ronge la quasi-totalité des pays africains dans le domaine politique et
administratif. Le comportement des dirigeants politiques africains
contemporains ne rappel ni celui des Rois et Empereurs de l'époque
précoloniale ni moins encore du PHARAON d'Égypte, ce n'est
d'autre que l'héritage direct des autorités qui ont
régnés en maîtres absolus sur l'Afrique, à savoir
les colons, qui ont laissés des traces profondes sur la psychologie des
africains.
Cette confusion de l'espace public et privé dans la
psychologie des acteurs politique et fonctionnaires publics africains a
donné une liberté sans limite à la partie au pouvoir,
dans le trafic d'influence et la capacité de détourner les sommes
colossales du trésor public. Ce détournement des sommes
colossales du trésor public se fait par des mécanismes
administratifs et financiers, chacun des postes est transformé en
patrimoine privé. Dans ce contexte, la méritocratie n'existe plus
pour gravir le haut échelon de la hiérarchie administrative, car
le but est de faire plaisir à celui qui contrôle ou gouverne.
Le népotisme, le clientélisme et la corruption
s'imposent aussi comme des véritables critères de recrutement
aussi politique. Ainsi donc, la mauvaise gouvernance qui a tendance à
prévaloir dans le chef des gouvernants, des dirigeants dans la
majorité des Etats africains hypothèque sérieusement tous
les efforts de développement.50(*)
1.3.La contestation des
pouvoirs en Afrique
L'Afrique postcoloniale sur le plan politique se singularise
par une tendance dominante parmi tant d'autres en l'occurrence, la
contestation des pouvoirs en place.
En effet, dans presque tous les États africains, des
coups d'État ou des Mouvements Révolutionnaires ont conduit au
renversement des Gouvernements démocratiquement élus et, cette
réalité politique de contestation des pouvoirs n'est pas un fait
nouveau en Afrique, car elle s'est posée déjà au lendemain
des indépendances des pays africains, comme la République
Démocratique du Congo (RDC) avec le Gouvernement LUMUMBA.
§.2. LA SITUATION DE L'AFRIQUE SUR LE PLAN
ÉCONOMIQUE
2.1. Les structures
économiques de l'Afrique
Retenons que les pays africains ont hérités les
structures économiques imposées par le système capitaliste
colonial. À l'époque coloniale, les structures économiques
misent en place par les colonisateurs étaient entièrement
basées sur les besoins des métropoles faisant ainsi des
colonies, leurs principales sources de matières premières pour
leurs industries en Europe.
Les pays colonisateurs avaient orientés les
économies des pays africains vers la production d'un nombre restreint,
soit d'un seul ou soit encore de quelques produits agricoles.
À l'époque postcoloniale, on observe la
persistance des anciennes structures économiques héritées
du colonialisme capitaliste dans la majorité des pays africains. Ces
structures économiques africaines actuelles présentent des
caractéristiques dominantes suivantes :
o Les économies extraverties ;
o La dépendance économique ;
o Le dualisme économique ;
o La désarticulation économique.
2.1.1. Les économies
extraverties
L'extraversion est nul doute, la première
caractéristique dominante des économies africaines. Les
économies africaines sont tournées vers l'extérieur.
Au plan commercial, l'Afrique est complètement
tournée vers l'Occident. Les États africains, en dépit de
nombreux groupements politiques, d'associations bancaires et des
Communautés Économiques Sous-Régionales, ne commencent pas
entre eux.51(*)
Dans le même ordre d'idée, Philippe Hugon affirme
que « les économies africaines restent polarisées sur
les économies européennes qui représentent plus de deux
tiers de leurs zones d'échanges commerciaux.52(*)
En effet, cette situation s'explique par le fait que l'Afrique
dépourvue des infrastructures de transformation au niveau du continent,
d'où les matières premières africaines que ça soit
les ressources minières, minéralisées, forestières
et agricoles quittent les lieux de production et se dirigent vers les
chefs-lieux des pays africains ou de régions puis vers les ports
d'embarquement pour être exportés vers les pays
industrialisés que ces derniers assurent la transformation de ces
matières premières en provenance de l'Afrique.
Ainsi donc, cinq décennies après les
indépendances, la situation reste largement inchangée, l'Afrique
n'a pas su modifier la structure de ses exploitations qui reste essentiellement
tourner vers le marché mondial.
Cette situation non seulement renforce les
inégalités sectorielles de productivité, pour utiliser les
termes de SAMIR AMIN et l'enclavement des régions par rapport à
la capitale qui tend à devenir le centre au regard du reste du pays qui
devient véritablement la périphérie, mais accentue le
caractère extraverti de l'économie l'intégrant plus
facilement dans le circuit économique international.53(*)
Et parallèlement, les économies africaines en
s'intégral dans le circuit économique international subissent
toutes les évolutions défavorables consécutives aux
fluctuations de cours des matières premières sur le marché
mondial avec comme effet immédiat la baisse des recettes à
l'exportation de la majorité des pays africains.
2.1.2. La dépendance
économique
La dépendance est la seconde caractéristique
dominante des économies africaines. La période postcoloniale est
marquée par un renforcement de cette indépendance qui s'observe
en premier du point de vue du commerce extérieur. Les pays africains
échangent de moins en moins entre eux et de plus en plus avec
l'occident, car l'essentiel de leurs importations s'effectuent avec les pays
industrialisés alors que ces derniers commencent avant tout entre eux.
Mais, la dépendance s'exerce également au niveau
de la production. Même mondialisées, les industries
minières restent soumises aux intérêts étrangers qui
disposent de la technologie, des capitaux et qui contrôlent les circuits
de distribution. Quant à la production manufacturière, elle
largement le fait des filiales des sociétés multinationales qui
se contentent d'assembler des pièces produites à
l'étranger.54(*)
Il convient de souligner que les lignes qui suivent, nous
remarquerons d'autres domaines de dépendance dans lesquels l'Afrique se
trouve enchaînée et singulièrement au plan financier
notamment au niveau de l'aide publique au développement que sur le plan
de l'endettement extérieur.
2.1.3. Les économies
dualistes
La notion de dualisme, introduite par Boeke correspond
à une réalité évidente dans les pays pauvres du
Tiers-Monde, en Afrique et en Asie. Il s'agit de la coexistence d'une
société traditionnelle, surtout rurale et d'une
société moderne : industries, banques, plantations, etc. qui
se résument à un enclave contrôlé par
l'étranger. Ces deux secteurs entretiennent plus des liens et on peut
parler d'inarticulation de la société. L'inarticulation se
manifeste par l'absence de segment productif dans l'économie nationale
qui devrait être complétée par l'importation.55(*)
Dualisme et inarticulation résultent de l'introduction
brutale au cours du XIXème siècle, dans des
sociétés homogènes mais pauvres et stagnantes du monde de
production capitaliste. Ils traduisent donc le choc dû à la
confrontation de deux cultures différentes.
Les principaux aspects du dualisme sont bien mis en valeur par
PENOUIL (1979) qui présente les caractéristiques opposées
de deux secteurs :
- Technologie de l'outil contre technologie de la
machine ;
- Artisanat contre industrie ;
- Économie contre industrie ;
- Économie de substance peu monétarisée,
troc et autoconsommation contre l'économie d'échanges
monétaires ;
- Système de valeur différente : recherche
du profit, volonté d'expansion et d'accumulation dans le secteur
moderne, alors que le secteur traditionnel se caractérise par une
absence de motivation pour la production, l'acceptation de statu quo des
comportements fatalistes et résignés.
Cependant, entre ces deux secteurs, des activités
intermédiaires se sont développées surtout en milieu
urbain, formant ce qu'on appelle le secteur informel ou non
structuré.
Il s'agit de petits métiers, vendeurs ambulants, petits
restaurateurs, réparateurs divers, etc. qui forment la trame
colorée et misérable des villes africaines.
PENOUIL soutient que ces occupations représentent
environs les tiers des emplois urbains et présentent les
caractéristiques suivantes :
- activités dérivant du secteur moderne qui
commercialisent, réparent, transforment des biens industriels ;
- activités monétaires qui fournissent des
revenues à leurs titulaires et permettent la survie en ville ;
- activités peu capitalistique (un stage sur deux
planches) qui ignorent bien entendu, les techniques de gestion
(comptabilité, etc.).56(*)
Le secteur informel dans les villes africaines remplit
plusieurs rôles. En premier lieu, il est au service des couches les plus
modestes de la ville dont il permet de satisfaire les besoins essentiels.
Ensuite, le secteur informel joue un rôle d'accueil des populations
rurales récemment arrivées à la ville ; zone tampon
entre le secteur rural traditionnel et le secteur industriel moderne, il offre
généralement son premier emploi au nouvel arrivé et lui
permet de s'intégrer plus lentement, dans le milieu urbain.
2.1.4. Des économies
désarticulées ou désintégrées
Une économie est dite désarticulée, c'est
lorsque dans cette économie, les secteurs économiques
juxtaposées sont soit non ou faiblement intégrés et
n'effectuant entre eux, que des échanges marginaux, l'essentiel de
leurs échanges s'opérant avec l'extérieur.
Dans ce type d'économie, il n'existe pas entre ces
différents secteurs, une liaison organisationnelle. Il s'agit d'une
économie où les effets d'entraînement sont longuement
limités et généralement transférés à
l'extérieur.
Comme le note François PERROUX, dans ce type
d'économie, la caractéristique principale est notamment l'absence
de cohésion interne, c'est-à-dire, les mutations d'un secteur
donné ne gagne pas le reste du Système économique car il
n'ya pas assez de liaison entre éléments composants.57(*)
En d'autres termes, le développement d'un secteur ou
d'un sous-secteur quelconque n'entraîne pas forcement à des
effets d'entraînement sur les autres. Ainsi donc, les secteurs
économiques se développent du secteur industriel ne rencontre pas
celui du secteur agricole.
Or, le développement agricole est une condition
indispensable au développement économique global et surtout de
l'industrialisation.
- Le développement de l'agriculture permet d'accroitre
la production alimentaire et par-là accroitre le niveau de vie ;
- La commercialisation de la production agricole permet de
créer des revenus monétaires qui soutiendront la croissance
industrielle ;
- L'accroissement de la production alimentaire permet de
satisfaire l'accroissement de la demande des biens de consommation
suscité par l création d'un secteur industriel et fournit une
contrepartie aux salaires et profits qui sont distribués dans ce
secteur.58(*)
De surcroît, le progrès dans l'agriculture
renforce la croissance industrielle :
- D'une part, ces progrès tendent à
économiser le travail et à dégager une main-d'oeuvre
nécessaire à l'extension du secteur des matières
premières agricoles et d'utilisation des procédés qui
accroissent la production agricole stimulant d'un secteur industriel.
En effet, la restriction des économies africaines est
renforcée en partie par la pénurie d'infrastructures de
transport qui compromet non seulement le commerce au niveau national mais aussi
au plan sous régional.
Dans le même ordre d'idées, Philippe HUGON
affirme que par manque d'infrastructure et de transport, les économies
africaines demeurent peu communicantes au niveau de flux, des prix et des
informations.59(*)
En définitive, les économies ne sont pas
interdépendantes. Ces économies ne sont pas
complémentaires des unes des autres. Ce sont donc des économies
qui ne forment pas un tout cohérent et son alors dépourvues
d'effets intégrateurs.
2.2. La crise
économique
Dès leurs accessions aux indépendances jusqu'aux
années 1970, les Etats africains ont connu une réelle croissance
économique.
Cependant, depuis le premier choc pétrolier de 1973,
les indicateurs économiques des pays africains à quelques
exceptions près ont connu une tendance linéaire à la
dégradation.
Face à cette situation, l'OUA ne reste pas les mains
croisée. Elle décida d'organiser en février - mars 1979
à Monrovia une conférence qui s'était penchée sur
les voies de sortie de crise. Le PAL s'inscrit dans cette logique, il a
été donc élaboré à la suite de la
conférence organisée par l'OUA en 1979.
Ainsi donc, à partir de 1980 jusqu'à ce jour,
l'évolution économique de l'Afrique y est préoccupante.
Les secteurs économiques importants stagnent ou régressent. Pour
s'en convaincre de la gravité de cette crise, l'analyse relative aux
termes de l'échange nous permettra de s'en convaincre.
2.2.1. La
détérioration des termes de l'échange
Les termes de l'échange sont définis comme le
rapport des indices de prix à l'exportation et des indices de prix
à l'importation. En effet, sur le plan des échanges
internationaux, les économiques des pays africains se
caractérisent par un secteur des produits de base à faible
productivité, à faible valeur ajoutée et à faible
compétitivité, qui se limite généralement à
un éventail restreint de produits à des marchés
internationaux.
La dépendance vis-à-vis du marché mondial
qui caractérise encore aujourd'hui le secteur d'exploitation
économique des pays africains explique largement tout à la fois
son dynamisme et sa vulnérabilité.60(*)
Cette dépendance du secteur d'exploitation
vis-à-vis du marché mondial marqué par les fluctuations
des prix des matières premières exporté par les pays
africains est à l'origine de la dégradation des termes de
l'échange des pays africains.
À ce sujet, la CNUCED souligne que :
« les problèmes dus à la détérioration
des termes de l'échange pour les pays d'Afrique tributaires des produits
de base sont exacerbés par la forte instabilité des prix de leurs
principales exportations. Cette situation est aggravée par la diminution
de la part de l'Afrique dans le commerce mondial et par l'incapacité du
continent de participer aux échanges internationaux d'articles
manufacturés et des produits dynamiques ».61(*)
Dans le même ordre d'idées, LANDEL MILLS souligne
que la part de l'Afrique sur les marchés mondiaux à
diminué de moitié depuis 1970. L'Afrique est devenue de moins en
moins complétive sur le marché mondial où la concurrence
s'intensifie. Le recul porte non seulement sur le volume, mais aussi sur le
cours des produits exportés. Depuis 1985, les termes de l'échange
ont diminué de 10% et, de ce fait, les exportations africaines ne
représentent plus que 2% des échanges mondiaux.62(*)
Et cette situation ne s'est guère
améliorée. En 2000, la part de l'Afrique s'effondre davantage
dans les échanges internationaux qui ne représentent que 1%.
En définitive, comme le note CNUCED, la
dégradation des termes de l'échange a été lourde de
conséquence en terme de manque à gagner, d'endettement,
d'investissement, de pauvreté et de développement.63(*)
2.3. L'aide publique au
développement
L'amorce du processus du développement répond
à plusieurs exigences dont la détention du facteur capital est
l'une parmi tant d'autres qu'il faut remplir pour prétendre se lancer
sur la voie de développement économique. Or, l'Afrique, au plan
financier, est dépourvue de ressources suffisantes capables de lui
permettre de financer ses projets de développement.
C'est en raison de cette pénurie de capitaux pour
réaliser les investissements nécessaires à leur
développement économique que les pays africains se tournent vers
l'extérieur et font appel à l'aide au développement. Alors
qu'entendons-nous par l'aide publique au développement (APD) ?
La réponse à cette question a été
fournie par CAD et l'OCDE en 1969, qui en a donné une
définition.
2.3.1. Définition
Pour CAD, l'aide publique au développement ressort des
ressources :
- Fournies dans le cadre bilatéral aux pays en
développement ou accordée par le biais des institutions
multilatérales ;
- Attribuées par des Organismes Publics dont le
but est de favoriser le développement économique ;
- Assorties de conditions financières favorables aux
dons et prêts dont l'élément de liberté est
égal à 25%...64(*)
Une telle définition signifie que ni l'aide des ONG,
organisation privée, ni les prêts bancaires ne peuvent être
comptabilisés dans l'aide publique au développement.
En effet, les ressources fournies par les pays
industrialisés et par les institutions multilatérales aux pays
non développés se répartissent entre les trois
catégories :
1. L'APD qui constitue l'aide proprement dite composée
de fonds que les États fournissent à des conditions
favorables ;
2. Autres apport de fonds publics qui comprennent les
crédits à l'exportation et le montant net de souscription par les
États d'obligation, de titre d'emprunt et de ports des institutions
multilatérales ;
3. Enfin, les apports privés qui comprennent les
investissements directs, les investissements de portefeuille et les
crédits privés à l'exportation à
l'échéance de plus d'un an.
