IN MEMORIAM
De ma très chère Maman Sévérine
NTALAKWA
EPIGRAPHE
« Tout métier est une conspiration contre les
profanes »
SHAW Georges
DEDICACE
A mon très cher Papa Innocent, pour votre affection
inébranlable, le goût de l'excellence dont nous portons les
gènes et qui ne cesse de fasciner notre être, le soutien
matériel, moral et spirituel déterminant;
A mon très cher ainé Guy NKUY, pour tes
conseils, ton appui financier et moral;
A mes très chers jeunes frères et soeurs,
Pytshou NKUY, Mimitha NKUY, Wilfred NKUY, Mary NKUY, Gustave NKUY et Roberta
NKUY pour vos encouragements et votre affection.
Walter Sylva NKUY
REMERCIEMENTS
Au terme de la présente dissertation marquant la fin de
notre deuxième cycle universitaire, nous nous sentons redevables
à nos très chers parents NKUY Innocent et KIBWE Marie pour
l'affection et tout le soutien dont nous ne cessons d'être
bénéficiaires. L'éducation reçu de leur part a
orienté et permis la réussite de notre cursus universitaire.
Au Professeur MUBANGI Gilbert qui, au-delà de ses
multiples occupations a accepté de diriger avec finesse cette
dissertation.
Aux Abbés Ignace MATENSI et Didier KABUTUKA.
Aux amis, Me Gauthier MUSIANA, notre alter ego, Père
Simon MBALA, Abbé Benjamin BWEKU, Abbé Serge NDALA, Abbé
Coco MANGIENDE, Ghislain BOBA, Me Gaylor PUTO, Guy MUBUABA, Ange PUBA,
Séraphin MUTUKU, Fredy KINKANI, Me Fao Emmanuel MADILU,
José-Junior OWAWA, Gisèle TSHITE, Soraya NKOY, Nella MIANDABU.
Que Gisèle TSHITE, Soraya NKOY, Dr Mamouche,
Petronnelle KASAMBA, Nicha MBULA et Serge KANDE trouvent en ces lignes notre
sentiment de profonde gratitude.
Walter Sylva NKUY
PREAMBULE GENERAL
0. Présentation du sujet
Le monde est devenu un théâtre d'ordre et de
désordre. Rien n'est plus figé, tout bouge. A chaque facteur
d'espoir et d'optimisme correspond un motif d'inquiétude. Les
incertitudes et risques caractérisant l'environnement des affaires sont
d'ordre divers. La globalisation du marché, l'immixtion et
l'enchevêtrement des économies les unes des autres, tous ces
phénomènes associés au développement exponentiel
des technologies sont des principaux facteurs qui conduisent, soit à la
transhumance, soit à la remise en cause systématique et radicale
des organisations que nous appelons réforme, reengineering.
La réforme est l'un des
puissants antidotes à cette incertitude dans un environnement
très dynamique.
1. Problématique du
travail
Lors du dernier sommet du deuxième millénaire
organisé par les Nations-Unis, les dirigeants du monde entier ont
placé le développement au coeur même de l'ordre du jour
mondial en adoptant ce qu'ils ont appelé les objectifs du
Millénaire pour le développement (OMD). « L'appui
en faveur de la Réforme de l'Administration Publique est un moyen en vue
de la réalisation des objectifs supérieurs du
développement et tout particulièrement de la croissance
équitable, de la réduction de la pauvreté, de la paix et
de la stabilité »1(*).
Par ailleurs, la création des entreprises publiques
dotées en général du monopole, avait répondu
à une logique à la fois industrielle et politique depuis le XVIII
ème siècle. L'Etat indépendant du Congo, ex-Zaïre,
aujourd'hui République Démocratique du Congo ne pouvait
échapper à cette logique. Et ici, la faiblesse du secteur
privé l'avait si bien justifié, étant donné que
seul l'Etat disposait des ressources pour assurer les investissements
nécessaires à la création d'entreprises. C'était de
surcroit le moyen de promouvoir le développement des entreprises
nationales. D'ailleurs, jusqu'aux années 1980, ces
sociétés avaient plutôt rempli avec succès les
rôles qui leur avaient été dévolus : fiscal,
social, économique et d'intégration nationale.
Dans la décennie qui avait suivi l'indépendance
et grâce aux recettes procurées par la rente cuprifère,
l'Etat zaïrois avait adopté une politique d'intensification et de
développement. Cette stratégie était
caractérisée par la primauté du secteur public et la
mainmise de l'Etat sur les secteurs clés de l'économie nationale.
Cette option s'était traduite par un rôle
prépondérant et incontournable des entreprises publiques dans
l'économie.
La décennie 1980 était, cependant,
marquée par l'effondrement de l'économie suite non pas seulement
à la chute des prix du cuivre sur le marché mondial, mais aussi
la vétusté de l'outil de production, la mauvaise gestion et la
corruption qui du reste étaient devenues systémique dans
l'administration publique zaïroise. Les entreprises publiques liées
par cette tumeur n'avaient pas su réagir de manière convenable
à ces problèmes. Il en était résulté
d'énormes déficits financiers et du compte courant, ce qui,
jusqu'à l'heure ne cesse de manifester les effets, entre autre, la
faillite des entreprises, l'accumulation de la dette publique extérieure
et intérieure.
Aujourd'hui, le monde est caractérisé par un
contexte de globalisation avec comme corolaire l'ouverture des marchés
et des capitaux, l'intensification de la concurrence et de la
compétitivité. Ce qui oblige la RDC à s'adapter sous peine
de voir ses entreprises déclassées par celles d'autres nations
plus performantes. Ainsi, la réforme devient non seulement une
nécessité, mais un impératif pour le développement
et l'épanouissement de toutes les entreprises publiques nationales, en
particulier l'OCPT.
Le secteur des postes et télécommunications
congolais (OCPT) qui fait l'objet de la présente étude,
caractérisé par un faible rendement n'a pas pu suivre
l'évolution technologique mondiale et surtout le rythme rapide de la
demande interne engendré par un taux démographique
élevé. Il est entré, comme le reste des entreprises
publiques, dans une phase de crise exacerbée à la suite du
retournement de cette conjoncture de dépréciation continue du
zaïre (monnaie nationale) depuis la fin des années 80, et à
partir de 1992 de la dégradation du climat politico-social.
En outre, la complexité du nouveau contexte
ponctué d'incertitudes et des risques sur les plans aussi bien
économique, géopolitique, environnemental... ont poussé le
Gouvernement congolais à effectuer une
réforme. Cette réforme des entreprises
publiques « s'insère dans le vaste programme des
réformes économiques profondes mises en place par le Gouvernement
depuis 2001. (...) Ces réformes ont été
conçues et menées dans tous les secteurs clés de
l'économie nationale, dont le secteur des entreprises
publiques »2(*).
Dans le cadre de cette réforme, l'interrogation
générale à laquelle répond notre travail se formule
de la manière suivante : quels ont été les choix
stratégiques dans les réformes et quels peuvent être les
résultats de leur mise en oeuvre ? S'agit-il d'une réforme
profonde ? Cette interrogation peut être décomposée en une
série des questions :
· Quelles ont été les orientations
stratégiques de la réforme ? Celles-ci ont-elles subi des
réaménagements significatifs au cours de la période de la
réforme ?
· Dans quelles conditions internes liées notamment
à la cohésion, à la mobilisation et renforcement des
capacités du personnel la réforme est-elle faite ? Et externe
lié à l'instabilité de l'environnement et la
concurrence?
· La réforme entreprise à ce jour a-t-elle
eu un effet significatif sur le fonctionnement de l'OCPT et en
conséquence sur les performances économiques?
Ce sont là quelques questions parmi tant d'autres
auxquelles répond ce travail.
2. Hypothèses
L'environnement général de l'entreprise, en
particulier celui des postes et télécommunications enregistre des
transformations très rapides et est marqué par
l'instabilité institutionnelle et réglementaire, et par
l'émergence et le développement accéléré de
la concurrence des nouveaux opérateurs très agressifs ;
cette réforme est un remède face à toutes ces situations.
Elle est sensée exhumer l'OCPT de sa léthargie, puis mener
à terme un basculement vers l'insertion effective de l'OCPT dans
l'univers des firmes de télécommunications.
3.
Intérêt du sujet
La réforme des entreprises est une question connue.
Pourtant, il est plus actuel que jamais. Notre travail s'intéresse
à la réforme de l'OCPT parce que cette entreprise reste l'unique
entreprise publique qui gère le secteur des postes et
télécommunications en RDC. Cependant, elle est dans une situation
inconfortable et catastrophique. La réforme est lancée mais la
réalité demeure que le redressement des entreprises publiques
congolaises, en général, l'OCPT en particulier, souvent
prestataires exclusives des services essentiels tournent au ralenti et par
ricochet ne semble toujours pas apporter les solutions attendues.
L'intérêt dans cette étude est celui
d'élucider les contours de la réforme de l'entreprise
susmentionnée et voir si celle-ci permettra à moyen et à
long terme d'introduire l'OCPT dans l'univers des TIC, de l'adapter à un
environnement caractérisé par des technologies de plus en plus
avancées d'une part, et d'autre part des consommateurs de plus en plus
exigeants et insatiables, enfin à redynamiser l'économie du
pays.
4.
Méthode et technique de recherche
Grawitz M. voit dans la méthodologie « un
ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline
cherche à atteindre les vérités poursuivies à les
démontrer et à les vérifier ».3(*)
L'essentiel des scientifiques s'accordent sur la
nécessité d'une méthodologie dans l'analyse des faits
à vocation scientifique. Cette nécessité constitue le gage
d'une reproductivité scientifique en vue de parvenir à un
conformisme minimal, c'est-à-dire que la méthodologie permet
l'authentification des résultats par rapport à l'approche et/ou
à la théorie édictée. De ce fait, la
présente étude se base sur l'analyse de contenu.
L'analyse de contenu est la méthode qui nous permettra
de mener à bien la présente recherche. Il convient de
préciser avec Berelson que « l'analyse de contenu sert
à la description objective, (...) du contenu manifeste des
communications. (...) Elle aide à produire un savoir original, des
connaissances nouvelles ; elle contribue à établir des
faits, à élargir des perspectives ou à corriger des
perceptions. Bref, elle sert à la découverte des
réalités qui, autrement, resteraient
cachées »4(*).
Pour Bouillaguet A. et Robert A., « l'analyse de
contenu stricto sensu se définit comme une technique permettant l'examen
méthodique, systématique, objectif de certains textes en vue d'en
classer et d'en interpréter les éléments constitutifs qui
ne sont pas totalement à la lecture naïve. L'analyse de contenu
considère les textes qu'elle étudie non comme des productions
liées au seul système de la langue comme entité purement
autonome, mais comme la manière qu'ont les énoncés de
s'approprier des significations ou des symboles sociaux et au sein des
situations contextualités, d'en faire un usage
performatif. »5(*) Aussi, « l'analyse de contenu ne modifie
pas la situation observée puisqu'elle intervient toujours après
l'émission des messages. (...) elle peut viser plusieurs
objectifs : explication, évaluation, prévision
etc. »6(*)
Ainsi la description que fait cette analyse permettra de dégager des
éléments objectifs en ce qui concerne l'OCPT dans son
fonctionnement et la transformation ou la réforme en cours.
Ce travail sera facilité par des entretiens sur un
échantillon de vint cinq personnes, reparties à l'OCPT, au
COPIREP, à l'université, à l'intersyndical de la fonction
publique. C'est un échantillon aléatoire, probabiliste,
c'est-à-dire tiré au hasard.
La technique est « l'utilisation des
procédés opératoires rigoureux, bien définis,
susceptibles d'être appliqués à nouveau dans les
mêmes conditions adaptées aux genres des problèmes et des
phénomènes en cause »7(*) Ainsi, dans ce travail, nous avons opté
pour la technique documentaire, de l'entretien et de l'interview. La technique
documentaire : consiste à étudier et analyser les documents
pour arriver à déterminer les faits ou phénomènes
qui sont porteurs des traces. L'entretien consiste en une conversation suivie
avec un interlocuteur. L'interview est une visite à une personne en vue
de l'interroger sur ses actes, ses idées etc. Pour Brumo A., l'interview
est une « technique qui a pour but d'organiser un rapport de
communication verbale entre deux personnes : l'enquêteur et
l'enquêté, afin de permettre à l'enquêteur de
recueillir certaines informations de l'enquête concernant un but
précis ».8(*)
5.
Cadre théorique
Etant une science éclatée, la communication se
développe de l'apport de plusieurs disciplines scientifiques. Elle est
donc une science jonction dont l'originalité réside dans son
caractère trans, multi et interdisciplinaire d'où l'appellation
« sciences de l'information et de la
communication ».9(*)
Cette science carrefour, dont la conjugaison est toujours
plurielle a pour objet la production, la transmission et la réception
des signaux, les liens de ceux-ci à un système symbolique et leur
influence sur les comportements, les croyances, les valeurs des individus et
des groupes sociaux, aussi bien sur les modes d'organisation collective. Ce
travail axé sur l'analyse de contenu s'avère indispensable
à l'étude de la place de la communication au sein des
organisations, surtout en période de réforme.
Le fondement de la présente étude est le
paradigme fonctionnaliste. Etant le modèle représentatif d'un
ensemble de théorie proposant une vision du fonctionnement
général de la société, le fonctionnalisme part d'un
constat selon lequel, « les individus en tant que composantes de
la société sont différents et tiraillés par des
intérêts particuliers qui en fin de compte reste dominé par
un ordre social émergent conséquent du dynamisme et du
fonctionnement naturel de la société tendant vers
l'équilibre. »10(*)
La pertinence de cette approche est qu'elle outrepasse le
cercle des perceptions empiristes basée sur l'impact sociétal des
médias, elle intègre la dimension fonctionnelle de ceux-ci dans
une société donnée.
L'appréhension de notre objet d'étude, eu
égard à la perspective proposée par l'équipe de
Maxwell McComb et Shaw est possible à l'aide des entretiens avec les
responsables aussi bien du COPIREP que de l'OCPT, de ses agents, et des
personnalités indépendantes.
6. Délimitation du sujet
Tout travail scientifique, modeste soit-il, exige une
délimitation spatio-temporelle bien précise.
Sur le plan spatial, la présente étude a pour
point d'encrage les entreprises publiques de la République
Démocratique du Congo. La cible précise est l'office congolais
des postes et télécommunications (OCPT) devenu
Société Congolaise des Postes et Télécommunications
(SCPT).
