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Les complications de l'adénomectomie transvésicale à  l'hôpital Saint- Luc de Kisantu en RDC

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par David TSHIBANGU KALALA
Université Kongo RDC - Docteur en médecine, chirurgie et accouchements 2003
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITÉ KONGO

U.K.

FACULTÉ DE MÉDECINE

LES COMPLICATIONS DE L'ADENOMECTOMIE

TRANSVESICALE A L'HOPITAL SAINT-LUC DE

KISANTU

Par :

David TSHIBANGU KALALA

Memoire presents et defendu en vue de I'obtention du titre de Docteur en Medecine

Directeur : Prof. Dr. Simon LUFUMA LWA NKANDI

- 2003 -

Didicaze

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REMERCIEMENT~

Au seuil de ce mémoire, nous adressons nos vifs remerciements :

· Au Dieu Tout-Puissant, notre SEIGNEUR JESUS-CHRIST, le Maître du Ciel et de la terre qui a retiré le souffle du feu Professeur Docteur Antoine KABA SENGELE, premier Doyen de la Faculté de Médecine de l'Université Kongo, dont nous honorons la mémoire pour sa responsabilité-clé dans la conception et l'application rigoureuse du Programme des
Enseignements de cette jeune Faculté ;

· au Professeur Docteur MBANZULU PITA, Doyen de la Faculté de Médecine de l'Université Kongo pour vos multiples conseils à notre endroit en tout temps. Grâce à votre sacrifice propre et votre détermination, cher Père, nous avons obtenu notre diplôme de médecin ;

· au Professeur Docteur Simon LUFUMA LWA NKANDI, Doyen de la Faculté de Médecine de l'Université de Kinshasa. Nonobstant vos innombrables occupations, cher Maître, vous avez accepté en vrai parent de diriger ce travail de fin d'études de médecine générale à l'Université Kongo;

· au Docteur TSHITALA BANTU, Chef des Travaux et notre co-directeur de mémoire, vous qui avez accepté de nous encadrer à chaque instant de notre demande ;

· aux Professeurs Docteurs Jean-Baptiste MPUTU - YAMBA et BIANDA TOMBO, Chirurgiens Pédiatres des CUK ; en votre qualité de juges - lecteurs de ce mémoire, vous avez amélioré sa forme définitive par vos remarques pertinentes présentées lors de la défense publique le 19.Août.2003 à la Salle de Conférence de Pédiatrie aux C.U.K.;

· au Docteur DIABENO TOMBE, Urologue, Président National de l'Ordre des Médecins Congolais, Médecin Directeur et Chef de service d'Urologie de l'Hôpital Provincial Général de Référence de Kinshasa. Votre encadrement particulier en Urologie au cours de notre dernier stage de médecine et votre apport documentaire nous ont suffisamment servi dans la Discussion des résultats de ce travail ;

· au Docteur Olivier Fourcade, Chef de service d'Urologie au CENTRE HOSPITALO - UNIVERSITAIRE d'Auxerre en France, pour votre apport - en mains propres - de documentation récente sur la prostate et l'HBP ;

· au Professeur Docteur KIHOMBO MBELA et à l'Ingénieur Statisticien Joël KHONDE de l'Ecole de Santé Publique de l'UNIVERSITE DE KINSHASA, pour vos interventions dans le traitement et l'analyse statistique de nos résultats de recherche ; ainsi que le D.G.A. Joseph MUTAMBULA YANGANA et Mr. SEKE du Groupe de presse l'Avenir pour votre apport dans notre revue de la littérature sur l'INTERNET ;

· à toute la famille KALALA LUKUSA, particulièrement les couples
KAYEMBE -KETA et LUKUSA - NGALULA , et ma belle-famille KAZADI MULANGU ; pour votre soutien matériel, moral et financier au cours de notre formation en médecine à Kisantu ;

· à toute l'Eglise « TABERNACLE DES CHRETIENS » de Kinshasa, plus particulièrement les frères Jean-Luc LUANGHA , Serge MBELO BOYA et Sosthène BANYWESIZE pour votre support informatique particulier ayant permis la mise en forme de ce mémoire ;

· A tous mes amis, frères, soeurs et connaissances ...

LISTE DES ABREVIATIONS

HSLK : Hôpital Saint-Luc de Kisantu

HBP : Hypertrophie Bénigne de la Prostate

TR : Toucher Rectal

% : Pourcent

mg : Milligramme

mg% : Milligramme pour cent

ng/L : nanogramme par litre

ECBU : Examen Cytobactériologique des Urines

JPO : Jour postopératoire

= : Inférieur ou égal

> : Supérieur

= : Supérieur ou égal

< : Inférieur

°C : Degré Celsius

IPSS : Score International des symptômes prostatiques

RDC : République Démocratique du Congo.

C.U.K. : Cliniques Universitaires de Kinshasa.

PLAN DU TRAVAIL

Page

INTRODUCTION 1

PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE 3

Chapitre 1. Rappel sur l'anatomie de la prostate 3

Chapitre 2. L'Hypertrophie Bénigne de la Prostate et ses conséquences . 5

Chapitre 3. Prise en charge thérapeutique de l'HBP 9

DEUXIEME PARTIE : NOS OBSERVATIONS 16

Chapitre I : Malades et méthodes 16

Chapitre II : Analyse de nos observations 19

DISCUSSION 32

CONCLUSION 39

RECOMMANDATIONS 40

RESUME DU TRAVAIL 41

REFERENCES 42
TABLE DES MATIERES 44

INTRODUCTION

L'adénomectomie transvésicale selon Hryntschiak est une des techniques utilisées pour le traitement de l'Hypertrophie Bénigne de la Prostate. Cette affection qui frappe principalement les adultes âgés de plus de 40 ans détermine un tableau de dysurie évoluant souvent vers plusieurs complications d'observation fréquente au sein de la population congolaise dont les malades consultent tardivement. Si plusieurs modes de traitement existent pour la cure de cette affection, le traitement chirurgical demeure de loin le plus efficace et le plus invasif quoique son indication ne soit pas la règle dans tous les cas.

Réputée relativement simple pour l'exécution, la technique chirurgicale de Hryntschiak donne des résultats plus que satisfaisants aux opérateurs expérimentés. Le taux des complications liées à cette technique est quasi-insignifiant, de même que l'incidence de mortalité postopératoire (7 et 8). Ces complications, quand elles sont rencontrées, sont représentées par les hémorragies peropératoires et postopératoires, les fistules vésicocutanées, l'éjaculation rétrograde, la sclérose du col vésical, , la dysurie par sténose urétrale ou par adénomectomie incomplète et l'incontinence urinaire ; mais dans les milieux où l'asepsie est d'observation rigoureuse, les complications infectieuses telles que sepsis postopératoire, orchiépidydimite, infections urinaires et infections de la plaie opératoire sont rarissimes.

Notre préoccupation en abordant cette étude sur les complications de l'adénomectomie transvésicale à l'Hôpital Saint-Luc de Kisantu est avant tout d'évaluer l'incidence et la nature de ces complications dans un service de Chirurgie générale où les malades ont été successivement opérés par des médecins généralistes, par des assistants seniors en Chirurgie et enfin par un chirurgien débutant.

Les objectifs de notre travail sont :

1. Objectif général : Faire l'état des lieux des complications d'adénomectomie transvésicale en ce Centre en vue de déceler des pistes pouvant permettre une meilleure prise en charge de cette catégorie des malades.

2. Objectifs spécifiques : Les objectifs spécifiques visent à :

1. Déterminer la fréquence et la nature des complications rencontrées ;

2. Décrire les suites opératoires des malades opérés en tenant compte des facteurs associés ;

3. Déterminer l'évolution définitive des opérés sur un recul de 4 ans.

L'approche de ce sujet nous conduira à faire une mise au point sur l'anatomie de la prostate et sur la prise en charge thérapeutique de l'Hypertrophie Bénigne de la Prostate, particulièrement par la technique de Hryntschiak. L'analyse des éléments de cette étude sur terrain portant sur les opérés au cours des années 1996 à 2000 nous permettra d'évaluer l'impact de ces complications et d'engager la discussion devant mener à une conclusion et à des recommandations de nature à apporter si possible des améliorations souhaitées.

PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA

LITTERATURE

CHAPITRE 1. ETUDE ANATOMIQUE DE LA

PROSTATE ET DE SES RAPPORTS

1. RAPPEL SOMMAIRE DE L'ANATOMIE DE LA PROSTATE

L'on décrivait à la prostate trois types d'anatomie jusqu'aux années 1980 : anatomie classique (ou la situation de la prostate dans le petit bassin), l'anatomie chirurgicale moderne (ou la vascularisation et l'innervation de la prostate) et l'anatomie zonale interne plus récemment (7, 8, 15,22).

1.1. Anatomie zona le interne

Actuellement, l'étude anatomique de la prostate est la description zonale de Mac Neal (1980). Elle prend en compte la morphologie et les types histologiques cellulaires (Figure 1 ci-dessous à la page 4).Le repère le plus important est le veru montanum, monticule situé à la face postérieure de l'urètre, donnant issue aux canaux éjaculateurs. A ce niveau, l'urètre subit une angulation ouverte vers l'avant de 120°. On distingue dès lors l'urètre proximal entre veru et col vésical, et l'urètre distal sous-montanal jusqu'à la portion membraneuse. Cette description permet de distinguer à la prostate quatre zones différentes par leur anatomie et leurs implications dans les processus pathologiques :

· Une zone antérieure constituée de stroma fibromusculaire et dépourvue de glandes. Elle est en continuité avec le sphincter lisse de l'urètre. Elle ne subit aucun processus pathologique.

· Une zone périphérique entourant la quasi-totalité de l'urètre distal sauf en avant, et se prolongeant vers le haut et l'arrière. Elle constitue la majeure partie du poids prostatique (70%) et de la « coque » prostatique laissée en place après énucléation d'une hypertrophie bénigne. Elle est le lieu privilégié de l'émergence des cancers (70%).

Figure 1. Anatomie zonale de la prostate. Tirée de notre référence 8, page 2

· Une zone centrale constituant 25% du poids de la glande prostatique. Elle a une forme triangulaire et vient se caler en arrière de l'urètre proximal, dans l'angle dièdre qu'il forme avec la prostate périphérique. Elle est traversée par les canaux éjaculateurs. Elle est à l'origine de 10% des cancers de la prostate.

