CONCLUSION
1. L'Hypertrophie Bénigne de la Prostate est une
affection rencontrée dans le monde et à l'Hôpital Saint-Luc
de Kisantu chez les sujets âgés de 45 ans et plus.
2. L'adénomectomie transvésicale selon
Hryntschiak est une des techniques chirurgicales appliquées pour traiter
cette maladie généralement avec un taux faible des complications
représentées essentiellement par la retroéjaculation et
l'impuissance.
3. Le suivi postopératoire des malades
opérés à l'Hôpital Saint-Luc de Kisantu de l'an 1996
à l'an 2000 nous a permis de relever 18 cas de complications, notamment
14 cas d'hémorragie postopératoire, 12 cas d'infection de la
plaie opératoire, 9 cas de fistule vésicocutanée, 9 cas
d'infection urinaire, 2 cas de sepsis à bacilles Gram Négatif, 2
cas de Dysurie et 1 cas d'incontinence urinaire.
4. Ce taux élevé des complications trouve
essentiellement ses raisons d'être dans le fait que les opérateurs
manquaient soit de qualification soit d'expérience certaine de cette
technique opératoire. D'autre part, l'équipe de nursing manque
l'entraînement suffisant pour les soins et la surveillance de cette
catégorie des malades.
5. Le taux de mortalité qui est de 21,9% est beaucoup
plus marqué à partir de l'âge de 67 ans et il trouve son
explication par l'association d'autres pathologies fréquentes à
cet âge : Hypertension artérielle, Diabète sucré,
Arythmie cardiaque, Asthme bronchique. La virulence du sepsis à bacilles
Gram négatif est établie dans cette série mais le risque
de thrombo-embolie reste encore à évaluer chez les
opérés d'HBP à l'HSLK.
RECOMMANDATIONS
L'adénomectomie transvésicale étant une
technique de chirurgie spécialisée mais d'application courante
à l'HSLK, et vu que ses complications postopératoires
prédominent sur l'évolution de ces malades opérés
par des équipes chirurgicales hétérogènes avec
mortalité postopératoire élevée ; nous formulons
les recommandations ci-après :
6. A la direction de l'HSLK :
· Exiger la qualification de l'opérateur d'HBP avant
toute programmation d'adénomectomie prostatique ;
· Engager un chirurgien permanent au grand
intérêt des malades, au mieux un urologue pour la prise en charge
chirurgicale des sujets atteints d'HBP ;
· Veiller à la bonne tenue des dossiers des
opérés, particulièrement à une bonne gestion des
résultats des examens complémentaires.
2. Au chirurgien operateur d'HBP a
l'HSLK :
· Exiger toujours l'analyse histopathologique des biopsies
prostatiques peropératoires pour la confirmation du diagnostic d'HBP
;
· Veiller à la rigueur d'asepsie au cours de
l'adénomectomie ;
· Veiller au bon remplissage des dossiers pour la recherche
scientifique
· Transférer les malades à haut risque de
décès postopératoire (les cas d'âge = 67 ans, HTA,
Arythmie cardiaque) en centres spécialisés d'urologie.
· Proposer pour une « validation linguistique
» la traduction d'un score symptomatique de la prostate déjà
« validé scientifiquement » (voir page 38) en vue d'une
appréciation objective des résultats du traitement chirurgical
d'HBP à l'HSLK.
3. Au personnel infirmier du service de chirurgie de
l'HSLK :
· Respecter la rigueur d'asepsie dans les manoeuvres de
sondage vésical et les pansements des plaies opératoires d'HBP
comme mesure préventive d'infection urinaire et des plaies
cutanées ;
4. Au decanat de la Faculte de Medecine de
l'Universite Kongo:
· Aider l'HSLK à devenir un centre
hospitalo-universitaire ayant en son sein un service spécialisé
d'urologie.
|