2.3.2. L'Afrique et
l'A.P.D
Depuis son indépendance, l'Afrique est demeurée
la région du monde qui a reçu la part la plus importante de
l'APD. Ainsi donc, trois décennies durant, l'aide économique
à l'Afrique a connu une croissance remarquable.
Les flux d'aide ont augmenté presque sans interruption
des années 1970 jusqu'au début des années 90. Le montant
total des flux a été relativement stable en termes réel
durant les années 60, soit trois milliards (valeur 1963). L'aide a
ensuite rapidement augmenté. Elle a quasiment triplé en termes
réels dans les années 80, pour doubler en 1983 et 1992 et
dépasser les 18 millions de dollars.65(*)
Cependant, l'afflux de l'APD mobilisé en faveur de
l'Afrique a eu un impact moins significatif tant sur le plan
macro-économique que sur le plan social.
Tant l'aide dont l'Afrique a bénéficier n'a pas
permis ni à assurer un quelconque développement du continent ni
même à inciter le décollage économique.
Il conviendrait de souligner qu'une bonne partie de l'aide
publique a été ôtés aux besoins de
développement de l'Afrique et détournée par les dirigeants
en charge de la gérer.
Il est aussi vrai que le lien entre l'assistance et le
développement est plus ambigu qu'il ne devrait l'être, puisque les
critères de l'allocation n'ont pas toujours été
fondés sur les possibilités de développement des pays
bénéficiaires.
Les Gouvernements des grandes puissances le reconnaissent
ouvertement : le propos de l'aide dite au développement n'est pas
d'abord d'assurer le développement des pays pauvres, mais de garantir
leurs intérêts dans certaines parties du monde, qu'ils soient
commerciaux, stratégiques ou tout simplement culturels ou
politiques.66(*)
En d'autres termes, parmi les objectifs assignés de
l'aide au développement, le développement des pays du Tiers-Monde
en général et de l'Afrique en particulier n'est pas la
première priorité.
C'est ce qui fait qu'avec la fin de la guerre froide en 1990,
nous observons la baisse des flux d'APD en faveur de l'Afrique.
Les récentes réductions de l'aide sont
probablement dues à la combinaison de plusieurs facteurs :
- Les nouvelles restrictions budgétaires dans les pays
donateurs ;
- Le scepticisme croissant à l'égard de
l'efficacité des programmes d'aide ;
- Le déclin de l'importance stratégique de
l'Afrique depuis la fin de la guerre froide et l'émergence de nouveau
mandataires d'aide notamment les pays de l'Europe de l'Est et de l'ex Union
Soviétique.67(*)
CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX DE L'INTEGRATION EN
AFRIQUE
Il existe aujourd'hui une marée d'Organisations
Sous-Régionales en Afrique que sur d'autres Continents, et la plupart
des pays africains se retrouvent membres de plusieurs Organisations et
participent à plusieurs initiatives d'intégration
régionale.
C'est ainsi que DIANGITUKWA
dira :"l'appartenance de certains pays à plusieurs
Communautés économiques ne facilite pas l'intégration,
elle diminue même l'effet d'adhésion à cause de la
dispersion des énergies et des ressources dont le pays ne dispose pas
à flot. Pour une raison de rationalisation et d'efficacité, il
est souhaitable de créer des communautés économiques
cohérentes et rationnelles afin d'éviter les chevauchements
inutiles.68(*)
Cette situation explique les résultats décevants
enregistrés par le processus d'intégration.
En effet, nous analysons dans ce chapitre l'état des
lieux de l'Intégration en Afrique, les trois sections que nous avons
retenues ci-après : la divergence des objectifs dans la
première ; la réalisation de l'Intégration en
Afrique dans la deuxième et enfin les difficultés et les
avantages de l'Intégration en Afrique dans la troisième.
SECTION I : DIVERGENCES D'OBJECTIFS
Au lendemain de la deuxième guerre mondiale
1940-1945, la division du monde en deux blocs dominés par deux
superpuissances, les États-Unis d'Amérique et l'Union
Soviétique, n'a pas manqué d'avoir des répercussions et
des attraits sur les jeunes États nouvellement indépendants en
général et sur ceux de l'Afrique en particulier.
C'est ainsi qu'au lendemain même de leur accession
à la souveraineté internationale, les États africains se
trouvent déjà divisés en blocs antagonistes à
coloration idéologique : le bloc de Casablanca à tendance
progressiste et le bloc de Brazzaville-Monrovia à tendance
modérée.69(*)
Raison pour laquelle dans cette section nous analysons les
deux blocs antagonistes africains ayant des tendances idéologiques
contraires et leurs conséquences sur la problématique de
l'intégration africaine, il s'agit du bloc de Casablanca et celui de
Brazzaville
§.1. BLOC DE BRAZZAVILLE
1.1. CONTEXTE DIPLOMATIQUE
L'année 1960, avec la décolonisation de
l'Afrique noire d'expression française et de Madagascar, fut le
début d'une nouvelle orientation de la diplomatie africaine. Le besoin
de solidarité qu'éprouvaient des hommes habitués à
vivre ensemble, les liens historico-culturels qui attachaient entre elles les
anciennes colonies françaises d'Afrique noire et de Madagascar, la forte
personnalité de plusieurs de leurs dirigeants conduisirent ces jeunes
Etats à se définir et à se constituer en groupe assez
solide et homogène jusqu'à la naissance de l'OUA en mai
1963.70(*)
Dès le 07 septembre 1960, le président SENGHOR,
dans un message adressé au peuple Sénégalais, faisait la
déclaration indiquant : qu'il faut préparer un plus vaste
regroupement où entreront tous les Etats de l'ancienne A.O.F, y compris
la Guinée, mais toujours sur la base de l'indépendance de chaque
Etat. L'idée de la fédération n'est pas encore mûre
dans l'ancienne A.O.F, car les micro-nationalismes ne sont pas encore
transcendés.71(*)
Le 27 Septembre, le Ministre sénégalais de
l'information DIOP OBEYE étendit l'aire de regroupement à
toutes les nations d'Afrique d'expression française y compris la
Mauritanie et la Guinée. Deux rencontres avaient
précédées celle qui aboutira à la constitution
définitive du groupe de Brazzaville. Au début du mois d'octobre
1960, le président SENGHOR rencontrait son homologue Ivoirien
HOUPHOUET-BOIGNY à Abidjan, le communiqué publié à
l'issue de cette rencontre lance l'idée de regrouper en une association
interétatique souple tous les Etats de ex. AEF et ex. AOF.72(*)
Du 15 au 19 décembre 1960, une conférence
réunie à Brazzaville les Chefs d'Etats et des Gouvernements de
douze Etats suivants : Cameroun, République centrafricaine, Congo
Brazzaville, Côte d'Ivoire, Dahomey, Gabon, Haute volta, Madagascar,
Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad.73(*)
Au cours de cette conférence, des positions furent
définies sur plusieurs problèmes de politique internationale
(désarmement, guerre froide, décolonisation, question de la
représentation de la Chine à l'ONU) et sur des problèmes
qui intéressaient directement l'avenir du continent africain : la
crise congolaise, la guerre d'Algérie et le problème
Mauritanien.
1.2.NAISSANCE DU GROUPE DE
BRAZZAVILLE
Le Groupe de Brazzaville appelé l'Union Africaine et
Malgache (UAM), comme toute Organisation internationale à vocation
régionale, n'est pas né d'une décision spontanée de
douze États d'Afrique noire française qui venaient
d'accéder à l'indépendance en 1960. Elle répond
à un certain nombre de conditions réelles et concrètes
ci-après :
1.3.LES DONNEES
GEOGRAPHIQUES ET HISTORIQUES
La géographie et l'histoire semblent expliquer quoique
partiel, le rapprochement opéré de fonder à Yaoundé
d'abord, une Organisation à caractère économique et
à Tananarive ensuite, une union politique.74(*)
La géopolitique, nous venons de le dire, n'explique que
partiellement ce rapprochement. En effet, un simple coup d'oeil jeté sur
la carte suffit à écarter toute prédisposition naturelle
et géographique de ces États à l'unité. Sur les
douze États membres du groupe, onze sont situés sur le continent
et un, Madagascar, s'en trouve complètement détaché. Les
onze États situés sur le Continent ne forment pas un ensemble
d'un seul tenant.
La Mauritanie et le Sénégal sont
séparés des autres États membres du groupe par le Mali, la
Guinée, la Sierra-Leone, et le Libéria. Deux États
anglophones, le Ghana et le Nigéria, sont enclavés dans les neuf
autres États du groupe qui semblent accuser une certaine
continuité dans l'espace.
Quant aux raisons historiques, les dirigeants africains
invoquent souvent dans leur tentative d'unifier leur continent, un passé
commun fait des habitudes de vie commune et de la participation à une
civilisation commune75(*).
1.4.LES CONDITIONS DE VIE
ECONOMIQUE
Les Objectifs économiques de la rencontre de
Brazzaville du 15 au 19 décembre 1960 furent précisés
dès l'ouverture de la conférence par le Président FULBERT
YOULOU : il faut, disait-il, créer une sorte de Communauté
Économique Européenne et cela pour les raisons, de mieux valait
constituer un front uni pour poursuivre le dialogue avec les États du
marché commun européen, car la convention nous associant à
la CEE vient à expiration en 1962, il faut dès maintenant songer
à étudier les conditions de son renouvellement. Notre
dignité, nos responsabilités d'États indépendants
exigent que les négociations soient entamées à notre
diligence, et pour que celle-ci se déroulent avec fruits, il convient
que nous formions un bloc dont la cohérence augmentera la force de
persuasion.76(*)
La création d'une Communauté Économique
Africaine consistait à faciliter à chaque État africain
l'acceptation d'une aide, puisque celle-ci lui est offerte par le truchement
d'une Organisation dont il est membre de droit. L'existence d'une telle
Communauté fera disparaitre la crainte d'une dépendance directe
à l'égard d'une puissance donnée ; elle autorise un
multilatéralisme continental par la création d'Organismes
paritaires constitués entre-mêmes et d'autres entités
politiques et économiques.77(*)
Les États du groupe, instinctivement peut-être,
sentaient le besoin de résoudre les multiples problèmes
posés par la prise en charge par chacun d'eux de son économie et
ceux ayant trait à la gestion de certains services communs
économiques et financiers que les anciennes fédérations
d'AEF et d'AOF avaient rendus étroitement liés.
1.5.CONJONCTURE
INTERNATIONALE
L'accession à la vie internationale des douze
États du groupe de Brazzaville, marquée par la coïncidence
de la proclamation de l'indépendance et l'admission à l'ONU,
contribua au rapprochement entre les dits États.
L'admission de ces États africains à l'ONU
constituait un élément majeur, car en faisant du groupe africain
l'élément numériquement le plus fort, elle a
modifié l'équilibre régional et politique de
l'Assemblée Générale de l'ONU.
Cette modification quantitative coïncida avec la
discussion de multiples problèmes internationaux et les délicates
affaires africaines auxquelles les nouveaux États africains
étaient confrontés et à propos desquelles ils
étaient appelés à prendre position.
L'enjeu était grave, cette période était
marquée en effet, par la rivalité Est-Ouest et les nouveaux venus
africains risquaient dès lors, sans une politique concertée, de
n'être que des instruments que chaque camp semblent vouloir mettre au
service de sa politique, attirer dans son orbite et en tirer le maximum de
profit dans le cadre de sa propagande idéologique.78(*)
Cette entrée massive des jeunes des États
d'Afrique dans le concert des Nations ne pouvait laisser indifférent les
grandes puissances à la recherche des alliances tant politiques,
économiques que militaires.
§.2. BLOC DE CASABLANCA
2.1. CONTEXTE DIPLOMATIQUE
Par des multiples rencontres entre les dirigeants des pays
membres de ce groupe, une certaine diplomatie concertée s'était
dégagée bien avant la conférence de Casablanca du 03 au 07
Janvier 1961 que beaucoup d'observateurs non avertis considèrent,
à tort, comme le point de départ du groupe entant que tel. Nous
estimons pour notre part que l'existence de facto du groupe est
antérieure à la conférence de Casablanca.
Dès la première conférence des
États d'Afrique à Accra du 15 au 22 Avril 1958, le huit
États participants dont trois sont membres du groupe de Casablanca, se
déclaraient responsables devant l'humanité et les peuples
d'Afrique, et désireux de défendre la personnalité
africaine et engagés à respecter les principes de Bandoeng (le
non alignement).79(*)
Après l'adhésion de la Guinée et du Mali
au groupe, tous les efforts furent orientés vers l'unification du
Continent par la formation, au premier stade, d'ensembles géopolitiques
autres que ceux légués par les colonisateurs. L'unité
qu'ils proclamaient était une sorte de rassemblement
anti-impérialiste, pour la paix mondiale en vue de la libération
et du progrès politique et économique africaine, sous une
direction politique unique.80(*)
La conférence de Casablanca ne fut qu'une
réplique à celle qui venait de se tenir à Brazzaville du
15 au 19 Décembre 1960, et au cours de laquelle les douze États
venaient d'affirmer des positions identiques sur plusieurs questions
intéressant l'Afrique, notamment : la crise congolaise, la guerre
d'Algérie, le problème mauritanien.
Ce dernier point était l'objet de préoccupations
constantes du Maroc qui faisait valoir des prétentions territoriales sur
l'ensemble de ce pays. L'appui que les douze pays membres du groupe de
Brazzaville venaient d'accorder à la Mauritanie, le ralliement à
ses thèses et la recommandation qu'ils firent aux autres États
Africains pour obtenir l'admission de la Mauritanie à l'ONU, tout cela
poussa le Roi du Maroc à prendre l'initiative de convoquer une
conférence à Casablanca. Tel apparait, en grandes lignes, le
contexte diplomatique qui précédait la tenue des assises de
Casablanca.
Au sein du groupe de Casablanca on trouvait côte
à côte les Arabes du Nord et les noirs du Sud-Sahara, anglophones
et francophone. Il semble essentiellement être fondé sur des
aspirations d'ordre politique et idéologique.
Les déclarations et les prises de position
intempestives et révolutionnaires de certaines dirigeants des
États membre du groupe, déclarations souvent marquées au
coin d'un anti-occidentalisme agressif et intransigeant donnèrent
à ce groupe son qualificatif de révolutionnaire et on parlera
longtemps de l'Afrique révolutionnaire,
c'est-à-dire celle regroupant les États ayant participé
à la conférence de Casablanca, et de l'Afrique
modérée, celle regroupant les États ayant
participé à la conférence de Brazzaville.
2.2. LES ACTIVITÉS
ET ORGANES DU GROUPE DE CASABLANCA
A l'inverse du groupe de Brazzaville qui avait connu une
intense activité en dehors de trois crises africaines, les États
du groupe de Casablanca n'ont eu qu'une activité assez
limitée.81(*)
L'activité du groupe de Casablanca était
d'instaurer une fédération africaine où tous les membres
devraient vivre leur indépendance chèrement acquise. La charte
africaine de Casablanca avait créé les organes
ci-après :
a) Une Assemblée consultative
africaine ayant un siège permanent et tenant des sessions
périodiques ;
b) Quatre comités :
- Comité politique africain
regroupant les Chefs d'États et qui doit se réunir une fois par
an ;
- Le comité économique
africain regroupant les Ministres des Affaires économiques
des États membres ;
- Le comité culturel africain
regroupant les Ministres de l'Éducation Nationale des États
membres ;
- Le haut commandement africain
commun regroupant les Chefs d'État-Major des États
membres.
C. Un secrétariat Général
permanent avec siège à Bamako et ayant pour mission
d'assurer la coordination de quatre comités. Il avait été
décidé en outre, à la conférence de Casablanca de
créer un bureau de liaison destiné à assurer une
coordination efficace entre les différents organes ci-haut.
§.3. CONSEQUENCES DES DIVERGENCES IDEOLOGIQUES DU GROUPE
DE BRAZZAVILLE ET DU GROUPE DE CASABLANCA
D'une manière générale, les divergences
idéologiques des pères des indépendances africaines ont
donné des conséquences néfastes. Il faut noter que :
- Les divergences idéologiques sont à la source
de multiplication des différentes organisations sous régionales
africaines, celles-ci sont créées parce qu'on ne partage pas les
mêmes objectifs avec d'autres États d'une autre organisation
existante.
