Contribution des ONGS locales à la réduction de la pauvreté, cas de l'AJEMAC en district de Karongi (2003- 2008 )( Télécharger le fichier original )par Florent MUGANANTAGARA Université libre de Kigali campus de Gisenyi - Licence en développement rural 2010 |
1.3. Présentation de l'AJEMACNous allons, dans cette partie de notre mémoire, donner l'historique de l'AJEMAC, la justification de ses activités, son objectif et sa localisation géographique. 1.3.1. HistoriqueL'Association de la jeunesse en matières agricoles et culturelles (AJEMAC) a été créée le 25 septembre 1984 et a été agréée par l'arrêté ministériel n° 08/15/85/COOP du 8 mars 1985. Son siège se trouve dans le secteur de Rubengera, District de Karongi. Les activités de l'AJEMAC couvrent l'ex commune de Mabanza ; c'est-à-dire l'ensemble du secteur Rubengera du District de Karongi et quelques cellules des secteurs avoisinant Rubengera. Son coordinateur s'appelle Bigaruka Hubert. Les fonds qu'AJEMAC utilise pour mener ses activités proviennent des aides directes et indirectes que le Rwanda reçoit de la part des bailleurs bilatéraux et/ou multilatéraux. Toutefois, c'est IFCIO (International Fund for Community Intervention Office) qui, de loin, contribue plus que les autres au budget de l'AJEMAC38(*). 1.3.2. Justification des activités de l'AJEMACAvec presque 400 habitants au km², le Rwanda est le pays le plus densément peuplé d'Afrique. Alors que 81,7% de la population rwandaise vit en zone rurale, son enclavement au sein de la région des Grands Lacs et son relief très accidenté aggravent la pression foncière. La situation démographique est d'autant plus critique que le développement économique n'est pas en mesure d'assurer à tous des conditions de vie décentes. La pauvreté est massive : 84% de la population rurale rwandaise vit avec moins de 1,50 $ par jour39(*). Les politiques agricoles concernent essentiellement la promotion et la valorisation des cultures d'exportation (thé, café) au détriment des cultures permettant aux habitants de se nourrir. Bien que le gouvernement rwandais mette en place des programmes ponctuels pour le développement des petites entreprises rurales, l'accès à l'énergie, aux moyens de production, à la formation professionnelle et à la commercialisation reste inaccessible aux plus pauvres40(*). D'autant que dans les faits, la majorité des efforts du gouvernement porte sur le milieu urbain et particulièrement sur Kigali, la capitale. Les habitants des campagnes n'ont, sans appui, aucune opportunité pour développer des activités leur permettant de sortir de leur situation de survie ; 14% d'entre eux n'ont aucune ressource. Facteur aggravant, l'économie rurale est durement touchée par la concurrence des produits d'importation à bas prix en provenance de Chine. De grandes difficultés se posent donc en termes de travail et de revenus pour les habitants des zones rurales et tout particulièrement pour les jeunes. L'éducation, la formation professionnelle et l'emploi constituent un défi majeur dans un pays où 44,9% de la population a aujourd'hui moins de 15 ans41(*). * 38 Dans une interview avec M. Hubert BIGARUKA, Coordinateur de l'AJEMAC, nous avons noté que IFCIO donne 80% du budget total de l'AJEMAC. * 39 MINECOFIN, Enquête sur les conditions de vie des ménages au Rwanda ; Kigali, 2006, p.30 * 40 AJEMAC, Rapport d'activités pour l'année 2007, Karongi, 2008, p.12 * 41 AJEMAC, Op. Cit., p. 12 |
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