· Une zone « de transition » forme les 5% du tissu prostatique restant. Elle est constituée de deux petits lobes situés autour de l'urètre juste au-dessus du veru montanum. Leur croissance se fait vers le haut et latéralement, s'insinuant sous le sphincter lisse. Ils sont le constituant unique de l'Hypertrophie Bénigne de la Prostate (HBP). Cette croissance se fait par de nombreux lobules au début, puis par une croissance globale du tissu. Elle reste toujours séparée des zones centrales et périphériques par une barrière fibreuse, le « plan de clivage » anatomique qui permet l'énucléation chirurgicale de l'HBP, ou constitue un

repère visuel lors de la résection endoscopique. Cette zone donne aussi naissance à 20% des cancers prostatiques.

1.2. Anatomie chirurciica le moderne

La distribution vasculaire intrinsèque de la prostate est faite par deux groupes de vaisseaux (15) : Les vaisseaux capsulaires et les vaisseaux urétraux. Le groupe urétral pénètre la capsule à la jonction vésico-prostatique postéro latérale et irrigue le col de la vessie et la partie péri urétrale de la glande. Le groupe capsulaire entre dans la partie périphérique de la capsule. Ce dernier groupe ne se modifie pas avec l'âge ou en cas d'hypertrophie. Par contre, le groupe des artères urétrales se développe d'une façon importante en cas d'hypertrophie bénigne pour irriguer l'ensemble de cette néoformation. Au cours de l'adénomectomie, le saignement le plus important vient de ce groupe artériel au niveau des quadrants postéro latéraux du col. La ligature ou la coagulation de ces vaisseaux dans les premiers temps de l'opération (chirurgicale ou endoscopique) diminue le saignement.

CHAPITRE 2. L'HYPERTROPHIE BENIGNE DE LA

PROSTATE ET SES CONSEQUENCES

Les termes ci-après sont synonymes :

n Hypertrophie Bénigne de la Prostate (HBP)=Adénome de la prostate.

n Adénomectomie transvésicale= Adénomectomie sus-pubienne ou suprapubienne.

2.1. DEFINITION :

Nous pouvons définir avec Fourcade et Tahan (8) l'Hypertrophie Bénigne de la Prostate comme étant :

· au plan histologique ; une prolifération à la fois épithéliale et stromale du tissu de la zone transitionnelle de la prostate,

· au plan clinique, l'ensemble des symptômes de dysfonctionnement du bas appareil urinaire qui ne lui sont ni spécifiques, ni directement reliés, dans la mesure où la maladie de cette glande génitale donne lieu à des symptômes urinaires ;

· au plan pronostique : une affection dont la bénignité est uniquement histologique.

2.2. ANATOMIE PATHOLOGIOUE

Il existe cinq types d'Hypertrophie Bénigne de la Prostate (19) : stromale, fibromusculaire, musculaire, fibroadénome et fibro-myo-adénome.

2.3. EPIDEMIOLOGIE

L'HBP commence à apparaître microscopiquement vers l'âge de 30 ans. Ses symptômes évoluent de façon lente et insidieuse sur plusieurs années mais son mécanisme initial est inconnu (8, 9, 17, 19, 25). L'incidence d'HBP diffère selon les populations étudiées. Nous pouvons lire par exemple que l'HBP est présente chez plus de la moitié des hommes de 50 ans (18) ; chez 50% des hommes de plus de 50 ans et 80% des hommes de plus de 70ans (19), chez un tiers des hommes à 65 ans (9), ...

Quant aux facteurs favorisants l'apparition de l'HBP, aucun n'a pu être mis en évidence car il ne semble pas y avoir de déterminant familial à la maladie. Aucun facteur externe, alcoolisme, tabagisme, alimentation, vie sexuelle dissolue ou absente, maladies vénériennes n'a pu être mis en évidence comme favorisant ou protégeant de la maladie. Les recherches sont, de plus, rendues difficiles par l'absence de modèle animal (7).

2.4. MANIFESTATIONS CLINIOUES

Il n'y a pas de parallélisme anatomoclinique : certains gros adénomes prostatiques sont parfaitement tolérés, certains petits adénomes prostatiques le sont très mal (8,18). Selon Fourcade (7) : « bien que l'hypertrophie prostatique soit quasi constante chez l'homme âgé, un grand nombre d'hommes ne se plaignent d'aucun symptôme ».

Classiquement, la symptomatologie d'HBP se résume en 2 syndromes :

a) LE SYNDROME OBSTRUCTIF : qui comprend :

· Diminution de la force du jet : surtout matinale

· Attente du jet urinaire : de durée variable

· Gouttes retardataires ou terminaison « baveuse » de la miction

· Rétention d'urines : aiguë ou chronique (associée à un globe vésical + incontinence)

b) LE SYNDROME IRRITATIF : qui comprend :

· Nycturie (dès qu'elle dépasse 3 occurrences, elle constitue une gêne véritable au sommeil du malade et de sa partenaire).

· Pollakiurie diurne : associe fréquence et miction de petit volume.

· Miction impérieuse.

c) AUTRES SYMPTOMES

Ils sont en rapport soit avec des complications d'HBP (voir plus bas), soit avec une autre maladie qu'il faudra explorer : douleurs pelviennes, brûlures mictionnelles, hématurie.

2.5. DIAGNOSTIC CLINIQUE

Le diagnostic se pose fondamentalement par le TOUCHER RECTAL (Figure 2 ci bas) : « la découverte d'une prostate ferme, lisse, régulière, ayant perdu son sillon médian, bombant dans le rectum, affirme à elle seule le diagnostic d'HBP, quelle que soit la symptomatologie par ailleurs »(8) La palpation hypogastrique doit précéder le toucher rectal car le globe vésical qu'elle veut objectiver biaise son interprétation en ce sens qu'il repousse les lobes prostatiques vers le bas et aboutit à une confusion de consistance et, donc, des limites de l'adénome.

 

Fig. 2A

 

Fig. 2B

Figure 2. Examen clinique de la prostate par le toucher rectal.

Fig. 2A : Malade en décubitus dorsal. Fig. 2B : Malade debout, penché en avant.

Tiré de notre référence 7, page 35.

2.6. COMPLICATIONS DE L'HBP

L'évolution naturelle de l'HBP peut être émaillée des complications (7, 8, 17,21) ci-après dans la plupart des cas : Rétention urinaire, Infection urinaire, Hématurie, Insuffisance rénale, Urétérohydronéphrose, Lithiase.

2.7. EXAMENS COMPLEMENTAIRES

Les examens recommandés (8, 21 et 23) et leurs résultats sont les suivants :

a) ECBU (Examen Cytobactériologique des urines)

Recherche la présence de sang dans les urines et/ou une infection urinaire (17). En absence d'un geste infectant, sondage notamment, le nombre de patients dont les urines sont infectées en préopératoire pour HBP ne dépasse pas 70% (7).

b) CREATININEMIE : détecte une insuffisance rénale excrétoire consécutive à la dilatation du haut appareil urinaire par un résidu vésical notable (17). Les taux supérieurs à 700 micromoles/l sont exceptionnels (7).

c) PSA (ou Antioene specifiaue de la prostate) : en cas d'HBP, il peut s'élever entre 4 à 10 ng /ml et le rapport PSA libre/PSA total est supérieur à 30% (21).

d) EXAMENS D'IMAGERIE : les techniques ultrasonographiques résument les examens d'imagerie en matière d'HBP (8) :

· l'échographie sus-pubienne post-mictionnelle est facile à coupler à la recherche d'une dilatation du haut appareil et permet de détecter les lithiases rénales et vésicales.

· L'échographie endorectale apporte des renseignements complémentaires mesure précise du volume prostatique permettant de choisir la technique chirurgicale (d'intérêt relatif car non corrélée à la symptomatologie, ni à l'obstruction), discernement entre la zone de transition et la zone périphérique (permettant de guider la thérapeutique, selon Kaplan, Staimer, Terris,...)

· L'échographie transrectale sert à guider les biopsies en cas de suspicion d'un cancer prostatique par l'induration au toucher rectal et élévation du taux de PSA (17).

CHAPITRE 3. PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE

DE L'HBP

1. METHODES DE TRAITEMENT

1.1. Methodes medicales

S'adressant aux patients modérément gênés, en l'absence de complications, ils sont nombreux, divisés en plusieurs classes thérapeutiques.

Les substances ci-après sont utilisées contre les troubles fonctionnels (ou divers symptômes) liés à l'HBP (6, 7,8) :

- Extraits des plantes : 1. Pygeum africanum (TADENAN*) et

2. Serenoa repens (PERMIXON*)

- Inhibiteurs de la 5alpha-réductase : Finastéride (CHIBRO-PROSCAR*)

- Alphabloquants : 1. Alfuzosine (XATRAL*, URION*)

2. Térazosine (HYTRINE*, DYSALFA*)

3. Dexazosine (ZOXAN*)

4. Tamsulosine (OMIX*, JOSIR*LP)

a. Methodes 0 mini invasives »

Sont plus récentes et encore en cours d'évaluation. Elles utilisent diverses énergies qui aboutissent toutes à « chauffer » le tissu prostatique sans nécessiter d'en faire l'ablation. Nous citons :

· l'hyperthermie (chauffage du tissu prostatique à 40 - 45°c) déjà abandonnée pour inefficacité.

· la thermothérapie à micro-ondes (chauffage du tissu prostatique à 60 - 85°C) : méthode prometteuse (8)

· les lasers : la lumière laser, par effet thermique, coagule ou vaporise le tissu hypertrophique.

