Sommaire exécutif
L'évaluation de la performance des institutions de
microfinance (IMF) est une pratique très répandue dans le secteur
de la microfinance. Cependant, mes compétences en développement
durable m'ont permis de faire évoluer la méthode
d'évaluation des IMF, qui se limite aux dimensions financière et
sociale, en y intégrant la dimension gouvernance pour un processus plus
global. L'objet de cet essai est, en effet, d'évaluer la performance
globale du Réseau des Caisses populaires d'épargne et de
crédit de Guinée (CPECG Yètè Mali). Dans le cadre
de cet essai, la performance globale désigne« la
capacité des dirigeants d'une IMF à appliquer les principes de
bonne gouvernance afin d'assurer simultanément les performances sociales
et financières de l'institutiontout en appliquant les principes
defonctionnementen réseau fédéré ».
De ce fait, nous avons conçu l'outil
« indicateurs de performance globale » (IPG) qui permet la
mise en place d'un processus d'évaluation concerté avec les
parties prenantes. De manière spécifique nous
avonseffectué :
· L'analyse de la performance financière
présente une institution fonctionnant essentiellement sur ses ressources
propres grâce à sa capacité à mobiliser
l'épargne de ses membres. Elle présente certaines faiblesses au
niveau de sa gestion financière.
· L'analyse de la performance sociale
révèle que dans la majorité des cas les attentes des
parties prenantes sont récompensées. Notamment, l'institution
respecte des normes prudentielles établies par l'autorité de
tutelle; renforce la motivation de son personnel;offre des services
satisfaisants; et tient compte des recommandations qui lui sont faites par
Développement international Desjardins(DID). Néanmoins, l'absence
d'une politique de gestion des ressources humaineset les conditions de
crédits peu souples constituent certaines des préoccupations de
l'institution.
· L'analyse de la gouvernance de l'institution
révèle l'existence d'une vision stratégique
partagée, d'un mode de prise de décision clair, de la
transparence par la reddition des comptes, une répartition
équitable du pouvoir entre les hommes et les femmes, des dirigeants
représentatifs de la société guinéenne et de toutes
les caisses composant le réseau. Cependant, la non-optimisation de la
fonction de contrôle interne, son système d'information de gestion
peu fiable, l'incapacité des dirigeants à atteindre les objectifs
fixés, le manque de compétences en matière de
représentation, de négociation de gestion d'une institution
financière constituent les grandesfaiblesses de l'institution à
cet égard.
· Par ailleurs, le fonctionnement en réseau
fédéré esttrès effectif à l'échelle
de l'institution. Ainsi, la mise en commun des ressources, la standardisation
des opérations, la solidarité contractuelle, les
stratégies des règles internes de gouvernance sont des principes
bien intégrés à l'échelle du réseau.
En conclusion, des recommandations touchant les performances
sociale et financière etla gouvernance ont été
formulées à l'institution afin qu'elle puisse s'inscrire dans une
logique de pérennisation institutionnelle.
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