C'est la raison pour laquelle LAVROFF confirme :
l'unification politique totale de l'Afrique risque de demeurer un mythe du fait
notamment des difficultés diverses et de la coopération entre
États, coopération qui demeure jusqu'à présent
partielle et éparpillée ;82(*)
- Les organisations sous régionales africaines
créées dans le souci majeur d'exercer une action
d'intégration économique du continent, apparaissent plutôt
comme étant des simples juxtapositions de territoires nationaux.
De ce fait, elles se sont révélées
inefficaces et incapable de résoudre les problèmes
économiques réels de l'Afrique ;83(*)
- La recherche de l'identité nationale a suscité
des luttes tribales et des rivalités politiques ;
- Les différences de niveaux de développement et
les disparités économiques entre pays africains ont fait du
processus d'intégration africaine un processus de juxtaposition
favorisant les déséquilibres ;
- Suite aux divergences idéologiques au niveau du
continent africain, beaucoup d'organisations sous régionales qui
naissent ne sont pas parfois une émanation directe des leaders
africains ; mais sur l'impulsion des grandes puissances occidentales
développées qui se révèlent hostiles à
l'intégration de l'Afrique.
C'est la raison pour laquelle, le professeur KABENGELE DIBWE
soutenant la thèse selon laquelle la prolifération des
organisations sous régionales en Afrique étant un frein, il
précise que dans chaque organisation sous régionale africaine, il
ya toujours un État que les grandes puissances occidentales placent pour
être un espion et qui dévoile tous les secrets stratégiques
de développement de l'organisation auprès de ces
puissances.84(*)
- Il ya également la méconnaissance des uns et
des autres du contenu du concept d'intégration particulièrement
des objectifs et des bénéfices de toutes natures que les
États en tire ou pourrait en tire ;85(*)
- Les divergences d'objectifs parmi les dirigeants africains
engendrent un climat de méfiance, ce qui fera que le processus
d'intégration voulu comme une condition sinequanone pour le
développement de l'Afrique sera impossible, et les Africains
eux-mêmes se feront des guerres, c'est le cas du Rwanda, Burundi et la
RDC ;
- Les divergences d'objectifs des dirigeants africains
favorisent les puissances occidentales d'imposer et de faire subir leur
dictature idéologique.
En gros, nous retenons que l'histoire des organisations
internationales en Afrique est marquée par une prolifération
d'associations d'États multiples et variés.86(*)
SECTION II : LA RÉALISATION DE
L'INTÉGRATION EN AFRIQUE
Les États-nations nés des cendres des Empires
Coloniaux se sont retrouvés dans un contexte international dominé
par de grands ensembles territoriaux tels les États Unis
d'Amérique (USA) et l'Union des Républiques Socialistes
Soviétiques (URSS). Dans un tel contexte, où développement
rime avec regroupements, l'Afrique indépendante ne pouvait demeurer en
reste, ce qui explique les rêves d'unités et d'intégration
qui l'habitent et la création subséquente de nombreuses
Organisations à l'échelle Continentale, Régionale ou sous
régionale.
En effet, l'objectif prioritaire de tous ces
États-nations au sortir du régime colonial était
l'amélioration du bien-être de leurs populations à travers
un développement économique et social rapide. Pour la
réalisation de cet objectif, les nouveaux Gouvernements se
lancèrent dans des politiques économiques et sociales
caractérisées par des plans et programmes de toutes natures.
Très vite, ils déchantèrent face aux résultats
obtenus, décevant pour la plus part et inquiétant dans certains
cas.
Prenant conscience de cette situation, les nouveaux
États Africains, d'une manière générale,
arrivèrent à la conclusion que la constitution des grands
ensembles régionaux était l'une des voies les plus sûres et
les plus rapides pour atteindre les objectifs de développement qu'ils se
sont fixés.
C'est ainsi qu'ils s'engagèrent dans la voie de
regroupement comme la coopération régionale et
l'intégration économique et monétaire qui ont conduit
à la naissance des différentes Organisations sous
régionales africaines.
L'Afrique était divisée en cinq
Sous-Régions qui développent chacune en son sien une ou
plusieurs Organisations Sous-Régionales d'Intégration :
1.L'Afrique Centrale
Avec :
- La CEMAC : la Communauté Économique et
Monétaire de l'Afrique centrale ;
- La CEEAC : la Communauté Économique des
États de l'Afrique centrale ;
- La CEPGL : la Communauté Économique des
Pays des Grands Lacs.
2.L'Afrique de l'Est
Avec
- La CEA : la Communauté Economique de l'Afrique
de l'Est ;
- Le COMESA : le Marché Commun des Etats de
l'Afrique Australe ;
- La COI : la Commission de l'Océan Indien.
3.L'Afrique du Nord
Avec :
- L'UMA : l'Union du Maghreb Arabe
4.L'Afrique Australe
Avec :
- L'UDAA : l'Union Douanière de l'Afrique
Australe ;
- La SADC : la Communauté pour le
Développement de l'Afrique Australe ;
- La ZEP : la zone d'Echanges
Préférentiels.
5.L'Afrique de l'Ouest
Avec :
- La CEDEAO : la Communauté Economique des Etats
de l'Afrique de l'Ouest ;
- L'UEMOA : l'Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine ;
- L'UFM : l'Union du Fleuve Mano ;
- La CEAO : la Communauté des Etats de l'Afrique
Occidentale.
Nous avons le devoir de présenter dans cette section
cinq Organisations Sous-Régionales, dont une par la Sous-Région,
il s'agit de: la CEEAC pour l'Afrique Centrale, le COMESA pour l'Afrique de
l'Est, l'UMA pour l'Afrique du Nord, la SADC pour l'Afrique Australe et la
CEDEAO pour l'Afrique de l'Ouest.
§.1. LA CEEAC : COMMUNAUTÉ ECONOMIQUE DES
ETATS DE L'AFRIQUE CENTRALE
1.1.HISTORIQUE
Sous l'initiative du Président Gabonais EL HADJI OMAR
BONGO, il fut créé en 1983 à Libreville au Gabon, la CEEAC
dont le siège se trouve dans la Capitale du même Etat.
Il faut dire que la CEEAC est créée pour
répondre à la nécessité du chemin qui mène
le mieux à l'unité qui passe par une association régionale
et elle s'inscrit dans la logique du Plan par lequel les Chefs d'États
et des Gouvernements de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA)
s'engageraient à créer des structures régionales en vue de
la création d'un marché commun africain, prélude à
une communauté économique africaine.87(*)
Le traité instituant la CEEAC fut signé par tous
les Chefs d'États de la Communauté ou leurs représentants,
à l'exception de l'Angola qui a participé aux travaux
préparatoires sans toutes fois signer le traité, s'estimant dans
l'incapacité momentanée de remplir ses obligations à
l'égard de la CEEAC en raison de ses efforts de guerre.
La création de la CEEAC passe par les étapes
principales ci-après :
- Le 18 décembre 1981 : les Chefs d'États
et des Gouvernements des pays d'Afrique centrale adoptent la déclaration
de Libreville par laquelle ils s'engagent à instituer la CEEAC et
arrêtent les dispositions relatives à la mise en place d'un
mécanisme de négociation du texte de base.
- Le 18 Octobre 1983 : Signature du traité
instituant la Communauté Économique des États de l'Afrique
Centrale ;
- Le 18 décembre 1983 : l'entrée en vigueur
de ce traité et la tenue de la première Session Ordinaire de la
conférence des Chefs d'États et des Gouvernements de la
Communauté.
Les États membres de la CEEAC sont les suivants :
la République Démocratique du Congo, le Congo Brazzaville, la
Guinée Équatoriale, la République Centrafricaine, le
Tchad, le Gabon, le Cameroun, l'Angola, le Sao Tomé et Principe, le
Rwanda et le Burundi.
1.2.OBJECTIFS DE LA
CEEAC
Le traité de la CEEAC lui assigne l'objectif de la
coopération harmonieuse et de développement
équilibré. La CEEAC s'est fixée comme objectifs dans tous
les domaines de l'activité économique et sociale qui
sont :88(*)
- Promouvoir et renforcer une coopération harmonieuse
et un développement équilibré et auto-entretenu dans tous
les domaines des activités économiques et sociales en
particulier, dans le domaine industriel, de transport et des communications,
d'énergies, d'agriculture, des ressources naturelles ; de commerce,
des douane, de gestion monétaire et financière, des ressources
humaines, de tourisme, d'enseignement, de perfectionnement, de culture, des
sciences et de la technologie du développement, et des personnes en vue
de réaliser l'autonomie collective, d'élever le niveau de vie de
la population et de maintenir la stabilité économique, de
renforcer les étroites relations pacifiques entre les États
membres et de contribuer au progrès au développement africain.
- Élimination entre les États membres des droits
de douane et de toutes autres taxes à l'importation et à
l'exportation des marchandises ;
- Maintenir un tarif douanier extérieur commun ;
- Établissement d'une politique commerciale à
l'égard des États membres et des États tiers ;
- Suppression des obstacles entre les États membres,
des personnes, des biens, des services, des capitaux et de droit
d'établissement ;
- Création du fond de coopération et du
développement.
1.3.STRUCTURE ET
FONCTIONNEMENT DE LA CEEAC
La Communauté Économique des États de
l'Afrique Centrale est structurée autour d'une conférence des
Chefs d'États et des Gouvernements, le Conseil des Ministres, une
Commission consultative et un parlement communautaire et d'une cour de justice
et du COPAX.89(*) Le
fonctionnement de la CEEAC comporte sur les organes suivants :
- Le Conseil des Ministres
Composé des Ministres Chargés des questions de
développement économique de chaque État membre.
- La Cour de Justice
Elle assure le respect des droits dans l'interprétation
et l'application du présent traité.
- Le Secrétariat
Général
Assure l'administration de la CEEAC
- La Commission consultative
Composée des experts désignés par les
Etats membres. Elle est chargée d'étudier ou d'instruire sous la
responsabilité du Conseil les questions et projets que lui soumettent
les autres institutions de la Communauté.
§.2.LE COMESA : COMMON MARKET FOR EASTERN AND
SOUTHERN AFRICA. (MARCHÉ COMMUN DE L'AFRIQUE ORIENTALE ET AUSTRALE)
2.1. HISTORIQUE
La décision de la création du COMESA a
été prise lors de la deuxième réunion de la Zone
d'Échanges Préférentiels (ZEP) tenue à LUSAKA le 30
et 31 janvier 1992 conformément aux dispositions de l'article 29 du
traité instituant la ZEP qui prévoyait la transformation de
cette Organisation à un marché commun. Le COMESA est
composé des États de l'Afrique Australe et Centrale, il s'agit
notamment de : l'Angola, le Burundi, le Botswana, les Comores, la
République Démocratique du Congo, le Djibouti, l'Égypte,
l'Érythrée, l'Éthiopie, le Kenya, le Lesotho, le
Madagascar, le Mozambique, la Namibie, l'Ouganda, le Rwanda, les Seychelles, la
Somalie, le Soudan, l'Afrique du Sud, le Swaziland, la Tanzanie et le
Zimbabwe.
2.2. OBJECTIFS DU
COMESA
Le traité instituant le COMESA précise les buts
et objectifs du marché commun, à savoir :
- La réalisation d'une croissance et d'un
développement durables des États membres en favorisant un
développement plus équilibré et plus harmonieux de leurs
structures de production et de commercialisation ;
- La promotion d'un développement conjoint dans tous
les domaines de l'activité économique et l'adoption conjointe de
politiques et programmes macroéconomique en vue de relever le niveau de
vie des populations et de favoriser des relations plus étroites entre
les États membres.90(*)
- La création d'un environnement propice aux
investissements étrangers, la transformation et les locaux, notamment la
promotion conjointe de la recherche et l'adoption de la science et de la
technologie au développement ;
- La promotion de la paix, de la sécurité et de
la stabilité aux États membres afin d'accroitre le
développement économique dans la région ;
- Le renforcement des relations entre le marché commun
et le reste du monde ainsi que l'adoption des positions communes dans les
forums internationaux ;
- La constitution de la mise en place de l'avancement et de la
réalisation des objectifs de la Communauté Économique
Africaine.
Outre ces objectifs, le traité prévoit des
engagements particuliers des Etats membres dans certaines domaines ceux-ci pour
promouvoir la réalisation des objectifs du COMESA.
Ces engagements visent les domaines de libéralisation
des échanges et de la coopération douanière, des
transports et des communications, dans le secteur industriel et
énergétique, monétaire et financier, agricole,
économique et social.91(*)
2.3. PRINCIPES FONDAMENTAUX
DU COMESA
Les États membres du COMESA ont convenu
d'adhérer aux principes fondamentaux ci-après :
- L'égalité et l'interdépendance des
États membres ;
- La solidarité et l'autosuffisance collective entre
les États membres ;
- La coopération entre États membres,
harmonisation des politique et intégration des programmes au sein des
États membres ;
- La non-agression entre les États membres ;
- La reconnaissance, la promotion et la protection des droits
de l'homme et des peuples conformément aux dispositions de la charte
africaine des droits de l'homme et des peuples ;
- La responsabilité, la justice économique et la
participation populaire au développement ;
- Le respect de la primauté du droit ;
- La promotion et le maintien d'un système des
Gouvernements démocratiques dans chaque Etat membre ;
- Le maintien et la consolidation de la paix et de la
stabilité régionale par la promotion et le renforcement de la
politique de bon voisinage ;
- Le règlement pacifique des différends entre
les Etats membres, en favorisant la coopération active entre pays
voisins et en promouvant un environnement paisible comme condition
préalable à leur développement.
2.4. STRUCTURE DU
COMESA
Celui-ci est constitué de huit organes qui sont :
la conférence des Chefs d'Etats, les Conseils des Ministres, la Cour de
justice, le Comité des Gouverneurs des Banques Centrale, le
Comité intergouvernemental, les Comités techniques, le
Secrétariat Général et le Secrétariat, enfin le
Comité consultatif des milieux d'affaires et des autres groupes
d'intérêts.
§.3. L'UMA: L'UNION DU MAGHREB ARABE
3.1. HISTORIQUE DE
L'UMA
L'UMA est née de la décision des Chefs
d'États du Maghreb prise à Marrakech le 17 février 1989.
Elle est composée de l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie
et la Tunisie. Elle a été rendue possible suite aux liens
millénaires entre les États membres qui ont
développé des affinités historiques, culturelles et
linguistiques très solides.
3.2. OBJECTIFS DE L'UMA
Définis à l'article 2 du traité
instituant l'UMA, ces objectifs doivent permettre au plan international une
coopération diplomatique étroite, tandis qu'au plan militaire,
ils visent la sauvegarde de l'indépendance de chaque État
membre.92(*)
Du point de vue économique, ils mettent l'accent sur la
nécessité d'une stratégie économique visant
à garantir le développement industriel, agricole, social et
commercial par la mise sur pied des projets communs ainsi que des programmes de
coopération économique.93(*)
3.3. STRUCTURE DE L'UMA
L'UMA est structurée de cette manière :
- Le Conseil Présidentiel constitué des Chefs
d'États se réunissant dans chacune des capitales des États
membres périodiquement pour débattre et prendre des
décisions ;
- Le Conseil des Ministres des Affaires
Étrangères, celui-ci prépare le Sommet présidentiel
et examine les propositions que lui soumet le comité de suivi et les
commissions ;
- Le Comité de suivi, composé des
représentants des Gouvernements des États membres chargés
des affaires de l'UMA. Il veille à l'application des résolutions
du Conseil présidentiel et soumet ses travaux au Conseil des Ministres
des Affaires Étrangères ;
- Le Comité consultatif constitué de vingt
représentants par pays désignés par les organes
parlementaires des États membres. Il se réunit en session
ordinaire une fois l'an. Sa mission est d'émettre son avis sur le projet
des décisions que lui soumet le Conseil présidentiel. Il peut
également faire parvenir audit Conseil toute recommandation de nature
à renforcer l'action de l'Union et à réaliser des
objectifs ;
- L'Organe judiciaire ;
- Le Secrétariat Général, il est l'organe
administratif de l'Union et a son siège à Rabat au Maroc ;
- Les Commission spécialisées constituées
en fonction des problèmes à examiner, ces problèmes sont
d'ordre alimentaire, économique et financier, infrastructurel,...