· Les dispositifs intra-urétraux (ou « transurethral needle ablation) : l'émission endoscopique des radiofréquences, avec effet thermique, entraîne une nécrose tissulaire (8).

b. Les protheses intraprostatiaues ou endoprotheses uretrales :

Il s'agit des tubes plastiques ou métalliques adaptés à l'urètre prostatique et maintenus en place par la pression de la glande (17). Elles sont utilisées en cas de contre-indication chirurgicale absolue (accident vasculaire cérébral ou infarctus récents).

c. Traitement chirurgica l (=methode invasive)

Il a pour but de traiter les complications de l'HBP et il comprend la chirurgie « à ciel ouvert » ou « chirurgie haute », l'incision cervicoprostatique et la résection transurétrale de la prostate (RTUP). La chirurgie ouverte se réalise par plusieurs techniques (Voir Figure 3 à la page 11) au nombre desquelles nous citons :

· les techniques transvésicales (Amussat-1834, Freyer - 1886, Mac Gill et Belfield, HRYNTSCHIAK-1927) : la prostate est abordée via vessie ;

· les techniques retropubiennes (Millin -1945) : contournent la vessie ;

· les techniques périnéales (Goodfellow -1891 et Freyer -1904) ; actuellement abandonnées (15)

*REMARQUE 1 : Dans les resultats du traitement chirurgica l d'HBP, le qualificatif « amélioration » est classiquement appliqué aux sujets évalués par les scores symptomatiques IPSS et/ou Madsen et dont les résultats reflètent une chute de plus de 80% à 2 ans postopératoires ; soit 2/26 pour le score de Madsen et 4,2/36 pour le score IPSS. Normalement, l'amélioration des symptômes est très précoce (90% de l'amélioration étant atteinte au 1er mois), maximale au 3è mois, et durable au moins jusqu'à la 2è année. Sont également dits « améliorés » les opérés dont le débit mictionnel maximal postopératoire est normal (15ml/sec) ou élevé d'en moyenne 10ml/sec par rapport au faible débit mictionnel préopératoire (7 et 8).

2. INDICATIONS DU TRAITEMENT CHIRURGICAL D'HBP

La majorité d'auteurs (9, 10, 18, 19, 20,23) s'accordent pour prescrire le traitement chirurgical aux hommes ayant une HBP non améliorée par le traitement médical ou compliquée de :

- lithiase vésicale

- rétention vésicale aiguë sans reprise des mictions à l'ablation de la sonde

- résidu post-mictionnel chronique>100ml

- dilatation du haut appareil, avec ou sans

- insuffisance rénale

- un important diverticule vésical

- hématuries récidivantes sans autre cause

- infection urinaire récidivante sans autre cause

Le traitement chirurgical est requis dans 20 à 30% des cas d'HBP (19).

3. MODE OPERATOIRE DE L'ADENOMECTOMIE TRANSVESICALE

3.1. Préparation du malade

Comme pour toute intervention chirurgicale majeure en général, avant l'opération, il faut (11, 13, 23, 24) :

· Corriger les troubles divers selon le cas : malnutrition, infection bactérienne, anémie, etc.

· discuter avec le malade et lui expliquer en termes simples la nature de l'opération envisagée, y compris les bénéfices, les risques encourus et les coûts de l'acte ; et enfin obtenir du malade son consentement éclairé.

Figure 3. Abord chirurgical de la prostate. Tiré de : « Hypertrophie bénigne de la prostate » (Référence 15, page 123).

Plus particulièrement, la veille d'adénomectomie :

· après minuit, il ne faut ni manger ni boire jusqu'après l'opération

· le matin de l'opération il faut uriner avant de partir vers la salle d'opération


· la prémédication est parfois administrée. L'analgésie, l'anesthésie rachidienne ou péridurale (ou anesthésie générale en cas de contre-indication de la rachianesthésie) garantissent le calme du malade pendant l'opération (7).

3.2. Technique d'adénomectomie transvésicale

L'adénomectomie prostatique transvésicale est un procédé qui comprend neuf étapes (15) dont les plus importantes sont schématisées à la page 15 (Figure 4) :

1. Incision cutanée transverse ou médiane sous ombilicale ;

2. La face antérieure de la vessie est libérée de la graisse et le péritoine est refoulé jusqu'au dôme vésical.

3. Deux points de repère sont mis sur la vessie de part et d'autre de la ligne médiane et l'incision est faite entre ces deux points. Le liquide intravésical est aspiré.

4. Mise en place d'un écarteur type Hryntschiak, la vessie est explorée et les orifices urétéraux sont repérés.

5. Section de la muqueuse qui tapisse l'adénome au bistouri électrique.

6. On enlève l'écarteur et on pratique l'énucléation de l'adénome en s'aidant si c'est nécessaire d'un doigt intra rectal. La muqueuse urétrale est fendue au niveau de la commissure antérieure en l'écrasant contre le pubis. Ensuite en déplaçant le doigt à gauche et à droite, on clive les faces latérales et postérieures de l'adénome. Il est préférable de sectionner la muqueuse urétrale avant d'avoir énuclée l'adénome complètement, afin de ne pas arracher l'urètre membraneux et léser le sphincter externe par traction excessive. Si l'adénome est volumineux on peut procéder à l'ablation de chaque lobe à part. Si l'adénome est très adhérent, on peut le soulever avec une pince en coeur et continuer la dissection aux ciseaux mousses sous le contrôle de la vue.

7. Après avoir enlevé l'adénome on tasse une mèche dans la loge et les écarteurs sont remis en place.

8. On enlève la moitié de la mèche intra prostatique, dégageant le col, l'autre partie restant au fond de la cavité afin de comprimer les vaisseaux apicaux pendant qu'on fait l'hémostase du col. Des points en X sont pratiqués à 4 et 8 heures au niveau de tout vaisseau qui saigne en jet. Les fils sont gardés. On enlève ensuite le reste de la mèche. En tirant légèrement sur les fils on inspecte la loge. L'hémostase de vaisseaux saignants en jet est faite avec du catgut sur aiguille sertie ou dans certains cas en utilisant une aiguille de Jalaguier fine qui permet

de mieux faire les prises en profondeur. Il est inutile de s'attarder au saignement diffus. Il est préférable de ne pas faire de coagulations au niveau de la loge prostatique, car ceci peut exposer aux saignements secondaires par chute d'escarre.

9. On passe un cathéter urétral N°20 avec ballonnet. On laisse une petite sonde de cystostomie qu'on peut sortir par une contre-incision latérale. Elle permet de faire des lavages continus, ce qui nous semble très utile dans le postopératoire et diminue énormément le risque de caillotage.

La vessie est fermée au catgut Chromé 0 soit par des points séparés ou en surjet. Une lame de drainage est laissée dans le Retzius. La sonde de cystostomie est enlevée au 4ème jour, la sonde urétrale le 7ème jour.

Variantes :

a. Le ballonnet est gonflé dans la loge prostatique.

Ceci est à déconseiller car le ballonnet empêche la contraction physiologique de la loge, qui est un des mécanismes de l'hémostase, et maintient les sinus veineux béants.

b. Fermeture du col autour de la sonde urétrale :

1. Technique de Hrvntschiak :

Elle consiste à fermer le col de la vessie autour de la sonde urétrale au moyen de points de catgut mis de chaque côté de la sonde. Cette technique donne une bonne hémostase mais expose à la sténose postopératoire du col. Cette sténose peut être évitée par la manoeuvre de KUSS. Un fil en nylon est passé dans le chat de la sonde et sort à l'extérieur de la plaie. A la 48ème heure le chirurgien tire sur le fil et le ballonnet prisonnier dans la loge sort dans la vessie, ouvrant ainsi largement le col et évitant les sténoses ultérieures.

2. Technique de Denis :

Le col est fermé en bourse autour de la sonde au moyen d'un fil en nylon mono fibrille qui l'encercle. Les deux bouts du fil sortent de la plaie à travers un tube de Redon. Ils sont noués ainsi à l'extérieur. Cette bourse ferme la loge prostatique, qui se trouve isolée de la cavité vésicale.

4. INDICATIONS DES TECHNIQUES OPERATOIRES

- Incision cervicoprostatique : Sujets jeunes (<60 ans) ayant une obstruction liée à une petite prostate (<30-40grammes) avec un PSA normal (17) et un besoin de procréation. Son grand avantage est la conservation de l'éjaculation antérograde dans 80% des cas (7).

- Resection transurétrale de la prostate : Le poids prostatique exigé pour indiquer cette technique ne fait pas encore l'unanimité chez les urologues. Pour certains, ce poids doit être inférieur à 60 - 70 grammes (17), pour d'autres, il est compris entre 40 et 150 grammes (7). Le traitement de référence de l'HBP est actuellement cette résection endoscopique dans les pays Occidentaux d'Europe et aux Etats-Unis d'Amérique.

- Adénomectomie transvésicale : Elle est essentiellement utilisée pour l'énucléation d'hypertrophies prostatiques de gros volumes, la définition de ce volume variant de 40 à 150 grammes selon les équipes (7). Elle est préférée en cas de diverticule vésical volumineux dû à l'HBP et d'arthrose sévère des hanches contrindiquant la résection endoscopique.

5. COMPLICATIONS SPECIFIQUES AUX VARIANTES TECHNIQUES D'ADENOMECTOMIE

Outre les complications communes d'adénomectomie prostatique telles que les hémorragies, l'éjaculation rétrograde et les thromboses veineuses pouvant déterminer un tableau d'embolie pulmonaire, chaque variante technique d'adénomectomie peut entraîner des complications particulières de par la voie d'abord chirurgical et autres facteurs associés. Il s'agit essentiellement de :

5.1. Incision cervicoprostatique :

- Infection urinaire nosocomiale.

5.2. Resection transuretrale de la prostate :

- Perforation vésicale, Syndrome de résection endoscopique, Caillotage vésical avec rétention aiguë, Infection urinaire nosocomiale, Sténose urétrale.

5.3. Adenomectomie transvesicale :

- Fistule vésicocutanée, Sténose urétrale, qu'on peut éviter par la manoeuvre de KUSS, Infection urinaire.

5.4. Adenomectomie retropubienne :

- Orchi-épididymite, Sténose urétrale et Infection urinaire nosocomiale 5.5. Adenomectomie transpubienne :

- Ostéite du pubis

5.6. Techniques perineales :

- Plaie rectale, Infections et abcès périnéaux, Fistule recto vésicale.

Figure 4. Enucléation de l'adénome prostatique par voie transvésicale. Tiré de « Hypertrophie bénigne de le prostate » (Référence 15, page 126)

DEUXIEME PARTIE : NOS OBSERVATIONS

CHAPITRE 1 : MALADES ET METHODES

1. MALADES

32 malades âgés de 45 à 79 ans sont étudiés. Ils avaient subi une adénomectomie transvésicale complète selon la technique de T. HRYNTSCHAK à l'Hôpital Saint-Luc de Kisantu. La période d'étude considérée va du 1e janvier 1996 au 31 décembre 1999 pour un délai de suivi postopératoire de 12 mois. Les malades ont été opérés sur base du seul diagnostic clinique d'HBP et aucun résultat d'analyse histopathologique des biopsies prostatiques n'a été ramené.

