EPIGRAPHE
S'il existe une chose dans la nature qui me réjouit
autant qu'il me fait peur, c'est la « Justice de Dieu ».
DEDICACE
A DIEU TOUT PUISSANT,
A mes parents : Mwaka Makilita Néron et Mulya
Kabwe,
A mes frères et soeurs.
Je dédie ce travail.
Junior Mwaka Makilita.
AVANT PROPOS
Au seul de ce travail, qui est le fruit d'un effort
intellectuel consenti au cours de notre vie scientifique et qui symbolise la
fin de notre second cycle universitaire, nous nous faisons un agréable
devoir d'exprimer nos remerciements à tous ceux qui, de près ou
de loin, ont participé à son élaboration et à sa
matérialisation.
Nous remercions de tout coeur le professeur MUNZADI BABOLE
qui, nonobstant ses multiples occupations et attributions auxquelles s'ajoutent
le poids d'âge, a bien voulu prendre avec dévouement, la direction
de ce travail.
Notre expression de gratitude s'adresse aussi au chef de
travaux Emery KITUKU KINZONZI, pour nous avoir encadré et pour nous
avoir accepté avec nos faiblesses scientifiques.
Nous remercions aussi tous les professeurs, chefs des travaux
et assistants de la Faculté des Sciences Sociales, Administratives et
Politiques de l'Université de Kinshasa pour nous avoir dispensé
un enseignement scientifique de qualité.
Nous serions ingrat si nous ne citons pas le chef de travaux
Colby NGOY, qui a bien voulu consacrer un instant de son temps chargé,
pour nous formuler des pertinentes remarques.
A vous, dont mon coeur ne saura exprimer les sentiments, je
cite : Chouchou Botelua, Nancy Matondo, Emilie Kasheta, toutes aux Etats
Unies d'Amériques, a mon seul espoir Esther Tshika, Nancy Ndj'iba,
Meroline Mutingi, Nadine Engole, Feza Sintoni, calie Kikama, Bibiche Munganga,
jyllande j'exprime ma gratitude.
Que tous nos compagnons de lutte se reconnaissent dans ce
travail et trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude pour les
moments de joie et de peine que nous avons partagés ensemble : Bil
Muyaya, JP Paka, Claude Ndeem, Aaron Mukula, Mina mbuyi, nanou Mwela, Jacques
Malala, C. Kilumuna, Anita Djamano, Dr Achille, Persie Nkansa, Serge Lwabeya,
Mechack Mboma.....
Que tous ceux qui, de loin ou de près, ont
contribué à notre formation mais que nous n'avons pas
cités, trouvent à travers ces lignes, l'expression de notre
profonde gratitude.
Junior Mwaka
Makilita.
ABREVIATION
AGI : Accord Global et Inclusif
DIC : Dialogue Inter congolais
CEI : Commission électorale indépendante
HAM : Haute autorité des médias
MLC : Mouvement de libération du Congo
RCD/N : Rassemblement congolais pour la
démocratie
/National
RCD : Rassemblement congolais pour la
démocratie
RCD/Goma : Rassemblement congolais pour la
démocratie/Goma.
RDC/ML : Rassemblement congolais pour la
démocratie/
Mouvement de libération
SADC : Communauté de développement de
l'Afrique
Australe
ONU : Organisation des nations unies
OUA : Organisation de l'unité africaine
SMI : Structure militaire d'intégration.
CONADER : Commission nationale de
désarmement,
démobilisation et
réinsertion.
PRP : Parti de la révolution populaire
FLNC : Front de la libération nationale
congolaise
MPR : Mouvement populaire de la révolution
UGEC : Union générale des étudiants
congolais
UDPS : Union pour la démocratie et le progrès
social.
HCR : Haut conseil de la République.
HCR-PT : Haut conseil de la République-
Parlement
de transition
AFDL : Alliance des fores démocratiques pour
la
libération du Congo
PALU : Parti lumumbistes unifié
FONUS : Forces novatrices de l'union sacrée.
RPC : Rassemblement des patriotes congolais
UNITA : Union pour l'indépendance totale
d'Angola
FPR : Front patriotique rwandais
RDC : République Démocratique du Congo
INTRODUCTION GENERALE
1. PROBLEMATIQUE
Depuis son accession à l'indépendance, la
République Démocratique du Congo a été
confrontée à des crises les plus aigues dont l'une des causes
fondamentales a été la contestation de la
légitimité des institutions et des leurs animateurs.
Cette contestation a pris un relief particulier avec les
guerres qui ont déchiré le pays à partir de Septembre 1996
et d'Août 1998.
En vue de mettre fin à cette nouvelle crise de
légitimité et d'instaurer des nouvelles institutions politiques,
le Dialogue Intercongolais avait été organisé à
Sun City en Afrique du Sud, sous la médiation de l'ancien
président botswanais Ketumile Masire.
Cette rencontre entre les Congolais avait abouti à un
Accord Global et Inclusif, basé sur les objectifs ci-après : la
réunification, la pacification, la reconstruction du pays ; la
restauration de l'intégrité territoriale et le
rétablissement de l'autorité de l'Etat ; la
réconciliation, Nationale ; la formation d'une armée
nationale, restructurée et intégrée ; l'organisation
des élections libres et transparentes à tous les niveaux,1(*) mais, aussi doté le pays
d'une transition capable d'organiser les élections.
Cet Accord avait suscité l'espoir chez les Congolais,
dans la mesure où toutes les autres tentatives de réconciliation
des Congolais en vue de la création d'un ordre politique nouveau,
avaient largement échoué : Victoria Falls I et II, Pretoria,
Durban, Port-Louis, Nairobi, Dodoma, Windhoek, Gaborone et Lusaka.
Dès lors que la problématique est l'ensemble de
questions posées dans un domaine de la science, en vue d'une recherche
des solutions, et aussi un ensemble d'idées qui spécifie la
position du problème suscité par le sujet d'étude2(*), dans ce travail, nous cherchons
à savoir si sans cette médiation en terre sud-africaine, la
RDC n'aurait pas réussi à organiser des élections afin
d'instaurer le nouvel ordre politique actuel. Il s'agit en d'autres termes de
savoir s'il existe un lien entre l'Accord Global et Inclusif et l'ordre
politique Actuel.
2. HYPOTHESE
L'hypothèse est une idée directrice
formulée au début de la recherche, destinée à
guider l'investigation et à être infirmée ou
confirmée d'après les résultats de la recherche3(*)
Dans le cas qui est le nôtre, nous formulerons
l'hypothèse selon laquelle les récentes élections et
les institutions politiques actuelles ne seraient que les filles de l'Accord de
Sun City et de la médiation menée par Ketumile Masire. Il est
vrai que sans cette médiation, la RDC n'aurait su organiser des
élections et se doter d'un nouvel ordre politique et institutionnel
fondé sur une Constitution de la République largement
adopté au référendum constitutionnel. Telle est
l'hypothèse que nous nous efforçons de vérifier tout ou
long de ce travail.
3. METHODE ET TECHNIQUE DE RECHERCHE
3.1. Méthode
Dans une recherche scientifique, la méthodologie
constitue une stratégie globale qui permet au chercheur de
récolter les données, de les analyser et de les présenter.
Elle comprend les méthodes et les techniques. La méthode demeure
à un niveau abstrait, intellectuel ou moral. Elle assume les
techniques4(*), qui sont les
instruments de collecte des données et qui contribuent également
à leur analyse et à leur présentation.
Dans les lignes suivantes, nous allons présenter et
justifier la méthode et les techniques qui nous ont servi dans la
collecte des données et leur traitement. Pour des raisons de
commodité, nous commencerons par la présentation de la
méthode, ensuite et enfin viendrons les techniques de recherche.
Le principe directeur veut que le choix de la méthode
soit fonction de l'orientation du travail, de l'étendue et de la
l'ampleur de l'investigation ainsi que, dans une certaine mesure, de la
préférence du chercheur. « Le choix d'une
stratégie de méthode, écrit Pierre FOUGEYROLLAS,
n'échappe pas au choix théorique considérant les faits
selon la globalité fonctionnaliste, structuraliste et systémique
ou selon la contradiction inhérente à tout aspect de la vie
sociale et constitutive de son devenir. » (5(*))
Ainsi, pour arriver à appréhender notre objet
d'étude, la méthode utilisée est
structuro-fonctionnaliste. « L'analyse du système social de
Talcott Parsons part de l'analyse du système de l'action. Celle-ci est
définie comme toute conduite humaine individuelle ou collective,
consciente ou inconsciente. Cette action concerne non seulement les
comportements extérieurement observables, mais également les
pensées, les sentiments, les aspirations, les désirs,
etc. »6(*)
L'analyse du système social selon le modèle
parsonien repose sur quatre (4) impératifs fonctionnels. En effet, pour
exister et se maintenir, tout système social doit surmonter quatre
problèmes d'ajustement que Parsons appelle les impératifs
fonctionnels du système social. Ces fonctions sont :
- les fonctions de stabilité normative, pallier des
valeurs, de maintenance qui consiste à s'assurer que les
valeurs de la société soient connues des membres et que ceux-ci
soient motivés à accepter de se lier à leurs exigences.
Dans le cas qui est le nôtre, il s'agit de
vérifier si les parties prenantes au Dialogue Intercongolais (DIC)
connaissaient les normes à savoir : l'Accord Global et Inclusif et
la Constitution de la Transition et étaient motivés de s'y
conformer.
- la fonction d'intégration qui consiste
à assurer la coordination nécessaire entre les unités ou
partie du système, particulièrement leur contribution à
l'organisation et au fonctionnement de l'ensemble. Elle correspond aux
normes.
La notion d'organisation implique l'existence des normes et
donc d'une réglementation auxquelles les acteurs sociaux doivent se
conformer pour garder de l'équilibre.
A ce sujet, pour garantir une transition pacifique, le
Dialogue Intercongolais (DIC) avait pour normes : l'Accord Global et Inclusif
et la Constitution de la Transition. L'aspect le plus important ce sont les
huit principes de la Transition tels que contenus dans ledit Accord. Nous y
revenons plus tard.
Nous allons analyser la manière dont les parties
prenantes au Dialogue Intercongolais se sont intégrés ou non au
système social, bref à la transition 1+4.
- la fonction de poursuite des buts (goals
attainment) qui est la définition et l'obtention d'objectifs pour
l'ensemble ou composantes. Elle correspond aux collectivités.
Ainsi, le Dialogue Intercongolais (DIC) s'est assigné
les cinq objectifs précités.7(*)
- la fonction d'adaptation qui est l'ensemble des
moyens auxquels le système et ses membres doivent recourir dans la
poursuite des buts, elle correspond aux rôles.
Dans le cas qui est le nôtre, il sera question
d'analyser l'ensemble des moyens auxquels les parties prenantes à la
transition 1+4 devaient recourir, en vue de mieux assurer la poursuite de leurs
rôles. Nous passerons également en revue leurs attributions
respectives.
3.2. Techniques
Quant à l'appréhension même du terme
technique, nous signalons que nous la percevons de la même manière
que Madeleine Grawitz lorsqu'elle dit qu'il s'agit d'un moyen d'atteindre un
but, mais qui se situe au niveau des faits ou des étapes
pratiques8(*).
Nous avons utilisé les techniques suivantes :
1. La technique documentaire qui nous a permis de saisir les
contours de notre travail à travers les ouvrages, les thèses de
doctorat, les mémoires de DES, les mémoires de licence, les
travaux de fin de cycle, les articles scientifiques, les documents officiels et
divers, etc. ;
2. La technique de l'analyse de contenu qui est définie
comme étant « l'ensemble des techniques d'observation et
d'interprétation scientifiques des communications9(*) ». Elle vise
à observer et interpréter ce qui ressort des écrits
antérieurs contenus dans les journaux, revues, discours officiels et
autres, etc. Grâce à cette technique, nous avons été
en mesure de puiser les données essentielles à la
rédaction de notre travail.
4. CHOIX ET INTERET DU SUJET
La motivation à la base du choix de ce sujet a
été notre souci de comprendre l'apport du Dialogue Intercongolais
dans la mise en place des institutions politiques actuelles de la
République Démocratique du Congo.