3.4. CONSTAT
Le bilan de l'UMA est globalement positif compte tenu de
l'intériorisation des États membres à construire un espace
économique intégré. L'évolution des
différents projets communs permet d'apprécier les efforts
consentis et les progrès enregistrés dans les différents
domaines.94(*)
§.4. LA SADC: SOUTHERN AFRICA DEVELOPMENT COMMUNITY
(COMMUNAUTÉ DE DÉVELOPPEMENT DES ETATS DE L'AFRQUE AUSTRALE)
4.1. HISTORIQUE DE LA
SADC
- En 1980 : la création de la conférence de
coordination pour le développement de l'Afrique Australe (SADCC) par
neuf pays de la ligne de front (Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique,
Swaziland, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe).
- 1992 : au lendemain de l'indépendance de la
Namibie, signature du traité fondateur de la SADC à Windhoek par
les neuf pays de la SADCC et la Namibie.
- 1994 : l'adhésion de l'Afrique du Sud
après le régime d'Apartheid.
- de 1995 à 2005 : il ya eu les adhésions
de : le République Démocratique du Congo (1998), les
Seychelles (1998) et le Madagascar (2005), la Communauté compte
désormais quatorze membres ;
- En Mars 2001 : initiation d'une réforme des
Institutions de la Communauté : dissolution des unités
sectorielles de coordination et reprise de leurs activités par un
Secrétariat renforcé, mise en place d'instruments de coordination
(poste de Directeur Général, Comité intégré
des Ministres, Comité nationaux de la SADC dans les Etats membres), mise
au point d'un plan régional de développement sur quinze ans pour
fixer des lignes directrices aux politiques de développement de la
Région ;
- 2003 : adoption de deux plans stratégiques
indicatifs à long terme (15 ans), l'un pour le développement de
la Région (RISDP 95(*): Regional Indicative StrategicDevelopment Plan),
l'autre pour les questions de politique, de défense et de
sécurité (SIPO : Strategic Indicative Plan of Organ).
La mise en application de ces orientations est prévue
à ce jour dans 24 protocoles, notamment : commerce, finances et
investissement, gestion des fleuves transfrontaliers et nationaux,...
- En avril 2006 : Conférence consultative SADC et
partenaires de coopération à Windhoek, adoption d'une
déclaration sur les principes de l'aide entre la SADC et ses partenaires
et création de groupes thématiques pour la coopération
avec les bailleurs.
4.2. OBJECTIFS DE LA
SADC
D'une manière générale, la SADC a pour
mission de renforcer l'indépendance et le développement
économique des pays membres.
4.3. STRUCTURE DE LA
SADC
La SADC s'est dotée d'Institutions calquées en
grande partie sur le modèle européen :
- le Sommet de Chefs d'Etats comme instance supérieure
de la SADC ;
- l'Organe pour la politique, la défense et la
sécurité, il est placé sous l'autorité d'une
Troïka tournante des Chefs d'États ;
- le Conseil des Ministres, composé du Ministre de
chaque État membre chargé de suivi de la SADC, il peut s'agir de
Ministre des Finances ou Affaires Étrangères ;
- le Comité intégré des Ministres,
crée pour rompre avec la logique sectorielle qui prévalait avant
la restructuration de 2001 et placé sous l'autorité du Conseil
des Ministres ;
- le Secrétariat est l'organe d'harmonisation et de
pilotage stratégique du processus de la SADC (Coordination de la mise en
oeuvre de deux plans indicatifs stratégiques régionaux) ;
- les Comités nationaux, créés
après la restructuration de 2001, ils ont la responsabilité dans
chaque Etat membre de contribuer à l'élaboration des politiques
régionales et de coordonner et de superviser leur transposition au
niveau national.
§.5. LE CEDEAO: LA COMMUNAUTÉ ECONOMIQUE DES ETATS
DE L'AFRIQUE DE L'OUEST
5.1. HISTORIQUE DE LA
CEDEAO
Le concept de la création d'une Communauté de
l'Afrique de l'Ouest remonte à 1964 et au Président de
Libéria, William Tubman, qui en a lancé l'idée. Un accord
a été signé entre la Côte d'Ivoire, la
Guinée, le Libéria et la Siérra-Léone en
Février 1965, mais celui-ci n'a pas abouti.96(*)
En Avril 1972, le Général GOWON du
Nigéria et le Général EYADEMA du Togo ont relancé
ce projet, et ont rendu visite à douze pays, demandant leurs
contributions de Juillet à Août 1973. Une réunion a
été organisée à Lomé en vue d'étudier
une proposition de traité. Une réunion d'experts et de Juristes
s'est tenue à Accra en Janvier 1974 ainsi qu'une réunion de
Ministres à Monrovia en Janvier 1975 ; ces deux conférences
ont examiné soigneusement la proposition de traité.
Finalement, quinze pays d'Afrique de l'Ouest ont signé
le Traité pour une Communauté Economique des Etats de l'Afrique
de l'Ouest, la CEDEAO (Traité de Lagos) du 28 mai 1975. Les protocoles
établissant la CEDEAO ont été signés à
Lomé, Togo le 05 Novembre 1976. Un Traité revu pour
accélérer l'intégration économique et pour
augmenter la coopération politique à été
signé en Juillet 1993.97(*)
La CEDEAO constitue une tentative très importante et
esquisse un cadre élargi de coopération économique. Il
s'agit en effet d'une organisation qui non seulement groupe dix-neuf
«19»Etats : Benin, Burkina Faso, Niger, Nigéria, Cap
Vert, Côte d'Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau,
Libéria, Sénégal, Sierra-Léone, Togo... mais encore
dépasse la formule d'un regroupement d'Etats lusophones (Cap vert et
Guinée Bissau).
La CEDEAO constitue un grand marché avec ses 187.106
d'habitants répartis sur plus de 6.106 de Km² et de ressources
importantes au plan minier et énergétique.98(*)
Le nouveau traité de la CEDEAO adopté le 24
juillet 1993 à Cotonou élargit le domaine de l'Organisation
à la politique car elle peut agir pour la prévention et le
règlement des conflits concernant ses membres. Rôle qu'elle a du
reste joué en déployant une force interafricaine de maintien de
la paix (ECOMOG).
5.2. OBJECTIFS DE LA
CEDEAO
La création de la CEDEAO a été
motivée par la promotion de la coopération et
l'intégration en vue de créer une union économique et
monétaire entre les pays de l'Afrique de l'Ouest. L'article 3 du
traité révisé de la CEDEAO énumère ses
objectifs, il s'agit notamment :
- de renforcer les relations entre États de l'Afrique
de l'Ouest ;
- de résoudre pacifiquement les conflits en Afrique de
l'Ouest ;
- de promouvoir la coopération et le
développement dans tous les domaines des activités
économiques, particulièrement dans le domaine industriel, et
celui du transport et communication, de l'énergie, de l'agriculture, des
ressources minières naturelles, du commerce, de la monnaie et finances,
et enfin des affaires sociales et culturelles, avec comme but fixé,
l'élévation du niveau de vie des populations, ainsi que
l'accroissement et le maintien de la stabilité économique en
Afrique de l'Ouest ;
- de contribuer au progrès et au développement
du continent africain.99(*)
5.3. STRUCTURE DE LA
CEDEAO
La CEDEAO est structurée des organes
ci-après : la Conférence des Chefs d'Etats et des
Gouvernements, le Conseil de Ministres, le Secrétariat exécutif
dirigé par un Secrétaire exécutif, le Tribunal de la
Communauté, les Commissions techniques et spécialisées,
les Fonds de coopération, de compensation et de développement, le
Parlement, le Conseil économique et social et l'ECOMOG comme organe de
maintien de la paix et de la sécurité.
Constat des Organisations Sous-Régionales
africaines
D'une manière générale, certaines
Organisation sous-Régionale ont permises d'avancer sur la voie de
l'intégration, et les autres ont faillis à leurs missions,
toutefois, les résultats de l'intégration en Afrique restent
mitigés.
SECTION III : DIFFICULTÉS ET AVANTAGES DE
L'INTÉGRATION EN AFRIQUE
L'importance de la coopération et de
l'intégration en Afrique pour accélérer et renforcer le
développement économique et social est reconnue depuis longtemps
par les décideurs africains. L'unité, la coopération et
l'intégration de l'Afrique ont été de tout temps des
objectifs pour de nombreux responsables africains comme GEORGE PATMORE, W.E.B.
DUBOIS ou MARCUS GARVEY, ainsi que pour des nationalistes africains comme KWAME
N'KRUMAH qui, dans son « livre : Africa must »
préconisait déjà l'unité africaine.100(*) Cet objectif
d'intégration est donc profondément ancré dans l'histoire
de l'Afrique, même si, comme dans d'autres Régions, la
priorité a été initialement de s'assurer un poids et une
autorité politique accrus sur la scène internationale. Mais au
fur et à mesure que les défis de la mondialisation et de
l'interdépendance se sont imposés aux pays de la Région
avec le risque d'une marginalisation du continent africain, cet objectif
d'intégration est devenu prioritaire.
Le rêve qui a hanté tous ceux qui ont
travaillé pour une Afrique unifiée, reste illusoire en ce
qu'aujourd'hui, autant d'obstacles jonchent encore le parcours et le voyage des
Etats africains vers la constitution des grands ensembles.101(*)
Ainsi, nous analysons dans cette section les
difficultés de l'intégration en Afrique au premier paragraphe et
les avantages de l'intégration en Afrique dans le second.
§.1. DIFFICULTÉS DE L'INTÉGRATION EN
AFRIQUE
Aujourd'hui l'Afrique malgré la multiplicité des
Organisations Sous-Régionales d'intégration reste butée
à des sérieuses difficultés pour maintenir
l'intégration entre les États. Le processus d'intégration
en Afrique se heurte à plusieurs obstacles.
En outres, nous pouvons citer les difficultés
suivantes :
1.1.Les
micro-nationalismes
Le désir de chaque État de se stabiliser dans le
cadre des frontières héritées de la colonisation,
notamment par l'affirmation du principe sacro-saint de l'intangibilité
des frontières consacrées par la charte de l'OUA. C'est le danger
d'un certain repli sur soi-même alors que ce nationalisme étroit
n'a plus de place dans un monde devenu de plus en plus interdépendant.
L'intégration implique la remise en cause du sentiment local pour le
global et suppose des communautés sociales unies librement à un
projet commun. Or la plupart des États n'acceptent pas une telle remise
en cause ou l'aliénation d'une part de leur souveraineté au
profit de la construction communautaire.
L'illustration la plus concrète de cet obstacle est le
cas de la Grande Bretagne qui a refusé la ratification du Traité
créant la monnaie unique européenne.102(*)
Ce danger de repli sur soi-même ouvre la voie aux
égoïsmes locaux : volonté de chaque Etat de sauvegarder
ses industries en fonction de son propre développement et de ses
nécessités budgétaires. Cette situation ne pourra jamais
favoriser l'intégration, donc il faut relativiser la notion de la
nationalité au profit du grand ensemble.
1.2.La langue
La multiplicité de zones linguistique au sein de
certains Organisations Sous-Régionales africaines constitue sans aucun
doute un obstacle sérieux pour leur véritable
intégration.
En effet, les dirigeants de tradition française se
sentent à l'aise entre eux qu'en compagnie des anglophones, des
arabophones ou des lusophones, vice versa.
Pour le professeur KABAMBA WA KABAMBA, la langue entant
qu'elle, est un instrument de communication sociale pouvant assurer la
compréhension mutuelle, véhiculer la culture, favoriser le
développement des solidarités et la formation d'un patrimoine de
conceptions communes, peut faciliter et accélérer le processus de
l'intégration, mais elle ne le conditionne pas.103(*)
Du fait que plusieurs États se retrouvent dans les
Organisations avec des langues différentes celles-ci entraineraient
parfois des obstacles sur le plan communicationnel.
1.3.La stabilité
politique interne fragile des États
L'instabilité de certains régimes africains et
les multiples changements d'orientations qui résultent le plus souvent
ne font que reculer l'échéance d'une véritable
intégration dans la mesure où les nouveaux régimes font
table rase des engagements interafricains antérieurs et, où les
dirigeants en place se préoccupent plutôt d'asseoir leur
autorité dans tout le pays que de dépenser leurs énergies
à assurer les bases d'une véritable intégration.
L'influence très marquée des dirigeants sur
toute décision tant nationale qu'internationale est aussi
rattachée à l'instabilité politique. Beaucoup de
régimes politiques africains sont dictatoriaux où les dirigeants
politiques considèrent l'État comme un bien privé,
c'est-à-dire l'État et la Nation s'identifient à la
personne du Chef.
Cette situation engendre des conflits armés dans
presque tout l'ensemble du continent africain ceux-ci constituent des
inconvénients à l'intégration africaine. Il ya même
les États africains qui se font la guerre entre eux.
SALIA TRAORE ajoute également que les accords
signés sur décision politique, lors de la mise en oeuvre il y'a
hésitation.104(*)
1.4.La lutte pour le
leadership
L'ancien Secrétaire Général de l'OUA,
EDEM KODJO avait structuré son option autour du concept de
« pôles fédérateurs ».Il analyse
l'intégration par le biais de certains États
considérés comme « pôles
fédérateurs ». Il s'agit de la RDC pour l'Afrique
centrale, la RSA pour l'Afrique Australe, du Nigéria pour l'Afrique
Occidentale et l'Éthiopie pour l'Afrique de l'Est.105(*)
Cette analyse d'EDEM KODJO fait aujourd'hui que chaque
dirigeant africain, chaque État africain veut jouer le rôle de
leadership et réaliser l'intégration autour de soi. Chacun se
croit en devoir d'être fédérateur exclusif et propose son
leadership. Personne n'est disposé à accepter celui d'un autre.
Cette recherche du leadership bloque l'intégration comme le montre le
cas de la SADC qui a été divisée sur sa politique
étrangère lors de la guerre de 1998 en RDC. Le Zimbabwe et
l'Angola ont décidé d'intervenir en RDC alors que l'Afrique du
Sud qui jouait le rôle de Gendarme de l'Afrique Australe sous le
parapluie de la SADC, s'y opposait et malgré son rôle officiel de
médiateur, elle soutenait l'Ouganda et le Rwanda en fournissant des
équipements militaires à ces deux pays engagés eux aussi
dans la guerre en RDC, où ils étaient des adversaires du Zimbabwe
et de l'Angola. Les relations entre l'Afrique du Sud et le Zimbabwe
s'étaient détériorées davantage pendant cette
période ; dans un tel contexte, la position de la SADC, en
particulier celle de la RSA était difficile sinon
délicate.106(*)
De même, la Fédération du Mali avait
éclaté, entre autres causes, parce que MODIBO KEITA ne voulait
pas de CEDAR SENGHOR à la présidence de la
République.107(*)
Donc, ces situations de rivalité de leadership
continental occasionnent des obstacles à l'intégration.
1.5.L'absence de
complémentarité des économies africaines
D'abord retenez que les tenants du libre-échange, pour
eux, l'intégration régionale a suscité également
quelques critiques négatives, entre autres, les blocs commerciaux
régionaux freinent plus l'expansion du commerce mondial qu'ils n'y
contribuent. Ils font valoir que ces blocs ont tendance à ériger
autour d'eux des remparts tarifaires et non tarifaires qui restreignent les
courants commerciaux avec l'extérieur.108(*)
Il peut en résulter des inefficiences dans l'allocation
des ressources et la production qui réduisent les gains de
bien-être induits par la concurrence. Par conséquent malgré
la popularité des blocs commerciaux ces dernières
décennies, les économistes ne sont pas unanimes quant à
leur effet positif net sur le commerce. Les efforts entrepris pour mesurer de
façon empirique cet effet dans le cas de certains blocs commerciaux ont
contribué à éclairer le débat.