2. METHODES

2.1. Nature de l'etude :

Revue documentaire descriptive. 2.2. Criteres de selection

Les éléments ci-après ont été retenus comme indispensables à l'exploitation des dossiers compte tenu de leur caractère fragmentaire par manque de beaucoup de résultats d'examens complémentaires :

a. l'adénomectomie transvésicale réalisée entre le 1er janvier 1996 et le 31 décembre 1999 ;

b. un protocole opératoire dûment rempli ;

c. les mentions de la prise en charge jusqu'à 12 mois postopératoires au maximum ;

d. les données anamnestiques et cliniques ;

La collecte des données s'est effectuée au premier semestre de l'an 2001.

Sur cette base, vu l'impossibilité d'étudier objectivement sur les dossiers médicaux des complications telles que l'éjaculation rétrograde, l'hémorragie

peropératoire et la sténose urétrale postopératoire ou la sclérose du col vésical, les complications ci-dessous ont été retenues pour notre étude :

2.3. Types des complications

1. Hémorragie postopératoire

2. Infection de la plaie opératoire

3. Infection urinaire postopératoire

4. Fistule vésicocutanée

5. Sepsis

6. Dysurie postopératoire

7. Incontinence urinaire

8. Mortalité postopératoire

2.4. Facteurs associés

· Age

· Groupe sanguin ABO

· Hypertension artérielle

· Arythmie cardiaque

· Asthme bronchique

· Diabète sucré

· Crase sanguine préopératoire

2.5. Eauipes chiruraicales

La qualification de l'opérateur : les malades ont été opérés successivement par les médecins généralistes, puis les assistants seniors en chirurgie et enfin par un chirurgien débutant affecté à l'hôpital de 1998 à 2000. C'est en cela que se pose le problème de l'homogénéité de l'équipe chirurgicale.

3. BASES D'ANALYSE STATISTIQUE DES DONNEES

Nous avons choisi d'utiliser la Distribution du KHI- CARRE (X2) comme test des hypothèses relatives à la fréquence des complications postopératoires en fonction de l'âge des patients, de leur groupe sanguin, de l'hypertension artérielle, de l'arythmie cardiaque, de l'asthme bronchique et /ou diabète préexistants.

L'ensemble des données ont été traitées par le LOGICIEL SPSS 11.0 qui nous a permis d'obtenir plusieurs tables croisées comparant les différents paramètres préopératoires et postopératoires.

L'âge des opérés a été subdivisé en quartiles que nous exploitons dans la description des suites des opérés. Nous avons en outre calculé des moyennes arithmétiques simples pour cet âge des opérés. Les résultats sont présentés sous forme de tableaux et figures avec des commentaires appropriés.

CHAPITRE 2. ANALYSE DE NOS OBSERVATIONS

3. CARACTERISTIOUES DE LA POPULATION ETUDIEE

1.1. Age des opérés

L'âge moyen de ces opérés est estimé à 64,83 ans. Les différentes fréquences d'âge des opérés, sans être regroupés en classes d'âge, peuvent être présentées sous forme d'un polygone de face des fréquences d'adénomectomie transvésicale par âge des opérés. (Figure 5).

Nombre d'adénomectomies

35

30

25

20

15

10

5

0

Série1 Série2

Age des
opérés

Figure 5 : Polygone de face des fréquences des adénomectomies transvésicales selon l'âge des opérés

La figure 5 montre la fréquence des adénomectomies transvésicales par rapport à l'âge des patients. Sur un total de 32 malades, les adénomectomies sont rares entre l'âge de 45 ans et 59 ans, ce qui explique que notre premier quartile d'âge comporte la plus longue tranche d'âge parmi les quatre quartiles. Tandis qu'à partir de 60 ans, les fréquences d'adénomectomies s'élève pour un même âge (quatre opérés de 60 ans et trois opérés de 64 ans par exemple) bien qu'elles soient absentes pour d'autres âges avancés (aucun opéré de 73 ou 74 ans par exemple).

1.2. L'evolution postoperatoire et les facteurs associes a la chirurciie d'HBP
et a l'HSLB

Dans cette rubrique, nous présentons une série de quatre tableaux résumant les résultats du traitement chirurgical d'HBP à l'HSLK comparés aux facteurs associés à cette chirurgie (mentionnés à la première colonne des tableaux I à III) tels qu'énumérés dans nos méthodes. Nous voulons mettre en évidence par cette description l'importance des facteurs associés, lesquels sont considérés dans cette série - ainsi que par d'autres auteurs - comme influents sur l'évolution postopératoire. Ces facteurs associés à l'adénomectomie transvésicale (ou la chirurgie d'HBP à l'HSLK) justifient dans certains cas l'apparition des complications postopératoires ; et dans d'autres cas elles rendent compte du décès postopératoire sur ces terrains fragiles dès le départ. Ainsi, le décès postopératoire s'explique à la fois par la sévérité des complications postopératoires et l'existence des facteurs associés, et mis ensembles ces deux paramètres nécessitent une main thérapeute experte comme condition pour la survie postopératoire de l'opéré.

La série des tableaux I à III ci bas comportent en lignes de titre deux types de suites opératoires à savoir : les suites simples et les suites compliquées (ou les complications postopératoires). Les complications postopératoires ont été caractérisées par deux issues distinctes : la survie de l'opéré (représentée par la colonne des `survivants') et le décès postopératoire. Tandis que les suites simples ont conduit dans tous les cas à la survie des opérés. Il y a eu 7 décès dans cette série. Quant aux facteurs associés, l'âge est subdivisé en quatre quartiles (soit le Percentile 25, le Percentile 50, le Percentile 75 et le Percentile 100) donnant lieu à quatre catégories d'âge des opérés ; et il y a quatre catégories de groupe sanguins ABO (A, B, AB et O). La crase sanguine préopératoire est catégorisée en crase normale et crase perturbée.

Tableau I : Facteurs âge et crase sanguine préopératoire et les suites

opératoires.

 

Facteurs
associés

Catégories

Suites
simples

Complications

TOTAL

 

Survivant

Décédés

Nombre

%

 

Age (ans)

45-60ans

4

2

2

8

25%

 

61-66ans

4

4

0

8

25%

 

67-70ans

3

3

2

8

25%

 

71-79ans

3

2

3

8

25%

 

TOTAL

-

14

11

7

32

100%

 

Crase sanguine

préopératoire

Crase norma le

14

11

7

32

100%

 

Crase perturbée

0

0

0

0

0%

 

TOTAL

 

14

11

7

32

100%

 

Selon le tableau I :

- Parmi les opérés qui ont connu les complications d'adénomectomie transvésicale, la plupart des survivants ont eu un âge compris entre 45 et 66 ans, et la fréquence du décès postopératoire est plus élevée au-delà de 70 ans.

- Aucun trouble de la crase sanguine préopératoire n'a été constaté dans cette série, comme en témoigne plus bas les résultats de l'étude de cette crase (Tableau IV).

Tableau II : Facteur groupe sanguin ABO

 
 

EVOLUTION POSTOPERATOIRE

 

Facteur associé

Suites
simples

COMPLICATIONS

TOTAL Catégories

 

Survivants

Décès

Nombre des cas

%

 

Catégories des

Groupes

sanguins ABO

Groupe O

5

6

5

16

50%

 

Groupe A

5

2

1

8

25%

 

Groupe B

4

3

1

8

25%

 

GroupeA

B

0

0

0

0

0%

 

TOTAL

 

14

11

7

32

100%

 

Selon le tableau II :

- La moitié des opérés (50%) étaient du groupe sanguin O. Il n'y a eu aucun opéré du groupe sanguin AB (0%) mais les proportions des groupes sanguins A et B sont égales (25%).

Tableau III : Facteurs HTA, Arythmie cardiaque, Asthme bronchique et Diabète
sucré.

 

Facteurs associés

Suites simples

COMPLICATIONS

TOTAL

 

Survivants

Décès

Nombre
des Cas

%

 

HTA

1

3

5

9

28,1

 

Arythmie cardiaque

1

2

3

6

18,8

 

Asthme bronchique

0

0

1

1

3,1%

 

Diabète sucré

0

0

1

1

3,1%

 

TOTAL DE SUITES

14

11

7

32

100%

 

Selon le Tableau III :

- L'hypertension artérielle est un facteur associé à l'adénomectomie transvésicale dans 9 cas (28,1%) avec développement des complications postopératoires chez la quasi-totalité des hypertendus (8 cas sur 9). Elle a prédominé chez la plupart des opérés décédés (5 cas sur 7) ;

- La plupart d'opérés avec antécédents d'arythmie cardiaque (5 cas sur 6) ont développé des complications postopératoires mais seuls 2 cas ont survécu. Le décès postopératoire y est constaté dans la moitié des cas (50% des opérés décédés) ;

- Le diabète sucré et l'asthme bronchique sont associés à fréquence égale (3,1%) à l'adénomectomie transvésicale. Le décès postopératoire en découle dans tous les cas.

1.3. Etude de la crase sanguine Dréogératoire

ü Temps de saignement : Ce temps a varié entre 1'30» et 4'30». Aucun patient n'a subi l'intervention avec un temps de saignement allongé (6-8min) ou anormal (>8 minutes). Au contraire, tous l'ont été avec un taux normal, compris entre 2 et 6 minutes.

ü Temps de coagulation : Il a varié entre 2' et 6'30'selon le tableau ci-après : Tableau IV: Fréquence du temps de coagulation chez les opérés

 

Durée (en minutes)

Nombre des cas

Fréquence (%)

 

Non significative en clinique (<5minutes)

25

78,1%

 

Normale (5 - 8 minutes)

7

21,9 %

 

Allongée (8 - 10 minutes)

0

0 %

 

Anormale (>10 minutes)

0

0%

 

TOTAL

32

100%

 

Selon le tableau IV, le temps de coagulation préopératoire de la grande majorité de ces opérés (78,1 %) n'avait aucune signification clinique (< 5 minutes).

L'état de la crase sanguine préopératoire de ces opérés ne permettait pas de suspecter un risque hémorragique majeur. Mais l'hémorragie postopératoire est demeurée la première complication de la série (Tableau V).

2. DESCRIPTION DES COMPLICATIONS RENCONTREES

2.1. FREOUENCE DES COMPLICATIONS

Tableau V : Fréquence des complications de l'adénomectomie transvésicale chez 32 opérés à l'HSLK, de 1996 à 1999.