Nous pensons que les résultats de nos recherches
pourraient servir de base des données aux chercheurs qui
s'intéressent à la vie politique congolaise. Ainsi,
espérons-nous apporter notre modeste contribution dans le domaine de la
sociologie politique.
Sur le plan pratique, les résultats de ce travail
pourraient servir d'aide-mémoire aux hommes politiques congolais, afin
qu'ils se souviennent toujours que l'ordre politique actuel est le fruit d'un
pénible processus de négociation conduit par la communauté
internationale.
5. DELIMITATION DU SUJET
Sur le plan spatial, nous avons choisi comme terrain
d'investigation le Congo Démocratique. Sur le plan temporel, cette
étude couvre la période allant de 2002 à 2006. La
première date marque le début des négociations de Sun City
et la seconde est celle des organisations des élections
générales en RDC, en vue de la mise en place d'un nouvel ordre
politique.
6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion, ce travail est
subdivisé en quatre chapitres.
Le premier chapitre circonscrit les considérations
générales. Le deuxième aborde l'évolution
institutionnelle et politique post coloniale de la République
Démocratique du Congo. Le troisième décrit les acteurs en
conflit avant le Dialogue Intercongolais. Le quatrième et dernier
chapitre analyse l'apport du Dialogue Intercongolais dans la mise en place des
institutions politiques actuelles.
Chapitre 1. CONSIDERATIONS GENERALES
Le présent chapitre comprend deux sections dont la
première définit les concepts, alors que le deuxième
procède à la brève description des institutions de la
République Démocratique du Congo depuis la colonisation à
ces jours.
1.1. Définition des concepts
Le présent chapitre procède à la
définition des concepts. Pour rendre intelligible notre sujet, il sied
de procéder à la définition des concepts qui se trouvent
au centre de la présente dissertation.
Ce faisant, notons avec P. RONGERE que la complexité
des phénomènes sociaux amène les Sciences Sociales en
général, à utiliser un nombre considérable des
concepts qu'il définit comme « une représentation
mentale générale et abstraite des objets
étudiés » (10(*)).
Le même auteur poursuit en disant que la plupart d'entre
eux, à force d'être utilisés dans le cours de conversation,
deviennent flous et ambigus. Aussi, leur définition devient-elle
impérative lorsqu'on s'engage dans une recherche, car « une
recherche consciente de ses besoins ne peut passer outre la
nécessité que les concepts soient définis avec une
clarté suffisante pour lui permettre de progresser »
Dans le cadre de ce travail, nous définissons les
concepts ci-après : apport, dialogue, institution, politique et
institution politique.
1.1.1. Apport
Le concept « apport » a plusieurs
acceptions11(*). La
première acception couvre le monde des finances où l'apport c'est
l'ensemble des biens et capitaux apportés par des associés ou des
actionnaires, qui peuvent être en numéraire ou en nature. On parle
alors d'un apport financier. Dans sa deuxième acception, c'est ce qui
est fourni (en fait de quelque chose). C'est le cas de l'apport calorique
indispensable. Une troisième acception définit l'apport comme une
action de fournir en supplément (quelque chose). L'apport de capitaux
étrangers rentre dans cette acception. La dernière acception est
celle qui a trait à la contribution positive (de quelque chose ou de
quelqu'un à quelque chose).
C'est cette dernière acception qui nous
intéresse dans ce travail car, nous allons analyser la contribution
positive du Dialogue Intercongolais à la mise en place des institutions
politiques actuelles de la République Démocratique du Congo.
1.1.2. Dialogue
Comme le concept « apport », le dialogue a
également plusieurs acceptions.12(*)
Dans un premier sens, c'est une communication et discussion
visant à trouver un accord. Il est alors synonyme de concertation.
Dans un deuxième sens, c'est une conversation entre les
personnages (d'un film, d'un livre ou d'une pièce de
théâtre) en style direct.
Dans un troisième sens, il s'agit d'un échange
de vues (entre des personnes ou des groupes).
D'autres acceptions existent. La présente étude
prend en considération la première acception et la
deuxième.
1.1.3. Institution
Du latin institutio : fondation, méthode,
institution. Terme polysémique, employé à la fois par les
juristes, les économistes et les sociologues. Il s'agit d'un ensemble de
règles organisant la société ou certaines de ses
instances.(13(*))
Par institutions il sied d'entendre les structures
fondamentales d'un pays permettant de définir un régime politique
et relevant du droit public : institutions politiques.(14(*))
C'est l'ensemble des structures ou des mécanismes
fondamentaux d'origine réglementaire ou coutumière dans la
collectivité. Il existe des institutions administratives,
internationales, juridiques, politiques. L'institution se caractérise
par son insertion dans le temps, sa durée lui permettant, à son
tour, d'engendrer des normes et d'autres phénomènes
juridiques.(15(*))
Dans le cadre de la présente dissertation, nous
entendons par institution, les structures fondamentales de la République
Démocratique du Congo permettant de définir le régime
politique et relevant du droit public : institutions politiques.
1.1.4. Politique
De plusieurs définitions qui existent, retenons celle
proposée par Y. MENY et J. C. THOENIG. La politique :
« désigne les phénomènes de lutte pour le
pouvoir, de concurrence entre des partis, des groupes d'intérêts,
des catégories sociales, des personnes, pour l'exercice de l'influence
et pour l'occupation des fonctions d'autorité dans une
collectivité, dans un pays, sur un marché électoral, dans
un processus de décision. »(16(*))
En science politique, polis renvoi à
cité et politeia à l'Etat. Il y a lieu de distinguer
politique en tant qu'adjectif et le politique en tant que
substantif. Dans un premier sens, la politique se rapporte à l'action du
Gouvernement, alors que dans le second sens, le concept se rapporte à un
domaine, un objet à étudier.(17(*))
Au sens absolu, c'est l'art de gouverner la cité en vue
d'atteindre ce que l'on considère comme la fin suprême de la
société. A l'un de ses sens dérivés, la politique
c'est la lutte pour la conquête et l'exercice du pouvoir dans les
sociétés.(18(*))
Dans ce travail, le concept de politique a deux acceptions.
Dans un premier sens, nous l'entendons comme les phénomènes de
lutte pour le pouvoir, de concurrence entre des partis, des groupes
d'intérêts, des catégories sociales, des personnes, pour
l'exercice de l'influence et pour l'occupation des fonctions d'autorité
dans une collectivité, dans un pays, sur un marché
électoral, dans un processus de décision. Dans un second sens, il
s'agit de l'action du Gouvernement d'un pays.
1.1.5. Institution politique
Les institutions politiques sont des structures fondamentales
d'un pays permettant de définir un régime politique et relevant
du droit public.
En ce qui concerne notre pays, il s'agit des structures
fondamentales qui nous permettent de déterminer les différents
régimes politiques qui se sont succédé et qui sont
réglementées par le droit public congolais. Ces institutions
sont : le Président de la République, le Gouvernement, le
Parlement (Assemblée Nationale et Sénat), les Cours et
Tribunaux.
1.2. Bref aperçu des conflits et du processus de
paix de 1998 à 2003
Dans cette section, il sera question d'examiner
brièvement les conflits armés qui ont nécessité
l'intervention des médiations extérieures pour leur
résolution et qui ont conduit à la mise en place d'une transition
démocratique concertée.
1.2.1. Des conflits armés
A la suite d'une guerre éclaire conduite par une
coalition des forces nationales et régionales (forces armées
étrangères notamment le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda), le 16
Mai 1997, le président Mobutu s'est exilé au Maroc, un jour
seulement avant l'entrée des forces rebelles à Kinshasa et
l'auto-proclamation de Laurent désire Kabila en qualité de
président de la République Démocratique du Congo, nouvelle
dénomination du Zaïre.
Ayant constaté que ses anciens alliés se
comportaient en RDC comme en territoire conquis, Laurent Désiré
Kabila avait décidé de rompre ces alliances, le 27 Juillet 1998.
Cette rupture brutale si, on peut le dire ainsi, et le refus des anciens
alliés d'être expulsés du territoire national congolais,
ont provoqué le déclenchement d'une nouvelle guerre, le
02Août 1998, une guerre conduite par de nouvelles forces armées
coalisées.
Au-delà de cette insurrection-agression de l'Est du
pays, le 1er Octobre 1998, une autre rébellion se forme dans
la province de l'Equateur. On parlera du Mouvement pour la Libération du
Congo (MLC) dirigé par Jean-Pierre Bemba Gombo.
Avec la présence avérée des troupes
étrangères sur le terrain des hostilités, la crise
congolaise avait pris une dimension internationale. Aussi, les Chefs d'Etat
africains et la communauté internationale s'étaient
bousculés et mobilisés autour de cette nouvelle crise de
légitimité politique et institutionnelle.
1.2.2. Du processus de paix
La voie militaire utilisée pour la conquête ou la
conservation du pouvoir d'Etat ayant échoué, elle a
cédé place à des âpres négociations
pilotées à de ombreuses reprises par la communauté
internationale.
Progressivement, la négociation et le dialogue se sont
imposés comme voie de sortie du bourbier imposé par cette guerre.
Organisé à Sun City en Afrique du Sud, le Dialogue Intercongolais
a conduit à l'Accord Global et Inclusif (AGI) signé le 17
décembre 2002.
Cet accord est le fruit de plusieurs autres rencontres telles
que : le Sommet de Victoria Falls I et II, Pretoria, Durban, Port-Louis,
Nairobi, Dodoma, qui invitaient à un cessez-le-feu immédiat et
sans condition. Il est également le fruit de l'Accord de Lusaka, des
rencontres de Windhoek et de Gaborone qui ont permis d'obtenir d'autres
acquis.
Cependant, avant d'en arriver à l'Accord Global et
Inclusif, passons brièvement en revue les étapes qui ont
précédé.
Du 03 au 08 septembre 1998, les Chefs d'Etat se sont
réuni à Victoria Falls I et ont décidé
de :
- charger le président zambien Frederik Chiluba de
trouver une solution pacifique à la guerre de la République
démocratique du Congo en amenant les différents
belligérants à signer un accord de cessez-le feu et l'ont
déclaré médiateur attitré dans cette
guerre ;
- charger les Ministres de la Défense et d'autre
officiels de travailler en étroite coopération avec l'OUA
et les Nations Unies ; et leur ont confié le mandat de se
rencontrer au siège de l'OUA, à Addis-Abeba en Ethiopie, le
jeudi 10 septembre 1998, pour établir les modalités d'un
cessez-le-feu immédiat et un mécanisme de supervision du respect
des éléments du cessez-le-feu, particulièrement ceux
relatifs au retrait des forces étrangères de la République
Démocratique du Congo.
En application de la décision des Chefs d'Etats
à l'issue de leur Sommet de Victoria Falls II, les Ministres de la
Défense se sont réunis à Addis-Abeba, le 10 Septembre 1998
et ont élaboré les documents suivants :
- Le projet de cessez-le feu ;
- Le projet des modalités de mise en oeuvre du
cessez-le feu ;
- Le projet de calendrier d'application.
Alors que les experts ougandais et rwandais ont largement
participé à l'élaboration de ces documents, au moment de
leur examen par les Ministres de la Défense, le Rwanda et l'Ouganda ont
décidé de quitter la salle en exigeant la participation des
rebelles congolais.
A l'invitation du président zambien Frederik Chiluba,
les Ministres des Affaires Etrangers et de la Défense avaient tenu leur
première réunion dans la capitale zambienne du 26 au 27 Octobre
en vue d'examiner et d'adopter les projets de cessez-le feu et des
modalités élaborées à Addis-Abeba par les Ministres
de la Défense.
Cette réunion a rencontré un obstacle au moment
de la définition des belligérants qui devraient logiquement
signer l'accord de cessez-le feu.
En effet, le Rwanda et l'Ouganda ne se reconnaissaient pas
comme belligérants dans la guerre du Congo. Pour eux, c'était une
rébellion interne qui concernait les Congolais et qui devrait donc
trouver une solution au travers des négociations entre Congolais
à savoir : les représentants du président Kabila
d'une part, et les délégués de la rébellion de
l'autre.