Du point de vue temporel, notre attention reste
focalisée sur la période allant de la date de la promulgation des
décrets du Premier Ministre, soit du 24 avril 2009, jusqu'à la
fin du mois de mai 2011. Un regard rétrospectif partant de la date de la
mise en place des groupes sectoriels de travail, les 10 et 11 Mars 2004 lors du
séminaire atelier sur les groupes sectoriels de travail,
enrichira notre analyse.
7.
Structure du travail
Le présent travail est structuré en deux parties
outre le préambule qui introduit la matière. La première
partie est consacrée au cadre
conceptuel et terrain de recherche. Deux chapitres dont le premier fait un
balisage conceptuel et le second présente sommairement l'entreprise
cible. La deuxième partie s'attèle à la
présentation et analyse des résultats. Une conclusion
générale met un terme à cette dissertation.
Première
partie :
CADRE CONCEPTUEL ET TERRAIN
DE RECHERCHE
Au début de cette ébauche, il est pour nous
impérieux de clarifier certains concepts et préciser leur usage
pour assurer non seulement la clarté mais aussi la précision dans
ce travail. Il est ici question de définir ces concepts clés aux
fins d'alléger la compréhension du texte auprès des
lecteurs.
Donner un aperçu panoramique de notre terrain de
recherche, dans cette tranche du travail a pour objectif de préciser
davantage et circonscrire notre recherche.
Chapitre premier :
BALISAGE CONCEPTUEL
I.1. Réforme
La vie organisationnelle tout comme humaine n'est nullement
statique. Elle est contingente et mobile. Ce dynamisme est la cause des
transformations que peut subir toute vie, organisationnelle ou humaine.
Réformer une entreprise revient à transformer ou
mieux changer son mode de fonctionnement et d'organisation.
Réformer « revient à améliorer,
corriger... »11(*) Ainsi, toute réforme vise principalement
la mise sur pied d'un cadre institutionnel susceptible de :
v Insuffler un dynamisme nouveau à l'entreprise dans
l'objectif d'améliorer son potentiel de production ;
v Transformer certaines dispositions pour assouplir la gestion
et l'outil de production ;
v La dissolution pure et simple et la liquidation de certaines
dispositions jugées inutiles.
Dans le cas de l'OCPT, le but ultime de la réforme est
celui de conférer à cette unité économique un mode
de gestion privé pour lui insuffler un dynamisme nouveau, le rendre
rentable et en faire un des maillons de la bonne gouvernance. Et ce sera aussi
le début du processus de désengagement de l'Etat. Ceci est
adoubé par l'apparition et le développement du libéralisme
économique. Les idées émises révèlent que
l'Etat doit s'interdire d'intervenir en matière économique et
que, s'il intervient, son intervention doit se limiter à la
règlementation et au contrôle, mais ne peut pas aller
jusqu'à la participation.
I.2. Entreprise
Publique
Il importe de faire remarquer tout d'abord qu'à la base
de l'expression ``entreprise publique'', il y a un effort d'unification et de
simplification qui tend à donner un aspect d'unité à des
réalités parfois différentes.
La seconde observation est que l'étude de la notion
d'entreprise publique est rendue malaisée par le fait qu'aucun texte
officiel en RDC qui traite de la matière ne donne une quelconque
définition. Certains textes officiels qui fixent les statuts des
entreprises publiques n'apportent aucune précision sur la question qui
nous occupe.
Une indication à laquelle on pouvait se
référer résultait de la compétence dévolue
jadis à l'institut de gestion du portefeuille (IGP) pour contrôler
l'ensemble des entreprises. Mais l'ordonnance loi n°72/032 du 10
août 1972 relative aux IPG n'était pas d'une grande
précision à cet égard, car l'objet de l'IPG y était
conçu en des termes généraux.
L'entreprise publique peut être
considérée, comme le disait le Président Roosevelt dans un
message adressé au congrès américain en 1933, comme une
institution placée sous l'autorité du Gouvernement mais
comportant la souplesse d'une entreprise privée.
« En effet, l'entreprise doit d'abord être
considérée comme une unité économique,
c'est-à-dire une mise en oeuvre coordonnée et organisée
des moyens humains et matériels en vue d'assurer la production et la
répartition des biens et des services
économiques. »12(*) Elle constitue une unité juridique. Elle est,
en effet, dotée de la personnalité juridique. Ce qui lui permet
de participer au commerce juridique, c'est-à-dire d'être sujet de
droit, avoir un patrimoine, presté en justice.
Quant au qualificatif ``public'', la portée exacte du
caractère public d'une entreprise ne peut être
dégagée que par comparaison avec l'entreprise privée.
Etant donné qu'il s'agit dans les deux cas d'une
unité économique et juridique, il existe forcement des
ressemblances entre les deux. Celles-ci peuvent être, pour l'essentiel,
résumées de la manière suivante : d'une part ;
en effet, les entreprises publiques sont soumises aux règles en usage
dans les sociétés privées en ce qui concerne leur gestion
financière et comptable. D'autre part, elles sont, comme les
sociétés privées, soumises au droit privé en ce qui
concerne le crédit, la fiscalité, le régime de leur
personnel, de leur bien et de leur responsabilité.
En revanche, l'action de l'Etat reste centrée sur
l'intérêt général ; l'entreprise publique est
nécessairement vouée à la poursuite d'un but
d'intérêt général. Cet objectif reste primordial
pour elle, même si, en tant qu'une unité économique,
l'entreprise publique poursuit aussi le profit et la rentabilité.
Eu égard à ce qui a été
susmentionné, une entreprise est déclarée publique parce
qu'elle appartient totalement ou partiellement à l'Etat ou à
d'autres collectivités publiques qui la contrôlent. Elle
désigne l'ensemble des activités industrielles et commerciales
exercées par l'Etat.
Ainsi entendue, l'entreprise publique peut être
définie comme tout organisme public qualifié comme tel par l'acte
qui l'institue et lui accorde à la fois la personnalité juridique
et un patrimoine propre, dont le capital appartient entièrement ou
majoritairement à l'Etat ou à une collectivité publique
territoriale et qui est destinée à produire des biens ou à
offrir des services d'intérêt général, selon les
règles de la rentabilité et du profit.
I.3. Reengineering
Le modèle d'organisation né aux Etats Unis
s'étendit rapidement à l'Europe. L'environnement
économique de l'époque était dominé par un
insatiable appétit des biens et des services. Dans les années
1950/1960, le premier souci opérationnel des cadres était la
capacité de production, c'est-à-dire l'aptitude à suivre
une demande qui ne cessait d'augmenter. La structure pyramidale d'organisation
retenue par la plupart des organisations était bien adaptée
à cet environnement de forte croissance. Lorsque l'entreprise
s'étendait, il lui suffisait d'ajouter des salariés en bas de
l'organigramme et de pourvoir les échelons nécessaires. Cette
forme d'organisation convenait pour le contrôle et la prévision,
et il était facile de déterminer les budgets. Avec l'apparition
de la bureaucratie, les entreprises continuèrent à morceler
davantage le travail en petites tâches répétitives. Telles
sont les origines de la grande entreprise.
Mais le monde d'Adam SMITH et sa façon de travailler
sont les paradigmes d'hier. Aujourd'hui, trois forces agissent sur les
entreprises : les clients, la concurrence et le
changement.
ü Les clients prennent le
pouvoir : au début de l'industrialisation, les entreprises
se trouvaient dans de situation de monopole. La concurrence était quasi
inexistante ; les clients n'avaient aucun pouvoir et ne pouvaient
réclamer quelque chose de différent. Mais depuis les
années 1980, le sens de la relation vendeur-acheteur a changé.
Chaque client (consommateur ou entreprise) demande à être
traité individuellement et attend des produits adaptés à
ses besoins. Le client devient de plus en plus exigent. Le pouvoir
économique est passé du producteur au consommateur. Dans le
secteur des services, les clients exigent davantage parce qu'ils savent pouvoir
obtenir davantage. Aujourd'hui, les consommateurs peuvent lire des revues de
consommateurs. Cette possibilité d'accéder désormais
à des données plus nombreuses a contribué à
inverser le rapport de force entre clients et vendeurs.
ü La concurrence se durcit :
Elle était simple autrefois. Aujourd'hui, elle n'est pas seulement plus
nombreuse, elle est aussi multiforme. Des produits identiques se vendent sur
des marchés différents, certaines entreprises fusionnent leurs
systèmes de distribution et de stockage.
ü Le changement devient
incessant : Le rythme s'accélère avec la
globalisation de l'économie et la rapidité du changement
technologique. Les entreprises subissent une pression concurrentielle toujours
plus forte qui les oblige à créer de nouveaux produits. Il en est
ainsi par exemple des compagnies d'assurance vie.
Le reengineering devient une nécessité pour les
entreprises. « En effet, ce que la division du travail a fait, le
reengineering doit le défaire ».13(*) Aujourd'hui, les
organisations fondées sur la division, la spécialisation, la
hiérarchie et le contrôle, ne répondent plus aux exigences
de leur environnement. Le monde dans lequel les entreprises évoluent
change. Les technologies avancées, l'ouverture des frontières,
les nouvelles attentes des consommateurs rendent obsolètes certains
principes et modes d'organisation de la grande entreprise classique. Pour
affronter la concurrence, les managers et les dirigeants doivent utiliser des
techniques nouvelles et s'engager dans une réinvention radicale de leur
façon de travailler.
C'est en reconfigurant transversalement l'organisation et en
changeant leur mode de fonctionnement que les entreprises contemporaines
pourront améliorer leurs résultats de façon
spectaculaire. Et ce, par le reengeneering.
« Le reengineering se définit comme une
remise en cause fondamentale et une redéfinition radicale des processus
opérationnels cohérents pour réaliser des gains
spectaculaires dans les performances critiques que constituent aujourd'hui les
coûts, la qualité, le service et la
rapidité ».14(*)
Par processus, il s'agit d'une série d'activités
qui, ensemble, produisent un résultat ayant une valeur pour un client.
Radicale vient du latin "radix" soit racine. Il faut aller aux racines des
choses. Il se veut réinvention de l'entreprise, et non
amélioration, renforcement ou modification de celle-ci.
Spectaculaire, parce qu'on vise à provoquer un bond
quantitatif et qualitatif de performance et non pas de réaliser des
améliorations additionnelles. Il faut démolir l'ancien et
bâtir du neuf à la place. Le reengineering suppose une
évolution de la culture de l'organisation aussi profonde que celle de sa
structure. Il apparaît comme une évolution nécessaire qui
permettrait de refondre de manière radicale les processus
opérationnels.
I.4. Mutation juridique
Il s'agit, en effet de la révision du cadre juridique,
d'une nécessité pressante et urgente de mettre sur pied un droit
moderne susceptible de régir efficacement et adéquatement les
entreprises du portefeuille de l'Etat.
En effet, la « loi-cadre n°78/002 du 06
janvier 1978 portant dispositions générales applicables aux
entreprises publiques »15(*) est un texte aujourd'hui devenu inadapté.
Il consiste à changer des textes-lois afin d'élucider la gestion
des entreprises publiques dans un environnement devenu incertain,
c'est-à-dire clarifier juridiquement des concepts pour faire un
distinguo entre les entreprises au sens strict du terme, celles soumises aux
lois de la rentabilité et du profit, et les établissements
publics, qui eux, sont chargés d'une mission de service publique.
Chapitre
deuxième : TERRAIN DE RECHERCHE
II.1. Accueil
En effet, la cible de notre recherche, comme il est
susmentionné est l'office Congolais des Postes et
Télécommunications (OCPT) aujourd'hui Société
Congolaise des Postes et Télécommunications (SCPT). Les
précieuses informations obtenues sont le fruit d'énormes
sacrifices, surtout des acrobaties, des tournures et d'allers-retours.
En fait l'administration et les services publics congolais
fonctionnent au rythme d'un lourd engin. L'accès aux archives et autres
sources d'informations relatives à ces services est rigoureusement
filtré. Les autorités communiquent peu ou presque pas, ils sont
avars de parole ; raison des multiples tensions internes et
dysfonctionnement. Cette façon de faire ne nous a pas permis de vite
avancer comme nous le souhaitions. La lenteur qui caractérise la marche
des entreprises est un véritable handicap au bon fonctionnement de cette
entreprise. Toute fois, nous sommes parvenus à puiser, à la
source, les informations utiles pour cette recherche ; grâce
à la recommandation d'un haut cadre et d'un stratège
recruté pour cette fin.
Ceci justifie les multiples inquiétudes et l'amertume
qui hantent notre esprit dans ce désir effréné de voir les
entreprises publiques congolaises sortir de leur labyrinthe.
Nous ne pouvons à cet effet que soutenir et contribuer
tant soit peu à la réussite de cette réforme des
entreprises congolaises.
II.2. Bref aperçu
panoramique de l'OCPT
II.2.a. Présentation
En effet, « les services des postes et
télécommunications ont été créés le
16 septembre 1885 par décret royal du Roi Léopold II, en
exécution de l'acte général du Congrès de Berlin du
25 février 1885 ».16(*) Durant
la période coloniale, ces services relevaient directement du Gouverneur
Général et dépendaient de la 6ème Direction
Générale des transports et communications.
« Le Secrétariat Général
aux PTT a été recréé par l'Ordonnance-loi n°
82-027 du 19 mars 1982 qui met une séparation nette entre la fonction de
réglementation qui relève de l'administration des PTT et celle de
l'exploitation qui relève de l'OCPT ».17(*) Celui-ci avait repris les
attributions de la Direction des postes et celles de la Direction des
télécommunications. Le Secrétaire Général
aux PTT était secondé par un Directeur Général des
télécommunications.
A sa création comme une entreprise publique à
caractère industriel et commercial, dotée de la
personnalité juridique et de l'autonomie financière, l'OCPT
assumait à la fois les fonctions d'exploitation et de
réglementation du secteur des postes et des
télécommunications sans que cette dernière
prérogative soit couverte par un texte légal. Il jouissait du
monopole postal, téléphonique, de radiocommunications, de la
transmission des données et des signaux, de communication par
satellite. Dénommé Office National des Postes et
Télécommunications du Zaïre, ONPTZ en sigle, en 1971, il est
devenu Office Congolais des Postes et des Télécommunications
(OCPT) après rebaptisation du pays en République
Démocratique du Congo, en 1997.
Paradoxalement, tout cet arsenal juridique n'a pas permis
à cette entreprise de grandir en dépit de la situation de
monopole et du manque de concurrent sur le marché. Ses investissements
ont taris et ses services séchés.
Pour tenter une nouvelle fois de résoudre toutes ces
difficultés, l'Etat a affirmé le principe de l'ouverture de son
capital. Cette vente d'actifs de l'Etat prend place dans un processus de
transformation des entreprises d'Etat en sociétés commerciales.
Cette politique marque une accélération des réformes.