Complication Nombre des cas Fréquence (%)

1. Hémorragie postopératoire 14 43,8

2. Infection de la plaie opératoire 12 37,5

3. Infection urinaire postopératoire 9 28,1

4. Fistule vésicocutanée 9 28,1

5. Sepsis 2 6,3

6. Dysurie postopératoire 2 6,3

7. Incontinence urinaire 1 3,1

Le Tableau V montre la prédominance de l'hémorragie postopératoire (43,8%) et des infections de la plaie opératoire (37,5%) comme complications postopératoires. Les fréquences élevées de la fistule vésicocutanée et des infections urinaires sont égales (28,1%). Le sepsis est survenu chez 2 opérés, à fréquence égale avec la dysurie postopératoire (6,3%). L'incontinence urinaire est la plus rare des complications d'adénomectomie transvésicale à l'HSLK (3,1%).

2.2. CLASSIFICATION DES COMPLICATIONS RENCONTREES

Selon leur délai d'apparition en période postopératoire nous avons à décrire trois types de complications.

1. Complication postopératoire immédiate (31-5PO) - Hémorragie postopératoire (34,4%)

2. Complications postopératoires précoces (36-16PO) - Infection de la plaie opératoire (37,5%)

- Infection urinaire (28,1%)

- Hémorragie postopératoire (9,4%)

- Sepsis à germes Gram négatif (6,3%)

- Dysurie postopératoire (6,3%)

3. Complication postoperatoire tardive (>316PO) - Fistule vésicocutanée (28,1%)

- Incontinence urinaire (3,1%)

2.3. BREF APERCU DES COMPLICATIONS D'ADENOMECTOMIE TRANSVESICALE

2.3.1. L'hemorragie postoperatoire

C'est la plus fréquente des complications rencontrées (43,1%), aussi appelée hémorragie postopératoire (Tableau V). En considérant le fait que la crase sanguine préopératoire était normale dans tous les cas, les raisons de cette grande fréquence de l'hémorragie sont visiblement iatrogènes. C'est de l'insuffisance d'expérience des opérateurs d'HBP et des infirmiers surveillants des suites opératoires que résulte cette fréquence. Les fausses manoeuvres et l'échec des tentatives de sondage urinaire sont des facteurs favorisants bien connus des hémorragies postopératoires.

* Délai d'apparition : Ce délai (ou jour d'apparition postopératoire) a été rapporté entre J1 et J11PO, couvrant ainsi les périodes postopératoires immédiate et précoce.

* Evaluation de l'hémorragie : L'hémorragie postopératoire fut appréciée par l'aspect du liquide d'irrigation continue postopératoire. Le retentissement de cette hémorragie sur l'hémodynamique générale se mesurait par le dosage de l'hémoglobinémie dont les résultats sont insuffisants pour notre étude (données absentes dans 19 dossiers).

* Evolution de l'hémorragie : la durée clinique de l'hémorragie avait varié entre 2 et 18 jours dans 4 cas, mais elle ne fut pas précisée chez les autres. Cette hémorragie a conduit à l'anémie 8 cas ( qui ont été transfusés) parmi lesquels 3 avaient connu la constitution des caillots dans la vessie (caillotage vésical) ayant motivé des cystostomies reinterventionnelles.

2.3.2. Infection de la p laie opératoire

Elle a été évoquée dans 37,5% des cas opérés devant les souillures répétées du pansement (l'aspect verdâtre qui signale la présence des

pyocyaniques) et dans certains cas par la mauvaise odeur au renouvellement du pansement. Tous ces sujets apyrétiques ont connu un retard de cicatrisation.

Du point de vue bactériologique, aucun germe n'a été ni recherché ni isolé. Mais les anaérobies ont été suspectés dans un cas.

2.3.3. Infection urinaire postopératoire

Retrouvée dans 28,1% des cas, elle est prévisible de par le sondage vésical à demeure. Elle a été appréciée par le sédiment urinaire postopératoire, l'énumération des globules blancs sur base des signes évocateurs comme la pollakiurie, la mictalgie ou hypogastralgie.

Du point de vue bactériologique, l'on n'a isolé le germe que dans 2 cas dont un fut décédé, chez lequel l'infection urinaire était faite des staphylocoques multirésistants aux antibiotiques, sensibles à la Furadantine. Dans le 2ème cas, la culture microbienne avait décelé le Proteus vulgaris et Klebsiellas. Chez les sept autres cas, l'infection urinaire était banale.

Quant au jour de son apparition, il a été difficile à préciser car l'infection urinaire a été persistante (allant de la période préopératoire à la postopératoire) dans 9,4% des cas et rapportée en postopératoire parfois seulement au jour de sortie de l'opéré (dans la conclusion du dossier). Dans un seul cas, nous avons connu que ce fut au 104ème jour postopératoire.

2.3.4. Fistu le vésicocutanée

Rencontrée dans 28,1% des cas. C'est une complication spécifique à la chirurgie vésicale.

La date de son apparition fut imprécise dans 33,3% mais elle a été rapportée dans 8 cas (25%) au-delà du J16PO de la première hospitalisation pour adénomectomie transvésicale. Chez un malade (3.1%) elle est survenue au cinquième mois postopératoire.

En outre, il y a eu résurgence de la fistule vésicocutanée (à débit urineux) sur lâchage des points de suture après une cystostomie de décaillotage dans un cas (3,1%) où la 1ère fistule était postadénomectomique directe.

La fistule a été guérie dans 6 cas sur 9. Dans un cas, la guérison n'a guère été rapportée. Tandis que dans 2 cas, l'évolution de cette affection nous est inconnue par insuffisance des données.

2.3.5. Le sepsis a ciermes Gram neciatif

Cette complication est survenue précocement chez deux opérés (6,3%) dont le premier développait déjà une infection profonde de la plaie opératoire d'aspect verdâtre, et le deuxième développait une infection urinaire multirésistante in vitro. L'identification de ces germes - outre cette classification en complication `précoce' - ne fut pas retrouvée dans les dossiers des opérés. Dans le cas de l'infection urinaire multirésistante préalable, la porte d'entrée de ce sepsis est contextuellement urinaire et ces germes Gram négatif sont évidemment des bacilles. Tandis que la porte d'entrée est cutanée et urinaire dans le cas de l'infection profonde de la plaie opératoire dont l'aspect verdâtre révèle la présence des bacilles pyocyaniques que pourtant le laboratoire n'a pas mis en évidence par les hémocultures (14). Au plan clinique, ces opérés étaient apyrétiques, subictériques avec hépatomégalie sensible et altérations isolées de la conscience jusqu'au décès postopératoire.

2.3.6. La dvsurie postoperatoire

Elle a été observée dans 2 cas sur 32 (6,3%). Elle fut associée à un épisode de rétention aiguë d'urines postopératoire dans un cas et à l'infection urinaire dans l'autre. Dans ce dernier cas, le traitement de l'infection urinaire permit de lever la dysurie qui lui était liée. Mais l'on n'a pas pu dissocier avec précision les causes classiques de cette dysurie représentées par l'adénomectomie incomplète (qui est une faute technique opératoire) et la sténose urétrale postopératoire. En effet, la manoeuvre de KUSS (page ) qui a permit de réduire sensiblement la fréquence de ces sténoses urétrales dans les cabinets urologiques ne fut pratiquée dans aucun cas. Et l'exploration

radiologique faite n'a pas fait de distinction entre la dysurie en tant que plainte préopératoire et dysurie comme complication postopératoire.

2.3.7. L'incontinence urinaire

Elle a été observée dans un cas sur 32 (3,1%) selon le Tableau V. Ce seul cas avait connu une infection urinaire à Klebsiella en préopératoire, une infection totale de la plaie opératoire avec lâchage des points de suture et la fistule vésicocutanée, le tout ayant conduit à une suture secondaire de la plaie. L'évolution définitive du malade fut la guérison.

3. LA MORTALITE POSTOPERATOIRE La mortalité postopératoire a été évaluée à 21,9% (7 cas) dans cette série.

L'âge moyen de ces décédés est estimé à 68,29 ans avec des extrêmes entre 52 et 79 ans.

Tous ces décès n'ont été constatés que chez les opérés avec complications postopératoires. Cela permet de comprendre l'impact de ces complications dans l'évolution définitive des opérés. Dans 5 cas, le tableau ou diagnostic clinique pré mortem n'a pas été précis ; la mort étant survenue brutalement. L'on n'avait fait qu'évoquer l'hypothèse d'embolie pulmonaire sans pouvoir confirmer ce diagnostic dans ces cas. Dans 3 cas sur 7 décédés il y avait des réinterventions chirurgicales d'indications diverses dont le choc chirurgical conséquent ne fait pas de doute. Dans 2 cas sur 7, le sepsis à Germes Gram négatif est survenu précocement, emportant les opérés.

4. APERCU DE L'EVOLUTION DEFINITIVE DES OPERES.

L'évolution définitive des opérés d'adénomectomie transvésicale au cours de ces 4 ans à l'HSLK peut se concevoir selon notre travail par les résultats que nous présentons sous forme d'un tableau et d'une figure ci-dessous :

34
A. RESULTATS DU TRAITEMENT CHIRURGICAL D'HBP A L'HSLK

Tableau VI. Fréquence des résultats de l'adénomectomie transvésicale en fonction du type de l'évolution postopératoire.

Résultat

Guérison

Amé lioration

Décès

Total

Nb

%

Nb

%

Nb

%

Nb

%

Suites simples

10

31,3%

4

12,5%

0

0%

14

43,7%

Complications

8

25%

3

9.4%

7

21,9%

18

56,3%

Total

18

56,3%

7

21,9%

7

21,9%

32

100%

Légende : - Nb = Nombre des cas

- % = fréquence en pourcentage

- Le total de la dernière colonne se rapporte aux suites simples et complications - Le total de la dernière ligne se rapporte à la Guérison, Amélioration et Décès.

L'analyse du tableau VI montre que :

- Les complications postopératoires ont été observées dans 18 cas (56,3%) mais

· Elles ont été maîtrisées, avec constat de guérison dans 8 cas (25% de notre échantillon et 44% des cas à complications)

· Elles ont exposé à une simple amélioration de la gêne clinique préopératoire d'HBP dans 3 cas (9,4% de notre échantillon et 16,7% des cas à complications).