Avec les courants commerciaux trop orientés vers les
ex-métropoles, cette absence de complémentarité des
économies font que certains pays refusent de s'associer avec tel ou tel
autre soit :
· Par crainte de fusionner deux ou plusieurs
sous-développements ;
· Par crainte d'être réduit au rang de
simple colonie de consommation de produit finis ;
· Parce qu'on ne veut pas partager les
bénéfices de ses ressources naturelles avec un futur partenaire
moins bien nanti économiquement et financièrement.
Ainsi, les Etats africains en viennent-ils à
s'affronter ouvertement dans une concurrence extérieure, souvent
stérile, comme vendeurs des mêmes matières, comme candidats
aux mêmes capitaux pour leur industrialisation moyennant des concessions
importantes par le biais de codes d'investissements parfois trop
libéraux, et comme importateurs de produits manufacturés.
À ceux-ci, DIANGITUKWA ajoute :
- le grand partenaire tire plus de profits que les petits
pays ;
- La concurrence est parfois difficile s'il y'a un grand
déséquilibre entre les économies nationales ;
- Il y'a un risque de voir les marchés
extérieurs se refermer ou certains pays ne pas respecter les accords
afin de tirer profit des marchés externes ;
- Si le regroupement met au point une procédure
efficace d'application, les coûts de l'abandon du processus de
l'intégration pourraient être élevés pour un membre
défaillant, ce qui rendra plus plausible la pérennité des
échanges introduits dans la politique économique ;
- Les produits du partenaire le plus important
pénètrent dans les autres pays avec ou sans intégration
régionale. L'économie nationale du grand partenaire croit plus
rapidement que celle des autres pays membres.109(*)
Les mêmes problèmes systémiques qui
entravent le développement des économies nationales du continent,
bloquent aussi les progrès rapides vers son intégration. Il faut
également ajouter les déceptions et frustrations
engendrées par le non-respect par certains Etats membres des
décisions communautaires, notamment dans le domaine de la
libre-circulation des personnes, le droit de résidence et
d'établissement ; les appréhensions relatives aux
éventuelles moins-values de recettes fiscales dues au
désarmement, Tarif Extérieur commun (TEC) ; les
instabilités de prix internationaux qui affectent leurs recettes
d'exportation confèrent une vulnérabilité structurelle
à ces économies avec les incidences sur la croissance
économique, les problèmes monétaires nationaux
(convertibilités des monnaies) ; l'inadéquation de
l'infrastructure et de l'intégration physique ; la forte
dépendance de plusieurs budgets nationaux des Etats africains aux
recettes douanières, etc... tous ceux-ci constituent des
inconvénients au niveau économique pour l'intégration
régionale.110(*)
1.6.La multiplicité
de zones monétaires et la dépendance de la stabilité
monétaire.
L'Afrique est regroupée en six principales zones
monétaires, à savoir : la zone sterling, la zone franc, la
zone dollar, la zone escudo, la zone pesataespagnola et la zone
indépendante.111(*)
La multiplicité de zones monétaires africaines
qui sont les plus souvent des appendices des zones monétaires
planétaires, l'absence de toute forme de coopération entre ces
zones et l'incohérence qui en résulte, la prolifération
des frontières douanières gênent considérablement le
développement des échanges entre les Etats africains. Comme les
échanges entre ces Etats sont en difficulté à cause de la
convertibilité des monnaies suite en l'absence d'une monnaie unique et
commune, l'intégration aura des problèmes sérieux, car
sans monnaie librement convertissable dans les grandes zones monétaires
africaines, on voit mal comment pourraient se créer les vastes
réseaux d'échanges qu'exige toute industrialisation.112(*)
1.7.L'absence des
Infrastructures de Transport et Communication
Les infrastructures de transport et de communications sont
à la fois une condition fondamentale de désenclavement des hommes
et un déterminant du rythme de la répartition géographique
du développement.
Cinquante ans après les indépendances, l'Afrique
n'a pas fait de progrès dans le réseau de communication tant sur
le plan de la flotte aérienne, navale que terrestre. Le réseau
est resté vétuste avec les voies de communication datant encore
de l'ère coloniale et se trouvant dans un état de
délabrement fort avancé.113(*)
L'absence des moyens de transports et communications de haute
technologie pose un sérieux handicap à l'intégration de
l'Afrique. C'est la raison pour laquelle par exemple le sommet de la SADC
organisé à Luanda en Angola du 16 au 18 Août 2011 avait
pour thème la construction des infrastructures comme moyen de
l'intégration régionale. Au cours de ces assises, les Chefs
d'Etats de cette organisation étaient préoccupés de la
nécessité des infrastructures interconnectées entre les
Etats membres de la SADC comme moyen de facilitation de l'intégration
car sans cela, il est difficile d'atteindre l'intégration
régionale.114(*)
§.2. AVANTAGES DE L'INTÉGRATION EN AFRIQUE
L'Union Africaine offre le cadre politique par
l'intermédiaire duquel l'Afrique souhaite s'unir avant de
s'intégrer dans le reste du monde. Cet intérêt accru pour
l'intégration plus profonde y compris par la création d'un
marché commun, pour les biens, les services, les capitaux et les
personnes physiques et par l'harmonisation des règles reflètent
l'évolution récente des initiatives d'intégration en
Afrique. C'est la raison pour laquelle, l'intégration régionale a
été et demeure une priorité absolue pour les pays
africains.115(*) Les
diverses initiatives régionales en matière de coopération
économique, si leurs avancées sont inégales s'agissant de
la mise en oeuvre des traités respectifs, permettent de constater des
progrès, même s'ils sont lents.
Les Etats africains ont décidé, en juillet 2001,
de transformer l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) en Union
Africaine (UA) qui ambitionne de réaliser un vaste marché commun
qui couvrira toute l'Afrique. Dans ce schéma envisagé, sa
construction devra s'appuyer sur les Organisation Sous-Régionale du
continent déjà existant. Par là nous comprenons que
l'intégration de l'Afrique offre plusieurs avantages au continent dans
le but de son développement intégral.
La présentation des avantages de l'intégration
en Afrique, est faite d'une manière structurée pour comprendre
comment dans chaque domaine choisi, l'intégration est profitable
à l'Afrique. Nous analysons les avantages de
l'intégration : des marchés, de production, des
règles, des institutions politiques, sécuritaire,...
2.1. Avantages de
l'intégration des marchés et production en Afrique
L'instauration d'une zone intégrée
créée beaucoup d'avantages pour ses membres. C'est ainsi que
VINER a établi les fondements de la théorie des unions
douanières en montrant que le régionalisme pouvait conduire
à l'expansion des échanges. Quand un groupement commercial est
créé, l'élimination des pays obstacles au commerce
crée un vaste marché où les pays qui produit à bas
coûts des biens de consommation accroît sa part de marché
en capturant le marché intégré du produit fabriqué
à bas coûts, cela permet au producteur à bas coûts
d'abaisser encore ses coûts de production grâce aux
économies d'échelles, au plus grand nombre de fournisseurs
disponibles et aux effets de spécialisation. Le mouvement de la demande
du pays à coûts élevés vers les pays à bas
coûts crée, pour ce dernier de nouvelles opportunités
commerciales, d'où l'expression des échanges.116(*)
Dans ce marché intégré :
- Chacun gagne à accroître substantiellement ses
marchés d'exportation, de façon à tirer parti des
économies d'échelle dans la production intérieur ;
- Les entreprises plus efficaces améliorent leur
productivité et leur production pour alimenter un marché et on
peut s'attendre à une diversification de la production.117(*)
- La concurrence née de l'intégration
régionale permet aux citoyens de se procurer des biens de meilleures
qualités à des prix plus attractifs ou plus avantageux, car la
suppression des monopoles, des oligopoles et des cartels sur le marché
national entraînent une baisse de prix.118(*) Grâce à
l'intégration régionale, l'Etat, qui comptait exclusivement sur
les recettes fiscales issues des recettes douanières, peut
développer d'autres secteurs et miser sur les taxes internes
payées par les entreprises qui s'installent dans le pays ;
- Le fait d'être exposé à la concurrence
préparera les petits pays à une plus grande intégration
dans l'économie mondiale tout en améliorant la qualité, la
productivité de leur économie et donc la
compétitivité ;
- Le mécanisme fixant la politique économique
dans une zone de libre-échange régionale paraît plus
efficace que la simple libéralisation imposée par l'ajustement
structurel.119(*)
- L'essor du commerce et des investissements créent des
emplois dans les petits pays ;
- Quand des marchés régionaux se
développent grâce à l'intégration économique,
davantage de fournisseurs sont attirés vers le marché
régional et les entreprises peuvent se spécialiser. Ce processus
réduit les coûts de production moyens à l'intérieur
du groupement commercial et accroit ainsi le rendement des facteurs
matériels et non matériels.
En outre, l'intégration régionale a des
retombés technologiques conduisant à des gains de
productivité et à une réduction des coûts de
production, ce qui attire d'autres investissements et favorise par
conséquent l'accumulation des facteurs.
Vu les effets cumulés de l'intégration
économique régionale en termes d'efficience et d'accumulation, il
est clair qu'elle peut contribuer à la croissance économique.
Sachant qu'une efficience accrue et une accumulation plus
rapide sont les ingrédients d'un système compétitif,
l'intégration régionale peut donc être un tremplin
permettant à l'Afrique de s'intégrer à l'économie
mondiale.
- À partir du marché commun africain,
l'intégration facilitera le mouvement des personnes, des biens, des
services, des capitaux sans des tracasseries frontalières.
2.2. Avantages de
l'intégration des règles africaines
Il faut souligner que l'intégration de règles
africaines conférera au continent une force de lois, car
l'intégration répond au principe « l'union
fait la force », grâce à cette force de
loi, l'Afrique montera une politique économique ;
douanière, et tarifaire vis-à-vis des Etats tiers commune. Cela
va également conférer à l'Afrique un pouvoir de
négociation dans la lutte commerciale avec d'autres Etats ou
Organisations extracommunautaires ainsi qu'aux fluctuations brutales de leurs
recettes d'exportations.120(*)
L'intégration régionale constitue un terrain de
manoeuvre adapté au développement des stratégies globales
car elle permet, d'une part, de créer un territoire où circulent
librement les biens, les hommes, les capitaux, les investissements, et d'autres
part, de réunir des économies inégalement
développées avec des différences de coûts
salariaux.121(*)
L'intégration régionale est une étape
intermédiaire qui permet d'aller vers plus de libre-échange
à l'échelle mondiale. Adhérer à un regroupement
régional revient, pour l'Etat qui fait ce choix, à renoncer
à certaines composantes de sa souveraineté au profit de
l'entité régionale. Il accepte que les programmes et leur
contrôle soient définis à un niveau supranational.
2.3. Avantages de
l'intégration des institutions politiques africaines
Il sied de noter qu'aujourd'hui l'une des raisons de la
faiblesse de l'Afrique résulte des problèmes internes, qui, entre
autres, les conflits armés. Mais l'intégration régionale
réduit les conflits et les guerres. Il devient de plus en plus difficile
de penser à l'éclatement d'une guerre entre les pays de l'Union
Européenne ou entre les Etats-Unis et le Canada d'une part et entre les
Etats-Unis et le Mexique d'autre part, parce que la confiance et la
coopération entre les pays membres permettent d'écarter une
telle éventualité.
Il en sera de même pour l'Afrique en
générale, et en particulier en Afrique Centrale si une
intégration régionale, rationnelle et cohérente,
fonctionnant sur la base d'une démocratie consensuelle ou
consociatives y voit le jour.122(*)
La stabilité politique est un préalable à
l'intégration régionale et au développement
économique. Il est facile de constater que les pays qui connaissent des
conflits sont peu intégrés dans des communautés
régionales et leurs économies sont faibles. C'est encore dans ces
pays que la demande de l'immigration est grande. En revanche, les pays qui
profitent largement de l'intégration parviennent à dynamiser
leurs économies et à se développer.
Notons l'exemple du cas dans lequel le Rwanda s'était
retiré de la CEEAC parce que la RDC assurait la présidence
à cause des conflits qui les opposaient, les cas sont multiples
à donner.
Lorsque les institutions politiques africaines
s'intègrent, il y'aura une cohésion générale dans
la prise de décision politique au niveau continental
qu'international ceci va faire que l'Afrique soit respectée.
2.4. Avantages de
l'intégration sécuritaire en Afrique
La fin de la guerre froide qui présageait, après
la chute du mur de Berlin en novembre 1989, une nouvelle ère de
stabilité et de paix favorisée par la disparition de
l'antagonisme idéologique entre blocs, a ouvert, au contraire, une
période de fortes turbulences en Afrique. Le continent compte
aujourd'hui plus de vingt foyers de conflits dont les causes sont
variées : facteurs ethnique, revendications frontalières
causes démographiques et recherche des espaces vitaux, arguments
religieux, motivations économiques, frustrations et pauvretés,
etc..., rivalisent et se présentent comme les causes les plus
récurrentes qui, parfois, se croisent et s'enchevêtrent dans plus
d'un conflit.123(*)
Si nous pouvons considérer l'insécurité
causée en Afrique par les puissances occidentales à la recherche
des espaces vitaux et les motivations économiques, nous comprenons que
ces puissances déstabilisent les régimes qui ne leur sont pas
favorables en leur imposant des guerres soient civiles soient
étrangères, ce sont par exemple les cas de la Tunisie, de
l'Egypte, de la Côte d'Ivoire et de la Lybie aujourd'hui, puisque
l'Afrique n'est pas intégrée sur le plan sécuritaire.
L'intégration sécuritaire africaine aidera
à la formation d'une armée régionale africaine qui fera
face aux attaques extérieures du continent ; ensuite cette
intégration permettra aux pays qui ne sont à mesure de s'assurer
l'auto sécurité de se retrouver sécuriser par
l'armée régionale ou continentale, ceci peut nous renvoyer
à l'époque de la Société des Nations (SDN)
où il y'avait le principe de la sécurité collective soit
« Tous contre un ».
Aujourd'hui le cas de la Lybie, si l'Afrique était
intégrée sur le plan sécuritaire, l'OTAN allait se
retrouver face à tout le continent africain et non à l'individu
KADHAFI. L'intégration sécuritaire africaine procurerait la
stabilité et la paix sur l'ensemble du continent.
Somme toute, nous constatons que l'état des lieux de
l'intégration en Afrique est mitigeux du fait que l'Afrique est
constituée d'une multiplicité des Organisations
Sous-Régionales d'intégration ayant en leur sein un certain
nombre des difficultés croissantes et de quelques avantages
réalisés.
Cette situation nous renvoie dans le chapitre suivant
où nous aurons à donner notre point de vue objectif de l'analyse
de cet état des lieux.
CHAPITRE III : LA MULTIPLICATION DES ORGANISATIONS
SOUS-
REGIONALES AFRICAINES COMME OBSTACLE À
L'INTEGRATION
Les organisations multiples que regorge l'Afrique devraient
contribuer énormément à l'intégration et au
développement du Continent mais le constat est amer car il en existe
d'autres, qui ne sont pas forcément africaines, mais qui sont
composées d'un grand nombre d'Etats africains, dont l'existence freine
plutôt l'unité et l'intégration du Continent en outre. Les
divergences idéologiques des leaders africains divisent les Africains du
fait que les grands leaders comme SEKOU TOURE, N'KRUMAH et les autres ne
voulaient pas rester sous le giron des grandes puissances occidentales, c'est
la raison pour laquelle il ya eu le groupe de Brazzaville et de Casablanca.
Pour arriver à l'analyse de cette situation, nous avons
subdivisé ce chapitre en trois sections
ci-après :l'appartenance multiple des Etats dans les Organisations
Sous-Régionales, dans la première section ; les
problèmes financiers dans les Organisations Sous-Régionales,
dans la deuxième section, et enfin les perspectives d'avenirs, dans la
troisième section.