Grâce à l'arbitrage de l'ONU et de l'OUA,
l'Ouganda finit par reconnaître la présence de ses troupes au
Congo. Le Rwanda demeura intraitable jusqu'à la fin de la
réunion. Il a fallu donc amorcer des contacts pour arriver à
infléchir la position du Rwanda. C'est ainsi que, un mois après,
à l'occasion de sa visite officielle en Afrique du Sud, l'homme fort du
Rwanda, Paul Kagamé reconnaîtra, dans la surprisse
générale, la présence de ses hommes au Congo.
Avec l'acceptation du Rwanda, la question de la
définition des belligérants et des signataires de l'accord a
été totalement évacuée.
Notons aussi qu'à l'issue de la réunion de
Lusaka du 26 au 27 Octobre 1998, il avait été mis sur pied un
mécanisme des contacts de proximité pour prendre en compte les
amendements et les points de vue des rebelles sur les projets d'Addis-Abeba,
relatif au cessez-le feu.
Cette commission, chargée d'effectuer des contacts de
proximité, était composée de la manière
suivante : Zambie (présidence), Mozambique, Afrique du Sud,
Tanzanie, OUA, ONU, SADC.
La commission des contacts de proximité se rencontre en
novembre le 27 Novembre 1998, avec les délégués des
rebelles conduits par leur président Wamba dia Wamba.
La rencontre de Gaborone avait permis aux rebelles d'amender
les projets de cessez-le-feu et des modalités élaborés
à Addis-Abeba. Un document signé par Wamba dia Wamba avait
été adressé au président Chiluba.
Le 27 Novembre 1998, les chefs d'Etat dont les armées
étaient impliquées dans la guerre du Congo se réunirent
à Windhoek, capitale de la Namibie. Cette réunion permit aux
présidents Bizumungu, Museveni, Mugabe, Eduardo Do Santos et San Nujoma
d'adopter le projet d'accord de cessez-le-feu élaboré à
Addis-Abeba. Il sied de noter que c'est à la demande du président
ougandais Yoweri Museveni que cette réunion avait été
convoquée par le président Namibien.
Le chef de l'Etat zambien était chargé de
convoquer rapidement une réunion des ministres des Affaires
Etrangères et de la Défense pour la finalisation des textes
d'Addis-Abeba, de façon à permettre aux chefs d'Etat de les
signer rapidement.
Aussi du 14 au 16 janvier 1999, s'était tenue la
réunion des Ministres des Affaires Etrangères et de la
Défense à Lusaka. Cette réunion avait pour but de faire un
dernier examen des projets d'Addis-Abeba.
Comme le Rwanda et l'Ouganda continuaient d'accuser la RDC de
créer une insécurité à la frontière commune,
les ministres ont décidé de créer deux commissions
chargées respectivement de l'examen des modalités de mise en
oeuvre de cessez-le feu et des questions de sécurité de la RDC et
de ses voisins.
Du 29 au 09 Février 1999, la réunion des experts
membres des commissions des questions de l'examen des modalités de mise
en oeuvre de cessez-le-feu et de la commission des questions de
sécurité de la République Démocratique du Congo et
ses voisins s'est tenue à Lusaka.
La commission chargée de l'examen des modalités
de mises en oeuvre du cessez-le-feu avait pour but d'élaborer les
modalités pratiques de l'application du cessez-le feu et le
calendrier.
Les experts ougandais et rwandais décidèrent de
boycotter les travaux de cette commission, au motif que les rebelles devraient
y participer directement. La commission a donc adopté le document des
modalités en l'absence du Rwanda et de l'Ouganda.
La commission chargée des questions de
sécurité, quant à elle, a enregistré les
déclarations écrites du Rwanda, de l'Ouganda, du Burundi et de la
RDC en rapport avec des questions sécuritaires du Congo et de ses
voisins.
Apres de nombreux contacts à Kinshasa, à Kigali
et à Kampala, ainsi qu'avec des responsables du Rassemblement Congolais
pour la Démocratie, le président Frederik Chiluba, après
avoir obtenu du président Kabila l'accord de la participation directe
des rebelles aux travaux d'experts, a convoqué une deuxième
réunion d'experts. Elle avait eu lieu du 26 au 29 Avril 1999 à
Lusaka.
A peine commencés, les travaux de la commission ont
rencontré un obstacle créé, cette fois-ci, par les
délégués des rebelles. Ils exigeaient que la Zambie
organise, à travers cette commission, une rencontre bilatérale
entre les délégués de Kinshasa et ceux du RCD, Parce que,
selon leurs entendements, c'étaient là les deux
belligérants principaux.
Cette requête avait été rejetée
par la commission. Ce qui avait poussé les délégués
du RCD à boycotter les travaux de la commission qui se sont poursuivis
sans eux et sans le Rwanda, qui n'avait pas répondu présent
à cette réunion.
Le projet des modalités élaboré à
Addis-Abeba a été adopté par la commission, sans le Rwanda
et le RCD. L'Ouganda, pour sa part, l'a adopté moyennant quelques
réserves émises aux points ci-après :
- le retrait des forces étrangères ;
- le rétablissement de l'autorité administrative
par le gouvernement de la RDC sur l'ensemble du territoire congolais ;
- la mise à la disposition d'informations, la
vérification et le suivi ;
- le désarmement des forces
irrégulières ;
- les zones de cantonnement et de stockage ;
- le calendrier de mise en oeuvre de l'accord de
cessez-le-feu.
Comme on peut le constater, les rencontres se sont
succédées, mais sans une solution durable, à cause du
refus des belligérants de transcender leurs positions de départ.
Préoccupée par cette crise appelée la plus grande guerre
de l'Afrique, puisqu'elle avait englobé pratiquement sept Etats,
inquiète également de voir la RDC demeurée longtemps sous
l'emprise des ces Etats, la communauté internationale s'était
impliquée et avait proposé une rencontre inter congolaise
à Sun City en Afrique du Sud, sous la médiation de l'ancien
président Botswanais Ketumile Masire.
Cette rencontre devait, cette fois-ci, impliquer toutes les
forces politiques présentes sur le terrain des opérations.
Commencée le 25 février 2002, elle se clôtura le 02 avril
2002.
Un deuxième round des négociations
s'était déroulé et avait débouché, comme
nous l'avons dit dans les lignes précédentes, sur la signature de
l'Accord Global et Inclusif, le 17 décembre 2002.
Nous voici à la fin de ce chapitre qui cède
place à un autre, consacré à un bref aperçu
historique des institutions politiques post coloniales de la République
Démocratique du Congo.
Chapitre 2. BREF APERÇU HISTORIQUE DES
INSTITUTIONS
POLITIQUES
POST COLONIALES DE LA RDC
Le présent chapitre procède à un bref
aperçu historique des institutions politiques post coloniales de la
République Démocratique du Congo. Nous reviendrons sur les
institutions politiques de la première République, de la
deuxième République, ainsi que de la transition
démocratique.
2.1. Institutions politiques de la première
République
Les institutions politiques de la première
République ont été conçues peu avant
l'indépendance. En effet, la Belgique qui ne voulait pas perdre ses
intérêts vitaux dans son ancienne colonie a
préféré l'idée d'une « communauté
belgo-congolaise », d'une indépendance programmée, au
détriment d'une indépendance immédiate revendiquée
par les Congolais.(19(*))
Au-delà de cette attitude de la Belgique au sujet de la
décolonisation du Congo, il y a eu aussi celle des Congolais entre eux.
D'aucuns savent qu'à la veille de l'indépendance nationale, les
Congolais sont restés divisés entre eux concernant les enjeux
majeurs de l'heure. Il y a eu dissension entre les
« nationalistes » et les
« pro-occidentaux », les unitaristes et les
fédéralistes, les « socialistes ou
communistes » et les « libéraux ou
capitalistes ».
Il y a lieu d'illustrer le duel entre la Belgique et le Congo
par les propos de Patrice Emery LUMUMBA d'une part, ceux du Vice-Gouverneur
Général A. SCHÖLLER, de l'autre.
Le Congo a amorcé son indépendance dans un
climat de vives tensions et de recours à des agendas cachés en
dépit des accords intervenus dans le cadre de la Table ronde de
Bruxelles du 20 janvier 1960, entre les Congolais et la Belgique d'une part,
entre les Congolais eux-mêmes d'autre part.
A l'issue de cet affrontement, les deux parties (la Belgique
et le Congo) ont convenu d'organiser les élections en mai 1960,
élections qui devaient mettre en place les institutions politiques post
coloniales. Ces élections ont été remportées par le
Mouvement National Congolais (MNC) de Patrice Emery LUMUMBA. Comme le parti
vainqueur à ces élections devait désigner le Premier
Ministre, c'est le leader du MNC qui l'a été. Joseph KASA VUBU,
leader de l'Alliance des Bakongo (ABAKO) a été élu par le
Parlement, Président de la République.
Les institutions politiques de cette période
étaient centralisées. Il s'agissait du Président de
la République, Chef de l'Etat ; du Gouvernement dirigé par
un Premier Ministre ; de la Chambre des Représentants (actuelle
Assemblée Nationale) et du Sénat.(20(*))
Comme d'aucuns le savent, ces institutions ont
été évincées par le premier coup d'Etat de Joseph
Désiré MOBUTU, de Septembre 1960. LUMUMBA sera assassiné
le 17 janvier 1961. Le pays qui sombrait déjà dans le chaos, a de
plus en plus vécu l'un des moments les plus sombres de son histoire
politique post coloniale.
Après de nombreux fora visant à la
réconciliation nationale et à la réunification du pays
morcelé par cinq ans de guerre et d'instabilité institutionnelle
et constitutionnelle, la Constitution de Luluabourg (1964) a remplacé la
Loi Fondamentale (1960).
A la faveur de cette Constitution, les Congolais ont convenu
d'organiser les élections en novembre 1965. Ces élections,
remportées au niveau législatif par le Parti de Moïse
TSHOMBE KAPEND, allaient déboucher sur les élections
présidentielles quand le Lieutenant-colonel Joseph Désiré
MOBUTU a perpétré un second coup d'Etat le 24 Novembre 1965.
2.2. Institutions politiques de la deuxième
République
Quand Joseph-Désiré MOBUTU a
accédé au pouvoir d'Etat, il a justifié son coup d'Etat
comme un « coup d'arrêt à un climat
d'anarchie ». Il a défini ce coup de force comme
« une défense de l'unité, de la souveraineté, de
la démocratie », menacées par les cinq ans de chaos. Il
s'agissait d'une « révolution-comparaison » dans la
mesure où MOBUTU avait établi une comparaison entre la
première moitié des années soixante, qui a
été caractérisée par les sécessions, les
rébellions, etc., d'une part, l'unité, l'ordre et la
démocratie qu'il avait voulu instaurer dans le pays, d'autre
part.(21(*))
Contrairement à ses nombreux discours, le
Président Joseph-Désiré MOBUTU a plutôt mis en place
un Gouvernement dictatorial. Les partis politiques ont été
interdits de fonctionner pendant une période de cinq ans au cours de
laquelle il était supposé faire revenir la paix, l'unité
nationale et la démocratie.
Contrairement aux institutions politiques
démocratiquement mises en place pendant la première
République, la deuxième République a été
régentée par des institutions politiques dont l'objectif ultime
était la personnification du pouvoir d'Etat.
A l'époque du Parti-Etat, l'adhésion au MPR
était l'affaire de tous les Zaïrois, quel que soit leu âge.
L'article 33 de la Constitution révisée en 1988 stipulait
que : « Tout Zaïrois est membre du Mouvement Populaire de
la Révolution ». Dans un « meeting
populaire », le Chef de l'Etat précisait :
« Olinga olinga te, ozali kaka na MPR. ». La traduction
littérale est : « Que tu le veuilles ou non, tu es membre
du MPR. » Il était également affirmé dans le
discours du pouvoir que « le Zaïrois est membre du MPR depuis le
sein maternel. »(22(*))
L'institutionnalisation du MPR a consacré l'omnipotence
de son Président, MOBUTU. Elle s'est matérialisée par la
promulgation d'une nouvelle Constitution, intervenue le 15 août 1974, qui
n'était qu'une refonte en un texte homogène des diverses
modifications introduites depuis la Constitution du 24 juin 1967.