· Elles ont conduit au décès postopératoire 7 opérés (21,9% de notre échantillon et 38,9% de ceux qui ont connu les complications).

- Les suites simples ont été rapportées dans 14 cas (43,7%) mais :

· La guérison y a été rapportée dans 10 cas (31,3% de notre échantillon et 71,4% des cas à suites simples)

· Une amélioration de la gêne clinique préopératoire d'HBP fut notée dans 4 cas (12,5% de notre échantillon et 28,6% des cas à suites simples). Il n'y a pas eu des complications postopératoires dans ces cas, mais l'adénomectomie transvésicale n'a pas non plus permis d'enrayer les plaintes initiales du malade.

L'hémorragie postopératoire fut associée à d'autres complications (infections urinaire et de la plaie chirurgicale, et Fistule vésicocutanée) dans 4 cas.

*REMARQUE 2 : L'amélioration dont il est question dans ce tableau VI fut
l'appréciation subjective des résultats par le médecin plutôt qu'une véritable

évaluation chiffrée des scores symptomatiques (non encore réalisables à l'HSLK). La débitmétrie - autre indicateur de l'amélioration - n'a pas été non plus réalisée ni avant ni après l'adénomectomie transvésicale (Cfr.Remarque1 à la page 10).

B. DISTRIBUTION DES FREQUENCES DES SUITES OPERATOIRES AUX
OUATRE ANS D'EXPERIENCE DE L'HSLK

Alors que ces malades n'ont pas tous été opérés par une même équipe chirurgicale ni un même chirurgien, nous pouvons concevoir la distribution de leurs suites opératoires annuelles de la manière suivante comme l'indique la Figure 6.

Nombre des cas

35

30

25

20

15

10

5

0

Année

1996 1997 1998 1999 Total

Complications avec décés post-opératoire Complications avec survie des opérés Suites simples

Fréquence d'adénomectomies transvésicales

Figure 6 : Distribution des fréquences des suites opératoires d'adénomectomie transvésicale aux 4 ans d'expérience de l'HSLK

Se/on /a figure 6 :


· Au cours de l'année 1998, contrairement à l'année 1997, ont été rapportées les fréquences les plus élevées :

1. des adénomectomies transvésicales à l'HSLK (15 cas sur 32 ou 46,8%) ; laquelle grande fréquence était essentiellement liée à l'affectation d'un chirurgien permanent à l'HSLK.

2. des complications d'adénomectomies transvésicales (10 cas sur 15 ou 66,7%). Mais la fréquence des suites opératoires simples a été la plus faible de la série (4 cas sur 15 adénomectomies ou 26,7%). Ce fut là le début d'expérience personnelle du médecin spécialiste en Chirurgie.


· Au cours de l'année 1997 ont été rapportées :

1. la fréquence la plus faible des adénomectomies transvésicales à l'HSLK (3 cas sur 32 ou 9,4%) due à l'absence d'un assistant senior ou un chirurgien à l'Hôpital.

2. la fréquence la plus élevée des complications d'adénomectomies transvésicales (2 cas sur 3 adénomectomies ou 66,7%) ainsi que du décès postopératoire y afférent (1 cas sur 3 adénomectomies ou 33,3%). La fréquence de ce décès postopératoire a subi une décroissance notable au fur et à mesure que les opérateurs acquérraient de l'expérience, c'est-à-dire qu'elle est passée de 33,3% en 1997 avec des médecins généralistes et assistants seniors en Chirurgie, à 12,5% en 1999 avec le chirurgien en essor d'expérience ; en transitant par 26,7% avec le chirurgien débutant. En outre, la plus grande fréquence des complications obtenue 1997 par des médecins assistants seniors en Chirurgie est similaire à celle obtenue en l'an 1998 par un chirurgien débutant (66,7%). C'est ici que ressort le problème de l'expérience de l'opérateur faisant dépendre d'elle les résultats de l'adénomectomie transvésicale : la différence des résultats n'existe pas entre un assistant senior et un chirurgien débutant.

3. La fréquence la plus élevée des suites opératoires simples (5 cas sur 8 adénomectomies ou 62,5%) a été observée en 1999 qui fut la deuxième année d'expérience du chirurgien débutant engagé par l'hôpital; suivie de la fréquence des suites simples de 1996 (3 cas sur 6 adénomectomies ou 50%) obtenue par les médecins généralistes et assistants seniors.

DISCUSSION

1. DISCUSSION DES CARACTERISTIOUES DE LA POPULATION ETUDIEE

L'âge de ces opérés (45 à 79 ans) s'inscrit dans les limites statistiques de l'âge de prédilection clinique ou microscopique de l'HBP. L'HBP est considéré par les uns comme « rare avant 40 ans » (19) et par les autres comme « apparaissant microscopiquement vers l'âge de 30 ans » (18).

Les études de Chicharro Molero ont laissé des traces en cette matière, comme rapporte Fourcade (8) : « Pour tenter d'approcher l'épidémiologie avec une définition plus clinique de l'HBP, Chicharro a conjugué un score IPSS >7, un débit maximal < 15 ml/seconde et un volume prostatique supérieur à 30 Cm3 comme définition de l'HBP clinique de 4,5% entre 41 et 50 ans et 8,7% à partir de 70 ans ». Ainsi, cet intervalle d'âge est allé de 41 ans jusqu'au-dessus de 70 ans chez les Espagnols dans le cadre d'une étude de prévalences. Donc, sans vouloir étudier la prévalence ni cette définition d'HBP propre à Chicharro, étant donné l'absence des preuves histologiques d'HBP chez tous nos opérés, nous avons trouvé cette tranche d'âge de 45 à 79 ans. C'est là un argument supplémentaire en faveur d'HBP outre l'aspect macroscopique peropératoire de la masse prostatique excisée et les données de l'examen du Toucher Rectal. Cette tranche d'âge correspond aussi à l'âge critique et à la vieillesse au cours desquels la fragilité de l'organisme sénescent s'installe définitivement (25).

L'âge moyen de nos opérés estimé à 64,83 ans est inférieur à celui qui a été publié par les auteurs d'ANAES (18), c'est-à-dire 67 ans. Ils n'ont pas précisé, comme nous, la technique d'adénomectomie pour laquelle cette moyenne s'applique. Par ailleurs, Nanninga (in 15) avait étudié 4 séries de 142 malades en 1972 et avait constaté une augmentation de l'âge moyen des opérés d'HBP au cours des années successives de 1942 à 1970. Cet âge moyen était passé de 67 ans (pour les années 1952-1961) à 72 ans (pour les années 1966-1970) en passant par 69 ans (pour la période de 1961 à 1965). Les déterminants de cette variation de prédilection de la chirurgie d'HBP ne nous sont pas donnés par les extraits de son étude. Mais, notre

étude étant une première à l'HSLK, nous espérons qu'au cours de prochaines séries d'étude, de 32 opérés (pour la période de 2000 à 2004 par exemple), l'âge moyen des opérés d'HBP sera différent de 64,83 ans et que des études analytiques parallèles nous permettront de comprendre les raisons de la future variation.

Le groupe sanguin 0 a prédominé (50%) sur les groupes sanguins A et B en proportions égales dans cette série d'opérés (Tableau II) et il n'y a eu aucun opéré du groupe sanguin AB (0%). Mais, ces facteurs n'étant pas encore étudiés en rapport avec la Chirurgie d'HBP, nous n'avons pour cela d'autre explication que la prédominance du groupe sanguin 0 dans la population générale (45%) contrastant avec la rareté du groupe sanguin AB (5% environ) selon certains auteurs. Ces faits doivent être présents à l'esprit de l'opérateur d'HBP à l'HSLK dans le cadre de prescription de transfusion sanguine aux opérés. Mais des échantillons d'étude plus grands permettraient d'établir ces observations chez les opérés d'HBP en tout lieu.

Quant aux caractéristiques des malades décédés, les facteurs explicatifs de cette mortalité et prépondérants dans ce groupe sont à retrouver parmi les considérations suivantes (Tableau I à III) :

1. La présence des complications postopératoires (constatées dans 100% des décès) avec les observations supplémentaires ci-après :

· les réinterventions chirurgicales d'indications diverses par divers opérateurs ;

· l'imprécision du tableau ou diagnostic clinique pré mortem suggérant une thrombo-embolie postopératoire.

2. L'âge = 67 ans (où nous avons constaté 71,4% des décès) de par la fragilité multisystémique qu'entraîne la vieillesse.

3. Un terrain d'HTA systémique (présent chez 71,4% des opérés décédés).

4. Les maladies cardiovasculaires dont l'arythmie cardiaque (présente chez 50% des opérés décédés).

5. Le sepsis à germes Gram négatif (survenu précocement chez 2 opérés qui sont tous décédés, soit 28,8% des opérés décédés).

Quant aux antécédents (ou facteurs associés) des opérés : Nanninga (op.cit) les avait étudié (et publié en 1972) 4 séries de 142 opérés au cours de 4 périodes différentes (1942-1950, 1952-1961, 1961-1965 et 1966-1970). Il a retrouvé des fréquences des maladies cardiovasculaires croissantes dans le temps, allant de 23% à 51%. Mais notre tableau III n'a retenu pour cette série unique de 32 patients que des fréquences similaires pour les maladies cardiovasculaires (dont 28,1% d'HTA et 18,75% d'arythmie cardiaque que Nanninga n'a pas dissociées).

Cet auteur avait rapporté des fréquences croissantes des maladies pulmonaires allant de 1,4% à 9% mais notre étude mono périodique n'a retrouvé que 3,1% d'Asthme bronchique. Nous avons trouvé 3,1% du diabète sucré alors que Nanninga rapportait la stabilisation de la fréquence de ce facteur à 9% au cours de ses 3 dernières périodes d'étude après avoir constaté à sa première période une fréquence de 4%.

Dans tous ces cas, les raisons de ces différences dépassent le cadre de notre

étude.

2. DISCUSSION DE LA FREOUENCE DES COMPLICATIONS ET LA MORTALITE
POSTOPERATOIRE

Si Philippe G. et François A. (14) affirmaient que « les complications de la chirurgie sont rares » et Thierry Flam (17) déclarait que « les suites opératoires sont habituellement simples », notre étude établit que « les complications postopératoires de l'adénomectomie transvésicale sont plus fréquentes que les suites simples à l'hôpital rural où interviennent des équipes chirurgicales hétérogènes ».