SECTION I : L'APPARTENANCE DES ETATS AFRICAINS A
PLUSIEURS
ORGANISATIONS
Comme nous avions soulevé l'une des conséquences
de la divergence d'objectifs des dirigeants africains était le diktat
des grandes puissances occidentales qui imposent et font subir leurs
idéologies aux africains. Cette situation a conduit beaucoup de
décideurs politiques africains à adhérer à
plusieurs organisations régionales et d'outre-mer. Sur les 53 pays
africains, 27 sont, membres de deux regroupements régionaux, 18
appartiennent à trois regroupements et un pays est membre de quatre
regroupements. Sept pays seulement ne sont membre que d'un seul
regroupement.124(*)
Cette profusion d'institutions et ces appartenances multiples
à l'intérieur d'une même région brouillent quelque
peu les objectifs d'intégration et induisent une concurrence
contre-productive entre pays et entités. Plusieurs de mesures prises
pour rationnaliser toutes ces initiatives en matière
d'intégration s'avèrent inefficace pour le maintien d'une
organisation efficace qui permettrait l'intégration du continent. Ceci
explique comme nous l'avons dit précédemment que certaines
organisations sous-régionales naissent sous le diktat des grandes
puissances, qui les contrôle et assurent l'exécution de leurs
politiques étrangères.
Ce constat n'a d'ailleurs pas échappé à
la perspicacité du professeur KOFFI AHADZI, lorsqu'il déclare
dans son article : « Réflexions
critiques sur l'union africaine », il dit que l'Union
Africaine se présente comme une Organisation à double face
où la volonté d'intégration et celle de coopération
s'entrechoquent. Ceci s'explique aussi par le fait que, tout comme la
défunte OUA, la création de l'Union Africaine n'a pas
échappé à la vision partagée entre les
défenseurs d'une Afrique unie et forte conformément à la
thèse unitariste défendue par KWAME N'KRUMAH et les progressistes
qui ont opté pour la nécessité de bâtir un
partenariat entre les Gouvernements et toutes les couches de la
société civiles afin de renforcer la solidarité et la
cohésion entre les peuples africaines.125(*)
En effet, il faut reconnaitre qu'en lieu et place de
l'unité recommandée, l'ex-OUA, partagée entre
progressistes et modérés,126(*) n'avait cessé d'étaler au grand jour
ses divisions sur bon nombre de dossiers plus ou moins sensibles, notamment
les crises de Biafra, du Sahara occidental, de l'Angola, ...127(*)
Donc, la plus part d'initiatives d'intégration
régionale sont trop ambitieuses, leurs membres appartenant à des
multiples entités, leurs mandats sont souvent confus et parfois
contradictoires ; d'autre part elles se caractérisent par l'absence
de coordination et d'harmonisation des politiques et des
réglementations au niveau régional et à la non application
des engagements pris128(*) etc.
Comme les Organisations régionales africaines n'ont
plus des conditions à l'adhésion des membres, c'est ce qui
favorise les Etats d'adhérer à des multiples organisations. Cette
situation d'appartenance des Etats à des Organisations multiples ne
favorisera pas l'intégration africaine puisque dans chaque organisation,
il ya des objectifs qui diffèrent des autres.
Cette position est soutenue par DIANGITUKWA, lorsqu'il
dit : «l'appartenance de certains pays à plusieurs
Communautés économiques ne facilite pas l'intégration,
elle diminue même l'effet d'adhésion à cause de la
dispersion des énergies et des ressources dont le pays ne dispose pas
à flot ».129(*)
Il est cependant nécessaire de souligner que la plupart
des Etats africains sont pauvres financièrement, comme ils appartiennent
à plusieurs organisations sous-régionales, ils seront
obligés de payer dans chaque organisation des frais de fonctionnement,
comme ils ne seront pas en mesure d'honorer leurs engagements vis-à-vis
de ces organisations, ils ne seront pas autorisés à prendre les
décisions importantes dans les conférences de ces
organisations.
Ceci va créer des frustrations qui vont conduire aux
désengagements vis-à-vis de ces organisations. Cette perception
peut être appuyée par le proverbe qui
dit :« Qui court deux lièvres n'en prend
aucun ».
Ainsi donc, nous précisons que l'appartenance des Etats
africains à plusieurs organisations sous-régionales
d'intégrations, bloque l'intégration régionale, car
l'intégration répond au principe fondamental :
« L'UNION FAIT LA FORCE », Comme
le Etats africains ne veulent pas s'unir dans une organisation
intégrative comme l'Union Africaine, pour devenir forts, leur plusieurs
appartenances les affaibli et les bloque.
SECTION II. PROBLEMES D'ORDRE FINANCIER
Aujourd'hui, l'ensemble d'organisations sous-régionales
africaines connaissent des problèmes sérieux d'ordre financier,
ces problèmes sont dus d'une part de la situation interne des
économies des Etats membres et d'autre part de la situation d'ordre
externe qui lie ces Etats et ces Organisations avec le monde extérieur.
§.1. PROBLEMES FINANCIERS D'ORDRE INTERNE
Aujourd'hui la quasi-totalité d'Etats du monde
connaissent des sérieux problèmes financiers dus aux facteurs
d'ordres variés. Pour le cas de l'Afrique, il ya plusieurs facteurs qui
justifient ses différents problèmes financiers au niveau
interne.
Il faut noter que le premier facteur justifiant le
problème financier au niveau interne de l'Afrique est la mauvaise
compréhension du sens de la gestion de l'Etat par les dirigeants
africains, c'est-à-dire, il ya une confusion de l'espace public et de
l'espace privé qui place les dirigeants africains dans une situation
inauthentique. Car, voulant construire un Etat moderne fondé sur un
type d'autorité légale rationnelle, dont la
légitimité résulte de la mise en oeuvre de
l'idéologie de l'intérêt général servi par
le critère de la méritocratie, les dirigeants africains versent
dans la personnalisation du pouvoir, ils utilisent les ressources publiques
comme s'ils s'agissait de leur patrimoine privé et mine toute
initiative de développement .
Cette situation s'accompagne du trafic d'influence et la
gabegie plus la spoliation de denier public, ceci se fait par des
mécanismes administratifs et financiers, chacun de ces postes est
transformer en patrimoine privé, la conséquence logique est la
mauvaise gouvernance à la place de la bonne gouvernance.
Ainsi, on se retrouve, en Afrique, avec une petite classe de
la population qui est riche parce qu'elle est avec celui qui gouverne et la
grande majorité de la population croupisse dans la misère.
L'autre facteur qui justifie les problèmes financiers
au niveau interne en Afrique, c'est la forte dépendance des budgets
nationaux de recettes douanières.130(*)
Plusieurs Etats africains parce que leurs budgets nationaux
dépendent forcement d'un seul secteur, lorsque celui-ci ne produit pas,
c'est l'économie nationale qui en souffre et il ya des problèmes
financiers qui se posent ;
Il ya également le problème
d'instabilité et de faiblesse de la majorité des monnaies des
Etats africains qui apparaissent aussi comme source des problèmes
financiers et qui handicape le climat des affaires en Afrique en
général.
Les économies de plusieurs Etats africains
dépendent d'un seul secteur commercial, de manière que si ce
secteur connait des problèmes, ces Etats se retrouvent bloqués
sur tous les plans.
Plusieurs monnaies nationales des Etats africains sont
faibles, ce qui fait qu'elles ne confèrent pas à ces
différents Etats un pouvoir d'achat nécessaire dans les
transactions internationales et cela entraîne un déficit dans la
balance des paiements.
Il est également important de noter que la
majorité de la population des Etats africains est pauvre et n'a pas
d'emploi, quand une population en sa grande majorité ne travaille pas,
cela ne permet pas la croissance de l'économie, car la croissance d'une
économie nationale est une résultante de la combinaison de la
production et de la consommation.
D'une manière générale, nous constatons
que les Etats africains sur le plan interne sont caractérisés par
un problème de la mauvaise gouvernance, cette dernière les
fragilise et les rend incapable de se constituer une force financière.
Cette faiblesse au plan financier des Etats africains va constituer un blocage
à l'intégration régionale.
§.2. PROBLEMES FINANCIERS D'ORDRE EXTERNE
Nous devons comprendre que les ex-colonisateurs des Etats
africains continuent d'exercer une influence sur ces Etats par le biais des
institutions publiques. Nationales et internationales.
C'est comme l'affirme MILLET qu'à la fin des
années 1970, les grandes puissances financières publiques et
privées sont parvenues à mettre sur pied un mécanisme
invisible et subtil qui va exercer à leur place et moins ostensiblement
la domination qu'elles veulent perpétuer. La dette est le coeur de
cette nouvelle colonisation, l'Independence n'est finalement qu'un leurre. Le
noeud coulant de la dette est passé au cou des nations et des
populations africaines.131(*)
Aujourd'hui le capitalisme s'est répandu dans le
monde entier renforçant les rapports de dépendance des Etats
africains à ceux du Nord ou développés qui, pour la
plupart, sont les anciennes métropoles d'Afrique noire. En outre,
à l'échelle mondiale en revanche, l'inexorable loi du
marché est d'abord appliquée aux seuls produits primaires
agricoles, miniers des pays pauvres. C'est ce qui aboutit à ce que nous
appelons échange inégal.
Cette situation conduit SAMIR AMIN dans sa réflexion
pour se servir de deux mots clés pour définir la
dépendance, il s'agit du centre et de la périphérie. Les
périphéries selon lui, sont les régions qui ; dans le
système capitaliste mondial ne sont pas érigées en
centres. Ce sont les pays et régions qui ne maitrisent pas localement le
processus d'accumulation, lequel est, dès lors façonné
principalement par les contraintes extérieures.132(*)
Par processus d''accumulation, il faut comprendre
l'idée de maîtrise locale de la centralisation du surplus, de
maîtrise locale du marché, de maîtrise locale des
ressources naturelles et enfin de maîtrise locale des technologies. Les
périphériques sont donc les régions qui ne sont pas
constituées en centres Bourgeois nationaux autocentrés.133(*)
Les centres sont donc l'opposé de la
périphérie. Les centres écrits SAMIR AMIN sont le
produits de l'histoire, ceux-ci ont permis, la constitution d'une
hégémonie bourgeoise nationale et d'un Etat capitaliste
national.134(*)
De nos jours, beaucoup de pays d'Afrique se retrouvent
endettés vis-à-vis des grandes puissances occidentales qui,
depuis le plan MARSHALL, vont mettre tout en oeuvre pour rester à
jamais les grandes puissances. Or celui qui contrôle les finances d'une
nation n'a pas besoin du contrôle total sur la gestion politique
intérieure pour être le vrai patron. Ceux qui déterminent
les pouvoir au temps des jolies colonisations choisissent donc de devenir, au
cours des années 1960 et 1970, des créanciers et de continuer
à tirer les ficelles en coulisses, de façon plus discrète
mais tout aussi implacable. Trois types d'acteurs financiers vont entrer en
jeu : les banques occidentales, les pays riches et les institutions
multilatérales.135(*)
Les pays africains connaissant des grosses difficultés
financières voient apparaitre un nouveau sigle magique : PPTE
(Pays Pauvre et Très Endettés).
En 1996 au Sommet du G7 de Lyon, les pays riches ont fait
une fois de plus, le constat que la dette était un fardeau insupportable
pour les pays les plus pauvres, et qu'elle risquait de provoquer des remises en
cause plus ou moins violentes du système en place.136(*)
L'initiative PPTE n'amène aucun pays à se
redresser une fois achevée, les remboursements restent très
importants, et la misère est loin de se résorber. Ce n'est pas
étonnant, car le but de l'allégement de dette proposé aux
PPTE atteignant le point d'achèvement est avant tout d'empêcher
toute interruption dans le remboursement, pas de soulager les populations du
fardeau de la dette.137(*)
Les Etats africains étant déjà
placés dans une condition de dépendances et d'endettement ne
peuvent pas se développer et s'organiser librement sur le plan
financier, ils sont sous contrôle des puissances occidentales qui les
domine.
Cette situation va poursuivre ces Etats africains dans les
Organisations où ils vont adhérer par le fait qu'ils ne seront
pas à mesure de s'acquitter de leurs obligations fiscales
vis-à-vis de l'organisation. Comme l'Organisation n'aura pas à
son tour perçue ceux qui devraient assurer son bon fonctionnement elle
sera bloquée, c'est pourquoi nous avons dit que les problèmes
financiers que rencontrent les Etats africains dans les différentes
Organisations sous-régionales ne pourront jamais favoriser
l'intégration de l'Afrique.
Un autre fait est que la majorité d'Organisations
Sous-régionales africaines, ne disposant pas des moyens financiers pour
atteindre leurs objectifs, sont parfois financés par les puissances
occidentales comme : l'Union Européenne, les USA et autres, qui au
départ sont hostile à l'intégration de l'Afrique ;
l'Afrique qu'ils ont tendance à considérer comme une source de
matières premières et un grand débouché pour les
produits manufacturés.138(*)
Quant à l'aide financière, qu'elles auront
apporté aux Organisations africaines, elle sera coordonnée par
eux, pas dans un sens concurrentiels mais de renforcement de la
dépendance africaine.
D'une manière générale, nous constatons
que les Organisation Sous-régionales africaines ont des sérieux
problèmes financiers, dûs, aux facteurs internes et externes. Les
facteurs internes sont justifiés par le fait que la majorité des
Etats africains constituant les Organisations sous-régionales sont
pauvres financièrement, ceci à cause de la mauvaise gestion des
ressources économiques de l'Etat, l'économie de l'Etat est entre
les mains d'un petit groupe des personnes au pouvoir, les trésors
publics sont détournés pour le compte privé ; tandis
que les facteurs externes sont justifiés par le néo-colonialisme
occidental qui se manifeste par les aides publiques au développement
(APD), l'ajustement structurel que les institutions financières de ces
grandes puissances occidentales imposent aux pays africains et à ses
Organisations d'intégration.
Toutefois, «la main qui donne est celle qui
domine » ou dicte sa volonté, donc, comme les Etats
africains et les Organisations africaines sont butés aux
problèmes financiers et sont financés par l'occident, il sera
difficile pour ces Etats et ses Organisations d'atteindre l'intégration
tant rêvée.
C'est la raison pour laquelle nous disons que les
problèmes financiers des Organisations sous-régionales africaines
constituent un blocage à l'intégration de l'Afrique.
SECTION III. LES PERSPECTIVES D'AVENIR
Il nous arrive de penser que dans cette époque de la
mondialisation et de la globalisation des échanges comme facteurs de
développement de toute entité, il est impérieux pour
l'Afrique de comprendre que son intégration est la seule voie pour
faire valoir ce qu'elle vaut et devenir un interlocuteur qui peut faire face
aux autres puissances et aux effets de la mondialisation.
Par ailleurs, l'une des difficultés insurmontables de
l'intégration régionale et même internationale
réside dans l'incertitude objective de mesurer et de quantifier
l'existence de la volonté politique des acteurs et décideurs
nationaux en faveur de l'intégration régionale, en partie
à cause de la complexité des intérêts des Etats,
de la dynamique du changement de ces intérêts selon les
circonstances et surtout du fait que le paramètre diplomatique se
prête mal à la mesurabilité.139(*)
Notons qu'en Afrique, il existe des difficultés de
plusieurs ordres ; lesquelles ne lui facilitent guère la
tâche d'unification.
Parmi ces difficultés on peut citer les liens coloniaux
que les colonisateurs ont entretenus avec leurs ex-colonies, ces liens se
transforment en terme de coopération multiple, l'objectif restant le
même : « l'occupation politique, économique et
socio-culturelle de l'Afrique » ; il ya aussi la
nouveauté du système diplomatique africain.140(*)
Il est capitale pour les Chefs d'Etats africains d'avoir une
volonté politique de réaliser l'intégration
régionale, car sans celle-là, il sera difficile d'atteindre ce
rêve dans n'importe quel domaine.
En Afrique donc, il faut une forte dose d'amour dans le Chef
des décideurs politiques pour qu'ils comprennent que le concept
d'intégration régionale renvoie à la réalisation
d'un projet politique, car dans toute entreprise d'intégration, la
volonté politique des Etats est un élément
déterminant de son avenir, c'est son moteur.141(*)
Ceci est appuyer par le professeur NTUAREMBA qui dit :
« la volonté politique est un facteur majeur dans toute
entreprise communautaire, un élément décisif dans tout
programme économique interétatique, son absence implique le
blocage de toute la démarche.142(*)
Une fois cette volonté politique est effective, les
suggestions ci-après peuvent aider l'Afrique à atteindre
l'intégration, considérée comme le socle de son
développement, donc son épanouissement.