Le caractère novateur de la Constitution du 15
août 1974 concernait un certain nombre des dispositions de fond qui
définissent la dualité entre le parti et l'Etat. Au sein de
chaque entité, le chef suprême occupait une place
prépondérante réaffirmée par la Constitution.
Il y a d'abord le fait que le MPR a été
revêtu d'un caractère d'inviolabilité qu'il n'avait pas
jusqu'alors. Il y a ensuite le fait que cette Constitution est une refonte en
un texte unique des statuts d'un parti politique, le MPR, avec la Constitution
ou loi fondamentale qui régit l'Etat zaïrois. Il y a encore le
caractère d'exclusivité que la Constitution reconnaît au
MPR par rapport à toute autre forme d'institution existante. Se
confondant à la nation, le MPR devient l'unique institution du pays.
Cette proclamation est faite dès la première phrase du
préambule. Elle est confirmée par l'article 28 qui énonce
cette idée : « En République du Zaïre, il
n'existe qu'une seule institution, le Mouvement Populaire de la
Révolution... » L'article 29 précise : « Le
Mouvement Populaire de la Révolution est la nation zaïroise
organisée politiquement. » Enfin,
conformément à son article 43, la Constitution de 1974 structure
le MPR en cinq organes qui sont : le Bureau politique, le Congrès,
le Conseil Législatif (Parlement), le Conseil Exécutif
(Gouvernement), et le Conseil Judicaire (Cours et Tribunaux).
La réflexion sur une telle structuration fait
dégager trois types d'enseignements. Le premier, c'est que le
Président du MPR n'est pas encore érigé en organe comme
cela se fera dans la Constitution de 1978.
Le second, c'est qu'un organe délibératif
restreint, en l'occurrence le Bureau Politique, est hiérarchiquement
supérieur à l'organe consultatif élargi, le
Congrès. La Constitution de 1978 corrigera également une telle
situation.
Le troisième enseignement, c'est qu'en fait, les
structures de l'Etat sont réduites à être des organes d'un
parti politique. Les trois fonctions législative, exécutive et
judicaire exercées habituellement respectivement par le Parlement, le
Gouvernement et les Cours et Tribunaux sont détenues par les mêmes
institutions qui deviennent des simples structures partisanes. Les appellations
des membres de l'Assemblée Nationale et du Gouvernement ayant
changé, les détenteurs deviennent des
« simples » Commissaires du Peuple et d'Etat. Comme
l'exercice de la plénitude du pouvoir revient au Chef du parti et de
l'Etat.
Le stade de la suprématie du parti sur l'Etat est
intervenu lorsque le MPR est devenu Parti-Etat. Au stade
d'institutionnalisation du MPR et de construction de l'omnipotence de son
Président et Fondateur, succède en 1978 celui de la phagocytose
du MPR sur l'Etat qui confirme en outre le statut privilégié et
particulier du Président-Fondateur du MPR.
Le régime MOBUTU a été combattu par les
Congolais. A titre illustratif revenons sur la lutte menée dans le cadre
de la société civile (étudiants, églises, etc.) ;
de l'opposition armée (Parti de la révolution populaire, PRP de
Laurent-Désiré KABILA et le Front de libération nationale
congolaise, FLNC de MBUMB Nathanaël) ; ainsi que de l'opposition
politique. Signalons que cette énumération n'est pas
exhaustive.
S'agissant de la lutte menée par la
Société civile, il y a lieu d'épingler la lutte
menée par les étudiants congolais réunis au sein de
l'Union Générale des Etudiants Congolais (UGEC). Ceci explique
les affrontements entre le régime MOBUTU et les étudiants en 1969
comme en 1971. Signalons aussi les grèves ouvrières, celles des
enseignants, le duel entre MOBUTU et l'Eglise Catholique patronnée par
le Cardinal MALULA.(23(*))
Quant à l'opposition armée, Cosma WILUNGULA
signale que le Parti de la Révolution Populaire (PRP) de
Laurent-Désiré KABILA a évolué dans les montagnes
de FIZI-BARAKA dans la Province du Sud-Kivu, à l'Est du pays, de 1967
à 1986. Entre novembre et décembre 1984, il a combattu le
régime MOBUTU en attaquant le territoire de MOBA dans la province du
Katanga.(24(*))
Outre le PRP, il y a eu aussi le Front de Libération
Nationale Congolaise (FLNC) de MBUMB Nathanaël. Le FLNC a essayé de
renverser le Président MOBUTU en attaquant à deux reprises
à partir de la province du Katanga. Ces deux attaques se sont
déroulées du mois de mars au mois de mai 1977 pour la
première, et en mai 1978, pour la seconde. D'aucuns parleront de Shaba I
et Shaba II.(25(*))
Quant à l'opposition politique enfin, nous devons noter
que les treize Parlementaires qui avaient fini par adresser une lettre ouverte
à MOBUTU ont fini par mettre en place l'Union pour la Démocratie
et le Progrès Social (UDPS).(26(*))
Ces institutions politiques de la deuxième
République ne seront changées qu'avec l'avènement de la
transition politique amorcée depuis le 24 avril 1990.
2.3. Des institutions politiques de la transition
démocratique
Dans cette section, nous allons décrire
l'évolution institutionnelle et politique sous Mobutu et après
Mobutu.
2.3.1. Des institutions politiques sous la transition
Mobutu
La Transition démocratique a été
conçue par les Congolais comme une nouvelle ère d'espoir pour
instaurer une démocratie durable.
A l'issue des Consultations populaires qu'il a eues de janvier
à avril 1990, le Président Mobutu avait prononcé un
discours dans lequel il a annoncé :
· l'introduction du multipartisme à trois et du
pluralisme syndical ;
· la séparation nette entre le Parti et
l'Etat ;
· la réhabilitation des trois pouvoirs
traditionnels de l'Etat à travers les quatre institutions de la
République qui sont : le Président de la République,
le Gouvernement, l'Assemblée Nationale, les Cours et Tribunaux.
La Conférence Nationale Souveraine était
dès lors le cadre de concrétisation de toutes les aspirations
populaires. Cette conférence a été instituée par
l'Ordonnance n° 91-097 du 11 avril 1991. Elle a été
convoquée pour le 31 juillet 1991 par l'Ordonnance n° 91-205 du 15
juillet 1991, signée à Mbandaka. Ses travaux ont
démarré effectivement le 7 août 1991 et se sont
clôturés le 6 décembre 1992, date de sa dissolution par
l'Ordonnance présidentielle.(27(*))
Avant sa clôture, elle avait élaboré une
constitution, élu un Premier-Ministre, E. Tshisekedi, mis sur pied un
Parlement, le Haut Conseil de la République (HCR).
A la suite d'une crise qui s'est installée, il y aura
un dédoublement des institutions de la République :
- deux Gouvernements dont l'un dirigé par E. Tshisekedi
et Faustin Birindwa ;
- deux Parlements : le Haut conseil de la
République issu de la CNS (siégeant au Palais Du Peuple et
présidé par Monseigneur Laurent Monsengwo Pasinya) et l'ancien
Parlement d'avant le 24 avril 1990 (évoluant au Palais de la Nation et
sous la houlette de Anzuluni Bembe).
Les deux Parlements vont fusionner plus tard pour former le
Haut conseil de la République-Parlement de transition (HCR-PT)
présidé par Monseigneur Laurent Monsengwo. Ce dernier va
élire un nouveau Premier-Ministre en la personne de Léon Kengo wa
Dondo en 1994.
Au-delà de ce dédoublement, il y a lieu de noter
que les institutions politiques pendant la CNS se présentaient comme
suit :
- le Président de la République
- le Haut Conseil de la République-Parlement de
Transition
- le Gouvernement
- les Cours et Tribunaux.
L'Acte Constitutionnel de la Transition révisé
après la tenue de la Conférence Nationale Souveraine, les
institutions politiques du pays étaient :
- le Président de la République ;
- l'Assemblée Nationale ;
- le Haut Conseil de la République ;
- le Gouvernement ;
- les Cours et Tribunaux.
Tout ce temps que le Congo pataugeait, la situation politique
du Congo s'empirait davantage. Les conditions étaient réunies
pour la chute du régime MOBUTU. Une guerre éclaire imposée
par une coalition des forces nationales et internationales, avec à sa
tête, Laurent-Désiré KABILA, a fini par renverser ce
régime.
Cette guerre, menée de Septembre 1996 à Mai
1997, a empiré la situation de la paix en République
Démocratique du Congo. Laurent-Désiré KABILA s'est
autoproclamé Président de la République en succession de
MOBUTU, nouvellement exilé au Royaume du Maroc.
2.3.2. Des institutions politiques issues de l'AFDL
Le 29 mai 1997, Laurent-Désiré Kabila a
été investi par la Cour Suprême de Justice,
troisième Président du Congo post colonial après
respectivement, Joseph Kasa-Vubu et Joseph-Désiré Mobutu.
A cette occasion, il a prononcé un discours-programme
qui était assorti d'un calendrier étalé sur deux ans. Ce
calendrier prévoyait la mise en place d'une Commission
Constitutionnelle, d'une Commission des Réformes Institutionnelles,
d'une Assemblée Constituante et Législative - Parlement de
Transition, l'organisation d'un référendum populaire sur le
projet de Constitution, et les élections comme bout du tunnel.
Une phrase contenue dans ce discours atteste la volonté
de rompre avec le capitalisme international dans ses ramifications congolaises.
« Soulignons en termes clairs, déclare le nouveau maître
du Congo, pour l'Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération du Congo (AFDL) ce qui suit : il ne s'agit pas d'assurer la
continuité du régime précédent, mais de bâtir
un nouvel Etat fondé sur de nouvelles valeurs après avoir fait
table rase du mobutisme. » (Le Palmarès,
30/05/97).
Pour exercer le pouvoir d'Etat, Laurent-Désiré
Kabila avait pris le Décret-Loi Constitutionnel n° 003 du 27 mai
1997 portant organisation et exercice du pouvoir en République
Démocratique du Congo.
Selon ce texte, le Président de la République
Chef de l'Etat était en même temps Chef de l'Exécutif et du
Gouvernement. Il n'y avait pas de pouvoir législatif dans la mesure
où aucun Parlement n'était mis en place. Le pouvoir
exécutif était, à la lumière de l'article 5 dudit
Décret, exercé par le Président de la République,
par voie des Décrets-lois délibérés en Conseil des
Ministres.
Il ressort de ce texte constitutionnel que pendant cette
période, le pays avait les institutions politiques suivantes :
- le Président de la République ;
- le Gouvernement ;
- les Cours et Tribunaux.
Le Président de la République avait les pouvoirs
qu'avaient ses prédécesseurs, mais auxquels il avait
été ajouté les pouvoirs législatifs.
La modification du Décret-loi n° 003 du 27 mai1997
par le Décret-loi n° 74 du 25 mai 1998 avait pour innovation
essentielle l'introduction de l'Assemblée Constituante et
Législative-Parlement de Transition. Ce dernier Décret-loi a
marqué une nette séparation des pouvoirs entre l'Exécutif
et le Législatif.
Il ressort de ce texte que les institutions de la
République étaient :
- le Président de la République ;
- l'Assemblée Constituante et Législative -
Parlement de Transition
- le Gouvernement ;
- les Cours et Tribunaux.
Comme nous venons de le voir, Laurent-Désiré
Kabila a à son tour mené une politique qui a été
désapprouvé par des nombreux acteurs sociaux nationaux et
internationaux. La transition démocratique a encore été
secouée par une guerre qui a éclaté le 2 août 1998.
Le 16 Janvier 2001, Laurent-Désiré Kabila a été
assassiné. Il sera succédé par son fils Joseph Kabila, qui
a relancé l'Accord de Lusaka ainsi que le Dialogue Intercongolais.