2.1. L'hemorraoie DostoDeratoire ou hemorraoie DostoDeratoire

Nous l'avons rencontrée en tête de toutes les complications (Tableau V) autant que Saad Khoury (15) qui affirmait qu'elle : « reste une des complications majeures de la chirurgie prostatique. Elle peut être prévenue dans certains cas par une étude soignée de la crase sanguine préopératoire ». Cette crase sanguine a été normale dans cette série (pages 21 et 23), étant prédominée par des valeurs non significatives au plan clinique. L'hémorragie postopératoire est néanmoins restée une complication majeure de l'adénomectomie transvésicale.

2.2. Infection de la plaie oDeratoire

En tant que complication associée à d'autres complications, elle figure sur le décompte des évolutions compliquées avec le retard de cicatrisation qu'elle a entraînée. Mais dans la littérature consultée nous n'avons pas trouvé décrit l'infection de la plaie opératoire comme complication d'adénomectomie transvésicale. Elle fut retenue dans les complications de la chirurgie vésicale et/ou abdominale (2). Les raisons de cette différence peuvent résider dans la rigueur d'asepsie et probablement l'hygiène corporelle défectueuse dans cette zone endémique intertropicale où ces patients ont été opérés (2, 13, 14).

2.3. Infection urinaire

Alors que Artz et Curtis (2) décrivant les complications de l'adénomectomie suspubienne affirmaient que « l'infection coïncidant à l'adénomectomie peut prendre toute proportion de la Cystite à la septicémie. L'épididymite apparaît dans 15% des patients qui ont subi l'adénomectomie sans vasectomie bilatérale et 3% des patients qui ont joui d'une ligature des canaux déférents avant l'opération», Khoury (idem) rapporte une «Orchi-épididymite de fréquence variable selon les auteurs : 3 à 20%. La valeur préventive de la ligature des déférents reste controversée», dit-il. Mais dans notre série, l'infection urinaire a été retrouvée dans 28,1% (Tableau III) sans que ne soit précisé la part d'une cystite, une urétrite ni une orchi-épididymite. Néanmoins, Fourcade et Tahan ont rapporté des «rares orchites» (8), plus récemment, dans les séries multicentriques tout-venant.

2.4. Fistu le vésicocutanée

Moins décrite dans la littérature consultée. Sa fréquence élevée dans notre série (28,1%) pourrait s'expliquer par l'insuffisance d'expérience des opérateurs de cette série et le contexte infectieux de la zone intertropicale.

2.5. Dvsurie DostoDeratoire

Bien qu'elle soit survenue à fréquence faible (6,3%), ses étiologies moins précises dans ce travail font suggérer une attention clinique et paraclinique particulière au cours des prochaines surveillances postopératoires des

adénomectomies transvésicales. François et Philippe (14) ont cité la dysurie dans les complications `rares' d'adénomectomie. Ses principaux mécanismes sont l'adénomectomie incomplète et la sténose urétrale postopératoire. En revanche, Fourcade (7 et 8) rattache une grande fréquence de sténoses postopératoires d'adénomectomie à la technique endoscopique ou la résection transurétrale de l'adénome prostatique.

2.6. Incontinence urinaire

La rareté de l'incontinence urinaire observée dans ce mémoire (3,1%) a été aussi constatée par d'autres auteurs (1, 12, 14, 15) qui l'ont retrouvé dans 1 à 2%.

2.6. La mortalite postoperatoire

Sa fréquence est plus élevée dans notre série (21,9%) endéans 1 an postopératoire alors que Fourcade et Tahan ont rapporté une mortalité postopératoire faible < à 1% (7) selon cette observation : « En revanche, la mortalité, dans les séries multicentriques «tout-venant», est inférieure à 0,5%, atteignant même 0% dans des séries monocentriques ». Voilà un problème majeur engendré par les complications d'adénomectomies selon le terrain et l'âge des patients. Seul Sabiston (16) a reconnu en 1981 des taux de mortalité plus élevés lorsqu'il affirmait : « Des taux de mortalité chirurgicale de 1 à 5% sont généralement reconnus ». Evidemment, cette proportion demeure inférieure à la nôtre.

Par ailleurs, le diagnostic de thrombo-embolie probable évoqué dans 5 cas tous décédés (71,4%) trouve sa connotation dans les constats rapportés par Saad Khoury (15) qui affirmait que : « Plusieurs rapports publiés récemment font état d'un risque important de thromboses veineuses à la suite de la chirurgie de la prostate. Selon Becker 12% des malades présentent une thrombose veineuse. Ceci pourrait justifier des mesures préventives comme le port de bandages spéciaux et le lever précoce ». Bien que l'on n'ait pas pu confirmer ce diagnostic à l'HSLK, ces opérés ont bénéficié du lever et de la mobilisation précoces, et même de l'Aspirine 125 mg par jour comme anticoagulant mineur. Cette dernière mesure s'inscrit aussi dans cette remarque de Koury (idem) : « Par contre, l'intérêt de l'usage des anticoagulants en postopératoire n'a pas été clairement démontré. L'usage des anticoagulants peut être

à l'origine des complications hémorragiques postopératoires et d'hématomes, leur utilisation doit être soigneusement pesée en fonction du risque thromboembolique ». L'issue fatale de tous ces sujets suspects de thrombo-embolie met en exergue l'expérience des opérateurs, les aléas de la vieillesse et l'inefficacité du nursing chirurgical dans cet hôpital.

Le taux élevé des complications constatées dans notre travail malgré la petitesse de son échantillon vient confirmer l'assertion de Garnier Delamare (8) qui déclare que : « les complications aggravent généralement le pronostic vital ». En effet, le taux de mortalité postopératoire d'HBP évalué à 21,9% à l'HSLK devrait inciter à rechercher des solutions adaptées tant techniques que d'encadrement pour améliorer le devenir des sujets opérés d'HBP dans ce Centre.

3. DISCUSSION DE LA DISTRIBUTION DES FREOUENCES DES SUITES
OPERATOIRES AUX 4 ANS D'EXPERIENCE DE L'HSLK

Ici nous avons considéré l'expérience de l'opérateur et l'homogénéité des équipes chirurgicales comme déterminant du type d'évolution (simple ou compliquée). Allant des médecins généralistes de l'hôpital assistés de temps en temps par les assistants seniors de chirurgie des cliniques universitaires de Kinshasa comme opérateurs avant avril 1998, au chirurgien spécialiste débutant à partir de 1998 ; les évolutions ont varié : la permanence d'un chirurgien débutant s'est accompagnée d'un pic de fréquence des adénomectomies et de leurs complications la première année de son expérience (1998) contrastant avec la fréquence la plus élevée de suites simples dans sa deuxième année (1999). Cela révèle une amélioration des résultats de l'adénomectomie par l'expérience de l'opérateur qualifié.

D'autre part, la fréquence du décès postopératoire a été la plus élevée au cours des expériences de médecins généralistes et des assistants seniors en chirurgie (Figure. 6).

Les urologues (2, 7, 8, 14, 15) ont déjà épinglé l'expérience ou les habitudes du chirurgien d'HBP tant dans les indications opératoires de l'adénomectomie à ciel ouvert que dans les suites opératoires observées. Mais le nursing postopératoire est

fortement suspecté dans la survenue des complications infectieuses surtout qu'elles sont survenues « précocement » dans cette série). De même, la survenue des infections de la plaie chirurgicale constatée endéans les 5 premiers jours postopératoires n'a de première cause que le manquement aux règles d'asepsie au cours de l'adénomectomie transvésicale en salle d'opération.

Enfin, les opérateurs de cette série ont utilisé le qualificatif « améliorés » pour désigner les résultats des sujets dont les suites opératoires simples ou compliquées ont abouti à moins des plaintes dysuriques qu'en période préopératoire. Bien que cette qualification ne convienne pas à sa définition classique actuelle (reprise à la remarque 1/ page 10), la situation rencontrée trouve en partie sa justification dans les considérations pertinentes exposées par Fourcade au sujet des scores symptomatiques de la prostate : « C'est ainsi que sont nés les `scores symptomatiques' pour l'HBP, le premier d'entre eux étant apparu en 1977. Si deux d'entre eux figurent dans cet ouvrage, les scores va lidés sont au nombre de 4 : Boyarsky, MMAP, Madsen-Iversen et IPSS. D'autres ont été développés, soit par des auteurs particuliers (Bradsley, Hald), tandis que des firmes pharmaceutiques ont pu, elles aussi (MSD), développer et valider leur propre score. La « validation » d'un score constitue un processus nécessaire pour en accepter l'usage. Elle comporte trois épreuves : - la compréhension des questions par la population testée et leur

pertinence quant à la maladie ;

- la capacité des résultats à varier parallèlement à l'amélioration ou à la détérioration de l'état des patients ;

- sa stabilité avec le temps, les scores devant être identiques lorsque le même patient est interrogé à 15 jours d'intervalle.

Cette validation « scientifique » est insuffisante si elle n'est pas accompagnée d'une validation « linguistique ». La validation en français du Score International a pu être possible après un processus de plusieurs années, la simple traduction des termes américains par des interprètes, aussi professionnels soient-ils, ne permettant pas d'utiliser le « score » dans des conditions non satisfaisantes de fiabilité. La multiplicité de ces scores a de quoi rendre perplexe le praticien, surtout le non spécialiste » (8). Ces difficultés sont sensibles à l'HSLK qui doit obtenir une « validation linguistique » d'un des scores symptomatiques de la prostate et l'adopter pour l'appréciation chiffrée de ses patients porteurs d'HBP et ceux d'entre eux qui auront été opérés dans les jours ou années à venir.

CONCLUSION

1. L'Hypertrophie Bénigne de la Prostate est une affection rencontrée dans le monde et à l'Hôpital Saint-Luc de Kisantu chez les sujets âgés de 45 ans et plus.

2. L'adénomectomie transvésicale selon Hryntschiak est une des techniques chirurgicales appliquées pour traiter cette maladie généralement avec un taux faible des complications représentées essentiellement par la retroéjaculation et l'impuissance.

3. Le suivi postopératoire des malades opérés à l'Hôpital Saint-Luc de Kisantu de l'an 1996 à l'an 2000 nous a permis de relever 18 cas de complications, notamment 14 cas d'hémorragie postopératoire, 12 cas d'infection de la plaie opératoire, 9 cas de fistule vésicocutanée, 9 cas d'infection urinaire, 2 cas de sepsis à bacilles Gram Négatif, 2 cas de Dysurie et 1 cas d'incontinence urinaire.