Beaucoup d'observateurs considèrent que la question de
la propriété est la plus déterminante de toutes celles qui
surgissent à l'occasion de la réforme des entreprises publiques.
Certes, elle justifie à elle seule une analyse du processus réel
de réforme.
En effet, comme entreprise, elle « doit
être considérée comme une unité économique,
c'est-à-dire une mise en oeuvre coordonnée et organisée
des moyens humains et matériels en vue d'assurer la production et la
répartition des biens et services économiques. Elle constitue
aussi une unité juridique »18(*) du fait qu'elle est
dotée de la personnalité juridique qui lui permet de participer
au commerce juridique.
Par ailleurs, la situation de l'OCPT laisse à
désirer. Le vingt unième siècle dit siècle des TIC
ne semble pas encore avoir eu droit de cité au sein de cette firme
congolaise et pourtant oeuvrant dans les TIC. L'extravagance du
délabrement de son outil de travail est une bonne passe au vent de la
réforme qui ne peut suivre qu'un plan.
II.2.b. Localisation
Le siège de la Société Congolaise des
Postes et Télécommunications (ex OCPT) est située sur le
Boulevard du 30 juin au n°635 dans l'immeuble portant le nom de la dite
entreprise, dans la commune de la Gombe. Toutefois, sa direction
générale est installée à l'immeuble de l'Institut
National de Sécurité Sociale (INSS), elle aussi dans la
même commune.
Conclusion partielle
Il a été question dans cette première
partie de procéder à un déminage conceptuel sur la notion
de la réforme et du reengeneering qui consiste à transformer une
entreprise. Cela nous a permis de distinguer l'entreprise publique qui est une
entité économique d'intérêt général
dont le capital appartient entièrement ou partiellement à l'Etat
ou à une collectivité publique territoriale et qui est
vouée à la poursuite d'un but d'intérêt
général et économique. Primo, cet objectif reste
primordial pour elle, même si, en tant qu'unité économique,
elle poursuit aussi le profit et la rentabilité. L'entrepreneur
privé poursuit avant toute chose des bénéfices financiers,
c'est-à-dire un but d'intérêt privé.
Secundo, il s'est agi du reengineering qui consiste en la
remise en cause radicale, fondamentale et une redéfinition radicale des
processus opérationnels cohérents pour réaliser des gains
spectaculaires dans les performances critiques que constituent aujourd'hui les
coûts, la qualité, le service et la rapidité.
Tertio, enfin, ces opérations ne peuvent s'accompagner
que d'une mise à jour des textes-lois pour assurer une cohérence.
C'est ce qui a été appelé mutation juridique. L'OCPT est
la cible de notre investigation.
Deuxième Partie
ANALYSE ET PRESENTATION
DES RESULTATS
Les multiples recherches et enquêtes menées nous
ont permis de faire une collecte suffisante des données dignes
d'étayer le présent travail et de fournir des
éléments pouvant faire comprendre le déroulement de la
réforme de l'OCPT. Le dépouillement, ci-dessous des
différents entretiens, interviews et la lecture des certains documents
relatifs à la gestion et fonctionnement de cette entreprise nous
permettra de dégager des thèmes et de former des
catégories.
1. Extraction des
thèmes
Libellé
|
Définition
|
1. Nécessité de redynamiser l'OCPT
|
Il est une exigence de redonner un moyen à l'OCPT en
vue de le remettre sur pied pour qu'il rende le service pour lequel il avait
été créé.
|
2. Méthode graduelle de réforme
|
La réforme est une opération qui consiste
à transformer les entreprises publiques en sociétés
commerciales, c'est-à-dire insuffler une dynamique nouvelle dans les
entreprises du Portefeuille de l'Etat en vue d'améliorer leur potentiel
de production et de rentabilité.
|
3. La modernisation du cadre juridique
|
Moderniser le cadre juridique revient à adapter la loi
par rapport aux exigences du moment, l'économie des marchés.
|
4. Les groupes sectoriels de travail
|
La réforme est un travail mal aisé à
entreprendre. Les groupes sectoriels de travail ont pour tâche d'assurer
l'exécution des réformes au sein des différents secteurs
respectifs, c'est-à-dire dans chaque domaine.
|
5. Méthode graduelle de réforme
|
Les résultats ne sont pas toujours perceptibles
à court terme mais il faut viser l'essentiel afin que le seuil
d'irréversibilité soit atteint.
|
6. Dysfonctionnement des groupes sectoriels
|
Le travail de réforme est traversé par des
difficultés majeures dues à une incompréhension entre les
GST et le COPIREP d'une part et d'autre part les entreprises peinent à
comprendre et avaliser le mécanisme de sortie de ce bourbier.
|
7. Esprit participatif
|
La réforme a été conçue dans un
esprit participatif afin de réunir un large consensus à la base
afin de fédérer toutes les idées et in fine produire un
résultat qui ne soit sujet d'aucune contestation d'une tiers
composante.
|
8. Le renforcement des capacités
|
C'est un problème de la rehausse du niveau
d'étude, de connaissance, bref d'instruction qui doit être
adapté à la réalité et l'évolution des TIC.
Il s'agit de remonter le niveau d'instruction des agents pour qu'ils ne soient
plus dissociés de l'outil informatique et du fonctionnement des
entreprises modernes.
|
9. Restructuration sans lendemain
|
La mutation actuelle opérée dans les entreprises
publiques n'augure pas un avenir prometteur, meilleur... autrement dit, la
navigation est à vue. L'on ne s'est pas avec précision à
quoi devra-t-on aboutir, à quel prix et quel temps.
|
10. Esprit de réfraction
|
L'incompréhension et le fossé qui
séparent les agents des entreprises et le comité chargé de
piloter la réforme est un facteur de démotivation, de rejet, bref
de réfraction.
|
11. Formater et réinventer une entreprise,
|
Le processus de transformation de l'entreprise revient
à faire un virement radical, à fondre, dissoudre de fond en
comble l'ancien système, faire une révolution radicale en vue de
lui donner une nouvelle structure qui soit plus souple et adaptée aux
nouveaux contraintes de l'environnement.
|
12. Gestion peu orthodoxe
|
La situation constatée est que la gestion des
entreprises publiques ne respecte pas les lois qu'elle édicte. Elle est
aléatoire et sans repère.
|
13. Restructuration sans lendemain
|
La mutation actuelle opérée dans les entreprises
publiques n'augure pas un avenir prometteur... autrement dit, on ne sait pas
à quoi devra-t-on aboutir.
|
2. Catégorisation
des thèmes
Par catégorisation, il s'agit de classifier les
différents thèmes selon leur ressemblance, leur rapprochement,
leur nature... Ainsi, des différents thèmes retenus, nous avons
dégagé deux catégories qui retiennent deux tendances
distinctes regroupées dans le tableau ci-dessous, et qui seront
approfondies dans deux chapitres de cette deuxième partie du travail.
Catégorie I La
réforme : une nécessité pour redynamiser les
entreprises publiques congolaises
|
Catégorie II
Vers un déni de réforme
|
1. Nécessité de redynamiser l'OCPT
2. Méthode graduelle de réforme
3. La modernisation du cadre juridique
4. Un nouveau modèle d'entreprise
5. Les groupes sectoriels de travail
6. A propos des relations entre entreprise et
société globale
|
1. Dysfonctionnement des groupes sectoriels
2. Esprit de réfraction
3. Le renforcement des capacités
4. Le problème du resquilleur
5. Réinventer une entreprise
6. Restructuration sans lendemain
|
Chapitre Premier. LA
REFORME : UNE NECESSITE POUR REDYNAMISER LES ENTREPRISES PUBLIQUES
CONGOLAISES
Nos vies sont traversées par l'organisation. Celle-ci
est soumise à l'incertitude due aux multiples fluctuations de
l'environnement du fait que « dans un monde qui change vite, les
organisations sont au centre des enjeux de société et elles
posent la question du travail, du temps et de
l'organisation »19(*) et la communication s'avère un outil
intégrateur permettant aux organisations de fédérer et
galvaniser les troupes, d'orienter les activités et en cas de
réforme ou d'OPA (offre publique d'achat) faire éviter les
tensions et réussir l'opération.
« Le monde est devenu un théâtre
d'ordre et de désordre. Rien n'est plus figé, tout bouge. A
chaque facteur d'espoir et d'optimisme répond un motif
d'inquiétude ».20(*) Les incertitudes et risques caractérisant
l'environnement des affaires sont d'ordre divers. La globalisation du
marché, l'immixtion et l'enchevêtrement des économies les
unes des autres, tous ces phénomènes associés au
développement exponentiel des technologies sont des principaux facteurs
qui conduisent, soit à la transhumance, soit à la remise en cause
systématique et radicale des organisations que nous appelons
réforme, reengineering.
Les entreprises publiques congolaises, en
général, et l'OCPT en particulier, affectées dans leur
gestion et leur fonctionnement, n'étant plus à mesure de jouer le
rôle pour lequel elles ont été créées ne
peuvent que subir ces vagues. La réforme reste alors l'ultime
remède. La réforme est formalisée dans « la
loi n°08/007 du 07 juillet 2008 portant dispositions
générales relatives à la transformation des entreprises
publiques ».21(*)
III.1.
Nécessité de redynamiser l'office Congolais des postes et
télécommunications (OCPT)
Tout le monde s'accorde à reconnaître que l'OCPT
comme toutes les entreprises publiques est sérieusement malade. Tous les
efforts placés dans ce secteur se sont évanouis. Depuis longtemps
et particulièrement depuis la décennie 80, l'OCPT a
évolué vers la faillite et on n'hésite pas à le
qualifier de canard boiteux. Ses investissements sont au niveau zéro et
la croissance structurelle négative.
A sa création comme entreprise publique à
caractère industriel et commercial, dotée de la
personnalité juridique et de l'autonomie financière, l'OCPT
assumait à la fois les fonctions d'exploitation et de
réglementation. Il jouissait du monopole dans les secteurs postal,
téléphonique, de radiocommunication, de communication par
satellite. Comme toutes « les entreprises publiques dans les
divers secteurs, il était le seul prestataire. Cette situation
n'admettait aucune concurrence » (entretien n°2),
soutient un expert du COPIREP.
Paradoxalement, cet arsenal juridique et cette disposition
avantageuse, cette position mono polaire du marché n'a pas permis
à cette entreprise d'émerger. Ses investissements ont taris et
ses services séchés.
On ne dit pas assez, le monopole n'assure pas la meilleure
allocation des ressources. Elle bloque la croissance et empêche le
développement, c'est-à-dire l'amélioration des conditions
de vie de la population. Soucieuse de redynamiser ses structures, l'Etat
congolais a mis en oeuvre un véritable plan de restructuration des
entreprises publiques, et en corollaire le portefeuille de l'Etat. C'est
l'objectif premier du projet compétitivité et
développement du secteur privé (PCDSP) supervisé par le
comité de pilotage et de réforme des entreprises publiques
(COPIREP).
Pour rappel, le fonctionnement de l'OCPT était
basé sur le type « planification
stratégique » ; un modèle axé sur le
style commande-contrôle. La communication a une force verticale. Certes,
la planification stratégique fournit la garantie d'un bon pilotage.
Cependant, la prise de conscience de la variabilité des états de
l'environnement et la difficulté d'anticipation des variations a
amené les chercheurs à faire recours au concept du système
ouvert, parce que « l'entreprise est pensée comme un
organisme influencé par les états de son environnement. La
planification stratégique cède la place au management
stratégique ».22(*) Celui-ci souligne la nécessité de
prendre en compte dans l'approche stratégique les dimensions
technologiques, humaines, sociétales, économiques,
organisationnelles, politiques... qui entourent les choix. Dans l'approche
stratégique, la communication est participative, c'est-à-dire, en
dépit des grades et les fonctions différentes, tous les agents
ont la même chance de communiquer. Cela permet une bonne
intégration, étant que tout le monde se sent
considéré. N'oublions pas, dans toute entreprise, ce sont les
différents intérêts des agents qui se tiraillent. Faciliter
la communication permettrait de fédérer ces divergences,
consolider et faire avancer l'organisation, vue le présent contexte
d'incertitude.
Si c'était bien la stabilité qui
caractérisait l'ordre taylorien et bureaucratique, aujourd'hui pour la
majorité d'entreprises, c'est le contraire. La mobilité et
l'instabilité prévalent. « L'analyse du
fonctionnement des différentes institutions ne peut donc se
réduire seulement à la capacité organisationnelle, celle
qui consiste à programmer, standardiser et coordonner les
tâches ».23(*) Elle doit également prendre en compte la
capacité d'innovation, qui consiste à élaborer des
nouvelles combinaisons entre les différentes ressources dont dispose
l'entreprise pour réagir à des nouvelles contraintes et
opportunités.
En effet, comme entreprise, l'OCPT devrait être une
véritable unité de production économique ; pourtant,
son statu quo laisse à désirer. Ce siècle, dit
siècle des TIC ne semble pas encore avoir eu droit de cité, bien
qu'oeuvrant dans les TIC. L'extravagance du délabrement de son outil de
travail est une bonne passe au vent de la réforme qui ne peut suivre
qu'un plan. Le cumul et la conjugaison de plusieurs facteurs négatifs
internes et externes, lointains et actuels ont contribué à sa
décroissance économique et sociale.
Ainsi, la réforme sous cet angle s'insère dans
ce vaste programme des réformes économiques profondes mises en
place par le Gouvernement depuis 2001 en vue de redynamiser et remettre en
marche l'OCPT. Elle est une nécessité curative, urgente et
opportune pour des raisons ci-après :
· La première raison est que pour des motifs
divers, l'OCPT dans la plupart des cas, si pas dans sa totalité ne
remplit plus le double objectif pour lequel il avait été
créé. Il s'agit de :
Ø Assurer et faciliter une bonne liaison
téléphonique, télégraphique sur le plan interne et
externe. Gérer le secteur des télécommunications.
Ø La contribution au trésor public.
L'OCPT est devenu une charge à la fois pour l'Etat,
pour la collectivité et pour l'économie nationale.
· La 2ème raison qui justifie l'urgence
de la réforme est le monopole dont jouit dans la plupart des cas
l'entreprise publique même quand elle n'est plus efficace.
· La troisième est l'incapacité de l'Etat
à mobiliser les ressources suffisantes pour les principaux
problèmes auxquels sont confrontées la plupart de nos
entreprises.
L'OCPT, caractérisé dans son fonctionnement par
un manque des performances technologique, financière, économique
et sociale a besoin des ressources que l'Etat est incapable de lui assurer.