Cette relance du processus de paix a permis aux Congolais de
procéder à plusieurs rounds des négociations,
jusqu'à la signature de l'Accord de Sun City, qualifié de
partiel.
Compte tenu de son caractère partiel, l'Accord de Sun
City a été écarté au profit de l'Accord Global et
Inclusif qui s'articule essentiellement autour de la cessation des
hostilités, des objectifs, des principes, de la durée et des
institutions de la Transition.
Avant la mise en place des institutions politiques issues du
Dialogue intercongolais, Joseph Kabila a continué à gérer
le pays à la faveur du Décret-loi n° 74 du 25 mai 1998.
Au terme de ce deuxième chapitre, nous pouvons
maintenant aborder le troisième chapitre qui passe en revue les acteurs
du conflit qui a fait l'objet du Dialogue Intercongolais
Chapitre 3. ACTEURS EN CONFLIT AVANT LE DIALOGUE
INTERCONGOLAIS
Dans ce chapitre, nous allons aborder deux sections. La
première décrit les acteurs nationaux en les classant sous les
catégories suivantes : l'ex Gouvernement de Salut Public,
l'opposition non armée, l'opposition armée, les autres acteurs
locaux. La seconde décrit les acteurs extérieurs en les classant
de la manière suivante : acteurs africains, acteurs
extra-africains.28(*)
3.1. Les acteurs nationaux
Cette section reprend les acteurs suivants : l'ex
Gouvernement de Salut Public, l'opposition non armée, l'opposition
armée et les autres acteurs locaux comme les Maï-Maï, les
Banyamulenge, et la Société Civile.
3.1.1. L'ex Gouvernement de Salut Public
Depuis l'auto-proclamation de Laurent-Désiré
KABILA à la tête de la RDC, l'exercice et l'organisation du
pouvoir sont régis par le Décret-Loi n° 003 du 28 mai 1997.
Ce texte prévoit trois institutions à savoir : le
Président de la République, le Gouvernement et les Cours des
Tribunaux. Pratiquement, tout ce qui concerne la gestion du pays (les pouvoirs
exécutif, législatif et judiciaire), relève du
Président de la République.
Le régime qu'il a installé depuis le 17 mai 1997
peut être qualifié de dictatorial dans la mesure où le Chef
concentre entre ses mains les trois pouvoirs classiques à savoir :
l'exécutif, le législatif et le judiciaire.
Il est le chef de l'exécutif et des armées. Il a
le droit de battre la monnaie et d'émettre du papier monnaie. C'est
encore lui qui nomme et révoque les membres du Gouvernement. Ces
derniers sont responsables de leurs Ministères devant le Chef de l'Etat
et non devant la Nation Congolaise.
Les Ambassadeurs et les Gouverneurs des Provinces sont
nommées par lui. Les officiers supérieurs et
généraux de l'Armée le sont aussi comme les cadres de
commandement de l'Administration Publique, ainsi que les mandataires actifs et
non actifs dans les entreprises et les organismes publics.
Cette centralisation du pouvoir se manifeste également
dans le domaine judiciaire car il a le droit de relever de leurs fonctions, de
révoquer, les magistrats du siège et du parquet.29(*)
3.1.2. L'opposition non armée
Cette concentration du pouvoir par le Président de la
République a été contestée largement par
l'opposition non armée. Cette opposition est constituée des
anciens opposants au régime MOBUTU auquel se sont joints des nouveaux
partis politiques créés après la chute de MOBUTU et la
prise de pouvoir par KABILA. Au premier rang de cette opposition, il y a
l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS d'Etienne
TSHISEKEDI), le Parti Démocrate et Social Chrétien (PDSC
d'André BOBOLIKO), le Parti d'Action Lumumbiste Unifié (PALU
d'Antoine GIZENGA)
A ce premier groupe des partis de l'opposition s'ajoute une
nouvelle opposition constituée en réaction de la prise de pouvoir
par Laurent-Désiré KABILA. Les partis les plus en vue sont :
les Forces Novatrices de l'Union Sacrée (FONUS de Joseph OLENGANKOY), et
les Forces du Futur d'Arthur Z'AHIDI NGOMA.
Ajoutons à ces partis celui du Général
LIKULIA BOLONGO dénommé le Front pour la Survie de la
Démocratie (FSD), celui de Gérard KAMANDA WA KAMANDA,
dénommé Rassemblement des Patriotes Congolais (RPC), l'Union pour
le Retour (UPR de Léon KENGO WA DONDO).30(*)
3.1.3. L'opposition armée
Cette opposition était au départ composée
de deux mouvements rebelles : le Rassemblement Congolais pour la
Démocratie (RCD) et le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de
Jean-Pierre MBEMBA.
Le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD)
s'est donné comme objectif de :
- « mettre fin à toute forme de dictature par
l'instauration d'un Etat de droit et de la bonne gouvernance ;
- « construire un Etat uni, démocratique et
prospère en sauvegardant la souveraineté nationale,
l'intégrité territoriale et l'identité citoyenne pour
tous ;
- « promouvoir le processus de
démocratisation et de reconstruction nationale ;
- « combattre le tribalisme, la concussion,
l'arbitraire, l'impunité généralisée ;
- « promouvoir l'auto-organisation des paysans, des
travailleurs, des femmes et des jeunes pour la défense de leurs
intérêts matériels et moraux ; « promouvoir
le bien-être social du peuple congolais par des mesures
spécifiques, notamment dans le secteur de la
santé ».31(*)
Ce mouvement a éclaté en trois tendances :
le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD-Goma) actuellement
dirigé par Azarias RUBERWA, le Rassemblement Congolais pour la
Démocratie (RCD-ML) actuellement dirigé par MBUSA NYAMWISI, et le
Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD-National) actuellement
dirigé par Roger LUMBALA.
Le Mouvement de Libération du Congo (MLC) dirigé
par Jean-Pierre MBEMBA s'est donné pour objectif « le
renversement du régime dictatorial en vue d'instaurer un régime
démocratique sur base des élections libres et transparentes, dans
le respect des droits de l'homme et des libertés
individuelles ».32(*)
3.1.4. Les autres acteurs locaux
De nombreux acteurs locaux, citons les acteurs de la
Société civile, les Banyamulenge, les Mai-Mai ainsi que les
groupes rebelles étrangers.
La société civile est constituée de
plusieurs organisations non gouvernementales, ainsi que des associations
confessionnelles diversifiées.
Les Banyamulenge sont des immigrés rwandais venus au
Congo depuis plusieurs siècles pour les uns et depuis quelques
années seulement pour les autres. Ces derniers revendiquent la
nationalité congolaise qui leur est contestée par les autres
Congolais.
Les Mai-Mai sont des Congolais qui se disent
invulnérables aux balles à cause des pratiques magiques. Ils
s'aspergent l'eau bénite qu'ils disent les rendre invulnérables.
Ces pratiques sont très contraignantes pour les initiés.
Quant aux groupes rebelles étrangers, citons
l'Armée de Libération du Rwanda, l'ensemble
hétérogène des Interahamwe, les rebelles ougandais et
burundais. L'on ne peut mettre de côté le rôle clé
qui a été joué par l'Union pour l'Indépendance
Totale d'Angola (UNITA de Jonas SAVIMBI aujourd'hui
décédé).
3.2. Les acteurs internationaux
Cette section se subdivise en acteurs africains et en acteurs
extra-africains.
3.2.1. Les acteurs africains33(*)
Parmi les acteurs africains, citons le Rwanda, l'Ouganda, et
le Burundi comme pays qui ont soutenu les rebelles congolais d'une part, le
Tchad, l'Angola, la Namibie, le Zimbabwe, comme pays ayant soutenu
l'ex-Gouvernement de Salut Public d'autre part.
Après la mort de Juvénal HABYARIMANA au cours de
l'attentat du 6 avril 1994, le Rwanda est entré dans un cycle infernal
de violence. C'est là toute l'histoire du génocide rwandais de
1994.
A la suite de cette situation, le Front Patriotique Rwandais
(FPR) s'est imposé. Il a fini par mettre en place un Gouvernement
composé uniquement des partis politiques d'opposition au régime
HABYARIMANA.
Sous prétexte de solidarité régionale, le
Rwanda s'est de nouveau engagé dans une nouvelle guerre aux
côtés des rebelles congolais, conduits par
Laurent-Désiré KABILA, depuis le mois d'octobre 1996.
Cet appui ainsi que celui d'autres pays, a permis que KABILA
accède au pouvoir d'Etat le 17 mai 1997. Quelques années
après, soit le 2 août 1998, le Rwanda s'est engagé dans une
nouvelle guerre contre son ancien allié.
La raison principale évoquée est la
sécurité des frontières rwandaises avec le Congo,
menacées par les Interhamwe et les ex-Forces Armées Rwandaises
(ex-FAR).
Un autre pays qui s'est engagé aux côtés
des rebelles est l'Ouganda. Ce dernier pays a aussi évoqué les
problèmes sécuritaires. Le Burundi qui a continué à
nier sa présence au Congo a fini par l'admettre. Même si son
rôle n'est pas majeur, il est tout de même un des acteurs non
négligeables.
En effet, après sa victoire aux élections,
Nelson NDADAYE, premier Président HUTU a été
assassiné sept jours seulement après la prise de pouvoir. Cela
s'est passé en 1992. Il sera remplacé par Cyprien NTARIAMIRA qui
a trouvé la mort le 6 avril 1994, dans les mêmes conditions que
son Collègue rwandais HABYARIMANA.
Depuis 1961, la lutte pour l'indépendance de l'Angola
s'intensifie. Elle sera conduite par trois principaux mouvements armés
à savoir : le Mouvement Populaire pour la Libération de
l'Angola (MPLA), l'Union Nationale pour l'Indépendance Totale de
l'Angola (UNITA) et le Front National de Libération de l'Angola (FNLA).
Le Front National de Libération de l'Enclave de Cabinda (FLEC)
s'intéressera plutôt à l'indépendance du Cabinda
qu'à son intégration au sein de l'Angola.
Cette guerre a continué à détruire
l'Angola. Pour faire face à cette situation le Gouvernement angolais a
mis en place une politique d'intervention dans les pays voisins pour
empêcher que les rebelles angolais opèrent sur ces territoires.
C'est dans ce cadre qu'il faut situer l'intervention de
l'Armée angolaise dans la guerre congolaise, aux côtés de
l'ex-Gouvernement, en vue de contrer une possible coalition entre les forces de
l'UNITA de Jonas SAVIMBI et celles des rebelles congolais.
Le Zimbabwe est intervenu en faveur de KABILA, au regard des
relations entre ce dernier et le Président zimbabwéen Robert
MUGABE et des intérêts que le Zimbabwe entendait protéger
au Congo. Comme le Zimbabwe, la Namibie est intervenue aux côtés
des Forces Armées Congolaises, non pas seulement sous le label de la
SADC mais aussi et surtout au regard du passé tanzanien commun avec
Laurent-Désiré KABILA.
Quant au Tchad enfin, notons que ce pays est intervenu sous
prétexte de sauver la case du voisin menacée d'embrasement. A y
voir de près, c'est la France qui a changé de cartes pour
apporter son appui à KABILA qu'elle a contesté jusqu'alors.
3.2.2. Les acteurs extra-africains
Cette catégorie des acteurs comprend les acteurs
suivants : l'Amérique, la France, la Belgique, la Grande-Bretagne,
ainsi que les autres acteurs multilatéraux bien discrets.
La Belgique n'a pas totalement soutenu le Gouvernement
dirigé par L.D. KABILA. Lors de l'éclatement de la
dernière guerre, ils ont eu l'impression d'être neutres alors
qu'ils ont joué un rôle majeur dans la reprise des
hostilités.
Au cours du règne de L.D. KABILA, la découverte
d'armes au consulat belge de Lubumbashi, a de plus en plus agité les
nouvelles relations entre le Congo et la Belgique. En substance, Bruxelles a
dénoncé le « mensonge »,
« l'irresponsabilité » et la
« manipulation » de Kinshasa. Au lendemain du
communiqué de presse du ministère belge des Affaires
étrangères, le ministère congolais des Affaires
étrangères a réagi aussi par l'entremise d'un
communiqué de presse, dénonçant « des propos et
déclarations d'une irresponsabilité notoire sur le gouvernement
de Salut public de la République démocratique du
Congo. »34(*)
En ce qui concerne les Américains, ils ont soutenu L.D.
