I.2. CONDITION DE VIE DES JEUNES
Les difficultés économiques, la
précarité de l'emploi, le chômage, l'abandon des
études, l'éducation sexuelle, l'accès aux informations
relatives à la santé de reproduction, les transformations de la
structure familiale atteignent de plein fouet les jeunes. Les conditions dans
lesquelles les jeunes ont vécu ou vivent au moment de l'enquête
peuvent influer considérablement sur leurs attitudes et comportements
sexuels vis à vis du VIH/SIDA.
I.2.1. Education des jeunes en matière de
sexualité
a) Communication entre les jeunes et leur entourage en
matière de sexualité
En général quatre jeunes sur 10 (39.77%) pour
besoin d'information sur les préventions contre les grossesses et le
VIH/SIDA vont en priorité s'adresser aux personnels médicaux.
Contrairement à ce qu'on aurait du s'attendre, le recours aux conseils
de la mère (16,28%) est un peu plus important que celui des ami(e)s
(12,61%).Bien que les jeunes dans la majorité font appel à une
personne pour avoir des informations sur le sujet, il reste encore ceux qui
préfèrent rester dans le silence (4,18%) (graphique3.2).
Graphique3.2 : Répartition (%) des jeunes
selon les personnes chez qui ils vont s'adresser en
priorité pour connaître les méthodes de
prévention contre les grossesses non désirées et
le VIH/SIDA
Proportion
40,0%
20,0%
30,0%
10,0%
0,0%
![](Inegalites-sociales-et-comportements-sexuels--risque-des-jeunes-en-milieu-urbain-en-Cte-d-Ivoi6.png)
4,18%
7,12%
16,28%
1,16%
8,32%
0,25%
12,61%
1,09%
5,2%
4,0%
39,77%
Catégorie de personne Source : Nos
travaux à partir de la base de ESSRJ 2004
Par KOUAME Marius & TCHOUDJA
Victorien 35
Inégalités sociales et comportements
sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte
d'Ivoire
Selon le sexe, les données du tableau A3.2 indiquent
qu'en dépit du fait que les garçons (11,2%) ont recours aux
conseils de leur père sur la sexualité par rapport aux filles
(4%), il est important de savoir que ces dernières ont l'attention dans
le cadre familial que celle qui est prêtée aux garçons. Par
exemple, 22,8% des filles s'adressent à leur mère, 1,3% à
leur oncle ou tante et 8,7% à leur frère et soeur contre
respectivement 7,8%(mère), 0,9%(oncle/tante), 7,9% (frère/soeur)
chez les garçons. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que les filles
sont jugées comme étant des sujets plus vulnérables que
les garçons dans les pratiques sexuelles surtout à causes des
risques de grossesses qui les guettent
Par ailleurs les mères, les meilleur(e)s ami(e)s et les
enseignants jouent un rôle important dans l'éducation sexuelle des
jeunes. En effet (tableau A3.3) en ce qui concerne l'éducation des
jeunes sur la prévention des grossesses non désirées, les
enquêtés ont déclaré avoir reçu les conseils
de respectivement 58,2% des enseignants, 50,2% des meilleurs ami(e)s et de
48,3% des mères contre 29,15% des pères et 23,6% des autres
parents. Cette tendance est observée lorsqu'il s'agit de la
prévention contre le VIH/SIDA (tableauA3.4).
Cependant on note une relation de genre en ce qui concerne
l'éducation sexuelle des jeunes. En effet les jeunes reçoivent ou
vont à la recherche des informations relatives à leur
sexualité des personnes de même sexe. Ainsi donc les filles se
rapprocheront de leurs mères et leurs soeurs plus que les garçons
; même constat chez les garçons. Par exemple, les proportions du
tableauA3.4 donnent 51,2% de filles reçoivent les conseils de leur
mère contre 41,6% de garçons ; de même, 40,2% d'elles ont
déclaré avoir reçu les conseils de leur soeur contre 32,1%
des garçons. La tendance s'inverse quand il s'agit des
garçons.
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