Dans ce contexte, il n'est pas capable d'assurer le service de qualité
que la collectivité attend de lui suite à ce qui suit :
Ø des infrastructures totalement
dégradées, délabrées, des outils de production
obsolètes et insuffisants ;
Ø l'état des productions en forte
régression et insuffisant, une productivité en deçà
des normes standard international ;
Ø des équilibres financiers rompus, des
endettements hors normes ;
Ø des structures organiques inadéquates et
désarticulées, une informatisation embryonnaire
Ø un contrôle interne inefficace si pas
inexistant, un personnel pléthorique et moins compétent, accusant
des arriérés de salaires allant de 2 à 36 mois, etc.
Les maux rongeant cette entreprise étant connus, le
Gouvernement s'est engagé dans la voie des réformes profondes
pour introduire une nouvelle politique qu'est la gouvernance d'entreprise.
« La gouvernance d'entreprise est devenue un outil essentiel pour
améliorer les performances des entreprises ».24(*)
III.2. Méthode
graduelle de réforme
« La réforme d'une entreprise est une
opération complexe, même dans les pays technologiquement
très poussés. Cette tâche exige beaucoup de sérieux
dans sa mise en oeuvre. Et cela se fait de façon graduelle. Pour bien la
mener, la transparence est le principe directeur, la publicité et
l'équité lors du déroulement de chaque
opération » (Entretien n°1). Le processus de
réforme des entreprises publiques est long et difficile car
derrière une entreprise publique en faillite comme d'ailleurs
derrière une tracasserie administrative, il y a toujours un groupe
d'intérêts à bousculer. Et, « les
résultats de la réforme ne sont pas toujours perceptibles
à court terme mais il faut viser l'essentiel afin que le seuil
d'irréversibilité soit atteint ».25(*)
Le drame est que dans une économie qui a
fonctionné durant des décennies dans la marginalité, la
majorité d'acteurs n'est pas toujours dans le champ de la
réforme, car la déliquescence de l'Etat n'a pas seulement
profité à la bureaucratie étatique.
« La difficulté retrouvée dans la
réforme est due à la douleur ressentie par les agents des
entreprises touchées à ingurgiter la pilule combien amer qui
impose un revirement à 180° »26(*), ce qui a contraint le
Gouvernement congolais à opter, depuis le début de l'année
2004, pour ce qu'il a appelé ``méthode graduelle de
réforme'', souvent opposée, par certains dirigeants
congolais, à la ``méthode du big bang'' adoptée
par l'ex-Union soviétique et par l'Europe de l'Est. Ce choix explique
que les réformes et les changements concernant les pratiques de gestion
de l'entreprise ont été beaucoup plus nombreux et importants que
ceux touchant à l'organisation même de l'entreprise et de la
société dans son ensemble.
L'orientation prise par les réformes, pour ce cas est
de transformer cette entreprise de l'Etat, dans un premier temps en une
société par action ; l'ancienne autorité de tutelle
reste l'actionnaire majoritaire. Cette société sera
gérée essentiellement dans une logique d'économie de
marché et cessera d'être un ``atelier de l'Etat''. Le
conseil d'administration et la direction devraient devenir souverains en
matière de gestion.
En sus, les directeurs d'entreprises devraient apprendre
à vendre et à acheter, à gérer leur entreprise en
effectuant des calculs économiques ; Ceci explique en grande partie
les limites rencontrées dans les précédentes
réformes. Par ailleurs, « le retrait formel, depuis le
début des années 90, de l'économie planifiée a
créé l'illusion (...) dans un mélange d'économie de
marché et d'économie planifiée ».27(*)
Cela dit, quand on voit la complétude du système
organisationnel de type colonial ainsi que toutes les activités
menées par les bureaux industriels et par différents organismes
gouvernementaux, on comprend mieux la désorganisation, le
désordre et la confusion qu'engendrerait leur suppression brutale. Mais,
opter pour une réforme graduelle du système peut produire un
autre type de phénomène : la traduction des réformes
par les acteurs sociaux dans le mode de rationalité et d'organisation de
l'économie planifiée, et qui peut même venir le
renforcer.
III.3. La modernisation du
cadre juridique
La modernisation du cadre juridique est l'une des
orientations stratégiques de la réforme. Le cadre juridique qui
régissait les entreprises publiques était unique. Il s'agit
de « la loi n°78-002 du 6 janvier 1978 portant dispositions
générales applicables aux entreprises
publiques ».28(*) Cette loi appelle les observations suivantes
:
Ø elle est obsolète et ne permet pas une
gestion moderne d'une société, fût-elle entreprise
publique.
Ø à cause du poids de la tutelle (ex ante et
ex post), elle rend le gestionnaire irresponsable. Le principe directeur pour
la réforme est d'astreindre le gestionnaire à une obligation de
résultats. (Entretien n°1)
Le gestionnaire doit jouir des pouvoirs les plus
étendus en matière de gestion, afin qu'il soit jugé sur
ses résultats. Dans ce cadre, la tutelle devrait disparaître. Il
s'agit ici pour l'Etat de se retirer de la gestion ou du capital d'une
entreprise du Portefeuille.
En effet depuis la période coloniale, les entreprises
publiques avaient comme seul actionnaire et propriétaire l'Etat ;
ce appuyé par une législation. « Cette
législation, qui aux vues de tous est avantageuse n'a pour autant pas
permis aussi bien à l'OCPT qu'à toutes les entreprises publiques
d'évoluer en dépit de toute la largeur et les subventions
garanties et reçues de l'Etat ». (Entretien n°2)
« Paradoxalement, tout cet arsenal juridique n'a pas permis
à cette entreprise de grandir en dépit de situation de monopole
et du manque de concurrent sur le marché ». (Entretien
n°1) Ses investissements se sont retrouvés à la marge de
l'histoire.
Ainsi, la logique de la réforme est d'apporter une
nouvelle législation qui implique une ouverture du capital aux
privés, un désengagement progressif de l'Etat et la cessation de
son interventionnisme à la gestion des entreprises. Cela n'est possible
que par la transformation de sa forme juridique.
La législation sur les sociétés
commerciales admet déjà elle-même la possibilité
pour une société commerciale de se transformer en une
société d'un autre type pour l'adapter à la vie
économique qui, du reste est sans cesse en mouvement. A défaut,
elles s'étioleraient avant de disparaître, faute d'avoir pu se
transformer pour s'adapter à la vie économique. « A
cet effet, il est envisagé d'assurer à leur profit un cadre
institutionnel approprié plus proche du mode privé et susceptible
d'imprimer un dynamisme nouveau à leur gestion, de promouvoir leur
rentabilité et de faciliter, le moment venu le désengagement de
l'Etat une fois que sa présence en leur sein n'est plus jugée
indispensable ».29(*)
Le premier chantier du COPIREP comme structure pilotant ce
processus a été la modernisation du cadre juridique
régissant les entreprises publiques qui, à ce jour, sont
régies par la loi cadre n°78/002 du 06 janvier 1978 portant
dispositions générales applicables. Cette loi contient deux
pesanteurs majeures comme susmentionné : l'irresponsabilité
des gestionnaires, du fait de la double tutelle (technique et administrative),
et le non astreint à l'obligation des résultats. L'objectif est
de rapprocher le fonctionnement des entreprises publiques, en particulier
celles qui évoluent dans le secteur marchand, de celle des entreprises
du secteur privé. L'Etat fixe les règles et les mandataires
gestionnaires sont jugés aux résultats.
Le deuxième chantier, c'est celui de
l'amélioration du climat pour l'investissement qui passe notamment par
la sécurité juridique des investissements.
L'OCPT assumait à la fois les fonctions d'exploitation
et de réglementation du secteur des postes et de
télécommunications sans que cette dernière
prérogative soit couverte par un texte légal. Il jouissait du
monopole postal, téléphonique, de radiocommunication, de la
transmission des données et des signaux, de communication par satellite,
comme susmentionné.
Le poids de la tutelle politique rendait le gestionnaire
irresponsable. Le principe directeur pour la réforme
est d'astreindre le gestionnaire à une obligation de résultats.
En fait, cette transformation devrait apporter un autre souffle de vie pour
redynamiser cette firme malade. Elle est donc un antidote contre la tumeur qui
ruine la santé des toutes les entreprises publiques nationales
congolaises.
Par ailleurs, cette opération n'est possible que si
elle est appuyée par une transformation du cadre juridique.
« Moderniser le cadre juridique revient à dire :
assouplir et adapter la loi par rapport aux exigences du moment, l'adapter
à l'environnement et à l'évolution des affaires, surtout
la globalisation de l'économie, des marchés qui sont devenus des
balises du droit de business ». (Entretien n°2) De ce fait,
il n'est pas notable de procéder à une réactualisation de
l'ancienne loi du 06 janvier 1978 compte tenu des lacunes nombreuses qu'elle
comportait et des travers qu'elle a produit nous amenant à la
récente situation déplorable, à savoir le manque de
performance. Il fallait donc un changement fondamentale pour, in fine, rendre
les entreprises compétitives afin qu'elles remplissent les missions pour
lesquelles elles ont été créées.
Il convient de relever que les dispositions relatives à
la transformation prévues par la législation sur les
sociétés commerciales sont également applicables à
la transformation des personnes morales autres (c'est-à-dire autres que
les types de sociétés admis en droit congolais) dans la mesure
où les lois particulières relatives à ces personnes
morales le prévoient et dans le respect des dispositions
spéciales de ces mêmes lois particulières.
« Loi n° 10/008 du 27 février 2010 modifiant et
complétant le Décret du Roi Souverain du 27 février 1887
sur les sociétés commerciales tel que modifié et
complété à ce jour ».30(*)
Ainsi, soumettre ces lois à la purge de l'expertise
indépendante permettrait au gestionnaire de manager librement les
intérêts de son entreprise.
III.4. Un nouveau
modèle d'entreprise
Les entreprises congolaises paraissent avoir été
construites sur le modèle de l'entreprise soviétique. Elles ont
été conçues comme le prolongement d'un vaste réseau
d'organismes formés au niveau national. Fait essentiel, il s'agit
d'organismes économiques et administratifs, mais aussi politiques,
sociaux et autres.31(*)
Aussi, la gestion de l'entreprise d'Etat se confond souvent à celle
du parti dirigeant. Ainsi, la gestion de l'entreprise entretient une relation
de subordination avec l'organisme dont il est le prolongement. Nous pouvons
donc dire que, d'un point de vue organisationnel, l'entreprise est un ensemble
flou, mal délimité et relativement éclaté ;
bref, toutes ces failles l'ont empêché d'être
réellement une entité.
Ce phénomène se confirme si l'on étudie,
non pas seulement la dimension organisationnel de l'entreprise,
également ses pratiques de gestion. Le système économique
est planifié. Un plan général de ses activités lui
est fourni par sa tutelle. Ce style ne facilitait pas une bonne communication
entre différents acteurs. L'entreprise est clairement un maillon de base
de l'économie nationale. Elle n'est pas une entité à part
entière dont les activités sont gérées par une
direction : la plupart des décisions en matière de gestion
se font en effet en dehors d'elle. Raison pour laquelle, recourir à une
expertise indépendante relève d'une nécessité
impérieuse.
La forte présence des firmes multinationales
performantes sur terrain offre à l'Etat l'opportunité de revoir
son portefeuille, de l'assouplir pour ne pas se voir devant un fait accompli
qui bousculerait et mettrait à mal, toute transformation.
La réforme de l'OCPT est porteuse d'un tout autre
modèle d'entreprise. Elle a ainsi pour objectif de
réintégrer dans l'entreprise les activités de
commercialisations, c'est-à-dire faire des bénéfices.
Plusieurs règlements (promulgués en 2004, 2008, 2009 et 2010)
visent à protéger, au moyen de la loi, le droit des entreprises
en matière d'autonomie vis-à-vis de leur autorité de
tutelle.
L'objectif principal de cette réforme est de
réaliser ``la séparation du Gouvernement des
entreprises'' autrement dit de réaliser ``la séparation
des droits de propriété et des droits d'exploitation'', ces
derniers étant laissés à la direction de l'entreprise.
Ceci permettrait une communication fluide entre différents acteurs de
cette entreprise et le monde extérieur. Cette communication assurerait
une meilleure dynamique dans le fonctionnement, l'émergence et la survie
de l'OCPT. A ceci s'ajoute la remise à niveau des capacités du
personnel et l'informatisation des services.
Les dispositions contenues dans « le
décret n°09/12 du 24/04/2009 établissant la liste des
entreprises publiques transformées en sociétés
commerciales, établissements publiques et services
publiques »32(*)
définissent les nouveaux documents comptables, qui seront
désormais un bilan, un compte de résultat et un tableau de
financement, et les nouveaux concepts qui seront utilisés en
comptabilité : l'actif et le passif, les capitaux propres, un
produit, une charge, etc. l'entreprise n'est donc plus un simple
élément de système économique national et du budget
de l'Etat, elle est une entité à part entière, une
entité patrimoniale.
En tant qu'entité patrimoniale, l'entreprise doit
être ``responsable de ses profits et de ses pertes'', et donc forcement
rentable, c'est-à-dire couvrant au minimum ses coûts.
En effet, d'une manière générale, cette
réforme a visé à introduire dans les pratiques de gestion
de l'entreprise une communication fluide, gage de la logique de
l'économie de marché avec ses deux aspects de concurrence et de
rentabilité et, d'autre part, dans cette logique de rentabilité
et de maximisation de profit, à externaliser les coûts de
production de la force de travail (logement, scolarisation, soins
médicaux, retraites).
Le système des économies de marchés
repose essentiellement sur l'initiative individuelle. Chaque agent
économique (Consommateur, Producteur, Détenteur de ressources)
est censé décider souverainement ce qu'il va consommer, produire
ou utiliser et comment, où et quand il le fera :
Ø Les consommateurs acquièrent les biens et
services qu'ils désirent, selon leurs préférences
subjectives, et dans les limites des moyens dont ils disposent ;
Ø Les producteurs fournissent les biens et services
qu'ils jugent souhaitables de produire, et le font en utilisant les facteurs de
production qu'ils jugent les plus appropriés, compte tenu des
nécessités techniques ;
Ø Enfin, les détenteurs de ressources
décident librement de les consacrer aux emplois qu'ils jugent les
meilleurs à leur point de vue.
Ø Donc, en principe, personne n'impose rien à
personne.
Officiellement, le personnel devrait désormais
être embauché sur contrat de travail et non sous `` le
système d'emploi à vie'', et payé en fonction des
résultats économiques de l'entreprise. La direction et le
département du personnel peuvent embaucher, licencier, promouvoir et
rétrograder les employés et les cadres33(*). Les individus sont ainsi
mis en concurrence et soumis à une certaine obligation des
résultats. Ce qui a fait apparaitre dans les discours officiels et la
presse la question des sureffectifs des entreprises d'Etat. Elle est de plus en
plus massivement considérée comme un problème à
résoudre qui entrave la rentabilité des entreprises.