KABILA lors de la guerre qu'il a mené pour l'accession au pouvoir de
septembre 1996 à mai 1997. Ce soutien lui a été
retiré lorsque les Américains se sont rendus compte que leur
allié voulait demeurer dans sa peau de marxiste plutôt que de
changer et de servir les intérêts capitalistes qui l'ont
aidé à monter sur son trône. Les USA ont alors
décidé de changer de position. Un Conseiller d'Ambassade des USA
à Kinshasa l'a dit indirectement en cers termes : « On
nous présente le nouveau Congo comme une voiture qui aurait
changé de chauffeur. Le tout est de savoir si celui-ci a son permis de
conduire. »35(*)
Comme KABILA ne voulait toujours pas servir les intérêts
capitalistes occidentaux, ils ont activé la guerre du 2 août
1988.
Comme l'écrivent Gauthier de VILLERS et Jean OMASOMBO,
« Dans cette ultime phase de l'ère Mobutu, trois mois avant la
chute de Kinshasa aux mains des forces de l'Alliance dirigées par
Laurent Kabila, la diplomatie française apparaît
singulièrement isolée. Certes, Paris comme les autres capitales
occidentales hésite, s'interroge, sans doute se divise quant à
l'attitude à adopter devant la débâcle de l'imbroglio
zaïrois, mais ne pouvant se résigner au dramatique recul de ses
positions en Afrique centrale lié à l'échec cinglant de sa
politique rwandaise, la France cherche encore
désespérément la ligne d'action et croit encore en la
possibilité d'une «troisième voie»,
préférant Mobutu à Kabila. »36(*)
Après avoir refusé de soutenir l'avancée
de L.D. KABILA vers Kinshasa lors de la première guerre, les
Français ont continué à garder la distance
vis-à-vis du nouveau Chef de l'Etat. Cependant, quand la guerre du 2
août commence, la France qui en était l'un des commanditaires, a
fini par comprendre que dans ce cafouillage entre les Anglophones et les
Francophones, la France avait tout intérêt à soutenir celui
qu'elle ne voulait pas sentir.
Outre ces trois Etats, il y a les Nations Unies qui ont eu
des relations agitées avec les troupes de L.D. KABILA lors de leur
avancée vers Kinshasa dans la guerre de septembre 1996 à mai
1997. C'est surtout avec les présumés massacres des
réfugiés Hutu rwandais par les troupes conduites par L.D. KABILA,
que les relations entre les Nations Unies et la R.D. Congo se sont
dégradées.
La Commission d'enquête sur ces massacres,
instituée par le Secrétaire Général des Nations
Unies KOFFI ANNAN n'a pas achevé son travail. Le Gouvernement congolais
a été accusé d'entraver le bon déroulement de
l'enquête à Goma comme à Mbandaka.
C'est dans ce contexte de crise que le Secrétaire
Général des Nations Unies a retiré cette commission. Dans
un communiqué de presse daté du 17 avril 1998, il a
justifié ce retrait par « (...) une série d'obstacles
placés par les autorités congolaises, malgré les
assurances répétées du gouvernement que la mission serait
autorisée à faire son travail. »37(*)
Outre ces acteurs, il y a des multinationales minières
et pétrolières de plusieurs pays européens,
américains, asiatiques, africains, etc. Selon Pierre Baracyetse, les
maîtres de cette guerre sont les sociétés minières.
Entre autres sociétés, il cite : « la Consolidated
Eurocan Ventures du Lundin Group, Barrick Gold Corporation (BGC), aujourd'hui
en deuxième position pour la production mondiale de l'or, l'Anglo
American Corporation (AAC) d'Afrique du Sud, la plus importante compagnie
minière du monde, abstraction faite des pétrolières. Il y
en a aussi des «petites», moins connues mais qui osent en pleine
crise, c'est le cas de l'American Minerals Fields Inc. (AMFI) et de son
associé l'American Diamond Buyers, et d'autres encore : des Etats-Unis,
du Canada, d'Afrique du Sud, d'Ouganda, de Belgique,
d'Israël... ».38(*)
L'identification des acteurs impliqués dans le conflit
congolais ayant été faite, nous allons aborder le dernier
chapitre qui procède à l'analyse critique de l'apport de l'Accord
Global et Inclusif à la mise en place des institutions politiques
actuelles.
Chapitre 4. DE L'APPORT DU DIALOGUE INTERCONGOLAIS
A
LA MISE EN PLACE DES INSTITUTIONS
ACTUELLES
Le présent chapitre nous permet de mettre en oeuvre la
méthode structuro-fonctionnaliste, en vue de vérifier si notre
hypothèse peut être affirmée ou infirmée. Il est
subdivisé en deux sections. La première analyse l'apport du
Dialogue Intercongolais à la mise en place des institutions de la
transition. La deuxième section analyse l'apport de l'exécutif
1+4 à la mise en place des institutions politiques actuelles.
4.1. L'apport du Dialogue intercongolais à la
mise en place des institutions
de la transition
A ce niveau, nous allons passer en revue deux des fonctions de
la méthode structuro-fonctionnaliste à savoir : la fonction
de stabilité normative et celle d'intégration.
4.1.1. L'Accord Global et Inclusif et la Constitution de la
Transition
La fonction de stabilité normative nous a conduit
à passer en revue l'Accord Global et Inclusif et la Constitution de la
Transition, deux principaux textes juridiques qui fixaient les normes de
fonctionnement de la transition après le Dialogue
Intercongolais.39(*)
Avant l'Accord Global et Inclusif, un Accord dit de Sun City
était intervenu à l'issue du Dialogue Intercongolais tenu
à Sun City en Afrique du Sud, du 25 février 2002 au 12 avril
2002.
Comme les parties en présence n'étaient pas
parvenues à un consensus sur la manière dont la transition devait
être menée, les Composantes et Entités, à
l'exception du RCD, de l'Union pour la démocratie et le progrès
social (UDPS) d'Etienne TSHISEKEDI membre de la Composante Opposition, ainsi
que de quelques autres acteurs politiques, ont estimé que les
représentants des Congolais au Dialogue de Sun City ne pouvaient quitter
cette ville sans ne fut-ce qu'un consensus national minimum à ce sujet.
C'est dans ce contexte qu'a été signé
l'Accord de Sun City qui reconduisait le Président Joseph KABILA dans
ses fonctions présidentielles et qui confiait la conduite du
Gouvernement de transition à Jean-Pierre MBEMBA, leader du MLC. Au
regard de son caractère partiel, cet Accord contesté a
cédé place à l'Accord Global et Inclusif.
Le préambule atteste que les parties présentes
à Sun City s'étaient engagés à enterrer la hache de
guerre, à reconstruire le Congo ensemble, à cesser les
hostilités, à s'engager dans le processus le processus de
formation d'une armée nationale, restructurée et
intégrée, à conjuguer leurs efforts en vue de la mise en
application des Résolutions du Conseil de Sécurité des
Nations Unies sur : le retrait de toutes les troupes
étrangères du territoire de la RDC, le désarmement des
groupes armés et des milices, la sauvegarde de la souveraineté et
de l'intégrité territoriale de la RDC, à conjuguer leurs
efforts en vue d'aboutir à la réconciliation nationale et
à prendre toutes les mesures nécessaires à la
sécurisation des populations et des dirigeants de la transition à
Kinshasa ainsi que sur l'ensemble du territoire national.
Comme nous l'avons dit dans l'introduction
générale, cet Accord avait repris cinq objectifs principaux de la
transition, ainsi que huit principes de la transition, une durée de la
transition de 24 mois, mais pouvant être prolongée deux fois pour
six mois, des institutions de la transition à savoir : le
Président de la République, le Gouvernement, l'Assemblée
nationale, le Sénat, les Cours et les Tribunaux, ainsi que des
institutions d'appui à la démocratie suivantes : la Commission
électorale indépendante, l'Observatoire national des droits de
l'homme, la Haute autorité des médias, la Commission de
l'éthique et de la lutte contre la corruption, la Commission
Vérité et Réconciliation.
L'Accord Global et Inclusif avait également cinq
annexes portant respectivement sur : la répartition des
responsabilités au sein du Gouvernement ; la répartition des
responsabilités au sein des entreprises publiques ; la Commission
de suivi de l'Accord ; la garantie internationale et les questions
sécuritaires.
Au-delà de cet Accord, les participants au Dialogue
Intercongolais avaient rédigé et approuvé la Constitution
de la Transition.
Ce texte de 205 articles comprenait, outre le
préambule, six titres suivants :
- Des dispositions générales ;
- Des libertés publiques, des droits et des devoirs
fondamentaux du citoyen ;
- De l'organisation et de l'exercice du pouvoir ;
- Des traités et accords internationaux ;
- Des dispositions transitoires et finales.
Comme nous l'avons dit, la fonction normative vise à
s'assurer que les valeurs de la société soient connues des
membres et que ceux-ci soient motivés à accepter de se lier
à leurs exigences.
Dans le cas qui est le nôtre, il s'agissait de
vérifier si les parties prenantes au Dialogue Intercongolais (DIC)
connaissaient les normes à savoir : l'Accord Global et Inclusif et
la Constitution de la Transition et étaient motivés de s'y
conformer.
En effet, la version originale de l'Accord Global et Inclusif
atteste que les Parties au Dialogue Intercongolais avaient signé cet
Accord et étaient motivés à s'y plier.
En plus, il y a lieu de noter que la Constitution de la
Transition et l'Accord Global et Inclusif avaient été
publiés par le Journal Officiel de la République
Démocratique du Congo, dans son numéro spécial du 05 avril
2003 et vulgarisés par tous les animateurs des institutions de la
transition.
4.1.2. L'Organisation et le fonctionnement de la
transition
Comme nous l'avons dit dans l'introduction
générale, la fonction d'intégration consiste à
assurer la coordination nécessaire entre les unités ou partie du
système, particulièrement leur contribution à
l'organisation et au fonctionnement de l'ensemble. Elle correspond aux
normes.
La notion d'organisation implique l'existence des normes et
donc d'une réglementation auxquelles les acteurs sociaux doivent se
conformer pour garder de l'équilibre.
A ce sujet, nous venons de voir que pour garantir une
transition pacifique, les participants au Dialogue Intercongolais avaient pour
normes : l'Accord Global et Inclusif et la Constitution de la Transition.
L'aspect le plus important qui devait permettre une
organisation et un fonctionnement harmonieux ce sont les huit principes de la
Transition tels que contenus dans ledit Accord.
Ces principes étaient ainsi formulés :
- Pour garantir une transition pacifique, les Parties
participent à la gestion politique durant la transition. Les
Institutions qu'elles mettront en place durant la transition doivent assurer
une représentation appropriée des onze provinces du pays, des
différentes sensibilités au sein des forces politiques et
sociales. En particulier, il faudra prévoir une représentation
des femmes à tous les niveaux de responsabilité ;
- En vue d'assurer la stabilité des Institutions de la
transition, le Président, les Vice-Présidents, le
Président de l'Assemblée nationale et le Président du
Sénat restent en fonction pendant toute la durée de la
transition, sauf en cas de démission, décès,
empêchement définitif, condamnation pour haute trahison,
détournement des deniers publics, concussion ou corruption ;
- Les parties ont réaffirmé leur adhésion
à la déclaration universelle des droits de l'homme, Pacte
international des droits civils et politiques de 1966, au Pacte international
des droits économiques et socioculturels de 1966, à la Charte
africaine des droits de l'homme et des peuples de 1981, et aux conventions
internationales dûment ratifiées. Dans cette perspective, elles
prennent l'engagement de lutter pendant la période de la transition pour
un système respectueux des valeurs de la démocratie, des droits
de l'homme et des libertés fondamentales ;
- Les Institutions de la transition reposeront sur le principe
de la séparation des pouvoirs entre l'Exécutif, le
Législatif et le Judiciaire ;
- Les Institutions de la transition fonctionneront selon les
principes de la consensualité, de l'inclusivité et de la
non-conflictualité ;
- La répartition des responsabilités au sein des
Institutions de la transition et à différents niveaux de l'Etat
se fuit sur la base du principe de l'inclusivité et du partage
équitable entre les Composantes et Entités au Dialogue inter
congolais selon des critères de compétence, de
crédibilité, d'honorabilité et dans un esprit de
réconciliation nationale. Les modalités de mise en application du
principe de l'inclusivité sont prévues à l'annexe du
présent Accord inclusif ;
- La répartition entre les différentes Parties
des postes au sein du Gouvernement de la transition et en particulier au sein
des commissions gouvernementales, devra être aussi juste que possible en
termes de nombre, de poids des ministères et des postes gouvernementaux.