§.1. SUR LE PLAN
POLITIQUE
Sur le plan politique, il faut d'abord que les dirigeants ou
décideurs politiques africains recherchent à trouver la
légitimité de leur pouvoir auprès de leur peuple, c'est ce
qui fera qu'ils seront indépendants dans la prise de leurs
décisions. Mais de nos jours, la majorité des dirigeants
africains leur légitimité du pouvoir vient de l'extérieur
d'auprès des puissances occidentales.
- Les dirigeants africains doivent prendre des mesures ou
décisions courageuses de supprimer les Organisations
sous-régionales qui sont multiples en Afrique et parfois qui engendrent
les divisions parmi les Africains, pour s'intégrer toutes dans l'Union
Africaine ; afin d'arriver à la formation d'une
fédération africaine des Etats. Mais, ce processus ne doit pas se
faire d'une manière brusque, sinon ça risque de compromettre tous
les efforts déjà entrepris dans les différentes
organisations sous-régionales existantes ;
- Si la possibilité de supprimer toutes les
Organisations sous-régionales au compte de l'Union Africaine n'est pas
possible du coup, il faut maintenir une Organisation sous-régionale
dans chacune de cinq zones géographiques qui constituent l'Afrique
à savoir : l'Afrique Centrale avec la CEEAC, l'Afrique du Nord
avec l'UMA, l'Afrique de l'Ouest avec la CEDEAO, l'Afrique Australe avec la
SADC et l'Afrique de l'Est avec la CEA ou le COMESA ; chacune de ces cinq
Organisations retenues aura la mission d'intégrer tous les Etats de sa
sous-région afin de les conduire à l'intégration
générale au sein de l'Union Africaine ;
- Les dirigeants africains doivent relativiser la notion de
la souveraineté de leurs Etats au profit de l'Organisation
supranationale et aussi relativiser la notion de la nationalité une et
exclusive, car nous vivons dans une période où le monde est
considéré comme un village planétaire, où on
exige à chaque Etat d'ouvrir ses frontières aux
autres.143(*)
§.2. SUR LE PLAN
ECONOMIQUE
Pour arriver à l'intégration économique
africaine, il faut d'abord que sur le plan interne de chaque Etat qu'il y'ait
l'intégration économique entre différentes couches et
régions pour mieux favoriser l'émergence nationale.
Le pays doit avoir une économie stable et une monnaie
unique et puissante à parité fixe ou convertible, un niveau de
vie équitable et équilibré entre population, un PNB
acceptable :144(*)
- L'Afrique doit prioriser le commerce intra- africaine avant
d'aller vers les partenaires extra-zone africaine ;
- Pour éviter que les inégalités et les
différences de niveau économique soient à la base de
disfonctionnement et de la dysharmonie des Organisations régionales. Des
conditions doivent être imposée afin que des efforts soient
fournis par les Etats qui voudraient adhérer au groupement ou
organisation ;
- Apres avoir résolu les problèmes liés
aux inégalités économiques, la monnaie doit cesser
d'être une question de l'attribut de la souveraineté des Etats,
mais il faut arriver à la mise sur pied d'une zone monétaire
commune ou unique, c'est indispensable pour consolider l'intégration et
offrir beaucoup plus d'avantages aux Etats intégrés.
- Les Etats réunis au sein d'une organisation doivent
appliquer la politique économique commune vis-à-vis des tiers et,
avoir la volonté de respecter les devoirs et les obligations de
l'organisation. (pacte sunt servanda) la facilitation du commerce ainsi que des
règles et des procédures administratives mieux harmonisées
permettraient de rendre la région plus attractive commercialement
parlant, ce qui donnerait lieu à des partenariats plus
diversifiés, notamment entre des partenaires du Nord et du
Sud ;145(*)
- Les Etats membres de l'organisation d'intégration
doivent assurer la mobilité des personnes, des capitaux, des biens,
des services, etc.. librement dans leurs territoires ;
- Les Etats africains doivent cesser de faire des programmes
de leurs budgets nationaux en comptant sur les taxes et les douanes, car
ceux-ci ne permettent pas l'intégration.
§.3. SUR LE PLAN
SECURITAIRE
Les pays africains doivent concevoir des normes et des
principes communs qui devraient réguler la circulation des personnes et
des biens dans les zones frontalières pour faire face au trafic d'armes
et des drogues.
En plus, il serait souhaitable de commencer à oeuvrer
en faveur de la signature d'un traité de non-agression et de
créer un cadre de sécurité collective qui puisse garantir
la stabilité et la paix dans l'ensemble du continent.
Aujourd'hui les grandes puissances occidentales sont entrain
de déstabiliser les régimes qui ne leur sont pas favorables en
leur créant les guerres, c'est la raison pour laquelle KWAME N'KRUMAH
disait : si nous ne nous unissons pas et ne combinons pas nos ressources
militaires pour la défense commune, les Etats particuliers se sentant en
danger, risquent d'être entrainés à conclure des pactes
avec des puissances étrangères, qui nous mettrons tous en
danger.146(*)
C'est pour cette raison que la CEDEAO, dans le souci de
renforcer les piliers de cette sécurité collective a
réussi à fonder une force d'interposition qui a fait ses preuves
dans les guerres du Liberia et Sierra Léone, l'ECOMOG. (Ecowas
Monitoring Group : Groupe d'évaluation de la Communauté
Economique des Etat de l'Afrique de l'Ouest).147(*)
§.4. SUR LE PLAN
SOCIO-CULTUREL
Les pays africains doivent investir dans les projets sociaux
qui promeuvent la solidarité entre les peuples et contribuent à
la connaissance profonde des uns et des autres. Ceci peut servir à
rompre les barrières de méfiance et à créer de
nouveaux ponts qui puissent favoriser les échanges de tout type et le
développement du continent :
- La création des médias régionaux
capables de diffuser la pensée africaine dans le monde ;
- Les échange des bourses d'études entre les
différentes universités africaines et les étudiants des
pays africains dans les disciplines scientifiques susceptible de favoriser une
coopération régionale et dans lesquelles ces étudiants
peuvent échanger leurs expériences ;
- La formation des équipes sportives régionales
africaines dans toutes les disciplines capables de faire face aux
équipes d'autres continents ;
- La création des infrastructures de transports et de
communications sont à la fois une condition fondamentale de
désenclavement des hommes et un déterminant du rythme et de la
répartition géographique du développement.148(*)
Car une coopération au niveau des services des
infrastructures de base inciterait probablement aussi les acteurs les plus
importants et plus stables de la région à effectuer des
investissements de création de capacités dans un bon nombre des
pays africains les moins avancés. Ceux-ci devraient profiter de leurs
affinités géographiques et culturelles pour renforcer leurs liens
régionaux, et le secteur des services pourrait leur offrir une telle
possibilité ;
- Favorisez la mobilité et la migration de la main
d'oeuvre entre les travailleurs africains, car ça présenterait
des avantages pour toutes les parties concernées.
Ainsi dans le cas des pays d'origine, les migrations
permettent entre autres de bénéficier des fonds envoyés
par les travailleurs expatriés de faciliter la création de
réseaux d'entreprises ainsi que le transfert de compétences et de
technologie.
Dans le cas des pays d'accueil, les migrants permettent de
combler les lacunes en matière de ressources humaines et
compétence dans les secteurs clefs de l'économie et du
système social, par exemple le personnel soignant.
Les suggestions à préposer sont légions,
nous ne pouvons pas tout épingler. Ainsi, nous laissons la
possibilité à d'autres chercheurs qui aborderont le sujet de le
compléter.
CONCLUSION GENERALE
Conclure un travail scientifique c'est donner l'essentiel de
ce qui a constitué les méandres de ce travail.
Ainsi, au terme de cette étude portant sur
« la problématique de l'intégration de
l'Afrique face à la multiplicité des Organisations
sous-régionales », nous nous étions
posé une seule question qui avait constitué la
problématique de ce travail, à savoir : la multiplication
des Organisations sous-régionales africaines contribue-t-elle à
l'intégration ou à la segmentation de l'Afrique ?
Eu égard à cette problématique, la
réflexion ci-après a été fournie comme
hypothèse, il s'agit de dire que : la multiplicité des
Organisations sous-régionales africaines a été voulue par
les pères des indépendances dans le but de partir d'une
intégration sous-régionale afin d'aboutir à
l'intégration régionale ou générale du continent
africain.
Nous constatons aujourd'hui que les Organisations
sous-régionales africaines au lieu de contribuer à
l'intégration régionale constituent un frein à cet
idéal, or le développement de l'Afrique en ce temps des grands
enjeux n'est possible qu'avec l'intégration régionale.
Le blocage qu'engendre ces Organisations
sous-régionales est justifié par plusieurs mécanismes,
notamment l'existence de plusieurs Organisations dans une même
sous-région ayant des idéologies différentes, ceci fait
que les Etats qui se retrouvent dans toutes ces Organisations à la fois
en pâtissent, ensuite les Etats membres de la sous-région se
retrouvent membres de presque toutes les Organisations existant dans leur
sous-région et ils finissent par se trouver dans l'embarras par des
idéologies de toutes ces Organisations dans lesquelles ils se retrouvent
membres ; enfin il y a des difficultés qui sont liées aux
problèmes :
· des micro-nationalismes que chaque Etat africain veut
brandir pour faire sentir son existence sur la scène régionale
africaine ;
· la langue constitue un blocage du fait qu'elle est un
vecteur de communication et si on ne sait pas se comprendre on ne saurait
oeuvrer ensemble (cfr. Tour de Babel, Genèse chapitre 11 : 1-9
) ;
· L'instabilité des régimes politiques
internes des Etats africains constitue un blocage à
l'intégration, car tout changement intervenu dans un Etat entraine une
nouvelle vision souvent contraire à celle du régime
précédent. Même si les hommes passent et que les
institutions restent, mais, la conduite des affaires de l'Etat dépend de
celui qui est à la tête du pays ;
· La lutte pour le leadership, c'est-à-dire,
chaque Etat pivot dans les cinq Sous-régions africaines, veut jouer
le rôle de leadership et réaliser l'intégration autour de
soi, chacun se croit en devoir d'être fédérateur exclusif
et proposé son leadership (cas de l'Afrique du Sud pour l'Afrique
Australe, le Nigéria pour l'Afrique de l'Ouest, etc.);
· L'absence de complémentarité des
économies africaines, car les Africains malgré le fait qu'ils
prônent un marché commun, n'ont pas de quoi échanger, du
fait que tous produisent presque les mêmes produits et peu
élaborés;
· l'absence des infrastructures de transports et de
communication qui relient ces Etats ;
· Enfin, la multiplicité de zones
monétaires et le problème de convertibilité des monnaies.
Tous ces facteurs constituent un frein à
l'intégration de l'Afrique.
Néanmoins, outre ces difficultés ci-haut
mentionnées, l'intégration en Afrique offre aussi plusieurs
avantages au continent qui feront que l'Afrique soit forte et puissante, car
l'intégration répond au principe : L'UNION FAIT
LA FORCE.
En effet, les Dirigeants Africains doivent comprendre que le
développement du continent passe par une intégration bien
harmonisée et bien structurée à l'instar de la CEE,
Communauté Économique Européenne hier, aujourd'hui l'Union
Européenne. Ils doivent s'engager à respecter les engagements
pris et faire en sorte que les objectifs des Organisations Sous
-régionales africaines puissent à défaut de converger, de
poursuivre la même chose et éviter à ce qu'ils soient
contradictoires. Voilà le grand handicap à l'intégration
en Afrique.
Les peuples africains doivent se surpasser à ne pas
tenir compte de la divergence des langues et des sentiments nationaux au profit
du sentiment global qui favorise l'unité des peuples.
Somme toute, nous n'avons pas la prétention d'avoir
réalisé un travail parfait, c'est pourquoi nous demandons aux
lecteurs de ce travail de ne pas hésiter à nous faire leurs
remarques et suggestions, qui nous serons les bienvenues pour le
perfectionnement de la science.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1) ALBERTINI, J.M., Les mécanismes du
sous-développement, éd. PUF, Paris, 1976.
2) AMIN, S., La déconnexion pour sortir du
système mondial, éd. Découverte, Paris, 1986.
3) BARREA, J., Théories des Relations
Internationales, éd. Ciao, Louvain-La-Neuve, 1978.
4) BRUNEL, S., Le sud dans l'économie mondiale,
éd. PUF, Paris, 1995.
5) CHAUTARD, S., L'indispensable de la
Géopolitique : Principes, éd. Studyrama, Paris, 2004
6) COLLIARD, C.A., et DUBOIS, L., Institutions
internationales, 10e éd. DALLOZ, Paris, 1995.
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Paris, 2010.
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9) DIANGITUKWA, F., Géopolitique, intégration
régionale et mondialisation : plaidoyer pour la
création d'une
communauté économique des pays côtiers de l'Afrique
centrale, éd. Harmattan, Paris, 2006.
10) DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE,
édition de 1935.
11) DIUR KATOND, G., Histoire des Relations
Internationales, éd. Sirius, Kinshasa, 2009.
12) GLELE-AHANHANZO, M., Introduction à
l'organisation de l'unité Africaine et aux
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1986.
13) GONIDEC, P.F., Les organisations internationales
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1989.
14) GRELLET, G., Les structures économiques de
l'Afrique Noire, éd. Paris, 1982.
15) HUGON, P., Économie de l'Afrique, éd.
Découverte, Paris, 1993.
16) JOLLY, J., Histoire du continent Africain de 1939
à nos jours, Tome 3,éd. Harmattan, Paris,
1996.
17) JOWVE, E., L'organisation de l'unité Africaine,
éd.PUF, Paris,1984
18) KABAMBA WA KABAMBA, G., La communauté
économique Africaine du XXIe siècle,
mythe ou
réalité ?, éd. MES, Kinshasa, 2003.
19) KABENGELE DIBWE, G., Problèmes
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20) KAMTO, M., Les mutations institutionnelles de
l'OUA, éd. Economica, Paris, 1990.
21) KUYUNSA et SHOMBA, Initiation aux méthodes de
recherche en sciences sociales,
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22) KWAME N'KRUMAH, L'Afrique doit s'unir, éd.
Présence Africaine, Paris, 1994.
23) LABANA LASAY'ABAR, J.B., Les Relations
Internationales : Présentation panoramique
et
approches théoriques, éd. Médiaspaul, Kinshasa,
2006.
24) LABANA LASAY' ABAR, J.B., La politique
étrangère de la République Démocratique du
Congo : structures, Fonctionnement et manifestations,
éd. MES, Kinshasa, 2008.
25) LAVROFF, G.D., Les aspects de l'unification de
l'Afrique Noire francophone,
éd. Année Africaine
I, 1961.
26) MABI MULUMBA, E., La coopération
monétaire en Africaine des zones monétaires à
l'union Africaine des
paiements, éd. PUZ, Kinshasa, 1976.
27) MAGARET, C.L., Development, co-operation and
integration in SADC region, éd. AAPS,
Harare, 2000.
28) MICHALET, C.A., Qu'est-ce que la mondialisation ?
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29) MICHAILOF, S., La France et l'Afrique. Vade mecum pour
un nouveau voyage,
éd. Karthala, Paris 1993.
30) MILLET, D., L'Afrique sans dette, éd.
CADTM-Syllepse, Liège, Paris, 2005
31) MONONI ASUKA, et KOLI ELOMBE, L'OUA, vingt ans
après, des espoirs déçus,
éd. PUZ, Kinshasa, 1988.
32) NDESHYO, R., Le système d'intégration
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33) NDESHYO, R., et Alii, L'autodérive de l'Afrique
en désarroi, éd. PUZ, Kinshasa, 1983.
34) NORRO, M., Economie Africaine : Analyse
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éd. De Boeck, Bruxelles,
1994.
35) PERROUX, F., L'Europe sans clivage, éd. PUF,
Paris, 1954.