Nous voyons finalement, à travers ces différents
éléments, que dans cette réforme, l'OCPT n'est plus du
tout conçu ni comme un ensemble flou, ni comme un simple maillon de
l'économie nationale, mais comme une institution à part
entière et une entité essentiellement économique. Cela
devient possible par la modernisation du cadre juridique.
III.5. Les groupes
sectoriels de travail
La réforme est un travail mal aisé à
entreprendre « parce qu'il y a risque de rabais dans un
compromis ; on risquerait aussi de ne pas prendre en compte les vrais
problèmes de l'entreprise. Ceci peut aboutir à faire du plan
stratégique un recueil d'entreprise. »34(*) Plusieurs processus de
transformation des entreprises publiques congolaises n'avaient abouti suite aux
influences extérieures, subjectives et partisanes. Ainsi, le COPIREP
comme structure indépendante regroupe des personnes indépendantes
des entreprises et de toutes les institutions qui devront dans la mesure du
possible produire un travail de qualité qui ne soit pas un cahier de
réclame des agents des entreprises ou de l'Etat qui est
propriétaire des dites entreprises. C'est cette structure qui a pouvoir
de mener cette réforme. Sa tâche est celle de concevoir des
stratégies qui répondent aux problèmes actuels.
Concevoir des stratégies est un travail complexe qui
peut nécessiter le recours à une expertise pointue pour permettre
de lever des meilleures options. C'est dans ce cadre qu'il faut situer le
recrutement et la mise en place de l'expertise indépendante qui devrait
mener l'audit du Conseil Supérieur du portefeuille pour proposer,
après analyse, les voies et moyens de réformer. Pour le COPIREP,
c'était le premier schéma pour s'attaquer véritablement au
plan de réforme des entreprises de l'Etat.
« La nécessité d'organes d'appui
et d'accompagnement est le fondement des groupes sectoriels de travail qui ont
pour tâche d'assurer l'exécution des réformes au sein des
différents secteurs respectifs, c'est-à-dire dans chaque
domaine. »35(*) En fait, les groupes sectoriels de travail ont
été mis en place pour aider le COPIREP. Ils ont donc pour mission
d'assister le COPIREP dans la conception et la mise en place de la
réforme, en fournissant un travail d'experts à la base.
En effet, l'approche préconisée est d'en faire
des bases d'élaboration des stratégies et de conduite des
réformes, en élargissant le consensus par l'association de
plusieurs acteurs de tous les horizons intéressés par la
réforme, experts tant nationaux qu'internationaux.
La création des GST est une nécessité
dans la mesure où leur travail sera justement de formuler, en toute
indépendance, ce genre des stratégies réalistes et
appropriées dans le contexte spécifique du Congo. Après
cela, il faut du pragmatisme, car l'expérience internationale nous a
montré que l'idéologie n'apporte pas grand-chose quand on
s'attaque à la réforme des entreprises publiques.
In fine, chaque GST devrait être à même de
proposer :
v une ou des lois sectorielles qui traduisent la nouvelle
politique du Gouvernement pour ce secteur ;
v des stratégies sectorielles pour mettre en oeuvre la
réforme ;
v des stratégies de réforme pour chaque
entreprise publique du secteur ;
La réforme a été conçue dans un
esprit participatif afin de réunir un large consensus à la base
afin de fédérer toutes les idées et in fine produire un
résultat qui ne soit sujet d'aucune contestation d'une tiers
composante.
III.6. Relations entre
entreprise et société globale
Finalement, la réforme des entreprises d'Etat
congolais, en général, et l'OCPT en particulier est, il nous
semble l'avoir montré, très complexe : elle touche à
des très nombreux domaines du social et soulève de nombreuses
questions. Son aboutissement signifierait, de fait, un changement radical de
l'organisation sociale et spatiale de la société congolaise. En
fait, chacune des formes sociales étudiées (l'entreprise à
la fois comme ensemble flou et institution sociale totale, et comme
entité économique) s'intègre et même
présuppose non seulement un certain type d'économie mais surtout,
un certain type d'organisation sociale.
Reprenons un seul exemple. Si l'entreprise ne s'occupe plus du
« social » (logement, santé, éducation...),
si elle ne mène plus d'activités sociales, ces activités
devront être assurées par ailleurs, peut-être par une
administration du social autonome et spécialisée.
« Autrement dit, la forme sociale particulière qu'est
l'entreprise en tant qu'entité essentiellement économique
présuppose et même nécessite une
société »36(*) dans laquelle la sphère économique et
la sphère sociale devraient s'autonomiser.
Conclusion partielle
Les entreprises congolaises paraissent avoir été
construites sur le modèle de l'entreprise de l'Europe de l'est et celui
des pays communistes. Elles ont été conçues comme le
prolongement d'un vaste réseau d'organismes formés au niveau
national. Fait essentiel, il s'agit d'organismes économiques et
administratifs, mais aussi politiques, sociaux et autres. La gestion de
l'entreprise d'Etat se confondait souvent à celle du parti dirigeant.
Cette gestion de l'entreprise entretenait une relation de subordination avec
l'organisme dont il est le prolongement. Ce modèle est incompatible avec
le contexte présent ; ce qui handicape une communication
productive.
A travers ces différents éléments, nous
voyons finalement que la réforme est opportune et nécessaire pour
redynamiser toutes les entreprises publiques, particulièrement l'OCPT.
L'entreprise d'Etat ne sera plus du tout conçue comme un ensemble flou,
ni comme un simple maillon de l'économie nationale, ou une institution
à part entière mais plutôt une entité
essentiellement économique, une structure cohérente où la
communication entre différents agents fait accroître la
productivité.
Chapitre
deuxième : VERS UN DENI DE REFORME
Une réforme d'entreprise a pour objectif d'assouplir et
redynamiser l'entreprise. Avec l'influence de la globalisation, il s'agit
d'introduire dans les pratiques de gestion de celle-ci une logique de
l'économie de marché, avec ses deux aspects : la concurrence
et la rentabilité. Eviter tout interventionnisme de l'Etat, d'une part,
et d'autre part, favoriser la liberté de gestion de gouvernance du
gestionnaire, sont des remèdes attendus.
L'OCPT ne peut devenir une entité qu'en rompant les
multiples liens de subordination qui la relient à son autorité de
tutelle. Cela signifie un changement fondamental de gestion de la
société.
D'une manière plus globale, transformer la
qualité d'espace total de l'entreprise d'Etat en lieu économique,
signifie changer radicalement l'organisation spatiale de la
société, et donc changer le mode de gestion de cette
société. Une rupture des liens reliant l'entreprise au pouvoir
politique est, en revanche, de l'ordre d'une réforme des structures
politiques ; toutefois, le statu quo de l'OCPT démontre le
contraire.
Par ailleurs, le chemin pris par la RDC présage un
cuisant échec suite à la gestion peu orthodoxe de ce
délicat travail. L'incompréhension entre différentes
entités, le déficit communicationnel, le dysfonctionnement des
groupes sectoriels de travail, la réfraction des organes
concernés n'augurent pas un rendement meilleur.
IV.1. Dysfonctionnement des
groupes sectoriels de travail
Le processus de réforme d'une entreprise est une
opération qui fait intervenir différentes intelligentsia suite
à sa complexité. En effet, concevoir une stratégie de
transformation d'une firme exige la synergie des plusieurs forces et esprits
pour aboutir à des bons rendements. Le COPIREP a eu recours à
cette expertise aux fins de lui permettre de lever les meilleures options.
En effet, Michael Hammer et James Champy ont remarqué
que cinq rôles se dessinaient fréquemment avant de décider
de mettre en place une démarche de reengineering :
Ø Le leader qui autorise et motive l'ensemble de
l'effort de reengineering.
Ø Le responsable du processus qui est responsable d'un
processus et du reengineering auquel il donne lieu.
Ø L'équipe de reengineering qui se consacre au
reengineering d'un processus particulier, qui établit le diagnostic du
processus existant et qui développe son remodelage.
Ø Le comité de pilotage qui met au point la
stratégie globale de reengineering de l'organisation et qui pilote son
avancement. Il est constitué de cadres dirigeants.
Ø Le capitaine du reengineering qui est responsable de
la création des techniques et outils de reengineering de l'entreprise et
qui garantit la synergie entre les différents projets.
Il est important de souligner que toutes ces fonctions ne
peuvent être exclusives les unes des autres, mais que les liens entre
chacune doivent être clairement définis. Ainsi le leader
désigne un responsable de processus qui constitue une équipe de
reengineering chargée de traiter ce processus avec l'assistance du
capitaine de reengineering sous les auspices du comité de pilotage.
Pour le cas des entreprises publiques congolaises,
« le décret 136/2002 du 30 octobre 2002 portant
création, organisation et fonctionnement du COPIREP a prévu la
création des Groupes Sectoriels de Travail (GST) pour chaque secteur ou
groupe de secteurs d'activités des entreprises
publiques ».37(*) Ces groupes devraient être des maillons
importants dans la chaîne de formulation des politiques sectorielles du
Gouvernement et des stratégies de réforme des entreprises
publiques. Ils devraient avoir pour mission d'assister le COPIREP dans la
conception et la mise en place de la réforme, en fournissant un travail
d'experts à la base. La réforme est conçue dans un esprit
participatif.
C'est à ce niveau que les actions retenues dans
plusieurs programmes du Gouvernement concernant la réforme des
entreprises publiques devraient être gérées techniquement
pour éviter la dispersion des efforts et des finances, afin de permettre
une meilleure coordination des actions en cours. Ces groupes auraient pour
mission d'assister le COPIREP dans la conception et la mise en place de la
réforme des Entreprises Publiques. L'approche préconisée
était celle d'en faire des bases d'élaboration des
stratégies et de conduite des réformes, en élargissant de
facto le consensus par l'association des acteurs de tous les horizons
intéressés par la réforme, experts tant nationaux
qu'internationaux.
A la lumière de cette disposition, il apparaît
clairement que les missions des Groupes Sectoriels de Travail (GST)
dépasseraient le seul cadre des entreprises publiques. Ces missions
étant de deux ordres :
Ø D'abord concevoir la nouvelle politique et des
stratégies sectorielles du Gouvernement, dans une optique de
libéralisation, du renforcement du rôle normatif et
régulateur de l'Etat et de la promotion du secteur privé ;
Ø Ensuite, mettre en place les stratégies de
réforme pour chaque entreprise publique afin de la rendre plus
performante et participer ainsi à la relance économique et
sociale.
La mission de définir la nouvelle politique sectorielle
du Gouvernement confère à chaque GST le rôle centralisateur
de toutes les réformes institutionnelles en cours dans le secteur,
quelles que soient leurs sources de financement ou à quel programme du
Gouvernement elles sont attachées. A ce titre les GST seraient de
véritables bureaux d'études et centrales d'aide à la
décision du Gouvernement.
Pour le cas de l'OCPT, c'est « le Groupe
Sectoriel de Travail des Postes et
Télécommunications » (GSTPT). Sa tâche
consiste en la mise en oeuvre, au suivi et à l'évaluation des
actions de réforme, apporter sa contribution aux principaux axes de la
nouvelle politique du Gouvernement se rapportant, entre
autres, à ce qui suit :
Ø La séparation des activités des
Postes de celles des Télécommunications, la création de
deux entités indépendantes, la restructuration des entités
publiques des télécommunications dans un environnement de
concurrence loyale ;
Ø L'élaboration et la mise en oeuvre d'une
vision globale de la structure du développement du secteur sur le
territoire national ;
Ø L'élaboration de la politique nationale
sur les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication ;
Ø L'obligation de fournir le Service Postal
Universel correspondant à une offre des services postaux de base de
qualité à des prix abordables ;
Ø La création du Fonds de
Développement de la Poste des destiné à financer le
Service Postal Universel ;
Ø Le développement dans les
télécommunications du Service Universel qui ouvre l'accès
à tous aux différents services ouverts au public à un
coût raisonnable ;
Ø La création du Fonds de Service Universel
et de Développement de Télécommunications ;( Entretien
n°2)
Le Groupe Sectoriel des Postes et
Télécommunications devra ainsi s'atteler à revisiter ce
texte et à soumettre les propositions de leur amélioration
auprès du Gouvernement.
In fine, chaque GST devrait être à même de
proposer :
v une ou des lois sectorielles qui traduisent la nouvelle
politique du Gouvernement pour ce secteur ;
v des stratégies sectorielles pour mettre en oeuvre la
réforme ;
v des stratégies de réforme pour chaque
entreprise publique du secteur ;
v un calendrier de mise en oeuvre des réformes
proposées.
Pour s'acquitter correctement de leurs tâches, ces
groupes bénéficieraient de moyens adéquats sur le plan
matériel et financier. Ces moyens mis à leur disposition en
fonction des dotations des ministères de tutelle et en fonction de toute
autre contribution des partenaires.
Par ailleurs, toutes ces structures n'ont pas
fonctionné comme on l'avait voulu ; la réforme
piétine ; elle se retrouve au point mort. C'est en
partie « en raison du dysfonctionnement des Groupes
sectoriels (...). Il est dommage de constater le dysfonctionnement des groupes
sectoriels de travail, faute d'une prise en charge adéquate. (...)
Découragés, les membres des Groupes sectoriels de travail ne se
réunissent pratiquement plus » (Entretien n°1),
s'inquiétait le Secrétaire Exécutif du COPIREP. De cette
incompréhension s'est créé un béant fossé
entre différents organes engagés dans le travail, ce qui
empiète la poursuite de la réforme et occasionne un cycle
infernal des mouvements d'humeur. Certains cadres de l'OCPT acceptent avec
beaucoup de peines de réaliser le travail qui leur est recommandé
par les experts du COPIREP. Ils affirment : » quand
il leur plait de fois de passer à l'OCPT, ils se surestiment et nous
observent avec un regard gégènant ».
(Entretien n°2). Ce rôle de courroie de transmission face
aux organes impliqués est bloqué. Cette situation devrait
prévisible parce que, « comme tout changement, le
reengineering se heurte (souvent) à une résistance importante.
Mais l'engagement de la direction, et de gros efforts de communication pour
donner de nouvelles valeurs à l'entreprise permet au progrès de
triompher ».38(*) Cependant, cet aspect n'a pas vraiment
été pris en compte ; raison de l'empoisonnement de la
situation.
En sus, les groupes d'intérêts des entreprises
publiques concernées n'ont pas été impliqués dans
le processus de diagnostic des entreprises publiques congolaises et à
l'élaboration des plans de reforme et surtout aux décrets du
Président de la République et du Premier Ministre
déjà rendus publics sur la réforme du Portefeuille de
l'Etat.