Un équilibre devra être recherché entre les commissions
elles-mêmes. La répartition des postes au sein de chaque
commission se fera par les Parties signataires dans un ordre de priorité
garantissant un équilibre général entre les
Parties ;
- Afin de réaliser la réconciliation nationale,
l'amnistie sera accordée pour les faits de guerre, les infractions
politiques et d'opinion, à l'exception des crimes de guerre, des crimes
de génocide et des crimes contre l'humanité. A cet effet,
l'Assemblée nationale de transition adoptera une loi d'amnistie
conformément aux principes universels et à la législation
internationale. A titre provisoire, et jusqu'à l'adoption de la loi
d'amnistie, l'amnistie sera promulguée par décret-loi
présidentiel. Le principe de l'amnistie sera consacré dans la
Constitution de la transition.
Dans les faits, la mise en oeuvre de l'Accord Global et
Inclusif avait permis aux Parties prenantes au Dialogue Intercongolais de
participer à la gestion politique durant la transition, même si
l'UDPS s'est soustraite de la transition, du fait de n'avoir pas obtenu que son
leader Etienne Tshisekedi soit Vive-Président de la République.
Les différents responsables politiques avaient
veillé à la représentation appropriée des onze
provinces du pays, des différentes sensibilités au sein des
forces politiques et sociales.
Pour maintenir la stabilité des institutions de la
transition, le Président de la République, les
Vice-Présidents de la République et le Président du
Sénat sont restés en fonction pendant toute la durée de la
transition, même si le Président de l'Assemblée nationale
Olivier Kamitatu a été remplacé par le MLC son parti
politique, sans respecter la procédure qui était prescrite dans
l'Accord Global et Inclusif et la Constitution de la Transition.
Le principe de la séparation des pouvoirs entre
l'Exécutif, le Législatif et le Judiciaire a
été respecté, en dépit des imperfections
inhérentes à l'apprentissage de la démocratie, dans le
chef des acteurs politiques de la transition.
Les principes de la consensualité, de
l'inclusivité et de la non-conflictualité qui devaient
guider le fonctionnement des institutions de la transition, ont
été de plus en plus violés.
L'amnistie avait été accordée, en vue de
sceller la réconciliation nationale.
Nous pouvons attester qu'en dépit des dérapages
liés à la méfiance entre certains acteurs, les parties
prenantes à la transition se sont intégrés au
système social, bref à la transition 1+4 et ont oeuvré
à la concrétisation de l'Accord Global et Inclusif,
conformément à la Constitution de la Transition et se sont
employés à conduire les Congolais vers de nouvelles institutions
politiques issues des élections.
4.2. L'apport de la transition 1 + 4 dans la mise en
place des institutions
politiques actuelles
La fonction de poursuite des buts (goals attainment) est la
définition et l'obtention d'objectifs pour l'ensemble ou composantes.
Elle correspond aux collectivités.
A ce niveau, nous allons revenir sur les cinq objectifs
assignés par le Dialogue Intercongolais aux institutions de la
transition et analyser la manière dont ces dernières se sont
employées à les mettre en oeuvre.
Les parties à l'Accord ont arrêté cinq
objectifs principaux de la transition qui sont :
- la réunification, la pacification, la reconstruction
du pays, la restauration de l'intégrité territoriale et le
rétablissement de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du
territoire national ;
- la réconciliation nationale ;
- la formation d'une armée nationale,
restructurée et intégrée ;
- l'organisation d'élections libres et transparentes
à tous les niveaux, permettant la mise en place d'un régime
constitutionnel démocratique ;
- la mise en place des structures devant aboutir à un
nouvel ordre politique.
A partir du moment où la majeure partie de la
population congolaise avait adhéré aux conclusions du Dialogue
Intercongolais, plus particulièrement aux objectifs de la transition,
tout le monde avait un rôle à jouer en vue de concrétiser
l'objectif ultime : mettre un terme à la crise de la
légitimité par la mise en place des institutions issues des
élections libres et transparentes.
La fonction d'adaptation est l'ensemble des moyens auxquels le
système et ses membres doivent recourir dans la poursuite des buts, elle
correspond aux rôles.
Dans le cas qui est le nôtre, nous avons analysé
l'ensemble des moyens auxquels les parties prenantes à la transition 1+4
avaient recouru, en vue de mieux assurer la poursuite de leurs rôles.
Relativement à la poursuite des objectifs de la
transition, il sied de noter les faits ci-après :40(*)
- Le Gouvernement s'est beaucoup plus employé à
la réunification du pays, la sécurisation et la pacification, la
conception des instruments juridiques de la Transition, la préparation,
ainsi que la sécurisation des élections.
- La libre circulation des personnes et de leurs biens,
grâce à la suppression de toutes les autorisations
préalables pour les nationaux.
- La réunification de la Territoriale par la mise en
place des Gouverneurs et Vice-Gouverneurs de Provinces et le déploiement
dans la petite territoriale, l'unification du Commandement de la Police
Nationale Congolaise qui était devenue effective.
- La signature de l'acte d'engagement de Kinshasa le 14 mai
2004 avec les groupes armés de l'Ituri, qui était venue renforcer
le processus de sécurisation de l'Ituri en proie à
d'énormes difficultés sécuritaires.
- La formation et l'équipement de la Police Nationale
Congolaise, la gestion rationnelle de l'épineuse question des
réfugiés.
- Du point de vue de l'élaboration des instruments
juridiques de la Transition, les projets de Loi sur les Partis politiques,
projet de Loi sur la Décentralisation, projet de Loi portant
nomenclature des taxes autorisées aux Entités Administratives
Décentralisées, projets de Lois portant organisation,
fonctionnement et attribution des Institutions Citoyennes, projet de loi sur
les réunions et manifestations publiques, projet de Loi portant
organisation du Référendum sur la Constitution de la
3ème République adoptée par la Commission
Politique, Défense et Sécurité lors de sa réunion
extraordinaire du lundi 30 mai 2005.
- Par rapport à la préparation des
élections, dans le souci de collaborer étroitement avec la
Commission Electorale Indépendante dans l'organisation des
opérations pré-électorales et électorales, le
Gouvernement a participé aux discussions méthodiques sur la
procédure à adopter pour le recensement des électeurs, aux
travaux du Comité de Pilotage et au Comité Interinstitutionnel
sur le processus électoral.
- Le Gouvernement a, en outre, participé aux travaux
d'évaluation de la méthodologie et des matériels
électoraux proposés pour l'identification et l'enrôlement
des électeurs et a, à cet effet, élaboré le projet
de loi sur l'identification et l'enrôlement des électeurs, lequel
projet de loi a été, après son examen au niveau du Conseil
des Ministres et sa défense au Sénat et à
l'Assemblée Nationale, promulgué par le Président de la
République. C'est le même document qui a servi aux
opérations d'identification et d'enrôlement des
électeurs.
- Le Gouvernement a encore élaboré le Projet de
Décret portant plan de sécurisation des élections. Ce
projet de Décret, approuvé par le Conseil des Ministres en sa
réunion du 15 avril 2005 et soumis à la sanction du
Président de la République, a été publié le
vendredi 06 mai 2005.
- Le Gouvernement a une fois de plus élaboré le
Projet de Loi référendaire. En collaboration avec les experts de
la Commission Electorale Indépendante, il a élaboré un
avant projet de loi de 172 articles sur l'organisation des élections
présidentielles, législatives, provinciales, municipales et
locales.
- Les élections n'auraient pas eu lieu si des actions
n'avaient pas été menées dans le Secteur de la
Défense Nationale, Démobilisation et Anciens Combattants
où il y a eu des actions de Défense, de pacification et de
Sauvegarde de l'intégrité du Territoire National grâce
au déploiement sur le terrain, des Forces Combattantes en Ituri et
partout ailleurs où la sécurité était
menacée par les groupes armés incontrôlés et
étrangers, l'exécution des opérations conjointes avec la
MONUC, le renforcement des troupes des Forces Armées de la
République Démocratique du Congo à l'Est du pays, la mise
en place du mécanisme de Vérification Conjointe entre la RDC et
le Rwanda pour le contrôle des frontières communes.
- En rapport avec l'Intégration de l'Armée et le
DDR, il y a eu l'unification du Commandement de l'Armée nationale dite
FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du
Congo) par la mise en place de l'Etat-Major Général
Intégré, la mise en place des Etats-Majors pour les Forces
Terrestres, les Forces Navales et les Forces Aériennes, le
découpage du territoire national en Régions militaires ainsi que
la désignation de leurs Commandants, la nomination d'un Auditeur
Général des Forces Armées de la RDC, la finalisation du
dossier de reconnaissance et de promotion en grade, la reconnaissance en grade
des éléments issus des groupes armés de l'Ituri, la mise
sur pied de la Structure Militaire d'Intégration (SMI).
- Le Gouvernement a également contribué à
la formation des éléments tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur du pays, au lancement officiel de
l'opération de recensement et d'identification des effectifs des Forces
Armées de la RDC, à l'élaboration de la Loi n° 04/023
du 12 novembre 2004 portant organisation générale de la
Défense et des Forces Armées ainsi que d'autres textes juridiques
en rapport avec l'Intégration de l'Armée et la Défense
Nationale, à la signature de plusieurs Conventions Militaires et des
protocoles d'accord, à la mise sur pied de la Commission Nationale de
Désarmement, Démobilisation et Réinsertion,
« CONADER » en sigle, à l'élaboration du
Programme National du DDR, « PN/DDR » en sigle,
adopté par le Gouvernement en date du 7 mai 2004.
Au-delà de ce rôle joué par le
Gouvernement de transition, il convient de noter celui joué par les
autres institutions de la République comme l'Assemblée Nationale,
le Sénat, la Commission Electorale Indépendance, l'Observatoire
national des droits de l'homme, la Haute autorité des médias, la
Commission de l'éthique et de la lutte contre la corruption, ainsi que
les Cours et Tribunaux.
L'Assemblée Nationale et le Sénat ont
joué leurs rôles d'organes législatifs et de contrôle
de l'exécutif et des entreprises publiques. C'est aussi le Sénat
qui a rédigé le projet de Constitution qui a été
soumis au référendum populaire, devenue Constitution de la
République Démocratique du Congo actuellement.
Chaque institution d'appui à la démocratie a
joué son rôle et la coordination de l'ensemble des rôles a
donné lieu à la tenue des élections libres et
transparentes. Comme les Cours et Tribunaux devaient procéder à
la validation des candidatures et des résultats électoraux, ces
derniers ont joué un rôle sans précédent dans le
couronnement du processus électoral qui a donné naissance aux
institutions politiques actuelles. C'est également ces cours et
tribunaux qui étaient chargés de valider certains textes
législatifs et de les déclarer conformes à la Constitution
de la transition.
Nous pouvons affirmer qu'en dépit des dérapages
dus aux enjeux de la transition, chaque institution, chaque acteur, ont
joué leurs rôles.
CONCLUSION
Nous voici au terme de la présente étude dont il
convient de faire le point. Celle-ci a porté sur l'apport de l'Accord
Global et Inclusif à la mise en place des institutions politiques
actuelles de la RD Congo.