36) PINTO, R., et GRAWITZ, M., Méthodes des sciences
sociales, éd. Dalloz, Paris, 1971
37) SMOUTH, M.C., Les organisations internationales,
éd. Armand colin, Paris, 1995
38) TENIER, J., Intégration régionale et
mondialisation, éd. Documentation Française, *
N°70 - 71, Paris, Mai-Juin 2003.
39) TIABA FARID, L'expérience de l'union du Maghreb
arabe en matière d'intégration
économique, éd.
CAEM, Paris, 1993.
40) TSHIMPANGA MATALA KABANGU, et GONZALEZ, F.A., La
conférence internationale sur
la paix, la
sécurité, la démocratie et le développement dans la
région des grands Lacs, éd. Workingpapers Munduan, Bilbao,
N°7, 2004.
41) VAN de WALLE, N., et JONSTON, T.A., Repenser l'aide
à l'Afrique, éd. Karthala, Paris,
1999.
42) WEISS, H., Dynamique des conflits et crise de
développement en Afrique centrale,
éd. Duboiris, Paris, 2004.
II. DOCUMENTS OFFICIELS
1) Charte de l'ONU
2) Journal officiel du Zaïre, 1983
3) Traité de la CEDEAO révisé du 24
juillet 1993
4) Traité du COMESA, Lusaka, le 31 janvier 1992
5) Traité instituant la CEEAC.
III. REVUES ET
ARTICLES
1) CNUCED, Le développement économique en
Afrique : « Renforcer l'intégration
économique régionale pour le développement de
l'Afrique », Nations-Unies, New York et Genève, 2009.
2) Jeunes Afrique intelligent, N°8, 2005.
3) La version originale, le trimestriel de
réflexion spéciale Afrique, 1992.
4) OCDE, Intégration des pays en
développement dans le système commercial international,
Paris, 1992.
5) TRAORE, S., et KAMISSOKO, S., La problématique de
l'intégration régionale,
conférence- débat, BAMAKO, Mai 2006,
6) Zaïre Afrique, N°311, Janvier 1997.
IV. MEMOIRES ET TFC
1) BOKULU IKETE, La problématique de
l'intégration sous régionale en Afrique face à la
mondialisation, cas de
la CEDEAO, Mémoire L2 RI, Unikin, 2004-2005.
2) NTUMBA MUKENDI, S., De l'OUA à l'UA : quel
avenir pour l'Afrique, TFC G3 RI, Unikin,
2006-2007.
3) OKOKO LUMUMBA, B., De la contribution du COMESA dans
l'intégration du continent
Africain,
Mémoire L2 RI, Unikin, 2007-2008.
V. NOTES DE COURS
1) ANGANDA, L., Les organisations internationales, L1
RI, 2009-2010.
2) BANYAKU LUAPE, E., Systèmes politiques
contemporains, L1 RI Unikin, 2009-2010.
3) BARRE, R., Elément d'analyse
économique, G2 Droit et sciences, CAEN, Université de
Paris, 1960-1961.
4) BONGELI, E., Méthodes des sciences sociales et
juridiques, G2 Droit, Unikin, 2001-2002
5) KABAMBA WA KABAMBA, G., Relations et organisations
internationales Africaines, L1 RI,
Unikin,
2009-2010.
6) KABENGELE DIBWE, G., Problèmes monétaires
internationaux, L2 RI, Unikin, 2010-2011.
7) KABONGO MAKANDA, F., Histoire diplomatique, G2 RI,
UOM, 2007-2008.
8) LUTUNDULA, M., Méthodes de recherche, G1
Économie, Unikin, 2002-2003.
9) NTUAREMBA ONFRE, L., Economie de
développement, G3 RI, Unikin 2008-2009
.
10) TSHIAMALA MUJANGI, I., Sciences administratives, G1
RI, UOM, 2006-2007.
VI. WEBOGRAPHIE
1) www. Cedea.org
2)
www.sadc/sommet/luanda2011
3) www.survie-france.org
4) www.unctad.org/africa/series.
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPGHE i
DEDICACE ii
AVANT PROPOS iii
SIGLES ET ABREVIATIONS iv
INTRODUCTION GENERALE 1
1.PRÉSENTATION DU SUJET
1
2.PROBLÉMATIQUE
2
3.HYPOTHÈSES
4
4.CHOIX ET INTÉRÊT DU SUJET
4
5.MÉTHODES DE TECHNIQUES
5
5.1.METHODE
5
5.2.TECHNIQUE
5
6.DÉLIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
5
7.DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
6
8.PLAN SOMMAIRE
6
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES
7
SECTION I : NOTIONS D'INTÉGRATION
7
§1. DÉFINITIONS
7
§.2. TYPES D'INTÉGRATIONS
8
2.2. INTEGRATION POLITIQUE
9
2.3. INTEGRATION SOCIALE
10
2.4. INTEGRATION CULTURELLE
10
§.3. MODALITÉ D'INTÉGRATION
10
§.4. LES ÉTAPES DE
L'INTÉGRATION
11
§.5. LES AVANTAGES DE L'INTÉGRATION
11
§6. BUT ET NÉCESSITÉ DE
L'INTÉGRATION
12
§.7. PRINCIPALES THEORIES PROPOSÉES
POUR RÉALISER L'INTÉGRATION
13
7.1. LE FEDERALISME
13
7.2. LE FONCTIONNALISME
13
7.3. LE NEO - FONCTIONNALISME
14
7.4. LE COMMUNICATIONNISME
14
SECTION II : NOTIONS DES ORGANISATIONS
INTERNATIONALES
15
§.1. DÉFINITIONS
15
§.2. EVOLUTION HISTORIQUE
15
§.3. CLASSIFICATION
17
3.1. LA CLASSIFICATION D'APRES LA COMPOSITION
17
3.2. LA CLASSIFICATION D'APRES LES FONCTIONS
17
3.3. LA CLASSIFICATION D'APRES LES POUVOIRS
18
§.4.LA CRÉATION ET PARTICIPATION
18
4.1. LA CREATION
18
4.2. LA PARTICIPATION
19
4.2.1. MODALITES DE PARTICIPATION
19
SECTION III : PRÉSENTATION DE
L'AFRIQUE
20
§.1. SITUATION DE L'AFRIQUE SUR LE PLAN
POLITIQUE
21
1.1.LES CONFLITS ET GUERRE EN AFRIQUE
21
1.2.LA MAUVAISE GESTION DES AFFAIRES POLITIQUES EN
AFRIQUE
22
1.3.LA CONTESTATION DES POUVOIRS EN AFRIQUE
23
§.2. LA SITUATION DE L'AFRIQUE SUR LE PLAN
ÉCONOMIQUE
23
2.1. LES STRUCTURES ECONOMIQUES DE L'AFRIQUE
23
2.1.1. LES ECONOMIES EXTRAVERTIES
24
2.1.2. LA DEPENDANCE ECONOMIQUE
25
2.1.3. LES ECONOMIES DUALISTES
25
2.1.4. DES ECONOMIES DESARTICULEES OU
DESINTEGREES
26
2.2. LA CRISE ECONOMIQUE
28
2.2.1. LA DETERIORATION DES TERMES DE L'ECHANGE
28
2.3. L'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT
29
2.3.1. DEFINITION
30
2.3.2. L'AFRIQUE ET L'A.P.D
30
CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX DE L'INTEGRATION
EN AFRIQUE
32
SECTION I : DIVERGENCES D'OBJECTIFS
32
§.1. BLOC DE BRAZZAVILLE
33
1.1.CONTEXTE DIPLOMATIQUE
33
1.2.NAISSANCE DU GROUPE DE BRAZZAVILLE
34
1.3.LES DONNEES GEOGRAPHIQUES ET HISTORIQUES
34
1.4.LES CONDITIONS DE VIE ECONOMIQUE
34
1.5.CONJONCTURE INTERNATIONALE
35
§.2. BLOC DE CASABLANCA
36
2.1. CONTEXTE DIPLOMATIQUE
36
2.2. LES ACTIVITÉS ET ORGANES DU GROUPE DE
CASABLANCA
37
§.3. CONSEQUENCES DES DIVERGENCES IDEOLOGIQUES
DU GROUPE DE BRAZZAVILLE ET DU GROUPE DE CASABLANCA
38
SECTION II : LA RÉALISATION DE
L'INTÉGRATION EN AFRIQUE
39
1.L'AFRIQUE CENTRALE
40
2.L'AFRIQUE DE L'EST
40
3.L'AFRIQUE DU NORD
40
4.L'AFRIQUE AUSTRALE
40
5.L'AFRIQUE DE L'OUEST
40
§.1. LA CEEAC : COMMUNAUTÉ
ECONOMIQUE DES ETATS DE L'AFRIQUE CENTRALE
41
1.1.HISTORIQUE
41
1.2.OBJECTIFS DE LA CEEAC
42
1.3.STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT DE LA CEEAC
42
§.2.LE COMESA : COMMON MARKET FOR EASTERN
AND SOUTHERN AFRICA. (MARCHÉ COMMUN DE L'AFRIQUE ORIENTALE ET
AUSTRALE)
43
2.1. HISTORIQUE
43
2.2. OBJECTIFS DU COMESA
43
2.3. PRINCIPES FONDAMENTAUX DU COMESA
44
2.4. STRUCTURE DU COMESA
45
§.3. L'UMA: L'UNION DU MAGHREB ARABE
45
3.1. HISTORIQUE DE L'UMA
45
3.2. OBJECTIFS DE L'UMA
45
3.3. STRUCTURE DE L'UMA
45
3.4. CONSTAT
46
§.4. LA SADC: SOUTHERN AFRICA DEVELOPMENT
COMMUNITY (COMMUNAUTÉ DE DÉVELOPPEMENT DES ETATS DE L'AFRQUE
AUSTRALE)
46
4.1. HISTORIQUE DE LA SADC
46
4.2. OBJECTIFS DE LA SADC
47
4.3. STRUCTURE DE LA SADC
47
§.5. LE CEDEAO: LA COMMUNAUTÉ
ECONOMIQUE DES ETATS DE L'AFRIQUE DE L'OUEST
48
5.1. HISTORIQUE DE LA CEDEAO
48
5.2. OBJECTIFS DE LA CEDEAO
49
5.3. STRUCTURE DE LA CEDEAO
49
SECTION III : DIFFICULTÉS ET AVANTAGES
DE L'INTÉGRATION EN AFRIQUE
50
§.1. DIFFICULTÉS DE
L'INTÉGRATION EN AFRIQUE
50
1.1.LES MICRO-NATIONALISMES
51
1.2.LA LANGUE
51
1.3.LA STABILITE POLITIQUE INTERNE FRAGILE DES
ÉTATS
52
1.4.LA LUTTE POUR LE LEADERSHIP
52
1.5.L'ABSENCE DE COMPLEMENTARITE DES ECONOMIES
AFRICAINES
53
1.6.LA MULTIPLICITE DE ZONES MONETAIRES ET LA
DEPENDANCE DE LA STABILITE MONETAIRE.
54
1.7.L'ABSENCE DES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT ET
COMMUNICATION
55
§.2. AVANTAGES DE L'INTÉGRATION EN
AFRIQUE
55
2.1. AVANTAGES DE L'INTÉGRATION DES
MARCHÉS ET PRODUCTION EN AFRIQUE
56
2.2. AVANTAGES DE L'INTÉGRATION DES
RÈGLES AFRICAINES
57
2.3. AVANTAGES DE L'INTÉGRATION DES
INSTITUTIONS POLITIQUES AFRICAINES
58
2.4. AVANTAGES DE L'INTÉGRATION
SÉCURITAIRE EN AFRIQUE
59
CHAPITRE III : LA MULTIPLICATION DES
ORGANISATIONS SOUS-
60
REGIONALES AFRICAINES COMME OBSTACLE À
60
L'INTEGRATION
60
SECTION I : L'APPARTENANCE DES ETATS
AFRICAINS A PLUSIEURS
60
ORGANISATIONS
60
SECTION II. PROBLEMES D'ORDRE FINANCIER
62
§.1. PROBLEMES FINANCIERS D'ORDRE INTERNE
62
§.2. PROBLEMES FINANCIERS D'ORDRE EXTERNE
63
SECTION III. LES PERSPECTIVES D'AVENIR
66
§.1. SUR LE PLAN POLITIQUE
67
§.2. SUR LE PLAN ECONOMIQUE
68
§.3. SUR LE PLAN SECURITAIRE
69
§.4. SUR LE PLAN SOCIO-CULTUREL
69
CONCLUSION GENERALE
71
BIBLIOGRAPHIE
73
I.OUVRAGES
73
II.REVUES ET ARTICLES
75
III.DOCUMENTS OFFICIELS
74
IV.MEMOIRES ET TFC
75
V.NOTES DE COURS
75
VI.WETOGRAPHIE
76
TABLE DES MATIERES
77
* 1 DIANGITUKWA, F.,
Géopolitique, intégration régionale et
mondialisation ; plaidoyer pour la création d'une communauté
économique des pays côtiers de l'Afrique Centrale. Ed.
Harmattan, Paris, 2006, pp.8-9
* 2 KONAN, B.C., l'intelligence
hors-série, in "Jeune Afrique", n°8, 2005, p.58
* 3 PINTO, R., et GRAWITZ, M.,
Méthodes des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris, 1971,
p.289
* 4 LUTUNDULA, M.,
Méthodes de recherche, Notes de cours G1 Economie, UNIKIN,
2002-2003
* 5 KUYUNSA et SHOMBA,
Initiation aux méthodes de recherche en sciences sociales, PUZ,
Kinshasa, 1995, p.42
* 6 PINTO, R., et GRAWITZ, M.,
op-cit , p.23
* 7 BONGELI,E.,
Méthodes des sciences sociales et juridiques, Notes de cours G2
Droit, UNIKIN, 2001-2002, p.51
* 8 PINTO, R., et GRAWITZ, M.,
op-cit , p.103
* 9 TSHIAMALA MUJANGI.I.,
Science administrative, Notes de cours G1 RI, UOM, 2006-2007
* 10 KABAMBA WA KABAMBA,
G.,la communauté économique africaine du XXIe siècle,
mythe ou réalité ? éd. MES, Kinshasa, 2003,
p.25.
* 11Dictionnaire de
l'académie française, édition de 1935
* 12 RAYMOND, A, cité
par PERROUX, F., l'Europe sans clivage, PUF, Paris, 1954, p.419.
* 13 KABENGELE DIBWE, G.,
Problèmes d'intégration économique, éd. CAP,
Kinshasa, 2008, p.15
* 14 HAAS, E., cité par
KABENGELE DIBWE, G., op.cit, p.15
* 15PAD UGO, cité par
KABENGELE DIBWE, G., op.cit, p.17
* 16 TINBERGEN, J., cité
par Idem
* 17 HAAS, E, cité par
BARREA, J., Théories des Relations Internationales, éd.
Ciao, Louvain-la-neuve, 1978, p.297.
* 18 LINDBERG, cité par
BARREA, J, op.cit, p.298
* 19 KABENGELE DIBWE, G.,
op.cit, p.46
* 20 YOUSSE,N., le
défi de l'éthnicisme en Afrique, in Zaïre- Afrique,
n°311, janvier 1997, p.35
* 21 O.C.D.E.,
Intégration des pays en développement dans le système
commercial international, paris, 1992, p.41
* 22 BELA BALASSA, cité
par MAGARET, C.L., « Development, co-operation and integration in the
SADC region » in Globalisation and the post colonial African
states, éd. AAPS, Harare, 2000, p.23
* 23 KABAMBA WA KABAMBA, G.,
op-cit, pp.59-61
* 24 TENIER, J.,
intégration régionale et mondialisation, documentation
française, n° 70-71, mai - juin 2003, Paris, pp. 9-10
* 25 DIANGITUKWA, F.,
op-cit., p.37
* 26 KABENGELE DIBWE, G,
op-cit, pp.339-341
* 27 LABANA LASAY'ABAR, J.B.,
les Relations Internationales, présentation panoramique et approches
théoriques, ed. Mediaspaul, Kinshasa, 2006, p.178.
* 28 MITRANY, D., cite par
KABENGELE DIBWE, G, op-cit, pp31-32
* 29 NYE, J., cité par
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