Du reste, la désorganisation engendrée par
l'incompréhension entre entités engagées dans la
réforme ne peut aboutir qu'à une réforme
cavalière.
IV.2. Esprit de
réfraction
L'analyse Stratégique part d'une constatation de base
qu'aucun individu n'accepte d'être traité totalement et uniquement
comme l'objet du fonctionnement ou de l'accomplissement des buts d'une
organisation. Les conduites des acteurs ne sont plus vues comme la simple
résultante, prévisible, stéréotypée et donc
reproductible, des déterminants structurels, financiers ou
psychologiques. Leurs conduites sont inventées par les acteurs, dans un
contexte, construites en vue de certains buts. Si la formulation la plus
achevée de cette conception est le fait de Michel Crozier et Erhard
Friedberg, précisons qu'ils prennent explicitement appui sur les travaux
de deux sociologues américains, March et Simon, à qui l'on doit
le concept de "Rationalité Limitée" ainsi qu'une analyse
davantage "politique" des organisations. Esquissons ici les grandes
lignes de ce raisonnement. « Au lieu de partir d'un agent passif
répondant de manière stéréotypée
(c'est-à-dire prévisible) aux choix du stimulus qu'on lui impose,
l'analyse stratégique postule l'existence d'agents libres ayant leurs
propres buts ».39(*)
Ø Libres, car les organisations, quoiqu'étant
des "machines à rationaliser", ont des limites;
Ø Leurs buts, parce que les acteurs ont donc la
possibilité d'y développer leurs stratégies.
Pour atteindre ces buts, les acteurs vont poursuivre leurs
propres stratégies; ils vont utiliser les ressources dont ils disposent
de la manière la plus judicieuse compte tenu des contraintes du moment,
telles qu'ils les perçoivent, depuis leur position. Leur conduite n'est
donc pas entièrement prévisible puisque changeante. L'acteur
ajuste constamment sa conduite aux données nouvelles auxquelles il se
trouve confronté, dans sa recherche de son intérêt.
Un des questions que l'on se posera ici est
précisément celle de savoir pour quelles raisons un acteur,
individuel ou collectif, se comporte de telle ou telle manière,
même si elle n'apparaît pas « rationnelle » aux yeux des
autres.
L'analyse stratégique va de plus reconnaître
l'existence de "rationalités multiples". Car il y a autant de
"rationalités" que d'acteurs, ou que de groupes d'acteurs. Ainsi, sur la
politique de formation, le point de vue du financier, du responsable formation,
du chef de service, des travailleurs concernés... ne seront pas les
mêmes ! On retiendra donc l'idée que les individus ou les groupes
d'individus peuvent poursuivre des buts propres: l'organisation comme
totalité est donc traversée par une multiplicité de buts:
pouvoir, prestige, autonomie, etc. De plus, chaque rôle, chaque fonction
dans l'organisation fait faire aux acteurs l'expérience de certaines
contraintes. Pour les différents acteurs, il y a donc là,
matière à négocier, concrètement, au jour le jour.
Quelle sera la capacité de l'organisation à positiver l'existence
de ces rationalités multiples, de ces multiples buts, de ces
rationalités militées, entre lesquelles il doit y avoir
négociation dans cette réforme? Telle sera la
spécificité d'une approche politique de l'organisation. Face
à cette multiplicité, qu'en est-il alors de l'unité de
l'organisation? En fait, on la caractérisera comme un Système
d'Action, l'organisation étant confrontée à un double
problème:
Ø Réaliser ses objectifs, formuler ses propres
buts;
Ø Appeler ses membres, ses "constituants" à
participer à leur réalisation.
Bien entendu, ces acteurs peuvent y mettre les conditions, ils
peuvent "négocier" leur participation, plus ou moins implicitement.
Toute organisation a donc besoin de la participation de ses membres et cette
participation est toujours négociée. Négociation, parce
que la réalisation des objectifs des acteurs doit s'accommoder avec les
objectifs de l'organisation. Les acteurs ne pourront poursuivre leurs propres
objectifs qu'au travers de la poursuite des objectifs de l'organisation. Plus
précisément les membres d'une organisation peuvent "refuser"
cette participation et cette capacité leur donne du pouvoir dans
l'organisation dans la mesure où celle-ci sera affectée par le
comportement qu'ils adopteront. Une illustration pédagogiquement commode
: la grève du zèle.
Ø on ne refuse pas le travail,
Ø mais on refuse "d'y mettre du sien" et on applique au
contraire le règlement à la lettre, ce qui peut aboutir à
la paralysie.
Notons que ce qui se passe entre l'individu et l'organisation,
se passe aussi entre individus et entre groupes. C'est ici que nous retrouvons
le concept de coopération conflictuelle. En cela consiste une vision
politique de l'organisation, qui la voit comme un ensemble traversé de
tendances et d'orientations diverses. Ce jeu d'équilibre se passe donc
à l'intérieur de l'organisation, c'est-à-dire
indépendamment des modifications de ses environnements.
D'une certaine manière, l'individu est donc solidaire,
inconsciemment, de la survie de l'organisation. Pour le dire autrement:
« l'organisation est un construit humain, traversé par des
flux, réagissant aux variations de
l'environnement ».40(*) Ces ajustements ne sont pas naturels ni
prédéterminés: ils sont aussi construits, par les acteurs,
au fil des opportunités qui se présentent.
Ces ajustements entre acteurs se font selon un modèle
particulier qu'ils ont contribué à construire et qui leur permet
de résoudre les problèmes de la vie quotidienne. C'est
très précisément ce que les auteurs nomment : le
système d'action concret.
Eu égard à cela, mettre en place un
reengineering est un énorme défi qui consiste à persuader
les personnes travaillant dans une organisation d'accepter la perspective d'un
changement capital. C'est une campagne d'éducation et de communication
qui dure du début à la fin du reengineering.
Les entreprises qui parviennent le mieux à faire
accepter le changement à leurs agents sont celles qui expliquent le plus
clairement la nécessité d'une réorganisation. Ce sont
celles dont leurs cadres supérieurs réussissent à formuler
et à exprimer deux messages clés : voilà où en est
aujourd'hui notre entreprise et pourquoi elle ne peut en rester là (le
reengineering est donc indispensable à la survie de l'entreprise) ; et
voilà ce qu'il faut devenir en tant qu'entreprise (cela donne un but aux
salariés).
Pour exprimer et faire connaître ces messages
essentiels, l'OCPT devrait utiliser deux documents41(*) :
L'appel à l'action :
(case of action) explique pourquoi l'entreprise exige un
reengineering. Cet argumentaire persuasif non exagéré doit
montrer ce qu'il en coûterait de se contenter de demi-mesures.
La définition de la vision (vision statement)
rappelle à l'organisation quels processus doivent effectivement
être travaillés (où va-t-on ?). Elle offre aussi un
étalon de mesure pour évaluer l'état d'avancement du
Reengineering.
Cependant, la non prise en compte, minime soit-elle de tous
les acteurs concernés dans ce vaste plan de réforme reste la
cause du fossé entre les agents des entreprises et le COPIREP ;
voilà un facteur de démotivation, de rejet, voire de frustration,
parce que ces agents ne se sentent pas concernés par ce travail. Ce
sentiment a conduit même au refus et rejet du projet ; d'où
d'incessants settings et des mentions telles que « OCPT ezali ya
koteka te... ». Il est important que l'entreprise fasse accepter la
perspective d'un changement capital. Les entreprises qui parviennent le mieux
à faire accepter le changement à leurs salariés sont
celles qui expliquent le plus clairement la nécessité d'une
réorganisation et le renforcement des capacités.
IV.3. Le renforcement des
capacités
Toute entreprise engagée ou qui s'engage dans une
réforme a l'obligation de revoir le niveau des capacités de ses
agents. Il s'agit, en effet, d'une révision des connaissances,
d'instruction qui doivent être proportionnelles à la
réalité et l'évolution des TIC. Cela est possible par la
mise à jour du niveau d'instruction de ces agents pour briser l'hiatus
entre ceux-ci et l'outil informatique. Il faut aussi :
Ø Rechercher et détruire les idées
reçues
Ø S'efforcer d'utiliser les technologies dans un esprit
créatif
Les conséquences qu'un remodelage radical des processus
opérationnels entraîne dans l'entreprise sont bonnes. En effet, de
nombreux changements interviennent sur les emplois, les salariés, les
relations des salariés avec leur encadrement, les profils de
carrière, le rôle des managers et des dirigeants, les convictions
et valeurs des salariés. Quinn J.B note que « dans
l'entreprise moderne, la valeur des produits du développement de
facteurs corporels, basés sur la connaissance, tels que le savoir-faire
technologique, la conception des produits, la compréhension des besoins
des clients, l'innovation de la
créativité ».42(*) Les nouvelles technologies sont un atout
déterminant pour y parvenir. Le rôle joué par la mise en
place des technologies de l'information dans le reengineering d'une entreprise,
en général, et l'OCPT, en particulier serait celui de levier
essentiel, si elles sont utilisées à bon escient par un personnel
compétent, car elles lui permettraient de reconfigurer son mode de
fonctionnement.
Toutefois, à l'OCPT, outre que l'effectif des agents
soit obsolète et pléthorique, le renforcement des
capacités n'a pas été privilégié. Ce qui
ressemble à une rénovation d'un système d'extraction et
distribution d'eau dont la tuyauterie ancienne n'a pas été
retouché ou renforcée. « Les fonctionnaires de
l'Etat ont un sérieux déficit de connaissance »
(Entretien n°3) par rapport à ceux les entreprises
privées dans plusieurs secteurs, en particulier les technologies de
l'information et de la communication, nous laissait entendre un haut cadre
à l'OCPT. « Aujourd'hui, la macro-compétence
(corecompetence) se trouve au coeur du nouveau raisonnement stratégique
et se définit comme une compétence collégiale jugée
stratégique pour l'entreprise, parce qu'elle lui permet de
réaliser soit une offre produit apportant une valeur exceptionnelle au
niveau de ses fonctionnalités et de sa
qualité ».43(*)
Dans ce contexte technologique caractérisé par
des progrès technologiques rapides reposant sur la révolution de
l'informatique et des télécommunications, la
déréglementation et l'ouverture des marchés, on parle de
l'ère du savoir, de l'économie du savoir, de l'entreprise du
savoir, du travailleur du savoir.
Il n'est pas étonnant que le rapport de la Banque
Mondiale sur le développement dans le monde soit intitulé
« le savoir au service du
développement »44(*). Cela reflète la prise de conscience de
l'importance de la connaissance dans le développement. James QUINN BRIAN
note que « dans l'entreprise moderne, la valeur des produits et
service provient du développement de facteurs incorporels, basés
sur la connaissance, tels que le savoir faire technologiques, la
compréhension des besoins des clients, l'innovation et la
créativité »45(*) ; cela n'est possible que le renforcement
des capacités des agents.
Paradoxalement, les ressources humaines qui devraient la
première richesse étant que sans elles, toute initiative de
création ou de transformation ne pourrait aboutir, la situation de
l'OCPT démontre qu'elle demeure, il y a belle lurette inadéquate.
Cette situation ne peut en aucun cas favoriser un reengineering.
Un vrai formatage des capacités des ressources humaines
des anciennes routines et un renforcement en vue d'une rénovation reste
le fondamental préalable pour arriver à éradiquer le tout
dernier virus. Il faut une refonte radicale adoubée par la transposition
des textes aux fins de relever le niveau, parce que ce ne sont pas les
entreprises qui reconfigurent les processus, ce sont plutôt les femmes et
les hommes qui les composent. Seuls le choix et l'organisation des personnes
qui mettront en oeuvre le reengineering.
En outre, le processus de transformation de l'entreprise
revient à faire un virement radical, à fondre, dissoudre de fond
en comble l'ancien système, faire une révolution radicale en vue
de lui donner une nouvelle structure qui soit plus souple et adaptée aux
enjeux et contraintes environnementaux.
En effet, les entreprises aujourd'hui tout comme hier fondent
toujours leur fonctionnement sur les principes de division du travail
exposés par Adam Smith (1723-1790) dans son ouvrage
célèbre : ``la richesse des nations'' ; l'OCPT n'a pas
échappé à ce mimésis. Ce principe partait du
postulat que « plus le travail ne pouvait être
divisé en tâches simples, plus les entreprises ne seraient
performantes car leurs salariés seraient plus productifs s'ils faisaient
toujours la même tâche que s'ils passaient d'une tache à
l'autre ».46(*)
Ce que la division du travail a fait, le reengineering doit le
diluer. Car nos organisations, fondées sur la spécialisation et
la répétitivité du travail d'une part, la
hiérarchie et le contrôle d'autre part, ne répondent plus
aux exigences de notre environnement caractérisé par sa
contingence. L'OCPT est de plein fouet touché par ce
phénomène. Michael HAMMER et James CHAMPY proposent donc de
réinventer l'entreprise autour de ses processus opérationnels,
pour se performer. Par la remise en cause fondamentale et une
redéfinition radicale non seulement des processus opérationnels,
mais des ressources humaines, l'OCPT pourrait obtenir des gains spectaculaires
dans les performances critiques qui constituent aujourd'hui les coûts, la
qualité, le service, et la rapidité.
En reconfigurant transversalement l'organisation, le
reengineering permettrait, en effet, de réaliser des gains
spectaculaires et développerait ainsi un nouvel avantage concurrentiel
pour l'entreprise. Pour parvenir à ces résultats, il ne suffit
pas de raccommoder l'existant, comme cela est fait.
Il faut au contraire revoir fondamentalement la nature du
travail, remettre en question les règles établies et en
définitive tous les aspects de l'organisation. « En fait,
le reengineering repense l'entreprise en termes de processus
opérationnels et ne se base plus sur l'organisation. Ce refondement
passe par plusieurs points communs (...) : le regroupement de plusieurs
tâches en une élimination des discontinuités, les
décisions sont prises par les salariés (élimination de la
hiérarchie), élimination des séquences
ordonnées ».47(*)
En conclusion, il ne suffit pas seulement de redéfinir
les processus pour réaliser un reengineering, mais il faut que
l'entreprise reconfigure les emplois, les personnes qui les occupent, les
relations des salariés avec leur encadrement, leur profil de
carrière, la façon dont elles sont évaluées et
rémunérées, le rôle des managers et des
dirigeants.
IV.4. Le Problème du
Resquilleur
Le problème du resquilleur est retenu parmi
les embûches à la bonne gestion de l'OCPT. En effet, l'Etat bien
que propriétaire a bénéficié des services de cette
entreprise sans pour autant s'acquitter de ses obligations. Ce
phénomène reste observable même en cette période de
transformation. Il est le plus grand endetté de cette firme. Il
détient à lui seul près de la dette de l'entreprise.