En abordant ce thème, notre préoccupation a
été de montrer la contribution de l'Accord Global et Inclusif
à la mise en place desdites institutions politiques.
Pour y parvenir, nous avons eu recours à quelques
techniques de recherche en vue de réunir les données dont nous
avions besoin. Il s'agit de l'observation directe, de la technique documentaire
et de l'analyse de contenu. Les données ainsi rassemblées ont
été analysées à la lumière de la
méthode structuro-fonctionnaliste, plus particulièrement le
modèle parsonien partant de quatre impératifs de Talcott
Parsons.
A titre hypothétique, nous avons aligné deux
tendances extrêmes. D'un côté, ceux qui admettent et
approuvent l'importance de l'Accord Global et Inclusif à la mise en
place des institutions politiques actuelles de la RD Congo. Et de l'autre, le
champ de ceux qui estiment que l'Accord Global et Inclusif était juste
un moyen pour accéder a la tête des postes de
responsabilité sans en avoir la moindre compétence.
Pour la première tendance, les récentes
élections et les institutions politiques actuelles qui en sont sorties,
ne seraient que les filles de celui-ci tel qu'il a été mis en
oeuvre par les différentes institutions de la transition 1+4. Ce qui
revient à dire que sans le Dialogue Intercongolais et sans la mise en
oeuvre de ses acquis, la RD Congo n'aurait pas su instaurer le nouvel ordre
politique tel qu'il est structuré présentement. Autrement dit, le
1+4 a contribué à la concrétisation des objectifs de la
transition. Avec la concrétisation de ces objectifs, le pays est sorti
de la crise de légitimité vielle de plus de quatre
décennies. Les nouvelles institutions politiques et leurs animateurs ont
reçu une légitimité incontestable et valable pour cinq ans
de la première législature.
Quant à la seconde tendance, le Dialogue Intercongolais
et l'Accord Global et Inclusif étaient juste des moyens utilisés
par différents acteurs pour accéder à la tête des
postes de responsabilité, sans en avoir la moindre compétence. A
ce titre, n'ayant réalisé aucun projet social pour la
société congolaise, la transition 1+4 était égale
à zéro.
A l'issue de notre analyse, il s'est avéré que
la première tendance a été confirmée.
En termes de perspectives d'avenir, la République
démocratique du Congo, devrait s'engager davantage à
protéger la nouvelle démocratie, forger l'harmonie et la
cohésion sociale entre ses 450 ethnies, la conscience d'union
nécessaire et le sens de responsabilité permanente de chacun
vis-à-vis du destin commun.
Loin de nous la prétention d'avoir accouché
d'une oeuvre parfaite, nous avons ouvert une brèche pour d'autres
études plus fouillées que la nôtre.
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2003-décembre 2006), décembre 2006.
TABLE DES MATIERES
Epigraphe..................................................................
Dédicace
................................................................
Avant Propos
..........................................................
Abréviations...........................................................
INTRODUCTION GENERALE....................................
1.
PROBLEMATIQUE...............................................
2.
HYPOTHESE........................................................
3. METHODE ET TECHNIQUE DE RECHERCHE.........
3.1. Méthode
...........................................................
3.2.
Techniques........................................................
4. CHOIX ET INTERET DU SUJET.............................
5. DELIMITATION DU
SUJET....................................
6. SUBDIVISION DU TRAVAIL..................................
Chapitre 1. CONSIDERATIONS GENERALES................
1.1. Définition des
concepts........................................
1.1.1.
Apport.........................................................
1.1.2.
Dialogue........................................................
1.1.3.
Institution.......................................................
1.1.4.
Politique.........................................................
1.1.5. Institution
politique..........................................
1.2. Bref aperçu des conflits et du processus de paix
de 1998 à
2003.....................................................................
1.2.1. Des conflits
armés.............................................
1.2.2. Du processus de
paix........................................
Chapitre 2. BREF APERÇU HISTORIQUE DES
INSTITUTIONS
POLITIQUES POST
COLONIALES
DE LA RDC.................
2.1. Institutions politiques de la première
République.........
2.2. Institutions politiques de la deuxième
République.........
2.3. Des institutions politiques de la transition
démocratique....
2.3.1. Des institutions politiques sous la transition
Mobutu...
2.3.2. Des institutions politiques issues de
l'AFDL.............
Chapitre 3. ACTEURS EN CONFLIT AVANT LE
DIALOGUE
INTERCONGOLAIS ............
3.1. Les acteurs
nationaux..........................................
3.1.1. L'ex Gouvernement de Salut
Public......................
3.1.2. L'opposition non
armée.....................................
3.1.3. L'opposition
armée...........................................
3.1.4. Les autres acteurs
locaux....................................
3.2. Les acteurs
internationaux....................................
3.2.1. Les acteurs
africains..........................................
3.2.2. Les acteurs
extra-africains ..................................
Chapitre 4. DE L'APPORT DU DIALOGUE
INTERCONGOLAIS
A LA MISE EN
PLACE
DES INSTITUTIONS
ACTUELLES..................................
4.1. L'apport du Dialogue intercongolais à la mise en
place des institutions de la
transition ..................................
4.1.1. L'Accord Global et Inclusif et la Constitution de la
Transition...............................................................
4.1.2. L'Organisation et le fonctionnement de la
transition....
4.2. L'apport de la transition 1 + 4 dans la mise en place des
institutions politiques
actuelles...............................
CONCLUSION....................................... ................
BIBLIOGRAPHIE.....................................................
TABLE DES MATIERES .......................................
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I
ii
iii
iv
1
1
2
3
3
5
6
7
7
8
8
9
9
10
11
12
12
12
13
21
21
23
27
27
30
33
33
33
34
35
36
37
37
40
44
44
44
47
51
57
59
62
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Photo de l'Etudiant
Bibliographie de l'Auteur « Junior
Mwaka »
Né à Dula le 05/ Août / 1978
dans la province de Bandundu.
Etudes primaire faite à l'E.P.
Kikama,
Etudes Humanitaires : Scientifiques Institut
Mobini,
Gradué en Sociologie de l'Université de
Kinshasa, 2004-2006
Licencié en Sociologie de la même
institution 2007-2009
* 1 Dialogue Inter-Congolais,
Janvier 2000-Avril 2003, Rapport final. Annexes : Volume II, p.
117.
* 2 Kuyunsa Bidum et Shomba
Kinyamba, Initiation aux méthodes de recherche en Sciences
Sociales, Kinshasa, MES, 2006, p. 42.
* 3 Idem.
* 4 Nkuanzaka Inzanza,
Planification familiale à Kinshasa. Une option possible ou
impératif de développement. Enquête sociologique
menée auprès des cadres du Ministère de la Fonction
Publique, Thèse de doctorat en sociologie, FSSAP, UNIKIN, 1998,
p.11.
* 5 FOUGEYROLLAS, P. ;
cité par Colby NGOY, TRANSITION AU CAPITALISME ET INEGALITE SOCIALE
AU ZAIRE. Enjeux et repères du conflit
Shabiens-Kasaiens, mémoire inédit
en Sociologie, FSSAP-UNIKIN, 1995-1996, p. 22.
* 6 Lubanza Mukendi,
Analyse du Système Social : structures et pouvoirs, Cours
inédit en L1 Sociologie, FSSAP, Université de Kinshasa,
2007-2008.
* 7 Manuel d'éducation
civil n°04 : Le processus électoral en RD Congo quel
comportement citoyen, Septembre 2005, éd. ISDD, Kinshasa, 2005, p.
100.
* 8 GRWITZ, M.,
op.cit., p.399.
* 9 LAGNEAU, J.,
« Analyse de contenu », in La Grande
Encyclopédie, Librairie Larousse, Paris, pp.650-651.
* 10 MULUMBATI NGASHA,
Manuel de sociologie générale, Ed. AFRICA, Lubumbashi,
1980, p. 22.
* 11 Dicos Encarta Virtuel,
2009.
* 12 Idem.
* 13 FERREOL et alii, Op.
Cit., p. 95.
* 14 GRAWITZ, M., Lexique
des sciences sociales, Dalloz, 8ème édition, 2004,
pp. 329-330.
* 15 DEBBASCH, C. et alii,
Op. Cit., p. 215.
* 16 MENY, Y. et THOENIG, J.
C., Politiques Publiques, Thémis, PUF, Paris, 1989, p. 112.
* 17 GRAWITZ, M., Op.
Cit., Dalloz, 8ème édition, 2004, pp. 317-318.
* 18 DEBBASCH, C. et alii,
Op. Cit., pp. 328.
* 19 Lire avec
intérêt :
- KABUYA LUMUNA, Idéologies zaïroises et
tribalisme, Cabay, Louvain la neuve, 1986, pp. 76, 82, 83.
- YOUNG Crawford, Introduction à la politique
zaïroise, 2ème édition, Presses
universitaires du Zaïre, Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, 1979, p. 37,
41.
* 20 TSHIMANGA BAKADIABABU,
E., La démocratie et ses blocages au Congo-Kinshasa de 1958 à
nos jours, L'Harmattan, 2004, pp. 34-36.
* 21 MOBUTU SESE SEKO,
cité par KABUYA LUMUNA, La conquête des libertés en
Afrique, Noraf, Kinshasa, 1995, p. 349.
* 22 KIRONGOZI LIMBAYA, B.,
L'Etat « Patriarchique » en Afrique Noire.
Prémisses, idéologie, structures, fonctionnement et
évolution d'un Etat hybride, Thèse de doctorat en Science
Politique, Université de Nancy 2, 1994, p. 193.
* 23 Lire à ce sujet,
KABUYA LUMUNA, Idéologies zaïroises ..., Op. Cit., p. 278
* 24 WILUNGULA Cosma,
Fizi 1967-1986. Le maquis KABILA, L'Harmattan, Paris, 1997, pp. 51-75.
* 25 KABUYA LUMUNA,
Idéologies zaïroises ...., Op. Cit., pp. 363-364.
* 26 KABUYA LUMUNA, La
conquête des libertés, Op. Cit., pp. 404-405
* 27 De VILLERS Gauthier et
OMASOMBO Jean, Zaïre. Transition manquée 1990-1997,
L'Harmattan, Paris, 1997, pp. 110-115.
* 28 Lire avec
intérêt, PAYANZO NTSOMO, Sociologie politique, Op. Cit.
* 29 MATTHIEU, P. et
WILLAME, J.C., (sous la direction de), Conflits et guerres au Kivu dans la
région des Grands Lacs, L'Harmattan, Paris, 1999, p. 118.
* 30 MATTHIEU, P. et
WILLAME, J.C., (sous la direction de), Op. Cit., pp. 122- 123.
* 31 VILLERS, G. De,
OMASOMBO, J. et KENNES, E., République Démocratique du Congo.
Guerre et Politique. Les trente derniers jours de L.D. KABILA,
CEDAF-L'Harmattan, Paris, 2001, p. 50.
* 32 Idem, p. 99.
* 33 Les données
présentées à ce niveau ont été
essentiellement puisées de VILLERS, G. De, OMASOMBO, J., et KENNES, E.,
Op. Cit., pp. 131-153.
* 34 Lire avec
intérêt Colby NGOY, Pacifier, démocratiser et
développer la R.D. Congo avec les maîtres du monde,
éditions Le Diplomate, Kinshasa, 2003, p. 20.
* 35 Jeune Afrique,
12-18/05/98.
* 36 De VILLERS Gauthier et
OMASOMBO Jean, Op. Cit., p. 261.
* 37 Le
Palmarès, 18/04/98 ; lire aussi ACP, 02/07/98.
* 38 Pierre BARACYETSE,
cité par Colby NGOY, Op. Cit., p. 30.
* 39 Lire avec
intérêt : Cabinet du Président de la
République, Journal Officiel de la République Démocratique
du Congo, Constitution de la transition, 44ème
année, numéro spécial, 05 avril 2003.
* 40 Les données
présentées ici proviennent de : République
Démocratique du Congo, Commission Politique, Défense et
Sécurité, Rapport d'Evaluation de l'Exécution du
Programme du Gouvernement de transition (juillet 2003-décembre
2006), décembre 2006, pp. 3-6.