4. Ce taux élevé des complications trouve essentiellement ses raisons d'être dans le fait que les opérateurs manquaient soit de qualification soit d'expérience certaine de cette technique opératoire. D'autre part, l'équipe de nursing manque l'entraînement suffisant pour les soins et la surveillance de cette catégorie des malades.

5. Le taux de mortalité qui est de 21,9% est beaucoup plus marqué à partir de l'âge de 67 ans et il trouve son explication par l'association d'autres pathologies fréquentes à cet âge : Hypertension artérielle, Diabète sucré, Arythmie cardiaque, Asthme bronchique. La virulence du sepsis à bacilles Gram négatif est établie dans cette série mais le risque de thrombo-embolie reste encore à évaluer chez les opérés d'HBP à l'HSLK.

RECOMMANDATIONS

L'adénomectomie transvésicale étant une technique de chirurgie spécialisée mais d'application courante à l'HSLK, et vu que ses complications postopératoires prédominent sur l'évolution de ces malades opérés par des équipes chirurgicales hétérogènes avec mortalité postopératoire élevée ; nous formulons les recommandations ci-après :

6. A la direction de l'HSLK :

· Exiger la qualification de l'opérateur d'HBP avant toute programmation d'adénomectomie prostatique ;

· Engager un chirurgien permanent au grand intérêt des malades, au mieux un urologue pour la prise en charge chirurgicale des sujets atteints d'HBP ;

· Veiller à la bonne tenue des dossiers des opérés, particulièrement à une bonne gestion des résultats des examens complémentaires.

2. Au chirurgien operateur d'HBP a l'HSLK :

· Exiger toujours l'analyse histopathologique des biopsies prostatiques peropératoires pour la confirmation du diagnostic d'HBP ;

· Veiller à la rigueur d'asepsie au cours de l'adénomectomie ;

· Veiller au bon remplissage des dossiers pour la recherche scientifique

· Transférer les malades à haut risque de décès postopératoire (les cas d'âge = 67 ans, HTA, Arythmie cardiaque) en centres spécialisés d'urologie.

· Proposer pour une « validation linguistique » la traduction d'un score symptomatique de la prostate déjà « validé scientifiquement » (voir page 38) en vue d'une appréciation objective des résultats du traitement chirurgical d'HBP à l'HSLK.

3. Au personnel infirmier du service de chirurgie de l'HSLK :

· Respecter la rigueur d'asepsie dans les manoeuvres de sondage vésical et les pansements des plaies opératoires d'HBP comme mesure préventive d'infection urinaire et des plaies cutanées ;

4. Au decanat de la Faculte de Medecine de l'Universite Kongo:

· Aider l'HSLK à devenir un centre hospitalo-universitaire ayant en son sein un service spécialisé d'urologie.

RESUME DU TRAVAI~

Revue documentaire descriptive de 32 malades âgés de 45 à 79 ans traités à l'Hôpital Saint-Luc de Kisantu au cours de la période de 1996 à 2000 pour l'Hypertrophie Bénigne de la Prostate selon la technique de Hryntschiak par des équipes hétéroclites qui se sont succédées, composées tour à tour des médecins généralistes, des médecins assistants seniors en Chirurgie et enfin d'un jeune spécialiste en Chirurgie.

Des 32 patients traités selon cette technique, il a été relevé 14 cas de suites simples et 18 cas de complications postopératoires. Parmi ces 18 cas de complications, 7 cas sont décédés et 11 cas ont été guéris après reprise. Mais sur l'ensemble de l'échantillon, la guérison fut déclarée dans 18 cas et l'amélioration symptomatique de la gêne dysurique préopératoire a été constatée dans 7 cas. Nous avons ainsi compté 14 cas d'hémorragie postopératoire, 12 cas d'infection de la plaie opératoire, 9 cas de sepsis à bacilles Gram négatif, 2 cas de Dysurie postopératoire et 1 cas d'incontinence urinaire.

Toutes ces complications, après analyse, sont liées à l'insuffisance de qualification des opérateurs, à l'insuffisance d'expérience et aux erreurs dans les techniques de nursing. Les cas de décès ont été rencontrés surtout chez les malades âgés de plus de 67 ans portant en outre d'autres affections associées, parmi lesquelles l'HTA, l'arythmie cardiaque, l'asthme bronchique et le diabète sucré.

Notre souhait est de parvenir à la réduction de ces taux élevés de complications par un training intensif de l'équipe chirurgicale actuelle et par un recyclage des unités de nursing en recherchant la stabilisation des effectifs du secteur chirurgical.

REFERENCE~

1. ANDEM, « Evaluation et état des connaissances concernant l'incontinence urinaire de l'adulte », Paris, 1995.

2. ARTZ C.P. et HARDY J.D. « Complications in surgery and their management », Ed.W.B. Saunders company, Philadelphia and London, 1967, p700-715

3. BELLIN et GRELLET, « Imagerie de l'appareil urinaire opéré » in WWW.med.univrennesl.fr, Paris, 1995.

4. CAVELL, « Urologie » in WWW.users.skynet.be, 1998.

5. DANA A., « Imagerie de la prostate », Paris, 1995.

6. DUJARDIN, « L'adénome prostatique » in WWW.world-medical.clini.com 2000

7. FOURCADE O., « La Prostate, guide pratique ». Ed. John Klebsiellas, Paris, 1996, 162P

8. FOURCADE RO et TAHAN H. Hypertrophie Bénigne de la Prostate. Encycl. Méd Chir (Editions scientifiques et Médicales Elséirer SAS, Paris, tous droits réservés), Néphrologie - Urologie, 18-550-A-10, 2000, 13P.

9. FREDERIC STAERMAN, « Adénome de la prostate et sexualité » in WWW.atmedica.com 1998.

10. GARNIER DELAMARE, « Dictionnaire des termes de médecine, 24è Edition », Ed. Maloine, Paris, 1997, 1095p.

11. JACQUES BRON, « L'Hypertrophie Bénigne de la Prostate » in
WWW.urologues.com

12. JEROME GRALL, « Chirurgie de l'incontinence », in WWW.urologues.com

13. JOHN C., BALU S. et AMBROISE W., « Chirurgie générale à l'hôpital rural », BERPS, Kangu Mayombe, 1989, 283 p.

14. PHILIPPE G. et FRANÇOIS A., « Essentiel médical de poche » Ed. Ellipse, Paris, 1996, 1.000 p.

15. SAAD KHOURY, « Hypertrophie Bénigne de la Prostate », Ed. Presses de Maury Imprimeur SA, Paris, 1984, 192p.

16. SABISTON DAVID C. « Textbook of surgery, the biological basis of modern surgical practice, 12th Edition », Ed. W.B. Saunders company, Philadelphia, London, Toronto, p1767-1768

17. THIERRY FLAM, « Adénome de la prostate » in WWW.UROPAGE.com 2001

18. WWW.anaes.fr/ANAES. « Traitement de l'adénome prostatique » 1999.

19. WWW.atmedica.com, « Adénome de la prostate » 1998.

20. WWW.caducee.net « L'Hypertrophie Bénigne de la Prostate » 1999.

21. WWW.med.univ.rennesl.fr, « Hypertrophie Bénigne de la Prostate » 1995.

22. WWW.nephrohus.org, « Recommandations et références médicales sur l'adénome prostatique » 1996.

23. WWW.planete-uro.fr, « Recommandations concernant l'Hypertrophie Bénigne de la Prostate » par le comité International du Consensus sur l'HBP. Monaco 1996.

24. WWW.sante.net, « Résection transurétrale de la prostate » Fiche pratique, 2001.

25. WWW.santeweb.com / Articles médecins, « Les maladies de l'homme âgé » 1997.

TABLE DES MATIERES

Page

DEDICACE I

REMERCIEMENTS II

LISTE DES ABREVIATIONS III

PLAN DU TRAVAIL IV

INTRODUCTION 1

PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE 3

CHAPITRE 1 : RAPPEL SOMMAIRE DE L'ANATOMIE DE LA 3

PROSTATE ET DE SES RAPPORTS

CHAPITRE 2 : L'HYPERTROPHIE BENIGNE DE LA PROSTATE 5

ET SES CONSEQUENCES

 

1. Définition

5

2. Anatomie pathologique

6

3. Epidémiologie

6

4. Manifestations cliniques

6

5. Diagnostic clinique

7

6. Complications de l'HBP

8

7. Examens complémentaires

8

CHAPITRE 3 : PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE DE l'HBP

9

1. Méthodes de traitement.

9

*Remarque1

10

2. Indications du traitement chirurgical d'HBP

10

3. Mode opératoire de l'adénomectomie transvésicale

11

1- Préparation du malade

11

2- Technique d'adénomectomie transvésicale

12

1. Technique de Hryntschiak

13

2. Technique de Denis

13

4. Indications des techniques opératoires

14

5. Complications spécifiques des techniques d'adénomectomie .

14

CHAPITRE I : MALADES ET METHODES

16

1. MALADES

16

2. METHODES

16

3. BASES DE L'ANALYSE STATISTIQUE DES DONNEES ...

18

 

CHAPITRE II : ANALYSE DE NOS OBSERVATIONS

19

1. CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION ETUDIEE ...

19

2. DESCRIPTION DES COMPLICATIONS RENCONTREES ...

24

2.1. Fréquence des complications

24

2.2. Classification des complications rencontrées

24

2.3. Bref aperçu des complications d'adénomectomie

25

3. MORTALITE POSTOPERATOIRE

28

4. APERÇU DE L' EVOLUTION DEFINITIVE DES OPERES

28

A. Résultats du traitement chirurgical d'HBP à l'HSLK

28

*Remarque 2

29

B. Distribution des suites opératoires aux 4 ans d'expérience

30

DISCUSSION 32

1. DES CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION ETUDIEE 32

2. DE LA FREQUENCE DES COMPLICATIONS

ET LA MORTALITE POSTOPERATOIRE 34

3. DE LA DISTRIBUTION DES FREQUENCES DES SUITES

OPERATOIRES AUX 4 ANS D'EXPERIENCE DE L'HSLK 37

CONCLUSION 39

RECOMMANDATIONS 40

RESUME DU TRAVAIL 41

REFERENCES 42

TABLE DES MATIERES 44






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