Le problème du resquilleur est réel et
peut être un facteur très important quant à l'explication
de la piètre performance des entreprises publiques.
IV.5. Réinventer
l'entreprise
L'entreprise publique avait des misions spécifiques qui
lui étaient assignées : celle de produire des biens et
services pour la satisfaction des populations et contribuer
financièrement au trésor public. Or, la situation
révèle que l'entreprise est sous perfusion de l'Etat. Aussi, son
mode de fonctionnement hérité de la première moitié
du siècle d'Adam SMITH est inapproprié au contexte et rigide.
Le monde d'Adam SMITH et sa façon de travailler sont
les paradigmes d'hier. Aujourd'hui, les entreprises contemporaines sont
confrontées à une concurrence accrue, à des clients de
plus en plus exigeants, et à un rythme du changement technologique
accéléré. Le reengineering est le meilleur espoir de
restaurer la vigueur concurrentielle des entreprises.
Ce processus de transformation de l'OCPT revient à
faire un virement radical, à fondre, l'ancien système, en vue de
lui donner une nouvelle structure qui soit plus souple et adaptée aux
nouveaux contraintes de l'environnement.
Comme tout changement, le reengineering devra se heurter
à une résistance importante. Mais l'engagement de la direction,
et de gros efforts de communication pour se faire comprendre et faire
approprier la nouvelle orientation permettraient au progrès de
triompher ; « l'organisation, phénomène
sociologique, (...) doit s'appuyer sur deux jeux permettant d'intégrer
les stratégies de ses participants et d'autre part (assurer) à
ceux-ci leur autonomie d'agents libres et
coopératifs ».48(*)
Le reengineering pour être un succès doit avoir
le soutien des salariés de l'entreprise qui entreprend ce processus. Il
faut faire accepter aux salariés le changement et pour cela James CHAMPY
et Michael HAMMER conseillent de procéder en deux temps :
Ø Un appel à l'action qui explique la situation
catastrophique de l'entreprise qui nécessite un changement radical.
Ø Une définition de la vision qui montre ce que
le reengineering apportera de bien à l'entreprise.
Cependant, la courroie de transmission, avons-nous
relevé, ci-dessus, ne tourne pas entre le comité de pilotage, les
GST et les agents de l'OCPT. Cette situation est un handicap à
l'évolution du travail pour lequel, par ailleurs, on continue à
croire.
Le travail dans son environnement évolue ;
d'où l'ultime utilité de réinventer cette entreprise. Les
salariés doivent être responsabilisés ce, par la
décentralisation des décisions vers les gens qui exécutent
le travail. De facto, le manager n'est plus là pour superviser mais pour
animer. Le travail s'organise désormais autour des processus et des
équipes qui les assurent.
« Le reengineering nécessite un
changement radical et non une amélioration de l'existant. On voit donc
mieux pourquoi il précise le rôle des nouvelles technologies. Ces
dernières ne doivent pas être vues dans le prisme de l'existant
(...). Les nouvelles technologies permettent de créer des objectifs
complètement neufs ».49(*) Prenons l'exemple de la
téléconférence qui devait être à sa
création un moyen de limiter les déplacements des cadres
dirigeants. En fait, ça n'a pas du tout été le cas car ces
cadres préféraient se rencontrer.
Aujourd'hui, trois forces agissent sur les entreprises : les
clients, la concurrence et le changement.
Ø Les clients prennent le pouvoir : Avec l'idée
de "marché de masse" qui traitait les clients de la même
façon et dont les fournisseurs avaient peu de concurrents, cela
fonctionnait. Mais depuis les années 1980, le sens de la relation
vendeur-acheteur a changé. Dans le secteur des services, les clients
exigent davantage parce qu'ils savent pouvoir obtenir davantage.
Ø La concurrence
se durcit : Elle était simple autrefois.
Aujourd'hui elle n'est pas seulement plus nombreuse, elle est une aussi
multiforme. Des produits identiques se vendent sur des marchés
différents, certaines entreprises fusionnent leurs systèmes de
distribution et de stockage.
Ø Le changement
devient incessant : Le rythme
s'accélère avec la mondialisation de l'économie et la
rapidité du changement technologique. Les entreprises subissent une
pression concurrentielle toujours plus forte qui les oblige à
créer de nouveaux produits. Il en ait ainsi par exemple des compagnies
d'assurance vie.
Les clients, la concurrence et le changement réclament
flexibilité et mobilité. Ce ne sont pas les produits mais les
processus grâce auxquels ils sont créés qui font la
réussite à long terme des entreprises. Ainsi, les entreprises
doivent organiser leur travail autour de processus opérationnels
transversaux. La fragmentation des processus et la spécialisation des
organigrammes freinent l'adaptation aux grands changements de l'environnement
externe, c'est-à-dire du marché. « Le reengineering
implique un remodelage radical des processus opérationnels de
l'entreprise et les postes de travail deviennent
multidimensionnels ».50(*)
IV.6. Restructuration sans
lendemain
La mutation actuelle
opérée dans les entreprises publiques n'augure pas un avenir
prometteur, meilleur. L'on ne s'est pas avec précision à quoi
devra-t-on aboutir, à quel prix et quel temps.
La réforme des entreprises publiques ressemble ne
semble pas, à l'allure où va son cheminement, aboutir à un
bon rendement. En effet, comme le témoigne la dégradation de la
situation, l'on ne saurait aboutir à des bons résultats sans un
grand effort de communication. « Dans la plupart des cas, l'Etat
sort le grand perdant, seuls certains charognards occidentaux avec la
bénédiction de quelques traitres et prédateurs
congolais » (Entretien n°3). Face cela, le risque
d'une privatisation aveugle se profile à l'horizon (Entretien n°3),
révélait un parlementaire sur la tribune de
l'assemblée nationale en l'occasion d'une question orale avec
débat à la Ministre du Portefeuille.
En fait, l'inquiétude se dessine par rapport aux
implications et conséquences négatives dues à la
manière dont cette réforme est menée, parce que
l'entreprise était déjà engagée dans un processus
de redressement.
En effet, paradoxalement, au moment où le Congo tout
entier s'embarque dans la politique de la réalisation des grands
projets, le Gouvernement semble se lancer à corps perdu dans une
politique de démembrement et de privatisation tous azimuts des
entreprises publiques. « Je ne conteste pas la
nécessité pour le Congo de développer le secteur
privé. Je ne conteste pas plus l'idée d'une collaboration plus
étroite entre le secteur public et le secteur privé. (...), pour
se redresser, a besoin aussi de l'aide internationale et des capitaux
étrangers. Mais aujourd'hui, c'est la souveraineté du Congo qui
est en jeu » (Entretien n°3), fait observer un
analyste. Il apparait, en outre, que cette réforme est sauvage
parce que ne tenant pas compte de dimension humaine et sociale.
« Nous regrettons vraiment que le personnel, l'intersyndicale
n'ait pas été associés et impliqués dans cette
réforme » (Entretien n°3), nous a confié un
syndicaliste. Par conséquent, cette réforme créera plus de
problèmes qu'elle ne prétend en résoudre. Parce que, le
grand problème réside dans la gestion peu orthodoxe de ces
entreprises. Il ne faut pas perdre de vue que ces entreprises qui ont jadis
participé à l'alimentation du trésor public soient
devenues des canards enchaînés suite à une gestion peu
orthodoxe et la corruption qui a gangréné la
société congolaise.
Le risque par rapport à toutes ces lacunes est que
cette réforme soit un coup d'épée dans l'eau. Car si l'on
ne lutte pas contre la corruption et la concussion au sein des ces entreprises,
pratiques réalisées très souvent en complicité avec
certains tenants du pouvoir politique, cela ne servira à
rien.
L'environnement du business est actuellement si contingent que
l'on ne peut faire du copier coller dans cette réforme. En fait, il
s'agit de ne pas suivre le chemin tracé par les institutions
de Breton Woods. « J'ai comme l'impression que nos dirigeants ne
tirent pas les leçons du passé. En 1973, le président
Mobutu SESE Seko a procédé à ce genre de réforme
qu'il a appelé 'la Zaïrianisation', à savoir la
nationalisation progressive des biens commerciaux et des
propriétés foncières qui appartenaient à des
ressortissants, sociétés et groupes financiers
étrangers » (Entretien n°3), a
déclaré une analyste. Elle a ajouté qu'en
réalité cette mesure qui s'inscrivait dans le soucis de
réappropriation nationale de l'économie ainsi que la
redistribution des richesses acquises pendant la colonisation a
été un véritable échec, car la population et les
bénéficiaires de cette politique n'étaient pas
préparé ni impliqué à cette décision.
Ce manque de réappropriation de la mesure par les agents
impliqués est le grand handicap revu encore dans la présente
réforme. Ainsi, le gouvernement devrait se ressaisir en organisant un
débat sur cette question auprès des spécialistes et autres
intellectuels congolais. Il y va de l'avenir de notre pays, indiquent certaines
personnes.
Conclusion partielle
Le monde est devenu un théâtre d'ordres et de
désordres. Rien n'est plus figé, tout bouge. A chaque facteur
d'espoir et d'optimisme répond un motif d'inquiétude.
Le processus de réforme d'une entreprise est une
opération qui fait intervenir différentes intelligentsia suite
à sa complexité. En effet, concevoir une stratégie de
transformation d'une firme exige la synergie des plusieurs forces et esprit
pour aboutir à des bons rendements.
Par ailleurs, toutes ces structures n'ont pas
fonctionné. Le dysfonctionnement du système communicationnel ne
facilite pas une bonne appropriation de la nouvelle orientation. De cette
incompréhension s'est ouvert un fossé entre différents
organes engagés dans le travail, ce qui bloque la poursuite de la
réforme. Ce rôle de courroie de transmission face aux organes
impliqués que devrait jouer le COPIREP est bloqué.
Du reste, la désorganisation engendrée par
l'incompréhension entre entités engagées dans la
réforme ne peut aboutir qu'à une réforme
cavalière.
CONCLUSION GENERALE
Le monde est aujourd'hui caractérisé par
l'incertitude, un théâtre d'ordre et de désordre. Les
organisations ou mieux les entreprises y oeuvrant sont au centre des enjeux de
société et elles posent la question du travail, du temps et de
l'organisation, comme le soutient Mubangi Gilbert.51(*) Plus rien n'est figé.
Cet accroissement d'instabilité est dû à la globalisation
de l'environnement, l'immixtion et l'enchevêtrement des économies
les unes des autres. Le développement exponentiel des technologies est
l'un des principaux facteurs qui conduisent, soit à la transhumance,
soit à la remise en cause systématique et radicale des
organisations que nous appelons réforme, réinvention ou
reengineering.
L'OCPT souffre présentement dans sa gestion, son
organisation et fonctionnement ; il ne joue plus le rôle pour lequel
il avait été créé. Cette situation est le plus
grand handicap qui l'a depuis belle lurette cloué au sol avec elle
toutes les entreprises publiques, et avec pour corollaire le tarissement de
l'économie nationale congolaise.
Ce ne sont pas les entreprises qui changent les choses ;
c'est-à-dire qu'en elles-mêmes, les entreprises ne peuvent rien.
Il faut l'action des femmes et des hommes qui les composent. C'est pourquoi,
l'importance qu'une entreprise doit avoir pour faire accepter la perspective
d'un changement est capitale. Les entreprises qui parviennent le mieux à
faire accepter le changement à leurs salariés sont celles qui
expliquent le plus clairement la nécessité d'une
réorganisation ; c'est-à-dire effectue une communication
efficace. Celle-ci doit être au centre de toute initiative afin de
fédérer les points de vue divergents, galvaniser les troupes,
étant donné que l'organisation soit un lieu où chacun
poursuit un objectif spécifique.
L'objectif de communication en cette réforme de l'OCPT
devrait reposer sur un objectif stratégique pour assurer la
réussite et l'évolution de cette entreprise. A défaut, la
communication, déconnectée des réalités de
l'entreprise se réduirait à l'utilisation de quelques techniques
en fonction d'objectifs aléatoires ; c'est ce qui s'observe
présentement ici. Voilà la nécessité
d'insérer le plan de communication dans une logique globale de
l'entreprise.
Le renforcement des capacités des agents est
nécessaire et, il faut réserver une grande importance aux
nouvelles technologies qui, à ce jour, sont un puissant levier dans
toute initiative de reengineering. Ces technologies ne doivent pas être
vues dans le prisme de l'existant mais il est nécessaire de se poser la
question suivante : Comment les utiliser pour faire des choses que nous ne
pouvons pas encore faire sans elles ? Parce qu'elles permettent de créer
des objectifs complètement neufs.
Toutes ces considérations n'étant pas prises en
compte, l'orientation du COPIREP présage un cuisant échec suite
à la gestion peu orthodoxe de ce délicat travail. En effet
à observer, le reengineering accorde une grande importance à
l'outil informatique et à son interaction avec l'homme, qui du reste
doit le maîtriser, dans le but d'assouplir le travail et minimiser le
coût. Aussi, les acteurs engagés dans cet engrainage doivent
tourner en harmonie. Cependant, l'incompréhension entre
différentes entités, le déficit communicationnel, la
réfraction des organes concernés a provoqué une grande
fracture entre les ressources humaines de l'OCPT, le groupe sectoriel de
travail et le COPIREP. Cela n'augure pas un rendement meilleur, sinon qu'une
simple mutation juridique.
Aussi, à l'OCPT, au-delà du nombre
pléthorique d'agents, le renforcement des capacités n'a pas
été en amont fait. Ce qui ressemble à une
rénovation d'un système d'extraction et de distribution d'eau
alors que la tuyauterie ancienne n'a pas été changée ou
renforcée. La réforme ne devrait pas seulement redéfinir
les processus pour réaliser un changement, mais il faut aussi changer
des mentalités, les comportements et les relations des salariés
avec leurs dirigeants, leur plan de carrière et la façon dont ils
sont évalués et rémunérés, le rôle des
managers et des dirigeants.
Du reste, l'étape du reengineering n'est pas une
panacée. Il s'agit plutôt d'un ensemble des stratégies et
des techniques à utiliser pour rendre nos entreprises de plus en plus
compétitives et les acteurs plus impliqués. On tend vers un
management horizontal des organisations. Les acteurs devraient travailler en
équipes de projets ou de processus afin de contribuer à la
création des valeurs pour les clients. Ce qui permet d'aller vers le
développement d'une nouvelle vision de la performance d'entreprise et de
la conduite humaine du changement que nous attendons tous pour que
réellement, l'OCPT comme toutes les autres entreprises publiques ne
soient pas avalées par des multinationales étrangères
agressifs au sein de ce environnement incertain.
BIBLIOGRAPHIE
Ø OUVRAGES :
ü BALLE Michel, "le reengineering des
processus", Paris, éditions Dunod, 2000.
ü BRIMO, O., Les méthodes des sciences
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ü CHEVRIER, Y., ``Micropolitique et le facteur
directeur du système de responsabilité, 1984-1987'' (traduit
de l'anglais) in D. DAVIS et VOGEL, E. (Eds), Chinese society on the eve of
Tiananmen, Cambridge, Harvard University Press, 1990.
ü CORINE EYRAUD, L'entreprise d'Etat chinoise :
de « l'institution-sociale totale » vers l'entité
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Provence, l'Harmattan, 1997.
ü CROZIER Michel et FRIEDBERG Erhard, L'Acteur et le
Système, Les contraintes de l'action collective, Paris, Le Seuil,
1977.
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Affaires : alte à la dérive, Paris, Dunod,
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Paris, Dunod, 1991.
ü GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales,
éd. Dalloz, 7ème éd., Paris, 1986.
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REENGINEERING Réinventer l'entreprise pour une
amélioration spectaculaire de ses performances, Paris,
Dunod, 1993.
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de la REFORME, Washington, CIPE, 2008.
ü LAMAREE A., et VALLEE B., La recherche en
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communication organisation, éd. PUQ, télé
université, Québec, 1991.
ü MACK, M., L'organisation apprenante comme
système de transformation de la connaissance en valeur, in Revue
Française de Gestion, Sept-oct. 1995.
ü LOWIT, T. et alii, « L'entreprise captive
en Europe de l'Est » in R. SAINSAULIEU (dir), L'Entreprise,
une affaire de société, Paris, Presse de la Fondation
nationale des sciences politiques, 1990.
ü NGUYEN CHANHTAM et alii, « Le guide
juridique de l'entreprise », Kinshasa, Travaux et Publications de la
Faculté de Droit, Campus de Kinshasa, 1973.
ü QUINN, J.B., L'entreprise intelligente :
savoir et technologie, Paris, Dunod, 1994.
ü SAINSAULIEU, R., L'Entreprise, une affaire de
société, Paris, Presse de la Fondation nationale des
sciences politiques, 1990.
ü SHOMBA KINYAMBA et TSHUND'OLELA, E.,
Méthodologie de la recherche scientifique. Etapes, contraintes et
perspectives, Kinshasa, éd. MES, 2003.
ü SMITH, A., Recherches sur la nature et les causes
de la richesse des nations, Paris, Gallimard, coll. « Folio
Essais », 1976.
ü VON BERTALLANFY, L., Théorie
générale des systèmes, Paris, Dunod,
1973
Ø DICTIONNAIRE :
ü JOSETTE REY DEBOVE, Le Robert Méthodique,
Genève, Varais et Jura, 1989
Ø ARTICLES :
ü BERELSON, content analysis in communication
researsh Grenone, Fres, 2001, pp. 67-69
ü BURNIER Rachel, MASSEREY Romaine, «Ordre et
désordre dans le monde» in Séminaire de
Psychosociologie des organisations, Cahiers Français,
n°263, Paris, 2002, pp.3-11
Ø WEBOGRAPHIE :
ü http//www.undp.org/governance/public.htm
Ø NOTES DE COURS:
ü MOSNERON DUPIN Charlotte, LE REENGINEERING
« Réinventer l'entreprise pour une amélioration
spectaculaire de ses performances » De Michael HAMMER et James
CHAMPY, Cours Oral N°2, DESA AGP, Chaire DSO : Yvon PESQUEUX, année
scolaire 2002 - 2003
ü MUBANGI Bet'ukany, G., La Théorie des
Organisations, Notes de Cours L1 SIC, UNIKIN, 2010.
ü MUBANGI Bet'ukany, Stratégies de
Communication, Notes de cours manuscrites L2 SIC, UNIKIN, 2010-2011
ü MULUMBA, K., La presse écrite congolaise et
la médiatisation de la guerre d'agression ; une analyse de contenu,
Mémoire de fin d'études, Deuxième Licence, SIC,
2004.
ü MUNGENGA F., Méthodologie de recherche en
sciences de l'information en sciences de l'information et de la
communication, Notes de cours L1 SIC, UNIKIN, 2010-2011
Ø AUTRES DOCUMENTS CONSULTES
ü ILUNGA ILUNKAMBA, L'esprit de la réforme
à travers le nouveau cadre juridique, Kinshasa, ANEP, 2009
ü Loi-cadre n°78§002 du 06 janvier
1978
ü Archives OCPT
ü Journal officiel de la République
Démocratique du Congo, 51è année, numéro
spécial 27 mars 2010, p.1
ü Décret n°09/12 du 24 avril 2009
ü COPIREP, Séminaire Atelier sur les Groupes
Sectoriels de Travail (GST) Séminaire d'installation des Groupes
Sectoriels de Travail, Kinshasa, les 10 et 11 mars 2004
ü BANQUE MONDIALE, Rapport sur le
développement dans le monde 1998-1999 : Le savoir au service du
développement, Paris, éd., ESKA, 1999 (version
originale : Word Bank, zord development report 1998/1999 :
knowledge and information for development, Washington, D.C. 1999.
TABLE DES MATIERES
IN MEMORIAM
i
EPIGRAPHE
ii
DEDICACE
iii
REMERCIEMENTS
iv
PREAMBULE GENERAL
1
0. Présentation du
sujet
1
La réforme est l'un des puissants antidotes
à cette incertitude dans un environnement très dynamique.
1
1. Problématique du
travail
1
2. Hypothèses
4
3. Intérêt du
sujet
4
4. Méthode et technique
de recherche
5
5. Cadre
théorique
7
6. Délimitation du
sujet
8
7. Structure du
travail
8
Première partie :
9
CADRE CONCEPTUEL ET TERRAIN DE
RECHERCHE
9
Chapitre premier : BALISAGE
CONCEPTUEL
10
I.1. Réforme
10
I.2. Entreprise Publique
11
I.3. Reengineering
12
I.4. Mutation juridique
15
Chapitre deuxième : TERRAIN DE
RECHERCHE
16
II.1. Accueil
16
II.2. Bref aperçu panoramique de
l'OCPT
17
II.2.a. Présentation
17
II.2.b. Localisation
18
Conclusion partielle
19
Deuxième Partie.
20
ANALYSE ET PRESENTATION DES RESULTATS
20
1. Extraction des thèmes
20
2. Catégorisation des
thèmes
22
Chapitre Premier. LA REFORME : UNE
NECESSITE POUR REDYNAMISER LES ENTREPRISES PUBLIQUES CONGOLAISES
23
III.1. Nécessité de redynamiser
l'office Congolais des postes et télécommunications
(OCPT)
24
III.2. Méthode graduelle de
réforme
27
III.3. La modernisation du cadre
juridique
29
III.4. Un nouveau modèle
d'entreprise
32
III.5. Les groupes sectoriels de
travail
35
III.6. Relations entre entreprise et
société globale
37
Conclusion partielle
38
Chapitre deuxième : VERS UN DENI DE
REFORME
39
IV.1. Dysfonctionnement des groupes sectoriels
de travail
40
IV.2. Esprit de réfraction
44
IV.3. Le renforcement des
capacités
48
IV.4. Le Problème du
Resquilleur
51
IV.5. Réinventer l'entreprise
52
IV.6. Restructuration sans lendemain
54
Conclusion partielle
57
CONCLUSION GENERALE
58
BIBLIOGRAPHIE
61
TABLE DES MATIERES
65
* 1
http//www.undp.org/governance/public.htm
* 2 Idem, p. 43
* 3 GRAWITZ, M.,
Méthodes des sciences sociales, éd. Dalloz, 7ème
éd., Paris, 1986, p.87.
* 4 BERELSON, content
analysis in communication researsh Grenone, Fres, 2001, pp. 67-69.
* 5 ROBERT A. et BOUILLAGUET A.
cités par MUNGENGA F., Méthodologie de l'information en
sciences de l'information et de la communication, Notes de cours L1 SIC,
UNIKIN, 2010-2011.
* 6 MUNGENGA, F.,
Méthodologie de recherche en sciences de l'information et de la
communication. Notes de cours L1 SIC, UNIKIN, 2010-2011.
* 7 SHOMBA KINYAMBA et
TSHUND'OLELA, E., Méthodologie de la recherche scientifique. Etapes,
contraintes et perspectives, Kinshasa, éd. MES, 2003, p. 83.
* 8 BRIMO, O., Les
méthodes des sciences sociales, Paris, Montchrestien, 1972, p.
207.
* 9 LAMAREE A., et VALLEE B.,
La recherche en communication, éléments de
méthodologie, collection communication organisation, éd.
PUQ, télé université, Québec, 1991, p. 78.
* 10 TREMBLAY, G., et alii
cité par MULUMBA, K., La presse écrite congolaise et la
médiatisation de la guerre d'agression ; une analyse de contenu,
Mémoire de fin d'études, Deuxième Licence, SIC, 2004,
p.8.
* 11 JOSETTE REY DEBOVE, Le
Robert Méthodique, Genève, Varais et Jura, 1989, p. 1210
* 12 NGUYEN CHANHTAM et
alii, « Le guide juridique de l'entreprise », Kinshasa,
Travaux et Publications de la Faculté de Droit, Campus de Kinshasa,
1973, p. 277
* 13
MOSNERON DUPIN, C., LE
REENGINEERING « Réinventer l'entreprise pour une
amélioration spectaculaire de ses performances »
De Michael HAMMER et James CHAMPY, Editions Dunod, 1993,
Cours OR02 - DESA AGP, Chaire DSO : Yvon PESQUEUX, année scolaire 2002 -
2003, p. 6
* 14 Idem, p.9.
* 15 Loi-cadre
n°78§002 du 06 janvier 1978
* 16 Archives OCPT,
Décret du Roi Souverain du 27 février 1887, articles 2 et 5
* 17 Ibidem
* 18 KABANGE NTABALA, C.,
Grands Services Publiques et Entreprises Publiques en Droit Congolais,
UNIKIN, Kinshasa, 1998, pp. 74-75
* 19 MUBANGI Bet'ukany, G.,
La Théorie des Organisations, Notes de Cours L1 SIC, UNIKIN,
2010, inédit.
* 20 BURNIER, R., et MASSEREY,
R., «Ordre et désordre dans le monde» in
Séminaire de Psychosociologie des organisations, Cahiers
Français, n°263, Paris, 2002, p.5.
* 21 ILUNGA ILUNKAMBA,
l'esprit de la réforme à travers le nouveau cadre
juridique, Kinshasa, COPIREP, juin 2009, p.2
* 22 VON BERTALLANFY, L.,
Théorie générale des systèmes,
Paris, Dunod, 1973
* 23 BURNIER R., MASSEREY R.,
Op., Cit., p.5
* 24 KIM BETTCHER, E. et MIKRA
KRASNIKI, Guide pratique de la REFORME, Washington, CIPE, 2008, p.1
* 25 Idem., p.3
* 26 KIM BETTCHER, E. et MIKRA
KRASNIKI, Op.cit., p.27.
* 27 CHEVRIER, Y.,
``Micropolitique et le facteur directeur du système de
responsabilité, 1984-1987'' (traduit de l'anglais) in D. DAVIS et
VOGEL, E. (Eds), Chinese society on the eve of Tiananmen, Cambridge,
Harvard University Press, 1990, p. 130.
* 28 Journal officiel
Numéro Spécial 25 janvier 2003, Postes et
Télécommunications
* 29 KABANGE NTABALA, C.,
Droit des Services et Entreprises Publiques et Problématique de la
Transformation des Entreprises Publiques en République
Démocratique du Congo, Kinshasa, Dieu est Bon, 2007, p. 275.
* 30 Journal officiel de la
République Démocratique du Congo, Numéro
Spécial 27 mars 2010, p.1.
* 31 LOWIT T et alii,
« L'entreprise captive en Europe de l'Est » in R.
SAINSAULIEU (dir), L'Entreprise, une affaire de société,
Paris, Presse de la Fondation nationale des sciences politiques, 1990, p.
269.
* 32 Décret
n°09/12 du 24 avril 2009
* 33 CORINE, E.,
L'entreprise d'Etat chinoise : de « l'institution-sociale
totale » vers l'entité économique ?
Thèse de sociologie, Université de Provence, l'Harmattan, 1997,
p. 120.
* 34 MUBANGI Bet'ukany,
Stratégies de Communication, Notes de cours manuscrites L2 SIC,
UNIKIN, 2011, inédit.
* 35 MUBANGI Bet'ukany,
Op.cit., p.6
* 36 SAINSAULIEU, R.,
L'Entreprise, une affaire de société, Paris, Presse de
la Fondation nationale des sciences politiques, 1990, p. 138
* 37 COPIREP,
Séminaire atelier sur les groupes sectoriels de travail (GST)
Séminaire d'installation des Groupes Sectoriels de Travail,
Kinshasa, les 10 et 11 mars 2004, p. 9.
* 38 MIGNOT, V., (ESC
Clermont-Ferrand), Réinventer l'Entreprise pour une
amélioration spectaculaire de ses performances, Paris, Dunod, 2003,
p. 3.
* 39 CROZIER, M. et FRIEDBERG,
E., L'Acteur et le Système, Les contraintes de l'action
collective, Paris, Le Seuil, 1977, p.43.
* 40 Idem, p.45.
* 41 GELINIER, Octave,
L'Ethique des Affaires : alte à la dérive,
Paris, Dunod, 1991, p.62.
* 42 QUINN, J.B.,
L'entreprise intelligente : savoir et technologie, Paris, Dunod,
1994, p. 173.
* 43 MACK, M.,
L'organisation apprenante comme système de transformation de la
connaissance en valeur, in Revue Française de Gestion, Sept-oct.
1995, pp. 43-48.
* 44 BANQUE MONDIALE,
Rapport sur le développement dans le monde 1998-1999 : Le
savoir au service du développement, Paris, éd., ESKA, 1999
(version originale : Word Bank, zord development report
1998/1999 : knowledge and information for development,
Washington, D.C. 1999, p.21.
* 45 QUINN, J.B.,
L'entreprise intelligente : savoir, service et technologie,
Paris, éd. Dunod, 1994, p..
* 46 SMITH, A.,
Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations,
Paris, Gallimard, coll. « Folio Essais », 1976,
p.126.
* 47 HAMMER, M. et CHAMPY, J.,
Op.cit., p. 93
* 48 CROZIER, M., ERHARD F.,
Op.cit, p. 388.
* 49 HAMMER Michael et CHAMPY
James., Op.cit. p118
* 50 Idem, p.123.
* 51 MUBANGI BET'UKANY, G.,
Op.cit. p.3.
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